Butte Montassis
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21 La butte de Montassis ÉDITO Nous avons la chance de vivre dans un département qui, tout en se développant au rythme de la métropole francilienne, conserve une grande diversité naturelle et paysagère. Nichés dans toute la Seine- et-Marne, préservés des agglomérations et de leurs infrastructures, les Espaces naturels sensibles (ENS) sont de formidables lieux de découverte Télégraphe de Chappe de la forêt domaniale de Marly Photo : ONF - Agence de Versailles d’une faune et d’une flore tantôt exceptionnelles, tantôt plus ordinaires. Forêt, marais, prairies humides ou sèches redeviendraient des friches sans l’intervention du Département qui mène une politique active de protection de la biodiversité et des paysages. Brigade de Marocains - Photo : Gervais-Courtellemont Seuls ou guidés par un animateur, enfilez de bonnes chaussures, ouvrez grand vos yeux et vos oreilles et partez L’ENS de la butte de Montassis, d’une à la découverte du patrimoine surface de 46 hectares, culmine à 164 m naturel remarquable de la et domine le pays de France au sud et Seine-et-Marne. le plateau du Multien au nord. Le site fait partie d’un ensemble de buttes témoins*, appelé les collines de la Goële, qui forment un axe marquant dans le paysage du Nord de la Seine-et-Marne. Comme la plupart des collines proches, la butte de Montassis n’est entièrement boisée que depuis un passé relativement récent. Au début du XXe siècle, ses flancs sud et ouest sont plantés de vignes et de vergers. Jean-Jacques Isoline Millot Barbaux Vice-présidente Sa situation stratégique lui donne très vite Président du Département de l’importance pour communiquer ou du Département en charge de observer les alentours. Le point haut de la de Seine-et-Marne l’environnement colline est équipé, dans la première moitié et du cadre de vie du XIXe siècle, d’un télégraphe de Chappe, du nom de son inventeur. Doté d’un mécanisme de communication à longue distance, c’est alors le moyen le Le sITe Point de repère pour les hommes ou point de non-retour dans ses heures les plus sombres, cette colline boisée, classée espace naturel sensible départemental (ENS), se dévoile à Une butte présent au promeneur. témoin de l’histoire… Vue panoramique de la butte boisée - Photo : Baudouin-Soulis plus rapide pour transmettre des messages. Ces combats resteront à jamais associés Le bois du télégraphe, comme on l’appelle à la première bataille de la Marne qui encore aujourd’hui, n’en garde plus de a permis d’éviter la prise de Paris. traces : le télégraphe a été remplacé par une cheminée géodésique construite par Le sous-sol du bois, riche en gypse*, est le Service géographique de l’armée (SGA), exploité de 1971 à 1986, principalement ancêtre de l’Institut géographique national vers Penchard. Hormis quelques (IGN). Au début du XXe siècle, elle permet dépressions marquées, issues de aux cartographes de réaliser des levés précis l’obstruction des galeries par foudroyage*, pour l’établissement des cartes d’état major. cette exploitation souterraine a laissé peu de traces visibles dans le périmètre de C’est cette même position stratégique l’ENS. qui a valu à la colline d’être le théâtre d’un épisode sanglant au début de la La Commune de Chauconin- première guerre mondiale. Le 5 septembre Neufmontiers valorise depuis longtemps 1914, une brigade composée de troupes cette colline qui domine le village, marocaines tente de prendre la colline notamment avec l’ouverture d’un circuit tenue par l’armée allemande. L’assaut, à historique et la restauration d’une partie découvert, est terrible et la brigade subit des chemins qui traversent le bois. de lourdes pertes avant d’être épaulée par Afin de renforcer la protection du les troupes françaises venant de l’ouest. patrimoine et du milieu naturel sur le site, Les troupes allemandes finissent par le Département décide son classement en rebrousser chemin. espace naturel sensible en 2007. AMÉnAgeMenT gestion eT biodiversITÉ La butte de Montassis a été aménagée et est désormais gérée avec l’objectif de laisser plus d’espace à la nature. Le promeneur n’a pas été oublié, quatre kilomètres de chemins sont à sa disposition. Travaux d’aménagement par l’équipe ENS du Département. Photo : Françoise Couturier L’aménagement du site a Le site présente des habitats principalement consisté à réduire la principalement forestiers aux quantité de chemins, trop nombreux ambiances variées. et trop dégradés par les passages La frange ouest, où dominent les frênes d’engins motorisés. et les chênes, est celle où la forêt est la plus En complément, des panneaux ancienne. Les arbres peuvent y atteindre d’information ont été posés et une une taille et un âge importants qui profitent partie du mobilier (bancs) a été à la faune (oiseaux cavicoles*, insectes restaurée. Sur ce parcours, des abattages xylophages*). Sur le haut de la colline et sur et des élagages préventifs sont effectués son versant sud, la forêt est plus récente, régulièrement pour garantir la sécurité elle atteint un stade de développement des promeneurs. appelé manteau forestier de recolonisation. La présence très marquée du robinier La gestion du site implique de (acacia) et du bouleau, deux essences dites concilier préservation des milieux pionnières*, atteste également de cette naturels et accès sécurisés pour relative jeunesse. le public. L’entretien minimaliste des boisements favorise les essences indigènes et le vieillissement des arbres. Quelques habitats* spécifiques (friches, prairies) font l’objet d’un broyage après l’été. Les actions les plus courantes sont la fauche des bas-côtés des chemins et l’enlèvement de déchets. Lisière du bois - Photo : Alexandre Lainé biodiversITÉ La biodiversité de l’ENS, même si elle est ordinaire, mérite toute l’attention du promeneur. Photo : Guillaume Larrègle Le vieillissement maîtrisé Au printemps, le sous-bois se colore avec la floraison de la forêt va permettre à la spectaculaire des jacinthes nature de dévoiler, au fil du des bois. Cette plante vivace à bulbe, bien connue temps, d’autres richesses. pour ses grappes de fleurs bleu-mauve, n’est pourtant pas si commune. En Seine- et-Marne, elle se retrouve principalement dans la moitié nord du département et dans la plaine de Bière au Le blaireau sud-ouest de Melun. Photo : Marc Steichen Photo : Alexandre Lainé Photo : Françoise Couturier La faune du bois est assez Il pèse une dizaine de Son terrier est classique avec toutefois un kilogrammes pour une taille reconnaissable au volume habitant particulièrement avoisinant les quatre-vingts des déblais (souvent identifiable à ses nombreux centimètres. Ses pattes sont plusieurs m3 de terre et terriers : le blaireau. courtes et puissantes et sa de gros cailloux) et aux Mammifère très discret tête rayée de noir et de blanc. entrées en gouttière. Utilisés aux mœurs presque Ses empreintes sont larges, de génération en génération exclusivement nocturnes, à cinq doigts avec des et régulièrement partagés le blaireau est sociable et vit traces des longues griffes avec d’autres espèces en clans territoriaux de cinq très apparentes et le talon (renard, putois…), les terriers à douze individus environ. généralement bien marqué. sont souvent étendus Le plus gros mustélidé (parfois des centaines de France se nourrit de mètres) et possèdent principalement de lombrics de nombreuses entrées. mais également d’insectes, de végétaux voire de petits mammifères. InfOrmations pratiques Vers Monthyon N O E S Vers Chauconin-Neufmontiers LÉgenDes Chemins prairies Circuit communal Cheminée géodésique « sur les pas de la bois brigade marocaine » Courbes de niveau (*) glossaire butte témoin : colline originaire d’un massif plus grand qui a été érodé avec le temps. INtErdit à toUS LES VéhiculeS à MotEUr gypse : roche sédimentaire de la famille des calcaires, composée de sulfate de calcium hydraté. Elle constitue le matériau de base du plâtre. FEU INtErdit foudroyage : éboulement volontaire du toit dans un chantier minier dont l’exploitation est terminée. Vers Penchard Habitat : milieu de vie d’un organisme, d’un CaMPINg INtErdit écosystème. Cavicole : se dit d’un animal vivant dans des cavités naturelles ou artificielles. Xylophage : qualifie D 140 les organismes qui se nourrissent de bois. NE PaS qUIttEr LES SENtIErS SéCUrISéS essence pionnière : 0 50 100 150 200 Mètres se dit d’une espèce Cartographie : Département de Seine-et-Marne - SDCIG Sources : Département de Seine-et-Marne - SIG - DPR - DEE végétale colonisant ©IAU-îdF / ©IGN - BDTOPO® REPRODUCTION INTERDITE ©CG77 - 2013 ©CG77 en premier un milieu donné. Accès et points infos ChIEN admis EN LaISSE Table et bancs Ourc 4 q A. 60 OISE 02 AISNE Dammartin- e rn a en-Goële M 95 q 1 D. 404 rc u VAL-D'OISE O D. 40 ' l e N N d Lizy-sur-Ourcq . l 3 a 3 n 0 a C D. 21 D. 405 2 e OE rn 3 a Mitry- M Mory Chauconin-Neufmontiers D. 60 A. 104 MEAUX S N. 3 La Ferté- Claye-Souilly sous-Jouarre N. 3 D. 60 3 93 D. 407 D. 34 A. 4 2 SEINE-SAINT-DENIS A. 10 D. 40 2015 Août • de la Marne : Le Réveil 4 Pe Lagny- ti t M sur-Marne or D. 934 in CHELLES D. 934 75 MARNE- Crécy-la-Chapelle LA-VALLÉE D. Mori PARIS 231 Rebais Petit n N. 3 6 D. A. 4 934 Grand M Coulommiers Vers Penchardorin Vers Villeroy PONTAULT- D. 934 94 COMBAULT Roissy 36 La-Ferté- . D. 402 14 51 en-Brie N VAL-DE-MARNE 1 Gaucher 47 A D u D. 23 b G e r MARNE t a i 1 n n d M orin Tournan- en-Brie N. 4 : Baudouin-Soulis • Carte : Beaurepaire • Impression sur du papier PEFC • Impression • Carte : Beaurepaire : Baudouin-Soulis 2 D.