Rapport Et Conclusions De La Commissaire Enquêteur

Département de Seine-et-Marne Communauté d’agglomération du Pays de Meaux

ENQUETE PUBLIQUE du 19 novembre au 05 décembre 2020

Demande d’autorisation environnementale au titre des articles L 181-1 et suivants du Code de l’environnement de régularisation du captage en Marne de l’usine d’eau potable de Nanteuil-lès-Meaux

Rapport et conclusions de la commissaire enquêteur

Enquête régularisation prélèvement dans la Marne usine d’eau potable de Nanteuil-lès-Meaux Ref TA n°E20000051/77

Table des matières 1. Généralités ...... 4 1.2 Objet ...... 4 1.3 Cadre juridique ...... 4 1.4 Dossier ...... 5 2. Le projet ...... 6 3. Organisation et déroulement de l’enquête...... 9 3.1 Désignation du commissaire enquêteur ...... 9 3.2 Organisation de l’enquête ...... 9 3.3 Publicité de l’enquête...... 10 3.4 Déroulement de l’enquête ...... 11 3.5 Clôture de l’enquête ...... 11 4. Procès-verbal de fin d’enquête ...... 12 5.Analyse des observations ...... 14 5.1 Première contribution de la présidente de l’ADENCA ...... 14 4.2 Seconde contribution de M. Y. Guilianotti d’Isles-lès-Villenoy ...... 14 4.3 Questions complémentaires de la commissaire enquêteur ...... 17 Conclusions et avis ...... 18 L'objet de l'enquête ...... 18 Le déroulement de l'enquête ...... 18 ANNEXES ...... 21 Annexe 1 : procès-verbal de fin d’enquête ...... 22 Annexe 2 : Mémoire en réponse de la Direction de l’Eau et de l’Assainissement ...... 25

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Glossaire des sigles utilisés

AMPA : Acide aminométhylphosphonique

ARS : Agence régionale de Santé

CAPM : Communauté d’agglomération du pays de Meaux

DBO : Demande biochimique d’oxygène

MES : Matières en suspension

PPRI : Plan de prévention des risques d’inondation

SCoT : Schéma de cohérence territorial

SDAGE : Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux

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1. Généralités

1.2 Objet La présente enquête a pour objet la demande de régularisation de l’autorisation environnementale du captage en Marne de l’usine d’eau potable située à Nanteuil-lès-Meaux. Cette usine fournit l’eau potable pour de la commune de Meaux et des communes limitrophes de Chauconin-Neufmontiers, Crégy-lès-Meaux, Mareuil-lès-Meaux, Nanteuil-lès-Meaux, Penchard, Poincy, Trilport et Villenoy.

Cette usine de production d’eau potable existe depuis la fin des années 1950 et alimente actuellement une population de plus de 80 000 habitants. Depuis le 1er janvier 2020, sa maîtrise d’ouvrage est assurée par la Communauté d’Agglomération du Pays de Meaux.

Le prélèvement de l’eau dans la rivière Marne n’a jamais fait l’objet d’un arrêté d’autorisation.

1.3 Cadre juridique Le prélèvement de l’eau dans la Marne est soumis à autorisation au titre de la rubrique 1.2.2.0 de la nomenclature des installations, ouvrages, travaux et activités (IOTA) annexé à l’article R 214-1 du Code de l’environnement.

Extrait du Tableau de l'article R. 214-1 :

Nomenclature des opérations soumises à autorisation ou à déclaration en application des articles L. 214-1 à L. 214-3 du code de l'environnement

Le débit de référence du cours d'eau s'entend comme le débit moyen mensuel sec de récurrence cinq ans ci-après dénommé " le débit ". ……. 1. 2. 2. 0. À l'exception des prélèvements faisant l'objet d'une convention avec l'attributaire du débit affecté prévu par l'article L. 214-9, prélèvements et installations et ouvrages permettant le prélèvement, dans un cours d'eau, sa nappe d'accompagnement ou un plan d'eau ou canal alimenté par ce cours d'eau ou cette nappe, lorsque le débit du cours d'eau en période d'étiage résulte, pour plus de moitié, d'une réalimentation artificielle. Toutefois, en ce qui concerne la Seine, la Loire, la Marne et l'Yonne, il n'y a lieu à autorisation que lorsque la capacité du prélèvement est supérieure à 80 m3 / h (A).

Le débit sollicité est 1 250 m3 /h soit 25 000 m3 /j.

Le dossier de demande de régularisation du captage de l’usine d’eau potable a été déposé auprès de la Direction Départementale des Territoires (DDT) de Seine-et-Marne. À l’issue de son instruction le service de la police de l’eau de la Direction Régionale de l’Environnement et de l’Energie d’Ile-de-France l’a déclaré dans son rapport du 17 juillet 2020 complet et régulier et a proposé l’ouverture d’une enquête publique relevant du Code de l’environnement articles L123-1 et suivants, articles R 123-1 et suivants.

Comme le projet n’est pas soumis à évaluation environnementale, la durée de l’enquête publique est fixée à un minimum 15 jours en application de l’article L 123-9.

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1.4 Dossier Le dossier de la CAPM se décompose de la façon suivante :

- Formulaire cerfa N°15964*01 de demande d’autorisation environnementale et ses annexes I et II - Plan de situation - Éléments graphiques - Justificatif de la maîtrise foncière du terrain - Étude d’incidence Analyse de l’état initial Présentation sommaire des installations Étude d’impact des installations Compatibilité des installations avec le SDAGE Moyens de surveillance - Résumé non technique - Formulaire d’évaluation préliminaire des incidences Natura 2000 - Étude de vulnérabilité - Délibération du conseil municipal de Meaux du 13 juin 2019

Il a été mis à disposition du public dans toutes les communes de Meaux et Chauconin-Neufmontiers, Crégy-lès-Meaux, Mareuil-lès-Meaux, Nanteuil-lès-Meaux, Penchard, Poincy, Trilport et Villenoy en y joignant l’arrêté préfectoral n°2020-14/DSCE/BPE/E du 16 octobre 2020.

Pour les 2 communes sièges de permanences (Meaux et Nanteuil-lès-Meaux) était également inséré un registre papier paraphé par la commissaire enquêteur.

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2. Le projet

Meaux et les communes limitrophes de Chauconin-Neufmontiers, Crégy-lès-Meaux, Mareuil-lès- Meaux, Nanteuil-lès-Meaux, Penchard, Poincy, Trilport et Villenoy soit environ 85 000 habitants sont desservies en eau potable par l’usine de Nanteuil-lès-Meaux. L’usine est alimentée par un prélèvement dans la rivière La Marne. Le point de prélèvement est situé sur la commune de Nanteuil-Lès-Meaux.

(document graphique extrait du dossier d’enquête)

La Communauté d’Agglomération du Pays de Meaux, souhaite procéder à la régularisation du prélèvement dans le milieu naturel et sollicite l’autorisation pour un volume maximum de 1 250 m3/h soit 25 000 m3/j, qui tient compte de l’évolution de la population prévue dans le SCoT à l’horizon 2030.

La Ville de Meaux dispose de la maîtrise foncière des terrains situés au niveau de la prise d’eau.

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À l’exception des pompes immergées dans la rivière, toutes les installations se trouvent dans un bâtiment laissant le libre écoulement des eaux et hors d’eau en cas de crue.

(document graphique extrait du dossier d’enquête)

Le pompage dans la Marne se fait à un niveau de 42 mNGF. Dans le cas où le niveau du bief serait abaissé une prise d’eau déportée peut être mise en place.

(document graphique extrait du dossier d’enquête)

Au niveau du bâtiment de la prise d’eau, un suivi est assuré en continu à l’aide d’un aquarium contenant des vairons ou « vairon test » et des sondes de suivi de paramètres de la qualité de l’eau brute (pH, conductivité, oxygène dissous, turbidité, hydrocarbures, cyanobactéries et chlorophylle). L’évolution des paramètres servent d’alerte en cas de dégradation de la qualité de l’eau brute.

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Le traitement à mettre en œuvre au niveau de l’usine est adapté en fonction de la qualité de l’eau brute.

La filière de traitement de l’usine d’eau potable

- Au niveau du prélèvement : tamisage - Acheminement vers l’usine par siphonage - Usine : Point d’arrivée 56 mNGF afin d’assurer ensuite un écoulement gravitaire interne à l’usine entre les différents ouvrages ➢ Clarification de l’eau par : coagulation/floculation décantation filtration ➢ Désinfection par ozonation eau chlorée - stockage et distribution

Il est régulièrement assuré un contrôle de la qualité de l’eau produite par le laboratoire interne de l’usine ainsi qu’un par le laboratoire extérieur (CARSO) agréé et mandaté par l’ARS.

Les paramètres suivis sont les MES, la température, la DBO, les chlorates et les sulfites, les différentes formes d’azote (ammonique, nitrites, nitrates), les pesticides, les métaux lourds, les hydrocarbures aromatiques polycycliques, les paramètres biologiques. Certains de ces paramètres ont des fluctuations saisonnières ou bien sont liés à des évènements météorologiques.

Pour la température, une dérogation peut être sollicitée en cas de dépassement de la température de 25°C dans la rivière.

Aux fluctuations saisonnières de la qualité de l’eau peuvent s’ajouter des pollutions accidentelles : évènements accidentels, imprévisibles ou intentionnels.

Les types de pollution possibles :

- Hydrocarbures - Pollution organique et bactériologique (eaux usées domestiques, agricoles ou industrielles) - Apport massif de MES - Pollution chimique. La majorité des évènements recensés a pour origine la présence d’hydrocarbures en Marne.

L’unique approvisionnement de l’usine est le prélèvement dans la Marne, ce qui crée une vulnérabilité en cas de pollution ou d’inondation. Des recherches ont été effectuées et se poursuivent pour trouver une autre source d’approvisionnement : forage dans un aquifère souterrain ou interconnexion avec un réseau existant.

Bien que l’usine existe depuis la fin des années 1950, le prélèvement de l’eau dans la Marne n’a jamais été autorisée et c’est à l’occasion de l’instruction du dossier destiné à la procédure d’établissement de périmètres de protection du captage que cette absence d’autorisation a été mise en évidence.

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3. Organisation et déroulement de l’enquête

3.1 Désignation du commissaire enquêteur À la suite de la demande de la préfecture et par décision n°E20000051/77 du 24 août 2020, le vice- président du tribunal administratif de Melun a désigné madame Marie-Françoise Sévrain en qualité de commissaire enquêteur pour conduire l’enquête relative à la demande d’autorisation environnementale présentée par la Communauté d’agglomération du Pays de Meaux.

3.2 Organisation de l’enquête ➢ Après concertation avec de la commissaire enquêteur avec les services préfectoraux, une enquête a été prescrite par l’arrêté préfectoral n° 2020-14/DCSE/BPE/E du 16 octobre 2020, relative à la régularisation de l’autorisation de prélever de l’eau dans la rivière Marne afin d’alimenter l’usine de production potable située sur le territoire de la commune de Nanteuil lès Meaux.

Cet arrêté précise que :

- L’enquête se déroulera du jeudi 19 novembre à 9h au samedi 05 décembre à 12h, soit 17 jours consécutifs ; - Son périmètre couvrira les communes de Meaux, Nanteuil-lès-Meaux, Mareuil-lès-Meaux, Villenoy, Poincy, Trilport, Crégy-lès-Meaux ; Chauconin-Neufmontiers et Penchard ; - Le dossier d’enquête sera mis à disposition o en version papier pendant sa durée dans les mairies du périmètre de l’enquête ; o en version numérique sur une tablette mise à disposition en mairie de Meaux et sur le site internet des services de l’Etat en Seine-et-Marne à l’adresse suivante : www.seine-et-marne.gouv.fr /Publications/Enquêtes-publiques ;

- Les observations du public pourront être déposées et consultées o sur les registres en version papier côtés et paraphés par le commissaire enquêteur déposés en mairie de Meaux et Nanteuil lès-Meaux ; o sur le registre dématérialisé accessible à partir de la tablette informatique déposée en mairie de Meaux ou à partir du site internet cité précédemment pour la mise à disposition du dossier ; - Les observations pourront également être déposées par courriel à l’adresse suivante : [email protected] ou envoyées par voie postale au siège de l’enquête : Mairie de Meaux Place de l’Hôtel de Ville BP 227 – 771017 ; - Les permanences du commissaire enquêteur Mairie de Meaux jeudi 19 novembre 2020 de 09 h à 12 h

samedi 05 décembre 2020 de 09h à 12 h

Mairie de Nanteuil lès Meaux vendredi 27 novembre 2020 de 14h30 à 17h30

- Les modalités de publicité : o Un avis publié dans 2 journaux locaux et régionaux au plus tard le 03 novembre et rappelé dans les 8 premiers jours de l’enquête

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o Le même avis par voie d’affichage apposé dans les communes du périmètre de l’enquête au plus tard le 03 novembre de la responsabilité des maires et sur le site de pompage de la responsabilité de la Communauté d’agglomération du Pays de Meaux ; - La personne auprès de qui le public peut obtenir des informations sera M. Lebon directeur de l’Eau et de l’Assainissement ; - À la clôture les registres d’enquête papier seront mis à la disposition du commissaire enquêteur à l’expiration du délai d’enquête et le registre dématérialisé clos.

➢ Le 28 octobre 2020, la commissaire enquêteur a rencontré M. Pinard directeur de l’usine d’eau potable et Mme Ordon Responsable QSE pour effectuer une visite de la station de pompage et bénéficié de la présentation du dossier.

3.3 Publicité de l’enquête La publicité par voie de presse a été faite dans les journaux suivants :

- La Parisien éditions 29 octobre 2020 et du 20 novembre 2020 - La Marne éditions du 28 octobre 2020 et du 02 décembre 2020. La parution prévue dans La Marne, journal hebdomadaire, prévue le 25 novembre n’a pas pu publier les annonces légales en raison d’une cyber attaque. La seconde parution dans le journal La Marne a été reporté d’une semaine.

La publicité dans les communes était de la responsabilité des services municipaux. La préfecture a demandé aux mairies de lui adresser un certificat d’affichage. En raison du confinement, la commissaire enquêteur a limité ses déplacements et n’a pas fait le tour de toutes les communes.

L’affichage à la charge de la CAPM a été effectué. Une affiche respectant l’arrêté du 24 avril 2012 a été apposée sur le portail de la station de pompage comme le montre la photographie ci-dessous.

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3.4 Déroulement de l’enquête L’enquête s’est déroulée dans les conditions prévues par l’arrêté la prescrivant. Les 3 permanences ont eu lieu selon le calendrier annoncé. Les conditions matérielles étaient adaptées aux mesures de protection et distanciation sociale liée à la pandémie de la Covid 19.

Aucune personne ne s’est présentée lors des permanences.

3.5 Clôture de l’enquête Le 05 décembre à 12heures, la commissaire a clos le registre papier en mairie de Meaux à l’issue de sa dernière permanence. Le 07 décembre le commissaire enquêteur a recueilli en mairie de Nanteuil lès Meaux le second registre papier. Aucune observation n’a été déposée sur les registres papier. Deux contributions ont été déposées sur le registre dématérialisé.

Le mercredi 09 décembre le commissaire enquêteur a remis le procès-verbal de fin d’enquête à Mme Ordon de la Direction Eau et Assainissement de la CAPM.

Après relance de la commissaire enquêteur, le mémoire en réponse lui a été adressé par courriel en fin de journée du vendredi 08 janvier 2021.

À signaler que trois délibérations de conseils municipaux prises avant le 21 décembre 2020 ont été portées à la connaissance du commissaire enquêteur. Les conseils municipaux communes de Chauconin-Neufmontiers, Nanteuil-lès-Meaux et Trilport ont émis un avis favorable.

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4. Procès-verbal de fin d’enquête Procès-verbal de fin d’enquête publique

de demande de régularisation du captage en Marne de l’usine d’eau potable à Nanteuil-lès-Meaux présentée par la Communauté d’agglomération du Pays de Meaux (CAPM)

L'enquête publique s'est déroulée selon les modalités prévues dans l'arrêté préfectoral n°2020-14/DCSE/BPE/E la prescrivant et les trois permanences se sont tenues aux jours et heures prévues dans les conditions de distanciation sanitaire imposées par la crise sanitaire. Aucune personne ne s'est présentée.

Les statistiques du site internet montrent que le dossier a été consulté par voie dématérialisée.

Aucune observation n'a été déposée sur les registres papier déposés en mairie de Meaux et de Nanteuil- lès-Meaux ou par courriel. Deux observations ont été déposées sur le registre dématérialisé

• Les observations déposées sur le registre dématérialisé

La première émise par Mireille LOPEZ Présidente de l'ADENCA (association de défense de l’environnement de Claye-Souilly) pour demander l'ajout de documents en cours d'enquête : " Dans un souci de meilleure compréhension du dossier par le public, nous demandons que les documents suivants soient joints au dossier d’enquête publique : - Avis de l’hydrogéologue agréé de 2009 - Dossier environnemental finalisé en 2008."

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La seconde émise par Y Giulianotti, annexée au présent procès-verbal, dénonce : - l'absence de périmètres de protection du captage d'eau d'alimentation de l'usine d'eau potable - l’absence d'une source de secours d'alimentation en eau potable au regard des capacités de stockage ne permettant pas de faire face à une interruption prolongée de la production d’eau potable. Il demande "quelle mesure va être mise en place pour le réseau de secours ? Etant donné la présence dans la Marne de résidus de pesticides, il demande quelles mesures seront mis en place pour éliminer les résidus de glyphosate et d'atrazine ?

• Questions complémentaires de la commissaire enquêteur

La construction du barrage en aval de Meaux peut-elle entraîner un abaissement du niveau de l'eau notamment en période d’étiage ? Le niveau peut-il être sous celui de la prise d’eau à 42 m NGF ? Quels sont les impacts prévisibles des travaux de construction devant durer plusieurs années ? Il n'y a pas de station d'alerte en amont de l'usine. En cas de pollution, les installations de surveillance et d'alerte se situent au niveau de la prise d’eau ce qui implique un déclenchement de mesures de protection ou d’arrêt très tardif. Dans le dossier, il est envisagé une station d'alerte en amont de la prise d'eau, quel est l’état d’avancement du projet de station d’alerte et à quelle échéance pourrait-elle opérationnelle ?

Conformément l’article R 123-18 du Code de l’environnement, ce procès-verbal est remis à un représentant de la Communauté d’agglomération du Pays de Meaux. La CAPM dispose d’un délai de 15 jours pour répondre aux observations et questions sous la forme d’un mémoire en réponse.

Fait en deux exemplaires

A Nanteuil-lès-Meaux, le 09 décembre 2020

Pour la CAPM La commissaire enquêteur

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5.Analyse des observations

Deux personnes ont déposé une contribution sur le registre électronique, toutes deux extérieures au périmètre de desserte du réseau d’eau potable de l’usine de Nanteuil-lès-Meaux. 5.1 Première contribution de la présidente de l’ADENCA (ADENCA : association de défense de l’environnement de Claye-Souilly et ses alentours

« Dans un souci de meilleure compréhension du dossier par le public, nous demandons que les documents suivants soient joints au dossier d’enquête publique : - Avis de l’hydrogéologue agréé de 2009 - Dossier environnemental finalisé en 2008. »

Commentaires de la commissaire enquêteur

Dans la note de présentation non technique du dossier, il est précisé que :

« La ville de Meaux a ensuite entrepris en 2005 la réalisation des études préalables à la mise en place des périmètres de protection de son captage d’eau superficielle. Ces périmètres de protection visant à protéger les abords immédiats de l’ouvrage et son voisinage, ainsi qu’à interdire ou réglementer les activités qui pourraient nuire à la qualité des eaux captées. Le dossier environnemental préalable a été finalisé courant 2008, l’avis de l’hydrogéologue agréé a été rendu dans sa version définitive début 2009. »

La présidente de l’ADENCA souhaitait que l’avis de l’hydrogéologue de 2008 et l’étude environnementale de 2008 soient versés au dossier. Il n’a pas été donnée à la suite de cette demande.

D’une part, les études en question ne portent pas directement sur l’objet de l’enquête qui est le prélèvement dans la Marne mais sur les futurs périmètres de protection de ce captage. D’autre part, ces études ayant été réalisées il y a plus de 10 ans et doivent être actualisées.

Il faut noter que si elles avaient été jointes en cours d’enquête, il aurait fallu les joindre au format papier dans les 8 mairies où étaient déposés le dossier pour un intérêt quasi nul puisque les dossiers n’y ont pas été consultés.

4.2 Seconde contribution de M. Y. Guilianotti d’Isles-lès-Villenoy

« Une remarque liminaire du simple citoyen, il apparaît tout à fait étonnant que les procédures légales ne soient toujours pas effectives en 2020 sur un captage d'eau potable desservant plus de 90 000 habitants. En effet, le code de santé publique et la loi sur l'eau du 3 janvier 1992 oblige à instituer des procédures de déclaration d'utilité publique (DUP) définissant des périmètres de protection autour des points existants de captage public d'eau destinée à la consommation humaine. Or le dossier ne mentionne nulle part les périmètres de protection rapprochés et éloignés. Les articles L1321-2R et1321-13 du CSP obligent les services de l'état à déterminer avec un hydrogéologue ces périmètres. Le rapport de ce spécialiste n'est pas annexé à ce dossier et mériterait certainement de pouvoir être consulté. »

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Réponse du pétitionnaire Les procédures concernant l’autorisation de prélèvement et les périmètres de protection sont menés séparément. Celle concernant les périmètres de protection va être relancée en 2021 avec la désignation d’un l'hydrogéologue certifié (délibération du conseil municipal du 13 juin 2019) qui réalisera l'étude d'impact sur l'environnement et procèdera à la détermination du périmètre de protection.

Commentaires de la commissaire enquêteur

C’est dans le cadre de l’instruction du dossier préalable à l’établissement de périmètres de protection qu’il a été mis en évidence l’absence d’autorisation du prélèvement en Marne. Il est impossible d’établir des périmètres de protection pour une installation qui n’est pas autorisée. Il faut donc que le prélèvement soit autorisé pour que la procédure d’établissement des périmètres de protection puisse être engagée D’où l’urgence à la régularisation du prélèvement d’eau dans la Marne alimentant l’usine de Nanteuil-lès-Meaux.

« Concernant les réseaux de secours en cas d’incident, le rapport de présentation mentionne p52 une demande du préfet de Seine Et Marne du 16/08/2005 reprenant les préconisations de l'hydrogéologue sur la nécessité de mettre en place une alimentation de secours. À ce jour, 15 ans après, si des solutions ont été étudiées (forage ou interconnexion), rien n'est encore opérationnel. Le rapport présente également avec une grande facilité les solutions de lutte contre des pollutions. Sur le papier tout semble prévus et maîtrisable. Or, un événement récent (le violent incendie d'entrepôt du 12/07/2020 dans la zone industrielle) prouve de facto que des pollutions peuvent gravement mettre en péril les pompages en eau et mettre en danger l'alimentation en eau de toute l'agglomération. Les services de l'état savent que les 9h ¾ de stockage citerne ont faillis cette nuit-là être insuffisant et que les services des eaux ont été dans un grand état de stress et à quelques heures de devoir couper l'alimentation en eau de la ville. Quelle mesure va être mise en place pour le réseau de secours ?»

Réponse du pétitionnaire En 2011, une solution par forages a été étudiée aboutissant en 2016 à la réalisation de 3 forages test : Trilport, Nanteuil, Chauconin. Ces 3 forages ont été étudiés et une première réunion de cotech a eu lieu en janvier 2019 en présence de l'ARS, DRIEE, DDT. La réunion de fin de test a été organisée en novembre 2020. Des tests complémentaires ont été demandés par l'ARS et la DDT pour mieux connaitre les qualités d'eaux disponibles. En parallèle, nous avons lancé en une étude de réalisation d'une intercommunication de réseaux avec le syndicat voisin de la Thérouanne Marne et Morin. Un accord de principe a été obtenu en septembre 2020 avec M Ferrera (Président du syndicat). Le projet a été présenté à l'ARS, DRIEE, DDT en novembre 2020 et a reçu un très vif succès en retour. L'étude de faisabilité se termine en janvier 2021 et les travaux sont prévus durant l'année 2021. En cas de pollution de la Marne, la Direction de l’Eau et de l’Assainissement applique une procédure de sauvegarde qui permet de maintenir la qualité de l’eau distribuée tout en optimisant le niveau d’eau disponible dans les réservoirs de distribution. Cette procédure a notamment été appliquée lors de l’incendie du 12 juillet 2020.

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Commentaires de la commissaire enquêteur

Il est effectivement surprenant compte tenu des capacités de stockage relativement limitée à l’échelle de la population desservie qu’il n’y ait pas déjà de solution de substitution à la production d’eau potable pour faire face à un arrêt plus ou moins prolongé de l’usine.

Il y a une véritable urgence que soit trouvée une source d’approvisionnement de secours par prélèvement direct dans le sous-sol ou branchement sur un réseau existant.

Même si la procédure de sauvegarde a été appliquée lors de l’incendie du 12 juillet et il peut être également supposé qu’elle l’ait également été lors d’un nouvel incident survenu le 15 décembre 2020, rapporté par la presse locale, de la présence d’une nappe d’hydrocarbures à hauteur du prélèvement et que le pétitionnaire n’a pas mentionné dans son mémoire en réponse.

Il faut aussi noter qu’en amont de l’usine, sur la commune de Nanteuil-lès-Meaux il y a en bord de Marne une urbanisation diffuse dans une zone naturelle. Il n’est pas impossible que des activités, plus ou moins licites, puissent être pratiquées et à l’origine de rejets dans la rivière.

L’étude environnementale préalable à l’établissement des périmètres de protection du captage devrait envisager les impacts de cette urbanisation située notamment en zone inondable du PPRI.

« Le dernier point que je souhaite évoquer sur ce dossier concerne les résidus de pesticides présents dans les eaux de captage et présents en trace sous seuil dans l'eau. Quels mesures comptent mettre en place les services de l'état pour éliminer les résidus du glyphosate et d'atrazine ? Des pics d'AMPA sont de plus en plus présents l'été lors des bas étiages de la rivière. Les périodes de sécheresse de plus en plus fréquentes ces dernières années ne risquent-elles pas d'aggraver la présence de ces résidus cancérogènes ? »

Réponse du pétitionnaire L’usine d’eau potable située à Nanteuil-les-Meaux a la capacité de traiter les niveaux de pesticides détectés dans la Marne. L’eau distribuée est conforme à l’arrêté du 11 janvier 2007 relatif aux limites et références de qualité des eaux brutes et des eaux destinées à la consommation humaine.

Commentaires de la commissaire enquêteur

La commissaire enquêteur ne peut que constater que l’eau distribuée par l’usine de Nanteuil-lès-Meaux respecte la règlementation et est conforme aux critères définissant une eau potable. L’acide aminométhylphosphonique (AMPA) a notamment une origine agricole en tant que métabolite du glyphosate. La question posée concernant la présence d’AMPA s’adresse aux services de l’Etat et non aux responsables de l’usine de production d’eau potable.

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4.3 Questions complémentaires de la commissaire enquêteur

Réponse du pétitionnaire

Lors des travaux de construction du barrage, le maintien du niveau de la Marne est prévu notamment pour la navigation. En cas d’abaissement significatif, la Direction de l’Eau et de l’Assainissement sera prévenue à l’avance. Si nécessaire, il pourra ainsi être mis en place une prise d’eau déportée qui permet de pomper l’eau à un niveau inférieur à celui de la prise d’eau actuelle.

Commentaire de la commissaire enquêteur

La commissaire enquêteur note que les travaux du barrage ne devraient pas entraîner de perturbations du pompage en Marne alimentant l’usine de production d’eau potable.

Il n’a pas été répondu à la question sur la station d’alerte.

Fait à Villenoy le 12 janvier 2021

La commissaire enquêteur

Marie-Françoise Sévrain

Enquête régularisation prélèvement dans la Marne usine d’eau potable de Nanteuil-lès-Meaux Ref TA n°E20000051/77

Conclusions et avis

L'objet de l'enquête La présente enquête a pour objet la demande de régularisation du captage en Marne alimentant l’usine d’eau potable située à Nanteuil-lès-Meaux. Il s'agit d'une demande d'autorisation au titre de la rubrique 1.2.2.0 de la nomenclature des installations, ouvrages, travaux et activités (IOTA) annexé à l’article R 214-1 du Code de l’environnement.

L’usine de Nanteuil-lès-Meaux fournit l’eau potable pour la commune de Meaux et les communes limitrophes de Chauconin-Neufmontiers, Crégy-lès-Meaux, Mareuil-lès-Meaux, Nanteuil-lès-Meaux, Penchard, Poincy, Trilport et Villenoy. Depuis le 1er janvier 2020, sa maîtrise d’ouvrage est assurée par la Communauté d’Agglomération du Pays de Meaux

Cette usine existe à depuis la fin des années 1950 et actuellement alimente une population de plus de 80 000 habitants.

Aussi curieusement que cela puisse paraitre pour un prélèvement de l’eau dans la rivière Marne qui existe depuis plusieurs décennies, il n’a jamais fait l’objet d’un arrêté d’autorisation, d’où la présente demande de régularisation.

La demande de régularisation du prélèvement dans la Marne pour un volume de 1 250m3/heure soit 23 000m3/jour.

Le déroulement de l'enquête L’enquête publique a été prescrite par l’arrêté préfectoral n° 2020-14/DCSE/BPE/E du 16 octobre 2020 pour une durée de 17 jours, du 19 novembre au 05 décembre 2020.

Les communes incluses dans le périmètre de l’enquête sont Meaux et ses communes limitrophes de Chauconin-Neufmontiers, Crégy-lès-Meaux, Mareuil-lès-Meaux, Nanteuil-lès-Meaux, Penchard, Poincy, Trilport et Villenoy.

Le siège de l’enquête était situé à l’Hôtel de Ville de Meaux.

Seule la publicité règlementaire a été réalisée.

J’ai assuré les trois permanences selon le calendrier prévu dans l’arrêté prescrivant l’enquête. Deux en mairie de Meaux et une en maire de Nanteuil-lès-Meaux. Aucune personne ne s’est présentée.

Le dossier a été consulté sur le site internet même si c’est modestement à l’échelle de la population concernée.

Deux contributions ont été déposées sur le registre électronique et ont fait l’objet d’une analyse dans mon rapport.

J’estime que l’enquête s’est déroulée dans de bonnes conditions.

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Avis

Comme il était prévisible, le public ne s’est pas manifesté certainement parce que

- l’enquête s’est déroulée pendant une période de confinement - l'enquête n'a été portée à la connaissance du public que par la publicité légale qui a une portée limitée. - l’usine existe depuis très longtemps - l’alimentation en eau potable n’apparait pas comme problématique pour la population locale.

Les conseils municipaux des communes dans le périmètre de l’enquête étaient appelés à délibérer, seuls 3 l’ont fait en émettant un avis favorable (Chauconin-Neufmontiers, Nanteuil-lès-Meaux et Trilport).

Vu le débit de la Marne, le prélèvement existant et envisagé n’influe pas sur le niveau de la rivière. La part du prélèvement est très faible et inférieure à 1% du débit quel que soit le régime hydrologique et ne compromet pas la conservation du débit réservé.

Un suivi régulier de la qualité de l'eau brute et de l'eau potable est assuré en interne et régulièrement contrôlé par un laboratoire agréé par l'ARS.

Il n'y a pas de rejets dans le milieu naturel.

Il n’existe pas de dispositif d’alerte de pollutions en amont du prélèvement.

Le prélèvement n’ayant pas été officiellement autorisé, il ne peut faire l’objet de périmètres de protection prévus par la loi. Il y a donc urgence à la régularisation du prélèvement d’eau dans La Marne afin de pouvoir enclencher la procédure d’établissement des périmètres de protection du captage.

Dans le cadre de la procédure des futurs périmètres de protection du captage, il serait nécessaire de prendre en compte l'urbanisation existant des bords de Marne sur la commune de Nanteuil-les- Meaux en zone naturelle et incluse dans le PPRI.

Même si des études et des démarches sont en cours et afin d’assurer la continuité de la desserte en eau potable de l’agglomération meldoise, je fais deux recommandations.

La première recommandation porte

- sur la nécessité de mettre en place une station d’alerte en amont de l’usine signalant les pollutions en amont du point de prélèvement, car les pollutions accidentelles sont des réelles menaces pour la pérennité du prélèvement.

La seconde recommandation porte

- sur la nécessité de l’existence d'une ressource de secours soit par prélèvement dans le sous-sol soit par raccordement avec un réseau existant. Au vu des capacités de stockage, il est urgent de trouver une solution techniquement et économiquement acceptable.

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Il parait incompréhensible que la prise d’eau de l’usine de production d’eau potable étant en service depuis plus de 60 ans ne soit pas autorisée. Je considère indispensable et urgent que le prélèvement d’eau dans la Marne soit légalement autorisé. L'alimentation en eau potable d'une population de plus de 80 000 habitants est indéniablement de l’ordre de l’intérêt général.

De l’étude du dossier,du déroulement de l’enquête, des considérations précédentes, j'émets donc un avis favorable sans réserve à la demande de régularisation du prélèvement d'eau dans la Marne pour alimenter l'usine d'eau potable de Nanteuil-lès- Meaux.

Fait à Villenoy le 12 janvier 2021

La commissaire enquêteur

Marie-Françoise Sévrain

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ANNEXES

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Annexe 1 : procès-verbal de fin d’enquête

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Annexe 2 : Mémoire en réponse de la Direction de l’Eau et de l’Assainissement

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