Dominique TAQUET

- 1998 -

PROSPECTION INVENTAIRE

des

COMMUNES:

- - 56 003

- PLOEREN - 56 164

()

/5?3 Centre d'Etudes et de Recherches Archéologiques du Morbihan 2 1 DEC. 1998

INVENTAIRE ARCHEOLOGIQUE DES HUIT COMMUNES PERIPHERIQUES DE

Dominique TAQUET ARRADON-PLOEREN

Les autorisations pour nos prospections inventaires ne nous étant parvenues que début juin 1998, nous avons décidé, d'un commun accord, de privilégier pour cette première année un travail de recherche en archives. Cette méthode inventaire s'est appuyée sur le dépouillement exhaustif d'archives (voir la bibliographie ci-après). En effet, de nombreux érudits locaux ont beaucoup écrit sur leurs recherches archéologiques menées au XlXè siècle dans département du Morbihan, (essais, dictionnaires, répertoires, inventaires...)

Les premiers inventaires du Morbihan ont été réalisés par l'abbé J. MAHE en 1825, puis par CAYOT DELANDE en 1847, A. FOUQUET en 1853, M. ROSENZWEIZ en 1863, J. LE MENE en 1891 et enfin E. RIALAN (publications de 1884 à 1892) qui avec ses trois volumes, apporte un maximum d'informations archéologiques.

Le dépouillement a été élargi à tous les bulletins de la Société Polymathique du Morbihan qui, au XlXè siècle, avec de FREMINVILLE, L. GALLES, H. JAQUEMET, ainsi que de nombreux chercheurs du XXè siècle comme AVENEAU de LA GRANCIERE, L. LALLEMENT, L. MARSILLE, Y. ROLLANDO, Y. COPPENS, J. ANDRE, J. LECORNEC, P. ANDRE,...., complètent d'une manière indispensable les publications des précurseurs.

D'emblée, un constat s'impose: les sources d'archives sont très nombreuses et ont occupé le plus clair de notre temps d'inventaire. Figure pour chaque site: 1- Le nom et le numéro du site de la carte archéologique si celui ci est répertorié. 2- Une synthèse du contenu de chaque source tenant compte de la chronologie. 3- Les photocopies de toutes les sources anciennes étudiées ainsi vérifiables. Notre méthode prend en compte tout type de découverte archéologique pour toute période s'étendant de la préhistoire au Moyen-Age. Le dépouillement fait apparaître une quantité de sites non répertoriés par la cane archéologique. Ainsi pour les huit communes, cette dernière mentionnait 61 sites. Après dépouillement, 42 sites supplémentaires seront vérifiés sur le terrain, soit près de 70% en plus de ceux déjà mentionnés sur la carte archéologique.

Le dépouillement est sur le point d'être achevé. La phase de travail sur le terrain avec les membres du CERAM débutera en janvier 1999. Cette prospection inventaire des huit communes périphériques de Vannes permettra une cartographie chronologique et thématique, base d'une meilleure connaissance de l'archéologie vannetaise et par la même occasion, d'une meilleure appréhension de son histoire. INVENTAIRE ARCEOLOGIQUE DES HUIT COMMUNES DE LA PERIPHERIE VANNETAISE NOMBRE DE SITES PAR COMMUNE

Communes N° Nombre de sites Nombre de sites commune inventoriés sur possibles après la carte archéo. dépouillement

ARRADON 56 003 21 23 56 158 3 4 PLOEREN 56 164 1 9 SAINT AVE 56 206 8 13 SAINT NOLFF 56 231 4 6 SENE 56 243 12 19 THE IX 56 251 10 21 TREFFLEAN 56 255 3 8

total 62 103 LIOQRÀPHI:

OUVRAGES GENERAUX SUR LE MORBIHAN ANDRE P. 1963, La cité gallo-romaine des Vénètes, DES de lettres, Université de Rennes. ANDRE P. 1971, La cité gallo-romaine des Vénètes, B.S.P.M., p. 3-48. ANDRE P., TRISTE A., 1992, Quand Vannes s'appelait Darioritum, Catalogue de l'expo., 110p. CAYOT DELANDRE, 1847, Le Morbihan son Histoire et ses Monuments, 560 p. FOUQUET A., 1853, Des monuments celtiques et des ruines romaines dans le Morbihan, 117p. FOUQUET A., 1873, Guide des Touristes et des archéologues dans le Morbihan, 197p. GALLIOU P., 1989, Les tombes romaines d'Armorique, DAF n°17, 204p. MARSUXE L., BSPM 1929, Les voies romaines du département du Morbihan, p. 3-58 MARSILLE L., 1972, Répertoire archéologique du Morbihan gallo-romain, 52p., LE FLOHIC 1996, Le Patrimoine des communes du Morbihan, 2 volumes, LE MENE Jh-M., 1891, Histoire archéologique, féodale et religieuse des paroisses du diocèse de Vannes, Tome 1550 p. et Tome II 536p. MAHE J., 1825, Essai sur les antiquités du département du Morbihan, 500p. MERLAT P., 1982, Les Vénètes d'Armorique, Archéologie en Bretagne, 3e s., 135p. OGEE, 1843, Dictionnaire historique et géographique de Bretagne, Tome I et II, 986p. RIALAN E. I en 1884 et 1885, Découvertes archéologiques dans le Morbihan, 35p. RIALAN E. H en 1885, Nouvelles découvertes archéologiques dans le Morbihan, 20p. RIALAN E. m de 1886 à 1892, Découvertes archéologiques faites dans le Morb.,SPM 1924, 42p. ROSENZWEIG M., 1863, Répertoire archéologique du département du Morbihan, 238p., ROLLANDO Y., 1961, La préhistoire du Morbihan, Le Vannetais littoral, BSPM 1961, p. 1-141 ARRADON

ANDRE J., 1960, Densité et répartition de la population en Vénétie romaine, Annales de Bretagne, TomeLXVTl, 1960, fasc. l,p. 103-106. ANDRE J., 1961, Inventaire des objets romains en bronze du Musée de Vannes, OGAM Tome XIV, p. 407-411 ANDRE J., BSPM 1957-58, Un milliaire au Lodo, PV p. 71 ANDRE J., BSPM 1966, Provenance du marbre gallo-romain du Lodo, PV p. 3 ANDRE P., BSPM 1974, Rapport de l'intervention du 9 Sept. 1974 dans l'église paroissiale d'Arradon, mise au jour d'un caveau, 3 pages + plan et photos. ANDRE P., BSPM 1976, La sépulture de l'ancienne église d'Arradon, PV p. 20 ANDRE P., 1979, Les carnets de Monsieur de Fréminville III, La villa de Keran en Arradon, 1: les bâtiments, Archéologie en Bretagne, n° 23 p. 3-12 ANDRE P., 1981, Les carnets de Monsieur de Fréminville IV, La villa de Mané-Bourgerel en Arradon, 1 : Les bâtiments et les décors de sols, Archéologie en Bretagne n° 30, p. 2-10 AVENEAU DE LA GRANCIERE, BSPM 1910, Découverte d'une nouvelle villa gallo-romaine près du château de Kerhan en Arradon. Les substructions de Pen-er-Men, p. 191-196 CAUBERT de CLERY O., BSPM 1992, Découverte d'un biface de l'Acheuléen à la Pointe de Quirion en Arradon, Tome 118, p. 80-81 CLEMENT M. et GALLIOU P., 1981, La céramique romano-britannique dans le morbihan, Mané-Bourgerel, Archéologie en Bretagne n° 30, p. 39-43 COPPENS Y., BSPM 1953-54, Découvertes archéologiques, Commune d'Arradon, PV p. 108 COPPENS Y., BSPM 1954, Inventaire des stations d'augets du Morbihan. A. de B., LXI (2) DAIRE M. Y. 1990, Prospection dans le Golfe du Morbihan, Bulletin de I' A.M.A.R.A.I. n°3 p. 17-20 DANET A., 1955, Monographie historique d'Arradon, 238 p. FOUQUET A., BSPM 1859, Des voies romaines dans la commune d'Arradon, p.77-79 GALLES L., BSPM 1857, Monument gallo-romain de Saint-Galles en Arradon, p. 50 GALLES L., BSPM 1865, Rapport sur les fouilles de l'établissement gallo-romain de Kerhan - Arradon, p.73-75 GALLES L., BSPM 1867, Notice sur une sépulture trouvée sous un lech bas à Arradon, p. 4 GALLIOU P., 1974, Le plan des villas romaines en armorique, Archéologia n° 74, p. 27-33 GALLIOU P., 1981, Les carnets de Monsieur de Fréminville V, La villa de Mané-Bourgerel, Arradon, 2ème partie: le mobilier archéologique, Archéologie en Bretagne n° 31, p. 17-25 GALLIOU P., 1980, Les carnets de Monsieur de Fréminville III, La villa de Keran en Arradon, 2ème partie: le matériel, Archéologie en Bretagne n° 26, p. 3-21 DE FREMINVILLE, BSPM 1857, Etablissement gallo-romain découvert en 1856 au Lodo en Arradon, p. 55-59 + 2 planches DE FREMINVILLE, BSPM 1857, Description des monnaies trouvées dans les fouilles du Lodo p. 60-67 JACQUEMET H., BSPM 1857, Reste d'un établissement gallo-romain découvert au Lodo en Arradon, p. 52-54 + 1 plan LANGOUËT L., 1986, Informatique et microtoponymie dans l'étude de l'occupation rurale gallo-romaine de l'Armorique, les Dossiers du Ce.R.A.A., n° 14, p. 13-22 LANGOUËT L., 1988, Chronique de prospection archéologique 1988 en Haute-Bretagne, Les Dossiers du CeRAA n° 16, p. 79-90 LECORNEC J., BSPM 1961, Dolmen d'Er-Roch en Arradon, PV p. 11 LECORNEC J., BSPM 1967, Céramique sigillée du Musée de la Société Polymathique du Morbihan, p. 83-100 LECORNEC J., 1994, Apport à l'archéologie du Golfe du Morbihan, Bulletin de l'A.M.A.R.A.I. n° 7, p. 27-48 LE MENE Jh-M., BSPM 1877, Voie romaine de Vannes à , nouveau tracé,pl02-104 LE ROHELLEC P.J., 1988, Histoire d'Arradon, 230p. MARSELLE L., BSPM 1912, La crémation chez les Bretons chrétiens. Les monuments de l'Eglise naissante en Bretagne-Armorique. L'origine du lec'h. p. 43-76 MARSILLE L., BSPM 1921, Catalogue du Musée archéologique de la S. P. M. MARSILLE L., BSPM 1933, Contribution à l'étude des haches en pierre polie et des polissoirs portatifs, p. 14-28, Arradon (Penboch) 3 haches, p. 19-20 MARSILLE L., BSPM 1936, Le Menhir et le Culte des Pierres, p. 1-67 MARSILLE L., BSPM 1943-1945, Le Menhir Christianisé, p. 11-25 QUILGARS H., BSPM 1902, La question des "augets de terre" découverts sur les cotes de la Bretagne armoricaine, Commune d'Arradon, p. 192

PLOEREN ANDRE J., 1959, Les enceintes quadrilatérales du Morbihan, OGAM, T. XI, p. 23-36 et 441-454 ANDRE J., BSPM 1963, La motte féodale de Penhoét en Ploeren, p. 50-52 MARSILLE L., BSPM 1936, Le Menhir et le Culte des Pierres, p. 1 -67 VILVAUT O., BSPM 1924, Motte féodale et ruines de manoirs en Ploeren, PV p. 14-15

Arradon SRA BRETAGNE Carte archéologique

13/10/97

N'Site: 56-003 1 AP

Nom du site: LANN VRAS Lieu dt: KERARHOET

Néolithique / Dolmen

Centre X: 214,000 Année du cadastre: 1983 Centre Y : 2 305,700 parceBes: C2.158.

N° Site: 56-003 1 AH

Nom du site: Lieu dît: KERRAN

Gallo romain / Villa

Centre X: 210,675 Année du cadastre: 1983 Centre Y: 2 303,875 parcelles: 1965. AH.179. AH.373. AH.374. AH.386. AH.387.

N'Site: 56-003 2 AH

Nom du site: MANE BOUREREL Lieu dit: LE BOUREREL Gallo romain / Villa

Gallo romain / Thermes

Centre X: 214,000 Année du cadastre: 1965 Centre Y: 2 304,325 parcelles: AC.86. ZE.167. ZE.70. 2E.71. ZE.73.

N'Site: 56-003 3 AH

Nom du site: Lieu dit: LE LODO âge du fer - Gallo romain / Industrie

Gallo romain / Villa

Centre X: 213,750 Année du cadastre: 1983 Centre Y : 2 303,925 parcelles: 1965. AC. 130a AC. 140. AC.309. AC.310. AC.313.

N'Site: 56-003 4 AH

Nom du site: Lieu dt: DOAREN EN HERT BIHAN Age du fer / Souterrain

Centre X: 213,680 Année du cadastre: 1983 Centre Y: 2 304,980 parcelles: ZE.117b

N'Site: 56-003 5 AH

Nom du site: Lieu dit: SAINT GALLES

Gallo romain / Gisement de surface

Centre X : 213,125 Année du cadastre: 1983 Centre Y : 2 304,675 parcelles: ZE.100. ZE.101.

N'Site: 56-003 7 AH

Nom du site: Lieu dit: KERHERN

Gallo romain / Gisement de surface

Centre X: 213.300 Année du cadastre: 1983 Centre Y: 2 306.250 parcelles: ZC.50b.

page 1/3 Arradon SRA BRETAGNE Carte archéologique 13/10/97

N'Site: 56-003 8 AH

Nom du sie: Lieu oft: MANE HABUS

Gallo romain / Gisement de surface

Centre X: 209,275 Année du cadastre: 1983 Centre Y: 2 304,075 parcelles: ZK.151.

AT Sie: 56-003 9 AH

Nom du sie: - Lieu d»: LANNIC

Gallo romain / Gisement de surface

Centre X: 209,800 Année du cadastre: 1983 Centre Y : 2 305,350 parcelles: ZK.56b.ZK.58.

N'Site: 56-003 10 AH

Nom du sie: - Lieu di: LASALETTE

Gallo romain / Gisement de surface

Centre X : 213,575 Année du cadastre: 1983 Centre Y: 2 306,825 parcelles: ZB.191. ZB.192. ZB.193. ZB.251.

N'Sie: 56-003 11 AH

Nom du sie: - Lieu di: KERVOYER

Gallo romain / Mur

Gallo romain / Gisement de surface

Centre X: 214,325 Année du cadastre: 1983 Centre Y: 2 303,950 parceBes: AC.110. AC.111. AC.112. AC.113. AC.118.

N'Site: 56-003 12 AH

Nom du sie: - Lieu dt: PETIT

Gallo romain / Gisement de surface

Centre X : 213,775 Année du cadastre: 1983 Centre Y : 2 306,700 parceBes: ZC.129. ZC.130. ZC.187. ZC.188. ZC.322. ZC.323. ZC.81a. ZC.81b. ZC.82.

N'Sie: 56-003 13 AH

Nom du site: - Lieu di: ROGUEDAS

Gallo romain / Gisement de surface

Gallo romain / Mur

Centre X: 214,925 Année du cadastre: 1983 Centre Y: 2 303,850 parcelles: ZD.169. ZD.86. ZD.90. ZD.91.

N'Sie: 56-003 14 AH

Nom du sie: - Lieu di: BRAMBOUIS

Gallo romain / Gisement de surface

Centre X : 212,675 Année du cadastre: 1983 Centre Y : 2 306,550 parcelles: ZA.150.2A167. ZA169. ZA64. ZA65. ZA66. ZA71.

page 2/3 SRA BRETAGNE Arradon Carte archéologique 13/10V97

AT Sie: 56-003 15 AH Nom du sie: - Lieu o»: KERAN

Gallo romain / Gisement de surface

Centre X: 210,525 Année du cadastre: 1983 Centre Y: 2 304,050 parcelles: AH.179. AH.180. AH.182. AH.183. AH.184. AH.190. AH.191. AH.386. AH.387. AH.400. AH.401.

N° Sie: 56-003 16 AH

Nom du sie: - L/eu d*: PETIT LOGODEN

Age du fer / Four de potier

Centre X: 213,000 Année du cadastre: 1983 Centre Y : 2 303,200 parcelles: E.1.

WSfe: 56-003 17 . Nom du sie: ER ROH Lieu dt: KERAVELLO

Néolithique / Dolmen

Centre X: 214,500 Année du cadastre: 1983 Centre Y: 2 305,100 parcelles: 777

N'Sie: 56-003 18 .

Nom du sie: Lieu dt: LE TREH

Néolithique / Dolmen

Centre X : Année du cadastre 1983 Centre Y : parcelles: 777

N'Sie: 56-003 19 .

Nom du sie: Ueu di: LA CHENAIE

Néolithique / Dolmen

Néolithique / Menhir

Centre X : 214,500 Année du cadastre: 1983 Centre Y : 2 305,950 parcelles: 777

N'Sie: 56-003 20 .

Nom du sie: Lieu di: PENBOCH

Néolithique / Objet isolé

Centre X: 214,000 Année du cadastre: 1983 Centre Y: 2 303,800 parcelles: 777

N° Sie: 56-003 21 . Nom du sie: EGLISE PAROISSIALE Ueu cft: LE BOURG

Moderne / Structure funéraire

Moderne ' Eglise

Centre X: 212.550 Année du cadastre: 1983 Centre Y: 2 304.750 parcelles: 777

page 3/3 ARRADON

LES VOIES ROMAINES

"Voie de Vannes à Locmariaquer, passe au Vincin, Petit-Molac, au N. de , à la croix de Langat, aux villages de Herbont et du Moustoir, au moulin de Pomper, à l'O de Kerisper, à Trevert, laisse Bocoann à gauche, monte à Trevrat, passe près de Locmiquel pour finir dans la mer à la pointe du Coëdic ou de Séniz. Un embranchement quittait la voie précédente au Vincin, prenait le chemin de Roguedas, passait à Poulindu, Kervadec, Tyningolec, Bourgerel et le Lodo. Un autre embranchement allait du village de Herbont à Kerion et à Pen-er-men. Un troisième partant du N. de Locqueltas pouvait se diriger vers le viaduc de Kerdrech. MARSILLE L., 1972, p. 19

FOUQUET A., BSPM 1859, Des voies romaines dans la commune d'Arradon, p.77-79

LE MENE Jh-M., BSPM 1877, Voie romaine de Vannes à Locmariaquer. nouveau tracé, p. 102 à 104

HUCHET L., BSPM 1877, PV p. 178

RIALAN E. UI de 1886 à 1892, p. 32

MARSILLE L., BSPM 1929, Les voies romaines du département du Morbihan, p. 3-58 Voie n° 7 Vannes à Locmariaquer p. 39-42 KERARHOET - LAN VRAS - 56 003 001 AP Cadastre: C2 n° 158 Néolithique - Dolmen

KERRAN - 56 003 001 Cadastre: AH n° 179,373,374,386,387 Gallo-romain - Villa

"A l'extérieur et tout le long des murs ouest et sud du parc du château de Kerran, voie pavée, à côtés garnis de roches debout, (margines), qui parait romaine, et conduit à l'établissement romain de Pen-erMen. A propos de cet établissement, il convient de constater, dans l'intérêt de la vérité historique, contrairement à l'assertion de L. Galles, que les habitants en auraient déménagé paisiblement et que sa ruine serait seulement l 'effet du temps, que les pierres fortements brûlées dont on pourrait faire beaucoup de mètres cubes et qu 'on voit partout dans le talus formé entièrement de pierres de ces ruines, sur une longueur d'au moins 150m, une hauteur de plus de 1,20m, et une épaisseur de 1,30m, à l'ouest de la ferme, prouvent de toute évidence, la destruction de cet établissement par le feu. La destruction par l'incendie des établissements romains en Bretagne, est générale et la règle. Celui de Pen-er-Men n 'est pas une exception; au contraire, il est un exemple frappant de cette règle et il la confirme par le témoignage irrécusable de cette quantité de pierres brûlées que tout le monde peut voir. " RIALAN E. I en 1884 et 1885, p.3

GALLES L., BSPM 1865, Rapport sur les fouilles de l'établissement gallo-romain de Kerhan, Arradon p.73-75 + lplan

AVENEAU DE LA GRANCIERE, BSPM 1904, p. 151

AVENEAU DE LA GRANCIERE, BSPM 1910, Découverte d'une nouvelle villa gallo-romaine près du château de Kerhan en Arradon. Les substructions de Pen-er-Men, p. 191-196

ANDRE P., 1979, Les carnets de Monsieur de Fréminville III, La villa de Keran en Arradon, 1: -les bâtiments, Archéologie en Bretagne, n° 23 p. 3-12

GALLIOU P., 1980, Les carnets de Monsieur de Fréminville III, La villa de Keran en Arradon, 2ème partie: le matériel, Archéologie en Bretagne n° 26, p. 3-21

La villa de Kerhan MERLAT P., 1982, p. 95-97 1923 - Fragments de poterie sigillée unie. 1924 - Fragments de poterie sigillée avec ornements variés. 1925 - Estampilles de potiers: VERECV... - SAM... - IANIOF. - VCIO. - CI.IVSM. 1926 -Fragments de poterie sigillée avec graffittes; 1927 -Fragment de poterie fine à couverture noire. 1928 -Vase fragmenté en poterie commune, avec pieds. 1929 -Fragment de poterie commune avec nom de potier (mortier) 1930 -Goulot d'amphore. 1931 -Divers fragments de verre 1932 -Tranchant d'une hache en pierre. 1933 -Boucle, chaînette et autres objets en bronze. 1934 -Hachette, clous, chaîne, etc. en fer. 1935 -Chevilles en os, tirées du carrelage. 1936 -Défense de sanglier. 1937 -Fragments de bois de cerf. 1938 -Fragment de pilon en grès 1939 -Disque uni en terre cuite. 1940 -Disque uni en terre cuite. 1941 -Fragment de Vénus anadyomène. 1942 -Médailles romaines de Claude II, Constantin I, Constant, etc. 1943 -Carreau de pierre blanche, percé, haut. 0,075 1944 -Dalles ornées de bas-reliefs, pierre blanche. 1945 -Ardoises de carrelage. 1946 -Quatre augets, dont trois emboîtés l'un dans l'autre. MARSILLE L., BSPM 1921, p. 112-113

"Villa de Kerran, face à la mer,. Trois constructions distinctes entourées d'un mur d'enceinte. Vénus anadyomène en terre blanche, carreaux en pierre blanche, poteries en sigillée avec estampilles, Monnaies MARSILLE L., 1972, p. 19

Arradon - Kerran Villa de luxe, utilisée du I au IVe siècle. n° 1933 (5 objets en bronze) ANDRE J., 1961, Inventaire des objets romains en bronze du Musée de Vannes, OGAM Tome XIV, p. 407-411

LECORNEC J., BSPM 1967, Céramique sigillée du Musée de la Société Polymathique du Morbihan, 1925 - 7 estampilles sur sigillée p. 84-85 3 estampilles sur sigillée (réserve) p. 93 1924 - 33 fragments de sigillée décorée p. 85-87

Kerran - Signature EVTIC (12) sigillée italique EVTICVS de la vallée de Pô Archéologie en Bretagne,1975, n° 8, p. 17

Autre site "Commune d'Arradon. - Au Lodo et à Kerran, les augets étaient emboîtés les uns dans les autres et accompagnés de petits cylindres en terre cuite. Au Lodo on a recueilli des cornets en terre cuite. " QUILGARS H., BSPM 1902, p.192 COPENS Y., BSPM 1954, Inventaire des stations d'augets du Morbihan. A. de B., LXI (2) p. 296 LE BOURGEREL - MANE BOURGEREL - 56 003 002 Cadastre: AC n° 86 et ZE n° 70, 71, 73,167 Gallo-romain - Villa, Thermes "J'y vis à fleur de terre les naissances de deux larges murailles, composées en certains lieux de petites pierres fortement unies par le ciment, et en d'autres de ciment mêlé de Quelques fragments de brique. Ces murs s'avançaient assez loin dans les terres où l'on remarque encore beaucoup de fractions de tuiles et même de tuiles presque entières. Ces anciennes constructions.... s'étendaient depuis les environs du village de Bourgerel jusqu 'à Pen-Boch, ou plus loin au total 48 lignes MAHE J., 1825, p. 93-94

"Il y a peu d'années, on a découvert dans le jardin d'une maison nommée Mané Bourgerel, et située près de la côte, une aire de ciment fort dur et uni comme le plancher d'une chambre. La partie qui a été mise à découvert a environ cinquante pas de longueur et autant de large. Si des fouilles bien dirigées étaient pratiquées sur ce point, elles amèneraient peut être quelque découverte intéressante, car tout indique qu 'il y eut là, sous la domination romaine un établissement important. Des maçonneries existent encore près du cap Pen Boc'h (cap du Bouc), sur un point escarpé de la côte. La mer, qui gagne continuellement de ce côté, en détache de temps à autre des fragments; j'en ai vu tout récemment un bloc assez considérable gisant sur le rivage, où le flot vient battre deux fois par jour sans l'entamer. Des amas de débris de briques et le poteries romaines se trouvent tout près de ce point, et le chemin qui conduit de là au village de Bourgerel en est pour ainsi dire pavé. Les clôtures de quelques champs sont formées de ces petites pierres appareillées qu 'on remarque partout où il y a des ruines romaines. Dans le village même de Bourgerel, j'ai vu une pierre grossièrement taillée en forme de borne; peut être porte-t-elle une inscription; mais je n 'ai pu m'en assurer parce qu 'une partie de son contour est engagé dans le mur du jardin " CAYOT DELANDRE, 1847, p.153

"au dessus de Bourgerel, et probablement au Truhélin, plusieurs villas qui toutes jouissaient d'une vue admirable sur la partie la plus pittoresque du golfe morbihannais, M. Louis Galles a découvert à Bourgerel une pièce en Bronze de Magnence; et au Truhélin, près de Bourgerel une pièce en bronze aussi de Crispus, fils aîné de Constant in-Le-Grand. Toute la côte, de Bourgerel à Roguédas, est semée de débris de tuiles romaines que les flots roulent avec les galets. FOUQUET A., 1853, p.68-69

ARCHIVES -Un rapport manuscrit de H. Jaquement, daté de février 1857, décrivant les recherches effectuées en 1856 au Lodo et à Mané-Bourgerel. Ce rapport est accompagné d'un plan, dû à C. de Fréminville (archives de la SPM, n°55). -Le carnet de fouilles de C. de Fréminville rédigé lors du dégagement des thermes, au printemps 1858. -Un compte-rendu manuscrit relatant les découvertes faites par le même auteur à l'automne 1858, au nord du bâtiment fouillé en 1856, mais malheureusement dépourvu de plan (archives de la SPM, n° 141,142). ANDRE P., 1981, Les carnets de Monsieur de Fréminville IV, La villa de Mané-Bourgerel en Arradon, le: Les bâtiments et les décors de sols, Archéologie en Bretagne n° 30, p. 2-10

GALLIOU P., 1981, Les carnets de Monsieur de Fréminville V, La villa de Mané-Bourgerel, Arradon, 2ème partie: le mobilier archéologique, Archéologie en Bretagne n° 31, p. 17-25

La villa de Mané-Bourgerel MARSILLE L., 1972, p. 19

la villa de Mané-Bourgerel MERLAT P., 1982, plans p. 98 et 126

1961 -Fragments de poterie sigillée avec ou sans ornements. 1962 -Fragments de poterie noire avec ou sans ornements. 1963 -Fragments de poteries diverses, dont un fragment de Meudon. 1964 -Monnaies romaines: Tétricvs père et fils..... 1965 -Trois petits objets en bronze. 1966 -Troisfragments d'enduits colorés. 1967 -Fragment de marbre. 1968 -Grain en terre cuite, percé au centre, diam. 0,039. 1970 -Fragment d'un peigne en os. 1971 -Fragments divers en terre cuite. 1972 -Fragments de vase en terre. 1973 -Clous et objets divers en fer. 1974 -Cuiller en bronze provenant d 'Arradon (cette cuillère provient-elle du Lodo?, elle serait daté du XVe s.) MARSILLE L., BSPM 1921, p. 114

LECORNEC J., BSPM 1967, Céramique sigillée du Musée de la Société Polymathique du Morbihan, 1961 - 2 fragments de sigillée décorée p. 89

Arradon - Mané Bourgerel Villa probablement détruite au Ille siècle. n° 1965 (3 objets en bronze) ANDRE J., 1961, Inventaire des objets romains en bronze du Musée de Vannes, OGAM Tome XIV, p. 407-411 LE LODO - 56 003 003 Cadastre: AC n° 130a, 140,309,310,313 Gallo-romain - Villa Age du fer - Industrie DE FREMINVILLE, BSPM 1857, Etablissement gallo-romain découvert en 1856 au Lodo en Arradon, p.55-59 + 2 planches

DE FREMINVILLE, BSPM 1857, Description des monnaies trouvées dans les fouilles du Lodo. p. 60-67

JACQUEMET H., BSPM 1857, Reste d'un établissement gallo-romain découvert au Lodo en Arradon, p.52-54 + 1 plan

1948 - Vase en terre noire, brisé, haut. 0,165 1949 - Médaille en verre représentant un coq. 1950 - Fragment d'anneau en verre bleu. 1951 - Fragment de bracelet en bois. 1952 - Rondelle en terre cuite: fusaïole. 1953 - Fragments de poterie mince en terre rouge, et débris d'augets. 1954 - Vase en terre noire, muni d'une anse. 1955 - Boutons et objets divers en bronze. 1956 - Andouiller de bois de cerf. 1957 - Fragments de marbres divers. 1958 - Fragments d'objets divers en verre. 1959 - Fragments de poterie sigillée. 1960 - Fragment de mosaïque. Les monnaies romaines de l an 253 à 361 sont au mèdaillier, les marbres sont, à cause de leur poids, au Musée lapidaire. 3051 - Tuiles romaines, tuyaux d'hypocaustes, modillons, et fragments divers. 3052 - 3053 - Deux blocs de marbre rose. MARSILLE L., BSPM 1921, p. 113-114

Une breloque en verre d'époque romaine mise au jour au Lodo en Arradon (Morbihan) GALLIOU P. Description de cette breloque en verre, objet n° 1949 du catalogue du Musée. Texte dactylographié de deux pages (Archives CERAM)

Arradon - Le Lodo Villa de luxe, utilisée du I au IVe siècle. n° 1955 (5 objets en bronze) ANDRE J., 1961, Inventaire des objets romains en bronze du Musée de Vannes, OGAM Tome XIV, p. 407-411

au total 26 lignes ANDRE J., BSPM 1966, Provenance du marbre gallo-romain du Lodo, PV p.3

une borne, dans un mur, à l'angle S. W. de la propriété du Lodo où a été trouvée la villa au total 13 lignes ANDRE J., BSPM 1957-58, Un milliaire au Lodo, PV p.71 la villa du Lodo MERLAT P., 1982, p. 97 et 99

Villa au Lodo face au S.O. vers la mer, galerie de 60m reliant les divers corps de bâtiments, Hypocauste, foyer à l'extrémité O. Chambre carrelée ardoise et pierre blanche. Console de marbre rouge, cuve en plomb, verre plat, poteries sigillées et communes, monnaies de Valérien à Constance II " MARSILLE L., 1972, p. 19

LE LODO - Un des deux seuls murs visibles de la villa gallo-romaine du Lodo, en Arradon vient de s'abattre sur la plage ANDRE J., BSPM, PV, du 14 avril 1960, p. 42

ARRADON, Le Lodo parcelles 149, 208, 210 et 219, section AC, villa gallo-romaine au plan partiellement connu. Présence de murs dans la falaise et de tegulae dans la grève. LANGOUÉT L., 1988, Les Dossiers du CeRAA n° 16, p. 87 Autre site "Commune d'Arradon. - Au Lodo et à Kerran, les augets étaient emboîtés les uns dans les autres et accompagnés de petits cylindres en terre cuite. Au Lodo on a recueilli des cornets en terre cuite. " QUDLGARS H., BSPM 1902, p.192 ROLLANDO Y. BSPM 1949,

DOAREN EN HERT BIHAN - 56 003 004 Cadastre ZE n° 117b Age du fer - Souterrain

SAINT GALLES - 56 003 005 Cadastre: ZE n° 100,101 Gallo-romain - Gisement de surface "M J. M. Galles fait part à la Société de la découverte d'un monument gallo-romain, trouvé dans sa propriété de Saint-Galles, en Arradon. Au milieu de détritus de bois et d'ossements, on a recueilli un grand nombre d'anneaux en cuivre perlés, un celtae et un morceau d'ambre. Ces divers objets ont été déposés au Musée archéologique. " GALLES L., BSPM 1857, "A Saint-Galles, débris gallo-romain " ROSENZWEIG M., 1863, p. 232

ARRADON, Saint-Galles, parcelles 100 et 101, section ZE, Gisement gallo-romain matérialisé par des tegulae,des briques et des tessons de céramiques, localisé par G. LEROUX d'après le fichier J. ANDRE LANGOUËT L., 1988, Les Dossiers du CeRAA n° 16, p. 87-88 KERHERN - 56 003 007 Cadastre: ZC n° 50b Gallo-romain - Gisement de surface "A Kerhern, à l'est du petit-Molac, dans la lande et le bois de châtaigniers, près de la petite maison neuve dite Ti-Kerhern, et surtout dans la lande au sud nommée Park-Tor, n° 424, section B de Boloré, nombreux fragments de briques à rebords, disséminés sur et dans le sol. Pierres brûlées dans le vieux mur de l'appentis contigu au nord à la grande maison de Kerhern, et dans les murs de l'aire à battre. " RIALAN E. I en 1884 et 1885, p.3

ARRADON, Kerhern, parcelle 50b, section ZC, Gisement abondant de tegulae Localisé par G. LEROUX d'après le fichier de J. ANDRE LANGOUËT L., 1988, Les Dossiers du CeRAA n° 16, p. 87

MANE HABUS - 56 003 008 Cadastre: ZK n° 151 Gallo-romain - Gisement de surface "Dans les parcelles n° 335 et suivantes et 436 de la même section, parcelles dites Mané-Habus, Droaren-Dibiène (pour Droaren-Dibenn) on rencontre des fragments de tuiles à rebords. " RIALAN E. III de 1886 à 1892, p. 32

ARRADON, Mane-Habus, parcelle 151, section ZK, Gisement de tegulae. Localisé par G. LEROUX d'après le fichier de J. ANDRE LANGOUËT L., 1988, Les Dossiers du CeRAA n° 16, p. 88

LANNIC - 56 003 010 Cadastre: ZK n° 56b, 58 Gallo-romain - Gisement de surface

"Les parcelles n° 109 et 110, 169 à 173 de la Section II du Moustoir portent le nom de Mangourden Dans les landes n° 169 et 170, des restes continus de murs forment deux parallélogrammes rectangles peu distants l'un de l'autre. Ce sont les restes d'habitations romaines. " RIALAN E. m de 1886 à 1892, p. 32

Le Moustoir, substruction romaines à Mangoureleu. Rialan, BSPM 1924 p.31 ANDRE J. 1961, OGAM, Tome XIII, p.424

ARRADON, Lannic, parcelles 56b et 58, section ZK. Gisement de tegulae associé à des substructions formant deux rectangles. Localisé par G. LEROUX d'après le fichier de J. ANDRE LANGOUËT L., 1988, Les Dossiers du CeRAA n° 16, p. 88 LA SALETTE - 56 003 010 Cadastre: ZB n° 191,192,193, 251 Gallo-romain - Gisement de surface "Dans la lande de la Salette, à 150m sud du moulin à vent de Pont-Ster, dans le n° 193, section B de Boloré, nombreuses briques à rebord, et décombres qui en sont remplis ainsi que de pierres brûlées. Dans un pré contigu au nord, pierre travaillée, arrondie, renversée, en partie enfouie, dont le dégagement n 'est pas achevé. " RIALAN E. I en 1884 et 1885, p.2

ARRADON - La salette, parcelles 191 à 193 et 251, section ZB, Gisement de tegulae.Localisé par G. LEROUX d'après le fichier de J. ANDRE LANGOUËT L., 1988, Les Dossiers du CeRAA n° 16, p. 88

KERVOYER-56 003 011 Cadastre: AC n° 110 à 113,118 Gallo-romain - Mur et Gisement de surface "à Kervoyer, villa, murs en petit appareil, débris de briques " FOUQUET A., 1853, p.92

ARRADON, Kervoyer, parcelles 110 à 113 et 118, section AC, Gisement de briques associé à des murs en petit appareil. Localisé par G. LEROUX d'après le fichier de J. ANDRE LANGOUËT L., 1988, Les Dossiers du CeRAA n° 16, p. 88

PETIT MOLAC - 56 003 012 Cadastre: ZC n° 129,130,187,188,322,323, 81a, 81b, 82 Gallo-romain - Gisement de surface "Au Petit-Molac, dans les courtils et au alentours du village, nombreux fragments de tuiles à rebords " RIALAN E. m de 1886 à 1892, p. 32

ROGUEDAS - 56 003 013 Cadastre: ZD n° 169, 86, 90, 91 Gallo-romain - Mur et Gisement de surface ARRADON , Roguedas, parcelles 86, 90 et 91, section ZD, Présence de murs gallo-romains en petit appareil. Localisé par G. LEROUX d'après le fichier de J. ANDRE LANGOUËT L., 1988, Les Dossiers du CeRAA n° 16, p. 88 BRAMBOUIS - 56 003 014 Cadastre: ZA n° 150,167,169, 64, 65, 66, 71 Gallo-romain - Gisement de surface

" A Brambouis, au NO. de Boloré, dans le pré à l'Est, derrière la maison, des talus qu 'on vient de défaire, contenaient une grande quantité de briques à rebord et de couverture, et de pierres brûlées, sur une longueur de 150m. " RIALAN E. I en 1884 et 1885, p. 3

ARRADON , Brambouis, parcelles 64 à 66, 167, 71, 150 et 169,, section ZA,Gisement de tegulae et d'imbrices et de pierres brûlées. Localisation par G. LEROUX d'après le fichier de J. ANDRE LANGOUËT L., 1988, Les Dossiers du CeRAA n° 16, p. 88

KERRAN - 56 003 015 (c'est le même site que le 56 003 001) Cadastre: AH n° 179,180,182,183,184,190,191,386,387, 400, 401 Gallo-romain - Gisement de surface ARRADON, Keran, parcelles 170, 180, 182 à 184, 386, 387, 190, 191, 400 et 401, section AH, Gisement de tegulae dont des ratés de cuisson. Présence de substructions. Atelier très probable de tuilier gallo-romain. Localisation par G. LEROUX d'après le fichier de J. ANDRE LANGOUËT L., 1988, Les Dossiers du CeRAA n° 16, p. 88

PETIT LOGODEN - 56 003 016 Cadastre: El Age du fer - Four de potier "Le Petit Logoden côté Sud de lîle, en face du grand Logoden; four et dépôt: état médiocre; briques à canalisations et une sorte de cylindre en fer adhérant à un morceau de brique ". COPPENS Y., BSPM 1953-54, p.108 LECORNEC J., 1994, p. 44

KERAVELLO - ER ROC'H - 56 003 017 Cadastre: ZD Néolithique - Dolmen 1- "Un peu au delà de la Chênaie, je trouvai dans un petit bois de pins un alignement de pierres verticales, mais de quelles pierres au total 11 lignes 2- "A une assez petite distance de ce lieu, je vis un bloc isolé au milieu d'un terrain inculte au total 14 lignes 3- "De ce lieu j'aperçus vers le sud, une suite de pierres qui m'attira. C'est un second alignement. au total 8 lignes 4- "C 'est un cromlec 'h couvert... On le nomme Er roc 'h au total 15 lignes MAHE J., 1825, p. 91-92 "Ce monument, connu dans les environs sous le nom d'Er roc'h (Le rocher), n 'est point un cromlech, mais bien le débris d'un beau dolmen à chambre circulaire Description sur 18 lignes CAYOT DELANDRE, 1847, p.152-153

"un dolmen à chambre circulaire, dont l'allée est engagée dans un talus, et qui porte, dans le pays, le nom de Er-Roch, le rocher. Bien que découvert et fouillé jadis, ce dolmen a donné, à une nouvelle fouille, des fragments de poterie, des éclats de silex, deux lames aussi de silex; un grain de collier en quartz et un os humain. FOUQUET A., 1873, p.29

"un dolmen circulaire au Roh, fouillé en 1863 LE MENE Jh-M., 1891 p.9

Le dolmen d'Er Roch. "Ce dolmen est situé à environ 800m au S.S.E. de la ferme de Keravello, dolmen du type en U, orienté E.W. La chambre mesure 1,80m environ, la pierre qui la recouvre a basculé par suite de l'écroulement d'un support. description sur 17 lignes LECORNEC J., BSPM 1961, Dolmen d'Er-Roch en Arradon, PV p. 11

"Le tumulus de Saint-Galles, exploré dès 1854, a donné une hache polie en diorite, des bracelets en bronze, et même en fer (Catal. p. 15, 26, 42). LE MENE Jh-M., 1891 p.9

Dans le dolmen de Saint-Galles, tegulae, briques, poteries. Galles. Arch. SPM n°23 (1856), BSPM 1857, p.50 ANDRE J. 1961, OGAM, Tome XDT, P.248 et poteries romaines dans la chambre du tumulus de Crubelz GALLIOU P., 1989, DAF n°17 p.151 LE TREH - Pointe d'Arradon - 56 003 018 Cadastre: AE Néolithique - Dolmen "des dolmens situés à la pointe du Téh, fouillés en 1867, " LE MENE Jh-M., 1891 p.9

LA CHENAIE - 56 003 019 Cadastre: AB Néolithique - Dolmen, Menhir - "Au S.E. de la Chênaie. Dolmem nommé Er-Roc 'h, engagé dans un fossé - "Au S. de la chênaie. Menhir brisé, entouré de ses débris. -Entre la Chênaie et le menhir précédent, dolmen brisé, bouleversé, méconnaissable ". FOUQUET A., 1853, p. 92 "C'est d'abord un menhir d'im de hauteur, placé dans une lande traversée par le chemin de la Chênaie à Trévelin, à 70 pas à l'est de ce chemin. Il est le point central d'un cercle formé de trois petites fichages, et dont le diamètre est d'environ 4m; c'était peut-être un cromlech, mais je n 'oserais l'affirmer. CAYOT DELANDRE, 1847, p.152 "des menhirs et des dolmens ruinés près de la Chesnaye " LE MENE Jh-M., 1891 p.9

PENBOCH - 56 003 020 Cadastre: AC Néolithique - Objet isolé "3 haches découvertes à 1,50m de profondeur en creusant les fondations d'un immeuble n° 876 du catalogue de 1920 (Bull, de la SPM1893 p. 19) Marsille L. BSPM 1933, p. 19-20

LE BOURG - Eglise PAROISSIALE - 56 003 021 Cadastre: AD Moderne - Structure funéraire Rapport de l'intervention du 9 septembre 1974 dans l'église paroissiale d'Arradon. Mise au jour d'un escalier de 5 marches, donnant accès à un caveau refermant de nombreux ossements. ANDRE P., 1974, Texte dactylographié de 3 pages + 1 plan avec 2 coupes de caveau et 5 photos (Archives du CERAM)

découverte d'un caveau funéraire, au total 18 lignes ANDRE P., BSPM 1976,La sépulture de l'ancienne église d'Arradon, PV p. 20

BRANGILLE "Nombreux fragments de tuiles à rebords et de briques dans un champ au sud de la route de Vannes à Arradon, à 250m ou 300m après Boquelen. Ce champ était autrefois appelé Bois-Perno et dépend du village de Brangil. Il est situé à peu de distance à l'ouest de Park-Tor-Kerhern où j'avais déjà signalé la présence de débris romains, à 400 ou 500m au sud-sud-ouest de ceux que j'ai indiqués à Brambouis, et par conséquent à peu de distance de la voie de Vannes à Locmariaquer, passant non loin de Brambouis par la Salette, où j'ai indiqué aussi des débris romains. " RIALAN E. III de 1886 à 1892, p. 31-32

ILE D'IRUS

COPPENS Y.,BSPM 1956, p. 70

Coppens signale des vestiges de fours à augets en trois endroits, sans précisions, de "la falaise de l'île d'Irus " LECORNEC J., 1994, l'A.M.A.R.A.1. n° 7 p. 44 LES LECHS

"Petit lech hémisphérique sur le muret sud de l'aire à battre de la maison Le Bihan au village de Kerguen, sur le bord de la route de Vannes à Roguedas " RIALAN E. m de 1886 à 1892, p. 32

à Mané-Bourgerel, un menhir mutilé touche aux murs en petit appareil d'une villa FOUQUET A., 1853, p.68-69,

"A Bourgerel, lec'h bas employé dans la construction d'une maison qui appartient à M. Rallier. " ROSENZWEIG M., 1863, p.232

Pierre hémisphérique dans l'ancien cimetière, près de l'ossuaire (aujourd 'hui dans la Cour du Musée de Société Polymathique à Vannes). MARSILLE L., BSPM 1936, p.50

DIVERS DECOUVERTES "tout près de Roguédas, cinq pièces gauloises en étain " FOUQUET A., 1853, p. 69,

Quelques monnaies gauloises ont été trouvées dans un talus à Pont-Dinan. LE MENE Jh-M., 1891 p.9

n° 1947 - Fragment d'un vase en poterie sigillée ornementée, provenant de la maison Boyer en Arradon. MARSILLE L., BSPM 1921, p. 113

Maison Boyer n° 1947 - Sigillée décorée, Drag. 37: Poinçon 29, taureau marin, C1NNAMVS Poinçon 798, panthère, CINNAMVS, Lezoux LECORNEC J., BSPM 1967, p.87 "Pièce d'or de Constant I à Goh-Ilis" MARSILLE L., 1972, p. 19

au total 42 lignes CAUBERT de CLERY O., BSPM 1992, Découverte d'un biface de l'Acheuléen à la Pointe de Quirion en Arradon, Tome 118, p. 80-81

Penboc'h "En mer, dans l'anse à l'Est de Penboc'h. Découverte d'une ancre de 300kg et d'un col d'amphore de 0,31m de haut (une des deux anses est cassée) Musée de . (Don de Mr Potier et Cariau) 1685 (21)- 1695 (26) Plan de la découverte au CERAM (P. ANDRE)

Monument inscrit à l'inventaire supplémentaire. 1977 ARRADON: -Pierre sculptée représentant la tète d'un personnage et un écu a trois faces, encastrée au dessus du linteau de la porte de la ferme, sis allée du château de keran . ( 9< ) ( 9* ) les cendres d'un on de plusieurs hommes distingues' dont Aradon pourrait se glorifier si leurs exploits ARTICLE II. étoient connus. « Nos pères, il est vrai , nous donneraient des pleurs ; fftntutttifâ fljfftitiitw H tfîîorSÎfjan Leur nom seul de Morven doit illustrer la terre. » ( Ossian Lathmrm. ) ARRONDISSEMENT DE VENNES. 3." De ce lieii j'aperçus vers le sud, sur un ter- rain élevé et stérile,, une suite de pierres qui m'attira. C'est un second alignement d'environ quatre-vingts ARADON. pas de longueur. Le bloc qui est à la tête de la ligne, Tavois ouï parler des curiosités antiques de cette et comme le-T.chef.de-file, n'a, sur une longueur de commune , et je me mis en roule pour les visiter. huit pieds, que quatre pieds de haut, et \\ s'élève1 i.° Un peu au delà de la Chênaie , je trouvai dans de beaucoup au-aessus des autres. Cependant il n'est un petit bois de pins un alignement de pierres ver- pas douteux qu'elles n'aient été dressées par les Venètes. ticales , mâis de quelles pierres ! La plus haute n'a -, 4-° Je portai mes pas vers l'est, et je découvris avec pas deux pieds de hauteur, et je n'oserois pas les plaisir-un monument plus curieux. C'est un Cromlec'h honorer du titre de monument Celtique, si je n'en couvert d'une . pierre 'plate d'environ neuf pieds de avois pas vu d'autres encore plus petites qui fàisoient longueur. Iles'blocs massifs qui forment la circonfé- partie d'un groupe d'antiquités Gauloises ; si elles n'é- rence du cercle'étoient autrefois continus, et l'entrée toient pas dans le voisinage de trois monuments an- qu'on y voit aujourd'hui est due à la chute d'un des tiques , et si la ligne qu'elles forment n'étok pas, supports qui y est denffcuré gissant. d'environ quatre-vingts pas, comme un autre aligne- Ce monument présente un aspect rude et agreste ;■ ment dont je parlerai bientôt. car nos ancêtres, si soigneux d'élever de lourdes A une assez petite distance de ce lieu, et à. masses:, étoient peu sensibles à l'agrément des formes. l'est d'un autre bois de pins, je vis un bloc isolé au, uRustica sedulitasgratior arte fuit. » (Ovid. fast. 1.6. Y milieu d'un terrain inculte. Ses trois ou quatre pieds On le nomme en Breton ILr roc h (le rocher) , de hauteur ne me prévinrent pas en sa faveur., et et aucune tradition , aucune fable ne se lie à son j'hésitai long-temps à le regarder comme un Menhir. existence. Il devoit être voisin de quelque construc- Mais je n'en doutai plus quand je m'aperçus qu'il tion , car ses environs sont parsemés de fragments de est au milieu de plusieurs autres pierres qui dessinent brique. sur le sol un cercle traversé par un diamètre y et que 5.° Après avoir beaucoup marché j'arrivai au village- „,ces pierres mêmes portent sur une levée de terre qui,, de Truelin , où la tradition porte que saint Vincent quoique peu sensible, n'échappe pas à des yeux attentifs. Ferrier a logé , où l'on a conservé long-temps diffé-. u- Cetle roche, bien que peu remarquable, protège; rents objets qui lui avoient appartenu, et où j'ai vu ( 93 ) dans une boîte une pierre qui, dil-on , lui avoit servi de ahevet. Cependant cette pierre , qui n'a pas plus ( 94 ) d'un pied de longueur, et qui a la forme duu cône hauteur desquelles il faisoit élever des terrasses avec tronqué terminé en bahut, ne ressemble guère à un un travail pénible , et que , quand les assiégés se sen- oreiller. taient trop pressés et incapables de résister, ils faisoient Non loin de ce village on me fit voir une suite aborder un grand nombre de vaisseaux sur lesquels de pierres qui servent aujourd'hui de clôture à un ils se sauvoient avec tout ce qu'ils possédoient , et se champ. Elles ont été élevées primitivement pour un transportaient dans un autre oppidum. « Siquandb, autre usage , et je les regarde comme un alignement » magnitudine operis superati, e.vtruso mari aggere Gaulois , plus remarquable que les deux précédents » ac molibus , alque his ferme mrenibus adcequalis , par la hauteur et par l'épaisseur des blocs qui le » suis fortuais desperare couperont, magno numéro » navium appulso... , sua omnia deportabant, se~ tbmposent. » que in proxinia oppida recipubant. » (Lib. 3.) 6.° On me conduisit à la côle du Morbihan , et Or l'enceinte qui nous occupe éloit environnée d'un j'y vis à fleur de terre les naissances de deux larges murailles, composées en certains lieux de petites pierres double mur dont une partie subsiste encore , et il étoit fortement unies par du ciment, et en d autres de ci- très-facile d'en échapper sur des vaisseaux , puisque la ment mêlé de quelques fragments de brique. Ces murs mer, quand elle est haute , arrive jusqu'à sa base , s'âvançoient assez loin dans les terres où l'on remar- qu'elle a même rongé par le bas , comme on le voit que .encore beaucoup de fractions de tuiles et même >ar un quartier de mur qui sort de terre horizonta- ie "entières. En suivant autant quon Îement au haut de la côte , et qui y fait une saillie de quelques pieds. lïïcesvanciennes constructions, on v Il est vrai que cette enceinte n'est pas dans une .^^fôï«^^o.' c oo;-camps retranchés",-dont parle César, et ^pàj;le8 } Vfnètes sV défendirent contre lui. v ï<Çet historien nous apprend que les lieux7où les MAHE J., 1825, j^jSulois se forlifioicnt étoient quelquefois entourés d'un Essai sur les antiquités du département du Morbihan, ible mur : «' Quem locunï duplici allissimo muro. \nytlieranl » (lib. a.) ; il nous apprend que les 7ida: des Venètes étoient ceints de murailles, à la Arradon : au bord du Morbihan, à 1 1. 1/., à l'O. S. O. de Vannes, son évéché et sa suh- délégation, et à 21 1. Ï/ de Rennes. Cette pa- 3 roisse compte, y compris ceux de lTsle-aux- Moincs, sa trêve, environ 2000 communiants. Kllc ressortit au présidial de Vannes. La cure esta l'alternative. Le château d'Aradon*, qui paraît fort ancien, est la maison seigneuriale de ce territoire, qui est assez abondant en fro- ment et autres grains, et où l'on voit des marais à sel. Dans le XV' siècle, on connaissait dans cette paroisse les maisons nobles qui suivent : Le Kaz. au sieur do Kdréan, dit Olivier d'Ara- don ; lia et Tas [Roquci/as] *, au sieur de ; fybolorc, au sieur de la Chosnaie; IÇbellcc, à Jean Ca-Ucu ; le Quittas [Loqucllwi] et la Nocr-

ÎTACWF. ^7 bat 12; conL non In». 00. Le château d'Arradon, qui était, en 182Î. !> madame de Stapleton. uce de Roblen. ■l'était pas la maison seigneuriale de celte paroisse, car il relevait lui-même de la seigneurie de Largonet. — fcn 1789. Roquétas appartenait a M. de (.iibou-de-Kalbeaii,et Loqucltas A M. de Roblcn.—L'Immense quantité de landes que contient celle commune justifie assez, l'elyinologie de

OGEE, 1843, Dictionnaire historique et géographique de Bretagne, Tome I et II 986p. ARRADON. — Du pont de Luscancn il faut entrer sur le terri- toire d'Arradon et se porter un peu au-delà du domaine de la Chênaie, pour y voir le petit nombre de monumens druidiques que présente cette commune. C'est d'abord un menhir d'un mètre de hauteur, placé dans une lande traversée par le chemin de la Chênaie à Trévclin , à 70 pas à l'est de ce chemin. Il csl le point central d'un cercle forme de très-petites fichades, et

dont le diamètre est d'environ 4 mètres ; c'était peut-être un cromlech, mais je n'oserais l'affirmer. En marchant au sud de ce monument très-peu remarquable , on aperçoit bientôt une lande sur laquelle gisent les restes de dolmens mutilés. Leurs débris ont été employés à fortifier une clôture en terre tracée sur la même lande ; et comme, à l'extré- mité de cette ligne, il existe un véritable menhir de 1 mètre 38 c. de hauteur sur 2 mètres 55 de largeur, l'abbé Mahé en a conclu que l'alignement tout entier était d'origine druidique ; je suis convaincu que c'est une erreur, et qu'il ne faut considérer comme antique, sur celle lande, que le menhir et les dolmens ruinés dont elle est parsemée. A l'est et à peu de distance de ce lieu, on voit un monument au sujet duquel l'abbé Mahé est tombé dans une erreur d'un genre différent. Il le décrit comme un cromlech recouvert d'une pierre plate, et il perd de vue la définition qu'il a donnée lui- même des cromlechs, qui n'étaient autre chose que des enceintes consacrées où les druides rendaient leurs oracles. Ce monument, connu dans les environs sous le nom d'Er roe'h (le Rocher) , n'est point un cromlech, mais bien le débris d'un beau dolmen à chambre circulaire, ainsi que j'en ai trouvé plusieurs exem- ples. Quoique ce monument soit à demi engagé dans un fossé. il est très-facile d'en apercevoir la disposition et les dimensions primitives , et de se convaincre que cette chambre circulaire était autrefois précédée d'une galerie couverte dont les parois elles tables sont encore, pour la plupart, sur le lieu même , mais renversées et à demi enfouies. Le cercle se compose de cinq pierres ; quatre sont debout, la cinquième est gisante. La hauteur totale tlu dolmen est de 1 moire GO e.; la longueur do la table qui recouvre la chambre est de 2 moires 30 e. Après avoir visilé ces débris d'un culte détruit, nn pcul ob- server, prcsqn'au morne lieu , dos ruines d'un autre coure. U y n peu d'années, on a découvert dans lo jardin d'une maison nommée Manè Ilourgcrcl, et située près do la eolc, une aire de ciment fort dur et uni comme lo plancher d'une chambre. La partie qui a été mise à découvert a environ cinquante pas de longueur et mitant de largeur. Si dos fouilles bien dirigées étaient pratiquées sur ce point, elles amèneraient peut-èiro quelque découverte intéressante, car tout indique qu'il y eut là, sous la domination romaine, un établissement important. Des maçonneries existent encore près du cap Peu fioe'h ( cap du Roue), sur un point escarpé de la cote. La mer, qui gagne con- tinuellement de ce coté, en détache île temps à autre des frag- mons ; j'en ai vu tout récemment un bloc assez considérable gisant sur le rivage, où le flot vient le battre deux fois par jour sans l'entamer. Des amas do débris de briques et de poteries romaines se trouvent tout près de ce point, ot le. chemin qui conduit de là au village de Bourgcrel en est pour ainsi dire pavé. Les clô- tures de quelques champs sont formées de ces petites pierres appareillées qu'on remarque partout où il y a des ruines ro- maines. Dans le village môme de Bourgerel, j'ai vu une pierre grossièrement taillée en forme de borne ; peut-être, porle-t-cllc une inscription ; mais je n'ai pu m'en assurer parce qu'une par- tic de son contour est engagé dans le mur d'un jardin. Il faut remarquer que la position de Rourgerel ou de Pon-Roc'h com- mande une partie du golfe et ses principales îles , et qu'on dé- couvre de là la côte de la presqu'ilc doRhuys; lo lieu était donc bien choisi pour une station militaire occupant tout l'espace compris entre Pen-Boc'h , Rourgerel cl Mané-Rourgercl. En passant de Pen-Boc'h à l'ile d'Arz, on aperçoit au loin , surladroile, le vieux manoir d'Arradon, qui n'offre rien de remarquable dans son architecture, mais qui rappelle un nom célèbre , celui de Jérôme il'Arradon , seigneur de Qttinipily cl gouverneur de la ville d'IIennebont pour la Ligue, dont il fui l'un des héros en Rretagne. Assiégé en L>89, par le prince de Dom-

— loi — bcs, qui commandait un corps de troupes royales, il soutint audacicusement, avec quelques hommes , l'assaut de deux mille cinq cents arquebusiers , combatlit une journée entière , fit éprouver une perte considérable à l'ennemi, et ne capitula que huit jours après. Cette action , qui donne une idée de la bra- voure extraordinaire de ce partisan exalté , l'a rendu plus cé- lèbre que son Journal de la Ligue, ouvrage où respire à chaque mot le fanatisme du ligueur et la plus haineuse partialité. On peut voir dans l'histoire de Bretagne de D. Taillandier, tome 2,

supplément, pages CCLVIII et suivantes, un long extrait de ce journal inexact, qui embrasse les années 1">8<> à 1!i93.

CAYOT DELANDRE, 1847, Le Morbihan son Histoire et ses Monuments, p. 152-154 ROSENZWEIG M., 1863 Répertoire archéologique du département du Morbihan, 238p.,

CANTON DE VANNES-OUEST. (Chef-lieu : Vissn.)

ARRADON. Ep. celtique. Entre la Chênaie et Kerva-

-■ées dans un talus (I&HI.). j| Ep. romaine. Voie de Vannes à Locmariaquer (C. D.), avec un embranchement sur le Lodo (mémoire de M. Fouquet, aux archives). —■ Au Lodo, à Manné-Bourgerel et à Keran, ruines romaines; fouilles faites par la Société (voir au musée les nombreux objets qui en proviennent et aux arch. les mémoires et plans de MM. Jaquemet, Ch. de Frérain- villc, Grégoire et Lallemand). — A Saint-Galles, débris gallo-romains (au mus.). ,| Moyen âge. Eglise parois- siale de Saint-Pierre : restaurations modernes. Petit appareil irrégulicr. Plan en forme de croix latine. Sur l'intertransept s'élève un clocher carré en pierre amorti en ardoises. Le carré du transept est formé par quatre arcades à cintre brisé doublé, reposant sur des colon- nettes cylindriques engagées, à base et à chapiteau

232 simples. Au transept sud, fenêtre à cintre brisé simple; au transept nord, baie romane, haute, étroite, évasée a l'intérieur. — Dans le cimetière, près de l'ossuaire, lec'h bas, arrondi ; un autre , hors de terre, sur la route de Vannes, à coté de t'église. — Chapelle Notre-Dame (au Vincin, paroisse de Ploeren) : pèlerinage, le lundi de la Pentecôte, pour les nourrices qui n'ont pas de lait. Grand et moyen appareil. Tour restaurée à une époque moderne et surmontant l'intertransept, formé par quatre grandes arcades à cintre brisé reposant sur des piliers polygonaux; sur l'un des piliers on voit des traces d'écusson.Fenêtre,en partie bouchée, à meneaux flamboyants. ( Voir au mus. des bas-reliefs eu marbre provenant de cette chapelle.) — A cùlé de la chapelle Saint-Martin (au Moustoir), quatre lech's bas, arrondis. — A Bourgerel, lec'h bas employé dans la construction d'une maison qui appartient à M. Rallier. || Ep. de la Renaissance. Château de Keran (ou d'Arradon) : yand et moyen appareil, avec des restes de constructions plus anciennes. Portail à cintre brisé simple. Tourelles cir- culaires. Fenêtres surmontées d'un fronton en demi- cercle, flanquées de pilastres et chargées d'écussons : t'a 7 màdes. 3, 3 , 1 ( Arradon) ; a" parti au 1 d'Arra- don, au a à 3 tourteaux (Guého), et deux autres partis d'Arradon et d'une alliance. Cadran solaire. Ce chàleau était la propriété de la famille d'Arradon. FOUQUET A., 1873, Guide des Touristes et des archéologues dans le Morbihan, 197p.

— 28 — — 29 — chaussée, et traverser obliquement un taillis de chênes qui conduit à la maison de campagne SIXIKMK l'HOMENAUK AlirJlKOLOGIOlW. do l,a Chênaie qu'on laisse sur sa gauche pour suivre le chemin qui marche au sud entre un Menhirs, Dolmens, Ruines d'habitations verger bas et un champ élevé. On suit ce che- romaines. min, qui marche tantôt à l'est et tantôt au sud, jusqu'à un bois de pins. Arrivé là, on prend à main droite un soulier qui traverse le bois, Commune d'Arradon. puis une terre cultivée, et conduit à une lande On sort de Vannes par la route de Hormis, où les pins se sont semés d'eux-mêmes. Au et, au-delà de la chapelle ruinée de re village, milieu de (Mille lande se dresse un menhir dont on inarche vers l'ouest par un chemin creux le sommet brisé git en éclats autour de lui. jusqu'à un petit ruisseau qui le traverse au lias Au sud île celte lande on peut remarquer d une lande abrupte, sur laquelle on moule quelques maisons formant un très petit village. par un sentier (ort accidenté et fort raille qui On se dirige vers la maison la plus à l'est cl se dirige au sud-ouest. On quille ce sentier l'un trouve, lotit près d'elle, une voie charre- pour se porter à travers les bruyères et les tière qu'on suit sur sa gauche, jusqu'à nu petit ajoncs au sommet de la lande, et l'on se trouve cours d'eau qu'on franchit sur un sillon de en face d'un menhir (ou pierre levée), que des grosses [lierres. Alors, au lien do prendre le destructeurs inconnus ont réduit, à d'assez chemin boueux qu'on observe à sa droite, on faibles proportions. Les débris do ce menhir monte sur le talus du pré en face de soi, et gisent encore autour de lui. l'on prend un petit scnlier qui conduit à un De là on jouit d'une vue charmante sur des vaste champ qu'on longe à l'ouest, on marchant côteaux boisés , au pied desquels s'étend un vers le sud. A l'issue de ce champ, on se bras de mer qui va former étang au-dessus du trouve en face d'un dolmen à chambre circu- moulin de C.atnpcn. laire, dont l'allée est engagée dans un talus, Il faut descendre à ce moulin, franchir sa et qui porte, dans le pays, le nom de Kr-Roch, le rocher.

— 30 — — :n — Bien que découvert cl fouillé jadis, ce dol- antiques dominateurs avaient un goût prononcé men a donné, à une nouvelle fouille, des-frag- pour le plaisir dîs maisons champêtres, en ments de poterie, des éclats de silex, deux face d'un beau golfe, où de nombreuses îles se lames aussi de silex ; un grain de collier en groupent ou s'isolent de la manière la plus quartz et un os humain. pittoresque. Si l'on monte sur la table de ce dolmen, on Rien do plus beau que le Morbihan contem- jouit d'une vue remarquablement belle, surtout plé do Roguédas, du Lodo ot. de Mané- à l'est et au sud. Dans lo nord-est on aperçoit* Bourgercl, dans un beau jour d'été, quand les la ville de Vannes sous son plus beau jour. nombreux bateaux des pécheurs animent cette De Er-Rueh on se dirige vers le sud par vaste nappe d'eau, quand les navires portés par un sentier tracé au milieu des sillons, pour se les courants ot yar les vents, glissent entre les porter ensuite à gauche par un petit chemin îles, doublent les pointes et disparaissent der- qui conduit à Roguédas, puis marcher à droite rière les hauts promontoires. sur Kervoyer, sur Penboc'h, où les Jésuites ont De Rourgerel on inarche un peu vers l'ouest un établissement et une chapelle, pour arriver dans le chemin qui conduit au bourg d'Arradon ; au Lodo, où des fouilles ont mis au jour des mais à une très petite dislance do Rourgerel, établissements romains dont plusieurs ont été près de la maison isolée do Ty-Meugulet, on depuis recouverts de terre aujourd'hui cultivée. prend un chemin qui marche droit au nord, Du Lodo, on remonte droit au nord par un passe au village de Kervadoc cl linit à travers chemin creux, au village de Rourgerel, au-delà des bois do pins un pont du Vinc.iii. Ce che- duquel, près d'une maison isolée dite Mané- min, où dans nu fond, près d'une maison isolée, Rourgerel , dos entassements do In iques à on trouve les traces d'une chaussée régulière rebord et de pierres cubiques fouillés et et qu'on nomme dans lo pays Chemin des refouillés prouvent que les Romains ont eu là Convenants, est une vieille voie romaine qui un établissement plus ou moins important. conduisait aux maisons romaines dont nous Tous les lieux que je viens de citer sont venons de parler à la côte. Du pont du Vinciu on aperçoit, en l'ace et admirablement silués et démontrent que nos 3 — 32 — — 33 — un lieu à droite, un gros sillon qui descend la château et à toucher les murs du parc, dans la montagne ; c'est la voie romaine qui conduisait lande dite }'en-er-Moi (en français Pointe ou jadis à Vannes et que vient de suivre un nou- Cap de la pierre), on a mis à nu tout un vil- veau chemin qu'il faut prendre pour regagner lage romain dont les maisons avaient une cer- le chef-lieu du Morbihan. taine importance ; ou si l'on veut une villa ayraria à trois bâtiments distants les uns des autres, ayant lous des destinations particulières.

SEPTIÈME rilOMENADE ARUIÈOLOGIQUE. Les touilles opérées à diverses époques, et par- ticulièrement en 1859 et en 1805, n'ont donné (pie quelques fragments do vases antiques et Château renaissance, Ruines romaines im- un certain nombre de médailles romaines eu portantes. polît bronze, notamment de Gai lieu, de Victorin, de Constantin 11 et de Constant. Commune d'Arradon. Quand on jette les yeux vers le sud, on a devant soi l'île d'Irus à désinence latine, et le En quittant Vannes, on prend la route de point de vue le plus joli ot le plus varié qu'on Badcn qu'on suit jusqu'au chemin qui coupe cette route, entre le tout petit village de puisse imaginer. En plaçant en ce lieu une Er-Pont et l'important village du Moustoir. importante habitation, son auteur a fait preuve On est là à G ou 7 kilomètres do Vannes, et d'intelligence et de bon goût. l'on aperçoit à sa gauche, à moins d'un kilo- En contournant les rivages de la mer de mètre, un petit bois entouré de murs. On prend Pen-er-Men au Moustoir par le Grého, on le chemin qui y conduit et l'on se trouve, en prolonge le plaisir des yeux, et l'on allonge de deux kilomètres seulement, le chemin (pie l'on contournant le parc muré, en l'ace du château a à faire pour rentrer à Vannes. de Keran, dit aussi château d'Arradon, dont tous les détails architecturaux se rapportent à l'époque de la renaissance. Au sud de ce

... 42 _ / bronze et de 1er, a été successivement habité f qui veut dire passage par eau. La on prend par de< populations diverses, depuis les temps un chemin qui, du nord au sud , conduit les plus recules. directement d'une extrémité de l'île à l'autre Avant do remonter en voilure au Bonn, pour extrémité (séparées par six kilomètres), ou regagner Vannes, il faut se porter à l'esl-nord- passant par le bourg et par les villages do est du village, pour voir sur un sommet de Kergonan, du Italie, de Kenn et do Penhap. lande, un dolmen à moi lié enfoui et bouleversé. Sur tous les sommets qui bordent ce chemin à droilo, ou a à visiter, d'abord nu vaste cromlre'h près du village de Kergonan. (Ou nomme en breton cromlech un cercle formé DIXIÈME l'ISOMENADE AD- HKOl.OClOlli:. par des menhirs, et le cercle de Kergonan est certes le plus remarquable et le plus re- marqué du Morbihan, bien que les menhirs Monuments celtiques. qui le composent ne soient pas de grande dimension, puis, sur le reste du parcours, on . [sicraux-Mailles, Arradon. peut voir un menhir et jusqu'à cinq dolmens Comme dans la promenade précédente, on a dont ceux de Kerno et de Penhap sont certes à se servir d'une voiture, d'un bateau et de les mieux conservés. ses jambes ; mais on n'est pas forcé de partir De lous les points élevés do l'Ile ou jouit d'aussi bonne heure et île se munir do pro- de vues remarquablement belles, sur la mer visions de bouche. semée d'îles (il sur les côtes de la lerre-ferme, En parlant do Vannes à onze heures on creusées de baies et de golfes. arrive, un peu après midi, au passage do l'Ilc- Quand on est en retour à la pointe de aux-Moines par Arradon. Un passager, pour Pcnmeil, sur le continent, et avant de reprendre une faible somme, vous prend à la pointe de sa vo'ture, il faut s'élevci au sommet de ce Pefimcil (pointe du Mulet) (poisson), cl vous promontoire où gisent deux ruines de dolmens, dépose à la pointe du Trcch ou plutôt du ï'rci:, ot l'on a alors sous les yeux les tableaux les plus variés et les plus délicieux. — H — — 4T> — On peut. :• ti lion

(I) Il a Irouvé au mfino lion, en 1883, loi frngmonU il'inis nutro ninplioro, d 20 m. >1 a la précédent».

A Drambouis, au N. O. de Roloré, dans le pré à l'est, dérriè*rS la mai- son, des talus qu'on vient de défaire, contenaient une grande quantité de briques \ rebord et de couverture, et de pierres brûlées, siir une longueur de lit) mètres.

A Kerbern, h l'est du Pctit-Molac, dans la lande et le boif de châtain gniers, près de la petite maison neuve dite Ti-Kerbern, et surtout dani la lande au sud nommée Park-Tor, îs'" 421, section H de Doloré, nombreux fi aginriits île briques à n bord», disséminés sur et dans lo sol. Pierres brû- li es dani le vieux mur de. l'appentis conligu au nord à la grande maison de Kerbern, et dans les murs de l'aire à battre.

A l'extérieur et tout le long des murs ouest et sud du parc du château de Kerran, voie pavée, à cotés garnis de roches debout, (inarginetj, qui parait romaine, et conduit à l'établissement romain de Pen-er-Men. A propos de cet établissement, il convient de constater, dans l'intérêt de la vérité historique, contrairement à l'assertion do L, Galles, que les habitants en auraient déménagé paisiblement et que sa ruine serait seu- lement l'elïel du temps, que les pierres fortement brûlées dont on pourrait faire beaucoup de mèlrps cubes et qu'on voit partout dans lé talus formé entièrement de pierres de. ces ruines, sur une longueur d'au moins 1 50 m., une hauteur de plus de. I™,20, et. une épaisseur do 1™,30, à l'ouest de la maison de ferme, prouvent de. toute évidence, la destruction de cet éta- blissement, par le feu. l a destruction par l'incendie des établissements romains en Bretagne*, est générale et la règle. Celui de Pen-er-Men n'est pas une exception ; au riuiiraire, il est un exemple Irappant de cette règle et il la confirmé par le témoignage irrécusable de cette quantité de pierres brûlées que tout le monde peut voir.

RIALAN E. I en 1884 et 1885, Découvertes archéologiques dans le Morb., p. 2-3 A r rail on

- Nombreux lr:i»i Is de tuiles a rcborda et de britjues il.ms un champ au sud ■)«• h mule de Vannes à Amidon, à '250 ou 'MO mètres après lloquelcn. Ce cliamp était autrefois

— 3'2 —

appelé Bois-Periio et dépend du village de Ilranyil. Il est silué à peu de distance à l'ouest de Park-Tor-Kcrhern où j'avais déjà signalé la présence de débris romains, à i(K) ou f>00 moires au 9ud-sud-ouest de ceux que j'ai indiqués a lîiatnhouis, cl pur conséquent à peu de distance de la voie de Vannes à Locma- riaquer, passant non loin de lîrambnnis par la Salelle, où j'ai indiqué aussi des débris romains. — Apparence de voie romaine dans la partie non défrichée d'une lande située près el au nord d'une maison romaine, au delà île Locquellas, roule d'Amidon. Mlle va vers Arradoii, avec une direction K.-O. Celle même voie, au Vine.in, esl-elle, comme on le croit, le bourrelet au sud de lu grande roule? Ne serait-elle pas plutôt la partie de 7 incites de large, llampiée, de chaque coté, d'une douve et d'un petit talus aujourd'hui aplati, visible à '20 mètres au nord de la route, près de la barrière d'entrée du chemin de la lormt; du Vincin, ayant nue direction esl-ouest, passanl sous la maison au nord du Pclil- Molac, et se confondant là en partie, avec la roule ? — An Pelit-Molac, dans les eourlils el aux alentours du village, nombreux fragments de tuiles à rebords — t Lorsqu'on refit, il y a quelques années, le pont du Vincin, on trouva, dans le rouis d'eau, sur la ligne directe de la voie romaine de Vannes vers Locmaiïaquer, un pavage en pierres plates reliées par du ciment l'/était un ()ué pavé. Je liens ce détail de feu M. Lclourmy, agent voyer, qui fui employé aux travaux du pont. » — Les parcelles Nm 1011 et lit), llî'.l à 17:: «le la S<>» II. du Moustoir portent le nom île Mum/nurcli-ii. Dans les landes N°" 101) et 170, des restes continus de murs forment deux parallélogrammes rectangles peu distants l'un de l'autre. Ce sont des restes d'habitations romaines. Daus les parcelles N0' 1135 et suivantes et WO de la même section, parcelles dites Mané-llabus, l)oarcu-Oihiè.m- (pour Doareu-Dibenui, ou rencontre des Iragmenls île luilcs

— :n —

— Les quatre lechs signalés au Moustoir par lloscnzwcig, ne. sont pas à leur place première ; trois d'entre eux sont hémisphériques avec base lormanl rebord ; lu quatrième, à la porle de la chapelle, esl plus pelit et ovalaire.

RIALAN E. III de 1886 à 1892, Découvertes archéologiques faites dans le Morb.,SPM 1924, p. 10 ARRADON LE MENE Jh-M., 1891, Histoire archéologique, féodale et religieuse des paroisses du diocèse de Vannes, Tome I. 550p. Le principal chdleau de la paroisse était celui de Kerdréan, appelé aujourd'hui Kerran, berceau de la famille d'Arradon. Celte famille a jeté un certain lustre à l'époque de la Ligue : Jérôme d'Arradon, 3. ARRADON. s»r de Quinipily, défendit bravement contre le prince de Dombes en 1590; son Journal, imprimé à la suite de l'Histoire de Bretagne de D. Taillandier, est extrêmement curieux; son frère, Arradon, situé à l'ouest de Vannes, est limité au sud par le golfe Georges d'Arradon, fut élu évêque de Vannes en 1590 et mourut du Morbihan, à l'est par la rivière du Vincin, au nord par Plœren, en 1596; René, leur frère, ne laissa qu'une fille, qui porta les biens

et à l'ouest par l'élang de Pontper. d6 sa maison aux Lannion. Sa superflcie est de 1,798 hectares, généralement bien cultivés, Les autres seigneuries étaient, en suivant l'ordre alphabétique : quoique les landes y occupent encore un quart du territoire. Le 1. Bolloré, vers le nord, au sieur de la Chesnaye. voisinage de la mer y a toujours attiré les citadins, et de nombreuses 2. Bourgerel, à l'est, possédé en dernier lieu par les Viavant. villas garnissent sa côte. 3. La Chesnaye, au nord-est, à la famille Coué en 1637. Sa population est de 1,819 habitants. 4. Kerat, vers le sud, aux Rédoret, puis Arradon. Le bourg, presque central, est à 7 kilomètres de Vannes. 5. Kerbélec, à l'ouest, à J. Callen. Les Celles ont occupé ce territoire, comme le prouvent des menhirs 6. Kerbiloué. 7. Kerdualic. 8. Kerguern. 9. Kerhern. 10. Kervéro. et des dolmens ruinés près de la Chesnaye, un dolmen circulaire 11. Kervoyer, au sud-est. au Roh, fouillé en 1863, des dolmens situés à la pointe du Tréh, 12. Langat, aux Drouet en 1640. fouillés en 1867 ; le tumulus de Saint-Galles, exploré dès 1854, 13. Lignol, au nord-ouest. a donné une hache polie en diorite, des bracelets en bronze, et 14. Locqueltas, vers le nord, aux Guillo, Aubin et Robien. même du fer(Catal. p. 15, 26, 42). Quelques monnaies gauloises ont 15. Lormouit, aux Salmon en 1638, puis aux Quéneau. été trouvées dans un talus à Pont-Dinan. 16. Moréac, à l'est, passé à la Retraite des femmes. Les Romains ont tracé sur ce territoire une partie de la voie qui 17. Moustoir, à l'ouest. va de Vannes à Locmariaquer, en passant au Vincin, à Langat et 18. Paluden, au sud-ouest. à Pontper ; ils y ont ajouté un embranchement allant du Vincin au 19. Pleven, Pelven ou Botpléven, aux Lamoureux, puis Arradon. Lodo. La Société polymathique a fouillé, de 1856 à 1859, de vastes 20. Penboh, au sud-est. établissements gallo-romains au Lodo, à Bourgerel, à Kerran... 21. Pont-Dinan, même direction. (Musée, Bulletins). 22. Le Rah, au nord-est. Les Bretons, à leur tour, ont occupé ce pays dès le vi« siècle, et 23. Roguédas, aux de Guer, Bois-de-la-Salle et Gibon. ont apporté un puissant renfort à la religion chrétienne. Il est même 24. La Salette, près du Vincin. possible que le village du Moustoir, comme son nom l'indique, ait 25. Truélin, vers l'est, aux Le Hen, La Forêt, Luco. été dès lors le siège d'un petit établissement monastique, qui aura L'église paroissiale est dédiée à saint Pierre. C'est un édifice neuf, été miné par les Normands, au x« siècle. de style ogival, en forme de croix latine, avec deux bas-côtés, A la restauration religieuse du xi" siècle, la paroisse d'Arradon commencé le 2 août 1885, bénit le 15 août 1887 et consacré le eut pour annexe l'Ile-aux-Moines, qu'elle a conservée jusqu'à la 23 septembre 1888. Le maltre-autel est d'une grande richesse; révolution française. la chaire et les verrières méritent aussi de fixer l'attention. \ unA DO s 11 12 L'ancienne église, Jont on a conservé le chœur et les transepts tenues du.Moustoir, de KerjafTré et de Kerguen, appartenant aux a été convertie en simple chapelle; mais son orientation a été Carmélites de Nazareth, et la tenue du Clayo, dépendant du collège changée. de Vannes. Les chapelles publiques de la paroisse étaient : Le pays était vivement opposé aux excès de la révolution, et 4. Sainte-Catherine, ou la Sainte-Trinité, bâtie par les seigneurs il fournil un certain nombre de volontaires à la Chouannerie. d'Arradon, dans le cimetière, près de l'ancienne église paroissiale, En 1801, Arradon perdit son titre de chef-lieu de canton et fut et démolie vers 1750. rattaché à celui de Vannes-ouest. En 1802, l'évèque accepta cette 2. Sainte-Barbe, auprès du bourg, sur une petite hauleur, sans situation, ainsi que la séparation définitive de l'Ile-aux-Moines. caractère architectural. Depuis ce temps, on a construit un presbytère, et bâti une vaste 3. Saint-Martin, au village du Moustoir, vers l'ouest, entourée de école de garçons. Les filles sont établies dans l'ancien presbytère. quatre lechs bas et arrondis. Les chapelles domestiques étaient celles des manoirs de Kerran, de Locquellas, de Kervoycr, de Roguédas et de Moréac. On peut y ajouter la chapelle de Saint-Joseph, bàlie de nos jours par les Jésuites dans leur propriété de Penboh.

Les chapellenies étaient : 1. Celle de Sainte-Catherine, (ondée en 1500 par Olivier d'Ar- radon, chanoine, et desservie dans la chapelle du cimetière. 2. Celle de Thomas et de Jean Le Motiel, desservie au mailre- autel de l'église paroissiale. 3. Celle de Roguédas, fondée par les seigneurs du lieu et desservie dans leur chapelle privée. A une date inconnue, la paroisse d'Arradon, avec son annexe, fut unie à l'Hôtel-Dieu de Vannes. Par suite, le recteur devint simple vicaire perpétuel, à portion congrue. Plus lard, en 1695, le vicaire se chargea de la perception de la dlrue, en payaut un abonnement fixe à l'hôpital, et reprit définitivement le titre de recteur. En 1756, son revenu net était évalué à 610 livres. Arradon relevait jadis de la seigneurie de Largoet, de la séné- chaussée et du territoire de Vannes. En 1790, il fut érigé en commune, el même en chef-lieu de canton, du district de Vannes, et eut dans son ressort: Baden, Plœren, l'Ile-aux-Moines et l'Ile-d'Arz. Son recteur, M. Le Galliot, refusa le serment en 1791, et vit bientôt vendre nalionalement la dotation des chapellenies, le pourpris et la métairie de Moréac, appartenant à la Retraite des femmes, les 2 — 73 — — 74 — Au nord se trouvait un corridor ou petite chambre longue 8 , puis une chambre (cubiculum) ".) , puis une cour 10 ; au nord de la cour, une RAPPORT autre chambre 11 , un second corridor 12 , et, enfin , une troisième chambre 13 faisant pendant à la salle-à-manger 5 et qui pouvait être Si: Il LES un iriclinium d'été. Ces trois dernières salles étaient loin d'être in- tactes, car le mur de l'est est entièrement ruiné depuis la cour 10, et FOUILLES*DE L'ÉTABLISSEMENT GALLO-ROMAIN DE KERIIAN (ARRADON). on n'en voit même plus les fondations. Devant le corps-de-logis régnait une galerie dirigée du nord au sud 1 1 qui se terminait par une (Par M. L. Galles.) petite chambre vers le midi 15 el probablement par une chambre .semblable du côté du nord. Le troisième bâtiment C était vraisemblablement consacré aux bains, Cet établissement se trouve dans une parcelle de lande bornée au el semble, par ses proportions, un peu en désaccord avec les autres midi par la mer et au nord par le mur du parc de Khan. La situation constructions. Il occupait l'angle sud-est de l'enceinte et se composait élevée de cet endroit et le beau point de vue dont on y jouit. surtout d'une grande cour centrale 24, au nord de laquelle se trouvait une vers le Morbihan, ont engagé les possesseurs du pays à y bâtir la rhambre longue 10, puis, vers l'ouest, une chambre à conduits de Villa dont nous retrouvons les ruines. chaleur formant la croix 17. La pièce 18 était probablement le lieu Cette Kit7a,devait probablement être entourée d'un mur d'enceinte dû l'on déposait ses vêlements (apodyterium), donnant au sud dans une dont on ne retrouve les vestiges que vers la partie sud-est ; ces murs chambre 19 à laquelle était annexée une petite cuve semi- circulaire, formaient un parallélogramme enclavant trois bâtiments bien distincts, et qui me parait être le bain d'eau tiède (balneum). Puis, en retour vers séparés l'un de l'autre par des cours ou des jardins. l'est, une autre chambre 20 communiquant avec le balneum et chauffée La construction la plus occidentale A consistait en une galerie ou par le prœfurnium X; c'était peut-être le lepidarium. Enfin, les crypto-portique 1 de 50 mètres de longueur, aboutissant à chaque ex- chambres21,22 et 23étaient la partie du bain chaud, chauffée de la trémité à deux chambres 2,3. Sur le milieu de cette galerie ouvrait une <;ourl5 par le prœfurnium Y. Les pièces 22 et 23 semblent êtredepetites salle affectant la forme d'un carré , à trois des parois duquel seraient éluves, et on pourrait reconnaître le sudatorium dans la pièce 21. Des jointes des annexes semi-circulaires 4 qui donnaient à la chambre en- conduits de chaleur ont été trouvés en grande quantité dans ces bains , tière une assez grande ressemblance avec la figure d'un trèfle. Le mur et l'état d'ustion de la majeure partie des décombres ne laisse aucun ouest ou extérieur de la galerie était llanqué de six éperons assez longs, doute sur la destination de ce bâtiment. placés aux deux extrémités et en quatre points spéciaux où ils devaient Dans une des chambres des bains ont été trouvées des médailles en servir de contreforts à des arcades soutenues par des pilastres dont on petit bronze de Gallicn , Victorin , père , Constantin II et Constant. voit encore la saillie sur le nu de la muraille. Le mur oriental de la galerie, qui donnait vraisemblablement sur un jardin , était percé de fenêtres voûtées dont on voit encore les intrados gisant sur la terre où les ont renversées les causes qui ont amené la destruction de Cet établissement, tout grand qu'il se présente, est bien loin d'appro- l'édifice. cher des édifices de ce genre cités par les auteurs qui se sont occupés Au milieu de la cour, vers le midi, et probablement très près du mur de l'histoire privée de l'époque gallo-romaine. C'est une villa agraria, de clôture dont on ne retrouve même plus les fondations de ce côté, se bâtie avec le bon goût romain et dont l'architecture était celle de toutes trouvait le deuxième bâtiment B qui devait, ce semble , servir les habitations de cette époque ; la maçonnerie à chaux el à sable, est d'habitation. Il se compose, en partant du sud , d'une vaste salle 5 soignée, l'appareil assez régulier; les pierres, rejointoyées à la chaux, chauffée en partie par un hypocauste, en partie par trois conduits de cha- sont séparées l'une de l'autre par des rainures qui semblent avoir été leur, qui pouvait être la salle à manger (iriclinium). Elle était précédée faites par un instrument à trois dents , alors que l'enduit était encore d'une petite chambre 6 plus au sud encore, qui n'était séparée d'elle frais. que par deux pilastres saillants surmontés peut-être d'une arcade. Le Un énorme monceau de décombres gisait dans la partie sud de la ga- prœfurnium 7 était établi vers l'ouest et conduisait la chaleur sous lerie 1 et dans la chambre voisine 2. Ces décombres se composaient Varea du Iriclinium, par une baie cintrée qui est aujourd'hui détruite. de poteries brisées, de nombreux fragments d'os parmi lesquels on re- connaît des os de lièvre, d'oiseau, de bœuf, des défenses de sanglier, des mâchoires de poisson et d'une quantité de coquilles : moules, huîtres, etc. Nous avons pu reconstituer en partie quelques-uns des vases dont nous avons retrouvé les fragments , de manière à restituer leur forme primitive. Ces vases et ces quelques médailles trouvées en 1859 sont les seuls objets mobiliers que nous ayons rencontrés. Ce petit nombre d'objets nous a porté à cette conclusion que l'établissement n'a pas été ruiné par l'incendie ou par le pillage,mais que sesbabitants l'ont abandonné en emportant avec eux ce qu'ils avaient de précieux. Le temps a détruit peu à peu les diverses parties de l'édifice. On peucremarquer que dans la chambre 3 de la galerie, la toiture, qui était en ardoises, s'est effon- drée dans l'intérieur et a clé recouverte par les. pans de muraille et les fragments d'enduits colorés qui tapissaient les murs. Ces enduits colorés, que nous avons trouvé si bien conservés dans la galerie du Lodo, n'ont pu ici être retrouvés en place. Varea, dans la chambre 3 au moins et peut-être dans la galerie 1 , était recouverte en tout ou en partie d'un dallage en ardoises carrées dont les angles étaient percés d'un trou par lequel passait une petite cheville en os destinée à retenir l'ardoise dans le bain de chaux infé- rieur ; d'autres ardoises, dont la réunion par six formait une étoile ou un fleuron à six lobes, ont été retrouvées aussi vers le nord de la galerie. Les area des bâtiments B et C étaient assez bien conservées, mais celles de la partie A étaient presque entièrement détruites. Il eût été à souhaiter que l'on retrouvât quelques autres parties du mur d'enceinte, mais les sondages faits à cet effet sont restés sans ré- sultats. Cela provient de ce que les parties de terrain où il devait exister servent de passage ou pour aller à la mer , ou pour longer le parc de Khan, ou pour se rendre au village voisin. Y avait-il une porte d'entrée vers le nord, d'autres bâtiments vers l'est? c'est ce que la nature du terrain ne peut permettre d'approfondir.

GALLES L., BSPM 1865, p.73-75 SOCIÉTÉ ARCHÉOL-OHIOUE DU MORBIHAN

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Fouille* de IS6Ô. t — 192 —

DECOUVERTE vaste maison gallo-romaine qui, très vraisemblablement, devait dépendre des villa; précédemment découvertes et D'UNE fouillées en 1859 et 1805 par la Société, et former, avec ces dernières, une agglomération d'habitations importantes en cet NOUVELLE VILLA GALLO-IîOMAINE endroit du bord du golfe particulièrement bien situé.

PRES DU CHATEAU DE KERHAN, EN ARRADON (MORBIHAN) Les travaux de déblaiement ont donné quelques débris caractéristiques, tels que des : Tegulœ ou briques à rebords et des tuiles courbes; Des briques plates ; LES SUBSTRUCTIOJNS DE PEN-ER-MEN Des carreaux en terre cuite blanche ; Des fragments de poteries grossières, en terres rougeàtres, 5=J$C~ jaunes et grises , morceaux de vases usuels, tels que des plats, jattes et cruches ; Dans le courant du mois d'avril (1910), au cours des Des poteries en terres plus fines, de couleurs grises, brunes me travaux d'aménagement que faisait exécuter M Goûté et blanchâtres, débris de plats, d'assiettes, etc.; de Gudanes dans le parc de sa propriété de Pen-er-Men, Quelques rares petits morceaux de poterie rouge, dite voisine de son château de Kerhan , et située à proximité de samienne ; l'endroit où eurent lieu, en 1859, les importantes découvertes Deux fragments de poterie noire revêtus d'un beau vernis de villa; dites de Kerhan, l'entrepreneur mit à jour des couleur d'ébène ; subslructions semblant appartenir à une construction gallo- La base d'une amphore en terre jaunâtre ; romaine. Le pied probablement d'une coupe, oflrant la particularité M1"0 Goûté de Gudanes donna immédiatement des ordres d'un vide tubulaire ; pour qu'on dégageât, autant que possible, les murs découverts. Une pointe de couteau ou poignard en fer ; Puis, s'empressant de signaler cette découverte au président Des clous en fer ; de la Société, M. Roger Grand, elle le pria d'aviser ses Un andouiller de cerf; collègues de la Société polymathique qu'elle suspendait les Quelques ossements d'animaux, débris de cuisine ; travaux pour leur faciliter l'examen des vestiges et le Un petit bronze de MAXIMIANUS HERCULES (né en 250, relèvement du plan de l'établissement. mort en 310) ; Prolitant avec plaisir de la délicate attention de Mmc Goûté Deux autres monnaies frustes ; de Gudanes, à laquelle elle adresse tous ses meilleurs remerciements, la Société, à la séance du 20 avril, délégua Deux haches ou celtae en diorite, qui peut-être avaient été MM. Grand, président; de la Grancière, vice-président; déposées dans les fondations de la maison, afin de la protéger Coud ri n, Iliboulot et Kerrand, pour visiter les substructions contre le feu du ciel et les maléfices. Ce n'est pas la première mises au jour. fois qu'on trouve des haches en pierre polie à la base d'habitations romaines. La Commission se rendit le lundi suivant, 2 mai, à Pen-er- Men. Elle reconnut, en ces vestiges, les fondations d'une assez En somme, un petit nombre d'objets mobiliers, tous plus ou moins grossiers. — 194 —

L'examen des matériaux de la construction nous a montré que les murs ont leurs parements formés de pierres symé- triques à peu près carrées, dont chaque face a 10 ou 12 centimètres environ. C'est le petit appareil. Un blocage de moellons à bain de ciment constitue la maçonnerie intérieure. Les subslructions apparentes ne conservent aucune trace de chaînes ou cordons de briques si souvenl usités dans les constructions gallo-romaines. Le pavement des apparLements est constitué par plusieurs couches de peu d'épaisseur. La base ou le stralumen est formée de pierres plates, la rtidéralion, composée de briques et pierres concassées, liées avec du mortier, était recouverte de grands carreaux en terre cuite blanche. La toiture était constituée par des tet/uUv. ou tuiles plates munies de rebords sur les deux côtés, et de tuiles courbes ou imbrices. Les premières s'adaptaient les unes aux autres par leurs extrémités non bordées; les secondes, destinées à empêcher l'infiltration des eaux pluviales, ne servaient qu'à lier ensemble, dans le sens de l'inclinaison du toit, les rangs parallèles des tegulœ et à recouvrir les jointures qui existaient entre elles.' Nous n'avons retrouvé aucun vestige d'hypocauste, aucune trace de placages ni d'ornements, si ce n'est quelques briques striées. Tout l'intérêt de ce rapport consiste dans le plan qui l'accom- pagne et sans lequel on ne saurait le comprendre. Ce plan ayant été levé et dressé par notre très distingué et aimable collègue M. Riboulot, tout le mérite de ce travail revient donc à ce dernier.

Ainsi qu'on peut le voir sur le plan, plusieurs murs n'ont point été dégagés et laissent à penser que cette habitation renferme un plus grand nombre d'appartements que ceux qui ont été mis à jour. Aussi n'est-il pas possible de se prononcer Ickelle Je 0*01 p.m sur la destination exacte des pièces découvertes. Toutefois nous reconnaissons un corridor étroit répondant aux fauecs des habitations classiques romaines, qui conduit dans une pièce communiquant par quelques marches avec ™95 - 190 - une autre chambre légèrement en contre-bas. La grande pièce Nous n'avons retrouvé rien de semblable à Pen-er-Men, où du milieu pourrait bien être l'œcws ou salle familiale dont les le pavement semble avoir été constitué uniformément par ouvertures, conformément à la règle, donnaient sur le jardin. ' des carreaux en terre cuite blanche. La cuisine ou culina, probablement située dans une pièce au Enfin on ne peut plus douter qu'il n'existât sur ce point de sud-est qui n'a pas été complètement dégagée, ouvrait d'un la côte du golfe particulièrement bien choisi un village gallo- côté sur une petite chambre ou arrière-cuisine communiquant romain. La découverte de la villa de Pen-er-Men le prouve probablement avec la salle à manger ou Iriclinium, et de surabondamment, village qui, d'après les observations de nos l'autre sur un jardin ou une cour de services, comme semble devanciers et les nôtres, a été abandonné, pour une cause l'indiquer un amas de débris de cuisine (ossements, coquilles, inconnue, à un moment indéterminé. de.) retrouvé en cet endroit. Les autres pièces longues et étroites, sans doute primitivement séparées, pouvaient être En finissant, je me fuis ici, avec plaisir, l'interprète de la des cubicula ou chambres à coucher. Société, en adressant à Mm<= Goûté de Gudanes tous ses 11 ne s'agit pas ici d'une villa riche et luxueuse dont nous meilleurs et nouveaux remerciements pour l'heureuse déter- aurions retrouvé des vestiges en rapport, mais plutôt d'une mination qu'elle vient de prendre de conserver aussi intactes vaste maison de campagne ou villa agraria qu'affectionnaient que possibles les subslructions de la villa de Pen-er-Men, particulièrement les Gallo-Romains de la classe aisée. nouvelle el intéressante résidence gallo-romaine des bords du golfe du Morbihan. L'examen des substruclions de la villa de Pen-er-Men nous Beaulieu, en , 25 juillet 1910. a suggéré quelques observations. Les voici : AVEN EAU DE LA GRANCIÈRE. L'établissement gallo-romain de Kerhan, découvert et fouillé d'abord en 1859, puis en 18G5, n'ayant donné que quelques objets mobiliers, le rapporteur, M. L. Galles, écrit : « Ce petit nombre d'objets nous a porté à cette conclusion que l'établissement n'a pas été ruiné par l'incendie ou par le AVENEAU DE LA GRANCIERE, BSPM 1910, p.191-196 pillage, mais que ses habitants l'ont abandonné en emportant avec eux ce qu'ils avaient de précieux. Le temps a détruit peu à peu les diverses parties de l'édifice (1). » Nous pouvons faire la même remarque à Pen-er-Men, où le mobilier est à peu près insignifiant. Toutes ces habitations auraient donc été abandonnées en même temps ? Cette cons- tatation est intéressante. D'autre part, les fouilleurs de 4859 et de 18G5 avaient remarqué que ïarea de quelques pièces « était recouverte en tout ou en partie d'un dallage en ardoises carrées dont les ar.gles étaient percés d'un trou par lequel passait une petite cheville en os destinée à retenir l'ardoise dans le bain de chaux inférieur (2). »

(I) Bulletin delà Socièic pohjmathique du Morbihan, année 1805. Rapport sur les fouilles de l'établissement gallo-romain de Kerhan (Arradon) par L. Galles, p. 75. : (1) Ibid. p. 75. — 53 —

en ardoises et en pierres calcaires blanches formant un dessin régulier. L'intérieur de la plupart des appartements était décoré avec des RESTES D'UN ÉTABLISSEMENT GALLO-ROMAIN stucs diversement colorés, une partie assez considérable d'un revê- tement de ce genre a été trouvée en place à l'angle ouest de la DÉCOUVERT AU LODO , COMMUNE D'ARRADON. galerie. Groupe ù l'Est du bâtiment central.

Les constructions découvertes, de ce côté, n'ont pas présenté de

Extrait du Rapport do M, Jaqurmet, Ingénieur en chef des ponts-et-chaussées, traces d'ornementation comparables à celles des chambres du massif ît président de la Société Archéologique du Morbihan (Mai 1857), central, et seulement quelques petits fragments de stuc rouge. par Î.I. de Fréminville, Ingénieur des ponts-et-chaussées. On a remarqué surtout une quantité considérable de fragments de vases très-minces non vernis, qui paraissent avoir eu la forme de troncs de pyramides.

Les fouilles exécutées pendant les années 1856 et 1857, au Lodo, Groupe ;'i l'Ouest du bâtiment central.

dans la commune d'Arradon, ont amené la découverte de trois groupes Ce groupe a été découvert en dernier lieu ; il est situé sur le point de constructions gallo-romaines représentés sur la planche N° i. culminant du terrain. Le groupe central se compose de deux corps'de bâtiments qui se Les appartements, mis à découverts, ont présenté des traces d'une correspondent de telle sorte que leurs murs de façade, vers la mer, ornementation au moins éga|e à celles des chambres du groupe sont établis sur une même ligne. central. Ces corps de bâtiments sont réunis par une longue galerie de On y a trouvé une console de grande dimension en marbre rouge, 3m,00 de largeur dans œuvre et GO™,00 de longueur. sur laquelle on remarque plusieurs trous de scellement qui ont reçu La destination du bâtiment, situé à l'extrémité Ouest de la galerie, autrefois des crampons, mais dans l'état où les lieux ont été trouvés ne paraît pas douteuse, il renfermait les pièces nécessaires pour pren- il a été impossible de retrouver l'emplacement probable occupé jadis » dre des bains. par ce bloc de marbre. La destination des appartements, situés à l'autre extrémité de la Une cuve ou auge en plomb a été,trouvée contre un des murs de galerie, ne peut être précisée avec la même netteté. On y remarque la grande cour qui précède les édifices. surtout une grande chambre, dont le sol était recouvert d'un dallage On a trouvé dans les trois groupes de constructions et principale- — 5f —

ment dans les appartements de bains du groupe central, beaucoup de fragments de poterie, des débris de vases en verre, des fragments de verre plat ; la majeure partie des débris de poterie appartient à des vases tout à fait communs. Deux vases seulement ont pu être reconstitués de manière adonner une idée complète de leurs formes. Le nombre des monnaies trouvées dans les fouilles s'élève à 57 ; elles sont romaines, à l'exception d'un double tournois de Louis XIII, et d'un blanc d'argent de Henri III, rencontrés à l'extrémité E. des édifices. Ces monnaies, à l'exception d'un grand bronze d'Antonin, appar- tiennent toutes à la période d'environ un siècle, comprise entre l'a- vènement à l'empire de Yaléricn (253 ans après J.-C.) et la mort de Constance II, arrivée en l'an 3G1. Elles forment une série presque continue de ceux des empereurs de cette époque qui ont régné dans les Gaules.

4f ce

b \

'S JACQUEMET H., BSPM 1857, g Reste d'un établissement gallo-romain découvert au Lodo en Arradon, |j p.52-54 + 1 plan g — 56 —

a. — Au point a, dans la grande cour, on a trouvé les restes d'une auge ou grande cuve en plomb. Les petits massifs carrés qui font saillie sur les murs de la chambre ÉTABLISSEMENT GALLO-ROMAIN 26 étaient construits avec beaucoup de soin. Le mur dossier de la galerie 13 était plein; la partie antérieure DÉCOUVERT EU iSSC AU LCDO, COMMUNES D'ARP.ADOIÎ. donnant sur la mer parait, au contraire, avoir été arraséc au niveau du plancher, comme si la toiture avait été soutenue par des piliers, de manière à donner à la galerie l'aspect d'un long promenoir d'où LÉGENDES DES PLANCHES. l'on jouissait de la vue du Morbihan. r.";r U. de raminvii!'.', Ingénieur des ponts-et-chaussées.

PL. S.— Plan des appartement» sltuet i l'extrémité Ouest de la galerie ((ronpe B.)

1. — Cour intérieure renfermant les foyers [prerfurnium). PL. 4. — Légende. 2. — Chambre sans aucune trace d'ornementation; on y a trouvé Celle planche indique les trois groupes d'édifices cités dans le rap- une quantité considérable de charbon. port de M. Jaqucmet. 3. — Chambre avec hypocauste intact formé par quatre piliers en- Le groupe A a du être rapproché du groupe I) pour que le dessin briques, supportant le plancher supérieur en béton ; les murs de la put tenir dans le format de la planche; la distance réelle de ces chambre étaient revêtus d'un placage en pierre calcaire.

ra deux groupes est de 29 )5!). On a trouvé au pied et en dehors des murs de cette petite pièce, Le groupe A est établi sur le poinlculminant du terrain qui s'abaisse une quantité notable de fragments de verre plat, ayant pu servir à constamment jusqu'à l'emplacement du groupe C. fermer une ouverture et fort altéré.

Les numéros des pièces du groupe B correspondent à ceux inscrits i. — Chambre à hypocauste partagée en deux parties par deux sur la planche. murels f en briques, distants l'un de l'autre de 0m 10. 26. —Tièce dallée en pierres calcaires; une plinthe composée de Le plancher supérieur de cette chambre était démoli, les piliers plaques en pierre calcaire régnait le long des murs à la rencontre d'hypocauste en briques, maçonnés avec de l'argile jaune, étaient en du plancher; une partie de ce revêtement a été trouvée en place. place; ces piliers reposaient sur un plancher inférieur en béton.

27-28-29. — Chambres avec planchers en béton; les murs de la Les murets f étaient percés de trois ouvertures, qui permettaient à chambre 2!) ont présenté des restes de stuc encore en place. la flamme de circuler dans toute l'étendue de l'hypocauste. — r. i8 —

montre qu'il existait en y une construction dont on n'a pas trouvé 5-8-9-10-11-12. — Chambres avec planchers en béton, reposant directement sur le sol ou sur des remblais en pierres sèches. d'autre trace. On a rencontré en dehors et au pied du mur, en face de l'espace g, 6. — Restes d'une chambre avec double plancher en béton. plusieurs fragments de plaques en schiste ardoisier. Une découverte récente fait sur un autre point du Morbihan, voisin du Lodo, donne à penser que ce que l'on a cru d'abord être un double plancher, pourrait être le reste d'un ou deux degrés en Plia des appartements situés a l'extrémité Est de la galerie (croupe B). béton recouverts de dallages en ardoises ou pierres calcaires, per- mettant de descendre dans une piscine froide qui serait alors la véri- 13. — Extrémité Est de la galerie. 11-15-16-17-18-22. — Chambres avec planchers en béton. table destination de la chambre G. 10. — Chambre avec plancher en béton, couvert d'un dallage en On remarque à l'extérieur des murs de la chambre G les amorces ardoises et en pierres calcaires formant un dessin régulier disposé en des murs de deux autres constructions. 7. — Chambre avec hypocauste, tuyaux de chaleur et conduits de damier, avec bordures blanches et noires. 20. — Chambre avec hypocauste, conduits de chaleur montant le fumée débouchant à l'extérieur des murs. Ces conduits étaient mas- qués par un enduit revêtu de stuc, dont quelques restes ont élé long des murs, et conduits de fumée débouchant à l'extérieur. trouvés en place et présentaient des dessins jaunes sur un fond L'hypocauste trouvé intact se compose de conduits h ménagés dans le massif de maçonnerie qui supportait le plancher; quatre piliers en blanc. aa. —Massifs en pierre du prafurnium 1. On a trouve les restes briques se trouvaient placés près de l'ouverture i qui servait à l'in- d'une voûte en briques qui reposait sur ces massifs. troduction de la flamme. Le plancher de la chambre 20 se partageait en deux parties, l'une b-c. — Ouvertures qui conduisaient la flamme : la première dans k revêtue d'un béton très-dur reposait sur un massif plein ; l'autre l'hypocauste de la chambre i ; la seconde dans l'hypocauste de la chauffée par l'hypocauste était facile à entamer. chambre 7. 21. — Pra'fiirnium , la flamme du foyer se rendait aux conduits d. — Baignoire en béton trouvée en place ; les parois intérieures de l'hypocauste de la chambre 20, par une ouverture voûtée en de cette baignoire étaient revêtues de plaques en ardoises. ee. — Ouvertures rectangulaires introduisant la flamme dans l'hy- briques, i. Les chambres 20-22 , dont les planchers sont de plain-pied, sont pocauste de la petite chambre 3. m 13. — Extrémité Ouest de la galerie dont le mur dossier était dé- séparées par un mur arrasé à la hauteur de 0 50. coré de stuc ; un panneau de cette décoration a été trouvé en place. Un solin en mortier, faisant les retours indiqués sur le plan, — sa — de FREMINVILLE, BSPM 1857, PL. 6.— Objets trouvés dans les rouilles. Etablissement gallo-romain découvert en 1856 au Lodo en Arradon,

On a représenté seulement un petit nombre d'objets choisis parmi p.55-59 + 2 planches les débris qui ont été recueillis : 1" Vase en terre noire, recouvert d'un vernis noir, trouvé dans le piu'furnium 1, représenté au quart do grandeur naturelle. 2" Vase enVcrrc, recouvert d'un vernis noir, le fond est mat, les bandes verticales sont brillantes.

Ce vase a été trouvé dans l'iiypocausle de la chambre n° 7 ('/4 de grandeur). 3—f. — Fragments de poterie, pâte et vernis rouge (grandeur naturelle). o. — Fragment d'anneau ou de bague en verre bleu clair mat (grandeur naturelle). C.— Fragment de vase en verre blanc très-mince taillé à la meule, irisé (grandeurnaturelle); plusieurs autres fragments du même genre ont été trouvés, ils sont tous taillés à la meule. 7. — Bouclé en bronze (grandeur naturelle). 8. — Petit anneau en bronze très-mince (grandeur naturelle). 9. — Fragment de poterie, pâte et vernis rouge; une quantité considérable de débris de poterie grossière a aussi été trouvée. 10. — Petit médaillon ou amulette, en verre profondément altéré, le revers est uni et ne parait avoir jamais reçu aucune empreinte. OBJETS TROUVÉS DANS LES FOUILLES FAITES AU LODO COMMUNE d'ARRADON.

.117/1 r pin .U.U 'GREGOIRE & DE FRÉMI NVI LIE',./»., Ponts ,/ Ih

ÉTABLISSEMENT GALLO-ROMAIN DECOUVERT EN 1856 AU L0O0 I..niiutuic D'ARRADON.

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M'FNT ir la lialrrir 1 ùrmilM' U 1 . KS I île la rialfrir I or«ii|it' H >. — 61 —

VICTORINVS SENIOR*.

(PB). Tête barbue à droite avec couronne radiée. DESCRIPTION DES MONNAIES Leg : IMP. C.YICTORINVS. \\ Soldat debout, tenant d'une main une lance, l'autre TROUVÉES DAWS LES FOUILLES DU LOUO. main appuyée sur un bouclier. Leg -JIRTVS AVG.

Par i-i Fréminville, Ingénieur des ponU-et-ciiaussées. (PB). Tête barbue à droite avec couronne radiée. Leg : IMP. C. YICTORINYS P. AYG. A). La paix debout. Leg: (pa)X AVG. dans le champ V.X.

ANTONINUS . PIVS. TETRICVS SEHIOR.

(GB). Tète Iaurée à droite; autour ANTON IN VS AYG. P (P B). Tête barbue à droite avec couronne radiée. ri). Le génie du sénat romain sous les traits d'un homme vèlu Leg: IMP. C. TETRICVS. P. F. AVG. de la toge, tenant de la main droite une corne d'abon- ôj. Prêtresse debout tenant de la main gauche une dance et de l'autre le sceptre d'ivoire, marque distinc- branche d'olivier, et de la droite une patère au- tive des consuls; dans le champ, SC, autour : légende dessus d'un autel. illisible. Leg: (S) ALYS . AYGG.

MAXIMIANVS HERCVLES. VALERIANVS. (PB). Buste à droite avec couronne radiée et cotte de mailles. (PB). Tète à droite avec couronne radiée. Leg : MAXIMIANVS P. F. AVG. Lcg : IMP. YALERIANYS AYG. Figure debout tournée à gauche, couronne radiée, A) Deux guerriers, tenant la lance et le bouclier. tenant un globe de la main gauche, la main droite Leg : P. M. TR. P. COS IIII P. P. levée. Leg : ORIENS AYGG. exergue : B. — 03 —

(PB). Tête laurée à droite.

CONSTANTIVS (PIUMUS). Leg : CONSTANTINVS. MAX. AVG. nj. Deux soldats portant la lance et le bouclier; entre (P B). Buste lauré à droite avec cotte de mailles, figure barbue. eux, insignes militaires. Leg: CONSTANTIVS. NOB. C. ii. Le génie du peuple Romain, tenant de la main Leg : GLORIA EXERCITYS ; exergue: P. CONS.

gauche une corne d'abondance et de la main droite

une pâture. * CRISPVS.

Leg : GENTO POPVLI ROMANI.; exergue : B. (PB). Tête à droite avec couronne radiée. A). Autel surmonté d'une sphère.

. CONSTANTINVS.

(PB). Busle lauré à droite. VRBS ROMA.

Leg : IMP. CONSTANTINVS. P. F. AVG. (PB). Buste casqué.

fl. Soleil levant, tenant un globe de la main gauche. Leg : VRBS. ROMA.

Leg: SOLI INVICTO COMITI; dans le champ, T. F.; n) La louve allaitant les deux jumeaux; au-dessus : deux

exergue : R. T. R. étoiles; exergue : TRP avec une étoile à droite.

(PB). Buste lauré à droite. (PB). Même type que la précédente.

Leg : CONSTANTINVS P. F. AVG. Leg : VRBS. ROMA.

Le Dieu Mars s'appuyant de la main droite sur une R). La louve allaitant les deux jumeaux; au-dessus:

haste et de l'autre sur un bouclier. deux étoiles, et entre elles, une palme ; exergue :

Leg: MARTI CONSERVATURI; dans le champ, T. R. ; S. CONST.

exergue : P. T. R.

CONSTANTINOPOLIS. (PB). Buste à droite avec draperie et couronne gemmée.

Leg : CONSTANTINVS. MAX. AVG. (PB). Buste de femme casqué et lauré.

K). Deux guerriers appuyés sur leurs lances, le glaive Leg : CONSTANTINOPOLIS.

à la main ; entre eux, insignes militaires. $j. Génie aîlé, monté sur un navire.

Leg : GLORIA EXERCITYS; exergue : T. R. P. Exergue : TRP avec une étoile à droite. — 65 — — Ci — un style avec lequel il montre l'inscription VOT. (PB). Mômes types que la précédente sur les deux faces. PR. placée sur le cartouche. Au revers, exergue: P. B. C. Sur le socle, C. Leg: VICTORIAE LAETAE PRINC. PVRP.; exergue: F. F. (PB). Buste lauré de l'Empereur tourné à gauche.

CONSTANTINVS (JUNIOR). ][ Leg : CONSTANTINVS. IVN. NOB. C. u). Basilique, au-dessus une étoile ; dans le champ, S. F. (PB). Tète laurée tournée à droite. i séparées parle monument. Leg : CONSTANTINVS IVN. NOB. C. Leg:VIRTVS. AVGG. ; exergue : P. CONST. H). Une couronne de laurier, le bas de la couronne maintenu par une bandelette, dont les bouts flot-

tants forment le cadre de l'exergue ; au haut de la CONSTANS (CONSTANT). couronne un petit cercle. (PB). Buste de l'Empereur tourné à droite, couronne gemmée. Leg : CAESARVM NOSTRORVM. Leg : CONSTAN. P. F. AVG. Dans la couronne, VOT. X. ; exergue : S. T. R. n). Deux génies, tenant chacun une patère ou un petit cercle d'où pend une bandelette. (PB). Buste de l'Empereur à droite, tète laurée. Leg : illisible, on distingue seulement les deux lettres NS. Leg : CONSTANTINVS. IVN. NN. C. qui se suivent sans interruption ; exergue : COS. R). Deux soldats, tenant d'une main une lance, de (PB). Buste de l'Empereur tourné à droite, la tète ceinte d'une l'autre le bouclier, entre eux, deux enseignes. bandelette. Leg : GLORIA EXERCITVS ; exergue : P. CONS. Leg. D. N. CONSTANS. P. F. AV(i.

RI. Navire conduit par un personnage assis; un guerrier (P B). Buste à droite; tête jeune et imberbe, couronne radiée. se tient à l'autre extrémité du navire, debout, Leg : CONSTANTINVS. IVN. NOB. C. appuyé d'une main sur une enseigne qui porte une Ki.Deux génies ailés soutenant un cartouche qui repose croix ; il tient l'autre main étendue, et on distin- sur un socle, le génie placé à droite tient le car- gue les vestiges d'une statuette que cette main sup- touche des deux mains. portait. Le génie, placé à gauche, a la main gauche appuyée Leg : REPARATIO ; exergue : P. L. C. sur la partie supérieure ; il tient de la main droite — GO —

— 07 — (PB). Buste de l'Empereur, le corps de face, la tête deprofd, tournée

à droite, couronne gemmée. veut le frapper avec une lance ; au-dessus de ce Leg : CONSTANS. P. F. AVG. groupe, IMPEPIT, la cinquième lettre est très- âi. Deux soldats, tenant chacun d'une main une lance fruste, et on pourrait lire IMPERIT ou IMPEDIT. et de l'autre un glaive. La ressemblance des types a fait attribuer cette monnaie Leg : GLORIA EXERC1TVS; exergue : TRS. à Constance. Cette attribution ne peut cependant être regardée comme certaine.

MAGNENTIVS. M. Lallemand, juge de paix à Vannes, et l'un des membres les (P B). Tète nue de l'Empereur tournée à droite ; à gauche de la tête, plus actifs de la Société archéologique, a publié dans l'Annuaire dans le champ, A. du Morbihan, pour l'année 1857, un mémoire dans lequel*il a décrit Leg: D. N. MAGNENTIVS. P. F. AVG. deux monnaies de Magnence trouvées sur d'autres poinls du Mor- a). Un guerrier à cheval frappe de sa lance un soldat bihan- il a cherché dans ce mémoire à rattacher les médailles trou- à genoux, et qui élève une main comme pour de- vées au Lodo, aux événements les plus saillants des règnes des em- mander grâce. Sous le cheval, une lance brisée et pereurs qu'elles représentent. un bouclier. Nous renvoyons le lecteur à ce mémoire pour tous les détails qui Leg : GLORIA ROMANORVM; exergue : P. L. C. ne pouvaient trouver place dans une description sommaire.

CONSTANTIVS (CONSTANCE).

(PB). Buste armé de l'Empereur tourné à droite, tête laurée. Leg : FL. IVL. CONSTANTIVS AVG.

K. Deux soldats tenant chacun d'une main une lance, de l'autre un glaive, entre eux, deux enseignes. Leg : GLORIA EXERCITYS, exergue : TR. P. (PB). Tèle laurée de l'Empereur tournée à droite. de FREMIIN VILLE, BSPM 1857, Leg : illisible, sauf le dernier mot AVG. Description des monnaies trouvées dans les fouilles du Lodo p. 60-67 K\ Un guerrier à cheval, marchant à droite, se retourne et étend le bras gaucho vers un autre guerrier qui MONUMENT G A L L O-R-QMA IN

DE SAINT-GALLES EN ARRADON■

Communication verbale du 20 mars 1854.

M. J.-M. Galles fait part à la Société de la découverte d'un monu- ment gallo-romain , trouvé dans sa propriété de Saint-Galles, en Arradon.

Au milieu de détritus de bois et d'ossements, on a recueilli un grand nombre d'anneaux en cuivre perlés, un ecltœ et un morceau d'ambre. Quelques personnes pensent que ces anneaux étaient des ornements destinés à être portés aux bras et aux jambes. D'autres, à cause de leur grand nombre et de l'adhérence de quelques morceaux de bois, y voient la décoration d'une hampe d'enseigne. Ces divers objets ont été déposés ou Musée archéologique.

GALLES L., BSPM 1857, Monument gallo-romain de Saint-Galles en Arradon , p. 50 — 103 — adopta'1' autant que possible, la ligne droite dans la construction des roules. Pourquoi faire un immense crochet, qui allongeait la route ,1e dix kilomètres, quand on pouvait l'éviter en suivant la ligne droite? VOIE ROMAINE DE VANNES A LOCMAIUAQUEK. Néanmoins il faudra bien admettre ce tracé, si l'on trouve des vestiges de la voie romaine entre Ponlper et Baden, entre Daden et Kerisper, NOUVEAU TRACÉ. entre Kerisper et Locniariaquer. C'est ici une question de fait et qui ne peut se trancher (pie par l'exploration du terrain. Or les recherches les (l'ar M. l'.il.h1 J*-M. le Mon*.) plus minutieuses, (ailes depuis un siècle, sur le parcours indique, n'ont nrnené aucune découverte : personne n'a trouvé la trace d'une voie M. Cayot-Delandre, rlans son Amwnirr de 18!s7, et plus tard dans romaine, dans celle direction, soit en Daden , soit en , .«on ouvrage sur le Morbihan , en 1847, a mentionne uni; voie romaine =oit en Crach. Aussi M. Cayol-Delandre n'a eu garde de citer la moindre de Vannes à Locniariaquer. preuve de ce genre à l'appui de sa thèse. J'ai fait île celle voie une étude spéciale et je viens aujourd'hui Mais, dit-on, il y a dans la rivière d'Auray, entre Kerisper et Rosnarho, comparer devant vous les observations île M. Cayot-Dclamlrn avec mes les ruines ou les restes de culées d'un vieux pont romain ; or un pont ne propres explorations, peut servir qu'à réunir deux tronçons de voie ; donc la voie de Locma- i II n'a pas été possible, ilit noire auteur, de reconnaître les vestiges riaqnor passait par ce point.— M. le président de Robien, qui le premier de cette voie dans la commune de Vannes. > Voilà une lacune facile signalé ce prétendu pont de César, a eu bien soin de faire remarquer à combler. (Jette voie, visible jusqu'à ces dernières années, sortait a qu'où ne trouvait aucune trace de voie aboutissant à ce point, soil sur de Vannes par le quartier neuf, passait au sud du Pargo et traversait la rive droite de la rivière, soil sur la rive gauche. Voilà donc un singulier Trihornec ; elle a servi île base en 1871 à la construction du nouveau pont, (pii ne sert de passage à aucune voie. chemin du Vincin. Auprès du moulin à vent de Campeu, la roule Mais était-ce réellement un pont? Il y a lieu d'en douter. En 1874, moderne fait une courbe au sud, pendant que la voie antique se prolonge des travaux d'embellissement exécutés à Rosnarho, ont mis à jour une en ligne droite el descend en l'orme de gros sillon vers le pont du Vincin. série de dix culées, faisant suite au prétendu pont de César. M. le Dans la commune d'Arradon , au Polit-Molac, la voie romaine, très docteur G. de Closmadeuc, qui a fait à la Société polymalhique un inté- reconnais-aide, passe au sud de la grand'-roulo, atleinl ensuite la bifur- ressant rapport sur celle découverte, a reconnu sans peine que ces cation de la route d'Arradon, longe la roule de liaden el se confond avec ruine» n'appartenaient pas à une voie romaine, à cause de leur faible elle pour traverser l.ocqiiellas. I.angal, Le Narlioul et Le Moustoir; largeur |l'",'îi,)i "tais plut"! à un aqueduc, ou a quelque monument puis elle descend a (.irevarlin et à la chaussée du moulin de Ponlper, analogue, i llull. 187't. p. 124.) au sud de la route moderne. M. Ciyot-Delandro donne exactement Il fallait donc, renoncer à tracer une voie romaine par la pointe de le même Iran: la voie, dit-il, « passe aux villages du Petit-Molac, de Kerisper, el porter ailleurs ses recherches. La voie, depuis Vannes Locquellas, de Langal. du Narlnmt, du Moustoir et de fîrovorden. » jusqu'à Ponlper, faisant une ligne droite, l'idée m'est venue qu'elle Notez que des croix subsistent encore au Petit-Molac, à Locquellas et pouvait bien continuer son parcours en ligne droite aussi sur le territoire à Langat, comme pour jalonner la voie. de Baden, el aboutir a la pointe du Concilie ou de Séniz, en face de Dans la commune de liaden, la voie, suivant notre auteur, « se dirige Locmariaqner. Conduit par celte pensée, j'ai parcouru ce terrain et sur les villages de fyhervé, de Toiirlaree, et sur le bour^ de Italien voici ce (pie j'ai trouvé. qu'elle traverse , enfin elle entre dans la commune de IMongoumelen A partir du moulin de Ponlper, la voie, au lieu de se diriger sur à 3,000 mètres au sud du clocher el, passant par les villages de Kerléan, Baden, lravcr«o une petite lande à gauche, puis un champ, où elle forme de Manégiien, du Mané et de lyhihaii , (die aboutit au hameau du Mono, un énorme lalus. Kilo longe à l'ouesl le village de Kerisper, où elle a à la hauteur du confinent des rivières du Sal et de Tréauray, où devaient une longueur d'environ 17 pas, descend dans un bas-fond, et remonte, se trouver deux ponts destinés à joindre la pointe de Kerisper aux deux étranglée entre une clolure à droite cl un large talus à gauche, jusqu'au rives opposées. « La voie descendait ensuite le long de la ■•ôte de Crach village de Trnvert. Là elle réparait dans toute sa largeur, sous la lande, et arrivait enlin à Locniariaquer. 'passe entre deux clôtures espacées, et est coupée par la route nouvelle Il suffit de jeter les yeux sur une carie du Morbihan , pour voir de Baden au Port-Blanc Au delà, dans la lande, elle reprend sa largeur combien ce tracé est singulier et contraire au système romain qui ordinaire el son relief sur le sol, descend encore dans un bas-fond, où elle présente un reste d'empierrement, et monte vers Bocoann, qu'elle laisse un peu à gauche. De là elle descend dans une vallée, ou plutôt M. Le Mené, après avoir exploré la voie romaine de Vannes à l.ocma dans un lais de mer, qu'on traverse aujourd'hui sur une digue, reparait riaquer, prouve qu'après avoir SUIVI d'une manière approximative plus loin dans toute sa largeur et monte.à Trevr'.tt. A gauche, sur ce route moderne de Vannes à Ponlper, elle ne passe pas a liaden, ni monticule, sont les ruines d'un manoir, à droite des substi uctions Bono, ni à liosnarim. mais qu'elle soil un. ligne con-lanuneiil droite anciennes, d'où l'on jouit d'un admirable panorama sur les campagnes en passant à 1 revert, a llocoanii, à Tivwri'l et a Loi uiiquel , pou de Baden et les iles du Morbihan. aboutira la pointe «lu Couédic ou do Séniz, eu l'ace de l.ucuiai iaqiieri A partir de ce point élevé, j'ai peidu la trace certaine de la voie Ce parcours est encore signale par une sei ic de vestiges pai laiteined antique, mais en tenant compte de sa disposition constamment rectiligne, reconnaissables, el que chacun peut vérifier sur le terrain. je suis porté à croire qu'elle ne s'ecarte guère d'un chemin, qui longe un moulin à vent, puis le gros village de Locmiquel et arrive à la pointe du Couédic ou de Séniz, en lace de Locniariaquer. ("elle pointe, que la marée haute transforme en ilot, n'est éloignée que de deux kilomètres HUCHET L., BSPM 1877, PV p. 178 de Locmariaquer. Un passager transporte encore les voyageurs d'une rive à l'autre , et il est sans doute le successeur des passagers gallo- romains, qui l'ont précédé sur cette langue de terre. Maintenant, Messieurs, si vous voulez prendre nue carte du Morbihan, un peu détaillée, celle de l'état-major par exemple, ou colle de M. Bassac ; si vous voulez y tracer une ligne parlant de Vannes, passant au Vincin, puis à Pontper, et aboutissant à la pointe de Séniz, vous obtiendrez une ligne sensiblement droite, el par conséquent une pré- somption en faveur de ce tracé. Si vous réfléchissez eu>uile que cette ligne droite est parsemée, dans presque toute sa longueur, de vestiges appartenant incontestablement à une voir romaine, vous passerez de la présomption à la certitude, et vous punirez allumer que \ous possédez le tracé complet et définitif de la voie qui reliait Vannes à l.ocmari.lquer.

Vannes, le G juillet 1877.

LE MENE Jh-M., BSPM 1877, Voie romaine de Vannes à Locmariaquer, nouveau tracé, p. 102 à MARSILLE L., BSPM 1929, — 40 —

Les voies romaines du département du Morbihan, p. 3-57 la route nouvelle de Baden au Port-LIlanc. Au delà, dans la Voie n° 7 - VANNES à LOCMARIAQUER p. 39-43 lande, elle reprend sa largeur ordinaire et son reliel sur le sol, descend encore dans un bas-1'ond où elle présente un reste d'empierrement el monte vers liocohan (ju'elle laisse un peu à gauche De là elle descend dans une vallée ou plutôt un lais de mer qu'on traverse aujourd'hui sur une digue, N" 7 Vannes à Locniariaquer reparait plus loin dans toute sa largeur el monte à Trevral ( 1 ).

l'it iitier itillt'litirr fnli If ifHi' tilt I hlfiii •! I" fiuiitlf t/e Srm Klle ne s'écarte guère ensuite d'un chemin qui longe un moulin à vent puis le gros village de Locmiquel el arrive a la Cette voie sortait de Vannes par le quartier netil, passait a pointe du Couédic ou de Séni/ en lace de Locmariaquer. l'entrée «iu chemin île lierons, s'avançait au sud du parc du Cette pointe, que la marée haute transforme en ilôt, n'est château du l'aigu dont l'angle d'un mur de clôture est assi- éloignée que de deux kilomètres de Locmariaquer. sur la voie même ( I ) •< et traversait Trihoriiec ; elle a servi Ce tracé réalise une ligne sensiblement droite jalonnée de de hase eu 1 HTI a la construction du nouveau chemin du Vincin. Auprès du moulin à vent de Campeii, la route vestiges de l'occupation romaine. moderne lait une courbe au sud pendant que la voie antique Les deux derniers kilomètres du trajet étaient nécessaire- se prolonge en ligne droite et descend ni lorine de gros sillon ment faits par bateau. Mais deux autres chemins de terre vers le pont du Vincin Lors de ia I élection île ce pont on reliaient Vannes à Locmariaquer. trouva dans d'eau un pavage eu pin i es plaies relire* Embranchement, du Vincin nu Lodo. — Un embranche- par du ciment. C'était un ////<• /mer. La largeur de la rivière ment, conduisant aux établissements romains de Uutirgerel et était alors bien moins grande qu'aujour I lui: .1 Dans la rmn- du Lodo, quitte la voie de Vannes à Locmariaquer au Vincin, iiiune d'Arradon, au l'etit Molac, la voie romaine, lies n roii- sitôt le passage du gué, « monte au chemin de Hoguédas, Haïssable, passe au sud de la grand'rontr. atteint ensuite la (30 pas au-dessous du pont. De ce point on l'ait 80 pas sur ce liilurcation de la roule d'Arradoii, longe la rouit' de liaden el chemin que la voie quitte pour mouler obliquement à droite se lonlond avec elle pour traverser Lorqu.-ltas, Laligal, le sous des sapins. Là elle est munie de ses deux lusses et est llerbon et Le Moustoir, puis elle descend a liivvarlen et a la très reconnaissable. Le chemin battu qui occupe son milieu chaussée (lu Moulin de l'otiiper, au sud de la mute moderne. en sort bientôt pour la côtoyer à droite et y rentrer quand ; A partir du moulin de l'omper, la voie, au lieu de se 1I111- elle se trouve entre deux talus pour descendre à la première gei' sur liaden, traverse une petite lande a gauche puis un maison de l'oulintlu. Cette maison et son courtil sont entiè- cliainp, où elle tonne un énorme talus. Klle longe à l'ouesi rement sur la voie qui reprend au delà sa largeur et la péril le village de Kerisper, où elle a une largeur d'environ 17 pas, de nouveau sous les maisons et les cultures des convenants, descend dans un bas-fond et remonte, éliunglée entre une sous le talus d'une taille, jusqu'à la lande où aboutit le petit clôture à rlroite et un large talus à gauche, jusqu'au village chemin du Raz qui est à droite. de Tlévert. Là, elle réparait dans [oute sa largeur, s, )us La voie, peu marquée sur cette lande, descend, tirant lande, passe entre deux clôtures espacées et est coupée par toujours au sud, au village de Kervadec (Ville-Madec) écrit

1 le l'uuaucl, Ih's l'uio nwi.1,110 ./.«!< I.i ».•»,..,. •,. ; I |;,,11 .1. .. sur la carte de Cassini « Cosquervazec » el qui esl ell'ective-

s.., l'. h m., IÎV»H. ('. " (i) Chanoine Le Mené, Voit' riw.jiiu' Je l'umnw à l.oi'in.irij^ucr, ntmi'cju tracé. Bull, tic l.i Soc. l'olym. an MntK, iS--, ,.. m... hctixii'ine itinéraire pur le Hué du Vincin et /,■ l 'indu, ment un vieux village. Les maisons et les courtils la rétré- de Kcrdrech. cissent encore en la couvrant. Klle s'engage entre des talus Partant de Vannes il fallait suivre jusqu'au delà du Vincin, de champs et moule à une lande où elle réparait entière avec dans la commune d'Arradon, la voie décrite dans l'itinéraire son bombement et ses lossés et va se heurter au talus d'un précédent. champ, Kn suivant la (Tuyère du champ, ou le chemin Kouquet, dans un où la voie entre dans le cotirtil île Tyningolec. Tyningolec travail déposé aux Archives de la Société l'olymalhique. la touche à la construction romaine découvei te à Mané-liourgerel, suit près de Kergavat, au l'ont-Hadenen et à Kergrelien II et de gros lossés, à l'angle noid-esl de cette maison, récèlent n'y a aucun doute à avoir : cette direction esl vraie, car une des pierres cubiuues, des débris de tuiles et de poteries note, manuscrite également, de l'excellent observateur qu'était romaines. Du courtil de Tyningolec la voie descend à liourgerel K. Rialan, nous la signale visible près de ILdlate, avec une et de là au Lodo, sans autre issue que la mer ». Cette voie largeur de 10 à 11 mètres, ceci en 1800. Klle devait passer 1 est romaine, ajoutait le' D Kouquet qui l'avait suivie en 1858, ensuite à Lestrevian, puis au Mané, et, de là, traverser la parce que « elle a S mètres au moins de largeur, parce que rivière d'Auray par le viaduc de Kerdrech-Kerenlré, Klle sa chaussée esL bien convexe partout où elle n'est pus rejoignait alors la voie d'Auray à Locmariaquer à hauteur de creusée par les eaux un par les charrettes : parce que ses Kerl'acile, commune de Crach. larges lusses ne sont pas ceux du chemin actuel ; parce que De cette voie partaient également un certain nombre d'em- ci! chemin actuel ne prend jamais toute la largeur de la voie, branchements Le Dr Kouquet en signale deux: l'un si; dirigeant en sort quelquefois et se maintient presque toujours sur un vers le nord-ouest et passant par Pont-liadenen, Lobenven, de ^es eûtes ou dans un de ses lusses , parce que l'ancienne Plougoumelen, le Mono ; l'autre quittant avant Menalo et s'in- voie, pour Sol tir des lomls et arriver aux hauteurs, décrit clinant vers le sud-ouest par Kerlosse, Kerverec, le pont de toujours des courbes sans coudes brusques ; parce qu'enlin Lohac, Saint-Julien. celle voie part de Vannes, ancienne ville romaine, pour arri- ver à Itourgerel et au Lodo, anciens établissements romains Vannes à Locmariaquer et que .sur son parcours on trouve en plusieurs points des irtitsicine itinéraire pur l'Iunerel et Aurutj ruines romaines » (I De Vannes on pouvait encore gagner Locniariaquer en em- Iiiiilifiiiiclu'iiiriil sur hennit ri l'rit-cr-Men — Un second pruntant la grande voie stratégique du littoral entre Vannes embranchement quittait la voie de Vannes a Locmariaquer el .Sainte-Anne d'Auray jusqu'à la Croix de Kerhouile, en I'hl- un peu après le pont de llerbon et passait a Kerhellec. 11 se mergat, où un embranchement la quittait se dirigeant vers confond ensuite avec nu chemin neuf qu'il abandonne avant Aura y par Kervinduc (1 ), l'est du Quenven dont le nom, corrup- t l'ut teindre le parc de Kcran pour entrer dans un champ situé tion tle Hent-ven, provient du voisinage de la route, le Cosquer, à droite. Il passe sous la maison de Vilihen, forme son courtil, autre nom significatif, l'est du bourg de . el linil à Kerion, où, dans la lande de l'en-er-Men, ont été La voie traversait la rivière à Auray, remontait par la « rue mis a jour, à dillcronles reprises, d'importantes constructions de l'époque gallo-romaine, cl) |i) Notes manuscrites Je M. lïrii. Rialan. lin ittyo la voie était bien UMMC entre la ('.roix Je Kerhouile et KervinJuc. — Des habitant* nous UNI aj-uic quelle était encore pavée prés Je la route Je Saillie-Aune. li, .Vacliiic* île l.i S,ILK II l',,h iu.itloque te 14 J cl huit., I.S*I, |>. jS. (.', I., Ii.illc.v Rayymt sto les fouilles ./t- I établissement gallon,main Je Keran. du Pavé » pour aller rejoindre une autre voie venant d< Oui ,lc i.i Sut. l'ulv 111. 1S1. , | - H I ■•ti.jucl, l>es voies 1 mitaines Jans la Sainl-Dégan, le Champ des Martyrs et conduisant directement O.H.UU.HC ./.1» 1 .J./I.M. .1 is>. , \.. .cm .IL !.I liî.i / .1 rtH.r r.i „ ■ • <• f \t ■: sur Locmariaquer. Nous jalonnons le parcours de cette dei nière dans le paragraphe suivant sous le titre de « Route N° S de Carhaix à Locmariaquer. » — 78 — ARCHÉOLOGIE PROPREMENT DITE. Du pont du Vincin, la voie monte avec l'ancienne route vicinale qu'elle quitte au-delà d'une petite maison neuve, pour couper la nouvelle roule qu'elle coloie au S. L. jusqu'à la maison sud du Pctit-Molac. Klle traverse DES VOIES ROMAINES DANS LA COMMUNE D'ARRADON. les terres de celle maison et en sort pour couper la route d'Arradon un peu (ht le Hr A. Kouqucl.) avant le village de Boquelcn et prendre le nord do la roule de Baden avec laquelle elle ne larde pas à se confondre jusqu'à Toutbodeu et Pratellen. Là , en face d'un petit bois de pins, elle entre dans un pré, le traverse ainsi MESSIEURS , que la partie sud du champ qui le suit, et passe au nord de Loqueltas pour [)o toutes les voies étudiées dans notre département, la moins connue est entrer dans la lande do Lignol. Dans celte lande se trouvent, sur les bonis a coup sur celle dite

S. E. du village qui ne compte que deux maisons. Ici la voie romaine se subdivise, une branche se rend au Moustoir et au moulin de Pomper, tandis que l'autre branche se rend à K'erion où, dans la lande de Pen cr-men, l'on vient de mettre de nouveau au jour plusieurs établissements romains. Je vais suivre d'abord cet embranchement de Kerion , dont la signification Ker-Yoh, Ker-Yoheu est village des ruines. Un peu après le pont du Ileibon , entre des prairies basses et un champ élevé, l'embranchement de Kerion se détache à gauche en courbe, puis marche directement surKerbelec; Wwfôt c'est un vieux chemin bordé de vieux chênes et à moitié plein d'eau; tantôt c'est le point le plus verdoyant d'une prairie et la cruyere d'un champ ; il arrive à Kerbelec, se confond avec une route neuve; mais avant d'atteindre le parc de Keran, il entre dans le champ de droite , puis passe sous la maison de Vilihen, forme son courtil et finit enfin à Kérion. L'autre embranchement, qui passe à Moustoir et au moulin de Pomper, où finit la commune d'Arradon, ne doit point selon moi se rendre à Baden, mais bien, par Kerisper, à Toulindac, à Larmor, à Locmiquel et à toutes les remarquables presqu'îles où les Bomains ont eu certainement des établis- sements dont bien des débris sur bien des points attestent l'antique existence. Je dois , avant de terminer ce travail, vous faire remarquer que les noms de beaucoup de villages indiquent l'existence d'un vieux chemin. Ainsi nous trouvons sur les voies d'Arradon Poul-hcnt-dà, le trou noir du chemin , ou le trou du chemin noir; TIJ hcnt gnlet, la maison du chemin couvert, ou la maison cachée du chemin; Loc hent ven , le lieu du chemin blanc, ou du chemin battu , fréquente; Yilil-hcnt, chemin du goémon , ou béhin ; Keran ou Ker hent, le village du chemin. Mais je crois , Messieurs , vous avoir offert mieux que des noms de lieu pour établir avec évidence les voies qu'ont tracées les Romains dans la com- mune d'Arradon. C'est un premier travail qui doit avoir plus d'une suite si- j'ai le temps et le moyen de le continuer. Arradon (Penboch). — :} haches découvertes à I m. 50 de profondeur en creusant les fondations d'un immeuble. L'une

de ces haches, en (ibrolilhe blanche, fut acquise par M. Mi- cault ; la seconde, en pyroxénite de Itoguédas, et de toute beauté, est au Musée de Kernuz ; la troisième, en pyroxénite seulement et de petite taille, est au Musée de la Société Poly- matbique où elle ligure sous le n° 87li du Catalogue de 1920. {Bull, de la Soc. Polijm. 1893 p. 19).

MARSILLE L., BSPM 1933, p 19-20

Arradon — P. hém. dans l'ancien cimetière, prés de l'ossuaire (aujourd'hui dans la Cour du Musée de la Société Polymathique à Vannes). — Autre à côté de l'église, sur la route de Vannes (disparue). — 4 autres près de la chapelle S'-Martin, au Moustoir. — Autre à Bourgerel dans le mur d'une maison. — Autre au village de Kerguen, sur un mur. '

MARSILLE L., BSPM 1936, p 50

Quelques découvertes d'archéologie préhistorique, protohistorique et romaine. [Communication de M. Y. Cop- pens, Novembre 195k).

Commune d'Arradon

>j. t. _ le PeiH Logoden côté Sud de l'il-, en face du grand Logoden ; four et dépôt : état médiocre ; briques à canalisations et UDe sorte de cylindre en fer adhérant à un morceau de brique.

CorfENS Y., BSPM 1953-54, PV p. 108

ARRADON. — Lec'b bas à Uourgerel, employé dans la construction de la maison Rallier.

MARSILLE L., BSPM 1912, p 74 Un millicdre au Lodo î (Communication de M. J. André). - Cayot Délandre signale (Le Morbihan, p. 152) une borne taillée dans une pierre, engagée dans le mur d'un Jardin a Bourgerel, en Arradon. Oi à 500m au sud, il exise une telle borne non signalée, dans un mur, à l'angle S. W. de la propriété du Lodo où a été trouvée la villa. C'est une borne en granullte. Elle a la forme d'un cylindre irrégulièrement arrondi au sommet ,• diamètre : 0,45 m., hauteur : 0,95 m. i aucune inscription. La position de ces bornes près des villas de Bourgerel et du Lodo, donc au bord de la Voie romaine Joignant la Voie 7 à ces villas, pourrait faire croire à des milliaires anépigraphes tronqués. Mais le diamètre de celle du Lodo est faible pour un militaire. Peut-être sont-elles des bornes de limitation de quelque ancienne propriété. Toutefois l'hypothèse de milliaires anépigraphes tronqués, n'est pas à rejeter.

ANDRE J., BSPM 1957-58, Un milliaire au Lodo, PV p. 71

Analyse de deux échantillons de marbre provenant de la ▼111a gallo-romaine du Lodo ( Communication de M. J. André). — Outre de gros échantillons, le Musée de la Société Polymathique possède deux petits morceaux de marbre venant de la villa gallo-romaine du Lodo en Arradon. Je les ai confiés pour analyse mascrocoplque à M. Moisin, de la Société préhistorique du Hainaut (Bruxelles). L'étude en a été faite par M. Dumon, de la société « les Marbres français », qui a une connaissance poussée des gisements actuellement exploités en Europe et possède une importante collection de » témoins • archéolo- giques d'anciens gisements de marbres exploités dès l'époque romaine.

Voici la réponse qui m'a été fournie : « Le premier échantillon est un marbre bigarré rouge, rouge rosé avec des lignes argileuses brunes ouvertes (terrasses». Je connais un marbre assez semblable dans les Pyrénées, région de Castelnau-Durban en Ariège. Ce marbre est assez continu, mais d'aspect variable. Son nom est « rosé vif de l'Ariège », mais il appartient à la formation dite des Griottes existant à l'Est et l'Ouest des Pyrénées. Le second est un calcaire dur, mais incomplètement cimenté .• son grain est très fin. Il est malaisé de donner une provenance vraisemblable actuellement •. Ces analyses devraient mettre tin à l'opinion trop couramment admise que les marbres gallo-romains viennent de Carrare. De tels échantillons provenant de la ville de Mauves (Loire-Atl. ! avaient déjà été identifiés pour avoir une origine les uns pyrénéenne, les autres Jurassienne (L. Maître. Bull. Soc. Arch. de , 1886, 2, p. 28-48). Des marbres prove- nant du Baptistea de Nantes indiquèrent un mélange d'origine alpine, italienne et douaisienne (Dufour, id. 1869, p 89).

ANDRE J., BSPM 1966, Provenance du marbre gallo-romain du Lodo, PV p.3 —11 —

Dolmen d'Er-Roch en Arradon (Communication de M. Lecornec). — Ce dolmen est situé à environ 800 m. au S. S.-E. de la ferme de Kera- vello (Coord. Lambert : 214,5-305,1). dolmen du type en U, orienté E-W. La chambre mesure 1,80 m. environ i la pierre qui la recouvre a basculé par suite de l'écroulement d'un support. Elle présente sur sa face supé- rieure une série de signes formés de petites cupules semi-sphérlques de 4 cm. de diamètre environ. Ces cupules, dont certaines sont partiellement effacées, sont disposées en demi-cercle. A 2,50 m. de l'entrée, sur la gauche, se dresse un monolithe d'environ 60 cm. de hauteur. Objets trouvés : le long de la face intérieure Sud, à une trentaine de centimètres de profondeur, de nombreux débris de poterie noire et rouge de différentes épaisseurs. La poterie noire est beaucoup plus fine. Parmi ces débris, un outil de silex biface présentant un tranchant très mince — longueur 3 cm. —, sans doute une flèche tranchante. Un second silex de 3,2 cm. terminé par une pointe taillée à menus éclats : ce peut être un petit perçolr. Le long de la face intérieure Nord, à la même profondeur, d'autres tessons de poterie, parmi lesquels un fragment d'anse présentant à sa surface deux lignes parallèles de pointillés. D'autre part, M. Lecornec signale, à l'école de et prove- nant de la commune, trois petites haches, l'une trouvée au village de Bréhardec, la seconde à 500 m. Est de la ferme Les Bruyères, près de Coèt-Bihan : longueurs : 9,5 et 7,8 cm la troisième trouvée aussi aux ( Bruyères mesure : longueur 3,5, largeur au talon 3,2,-largeur au début de la courbure du tranchant 2,4 > plus un talon de hache trouvé à Tre- béhu : dimensions à la base, 4,3 x 2,7 cm.

Dolmen d'Er-Roch en Arradon. — MM. Clément et Massonneau pré- sentent des charbons et fragments d'os en provenance du dolmen remanié d'Er-Roch en Arradon : tête de radius humain, os lacrymal et cusplde de molaire de porc. . ,.'•'•• '.'),:■'

LECORNEC J., BSPM 1961, Dolmen d'Er-Roch en Arradon, PV p. 11 et 45

La sépulture de l'ancienne égliie paroiisiale d'Arradon (Communication de M. Patrick André, illustrée de projections). — Des travaux de restauration entrepris dans le chœur de l'ancienne égliss

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paroissiale d'Arradon ont permis de révéler la présence d'un caveau funéraire (septembre 1974). Ce caveau auquel on accède par cinq marches contient les restes d'une dizaine de corps. A la demande de la municipalité d'Arradon nous avons fait un relevé du caveau, qui a, sèmble-t-il, été restauré et agrandi au XIXe siècle. A défaut de nom de famille apparent, nous avons eu recours aux archives pour essayer de retrouver le souvenir des occupants. Les registres paroissiaux mentionnent des sépultures au 20 octobre 1750. le 22 novembre 1753 e dans le caveau des seigneurs de Lannlon. de très haut et très puissant messire Jean-Baptiste-Pierre-Joseph marquis de Lannion... > (68 ansï, et le 21 Juin 1754 € dans la tombe des seigneurs de Lannion placé au centre du chœur de l'église paroissiale dArradon, de haut et puissant messire Joseph... baron et marquis d'OJlières, époux de haute et puissante dame Marie Anne de Lannion > (33 ans). Cette liste est peut-être incomplète. Elle donne cependant le nom de la famille, les de Lannion, qui y avaient leur sépulture au XVIIIe siècle et qui habitaient le château de Kerrand.

ANDRE P., BSPM 1976, La sépulture de l'ancienne église d'Arradon, PV p. 20 19

Canton de Vannes Ouest

ARRADON Villa au Lodo face au S. 0. vers la mer, galerie de 60 m. reliant les divers corps de bâtiments. Hypocauste, foyer à l'extrémité O. Chambre carrelée ardoise et pierre blanche. Console de marbre rouge, cuve en plomb, verre plat, poteries sigillées et communes, monnaies de Valérien à Constance II (SP 1857, p. 52 et arch. — CM 1948 à 1960 et 3051 à 3053. Merlat, AB 1955 p. 306). Villa de Kerran. face à la mer. Trois constructions distinctes entourées d'un mur ci enceinte. Le bâtiment situé à l'O. se compose d'une galerie de 50 m. aboutissant à chaque extrémité à une chambre. Sur le milieu de la galerie ouvrait une salle dont le plan est en forme de trèfle. Vénus anadyomène en terre blanche, carreaux en pierre blanche, poteries

sigillées avec estampilles ■. VERECVN -- SAM/ — /LIANIOF autour d'une rosace /VCIO — Cl/ IVS M — Monnaies de Tetrlcus père, Claude II, Constantin II. Constant I, Constance II (L. Galles, SP 1865, p. 73. — CM 1923 à 1946. de La Grancière, SP 1904, p. 151. - Merlat. AB 1955, p. 325). Villa à Pen-ec-Men, près de Kerran, tegulae, amphores, poteries, bronze de Maximien Hercule (de La Grancière, SP 1910, p. 192. - Merlat, AB 1955, p. 306). Villa à Mané-Bourgerel, petit appareil cubique, poteries sigillées, peigne en os, monnaies d'Hadrien, Antonln. Volusien en argent, Tetrlcus père et fils (Archives SP 141-142. - CM 1961 â 1974). Villa à Roguédas i autre à Bourgerel, bronze de Magnence ,• autre à Kervoyer, autre à Truhelin, monnaie de Crispe (Fouquet, p. 92). Substructions dessinant deux parallélogrammes rectangles dans les n° 169 et 170 de la S"" H du Moustolr, parcelles dites Mangoureleu (Rialan 3, p. 32). Substructions et retranchement au cap Pen Boc'h (Fouquet). tegulae dans le chemin entre Pen-Boc'h et Bourgerel (CD). Tegulae dans la lande de la Salette à 150 m. au S. du moulin à vent

de Pontjjter., à Brambouis, à Kerhern. (Rialan 1); sur le bord de la route, 250 m. après Boquelen, au Petit-Molac (Rialan 3. p. 32) et dans la laude du Haut-Vlncin. Pièce d'or de Constant 1 à Goh-llis. Voie de Vannes â Locmariaquer, passe au Vincin, Petit-Molac. au N. de Locqueltas, à la croix de Langat, aux villages de Herbont et du Moustoir, au moulin de Pomper, à l'O. de Kerisper, à Trevert, laisse Bocoann â gauche, monte à Trevrat, passe près de Locmiquel pour finir dans la mer à la pointe du Couëdic ou de Séniz (Le Mené, SP 1877. p. 102. - VR. p. 39). Un embranchement quittait la voie précédente au Vincin, prenait le chemin de Roguédas, passait à Poulindu, Kervadec, Tyningolec, Bourgerel et le Lodo. Un autre embranchement allait du village de Herbont â Kerion

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et à Pen-ermen (Fouquet, SP 1859, p. 77). Un troisième partant du N. de Locqueltas pouvait se diriger vers le viaduc de Kerdrech. Voir Plougoumelen.

MARSILLE L., 1972, Répertoire archéologique du Morbihan gallo-romain, p. 19 ARRADON, Saint-Galles, parcelles 100 et 101, sec- tion ZE. Gisement gallo-romain matérialisé par des tegulae, des briques et des tessons de céra- miques, localisé par G. LEROUX d'après le fi- chier J. ANDRE. ARRADON, Le Lodo, parcelles 149, 208, 210 et 219, section AC. Villa gallo-romaine au plan par- tiellement connu. Présence de murs dans la falaise et de tegulae dans la grève. Localisation de L. LANGOUET et G. LEROUX d'après la bliblo- graphie ancienne. ARRADON, Kerhern, parcelle 50b, section ZC. Gi- sement abondant de tegulae, localisé par G. LE- ROUX d'après le fichier J. ANDRE.

ARRADON, Mane-Habus, parcelle 151, section ZK. Gisement de tegulae situé par G. LEROUX d'après le fichier J. ANDRE. ARRADON, Lannic, parcelles 56b et 58, section ZK. Gisement de tegulae associé à des substruc- tions formant deux rectangles. Localisation de G. LEROUX d'après le fichier J. ANDRE. ARRADON, La Salette, parcelles 191 à 193 et 251, section ZB. Gisement de tegulae localisé par G. LEROUX d'après le fichier J. ANDRE. ARRADON, Kervoyer, parcelles 110 à 113 et 118, section AC. Gisement de briques associé à des murs en petit appareil. Localisation de G. LE- ROUX sur la base du fichier J. ANDRE. ARRADON, Roguedias, parcelles 86, 90 et 91, sec- tion ZD. Présence de murs gallo-romain en petit appareil. Localisation de G. LEROUX d'après le fichier J. ANDRE. ARRADON, Brambouis, parcelles 64 à 66, 167, 71, 150 et 169, section ZA. Gisement de tegulae, à'imbrices et de pierres brûlées localisé par G. LEROUX d'après le fichier J. ANDRE. ARRADON, Keran, parcelles 179, 180, 182 à 184, 386, 387, 190, 191, 400 et 401, section AH. Gise- ment de tegulae dont des ratés de cuisson. Pré- sence de substructions. Atelier très probable de tuilier gallo-romain. Localisation de G. LEROUX d'après le fichier J. ANDRE.

LANGOUËT L., 1988, Les Dossiers du CeRAA n° 16, p. 87-88 Mai 1990

Découverte, par M" O. Caubert de Cléry, d'un biface de l'Acheuléen Moyen à la Pointe de Quirion en Arradon. J'ai le plaisir de vous présenter aujourd'hui ce biface que, au début du mois dernier, j'ai eu la chance de découvrir "in situ" au sud de la Pointe de Quirion en Arradon. Me promenant sur les bords du Golfe, ma curiosité de Polymathe de longue date (ne suis-je pas membre de la Société depuis près de 25 ans déjà !) a été aiguisée en remarquant une falaise de sables ocre et rouges présentant des strates de galets sur plusieurs niveaux. Inspectant alors de plus près cette ancienne terrasse marine sur une trentaine de mètres, mon intérêt fut attiré bientôt par un morceau de quartz, dépassant de trois à quatre centimètres à peine de sa gangue de sable et dont un angle biseauté me fit aussitôt imaginer qu'il pourrait peut-être s'agir d'un outil préhistorique. Situé à 1,40 m au-dessus du niveau de la plage actuelle, il me fut aisé de le dégager totalement et j'eus ainsi la confirmation de mes espérances : c'était, à n'en pas douter, un outil travaillé de la main d'un lointain ancêtre, mais, à ce moment-là, je pensais avoir mis à jour un grattoir, n'ayant pas su deviner qu'il s'agissait en réalité d'un biface dont la pointe, malheureusement, était cassée, détail qui n'échappa point à l'œil avisé de M. Rollando à qui je fis remettre l'objet par l'entremise

de M"* Houbé. Trouvant un intérêt certain à ma découverte, M. Rollando fit l'examen minutieux du site géologique de la terrasse marine de Quirion et du biface tronqué, aussi vais-je lui céder la parole afin qu'il vous communique le résultat de son étude et les conclusions qui en découlent.

M. Y. Rollando, qui a étudié le gisement, en souligne l'intérêt. En coupe, et de bas en haut, reposant sur un socle gneissique vient une formation transgressive constituée de galets plus ou moins arrondis surmontés d'un

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sable rouge de teinte h au Uoue expulaiie ci uum ... o .. u uU scopique des grains émoussés luisants indique un caractère nettement marin, celles des grains non usés diminuent en conséquence. Sur cette formation, où on décèle une lacune stratigraphique, s'avance un nouveau cycle avec galets de base plus ou moins marins où se trouvait inclus le biface. puis des sables ocre de couleur D 63, moins émoussés que les précédentes mais avec 5 % de grains mats d'origine éolienne dont l'allure de leur courbe morphoscopique avec pic à la dimension de 0.5 mm indique leur remaniement par la mer. A 0,35 m au-dessus de ce second cordon de galets vient une levée sommitale mais partielle. L'ensemble de ces dépôts atteint 1,20 m à 1.30 m d'épaisseur. L'outil et son cordon de galets se trouvant à 1,40 m environ au-dessus du niveau des hautes mers actuelles

Selon l'interprétation de M"" Guillaume-Bruno dans sa thèse de 1972, les sables rouges représenteraient la glaciation de Mindel, le second cycle, poudingue à biface et sables ocre, marquant une phase interglaciaire dans la glaciation de Riss.

CAUBERT de CLERY O., BSPM 1992, Tome 118, PV p. 80-81 COMMUNE D'ARRADON

Les renseignements suivants ne sont qu'un rappel de découvertes antérieures concernant des sites à briquetages ou augets sans ramassage particulier de céramique.

A - Petite Logoden Sur le versant sud de l'île, reste de four à augets.

B - Ile d'Irus Coppens signale des vestiges de fours à augets en trois endroits, sans précisions, de "h falaise de l'île d'Irus " (BSPM, 1956, p. 70). Rappelons encore les sites de Ken-an, Kervoyer (Coppens, 1954), le Lodo (Quilgars, 1902 ; Rollando, 1949).

LECORNEC J., 1994, Apport à l'archéologie du Golfe du Morbihan, Bulletin de FA.M.A.R.A.I. n° 7, p. 44 j.in|tle> \ Mlttk

Inventaire (tes objets romains ARRAOON Lml» Villa de insu, utilisée également du I au IV siècle : 1955a, Fibule a ressort protège nar un tube), du type à plaque circu- en bronze du Musée de Vannes (Morbihan) laire et à queue de paon. Manque ardillon et queue. Elle doit dater de l'epoque jtilio-claudienne i4> 'planche 110. fig. 5. n 1'.

Pl.VM.ll» li>8-ll2 -- 1955 o. Pendentif en forme de marguerite, découpé dans une teuille de bronze et gravé au burin. Travail 1res grossier 'planche 111. par Jacques \MIRI. fig 1. n 8'. -• l'Jïâ •:. Pmenee de tiroir 'ou boucle de ceinturon ?i ea-.-ee 'planche 111. Le Masco arrheul igiquo do la Société Folymaihique du Morbihan il' lig H, n' 12 >. possède plusieurs objets er bronzt trouvés '.ors des fouilles de villas romaines du territoire des Venètes. Tous ces >bjets étant absolument 1955 nef. Trois boutons semblables à ceux de nos hl f-h'un actuels: inédits. .1 nous a semble utile d'en donner une description, pour répondre iplanche 1 11, fig. G. n" 1;. ar vœu général de voir publiées les collections des petits musées archéo- —■ 1955 'X, Boucle de ceinture avec place pour ardillon, lequel a disparu logiques ! iplanche 111. f.g. b. n' ôi. En commençant cet inventaire, nous espérions pouvoir dater ce mobi- De Fréminville, BSPM. 1357, p. 53-67 ; Meilat. I. c. col 757 et 77! : Grenier. lier soit par sa provenance soit par comparaison avec des pièces iden- Mail . VI. p. 859. 873 et fig 325. p 869 tiques du reste de la Gaule Malheureusement, la chromlogie des villas armoricaines est pratiquement inexistante encore, et ce genre d'objets ARRADON Mané Bourgerel tlès fréquents en Gaule ont été décrits dans une telle multitude de publi- cations que nous avons préféré nous abstenir de donner une bibliographie Villa probablement détruite au III siècle : ■sauf pour quelques cas particuliers) qui aurait été copieuse, certes, mais — 1965 a, Poignée de tiroir imutiléei avec trou pour l'axe de fixation nid.geste ! planche 111. lig. 6. n 11 >. L'inventaire sera ainsi fermé : chaque objet sera donné avec son o, Plaque circulaire découpée en quatre quadrants, et trou au numéro du catalogue 12 > et groupé avec les autres provenant d'une même centre 'planche 111. fia S. n 10'. trouvaille. les trouvailles étant elles-mème données par ordre alphabé- tique. Mais les dessins de ces objets seront groupés sur les planches par c. Id.. mais incomplète. affinité de forme et non d'origine. La bibliographie donnée après chaque Cayot Délandre. Le Morbihan.... p. 152 ; Grenier. M an. VI p. 859, note 4. trouvaille touchera ;i ujours la trouvaille elle-même, et non les objets décrits ouisqu'ils sont tous inédits >3•. ARRADON Roguédas

— 2763. Cuillère à parfum, a manche terminé par une torsade (pl. 112. fig. 7. n- 3). Don du Dr de Closmadeuc iBSPM. 1. 873 p.v., p. 2 ARRADON Ktrran et i93). Villa de luxe, utilisée du I ' au IV siècle : — 1974. Cuillère (romaine ?> a manche piat. trouvée également à Rogué- -- 193:J a. Boucle de ceinturon, de fabrication grossière iplanche 111. das (planche 112. fig. 7. n 2). fi'-'. 6. 4>. Pas de bibliographie ! — 1933 !>. Torque (?■ : disque annulaire ouvert dont les extrémités sont retournées pour former un petit anneau iplanche 111, fig. 6. BADEN Bourgerel iv 7>, Il nous semble intéressant de donner à nouveau (5) le dessin ipl. 110. — 1933 c. Ardillon de ceinture ou de ribule iplanche 110. fig. é. n 3'. fig. 8, n» 2) d'une plaque en bronze découverte en 1880 dans une villa 1933 cl. Spatule : tige de 14 cm de long, dont une moitié est cylindrique romaine, non fouillée. Cette plaque (cat. n' 1975) est découpée suivant les idiam : J mmi et dont l'autre, aplatie, se termine en bec de lignes d'un animal ilion ? > et possède pour décoration des lignes poin- spatule. tiilées tracées au poinçon, sur les deux faces (ce qui enlève toute hypo- thèse d'ex-voto ! '. -- 1933 e. Petite chainette en til très fin. R Galles. BSPM 1865. p. 73-75 ; P. Merlat. Paulys-Wissowa, Bd VIII Al. s v. Veneti col. 757 et 770. ERECli Kerleau (?) Dans la vitrine H' se trouve un chaudron en bronze portant la mention

ili 2. rue Noé. Vannes iMorbihani 12> Louis Marsille. Catalogue du Musée Archéologique... iVannes, 1921). I4I L. Lerat, Cat. de", coll. archeol. de Besançon. II, Les fibules gallo- Aucun objet romain en bronze ne se trouve dans les réserves du Musée. n.maines (Besançon. 1956). n" 76 (et pl. III>. p. 12. R. Gavelle, rVotes sur '3.1 Nous utiliserons les abréviations traditionnelles suivantes : BSPM ■ les fibules oallo-rornaines. in Celticum III lOgani XIV, 1962), p. 201-236 Bulletin de ici Société Polymathique du Morbihan ; A B. : Annales de (p. 212 et pl. 10). Bretagne. i5t J. André. Bronzes figurés... des Véiiétes, A B. LXVIII. 1961. 1, p. 89-94 et fig. « Kerloc'h par Auray iC>. niais aucun numéro. I'. est donc entré à !a Société depuis la parution du catalogue, et même probablement depuis 1940, mais les procès-verbaux n'en font pas état ! Il s'agit d'un chaudron en bronze, de forme sphérique aplatie. La panse (tole épaisse de 2 mm) a un diamètre maximum de 0.20 m ec possède deux séries de nervures espacées de 33-mm. Deux trous (symé- triques, au centre de la panse), de forme hexagonale, semblent être l'em- placement de deux pièces qui y étaient sans doute soudées (fig. 1). L'encolure possédait deux oreillettes (dont seule une subsiste) avec évide- ment interne pour l'accrochage d'une anse (également disparue). L'oreil- lette restante présente, sur la face externe, un tète d'homme âgé. barbu . Pas de traces apparentes de pieds. L'accrochage de l'anse par l'intérieur des oreilles et la ressemblance de ce chaudron avec d'autres du même genre '7) suggèrent une fabri- cation du I" ou II« siècle de notre ère.

ELVEN Saint-Christophe Villa romaine pratiquement indatable ! — 2002, Patère ou coupelle en bronze iplanche 112, fig. 7. n 4). — 2003. Anse (d'Œnoché ?) dont la base, ornée de spirales en relief, peu), représenter un dauphin iplanche 110, fig. 8, n' 1) — 2004. Annexe de l'anse précédente : écusson (environ 7 cm de hauteur' en mauvais état, représentant un buste de femme ? ? ? Deux spirales sur le dessus ifig. 2). — 2005. Deux boutons ou pommeaux (7a), l'un entièrement en bronze, i'autre à àme de fer avec trou axial rectangulaire (planche 111, fig. 6, n' 2a et b). — 2006. Fibule (légèrement tordue), composée de deux losanges concen- triques (pl. 1, 2) ; traces d'émail blanc ; manque l'ardillon. Elle pourrait remonter au premier siècle de notre ère (8). — 2007, Clef : axe cylindrique portant un pêne dentelé, un grand parai- lélipipède, et surmonté d'un anneau (planche 112. fig. 7. n" 1). De Fréminville, BSPM, 1357, p. 51 ; Merlat, l. c, col. 775.

SAINT-AVÉ Tréalvé Villa détruite au III' siècle ?

— 1891, Epingle en bronze et grain sphérique en bronze sur aiguille de fer BSPM, 1858, p. 66, et 1859. p. 80 ; Merlat, 1 c. Col. 757 et 775.

THEIX Talhouet

Villa incendiée au IV" siècle ? — 1985, Deux pièces identiques d'applique (harnachement ?) en firme de croissant (ou de « pelta »), embouties et possédant trois rivets (planche 111, fig. 6, n* 6). — 1986, Trois anneaux cylindriques (respectivement, grand diam. : 34.32 et 32 mm ; section : 4,5 et 6 mm). — 1987, Bouton (ou pommeau ?) en bronze, à àme en fer et à trou axial rectangulaire rempli de plomb (planche 112, fig. 7. n° 2a) : bouton et morceau de chainette et d'anneau (planche 111, fig. 6. n" 3b).

(6) Probablement Kerleau en . (7) P. ex. B. Ertle. Le chaudron en bronze de Chézy-sur-Marne... Cahiers d'Archéol. du Nord-Est, III, 1960, p. 12-14, avec fig. et biblio. (7a) De même nature (mais en plus grand) que certaines extrémités de O 1 lun traverses de fibule cruciforme (du III'-IV» siècles?) Cf. Gavelle, loc. cit. p 220 et pl. 17. Fig 3 11881 1. Le Lodo en Arradon -iv 1955 a; ; 2. Saint-Christophe en 18) L. Lerat, op cit., p. 41. EÎven in' 2006» ; 3. Kerran ne Arradon .n ■ 1933 c : 4. Gare de Vannes

1 10 Fig 3 [191 J 1. Anse (d'oenochoé' d Elven icat. n- 2003 > : 2. Lion de Budeti ; 3. Chaudron de Kerleau en Brech '?>. détail PI.VNTTTK 111

— 1988. Petit amas de feuilles et rubans en bronze, écrasés. Le Mené, BSPM, 1888. p 136-39 ; Merlat, 1. c, col. 769. VANNES Nécropole Nécropole romaine très mal datée (monnaie du IIIe siècle > : — 1786. Clou en fer avec tète ien bronze) à facettes. — 1787, Petite tige en bronze, repliée. — 1788, Plaque i2 mm d'épaisseur» découpée en forme de manche d'épée et brisée iplanche 112, fig. 7, n" 6). VANNES Saint-Sympliorien Villa occupée du I" au IV' siècle : — 1895, Pied de meuble

VANNES Cimetière de Boisvioreau Zone archéologique très riche, fournissant un m. :;îel couvrant toute la période romaine, mais de stratigraphie inconnue ! — 1807, Petit paralléhpipède dont une face est évidée. portant quatre encoches. Cachet d'occuliste ? (planche 111, fig. 6. n» 13). Lallement, BSPM. 1900, p. '^8-40 ; Merlat. I. c, col. 763. VANNES Gare Trouvaille isolée (Dr de Closmadeuc) : — 1909, Molette (?) en forme de marguerite, avec léger relief (planche 111, fig. 6, n' 9). — 1910, Tube ajouré. Couvre ardillon de fibule (planche 110. fig. 5, n' 4). Il convient enfin de rappeler que ce musée possède quelques statuettes j en bronze ou des moulages (9). Il y a peu de conclusions à tirer de cet inventaire II ne faudrait pas en tout cas tomber dans l'erreur de déduire de sa brièveté que les Vénètes ne subirent que peu l'influence romaine, et cela pour diverses raisons . 1' une partie du mobilier gallo-romain du Morbihan se trouve aispersé dans plusieurs collections privées ou publiques (dont les Musées de Rennes, et de Carnac surtout) ; 2" parce que les fouilles d'où provient le mobilier du Musée de Vannes ont été souvent incomplètes (leurs auteurs cherchant surtout à définir le plan des villas ! ) ; 3' parce que le nombre de ces fouilles est très faible (que l'on songe qu'il n'y a pas eu le moindre compte rendu de fouille romaine depuis un demi-siècle dans le Morbihan !) Au contraire, nous pensons que ce mobilier (relativement abondant pour les fouilles faites !) confirme l'opinion de Merlat que les Vénètes, ou du moins une partie d'entre eux, ont été beaucoup plus influencés par la civilisation romaine qu'on ne l'admet en général, et cela (dans la mesure où la data- m» fi rifwi 1 Le Lodo en Arradon

ANDRE J.,BSPM 1961, Inventaire des objets romains en bronze du Musée de Vannes, OGAM Tome XIV, p. 407-411

Fig 7 [190] 1. Saint-Christophe en Elven (n- 20O7) ; 2. Roguédas en Arradon (no 1974) ; 3. Roguédas en Arradon (no 2762) ; 4. Sain^Christo- phe en Elven (n- 2002) ; 5. Saint-Symphonen en Vannes (n° 1896) , 6. Nécropole de Vannes (n" 1788). LECORNEC J., BSPM 1967, p 83-100

Céramique sigillée du Musée de la Société Polymathique du Morbihan

En avant propos, remercions M. le D' Lejards, Ex-Prési- dent de la Société Polymathique du Morbihan, à qui nous devons le présent essai. Il nous a fort aimablement permis d'accéder aux collections et réserves où nous pouvons trouver la majeure partie du mobilier recueilli au cours des fouilles effectuées dans le pays vannetais entre les années 1857 et 1963. En ce qui concerne les découvertes ricentes nous convions les lecteurs à se reporter à l'article paru dans « Ogam » en 1964, fasc. 3-6 (1). Une étude de la céramique sigillée s'imposait, les publi- cations au sein du bulletin de la Société Polymathique s'étant avérées par trop succintcs, tout au moins jusqu'à ces dernières années. Nous avons pensé qu'il serait bon de connaître les ateliers de fabrication des pièces ou fragments de pièces conservés au Musée de la Société. Cependant, au cours de notre travail nous sommes resté trop souvent dans l'expectative, la grande fragmentation des vases entravant nos recherches. Notre classement s'effectue de la façon suivante. Nous citons tout d'abord le lieu de gisement, l'année et le ou les auteurs des fouilles, la référence au catalogue de L. Marsille (B. S. P. M., 1920), puis le numéro de réfé- rence aux planches d'accompagnement, le numéro des poinçons et leur utilisateur. En fin d'étude nous essaierons de donner, pour les potiers reconnus par leur marque, les lieux de découverte tant en qu'en Europe. Nous aurons ainsi un bref aperçu de la diffusion de la sigillée. A

(1) La collection L. Marsille. enlrée récemment au Musée, sera étudiée ultérieurement il conviendra d'autre part de compléter ces études par celle de la collection Martin acquise en 196S. - 85 - - 84 - I-i5 : CIVITVS M ou plus vraisemblablement r que dans chacun de ces de CINTVS M. nolpotiere a pu se trouver sous un sigle d.iïerent= CINTVSMVS M : Lavoye (Argonne) — Hadrien Antonin. vases de forme variée. Lezoux — Trajan Antonin. I-16 : IVNI IVNIVS : Lezoux — Flaviens, La Arradon Kerran, fouille en 1859 par la Société Polymathique Graufesenque et Banassac — Claude Flavien ; Argonne — Antonins ; Vichy Réf. cat. 1925 : Marques de potiers. Terre Franche ; Rheinzabern — Ha- I-5 IANI. OF sur fond de Drag. 46. driens Antonins. ATTIANUS : Lezoux, Vichy (Terre Franche) I-I7 VERECV... VERECVNDVS : La Graufe- - Anloiiius 1 iôo-iooi. senque Claude Vespasien ; Lezoux — ou IVI.IANI.O : Banassac. Trajan Hadrien ; Gaule de l'Est - 1-6 : SALVE... SALVETVS : La Graufesenque. Trajan Antonin. Mon tans — Claude Néron. I-i : Rosace 12 branches sur Drag. 46. I-7 SVCIO, marque non identifiée. Réf. cat. 1924 : Poinçons. Peut-être SVCESSl : La Graufesenque. II-j : P. 25g, moule 37, Libertus ou Namilius Croesi ; Lezoux. II-2 : Rilterling 8. II-3 : P. 1023, coq sur Drag. 37 ; musée de Roanne, officines du Centre. II-4 : P. 419. satyre marchant à droite. II-6 : P. io58, dauphin, sur Drag. 37 ; musée de Roanne, Lezoux. II-7 : P. io5o, dauphin à droite, CINNAMVS. Lezoux. P. 38, lion marin, CINNAMVS, Lezoux. II-8, 9, 10, 11 : Lezoux. III-11 : Lezoux. III-12 : P. 1018, moule 37, pigeon, LIBERTVS Lezoux. ou P. io35. vase 29. VALERIVS. Graufe- senque. III-i3 : P. 245, moule 37, DOEECVS (?), Lezoux. III-14 : Fragment Drag. 37. III-i5 : Fragment Drag. 37 attribuable peut-être à DOECCVR, Lezoux. III-16, 17 : non déterminé. Fia. 1 - 87 — — 86 - 111-22 : P. 334, homme nu, ALBVCIVS, Lezoux. : P. 85o, vase 29, biche courant à droite, 111-18 111-23 : P. 1160, moule 37, CINNAMVS, Lezoux. MERCATOR, Graufesenque. III-24, 25 : Lezoux. • Neptune, CINNAMVS. Lezoux. III19 IV-26 : Ove à rapprocher de O. 3i (Hermet) ou • P. 691, masque barbu, vase 3 . Figure 111-20 7 T. 2 (Chenet-Gaudron). au musée de St-Germain. IV-27 : Ove à rapprocher de V. 7 (Chenet- : Masque sur vase 3 , CINNAMVS, Lezoux. III-2I 7 Gaudron). IV-28 : P. Il68, moule 37, CINNAMVS, PATERNVS. Lezoux. IV-3o : ALBVCIVS (?), Lezoux. IV-3i : Décor à la molette, molette inédite 307, Argonne IVe S. IX-67 : Molette à rapprocher de molette 38, bol320 b. (Drag. 37), Allieux la Clairière (Argonne). IX-68 Molette 137, Argonne IVe S. IX-69 . A classer dans les molettes inédites d'Argonne IVe S. Ne figure pas à l'inventaire de W. Unverzagt.

qToJL Arradon. Maison Boyer. 4. Réf. cat. 1947. IV-32 : P. 29, taureau marin, CINNAMVS. IV-32 : P. 798, panthère, CINNAMVS. Lezoux. Les deux poinçons sur Drag. 37.

Vannes Saint-Symphorlen, fouille en 1857 par de Frémlnvllle (BSPM 1857 p. 68). «sas wppsriwïisni "HMfflHBffi" Réf. cat. 1890. IV-33 : PATERNVS, Lezoux. VIII-64 : P. 1082, corbeille, vase 37, figure au musée de Moulins. *

Vannes, avenue de Verdun, don de M. Oroual. Réf. cat. 1875. 0 IV-34 : P. 799, panthère CINNAMVS ou SECVNDVS. 10 Lezoux.

Sur vase Drag. 37. Fig. 2 - 89 — — 88 15 . Ove 0 *3 Hermet (Graufesenque). VII-60 : P. 197 et 1088, moule 3o CINNAMVS TV Lezoux. V 36 • Fragment de téle à déversoir tete de IV"3 ' lion motif mal venu, oreilles accentuées par un coup de pointe. Arradon Bourgerel, fouille en 1856-1858 par la Société : Décor à la barbotine sur rebord Drag. 5l. V-52 Polymathlqu9. Réf. cat. 1961. ALBVCIVS. IV-37 : P. 176, Venus, Lezoux. V-38 : Erotica, CINNAMVS, Lezoux.

Locmarlaquer, Théâtre, BSPM i893. p. 181. Réf. cat. 2o5o. Marque de potier. I-12 : NAMIL.CROESI NAMILIVS CROESVS de Lezoux, Trajan-Hadrien. Réf. cat. 2o63. V-3g : P. 94, Mars, vase Drag. 37, Vichy. V-40 : feuille. V-41 : Tèle à déversoir tête de lion, Drag. 45, GEMINI, Lezoux. VIII-65 : P. io38, oiseaux ailes déployées. P. 798, panthère, CINNAMVS. Lezoux. P. 1025, coq, attribuable à CERIALIS (2), Lezoux.

Vannes Nécropole gallo-romaine, BSPM 1877 p. 98. Réf. cat. i832 à 1848. Marques de potiers. I-io : ANN sur Drag. 24/25. ANNAl : Graufesenque. ANNIVS : Lezoux. Trajan-Hadrien. ou ANNVS : Morillon, Allier. In : BV. C. VIAF sur Oswald LXIV. 7. BVCCVLA F : Lezoux, Hadrien Antonins. I-i3 : BVRDOF BVRDVS : Lezoux, Trajan Hadrien. I-14 : NONVS : officine non identifiée. I-19 : ALBVCI

Rg. 3 ALBVCIVS : Lezoux, Trajan Antonin. — 90 - — 91 —

1-23 : CELI, IO : CELixio 1-20 M^tq™ non identifiée, peut-être VACCV3 : COELVS = CELVS : Graufesenque. Lavoye, Argonne. I-24 : NOMO (?). PRISCINI _. . . NOMO : MONTANS mais peut-être CANONVS. I-2I n PR.SC.NVS : Lavoye, ^ ™„*??™ Graufesenque. des Antonins. Vichy. Trajan Hadrien. 1-25 : PATERNVS FE (S rétrograde). FFI L ou FELI PATERNVS : Lezoux, Hadrien Antonin. 1-22 PEUX : Graufesenque, Claude Vespasien. Terre Franche et Martres de Veyre. Montans. I-26 : MVXTVLVS : Lezoux, Hadrien-Anto- nins. I-27 : V : indéterminable. I-29 : FELIX : La Graufesenque, Claude- Vespacien. Montans. I-3o : SABINE M : La Graufesenque, Néron- Domitien, Lezoux, Trajan-Hadrien. 1 #î %l «%W s=s===== I-3i : EVTIC : avec graffite sur extérieur du 4& fond (i-36). EVTICVS. esclave de L. TETTIVS : atelier arétin. V-42 : CIN... Rétrograde sur panse de vase 3-]. CINNAMVS : Lezoux. Terre Franche, .a Martres de Veyre. Trajan-Antonin. Réf. cat. i856. Réf. cat. i857-i856. 1-2 : Rosace 7 branches sur fond Drag. 42 (?;. 1-3 : Rosace 8 branches. Réf. Cat. 1849-1855 : poinçons. V-42 : Erolica avec marque rétrograde CINNAMVS. V-43 : Tèle à déversoir tête de lion. V-44 : Tèle à déversoir tête de lion. Les deux sur Drag. 45 GEMINVS : Lezoux ou Terre Franche, Antonins. V-45 P. 1069, Drag. 3o, CINNAMVS. SERWS : Lezoux-Terre Franche. DOECCVS : Martres de Veyre. V-47 : P. 1046 et 1167, M. 37, rinceaux et larges feuilles CINNAMVS. Fg. 4 92 — — 93 — . 6o A, Soleil conduisant un bige. P 4 VI-49 : P. 431, centauresse. ' P 3il. M. 3 , homme nu: LIBERTVS, 7 P. g3f, chien courant à gauche à la Lezoux, La Graufesenque, Trajan- suite d'un chevreuil. Hadrien. CINNAMVS, PATERNVS : LeZOUX. VT-5o : Grand faune et Vénus, ALBVCIVS : Lezoux. VI-5i : 34 a, M. 3j, cheval marin. P. 325, Satyre ou Apollon. P. 112, guerrier nu. P. 72, Diane debout : LlBRETVS, : Lezoux ou La Graufesenque. VI-53 : P. 2175, feuille allongée : PATERNVS.. VII-57 : p- 24° et 257, M. 37, angelots. P. 1042, oiseaux à gauche, LIBERTV3, Lezoux. IX-66 : P. 735, lion dressé à droite. P. 752, lion couché à gauche. P. 614, gladiateur : CINNAMVS. Lezoux. * * • Vannes sans Indication d'origine. Réf. cat. 1775. VII-61 : P. 220, M. 37, danseuse nue, musée de Roanne. VII-62. VIII-61 : P. 77, Minerve. P. 52, Apollon jouant de la lyre, biche courant à gauche, CINNAMVS ■ Lezoux.

Arradon Kerran. fouille de 1859 par la Soc. Polymathique. Réserve. IX-67 : Molette à rapprocher de la molette 38, bol 32ob (Drag. 37). Allieux la Clairière, Argonne. IX-68 : Molette 137, Argonne IV'" siècle. IX-69 : Molette à classer dans les molettes iné- dites d'Argonne du IV' siècle. Ne figure Fig. S pas dans l'inventaire de W. Unverzagt. — 95 — - 94 — vannes. c, e,^B„, o »u.^Uon au n, SEVERIANVS : Lezoux, Claude-Antonin, m 6m re L eme ou Rheinzabern, Antonins. Marques de potiers : SEVERVS : Lezoux, Trajan-Antonins, ou Rosace 8 branches et point central. I La Graufesenque, Neron-Vespasien, ou Iîosace 6 branches et point central. Lavoye-Avocourt (Argonne). SE.., sur coupelle Drag. 42. Plusieurs I-9 : IVNIVS : N retourné -29 solutions s'offrent à nous. IVNIVS : Graufesenque. SECVNDVS : La Graufesenque, Lezoux, Banassac, Claude-Flavieh. les Allieux( Argonne). Lezoux, Flaviens. SECVNDINVS : Lavoye-Pont des Rêmes Rheinzabern, Hadriens-Antonins. (Argonne). Les Allieux (Argonne), Antonins. * • » iy 1 pi wwwwrnimmM Il faut noter en outre les quatre grafiîtes qui figurent sur des fonds de coupelles du type Drag. 42 ou 46. 1-33 : AFE sur fond Drag. 46 ou figure la marque ..IANI, OF.

I-34 : XX. 1-35 : TFF. 1-36 ; X. iiirauiuiuuuuu ALBVCIVS : Rennes, Roanne. BVCCVLA. F : Clermont, Moulins, Vienne, Bavai, Corbridge. l OJk BVRD. OF : Poitiers, Vichy, Donai, Londres, Trion, Bavai. COELVS : Montpellier, Saint-Remy de Provence, Avignon, Rottweil, Leydc, Zurich, fi Londres, Carlisle, Silchester. CINTVS. M : Amiens, Poitiers, Vichy, Vienne, Cha- i 1 &Jfe tillon, Compiègne. CINTVS. M. au musée é® de Saint-Germain n° 28676, Londres, Silchester, Chesterford, Cor- bridge, Casllecary ; Wroxeter ; Pfûnz, Westerndorf, Ittenweiler, Birdoswald, Rheinzabern. IVNIVS : Vannes (boulevard de la Paix),Galgen près de Zurich, Houthem-Saint-Gerlach (musée de Maastricht).

Fig. 6 - 98 - — 99 —

PRISCINVS : Amiens, Poitiers, Clermont, Nantes, Ces deux derniers potiers appartiennent à la troisième Paris Vichy, Montpellier ; Ashtead, période de Lezoux i5o à 161. Ce fut pour cet atelier du Carlisle, Litlington, Londres, Silchester ; centre de la Gaule, la période « rose » au cours de laquelle Cologne ; Vechten. les exportations à travers toute la Gaule et l'Europe SALVETVS : Angers, Vertault, Poitiers, Bavai, Orange, s'accentuèrent. C'est pourquoi nous nous sommes limité à Strasbourg, Boulogne, Trion, Besançon ; quelques citations de lieux d'exportation. Aislingen, Friedberg, Augst, Mayence ; SA3INI. M : Millau, Rodez, Narbonne, Grange, Vai- Londres, Colchester, Richborough; son, Vertault; Rome; Avenches, Bâle, Naples ; Genève ; Tarragone. Zurich, Londres, Carlisle, Silchester, Corbridge, Hartlip, Wroxeter, Newstead ; Ampurias, Tarragone ; Meknès-Volubilis.

En quelques lignes, la conclusion nous permettra d'avoir un bref aperçu des relations commerciales entre Gaule Armoricaine et Gaule Centrale au début de la période historique. Ces relations avec le centre de la Gaule devaient être particulièrement importantes au i" et 2'' siècle comme en témoignent les chiffres suivants. Ateliers de Lezoux : 6o "A. ; ateliers de Vichy : 12 "/„. Soit pour les ateliers du Centre : 72 <>/. de la céramique s» sigillée recueillie dans les différents gisements du pays vannetais. Ateliers de la Graufesenque : 10 "/„ ; ateliers de Mon-

Fig. 9 tants : 3 "/„. Soit pour les ateliers du Sud: i5 "/., de la céramique VERECVNVS : Vertault, Quimper-, ; Brugg' Hofheim, Aislingen. sigillée recueillie dans les mêmes gisements.

PATERNVS Q u i m p e r - Locmaria, Rezé - les - Nantes, Ateliers d'Argonne : 6 "/., et ateliers d'Arezzo : 1 %. Kérilien en Plounéventer, Neris, Gréze- Rares ont été les importations d'Argonne du IV' siècle. lou (Loire), Monmirat (Lozère) ; Caerleon, On ne connaissait jusqu'à présent que quelques fragments Caernarvon en Galles du Nord, Brecon, de bols 320 à molettes 4 et 141, découverts à Carnac- Carmarlhen en Galles du Sud, Carlisle, Bossenno. Londres, etc.. Les importations de sigillée en Vénétie armoricaine : LesBolards(Côte-d'Or), Grézelou (Loire), CINNAMVS semblent avoir atteint un « plafond » entre 117 et 190. Montcaret, Besançon, Chateaubleau ; c'est-à-dire au cours de la troisième période de Lezoux, Tongres (Hainaut) ; Carlisle, Caerleon, après extinction de l'officine de la Graufesenque. En effet Caernarvon, Brecon, Carmarthen, le pourcentage attribué précédemment aux ateliers de Londres, etc.. Lezoux peut éclater ainsi : ir- période - Vcspasiens Flaviens : 5 °/„. i~ période - Flaviens Tlpdriens : 20"/,,. 3 période - lladricns Antonins : 3.S "/,. Il ne semble pas au contraire que les ateliers de la (iraufe«enquo aient eu de nombreux débouchés vers l'extrême ouest Les nombreux gisements de sigillée ruthèiic se renconlrenl surtout dans les régions du Nord, de l'F.sl (Vertault!. et du Sud, en particulier la Narbon- naise. comme en témoigne la découverte de 800 vases, tous de la Graufesenque. a Narbonnc-Sigcaii.

J. LECORNEC.

Bibliographie

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Une breloque en verre d'époque romaine mise au jour au Lodo en Arradon (Morbihan)

Les musées de Bretagne qui, pour la plupart, ne possèdent pas de catalogue récent, conçu de manière scientifique, recèlent encore de nombreuses richesses ignorées des archéologues. Un premiEr examen des réserves du musée de la Société Polymathique du Morbihan à Vannes, dont P.André m'a fort libéralement autorisé l'accès, m'a ainsi permis de redécouvrir un petit objet d'époque romaine mis au jour au siècle dernier dans la villa du Lodo en Arradon 41) et quelque peu oublié depuis (2).

Il s'agit d'une breloque de forme ovale (21mm sur 18mm), épaisse rie 2mm., formée d'- verre ; aur.e à surface opalescente très décomposée (3) et comportant un nombre élev1 de petites bulles. Le dos est lisse et la face supérieure présente une zone centra- déprimée portant un motif figuré (18mm sur 16mm) entourée d'un épais bourrelet.Une bélière, produite par étirement du verre, permettait de glisser ce pendentif sur 1-:

fil d'un collier. De tels objets, ornés de l'empreinte d'un poinçon ou d'une intaille, furent fabriqués dès l'époque mycénienne (4) et la mode s'en répandit à nouveau à la fin de l'époque romaine (5).

Le motif figuré qui orne ce médaillon, bien qu'altéré par la décomposition superfi-

cielle du verre, est assez aisément identifiable et l'on distingue un énorme coq tourné à gauche vers un petit personnage assis. Les représentations de coq, parfoi

ornés de têtes humaines (6), sont sans doute assez fréquentes dans la glyptique d'époque romaine mais nous ne connaissons qu'un seul équivalent à la représentâtio du Lodo, une intaille mise au jour au Fief-Sauvin (Maine-et-Loire ) qui figure, selon l'interprétation de J.Bousquet (7) et de Ph.3runeau (8) un dialogue de Lucie de Samosate, Le Songe ou Le Coq (9). On y voit le savetier Mycille, assis à gauche sur un lit figuré par un double coussin, écoutant parler un énorme coq qui se dres devant lui et qui n'est autre que la réincarnation de Pythagore. Il paraît dore fo probable que le médaillon du Lodo , de qualité pourtant très inférieure à celle du bijou du Fief-Sauvin - le décor, d'exécution maladroite, est placé dans le sens

vertical - illustre lui aussi un thème littéraire mis à la mode par le sceptique syrien (9). Cet objet, découvert lors des fouilles de G. de Fréminville dans la villa du Lodo,ce peut sans doute être daté par son contexte archéologique mais on

peut raisonnablement penser, au vu des trouvailles de type semblable faites dans 1 ensemble du monde romain, qu'il fut produit à la fin du troisième siècle ou au

début du siècle suivant dans la partie orientale de l'Empire (10). On ne peut

d'ailleurs manquer de rapprocher cette trouvaille de celle faite très récemment à La Chapelle-des-Fougeretz (I Ile-et-Vilaine) d'un médaillon de verre jaune figurant

le Bon Pasteur (11), la présence en Armorique de ces deux petits objets soulignant la pérennité des liens qui unissaient la Gaule de l'Ouest au reste de l'Empire ainsi que la pénétration,chez les négociants des villes et les honestiores des campagnes,de modes ou d'idées nouvelles empruntées aux mysticismes gréco-orientaux (12).

NOTES : 1) M.de Fréminville, Restes d'un établissement gallo-romain découvert au Lodo, commune d'Arradon, Bulletin de la Société archéologique du Morbihan, 1857, p.59 et pl. 6, fig.10.

2) T.l est répertorié par L.Marsille, Catalogue du Musée de la Société polymathique du Morbihan, Vannes, Galles, 1921, n° 1949 " médaille en "erre représentant un coq ". 2) Cette surface opalescente est composée de carbonates alcalins et de petites écailles de. verre à demi-décomposé, cf. H.S. Plenderleith, La conservation des antiquités et des oeuvres d'art, Paris, Eyrolles,1966, p.359. 4) Cf. R.A. Higgins, Greek and Roman jewellry, London, 1961, 43. 5) Cf. C.Brenot, Une breloque de verre du Illème siècle portant deux bustes affrontés, Bulletin de la Société française de numismatique,n° 6, Juin 1969, pp.384-385.

6) Sur les représentations de coqs, cf. par exemple. M. Henig, A corpus of Roman engraved gemstones from British sites, Oxford, 1974,n" 677-684. - Une intaille découverte à Ezinge (Hollande) figure un coq dont le poitrail porte une tête humaine ,cf. A.E. van Giffen, Der Warf in Ezinge, Provinz Groningen, Holland,und seine westgermanischen HaCser, Germania, 1936, Abb.l,n° 544. 7) J.3ousquet, Informations archéologiques, Gallia, XXI,1963,2,p. 426. 8) Philippe Bruneau, Illustrations antiques du Coq et de 1'Ane de Lucien, Bulletin de Correspondance Hellénique, LXXXIX.1965, 2,pp. 349-357. 9) Sur Lucien de Samosate (125- env. 190), cf. en particulier, J.Bompaire, Lucien écrivain. Imitation et création, Paris, 1958. 10) Cf. C.Brenot, op.cit. , p. 385. 11) . P.Galliou, Quelques objets de parure du Bas-Empire recueillis à la Chapelle-des Fougeretz (lllefc et-Vilaine), dans, A.-M. Rouanet-Liesenfelt et al., La civilisât ion des Riedones, Brest, 1980,pp.217-221. 12) On remarquera que la villa du Lodo, occupée jusqu'au IVème siècleda dernière monnaie est de Magnence) a livré un sarcophage de plomb du Bas-Empire (cf. de Fréminville, op.cit. , p.53). Ce fait atteste également la pénétration des pratiques inhumantes dans ces mêmes milieux.

Université de Bretagne Occidentale Brest ANDRE P., 1974, Rapport de l'intervention du 9 Sept. 1974 dans l'église paroissiale d'Arradon, mise au jour d'un caveau, 3 pages + plan et photos.

Le 9 Septembre1974» dans la matinée, un ouvrier qui pro- cédait à des travaux dans l'ancienne église paroissiale d'Arradon, Morbihan, mettait au jour un escalier, recouvert de dalles et donnant accès à un caveav renfermant de nombreux ossements. Il alerta le secrétaire de mairie ; ce der- nier suspendit les travaux, ferma la chapelle et prévint Mr Lecornec, corres- pondance des Antiquités Eréhistoriques. Venu immédiatement sur les lieux, Mr Lecornec m'alerta de suite,si bien que je pus intervenir dès le débit de l'a- près-midi avec deux étudiants, familiers des chantiers de fouilles, Philippe Toussaint et Jean Mauny. La présence d'un caveau dans une église n'est évidemment pa^ surprenante...11 n'était cependant pas question de "traiter" ce genre de dé- couverte comme on l'aurait fait d'un vestige antique : des descendants de la famille ici enterrée pouvaient encore exister, et toute décision touchant à ces ossements paraissait dès lors de leur ressort. Mais la première tâche était d'identifier la famille qui avait ici sa sépulture, car aucune inscrip- tion n'en perpétuait le nom. Avant toute intervention, j'ai demandé à Mlle MOSSER, direc- trice des services d'archives du Morbihan d'accepter de|venir sur place, ce qu'elle fit fort aimablement, en compagnie de Mr Decker, photographe des Ar- chives et de Mr le Chanoine Danigot, ancien président de la Société polyma— thique^ et dont les compétences nous ont été précieuses. Un relevé photogra- phique de l'intérieur du caveau fut réalisé. En parfait accord avec le Secré- taire de Mairie, il fut décidé : - de laisser les ossements en place, sans même lesbouger. - d'essayer de déterminer le nom de la famille qui avait ici sa sépul- ture par des recherches dans les archives - d'étudier enfin les abords du caveau et d'effectuer un relevé archéo- logique des lieux.

- I - ETUDE ARCHEOLOGIQUE.

l4 Situation du Caveau. Le caveau se trouve dans le choeur de l'ancienne égli se paroissiale d'Arradon, Canton de Vannes-Ouest, Morbihan. Cette église oc- cupe la place centrale du bourg. En I885-88 fut édifiée l'église paroissiale actuelle,voisine de la nôtre,qui fut alors amputée et doit l'orientation fut changée : l'autel en effet fut placé à l'Ouest. Aujourd'hui, cet édifice est désaffecté et la com-nune y a entrpris des travaux de restauration qui laissen voir des éléments architecturaux de style roman et d'autres du XV0 siècle. Le plan joint fournit les mesures du caveau. Pour les relevés de niveau nous avons pris comme niveau Zéro le dàllage actuel de la chapelle. Toutes les mesures sur le plan sont prises à partir de ce niveau Zéro. Comme ce dallage actuel peut un jour disparaître, nous l'avons rattaché à un niveau de référence, qui est le seuil d'entrée de la chapelle, à +0,26 m

N.O = -0, 26 N.H. L'accès au caveau se fait par un escalier étroit, large de 0,67 m. qui part Jie la limite Ouest du choeur, au contact du dallage de la croisée du transept. Le haut de la dernière marche est à 1,94 du Niveau Zéro, céest à dire de ce dallage. La voûte du lafond est à -0,35 m du N.O. On remarque qu'elle paraît plus récente que le re^te de l'édifice, et que les assises inférieures du mu du caveau présentent un faciès différent,plus ancien,montrant que la constru tion é, été refaite plus récemment^à partir de -1,41 m du N.O. Cette hypothèse de la réfection du caveau paraît confirmée par plu- sieurs données 1 - la présence, dans ce tombeau, de pierres travaillées, gisant sur le sol et appartenant sans doute à l'ancienne construction. - une observation attentive des mesures : en effet, le haut de la vout est, nous l'avons dit, à -0,35 du N.O. (dallage actuel). Or, ce dallage ac- tuel n'est pas d'origine. On remarque en effet que les colonnes d'angle de la croisée du transept s'y appuient sans base aoparente. On pouvait dès lors supposer eue ces bases étaient enfouies, et nous les avons effectivement re- trouvées à -0,50 m du dallage.

Niveau primitif de la chapelle : - 0, 50 m du niveau actuel (ï.O.) Le sommet de la voûte du caveau aurait donc été au dessus du niveau ancien : il faut donc admettre qu'à une époque assez récente il y a eu éléva tion du plafond du caveau, et rehaussement du sol de l'église. Le dallage

actuel peut avoir été fait à partir d'éléments plus anciensf A quelle époque cette réfection ? Sous réserve de vérifi- cation possible dans les archives,je la placerais au moment de la réfection du toit de l'église, ou très légèrement après. Des ardoises ancienr.es, avec des trous de chevilles jonchent le sol primitif, et certaines ont été recri- ses dans le ciment qui a servi à sceller les dalles qui barrent l'accès de 1'escalier. Je propose donc l'hypothèse suivante : Existence d'un caveau an- cien, plus bas de plafond que le caveau actuel. Peut-être est—il coiffé d'ur. dalle portait inscription de la famille.Certitude d'une utilisation de ce ca- veau au moins jusqu'au milieu du X7HI0 siècle '.V.ci-dessous). A une date plv récente (XIX0 siècle ? ), des travaux sont effectués au toit de l'église, le caveau est refait et le sol de l'église rehaussé*. Dans le choeur, c'est un plancher dont la pose nécessite la construction d'un petit muret autour de l'orifice d'accès au caveau. À cette occ.sion, trois dallea viennent rempla- cer la dalle primitive, et, par dessus, le placher est posé.

2- Les ossements. Les restes d'une dizaine de corps gisent dans ce caveau. À droite en entrant (côté sud) , ces ossements sont en désordre, entassés c n- tre le mur. Par contre, à gauche (côté nord), gît un squelette en place, cel d'un adulte, le visage tourné vers l'Est. Des fragments de clous, des poignî rouillées rappellent l'existence d'un cercueil qui aurait été posé sur deux grosses ierres. Des encoches dans le mur ont servi à fixer des traverses au jourd'hui disparues. nous n'avons touché à aucun de ces restes humains ai les avons laissés dans l'état où nous les avons trouvés. Quels enseignements nous apporte l'étude d'archives? - II - IDE D'ARCHIVES.

Il paraissait évident que la clef du problème se trou- ,j vait aux archives. Une sépulture de oetype ne pouvait pas ne nas av .ir laisses de trace dans les registres paroissiaux. Sur les indications et conseils de ! wlle î'i0333H, nous n'avons pas eu de peine à établir une liste, incomplète,desj personnes y ayant été déposées : 1747 : Inhumation dans l'église paroissiale de Pierre kériadec de Robien, en— $ seigne le vaisseaux, (l) 1750 : 20 Odo/lbre : Inhumation dans le choeur le l'é>lise de demoiselle Françoise Ignace du Plessis, dame de C5êtserho, âgée d'environ 92 ans.j 1753 : "Lan de grâce mil sept cents cinquante et trois et le vingt deuxième novembre a Sté enterré dans l'église d'Aradon et dans le caveau des sei-j gneurs de Lanion le corps de très haut et tris puissant ,..essire Jan baptn * tise pierre Joseph aarouis de lanion seigneur d'Aradon Cadillac Ilervily • boischimer et autres lieux, Chevalier de l'ordre royal et militaire de 3t Louis maréchal les Camps et armé du roy, décédé en son château d' ara-i don le vingtième du présent mois après avoir reçu les sacremens le dit sq seigneur âgé de soixante huit ans. ont assisté au convoy( ) et toute la -narcisse qui était assemblée (....) I 1754 * L'an de grâce mil sept cens cinquante quatre, le vingt unième jour du mois de juin a lté inhumé dans la tombe des seigneurs de Lannion placé j au centre du choeur de l'église paroissiale d'aradon le corps de haut j et puissant seigneur Messire joseph,gabriel,gasoard,anne d'agoult des i viconteés de -Marseille, chevalier, baron et Marquis d'Oliières, seig- ! neur de pourciouse, Rocuefeuil et autre lieux, chef de nom et d'armes, âgé de trente trois ans, vivant époux de haute et puissante dame Marie j anne de Lannion, décédé le dix neuvième du présent en son château de Ktj Kerrand ( ) (2)

Il n'est pas impossible que ce£fce liste soit incom- j plète. D'autres personnes y on: peut être été déposées ensuite. 311e nous donne cependant le nom de la famille, les de Lannion , qui y avaieij leur sépulture au X7III0 siècle, et qui habitaient le château de Fier- > ranà. j I

Patrick ANDRE. Professeur à Vannes, Correspondant des Antiquités historiques. 11 septembre 5974•

(1) . inventaire série E, 2° partie, tV, p. 308-309 (2) . Registre paraoissial d'Arradon. Orthographe respectée. D'après l'inven- taire sus-nommé, le coeur du deuxième défunt aurait été quelques années plus tard prélevé sur le corps et transféré dans la chapelle privée du chSeau de Kerrand.

ISSN. 0335-5233 Archéologie en Bretagne

N° 23

3e trimestre 1979

Prix :20 F

BULLETIN D'INFORMATION

publié avec le concours de l'Université de Bretagne Occidentale de la Direction des Antiquités Historiques de Bretagne et de la Charte Culturelle de Bretagne - 0

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LA VILLA DE KERAN EN ARRADON (Morbihan)

1ere partie : Les bâtiments

par Patrick ANDRE

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En 1859, deux ans après ses recherches à Saint-Avé, Charles de Fréminville commence à fouiller la villa de Keran en Arradon [1] ; ce travail fut poursuivi et publié par L. Galles en 1865 [2]. Quelques dé- cennies plus tard, la mise au jour fortuite d'un bâtiment "situé à proximi- té des importantes découvertes de Keran" montrait que cette villa était en- core plus étendue que ne le pensaient les inventeurs du site [3 ]. Elle est - 4 -

aujourd'hui une des mieux connues de notre région, avec sa voisine, la villa du Lodo, distante seulement de deux kilomètres (fi g. 1).

Le site est remarquable (fig. 2) : une petite éminence sur les rives du golfe du Morbihan, et dont le versant oriental s'incline dou- cement vers l'anse de Pen-er-Men, où lors de l'Indépendance gauloise, s'af- fairaient les bouilleurs de sel [4]. La mer est donc partout présente. Sans doute, aujourd'hui, dans les parcs des grandes propriétés qui, tradi- tion oblige, perpétuent le souvenir de ces domaines antiques, d'abondantes et assez récentes plantations dissimulent-elles ces horizons marins. Mais alors c'était bien évidemment au désir de profiter au mieux d'une telle perspective que répondait en partie l'implantation à différents niveaux des principaux corps de bâtiments (fig. 3).

[1] - Morbihan, canton de Vannes-Ouest. Cadastre AH 181 et voisines. Une grande partie des vestiges est encore aujourd'hui visible. La forme Keran, parfois orthographiée Kerran ou Kerhan, est celle de l'ancien cadastre. C21 ~ L. Galles. Rapport sur les fouilles de l'établissement gallo-romain de Kerhan (Arradon). Bulletin Société Archéolcgiaue du Morbihan, 1865 , D. 72 - 75. [31 - A. de la Grancière. La villa de Pen-er-Men. Bulletin de la Société poly— maihique du Morbihan, 1910, p. 195. [41 - Y. Coppens. Inventaire des stations d'augets du Morbihan. Annales de Bretagne, LXI (2), 1954, p. 296, n. 2. t

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Fig. 3 - Les vestiges de la villa de Keran en Arradon d'après L. Galles (1865) ec A. de la Grancière (1910) :

A - Maison d'habitation ; 3 - Thermes ; C - Cryptoportique ; D - 3âtiment découvert fortuitement en 1910 ; à la différence des trois précédents, son emplacement exact p.'est pas connu. La villa de Keran constitue ainsi un remarquable exemple ar- moricain de- la vogue romaine de la maison au bord de l'eau, vogue qui a ins- piré une production iconographique et alimenté un genre littéraire : lorsque Pline le Jeune (II, 17) décrit sa villa des Laurenvas, c'est en des termes qui auraient pu à certains égards convenir au domaine de Keran ; lorsque, au Ve siècle, Sidoine Apollinaire (II, 2) vante les charmes de sa propriété d'Auvergne proche de rivages lacustres. il peint aussi un paysage qui aurait pu être celui de Keran, où,comme à Avntacum, en àOKùxyvt du poAXiquz, J-C Von 4e cLOUgz vz/u> Iz ponX. du ■•u.vagz, on 4 e -trouve expo4é à la. vue, 4U/t un espace gazonnz ; -UL q a non IOÀJI dz £2. un boàquzt où. dzux ■ànmzn&zà tUZzuis (...) uncwent Iz izuliZaqz dz IZUAA txoncà Azpcuiià...

L'album de Charles de Fréminvilie n'affiche évidemment pas la prétention d'une description littéraire. Mais par la précision de ses croquis, il reflète plus fidèlement encore la réalité concrète d'une belle demeure gallo-romaine des Ile - IVe siècles sur les rives du Morbihan (fig. 4).

vu,^t:!«iàï'ïs£3fil^ - ^J*>

Fig. 4 - Plan d'ensemble des bâtiments A et 3

A - La_maison_d^habitatiçn (fig. 5)

Ce type de plan, faut-il le rappeler, est très courant. C'est la maison à galerie de façade, très répandue, et que C. de Fréminvilie avait déjà étudiée à Saint-Avé. La galerie qui "donne entrée au soleil levant" dessert sept pièces principales. - 7 -

_ î.. ,c

M» ^_ /yv~Jê~. V " * r~r- e r

Fig. 5 - Eta£ dei {aiLilZ&i, d'AA^xadon Iz jzudi 13 /anv-ceA 59. Le tZAAcUn a. Itl iovuUtz dam ioutz cette partie. Le<5 pi.ZAA.ZA du. muA. rrm et ce££e

Fig. 6 - La pièce 3, (salis à manger salon C. de Fréminville), esc s agrémentée d'un chauf- fage à conduits rayon- p ■-• rî^^^agra^- ■ p r „ nants ménagés en sous- sol, où l'air chaud cir- "TV* culait avant de s'échap-

11 per par des boisseaux X inclus dans la maçon- .- SSf/SSSSSs* nerie des murs.

Fig. 7 - La chambre de chauffe, en

saillie sur la façade ar- -, J±J> '-rJL jLà- rière, est un petit appen- tis de 4 m2. Lei muieti du. pAaz^uAnlum 6ont pla.Qué.i> ccntiz Iz Ao- ' — --Il î» ■■> cAet ou. tzAAJOsLn natuutzl, et pcuxzmzntti, bzuZzmznt à. l'-in-

1\ Fig. 8 - Orifice du conduit d'air chaud provenant du praefurrviwn

B - Le bâtiment des bains

A Tréalvé en Saint-Avé, les bains occupent une extrémité de la maison d'habitation ; au Lodo en Arradon, ils en sont séparés par une longue galerie-promenade en façade sur la mer. Ici, à Keran, ils occupent un bâtiment distinct, en contrebas : des nécessités techniques, d'ordre hydraulique, justifient évidemment cette implantation.

Le fonctionnement de ces thermes privés nécessitait quatre foyers dont trois étaient allumés dans la cour K. La quantité de bois requise par le bon fonctionnement de ces bains devait être importante ; le musée de la Société polymathique à Vannes conserve dans ses vitrines une hache provenant de cette villa. La situation des thermes vers le bas du ver- sant était d'ailleurs de nature à faciliter le transport du bois, comme chez Sidoine Apollinaire à Avitacum : En doxzctlon du Sud-QuzAt 4e trouvent IZA bcUnà qui iont accolzA CUL pizd d'une pente bcÀAiz, et -i'-Ll avuMZ qu'on pn.a- cède à une coupe de boAA tcuLLLà, IZA taA dz ^agotA, zmponXzA pan. la dzcLivl- tz, \J-Lznnznt 4e jeter, pan. une ckutz poux aimt dote -ipontanzz, dam la guzulz du fourneau ... (Lettre II, 2).

Ici, quatre unités possédant chacune son foyer peuvent être reconnues, les pièces M et I servant de vestiaire ou de salle de repos -, la pièce I était ornée de décors en stucs rouges (fig. 9).

1) - F et G sont chauffées par le foyer A (fig. 10). La chambre F, sur hypocauste, "est entièrement dallée en ardoises". On remar- - 9 -

que dans las murs les conduits de chaleur. La pièce G s'agrémente d'une abside formant saillie sur la façade ; une baignoire devait y être aména- gée (fig. 11).

On y remarque les restes d'enduXt zn z.ànzwt xoagz zvzc pla.- cagz zn idtuiz vz-it. Deux petits massifs en brique limitaient cette abside, au fond de laquelle on aperçoit l'emplacement d'un des conduits servant à l'évacuation des eaux.

2) - A quelques mètres de ce foyer, un cispositif semblable (marqué X sur la figure 12 ci-dessous) pouvait servir de foyer d'appoint cour les pièces B, C, E (fig. 3 et 9). La salle A, â l'extrémité Est du bâtiment, était le vvcefurnium principal. - 10 -

y.

3>V^ (

Fig. 12 - Salles I, L, H, K.

3) - La petite pièce D, en saillie sur la façade, semble avoir été une petite étuve, chauffée par un foyer indépendant, £ei ÇIU.ZAA dz V kypocaLUtz i>a;vt en gfixuuX toUZtz, à V IpaÀAAZuA. de

Fig. 13 - L'étuve D,

Fig.14 - Coupe de l'hypocauste de la pièce D :

a. - zndiuX en cJjnznt xou.gz b - p&wuzA dz éckiàiz \iznX c - ccuciie de bzton (...) d - gAandei bAx.au.ei e - pÂ.2AA.z& dz g

Fig. 15 -L'hypocauste de la salle L. . .. kvii .. . . ! I <

La présence de schiste vert dans les bains romains a été signalée également au Mané-Vechen en PLOUHINEC, Morbihan. C'est un micaschis- te à grenats de 1 à 3 mm de diamètre, provenant très vraisemblablement de l'Ile de . Une telle roche produit le meilleur effet lorsqu'elle est mouillée. De plus, les grenats rouges formant des aspérités, son utilisation dans des bassins ou étuves était de nature à limiter les risques de glissades malencontreuses...

Le cryptoportique (fig. 16, 17, 18)

Ce cryptoportique, ou galerie fermée, est la construction la plus originale de Keran. On sait qu'il s'agit là d'un type de construction fort apprécié des Romains, et que la description de Pline (II, 17, §. 16, 17) aide à comprendre : A panXiA dz ce coApA de IOQ-LA 4e dzvzloppz une QOIZAA.Z voûtée [cn.yptoposx.tLc.uA] qu'on pAzndAait pouA un monumznt pubLLc SUA IZA CLZUK faczA, dzA ^enêttei, ptuA nombfizuAZA AUA la mzA (...) Ces {znÔXAZA A'ouvAznt AanA

Près de Keran, la villa du Lodo possédait également une galerie, ouverte semble-t-il, qui en front de mer reliait 1'habitation aux bains. Ici, les trois fonctions sont dissociées et la galerie est conçue pour offrir l'agrément d'un panorama étendu, ou pour y prendre de l'exercice à la mau- vaise saison.

A 35 m en retrait de la maison d'habitation, ce bâtiment occu- pe-, le point le plus élevé du site et bénéficie donc d'une vue exceptionnelle - 12 -

sur la mer. Charles de Fréminvilie ne le fouilla que partiellement. La foui! le fut achevée quelques années plus tard, et aujourd'hui encore les vestiges en sont remarquablement conservés.

Fig. 16 - La cryptoporeique. A 1 •///. Fig. 17 - Coupe A3 (voir figure 16)

977 1 >'

Fig. 13 - Le cryptoportique de Keran

1 - fouilles de 1859 _ J ' Jf - 2 - fouilles de 1865

Dana le long couloir de plus de 40 m qui relie les pièces des extrémités à la salle tréflée du centre, on remarque en quatre endroits des traces de pilastres ayant pu supporter des arcades, contrebutées sur la façade Ouest. Le mur oriental donna,Lt \jAcuj>zmbZa.bZzmznt -sut un jaAcLin zt ztkix. pzAtz dz a'enêttei voûtées dont on voix. znccAZ ZZA ZntAadoA gisant AUA. la, tZAAZ. La galerie et les pièces des extrémités étaient agrémentées en taux, ou en çaAtZz d'un daZZa.gz en oAdoiAZA COAIZZA (...) V'antAZA aAdoLiZA, dont Za, Azunlon paA AA.X ^OAmcuit une Itc-LZz ou un ^ZzuAon à àix. ZOOZA, ont été retrouvée* OUAAÀ. ver

2 *

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N° 26

2e trimestre 1980

Prix : 15 F

BULLETIN D'INFORMATION

publié avec le concours de PUniversité de Bretagne Occidentale de la Direction des Antiquités Historiques de Bretagne et de la Charte Culturelle de Bretagne -, Itf carnttô ot M tut

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LA VILLA DE KERAN EN ARRADON (Morbihan)

2erne partie : le matériel

par Patrick Galliou *

Les bâtiments de la villa de Keran ayant été présentes dans une livraison précédente de cette revue (André, 19~9"J il nous a semblé nécessaire de décrire également le matériel recueilli lors des fouilles anciennes.

On trouvera par conséquent ci-dessous un catalogue des objets provenant de Keran et conservés au Musée de la Société Polymathique du Morbihan dont l'accès nous a été grandement facilité par M. PatricK .André.

I./ LA CÉRAMIQUE SIGILLÉE

1 . i. Les es tcmvi i'^es.

1.1.1 -SALVE/ sur fond de Drag. 2" à pâte crème et engobe rouge- brun. Estampille de SALVETU5 de Montans (ou La fîraufesen- que) A.D. 40-70. Des vases de ce potier ont également été découverts à Quimper [1 ex.), Blain et l'armes. (=Lecornec, 196", p. 84, 1-6).

1.1.2 -CINTVSM sur fond de Drag. 55 à pâte jaune et engobe brun- rouge . Estampille de CINTUSMUS de Lezoux, A.D 150-190. Des vases produits par ce potier ont été mis au jour à Rezé, Nantes, Mauves, , Esquibien, Pont- Croix, Corseul et Douarnenez. Ce tesson porte le n3 1925 !=Lecornec, 1967, p. 35, 1-15).

1.1.3 -/BVCIO sur fond de Walters "9/80 (diamètre : environ 18 cm), à pâte crème et engobe brun-rouge. Estampille d'ALBU- CIUS de Lezoux (A.D. 150-190), connue sour la forme ALBVCI.O à Colchester et à Bavai. Ce tesson porte le n° 548 f=Lecornec, 1967, p. 84 1-7)

1.1.4 -VERECV/ sur fond de plat Walters 79/80 à pâte jaune et engobe brun-rouge (diamètre : environ 18 cm). Estampille de VERECUNDUS, potier de Lezoux dans la période A.D. 150- :oo. Len. tesson porte le n° 541 ;'=Lecornec, 1967, p. 85, 1-

1.1.5 -/I AN 1.0/. Estampille circulaire autour d'une rosette à huit branches sur fond de plat Curie 15 à pâte jaune-rose et engobe brun-rouge. On peut sans doute la compléter en ATILIANI.OF, estampille d'ATILIANUS, potier à Lezoux entre A.D. 150 et A.D. 190. Le tesson porte le n° 1925 i=Lecornec, 1967, p. 84, 1-5).

1.1.6 MI F (?)/ sur fond interne de Drag. 81. Pâte jaune, engobe brun rouge. Il peut s'agir de l'estampille rétrograde de RUFUS, potier à Lezoux dans la période A.D. 140-190. Le tesson porte le n° 1926.

1.1.7 fin d'estampille illisible sur fond de tasse Ritt.8 à pâte crème et engobe d'une production de Montans des années 50-60.

1.1.8 rosette sur fond de Drag. 46 [diamètre : environ 9,5 cm ; hau teur : environ 5 cm) à pâte crème et engobe brun clai Production des ateliers de '."au Le du centre dans la se jonde moitié du second siècle. iLecornec, 196", p. 8 5 0 1 2 3 4 5 cm 1.2. décorée

1.2.1 Fragment d'un petit Drag. 57 (diamètre : environ lia; hauteur : environ 8 cm). Pâte de couleur rose soutenu et engobe brun brillant. Décor à métopes fermées par des rosettes à huit branches. On reconnaît le dauphin Os. 2385-6 à droite et la partie supérieure du monstre marin Os. 46 à gauche. Il s'agit vraisemblablement d'une production des ateliers de Gaule du Centre (groupe CINNAMUS-DOECCUS ?) des années 150-195. Ce tesson porte le n° 1924c.

1.2.2 Fragment d'un petit Drag. 37 (diamètre : environ 14 cm ; hauteur : environ 7 cm). Pâte rose clair et engobe brun mat. Décor mal imprimé de métopes à bordure cordée. On reconnaît le danseur Os. 667 A à gauche et le petit per- sonnage avec bouclier Os. 1061 A à gauche. Il s'agit d'une production averne des années 160-190 (de Paternus ?). Ce vase porte le n° 347 (=Lecornec, 1967, fig. 2,6).

1.2.3 Bas de la panse d'un grand Drag. 37, à pâte rose et engobe brun. Le décor comprend des arcatures, séparées au sommet par des canthares. Les colonnes des arcatures sont composées de quatre astragales du type Rogers R. 82 et sont elles-mêmes classées sous le n° Rogers P.6. Sous la première arcature, groupe assis Os. 970 A et sous l'arcature suivante faune à droite Os. 717. Deux feuilles stylisées Rogers J 182 sont placées sous chacun des person- nages. La colonne P.6 est attribuée par Rogers au potier P. 21, potier inconnu de Gaule du centre au second siècle. La présence des personnages Os. 970 A et Os. 717 dans le ré- pertoire de Paternus, Albucius et Doeccus le place sans doute dans la seconde moitié du siècle. Ce vase porte le n° 1924 (=Lecornec, 1967, fig. 2,4).

1-2.4 Fragments d'un petit Drag. 37 (diamètre : environ 14 cm ; hauteur : environ 6,5 cm) à pâte rose orange et engobe brun mat. Le décor est constitué de métopes, dont certaines, recoupées, contiennent un feston, encadrées de pendentifs composés d'une feuille stylisée, de deux terminaux tri- fides et d'une rosette. La première métope conservée est constituée comme suit : dans la partie supérieure (feston), oiseau Os. 2251 et dans la partie inférieure, ocelle, et la seconde métope présente un décor similaire, l'oiseau étant du type Os. 2239 c. Les oves, du type Rogers B 242, sont vraisemblablement celles de Solinus, potier de Lezoux de la fin du second siècle. Ce vase porte le n° 1924 d (=Lecornec, 1967, fig. 2,3).

1.2.5 Panse d'un grand Drag. 37 (diamètre : environ 20 cm ; hau- teur : environ 12 cm) à pâte rose soutenu et engobe brun rouge. Le décor est constitué de grands rinceaux avec les feuilles Rogers H. 40 de Laxtucissa, au milieu desquels

sont pLacés Les motLCs suivants : - feuiLLe stvLLsée Rogers J 1b" sur rosette (= '. ;.?., fig. 27, 9). - rosette C.G.P., fig. 2", 11. - petite feuiLLe 7. G. F. , fig. 2", 12. Ce vase est une production de Laxtucissa, potier de Le- zoux entre A.D. 150 et A.D. 180, dont on reconnaît ici L'ove C.G.P., fig. 27, 1. Ce vase porte le n° 1924 (=Lecomec, 1967, fig. 2, 2).

1.2.6 Petit Drag. 37 (diamètre : 14 cm ; hauteur : 7 cm) à pâte rose et engobe orange. Le décor, très mal venu, consiste en métopes à bordure cordée (?) fermées par un globule, et fait alterner les motifs suivants : - putto assis à gauche Os. 443-443 B. - faune avec amphore Os. 628. - canthare Rogers T 5. Production d'un potier indéterminé de Gaule du centre, fin du second siècle. Ce vase porte le n° 1924 (=Lecornec, 1967, fig. 2, 1).

1.2.7 Fragment de Drag. 37 à pâte rose soutenu et engobe brun- rouge. Décor de métopes à bordure perlée, demi-métopes, festons et médaillons à double bordure, où l'on reconnaît en particulier le terminal trifide Rogers G. 57. Il pourrait s'agir d'une production de Banuus, potier à Lezoux entre 160 et 195 et l'on rapprochera le tesson de Keran de celui découvert à Lezoux (C.G.P., pl. 140, fig.8) Sans numéro d'inventaire.

1.2.8 Fragment du haut de la panse d'un Drag. 37. Pâte rose et engobe rouge-brun. Décor de métopes et de grands médaillons à double bordure. L'un des médaillons contient le putto assis à gauche Os. 444-444 A. Nous avons là une production du groupe Paternus-Censorinus (Lezoux, 160-190).

1.2.9 Fragment de Drag. 37 à pâte rose-orange et engobe orange marbré de brun. Décor assez mal venu, à oves très écrasés, comprenant des métopes et des grands médaillons, à bor- dure extérieure crantée. On reconnaît à gauche le putto Os. 450 et à droite le guerrier Os. 204 (?). Il s'agit d'une production des ate- liers de Gaule du centre, à la fin du second siècle.

1.2.10 Fragment de panse de Drag. 37 à décor de métopes. Dans la métope de gauche, femme à droite du type Os. 325 (var. ?) et dans celle de droite, bige à gauche Os. 102 ; au-des- sus pygmée Os. 698 A et au-dessous chien indéterminé à droite. Il s'agit très probablement d'une production du potier dit "potier au petit S" (CETTUS), potier aux Martres- de-Veyre entre 160 et 195. On remarquera néanmoins que certains de ces motifs se rencontrent aussi chez Austrus (cf. C.G.P. , pl. 94-95) I

i : -

1.2.11 Petit fragment de Urag. 3" à pâte rose foncé et engobe rouge-brun. Oves à bordure cordée et décor de métopes et de festons. Style des potiers de Gaule du centre, fin du second s iècle.

1.2.12 Grand fragment de Drag. 37 à pâte jaune et engobe orange. Décor de grands rinceaux avec ocelles et oiseaux dans le champ. Les feuilles sont celles de Paternus (C.G.P., fig. 30, 22). Lezoux, 160-195. ("»^f, C*-~k*~ A-

1.2.13 Fragment de panse de Drag. 37. Pâte jaune-rose, engobe rouge-brun. Décor de scène de chasse où l'on reconnaît de gauche à droite l'arrière-train d'un ours, une biche Os. 1814, un chien Os. 1980 et un centaure Os. 732. Vraisemblablement production de Cinnamus dont on recon- naît l'ove C.G.P., fig. 47, 3 (cf. également la planche 163, fragments 73 et 75). Lezoux, 160-195. Numéro de référence : 1924.

1.2.14 Nombreux fragments d'un Drag. 37 à pâte jaune et engobe rouge-orange mat. Décor mal venu de doubles cercles en- trecroisés où s'intercalent des chapiteaux Rogers P. 79 et de petites feuilles stylisées. Production de Iullinus, Lezoux, 160-190 (?). Ce vase porte le numéro 347.

1.2.15 Fragment de Chenet 320 à pâte jaune et engobe orange. Molette 137. Groupe 1 de Hùbener (Hubener, 1968). Argon- ne, A.D. 320-350 ? (=Lecornec, 1967, IX-68).

1.2.16 Fragment de Chenet 320. Pâte jaune et engobe orange. Mo- lette 38 des Ailieux-la-Clairière. Groupe 6 de Hubener, A.D. 380-420. (=Lecomec, 1967, IX-67).

1.2.17 Fragment de Chenet 320 à pâte jaune et engobe orange. Molette inédite à casier complexe. Groupe 7 de Hubener (?), A.D. 390-420. (=Lecornec, 1967, IX-69).

1.3. ^_^a-^4|§_^ç44e

1.3.1 Fond de Drag. 43 à pâte jaune et engobe brun. Gaule du centre, fin du second siècle. Sur le fond externe, graf- fite après cuisson : ALE (?) (n° 1926).

1.3.2 Plat Walters 79/80 à pâte jaune-rose et engobe brun-clair. Gaule du centre 150-200. Sur le fond externe, graffite après cuisson : XX (chiffre ?) (sans numéro).

1.3.3 Drag. 43 à pâte jaune-rose et engobe brun avec grains de quartz à l'intérieur. Production des ateliers de Terre-

Q 1 2 3 4 5 cm 0 1 2 3 4 5 cm 1 i i i i —i - 1(1 -

Franche (ALlier). Fin Ju second siècle. Sur Le fond ex- terne, graffite après cuisson /NTVRI ?

1.3.4 Fond de CurLe 21 à pâte jaune et engobe rouge-brun. Gaule du centre, fin du second siècLe. Graffite après cuisson sur Le fond externe : T F F S ? (numéro 1926).

1.3.5 Fond de Drag. 46 à pâte rose et engobe brun brillant. Graffite sur le fond externe : X. (n° 1926).

1.3.6 Fond de Déchelette 54 (?). Graffite indéterminé sur le fond externe.

1.3.7 Fragment de panse de Déchelette 54 avec incisions à la gouge. Gaule du centre, fin du second siècle et première moitié du troisième.

II./ LA CÉRAMIQUE COMMUNE

2.1 Rebord de pelvis à pâte grossière avec gros grains de quartz. Teinte jaune avec coeur gris foncé et traces d'un engobe ocre. Estampille mal imprimée, mesurant 45x 7 mm environ. On peut la lire : soit dans le sens normal /IRCOE, ce qui peut s'interpréter comme /IRCO FE (le F et le E étant liés). Nous ne connaissons pas d'autre estampille de ce type. On rappellera pour mémoire qu'elle figure dans le C.I.L. XIII, 10.006,90 (lue ). (n° 1929).

2.2 Tesson de bol en céramique commune grise très cuite. La surface externe est légèrement lustrée et ornée à la roulette. De tels vases, que l'on rencontre également à Quimper, semblent avoir été produits en Aquitaine à la fin du premier siècle dnè. (sans n°).

2.3 Jatte en céramique fumigée, à pâte gris moyen. Décor au vibreur. Fin du premier siècle (sans n°).

2A Deux fragments d'une coupe en céramique gris foncé, à pâte légèrement micacée et à engobe noir brillant, avec décor au vibreur sur le haut de la panse. Ce vase rap- pelle fortement les céramiques fumigées tardives de la villa de Kervenennec en Pont-Croix (Finistère), que l'on peut d'ailleurs comparer aux jattes du castellum d'Alzei (Unverzagt, 1968, Abb. 19, 7 et 11). Fin troisième et quatrième siècles, (sans n°). r • ' "-'*» -' i i I'IT'I tHUÊÊBÊÛÊÊtiÊS^Bt rT.jiv.i.. >>v -

0 12 3 4 5c» 0 1 2 3 ir 5 cm Trois fragments d'une coupe à pâte rose et engobe métal- Lescent, imitation de La forme sigillée Drag. 32/40. Gaule du centre, fin second et troisième siècLes. (sans n°).

Fragment d'une autre coupe du même type. Surface externe orangée. Mêmes remarques, (sans n°).

Fragment d'un gobelet à pied étroit, panse arrondie et col étroit en céramique métallescente. Gaule du centre, fin du second siècle, troisième siècle (sans n°).

Fragment d'un gobelet à dépressions. Pâte jaune-rouge et engobe chocolat. Décor de bandes guillochées. Type Gillam 46. Production de Gaule du centre, A.D. 220-260 (sans n°).

Fragment de gobelet Gillam 48 en céramique métallescente. Intérieur rouge et surface externe décorée à la barbotine. Gaule du centre, A.D. 200-250. (n° 1927).

Fond d'un gobelet du même type. Mêmes remarques, (sans n°).

Fond d'un gobelet du même type. Mêmes remarques, (sans n°).

Une dizaine de fragments divers, non reconnaissables.

Nous n'avons pu retrouver au Musée de la Société Polyma- thique les objets suivants, recensés dans le catalogue de L. Marsille (Marsille, 1921, p. 113).

- n° 1928 : vase fragmenté en poterie commune avec pieds. - n° 1930 : : goulot d'amphore. - n° 1931 : : divers fragments de verre. - n° 1939 : disque percé en terre cuite. - n° 1940 : disque uni en terre cuite. - n° 1941 : fragment de Vénus anadyomène. - n° 1946 : quatre augets dont trois emboîtés l'un dans 1'autre. - 20 -

III./ LES OBJETS DE MÉTAL

5 ] - •"

3.1.1 Boucle de ceinture de forme rectangulaire, formée d'une simple feuille de bronze (=Marsille, 1921, n° 1933 a =André, 1962, pl. III, fig. 6, 4). De telles boucles, de forme très simple, sont très difficilement datables.

3.1.2 Disque annulaire ouvert, dont les extrémités sont retour- nées pour former une petit anneau (=Marsille, 1921, 1933b =André, 1962, pl. III, fig. 6, 7). Objet à l'usage et à la datation indéterminés.

3.1.3 Ardillon de fibule de type indéterminée (=Marsille, 1921, 1933c ; =André, 1962, pl. 110, fig. 5, 3).

3.1.4 Spatule longue de 14 cm (=Marsille, 1933 d ; =André, 1962, p. 407). Cf. Sautot, 1977, pl. XXIV, 1).

3.1.5 Chaînette en fil très fin (=Marsille, 1933 e ; =André, 1962, p. 407).

5-2 ^Aki'^ïA^A'^h '•

3.2.1 Hache de fer (=Marsille, 1921, n° 1934).

3.2.2 Clous et divers fragments oxydés.

IV./ LES MONNAIES

Les monnaies recueillies à Keran (Tetricus père, Claude II, Constantin II, Constant, Constance II) n'ont pu être retrouvées dans le médailler de la S.P.M. CONCLUSIONS.

Ce bref catalogue des objets recueillis lors des fouilles anciennes de la villa de Keran ne nous permet guère que de retracer dans les grandes lignes l'histoire de cet établissement. Il est certain que la villa fut créée vers le milieu du premier siècle dnè (au plus tard) et qu'elle prospéra et se développa jusqu'aux années 270-280. Elle fut également occupée —ou réoccupée ?— pendant tout le qua- trième siècle, et peut-être même pendant les premières années du siècle suivant. Son histoire ne diffère guère de celle d'autres établissements du même type, ceux de Keradennec en Saint-Frégant (Finistère) et de Ker- venennec en Pont-Croix (Finistère) par exemple. On peut néanmoins sou- haiter que de nouvelles fouilles nous permettent de mieux comprendre les raisons de cette évolution.

BIBLIOGRAPHIE

André, 1962 J. André, Inventaire des objets romains en bronze du Musée de Vannes (Morbihan), OGAM, XIV, fasc. 4-5, septembre 1962, p. 407-4-15. André, 1979 P. André, Les carnets de M. de Fréminville (III) : la villa de Keran en Arradon (Morbihan) - 1ère partie : Les bâtiments Archéologie en Bretagne, n° 23 , 1979, p. 3-12. C. G. P. J.A. Stanfield S G. Simpson , Central Gaulish potters, London, O.U.P., 1958. Hubener, 1968 W. Hubener, Eine Studie zur spâtrômischen Râdchensigil- lata, Bonner Jahrbùaher, Bd. 168, 1968. Lecornec, 1967 J. Lecornec, Céramique sigillée du musée de la Société Polymathique du Morbihan, B.S.P.M., juillet 1967, p. 83-100. Marsille, 1921 L. Marsille, Catalogue du Musée de la Société Polyma- thique du Morbihan, Vannes, Galles, 1921. Os F. Oswald, Index of figure types on terra sigillata, London, 1964, rééd. . Rogers G. B. Rogers, Poteries sigillées de la Gaule centrale. I- Les motifs non figurés, Paris, 1974 (XXVIIle supplément à Gallia). Sautot, 1977 M.Ch. Sautot, Une collection d'objets de bronze provenant des Bolards (Côte-d'Or), Revue archéologique de l'Est et du Centre-Est, XXVIII, fasc. 3-4, p. 285-349. Unverzagt, 1968 W. Unverzagt, Die Keramik des Kastells Alzei, Bonn, 1968 , rééd. de 1916 (Materialen zur rômisch-germanischen Keramik, Heft 2 ). 46

II - UN CARREAU DE CALCAIRE PROVENANT DE LA VILLA ROMAINE DE KERAN

en ARRADON (Morbihan)

par C. de FREMINVILLE.

Le album de C. de Fréminville, qui couvre 8 trous superficiels. Les faces latérales, sauf la période de janvier à mars 1859, contient la face B, sont gravées de dessins géométri- aux pages 30 et 31, les deux planches ci-contre, ques, (fig. 1 et 2) représentant en grandeur réelle les quatre fa- ces et la coupe d'une pierre en calcaire tendre Quel lecteur érudit nous renseignera sur l'uti- provenant des fouilles de la villa romaine de lité de cette pierre aujourd'hui conservée au Keran en Arradon (Morbihan). Le "carreau" forme Musée de la Société polymathique du Morbihan un carré de 7,5 c» de côté et de cm d'épais- à Vannes sous le n° 19*»3 ? La première hypothè- seur. Il est percé en son centre d'un trou co- se qui vient à l'esprit est celle d'un jeu, nique profond de 2,7 cm, lui-même entouré de mais lequel ?

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Fig. 1 - Le carreau de calcaire de Keran en Arradon (56). i Face supérieure et côté D. 47

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Fig. 2 - Le carreau de calcaire de Keran en Arradon (56) Côtés A et C ; coupe A A'.

"La T.V.A. désormais applicable à la presse ner à mort, en douce et à visage couvert, la le sera donc à la presse culturelle. Mais à plupart d'entre eux, dont la vitalité réconfor- un taux préférentiel : double, puis quadruple te et qui, pour être économiquement plus que de celui fixé pour la presse politique. Sur- faibles, ne sont pas moins le sel de la presse tout, on ne peut pas savoir que cette réforme culturelle... cette disposition fiscale a été entraîne une charge administrative, normalement votée en 1976. Mais c'est l'immuable adminis- digérée par des entreprises de structure com- tration qui l'applique aujourd'hui. La culture merciale, mais hors des possibilités de pério- n'est toujours pas son affaire." diques dont le fonctionnement est souvent assu- ré par des bénévoles. C'est simplement condam- Yves Florenne, Le Monde, 11 juin 1982.

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LA VILLA DE MANE- BOURGEREL. ARRADON, MORBIHAN.

T : PARTIE . LES BATIMENTS ET LES DECORS DE SOLS. PAR PATRICK ANDRE

1°/ UNE VILLA INEDITE

En 1S56 et 1333 , Charles de Fréninville feuille la villa de Mané- Bourgerel en Arradcn. Avec grand soin, et un sens aigu du détail, il enre- gistre dans son carnet de fouille toutes les données de sa recherche sur le terrain, qu'il illustre de plans et dessins multiples. Bien évidemment, il songe à en publier un compte-rendu dans le bulletin de la Société polymathi- que ; en novembre 1353 , il lui adresse un premier raoport. Mais ce compte- rendu ne parut jamais. A la différence de la villa du Lodo, de celles de Keran, St-Symphorien, Tréalvé... la villa de Mané-3curgerel resta donc iné- dite. Seuls, quelques vestiges conservés au musée de la Société polymathique à Vannes en rappelaient l'existence. 3

Toutefois, la publication du seul carnet de fouilles de C. de Frémin- ville n'eût donné de cette grandiose villa qu'une image partielle ; son titre "nauvzttzb jOocddsW -2 Soatgeted" laissait supposer des recherches antérieures, non publiées, et dont il importait de connaître la teneur. C'est à cette fin que nous avons exploré les archives de la Société poiymathique, et sollicité à nouveau l'aide bienveillante des héritiers de C. de Fréminville. Le présent article est donc une synthèse de ces recherches, élaborée à partir de trois documents originaux :

- un rapport manuscrit de H. Jaquemet, daté de février 1357, décrivant les recherches effectuées en 1356 au Lodo et à Mané-3ourgerel. Ce rapport est accompagné d'un plan, dû à C. de Fréminville (archives de la Société poiymathi- que, n° 55).

- le carnet de fouilles de C. de Fréminville rédigé lors du dégagement des thermes, au printemps 1853.

. - un ccmpte-rendu manuscrit relatant les découvertes faites par le même auteur à l'automne 1358, au nord du bâtiment fouillé en 1856, mais malheureu- sement dépourvu de plan (archives de la Société poiymathique, n3 141).

2°/ UNE COLLINE FACE A LA MER

Comme pour les autres v-LLùiz d'Arradon, le souci de profiter pleinement d'un paysage exceptionnel explique 1'implantation des bâtiments (Fig. T). La 1

AIR HA DON M I

___ILE MANŒ - BOURGEBJEI,— 7 /

(ZE 73) / .4

Ferme de Mané-Bouraevel

10 15 20 25

Fig. 2 : PLAN DES VESTIGES DE LA VILLA GALLO-ROMAINE (d'après les relevés de C. de Fréminville) ZE "0,73 fouilles 1336 (Archives S.P.M. n° 35) AC 36 fouilles début 1358 (Carnets de C. de Fréminville) ZE "1 fouilles fin 1353 (Archives S.P.M. n° 141) (Les numéros de parcelles correspondent au cadastre de 196") villa est construite sur une butte, à cinq cents mètres en retrait du littoral; du versant sud de cette colline, la vue embrasse toute la partie orientale du golfe du Morbihan, et, par-delà les îles, s'arrête aux horizons de la presqu'île de Rhuys. Panorama remarquable, plus aisé à appréhender de ce point élevé que ces galeries et portiques des proches \illlaz de SCeran et du Lcdo, bâties au bord de 1'eau. Sur le versant sud de la colline, les constructions de Mané-Bourgerel, prospectées ou fouillées, s'alignaient sur près de cent mètres (Fig. 2) à par- tir de la ferme dont "lz jardin itaZt autxz^oiA occupé tout zntizx peux, un axza d'une zxtxhnz époci^eut quz la plachz zt ta bzakz ont pAZiquz dztxult zn tota- lité. ; mai,:* dei pcLtiLizi avcZilnantZA pAZAzntznt un iod mouvzmzntz qui accu^z dz veu-tei dzc.ombA.ZA, zt Ivs atôtuxzi qui dei znczlgnznt -sont zn q-xandz paxtiz îomzzi dz pl&AA&s dz pztlt appaAzll pAOvznant d'habitation* xcmainz*" (archi- ves S.P.M. n° 55). En profondeur, les bâtiments s'étagent sur soixante-dix mè- tres, depuis la façade des bains, face à la mer, jusqu'au sommet de la butte, où "on apzn.zolt dam, un pztit champ Iz commznczmzn-t d'une conittucXion cdteu- ?ajjiz zt dam, toutzi dei pâtuA.z,± vclàlnzA, dz* me'Hicm, zt dei bAÂquzi dz d'époque Komalnz". Ces observations ont donc été le point de départ des recherches, au terme desquelles trois parcelles ont été fouillées. Le plan 2, synthèse des différents relevés de C. de Fréminville, montre la disposition des substruc- tions mises au jour :

1°/ Le corps de bâtiment central, dans la parcelle Z E 70, a été fouil- lé en 1856. Il se compose (archives S.P.M. n3 55) de : - zhambiz* au gade-ldei avzc alxz zn biton : 8, C ; V, L. - chambAZyb où l'on n'a pat, ixcuvî dz tei-tei d'Atéa : E, G, H, '<, M. - coût ou atrium avec amo

2°/ La parcelle AC 36, fouillée au printemps 1353, contient les ther- mes. Les carnets de C. de Fréminville révèlent une construction dont la façade sud, tournée vers la mer, est munie de deux baignoires ou piscines demi- circulaires, en saillie sur la façade. L'une (n3 6) est destinée aux bains froids, l'autre, sur hypocauste (n3 10) aux bains chauds. Deux foyers sont no- tés : l'un au sud de la pièce 5, l'autre I l'angle sud-est du bâtiment. A l'ex- ception de la petite piscine 6, toutes les pièces de façade sont sur hypocauste. La cour centrale 4 est limitée par un couloir qui devait également desservir la partie orientale de cet établissement de bains. Mais cette partie n'a pas été fouillée. 3°/ La parcelle Z E ~1, enfin, avait attiré l'attention dès 1356. C. de Fréminville la fouilla à l'automne 1358 (Archives S.?.M. n° 141). Malheu- reusement le plan qui accompagne ses notes est perdu, ce qui rend impossible toute reconstitution : "Sloa* aven* poAti no* ncux'ZÙlz* zxploAatian* au no Ad de V 'naotta.ti.on pAlnc-tpalz, dam une paxc&Ltz dz tiAXZ cultivzz, où non* avloni xzconnu tz:> txaaz* d'une ckamoAZ clxcula-ixz (...) Le plan joint au pAZ*znt Aap- poAt mantxz la dl*po*ltlon dei *ub*txuction* mi*z* à dzcouvzxt. La dt*po*ltlon qznzxalz dei mux* dz fondation *zmblz IndlquzA quz lz gAoupz dzcouvzxt Azn^zx- malt :

- une q-xandz ckambAZ ctxculalxz. - txols cnamcAZi i-ctuéei à la *ultz dz la pAzezdzntz, *avo-ix un ap- paAtzmznt czntxal pauAvu d'un nypccau*tz zt deux ckambAZ* *ltuzz* à V z*t zt à l'ouz*t dz la pAzezdzntz. - deux awtxzi gAandz* plzczs occupant lz Az*tz dz V z*pacz zntxz lz* muA* d'znczlntz du caAp* dz bâtànznt.

(...) HOUA avon* xzcuzilll bzaucoup dz dzbAl*. Ils ztablti*znt quz lz* appoAtzmznt* dzpzndant du qAoupz qui vlznt d'ê-Cte dzcouvzxt ztalznt pAcbablzmznt dz* plzcz* dz luxz. dz* yxaqmznt* dz *tuc dzllcatzmznt oAnz* dz ^tlzt* dz plu,ilzu>x* coulzuAsi, ont ztz txouvz* dan* l ' zmplaczmznt dz la ckam- bAz ctxculalxz ; ncu* avon* AzmaAQuz paAtÂ.cullzAzmznt un *iuc à $ond blzu dz

cobalt quz nou* n'avion* pa* ZACCAZ xznccntxz dan* no* ^oulllzs pAzezdzntz*. Un moAczau. dz plzAXZ calcatxz OAxandl zntizxzmznt *zmblablz à czux quz nou* avon* txouvz* zn placz dan* une dei pliez* à V ouz*t dz l'habitation du Lodo montAz quz lz* appoAtzmznt* du nouvzau qAoupz dz la vtlla dz ttanz-BousXqzxzl ztalznt dzcoAz* dz pllnthz* zn plzxxz calcalxz. (...)"

3°/ LES DECORS DE SQL DU 3ALNEUM

Comme les autres demeures fouillées d'Arradcn, la villa du Mané- Bourgerel témoigne de l'existence, aux Ile et Ille siècles, d'une catégorie sociale fortunée, appréciant, tel Pline dans sa villa des LauAzntzs, le sé- jour en bord de mer dans un cadre luxueux. Le pqrtique de Keran, la ga- lerie en front de mer du Lodo en sont des témoignages. A Mané-3ourgerel, ce sont les décors de sols comme ceux des murs qui traduisent ce luxe. Dans le balneum, au moins trois salles étaient agrémentées de carrelages ou pavements polychromes, que l'heureuse précision des relevés de C. de Fréminville permet de reconstituer (Fig. 3) .

La salle 1, sur hvoocauste, devait être réservée aux bains tièdes. A —_?\ i .—w - j-a 1 *ec *T —«-u.»——-r, -

1 CM'- ^--- . ;

AJCRE

4

: 3ÏLCN A3 bains riîces

23 23

Fig. 3 - DETAIL DU BALNEUM. Reconstitution des décors du soi d'aorès les notes et dessins de C. de Fréminville. l'angle sud-est un conduit permet d'en évacuer l'eau. Au nord, une petite ban- quette est incluse dans le mur. Sur les quatre côtés, celui-ci est revêtu de plaques calcaires. Mais c'est surtout le sol de cette petite pièce (3,10 x

2,65 m) qui attire les regards. "La cztitz zkamh-xz lit txzi xzma,xquabZz cax la dzccnjoticn dz ion pZj.nch.zx dent Izi dza-Lni ont HZ xzZzv&i xlgou/XZuiimznt,

iouQ Za XCAO.CZ czntxaZz où. nou,* avo-m CXU txcwjzx Za txa.cz dz txoti ou quatxz

pztiti ca-xxli, maci zzlZzmznt yXaitzi qu'on nz pzut a^txmzx quz cz dzaZn

ictt exact". En dépit de cette incertitude concernant le motif central, on no- tera la précision du relevé établi par le foui!leur (Fig. 4; . fa polychromie résuite de l'emploi de plusieurs matériaux :

Fig. 4 - DECOR DU SOL de la SALLE 1 (relevé de C. de Fréminville) 10 n : ïckliiz noix u : ichlitz vzxi R : maxbxz vzinz'dz ■xouqz Le.i pztlii caxxzi bljana, zn rnoxbAz (...) Lz* auixzi paxtlzi bZa.nch.zi, zn catcaLxz izmbtabZz au. tuf^zau.

Le schiste vert est. on le sait, d'un emploi fréquent dans les thermes du Sud de l'Armorique. Il provient de l'île de Groix, et sa couleur, rehaussée par la présence de grenats, prend toute sa valeur en atmosphère humide. Trois marches permettent de descendre et de s'asseoir dans la petite piscine froide, demi-circulaire (1,85 x 1 m). Le fond est décoré de trois bandes de schiste noir, celle du centre étant plus large. Elles alternent avec des plaques de calcaire blanc, matériau que l'on retrouve sur les pa- rois, où les dalles sont fixées par des crampons métalliques. Les marches sont en calcaire blanc, les contremarches revêtues de schiste noir. Un ori- fice de vidange est aménage à l'angle est.

La petite pièce attenante (n° 7) possède également un carrelage dont la partie centrale (Fig. 5) est composée d'un damier de carrés blancs et som- bres. Sans doute y retrouve-t-on l'alternance des schistes noir et vert, asso- ciés au marbre et calcaire, mais rien ne permet de l'affirmer. Il semble que ce décor était fort dégradé en 1858 : seule la partie centrale a pu être des- sinée.

NOTES

(1) Arradon. Villa du Lodo. C. de Fréminville. ZuJZZztZn dz Za Scclziz polijma- tiquz du Monblhan (Société archéologiaue du Morbihan), 1857, p. 52-67. Ar- chives de la S.P.M., n° 49, 55, 71. Arradon. Villa de Keran. L. Galles. Eullziln dz la Société pclijmaihlquz du ttoiblhan. (Société archéologique du Morbihan) 1865, p. 72-7*5. P. André, AA- dnzoloqlz zn Z

(2) L. Marsille. Caialoquz du r.u-izz axchzoloqlouz dz Za Soclziz pclLimaiklque. du Hc-xblhan, Vannes, 1921, n3 1961 à 1975.

(3) H. Jaquemet, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées était alors président de la Société archéologique du Morbihan, section de la société poiymathique du Morbihan. Avec C. de Fréminville et Grégoire, comme lui ingénieur des Ponts et Chaussées, il effectua entre autres la fouille de la villa voisine du Lodo.

(4) Cadastre, 1967, 1E, "0, "\ "3 et AC 36. I

ISSN. 0335-5233 Archéologie Bretagne

N° 31

3e trimestre 1981

Prix : 15 F

BULLETIN D'INFORMATION \ publié avec le concours de l'Université de Bretagne Occidentale de ta Direction des Antiquités Historiques de Bretagne et de la Charte Culturelle de Bretagne He$ carnets ht s f •fi . |p I

A —. \i7V*V -TV . i V

LA VILLA DE MANE - BOURGEREL ARRADON, MORBIHAN

2eme partie : |e nnobilier archéologique par Patrick Galliou

Le mobilier archéologique provenant des fouilles de la villa de Mané- Bourgerel en Arradon ''.Morbihan,1 es: oeu abondant e: semble avoir été intégralement déposé au musée de la Société poiymathique à Vannes où nous avons pu l'étudier avec l'aimable autorisation du Conservateur, ?. AMD RE.

IV LES MONNAIES

Les rapports de Ch. ce FREMINVILLE mentionnent la trouvaille ce

monnaies d'Hadrien r. 117—I3S), d'Antonin ( 133—Ici ), de Voiusien i251-2521 et ce Tétrious père et fils (270-27£) il) qui durent être mêlées au mé- dailler de la Société où nous n'avons ou les retrouver. Seules les mon- naies ce Tétricus Senior et junior sont d'ailleurs signalées dans le ta- 15

talogue de L. Marsille (2).

2V LES OBJETS DE METAL

Les objets de bronze mis au jour à Mané-Bourgerel ont été publiés en 1962 par ] . ANDRE (3)

2.1 : n° 1965 a : "poignée de tiroir (mutilée) avec trou pour l'axe de fixation" (on sait que les tiroirs n'apparurent pas dans le mobilier de l'Europe de l'ouest avant la fin du Moyen Age). L'objet découvert dans la villa est une boucle de ceinture dont la face supérieure est ornée de motifs linéaires enserrant un globule. Il n'est pas impossible qu'elle dérive de prototypes du Bas-Empire représentant deux dauphins affron- tés, disposés de part et d'autre d'un globule (4), bien que sa forme générale diffère sensiblement de celle de ces éventuels modèles.

2.2-3 - n° 1965 b et c : "plaque circulaire découpée en quatre quadrants, et trou au centre", "id. mais incomplète". Usage indéterminé.

3V LE PEIGNE EN OS

3.1 : le peigne en os de Mané-Bourgerel, aujourd'hui exposé dans les vitrines du musée, est constitué d'une seule pièce d'os de forme rectan- gulaire (12 cm sur 5 cm), dont les bords longs ont été entaillés pour former les dents. Deux barettes à section semi-circulaire, en position longitudinale, sont maintenues par des rivets de bronze et servent à renforcer l'ensemble. A l'extrémité conservée de ce peigne deux séries de trois cercles concentriques oculés encadrent un petit trou (de suspension?)

Il s'agit d'un type d'objet fréquent au Bas-Empire et que l'on date en général des IV/Ve siècles (5). Les prototypes de ce modèle par- ticulier sont purement romains (6) et diffèrent sensiblement dans leur conception des peignes tardifs, d'origine germanique probable, qui pos- sèdent un dos triangulaire et une seule rangée de dents (7).

Ua/ LA CERAMIQUE

U.l La céramique romaine :

4.1.1 La céramique sigillée : Deux fragments de sigillée décorée mis au jour à Mané-Bourgerel Fig.l - ARRADON (Morbihan). Villa romaine de Mané-Bourgerel. Mobilier archéologique : 2.1 - 3oucle de ceinture (IVè-Vè s.) 2.2 - Plaque circulaire 3.1 - Peigne en os (IVè-Vè s.) 20

ont été publiés par J. LECORNEC en 1967 (S) : 4.1.1.1. (p. 39 et fig. 4, n3 37) : fragment de la panse d'un bol Drag.37 ; décor de métopes à bordure perlée où l'on reconnaît le faune Qswald 723 à droite et la Vénus pudique Oswald 286. Production des ateliers de Gaule du centre, seconde moitié du second siècle.

4.1.1.2. (p. 89 et fig. 5, n° 38) : fragment de la panse d'un bol Drag.37 à décor de métopes à bordure perlée où l'on reconnaît le groupe érotique Oswald B et le lapin Oswald 2059 sq. Production des ateliers du centre de la Gaule, seconde moitié du second siècle. Le dessin d'un fragment de sigillée d'Argonne, conservé dans les archives de la Société poiymathique, a récemment été retrouvé par P. ANDRE :

4.1.1.3 : fragment de la panse d'un bol Chenet 320 décoré à V aide d'une molette du groupe 5 de Hùbener (9). Production des ateliers de la forêt d'Argonne, entre 360 et 380.

4.1.2 Céramiques diverses :

4.1.2.1. : M. CLEMENT et moi-même avons présenté dans la der- nière livraison de la présente revue un fragment de céramique romano- britannique, vraisemblablement produite dans les ateliers du Dorset au IVe siècle (10).

4.1.2.2. : fragment de bol à collerette à pâte crème et engobe fumigé et lustré. Cette céramique s'apparente aux productions dites "ter- ra nigra tardive" ( IVe siècle), dont plusieurs exemplaires ont été mis au jour lors des fouilles de la villa de Kervenennec en Pont-Croix (Fi- nistère). Ces céramiques sont encore très mal connues, ifig• 2)

4.1.2.3. : fragment de la panse d'un vase à pâte similaire mais de forme globulaire ou piriforme (cruche ?).

4.1.2.4. : fragment de la panse d'un vase ovoïde à pâte brun clair. La surface externe de ce récipient est ornée de traits tracés sans ordre apparent au lissoir et de lignes incisées parallèles. De telles pro- ductions ont déjà été signalées à Vannes par J. LECORNEC (11), et elles se rencontrent également dans la nécropole romaine de cette même ville (12). Il s'agit très probablement de céramiques cuites à Vannes aux 11 —ILIe siècles.

4.1.2.5. : fragment d'assiette à bord versé intérieurement. Pâte brun clair. Forme postérieure au premier siècle de notre ère (13).

4.1.2.6. : fragment de vase de forme indéterminée. Pâte claire. La surface externe porte une cannelure étroite recoupée par une ligne ondée simple incisée dans la pâte. De tels décors, relativement communs dans l'ouest de la Gaule, apparaissent toujours sur des productions tar- dives (fin Ille-lVe siècles) (14).

4.1.2.7. : fragment de panse d'une petite cruche à pâte jaune- rose bien cuite. Datation indéterminée.

4.1.2.8. : col de gobelet à pâte grise très fine. Un léger lustra- ge en surface donne au vase une teinte qris-vert. Datation indéterminée.

4.1.2.9. : haut de la panse et lèvre d'une jatte à pâte sembla- ble. Très probablement antérieure au Ille siècle, (fig. 3)

4.1.2.10 : rebord d'une jatte à pâte du même type, mais légère- ment micacée.

4.1.2.11 : rebord de jatte à pâte similaire. En haut de la panse une nervure finement guillochée est entourée de deux cannelures.

4.1.2.12 : rebord de cruche ou de pichet. Pâte brune à fort dé- graissant, lustrée en surface. Le col porte plusieurs cannelures.

4.1.2.13 : fragment de couvercle (?). Pâte brune légèrement lus- trée.Ce vase, déformé à la cuisson, est peut-être post-romain.

4.2 La céramique du Haut Moyen Age :

Le site de Mané-Bourgerel a livré une dizaine de fragments d'une poterie bien cuite dont la teinte varie de l'ocre clair au gris fumigé (selon les parties du vase). La pâte comporte toujours de très nombreux fragments de quartz blanc. On y reconnaît en particulier un col de vase ovo'îde dont le haut de la panse porte une frise grossière tracée à la molette, (fig. 4)

11 s'agit là sans aucun doute de productions de l'atelier de Meudon (15), dont la période d'activité pourrait se situer entre 700 et 900 de notre ère.

ARCHEOLOGIE EN BRETAGNE N - 3e supplément -

PIERRE MERLAT

LES V E N E T E S

D'ARMORIQUE

mises à jour de : Pierre-Roland GIOT, Directeur de Recherche au C.N.R.S. Patrick ANDRE, correspondant de la direction des Antiquités historiques pour le Morbihan.

édité par

RENE SANQUER

Editions "ARCHEOLOGIE EN BRETAGNE" 20, avenue Le Gorgeu, B.P. 813, 29279 BREST

1981 archa'isante ipour la curieuse histoire de cette statue, v. Bizeul, p. 236 et suiv. ; de La Grancière, p. Lb2 et suiv. Elle est fi- gurée dans Espérandieu Rec. gén. bas-reliefs... Gaule rom.,

[V, p. 154, nJ 3027 avec la bibliogr.l. Du territoire de Bieuzy et peut-être du site de Castennec proviendraient deux: statuettes

en bronze achetées et publiées par de La Grancière iBSPM, 1901,

p. 113 et suiv.), l'une, haute de 11 cm, est- une applique à revers creux représentant une Vénus archaîsante demi-nue tor-

dant ses cheveux ; l'autre, haute de 4,6 cm, représente un A- mour ailé et bouclé serrant dans la gauche une pomme ou une

fleurs ; ces deux bronzes, d'allure gréco-romaine, pourraient remonter aux deux premiers siècles de notre ère (62).

b/ Etablissements et villas.

Outre les sites de villes ou de stations dont on vient de

parler, le territoire des Vénètes nous a livré les vestiges de très nombreux établissements. 11 n'est pas question d'énumérer ici tous les lieux où l'on a retrouvé au sol des fragments de

briques et de tuiles à rebord, mais on peut noter que si on re- porte sur la carte des indications de ce genre ( 63 ) on en tire

l'impression que le Morbihan vénète était occupé à l'époque ro- maine par une population, certes dispersée, mais tout de même

bien plus dense qu'on ne le dit généralement et cela aussi bien

dans les régions de l'intérieur que dans la zone littorale pro- prement dite (on trouvera à cet égard d'utiles informations dans

Rialan, Découv. archéol. faites dans le Morb., 1885 ; Nouvelles

découvertes..., 1886 ; Découv. arch... de 1886 à 1892 publiées

par Marsille, BSPM, 1924, p. 29 ; de La Grancière. BSPM, 1901,

p. 276 et suiv. ; 1902, p. 120 et suiv., 370 et suiv. ; 1903, p. 88 et suiv.). Cette impression demanderait naturellement à

être vérifiée (64) mais cela exigerait de telles campagnes d'ex-

ploration et de fouilles qu'il faudrait sans doute encore long- temps pour transformer l'hypothèse en certitude. Cependant l'é-

tude des établissements présumés ou vraiment découverts et fouil-

lés ne la contredit pas. ^3

Parmi les établissements présumés on peut noter celui de La Pointe de Pen Castel ou de Saint-Nicolas en fouillé en 1387 (Ogée, Diction. art. Arzon, l, p. 51 ; Cayot-Délandre, Le Morb., p. 215 ; de Closmadeuc, BSPM, 1887, p. 199 et suiv.) qui a pu comporter un retranchement celtique puis gallo-romain et un couvent postérieur de Templiers ; celui du Hézo (Rialan,

Découv., 1885 ; Baudre, BSPM, 1943-1945, procès-verb. p. 45 et suiv.), qui comportait peut-être un poste fortifié et plusieurs séries de bâtiments (on y a retrouvé des vestiges de murs brû- lés, des tessons, des fragments de verre, des débris de mosaï- que, des plaquettes de marbre, une monnaie de Flavius Delma-

tius, etc.) et dont l'extension fait désirer que des fouilles y

soient effectuées ; celui de la plage de (Marsille, BSPM,

1922, procès-verb. p. 42 et suiv.) ; celui du Moustoir en Car-

nac qui semble avoir entamé une tombelle de l'époque pré-ro-

maine (Luco, BSPM, 1883, p. 31 et suiv.) celui de Kerandrun

en Theix qui fut peut-être un centre d'exploitation rurale (Ar- rondeau, BSPM, 1867, p. 81 et suiv.) ; celui d'Hélène en Mon- terblanc (Lallement, BSPM, 1896, p. 173 et suiv.).

Mais on a des renseignements plus circonstanciés sur cer- tains autres établissements dont certains ont été soigneusement fouillés. 11 importe à cet égard d'attirer l'attention sur le fait

que pendant longtemps on a cru voir des camps romains dans des sites où des levées de terre affectaient des formes rectangu-

laires et qu'à l'épreuve ces camps se révélaient être tout sim- plement des installations comportant des murs de clôture (65).

Cela ne signifie pas que le territoire des Vénètes gallo-romains ne possédait pas de camps, mais il faut en la matière rester très prudent tant que des sondages n'en ont pas vérifié l'attri- bution. C'est ainsi que les vestiges du Mané-Huirel en Baden

(Baudre, BSPM, 1943-1945, procès-verb. p. 3 et suiv. ; 9 et suiv.) découverts dans un quadrilatère formé par des talus larges et hauts de 1 m et s'étendant sur 100 x 50 m peuvent très bien

être ceux d'une exploitation rurale plutôt que d'un ouvrage for- tifié ; les murs qui forment ces talus présentent encore des as- sises de pierres grandes et moyennes, grossièrement appareillées; dans Le Loc des objets recueiLLis on peut noter, outre aes percu- teurs et des objets antérieurs à L'époque romaine, des fragments d'amphores, quelques tessons d'une poterie fine, plcmbaginée et ornée à La roulette de lignes ondulées, ou rougeâtre à décor de festons estampés, un tesson de sigiLLée. de nombreux débris de tulles à rebord et deux importants fragments d'une meule en basalte, dont Le matériau à l'anaLyse a paru semblable au basalte de la région de Clermont-Ferrand ; la diversité de ces objets suggère d'ailleurs que l'établissement gallo-romain éven- tuel dut succéder à un site antérieurement occupé. Dans le même ordre d'idées on peut citer L'établissement de Talhouet en Theix, à proximité de deux voies romaines (Le Mené, BSPM, 1888, p. 136 et suiv.), qui, s'il n'avait pas été fouillé, aurait pu con-

tinuer à passer pour un camp. A côté d'un tertre artificiel da-

tant probablement de l'époque pré-romaine, mais qui n'a pas

été exploré, existait un double parapet concentrique, large de 10 m et haut de 1 m, où l'on voyait le retranchement d'un "camp

romain". En voulant niveler la surface de ses champs, un culti- vateur découvrit un muret et des fragments de briques à rebord.

Des fouilles exécutées alors déterminèrent l'existence d'une mai- son principale et d'une construction accessoire ; la maison (long. = 32 m ; larg. = 8,80 m) se composait d'une partie centrale

à 7 pièces de grandeurs différentes, flanquées au sud d'un long

corridor, et de deux ailes formant saillie au nord, celle de l'est à une seule pièce, celle de l'ouest à deux pièces ; la construc- tion secondaire, à 19 m à l'est de la maison, mesurait 10,50

x 7,55 m. Toutes les pièces étaient remplies de tuiles à rebord et l'on a presque partout relevé des traces d'incendie. La fouil- le livra de nombreux tessons de céramique ordinaire ou sigillée, des fragments de verre uni ou orné de dessins en relief (mou-

lés ?), différents petits objets qui peuvent avoir été des jouets, une tête de figurine en terre blanche (Mère ?}, une monnaie non identifiée, mais dont le style s'apparenterait aux bronzes

de Postumus.

Ces deux exemples ( 66 ) sont assez significatifs par consé- Fig. 4 Les vestiges de la villa de Keran en Arradon d'après L. Galles (1865) et A. de la Grancière (1910) :

A - Maison d'habitation ; B - Thermes ; Cryptoportique ; D - Bâtiment découvert fortuitement en 1910 la différence des trois précédents, son emplacement exact n'est connu. quent pour mciter à La prudence ec iL y auratt à cet égard bien des vérifications à entreprendre sur des emplacements où l'on a signalé des retranchements par exemple a Kerbernard et près du château du Resto en Moustoirac (Marsille. BSPM, 1928, p.

3 et suiv.), à Talhouèt en Theix et à Lès-Castel en Elven 'BSPM, 1931. procès-verb. p. 54 et suiv.;, etc..

Quant aux vestiges d'habitations ou d'exploitations caracté- risés, ils sont assez intéressants pour qu'on en donne la liste. La commune d'Arradon comporte à elle seule trois sites corres- pondant à trois établissements gallo-romains. La villa de Kerhan, contiguë au mur d'un parc, regardait vers la mer ; elle était probablement entourée d'un mur d'enceinte dont on n'a retrouvé que la partie sud-est et qui enclavait trois bâtiments distincts

séparés par des cours ou des jardins (Galles, BSPM, 1865, p.

73 et suiv. avec plan) ( 67 ) • A l'ouest, un crypto-portique de 50 m de long aboutissait au nord et au sud à deux pièces en

saillie vers l'est et donnait accès dans sa partie centrale à

une salle carrée en saillie vers l'est et donnait accès dans sa partie centrale à une salle carrée en saillie vers l'est et pour-

vue de trois absides ; le mur ouest extérieur était flanqué de

six éperons qui devaient servir de contreforts à des arcades soutenues par des pilastres ; quant au mur est, il était percé

de fenêtres à arcades. Au centre de la propriété s'élevait l'ha- bitation proprement dite, dont la partie nord et nord-est très

endommagée ne put être étudiée. Elle consistait en au moins sept pièces disposées en file le long d'une galerie ; l'une de ces

pièces, d'ailleurs double, comportait un hypocauste et des con- duits de chaleur ( triclinium 9) dont le praefurnium était une

petite construction extérieure adventice. Le troisième bâtiment, le plus à l'est, formait les thermes de la villa composés de neuf pièces ; on a pu y déterminer avec vraisemblance un apodyte-

rium communiquant avec deux pièces successives dont l'une (bal-

neum) contenait une petite baignoire semi-circulaire et l'autre

(tepidarium ?) était chauffée par un praefurnium, et un ensem-

ble de trois autres pièces solidaires dont une était sans doute le sudatorium. L'établissement de Kerhan, à en juger par ses thermes, était important et ses différentes parties s'étendaient sur environ LGO m de façade et 70 m de profondeur ; sa cons- truction paraît avoir été assez soignée (appareil régulier avec rejointcyage au fer ; toiture d'ardoises, du moins partiellement; revêtements intérieurs à enduits colorés) et j'y verrais plutôt une villa de plaisance qu'une villa rurale, dont la destruction ne semble pas avoir été due à l'incendie. Les seuls objets mobi- liers qui y furent recueillis sont des tessons de vases, dont certains en sigillée de La Graufesenque. Comme, d'autre part, des monnaies de Gallien, Victorin père, Constantin II et Constant furent retrouvées dans une salle des thermes, on est en droit de supposer que l'établissement de Kerhan fut occupé pendant plus d'un siècle et demi. Signalons enfin la découverte en cer- taines parties du cryptoportique de nombreux fragments d'os (lièvres, boeufs), de défenses de sanglier, de mâchoires de pois- sons et d'amas de coquilles d'huitres et de moules, ce qui jette quelque lueur sur la vie et l'alimentation des habitants de Ker- han. De La Grancière (BSPM, 1910, p. 191 et suiv. avec plan) a décrit un établissement fortuitement découvert dans le parc de Pen-er-Men ; il s'agit là des fondations d'une vaste maison gallo-romaine qui constituait peut-être une dépendance de la villa de Kerhan dont elle était peu éloignée ( 68 ) . Les murs, sans chaînages de briques, sont en blocage de moellons avec revêtement de pierres de petit appareil et les sols comportent plusieurs couches surmontées d'un carrelage en terre cuite blan- che ; la couverture était faite de tegulae et d'imbrices ; aucun vestige d'hypocauste ou d'ornementation ne fut remarqué. Les trouvailles mobiliaires se bornèrent à peu près à des tessons de céramique ordinaire (plats et cruches) ou plus fine (plats, assiettes) en terra nigra ou en sigillée et à quelques monnaies dont une de Maximien Hercule. Enfin la villa du Lodo (Jaque- met, BSPM, 1857, p. 52 et suiv. 3 pl. ; Bull, mon., 1857, p. 178 et suiv. De Caumont, Abécédaire, p. 385 et suiv. Grenier, Manuel, VI, p. 872 et suiv. et fig. 325) semble avoir été conçue un peu dans le style de celle de Kerhan, avec trois groupes de bâtiments, mais elle s'étendait en façade de mer sur plus de 170 m et sur au moins 50 m de profondeur : malheureusement Fig. 5 : PLAN DES VESTIGES DE LA VILLA GALLO-ROMAINE (d'après les relevés de C. de Fréminville) ZE "0,73 : fouilles 1856 (Archives S.P.M. n° 55) AC 86 : fouilles début 1858 (Carnets de C. de Fréminville) ZE T1 : fouilles fin 1858 (Archives S.P.M. n° 141) (Les numéros de parcelles correspondent au cadastre de 1967) certaines de ses parties ont été submergées par La mer. Le bâ- timent ouest, situé sur le point culminant, donnait sur une gran- de cour et les appartements découverts présentaient des traces «l'ornementation (dallages en ardoises et en pLerres calcaires; grande console en marbre rouge avec trous de scellement. Le blâment central consistait en deux corps plus ou moins symétri- ques, reliés par une galerie de 66 m de long ; le corps de l'ouest était visiblement la partie réservée aux bains (trois pièces à hypocauste et conduits de chaleur, un praefurnium, une baignoi- re en place, faite en béton revêtu de plaques d'ardoises) et certaines salles étaient dotées d'enduits stuqués ; le mur de fond de la galerie était orné de stucs dont on a retrouvé cer- taines parties en place ; le corps de l'est enfin contenait pro- bablement les pièces d'habitation (dont une avec hypocauste et praefurnium correspondant) décorées de stucs diversement colorés ou de sols à motifs ornementaux en ardoise et en calcaire blanc. Le bâtiment de l'est, qui n'offrait pas de traces d'ornementa- tion comparable, mais seulement de stuc rouge, ne semble pas avoir été entièrement fouillé ; on y découvrit pourtant une très grande quantité de fragments de vases troncpyramidaux à parois minces (ne s'agirait-il pas d'augets ? (v. supra). Dans ce cas, on aurait la preuve que l'industrie des augets se prolongea sous l'occupation romaine). Parmi les objets découverts on peut si- gnaler des vases en terra nigra, des fragments de poterie sigil- lée dont certains, provenant de Lezoux, semblent dater de la période T raj an-Antonin, un fragment de vase en verre blanc, un fragment d'anneau en verre bleu, une amulette en verre, une boucle et un anneau en bronze, et surtout 57 monnaies qui, à l'exception d'un bronze d'Antonm, se répartissent de Valérien à Constance 11. L'établissement du Lodo connut donc une exis- tence d'environ 150 ans. comme celui de Kerhan auquel elle res- semble par plus d'un point et par le fait qu'il s'agit dans les deux cas de villas de plaisance ( 69) •

Avec l'établissement des Bosseno en Carnac, très soigneuse- ment fouillé et publié par Miln (Fouilles à Carnac, I, 1877) on a probablement affaire à une exploitation rurale plutôt qu'à une villa de plaisance. La propriété comportait un vaste mur d'enceinte dont une portion fut explorée dans une butte (H) qui

peut avoir correspondu à une chicane d'accès et à un corps de garde ; on y retrouva des tessons de céramique unie ou sigil- lée, des fragments de mortiers avec déversoirs, des fragments de boucle et d'agrafe en bronze, des fragments de récipients

en verre, etc.. Dans l'intérieur du périmètre de cette enceinte reconnaissable aux talus qui la recouvrent, plusieurs groupes de bâtiments furent fouillés, correspondant chacun à une butte (d'où le nom de Bocenneu, Boceno, Bossenno que portent au ca- dastre plusieurs parcelles incluses dans ce périmètre). Les ves- tiges découverts dans les buttes B et C devaient constituer la

partie réservée aux maîtres (villa urbana). Au sud, une cons- truction rectangulaire de 20 x U était formée d'au moins dix

pièces et un corridor, dont la principale était dotée d'un hypo- causte ; on y recueillit de nombreux débris de poterie (cérami-

que sigillée, céramique ordinaire locale ou importée) provenant de vases ovoïdes, de terrines, de lagènes turbiniformes, d'am-

phores, des objets divers (bois de cerf, défenses de sanglier, disque et bague en bronze, pilons, poids d'immersion pour fi- lets, palets de terre cuite, moulin à bras en pierre volcanique, etc.), des fragments de récipients en verre, des débris d'os

et de coquillages et des monnaies de Gallien, Claude II, Victo-

rin, Tetricus père et fils, Constantin 1. Au nord et reliée à

la précédente s'élevait une construction réservée aux bains où l'on a pu reconnaître un apodyterium, un elaeothesium, un tepi- darium, un sudatorium, un caldarium, un baptisterium et un frigidarium ; les plafonds étaient curieusement ornés de fres- ques à dessins géométriques multicolores, ornées de coquilles diverses incrustées dans le ciment (Blanchet, Et. sur la déco- rat, des édifices de la G. rom., p. L9 et suiv., 165, pl. III); dans les différentes salles de ces thermes on retrouva beaucoup de fragments de verre plat verdâtre à une face dépolie, restes de fenêtres, des fragments de poteries diverses, des bois de cerf, quelques bijoux en bronze dérivés de types celtiques, des palets circulaires en terre cuite, un fragment de marbre blanc veiné de rouge pouvant venir d'LtaLe ou d'Afrique et des monnaies de Lucilla, de Constantin [ et de Constantin II. Au sud de cette villa urbana, un bâtiment rectangulaire \ butte A) comportait quatre pièces dont le sol était couvert de cendres, de charbon, de terre brûlée, de scories de fer et de morceaux de granit vi- trifié, de tessons de poteries généralement ordinaires et de cy- lindres en argile qui servent d'ordinaire à supporter les vases pendant la cuisson ; une des pièces présentait des traces de foyer et de forge. Le bâtiment en question était sans doute une dépendance de la villa, à la fois forge et atelier de céramique, de même qu'un bâtiment retrouvé à l'ouest du précédent (butte E) qui présentait de nombreuses traces d'incendie et a fourni beaucoup de tessons, dont certains de sigillée signée (Lezoux, T raj an-Antonm ), des ossements d'animaux, des pilons en granit, des outils en fer (clous, anneaux, harpon, hameçons, etc.) et quelques bijoux en bronze. Enfin, à l'ouest des thermes de la villa, une construction quadrangulaire de 10,25 m de côté (but- te D) était probablement le fanum de la propriété ; ses murs affectaient la forme de deux carrés emboités, celui de l'intérieur délimitant la cella dans laquelle était encore en place le socle de l'autel ; à l'extérieur et à l'intérieur du bâtiment on retrou- va des fragments d'enduit peint en rouge, des tessons, des frag- ments de figurine en terre cuite blanche représentant des Mères, un fragment de revêtement en marbre rouge veiné blanc et 13 monnaies se répartissant de Marc-Aurèle à Magnence. L'établis- sement de Bosseno était donc une exploitation rurale assez im- portante dont les bâtiments se groupaient au centre d'une vaste propriété, ayant duré au moins du début du Ile siècle jusqua- p rès le milieu du IVe, époque de sa destruction par incendie, elle offre l'apparence d'avoir vécu en économie fermée, comme les établissements ruraux de même genre, et d'avoir comporté toutes les dépendances nécessaires à sa subsistance (pour d'au- tres villas éventuelles, en Carnac, Le Rouzic, BSPM, 1910, p. 189 et suiv. ; en Locmariaquer à Saint-Philibert, Marsille, BSPM, 1935, p. 36, 2) (70). A côté des établissements précédents, la villa de Kerfresec en prouve que même à proximité de la côte les modes d'occupation du soL pouvaient varier ; ses dimensions et son agencement ne peuvent pas être comparés à ceux de Kerhan, du Lodo et des Bosseno ; son ornementation, pourtant relativement soignée, comportait des plafonds parés d'enduits peints analo- gues à ceux des plafonds des Bosseno (Millon, Bull. Mém. soc. arch. Ille-et-V., 1897, p. 267 et suiv. ; MAB, 1898, p. 9 et suiv.).

Les mêmes contrastes apparaissent d'ailleurs lorsqu'on étu- die les établissements gallo-romains de l'intérieur du pays vé- nète. Le balneum qu'on a retrouvé à Kerven-Lapaul en , à proximité de la voie Angers-Carhaix, par exemple (de La Gran- cière, BSPM, 1899, p. 126 et suiv.) et qui ne consistait plus qu'en un hypocauste de 3,20 x 2,55 m, devait correspondre à une villa sans grandes prétentions, sinon sans importance, car on a noté dans le voisinage au moins deux zones dont l'une assez considérable, recouvertes de fragments de briques et de tuiles à rebord ; le balneum en question, dont l'identification est assurée par la découverte dans l'hypocauste d'un fragment de cuve en terre grisâtre vernissée vert, était situé au bord d'un ruisseau où l'on avait ménagé un large bassin ovalaire faisant probablement office de piscine ; ses murs comportaient des parties en blocage de moellons, des parties en opus spica- tum et des chaînages de briques et l'épaisseur des couches de ciment, égale à celle des briques, est un signe probable decons- truction tardive (pour un autre balneum isolé, trouvé à Talhou'ét en , v. BSPM, 1929, prccès-verb. p. 29) (71). De même, l'établissement du Guilly en Malguénac (de La Grancière, BSPM, 1899, p. 137 et suiv.) semble avoir été très modeste : cinq cons- tructions à une ou deux pièces y étaient disposées sur trois cô- tés d'un rectangle dont le quatrième était occupé par l'habita- tion proprement dite et celle-ci, sans hypocauste, n'avait que trois pièces bordées d'un corridor ; des cendres et des pierres brûlées suggèrent une destruction par incendie. Dans le même ardre d'idées citons encore l'établissement du Haut-Bézy en Saint- 103

Jacut, situé à proximité de la voie Angers-Vannes ; mais les vestiges découverts sont trop incomplets pour donner une certi- tude (BSPM, 1901, procès-verb. p. 17 et suiv. De Gibon, BSPM, 1902, p. 256 et suiv.).

Il se peut qu'avec les substructions de l'Elvéno en Noyal- (BSPM, 1859, p. 80 av. pl) on ait affaire à un élé- ment d'établissement plus soigné. Mais la fouille semble avoir été très restreinte et le plan commenté qui en a été publié n'in- dique que trois pièces dont deux avec hypocauste et parements de briques creuses. 11 ne fait aucun doute enfin que les éta- blissements de Tréalvé en Saint-Avé (BSPM, 1859, p. 80) et de Saint-Christophe en Elven ( Cayot-Délandre, Le Morb., p. 250 et suiv. De Fréminville, BSPM, 1857, p. 51) se réfèrent, pour les parties découvertes, à un schéma plus complexe suggérant des ensembles plus importants. Celui de Tréalvé (72) était un bâtiment rectangulaire à sept pièces, dont une avec abside en saillie à l'extérieur et une à hypocauste, heureusement dispo- sées par rapport à une aire centrale plus vaste donnant sur une galerie longitudinale ; les sols étaient en béton, mais la paroi de certains murs était ornée de stucs colorés et l'on a retrouvé dans la galerie quelques débris d'un chapiteau com- posite ; les monnaies recueillies dans la fouille sont de Gal- lien, Salonine et Tetricus. Le plan de la fouille de Saint-Chris- tophe est moins net et elle semble avoir été très incomplète ; on y remarque, en tout cas, au moins douze pièces, dont sans doute deux praefurnia.

De toutes ces indications qui restent encore trop fragmen- taires, on retire cependant l'impression que les Vénètes s'é- taient plus teintés de civilisation romaine qu'on ne le croit généralement. Peut-être, dans l'intérieur du pays, le cultiva- teur qui ne dépendait pas d'un grand domaine continuait-il à habiter des cabanes dont on n'a retrouvé aucune trace (73), il est certain en tout cas qu'il y avait des exploitations im- portantes à bâtiments multiples et des villas de plaisance sur la côte et si les établissements des Vénètes n'avaient ni le luxe ! cO i C. de FréminviLle, ingénieur des Ponts et Chaussées. quL touilla les vUlas romaines près de Vannes, dans Les années 1355-60, a laissé plusieurs dessins de ces bombements, fossés et restes de constructions visibLes alors sur l'éperon de Castennec. lA paraî- tre dans Archéologie en Bretagne).

(61) Sur l ' égy ptomanie, voir les utiles remarques de L. Richard : Re- cherches récentes sur le culte d'isis en Bretagne. Revue de l'his- toire des religions, CLXXVl, 1969, p. 121-51 (et plus particulière- ment sur la Vénus de Quinipily, p. 124 sq). (62) Ces deux statuettes, que l'on pouvait croire disparues, ont été re- trouvées au Musée des Antiquités Nationales par M. L. Richard. (N° inventaire : 77539 B et 77539 C). L. Richard : Notes sur des bronzes figurés en provenance du territoire des Vénètes. Ogam, XX, 2, 1968, p. 96-98.

(63) A plus forte raison ne peut-on envisager de le faire aujourd'hui, un quart de siècle après la publication du travail de P. Merlat. Par contre, la carte p. 91 situe l'ensemble des découvertes gallo- romaines connues sur le territoire du Morbihan. Deux précédents essais de cartographie avaient été naguère tentés en ce sens : J . André : Densité et répartition de la population en Vénétie romaine, Annales de Bretagne, LXV11, i960, 1, p. 103-106. P. André : La cité gallo-romaine des Vénètes... Mémoire de D.E.S., Université de Rennes, 1963. (64) Peut-on également parler de fortes densités, partout au Bas- Empire ? M. P.-R. Giot a établi, d'après les décomptes pollini- ques et les diagrammes des tourbières du Finistère intérieur, qu'il y avait eu au Bas-Empire déclin marqué de l'activité hu- maine avec reprise de la forêt. P.-R. Giot, Un aspect méconnu du déclin du Bas-Empire, Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 1977, CV, p. 97-98. Les faibles densités du Bas-Empire ont peut-être d'ailleurs facilité l'émigration bretonne. (65) J. André : Les enceintes quadrilatérales du Morbihan. Ogam, XI, 1, p. 19-34, 4,5, p; 257-60, et 6, p. 441-54. Ce travail montre le grand nombre de ces levées de terre, leur hétérogénéité d' âges, de formes, de destinations. (66) Un troisième a été signalé à Questembert. J. André et J. Lecornec, La ferme de Bodan, Annales de Bretagne, LXIX, 1962, 2, p. 75- 92. '67' ?. André. Les Carnets Je M. Je F ré m m ville : la villa de Keran en Arraiion ' Morbihan i L' partie : les bâtiments. Archéologie en Bretagne. 1979, nJ 23, p. 3-12. P. Galliou, id., 2e partie : le matériel. 1980, n° 2b, p. 3-21. ( oo i Appelée parfois "villa de Pen-er-Men", La construction mise par- tiellement au jour par Aveneau de La Grancière taisait effective- ment partie de la villa de Keran. (69) IL convient d'ajouter, toujours à Arradon, La villa de Mané- Bourgerel, fouillée en 1856-58 par Jaquemet et C. de F réminville. Située à 500 m en retrait de celle du Lodo elle comprenait plu- sieurs bâtiments étagés sur une colline. Le balneum était décoré d'une mosaïque (v. fig. 6). Cette villa était restée pratique- ment inédite ; les recherches d'archives ont permis d'en recons- tituer partiellement le plan. P. André, Les carnets de M. de Fréminville : la villa de Mané-Bourgerel en Arradon, Morbihan. 1ère partie : les bâtiments et les décors de sol. Archéologie en Bretagne, 1981, nD 30, p. 2-10. (70) La grande villa de Mane-Vechen en Plouhinec, sur les rives de la "Rivière" d'Etel, comprenait un corps principal de bâtiment, en front de mer, centré semble-t-il sur une cour intérieure. Au- tour de cette cour, les pièces étaient bétonnées. L'une d'entre elles, ouvrant sur la mer, était décorée de reliefs en stuc, peints, à représentations animales et humaines (cf infra). Dans la cour centrale, était enfoui le trésor de 22 000 monnaies abandonné à la fin du 111e siècle. Des thermes et une autre construction complétaient l'ensemble (Voir note 43). (71) Un autre balneum a été récemment fouillé à Bermagouët, en Missi- riac. Il comprenait notamment une baignoire demi-circulaire en mortier de tuilot. Gallia, 1977, 35, p. 347. (72) P. André et P. Galliou, Les carnets de M. de Fréminville : la villa gallo-romaine de Tréalvé en St-Avé (Morbihan). Archéologie en Bretagne, 1978-79, n° 20-21, p. 4-13. (73) On retiendra toutefois les problèmes posés par la fouille en cours à Pont-Calleck , en Berné, où du matériel du 1er siècle a été re- cueilli dans un édifice rustique, modifié au cours du Moyen Age. J.-P. Bardel, Archéologie en Bretagne, 1978-79, n3 20/21, p. 68- 69. (74) Plus exactement, sur Les hauteurs Je Kerfloch. en Piaudren, sec- teur qui a révélé une riche concentration de vestiges gallo- romains, à proximité du grand établissement fortifié, dénommé Er-Hastel, et où de nombreux débris de tuiles traduisent une oc- cupation romaine. Un fanum, octogonal, existait sur la parcelle voisine, nommée Goh I lis.

(75) v. P. MerLat / Structure de la voie romaine Angers-Nantes à Vannes, par Blam et Rieux. Annales de Bretagne, LX11, 1955, p. 300-332.

J. Lecornec. Structure de la voie romaine Vannes-Angers. Anna- les de Bretagne, LXX11, 1965, p. 175. Il convient toutefois de rester prudent : les voies romaines ont été le plus souvent utilisées pendant des siècles, donc remaniées, restaurées, c'est-à-dire en fait transformées. Est-on certain que la structure observée, même sur une voie aujourd'hui abandonnée,

soit vraiment antique ? Les largeurs des chaussées paraissent de plus souvent excessives ; elles peuvent s'expliquer parfois par un

léger déplacement de la chaussée au cours des siècles, parfois aussi parce que la coupe qui a révélé cette largeur n'est pas

perpendiculaire à l'axe de la chaussée.

(76) Des fouilles ont été réalisées sur cette même voie, à quelques ki- lomètres au Nord, dans le secteur de La Madeleine, en Locqueltas.

La chaussée, large de 2,40 m, est composée de deux niveaux. La partie supérieure est formée de pierres liées par une terre argi- leuse blanchâtre, qui, avec le temps,, s'est mêlée à l'arène gra- nitique pour donner à l'ensemble une grande résistance. P.André,

Recherches sur la voie romaine Vannes-Corseul. Société lorien- taise d'archéologie, travaux année 1971, p. 14-16.

(77) 4 P. Merlat, Considérations générales sur l'établissement d'une carte du réseau routier en Armorique ancienne, et observations

particulière sur une carte des voies romaines de la Cité des Vé-

nètes. Annales de Bretagne, LX11, 1955, p. 300-332. R. Bertrand, Une hypothèse de travail : la voie romaine - Hennebont par . Société lorientaire d'archéologie, 1970,

n° 3-4, p. 12-13. F. Berthou, Les voies romaines en Bretagne. Société lorientaise

d'archéologie. Travaux 1978, p. 22-57 et 1979, p. 3-23. Fig. 6 - ARRADON (Morbihan.i. La villa de Mané-Bourgerel Le balneum. Reconstitution des décors du sol d'après les notes et dessins de C. de Fréminville. i7S) v. aussi Le milliaire trouvé en L97o à Caro. et dédié à Fétricus Le Jeune. Cf supra, p. 76, n3 L. (79) La décoration des bains est particulièrement intéressante. Les sols sont souvent revêtus de plaques de schiste, vert ou noir. Le schiste vert provient de l'île de Croix : c'est un schiste à grenats qui produit Le meilleur effet esthétique lorsqu'il est mouil- lé : on le trouve à Mane-Vechen en Plouhinec (cf supra, n° 43, p. 120 et n3 70, p. 125, et Gallia, 31, 1973, 2, p. 361-62), Keran, Mané-Bourgerel en Arradon. Ici, dans une mosaïque qui n'est pas sans rappeler celles de Le Curun en Le Gavre (Loire- Atlantique) ou Kervennenec en Pont-Croix (Finistère), il est as- socié au marbre veiné de rouge et au calcaire (v. fig. 6, p. 126. Les murs des thermes sont souvent revêtus de plaques en cal- caire blanc (Lodo, Mané-Bourgerel en Arradon, Mane-Vechen en Plouhinec. Les plafonds peints sont parfois incrustés de coquilla- ges comme aux Bosseno en Carnac (J . Milin, Fouilles à Carnac, 1877), Kerfresec en Ste-Hélène (R. Sanquer et C. Leloch : Les en- duits peints à coquillages dans les thermes romains d'Armorique, Archéologie en Bretagne, 1975, n° 6, p. 13-22. Les murs de la pièce d'apparat du Mane-Vechen en Plouhinec étaient ornés de corniches et de reliefs en stuc : représentations enfantines, figurations animales, végétales, rehaussées de cou- leur rouge. M. Frizot, Stucs de Gaule et des Provinces romaines. Motifs et techniques. Centre de Recherches sur les techniques gréco-romaines, Dijon, 1977, p. 194-197. C. Le Loch, Le Décor des villas, septembre 1974, n3 74, p. 34-40.

(80) P. Galliou a entrepris depuis 1974 l'étude des fibules armoricai- nes, qu'il publie dans Archéologie en Bretagne. V. plus particu- lièrement 1974, n° 2, p. 8-11 et n° 4, p. 33 (fibule de Kergroix en St-Pierre Quiberon), 1977, n° 16, p. 22 (Lodo en Arradon et St-Christophe en Elven), 1979, n3 23 (St Symphorien en Vannes et Les Bosseno en Carnac).

(81) On notera toutefois l'existence d'un bronze, sans doute décor de meuble. Gallia, 1977, 35, p. 345.

(82) Pour l'inventaire de ces statuettes : J. André : bronzes figurés trouvés sur le territoire vénète. Annales de Bretagne, LXVIII, 1961, 1, p. 89-94. ! t L. Richard : Noce sur des bronzes figurés en provenance du territoire des Vénètes, Ogam, XX, 1-2, i960, p. 95-100. On ajoutera La statuette de Bacchus, provenant de la villa du Goh-Quer en , et conservée au Musée de Bretagne à Rennes. Gallia, XXIX, 1971, 2, p. 242-43.

(83) Pour Les autres scuLptures sur pierre :

L. Marsille, Autei votif et buste de femme découvert à l'Ouest de Toulhouet, commune de La Vraie-Croix, Morbihan. BSPM, 1939, p. 28-31.

J. André : deux bas reliefs gallo-romains inédits. Ogam, 1964, 1-3, p. 147-150.

L. Richard, Buste hermaïque gallo-romain de Plaintel (Côtes- du-Nord), Mémoires de la Société d'émulation des C.D.N., CI, 1972, p. 7-8 (concerne le buste de La Vraie-Croix). L. Richard, Sculptures anciennes d'Armorique, Mémoires de la Société d'émulation des C.D.N., Cil, 1973, p. 3-4.

(84) Il serait bien sûr trop long de signaler ici toutes les publications concernant la céramique gallo-romaine découverte dans le Morbihan. Depuis vingt-cinq ans, de très nombreux articles ont été publiés dans les chroniques des Annales de Bretagne, Ogam, Société poly- • matique, Gallia, Archéologie en Bretagne, etc.. Il reste toutefois qu'il y a encore beaucoup à faire en ce domaine et que les réser- ves de musées contiennent encore des quantités de céramique si- gillée, commune, inédites.

(85) M. Rouvier-j eanlin, Les figurines gallo-romaines en terre cuite au musée des Antiquités Nationales. A. Gaborit, Les figurines gallo-romaines en terre cuite découver- tes en Bretagne. Archéologie en Bretagne, 1976, n° 9, p. 9-13, et n° 10, p. 13-28. Pour les statuettes du style Rextugenos, Ar- chéologie en Bretagne, 1977, n° 16, p. 27-31. Pour les matres, Annie Le Rudulier : Les figurines de terre- cuite gallo-romaines à représentation de déèsses-mères dans les régions archéologiques de Bretagne et Pays de Loire. Mémoire de maîtrise, Université de Nantes, 1980. A.E.B. 33-34, 1er trim. 82.

(86) J. André, Dolmens morbihannais remployés à l'époque romaine. Ogam, XIII, 1961, 2-3, p. 248-54. En 1980, dans les fouilles du Cairn d'Arzon, M. J. Lecornec a. trouvé plusieurs fragments de statuettes en terre blanche.

(87) Pas plus que pour la céramique, nous ne disposons LCI de la place suffisante pour rendre compte de toutes les études récentes

touchant aux problèmes économiques. V. infra, p. 130, n 89 quel- ques directions de recherche.

(88) En 1979, des sondages ont permis de mettre au jour, dans lequar- tier Saint-Nicolas à Vannes, un lot important de céramique, qui

pourrait provenir de l'ancien port de Vannes (P. André, BSPM, 1981, à paraître). Ces céramiques, étudiées par P. Galliou, té- moignent d'un commerce avec le reste de la Gaule et les pays de la Méditerranée qui se développe au début du 1er siècle pour atteindre une expansion maximum dans la deuxième moitié du même siècle.

(89) Il en existe des preuves archéologiques. L'étude collective à pa-

raître sur les amphores de l'Ouest de la Gaule (supplément n° 4 d'Archéologie en Bretagne), entreprise à l'initiative des Antiqui- tés historiques de Bretagne, montre, à partir d'un matériel le

plus souvent inédit comment l'Armorique était intégrée aux cou- rants commerciaux, terrestres ou maritimes. L'inscription de

Lyon (cf supra, p. 73 ) atteste aussi qu'un Vénète fut patron de

l'Association des Nautes de la Saône et de la Loire.

Pour ces courants commerciaux, v. entre autres travaux : - J. André : Introduction à l'étude des relations commerciales

des Vénètes d'Armorique avec le centre de la Gaule. Revue ar-

chéologique du Centre, 1962, p. 58-64. - P. Galliou : Les relations commerciales de l'Armorique gallo- romaine Caesarodunum, 1977, n5 12, p. 481-490, et, en collab.

avec R. Sanquer et R. Piot : Problèmes de navigation en Manche

occidentale à l'époque romaine, p. 491-508. - P. Galliou, M. Fulford, M. Clément : La diffusion de la cé- ramique "à l'éponge" dans le Nord-Ouest de l'empire romain. Gallia, 38, 1980, 2, p. 265-278.

- M. Clément, v. supra.

La découverte, à , d'un lingot de cuivre estampillé, prove-

nant semble-t-il du pays de Galles, pose à nouveau le problème

du cuivre en Armorique. P. André : Le lingot de Bubry (Morbihan) et Le problème du cuivre en Armorique. Archéologie en Bretagne, 1975, n3 5, p. 5-11. P. André : Un Lingot de cuivre en Bretagne. The bulletin of the board of celtic studies. XXVI L, 1976. p. U8-153.

(90) Cette opération demanderait bien sûr à être nuancée, notamment par l'étude de la céramique tardive. Outre la céramique "à l'é- ponge" déjà nommée (cf supra n° 89), il faudrait aussi évoquer la céramique d'Argonne. v. entre autres : L. Langouet, Un nou- veau lot de céramiques d'Argonne décorées à la molette retrouvé à Alet. Réflexions sur les importations de cette céramique en Ar- morique. Dossiers du centre régional archéologique d'Alet, 5, 1977, p. 3-13. L'exemple de la villa de Keran en Arradon est significatif : on y utilisait aux Ille et IVe siècles de la vaisselle d'Argonne, mais aussi des productions de Gaule du centre, en céramique métallescente. J. Lecornec : Céramique sigillée du musée de la S.P.M. du Morbihan, BSPM, 1967, p. 1-18, et P. Galliou : Les carnets de M. de Fréminville... op. cit., Archéologie en Breta- gne, n° 23, 1980, p. 3-21..

(91) Les Osismes possédaient sur les rives et les abords de la baie de Douarnenez des ateliers destinés à la confection de salaisons de poissons, et de garum. R. Sanquer et P. Galliou : Garum, sel et salaisons en Armorique gallo romaine, Gallia, 30, 1972, p. 189-223. L. Pape : La civitas des Osismes à l'époque gallo- romaine, 1980, p. 121-130. Les fouilles que nous avons entrepri- ses en 1980, sur les rives de l'estuaire du Blavet, ont montré que les Vénètes, dont on connaît l'activité de sauniers à l'épo- que de l'Indépendance, se sont également lancés dans la confec- tion de salaisons, et peut-être la préparation de garum, ces produits étant vraisemblablement destinés à l'exportation.

(92) Pour un premier inventaire des fours de potiers : J. André, BSPM, p.v. mai 1961. Les céramiques de Meudon, en Vannes datent du début de la période carolingienne : L. Fleuriot et P.-R. Giot, Early brittany, Antiquity, Ll, 1977, p. 112. DAN ET A., 1955, Monographie historique d'Arradon, p. 33-37

musée de la Société Polymalhiqiie du Moibilian, < hàleaii Gaillard, me Noé, à Vannes.

Sui la côte d'Anadon, si recherchée aujouid luii, déjà les Gallo-Komnins avaient construit de nombreuses villas, ou ils venaient cheichei la beauté du paysage el la salubiilé de laii, les Vénètes y avaient aussi leuis places loi les, assises sui les lagunes de leire si nombreuses dans le golle : pointes du

Rlei el du Forl-Espagnol sui la livièie d'Aurav, pointe Sainl

Nicolas on Ai/on el Peu ei Men en Anadon. A la suite de

letns démêlés avci le jeune ( lassus, lieulenanl de Iules ( osai,

S/ ans avant lésus On isl. les Véneles vinrent s\ lélugioi.

(,)ue|(|ues monnaies i|aufoises oui clé liouxoes dans un

talus a Ponldiliuu la villa lomailie du lodo. enlio I'OIIIHKII

ol Koi|,dlio, ,1 olo eux aille pai I'-. Ilots depuis i|U on la

Imiilli'O 011 I8')'>. tes lollilles luieul piall(|Uee, p,il dos

membies do la So< iele Pok uialhii|iic du Molbiban do IH'if) Dolmen lenvcni', |>lôs K<"lv.l

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UEI.QUI S dolmens cl menhiis piouvenl que les ( elles

oui occupé aulielois ce pays, l'iés de la ( hènaio, on

Qvoil des dolmen1, el des menhiis minés, lin dolmen < il < i il.in e, appelé " ei locli " dans le pays (le lixliei), silné d.ilis un champ, non loin de llilhélin. .1 été loilillé en IM(>'>, dos IS Romains oui liaoé, sui le leniloiie d'Anadon une dolmens, à !<' poillli' du liecli, lollilles on I8d/ : le liiiiiiilus pailie de la voie qui va de Vannes a I o< maiia<|iiei. de Sniltl Galles, c|ili '.e llouvu dur. I.i piopliéle du Mie L I Ile < oinmeiK e a I enliee du 1 liemin de Hoinus, en Vannes; nom, .111 IlOld est do loimouil, nulle de Uo<|nédus e\ploie elle s'avance au sud du Paigo, passe a liéhoinec el monte dès I8')d, a donne une liai lie polie on dionle. de. bluiolels la lande du Vincin sous la loi me d'un gros sillon, jiisqu an en bion/e el même du loi. Ces ol>jep, oui déposes ,111 au tôlé 1101 cl du chemin, du moins en p. 11 lie ; elle passe sous pont. A parlii do ce point, la voie penche dans la loininuni la maison de dioile et dans son courlil, el va liaveiseï le d'Anadon el monte ensuite avec I uni ienne mule vicinale couilil de la seconde. Piesque an point où linil la commune qu'elle (|uille au-delà d'une petite maison poui i oupei I. d'Anadon el commence (elle de Ploeïen, sépaiecs lune de nouvelle loule d Anadoii clic < ôloic au sud est |us.|u .1 I, l'aulie pies de Kci gai uval, pal le (liciuin haie sui la lande maison sud du Pelil-Molac. I Ile liaveise le-, lenes de crlli du Monsieur, à Kei jéqo, exisle un liés pelil mamelon sui maison el en soi I poui coupei la mule d'Anadon, un peu lequel gisent deux grosses pienes de granit. I 'ancien chemin avant le village de Bolqiiélen cl piendie le noid de la mule de Baden lase ce mamelon, au sud, el la voie lomaine, creusée, en ce point, d'une ancienne canière, le louche, au nord. Il y a un embranchement de la voie romaine' du Vmc in au lodo. fclle quille le chemin de Rogiiédas, à dioile, passe à Poulindu, a Kervadec, à Tynenqolec;, à Uourgeiel, potn se lenninei au Lodo. Sa destination évidente était de desseivii les établissements romains de Mané-Bouigeiel el du lodo.

Un deuxième embiancliemenl de la voie 1011 une va du lleibont à Kiiion. Il doil commencer clans la lande de l.ignol, en face du Pnrc Nehué. Il tombe près de la croix de I angal. De cet endroit, le nouveau chemin de Baden cl la voie ion).line, conlondus en pallie, descendent au village du lleibont. Ici, la voie lomaine se subdivise: une blanche se lend au Mousloii ; de là, elle pénèlie dans la commune de Baden pai la chaussée de l'étang de; Pompei ; tandis que l'aulie blanche se lend à Kiiion cl à Pen-ei-Men, ou dans la McilIlMS IINMI'S, |HOS I .1 ( llCII.IH'. lande, on a mis au joui plusieuis établissements lomains. Un peu après le pont du lleibont, entre des piailies basses de Baden avec la(|tielle elle ne laide pas a «onlondie el un c hamp élevé, l'embianc hemenl de Kiiion se détache, jusqu'à Toillbaeù cl Pialelleii. la, en la* e d un pelil bois de à gauche, en combe, puis maiche directement sui Keibelec. sapins, elle enlie dans un pic, le liaveise ainsi • |* 1 un pelil là, il se conlond avec une roule neuve ; mais, avant champ <|ui le suit, pas'o au noid de loequollas poui onliei d'alleindie le paie de Kenan, il enlie dans le champ de dans la lande de I iqitol. Dans 1 elle lande, se home sui dioite, puis passe sous la maison du Vilihen, loillie sou l'ancien chemin de Baden, hois petites maisons , la pieinieie est au sud du chemin, à quui he, et les deiis auhes sont au 1 CM 111il cl linil à Kiiion. (l)'ni>irs h; I)' -\ louqmtl noid, à dioile. la voie minaine se lient piesque constamment Non loin de llilhélin, on leinaïqne les lestes .l'un camp :(.'■ mm,un,

les Bielons, à lein loin, oui occupé '\iiadon des le VI- sie< le, el oui appui lé un puissanl lenloll .1 la ie|ic|ioll ( hiélienne. Il est me possible que le Monsloi', en vieii\ liane ais Monsliei, c 'est à dite Mouaslèie, ail été des lois, le

siège d'un pelil établissement monastique, qui auia rie mine

pai les Noimancls, au X'' sie< lis Pierre-Jean LE ROHELLEC

Histoire d5Arradon

Préfaces de

R. LEPROHON Maître de conférences à l'Université de Bretagne Occidentale © Pierre-Jean LE ROHF.I.LEC - 1988. et Tous droits de reproduction interdits. F. JARLEGAN Maire d'Arradon ISBN 2-9503326-0-9 CHAPITRE II

De la Préhistoire à l'Epoque Gauloise

Le Paléolithique et le Mésolithique Jusqu'à ce jour, les fouilles préhistoriques n'ont pas permis aux chercheurs de prouver une occupation du sol arradonnais avant le Néolithique. Pourtant dès le Paléolithique, période qui s'étend en Bretagne de 700000 à 10000 avant Jésus-Christ, la présence de l'homme est attestée dans de nombreux sites côtiers proches du Golfe du Morbihan. A l'est de la presqu'île de Rhuys, la découverte récente de fragments de bifaces à Damgan a souligné l'ancienneté du Paléoli- thique breton. D'autres outils frustes de ce genre ont été exhumés dans la petite île de Téviec, à l'ouest de Penthièvre et dans les falaises de Saint-Colomban, près de Carnac. La fréquence des habitats le long du littoral actuel est incontestable; toutefois, aucun site organisé n'a été retrouvé. Il s'agissait vraisemblablement de brèves haltes de chasseurs nomades. Le Mésolithique, de 10000 à 5000 ans avant Jésus-Christ, n'a pas non plus laissé de témoignages à Arradon. Pourtant la zone littorale était habitée. Les fouilles, réalisées entre 1928 et 1930 sur l'île de Téviec, ont démontré la présence d'un riche habitat associé à une construction funéraire modeste et fruste. L'île, alors rattachée au continent était avant tout un campement fréquenté par une tribu de chasseurs. A Hoëdic, on a mis à jour une véritable nécropole en relation avec une sorte de grande aire dallée. Les fouilles, que cette découverte a suscitées, ont révélé l'existence vers 6575 avant Jésus- Christ d'une communauté relativement développée. Elle ne vivait

17 plus seulement de chasse et de pêche mais pratiquait également l'élevage de petits bœufs, tle quelques chèvres et peut-être même de moutons. Les gisements de T év iec et de Hoëdic sont les seuls vestiges d'une population beaucoup plus importante dont la plupart des témoignages ont probablement disparu sous la mer.

Le Néolithique 1 e Néolithique débute vers 5000 ans avant Jésus-Christ. Départ et d'autre de l'entrée du Golfe, une quantité de monuments, remar- quables par leurs dimensions imposantes, sont ériges. Ainsi le dolmen de Kercado à Carnac dés 4600 avant Jésus-Christ, soit 2000 ans a\ ant les pyramides d'Egypte ; puis le tumulus Saint-Michel à Carnac e el celui de lumiac en Ar/on. dans la deuxième moitié du IV DDIIIICII du lioch. millénaire. Cette architecture grandiose connaît d'autres consécra- C'est au Roch. au milieu d'un champ près de Truhélin, que la tions: les fameux alignements du Menée, de Kermario et de Kerles- découverte est la plus intéressante. Les fouilles entreprises dès 1863 can à Carnac. A l.ocmariaqucr, le célèbre menhir brisé, appelé ont révélé l'existence d'un dolmen en U orienté E-W. La chambre Men-er-Rhoeg. devait peser 350 tonnes pour une hauteur de mesure 1,80 mètre environ. La pierre qui la recouvre a basculé par 23.5 mètres. Plus près d'Arradon encore, le dolmen de Gavrinis dont suite de l'écroulement d'un support. Elle présente sur sa face supé- les superbes dalles représentent un exemple remarquable du degré rieure une série de signes formés de petites entailles semi-sphériques d'évolution de l'art néolithique dans cette région. A quelques cen- de 4 centimètres de diamètre environ. Ces entailles, dont certaines sont taines de mètres de ce site se trouve le double cercle d'Er Lannic, à partiellement effacées, sont disposées en demi-cercle. Près de l'entrée demi submergé par les flots. sur la gauche, se trouve un monolithe d'environ 60 centimètres de Face à ces trésors, Arradon paraît bien pauvre en monuments hauteur. mégalithiques célèbres. Pourtant la commune s'intègre parfaitement L'exploitation du site a permis de mettre à jour des fragments dans cette période faste de la préhistoire armoricaine. On se trouve à d'os humains ainsi que plusieurs objets. Le long de la face intérieure 30 kilomètres des sites de Carnac et environ à 6 kilomètres de ceux de sud, à une trentaine de centimètres de profondeur, de nombreux Gavrinis et d'Er I .aunie. Les touilles des monuments préhistoriques débris de poterie noire et rouge de différentes épaisseurs ont été arradonnais. entreprises dès 1854, se sont intensifiées à partir de 1860. exhumés. La poterie noire est beaucoup plus fine. Parmi ces débris Les pionniers de cette archéologie naissante ont travaillé sous l'égide figure un outil de silex biface présentant un tranchant très mince, sans de la jeune Société Polymathique. En 1891, Le Mené établit une liste doute une flèche tranchante. Un second silex qui semble être un petit des sites arradonnais ayant fait l'objet de recherches archéologiques. perçoir a été également trouvé. Le long de la face intérieure nord, à la Il signale la présence de menhirs et dolmens ruinés près de la Chênaie même profondeur, les fouilles ont révélé la présence d'autres tessons ainsi qu'un autre dolmen en mauvais état près de Kervadec. Sur ce de poterie, parmi lesquels un fragment d'anse présentant à sa surface site on a découvert par la suite, en creusant les fondations d'une deux lignes parallèles de pointillés. A ce propos, il est intéressant de maison, trois haches en fibrolithe blanche à 1,5 mètre de profondeur. noter qu'il ne s'agit pas de fragments de poteries qui auraient été Il s'agit d'une variété peu courante en Bretagne. D'autres haches en déposées intactes parmi les autres éléments du mobilier mégalithique. pierre polie ont été également trouvées. Selon Limur, ces objets d'un Les dépôts funéraires ne consistaient, en effet, qu'en tessons plus ou beau vert vitreux, proviennent certainement d'un filon de pyroxénite moins importants. jadéiste. appelé aussi jade breton, situé dans l'anse de Roguédas.

19 18 A qui étaient destinées ces sépultures? Aux membres d'un Christ. L'extraordinaire production des haches à douille a certaine- village, ou alors à quelques personnages importants ? Il est difficile de ment duré jusque vers 450 avant Jésus-Christ. En effet, le Premier donner une réponse satisfaisante. De plus, rien ne permet d'affirmer Age du Fer, qui correspond à la civilisation de Hallstatt (du nom du que tous les dolmens à couloir aient été des tombeaux. Quoi qu'il en site-type autrichien) n'a touché l'Armorique que dans sa période soit, les monuments mégalithiques devaient avoir une autre fonction. finale. I e dolmen du Roc h comme ceux de la Chênaie et de Kervadec sont Arradon a conservé dans son patrimoine archéologique le placés sur de petits sommets. Ces édifices dominaient donc un pano- témoignage de ces premières implantations celtes. En 1854. rama plus ou moins vaste de sorte qu'ils étaient rcpérablcs d'assez J.M.Galles fit part à la Société Polymathique de la découverte dans loin. On peut donc imaginer que ces monuments matérialisaient le sa propriété d'une sépulture de forme nettement circulaire que l'on territoire des communautés. L'habitat de ces petites sociétés devait se attribua par la suite au Hallstattien Récent, soit environ 500 ans avant trouver sinon à proximité, du moins dans son périmètre de visibilité. Jésus-Christ. Ce monument appartient à un modèle bien connu. Il possède une structure intérieure en pierre sèche et une couverture L'Age de Bronze extérieure en terre. A l'intérieur, au milieu de détritus de bois et d'ossements. Galles recueillit un grand nombre d'anneaux en bronze Vers 2()(K) avant Jésus-Christ, on entre dans l'Age du Bronze. A perlés, un torque et un morceau d'ambre. Certains voient dans ces cette époque, une nouvelle population très hiérarchisée apparaît en anneaux des ornements que l'on portait aux bras par groupes de 6 ou Mretagne. Beaucoup de documents que l'on possède sur cette civilisa- 7, à la manière de brassards ; d'autres à cause de leur grand nombre et tion ont été fournis par les sépultures et les caches. de l'adhérence de quelques morceaux de bois, y voient la décoration A la différence des populations du Néolithique, ces sociétés d'une hampe d'enseigne. inhumaient individuellement leurs morts, et principalement leurs L'examen de ces données archéologiques nous amène à formu- chefs, sous de grands tumulus à caveau unique. La présence en ler deux constatations. En premier lieu, il semble qu'il faille mettre nombre de ces monuments funéraires sur le littoral du Golfe du l'accent sur la similitude qui existe entre certains de ces objets et les Morbihan démontre une continuité de l'habitat de notre région du éléments qui composaient le mobilier archéologique des tombes de la Néolithique à l'Age du Bronze. fin de l'Age de Bronze. Cela tend à renforcer l'idée qu'en cette période La découverte à Vannes d'un dépôt de haches à douille datant d'installation des populations celtes, certaines associations de mobi- du IXe ou du VIIIe siècle avant notre ère confirme la présence de ces lier funéraire ont été pratiquées. L'assimilation progressive des deux populations dans les abords d'Arradon. Ces objets à forte teneur en peuples est une réalité. La seconde constatation concerne la nature plomb que l'Armorique fabriqua en série à la fin de l'Age du bronze des objets exhumés. La présence d'un torque et peut-être même d'une avaient, selon l'hypothèse communément admise, une fonction de hampe d'enseigne semblent indiquer qu'il s'agit de la tombe d'un troc, sorte de lingots pré-monétaires. L'insécurité des temps en cette guerrier, voire d'un potentat local. La nouvelle société que les conqué- période de transition qui marque le passage de l'Age du Bronze à rants celtes mirent en place était vraisemblablement fondée sur la l'Age du F er est l'une des explications de ces dépôts stockés dans de guerre. simples caches aménagées. La civilisation des Vénètes Le premier Age du Fer Vers 450 avant notre ère, l'Armorique entre dans le Second Age L'Age du 1er correspond à l'époque gauloise. La distinction que du Fer, appelé époque de La Tène (d'après un site suisse). C'est l'on fait en Armorique entre l'Age du Bronze final et le Premier Age seulement à partir de cette époque que les écrivains grecs commen- du 1er est purement conventionnelle. Dans notre région, une phase cent à mentionner l'existence des Celtes ; et c'est beaucoup plus tard de transition, sans fer attesté, s'étale jusqu'au Ve siècle avant Jésus- encore, au moment de la conquête de la Gaule par César au premier

.'(I 21 siècle avant Jésus-Christ, qu'apparaît le nom de la population armo- Un nouveau témoignage de la présence gauloise à Arradon ricaine qui habitait notre région, le peuple des Vénètes. réside dans la découverte à Pondinan d'un trésor de monnaies vénètes. Cette trouvaille nous donne l'occasion de dévoiler un autre Pourtant, une présence bien antérieure sur notre sol ne fait pas aspect de cette civilisation. Parmi les peuples armoricains, les Vénètes de doute. I es moissons archéologiques qui ont eu lieu en terre furent les premiers à se doter d'un monnayage propre. Celui-ci arradonnaisc sont d'ailleurs venues étayer cette idée. apparut dès la fin du second siècle avant Jésus-Christ. Très rapide- I a présence gauloise à Arradon est tout d'abord attestée par de ment, la frappe de l'or des premiers temps fut remplacée par celle de nombreuses stèles armoricaines. Celles-ci. généralement basses et l'argent. Cette évolution a des causes économiques. Dépourvue de hémisphériques, sont très fréquentes dans le Morbihan. Elles coïnci- mines d'or importantes, la cité des Vénètes ne peut faire face qu'aux dent assez bien avec le territoire des Vénètes. On retrouve l'une d'elles premières frappes. La multiplication du numéraire obligea donc ce employée dans la construction d'une maison à Bourgerel, tandis peuple à abandonner l'or au profit de cet autre métal qui, lui, avait qu'une autre a été réutilisée dans un mur à Kcrgucn. Toutefois, la l'avantage de provenir de mines locales. Les Vénètes purent ainsi plupart se trouvent à proximité d'un lieu consacré: quatre près de la frapper plus de pièces et assurer une utilisation plus générale de ces chapelle du Moustoir. une autre près de l'église sur la route de espèces. Battre monnaie était une affirmation de souveraineté autant Vannes et une dernière près de l'ossuaire de l'ancien cimetière (aujour- que le signe d'une bonne prospérité économique. La frappe ne d'hui derrière la chapelle du bourg). La présence de ces monuments nécessitait pas seulement le travail d'un personnel compétent, comme associés à un cimetière avait entraîné une confusion au XIX1'siècle. l'atteste la qualité des types monétaires, elle était surtout conditionnée On y voyait des lec'hs ou pierres funéraires des anciens Bretons du par les ressources de la cité en métaux précieux. L'excellence de la Haut Moyen-Age. Il s'agit en fait de stèles armoricaines réemployées monnaie confirme donc la richesse de ce peuple. Sur quels fonde- ou christianisées comme support de croix. L'interprétation de ces ments s'appuyait-elle? monuments v énètes n'est pas aisée. Pour Marsille, qui a longtemps Il semble qu'il faille voir dans ces témoignages du passé le reflet étudié les stèles vannetaises. il s'agit de diminutifs symboliques de de la prospérité des activités artisanales vénètes et l'intense commerce tumulus. de remplacements de tumulus. Quoi qu'il en soit, l'utilisa- qu'elles suscitèrent. Traitons tout d'abord de la production de fer, tion funéraire de ces stèles basses semble fondamentale. élément distinctif de la civilisation celte. Dans le Premier Age du Fer, le métal était rare et précieux. A l'époque de la Tène, il semble qu'il I .'existence probable d'un camp retranché à Pen-er-Men est une soit devenu beaucoup plus commun, preuve d'une production plus autre empreinte de la présence vénète dans notre commune. L'amé- développée. Celle-ci était telle, au moment de la conquête romaine nagement de promontoires en éperons barrés était déjà utilisé dans les que César s'étonna de la grande utilisation que les Vénètes en faisaient temps antérieurs mais ce sont les populations vénètes qui portèrent à sur leurs navires, notamment pour cheviller les madriers et servir de leur apogée construction et utilisation de ce type d'établissements chaînes d'ancres. Les Vénètes exploitaient les gisements de leur côtiers. Ces derniers étaient généralement protégés par un rempart, contrée et traitaient le métal dans de petits ateliers de forgerons, ou un talus, précédés d'un fossé et d'une petite contrescarpe. Ces comme le confirment les amas de scories retrouvés en de nombreux fortifications facilement aménageables devaient n'être toutefois que endroits. Les fouilles ont par exemple mis à jour une petite unité de des refuges passagers : l'absence d'eau en réserves suffisantes aurait production près du château de Kergonano en Baden. rendu difficile une implantation permanente. La vocation de ces retranchements était avant tout d'ordre défensif. Il s'agissait de proté- ger une population face à un ennemi terrestre. Lorsque la pression de Mais l'industrie la plus florissante paraît bien avoir été celle de la celui-ci devenait trop forte, la communauté abandonnait l'éperon céramique. Mises à part les rares trouvailles d'objets d'ornementation fortifié et se réfugiait sur ses navires en gagnant le large. L'existence et d'utilisation domestique, Arradon a surtout livré les vestiges d'une d'un retranchement à Pen-er-Men induit par ailleurs la présence à industrie qui se rattache à la céramique, la fabrication des augets. Arradon d'une population nombreuse qui tend à se sédentariser. Ceux-ci occupaient une fonction bien définie dans la production du

23 bouilleurs de sel était destinée à satisfaire les besoins locaux. En fait, les quantités de sel que ces fours pouvaient produire (environ 50 kilos par four et par saison) et les autres formes sous lesquelles il devait être commercialisé, nous incitent à penser que ces denrées s'intégraient dans un système d'échanges régionaux. Et il est probable que les Vénètes, peuple de marins dont la puissance reposait sur une sorte de thalassocratie marchande, aient su tirer partie de leur flotte pour commercialiser ces denrées. Cette hypothèse est d'autant plus vrai- semblable que ce produit commençait à jouer un grand rôle dans la vie quotidienne. Il ne servait pas seulement à améliorer le goût des aliments mais avant tout avait pour fonction d'en assurer la conserva- tion. Dans les dernières années du premier siècle avant notre ère, cette technique semble disparaître au profit du nouvel ordre économique imposé par le conquérant romain et de l'apparition d'autres pratiques d'extraction, les marais salants.

Reconstitution d'an four ii miKci\ César contre les Vénètes

sel marin. Les artisans sauniers s'établissaient généralement sur des En 57 avant Jésus-Christ, un an après qu'il ait pris l'initiative plages aussi plates que possible. Entre mars et août, à la veille des d'intervenir directement dans les affaires intérieures de la «Gaule marées de vives-eaux, la grève était hersée et labourée, afir; que la mer chevelue », César dépêcha en Armorique la VI Ie légion que comman- imbibe la plus grande épaisseur de sable possible. Lorsque celui-ci dait Crassus. Cette expédition semble n'avoir été qu'une simple était sec. on en recueillait la partie superficielle chargée de sel, le promenade militaire. En effet, Crassus ne livra aucun combat et se sablon. Ce dernier était entassé puis lavé dans de petites fosses munies contenta, comme le voulait la tradition militaire, de prendre des de filtres grossiers. I (ne première saumure était alors versée dans un otages - surtout des Vénètes - chez les peuples conquis. Puis il partit tonneau que l'on faisait bouillir sur un feu de bois. Ce concentré était hiverner chez les Andes (près d'Angers) et informa César que les ensuite desséché dans de petits récipients d'argile posés au-dessus de tribus armoricaines «étaient sous la domination et au pouvoir du fours à braise, les augets. Ces fours à sel ne servaient probablement peuple romain ». qu'une fois tant il était aisé de les reconstruire. A Arradon, leur Après cette campagne-éclair, les Vénètes, qui commençaient à présence est attestée dans plusieurs sites. A Moréac, au bord de la entrevoir un danger pour leur monopole commercial avec la Bre- plage, se trouvent les restes d'un four qui utilisait la falaise comme tagne insulaire, décidèrent de s'opposer aux volontés de l'envahisseur. paroi; près de lui sont signalés des morceaux d'augets. sans doute les En 56, rejoints par les Coriosolites et les Unelles, ils refusèrent de se restes d'un dépôt. Au Petit Logoden, côté sud de l'île, un autre four a plier à une réquisition opérée par les officiers de Crassus et exigèrent été inventorié. Son état est médiocre mais il présente dans sa structure même la restitution de leurs otages. Devant le refus des Romains, les un cylindre de fer adhérant à un morceau de brique. Kervoyeret Irus Vénètes que César dépeint comme le «peuple de beaucoup le plus possèdent d'autres vestiges de cette industrie. puissant de la côte maritime», appelèrent à la rescousse les cités Aux alentours du second siècle avant Jésus-Christ, la côte arra- voisines. Cette coalition des peuples de la mer avait pour but de donnaise devait offrir aux populations locales une activitésaisonnière défendre les prérogatives des tribus menacées par la toute puissance d'appoint. Pendant longtemps, on a pensé que la production de ces romaine, notamment la liberté de commerce. Tandis que César, qui

25 se trouvait en Italie, chargeait ses lieutenants de construire des navires et de se préparer à la guerre, les forces navales des confédérés se rassemblaient en pays vénète. A la fin du printemps 56, César arriva en Armorique et après avoir confié plusieurs légions à ses lieutenants pour soumettre les tribus révoltées, il se dirigea lui-même, à la tête du reste de son CHAPITRE III infanterie, vers le territoire des Vénètes. Le gouverneur des Gaules tenta tout d'abord d'enlever à ceux-ci les places fortes qu'ils avaient établies sur des promontoires côtiers. Pour les raisons que nous avons Arradon pendant la période déjà évoquées, le résultat fut un échec. C'est pourtant sur mer que se joua la partie militaire décisive. Forte de 220 navires, la flotte gauloise gallo-romaine semblait capable de l'emporter mais encalminée par une bonace, elle ne put manœuvrer à son aise. L'avantage revenait donc dans le camp des Romains: en effet, ceux-ci disposaient de galères plus légères qui évoluaient à la rame. L'affrontement fut un vrai désastre pour les Un nouveau découpage territorial Gaulois et Brutus. qui commandait l'unité navale romaine, obtint une La conquête de la Gaule par les Romains avait été facilitée par le victoire totale. Battus. les Vénètes devaient irrémédiablement tomber manque d'unité politique du territoire. Très vite, les nouveaux maî- dans l'orbite des vainqueurs. Cependant, il serait illusoire de prendre tres comprirent l'intérêt de conserver cette structure afin d'éviter toute pour argent comptant les propos de César lorsqu'il nous dit qu'il concentration des pouvoirs. L'ancienne «Gaule chevelue» fut simple- décapita la classe dirigeante vénète et dispersa sa population sur les ment découpée en trois provinces placées sous l'autorité directe de marchés d'esclaves. L'examen des vestiges antiques nous permet l'Empereur: l'Aquitaine, la Belgique et la Lyonnaise, circonscription d'affirmer qu'il n'y eut pas de rupture dans l'implantation humaine territoriale dont dépendit l'Armorique pendant le Haut-Empire. entre la fin de l'époque gauloise et les débuts de la conquête romaine. Dans notre région, le peuple des Vénètes persista sous la forme d'une Bien au contraire, de nombreux témoignages archéologiques font civitas (cité) romaine et fut confirmé dans ses anciennes frontières par apparaître une remarquable adaptation des Vénètes au nouvel ordre la nouvelle administration. Quant au chef-lieu gallo-romain, il s'éta- établi. blit à Dariorilum (Vannes). Cette agglomération devint alors une ville importante qui concentrait les fonctions administratives, politi- ques, religieuses et culturelles du pays vénète. Arradon se trouvait L'archéologie et les sources écrites forment l'essentiel des infor- donc dans l'immédiat voisinage de ce nouveau pôle d'attraction. mations dont nous pouvons disposer pour connaître cette période qui précède la conquête romaine. Pourtant, il existe une autre source, plus délicate à manier, la toponymie ou étude des noms de lieux. Le réseau routier Selon Bernard Tanguy, il n'est pas impossible que le nom même de Arradon était situé en bordure d'un grand axe de circulation qui notre commune. Arradon. remonte à cette lointaine période gauloise. reliait la Gaule intérieure et Condevicnum (Nantes) à la région de Il ne s'apparenterait donc pas comme on l'a souvent dit, à la tra- Quimper-Douarnenez. D'autre part, sur le territoire même de notre duction bretonne de la fougeraie, «ar raden», justifiée par l'immense commune, les Romains tracèrent, ou améliorèrent, une partie de la quantité de landes et de fougères que contenait autrefois la voie qui allait de Vannes à Locmariaquer. Ce port de l'entrée du commune. Golfe, qui fut à l'époque romaine une agglomération importante, joua peut-être le rôle d'un vicus (village) sacré.

27 26 Les voies qui parcouraient notre commune répondaient à des Arradon à l'époque gallo-romaine normes appliquées à toute la Gaule, sinon à tout l'Empire. La chaussée principale avait 5 à 8 mètres de large et sa structure interne dépendait de la nature du terrain. Alors que dans les zones stables un léger remblai suffisait, sur les sols les plus délicats il fallait mettre en place un pavage résistant : au Vincin, le passage du gué nécessita la mise en œuvre d'une section pavée. Les voies étaient par ailleurs jalonnées par des bornes de pierre ou de bois, les milliaires, que les Romains disposaient toutes les lieues de 2 222 mètres. Malheureuse- ment, à Arradon, aucune n'a été retrouvée en place. Pourtant, on a découvert à Bourgerel, engagée dans le mur d'un jardin, une pierre grossièrement taillée en forme de borne. A 500 mètres de là, dans un autre mur à l'angle Sud-Ouest de la propriété du Lodo, une nouvelle borne en granit a été mise à jour. Elle a la forme d'un cylindre irrégulièrement arrondi au sommet et mesure 0,95 mètre pour un diamètre de 0,45 mètre. Bien que ces deux exemplaires soient dépour- vus de toute inscription, il est probable qu'il s'agisse de milliaires. Ceux-ci auraient été détournés de leur fonction initiale et utilisés en réemploi dans des constructions plus tardives.

L'habitat Notre commune devait se caractériser à l'époque romaine par une assez forte densité de l'occupation humaine. Actuellement, une quinzaine de sites ont été répertoriés. L'habitat arradonnais n'était pas regroupé en bourgades ou hameaux, mais était composé d'unités agricoles très dispersées. L'archéologie nous apprend par ailleurs que l a voie romaine qui reliait ces deux cités quittait Vannes à la structure foncière de ces exploitations rev&ait plusieurs formes: si I rihornec et entrait à Arradon par le pont du Vincin. De là, elle les domaines de taille moyenne semblent appartenir à la catégorie la montait jusqu'au Petit-Molac puis se dirigeait vers Boquelen qu'elle plus nombreuse, notre attention est surtout captée par la présence de laissait au sud. Ensuite elle contournait I.oqueltas par le nord, traver- vastes villae que possédaient de grands propriétaires fonciers. sait la l ande de Lignol et sortait d'Arradon près de Kergavat. Un premier embranchement naissait au pont du Vincin, empruntait le La villa du Lodo: cette très vaste villa découverte par Frémin- chemin de Poulindu, descendait à Kervadec, Tyningolecet Bourgerel ville en 1856 compte parmi les plus riches de l'Occident romain. Il pour aboutir au l.odo. Une seconde bifurcation quittait la voie semble que cet établissement, relié à la voie romaine par une petite principale sur la Lande de Lignol, passait près de la croix de Langat ; route secondaire, n'ait pas été installé au hasard de la topographie. La au Herbont, elle se subdivisait en deux branches: l'une d'elles rejoi- recherche d'une vue agréable sur le Golfe a sûrement tenu une place gnait Baden par le Moustoir et le moulin de Pomper tandis que importante dans le choix de ce site. Composée de trois groupes de l'autre descendait sur les villages de Quirion. Pen-er-Men et Kerran. bâtiments, cette villa s'étendait en façade de mer sur plus de 170 La destination de ces voies secondaires était de desservir les établisse- mètres et sur 50 mètres de profondeur. Cette immense surface expli- ments romains amidonnais.

29 2H l que le fait que le sile n'a jamais pu donner lieu à une fouille exhaus- tive Notre triche se résume donc à décrire les différents corps de bâtiments de cette villa. Celle-ci se compose de la façon suivante: - le bâtiment F.st paraît être celui qui a été le moins fouillé. 11 est composé de trois pièces dont on ne connaît pas la fonction. Aucune trace d'ornementation de qualité n'a été retrouv ée; les murs étaient simplement enduits de stuc rouge. - I e bâtiment central, en revanche, est mieux connu. On distin- gue tout d'abord une maison d'habitation qui comprenait neuf pièces toutes bien aménagées. Les chambres 1-2-3-4-5-6 avaient un plancher en béton: la 7 était même agrémentée d'un dallage en ardoises et en pierres calcaires formant un dessin régulier disposé en damier, avec des bordures blanches et noires. Deux chambres (6 et 8) étaient chauffées en hiver par des conduits de chaleur montant le long des murs, l'hypocauste. Celui-ci était alimenté par un foyer situé dans la Villa du I.odu: bâtiment central pièce 9 : lepraefurnium. Si l'on excepte une grande console en marbre rouge, le mobilier de cette habitation a bien entendu disparu depuis enduit de stuc; quelques fragments de celui-ci, représentant des longtemps II devait être constitué de quelques bancs, de fauteuils dessins jaunes sur un fond blanc, ont été trouvés en place. d'osier à haut dossier, de tables simples, de coffres et de lits; des - Le bâtiment ouest enfin est de conception originale. Situé sur tentures devaient probablement masquer portes et fenêtres, ces der- un point culminant à environ 30 mètres du corps central de l'établisse- nières étant obstruées par des carreaux de verre épais. Quant au sol en ment , il comprend quatre pièces ceintes par un grand mur de clôture. béton, il était probablement couvert par des tapis. Une galerie longue Trois d'entre elles avaient un simple plancher en béton mais la de 60 mètres reliait cette habitation au bâtiment thermal. Protégé par dernière était ornée d'un dallage en pierres calcaires surmonté d'une une toiture, ce promenoir à piliers permettait au maître de céans de plinthe. Cette unité architecturale bâtie autour d'une cour rectangu- jouir du paysage sans sortir de chez lui. Au bout de cette galerie se laire, vraisemblablement un jardin, présente un aspect singulier. En trouvaient donc les thermes, complément indispensable d'une effet, dans les villae classiques, le jardin était placé à distance de demeure aisée. La crainte d'un incendie justifiait son emplacement à l'habitation. Il semble donc que la villa du Lodo dérive d'une exploi- l'écart des autres bâtiments. Lieu d'hygiène autant que de détente, tation indigène. cette «salle de bains» du Romain était composée de plusieurs pièces, Quels étaient les propriétaires de cette vaste demeure? Il est bien la plupart remplissant une fonction bien définie. On accédait aux évidemment hors de question de leur donner un nom, mais ces grands thermes par Xapodyteriunu vestiaire qui faisait également office de propriétaires fonciers appartenaient certainement à l'élite de la société salle de détente et de massages. Puis on entrait dans le frigidarium gauloise romanisée. Membres de la classe curiale. ils devaient possé- (20) pour prendre un premier bain. Une piscine froide occupait une der une demeure en ville. Un ou plusieurs domaines à la campagne partie de la pièce; deux marches en béton recouvertes de dallages leur assuraient de substantiels revenus et leur donnaient l'occasion d'y permettaient d'y accéder. Un second bain, tiède, se prenait dans le faire de fréquents séjours pour s'adonner à leurs loisirs, profiter de tepidarium (probablement dans la pièce 18). Enfin, lecaldarium( 14), l'air marin et inspecter les travaux agricoles. Il ne faut pas oublier, en dans lequel on a mis à jour une baignoire en béton, offrait aux effet, que ces villae étaient avant tout de grosses exploitations où habitants de la villa le luxe d'un bain chaud. Comme dans la maison travaillait une main-d'œuvre abondante d'esclaves dirigés par un d'habitation, les thermes étaient équipés d'un chauffage à hypocauste. Dans le caldarium par exemple les conduits étaient masqués par un intendant.

31 M) La villa de Kerran: c'est le second grand établissement arradon- nais. Comme au Lodo, la villa était reliée à la voie romaine par un petit chemin empierré . L'établissement, borné au nord par le mur du parc de Kerran. faisait (ace à la mer. La villa était probablement entourée d'un mur d'enceinte dont ne subsiste que la partie sud-est. Ces murs enclavaient trois bâtiments bien distincts séparés l'un de l'autre par des cours ou des jardins. - La maison d'habitation, située près du mur de clôture, occu- pait le bâtiment du milieu (B). La construction était organisée autour d'une v aste pièce, le triclinium (5). qui servait de salle commune de réunion et de trav ail pendant l'hiv er et correspondait en fait à I''atrium ouvert de la maison méditerranéenne. A la saison froide, cette pièce centrale était chauffée par un hypocauste et trois conduits de chaleur qu'alimentait un praefurnium (7) accolé à l'extérieur de la maison. Une petite chambre (6) donnait sur la salle commune et n'en était séparée que par deux pilastres saillants surmontés d'une arcade. Au nord se trouvaient deux autres chambres (8 et 9); au-delà, une cour ( 10) séparait le logis en deux parties et donnait accès à trois nouvelles pièces: 11-12-13. Cette dernière, qui faisait pendant à la salle com- mune, devait probablement être un triclinium d'été. Devant le corps du logis s'appuyait une galerie aboutissant aux extrémités à deux petites chambres dont seule la 15 est encore visible. - A l'est de ce groupe se trouvaient les thermes privés de la villa. I e bâtiment qui comprenait neuf pièces était situé en contrebas des deux autres pour des raisons techniques d'ordre hydraulique. Il était organisé autour d'une grande cour centrale (24) où fonctionnaient trois des quatre foyers qui chauffaient les thermes. Comme au Lodo, on entrait dans le bâtiment par ïapoilyterium (18); les murs de ce vestiaire étaient enduits de décors en stuc rouge. Puis on pouvait se rendre dans le balneum ( 19): ce bain d'eau tiède était pourvu d'une petite baignoire logée dans une abside en saillie sur la façade; le sol, quant à lui. était revêtu d'un dallage en schiste vert. Cette roche qui vient de l'île de Groix produisait le meilleur effet une fois mouillée et les nodules de grenat qu'elle contenait permettaient de l'utiliser comme surface antidérapante. Les pièces suivantes étaient destinées aux fonctions traditionnelles des thermes romains: piscine froide, bain tiède (20) et étuves(22et 25): ilsemble memeque la pièce21 était un sudatorium, sorte de bain de vapeur. Enfin, à l'opposé du bâti- ment se trouv ait une longue chambre (16) qui devait probablement servir de salle de repos.

33 32 tions, alignées sur près de 200 mètres et 70 mètres de profondeur, - Le dernier bâtiment enfin, le cryptoportique. est la construc- s'étageaient sur une colline dominant le Golfe. Comme dans les deux tion la plus originale de Kerran. Elle était composée d'une longue précédents sites, l'établissement du Mané Bourgerel se composait galerie de 50 mètres ( I ) aboutissant à chaque extrémité à deux pièces d'unités architecturales que nous commençons à connaître: maison : en décrochement (2 et 3). F n son milieu, le bâtiment s'ouvrait sur une d'habitation et thermes. L'originalité de cette demeure réside en fait salle en forme de trèfle. Le mur oriental était percé de fenêtres voûtées dans le luxe de sa décoration: les appartements possédaient notam- et donnait sur un jardin tandis que le mur ouest, flanqué d'arcades ment une chambre circulaire aux murs enduits de stuc délicatement soutenues par des pilastres, faisait face à la mer. Nul doute que cette orné de filets à plusieurs couleurs. Dans les thermes, le balneum constr uction jouait un rôle semblable à la longue galerie du Lodo et comprenait trois salles revêtues d'un pavement polychrome : le sol de permettait aux habitants de la villa de jouir de la vue exceptionnelle la piscine tiède était composé d'une rosace centrale entourée de qu'offre Arradon à cet endroit. figures géométriques associant des schistes verts et noirs, des marbres La villa de Mané Bourgerel: à 500 mètres en retrait du littoral, veinés de rouge et du tuffeau de la Loire. La piscine froide, quant à les fouilles ont exhumé les vestiges d'une luxueuse villa. Les construc- elle, était décorée de trois bandes de schiste noir. Enfin une autre pièce était ornée d'un carrelage en damier blanc et noir. Le paysage architectural amidonnais ne se limite pas à ces trois «châteaux» gallo-romains. Sur d'autres sites, on a également mis à jour des découvertes intéressantes. Ainsi, Pen-er-Men avait sa villa. probablement dépendante de celle de Kerran, mais aussi Roguédas, Bourgerel, Kervoyer, Truhclin et peut-être, comme l'attestent les débris de tegulae ou tuiles plates trouvés par terre, La Salette. Bram- bouisse, Kerhern. Le Petit-Molac. la lande du Haut-Vincin et Le Moustoir. Tous ces sites se trouvaient en bordure de la voie romaine, ce qui confirme le rôle de fixation de l'habitat joué par les routes antiques.

Activités et commerce Après la faillite de l'industrie gauloise des augets au premier siècle avant Jésus-Christ, rien ne permet de penser qu'Arradon ait continué d'exploiter dans un but commercial les ressources de la mer. A la différence de nombreux sites côtiers bretons, aucune industrie de salaison du poisson n'a été découverte sur notre littoral. Pourtant, au même titre que les prises de chasse, poissons et coquillages devaient être appréciés des Gallo-romains d'Arradon comme en témoignent les débris de toutes sortes trouvés dans les villae. En fait, les activités arradonnaises reposaient essentiellement sur la terre. Comme nous l'avons déjà souligné, notre commune se trouvait dans l'immédiat voisinage de Darioritwn (Vannes) dont elle n'était distante que de sept kilomètres (moins de deux heures de marche). Cette proximité suscita l'implantation ou le développement

35 de Montans (Tarn) étaient présentes sur les marchés de Vannes. Ce d'unités agricoles de tailles diverses: les plus grosses, tel Le Lodo, alliaient à cette fonction un rôle de détente tandis que d'autres, plus développement économique se concrétisa à Arradon par la restructu- ration de l'habitat rural. La villa de Mané Bourgerel fut construite modestes, étaient entièrement tournées vers des activités agricoles. vers 50 de notre ère et celle de Kerran, entre 40 et 70 sur l'emplace- Petites ou grandes, ces exploitations devaient avoir des dépendances: ment d'une maison indigène de bois et de torchis. Ce mouvement remises, greniers et autres bâtiments de ce type. Ces établissements d'expansion qu'accompagna certainement une forte poussée démo- écoulaient certainement le surplus de leur production sur les marchés graphique se poursuivit sous les Flaviens (68-96) et s'amplifia durant de la ville: lait, oeufs, viande, céréales et légumes. En échange, les tout le second siècle. Cette période qui s'étend du règne de Nerva habitants d'Arradon pouvaient y trouver des biens qu'ils ne produi- (96-98) à l'assassinat de Commode (192) est considérée comme l'âge saient pas eux-mêmes. En effet, si l'essentiel des matériaux de d'or des provinces gauloises. L'enrichissement économique des cam- construction et des objets d'aménagement des villae était produit sur pagnes qui en résulta se traduisit par l'apparition de gros domaines place (pierres de maçonnerie, tuiles, meubles, poteries frustes, etc.) fonciers, tel celui du Lodo et par l'amélioration des autres villae: beaucoup d'autres éléments provenaient d'échanges extérieurs: mar- vulgarisation des systèmes de chauffage par hypocauste, utilisation de bres des Pyrénées et tuffeau de la Loire dans les thermes de Mané décors intérieurs coûteux, développement des thermes privés, etc. Si Bourgerel. schistes de Groix dans ceux de Kerran et poteries fines de l'on excepte les désordres qui marquèrent la fin de la dynastie des type sigillé dans la plupart des sites. Ces vases en céramique dont les Antonins, cette période de paix et de prospérité dura jusqu'au milieu premiers exemplaires apparurent à Arradon sous le règne de l'empe- e reur Tibère ( 14-37) provenaient du sud et du centre de la Gaule. Les du III siècle. sigillées de Montans (Tarn) transitaient par le Tarn et la Garonne A partir de cette époque, la situation politique et sociale de jusqu'à Bordeaux : là. elles étaient transportées par cabotage jusqu'en l'Armorique subit de graves bouleversements. L'assassinat de Gor- Armoriquc. tandis que les sigillées de Ixvoux (Puy-de-Dôme) descen- dien III en 244 ouvrit en Armorique une longue période d'effacement daient la Loire jusqu'à Nantes. Situé au bord d'une grande voie de du pouvoir central que les populations barbares du nord de l'Europe passage. Arradon était donc en relation avec les courants commer- mirent à profit pour venir piller les côtes de la Gaule. L'insécurité qui ciaux de la Gaule intérieure. caractérisa alors les campagnes littorales difficiles à protéger fut sûrement l'une des causes de l'abandon temporaire de Kerran vers 270-280. Cette grave crise prit fin au début du IVe siècle au moment de la restauration du pouvoir impérial par Constantin (303-333). Les grandes étapes de la période gallo-romaine à Arradon Notre région connut alors une certaine renaissance et Kerran, à Arradon, fut réoccupé. Cependant cette survie des structures La défaite des coalisés armoricains face à César ne marqua pas anciennes n'était qu'apparente et la nouvelle crise qui secoua l'Empire immédiatement le coup d'envoi de la romanisation du territoire. en 350 sonna le glas de la civilisation gallo-romaine à Arradon. Entre la mort du conquérant en 44 avant J.-C. et le début du règne Certains bâtiments cessèrent d'être habités, d'autres perdirent leur d'Auguste (27 av.-14). de nombreux indices comme la frappe de fonction originelle: à Kerran, la découverte d'ossements d'animaux petites monnaies de billon chez les Vénètes traduisent la permanence dans la galerie panoramique nous autorise à penser que ce lieu était d'une forme de pouvoir politique indigène. Auguste, le premier, devenu une salle à manger! Toutefois, les conditions dans lesquelles favorisa la création ou le développement de noyaux urbains, notam- furent abandonnées les villae sont bien souvent obscures. Au Lodo, ment à Vannes, et entreprit la réalisation d'un réseau routier cohérent les derniers niveaux d'occupation sont datés par des monnaies frap- à partir d'itinéraires gaulois. Mais c'est sous le règne de Claude pées vers 362 (Constance II). Cette époque est-elle la date d'abandon (41-54) et celui de Néron (54-68) que l'Armorique s'intégra complète- du site ou ouvre-t-ellc une période où le numéraire arrivait mal? De ment à l'empire. I 'achèvement du réseau routier armoricain vers 45 tels doutes n'existent pas lorsqu'un événement ponctué vient mettre de notre ère stimula les échanges commerciaux entre la péninsule et un brusque terme à l'occupation d'un site. A Pen-er-Men, par exem- d'autres régions de la Gaule. Dès cette époque, les céramiques sigillées

37 36 pic. la villa lut détruite pat le feu. Après l'abandon de ces somptueux édifices, on entre dans une période plus mal connue.

l es éléments qui permettent d'affirmer qu'Arradon était parfai- tement intégré à l'Fmpire sont donc très nombreux: réseau routier CHAPITRE IV cohérent, densité de l'occupation humaine et somptueuses villae. Cette présence de trois siècles marqua profondément notre sol. Et il suffit de se pencher sur l'étude des noms de lieux pour repérer Arradon au Moyen Age l'existence de multiples toponymes d'origine gallo-romaine: Bourge- rel. Culeac. Le Grézit. l ignol, I.ormouct. Moréacet Ee Petit-Molac se réfèrent à ce lointain passé. La période qui suit l'occupation romaine à Arradon est très pauvre en documents. L'absence de témoignages archéologiques probants rend particulièrement difficile la connaissance des popula- tions qui habitaient notre commune. Quant à la noblesse, cadre de la société arradonnaise, elle n'apparait dans les registres qu'à la fin du XIIIe siècle. La toponymie vient une fois encore à notre secours pour tenter de pallier les lacunes des autres sources.

Les sources toponymiques Plusieurs noms de lieux témoignent d'une implantation bre- tonne à Arradon avant le Xe siècle. Bothumas tout d'abord dont la racine Bot- évoque en vieux breton la demeure, la résidence. Mais aussi les deux toponymes Brambouisse et Brangilles qui contiennent l'ancienne forme Bran ou Bren désignant la colline. Pour Campen, l'étymologie est plus discutable; elle est en revanche intéressante pour les toponymes Le Herbont et Langatte: le premier «le pont à cha- rette» est à mettre en relation avec l'existence de vieux chemins et le second «la lande de Cat» désigne probablement un nom d'homme antérieur au Xe siècle. Quant au village du Moustoir, son nom évoque le siège d'un petit établissement monastique, lequel selon Le Mené aurait été ruiné par les Normands au Xe siècle. A partir du XIe siècle, d'autres noms de lieux apparaissent. Les toponymes précédés de Ker témoignent du peuplement et de l'organi- sation foncière de la campagne arradonnaise. Ils désignaient une unité d'exploitation associée à un prénom ou à un nom de personne et équivalaient au français «chez». Kerleran était, par exemple, la ferme

39 Vannes agglomération

Arradon La commission du patrimoine s'élargit A l'initiative de Dominique Mourier, deuxième adjoint délégué pour la culture et le patrimoine, la commission s'élargit. Celle-ci s'ouvre aux Arradon nais passionnés, dont certains ont déjà réalisé des recherches ou recensement significatifs. Cette collabora- tion a pour objectifs de réali- ser un inventaire précis des richesses patrimoniales du domaine public arradonnais, puis d'en établir prochaine- ment une cartographie notam- ment destinée aux touristes.

La semaine dernière, en ouvrant la commission municipale patri- moine aux Arradonnais tout sim- plement passionnés de leur com- mune et de son patrimoine historique ou architectural, Domi- nique Mourier se montrait satisfait : « Les élus, des associations avaient La commission municipale réunit autour des élus des passionnés du envie de mettre notre patrimoine patrimoine. communal en valeur, de faire quelque chose. Jusqu'à ce Jour, Cette sectorisation géographique leurs recherches personnelles. nous buttions sur la notion d'In- doit également permettre de Comme Christiane Prodhomme, ventaire et comment le faire émer- recueillir sept thématiques à réper- ancienne adjointe au maire, qui a ger. ■> La commission avait donc torier avec précision, chacune « déjà réaliser un certain recense- travaillé autour de trois idées : la d'entre elles étant également prises ment des chapelles », ou comme première est de proposer une expo- en charge par un animateur-coor- Claude Pichon, membre de la socié- sition sur l'histoire d'Arradon ; la dinateur. Les sept thèmes retenus té Polymatique et ancien géomètre, seconde est de travailler à la réa- sont : les espaces naturels, sentiers qui a également réalisé un travail lisation d'une carte historique de la et ruisseaux (coordinateur : Marcel méticuleux très complémentaire. commune ; la troisième est, paral- Gendreau) ; activités économiques La conclusion de cette réunion lèlement à la réalisation de cette telles l'agriculture, l'ostréiculture, d'organisation a été d'encourager cartographie, de proposer une valo- l'artisanat (coordinateur : Annie Pio- chaque Arradonnais à recenser risation extérieure des sites. lot) ; croix, chapelles et fontaines visuellement, cette démarche étant (coordinateur : Christiane Prod- ouverte à toutes les personnes sou- Recensement du domaine homme) ; four à pain, lavoirs, mou- haitant participer ou apporter public sur cinq secteurs lins et puits (coordinateur : Denise leurs témoignages ou encore ouvrir Cloerec) 1 préhistoire, antiquité ei leurs archives. Afin d'optimiser le recensement maisons de caractère (coordina- des sites et richesses patrimoniales teur : Dominique Taquet). existant à ce jour sur le domaine public de notre commune, les Recenser : proximité membres de la commission ont eu recours au partage de la com- et partage mune en cinq zones, suivies et ani- Pour Dominique Mourier, la mées par un coordinateur qui cen- démarche du recensement est tralise la collecte des informations. une démarche de proximité, qui Dominique TAQUET Ces zones sont classiquement car- s'élargit à tous les acteurs, à tous dinales : nord-est (Petit-Molac - Bot- les Arradonnais ayant une connais- Responsable des inventaires quelen. coordinateur : Dominique sance sur l'un des thèmes évoqués de la préhistoire à l'antiquité Taquet), sud-est (Penboc'h - Bour- ou d'un secteur géographique spé- gerel, coordinateur : Yves Le Port), cifique. Conscient que de nombreux sud-ouest (La Pointe - Le Moustoir, Arradonnais << possèdent un petit coordinateur : Louis Cloerec), Nord- bout de l'histoire locale », l'attente Ouest France du 9 déc. 1998 ouest (lande de Lignol - Langat, des membres de la commission est coordinateur : Guy Le Coz) et centre de voir leurs concitoyens apporter (le bourg, coordinateur : Pierre-Jean leurs connaissances et éventuel- Le Rohellec). lement de partager le fruit de

PLOEREN VOIES ROMAINES "Voie de Vannes à Ouimper, se confond avec la route actuelle de Vannes à Saint-Anne, passe à la Chapelle N. D. de Béléan et sert de limite entre les communes de Ploeren et de Plescop. Voie de Vannes à Locmariaquer, passe près de Kergavat, au Pont-Radenen, kergrelien. " MARSILLE L., 1972, p.21

PENHOUËT -56 164 001 Cadastre: E n° 387 Moyen âge - Motte castrale "A peu de distance du village de Luscanen, tout près de la ferme appelée Penhoët, se trouve une butte artificielle de forme arrondie, entourée d'une douve et d'un fossé extérieur qui a 155m de développement et 1,50m de hauteur. L'élévation totale de ce monticule est de 4,30m; son sommet, tout dévasté, parait avoir été fouillé; il est couvert aujourd'hui de chênes séculaires et de jeunes pousses de châtaigniers et de noisetiers. A la première vue, on ne se rend pas bien compte de sa destination; mais en l'examinant attentivement, on découvre sur sa partie supérieure des restes de maçonnerie cimentée qui indiquent qu 'il y eut là un fort, soit sous l'occupation romaine, soit dans les premiers temps féodaux, soit à ces deux époques; car il a dû arriver souvent que les barons du moyen-âge aient assis leurs donjons sur l'emplacement des postes romains, qui occupaient les meilleures positions militaires. " CAYOT DELANDRE, 1847, p. 151

"A Penhouët, près de Luscanen, butte féodale. " ROSENZWEIG M., 1863, p. 234

"Au nord du village de Penhouët, butte, avec traces de maçonneries, de 100m environ de tour, circonscrite par une large douve, dite Coh-Castel. " RIALAN E. III de 1886 à 1892, p. 55

"De Penhouët (en français Tête du bois) appelé aussi dans de vieux titres Pencoëtloyon (Tête du bois de Loyon) ancienne seigneurie des XVè et XVIè siècles Par contre au nord-ouest des f ermes, dans une pièce portant le nom signif icatif de Er Coz Castel (le Vieux castel). existe une motte féodale ou butte artif icielle circulaire ayant cinq mètre de haut, entourée de douves de trois ou quatre mètres de large, cernées elles mêmes extérieurement par un talus de défense d'un mètre cinquante d'élévation VILVAUT O., BSPM 1924

Très bonne description par J. ANDRE de cette motte de Penhoët avec plan et coupe qui va être détruite par la nouvelle route nationale n° 165. ANDRE J., BSPM 1961-62, ANDRE J., BSPM 1963. p. 50 CLISCOËT

"De Kermurier si l'on se dirige vers le village de Cliscoët, on trouve, à 300m à l'ouest de ce village et du moulin à vent qui l'avoisine, une enceinte carrée de 50m de côté; elle est entourée d'un fossé en terre peu élevé, mais bien conservé, et d'une douve peu profonde; elle m'a paru être un reste de retranchement. " CAYOT DELANDRE, 1847, p.151

"Près de Cliscoët, reste de retranchement. " ROSENZWEIG M., 1863, p. 233

"on trouve à Cliscoët une enceinte carrée de 50m de côté, entourée d'une douve " LE MENE Jh-M., 1891, p. 129

Retranchement carré de 50m de côté avec fossés et douves de faibles dimensions à 300m à l'O. de Cliscoët'' MARSILLE L., 1972, p.21

KERMURIER

"Mr BIZEUL a de son côté observé à Kermurier une enceinte qu'il attribue à l'époque romaine " OGEE, 1843, p. 303

Situé à quatre kilomètres de Vannes sur la route de , se trouve, auprès de la maison de campagne appelée Kermurier, un ancien retranchement avec douves et fossés. On peut l'observer parfaitement dans une lande où il est à peu près intact, et sous un bois de pins contigu à cette lande. Il forme un parallélogramme dont les côtés ont plus de cent mètres. Sa situation, très-rapprochée de la voie romaine de Vannes vers Port Louis, indique qu 'il était en rapport avec cette route; nous aurons souvent occasion de remarquer des postes militaires sur le bord de ces antiques voies de communication, qui étaient et qui devaient être, dans un pays conquis, sujet à soulèvements, des routes stratégiques qu 'il fallait continuellement éclairer. CAYOT DELANDRE, 1847, p.151

"Près de Kermurier retranchement en forme de parallélogramme " ROSENZWEIG M., 1863, p. 233

"près de Kermurier un retranchement en forme de parallélogramme, dont les côtés ont plus de 150m. " LE MENE Jh-M., 1891, p. 129

"Retranchement en forme de parallélogramme de plus de 150m de côté avec douves et fossés près de Kermurier. " MARSILLE L., 1972, p.21 KERGRESTIEN "Tumulus d'environ 65m de tour à la base, situé à l'ouest de la route de Ploeren à Baden, à 250m au sud du hameau de Kergrestien. Il parait être composé uniquement de terre; un bâton y enfonce facilement et profondément. Ce tumulus est appelé Motten-en-tri-Person, parce que, raconte-t-on dans le pays, les trois curés de Plougoumelen, Baden et Ploeren venaient y prêcher aux Chouans. " RIALAN E. IU de 1886 à 1892, p. 54

KERALBO "Petit camp, à hauts parapets, près de Keralbo " RIALAN E. III de 1886 à 1892, p. 55

COËDIGO "Le petit camp de Coëdigo n 'a pas d'entrée. M. Genêt a trouvé sur un de ses talus un grand fragment de hache polie en diorite. On ne voit dans les environs aucune trace de Romains. " RIALAN E. m de 1886 à 1892, p. 55

PORPRIANDO "Vieux buis et restes de murs au nord des maisons de ferme de Porpriando. " RIALAN E. III de 1886 à 1892, p. 55 "substuction et vieux buis à Porh-Priendo " MARSILLE L., 1972, p.21

BOMELAN "Vieux buis à Assenac, A 400m au N. N. E. de ce village, dans un endroit dit Bomelan, nombreux petits fragments de tuiles romaines. " RIALAN E. III de 1886 à 1892, p. 55 MARSILLE L., 1972, p.21

"Vieux buis à Penhouët et à Lion-d'er-lui, à Kergaval, à kerfosse, à Keridoret. RIALAN E. JJI de 1886 à 1892, p. 55 LECHS

"Lech conique de 0,97m de hauteur, avec cuvette au sommet, à Troger, dans le talus d'un chemin à l'ouest de la route de Ploeren à Plougoumelen, 1,72m de tour à la moitié de sa hauteur. " RIALAN E. ffl de 1886 à 1892, p. 55

L'église paroissiale, près du cimetière se trouve un lech bas, arrondi et mutilé; un autre est encastré dans le mur même du cimetière. LE MENE Jh-M., 1891, p. 130

"Deux pierres hémisphériques près du cimetière, dont une encastrée dans le mur ouest. —Pierre conique de 0,97m de haut avec cuvette au sommet à Troger, dans le talus d'un chemin à l'ouest de la grande route de Ploeren à Plougoumelen. 1,72m de tour à la moitié de sa hauteur. (Rialan) —Dans la lande de Brémentec, une pierre de 1,20m de long, totale et 0,55m de diamètre, tronconique, arrondie au sommet, porte gravée vers le sommet, une croix de St-André. MARSILLE L., BSPM 1936, p.60 Service Régional de l'archéologie de Bretagne Cellule Carte Archéologique lundi 24 août 1998

56-164 Ploeren

n° site Nom du Site Lieu dit Périodes Structures Année Section. Parcelles

1 AH PENHOUET Moyen âge Motte castrale E.387. ( 38, ) ( 383 ) çonnerie disparoissoient et alloient se rendre au lieu PLŒREN. où le coffre avoit été déposé miraculeusement, de sorte qu'on fut obligé d'y construire la chapelle qui s'y voit C'est dans cette commune qu'étoit le château du aujourd'hui. D'autres disent que les Bœufs qui char- Garro, situé dans une lande et sur une liauteur qu'un rioient les matériaux au Garro s'échappèrent spontané- marais protège de plusieurs côtés. La porte de la cour ment et les transportèrent au lieu où est la chapelle. existe encore et- paroît avoir été flanquée de tours. Au fond de ("elle cour on voit encore une liaule tour A l'appui de ces faits surprenants , on cite le coffre carrée et sans créneaux. qui a subsisté dans la chapelle jusqu'à notre temps , A une petite dislance de ce vieux manoir , et à' et qui n'a enfin disparu que sous les mains des pèle- nne lieue de Venues, 6c -trouve la célèbre chapelle de rins, curieux tl'en avoir les f ragments vermoulus'qu'ils Jlclldéliem y-dite* vulgairement, et par corruption, de regardoient comme des reliques. J'ai vu moi-même liélv'an. ■ -.■■>■ une partie des ferrements de ce vieux meuble chez On> ne-commît pas l'époque de sa fondation; mais un fermier du Garro. elle lient à une histoire merveilleuse qui n'est connue On cite encore deux tableaux, peints sur bois, qui que par'tradition et dont voici la substance. sont clans la chapelle , au-dessus de l'autel. Dans l'un Ld soigneur du Garro, qui, selon les apparences, on voit un guerrier à cheval, faisant flotter un éten- avoit suivi Pierre Mauclère à la croisade (i), éloit dard rouge, au milieu duquel brille une croix blanche, captif parmi les Sarrasins; et , comme ils éloient alors ce qui désigne M. du Garro et un croisé. Dans l'autre aussi inhumains qu'aujourd'hui , ils le renfermèrent à on voit M. du Garro dans le coffre avec son écuyer fond-de cale, dans un coure, avec son écuyer , hiert et entouré des habitans du village voisin et de trois résolus de les faire mourir le lendemain. Dans cette Sarrasins.. . extrémité , M. du Garro lit vœu de bâtir une chapelle Peu de gens seront assez simples pour ajouter foi à l'honneur de la Ste. Vierge, si elle vouloil bien , par à des événements si extraordinaires , et qui n'ont pour ses prières , le délivrer du péril éminenl où il se voyoit. ^fondement qu'une tradition non écrite et populaire. Vers le malin l'écuycr dit : « Mon maître, il nie Mais on ne peut douter qu'ils n'aient une origine ■» semble que j'entends chauler le coq du Garro. » historique , comme presque toutes les fables; et voici L'écuyer avoit raison , car le coffre , avec ce qu'il. à quoi on peut les réduire , en les dépouillant des cir- contrnoit , et même avec quelques Sarrasins qui lë constances incroyables dont le peuple , toujours ami gardoient, avoit été transporté non loin du Garro ^ du merveilleux, les a revêtus. au lieu où est maintenant la chapelle de llclhléhcm; « Fabula nullius veneris, sine pondère et^arte

Le seigneur du Garro, reconnoissant pour un si J> Valdms oblectat populuni. » . . . grand bienfait , procéda h la fondation d'une chapelle (Horat. art. poet. vers. 3ao.) votive près de sou manoir; niais il fut impossible de i.° Quand Pierre Mauclère tomba, avec' d'autres l'achever : car durant la nuit les matériaux de la mai croisés, entre les mains des Sarrasins , ceux-ci (i) Des c'eussons et drs liesans iraecs sur les pierres de la cliapellf * commencèrent par massacrer, tous,.les malades, à ne permi'ltcm pas d'en reculer l'origine au-delà des croisades. ( 384 ) ( 335 ) » l'exception de ceux dont ils pouvoient espérer de imprévus si communs dans la guerre; en revenant en » grosses rançons. » Les Barons furent rassemblés Bretagne, il aura emmené avec lui les Sarrasins qui sous des tontes , et le Sultan leur envoya demander le gardoient et qui éloient devenus ses prisonniers, s'ils vouloient être délivrés. Pierre Mauclère répondit et il n'aura pas oublié' d'apporter avec lui son coffre, « que moult volontiers voudroient être délivrés des qui éloîi un monument de ses dangers et d'une déli- :» mains du Soudan. » Mais comme il refusa d'accep- vrance qu'il regardpit, à juste titre, comme un effet ter les conditions proposées par les Sarrasins, ceux-ci de la protection'.de Dieu. dirent en se retirant « qu'il paroissoil bien qu'ils n'a- On voit, d'après ces suppositions , pourquoi la cha- » voient nul talent de soi délivrer, et t/u'i/s alloienl pelle qu'il fit bâtir porte le nom.de Bethléhem,.pour- » leur envoyer des joueurs de couteaux (jui leur fe- quoi le coffre s'y trouvoit , et pourquoi notre paladin » roienl comme aux autres. » arriva dans son manoir avec ces trois Sarrasins qui Peu de ternes après le Sultan fut assassiné. « Les 6ont peints dans la chapelle et dont on montre en- » Emirs qui lavoient tué entrèrent aussitôt dans les core l'habitation ruinée au village du Garro. » vaisseaux des chrétiens et les firent tous enfermer 3." Le coq du Garro est plus célèbre tiarmi nous » sous le tillac. Ces malheureux prisonniers crurent que les oies du capilole ; mais ce que la tradition J> alors qu'on les alloit tous égorger. Ils éloient cou- débite sur ce stentor des coqs suffit pour décréditer » chés pêle-mêle. Pierre Mauclère avoit les pieds contre tout le merveilleux de l'histoire qui nous occupe ; car » le visage de .loinville , et Joinville avoit les siens la seule inspection des lieux démontre qu'un homme » contre celui de Pierre Mauclère. Ils passèrent, la renfermé dans un cofTrc , cl placé àii heu où.est la j> nuit en cet état. » (Hisl. des Ducs de JUrct. par chapelle de Belhléhem, n'a pu discerner la voix, indi-r TJ es font aines , tome I, page iorf, etc.) viduelle d'un coq chantant au village du Garro»,. c' Ces prisonniers, massacrés de sang-froid, ou ras- 4 ° Que dire de ces pierres qui se transportpient semblés sous des tentes , ou entassés pendant la nuit nuitamment du Garro au lieu où est située la chapelle sous un tillac , en attendant qu'on statuât sur leur votive, sinon que celte merveille est un digne acecs»- sort, rendent très-croyable ce que l'on dit du seigneur soire du voyage aérien d'un coffre cl de cinq personnes du Garro , qui fut renfermé dans un coffre , ?» fond sur une ligne de plus de neuf cents, lieues ? de cale , pendant la nuit, pour être mis à mort le Il y a bien lieu de croire que le prodige de ces lendemain. pierres volailles a été imaginé pour expliquer pour- Si on demande pourquoi la chapelle de Beth- quoi la chapelle de Belhléhem est si éloignée de l'ha~ léhem porte ce nom et d'où venoit le coffre qu'on hilation du seigneur du Garro (i). ' y a vu si long-temps , voici ce qu'on peut répondre (i) J'ai déjà cite des exemples de fables inventées pour expliquer de» en devinant : le seigneur du Garro pouvoit avoir été clioscs dont on ne ennnoissoit pas les causes, lin voici' au nouveau. Des hommes, qui ont plus de clialenr que de lumière, nous patient fait prisonnier à Belhléhem et avoir été conduit aux encore d'une femme nommée Véronique qui, pendant la passion de Jesos- vaisseaux ; la nuit même où il fut renfermé dans un Christ , eisnv» son visage sanglant avec un mouchoir, sut lequel l'image coffre , il put être délivré des mains des Sarrasins par de sa sainte face demeura empreinte. , . Comment ce conte, qui est la risp'e des savans et qni n'a pas le quelque parti de chrétiens et par un de ces événement moindre fondement dans l'antiquité (quoiqu'on le dise, »»n« jamais le ( 386 ) Ceux qui ont plus de piété que de lumière vont crier au scandale et regarderont ce que je viens de dire, comme une conviclion de mon impiété. Qu ils MAHE J., 1825, se rassurent. Je ne suis pas de ces gens qui croient Essai sur les antiquités du département du Morbihan, qu'on doit nier les faits les mieux attestés, unique- ment parce qu'ils sont merveilleux,. I/usage déplorable que plusieurs écrivains ont fait et font encore de ce principe , pour introduire le pyrrlionisme dans l'his- toire , doit inspirer du mépris pour cette fausse et dangereuse règle de critique. Mais quand des faits merveilleux et improbables sont dénués de toute preuve , et n'ont pour soutien qu'une tradition po- pulaire et topique ; il est bien permis, il est même raisonnable , pour n'être pas dupe , de dire comme Horace : « Credat judœus Apella ; non ego. » Dans la commune de Ploeren, et sur le grand chemin de Vennes à Auray, se trouve le pont de Luscancn , au sujet duquel on lit dans un vieux livre le conte que voici : Ce pont se nommoit autrefois Lœz canen , mots Jkctons dont le premier signifie lait et le second chanson. L'origine de ce nom fut que celui qui fit construire ce pont obligea les passans à fournir une friesure de lait pour péage ou , à défaut de lait, de chanter une chanson. Voilà encore une historiette qu'on a inventée pour assigner l'origine d'un nom.

jironver), n—t — il pn s'établir (.ans les esprits? lin voici l'occasion. Le* peinires représentoient la face du Sauveur sur un linge qu'ils faisnient tenir quelquefois par un Anpe , plus souvent par une femme , qui pro- bablement étoil In Sainte Vierge , et cette face se nommoil , dans la liasse latinité, vera ironie a , véritable image ,* car icona et iconica , dérivés de iiKmr , ftignitient image, lili bien ! cette femme , d'après ï iconolopic populaire , est devenue nue sainte, le linpe qu'elle portait r si devenu sou mon choir , et l'inscription vera iconica est devenue le nom propre de Véronique,

( T'oyez ï" dictionnaire de Trévoux , art. Véronique. Ployez 7'AITS , traite des superstitions , tome II, page 44°' Payez Jiail/et, histoire drs fêtes mobiles , par!, 1, au mardi df la Quinquagésime. ) , Ploerin Ploeren ; à 2 1. à l'O. tle Vannes, son évéelié et sa subdéléaçation ; à 23 1. de Ren- nes. Cette paroisse ressortit à. Auray. et compte 1000 communiants. La cure est à l'alternative. Ce territoire, borné au sud par le Morbihan , offre à la vue îles terres de bonne qualité et peu de landes. Un l&'lO, (y ni arquer appartenait à Pierre de remarquer; le Parc-Denis, à Olivier du Tbono; Quelesquéne, à Prirent de Coésla- gat. Le manoir de Porégoti, construit en li32. appartenait à Jean Crcsolle; Klan , bâti en IWll par Jean Loret; le château du Mézo appartient à M. de Couyon , seigneur du Mézo et autres lieux.

l'LOLREX ; commune formée do l'anc. par. de ce nom: aujourd'hui succursale — Limit. : N. l'ieseop, IMougoume- lia: h. Vannes: S. Badcn, Arradon. Vannes: 0. IMougou- utclcn. — l'rincip. vtll. : l'liant, (ïtienollet, letiuern, Colo- rot, Rnur, l'arcfosce, Kberou, l'ropriando, Luscandeu, I îlocoau, K.„arat. l'Iesterven. K,égo, Maison-Manche, le j Me/0, Asseiitiar, Kverec. — Suporf. tôt. 'J0a3 hect., dont les 1 priucip. di\. sont : ter. lab. 5oj : prés

OGEE, 1843, Dictionnaire historique et géographique de Bretagne, Tome I et II 986p. PL^REN. — Lorsque l'on se rend de Vannes a Sainte-Anne , l'un des lieux de pèlerinage les plus célèbres Je la Bretagne , l'on entre bientôt sur ie territoire de la commune de Plneren, el l'on trouve a quatre kilomètres de la ville, sur le bord de la route, qui fut autrefois une voie romaine, la petite cliapelle de Bethléem, appelée par corruption Béléau. C'est un édifice du commencement du XV* siècle, ainsi que l'indiquent le style de son architecture et une inscription portant la date de 1407. Cette chapelle a sans doute été construite sur les ruines d'une autre; caria première fondation se rattache, suivant la tradi- tion , à l'aventure d'un croisé , le sire Du Garo, possesseur d'un château voisin dont quelques ruines subsistent encore. Il parait que le seigneur du Garo était du nombre des cheva- liers bretons qui se croisèrent avec le duc de Bretagne Alain Fergent, vers la fin du XI' siècle. Il parait aussi qu'ayant été fait prisonnier à Bethléem par les Sarrasins , il fut renfermé le soir , avec son écuyer, dans une espèce de coffre en attendant le supplice qu'ils devaient subir le lendemain. Ils passèrent en oraisons les longues heures de cette nuit qu'ils croyaient pré- céder leur dernier jour, et quand l'aurore vint percer à demi l'obscurité de leur étroite prison , l'œil inquiet de l'écuyer es- saya de distinguer à travers une légère fenle ce qui se passait autour d'eux. Quelle ne fut pas la surprise du chevalier quand il l'entendit s'écrier que tous les objets qui les environnaient lui rappelaient tellement ceux de leur pays , qu'il fallait qu'ils eus- sent été miraculeusement transportés auprès du château du Garo ! L'incrédulité du seigneur ne céda qu'au moment ou des

— 130 — villageois se rendant à Vannes furent frappés de la vue du coffre et en enlevèrent le couvercle. Les deux croisés étaient en effet devant le château seigneurial, et le sire du Garo , remerciant Dieu du miracle qu'il avait opéré en sa faveur, fil VOMI d'élever une chapelle à Notre-Dame au lieu même ou le coffre s'était trouvé transporté (I). Telle est l'histoire de la fondation de celte petite chapelle , autrefois le rendez-vous de nombreux pèlerins , et qui , depuis un demi-siècle , est tombée dans un état de délaissement que trahissait, il y a deux ans à peine, la nudité do ses murs et la pauvreté de ses ornemens. Deux vieux tableaux sur bois y rappelaient seuls la tradition (Hie je viens de rapporter. L'un représente le seigneur du Garo à cheval, portant un étendard ; l'autre est destiné à perpétuer le souvenir du miracle ; on y voit le chevalier et l'écuyer dans leur coffre au moment où les villageois viennent de l'ouvrir. A côté du coffre sont deux soldats maures, chargés apparemment de la garde des prisonniers et subitement transportés comme eux de la Palestine au fond de la Bretagne. Ces deux tableaux, qui n'ont assurément d'autre valeur que celle qu'ils empruntent à la tradition, sont encore appendus aux murs de la chapelle, mais ils n'y sont plus seuls ; un voyageur passant dans le pays il y a deux ans et entendant raconter celte histoire miraculeuse, en- treprit de restaurer cette petite église; il se chargea de la dé- !] La légende du .oignour lu Garo se retrouve -n Hmiisogiic iltriliurr au seigneur de Varambon. François de la Palnd. seigneur de Varaiiiboïi. ■ lait allé, en loa", au secours de Jean II, toi de Chvpre, iliaque par le «ondan d'Egypte. Tombé entre les mains des infidèles, il fait vieil de con- struire une chapelle à la Sainte-Vierge s'il revient dans sa patrie. Il s'en- dort , et se réTeillc, non pas comme le seigneur du Garo dans un vicui coffre avec son écuyer, mais dans son bon lit .à rideaux de damas du château de Vcnnc, et aux côtés de sa jeune femme qui, à son aspect, se jelte en ar- rière et crie au secours. l.a chapelle était dédiée a Noire-Dame de ConsolaLion. L'Académie de Dijon ayant offert un prix 4 l'auteur de la meilleure pièce de vers sur une chronique de Bourgogne, la légende de François de Varam- bon , rimée en qualonc stances de dix Tcrs, a été couronnée le 5 août 1858 : l'auteur était M. Aug. de Mestnay, de Besançon. IVotr les Mémoires lit l'A- cadiwxie de Dijon , ISVMS:*, p. 109.)

— 1:H — pense des réparations, orna l'autel et commanda un tableau représentant le miracle du coffre avec les mêmes personnages qui figurent dans l'ancienne peinture ; ce tableau m'a paru d'une bonne exécution. Entre cette petite chapelle et le pont de Luscanen, situé à quatre kilomètres de Vannes sur la route de Lorient, se trouve, auprès de la maison de campagne appelée Kermurier, un an- cien retranchement avec douves et fossés. On peut l'observer parfaitement dans une lande où il est à peu près intact, et sous un bois de pins contigu à cette lande. Il forme un parallélo- gramme dont les cotés ont plus de cent cinquante mètres. Sa situation, trôs-rapprochée de la voie romaine de Vannes vers Port Louis, indique qu'il était en rapport avec cette route ; nous au- rons souvent occasion de remarquer des postes militaires sur le bord de ces antiques voies de communication, qui étaient et qui devaient être , dans un pays conquis, sujet à soulèvemens , des routes stratégiques qu'il fallait continuellement éclairer. De Kermurier si l'on se dirige vers le village de Cliscoët, on trouve , à 300 mètres à l'ouest de ce village et du moulin à vent qui l'avoisine , une enceinte carrée de 50 mètres de côté ; elle est entourée d'un fossé en terre peu élevé , mais bien conservé, et d'une douve peu profonde; elle m'a paru être un reste de re- tranchement. A peu de distance du village de Luscanen, tout près de la ferme appelée Penhoèt, se trouve une butte artificielle de forme arrondie, entourée d'une douve et d'un fossé extérieur qui a 155 mètres de développement et 1 mètre 50 de hauteur. L'élé- vation totale de ce monticule est de 4 mètres 30 cent.; son sommet, tout dévasté, parait avoir été fouillé; il est couvert aujourd'hui de chênes séculaires et de jeunes pousses de châ- taigniers et de noisetiers. A la première vue, on ne se rend pas bien compte de sa destination ; mais en l'examinant attentive- ment , on découvre sur sa partie supérieure des restes de ma- çonnerie cimentée qui indiquent qu'il y eut là un fort, soit sous l'occupation romaine, soit dans les premiers temps féodaux, soit à ces deux époques ; car il a dù arriver souvent que les barons du moyen-àge aient assis leurs donjons sur l'emplace-

ment des postes romains, qui occupaient les meilleures posi- tions militaires.

CAYOT DELANDRE, 1847, e Morbihan son Histoire et ses Monuments, p. 149- ROSENZWEIG M., 1863 Répertoire archéologique du département du Morbihan, 238p.,

PLOEREN. Ep. romaine. Pris Je Kermurier, ret.-au- chement en forme Je parallélogramme I C. D. ). — Prés Je Cliscoet, reste Je retranchement iW.). ;| Moyen âge. Eglise paroissiale Je Saint-Martin: aJJitions en 1753. Tour carrée, à l'ouest, avec flèche en anloises. Portes à cintre brisé formé Je plusieurs retraites en tores et cslonnettes. Fenêtre à cintre brisé au nord; à l'ouest, petite baie en quatrefeuille. Ecussons à la fenêtre du transept norJ : i* d'argent à j l'asces de sable (le Garo) ; 1" écartelé au t d'argent au maillet Je gueules, au j J'hermines plein (Bretagne), au 3 d'azur (ou sinople) à la fasce J'argent, au a Je gueules à i) besanls ti'or. Dans le transept septentrional. pierre lumulaire, cachée

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en partie, longue de J mètres environ, large Je o"',5o à la téle, o'.io aux pieds, présentant en relief une grande croix au sommet cantonné'de circonférences, avec une épée d'un coté, et de l'autre un poignard, ou couteau de chasse, et ungreslier. — Près du cimetière, lec'h bas, arrondi, mutilé; un autre encastré dans le mur môme Ju cimetière, à l'ouest. — Chapelle Notre- Dame Je Bethléem (ou Béléan) : lieu de pèlerinage fréquenté ; grand et moyen appared. Forme rectan- gulaire. Animaux aux pignons. Clocheton carré, en pierre, à l'ouest. Pour les portes, emploi simultané du plein cintre, du cintre brisé et de l'accolade, avec colonnettes, pilastres et rinceaux. A celle du nord, figures grotesques et ecussons: 1° a 3 fasces (le Garo); 3' à une fasce chargée de 3 besants et accom- pagnée de six mouchetures d'hermines, une crosse passée derrière (Ponlsal). Dimensions dans oeuvre : tS mètres sur 7 environ. Lambris à clefs penJantes. Enlraits à tètes Je crocoJiles. Quelques sculptures sur les sablières : figures humaines, ange tenant l'écusson Ju Garo; inscription gothique au norJ, donnant la Jate Je la charpente, 1^07 ou 1^37, et le nom de l'ouvrier, Jehan ThébauJ Je Moustoir-RaJenac. A l'est, fenêtre très-large, à cintre brisé, qui n'a conservé J'ancien qu'un énorme meneau polyèJre, les autres formant arcs plein cintre superposés. Autre fenêtre à meneaux flambovants; oculus circulaire. Deux Ecussons dans les \itraux : 1" écartelé Jont on ne distingue plus qu'une partie, Je gueules à 3 màcles J'argenL (Ker- méno); □* paie. Autel Je 1619, avec l'ccusson écartelé Je fCerméno et Ju Garo. Banc Je pierre au norJ, à l'in- térieur. Deux tableaux sur bois rappellent la légende ■ curieuse relative à la construction de la chapelle (voirC. D.). — Château du Garo: en ruines. Restes de l'enceinte, avec créneaux. Porte d'entrée large, à plein cintre, avec débris de sculptures; poterne à droite, à anse Je panier et accolaJe avec chou et crosses. A Jroite, restes J'une lourelle ronde. Vu île l'intérieur, le portail présente des piliers polygonaux et Jes ner- vures d'arcs indiquant qu'il y avait là une salle voûtée; écusson de Kermeno et du Garo. Au fond Je la cour, ruines J'une construction carrée en petit appareil avec porte à cintre brisé. Traces d'un puits intérieur. — A Penhouet. près de Luscanen, butte féodale (Catal.). PI.OEHEN. 129 EE MENE Jh-M., 1891, Histoire archéologique, féodale et Le bourg, situé vers l'ouest, est à 9 kilomètres de Vannes, son religieuse des paroisses du diocèse de Vannes, Tome II 536p. chef-lieu de canton, d'arrondissement et de déparlement. De la péri'xlc celtique i\ ne reste plus ni menhir, ni dolmen, ni lumulus connus. La période rumine esl plus favorisée : outre la voie, qui sert de base à la route, de Sainle-Aiine, et qui sépare Ploeren de Plescop, on trouve à l'ouest de Lhscoct une enceinte csriée de 50 mèires de côté, entourée d'une douve, puis à Kermurier un retranchement en forme île parait Ingiamme. dont les eûtes nul plus de 150 mètres. Les llrrlum s'établirent irj dès le commencement du vi« siècle et donnèrent des noms tirés de leur langue a divers villages, tels que Keivérec, Léserait, Plcsierveii, l'enlioii, Luscanen, Lescoèdcc, 174. PLŒREN. Docoaii, cic... Le nom de Ploeren Ini-mèine se décompose en deux mots l'in, peuple, paroisse, Kren, nom propre, rappelant soil la verte Erin, soit le pan ou saint Martin, soit un chef d'émigrés.

Plrcren est borné an nord par Plcscop, à l'oarsi par Ploiigoiuiielcn, Sous le rapport féodal, les seigneuries étaient : au sud par Uaden et Arradon, et à l'est par Vannes. 1" Dremenlic. 2" Le Gain, au nord-est, berceau de la famille de ce nom, passé Sa supeiflciu est de -2,01;) hectares; mais jn.iis elle était plus eonsidéiable, car Arradon lin a pris, pour le en il scnleni"iil, Ciilèac vers |5IM) au\ Kerméno de Morcac. Ou trouve encore les écussons cl le Vinciii. tandis (jtit! Vannes lui a pris, pour le civil et le spii iiuel, de ces deux familles dans les ruines du château, et quelques pans Kergiaiii. Kerangueu et Le l'aigo. de murs. Les laudes occupent la moitié presque de ce territoire; lo ii'sie 3" Kcralbaud. vers le nord, a donné son nom à une famille qui est bien cultivé el produit du seigle, de l'avoine, du foin, du a taurin plusieurs chanoines a Vannes. cidre, etc .. 4° Ke'giam, possédé par les Tlinomclin... La population de la commune est de 1120 habitants. 5" Kerverec, au sud, manoir du xvi* siècle. G" Cnléac, a l'est, aux Gambout el aux Cléguennec. V Lojon. au nonl-esl, berceau de la famille de ce nom. 8" Le Mezi», vers le sud, aux Uouarain el (îoyou de Vaudurand. 9' Le l'argo, à l'est, aux du Théuo, el aux (iilion du Grisso. 10" l'enlioel, remarquable par une bulle féodale. Il» Pleslerven, a l'est. I i" Poulie, veis le nord-est. 13° Propriaudo, à l'esl, aux de Baud, Launay, Touzé. 14° Tioguei, à l'ouest. Vfglise paroissiale esl sous l'invocation de saint Martin, cvêque de Touis, dont la féte arrive le tl novembre. C'esl un édifice, en l'I.OEHBN. 131 130 PLOEHEN. Co détail secondaire, qui se retrouve dans d'antres localités, a forme de croix laline, auquel on a récemment ajouté un semblant bien pu élre ajoulé par la limillion. Quant an fait principal, t on de bas côlé vers le nord. Les chapelles latérales sont dédiées, l'une cite, disait M. l'abbé Maiié, en \Xi~>, le coffre qui a subsisté dans la au Rosaire, l'autre à saint .loan-Uaplisie. Les portes sont ogivales, chapelle jusqu'à noire lemps, ci qui n'a enfin disparu que sous les mais le plan général esl de la ltvuai''s( de. TtibimoH, p"r Jehan Tltebund. du iiethlt'em. cl par corruption ttèlMn, située sur le bord de la roule Monsieur-Il

Les rhiiprllrnirs étaient : chaussés de Vannes. 1° Celle de Noire-Dame du Vincin, Jile aussi piieuré, quoiqu'elle La réaction politique et religieuse de la Chouannerie trouva dans ne dépendit d'aucun monastère; elle existait dès le xv» siècle, el la commune un bon nombre de volontaires. En 1801, Plu'ien passa dans le canton de Vannes (oucsl), el y peui-êlre avant, car on ne cnnnali pas le fondateur. Ses charges esl reslê depuis. CYsi en IN;>I qu'on lui a retir é les villages voisins étaient d'une messe basse, à due au Viuriu, ions les dimanches cl toutes les fêtes de la sainte Yieige. Sa doiaiion consistai! dans les de Vannes, et qui étaient par trop éloignés du bourg. maisons, prairies, bois el teires du voisinage. 2° Celle de Noire-Dame de [lelhléem, desservie dans la chapelle de ce nom, el fondée par les seigneurs du Garo a une dale inconnue ; elle jouissait de deux demi-tenues à P.cléan, d'une maison et jardin à Kermorio, et d'une renlo de 18 percées de seigle. 3° Celle de Noire-Dame de Pbcrcn, fondée par Jean de Lanonan,

chanoine, moi l en 1192. chargée du deux messes basses par semaine au maître-autel, et dotée de deux maisons et de deux prés, parait

s'être éteinte vers IOI I.

i" Celle de Saint-Martin, fondée en 1(137 par Jean Le Marier, curé de Pheren, chargée d'une, messe par semaine au mallrc-autel, et dotée de divers immeubles. 5" Celle du Hosairc, fondée à l'autel de ce nom par Amaiiry Le Marouil, du village d'Assenac, el dotée de plusieurs immeubles. 6° Celle de la Noué, peul-êlre la même que celle de Lanonan, chargée de deux messes à l'autel du Itosaue et dolée de divers immeubles. Le rcclenr levait la dime sur toute sa paroisse, el avait la jouis- sance do easuel el du presbylèie. F.n 170"), son revenu net était évalué a 1)50 bvies; celui du Viucin à 223, cl celui de Reliait à 00. l'hcien Hait du lernto.re ecclésiastique de Vannes, el île la séné- cbj't'séc d'Amay, En 1190, il fut érigé en fommnne, du canton tl'Arradon et du Plœron

— Tumulus d'environ (if) mètres de lour à la hase, situé à l'ouest de la route de IMcuren à Uaden, à '2!>() mètres au sud du hameau de Kenjrcstien. Il parait être composé uuique-

- r>r> —

ment do terre ; un lui ton y onluiicc lacilement et profondé-

ment. Ce lumuhiH esl appelé Motlen-e»-lri-Persont parce que, iaconte-l-on dans le pays, les dois curés île l'Iougoumelcn, Italien et l'heren venaient y prêcher aux Chouans. — l'util camp, à hauls parapets, près de lieralbo. — I.e petit camp de llnrdi-jo n'a pas d'entrée. M. Genêt a trouvé sur un de ses lnlus un grand fragment de hache polio en diorite. On ne voit dans les environs aucune trace de Humains. — Vieux huis à l'oiihonct el à l.iun-d'er-lui, d Kergavat, à Kerfosse., à Keridorel. — Vieux huis et restes de murs au nord des maisons de forme de Porpriando. — Vieux buis à .Issennc. A iUO mètres au N. N. E. de ce village, dans un endroit dit llu»iclan, nombreux petits fragments de tuiles romaines. — Lech conique de 0»', !I7 de bailleur, avec cuvette uu sommet, à Troguer, dans le lalus d'un chemin à l'ouest de la grand'route de l'heren à IMomjoumelen. lm,72 de tour à la moitié de sa hauteur. — Au nord du village de Penhouël, butte, avec traces de maçonneries, de MX) mètres environ de lour, circonscrite par nue large douve, dite lïoh-Cuslel

RIALAN E. III de 1886 à 1892, Découvertes archéologiques faites dans le Morb., p. 54-55

PLOEREN Substructions (?) et vieux buis à Porh-Priendo. Tegulae et buis à Bomelan à 400 m. au N. N. E. d'Assénac (Rialan 3, p. 55). Retranchement en forme de parallélogramme de plus de 150 m. de côté avec douves et fossés près de Kermurier (CD). Retranchement carré de 50 m. de côté avec fossés et douves de faibles dimensions à 300 m. à l'O. de Cliscoët (CD). Butte de Luscanen. traces de maçonnerie. 155 m. de lour, large douve (CD. - Rialan 3. p. 55). L'âge de cet ouvrage parait incertain. Voie de Vannes à Quimper, se confond avec la route actuelle de Vannes à Sainte-Anne, passe à la chapelle N. D. de Bèléan et sert de limite entre les communes de Plœren et de Plescop (CD. — HP]. Voie de Vannes à Locmariaquer. passe près de Kergavat, au Pont Radenen, Kergrelien (Fouquet, Arch. SP 142).

MARSILLE L., 1972, Répertoire archéologique du Morb. gallo-romain, p. 21 MARSILLE L., BSPM 1936, Le Menhir et le Culte des Pierres, p. là 67 Liste des pierres christianisées du Morbihan

Plœren — Deux p. hém. près du cimetière, dont une encastrée dans le mur ouest. — Pierre conique de 0 ,n 97 de haut, avec cuvette au sommet à Troguer, dans le talus d'un chemin à l'ouest de la grand' route de Plœren à Plougoumelen. i m li de tour à la moitié de sa hauteur (Rialan). — Dans la lande de Brémentec, une pierre de 1 ra -20 de long. totale et 0,55 de diam. tronconique, arrondie au sommet, porte gravée, vers le sommet, une croix de S'-André. / . 3 p.. b ^ Communications diverses. — Motte téodale et ruines de manoirs eu Plosren.— Continuant la série de ses intéressantes commu- nications sur les manoirs de la région à visiter, M. Viaud-Grand-Marais entrelient ses collègues du résultat des observations laites au cours du sa dernière promenade dans la partie sud-est du la commune de Plœren. De Peohouêt (en français Tête du bois), appelé aussi dans de vieux

litres Pencoôlloyon (Tète du bois de Loyou), ancienne seigneurie des XV* et xvi" siècles, il ne reste que 'quelques cintres de granit et.quelque»^, linteaux en accolade, utilisés dans la construction des fermes. . - - Par contre, au uord-uuesl des fermes, dans une pièce portant le nom ; significatif de Er Coz Custel (le Vieux castel), existe une motte féodale.ou , butte artiliuielle circulaire ayant cinq mètres de haut, entourée de douves de trois ou quatre mètres de large, cernées elles-mêmes extérieurement par un talus de défense d uo mètre cinquante d élévation, d'environ cent soixante mètres de circonférence, el garni aujourd'hui de'vieui arbres éinondables ; cette èminence factice, eu parfait élat de conser- vation, est couverte de chênes séculaires transformés en têtards et d'un maigre taillis de diverses essences ; le sommet de la motte a été événtré du côté est et fouillé intentionnellement ; la cavité a mis au jour des traces de substructions, assises peul-étre d'une de ces tours de bois a plusieurs étages, des premiers temps du moyen âge, et du haut desquelles ' la vue embrassait une immense élendue de pays. Celle molle n'avait pas encore été signalée dans les archives. •V,

Du même colé de la route de Vannes à Aurayque Penhouêt et sa DUu^^ féodale, mais séparée d'eux par la métairie du Poulie, se trouye'laîlçrrè '••(j de Propriendo, seigneurie désignée au xv« siècle sous les nom'affle^Ppr* butiido, Portz béretulo, et au xvu0 siècle sous celui de PortztBncndo^'- transforme, à la fin du même siècle, en Propriendo. '-.•î'A'.-jV Les bâtiments de cette seigneurie ont élé plusieurs lois reconstruils la maisi'U principale ne dale que do xvitl* siècle, mais un haut et large porchecintré et son portillon rappellent les siècles précédents et indiquent l'entrée d'une ancienne cour d'honneur. De Propriendo, une traverse conduit, au nord-est, aux fermes de l.oy>n. Au bas Loyou, la façade du midi (la seule curieuse) présente, en son milieu, un porche et un portillon du xv" siècle, en arc ogival, ■ entrée, sans doute, île I ancienne cour du manoir, aujourd'hui disparu. A proximité se trouvent les ruines du moulin de Loyon, sur le ruisseau de Luscanen île ruisseau qui berce), dans un site pittoresque, semé'de

bloc : de granit.

VIL VAUT O., BSPM 1924, PV p .14-15 La Motte féodale de Penhoët en Ploeren

La route Nationale n° 165 va être rectifiée entre Vannes et Auray, notamment au virage de Luscanen (4 km. de Vannes) qui sera coupé. L'ingénieur chargé du premier relevé a signalé à M. Rollando la présence d'un tumulus sur le trajet même de la future route. En fait il s'agit d'une butte féodale. Celle-ci étant condamnée à disparaître, il me semble utile de la décrire rapidement. Cette motte a déjà fait l'occasion d'une note succinte de Cayot-Délandre (1), reprise dans les autres répertoires (2) : » Fortifications sur une butte, douves ; fossés extérieurs de 155 m. de tour; substructions d'âge indéterminé ». Position : Au Nord du village de Penhoët (3) en Ploëren, cadastre (ancien) section E, parcelle n° 387 dite Er goh Castel (4) ; carte d'Etat-Major de Vannes Sud-Ouest, carroyage Lambert : 213,1-298,5 (Fig. a). Description : 11 s'agit d'une butte circulaire en terre, conte- nant quelques pierres, de 30 m. de diamètre et de 5,2 m. de plus grande hauteur (du fond des fossés). Elle est entourée d'une douve à peu près circulaire de 6 m. de largeur environ, de section en U, elle même entourée d'un petit talus en pierres et terre de 1 m. de hauteur, détruit partiellement au Nord. Un remblaiement de la douve dans sa partie Sud-Ouest permet d'accéder sur la butte. Sur le dessus de cette motte se trouvent des substructions formant un rectangle de 22 m. de longueur (hors-tout) Est- Ouest et de 18 m. de largeur (hors-tout). Parallèlement au mur Sud, un second mur prend naissance dans l'angle Sud- Ouest à 2 m. au Nord du premier. Le mur Sud n'apparaît pas dans sa partie Ouest, c'est-à-dire face à l'entrée. Les murs

(1) Cajot-Délandre, Le Morbihan, p. 151 et 177. (2) Cat.des monuments hist. du Mhan. Vannes, 1865, p. 5 ; Fouquet, p. 91; Rosensweig, Les monuments moyenâgeux de l'arrondissement de Vannes in Bull. Soc. Polym. Mhan. 1861, p. 97; Rialan, Notes posthumes, ibid. 1924, p. 55. (3) Ecriture officielle. Ecrit c Ptnhouët » par les différents auteur», le cadastre et , la carte d'Etat-Major. (4) Nom ignoré des cultivateurs actuels qui l'appellent le petit boit, car elle est ■ plantée de chênes. - • - ont 2,5 m. d'épaisseur dans la longueur, et 2 m. dans la lar- ANDRE J., BSPM 1963, geur (Fig. b et c). Ils sont constitués de pierres pas du La motte féodale de Penhoët en Ploeren, p. 50 tout appareillées, bien au contraire, liées entre elles par un mortier calcaire gris. Ce dernier comprend de très nombreux fragments de coquillages, notamment d'épaisses coquilles d'huîtres. 11 existe dés endroits, angle Sud-Ouest par exemple, où le mortier atteint une dizaine de centimètres d'épaisseur entre deux pierres. Le Mobilier : Il n'en a jamais été signalé, et n'en ai moi- même pas trouvé, si ce n'est un morceau très épais d'ardoise et quelques pierres brûlées éparses dans le talus extérieur, et plus rarement dans les murs. Des buis existent dans la ferme, déjà signalés par Rial- lan (I), ainsi que dans l'appendice que fait la parcelle 396 dans la parcelle 390. PLOEREN \ i Conclusions : Pas plus que nos prédécesseurs, nous ne Cliscoët *; pouvons dater cette motte, qui toutefois est certainement A 300 m du village. Enceinte carrée de 50 m de côté, entourée d'u fossé rt d'une douve. médiévale (IXe à XVe siècle ?), ni en définir l'utilité, d'autant Cayot Délandre, p. 151; Roscnzweig, p. 233; Le Mené, p. 129; Mar qu'elle est sur une hauteur ne dominant qu'une faible région sillc, p". 89. i Kermnricr ' '• • (peut-être la vallée du Vincin ou l'entrée de Vannes ?), et que Au bord de la Voie-Romaine de Vannes a Quimper. Enceinte rec la route actuelle ne passe dans cette région que depuis le tangulaire de plus de 150 m de côté, avec douves et gros fossés: Mahé, p. 487; Ogée, p. 303; Ann. 1841, p. 182 (Bizeul) ; Cayot Délandre début du XVIIIe siècle, succédant sans doute à un ancien p .151»; Fouquet, p. 91; CAT, p. 5; Roscnzweig, p. 233; Le Mené, p. 129 chemin de terre (2). Cette motte ne sera d'ailleurs datée que Marsille, p. 89. lorsque toutes ces enceintes ou mottes en terre auront fait l'occasion d'un travail de synthèse pour le Morbihan. ANDRE J. 1959, Enfin au sujet des buis, il est à remarquer que cette plante, Les enceintes quadrilatérales du Morbihan, essentiellement calcicole, est souvent considérée comme une preuve d'occupation par les romains (qui utilisèrent les pre- OGAM Tome XI, p.23 à 36 et 441 à 454 miers des mortiers calcaires). L'emploi d'un mortier à base de coquillages dans cette butte féodale invite donc à laire revoir l'origine des villages dont le nom se rapporte au buis (Les Bézit, Bezy, Bézouct, Boissière, Boisy,... ainsi que ceux comme Brambouis ou Lambouiss» etc.) (3). Vannes, Septembre 1959. Jacques ANDRÉ

(1) Rialan, /oc. cit. (1) J. André et P. Thomas-Lacroix : Les grands itinéraires de la Bretagne méri- dionale in Bull. Soc. Polym. Mhan, 1953, pp. 23-55 Cp. 36). (3l 1. I.. Fleuriot in « Recherches sur les sites d'habitat ancien d'après certains loponirnes », Ann Bret. 1955, fasc. ï, Notices d'Arch. pp. 333-1156 (p. 3.15, note 2).