Mise Au Point En Guise De Préface
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[Date] LA FEMME ALGERIENNE DANS LE COMBAT POUR L’INDEPENDANCE User HOME Home Mise au point en guise de préface [Sous-titre du document] User [Date] 1 BELAHSENE BALI GUERILLA ET CONTRE GUERILLA EN ALGERIE 1954-1962 Avec la collaboration de : KAZI AOUAL KEMAL EDDINE 2019 2 Table des matières Introduction Chapitre I : - la contre guérilla, une guerre protéiforme - les caractéristiques de la guérilla menée en Algérie - la parole aux armes - la guérilla et ses modes d’action - la lutte intérieure - la contre guérilla de 1954-1958 - chronologie 1956-1957 - le dernier quart d’heure Chapitre II - les moyens de lutte contre la révolution - les missions militaires des SAS - la SAS - le role des communes mixtes - l’attaque du siège de la commune mixte de Sebdou - l’emploi des supplétifs dans contre guérilla - chronologie 1958-1959 Chapitre III - évolution politique et militaire - l’ALN selon le colonel Boubnider - la guérilla - Une embuscade ALN - Le combat des maquisards - Les combats de l’ALN (1956) - L’enlèvement des soldats français du poste de Sidi Abdelli - Trois jours de manifestations à Tlemcen - La guérilla : stratégies et tactiques de combat - Le Moudjahed - La vie au maquis - Le camp d’Angad - Les techniques de la guérilla - La grève des huit jours : l’attaque du train 29 janvier 1957 - Les fidas - La construction des pejeros 3 - Abane Ramdane et la stratégie militaire - La femme Algérienne dans le combat pour l’indépendance Chapitre IV - les zones interdites - approvisionnement en armes par la voie maritime - historique des barrages minés électrifié - le barrage de barbelé - dans les barbelés - Mortels barrages - Traversées périlleuses - Incidences du barrage miné électrifié - Instructions relatives aux mines Chapitre V - la répression - les tortures - la France qui torture - le centre de torture de Saf Saf et son python - ratissage Chapitre VI - A propos de pacification - Les violences de la guerre d’Algérie - La bleuite - L’armement des troupes françaises - Armement livré au FLN - Conférence de presse de la délégation extérieure du FLN - Situation militaire d’après l’Etat Major de l’ALN - Attentas commis à Tlemcen : Mai et Juin 1957 - Les exploits de l’ALN en Wilaya V - Point de vue - Chronologie 1960-1962 Conclusion Bibliographie Photos L’auteur et son œuvre 4 5 Introduction A travers les siècles, les contrées et les civilisations existe un thème récurrent qui à influé sur le destin historique de nombreux peuples ; c’est le thème de la lutte du petit contre le grand, du faible contre le fort, de la mouche contre le lion, de David contre Goliath. Les références ne manquent pas à travers les époques ; le peuple espagnol contre les forces d’occupation de Bonaparte, la résistance mexicaine contre l’armée Napoléonienne, les grecs contre l’invincible armada Perse, les luttes berbères contre toutes les invasions étrangères… Autant d’exemples de combats victorieux des peuples contre des forces disproportionnées, qui finirent toujours par être vaincues grâce à l’application d’une tactique de combat connue historiquement sous le nom de « guérilla ». Les combattants de la révolution algérienne, riches de leur expérience séculaire de résistance, ne furent pas les derniers à mettre en pratique cette forme de lutte armée, face aux forces de l’armée coloniale, appliquant des techniques de harcèlement, de coups de main et d’attaques surprise, palliant ainsi au déséquilibre des forces en présence sur le terrain. La déclaration du 1er novembre 1954, diffusée en même temps que le déclenchement de l’insurrection armée, ne souffre dans son énoncé aucune ambiguïté. Les buts sont clairement définis et énoncés, l’objectif fixé étant l’accession à l’indépendance du pays par tous les moyens politiques et militaires. Cette déclaration n’était que l’aboutissement de très longues années de lutte contre l’indu occupant français. D’un coté, une armée moderne et bien équipée, rompue aux différentes formes de guerre et bénéficiant du soutien logistique des forces de l’OTAN ; une armée aux traditions anciennes, épaulée par une marine, une aviation, une artillerie et des blindés, enfin bref, une armée sur puissante et sur équipée, encadrée par une pléthore d’officiers et des dizaines 6 d’Etats Majors, disposant de troupes spécialisées, parachutistes et légionnaires, toutes plus aguerries les unes que les autres, sans oublier les supplétifs, harkas, GMPS, etc. De l’autre côté, des bandes disparates, très faiblement armées et équipées, agissant de manière autonome sous les ordres d’un encadrement inexpérimenté et à la stratégie intuitive plus que militaire. A l’évidence, il était clair au départ que de « simples opérations de police » allaient tambour battant annihiler ces groupes de « hors la loi », et que l’affaire allait être réglée en deux coups de cuillère à pot. Mais en réalité, sur le terrain, ces bandes dépenaillées allaient très vite faire la preuve de leur efficacité et de leurs capacités d’adaptation, tenant en échec un ennemi dix fois plus puissant. Ce qui au départ pouvait être considéré comme une révolte aux actions éparses et inefficaces se mua rapidement en une véritable révolution impliquant toute la population, sous la direction d’une armée de mieux en mieux équipée et encadrée par des officiers expérimentés, souvent issus des rangs ennemis, qu’ils avaient déserté avec armes et bagages. La stratégie de la guerre de libération nationale était basée sur la guérilla, car les forces ennemies étaient nettement supérieures en moyens et en effectifs. C’est ainsi que, même avec des moyens limités, on pouvait affronter un ennemi puissant. La guérilla (« petite guerre » en espagnol) est une forme de combat qui tend à battre l’ennemi par la pratique des embuscades, les moudjahidine disparaissant rapidement après leur attaque surprise avant que l’ennemi ne se reprenne et réagisse. Cette forme de combat exigeait toutefois toute une logistique concernant l’armement et les munitions aussi bien que les moyens de communication, l’habillement, les réserves de vivres et les postes médicaux, sans oublier les moyens de transport (mulets, ânes, chevaux et chameaux). La tactique de la guérilla visait deux buts essentiels, à savoir la destruction des objectifs fixes (routes, ponts, gares de triages, centrales électriques, domaines des colons…) d’une part, et le harcèlement de tous les objectifs mobiles, véhicules, personnalités, troupes au repos et salles de spectacle. L’action de harcèlement devait empêcher tous mouvements de l’ennemi, n’attaquant que si l’objectif était payant. Dès que celui-ci se ressaisissait ou recevait de renforts, la dispersion était immédiate. Cette tactique ne demandait que de faibles moyens, ses principaux atouts étant les renseignements, la surprise, la rapidité, la précision et le repli. 7 L’ancienne stratégie numide demeure la force principale des moudjahidin ; attaques de postes ou de patrouilles militaires français, puis retraite et disparition dans les grottes de la montagne ou absorption dans les douars au milieu des fellah. Sur le terrain, les Français ne sont pas adaptés à cette guerre : les tirailleurs effectuent de longs déplacements en colonnes ; les blindés restent en attente des journées entières pour cerner les mechtas suspectes, le plus souvent sans succès ; les parachutistes intimident les fellah mais ne rencontrent pas les moudjahidin. Il y eut cependant quelques accrochages au premier semestre. De grandes opérations militaires sont lancées par l’armée française dans les Aurès Nemencha en janvier 1955 mais, faute de résultats, les soldats s’installent et quadrillent la région. Les militants de la ville ont ravitaillé les maquis et suivi de près l’évolution de l’ALN… … puis à partir de la fin de 1955 des groupes de 20 à 25 hommes s’instalèrent dans les djebels et par la suite dans les villages et dans les villes. Le FLN, l’ALN et les Moussebiline étaient partout, dès septembre 1956 entièrement structurée. Les premières attaques ont été dirigées contre les colons car ceux-ci avaient formé des milices et étaient armés… … un autre aspect de la guerre doit être souligné, celui de la guerre souterraine. Il y avait en effet dans les Nemencha des abris de l’époque romaine et des grottes, que l’ALN avait fait aménager pour cacher le ravitaillement. Les abris romains comportaient des chambres communiquant entre elles horizontalement et verticalement par des passages étroits. Des cheminées d’aération couvertes par de grosses pierres qui les camouflaient permettaient une difficile aération. Ces grottes et ces abris existaient partout dans les Aurès et les Nemencha. Les moudjahidin en construisirent d’autres. Des moudjahidin purent s’y cacher et échapper à l’ennemi, d’autres y trouvèrent la mort. L’idée d’être surpris et enterré dans ces grottes hanta l’esprit de plus d’un moudjahid et Bouhara parle du syndrome des grottes… 8 9 Deux peuples coexistant sur la même terre !! 10 Bref aperçu du peuplement de l’Algérie à la veille de la révolution Si l’on considère la longue histoire de l’Algérie s’étalant sur des siècles, la guerre de libération conclue par l’indépendance et le recouvrement de la liberté n’a été qu’une courte période de sept années et demi. Partie intégrante de l’Afrique du Nord antique, territoire central du Maghreb musulman à l’époque médiévale, acquerrant des structures étatiques au cours des temps Modernes, subissant la colonisation française, l’Algérie n’a jamais cessé, au cours de son histoire, de mener le combat contre les envahisseurs étrangers. Cette constante résistance a forgé au cours des siècles les caractéristiques essentielles de l’identité algérienne, à savoir l’attachement à la terre et à la liberté, la défense par les armes et une stratégie élaborée depuis les guerriers Numides jusqu’aux combattants d’Abdelkader, sans oublier les constants sursauts de violence émaillant l’histoire du pays depuis 1830 jusqu’au 1er Novembre 1954.