Compte rendu de la visite patrimoine de – dimanche 15 septembre 2019

Quarante personnes ont participé à la visite de Prompsat organisée le dimanche 15 septembre 2019 par le Syndicat Mixte pour l’Aménagement et le Développement des en partenariat avec la mairie de Prompsat.

La visite a débuté par une présentation de la commune. En pays brayaud, Prompsat se situe sur ces coteaux qui font la transition entre la Limagne et le plateau cristallin des Combrailles. Le climat et le sol ont favorisé la culture de la vigne.

L’église saint Martin de Prompsat est un joyau méconnu. D’origine romane, elle est constituée de deux nefs séparées par d’énormes piliers. Au XIVe siècle, elle a subi des transformations pour faire partie intégrante du fort villageois. De cette période date également une chapelle seigneuriale au sud de l’église qui a conservé son décor peint.

La voûte est ornée d’une élégante frise à entrelacs et se termine par des culots sculptés. Sont encore bien visibles, un ange et quatre personnages en procession. La finesse des traits des personnages, de leurs mains renvoient à certaines peintures murales de l’abbatiale d’Ebreuil. Le décor gothique présent dans la chapelle et la gamme de couleurs utilisée rappellent les peintures de .

1 Textes : Renée Couppat – Photographies : Claude Palluau

Lieu de sépulture pour les seigneurs du fief de Prompsat, une litre funéraire noire court tout autour de la chapelle. Elle a été peinte pour honorer la mémoire d’un personnage décédé.

Au XVIIe siècle, le curé Goyon a financé sur ses propres deniers de grands travaux sur le chœur et le chevet de l’église. Dans la nef, les peintures murales du XIVe ont alors été piquetées pour être recouvertes par d’autres. Grâce aux photographies de Claude Palluau, le public a pu découvrir un magnifique buste de saint Paul presque invisible à l’œil nu. Dans la nef se trouve une extraordinaire collection de plates-tombes dont beaucoup sont sculptées d’outils symbolisant la profession du défunt. Serpette des vignerons, houe des paysans, navette de tisserand mais aussi couteau de boucher, palette du boulanger…

2 Textes : Renée Couppat – Photographies : Claude Palluau Le mobilier de l’église est aussi très intéressant notamment un retable et plusieurs statues remarquables dont une « charité de Saint Martin ». Michel Ganne, président des Amis des Musées de Clermont Métropole, présent à la visite, a été sollicité pour évoquer celle présente au MARQ.

Le groupe a ensuite rejoint le clos des Chartreux ou « maison » Clémentel. Peu de temps après la création de la Chartreuse de Port Sainte-Marie, les moines ont acheté des terres viticoles à Prompsat qui possédait de bien meilleurs terroirs à vins que Chapdes-Beaufort. Afin d’échapper au ban des vendanges fixé par le seigneur de les chartreux ont clos de murs leurs propriétés. Dans les années 20, le domaine a été acheté par Etienne Clémentel, homme politique et ministre.

Alors que la guide finissait de présenter l’architecture soignée du clos et son histoire, le groupe a eu la surprise de voir la porte s’ouvrir sur les propriétaires des lieux, qui nous ont aimablement accueilli « à la débottée » et proposé un tour des bâtiments agricoles et jardins.

3 Textes : Renée Couppat – Photographies : Claude Palluau Après la présentation d’une maison vigneronne très caractéristique de l’habitat en pays brayaud, le groupe a rejoint le haut de la commune pour découvrir la maison de l’artiste peintre Laure Desbouis qui a laissé quelques œuvres dans l’église et la croix du Montet.

Les éléments du croisillon de cette croix, datée de 1582, se trouvent actuellement en remplois sur le portail du presbytère. Le socle, encore en place, porte le nom des donateurs Jacques Engladon et Jeanne de Neuville. Des armoiries de mariage sont sculptées mais n’ont pu être reliées à ces familles.

Malgré une petite superficie la commune de Prompsat possède une belle forêt qui a servi aussi bien pour fournir des boisages aux mines de Saint-Eloy que de refuges pour des réfractaires du STO pendant la seconde guerre mondiale.

La fin de la visite a été consacrée à la découverte du remarquable fort villageois construit à partir de 1364 pendant la guerre de Cent ans à la demande de la population. Les ruelles étroites aux angles droits empêchaient l’utilisation d’engins de guerre lourds. Au fil du temps les loges du fort ont été utilisées comme caves.

La présence de deux générations de maires, messieurs Roumy et Second et de monsieur Martin, responsable de l’église, qui ont enrichi la visite de nombreuses anecdotes, l’accueil fortuit par la famille Barlet-Clémentel ont fait de cette visite patrimoine un moment exceptionnel.

L’après-midi s’est terminée autour du pot offert par la commune dans l’une des caves du fort villageois.

4 Textes : Renée Couppat – Photographies : Claude Palluau