Vallée De La Scyrendale
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La vallée de la Scyrendale au pays a Scyrendale se mé- tamorphose au mo- des légendes ment des fortes de village et se dota d’une pluies; la vallée église paroissiale. La mi ne im- sèche devient alors posa également l’habitat collec- Lun ruisseau sauvage, capable tif des corons. Une architecture de transporter, comme autre- de briques et de tuiles anime inertes? Le temps a œuvré et la fois, les corps de Lugle et depuis le paysage. Autrefois, la nature a progressivement fait Luglien , princes irlandais marty- campagne dé roulait le tracé disparaître les vestiges de l’ac- 24 e 25 risés au VII siècle. À cette eau d’une ligne de chemin de fer et tivité industrielle. Une faune et imprévisible de la Scyrendale, les trains tractés par des loco- une flore spécifiques ont investi les hommes ont préféré le vent motives à vapeur transportaient les terrils devenus de véritables pour moudre le grain. Sur le le charbon jusqu’à Lillers. lieux de vie et de promenades. mont d’Hurionville qui domine la Désormais , avec la fermeture Le terril de Ferfay a d’ailleurs vallée, les deux moulins sur pi- des mines, les poussières de été classé en zone naturelle vot en bois et à tour en pierre charbon des terrils ne se dé - d’intérêt écologique faunistique ont disparu, mais les lieux aux- posent plus au fond de la et floristique (Znieff). Parvenus à quels ils donnèrent vie suscitent Scyrendale … et les habitants son sommet, les randonneurs encore la curiosité. ne viennent plus recueillir cette dé couvrent la vallée de la terre gorgée de poussières noires Scyrendale qui s’offre à leur re- Une frontière entre mine pour cirer leurs chaussures. gard dans toute son étendue. et terre agricole La nature reprend ses droits La vallée était jusqu’en 1771 la seule voie d’accès entre Dans ce contexte, quel pouvait Hurionville , hameau de Lillers, être le devenir des terrils, aus- et Ferfay, village installé sur le tères monticules de schistes plateau artésien. Le monde ru- ral côtoyait alors celui de la mine. L’épopée minière débuta en 1856, l’extraction du char- bon participant au dé ve lop - pement et à la richesse des vil- lages. Burbure se transforma en un gros bourg tandis que Ferfay se renforça d’un nouveau cœur Itinéraires d u patr imoine du Pays de la Lys rom ane Itinéraires dupatrimoine : vallée de laScyrendale HURIONVILLE FERFAY La chapelle La légende des princes d’Hurionville irlandais un spectacle son et lumière le culte des frères martyrs FERFAY 18 e 24 septembre 1899, révolutionnaire. À l’origine, le partir d’une légende mener à bien le projet, les or- e quatre mille personnes lieu était l’endroit supposé où L’église de Ferfay datant du VII siècle, les ganisateurs ont fait appel aux L se réunissaient pour la les corps de deux frères mar- vant la Révolution, Ferfay À habitants de la Lys ro- talents de Dominique Martens bénédiction de la chapelle tyrisés par des brigands et A ne possédait pas d’église mane ont conçu un spectacle (metteur en scène) et de d’Hurionville; un moment in- miraculeusement acheminés propre, écartelée entre la pa- grandiose, haut en couleurs Dominic Laprise (compositeur tense dont témoigne le jour- par les eaux de la Scyrendale roisse d’Ames au nord-est et et particulièrement fédéra- de musique). Plus de quatre La stèle Saint-Lugle nal La Croix du Pas-de-Calais furent recueillis par l’évêque celle d’Amettes au sud-ouest. teur. Le temps de trois repré- cents bénévoles également et Saint-Luglien qui évoque “une fête inou- de Thérouanne. En 1826, la construction de sentations, ils évoquent la confectionnent les costumes, que vive la légende! 26 bliable” et décrit l’imposante l’église coïncide donc avec l’ac- destinée tragique de saint jouent les figurants, pré - 27 Au début du XXe siècle, le re- Si la procession instaurée en 1899 a procession dans les rues d’un cession de Ferfay au statut de Lugle et saint Luglien qui, parent les chevaux… tous nouveau du culte des saints partis d’Irlande pour Rome, habitants de la Lys romane. aujourd’hui disparu le culte à saint village totalement transfi- irlandais instaure le rituel paroisse et c’est la famille Lugle et à saint Luglien reste encore guré. Avec cette procession, d’Hinnisdal qui finance la tota- furent assassinés en chemin, Formidable aventure hu- d’une procession et d’une au village de Ferfay, en amont fortement ancré dans l’esprit des ha- voilà rétabli le culte à saint messe qui rassemble chaque lité des travaux. maine, le spectacle constitue bitants de la région. Rien d’étonnant de la vallée de la Scyrendale, un lien fort entre les habi- Lugle et saint Luglien et re- année, le 23 octobre, les habi- Si la facture de l’église est ré- à ce que la section d’éducation spé- noué le lien avec l’histoire. par de féroces brigands. La tants et le territoire, un outil tants des environs. Les pèle- cente, le lieu constitue en re- mort dramatique des deux cialisée du collège Léo-Lagrange de La chapelle d’Hurionville a été rins viennent se recueillir à la vanche un véritable sanctuaire de valorisation des res- Lillers, dirigée à l’époque par Guy frères, princes évangélisa- sources culturelles et patri- érigée sur les ruines d’une chapelle et espèrent obtenir voué à saint Lugle et saint teurs, sera, des siècles du- Dubois , ait réalisé une stèle à la mé- ancienne chapelle qu’avait guérison de leurs maux grâce Luglien . Depuis 1844, en effet, moniales locales. À l’image moire des deux moines irlandais. rant, l’occasion d’un pèleri- e construite le comte aux vertus de l’eau miracu- l’église abrite leurs reliques (un des processions du XIX siècle, Érigée en 1984 à Burbure dans la nage aujourd’hui incarné à les représentations attirent d’Hinnisdal en 1625 et qui fut leuse tirée du puits attenant. morceau de crâne de chacun travers un spectacle “Son et vallée de Scyrendale, elle matérialise détruite lors de la tourmente Désormais, le rite est quelque des deux saints extrait de la plus de mille cinq cents spec- le site où les corps des deux frères lumière”. tateurs animés par le désir de 17 peu oublié et la source est ta- châsse de Montdidier) et ex pose auraient été miraculeusement dépo- rie mais la chapelle est res- une statue de leurs bustes. À Ferfay, au pied du terril revivre la légende. La renom- sés, un jour d’orage, par les eaux tor- n° 16, le spectacle s’organise mée de l’évènement dépasse rentielles de la rivière… taurée et attend les Pénétré du souvenir de ces visiteurs… G autour de 45 tableaux mobili- aujourd’hui les frontières usages anciens qui voulaient sant plus de mille deux cents grâce au soutien de l’ambas- En remontant la vallée, la stèle que les restes des saints soient personnages costumés et sadeur d’Irlande à Londres et constitue une halte idéale pour le ran- l’objet de respect et de vénéra- plus de trente cavaliers. Pour à sa présence lors d’une re- donneur. tion, le visiteur observera é ga- présentation en 2005. lement les vitraux retraçant le Renseignements pratiques: martyr des princes irlandais G Les habitants de la Lys ro- Office de tourisme du Pays de la mane ont ainsi pris le relais Lys romane Renseignements pratiques: des saints évangélisateurs Édifice fermé. Clés disponibles chez Tél.: 0321252671 M me Duriez pour devenir les “apôtres” de Fax: 0321251088 50, chaussée Brunehaut, leur territoire G www.tourismepaysdelalysromane.com Tél. 0321271166. Possibilité de visites guidées. Itinéraires du patrimoine du Pays de la Lys romane Itinéraires du patrimoine :vallée de laScyrendale BURBURE LILLERS HURIONVILLE Augustin Lesage La collégiale Saint-Omer Le manoir de la mine au spiritisme Sotomayor Le presbytère l’empreinte de 19 20 uoi de plus étonnant de Burbure que le destin d’Au gus - l’âme espagnole Q tin Lesage, enfant de la un changement vec une nef édifiée sur de la Lys provoquent l’effon- ncienne gentilhommière mine, galibot puis mineur de vocation deux étages, sept tra- drement de la nef en 1919 et, A seigneuriale édifiée en comme son père. A vées à collatéraux, un quarante ans plus tard, celle 1560, le manoir d’Hurionville En 1911, travaillant alors algré l’absence de date transept saillant et un chœur de la façade. appartenait à l’origine aux de dans la fosse de Ferfay, il en - M précise quant à sa à déambulatoire… la collé- Pourtant, mutilations et res- Melun et devient par mariage et fi- tend une voix: « un jour tu se - construction, le presbytère giale Saint-Omer est l’édifice taurations n’entameront pas succession la demeure des gure déjà à l’inventaire des ras peintre ». Bouleversé, il roman le plus important au la cohésion architecturale de Sotomayor , branche d’une pres- biens ecclésiastiques de e conserve d’abord secret cet nord de Paris. Au XI siècle, le l’édifice roman: les vous- tigieuse famille espagnole. 1790. 28 appel puis s’en ouvre à son seigneur de Lillers fonde un sures toriques du portail ou à Ainsi, vers 1647, Don Pedro de 29 entourage. Un an plus tard Par ailleurs, la maçonnerie chapitre de chanoines et les chevrons des fenêtres gémi- Sotomayor, sergent major d’in- sous l’impulsion de son ami rouge barre (alternance de dote de l’église. Dès le nées, la corniche à modillons fanterie espagnol, lieutenant Ambroise Leconte, il se dirige brique et de pierre blanche) en XIVe siècle, la collégiale perd longeant la nef, les arcatures gouverneur du château de Gand 3 vers le spiritisme et confirme fait sans aucun doute un bâ- ses chapelles rayonnantes et aveugles et les roses des pi - épousait Catherine Florence de e ses dons de médium.