UNIVERSITÉ DE TOAMASINA

FACULTÉ DE DROIT, DES SCIENCES ÉCONOMIQUES ET DE GESTION

DÉPARTEMENT ÉCONOMIE

MEMOIREPOURL’OBTENTIONDUDIPLÔMEDEMAĨTRISE ÈSSCIENCESÉCONOMIQUES

DIAGNOSTIC STRATEGIQUE DE DÉDÉDÉVELOPPEMENTDÉ VELOPPEMENT RURAL (Cas de la commune rurale d’Ankarimbary)

Présenté et soutenu par : Fiadanana Gilbert RANDRIHERIZONIAINA Promotion : 2007-2008

Sous la direction de :

Encadreur enseignant : Encadreur professionnel :

Monsieur Modongy ROLAND Monsieur Paul TOTO

Enseignant-chercheur Chef de Service Régional de l’Agriculture

à l’Université de Toamasina et Protection des Végétaux à la DRDR Atsinanana

Date de soutenance : 31 Janvier 2011

UNIVERSITÉ DE TOAMASINA

FACULTÉ DE DROIT, DES SCIENCES ÉCONOMIQUES ET DE GESTION

DÉPARTEMENT ÉCONOMIE

MÉMOIREPOURL’OBTENTIONDUDIPLÔMEDEMAĨTRISE ÈSSCIENCESÉCONOMIQUES

DIAGNOSTDIAGNOSTICIC STRATÉSTRATÉGIQUE GIQUE DE DÉDÉDÉVELOPPEMENTDÉ VELOPPEMENT RURAL (Cas de la commune rurale d’Ankarimbary)

Présenté et soutenu par : Fiadanana Gilbert RANDRIHERIZONIAINA Promotion : 2007-2008

Sous la direction de :

Encadreur enseignant : Encadreur professionnel :

Monsieur Modongy ROLAND Monsieur Paul TOTO

Enseignant-chercheur Chef de Service Régional de l’Agriculture

à l’Université de Toamasina et Protection des Végétaux à la DRDR Atsinanana

Décembre 2010

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SOMMAIRE REMERCIEMENTS GLOSSAIRE LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES INTRODUCTION ...... 8 PREMIÈRE PARTIE : CONTEXTES PHYSICO-ÉCONOMIQUES ET SOCIAUX DE LA COMMUNE RURALE D’ANKARIMBARY ...... 10 CHAPITRE I : CONTEXTES PHYSICO-SOCIAUX DE LA COMMUNE RURALE D’ANKARIMBARY ...... 12 SECTION I : LE MILIEU PHYSIQUE ...... 12 SECTION II : LE MILIEU HUMAIN ...... 15 SECTION III : LA SITUATION SOCIO-CULTURELLE ...... 19 CHAPITRE II : LES ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES ...... 23 SECTION I : LES ACTIVITÉS AGRICOLES ...... 23 SECTION II : LES ACTIVITÉS NON AGRICOLES ...... 35 SECTION III : LES INFRASTRUCTURES ÉCONOMIQUES ...... 38 CHAPITRE III : APPROCHES THEORIQUES DU DÉVELOPPEMENT ...... 40 SECTION I : APPROCHE THÉORIQUE DU DÉVELOPPEMENT ...... 40 SECTION II : ASPECT DU MILIEU RURAL ...... 48 SECTION III : OBJECTIF DU DÉVELOPPEMENT RURAL ...... 52 DEUXIEME PARTIE : LES QUESTIONS D’IMPASSE AU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DE LA COMMUNE RURALE D’ANKARIMBARY ...... 55 CHAPITRE I : OPPORTUNITÉS ET CONTRAINTES AU DÉVELOPPEMENT DE LA COMMUNE ...... 57 SECTION I : OPPORTUNITÉS LIÉES AU DÉVELOPPEMENT DE LA COMMUNE...... 57 SECTION II : LES CONTRAINTES LIÉES AU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ...... 59 SECTION III : LA MAUVAISE CONDITION DE VIE SOCIALE ...... 62 CHAPITRE II : STRATÉGIES LIEES A LA RÉGULATION SOCIO- ÉCONOMIQUE ET CULTURELLE ...... 65 SECTION I : STRATÉGIES AU NIVEAU DU SECTEUR AGRICOLE ET NON AGRICOLE ...... 65 SECTION II : STRATÉGIES LIÉES A LA RÉGULATION ÉCONOMIQUE ...... 76 SECTION III : STRATÉGIES LIÉES A LA RÉGULATION SOCIO- CULTURELLE ...... 83 CHAPITRE III : PROPOSITIONS ET PERSPECTIVES D’AVENIR ...... 88 SECTION I : MOBILISATION PAYSANNE ...... 88 SECTION II : ADOPTION DES TECHNIQUES PAR LES OP ...... 91 SECTION III : PROPOSITION DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ ...... 97 CONCLUSION ...... 100 BIBLIOGRAPHIE ANNEXES LISTE DES TABLEAUX TABLE DES MATIERES

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REMERCIEMENTS

Ce travail ne serait pas arrivé à son terme, sans le soutien et l’appui de nombreuses personnes, physiques et morales, qui ont contribué à son élaboration. Nos vifs remerciements vont premièrement à l’Université de Toamasina qui a assuré notre formation académique.

Nous témoignons particulièrement notre profonde et respectueuse gratitude à tous les enseignants de la Faculté de Droit, des Sciences Economiques et de Gestion qui ont assuré notre formation. Nous remercions particulièrement Monsieur ROLAND Modongy, qui a bien voulu nous encadrer et donner des conseils ayant permis la réalisation de notre mémoire de maîtrise. Il en est de même pour Monsieur TOTO Paul, Chef de Service Régional de l’Agriculture et Protection des Végétaux à la Direction Régionale du Développement Rural Atsinanana ou DRDR, qui a bien voulu accepter d’être notre encadreur professionnel. Nous le remercions sincèrement pour son abnégation.

Nos vifs remerciements sont adressés à tout le personnel de différents services à Ankarimbary et à , qui nous ont bien accueilli lors de notre recherche, sur plan empirique, à partir des enquêtes menées auprès de la population concernée.

Nous tenons à remercier sincèrement et profondément nos parents et tous les membres de la famille, qui nous ont soutenu financièrement et moralement tout au long de notre cursus universitaire.

Enfin et non de moindre, nous ne pourrions pas omettre d’adresser nos vifs remerciements à tous ceux qui ont participé, de près ou de loin, à l’accomplissement de ce travail.

A tous, merci !

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GLOSSAIRE

Activité économique : activité qui consiste à produire des biens économiques à partir de facteurs de production rares, à échanger ces biens, les accumuler et consommer.

Cheptel mort : c’est l’ensemble de matériel de traction, de transport utilisé dans le processus de production.

Cheptel vif : Il est constitué de l’ensemble du bétail dans l’exploitation.

Elevage extensif : élevage itinérant à faible rendement, avec le minimum de moyens de production.

Exploitant agricole : unité économique, dans laquelle c’est le propriétaire lui-même qui produit en vue d’augmenter son profit.

Rendement : importance de la production par unité de travail.

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LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES

A : are AFVP : Association Française des Volontaires de Progrès AMA : Africa for Masculin Agency Ar : Ariary CEPE : Certificat d’Etudes Primaires Elémentaires CIEG : Collège Islamique d’Enseignement Général CSB II : Centre de Santé de Base niveau II DRDR : Direction Régionale du Développement Rural EAFA : Education des Adultes Fondée sur l’Alphabétisation EPP : Ecole Primaire Publique FAO : Food Agricultural Organisation FID : Fonds d’Intervention pour le Développement GCV : Grenier Communautaire Villageois GPS : Global Position System Ha : Hectare HIMO : Haute Intensité de Main d’Œuvre IDH : Indicateur du Développement Humain IDH : Indice de Développement Humain IMF : Institution de Micro-Finance IPF : Indicateur de la Participation des Femmes IPH : Indicateur de la Pauvreté Humaine ISDH : Indicateur Sexospécifique du Développement Humain Kg : Kilogramme Km : Kilomètre Km 2 : Kilomètre carré MAEP : Ministère de l’Agriculture, Elevage et Pêche NAC : Nutrition Assise Communautaire ONG : Organisation Non Gouvernementale ONU : Organisation des Nations Unies OP : Organisation Paysanne PCD : Plan Communal de Développement

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PHAGECOM : PHArmacie à GEstion COMmunautaire PIB : Produit Intérieur Brut PNB : Produit National Brut PNDR : Programme National pour le Développement Rural PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement PPN : Produit de Première Nécessité PRD : Programme Régional de Développement PSDR : Projet de Soutien pour le Développement Rural SEECALINE : Surveillance Education des Ecoles et de la Communication en matière d’Alimentation et de Nutrition Elargie TIAVO : Tahiry Ifamonjena Amin’ny VOla

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INTRODUCTION

Dans les pays en voie de développement, à l’exemple de , la population rurale parait très abondante. Les ruraux vivent de différentes activités économiques, telles que l’élevage, la pêche, l’artisanat et surtout l’agriculture, qui occupe une place importante dans la vie économique, car elle emploie 73,2 % de la population nationale 1. L’agriculture constitue donc un secteur clé pour notre économie nationale, malgré la pauvreté qui fait pâtir le monde rural car 85 % des pauvres résident dans les campagnes les plus reculées.

Cependant, l’économie rurale malgache souffre de multiples problèmes, tant au niveau de la production et de l’exploitation, que celui de la commercialisation. Il est indispensable de s’orienter la politique dont l’objectif étant l’amélioration de la sécurité alimentaire et l’augmentation de la production aussi bien agricole que non agricole, le développement du marché, la préservation des ressources naturelles et le renforcement des équipements socioculturels.

A cet effet, il convient pour notre part, d’essayer d’analyser l’existant, puis de montrer la réalité, et enfin présenter les résultats de notre recherche à partir du présent mémoire :

« DIAGNOSTIC STRATEGIQUE DE DÉVELOPPEMENT RURAL (Cas de la commune rurale d’Ankarimbary) ».

Ce travail englobe les informations obtenues grâce aux enquêtes effectuées sur terrain et qui nous ont permis d’appréhender les réalités socio-économiques et culturelles, les potentialités économiques, les problèmes rencontrés dans le milieu rural. D’autres informations complémentaires ont été recueillies auprès des services publics et privés.

D’après les physiocrates, comme François QUESNAY, seule la terre est la source des richesses 2, et ce qui explique l’importance de l’agriculture dans le développement économique d’un pays. Faut-il se demander, comment pourrait-on sauver le monde rural ? Nous espérons apporter, par le biais de ce document, des données fiables, nécessaires, pour répondre à cette question.

Concernant la méthode de travail, après avoir choisi le thème du présent mémoire, nous avons élaboré un plan qui nous a permis d’amorcer l’étude, puis nous avons procédé à la

1 PNDR, décembre 2005, p.18 2 LEMIARY, Cours de faits et pensées économiques I, Université de Toamasina, 2004-2005

8 recherche des documents et des informations suivie d’analyse et d’interprétation personnelles, des données recueillies auprès des villageois de la commune d’Ankarimbary .

Ainsi, notre mémoire est réparti en deux grands axes :

- la première est consacrée à l’étude du contexte physico-économique et social de la commune d’Ankarimbary, dans laquelle nous essayons de voir d’abord les contextes physico-sociaux, puis les activités économiques et enfin les approches théoriques du développement ; et

- la deuxième est réservée au développement de la commune rurale d’Ankarimbary. Nous y abordons en premier lieu, les opportunités et les contraintes au développement de la commune, et en second nous présentons des stratégies, et en dernier nous formulons des propositions et perspectives d’avenir en vue de filtrer les solutions qui semblent les plus appropriées pour relancer le développement économique.

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PREMIÈRE PARTIE : CONTEXTES PHYSICO-ÉCONOMIQUES ET SOCIAUX DE LA COMMUNE RURALE D’ANKARIMBARY

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Auparavant, Madagascar a été divisé en 06 (six) provinces autonomes. Mais depuis l’année 2004, il est fractionné en 22 Régions dont Vatovavy . Cette dernière occupe la frange Nord-Est de la province autonome de Fianarantsoa. La Région Vatovavy Fitovinany occupe six Districts dont Vohipeno a la plus petite superficie et est composée de seize (16) communes. Parmi celle-ci, Ankarimbary qui est une commune à vocation agricole grâce à la fertilité de son sol, aux ressources naturelles, au cheptel vif etc….Ainsi, nous allons nous plancher sur la présentation des contextes physico-sociaux de la commune, puis les activités économiques et enfin les approches théoriques du développement.

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CHAPITRE I : CONTEXTES PHYSICO-SOCIAUX DE LA COMMUNE RURALE D’ANKARIMBARY

Les données physico-sociales occupent une place importante dans l’économie de la commune, car elles déterminent l’organisation de la mise en valeur du monde rural et conditionnent les activités humaines.

Ainsi, on va d’abord voir les données physiques, avant d’aborder le milieu humain et social.

SECTION I : LE MILIEU PHYSIQUE

§1. Délimitation géographique et administrative

A. Délimitation géographique

La commune rurale d’Ankarimbary se trouve sur la frontière du fleuve Matitanana. Elle est rattachée au district de Vohipeno, de la Région Vatovavy Fitovinany (cf. annexe II).

Suivant le système mondial GPS, ses coordonnées sont respectivement : longitude 47° 47’ Est et latitude 22° 17’ Sud. Quant à la distance, elle se situe à 9 kilomètres ou km vol d’oiseau au Nord-Ouest du District de Vohipeno, 10 km suivant le cours d’eau Matitanana de l’aval vers l’amont et 15 km suivant la voie routière.

B. Délimitation administrative

La commune rurale d’Ankarimbary couvre une superficie d’environ 48 km 2 et est composée de 09 Fonkotany ou villages communautaires comme l’indique le tableau n° I de la page suivante.

Cette commune est limitée :

- au Nord, séparée par le fleuve Matitanana, la commune de ;

- à l’Est par la commune de Vohipeno ;

- à l’Ouest par la commune de Mahasoabe ; et

- au Sud par la commune Mahabo.

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Tableau n° I : Listes des Fonkotany et leurs distances par rapport au chef lieu de la commune d’Ankarimbary Nombre Nom de Fonkotany Distance par rapport au chef lieu de commune 1 Ankarimbary (Fokontany centrale) 2 Vohibolo 1 km 3 Mahasoa 3 km 4 Ifaho 1 km 5 Maroakanjo 5 km 6 Langisay 5 km 7 Ambohimahasoa 10 km 8 Vohibolobe 1 km 9 Ambaibo 2 km 900 Source : PCD d’Ankarimbary, 2008, p.4

C. Bref aperçu historique de la commune d’Ankarimbary

Les premiers venus à Ankarimbary qui se sont installés dans la périphérie, cultivaient du riz dans les plaines environnantes. Pendant les périodes de pluies, les régions basses et les rizicultures étaient inondées. La récolte était transportée à l’endroit où est installée l’Ecole Primaire Publique ou EPP, à l’heure actuelle. Pour des raisons de sécurité, ils ont construit leur habitat, juste à coté de leur produit et ils ont nommé le village « fanakarana vary » d’où la fameuse appellation Ankarimbary.

§2- Situation naturelle

L’étude de la situation naturelle est importante dans cette commune. On va commencer par l’étude hydrographique, climatologique et enfin pédologique.

A. Hydrographie

a) Le fleuve

La commune dispose d’un fleuve que l’on appelle Matitanana, qui est navigable toute l’année. Ce fleuve prend sa source dans la montagne rocheuse et présente un profil rapide et

13 ponctué par des chutes dans son cours supérieur. Il gagne ensuite différentes régions basses où il s’étale largement dans un cours peu lent, en passant par cette commune, et prend finalement son débouché vers la mer.

b) Les rivières

Il existe deux(2) rivières dans la commune à savoir Sahamalo et Vohilambo. Elles ont un faible débit et ne peuvent pas être utilisées pour la construction de barrages de rétention, destinées à l’irrigation mais seulement pour les besoins de certains animaux domestiques comme les canards, les oies, les bœufs….

c) Les lacs

La commune d’Ankarimbary dispose de onze (11) lacs qui sont Faharoabe, Faharoakely, Tratrambato, Lakatsombo, Ndondo, Bezazamena, Bevia, Tazongolo, Mahaly, Takebo et Mbanivaro. On peut pratiquer des activités de pêche dans beaucoup d’entre eux.

B. Climatologie 3

Dans l’ensemble, l’année est partagée en deux saisons distinctes : l’été chaud et humide, du mois d’Octobre au mois de Mai et l’hiver froid et sec, du mois de Juin au mois de Septembre.

Comme toute la Région de Vatovavy Fitovinany, la commune d’Ankarimbary subit des inondations, de Décembre à Avril et la sécheresse de Septembre à Novembre.

a) Pluviométrie 4

L’étude pluviométrique est très importante dans ce chapitre. La commune connaît une forte pluie, avec une pluviométrie entre 22,5 mm à 339,5 mm avec un nombre de jours de pluies respectifs de 07 à 20.

En 2002, le climat était caractérisé par de fortes pluies, de Décembre à Avril. Cela explique que des inondations fréquentes sont insupportables durant cette période, à l’exemple du mois de Mars, avec une pluviométrie de 457,2 mm, durant 22 jours, d’où le retard de la riziculture appelée « voly vary vatomandry ».

3 Monographie du district de Vohipeno, 2003,p.5 4 Monographie du district de Vohipeno, 2003,p.5

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b) Climatologie

Dans l’ensemble, le climat est chaud et humide ; il est caractérisé par une différence notable entre la zone de falaise et la région côtière. Ce climat est de type tropical perhumide en hiver, chaud en été austral.

Le climat est marqué par la proximité de la bordure occidentale de l’anticyclone de l’Océan Indien. De ce fait, un alizé constant souffle d’Est en Ouest, entraînant des masses d’air humide et chaud, accompagnées de fortes pluies.

Le nombre de jours de pluies par année varie entre 140 et 175. La saison pluvieuse se situe entre Décembre et Avril. Le mois le moins arrosé est celui de Septembre.

Enfin, des cyclones tropicaux, qui traversent l’Océan Indien, frappent périodiquement la région Vatovany Fitovinany.

C. Pédologie

Différents types de sols existent dans la commune d’Ankarimbary. Sur les hauts reliefs de la falaise, dominent des sols rajeunis, mais très fragiles, riches en humus sous forêt, favorables à une mise en valeur plus ponctuée.

Les sols de hautes et moyennes collines sont ferralitiques, composés de minéraux érodés et dégradés.

Les sols d’apports alluviaux et colluviaux de basses collines et de niveaux d’aplanissement côtier présentent une texture très riche. 5

SECTION II : LE MILIEU HUMAIN

Le milieu humain paraît très important afin de connaître la situation démographique, les us et coutumes et l’organisation sociale dans la commune d’Ankarimbary. Ainsi, on va voir en premier lieu la démographie.

5 Monographie du district de Vohipeno, 2003,p.4

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§1. Démographie

A. Définition

La démographie se définit comme l’étude quantitative des populations ou collectivités humaines, et de leur évolution.

B. Caractéristiques de la population

En 2008, la population totale de la commune était environ au nombre de 9009 habitants, soit une densité moyenne de 187,69 habitants par kilomètre carré (cf. annexe III). La taille des ménages est comprise entre 5 et 6. Comme toutes les familles, il y a un chef de ménage, dont le nombre a été estimé à 75,6% hommes et 24,2% femmes, avec un niveau d’instruction de 57,6%. La commune possède une zone à vocation agricole et l’agriculture est la principale activité de la population.

C. Répartition de la population

Rappelons que le taux d’accroissement de la population est, par définition, la différence entre le taux de natalité et le taux de mortalité. Dans la commune, ce taux de natalité atteint 29‰ et celui de la mortalité 0,4‰. Le taux d’accroissement de la population dans la commune est donc de 28,6‰. Il est sensiblement égal à la moyenne possible à Madagascar, qui est actuellement de 30‰ par an. D’ailleurs, cette population admet une pyramide très jeune, car la classe d’âge de 0 à 5 ans représente 23‰ de l’effectif total.

Le fait qu’on vient de constater peut s’expliquer par l’évolution des conditions sanitaires dans la commune. Les gens commencent à s’intéresser au planning familial, grâce aux différentes campagnes de conscientisation. Par contre, les traditions pures persistent encore en milieu rural surtout au niveau de la population des Fokontany les plus enclavés comme Ambohimahasoa.

Concernant l’évolution démographique, l’effectif de la population dans la commune rurale en 2005 est de 7998 habitants (cf. annexe III). Il se chiffre à 9009 habitants l’an 2008. Cet effectif atteindra probablement à 11313 habitants en 2015.

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§2. Structure sociale

A. Organisation de la société

Dans la commune rurale d’Ankarimbary, il existe deux (2) sortes d’organisation, d’une part, l’organisation familiale et d’autre part, l’organisation sociale.

La première parait comme le mode de régulation familiale, adopté par les parents dans un foyer. Chez les Antemoro, la société est endogène patrilinéaire. La famille se transmet par les hommes qui, en se mariant avec des femmes du même groupe ethnique, mais d’un lignage généralement différent, fondent leur foyer dans leur propre village. La famille restreinte est composée du père, de la mère et des enfants non mariés. Quelquefois, des descendants ou des collatéraux isolés peuvent s’adjoindre à cette famille. Dans leur foyer, l’autorité appartient au chef de famille, qui est en général le père. Toute décision relative aux orientations de l’activité productive dépend de lui.

La seconde est considérée comme l’organisation des rapports à l’intérieur du village, comme l’organisation hiérarchique traditionnelle, fonctionnelle dans toute la région. Autrement dit, ils vivent en communauté villageoise. Cette dernière est personnifiée par les ainés ou par les anciens, littéralement les « Ray aman-dreny », qui sont les détenteurs du pouvoir, dans tous les domaines et sont considérés comme les dépositaires de l’autorité des ancêtres.

B. La règle dans la société

Parmi les sociétés traditionnelles, la population de la commune est très attachée aux coutumes ancestrales, littéralement le « fombandrazana ». Ces dernières sont encore vivantes dans la commune. La population craint la colère des ancêtres, si jamais certaines règles d’usage ne sont pas respectées.

En effet, les interdits ou les tabous, littéralement le « Fady », qui sont transmis de génération en génération, demeurent des croyances ancestrales toujours respectées par la population. Il s’agit des jours de travail, de l’utilisation de bœufs comme moyen de production, pendant certains jours. Exemple, travailler dans les rizières le jeudi et le dimanche est à éviter, parce que selon la croyance, le non respect de ces interdits entrainerait des conséquences néfastes sur la récolte. De même, l’utilisation de bœufs dans la rizière pour la

17 traction de charrue et de sarcleuse aux bœufs est interdite, car un tel acte ou attitude va briser leur santé et les conduit finalement à la mort.

§3 Us et coutumes

A. La religion 6

Il semblerait que le christianisme est assez répandu dans la commune d’Ankarimbary, mais on y trouve également des musulmans et des non chrétiens. Parmi les religions chrétiennes, nous avons pu avoir des renseignements sur le Fiangonana Loterana Malagasy, et l’Eglise Catholique. 6% de la population totale sont des chrétiens, tandis que 7% sont des musulmans.

B. La parenté

La famille de base, chez les Antemoro, c’est la famille élargie. Cette dernière est formée par les descendants du même ancêtre, mort ou encore vivant, appelé « Razana ». Les familles ayant un même ancêtre historique sont regroupées par le « Tranobe » dans lequel, la famille élargie protège toutes les ramifications collatérales, dont les membres sont tenus d’assister à de grandes circonstances, telles que, les fêtes collectives, entraide agricole ou non agricole, tressage des nattes du « Tranobe », construction d’une maison, etc… Ces circonstances permettent aux membres des familles élargies de se reconnaître et de mieux affirmer les relations familiales, dans le but de montrer qu’ils sont apparentés

C. La cérémonie rituelle

Comme toute la société malgache, divers types de cérémonies rituelles sont pratiquées dans la commune. Celles les plus courantes sont : Fahaterahana, manala volon-jaza, Forazaza, Fanambadiana, fahafatesana, fafy ahitra. L’exécution de ces cérémonies exige des possibilités financières assez suffisantes. En effet, la famille apporte du riz blanc pour nourrir les invités, quelques bouteilles d’alcool pour les convives, et des volailles ou des bœufs, selon le type de cérémonie.

6 PCD d’Ankarimbary, 2008, p.10

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SECTION III : LA SITUATION SOCIO-CULTURELLE

§1. Situation éducative

La commune rurale d’Ankarimbary dispose de six (06) Ecoles Primaires Publiques ou EPP qui sont réparties entre six (06) Fokontany, et un (01) collège privé qui s’appelle Collège Islamique d’Enseignement Général ou CIEG.

Tableau n° II : Situation de l’éducation dans la commune d’Ankarimbary en 2008 Fokontany EPP CEG Collège Nombre Nombre Effectif Privé d’ensei- de salles des élèves CIEG gnants G F TOTAL Ankarimbary 01 - - 05 05 103 78 181 Vohibolo 01 - 01 11 (*) 10 ( ≠) 155 105 262 Maroakanjo ------Mahasoa ------Vohibolobe ------Langisay 01 - - 04 05 83 80 262 Ambaibo 01 - - 03 03 31 36 67 Ambohimahasoa 01 - - 03 02 51 31 82 Ifaho 01 - - 04 04 43 65 108 TOTAL 06 1 30 29 466 397 863 Source : Commune d’Ankarimbary, 2008,p.13 (*) Dont 03 pour l’EPP et 08 pour le CIEG. G : Garçon (≠) dont 03 pour l’EPP et 07 pour le CIEG. F : Fille

Le taux de scolarisation dans la commune varie entre 27% à 50%, au cours de l’année scolaire 2007-2008. L’abandon scolaire constitue une des causes de déperdition scolaire. Cinq catégories de raisons d’abandon ont été identifiées, d’après nos enquêtes :

 les raisons qui dépendent de l’enfant lui-même : l’enfant veut se marier, veut travailler, ou est atteint d’infirmité physique etc…,

 les raisons issues des parents : les enfants doivent travailler ou aider leurs parents ;

 les raisons financières,

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 les causes qui dépendent de l’offre : école fermée, manque d’enseignants, école éloignée, capacité d’accueil limitée,

 les autres raisons.

A la même année scolaire, les élèves de niveau primaire étaient de 741, avec un taux de réussite au CEPE de 41%. Cela entraîne un taux de redoublement excessif. On note quelques causes de cette mauvaise performance, selon une enquête auprès des directeurs d’EPP :

 le nombre insuffisant des enseignants ;

 l’insuffisance de tables-bancs et de salles de classe ;

 l’insuffisance de matériels didactiques ; et

 l’inexistence de bibliothèque.

Concernant le niveau d’instruction, dans l’ensemble, près de 90% de la population n’ont pas dépassé le niveau primaire. Plus de la moitié de la population rurale n’est pas scolarisée, et moins de 40% ont atteint le niveau primaire. Moins de 10% ont atteint le niveau secondaire 7.

Une population alphabétisée a beaucoup plus de chance de se développer, dans la mesure où elle peut avoir accès à toutes les informations nécessaires à son insertion économique, laquelle constitue un facteur important pour son développement. Ne sont pas déclarés analphabètes, ceux qui savent lire et faire un petit calcul, ceux qui ont été scolarisés de plus de quatre ans. Le taux est très faible, il est de l’ordre de 46.6% dans la zone rurale. Cet indicateur montre que plus de 60% des habitants en milieu rural sont analphabètes. L’on peut conclure que de telle situation, pour les paysans, rend difficile la mise en œuvre des approches menées, donc du suivi du processus de développement, par les intervenants, en milieu rural.

§2 Situation sanitaire

D’une manière générale, la santé de la population contribue pleinement au développement, aussi bien social qu’économique d’une région.

7PCD d’Ankarimbary juillet 2008,p.13

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La commune rurale d’Ankarimbary possède un Centre de Santé de Base niveau II ou CSB II, créé en l’année 2002, par le projet Fond d’Intervention pour le Développement ou FID. Ce CSB II où l’on trouve une infirmière, une aide soignante et un PHAGECOM qui occupent de la population dans la commune. En l’année 2008, l’infirmière a assuré, mensuellement, le traitement de 4263 patients. On peut donc dire que la population de cette commune veut consulter le centre de santé, malgré l’insuffisance de personnel sanitaire.

Par contre, l’existence de poste sanitaire et de centre médical n’intéresse pas certains paysans, car il y a la flambée du prix pharmaceutique, la pénurie de certains médicaments essentiels et le manque de médecin.

Face à une telle situation, les gens ont recours à la médecine traditionnelle. Les soins sont assurés à partir de plantes, dont la majorité a des vertus médicinales, mais certains ne savent pas les utiliser convenablement ; cela peut provoquer des accidents et peut entraîner la mort.

D’après les renseignements reçus de l’infirmerie, le taux de prévalence des maladies suivantes est très élevé à savoir le paludisme, les affections respiratoires, la toux ainsi que l’asthme, provoqués par le travail dur, alors que la qualité de la nourriture laisse à désirer.

D’autres maladies frappent fréquemment la population dans la commune : les maladies d’origine fécale qui sont essentiellement les parasites intestinaux et les diarrhées. La pollution de l’eau en est l’origine. Cela provoque, par conséquent, l’irrégularité de la croissance physique, et surtout un retard dans le développement intellectuel de l’enfant.

Ainsi, aucun développement durable ne peut avoir lieu, si nous ne disposons pas d’assez de gens sains aptes à s’intégrer dans ce processus.

§3 Loisir et sport

A. Loisir

On trouve différentes sortes de loisirs dans la commune rurale d’Ankarimbary, mais l’audio-visuel est le plus préféré des villageois. Dès que la nuit tombe, les gens font marcher leurs radios pour écouter des chansons, ainsi que des informations régionales, nationales et même internationales. Quand le week-end arrive, les jeunes s’intéressent à la vidéo et au bal pour se distraire.

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B. Sport

Depuis des années, le football a pris une place importante parmi les sports pratiqués par les jeunes dans la commune, même dans les localités les plus enclavées. Les jeunes ruraux sont fortement attirés par celui-ci. Pour eux, jouer au football n’est pas seulement une distraction, mais c’est aussi un moyen pour se lier entre eux même. Des tournois sont organisés aussi bien entre Fokontany qu’entre communes. Les équipes finalistes reçoivent des trophées, et ensuite le vainqueur, en sus du trophée, obtient un zébu ou de l’argent.

Néanmoins, au lieu de raffermir les liens d’amitié entre les jeunes, des scènes de violence, sources de rupture sociale, accablent leur milieu. Des spectateurs ivres agressent les joueurs. Cela cause fréquemment des affrontements entre les équipes.

Les données physico-économiques et sociales sont très importantes pour voir l’évolution démographique, la situation éducative et socioculturelle dans la commune d’Ankarimbary. Comment se présentent ces activités économiques ?

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CHAPITRE II : LES ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES

Les activités économiques sont très importantes dans ce travail, car elles nous aident à connaître les productions des ménages ruraux, ainsi que leurs revenus journaliers ou mensuels. Dans ce chapitre, on va voir, en premier lieu, les activités agricoles, ensuite les activités non agricoles, et enfin les infrastructures économiques.

SECTION I : LES ACTIVITÉS AGRICOLES

Les éléments géographiques, climatiques et humains se conjuguent, pour faire de l’ensemble, un panorama de commune à paysages agraires différenciés. L’ensemble de la région est favorable aux cultures vivrières, de rente, et industrielles, ainsi qu’à la culture fruitière. Avant d’aborder les caractéristiques de l’activité agricole, on va voir quel facteur de production est pratiqué par la population rurale.

§1. Les facteurs de production

Concernant l’activité agricole, on retiendra ici que trois facteurs constituent la production agricole à savoir la terre, le travail et le capital.

A. La terre

La terre est le premier facteur de production qui rapporte une rente, car elle est l’unique source de production nette. On la considère comme la première source de richesse, si elle est bien exploitée par l’homme.

La superficie cultivée n’excède même pas le quart de la superficie physique totale, alors que la commune regorge de potentialités agricoles importantes. Le terroir cultivé représente environ 869 ha.8.

Globalement, l’agriculture est tributaire du régime de pluies. Sur la falaise, les accidents de relief et l’exiguïté des vallées aménageables limitent les surfaces en riz irriguées, si bien que la population locale a recours à la culture du riz sur brûlis. Par contre, les blocages qui limitent les initiatives de développement du secteur agricole sont d’abord les aléas climatiques, puis l’appauvrissement des sols par érosion et par cultures sur brûlis. Cela entraine la dégradation des revenus des paysans.

8 PCD d’Ankarimbary, 2008, p10

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Le mode de faire valoir direct est le mode le plus couramment utilisé dans la commune d’Ankarimbary, mais le mode faire valoir indirect, pour la plupart, le métayage, tend à se développer.

Le premier mode semble prédominer dans la commune, surtout dans la riziculture. Les bas-fonds sont donc occupés par les paysans, ils exécutent leurs travaux manuellement à partir d’outils rudimentaires.

Par contre, le second, comme nous l’avons dit, tend à se développer, actuellement, sous prétexte que certains propriétaires terriens vont en ville ou dans d’autres localités, hors de la commune. Différentes formes de métayage ont été rencontrées :

 le propriétaire loue la terre sous forme de redevance en récolte et le métayer fournit le travail, ainsi que l’intrant agricole 9. Au moment de la récolte, la production est divisée en deux parties : un tiers (1/3) de la récolte au propriétaire et deux tiers (2/3) au locataire ;

 si en plus de la terre, le propriétaire fournit les intrants agricoles, le rapport est de moitié-moitié ; et

 si une personne intervient dans la fourniture de la semence, au moment de la culture, elle perçoit un tiers (1/3) de la production, à la récolte, ou l’équivalent, en produit de la somme (ou semence) empruntée, le taux d’usure compris. Le propriétaire perçoit également le tiers (1/3) de la production.

Les cultures fruitières sont touchées par le métayage. Le propriétaire propose à quelqu’un d’assurer la récolte, jusqu’à la commercialisation de la production. Les arbres fruitiers étant en âge de produire, les contrats sont fixés à l’avance et ne concernent que la production. La plantation et l’entretien des arbres relèvent du propriétaire, alors que le contrat ne concerne que la production annuelle.

A ce moment là, il y a deux pratiques :

 soit le propriétaire vend les fruits sur pied, avant qu’ils soient mûrs. Dans ce cas, il perçoit le prix de la production sur pied ;

 soit il donne à quelqu’un d’assurer toutes les opérations, allant de la récolte jusqu’à la commercialisation de la totalité de la production. Les résultats bruts des ventes sont

9 Il s’agit de semence en général

24 partagés moitié-moitié, alors que le propriétaire ne paie ni la récolte, ni les emballages, même le transport est à la charge du locataire.

B. Le travail

Dans l’activité agricole, le travail constitue le deuxième facteur de production. En réalité, le travail disponible et le travail effectif sont tous constatés dans la commune rurale d’Ankarimbary, concernant l’exploitation agricole.

c) Le travail disponible

L’exploitant agricole consacre son temps à effectuer sa tâche avec d’autres personnes. En effet, Cette tâche s’effectue grâce aux types de travail suivant, tel que le travail familial, l’entraide et le salariat.

Tout d’abord, le travail familial est souvent pratiqué dans la commune rurale d’Ankarimbary. L’exploitant agricole est le premier concerné, en particulier le chef de ménage. Il assure le travail physique qu’il doit fournir, lors de processus de production, et il assure également la responsabilité de prise de décision, depuis la préparation du sol, jusqu’au transport, voire la commercialisation. Autrement dit, il doit organiser la production, en fixant un programme comme le calendrier cultural. L’exploitant est alors toujours présent à chaque stade de la production.

Pour que le calendrier cultural soit respecté, l’exploitant a comme responsabilité de faire intervenir les membres de sa famille. Quelques répartitions des tâches en riziculture ont été relevées selon une enquête effectuée auprès des paysans du fokontany de Mahasoa :

- En général, les hommes sont destinés à la préparation du sol (en commençant par le labour jusqu’à ce que la terre soit favorable pour qu’on puisse semer ou repiquer)

- Le repiquage et la récolte sont réservés aux femmes

- Les enfants sont fréquemment sollicités pour les travaux qui ne nécessitent pas trop de force ; mais étant donné leur âge, ils ne doivent pas faire cela, même s’ils ne sont pas scolarisés. Ils ont comme responsabilité de garder les bœufs qui ont aidé aux travaux de piétinage de la rizière.

Ainsi, pour certain type d’opération, la contribution des membres de la famille étant limitée, d’où le recours à la main d’œuvre temporaire telle que : l’entraide et le salariat.

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Ensuite, l’entraide est considérée comme un important facteur de cohésion sociale, dans les activités aussi bien sociales qu’économiques, car pour ce qui concerne la riziculture, elle se fait généralement lors du travail de labour qui nécessite une importante quantité de main d’œuvre : l’homme fait le labour jusqu’à ce que le terroir soit prêt à être cultivé, alors que la femme s’occupe du repiquage ou de la récolte.

Signalons que ces personnes ne sont pas rémunérées et elles travaillent gratuitement et collectivement pour le compte de l’exploitant qui les sollicite au préalable. L’entraide ne peut alors se pratiquer que pour certains types d’opérations, durant une journée au maximum, d’où les travaux sont rémunérés pour les autres opérations.

Enfin, comme dans tout l’emploi, le salarié est rémunéré, mais dans l’exploitation agricole, le mode de paiement se fait de deux manières distinctes :

- soit en espèce : l’exploitant employeur doit à la main d’œuvre une somme d’argent selon le contrat convenu entre deux parties. Il s’agit souvent de salaire journalier qui est évalué à 1.500 Ar. Néanmoins, le salaire correspond à une tâche quelquefois proportionnelle à l’ampleur du travail et à sa dureté. Dans l’exploitation agricole, le montant varie en moyenne de 4.000 Ar à 15.000 Ar 10 . Selon eux, une main d’œuvre obtient en moyenne une somme de 90.000 Ar, pendant la récolte.

- soit en nature : ce deuxième mode de paiement semble être opposé au premier. Ici, il n’y a pas de contrat, mais par manque de liquidité disponible, l’employé travaille auprès d’un exploitant. En contrepartie, ce dernier lui donne quelques kilogrammes de paddy. Malheureusement, durant notre enquête, on n’a pas pu déterminer la quantité obtenue en moyenne, par main d’œuvre, car elle varie trop souvent.

Ainsi, la disponibilité en travail dont dispose l’exploitation rizicole, n’est pas réellement monnayée, cela nous conduit à porter quelques jugements sur son taux effectif d’utilisation.

d) Le travail effectif

Il sera ici question de mettre en évidence toutes les diverses causes de suspension de travail agricole, afin d’obtenir le taux effectif de leur utilisation sur le plan local.

10 Enquête auprès des paysans, Août 2009

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1) Les facteurs sociologiques

La population de la commune d’Ankarimbary est attachée à la tradition. Tout d’abord, on peut retenir les interdits, ou littéralement les « fady » du jeudi et du dimanche, particulièrement en riziculture. Ces pratiques mettent en chômage le paysan de la commune, pendant près de 104 jours dans l’année.

De plus, la pratique de la religion domine, dans la commune, depuis longtemps : le christianisme et l’islam. Exemple, à Ankarimbary, 06 exploitants sur 20 sont des chrétiens, et à Vohibolo, 08 exploitants sur 20 sont des musulmans. Pour les chrétiens, le dimanche est considéré comme un jour de congé agricole, alors que les musulmans se reposent le jour du vendredi.

2) Le climat

Nous savons bien que la région Vatovavy Fitovinany possède un climat chaud et humide. Quelquefois, Cette situation météorologique n’a pas d’influence sur les pratiques agricoles de la commune.

En 2009, si la pluviosité était comprise entre 300 mm à 400 mm par jour, bon nombre des paysans ne vont pas à la rizière ; selon notre enquête, 6 exploitants sur 20 ont suspendu leur travail rizicole ; soit globalement près de 30% de la population exploitant plus de 1 heures par jour. L’arrêt de l’activité était presque total.

Cet absentéisme a été observé surtout du mois de décembre à avril, coïncidant bien sûr avec la période du travail de la riziculture de la deuxième saison et du « tavy ». Un trop grand ensoleillement peut également avoir une influence sur les travaux. Ainsi, du mois de septembre au mois de janvier, le riziculteur travaillant sans ombre, est la proie d’une température solaire assez élevée, favorisant ainsi une bonne durée journalière de sous-emploi. Les conditions climatiques provoquent plusieurs jours de chômage dans l’année.

C. Le capital

Ce troisième facteur de production comporte généralement les capitaux morts, les capitaux circulants.

a) Les capitaux morts

Appelés également capitaux fixes, ils sont localement constitués par des instruments très rudimentaires tels que le coupe-coupe, la hache, l’angady, la pioche et autres, pour la

27 préparation du sol, et pour le sarclage et la récolte du riz, respectivement la petite bêche (angady kely) et la lame de couteaux avec une courte manche ( antsy kely) ; quelquefois s’y ajoutent aussi des instruments en bois.

Le nombre de matériels dont dispose chaque exploitation dépend essentiellement et en général de la « Taille active » de la famille ; pour une famille de sept personnes, par exemple (le couple et ses enfants dont trois sont considérés comme actifs), elle possède à peu près au moins cinq haches ou coupe-coupes et cinq « angady », etc….

Ils sont remplacés, à peu près, respectivement, après deux ou trois ans pour la hache et quatre à six ans pour l’« angady ». Certains de ces outils sont fabriqués par les paysans eux- mêmes, notamment la hache et le « antsy kely ». Cet état de fait montre bien le sous- équipement notable de la filière ; situation pouvant être en liaison réelle avec la structure du cheptel vif

b) Les capitaux vifs

Ils sont formés généralement par l’ensemble des animaux présents et utilisés pour l’exploitation rizicole, dans la commune. Ils sont constitués par des bœufs qui sont, en majeur partie, conduits en troupeau pour assurer les travaux de labour dans la rizière ; on trouve rarement de charrue tirée par un zébu.

c) Les capitaux circulants

Dans les capitaux circulants, on distingue généralement la semence et les produits chimiques de traitement.

Pour la semence, les paysans de la commune emploient toujours les variétés qu’ils prélèvent annuellement sur leur récolte, ou font des échanges avec les variétés qui ont donné de meilleures récoltes chez un ami ou un voisin ; le recours aux achats extérieurs reste très rare. Le recours à la semence est presque inobservable, surtout lorsqu’il s’agit de variétés introduites.

§2 Les caractéristiques des activités agricoles

Dans la commune d’Ankarimbary, on trouve quatre (4) types de cultures à savoir : les cultures vivrières, les cultures de rentes, les cultures maraîchères et les cultures fruitières. Le tableau n° III suivant montre ces types de culture avec la superficie cultivée. L’agriculteur est

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à la disposition quasi-permanente de leur culture, depuis la plantation jusqu’à la récolte, par des travaux durs et fatigants : labour, sarclage, repiquage, et autres.

Tableau n° III : Répartition de la production agricole suivant la surface cultivée en 2008 Type de culture Spéculation Production (t) Superficie (ha) Superficie (%) Rendement (t/ha) Culture vivrière Riz 599 407 47% 1,5 Manioc 158 145 17% 1,1 Taro 40 5 1% 8,0 Patate douce 250 25 3% 10,0 Culture de rente Café 108 60 7% 1,8 Culture fruitière Banane 264 122 14% 2,2 Agrume 92 61 7% 1,5 Litchi 165 24 3% 6,9 Culture maraîchère Légume 30 20 2% 1,5 TOTAL 869 Source : PCD d’Ankarimbary, 2008, p.10

A. Cultures vivrières

Les cultures vivrières occupent une place importante dans la commune. Elles couvrent 67% de la surface totale du terroir cultivé, suivant le degré de participation, d’abord la riziculture, puis le manioc, ainsi que la patate douce.

a) La riziculture

De toutes les cultures vivrières, le riz, aliment de base de la population, occupe une place prépondérante. La riziculture occupe 47% de la surface totale cultivée. Suivant le relief et les caractéristiques du sol, on distingue deux (3) types de culture de riz dans la commune : le « vary vatomandry » ou riz de première saison, le « vary hosy » ou riz de deuxième saison, le « vary an-tanety ».

Le premier constitue la riziculture des bas-fonds. Quant à la forme d’exploitation, les rizicultures sont irriguées, soit par captage de l’eau de ruissellement, soit par des inondations. Cette première forme pratique systématiquement le repiquage des jeunes plantes. La saison culturale débute du Décembre au Mai. Cette culture est en petite quantité, car les exploitants craignent les inondations fréquentes.

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Le second se pratique dans les petits lacs et dans les rizières qui ne manquent pas d’eau car le « vary hosy » en nécessite beaucoup. Les travaux exigent que le « vary hosy » débute au mois de juillet, en plein hiver et se termine au mois de janvier. D’après nos enquêtes, la majorité des exploitants rizicoles pratiquent la culture du riz de la deuxième saison, car la production est presque bonne, grâce au niveau de l’eau favorable à la culture rizicole.

Enfin, le « vary an-tanety » est le dernier type d’exploitation rizicole connu dans la commune. La saison culturale débute au mois de novembre et se termine au mois d’avril. Ce dernier type de culture aide l’exploitant en période de soudure.

La connaissance des prix au début et à la fin de la campagne agricole n’est pas possible, à cause de la contrainte de temps. En effet, on devrait mener une enquête périodique sur le terrain pour une campagne agricole entière, pour bien maîtriser le prix, tant aux producteurs qu’aux consommateurs.

- La récolte du « vary hosy » où riz de 1ère saison a commencé à partir du mois de décembre en 2008, le prix d’un gobelet de riz oscillent entre 200 Ar et 300 Ar, et celui du « daba 11 » du paddy de 5.000 Ar à 6.000Ar, tandis qu’en période de soudure, du mois de mars au mois d’avril, il a augmenté et a varié entre 300Ar à 400Ar le gobelet et celui du paddy de 7.000Ar à 10.000Ar le « daba ».

- Pour le riz « Vatomandry », sa récolte a débuté au mois de Mai 2008, le prix de gobelet de riz, au commencement de la récolte, varie de 250Ar à 300Ar et celui du paddy de 6.000Ar à 7.000Ar le « daba ». et à la période de soudure il a augmenté jusqu’à 350Ar et celui du paddy augmenté de 7.000Ar à 8.000Ar le « daba ».

Malgré l’importance des surfaces mises en valeur, la production est faible à cause de la mauvaise maîtrise de l’eau, car selon le tableau, la production annuelle de l’ensemble est de 599 tonnes pour 407 hectares, soit un rendement de 1,5 tonne à l’hectare. Par conséquent, l’augmentation relative de la production en 2008 n’arrive pas à satisfaire le besoin en riz de la population locale. Par ailleurs, l’emploi des intrants, presque inexistant, en particulier les engrais, réduit considérablement le rendement. De plus, les riziculteurs pratiquent toujours les techniques culturales traditionnelles. Le piétinage est la plus courante dans la commune. Cette mauvaise préparation du sol, dans la plupart des cas, donne également des résultats

11 Un récipient utilisé par des paysans à la vente du paddy (1 daba = 30 gobelets de riz blanc)

30 aléatoires. La mécanisation n’existe pas encore en milieu rural, alors l’exploitant utilise la charrue et la sarcleuse à traction animale.

b) Le manioc

La culture du manioc paraît la plus importante des cultures vivrières, à part le riz. Sa surface cultivée occupe environ 17% de la surface totale cultivée, comme l’indique le tableau. Le manioc est cultivé généralement sur des pentes et des plaaines. Les conditions pédologiques sont favorables à la culture, et le cycle végétatif varie de 5 à 12 mois. Il est capable de tirer partie des sols les plus divers non entretenus, quelquefois en association avec d’autres cultures : riz de « tanety ».

Sur les sols trop humides, certains paysans font la plantation sur buttage, mais en général, la plantation se fait sur labour, à plat ou en pente. C’est une culture de soudure. Le déficit en riz de la population rurale devrait favoriser le développement de cette culture du manioc. La consommation de manioc a été supérieure à la moitié de la population totale 12 . Cependant, le niveau de production reste faible, avec un moyen rendement de 1,1 tonne à l’hectare en 2008.

D’ailleurs, ce produit est destiné en premier lieu à la consommation puis à la vente. En général, le manioc est consommé frais, mais actuellement, la SEECALINE forme les paysans pour son conditionnement, sa consommation, en vue de l’alimentation en période de soudure. Quant à la vente, il connaît également une énorme fluctuation de prix, liée aussi bien, à la production et à la présence du riz, qu’à sa propre production. Son prix atteint son niveau plus le bas à la montée du riz, et il atteint son niveau le plus élevé, quand ce dernier vient à manquer. En période de récolte, le prix du manioc vaut environ 500Ar le kilogramme, tandis qu’à la période de soudure, il monte jusqu’au 1.000Ar le kilogramme. L’exploitant obtient en moyenne 10.000Ar à 30.000Ar par semaine en période de soudure.

Néanmoins, le cycle cultural coïncide avec la période de repiquage du riz deuxième saison. Les paysans ne peuvent pas y consacrer beaucoup de temps, pour ne pas rater la saison des autres cultures.

c) La patate douce

La patate douce est une plante vivace, rampante, de la famille des convolvulacées. Elle est cultivée en association avec d’autres cultures, ou sur des terrains bien labourés, à sol

12 Enquête auprès des paysans, Août 2009

31 alluvionnaire avec un cycle plus ou moins long de 3 à 4 mois. Sa plantation est pratiquée après l’inondation, plus précisément du mois de Mars au mois d’Avril, et la récolte en avril. La multiplication se fait par bouture.

D’ailleurs, la patate douce constitue un apport alimentaire qui complète le riz, dans la commune d’Ankarimbary. Elle occupe la troisième place en matière de cultures vivrières, autres que le riz, avec une superficie de 25% de la surface totale cultivée.

Quant à la production, en général, cette spéculation est destinée aussi bien à la consommation qu’à la vente malgré son faible rendement. En 2008, elle se vendait à 50 à 150Ar le kilogramme en période de récolte .D’après des paysans enquêtés, ce produit leur donne un revenu moyen annuel de 20.000Ar. Par contre, en période de soudure, elle est destinée entièrement à la consommation.

d) Le taro

Utilisé pour ses tubercules, le taro est cultivé en culture de case, associé souvent avec l’haricot. En général, la culture se pratique en intercalaire des caféiers. Il existe deux (02) variétés de taro dans la commune :

o le « Saonjo Mamy » ayant de nombreux tubercules ;

o le « Saonjo Ramandady » ne dispose que d’un seul tubercule, il est capable de pousser sur le sol sablonneux où l’eau est moyennement en permanence.

Les surfaces cultivées sont faibles. Elles couvrent environ cinq (05) hectares, soit 1% de la surface totale cultivée. En 2008, la production est évaluée à 40 tonnes, avec un rendement de 8 tonnes à l’hectare. La production est généralement autoconsommée, à cause de l’insuffisance d’aliment de base (riz). La production de taro ne procure donc pas aux paysans de la commune d’Ankarimbary de revenu. Pendant notre enquête, des paysans disent que la production est autoconsommée.

B. Les cultures de rente

En 2008, les cultures de rente occupaient 60 hectares, soit 7% de la surface totale cultivée, d’après le tableau n° III. Parmi celle-ci, le café demeure le plus pratiqué dans la commune.

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a) Le café

Le caféier couvre la totalité de la surface totale de culture de rente. Comme sur toute la côte orientale malgache, le caféier est caractérisé par sa dispersion et par le morcellement des surfaces exploitées traditionnellement. Ces petites exploitations possèdent, en général, une variété de café, notamment le Robusta, cultivé autour des habitations ou éloigné du village. Ce caféier est cultivé sur les pentes de basses collines, ou sur les colluvions au pied des pentes de montagne. La densité de plantation varie de 600 à 800 caféiers par hectare et la production totale annuelle est estimée à 108 tonnes, pour 60 hectares, soit un rendement de 1,8 tonne à l’hectare.

Les exploitants n’utilisent généralement pas d’engrais, ni de produits phytosanitaires. Les travaux de plantation, d’entretien, de sarclage, d’égourmandage et la régénération sont à la charge des familles.

L’exploitation caféière dans la commune est caractérisée par :

 les plantations paysannes souvent co-plantées avec d’autres cultures vivrières et fruitières ;

 la conduite de caféiers généralement extensifs ;

 l’envahissement des mauvaises herbes, surtout des graminées très concurrentielles et très difficiles à éradiquer ;

 la culture de café destinée à la cueillette ; et

 les plantations génétiquement de faible valeur, tant du point de vue potentiel de production que du point de vue de la qualité du grain.

Quant au revenu de l’exploitant, le prix du café paraît très faible. Selon les paysans enquêtés à Ankarimbary, le prix du café, en 2008, a varié de 900Ar à 2.000Ar. L’exploitant a obtenu une somme moyenne de 80.000Ar, pendant la campagne. Cela explique pourquoi le revenu du paysan est très faible, d’où la pauvreté permanente.

D’ailleurs, actuellement, on observe un niveau faible de productivité, dû à la non- régénération des vieilles plantations. On note également la baisse de quantité marchande, étant donné le sous-équipement, pour la préparation des récoltes. En effet, la production reste quasi-constante, sinon en légère baisse, à cause de l’inexistence de nouvelles plantations et le manque d’entretien des caféiers, d’où le rendement est faible.

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Le prix non incitatif décourage la plupart des planteurs à étendre leurs superficies caféicoles, et la population rurale commence à cultiver la vanille, dans la mesure où l’agriculture constitue la première source de revenu des malgaches. Bref, la relance du café d’Ankarimbary requiert bien plus d’effort.

C. Les cultures maraîchères

Ce type de culture commence à se développer dans la commune. Les travaux agricoles commencent par le défrichement des herbes pour la préparation des surfaces à cultiver qui débute au mois d’Avril et s’achève au mois de septembre. La culture se fait en plate bande pour éviter l’eau stagnante. Le prix des semences sélectionnées, qui est évaluée à 600 Ar le sachet est à la portée de tous. Elle est pratiquée sur les rizières non cultivées et sur les bords de la rivière pour que l’arrosage soit facile

En 2008, la production de légumes est estimée à 30 tonnes sur 20 hectares, soit un rendement de 1,5. Ces produits procurent des liquidités pour la survie des paysans. L’exploitant reçoit en moyenne 9.000Ar par semaine, quant à la vente sur place. C’est un revenu très faible, car le rendement est très faible.

Ainsi, la commune dispose d’un potentiel réel en matière de légumes, mais la vulgarisation des techniques culturales reste un défi pour pouvoir développer cette culture.

D. Les cultures fruitières

Dans la commune rurale d’Ankarimbary, les cultures fruitières couvrent 24% de la surface totale cultivée, dont la bananeraie a occupé 14% pour l’année 2008. Les autres spéculations occupent les autres superficies restantes, telles que le litchi et les agrumes, avec des superficies respectives de 24 et de 61 hectares. A l’époque, la production fruitière a été évaluée à 521 tonnes, dont 122 constituées par les bananes, 165 de litchis et 92 des agrumes, avec des rendements respectifs de 2,2 puis 6,9, enfin 1,5 tonne à l’hectare. Ces fruits sont essentiellement destinés à la vente vers Vohipeno, et une faible quantité va être vendue localement. Si le prix de vente est faible, la majeure partie de la production est consommée.

Ces spéculations procurent, pour la population dans la commune, des liquidités. Selon nos enquêtes, concernant la banane, le prix du kilogramme a coûté de 100Ar à 300Ar, et un exploitant a obtenu un revenu moyen de 10.000 Ar en une semaine.

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Quelquefois, des problèmes ont survenu par manque d’encadrement ; la production reste faible et le bananier ne dure que trois an seulement.

SECTION II : LES ACTIVITÉS NON AGRICOLES

Dans ce travail, l’élevage, la pêche, le petit commerce et l’artisanat sont classés parmi les activités agricoles. Pendant nos enquêtes il n’y avait pas vraiment de paysans qui consacrent son temps à ce genre d’activité. Elles sont menées parallèlement aux activités agricoles.

§1 L’élevage

Ici l’élevage est extensif et/ou intensif. Presque tous les paysans enquêtés dans la commune s’appliquent largement à l’élevage de volailles et de bœufs. Malheureusement, les maladies et le vol sont les ennemis de l’élevage. Les produits vétérinaires sont rares et on ne les voit qu’à Vohipeno.

A. L’élevage bovin

Les bœufs constituent aussi les moyens les plus utilisés dans les travaux rizicoles. Ils sont gardés dans les pâturages et ensuite reconduits aux parcs, la nuit, ou attachés à la corde près de la maison pour prémunir contre les voleurs. Le gardiennage est attribué aux garçons de douze à treize ans, c'est-à-dire aux enfants qui ne sont pas encore prêts pour les travaux nécessitant des forces physiques. Le nombre de bovins dans la commune s’élève aux environs de 812 têtes pour l’année 2008

L’élevage bovin pose des problèmes à la sécurité des cultures car le pâturage est très limité. En effet, les paysans font des enclos pour protéger leurs cultures, sinon les bœufs risquent de les endommager.

D’ailleurs, des maladies frappent fréquemment les bœufs dans la commune. Pour faire face à cette situation, les paysans adoptent des pratiques traditionnelles qui semblent être inefficaces pour les traiter. En plus, l’accès aux produits vétérinaires est difficile et les traitements n’arrivent pas à éliminer les maladies.

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B. L’aviculture

Tout le monde pratique l’élevage de poules, suivi par l’élevage des oies, des canards, etc.…Mais, dans la commune, les normes pour la conduite de l’élevage ne sont respectées : pas de bâtiment d’élevage, pas de prévention contre les maladies, pas de poulailler et pas d’aliment spécifique.

En général, les volailles sont destinées à la vente, on y a recours, en cas de besoin pressant d’argent. En 2008, le nombre de volailles est évalué à 5.467 têtes, dont 4.305 sont destinées à la vente 13 . Le prix varie selon la taille de 2.000 Ar à 6.000Ar pour la poule, de 10.000 Ar à 15.000 Ar pour le canard et de 15.000 Ar à 25.000 Ar pour l’oie. Par contre, pour certaines circonstances, exemple les fêtes, la visite d’une personne à qui l’on a de l’estime, les produits de la basse-cour sont comme des mets raffinés.

C. L’élevage porcin

C’est un type d’élevage très limité dans la commune. L’interdiction de manger la viande de porc héritée des ancêtres arabes limite le développement de cet élevage. Depuis des années, seuls les villageois d’Ankarimbary le pratiquent. En 2008, le nombre de porcs est évalué à 31 têtes, dont 22 sont destinées à la vente. En effet, l’élevage de porc demande des fonds de roulement pour l’alimentation et pour les traitements, sinon les villageois pratiquent l’extensif ; les animaux détruisent les cultures des voisins, cela provoque des conflits sociaux.

§2. La pêche

La pêche contribue à l’obtention d’un revenu monétaire supplémentaire pour les paysans. En général, la pêche est une activité saisonnière de quelques ménages. On a rencontré huit (8) pécheurs dans deux (2) fokontany : Ankarimbary et Ifaho. Ils ont obtenu 6 à 15 kg poisons par jour chacun. Ces produits leur procurent un revenu journalier de 6.000 Ar à 15.000 Ar. Le kilogramme de poissons, qu’ils obtiennent, est très varié selon la qualité des produits.

Les pêcheurs utilisent des techniques traditionnelles et des matérielles rudimentaires, tels qu’une pirogue en bois de 3 à 5 mètres de long et un filet. La pêche se pratique dans les lacs ou dans les rizières.

13 PCD d’Ankarimbary, 2008, p.12

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Les femmes, quant-à elles, pratiquent la pêche à la natte qui se fait sur les bords de la rivière ou des lacs tandis que les enfants utilisent la pêche à la canne ; et leurs productions sont destinées à la consommation.

Pendant notre enquête, nous n’avons pas rencontrée d’organisation de pêcheur.

§3. L’artisanat et le petit commerce

A. L’artisanat

On trouve différents types d’artisanats dans la commune. Plusieurs articles sont fabriqués avec des matières premières : le « harefo » et le « rambo ». Les nattes, les soubiques, les sacs, les chapeaux qui sont tressés par les femmes tiennent une place importante, tandis que le métier de forgerons reste réservé aux hommes.

a) Le tressage de nattes, de soubiques, de chapeaux et de paniers

Ces activités sont réservées aux femmes. Au début, les produits étaient destinés aux membres de la famille, aux travaux de ménage. Ils servent à plusieurs utilisations, aussi bien dans la commune que dans le monde rurale.

On a constaté plusieurs sortes d’utilisation des nattes dans la commune. Les nattes servent de « lafika » ou tapis recouvrant le plancher, et de tapis sur lequel on s’assoit. C’est sur une natte qu’on bat le riz, et on le met sécher. On l’utilise aussi pour sécher le café.

Les sacs sont utilisés pour le café, le paddy à stocker ou pour être vendu par famille.

Les soubiques sont utilisées pour le transport de paddy, après leur récolte des rizières.

Les chapeaux sont utilisés de façon traditionnelle ; on distingue les chapeaux Antemoro ou chapeaux en « harefo ». Ces chapeaux sont destinés aux femmes qui sont mariées. Le chapeau « bory » est destiné à l’homme qui travaille dans la rizière.

Ces types d’activités constituent, pour quelques villageoises un revenu supplémentaire. D’après notre enquête, seize (16) personnes en vivaient de ces activités artisanales. Chaque individu obtient un revenu moyen de 10.000 Ar en une semaine.

Malheureusement, ces tressages perdent de leur intensité, actuellement, car Les matières premières « harefo et rambo » se raréfient, à cause de leur utilisation démesurée et des feux de brousses.

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b) Les forgerons

Le métier de forgeron est une activité secondaire pour les paysans, il prend une place importante dans la commune. Les artisans ne travaillent en plein temps que pendant les jours « fady » : jeudi et dimanche. Mais les autres jours, ils travaillent sur commande, et en nombre limité.

D’après nos enquêtes sur terrain, il y avait trois (03) forgerons dans la commune. Ils produisent, dans l’ensemble, 4320 articles en une année, et ces derniers leur procurent un revenu annuel de 600.000 Ar chacun.

B. Le petit commerce

On trouve de petits commerces dans la commune. Ces petits commerces semblent être de petites activités très réduites. Les commerçants achètent des produits locaux et vendent des Produits de Première Nécessité ou PPN. Pour eux, l’agriculture et l’élevage deviennent des activités d’appoint.

SECTION III : LES INFRASTRUCTURES ÉCONOMIQUES

La commune d’Ankarimbary dispose de différentes sortes d’infrastructures. Mais dans cette section, nous allons voir en premier lieu les infrastructures routières.

§1. Infrastructures routières

Il y a une route qui relie la commune d’Ankarimbary avec le district de Vohipeno. Elle est accessible aux voitures, depuis longtemps. Elle est praticable durant toute l’année, mais aucune voiture ne pratique l’activité de transport.

De plus, des routes communales jouent un rôle important dans la vie économique de la commune car elles facilitent l’évacuation des produits locaux et les échanges commerciaux entre Fokontany et entre Commune.

A cause de l’absence de transport en véhicule, la population s’intéresse beaucoup le transport fluvial.

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§2. Infrastructures fluviales

Le fleuve Matitanana aide beaucoup la population d’Ankarimbary à circuler vers d’autres communes. Une dizaine de pirogues en bois relient la commune d’Ankarimbary avec celle de Lanivo et une quinzaine avec la commune de Vohipeno.

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CHAPITRE III : APPROCHES THEORIQUES DU DÉVELOPPEMENT

Pour qu’un pays puisse progresser et se développer plus rapidement, il doit utiliser les différents outils qu’il a en sa possession. De plus, un accent particulier doit être mis sur les avantages et les divers atouts qui font la particularité de ce pays. D’ailleurs, pour Madagascar, où l’agriculture est et sera toujours prédominante dans ses activités, le développement rural est une approche nécessaire pour mieux avancer et pour réussir plus rapidement.

Ainsi, pour une meilleure compréhension du développement rural, nous allons entamer, dans un premier temps, une analyse conceptuelle du sujet en question. Ensuite, si l’on tient compte de la diversité, de la grandeur, et de l’authenticité de l’environnement malgache, on doit également mener une étude élargie dans ce domaine. Ce sera l’objet de notre seconde analyse, dans ce chapitre.

SECTION I : APPROCHE THÉORIQUE DU DÉVELOPPEMENT

Afin de mieux approfondir le concept de développement rural, il est utile de se pencher sur le pourquoi du développement. Ainsi, nous allons voir dans un premier temps, les différentes théories du développement, ensuite, on définira le développement et ses indicateurs, pour enfin aboutir à l’approche théorique du développement rural.

§1. Les différentes théories du développement

Historiquement, ces sont les théoriciens, dans la deuxième moitié du XX ème siècle qui ont trouvé l’idée que le développement ne se réduisait pas à la croissance. Cette dernière peut être définie comme le mouvement de certaines grandeurs économiques significatives, telle la production de biens et de services, dans un pays, au cours d’une période donnée. On a élargi le développement à un processus de hausse de revenu par habitant sur une longue période, accompagné d’une amélioration de la capacité humaine, et des changements fondamentaux dans la structure de l’économie. Plusieurs approches ont été utilisées pour appliquer le processus de développement. Parmi elles, c’est l’approche orthodoxe semble avoir attribué une certaine valeur à l’agriculture et au développement rural.

A. Approche orthodoxe

L’approche orthodoxe du développement se divise en quatre courants, au cours des années 70 : la théorie traitant l’accumulation du capital et l’industrialisation, la théorie du

40 dualisme et le développement axé sur l’agriculture, celle du néoclassique et la pensée réformiste du développement.

a) La théorie du dualisme

Cette théorie du dualisme a beaucoup influencé les politiques du développement des années 60. Les premiers théoriciens tendaient à considérer l’industrialisation comme la voie vers le développement. Mais les théoriciens de l’économie duale ont accordé davantage d’attention au développement et à la modernisation de l’agriculture, en tant que telle, puis plusieurs reformes ont été effectuées au sein de l’agriculture (réforme agraire, station de recherches agricoles). Cependant, les néoclassiques ont initié une approche de développement fondée sur une ouverture de l’économie au commerce international.

b) La théorie réformiste

C’est dans les années 70 que la théorie réformiste orthodoxe du développement s’est attachée à mettre en lumière les problèmes importants causés par la pauvreté, l’inégalité croissante de la distribution du revenu et la satisfaction des besoins essentiels de l’être humain.

Le mouvement s’est d’abord exprimé par la voie des écologistes et de ceux qui critiquaient le processus de la croissance économique qui s’accompagne de gaspillage externe tels que la pollution, la destruction de l’environnement et l’épuisement des ressources naturelles non renouvelables (rapport du club de Rome en 1972)

B. Approche théorique du développement rural

Le développement rural n’a pas vraiment connu une place prépondérante dans les théories économiques. Cependant, on peut avancer que c’est un processus qui a beaucoup participé à la réussite de la société contemporaine.

a) La théorie de Rostow et des Physiocrates

Dans la théorie du décollage de Rostow, la société traditionnelle agricole a ouvert la marche vers la société de consommation de masse. Le dualisme de Lewis a mis l’accent sur la relation intersectorielle c'est-à-dire, le secteur capitaliste et le secteur traditionnel. Les analystes de l’économie duale ont accordé davantage d’attention au développement rural et à la modernisation de l’agriculture.

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L’évolution agricole a pourtant déjà été évoquée au XVIII ème siècle, à la suite de l’explosion démographique et des découvertes dans le domaine scientifique. La révolution agricole résulte de la mise en place d’une technique qui consiste à clôturer les terrains agricoles. Ce procédé a incité les pauvres à vendre leur terrain et à s’immigrer en ville ; on a assisté au début de l’exode rural. Le rendement agricole a également augmenté, ce qui a élargi l’initiative vers l’exportation et le libre échange.

Pendant cette révolution agricole, ce sont les physiocrates qui ont appuyé théoriquement le domaine de l’agriculture. On peut citer quelques notions à l’origine de la physiocratie, qui a vu la participation de François Quesnay et Adam Smith.

• Economie de l’offre, loi du débouché

• La répartition du revenu

• Propriété foncière, circuit économique.

Si Quesnay a limité l’analyse de l’agriculture à la production, Smith a porté beaucoup plus son étude sur l’industrialisation. Selon lui « l’agriculture est l’industrie de base essentielle ».

Depuis la révolution industrielle, l’importance du développement rural a été minimisée et n’a ressurgi que dans les années 70, après les deux guerres mondiales.

§2. Croissance et développement économique

A. La croissance économique

Dans les années 80, l’intérêt pour les théories de la croissance s’est ravivé suite aux travaux de Paul Romer et Robert Lucas. Ces travaux ont mis le rôle des idées et du capital humain au cœur de la problématique de la croissance : Les théories de croissance endogène. Cette approche a été accompagnée de nombreux travaux empiriques cherchant à évaluer l’importance de ces facteurs.

Ainsi, économiquement parlant, la croissance, qui est un phénomène largement irréversible, est un mouvement ascendant de certaines grandeurs économiques (hausse du PNB, du revenu national,..) qui se caractérise par la durée : phénomène de longue période.

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Au sens strict, selon François Perroux, la croissance est « l’augmentation soutenue, pendant une ou plusieurs périodes longues, d’un indicateur de dimension : pour une nation, le produit global net en termes réels ». 14

Au sens large, la croissance inclut les changements de structure, englobe les mutations sectorielles et les changements qui rendent celle-ci auto entretenue.

La croissance conduit donc, en général, à des changements de structure qui apparaissent très nettement avec deux indicateurs :

 l'évolution sectorielle des activités ;

 la répartition géographique des populations.

B. Le développement économique

Dans la phase de construction de la pensée par les pionniers du développement ; croissance économique et développement étaient synonymes. Le développement signifiait l’obtention d’une croissance économique significative sur une longue période.

Ainsi, d’une part, on peut considérer, comme certains auteurs (essentiellement Rostow , mais aussi Marx )15 que le développement économique est un phénomène universel caractérisé par des phases assez mécaniques au travers desquelles tous les pays doivent passer un jour où l’autre. Rostow , dans son ouvrage « les étapes de la croissance économique» 16 , distinguait, en particulier, la phase du « take-off » qui a tout changé dans une période de quelques décennies, et les phases qui l’ont juste précédée et juste suivie. Dans son esprit, ces phases étaient caractérisées par un saut dans le taux d’investissement (de moins de 5% à plus de 10% du revenu national), et l’émergence d’un ou quelques secteurs industriels

14 J. BREMOND, A. GELEDAN, Dictionnaire économique et social, Paris, Hatier, 1990, p115 15 Olivier CADOT, Economie du développement, 2000, p5 16 Les 5 étapes de la croissance économique selon W. W. Rostow : - La société traditionnelle : elle se caractérise par la prédominance de l’activité agricole dans le cadre de la famille ou du domaine, par des techniques rudimentaires, par le fatalisme. - Les conditions préalables au démarrage : l’idée de profit et de progrès économique commence à se répandre. Des entrepreneurs apparaissent, les Etats centralisés s’organisent. - Le démarrage (ou décollage ou " take-off ") : des industries de base (textiles, chemin de fer) jouent un rôle moteur. - La marche vers la maturité : des industries nouvelles prennent le relais, l’apport de la technologie devient fondamental

- L’ère de la consommation de masse se caractérise par le développement des services, l’urbanisation, l’Etat providence, la mise en place de nouvelles techniques rationnelles de production et l’accroissement généralisé de la consommation.

43 particulièrement dynamiques. Le concept de développement est réduit à sa dimension économique : la croissance du revenu réel par habitant.

D’un autre côté, on peut aussi argumenter, comme GERSHENKRON que le processus de développement économique est « historique », c’est-à-dire que la forme qu’il prend dépend des conditions initiales 17 .

Ainsi, plus le démarrage économique était tardif, c’est-à-dire plus l’économie était attardée dans son état initial, plus l’industrialisation s’orientait sur les secteurs de biens de production, plus le transfert de richesse nécessaire à l’accumulation de capital était massif, et moins l’accroissement de productivité dans l’agriculture jouait de rôle dans cette accumulation.

Ces différences de vues sont importantes : l’approche de Rostow suggère qu’avec une bonne compréhension des mécanismes dynamiques qui permettent le passage d’une phase a une autre, la politique économique dans les pays en voie de développement pourrait être guidée par une « road map » qui serait essentiellement valable partout. L’approche historique de Gershenkron, par contre, laisse à penser que la carte risque d’être assez différente, selon les conditions initiales.

A part ces pensées, d’autres auteurs ont été amenés à distinguer le développement et la croissance. Pour François Perroux, « le développement est la combinaison des changements mentaux et sociaux qui rendent la nation apte à faire croître, cumulativement et durablement, son produit réel global » 18 . Ainsi, le développement est un faisceau de transformations qui modifie les comportements, intègre les progrès des connaissances, l’amélioration des qualifications, le savoir faire industriel, modifie les anticipations dans le sens d’une accumulation. En un mot, le développement peut être considéré à la fois comme processus et comme résultat.

C. De la croissance au développement économique

A partir des définitions évoquées ci-dessus, même si le développement implique la croissance, il ne peut se réduire à celle-ci. La croissance représente certes la dimension prédominante du concept, mais ne suffit pas pour rendre compte des autres dimensions que le développement incorpore. La croissance est d’ordre quantitatif et se traduit par

17 Alexander GERSHENKRON, Economic Backwardness in Historical Perspective, Harvard University Press, p.12 18 François PERROUX, l’économie du XXème siècle, Paris, PUF, 1964, p155

44 l’augmentation des grandeurs économiques (le PNB, le PIB, le revenu national,..), considérée comme l’une des multiples composantes du phénomène complexe qu’est le développement. Même si la croissance demeure le préalable à tout effort de développement, dans la mesure où toute amélioration du niveau de vie ou du bien-être social passe nécessairement par l’augmentation des quantités produites et l’accroissement correspondant des revenus, il s’avère important de préciser que le développement est bien plus que la croissance. Le développement, au-delà du concept de croissance qui est d’ordre quantitatif et mesurable, postule aussi des idées de qualité qui, d’ailleurs, échappe à toute mesure et débordent le champ de l’analyse économique. Il implique une hausse du bien-être social, des changements dans les structures (la qualification de la main d’œuvre s’accroît, l’organisation de la production se complexifie) et finalement une mutation de la société toute entière.

Ainsi, le concept de développement apparaît plus englobant que celui de la croissance, en ce sens qu’il implique la croissance, mais au-delà, met l’accent sur la satisfaction des besoins fondamentaux, la réduction des inégalités, du chômage et de la pauvreté. Le développement ne peut s’opérer sans croissance, mais « une croissance sans développement »19 est envisageable pour certains.

En un mot, la croissance économique est un moyen de réaliser le développement économique. Comment peut-on alors aboutir à un tel développement ?

§3. Les indicateurs du développement

Mesurer un niveau de développement d’un pays paraît être délicat puisque la définition même du concept inclut les aspects tantôt quantitatifs que qualitatifs. Cependant, en 1990, l’ONU a proposé un nouveau critère, l’indicateur du développement humain (IDH), pour apprécier le niveau de développement d’un pays. Cet indicateur inclut le PIB par habitat, l’espérance de vie et le taux d’alphabétisation des adultes.

Depuis 1997, le PNUD publie annuellement un « rapport mondial sur le développement humain » incluant un classement des pays selon leur niveau de développement humain, mesuré par un indicateur composite : l’IDH auquel sont associés trois indicateurs l’ISDH, l’IPF et l’IPH.

19 Bernard CONTE, le concept de développement, p3 in http://conte.u-bordeaux4.fr,2009

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A. L’IDH

Indicateur composite, l’IDH comporte trois éléments :

- la durée de vie, mesurée d’après l’espérance de vie à la naissance ;

- le niveau d’instruction, mesuré par un indicateur alliant pour deux tiers le taux d’alphabétisation des adultes et pour un tiers, le taux de scolarisation combiné (tout niveau confondu) ; et

- le niveau de vie, mesuré d’après le PIB par habitant exprimé en parité de pouvoir d’achat (PPA).

Des valeurs minimales et maximales ont été fixées pour chacun de ces éléments.

- Espérance de vie à la naissance : 25 à 85 ans

- Alphabétisation des adultes (à partir de 15 ans) : 0% à 100%

- Taux brut combiné de scolarisation : 0% à 100%

- PIB brut réel par habitant (en PPA) : USD 100 à USD 40 000

Tous les indicateurs entrant dans la composition de l’IDH se calculent selon la formule générale suivante :

Indicateur =

Le traitement de l’indicateur de revenus est toutefois plus complexe ; il se fonde essentiellement sur le principe selon lequel un revenu illimité n’est pas nécessaire pour atteindre un niveau de développement humain acceptable. C’est en vertu de ce principe que le montant brut du revenu est corrigé dans le calcul de l’indicateur. On applique ici la formule suivante :

L’IDH est simplement la moyenne arithmétique des trois indicateurs (durée de vie, niveau d’instruction et PIB en PPA).

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La valeur de l’IDH est comprise entre 0 et 1. Plus sa valeur est proche de 1, plus le niveau de développement est élevé. Plus elle avoisine de 0, plus le pays est pauvre.

B. L’ISDH

L’ISDH est composé des mêmes variables que l’IDH. Il s’en distingue toutefois en ce sens que l’ISDH corrige les niveaux moyens obtenus par chaque pays en termes d’espérance de vie, de niveau d’instruction et de revenu, de façon à refléter les disparités sociologiques entre hommes et femmes dans ces trois domaines.

Plus les valeurs de l’IDH et de l’ISDH sont voisines l’une de l’autre, plus la disparité entre hommes et femmes est faible et inversement.

C. L’IPF

L’IPF a pour composantes trois ensembles de variables définis explicitement pour mesurer les responsabilités que les hommes et les femmes peuvent exercer dans les domaines politique et économique :

- le pourcentage de femmes et d’hommes exerçant des fonctions de direction et d’encadrement supérieur ;

- le pourcentage des femmes et d’hommes occupant des postes d’encadrement et des fonctions techniques ; et

- le pourcentage de femmes et d’hommes occupant des fonctions parlementaires.

D. L’IPH

L’IPH se concentre sur trois aspects essentiels de la vie humaine qui sont déjà envisagés dans le cadre de l’IDH, mais considère ces aspects sous l’angle des manques :

- La première forme de manque se mesure ainsi en termes de longévité : c'est la probabilité de décéder à un âge relativement précoce (40 ans)

- La deuxième qui a trait à l’instruction, consiste à se trouver exclu du monde de la lecture et de la communication (mesuré par le taux d’analphabétisme des adultes)

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- La troisième concerne l’absence d’accès à des conditions de vie décentes (mesuré par un sous indicateur composite comprenant lui-même le pourcentage d’individus privés d’accès à l’eau potable, celui des personnes n’ayant pas accès aux services de santé et celui des enfants de moins de 5 ans souffrant d’insuffisance pondérale modérée ou aigue).

La valeur de l’IPH est aussi comprise entre 0 et 1, contrairement à l’IDH ; plus la valeur de l’IPH est proche de 1, plus le pays est pauvre. L’IPH des pays développés est faible tandis que celui des pays pauvres est élevé.

SECTION II : ASPECT DU MILIEU RURAL

Comme partout dans les pays en voie de développement, le milieu rural présente un défi énorme à soulever pour les Etats comme Madagascar, dans le développement économique. Le milieu rural nécessite un effort considérable en matière d’investissement et de transformation technique, compte tenu des conditions qui s’y présentent. On va aborder l’aspect économique.

§1. Situation du monde rural

A. Des ressources naturelles en dégradation

La plupart de la population malgache dépend des ressources naturelles du point de vue économique et social. En effet, l’économie malgache dépend principalement des gisements naturels qui s’y trouvent, notamment des cultures d’exportation comme le café, le girofle, la vanille… Mais ces gisements naturels, pilier de l’économie malgache, se dégrade de plus en plus, à cause des méthodes traditionnelles pratiquées encore dans la régénération des sols. Les ruraux pratiquent souvent la jachère et la culture sur brûlis qui nuisent la potentialité du sol à produire.

Les forêts, les terres humides se dégradent rapidement, dans une bonne partie de Madagascar, entraînant des conséquences lourdes pour les pauvres. La principale cause de ce phénomène c’est la production de bois de chauffe, de bois de construction, et la mise en culture des sols, dans certaines régions.

Actuellement, le déboisement de plus en plus fréquent est le principal facteur de la dégradation de l’environnement. En tout cas, il en résulte une baisse de fertilité du sol, la disparition progressive des terres arables, corrélativement un ensablement et la divagation des cours d’eau. Le climat est aussi affecté par l’apparition de la sécheresse. La disparition

48 d’espèces animales et végétales, dont certaines sont endémiques à Madagascar, constitue une perte considérable, tant pour le patrimoine national que mondial. Bref, les effets négatifs de la disparition des écosystèmes forestiers sont notamment la détérioration des bassins versants, avec les problèmes de sécheresse et d’inondation, qui en résultent, une aggravation de la pénurie de bois de chauffe.

En plus de la dégradation des ressources naturelles, la détérioration des infrastructures rurales entrave le développement.

B. Une infrastructure rurale détériorée.

L’accès en milieu rural est très difficile à cause des conditions physiques et des infrastructures qui ne le permettent pas. Par exemple, dans la région Vatovavy Fitovinany, il y a des régions qui ne sont accessibles que par voies fluviales, en été.

Le manque d’infrastructures améliorées surtout sur le transport, l’amélioration en eau et assainissement, en énergie et en télécommunications, a beaucoup de conséquences sur la vie quotidienne des ménages ruraux. Un paysan doit aller à pied sur plusieurs kilomètres, pour se rendre aux champs, tous les jours. Les femmes et les enfants se mettent en route à l’aube pour se rendre au point d’eau ; cela est très difficile, puisqu’il faut creuser un puits de plus de 5 m de profondeur, pour avoir une petite quantité d’eau.

L’absence de l’électricité dans les villages ne favorise pas l’éducation, ni la santé. En fait, pour les enfants qui ont la chance d’aller à l’école, ils doivent se contenter de bougies pour faire leurs travails à la maison, le soir. Quant-aux dispensaires et aux hôpitaux, ils ne peuvent pas garder des médicaments en réserve car ces derniers ont besoin d’être réfrigérés.

Une infrastructure rurale peu développée limite l’accès aux marchés et à l’information. Le mauvais état des routes et le manque de transport incitent les paysans à consommer ou à vendre à très bas prix leur production ; cela donne un avantage aux collecteurs. L’opportunité des paysans à avoir accès au marché est donc restreinte, du fait de ces obstacles.

§2. Aspect économique

L’économie rurale est encore précaire pour contribuer au développement de l’économie nationale, presque dans tous les pays en développement, alors que la majeure partie de la population vit en milieu rural. La production agricole est faible et stagnante,

49 l’économie reste encore une économie de subsistance et les revenus monétaire restent médiocres.

A. Une production agricole faible et stagnante

La production en milieu rural est faible, du fait de l’insuffisance des investissements accordés à ce milieu. Cette insuffisance d’investissement est ressentie dans presque tous les facteurs qui contribuent à la productivité agricole. L’utilisation des engrais est restée au même niveau.

Des fléaux naturels tels que les cyclones endémiques affectent la production. Parfois, la production est réduite de moitié, même de 1/3 de la production annuelle, durant la période de cyclone. Les maladies tropicales telles que le paludisme et autres menacent aussi la santé des populations rurales, et la production locale. Ces types de maladies s’accentuent surtout durant l’été où les conditions climatiques sont favorables aux cultures.

B. Des revenus disponibles médiocres

Le revenu disponible pour les ruraux est constitué de revenus monétaires et non monétaires. Ce sont respectivement des revenus en termes de monnaie pour l’achat des biens et services, et les productions agricoles non vendues, utilisées au niveau de l’exploitation.

Le revenu monétaire de chaque ménage rural est presque nul. Du fait de l’accès limité des paysans au marché, le revenu disponible est dérisoire. Ils ne peuvent pas se procurer des biens qui leurs sont nécessaires. En effet, au moment de la récolte, les paysans vendent leur production sur place, à très bas prix ; cela ne favorise pas l’augmentation de leur disponibilité en termes monétaire.

Les revenus monétaires proviennent surtout de la vente des produits agricoles et des produits d’élevage ainsi que des salaires ou des revenus tirés des activités principales ou secondaires d’autres revenus (fonciers,…..).

C. Prédominance d’une économie de subsistance

L’autosubsistance est un phénomène qui va de paire avec le milieu rural. Pour un paysan, il produit ce dont il a besoin. Il travaille pour nourrir sa famille et c’est tout. Il a l’impression de mieux remplir cette fonction que n’importe qui d’autre ne le ferait. Y a-t-il des causes à l’origine de cette économie de subsistance ?

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Tout d’abord, l’isolement géographique, l’absence de voies de consommation et de marché obligent les paysans à consommer ce qu’ils produisent. La vente de ces produits ne leur pose pas de problème, mais impose des dizaines de kilomètres de marche à pied pour atteindre le marché. Dans certaines régions, le passage d’une région à une autre est impossible durant la saison de pluies, car les petites routes sont coupées et inondées.

Ensuite, l’économie de subsistance est liée à la pauvreté. Le milieu rural est pauvre et c’est une des raisons de la persistance de l’autosubsistance dans ce milieu. Les paysans, ne pouvant pas acheter les biens dont ils ont besoin sur le marché, sont obligés de se les procurer par d’autres voies que l’achat. Il en est ainsi, non seulement pour les produits alimentaires, mais presque pour la totalité des autres biens nécessaires à la vie.

Enfin, la prédominance des techniques de cultures traditionnelles et la faible utilisation des intrants, ainsi que le recours à d’importantes mains d’œuvre sont à la source de l’économie de subsistance.

Les ménages ruraux sont pauvres et cette pauvreté est ressentie dans le domaine économique et aspect socioculturel.

§3.Aspect socioculturel

Les pauvres ruraux sont soumis au mauvais état de santé et d’éducation, ainsi qu’à une situation alimentaire précaire.

A. Mauvais état de santé et une éducation défaillante

Le mauvais état de santé en milieu rural est une caractéristique importante et affecte la sécurité alimentaire et les systèmes agricoles. Dans ce milieu, les maladies endémiques se propagent rapidement et touchent surtout les enfants. La propagation et le développement des maladies sont dûs surtout à l’insuffisance de matériels permettant de procéder à une opération immédiate. Souvent, les hôpitaux locaux ne sont pas en mesure d’effectuer des opérations ; le malade doit être alors évacué vers les grandes villes. Par contre, s’il y en a, les soins et le déplacement coûtent très chers, donc il faut alors puiser dans l’épargne pour les soins. Ainsi, l’argent mis à part, destiné à la production, est dépensé.

Concernant l’éducation, si près de la moitié de la population est analphabète, en 2001, 61% sont issus du milieu rural. Ceux qui ne vont pas à l’école ou qui la quittent assez tôt sont issus, en grande partie, des couches les plus pauvres. Ce phénomène est accentué en milieu

51 rural. Seuls 12% des enfants du milieu rural ont une scolarisation complète. 53.4% de la population n’ont aucun niveau d’instruction et 0.8% a le niveau supérieur 20 . Le coût de la scolarisation et l’éloignement des établissements démotivent les enseignants, les élèves et leurs parents.

B. Situation alimentaire précaire

En général, la précarité de la situation alimentaire provient de trois facteurs :

 l’insuffisance de la production, à cause d’une faible production céréalière ;

 des inégalités foncières ; et

 l’écoulement propice de la production, diminuant ainsi la réserve familiale.

Bien que fermé, peu productif, tant en quantité qu’en qualité, faiblement valorisé et insuffisamment pourvu de logistique, faiblement intégré, ce monde rural est riche en potentiel à tous égards, la mise en place d’un objectif.

SECTION III : OBJECTIF DU DÉVELOPPEMENT RURAL

Le développement rural est très important pour l’économie des pays en voie de développement. La plupart des ménages ruraux sont pauvres, à cause de différents facteurs (cf. annexe). En réalité, la population rurale, du fait de la stagnation de la production et la stagnation des ressources naturelles, est confrontée à de véritables problèmes. Ainsi, les objectifs sont axés sur les points suivants :

 réduire la pauvreté ;

 promouvoir une croissance largement partagée ;

 réduire les risques et la vulnérabilité ; et

 arrêter la dégradation de l’environnement.

§1.Réduire la pauvreté

La pauvreté est flagrante dans le milieu rural. Les paysans pauvres constituent jusqu’environ 80% habitants à Madagascar. Ils sont confrontés à des conditions précaires dans leur moyen de survie.

20 PNDR, 2005, p.15

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Dans cette optique, il est surprenant d’entendre dire qu’en milieu rural, beaucoup d’habitants n’ont pas assez à manger et souffrent de malnutrition chronique alors qu’ils approvisionnent le milieu urbain en matière alimentaire (légume, viande, poulet, fruits). Mais par rapport aux citadins, l’accès aux services de base tels que les soins, l’éducation, l’électricité et les communications est très difficile, le système de régularisation de l’eau est impossible dans les zones très enclavées, l’espérance de vie est plus courte et le taux d’alphabétisation est très bas.

Ainsi, pour obtenir développer le milieu rural, l’objectif principal est de réduire la pauvreté qui persiste dans ce milieu, ou même l’éradiquer. Cet objectif ne peut être atteint, sans améliorer les revenus et la qualité de vie des populations rurales.

§2. Promouvoir une croissance largement partagée

Le développement de l’agriculture et des activités extra-agricoles telles que l’artisanat et autres, peuvent contribuer à la croissance économique et au recul de la pauvreté dans la plupart des pays en voie de développement. Le développement de l’agriculture grâce à l’innovation technologique et au commerce, a un impact majeur permettant d’élever les revenus des producteurs agricoles. Cela va entraîner une extension du domaine d’action des producteurs, d’où l’augmentation de la production au niveau du marché. Le prix va baisser, cela va augmenter les revenus des pauvres, aussi bien dans le milieu rural que le milieu urbain, car la quasi-totalité du revenu des ménages pauvres est consacrée à la nourriture.

De ce fait, la part du revenu consacré aux besoins secondaires va s’accroitre. Ainsi, les ménages vont consacrer une partie de leurs revues à l’habillement, au transport, aux fournitures. Ils vont avoir un niveau de vie plus élevé : substituer le charbon de bois par du gaz, les bougies par l’électricité, ils vont mettre des chaussures pour aller travailler.

Cette augmentation de la demande au niveau des biens et services extra-agricoles accroîtront, à leur tour, leur production, en recrutant des mains d’œuvre salariées ; d’autres vont venir pour satisfaire cette demande et s’y installer. Le taux de chômage sera réduit, et à son tour, cette réduction va stimuler à nouveaux l’augmentation de la demande en produits alimentaires.

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§3. Réduire les risques et la vulnérabilité

Toutefois, la population rurale est confrontée à des risques qui peuvent compromettre les moyens d’existence et le bien être de la communauté entière. Les risques touchant le milieu malgache sont principalement les chocs climatiques et pénuries saisonnières des vivres, les fluctuations des prix des matières premières, les crises, VIH/SIDA et autres épidémies, et les catastrophes naturelles.

Le milieu est très vulnérable à ces risques, et l’effet des risques sur la population est néfaste. A Madagascar, l’insécurité alimentaire est un risque particulier.

§4. Arrêter la dégradation de l’environnement

La lutte contre la dégradation de l’environnement est considérée comme objectif principal, montrant l’importance des ressources naturelles dans le milieu rural. Arrêter la dégradation de l’environnement et développer l’agriculture, tels sont les objectifs prioritaires pour le développement rural, parce que la plupart des ressources malgaches sont générées par les agriculteurs qui en tirent leur moyen d’existence.

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DEUXIEME PARTIE : LES QUESTIONS D’IMPASSE AU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DE LA COMMUNE RURALE D’ANKARIMBARY

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Le secteur rural doit constituer le principal moteur de la croissance économique. Dans cette optique, il s’agira d’accélérer la croissance économique et de préserver la stabilité économique à moyen et à long terme. Toutefois, cette stratégie n’est pas seulement une stratégie de production ; elle vise la réduction de la pauvreté en zone rurale et l’amélioration durable la condition de vie de l’ensemble de la population rurale. C’est pourquoi, l’objectif général est de réduire l’incidence de la pauvreté rurale de la moitié à l’horizon 2015, en créant les conditions d’un développement économique et social durable, garantissant la sécurité alimentaire de la population et une gestion durable des ressources naturelles.

Ainsi, on va voir en premier lieu l’opportunité et les contraintes au développement de la commune d’Ankarimbary, ensuite les stratégies proposées et enfin les perspectives d’avenir.

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CHAPITRE I : OPPORTUNITÉS ET CONTRAINTES AU DÉVELOPPEMENT DE LA COMMUNE

La commune rurale d’Ankarimbary possède des atouts agricoles, qui pourront assurer son développement. Mais, des contraintes qui entravent le développement durable dans cette région. Dans ce chapitre, nous allons voir, en premier lieu, les opportunités et en second, les problèmes à surmonter, afin de proposer des stratégies adoptées.

SECTION I : OPPORTUNITÉS LIÉES AU DÉVELOPPEMENT DE LA COMMUNE.

§1 Les voies de communication

La commercialisation des produits de la commune d’Ankarimbary est tributaire des voies de communication. Elles ont largement contribué à l’orientation de la production fruitière vers le marché de Vohipeno. L’existence de la rivière Matitanana est une opportunité certaine pour la commune.

A. La voie fluviale

Le fleuve Matitanana dessert la commune d’Ankarimbary, depuis longtemps. La population de cette commune continue à profiter de cette voie fluviale, mise à part son utilisation dans la vie quotidienne. Cette voie fluviale ne sert pas seulement au transport des marchandises mais aussi au déplacement des hommes vers d’autres communes. Elle permet d’entretenir des relations entre les villages desservis ; une grande partie de la commune dépend aussi étroitement d’elle. Le développement des cultures bananières et maraîchères est lié à la voie fluviale. L’acheminement des produits vers le centre de consommation est avantagé par la régularité et la capacité de ce moyen de transport.

Régularité car les fruits permanents comme la banana sont toujours présents sur les marchés de Vohipeno. Ainsi, les demandes sont satisfaites, ce qui a pour effet une pérennisation des habitudes alimentaires acquises, et aussi un élargissement de ces habitudes auprès de la population.

Capacité parce que le fleuve a une grande capacité pour le transport de marchandises et pour le transport de personnes. Cette capacité de transport demeure un atout, aussi bien pour le consommateur que pour les producteurs.

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B. La voie routière

Face à la situation actuelle, l’existence de la voie routière constitue une opportunité liée au développement. Elle assure l’évacuation des produits de la commune vers d’autres. Cette route contribue aussi à la facilité d’accès des dirigeants dans la commune, car elle est praticable pendant toute l’année.

§2.Les ressources naturelles

A. Les terres fertiles

La commune rurale d’Ankarimbary est, de toute évidence, une zone à vocation agricole mais les terres fertiles restent sous-exploitées voir non exploitées. La commune possède 40 hectares des plaines aménageables.

B. Les forêts

La forêt est l’une des ressources naturelles important dans le développement de la commune.

Les valeurs principales des forêts sont :

 source de nourriture, lieu de prélèvement des bois de chauffage et médecine traditionnelle, source des matières premières pour les diverses constructions, réservoir d’eau nécessaire aux usages multiples ;

 protection des couches arables du sol contre les effets de l’érosion et l’assèchement dû aux radiations solaires ;

 pôle d’attraction du tourisme et de l’écotourisme du fait de ses extrêmes richesses en biodiversité aussi bien végétale qu’animale ; et

 diminution des risques d’inondation d’une région durant la période cyclonique.

Ainsi, la commune possède un site de forêt primaire qui couvre environ 01 hectare. Elle abrite de nombreuses faunes endémiques de cette commune, ainsi que des variétés d’espèces de flore. C’est une aire protégée à gestion communautaire.

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C. Les lacs

La commune dispose de onze (11) lacs, qui sont praticables pendant toute l’année. Ils sont utilisés par la population locale aux pêches traditionnelles, usage domestique et abreuvoir. C’est une opportunité de la population locale à élever des animaux aquatiques comme l’oie, le canard, etc…

§3. Le transport

Les réseaux routiers et la voie fluviale jouent un rôle important dans la vie économique de la commune rurale d’Ankarimbary, car ils facilitent l’évacuation des produits et les échanges commerciaux. Les moyens de transport, qui existent actuellement, pour l’évacuation des produits, sont :

 le transport à dos d’homme ;

 la bicyclette V.T.T ;

 la pirogue en bois ; et

 le radeau.

L’évolution des moyens de transport dépend de l’évolution des besoins de déplacement et celle de l’échange.

SECTION II : LES CONTRAINTES LIÉES AU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE

§1. Enclavement des zones productives

Les zones enclavées sont surtout les zones rurales. Cet enclavement est un grand obstacle pour la croissance économique du monde rural. Les plus grands problèmes pour les paysans sont la faiblesse des investissements et l’absence d’infrastructures rurales productives (petites unités de fabrication d’outillage et de transformation des produits agricoles, routes et pistes rurales).

A. Réseau routiers défectueux

Les transports routiers représentent le seul moyen d’accès à la plupart des communautés rurales. Cela explique donc l’importance de la route dans les milieux ruraux. En général, les réseaux routiers des milieux ruraux sont défectueux. Le mauvais état du réseau

59 routier a pour corollaire un énorme arriéré de travaux d’entretien et de réparation. Quand les routes deviennent souvent impraticables, durant les saisons de pluies, l’insuffisance d’entretien a de profondes conséquences sur la production agricole. Cela est dû à la mauvaise programmation et à la mauvaise budgétisation dans ce secteur.

Aussi, plutôt que d’épargner de l’argent, les paysans doivent faire face à une hausse des frais de transport et des coûts nets dans l’ensemble de l’économie.

En effet, les paysans ne peuvent pas vendre leur production à un prix normal à cause de l’enclavement. Les prix des producteurs ne suivent pas l’évolution des prix à la consommation. Les producteurs sont obligés de vendre leur production à un prix bas à cause de l’inexistence de routes et /ou de l’éloignement de la ville.

L’enclavement des zones rurales a des conséquences sur les moyens de production.

B. Moyens de production rudimentaires :

L’équipement agricole des ménages est rudimentaire et souvent limité à l’angady. L’équipement agricole en traction attelée n’est guère plus répandu, puisque à peine un ménage sur cinq possède une charrue et une herse pour le travail des rizières. Ce faible taux d’équipement agricole n’est pas compensé par un marché de location de matériel.

Faute de moyens financiers, l’achat de matériel agricole concerne aussi des matériels très simples et moins chers (angady, faucille, soubiques). Du fait de l’insuffisance des moyens de production, les ménages ruraux ont besoin d’aide auprès de leur famille, de l’Etat ou des Associations paysannes/ONG. Cela se manifeste par le prêt matériel, locaux, autres moyens de production, intrants. Le recours à la main d’œuvre est un moyen utilisé par les paysans pour pallier la faible mécanisation de l’agriculture. Les travaux agricoles sont exécutés presque exclusivement par cette force de travail, qu’elle soit familiale ou extra familiale. La main d’œuvre extérieure est très sollicitée pour la riziculture, en raison des contraintes du calendrier agricole.

En outre, les modes traditionnels d’agriculture engendrent deux problèmes principaux : les feux de brousse et la pratique du « Tavy » 21 . Ces formes d’agriculture ne sont pas durables et sont responsables de la perte de terres productives. Ainsi, la productivité de ces pratiques et le rendement potentiel des terres et mains d’œuvre diminuent, d’où l’aggravation de la pauvreté.

21 Tavy : consistant à cultiver le riz sur des pentes abruptes où la forêt vierge ou secondaire a été brulée.

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La difficulté d’accès à la terre, pour les paysans, illustre aussi les problèmes d’ordre technique que rencontre le monde rural.

§2. Difficulté d’accès à la terre:

Les pauvres sont en général issus des ménages dont les chefs sont de petits exploitants agricoles. La terre et la main d’œuvre contribuent le plus directement à la satisfaction des ménages. En effet, la terre joue un rôle primordial dans les activités agricoles, car 73,2% des ménages malgaches sont agricoles. Seulement, l’accès à la terre devient de plus en plus difficile. Sa répartition est inégale, et moins les ménages disposent de terres, plus accentuée est la pauvreté.

A. Répartition inégale de la terre :

En milieu rural, les ménages les plus riches disposent de parcelles trois ou quatre fois plus grandes que les ménages les plus pauvres. La petite taille des superficies exploitées rend la mécanisation difficile et coûteuse. Le contraste entre l’étroitesse des exploitations et l’existence de vastes étendues de terre non cultivées montre que des obstacles résident en matière d’accès à la terre.

Ces obstacles trouvent leur origine dans l’imprécision du droit foncier et la structure de l’administration foncière :

• sur le plan social, l’occupation des terres est soumise à des règles coutumières complexes ;

• sur le plan administratif, l’acquisition légale des terres est assujettie à une démarche administrative longue et coûteuse ; et

• sur le plan culturel, les Malgaches consacrent un attachement viscéral à la terre, qui se traduit par une rétention foncière rigide.

B. La cherté du bornage des terres :

Il est à noter que le bornage des terres coûte cher pour les paysans. Rien que pour la cartographie et la reconnaissance sur terrain, le géomètre doit être indemnisé à 50 000 Ar la journée. Des paysans planteurs de maïs, dans le Fokontany d’Ankarimbary, disent qu’il n’y a pas de terrain délimité par des bornes foncières réglementaires chez eux. D’autres habitants des zones nouvellement aménagés seraient encore en passe d’avoir leurs titres fonciers.

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La population rurale est aussi caractérisée par l’insuffisance des investissements et surtout par l’absence d’infrastructures.

§3. Investissements faibles et absence d’infrastructure rurale productive

A Madagascar, les milieux ruraux sont les plus touchés par l’insuffisance, voir même, l’absence d’infrastructures productives. Le taux d’équipement, tout comme l’utilisation des intrants agricoles, reste faible. Cette situation est renforcée par l’accès limité au crédit rural.

De plus, la Commune a une faible couverture géographique de micro-finance. Ceux qui ont besoin de crédit vont à Vohipeno.

SECTION III : LA MAUVAISE CONDITION DE VIE SOCIALE

Le domaine fondamental à travers lequel on peut déterminer la pauvreté est la non satisfaction des besoins fondamentaux de l’homme et le fait qu’il ne peut pas exercer ses droits.

En effet, la population rurale accède difficilement aux services sociaux. Cette difficulté est constatée, surtout au niveau de l’éducation, de la santé et de la sécurité, du fait de leur manque voire de leur inexistence.

§1. Les problèmes liés à l’éducation :

L’éducation constitue un investissement à long terme, dans la productivité des individus. Ainsi, c’est un moyen qui permet de subvenir aux besoins du système de production actuel. Mais le monde rural est caractérisé par le manque d’éducation, et par la suite, par le manque de mains d’œuvre qualifiées pour entrer dans le système économique, afin de lutter contre la pauvreté rurale. La cause en est que ce secteur rencontre de nombreux obstacles.

A. Insuffisance des infrastructures scolaires

Au minimum, 40% des ménages ruraux ont déclaré ne pas être concernés par cette question de scolarisation. Cela s’explique, soit parce que le ménage n’envoie pas ses enfants à l’école, soit parce que le ménage n’a plus d’enfants en âge scolaire. Cependant, dans la plupart des cas, c’est la première explication qui domine, et on constate que beaucoup de ménages pauvres ne considèrent pas encore la scolarisation des enfants comme une nécessité.

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Par la suite, seule une faible proportion des enfants du monde rural profite de l’éducation. Les enfants ne peuvent donc pas exercer leur droit à l’éducation, qui est l’un des principaux droits de l’homme.

En général, les femmes sont les principales victimes de cette indifférence pour la scolarisation. Pourtant, elles constituent un atout majeur pour la lutte contre la pauvreté.

On constate que la majorité de la population sans instruction se trouve dans le milieu rural. D’ailleurs, les femmes non instruites sont plus nombreuses que les hommes. En plus de ce faible effectif, une proportion assez important d’entre elles abandonne prématurément les bancs de l’école.

B. Problème de survie scolaire et abandon

Selon Marcel JOANIS : « …le rendement de l’éducation pour un individu est souvent relativement faible…il peut donc être tout à fait rationnel pour certains individus de ne pas poursuivre leurs études. ». Autrement dit, il est plus rentable de travailler que de perdre du temps à étudier, d’autant plus que la rémunération obtenue n’est pas proportionnelle aux études reçues.

Dans le monde rural, l’abandon est une pratique très fréquente. La plupart des enfants scolarisés n’achèvent même pas le niveau primaire.

§2. La situation sanitaire

L es maladies qui affectent le plus la population rurale, notamment les enfants, sont les infections respiratoires aiguës comme la grippe, le paludisme et la maladie diarrhéique. La population en âge de travailler et les enfants moins de 5 ans sont les plus vulnérables 22 . Dans les zones rurales, le taux de mortalité infantile atteint 107 pour 1000. Le choix de ces maladies se focalise surtout sur le taux de mortalité qu’elles engendrent.

Les services sanitaires du secteur public sont les plus fréquentés par les ménages de la commune d’Ankarimbary. Le très faible niveau de revenu des populations constitue une des causes majeures de leur faible recours aux services de santé, d’où la prédominance de la médicine traditionnelle.

22 Enquête auprès de la CSB II dans le Fokontany d’Ankarimbary, Août, 2009

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A. Prédominance de la médecine traditionnelle

La médicine traditionnelle joue un rôle très important dans la commune. Le malade va d’abord s’adresser au guérisseur, surtout si la maladie lui paraît étrange ou inconnu. Du fait de la pauvreté, il a recours au tradi-praticien qui coûte moins cher (de 100Ar à 800 Ar), 23 tandis que les médicaments pharmaceutiques sont de plus en plus chers et ne sont disponibles qu’en ville de Vohipeno. Quand la maladie s’aggrave, malgré les consultations multiples à caractère traditionnel y afférentes, il tourne vers la médecine moderne.

23 Enquête auprès des paysans dans le Fokontany de Vohibolo, Août, 2009

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CHAPITRE II : STRATÉGIES LIEES A LA RÉGULATION SOCIO-ÉCONOMIQUE ET CULTURELLE

Dans une économie rurale, présentant un déficit de création et d’accumulation de richesse, la lutte contre la pauvreté doit être une priorité pour augmenter les revenus des ménages. La croissance de l’économie en zone rurale sera impulsée par le développement d’activités plus rentables et la diversification des activités des ménages ruraux. Cette stratégie fait partie d’une croissance basée principalement sur le développement de toutes les filières. Mais l’essor des activités non agricoles sera également indispensable.

SECTION I : STRATÉGIES AU NIVEAU DU SECTEUR AGRICOLE ET NON AGRICOLE

Dans les pays en voie de développement, en particulier à Madagascar, 73,2% sur 85% de la population rurale vit de l’agriculture. Malgré cela, ce pays enregistre des déficits alimentaires périodiques ou chroniques. Les raisons de cet état de fait sont multiples : une infrastructure rurale peu développée, les prix des denrées alimentaires maintenus à un niveau bas, la sécurité alimentaire est sans cesse remise en cause par des conflits politiques, par la croissance démographique, par des sécheresses et des inondations périodiques, etc….

§1. L’accès des ruraux aux opportunités économiques

Le potentiel de développement économique en zone rurale est important, du fait de l’existence de débouchés au niveau communal, régional et national, pour les produits de toutes filières, ainsi que d’importantes marges d’intensification. Mais les contraintes actuelles sont nombreuses. On peut citer en particulier : l’insuffisance d’organisation des opérateurs économiques dans les filières et l’accès limité et incertain de ces opérateurs aux facteurs de production, le bas niveau de capitalisation des systèmes de production et la faiblesse des ressources humaines dans le secteur rural.

A. Réduire l’enclavement des zones rurales

L’accès des producteurs ruraux aux marchés nécessite la mise en place d’une politique d’investissement public visant le désenclavement des zones rurales : développement des routes et des pistes rurales et pérennisation de leur entretien, modernisation et développement du réseau des moyens de communication (radio, télévision, télévision). Face à la précarité des

65 moyens de transports ruraux, dont le principal reste la marche à pied, l’offre de services de transport doit être développée. Il est en particulier nécessaire de promouvoir la production et la diffusion des moyens de transports intermédiaires (charrette à traction animale, pirogue, bicyclettes, etc…).

B. Promouvoir la diversification des activités économiques non agricoles

La saisonnalité et les risques de l’activité agricole justifient l’appui qui sera apporté aux stratégies des ménages ruraux d’accéder à des revenus non agricoles, plus stables, qui contribuent à l’accroissement de leurs revenus. Les activités artisanales comme le métier de forgeron, le tissage de nattes,… seront encouragées.

De plus, la réalisation d’activités à haute intensité de main d’œuvre sera favorisée dans le cadre des investissements publics, pour créer une offre d’activités rémunérées pour les ruraux.

Par ailleurs, les conditions de l’exode saisonnier des actifs ruraux devront être mieux connues. Un appui à la structuration de l’exode et à la sécurisation des revenus qui en sont tirés sera mis en œuvre. Cela permettra d’améliorer les retombées de cette activité dans les zones rurales d’origine.

C. Renforcer la structuration des filières

Les insuffisances du fonctionnement des filières sont une des limites à l’intensification de la production. Le rôle de l’Etat est de favoriser le développement de l’offre de services de proximités aux producteurs, adaptés à leurs besoins, en cherchant particulièrement le renforcement du rôle des organisations des producteurs et des organisations communautaires à ce niveau.

La structuration des filières autour d’organisations interprofessionnelles et de cadres de concertation et le renforcement des capacités des opérateurs économiques permettront à l’ensemble des acteurs de mieux identifier les opportunités du marché et de coordonner leurs interventions.

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§2. Promouvoir et accroitre la production agricole

Les objectifs principaux sont de consolider le rôle de l’agriculture dans la problématique de la sécurité alimentaire et de la lutte contre la pauvreté, augmenter le revenu des paysans, professionnaliser les producteurs et améliorer le cadre de vie en milieu rural.

A. Augmenter le rendement agricole

Le rendement de la production rizicole dans la Commune est de 1,5 tonne à l’hectare. A cause de ce faible rendement, les paysans connaissent deux soudures par an. Il faut donc appliquer les techniques culturales améliorées puis utiliser les variétés à haut rendement.

a) Application des techniques culturales améliorées

Elle dépendra de la possibilité financière de l’Etat ou des organismes de développement dans la commune. Les services de l’agriculture (public ou privé) doivent donner des formations techniques spéciales aux initiateurs. Ils se chargeront par la suite de l’application des connaissances requises sur les parcelles de démonstration, à travers des visites organisées des paysans avoisinants. Pour avoir les résultats attendus, la motivation des techniciens agricoles est nécessaire, en indemnisant leurs déplacements ou leur technicité, en fonction du rendement obtenu. Cette proposition nécessite :

- la mise en place d’un comité de programmation locale assurant les liens entre les paysans et le projet ;

- l’établissement d’un protocole d’accord entre le dit projet et la direction régionale du développement rural qui prendra la relève de ces activités ultérieurement ; et

- la mise en place d’un comité d’appui au niveau des collectivités pour faciliter la transmission des messages techniques.

b) Utilisation des variétés à haut rendement

L’utilisation de cette variété permet d’accroitre facilement le rendement. Ainsi, il s’avère indispensable de les mettre à la disposition des paysans producteurs et assurer l’approvisionnement en semences améliorées, la formation des paysans semenciers et l’achat collectif au nom des groupements des paysans. Les producteurs doivent toujours s’organiser en groupe pour contracter des prêts auprès de la banque, en achetant des semences. L’encadrement des spécialistes en agriculture est un atout pour la réussite de l’utilisation de ce produit.

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Néanmoins, la pratique de cette méthode nécessite une connaissance étendue du milieu, pour choisir les variétés les mieux adaptées aux conditions pédologiques de la commune.

B. Faciliter l’acquisition des moyens de production

L’application des techniques culturales améliorées nécessite des moyens et des facteurs de production. A cet effet, deux procédés sont possibles :

- D’une part, il faudrait faciliter les modalités d’obtention officielle des terrains, c'est-à- dire raccourcir les procédures administratives et alléger le coût de bornage et de cadastre, par tous les moyens possibles. Les services responsables des domaines et de la topographie devraient être décentralisés au niveau des communes. Cette opportunité est suggérée en vue de favoriser l’octroi officiel de terrains domaniaux permettant aux producteurs de remplir certaines conditions demandées par la banque, au sujet du prêt, et pour la gestion durable des ressources naturelles, pour lutter contre les différents conflits fonciers et l’agression des forêts primaires par l’homme.

- D’autre part, faciliter l’octroi de crédits aux paysans, par l’intermédiaire de ces groupements. Par ces crédits, les producteurs pourraient acquérir les matériels de production. Le groupement assurera le remboursement des prêts pour éviter les risques d’impayé auprès de la banque ou de la micro-finance. Ensuite, le protocole d’accord entre la banque et la direction régionale du développement rural assurera le suivi technique et d’appui pour le recouvrement des fonds ainsi prêtés.

C. Créer et aménager la superficie rizicole irriguée

L’aménagement et la création de nouvelles surfaces de riziculture irriguée sont recommandées pour accroitre la production rizicole. Il faut améliorer les infrastructures hydrauliques (canaux d’irrigation) existantes et créer des barrages pour irriguer les bas-fonds.

La commune rurale d’Ankarimbary est une zone à vocation agricole parce qu’elle recèle de terres dotées d’une fertilité naturelle intéressant sur le plan agronomique. Mais l’épanouissement de ce secteur se heurte à des problèmes d’aménagement.

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D. Promouvoir l’information, la formation et la vulgarisation agricole

L’intensification recherchée dans cette stratégie nécessite une modernisation des systèmes de production. L’objectif est de contribuer à l’amélioration des performances du secteur, à la fois en favorisant la mise au point et l’adoption de technologies adaptées aux besoins des utilisateurs, et le renforcement des capacités des acteurs du secteur rural.

a) L’information

La disposition d’informations sur les caractéristiques économiques, institutionnels et juridiques de l’environnement économique semble d’une importance capitale pour diminuer l’incertitude et définir l’action à suivre.

- les caractéristiques des marchés (l’offre, le niveau du prix,…) ;

- l’organisation technique et institutionnelle des filières (types de contrat utilisé, conditions de transactions, règlementation à suivre) ; et

- la connaissance des droits, des obligations et des opportunités d’appui (aides financières et techniques, règlementation des organisations paysannes).

b) La formation

C’est un transfert de compétences et de savoirs techniques sélectionnés, transfert d’un groupe à un autre groupe de gens.

Cette formation doit être adressée aux publics cibles et couvrir l’ensemble des thématiques nécessaires au développement des filières : aspects techniques de gestion, organisation des filières, développement communautaire, alphabétisation fonctionnelle, etc…

Les formateurs doivent donc jouer un rôle qui consiste à :

- aider les gens à ne pas perdre espoir, de regagner confiance, de croire en eux- mêmes et à d’autres membres de leur groupe ;

- aider aussi les gens à analyser leur situation et à élucider des sujets, afin d’élaborer des stratégies et des plans d’action pour le développement ;

- disposer d’une méthode scientifique d’analyse et de recherche ;

- être ouverts et prêts à apprendre du peuple ;

- aider les gens à élaborer leurs propres conclusions ; et

- pratiquer des méthodes démocratiques, non-hiérarchiques et collectives.

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c) La vulgarisation agricole

En agriculture, ce sont les connaissances et la capacité décisionnelle qui déterminent l’utilisation des facteurs de production que sont la terre, le travail et le capital. La vulgarisation agricole joue un rôle central dans la formation des paysans et dans la diffusion des connaissances, contribuant ainsi à renforcer les capacités et les compétences décisionnelles des paysans.

L’objectif suprême de la vulgarisation agricole est d’appuyer les familles paysannes à adapter les stratégies de production et de commercialisation aux conditions sociales, politiques et économiques, en rapide mutation. Cela afin de leur permettre de gérer leur existence, selon leurs propres objectifs et système de valeurs, tant au niveau individuel que le communautaire. Il faut alors, deux (2) types d’actions de vulgarisation :

- la vulgarisation technique ; et

- le conseil en organisation et gestion

d) La Vulgarisation technique

Il faut qu’il y ait :

- la promotion de produits (café, agrumes, etc) : il s’agit de la transmission de connaissances spécifiques et de la promotion des capacités spécifiques, en vue d’augmenter le rendement et/ou la qualité du produit et d’améliorer son conditionnement et sa commercialisation ;

- la promotion de l’utilisation d’intrants agricoles (produits phytosanitaires, engrais, etc…) : il s’agit de l’amélioration de la disponibilité d’intrants agricoles pour augmenter la production, par l’emploi d’intrants agricoles ;

- la promotion des crédits : Il s’agit d’améliorer l’accès des paysans aux crédits, dans le but d’améliorer l’utilisation des facteurs de production par l’augmentation des capitaux dans l’agriculture ; et

- la promotion de l’utilisation durable des ressources naturelles : Il s’agit de la sensibilisation et de l’animation, allant dans le sens d’un comportement particulier, en vue de la promotion d’un comportement respectueux de l’environnement.24

24 Par l’adoption de techniques d’exploitation durable des ressources naturelles

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e) Conseil en organisation et en gestion

Il faut qu’il ait trois conseils en organisation et en gestion :

- les conseils d’entreprise : il a pour fonction l’accompagnement, sur une base de partenariat et conseils au responsable d’exploitation, pour améliorer la gestion d’entreprise, pour permettre au chef d’entreprise d’atteindre ses objectifs plus facilement ;

- les conseils au niveau des communes : Il s’agit de fonction de conseil et suivi de la commune pour l’exécution de projets spécifiques, et transmission de connaissances organisationnelles et techniques, dans le but d’améliorer les conditions de vie au niveau de la commune, au moyen de programmes agricoles d’intérêt général ; et

- l’encouragement de l’autopromotion : Il a pour fonction l’animation, la sensibilisation et la transmission de connaissances organisationnelles, en vue de faire la promotion des structures sociales puis de l’organisation sociale.

§3. Intensifier la production non agricole

A. Elevage

Le secteur élevage, à Madagascar, n’est pas encore jusqu’à maintenant un pilier de la croissance économique. Cependant, il est pratiqué par la majorité du peuple malagasy, surtout dans les zones rurales. La carence en protéine dans la ration alimentaire malagasy subsiste encore même si l’élevage nous semble l’un des principales activités domestiques. Ce qui veut dire que l’offre animale à Madagascar est loin d’être suffisante. La croissance économique passe d’abord par la prépondérance du secteur agricole, et ce n’est après que vient l’industrialisation. La situation de Madagascar montre alors que la préoccupation dans ce secteur n’est pas encore suffisante pour passer au secteur industriel. Pour que la logique de la croissance soit réalisée, nous devons élaborer des plans de développement du secteur agricole, y compris l’élevage, avant de recourir à la transformation des biens primaires.

En ce qui concerne le cas de la commune d’Ankarimbary, plusieurs stratégies peuvent améliorer la situation de l’élevage, compte tenu de divers paramètres. L’Etat et les agents privés doivent agir. Il faut d’abord passer par la valorisation de la production.

a) Comment produire :

La faiblesse de la productivité de l’élevage à Ankarimbary n’est pas du tout une fatalité, on peut comme dans les pays riches, avoir un fort rendement dans le secteur élevage.

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En termes industriel, dans le modèle de croissance endogène de LUCAS, seules les entreprises possédant les meilleurs moyens de production peuvent faire face à la concurrence. On peut par substitution appliquer un tel modèle au secteur élevage : bien choisir quoi élever ?

1) Le choix du type et d’espèce à élever :

Le choix ne se porte pas seulement sur la race d’une espèce, mais surtout sur type de l’espèce qui s’adapte mieux aux conditions de vie des animaux. A Ankarimbary, pour que l’élevage soit rentable, il faut prendre en compte les avantages comparatifs comme paramètre, avant de choisir les espèces mieux adaptées. Ankarimbary possède une immense superficie couverte de pâturages, sous-forme de savanes arbustives et herbeuses ; En plus, le climat tropical chaud dans la région Vatovavy Fitovinany s’adapte bien aux espèces ruminantes, surtout les moutons à laine. Elever des espèces ruminantes comme les zébus ovins et caprins à dans cette région est donc avantageux. La quasi-existence de sous-produits en permanence et les caractères climatiques semi-tropicaux permet de réaliser un développement de l’élevage des espèces omnivores. Il est ainsi moins onéreux d’élever des porcs.

Il faut faire au moins des efforts de croisement, permettant d’améliorer les races locales, en passant par étapes les degrés de sang des métisses. De nos jours, pour développer l’élevage bovin à viande et les vaches laitières, il faut remplacer la reproduction naturelle par l’insémination artificielle pour sélectionner les échantillons les plus performants (en termes de production de lait ou de viande). Dans les espèces volatiles, la différence de race est de plus en plus visible ; un poulet de race local ne serait prêt à l’abattage qu’au moins dans 6 mois, tandis qu’un « rhode Island » et « plumorock » par exemple, atteint 2,5 kg au moins, seulement dans 42 jours. Cette différence de rentabilité est encore grande dans la filière lait et la production des œufs. Le bon choix permet surtout de réaliser une production jointe. C’est le cas de l’élevage des petits ruminants. La race « Angora » des caprins permet d’obtenir à la fois 3 produits, tel que : la viande, le mohair et la peau. De même, la race « Mérinos » des ovins permet d’obtenir 3 produits tels que la viande, la peau et la laine. Les actions stratégiques de développement de l’élevage de ces petits ruminants consistèrent alors à multiplier ces races multi-produites par vulgarisation. Aussi, pour l’élevage bovin, il existe, grâce aux découvertes génétiques, des races mixtes : Ils permettent à la fois d’obtenir du lait en quantité et en qualité, et surtout des viandes. Parmi les principales races mixtes, il y à la Normande, la Montbéliarde, la Maine Anjou, la Parthenaise et la Simmental française.

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Il est alors nécessaire de choisir des espèces favorables aux situations (climatique et dotation) et surtout des races plus rentables qui permettent, par exemple, de réaliser des productions jointes. Il faut quitter l’exploitation des races moins perforantes, en les substituant aux races plus économiques : une Prime-Holstein au lieu d’une vache locale, des mérinos au lieu des moutons de faible rendement, des races angoras pour les caprins, …

2) L’élevage en système intensif à l’échelle :

Il est temps de se référer aux systèmes d’élevage occidentaux qui sont de plus en plus rentables. Rappelons que le système intensif (ou semi-intensif) est mené en bonne condition d’élevage et que la santé des animaux est parmi la préoccupation du fermier. Les petits exploitants à effectif très réduit souffrent souvent de la perte, à cause des investissements chers. Ce qui ne sera pas le cas, s’ils exploitent l’activité à l’échelle. Prenons le cas d’une petite société avicole : la société doit acquérir une couveuse et bâtir des locaux en dure et conditionnée en température, à partir d’un chauffage. Alors, si la société n’exploite que quelques centaines de poussins, les investissements préexistants seront sous exploités ; cela va conduire au faible rendement de l’activité.

Or, si elle procède une exploitation en millier de têtes, le chauffage va fonctionner comme avec un petit nombre, et les locaux restent le même. Alors, le coût fixe incorporé dans chaque poulet sera réduit. Ce qui explique la rentabilité à l’échelle. Il faudra alors exploiter au maximum cette machine, pour réduire la durée d’amortissement et d’en tirer le maximum de profit. Ce qui ne serait jamais possible que si l’on élargit la taille de l’exploitation.

Il est aussi fréquent que le milieu d’exploitation (élevage) soit séparé du marché de destination.

Ainsi, si la quantité à transporter vers le marché est très réduite, les profits des exploitations n’arriveront pas à combler les frais de transports. Le cas du zébu : la quantité de carburant nécessaire pour transporter 4 bœufs et 50 bœufs d’une zone à une autre est plus ou moins semblable. Il est profitable donc de transporter 50 bœufs ; cela qui dépend de la disponibilité du fermier. Il est alors nécessaire que le fermier élève beaucoup de bœufs. La production à l’échelle permet à alors de réaliser une diminution du coût d’exploitation et une augmentation du volume de profit.

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3) L’encadrement de l’exploitation :

Il est rare de trouver un fermier qui aurait suivi des études supérieures d’exploitation animale. La plus part des éleveurs sont des paysans moins formés et moins vigilants.

Ces derniers sont la plus part du temps victimes des pertes à l’échelle. Un aviculteur, après avoir acquis une couveuse, peut, par exemple, élever à la fois des poussins mâle et femelle. Sa pensée est de gagner des chairs à partir des coquelets, et des œufs avec les pondeuses. Or, biologiquement, dans une exploitation avicole, un tel double gain ne se côtoie jamais. S’il s’agit des races à fort rendement de chaire, elles ne sont pas faites pour la production d’œufs, à l’inverse, les races pondeuses sont à faible gabarit et à croissance très lente. De même pour le cas de la composition alimentaire, si un fermier souhaite substituer les concentrés industriels par des provendes artisanales, il risque de pratiquer une formule déséquilibrée qui ne corresponde pas aux besoins des animaux. Il est alors nécessaire de former les éleveurs : comment encadrer l’élevage d’une tel espèce ou race pour ne pas faire n’importe quoi ?

Dans la plupart des pays en développement, faute de technologie et même par ignorance, il y a des gaspillages. Cela qui provoque beaucoup de manque à gagner. Il est alors nécessaire de mettre en place des industries de recyclages.

4) Le recyclage :

Il ne faut pas que l’élevage vise seulement à offrir des denrées alimentaires, sources de protéines animales. Il faut aussi penser à l’exploitation des sous produits qui s’y rattachent. Le cas d’un bœuf par exemple, mise à part l’évidence de la production de viande, il ne faut pas laisser périr la peau, vaut mieux la transformer en cuir très recherché, dans la confection d’habillement, on peut penser à la transformation des cornes en ouvrages d’art préférés des touristes. Une chose est aussi négligeable, mais très utile : lors de l’abattage d’un ruminant, il y à des restes d’herbes non digérés qui constituent des nourritures importantes pour les poissons. D’où l’avantage de l’implantation d’abattoir auprès d’un site de pisciculture. On peut aussi penser à la substitution des éponges dans certains capitonnages avec des plumes ou pour la fabrication des habillements et des articles décoratifs de luxe (cas des plumes d’autruche). L’existence des industries de recyclages encourage enfin les éleveurs, parce qu’ils vont se comporter comme des fournisseurs de matières premières, et surtout, parce que leurs sous produits sont utiles, en plus des produits principaux.

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Il faut noter quand même que le recyclage est destiné seulement aux sous produits, c'est- à-dire, il n’occupe que la seconde place pour la création de richesse. Ainsi, ce qui presse le plus pressant c’est l’existence des industries de transformation des produits principaux. Elles ont comme rôle de garantir le marché des éleveurs.

B. La valorisation de l’abondance des mains d’œuvres :

Madagascar est caractérisé, du point de vue démographique, par sa population jeune (comme les autres pays en développement). Ce qui explique la potentialité humaine de Madagascar. Faute de création de travail, la plus part des gens reste sous employée. Recourir au secteur informel : la majorité des jeunes préfère habiter dans les milieux urbains pour faire une petite activité commerciale. Souvent, ces activités ne permettent pas de dégager le minimum nécessaire pour survivre. Or, s’il accepte de s’occuper des exploitations agricoles, dans les zones rurales, ils arriveront à dégager des surplus de consommation. Si on valorise les produits de l’élevage traditionnel, ces migrateurs resteront chez eux pour en profiter. Il est alors nécessaire de vulgariser l’appréciation des consommateurs des produits locaux au niveau des campagnards pour les inciter à continuer à élever. Il faut éviter les exodes ruraux pour développer l’élevage à Madagascar.

Contraint de rester dans les zones rurales, les paysans devraient faire des efforts pour survivre, par l’exploitation des terres et des élevages domestiques. Supposons que les 75% des malagasy, dans les zones rurales pratiquant cet effort, réalisent chacun des surplus de consommation qui seraient destinés au le marché : suivant cette hypothèse, le problème de sous alimentation sera résolu, en plus les surplus destinés au marché excéderont sur la demande des 25% en zone urbaine. Compte tenu de la qualité de ces viandes locales fruits de l’élevage naturel, le marché extérieur demandera le reste.

Ainsi, le secteur élevage de Madagascar va se développer : plus qu’engager la majorité du peuple, il sera à long terme source de devise.

La rentrée des devises, grâce à l’exportation, est de meilleures sources de croissance, ce qui veut dire qu’il faut que toute activité vise à l’accroître et réduire au minimum possible l’importation.

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SECTION II : STRATÉGIES LIÉES A LA RÉGULATION ÉCONOMIQUE

§1.Développer les infrastructures rurales

Le développement économique et l’amélioration des conditions de vie des ménages, en zone rurale, nécessitent la mise en place d’infrastructures publiques, afin d’obtenir une couverture équitable des besoins des populations, sur l’ensemble du territoire national. Ici, il sera composé de trois types d’infrastructure : l’infrastructure de transport, l’électrification rurale et l’élargissement du marché

A. Infrastructures de transport

La mise en place des infrastructures de transport est très importante afin de parvenir au désenclavement, d’une part, des zones de production disposant d’un potentiel commercial et, d’autre part, des déficitaires, afin d’améliorer leur approvisionnement.

La mise en valeur des réseaux routiers, que ce soit la construction ou l’entretien et l’amélioration des moyens de transport est un élément décisif dans le processus de développement :

- Elle réduit le dysfonctionnement du marché, en permettant à la production rurale de prendre part aux chaines d’approvisionnement moderne, d’obtenir des intrants, d’assurer l’évacuation des produits et d’améliorer leur vente.

- Elle encourage les acteurs de développement, les institutions financières, les agents de vulgarisation et de formation, les investisseurs et surtout les fonctionnaires : instituteurs, infirmiers, médecins, à s’installer dans ces régions.

- Elle améliore les conditions de vie des ruraux, en facilitant l’accès de la communauté pauvre, pour la plupart, aux services sociaux, comme les centres de santé publics, les écoles.

Cette mise en place implique en conséquence :

- un accroissement substantiel des flux des biens et services provenant de l’augmentation des volumes des marchandises transportées ;

- une diversification des produits et une augmentation de la production provenant de l’amélioration des techniques agricoles et des connaissances transmises par les vulgarisateurs et formateurs ;

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- une amélioration des conditions de vie des ruraux, l’augmentation des activités génératrices de revenus, appuyées par les institutions financières et les autres institutions ; et

- le bien-être de la population, la satisfaction des besoins et des services essentiels : santé et éducation.

B. Electrification rurale

L’objectif de ce type d’infrastructure est de permettre aux communautés rurales de bénéficier de l’accès à l’électricité, qui est l’une des conditions du développement de l’économie rurale et de l’amélioration des conditions de vie des populations rurales.

Le milieu rural de Madagascar souffre beaucoup d’un manque d’électricité. Cela frappe surtout les ménages les plus pauvres. En effet, ces ménages se trouvent marginalisés et non informés. Par conséquent, ils ne peuvent se développer que par leurs propres moyens.

Pour améliorer une telle situation, la politique du Gouvernement pour le secteur de l’énergie serait d’aider directement le monde rural (plus frappé par la pauvreté), en assurant une installation énergétique, une fourniture durable et de bonne qualité à des prix raisonnables. Pour cela, l’Etat doit prendre en compte le renforcement de l’efficacité et la compétitivité du secteur de l’énergie, par un marché qui permettra de satisfaire la demande à tout moment, par des moyens de production aux meilleures conditions de sécurité, de stabilité et de prix.

En outre, pour améliorer l’accès à l’électricité de la population rurale, on devrait procéder à :

• l’accélération de la mise en œuvre du programme d’électrification avec l’appui de l’Agence de Développement de l’Electrification Rurale et du Fonds National de l’Electricité, et avec la participation des communautés bénéficiaires et du secteur privé ; • l’amélioration de la gestion de la JIRAMA pour la rendre plus performante ; • la promotion des ressources d’énergies renouvelables notamment le solaire, l’éolienne et l’hydraulique ; et • le développement du programme d’utilisation rationnelle de l’énergie.

C. Elargissement du marché

La réussite dans le secteur agricole tient à un nombre de facteurs liés les uns aux autres comme la disponibilité des intrants agricoles, les compétences en gestion, la capacité

77 d’innover, les technologies adoptées, les liens avec les fournisseurs des intrants agricoles et les consommateurs des produits agricoles, et le cadre institutionnel. 25

Le commerce est un facteur probablement nécessaire au progrès social et économique, pourtant, dans le milieu, on assiste à une défaillance du marché :

- qualité des produits non compétitive ;

- forte instabilité des prix et conditions rigoureuses imposées par les acheteurs ;

- étroitesse du marché ; et

- marché important, monopolisé.

Si ces contraintes ne sont pas dissipées, le développement de l’économie du monde rural qui dépend beaucoup de la nature du marché, n’évoluera pas.

La réhabilitation ou la construction de marché assurera :

- une hausse du volume des échanges commerciaux intra et intervillageois ;

- une disponibilité des intrants agricoles ;

- un débouché pour les produits agricoles ;

- une diversification des produits disponibles ; et

- une augmentation des recettes communales, par les tickets du marché et les ristournes.

§2.Stratégies au niveau du secteur environnemental

La collectivité décentralisée de la région, accompagnée par le gouvernement, doit chercher une stratégie au niveau du secteur environnemental. Dans ce cas, plusieurs services peuvent être relancés pour obtenir des résultats positifs et souhaitables.

A. Environnement et développement

L’accroissement de l’effectif de la population et le manque de ressources sont les principales causes qui obligent les paysans pauvres à détruire l’environnement. Cette destruction de l’environnement est un cercle vicieux de la pauvreté.

25 Gerald AYER, L’avenir de Madagascar : idées forces pour un vrai changement, Antananarivo 2001, p.69

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Le gouvernement actuel dessine une nouvelle voie vers le développement durable en protégeant l’environnement. Le problème est que beaucoup de zones disposant de richesses naturelles, ne sont pas encore vraiment préoccupées par la préservation de l’environnement. Ainsi, l’une des composantes de la nécessité de faire développer le monde rural est la lutte contre la dégradation de l’environnement c'est-à-dire la dégradation des sols, la pollution, les ressources en eau, la préservation des forêts.

B. Gérer les ressources naturelles existantes

Pour bien gérer les ressources naturelles existantes, il faut :

- mettre en place une politique de gestion durable des sols, pour avoir le plus de rendement ;

- élaborer un calendrier de reboisement pour régulariser le climat et l’équilibre écologique ;

- mettre en place une politique de lutte contre le déboisement incontrôlé des exploitants forestiers et des paysans qui pratiquent la culture sur brûlis ; et

- créer un autre réseau d’aires protégées pour la conservation la faune et de la flore sauvage.

§3. Favoriser la pratique de l’agroforesterie

L’agroforesterie se pratique généralement dans les régions à dominance de collines ou de montagnes, et à forte pluviométrie.

A. Définition

L’agroforesterie est la combinaison de la pratique culturale avec les arbres, en vue de protéger les sols ou de maintenir la stabilité de l’écosystème. C’est une technique utilisée pour résoudre les problèmes de dégradation de l’environnement dans la commune.

L’objectif est de protéger le bassin versant, contre l’action de l’érosion et de régénérer la fertilité du sol.

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B. Le mécanisme

Les houppiers des arbres offrent une bonne protection du sol en réduisant la vitesse avec laquelle les gouttes heurtent le sol. L’action de l’érosion (par le vent et l’eau), et les pluies intenses peuvent emporter toute la couche arable de la terre.

Les arbres jouent un rôle important dans la lutte contre l’érosion, surtout dans les zones vallonnées. Les arbres à racines profondes augmentent la porosité du sol et améliore la capacité d’infiltration et de rétention d’eau et permettent l’aération du sol.

Les arbres constituent une arme efficace pour lutter contre l’évaporation de l’eau du sol, par l’ensoleillement directe, grâce à l’ombrage. Celui-ci peut réduire le stress des animaux, pendant la période ensoleillée.

C. La pratique de culture

Les cultures se font suivant les courbes. Chaque type de culture a des courbes de niveau correspondant. Par exemple, dans la courbe de niveau la plus basse, on pratique des cultures annuelles (haricot, maïs, ….)

A longue, les feuilles des acacias au sommet de la colline ou de la montagne tombent et s’accumulent dans les champs de culture et constituent des engrais naturels. Les vétivers protègent les couches arables de la terre contre l’action du vent et de l’eau. Par ailleurs, l’application de ce mode de culture diminue aussi la pratique du « tavy », principale source de dégradation de l’environnement dans cette commune.

Ainsi, après environ 10 ans, la culture en courbe de niveau se transforme automatiquement en culture en terrasses, sous l’action de ces vétivers. Ces derniers bloquent les courbes de terre emportées par l’eau.

§4 Stratégie au niveau de la gouvernance

Le gouvernement doit tenir compte de la situation réelle de la commune, avant d’instaurer des politiques pour réduire la pauvreté dans le monde rural, sinon la bonne gouvernance peut réduire à néant leurs effets. Dans le monde rural, il faut mettre l’accent sur la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption.

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A. Définition

Dans son sens le plus général, « la gouvernance peut être définie comme l’usage de l’autorité politique, économique ou administrative pour gérer les affaires d’une communauté. »26 Amartya Sen, prix Nobel d’économie en 1998, à l’origine des principaux apports théoriques du concept de « bonne gouvernance », affirme que le progrès social et la démocratie sont des processus qui se renforcent mutuellement. Pour Amartya Sen, la démocratie fait partie intégrante du développement. Cet auteur considère la bonne gouvernance comme « un processus d’expansion des libertés réelles, dont les personnes peuvent en jouir. De cette façon, l’expansion des libertés constitue à la fois la fin première et le moyen principal du développement. Ainsi, plusieurs éléments doivent être réunis et mis en œuvre pour la mise en place d’une bonne gouvernance.

B. Contenus de la bonne gouvernance 27

Une bonne gouvernance comporte les éléments clés suivants : l’obligation de compte rendu aux électeurs (c'est-à-dire la population en générale) la transparence, la lutte contre la corruption, la gouvernance participative, ainsi qu’un cadre juridique favorable.

a) La responsabilisation : Obligation de compte rendu aux électeurs

La responsabilisation c’est l’obligation des individus ou des organisations, élus ou nommés, et investis d’un mandat public, de rendre compte aux populations qui les ont investis de ce pouvoir, des actions et activités menées, et des décisions prises dans l’exercice de ce mandat. Au sens strict du terme, la responsabilisation met l’accent sur l’obligation de rendre compte sur l’affectation, l’utilisation et le contrôle des dépenses et ressources publiques, conformément aux normes admises juridiquement, en matière de budgétisation, de comptabilité et d’audit. Au sens large du terme, elle suppose l’établissement et l’application des règles de bonne gestion pour les entreprises publiques et privées.

b) La transparence.

Elle est généralement définie comme la possibilité pour le public de prendre connaissance avec des politiques et stratégies gouvernementales. Elle suppose, notamment, que les comptes publics puissent être vérifiés, que le public participe aux décisions prises par

26 Development Programme United Nations. Reconceptualizing Gouvernance. New York, 1997.p.9 27 Développement, Banque Africaine de Gouvernace french. Juin 2000.p.13

81 le gouvernement, ainsi qu’à leur mise en œuvre, et que les décisions qui ont un impact sur la vie des citoyens puissent être contestées, si elles ne répondent pas aux besoins réels de ces derniers. Elle suppose également que des informations exactes et actualisées sur la situation financière et commerciale soient soumises à l’examen du public (via ses représentants : députés, sénateurs, conseillers régionaux, provinciaux et communaux, etc.)

c) La lutte contre la corruption.

On entend généralement par corruption la pratique de concussions ou l’abus de pouvoir ou de la confiance du public, à des fins personnelles. Cette définition couvre suffisamment la plupart des formes de corruption qui existent dans le secteur privé et le secteur public. La lutte contre la corruption est un indicateur fondamental de l’attachement à la bonne gouvernance.

d) La participation des parties prenantes.

La participation se définit comme un processus par lequel les parties prenantes exercent une influence sur les décisions d’intérêt général et assurent un contrôle conjoint des moyens et des institutions qui influent sur leur vie, ce qui leur permet de contrôler le pouvoir des autorités. Dans le contexte de la gouvernance, la participation est axée sur l’habilitation des citoyens, et prend en considération l’interaction entre la société civile, les acteurs et les actions entreprises. Elle suppose l’instauration d’un cadre réglementaire et d’un environnement économique favorable, où les citoyens (y compris les femmes) et les institutions privées peuvent participer à leur propre gestion, créer des besoins légitimes, et contrôler les politiques et les actions des pouvoirs publics.

e) Cadre juridique et judiciaire.

Un système juridique propice à la gouvernance et au développement est celui dans lequel les lois sont clairement établies et uniformément appliquées par un pouvoir judiciaire objectif et indépendant. Ce système prévoit les sanctions nécessaires pour prévenir ou réprimer toute violation. Il veille au respect de la loi et des droits des citoyens et facilite le mouvement des capitaux privés. Il est, par ailleurs, unanimement admis qu’une bonne gouvernance devrait comprendre les éléments suivants : un État effectif, une société civile mobilisée ; et un secteur privé efficace, car ce sont généralement ces trois entités qui sont les acteurs de la bonne gouvernance.

82

SECTION III : STRATÉGIES LIÉES A LA RÉGULATION SOCIO- CULTURELLE

§1-La santé :

L’une des politiques principales pour développer le monde rurale est d’assurer la santé de la population. Cela est, non seulement profitable à toute la population, mais aussi un facteur de développement de la commune. Dans ce cas, les priorités doivent être axées sur :

 les infrastructures et le personnel sanitaire ;

 les soins médicaux ; et

 l’hygiène et l’eau potable.

A. Les infrastructures et le personnels sanitaire

Il faut :

• réhabiliter le CSB II existant et l’élargir, ou créer un nouveau bâtiment dans le fokontany enclavé, pour permettre aux patients de se soigner dans un environnement sain ;

• électrifier le centre de santé pour qu’il fonctionne très bien ;

• accroitre l’effectif des médecins et des paramédicaux dans le monde rural ; et

• mettre des équipements sanitaires répondant aux besoins de la population et du personnel de ce centre de santé (augmenter le nombre de lits, de matelas, et tous les matériaux nécessaires).

B. Amélioration des soins médicaux

Il faut que :

• l’intervention du projet SEECALINE, en matière de nutrition, et celle de l’Etat, au profit des personnes âgées doit continuer ;

• chaque catégorie de la population, surtout les jeunes doit être sensibilisé à faire le dépistage de différentes catégories de maladies comme le IST, VIH/SIDA,…, pour qu’on puisse traiter la population contaminée, et ainsi permettre d’élaborer ou de donner des résultats statistiques fiables et concrets, concernant les maladies touchant la commune ;

83

• qu’on imposer à tout le monde, adultes, ou enfants de se faire des vacciner pour lutter contre les différentes sortes de maladies ;

• le planning familial soit mis en place pour ralentir la croissance démographique ; et

• il y ait une pharmacie remplie de médicaments contre les diverses maladies touchant surtout la majorité de la population rurale (paludisme, grippe, toux, choléra, diarrhée, rhumatisme, tuberculose, etc….). Le coût des médicaments doit être aussi à la portée de tout le monde.

C. L’hygiène et l’accès à l’eau potable

L’amélioration de l’accès des ménages ruraux à l’eau potable est une dimension prioritaire pour améliorer la qualité nutritionnelle et sanitaire de l’alimentation. Il est donc impératif d’installer de nouveaux puits d’eau et réhabiliter les ouvrages existants, pour distribuer l’eau potable à la population rurale. Le gouvernement et les dirigeants locaux doivent négocier auprès de la communauté internationale, pour trouver des ressources destinées à l’hygiène et à l’assainissement.

En outre, un programme d’assainissement et de l’hygiène doit être mis en œuvre pour préserver l’environnement contre la pollution et accroitre le pourcentage de population ayant accès à des infrastructures d’assainissement car 53% de la population de Madagascar, soit plus de la moitié, n’utilisent pas de toilettes aux normes. Pour ces millions de personnes, les besoins se font au bord de la mer, dans les bois et les forêts, ou sur les terrains vagues, à l’abri des regards.

L’objectif global est :

• la généralisation de l’accès à l’eau potable en milieu rural ; et

• l’amélioration des pratiques nutritionnelles, de la qualité sanitaire des aliments et de l’hygiène au sein des ménages ruraux.

§2-Equité et accès à l’éducation pour tous

L’amélioration de l’éducation est un aspect très important pour le développement rural d’une région. Des chiffres indiquant la situation de l’enseignement ont montré qu’une majorité de la population n’a pu bénéficier du système éducatif mis en place ; voyons le cas

84 d’Ankarimbary, il a été signalé que 396 élèves suivent le cycle primaire en 2008. En dehors de ces chiffres, il existe 297 enfants âgés de 7 à 14 ans qui sont en marge de l’éducation. Il y a beaucoup d’analphabètes. Ils sont au nombre de 275 habitants 28 . Il faut donc adopter une stratégie pour améliorer le domaine éducatif.

A. Améliorer le taux de scolarisation, la qualité et l’efficacité de l’éducation fondamentale

Il faut savoir que, à l’âge de 6 à 14 ans,….., l’enfant devrait fréquenter l’école ou un centre d’éducation quelconque. C’est l’âge où l’enfant devrait connaître les connaissances instrumentales (savoir lire, savoir écrire, savoir compter) qui serviraient de support aux autres études.

En 2008, Le taux de réussite aux examens était modeste. Les performances à l’examen se présentent comme suit : 41% au CEPE.

Pour assurer le taux de réussite à l’examen et le taux de scolarisation, il faut donc:

- étendre les infrastructures scolaires de base ;

- rendre densifier et normaliser les infrastructures scolaires ;

- une construire et équipement de nouvelles salles de classe ;

- réhabiliter les infrastructures détruites par le cyclone ;

- améliorer l’accessibilité des centres scolaires : piste piéton, passerelle ;

- distribuer des kits scolaires ; et

- construire de nouvelles salles de classe.

B. Réduire le taux d’analphabétisme

Réduire le taux d’analphabétisme pourrait être obtenu par la « l’éducation des adultes fondée sur l’alphabétisation ou EAFA » qui se définit comme l’apprentissage de la lecture/l’écriture et le calcul, dans le but de fournir à des apprenants engagés dans la production, des instruments leur permettant d’augmenter leur productivité.

L’approche de l’EAFA passe par trois étapes à suivre telles que la phase de pré- alphabétisation, la phase d’alphabétisation et la phase finale :

28 PCD d’Ankarimbary, 2008, p.13

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a) La phase de pré-alphabétisation

Elle utilise des systèmes de signes, fait de figures simples (ronds, triangles, quadrilatères, bonshommes, etc…) disposés en colonnes et rangés, dont le but est d’habituer les apprenants aux rapports logiques existant entre différents éléments, et d’exercer leurs mains par la reproduction des figures, tout en leur donnant, dès ce niveau, un instrument qui leur permette d’être opérationnels dans un domaine donné.

b) La phase d’alphabétisation

Après la phase de pré-alphabétisation, s’achève celle de l’alphabétisation proprement dite. Elle commence par le calcul, plus motivant, car d’utilité immédiate et quotidienne, suivie par la lecture-écriture.

c) La phase finale

C’est un processus continu de consolidation des acquis et de formations techniques spécifiques, en guise de post-alphabétisation.

C. Nécessité d’une éducation appliquée

Bien qu’un pays réussisse, le « vouloir économique », le « savoir économique » et le « pouvoir économique » sont nécessaires 29 .

a) Le valoir économique

C’est la motivation économique des paysans. L’économie agricole ne démarre pas tant que cette motivation est faible. L’accroissement de la motivation est le produit de l’animation rurale. L’amélioration du niveau de vie des paysans dépend de leur volonté. L’action se déroule de deux manières : dans un premier temps, les actions consistent à supprimer les obstacles institutionnels à l’exercice du « vouloir économique », et après à orienter ces motivations dans leurs besoins.

b) Le savoir économique

C’est la combinaison du vouloir économique et du savoir technique. La complémentarité de la volonté avec le savoir-faire permet de dégager de bons résultats. Le savoir-faire tient une place importante dans l’éducation des paysans. L a connaissance des lois

29 EMILE, Etude d’économie agricole de la côte-est de Madagascar cas de Brickaville, Mémoire de maîtrise ès sciences économiques, 1995-1996.p.66.

86 et règlementations qui le régissent, et les conditions voulues pour la mise en valeur des plantes, et les animaux utilisés par les paysans donnent de meilleurs résultats. En tenant un compte d’exploitation, l’utilisation de la comptabilité est l’objet du savoir économique. Cet outil de gestion est utilisé pour connaitre les dépenses et les recettes d’exploitation. Elle permet aussi aux exploitants de suivre l’évolution de leur production, et permet aux organismes financiers de contrôler les crédits octroyés par l’exploitant.

c) Le pouvoir économique

Il se manifeste, lorsque les paysans agissent eux-mêmes, et à leurs avantages. Ce pouvoir sert généralement à deux éléments :

- influencer l’environnement commercial à travers des associations paysannes ; et

- apporter des avantages financiers aux paysans, en coopérant avec les instituions financières, pour briser les obstacles de l’inaccessibilité au crédit agricole, de la part de la banque.

§3-Donner une place aux activités socioculturelles et sportives

A. Renforcer l’encadrement des jeunes

L’encadrement des jeunes est très important pour améliorer les activités socioculturelles d’une région. Cela permet aux jeunes, à leurs amis et aux membres de leur famille, ainsi qu’aux intervenants locaux, de mieux comprendre l’importance de leur existence dans la collectivité rurale. Le fait de donner de la place eux jeunes profite à la fois aux possibilités qui existent dans leur région. Si on leur montre combien ils sont importants, ils sont les principaux piliers du développement de leur commune, tout en renforçant leur sentiment d’appartenance, cela favorise leur participation, de sorte qu’ils puissent choisir d’améliorer leurs devoirs d’améliorer leurs travails dans la commune, et qu’ils n’aient pas recours aux actes violents et ne gaspillent pas leur existence dans l’alcool et les substances narcotiques. Cela assurera la sécurité de la commune, et pourra contribuer à la lutte contre la pauvreté.

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CHAPITRE III : PROPOSITIONS ET PERSPECTIVES D’AVENIR

SECTION I : MOBILISATION PAYSANNE

Pour que le projet de développement soit réussi, toute la population doit être mobilisée pour le soutenir, et y contribuer, avec leur créativité et leur travail.

§1. Sensibilisation de la population

L’objectif est de développer les différents secteurs dans la communauté de base, permettant de contribuer au processus de changement de comportement, qui vise l’amélioration du cadre de vie de la population. Le développement économique a un lien étroit avec le comportement et la mentalité de la population, qui sont facteurs de la persistance de la pauvreté. Il est alors nécessaire que chacun soit conscientisé des effets néfastes que produisent leur mentalité et leur comportement. Il faut donc encourager l’autonomisation des femmes au développement du monde rural.

A. Encourager l’autonomisation des femmes

Pour éliminer la pauvreté et parvenir à un développement durable, il faut que les femmes participent pleinement au développement du monde rural. Les femmes doivent alors être en mesure d’appréhender la réalité qui l’entoure, avec précision et discernement. Ce qui suppose qu’elle doit disposer d’informations sur tout l’environnement qui l’entoure. Une information qui peut lui permettre d’identifier correctement les problèmes, pour pouvoir conclure une évaluation et construire de petits métiers qui créent des revenus supplémentaires. C’est dans ce sens que l’on doit comprendre la nécessité de faire en sorte que l’information soit au service de l’intégration de la femme rurale dans le vaste chantier du développement.

Le développement durable nécessite la diminution de la pauvreté et la réduction de la faim dans les milieux ruraux.

B. Eradiquer la faim et la pauvreté en stabilisant l’évolution démographique.

La différence entre le taux de croissance économique et démographique favorise l’insécurité alimentaire, puisque la productivité de la population est très faible, alors que le nombre de bouche à nourrir ne cesse d’augmenter. Pour cela, il faut que les ruraux

88 réfléchissent sur la taille de leur ménage, vis-à-vis de leur productivité. Il importe que le taux de production, surtout agricole, soit en harmonie avec celui de la population, afin qu’il se crée dans leur liaison, un processus cohérent de développement.

Pour pouvoir éradiquer la faim et la pauvreté, le secteur devra encourager : une croissance économique favorable aux pauvres, tout en allégeant les travails et obligations liées aux coutumes c'est-à-dire il faut que la communauté procède à la réforme de sa tradition très budgétivore, cause de la pauvreté, et que cette croissance soit à un taux au moins comparable à celui de la croissance démographique, sinon la commune sera toujours confrontée au même problème. Afin d’assurer le développement de la commune d’Ankarimbary, il faut donc que la population y participe activement.

C. La participation active de la population

La viabilité des projets de développement dépend souvent de la participation de la population. Pourtant, cette dernière est considérablement insignifiante dans la commune rurale d’Ankarimbary. Il faut donc :

- conscientiser les gens sur leurs travails et leurs responsabilités dans le développement de leur commune ; et

- une campagne de sensibilisation par vidéo projecteur, qui expliquent davantage leur rôle dans le développement communautaire, afin qu’ils sachent les diagnostics des problèmes de leur commune et les solutions suggérées.

Si la population rurale est conscientisée au développement de sa commune, la création des organisations l’obligera à faire quelque chose en commun.

§2. La création et le renforcement des Organisations Paysannes ou OP.

La participation de la population rurale à l’élaboration des actions de développement rural nécessite le renforcement des OP qui regroupent toutes les organisations impliquées dans le développement rural, notamment les OP et les Organisations non gouvernementales ONG. Ainsi, qu’est ce qu’on entend par OP ?

A. Définition

Les OP sont des formes diverses d’organisation qui relient les capacités des individus et des groupes, afin d’échanger des idées, de générer des connaissances et de les mobiliser, en

89 vue d’une action collective. Ils apparaissent lorsqu’un certain nombre d’individus ressentent les besoins de collaborer et de prendre conjointement des décisions ; ils commencent ensuite à agir en tant qu’entité cohérente, en vue de s’attaquer plus efficacement à des problèmes de développement, dans un environnement dynamique, complexe et difficile. 30

L’existence d’organisations représentatives des paysans revêt une importance capitale pour le développement, car non seulement elles assument un rôle de représentation politique et professionnelle, mais elles interviennent aussi dans le système de production, et elles sont également actives dans les domaines sociaux.

B. Objectif de la création des OP

L’objectif des OP est alors de promouvoir l’agriculture durable et la sécurité alimentaire. Cela vise à réorienter les politiques agricoles et commerciales, et aussi à renforcer les associations paysannes déjà existantes, à établir des solidarités entre eux et entre les acteurs composant locaux, passant par la connaissance de la diversité des situations et la compréhension des enjeux communs.

Dans la commune d’Ankarimbary, à cause de l’état d’esprit des gens, on assiste à l’inexistence d’OP solides et indépendantes ; il n’y a que quelques associations de producteurs, en nombre réduit. Par conséquent, les producteurs sont vulnérables à cause de l’imposition de prix largement inférieurs par les collecteurs, pour qu’ils gagnent des marges plus élevées.

Il faut donc une organisation paysanne car celle-ci prendrait progressivement une part prépondérante dans la collecte des produits, avec une obligation de livraison et de vente aux réseaux de distribution comme dans l’approvisionnement en intrants. Elle devrait en même temps développer les infrastructures de stockage indispensables à la stabilité des prix, permettant aussi la conservation des instants. Elle achèterait les produits des ses membres au prix officiel, et bien entendu cette organisation peut étendre en suite ses activités dans d’autres secteurs.

Des conditions sont nécessaires pour que les OP réussissent.

C. Condition de réussite des OP

Pour assurer l’efficacité des OP, il faut :

30 Gérald AYER, L’avenir de Madagascar : Idées forces pour un vrai changement, 2001, p.71

90

- suivre des formations spécialisées en gestion simplifiée et en marché, sur un système de contact approprié aves les transporteurs, les points de ventes en milieu urbain, le système de marketing des produits paysans, une centaine discipline collective de production ;

- recourir à une équipe permanente pluridisciplinaire (en agronomie, économie etc…) ;

- les échanges entre agriculteurs au cours desquels les paysans apprennent à se partager des expériences, à identifier leurs intérêts communs et mettre en place des stratégies communes ; et

- un leadership de haut niveau, puisque la fonction du leader est d’impulser le changement c'est-à-dire de mobiliser les forces, afin de dépasser les blocages inévitables qui suscitent le changement.

SECTION II : ADOPTION DES TECHNIQUES PAR LES OP

§1. Concernant l'artisanat

L’organisation de la filière et la commercialisation des produits doivent être développées. L’artisanat nécessite un renforcement de capacité pour améliorer et diversifier les produits en matière de norme et de qualité. Cette amélioration des produits permettra d’élargir leurs débouchés tant pour le marché local que pour le marché extérieur. Cette démarche équivaut en matière d’artisanat à un changement d’esprit et de mentalité. Parallèlement, l’innovation en matière de gestion, d’équipement, de matière première respectant l’environnement, occupe une place importante dans l’exercice du métier d’artisan. Ces appui peuvent porter sur :

• la mise en place de formation techniques permettant d'améliorer les produits intermédiaire et finis, soit par la qualité ou par quantité ; • le développement des matériels et équipements modernes pour l'amélioration de la qualité des produits ; • l’amélioration de l'approvisionnement des intrants car ce sont les principaux problèmes des OP : une action d'accompagnement technique des OP dans leur recherche pour la maîtrise et la bonne gestion des ressources est plus qu’obligatoire ; • le développement de la coopération technique entre artisans devrait être mis en place pour qu’ils soient en mesure de répondre à une série de demandes quantitatives. La synergie technicienne est toujours fructueuse ;

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• la mise en œuvre d'actions de commercialisation collective: représentants multicartes, boutiques communes, grandes surfaces, sera encouragée ; et • l’élargissement du marché au niveau régional n’est pas à exclure.

§2. Concernant l’agriculture

A. Concernant la riziculture

Dans tous les cas, on devrait renforcer l'intensification de la production rizicole, par l'application de méthodes culturales plus performantes, vers un rendement encore plus élevé. L'utilisation de semences améliorées n'est pas encore généralisée au niveau des producteurs. Les propositions convergent vers :

 Entretenir, réhabiliter et aménager les périmètres irrigués et les bassins versants  L'aménagement des rizières en gradins caractérise la commune d’Ankarimbary afin de profiter de l’extension des surfaces rizicoles  la maîtrise de l’eau : par l’amélioration de l'irrigation et l’entretien des réseaux hydroagricoles  le renforcement de la capacité technique et de la gestion des Association des usagers de l’eau ou AUE  Mettre en place des dispositifs d'approvisionnement des producteurs, en facteurs de production (semence, engrais, charrue, herse....)  Approvisionnement en engrais des producteurs  Apport en équipements aux producteurs  Renforcement de capacité technique de compostage : disponibilité en fertilisant organique  L'utilisation des semences de variétés améliorées  Mise à disposition des magasins d'approvisionnement de proximité, afin d'assurer la disponibilité et l’accessibilité aux intrants et matériels pour les producteurs  Concevoir et renforcer les systèmes de financement du secteur  Développer le partenariat avec les Institut de Micro Finance ou IMF pour financer la riziculture  Développer le partenariat pour financer le stockage de riz

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 Renforcer l'intensification de la production rizicole  Produire et diffuser des semences certifiées  Adopter et faire adopter des techniques culturales plus performantes, par exemple la vulgarisation du Système de Riziculture Intensif SRI et du Système de Riziculture Amélioré ou SRA  Relancer la mécanisation agricole,  Mettre en place des techniciens assurant l'encadrement des producteurs, et renforcer les capacités de ces techniciens  Renforcer la gestion post récolte des produits  Mettre en place le système Grenier Communautaire Villageois ou GCV  Implanter des rizeries/décortiqueries au niveau des communes  Améliorer le traitement post récolte de riz  Dynamiser la culture contre saison, pour une meilleure qualité des rizières aux prochaines cultures, et pour une activité connexe de génération de revenus et augmentation des produits alimentaires II s'agit d'intensifier la production et de promouvoir un investissement plus important de la part des OP, par une plus grande disponibilité des intrants à des prix abordables.

B. La culture de contre saison

• Fourniture de service de proximité (produits phytosanitaires, matériels, etc.) • Approvisionnement par des centres semenciers en semence certifiée, en vue d’une semence améliorée. • Utilisation d’engrais et de produits phytosanitaires pour un meilleur rendement • Soutien à la vulgarisation de la culture de pomme de terre • Renforcement de la capacité technique des producteurs • Recherche de partenariat pour l'encadrement intégré de la filière en amont et en aval • Professionnalisation des producteurs : normes, qualités, emballage, conditionnement et stockage • Amélioration de la compétitivité de la production

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§3. Concernant l’élevage

A. La pisciculture

La pisciculture en étang peut être considérée comme partie intégrante des systèmes de production agricole, où la maitrise de l’eau est assurée.

Son intégration se situe au niveau :

• d’une meilleure utilisation de l’espace ; • d’une meilleure valorisation de l’eau ; • d’une valorisation des sous-produits agricoles ; • du recyclage des déchets et effluents d’élevage ; et • de la restitution d’engrais pour les cultures. Le développement de la pisciculture pourrait s’articuler autour des axes suivants :

 Intégration de la pisciculture aux systèmes de production agricole

Les problèmes de disponibilité en eau et de sa gestion doivent inciter les responsables du développement rural à s’intégrer chaque fois que cela est possible.

Par ailleurs, la gestion de l’eau devrait être améliorée et ne doit être considéré cette activité comme accessoire.

 Niveau de technicité du pisciculteur et professionnalisme

La pratique de la pisciculture exige un minimum de technicité au-dessus duquel les résultats obtenu soient suffisants pour rémunérer la force de travail investie et valoriser la terre et les éventuels intrants (aliments. engrais, alevins...). Compte tenu de l’absence de tradition en matière d’élevage piscicole, l’effort de formation et de suivi doit, en tous cas dans un premier temps, porter sur un petit nombre de pisciculteurs motivés et si possible regroupés géographiquement. La qualité de l’encadrement est déterminante.

 Crédit

La détermination du montant et des modalités du crédit présupposent une connaissance des capacités d’autofinancement et des possibilités de financement informel. Le crédit permet en effet de mobiliser le capital, la force de travail. Une fois que la pisciculture est en régime de croisière, dans le cas de la pisciculture artisanale de petite production marchande, par exemple, l‘opérateur n’a plus besoin d’avoir recours au crédit.

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Par contre, ce dernier reste indispensable dans le cas d’une pisciculture de type filière, pour le financement des intrants (crédit de campagne).

 Gestion, organisation et commercialisation

La gestion pose souvent de gros problèmes aux paysans non formés pour cela, et souvent illettrés. En pisciculture, l’alimentation peut représenter jusqu’au 50% des frais d’exploitation: il s’agit donc d’un poste très important qui requiert une gestion rigoureuse. Le regroupement géographique, structurel des pisciculteurs permet une meilleure valorisation des infrastructures telles qu’ouvrage d’irrigation, matériel d’exploitation, magasin de stockage, etc….

Le problème de commercialisation se pose, mais pas véritablement celui de débouché, il convient tout de même d’être vigilant sur l’adéquation entre coûts de production du poisson de pisciculture et pouvoir d’achat de la clientèle, pour chaque situation. Une organisation devrait mettre en place pour conserver au produit ce qui fait son originalité, par rapport aux produits de la pêche, généralement meilleur marché : disponibilité programmable et fraîcheur. Une connaissance du marché et la promotion du produit de la pisciculture sont devenues des actions indispensables à mener pour sa pérennisation.

Il est vivement conseillé aussi de faire des reboisements intensifs, en amont des bassins versants contre toute dégradation, surtout l'ensablement de l'étang, pour la pérennisation du SP. L'insécurité constitue aussi un autre obstacle majeur pour atteindre l'objectif prévu. Les OP doivent alors renforcer le suivi, le gardiennage jour et nuit.

A part le but lucratif de la filière piscicole, l’amélioration de la qualité de l’alimentation par les poissons, peut être mis silence, ils sont riches en calcium et en vitamines. Ainsi, doit-on encourager les OP à s’intéresser à la pisciculture.

B. L’apiculture

Suite à la période de sécheresse, la production rizicole se dégrade, la période de soudure va durer longtemps, le revenu des ménages diminue, alors que les dépenses ménagères augmentent, à cause de l'augmentation des prix des produits agricoles. La population s'attaque alors à l'exploitation charbonnière, seule solution provisoire à cette pénurie. Cela provoque l’émanation de gaz carbonique de la fumée charbonnière, amenant la fuite des colonies d'abeilles.

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Pour l'apiculture, il faut planter des espèces mellifères aux alentours de la ruche telles que l’eucalyptus, l’arbre fruitier, les fleurs et autres arbres mellifères car les abeilles les recherchent pour son alimentation.

La filière apiculture commence à émerger dans cette commune : des sous réseaux voient le jour. Le miel est à la fois un aliment, un remède et une source de revenu supplémentaire et la disparition des abeilles pourrait être à l’origine de l’un des critères de la fin du monde, étant donné la valeur écologique de la pollinisation qui assure de façon régulière, la floraison de la couverture forestière.

C. Les autres séries d’élevages 31

L’objectifs des éleveurs est de maitriser les conditions de production, afin d’obtenir une quantité de produits optimale, en fonction des facteurs de production mis en jeu. Les systèmes d’élevage demandent de nombreux facteurs de production. Ils sont réalisés à partir de capital, d’intrants et de main d’œuvre. Il exige la maitrise de la conduite technique. On doit mettre l’accent sur :

a) L’alimentation

Il est essentiel de maîtriser l’approvisionnement en aliment, pour éviter toute rupture et permettre la distribution régulière de ration, même si une hausse du prix de provende se présente. Il est essentiel que l’éleveur respecte les apports en fonction des besoins établis pour un objectif de production, car le déséquilibre des rations alimentaires entraîne immédiatement des baisses de production sensibles et pénalisantes pour l’éleveur.

b) La santé

La santé doit être contrôlée par des opérations de prophylaxie obligatoires. L’éleveur doit être informé et respecter un calendrier de prophylaxie vis-à-vis des maladies. On doit porter une particulière à la santé. Une observation quotidienne attentive doit permettre de détecter rapidement une maladie et d’intervenir.

c) Le logement et l’hygiène

Les animaux doivent jouir de conditions favorables d’alimentation, de repos et un environnement sanitaire convenable. L’hygiène conditionne en grande partie l’état des animaux et est important pour la qualité des produits.

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Enfin, au-delà des recommandations techniques, il faudra principalement renforcer la recherche de débouchés.

SECTION III : PROPOSITION DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ

Pour parvenir à mobiliser un volume substantiel de ressources tout en augmentant la consommation par habitant et pour faire reculer la pauvreté, il faut examiner dans les détails les deux éléments suivants :

- la mise en place de mécanisme et de politiques qui favorisent la croissance du secteur privé dans le cadre d’un marché compétitif ; et

- l’application d’un programme de réformes qui définisse le rôle du secteur public, lui assignant pour mission de soutenir le développement du secteur privé, tout en augmentant la qualité et la quantité des services publics.

§1-Stimuler le développement du secteur privé

L’augmentation spectaculaire de la production, décrite plus haut, ne se matérialisera que grâce au secteur privé. D’où l’importance cruciale d’éliminer les contraintes qui font de Madagascar un lieu peu favorable aux affaires, aussi bien pour les entrepreneurs malgaches que pour les étrangers. Pour stimuler la croissance, il faut donc s’attacher à redonner rapidement confiance aux investisseurs et faciliter les flux d’investissement. Madagascar a commencé à instaurer progressivement le cadre et les conditions indispensables au passage à une trajectoire de forte croissance.

Il faut donc absolument rendre le système juridique plus crédible et assurer le respect des droits de propriété et des contrats, car un cadre de priorité stricte du droit favorise les investissements et une croissance élevés. A long terme, c’est l’ensemble du système judiciaire qu’il faudra renforcer, mais il pourrait valoir la peine, à court terme, d’envisager déjà l’adoption de mécanismes d’arbitrage international pour le règlement des litiges commerciaux.

Favoriser un environnement propice aux affaires suppose aussi de passer d’un Etat paternaliste 32 à l’instauration d’un cadre de politique économique libérale 33 . La première

31 Petit élevage à cycle court (poule pondeuse, poulet de chair, canard mulard, etc.) et élevage à cycle long (vache laitière, etc.) 32 Etat qui dépense des faveurs et protège le secteur privé de la concurrence 33 Favorable à l’avènement de marchés concurrentiels

97 chose à faire est donc de supprimer les mesures discrétionnaires et de simplifier les procédures administratives de manières à réduire la probabilité de mesures ad hoc et non transparentes. A titre.

L’application d’une stratégie de privatisation qui favorise la concurrence et l’esprit d’entreprise est un autre clé de la stratégie proposée. La privatisation permettra d’améliorer l’efficacité opérationnelle des entreprises publiques viables en les cédant à des entrepreneurs expérimentés, autonomes et disposés à prendre des risques. Il faudra certes recourir à une expertise étrangère dans de nombreux secteurs, mais cette stratégie prévoit, à juste titre, la mise en place de mécanismes visant à faciliter la participation d’intérêt locaux. Chose tout aussi importante, son application rapide et transparente marquera, aux yeux des investisseurs, une rupture décisive avec les politiques et comportements antérieurs, rupture dont Madagascar doit encore fournir la preuve. En bref, les autorités doivent de plus en plus se donner comme rôle de faciliter l’activité privée, en cherchant à lever les contraintes auxquelles se heurtent les investisseurs.

§2-Redéfinir le rôle de l’Etat

L’Etat de droit ne règne que de manière sélective. Les droits de propriété sont inexistants pour la grande majorité des citoyens, et les élites jouissent d’un pouvoir politique et économique illimité ; seule une petite fraction de la population accède à la totalité des services sociaux de base.

Pour éradiquer cette tendance et relever le défi de sécurité alimentaire et une agriculture durable, l’Etat devrait :

- améliorer la gestion des affaires publiques, le cadre institutionnel et l’instauration d’une bonne gouvernance et de la décentralisation, tout en garantissant le respect des droits de propriété à une grande partie de la population ; et

- rendre plus cohérent les politiques de développement, et trouver un mécanisme de correction des inégalités et redéfinir le système d’investissement public.

§3. Faciliter l’accès des pauvres aux crédits

Malgré les efforts entrepris par les autorités et les organismes, plusieurs sont les contraintes entravent le développement des institutions financières. En effet, il est difficiles aux banques commerciales, dotées d’un système de prêts conventionnels et d’épargne

98 d’accorder aux pauvres un prêt considérable. Ils n’ont pas de gages pour garantie, ils sont souvent analphabètes. En outre, ils empruntent et épargnent à petite somme, ainsi les ménages ruraux dans les pays en développement, comme le cas à Madagascar, ont des difficultés à accéder au crédit et à l’épargne.

L’existence des micro-finances en milieu rural est plutôt favorisante pour les ménages ruraux. Alors que les pauvres ne disposent pas des capitaux physiques à titre de garantie, ils peuvent d’ordinaire octroyer un capital social en demandant à leurs pairs de respecter les contrats. Mais le marché informel comporte également des défaillances dans sa fragmentation et dans son isolement géographique. Il ne peut pas mobiliser d’importants capitaux pour les prêter à différents secteurs malgré ses carences entravant ses activités.

Ainsi, faciliter l’accès des pauvres au crédit agricole serait un point fort en matière de développement parce que la majorité des pauvres est tributaire directement ou indirectement de l’agriculture.

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CONCLUSION

L’étude de la situation économique de la commune rurale d’Ankatimbary nous permet d’évoquer une énorme potentialité économique. L’importance du secteur agricole dans cette commune est prépondérante, en raison de bonnes conditions climatiques et de l’abondance des terres fertiles. Par ailleurs, les différentes activités complémentaires comme l’élevage, la pêche, l’exploitation forestière, l’artisanat et le petit commerce sont elles aussi prometteuses.

Par contre, Ankarimbary souffre de son enclavement interne qui freine la circulation des marchandises entre le chef lieu de la Commune et les Fokontany. En outre, la majeure partie de la population vit dans la pauvreté. Les problèmes de sous développement de la commune rurale d’Ankarimbary sont à la fois d’ordre technique, naturel, comportemental et démographique : manque d’infrastructures hydro agricoles, pratique de la méthode de culture traditionnelle, passage fréquent de cyclones et inondations, la réticence aux nouvelles expériences, l’inégalité d’accès à la terre, l’existence du jour « fady » qui diminue la production et finalement, l’évolution démographique rapide paraît si alarmante.

Compte tenu des ces problèmes, des stratégies sont adoptées pour améliorer la situation aussi bien économique que socioculturelle. La facilité d’accès des ruraux aux opportunités économiques, l’accroissement de la production agricole, l’élargissement du marché et l’amélioration de la qualité de l’éducation ; telles sont les actions prioritaires pour la modernisation de l’agriculture. De plus, l’accès des ruraux aux agences de mutuelles d’épargne et de crédit est nécessaire pour éviter les dépenses ostentatoires liées aux activités aussi bien agricoles que non agricoles. D’ailleurs, la lutte contre la corruption ; la protection de l’environnement ; le développement des activités sportives et culturelles sont des idées qui demandent à être mises en œuvre pour enclencher à grande vitesse la relance du développement économique.

La forte sensibilisation est indispensable pour conscientiser les ruraux au développement de leur commune. Il faut conscientiser les ruraux à éradiquer la faim et la pauvreté en stabilisant l’évolution démographique ; la participation active de chacun au développement. Ensuite, la sensibilisation des paysans à créer des organisations sont utiles pour réorienter les politiques agricoles et commerciales puis à renforcer les associations déjà existantes, à établir des solidarités entre eux et entre les acteurs locaux. D’ailleurs, la sensibilisation des organisations paysannes à adopter des techniques de production est

100 indispensable pour accélérer la production et moderniser leurs activités aussi bien agricoles que non agricoles.

Malgré des acteurs locaux, puis les efforts de chacun au développement ainsi que les accords de financement des projets, le développement du monde rural nécessitent d’autres perspectives et d’autres moyens d’action.

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 www.maep.gov.mg

 www.wikipedia.com

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ANNEXES

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ANNEXE I : QUESTIONNAIRE D’ENQUETE 1). Renseignements sur les villages visités - Nom du village : - Nombre de la population : - Nombre de familles exploitants : - Distance par rapport au chef lieu de la commune (km) : - Type de voies de communication :  Voie routière (goudronnée / secondaire)  voie fluviale  Etat de voies de communication - Moyens de transport :  Véhicule / charrette / pirogue - Situation sanitaire :  Nombres des infrastructures existantes  Nombre de personnels disponibles  Obstacles au développement du service de santé  Proposition d’amélioration - Situation éducative :  Nombre d’établissements disponibles (public, privé)  Nombre d’enseignement disponibles  Nombre d’enfants scolarisés par niveau  Résultats scolaires  Obstacles au développement du service éducatif  Proposition d’amélioration - Situation sportive  Type de sport existant  Etat de terrain  Obstacle au développement sportif  Proposition d’amélioration 2). Renseignement sur les activités paysannes : - Agriculture :  Spéculation (riziculture, culture de café, manioc, patate douce, etc…)  Surface cultivée (ha)

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 mode d’exploitation (faire valoir direct / indirect : métayage ou fermage (ha))  Moyen d’exploitation  Production (t)  Rendement (t/ ha)  utilisation (nourriture / vente), prix du vente (par kg, gobelet, daba)  Obstacle au développement de la filière  Proposition d’amélioration - Pêche :  Spéculation  Champ d’application  Type de pêches (pêche traditionnelle ou semi- industrielle)  Rendement (kg / semaine)  Utilisation (nourriture / vente), prix de vente (par kg) et lieu de destination  Obstacles au développement de la filière  Proposition d’amélioration - Elevage :  Spéculation  Champ d’application (m 2, km2, ha)  Moyen d’exploitation (filet, canne à pêche, etc…  Type d’élevage (intensif, semi-extensif, extensif)  Champ d’exploitation  Production (t)  utilisation (nourriture / vente), prix de vente (par kg) et lieu de destination  Obstacles au développement de la filière  Proposition d’amélioration - Artisanat  Type d’artisanat  Moyens utilisés  Production (pièces)

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 Rendement (jour / semaine)  Prix de vente et destination  Obstacle au développement de la filière  Proposition d’amélioration - Avez-vous des formations pour cette filière ? Si oui quand et de qui ? - Où avez-vous vendu votre production ? Comment avez-vous la transportée ?

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ANNEXE II : CARTE DE LOCALISATION DE LA COMMUNE RURALE D’ANKARIMBARY EN 2007

REGION VATOVAVY FITOVINANY LOCALISATION DE LA COMMUNE D’ANKARIMBARY N O S E

ANKARIMBARY

Source : PRD Vatovavy Fitovinany, 2005, p.10

108

ANNEXE III : REPARTITION DE LA POPULATION DE LA COMMUNE D’ANKARIMBARY EN 2008 ET SON EVOLUTION DEMOGRAPHIQUE 1)-Répartition de la population dans la commune d’Ankarimbary par classe d’âge en 2008

Classe d’âge 0 à 5 ans 6 à 17 ans 18 à 45 ans 45 ans et plus TOTAL Sexe M F M F M F M F Fokontany

Ankaimbary 140 185 134 196 149 182 121 209 1316

Langisay 153 296 233 322 164 291 158 197 1814

Vohibolo 221 245 167 196 263 303 154 313 1852

Mahasoa 75 99 82 87 88 96 89 98 714

Ifaho 79 106 83 99 85 97 80 97 726

Maroakanjo 73 89 69 88 75 87 71 92 644

Ambohimahasoa 75 100 77 99 81 97 82 95 706

Ambaibo 31 28 191 212 82 80 42 32 698

Vohibolobe 41 34 82 109 102 78 51 42 539

TOTAL 888 1182 1118 1408 1089 1311 848 1165 9009

Source : PCD d’Ankarimbary, juiellet 2008, p.07 1)-Evolution démographique durant 4 ans

Année 2005 2006 2007 2008

Effectif de la population 7998 8370 8748 9009

Source : PCD d’Ankarimbary, juiellet 2008, p.07

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ANNEXE IV : RESUME DES FACTEURS DE LA PAUVRETE EN MILIEU RURAL

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau n° I : Listes des Fonkotany et leurs distances par rapport au chef lieu de la commune d’Ankarimbary ...... 13 Tableau n° II : Situation de l’éducation dans la commune d’Ankarimbary en 2008 ...... 19 Tableau n° III : Répartition de la production agricole avec la surface cultivée en 2008 .... 29

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TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS GLOSSAIRE LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES INTRODUCTION ...... 8 PREMIÈRE PARTIE : CONTEXTES PHYSICO-ÉCONOMIQUES ET SOCIAUX DE LA COMMUNE RURALE D’ANKARIMBARY ...... 10 CHAPITRE I : CONTEXTES PHYSICO-SOCIAUX DE LA COMMUNE RURALE D’ANKARIMBARY ...... 12 SECTION I : LE MILIEU PHYSIQUE ...... 12 §1. Délimitation géographique et administrative ...... 12 A. Délimitation géographique ...... 12 B. Délimitation administrative ...... 12 C. Bref aperçu historique de la commune d’Ankarimbary ...... 13 §2- Situation naturelle ...... 13 A. Hydrographie ...... 13 a) Le fleuve ...... 13 b) Les rivières ...... 14 c) Les lacs ...... 14 B. Climatologie ...... 14 a) Pluviométrie ...... 14 b) Climatologie ...... 15 C. Pédologie ...... 15 SECTION II : LE MILIEU HUMAIN ...... 15 §1. Démographie ...... 16 A. Définition ...... 16 B. Caractéristiques de la population ...... 16 C. Répartition de la population ...... 16 §2. Structure sociale ...... 17 A. Organisation de la société ...... 17 B. La règle dans la société ...... 17 §3 Us et coutumes ...... 18 A. La religion ...... 18 B. La parenté ...... 18 C. La cérémonie rituelle ...... 18 SECTION III : LA SITUATION SOCIO-CULTURELLE ...... 19 §1. Situation éducative ...... 19 §2 Situation sanitaire ...... 20 §3 Loisir et sport ...... 21 A. Loisir ...... 21 B. Sport ...... 22 CHAPITRE II : LES ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES ...... 23 SECTION I : LES ACTIVITÉS AGRICOLES ...... 23 §1. Les facteurs de production ...... 23 A. La terre ...... 23 B. Le travail ...... 25

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c) Le travail disponible ...... 25 d) Le travail effectif...... 26 1) Les facteurs sociologiques ...... 27 2) Le climat ...... 27 C. Le capital ...... 27 a) Les capitaux morts ...... 27 b) Les capitaux vifs ...... 28 c) Les capitaux circulants ...... 28 §2 Les caractéristiques des activités agricoles ...... 28 A. Cultures vivrières ...... 29 a) La riziculture ...... 29 b) Le manioc...... 31 c) La patate douce ...... 31 d) Le taro ...... 32 B. Les cultures de rente ...... 32 a) Le café ...... 33 C. Les cultures maraîchères ...... 34 D. Les cultures fruitières ...... 34 SECTION II : LES ACTIVITÉS NON AGRICOLES ...... 35 §1 L’élevage ...... 35 A. L’élevage bovin ...... 35 B. L’aviculture ...... 36 C. L’élevage porcin ...... 36 §2. La pêche ...... 36 §3. L’artisanat et le petit commerce ...... 37 A. L’artisanat ...... 37 a) Le tressage de nattes, de soubiques, de chapeaux et de paniers ...... 37 b) Les forgerons ...... 38 B. Le petit commerce ...... 38 SECTION III : LES INFRASTRUCTURES ÉCONOMIQUES ...... 38 §1. Infrastructures routières ...... 38 §2. Infrastructures fluviales ...... 39 CHAPITRE III : APPROCHES THEORIQUES DU DÉVELOPPEMENT...... 40 SECTION I : APPROCHE THÉORIQUE DU DÉVELOPPEMENT ...... 40 §1. Les différentes théories du développement ...... 40 A. Approche orthodoxe ...... 40 a) La théorie du dualisme ...... 41 b) La théorie réformiste ...... 41 B. Approche théorique du développement rural ...... 41 a) La théorie de Rostow et des Physiocrates ...... 41 §2. Croissance et développement économique ...... 42 A. La croissance économique ...... 42 B. Le développement économique ...... 43 C. De la croissance au développement économique ...... 44 §3. Les indicateurs du développement ...... 45 A. L’IDH ...... 46 B. L’ISDH ...... 47 C. L’IPF ...... 47 D. L’IPH ...... 47 SECTION II : ASPECT DU MILIEU RURAL ...... 48

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§1. Situation du monde rural ...... 48 A. Des ressources naturelles en dégradation ...... 48 B. Une infrastructure rurale détériorée...... 49 §2. Aspect économique ...... 49 A. Une production agricole faible et stagnante ...... 50 B. Des revenus disponibles médiocres ...... 50 C. Prédominance d’une économie de subsistance ...... 50 §3.Aspect socioculturel ...... 51 A. Mauvais état de santé et une éducation défaillante ...... 51 B. Situation alimentaire précaire ...... 52 SECTION III : OBJECTIF DU DÉVELOPPEMENT RURAL ...... 52 §1.Réduire la pauvreté ...... 52 §2. Promouvoir une croissance largement partagée ...... 53 §3. Réduire les risques et la vulnérabilité ...... 54 §4. Arrêter la dégradation de l’environnement ...... 54 DEUXIEME PARTIE : LES QUESTIONS D’IMPASSE AU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DE LA COMMUNE RURALE D’ANKARIMBARY ...... 55 CHAPITRE I : OPPORTUNITÉS ET CONTRAINTES AU DÉVELOPPEMENT DE LA COMMUNE ...... 57 SECTION I : OPPORTUNITÉS LIÉES AU DÉVELOPPEMENT DE LA COMMUNE...... 57 §1 Les voies de communication ...... 57 A. La voie fluviale ...... 57 B. La voie routière ...... 58 §2.Les ressources naturelles ...... 58 A. Les terres fertiles ...... 58 B. Les forêts ...... 58 C. Les lacs ...... 59 §3. Le transport ...... 59 SECTION II : LES CONTRAINTES LIÉES AU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ...... 59 §1. Enclavement des zones productives ...... 59 A. Réseau routiers défectueux ...... 59 B. Moyens de production rudimentaires : ...... 60 §2. Difficulté d’accès à la terre: ...... 61 A. Répartition inégale de la terre : ...... 61 B. La cherté du bornage des terres : ...... 61 §3. Investissements faibles et absence d’infrastructure rurale productive ...... 62 SECTION III : LA MAUVAISE CONDITION DE VIE SOCIALE ...... 62 §1. Les problèmes liés à l’éducation : ...... 62 A. Insuffisance des infrastructures scolaires ...... 62 B. Problème de survie scolaire et abandon ...... 63 §2. La situation sanitaire ...... 63 A. Prédominance de la médecine traditionnelle ...... 64 CHAPITRE II : STRATÉGIES LIEES A LA RÉGULATION SOCIO- ÉCONOMIQUE ET CULTURELLE ...... 65 SECTION I : STRATÉGIES AU NIVEAU DU SECTEUR AGRICOLE ET NON AGRICOLE ...... 65 §1. L’accès des ruraux aux opportunités économiques ...... 65

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A. Réduire l’enclavement des zones rurales ...... 65 B. Promouvoir la diversification des activités économiques non agricoles 66 C. Renforcer la structuration des filières ...... 66 §2. Promouvoir et accroitre la production agricole ...... 67 A. Augmenter le rendement agricole ...... 67 a) Application des techniques culturales améliorées ...... 67 b) Utilisation des variétés à haut rendement ...... 67 B. Faciliter l’acquisition des moyens de production ...... 68 C. Créer et aménager la superficie rizicole irriguée ...... 68 D. Promouvoir l’information, la formation et la vulgarisation agricole ...... 69 a) L’information ...... 69 b) La formation...... 69 c) La vulgarisation agricole ...... 70 d) La Vulgarisation technique ...... 70 e) Conseil en organisation et en gestion ...... 71 §3. Intensifier la production non agricole ...... 71 A. Elevage ...... 71 a) Comment produire : ...... 71 1) Le choix du type et d’espèce à élever : ...... 72 2) L’élevage en système intensif à l’échelle : ...... 73 3) L’encadrement de l’exploitation : ...... 74 4) Le recyclage : ...... 74 B. La valorisation de l’abondance des mains d’œuvres : ...... 75 SECTION II : STRATÉGIES LIÉES A LA RÉGULATION ÉCONOMIQUE ...... 76 §1.Développer les infrastructures rurales ...... 76 A. Infrastructures de transport ...... 76 B. Electrification rurale ...... 77 C. Elargissement du marché ...... 77 §2.Stratégies au niveau du secteur environnemental ...... 78 A. Environnement et développement ...... 78 B. Gérer les ressources naturelles existantes ...... 79 §3. Favoriser la pratique de l’agroforesterie ...... 79 A. Définition ...... 79 B. Le mécanisme ...... 80 C. La pratique de culture ...... 80 §4 Stratégie au niveau de la gouvernance ...... 80 A. Définition ...... 81 B. Contenus de la bonne gouvernance ...... 81 a) La responsabilisation : Obligation de compte rendu aux électeurs ...... 81 b) La transparence...... 81 c) La lutte contre la corruption...... 82 d) La participation des parties prenantes...... 82 e) Cadre juridique et judiciaire...... 82 SECTION III : STRATÉGIES LIÉES A LA RÉGULATION SOCIO- CULTURELLE ...... 83 §1-La santé : ...... 83 A. Les infrastructures et le personnels sanitaire...... 83 B. Amélioration des soins médicaux ...... 83 C. L’hygiène et l’accès à l’eau potable ...... 84 §2-Equité et accès à l’éducation pour tous ...... 84

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A. Améliorer le taux de scolarisation, la qualité et l’efficacité de l’éducation fondamentale ...... 85 B. Réduire le taux d’analphabétisme ...... 85 a) La phase de pré-alphabétisation ...... 86 b) La phase d’alphabétisation ...... 86 c) La phase finale ...... 86 C. Nécessité d’une éducation appliquée ...... 86 a) Le valoir économique ...... 86 b) Le savoir économique ...... 86 c) Le pouvoir économique ...... 87 §3-Donner une place aux activités socioculturelles et sportives ...... 87 A. Renforcer l’encadrement des jeunes ...... 87 CHAPITRE III : PROPOSITIONS ET PERSPECTIVES D’AVENIR...... 88 SECTION I : MOBILISATION PAYSANNE ...... 88 §1. Sensibilisation de la population ...... 88 A. Encourager l’autonomisation des femmes ...... 88 B. Eradiquer la faim et la pauvreté en stabilisant l’évolution démographique. 88 C. La participation active de la population ...... 89 §2. La création et le renforcement des Organisations Paysannes ou OP...... 89 A. Définition ...... 89 B. Objectif de la création des OP ...... 90 C. Condition de réussite des OP ...... 90 SECTION II : ADOPTION DES TECHNIQUES PAR LES OP ...... 91 §1. Concernant l'artisanat ...... 91 §2. Concernant l’agriculture ...... 92 A. Concernant la riziculture ...... 92 B. La culture de contre saison ...... 93 §3. Concernant l’élevage ...... 94 A. La pisciculture ...... 94 B. L’apiculture ...... 95 C. Les autres séries d’élevages ...... 96 a) L’alimentation ...... 96 b) La santé ...... 96 c) Le logement et l’hygiène ...... 96 SECTION III : PROPOSITION DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ ...... 97 §1-Stimuler le développement du secteur privé ...... 97 §2-Redéfinir le rôle de l’Etat ...... 98 §3. Faciliter l’accès des pauvres aux crédits ...... 98 CONCLUSION ...... 100 BIBLIOGRAPHIE ANNEXES LISTE DES TABLEAUX TABLE DES MATIERES

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