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Séquences La revue de cinéma

En gros plan Robert-Claude Bérubé

Regards sur le cinéma actuel II Number 59, December 1969

URI: https://id.erudit.org/iderudit/51550ac

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Publisher(s) La revue Séquences Inc.

ISSN 0037-2412 (print) 1923-5100 (digital)

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Cite this article Bérubé, R.-C. (1969). En gros plan : Ossie Davis. Séquences, (59), 28–30.

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Robert-C. Bérubé

Dans le sillage de Sidney Poitier, divers que celui de chef de tribu plusieurs acteurs de race noire ont ou celui de pasteur, il s'est enfin pu enfin se créer une carrière ho­ mérité le droit de voir son nom norable au cinéma américain sans en première place sur l'affiche de avoir à se contenter de rôles de do­ Up Tight, If He Hollers, Let Him mestiques. Certains même accèdent Go et Change of Mind. On attend au statut de vedette, tel Jim Brown, encore une telle promotion pour ancien champion de football, à Brock Peters qui s'est signalé dans qui on a confié des rôles de pre­ To Kill a Mockingbird et The mier plan dans des productions Pawnbroker. On sait par ailleurs comme Dark of the Sun, Riot, que Calvin Lockart qui a fait car­ où, à défaut d'un talent rière dans les studios anglais s'est dramatique très nuancé, il a pu enfin vu attribuer le rôle principal manifester un certain don de pré­ d'un film américain, que James sence. Par ailleurs, il a été plus in­ Earl Jones, acteur de théâtre répu­ téressant de suivre la montée pro­ té, sera le protagoniste de l'adap­ gressive d'un comédien d'expérien­ tation cinématographique d'une ce comme Raymond St-Jacques. pièce qu'il a créée. Après des rôles secondaires aussi Cette promotion d'acteurs noirs

28 SÉQUENCES 59 est un phénomène récent qui coïn­ mois plus tard, on voulut lui as­ cide de toute évidence avec la mon­ surer une circulation plus grande tée des revendications de leurs frè­ en la portant à l'écran. Malheureu­ res de race. Hollywood a cru long­ sement, le metteur en scène choi­ temps se contenter d'un seul sym­ si pour cette tâche n'était pas à la bole de sa présumée largeur de vue, hauteur et le film, intitulé Gone Sidney Poitier, qui a d'ailleurs à Are the Days, ne connut qu'une se défendre d'une image d'assimilé carrière limitée. qu'on lui reproche sévèrement dans L'auteur et interprète pour sa certains milieux. part avait attiré l'attention d'un ci­ néaste important, Otto Preminger, Par les difficultés qu'il a éprou­ qui tint à l'inclure dans la distri­ vées à se créer une place dans un bution de The Cardinal. Dans le monde clos, par le choix réfléchi rôle d'un prêtre de race noire ve­ qu'il fait des rôles qu'on lui pro­ nu implorer une enquête de Rome pose, par le respect qu'il s'est mé­ sur les déplorables conditions faites rité pour ses capacités, l'acteur noir, à ses frères même en des milieux Ossie Davis, est représentatif de catholiques, Ossie Davis manifesta cette nouvelle génération de comé­ une sobre autorité et une grande diens qui veulent servir à la fois force de conviction. Ce rôle ne lui l'art et leur communauté raciale. ouvrit pourtant pas toutes grandes les portes des studios et il dut à La première manifestation du ri­ la télévision de pouvoir survivre che talent de Davis se fit dans une en attendant que le cinéma s'in­ pièce présentée à Broadway. Il s'a­ téresse à lui de nouveau. On le re­ git de Purlie Victorious, comédie vit dans A Man Called Adam aux créée en 1961, écrite, mise en scè­ côtés de Sammy Davis, jr et enfin ne et interprétée par un comédien dans où il donna peu connu et portant sur les tri­ avec finesse la réplique à Burt bulations d'un excentrique prê­ Lancaster. Son rôle d'esclave culti­ cheur désireux d'établir une église vé créait dans ce film un savou­ "intégrée" sur une vieille planta­ reux contraste avec le personnage tion du Sud. Un humour savoureux de trappeur interprété par Lancas­ et pourtant féroce ainsi qu'une ter. grande invention dans les situations permirent à la pièce de connaître Ossie Davis joua peu après dans le succès à la fois auprès du public un autre , Sam Whiskey, le et de la critique et fit connaître rôle d'un forgeron placide entraîné son auteur, Ossie Davis. Quelques dans une folle aventure à la re-

DÉCEMBRE 1969 29 cherche de lingots d'or. Enfin il peu un nouveau tournant. En tint, dans Slaves de Herbert Biber- effet, il a obtenu le privilège, man, un rôle d'esclave apparenté à très rare jusqu'ici pour un Noir, celui qu'il avait dans The Scalphun- de réaliser lui-même un film. Il ters, mais cette fois dans un regis­ s'agit de l'adaptation d'un roman tre sérieux. Il s'agissait cependant policier, Cotton Cornes to Harlem, d'un film plus généreux qu'adroit où Raymond St-Jacques et Brock où, sans que le talent des acteurs Peters incarnent deux détectives fût mis en cause, la conviction ne farfelus. Il semble que les qualités passait pas. d'humour et d'invention manifes­ tées par Ossie Davis, dès ses dé­ Avec ces quelques rôles, Davis buts avec Purlie Victorious, trou­ a démontré une personnalité fort veront là à s'exercer. Souhaitons intéressante faite d'une sobre pré­ qu'il montre autant d'autorité dans sence agrémentée d'un humour la mise en scène que dans le mé­ discret Sa carrière a connu depuis tier de comédien.

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Le Club Faroun présente des films conçus spéciale­ ment pour les enfants. Ces films, pleins d'humour et de charme, proviennent de pays qui se sont appliqués à réali­ ser des films pour des auditoires de jeunes : Tchécoslova­ quie, Japon, Hongrie, Danemark, Pologne... Chaque sa­ medi, dans plusieurs villes de la province de Québec (Montréal, Québec, Trois-Rivières, Saint-Hyacinthe), les en­ fants ont le choix entre la séance de 13 heures et celle de 15 heures. Les enfants peuvent s'inscrire au Club Faroun et re­ cevoir leur carte de membre.

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