Rapport Monitoring Protection Tillaberi Juin 2018
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RAPPORT D’ANALYSE MENSUELLE DES DONNEES DU MONITORING DE PROTECTION juin 2018 Tillabéri, Niger 1 # TOTAL DES PDIs DANS LA RE- I. APERCU DE L’ENVIRONNEMENT SECURITAIRE ET GION DE TILLABERI DE PROTECTION DANS LA REGION DE TILLABERI Le contexte sécuritaire reste volatile dans la bande frontalière avec le Mali. Le mois de juin a été marqué par la poursuite des opérations mil- 17,758 itaires, conséquence du climat d’insécurité et de l’instabilité à la fron- tière entre le Niger (régions de Tillabéri et Tahoua) et le Mali (région de Menaka). Dès lors, l’opération Koufra 5 impliquant les forces Dongo, Barkane, et d’autres forces se poursuit à la frontière Tillaberi/Menaka, ainsi que d’autres opérations militaires de ratissage dans les communes # TOTAL DES PDIs PAR DEPARTE- de Baninbangou, Ouallam, Inates, Aballa. MENT De source sécuritaire, une grande partie des groupes armés chassés 13,238 ou dispersés par lesdites interventions militaires, se seraient déplacés vers d’autres localités des communes d’Anzourou, Baninbangou, Abala, Tondikiwindi, Bankilaré dans la région de Tillaberi. Des caches d’armes et des motos ayant été retrouvées par les militaires témoignent de l’in- filtration des membres de ces groupes dans les communautés locales. Dans le sillage des conflits armés et des conflits intercommunautaires 2,655 au Mali, la prolifération des armes à feu est une grande menace puis- 1,200 que cela augmente le niveau de violence au sein des communautés. 665 Cela a notamment favorisé l’accroissement des cas de brigandage à l’arme, d’intimidation et de menace de la population par les groupes Banibangou Ouallam Abala Ayorou qui procèdent à des tirs en l’air. Ceci oblige certaines personnes à quit- ter leur village. Ces pratiques ont été signalées au mois de juin dans les départements d’Abala, Banibangou, et Ayorou. La frontière avec le Burkina-Faso connait elle aussi au cours du mois de juin, une recrudescence des activités des groupes armés dans la zone boisée de Kodjagabeli et de Goroual, ainsi que dans les communes de SYNTHESE DES PDIs DANS LE Torodi et Bankilaré. Ainsi, des incursions, des vols à main armée et des DEPARTEMENT D’AYOROU menaces sur les populations ont été rapportés. Néanmoins, aucun mouvement de population n’a été enregistré jusqu’à présent. Dans le département de Ouallam et Baninbangou, zone frontalière avec https://goo.gl/omfzkm le Mali précisément au nord de Mangaize, de Tiloa et Baninbangou, les opérations militaires de forte intensité se sont poursuivies et auraient entrainé des mouvements de population du Mali vers le Niger ainsi que des déplacements internes de populations précisément dans les local- ités de Sinegodar, Saraye, Tiloa, Rijia Malam, Ikarfan, Abala (voir MSA et ERP relatifs). Selon des sources sécuritaires sur le terrain, plusieurs saisies et décou- vertes d’armes à feu ont été effectuées dans la région de Tillaberi (par # TOTAL DES INCIDENTS DE PRO- exemple à Anzourou, au nord de Banibangou, Tongo -Tongo, Bankilaré, TECTION RAPPORTES DE JANVI- Torodi). ER A JUIN 2018 S’agissant des incidents majeurs de protection rapportés, il a été ques- tion des cas d’enlèvements ciblés (4) dans les communes d’Inates et d’Ayorou, ainsi qu’un cas d’assassinat d’un chef de village et de son en- 171 fant (Tintahoune-Inates). Ces cas d’enlèvements ciblant des individus ou des familles suscitent des interrogations. En effet, cela peut être dû à des règlements de compte en lien avec le conflit inter ethnique trans- frontalier Niger-Mali encore en cours. Les probables auteurs seraient venus du Mali. 2 Il est aussi à noter plusieurs attaques sur les véhicules commerciaux, et des cas de vols de bétail et des biens par des hommes armés dans les communes de Bankilaré, d’Ayorou et d’Inates. Malgré les restrictions de circuler en moto liées à l’état d’urgence et au maintien de l’ordre public, les bandits armés utilisent les motos, surtout de nuit, pour attaquer leurs cibles. Ce mode opératoire risque de s’intensi- fier pendant la saison pluvieuse car cette bande regorge de plusieurs « koris » et de mares, surtout dans les communes d’Inates, Bankilaré, Ayorou, Anzourou et Goroual. Ceci rend les routes difficilement praticables pour les patrouilles des FDS. Dans les communes de Bankilare, Téra et Ouallam, plusieurs cas de vols de biens ont été enregistrés. Mais cette situation se trouve plus accentuée dans la commune de Téra qui abrite beaucoup des sites d’orpaillage, sources de tensions. La fermeture de ces sites pour des raisons de pluies risquerait d’augmenter les actes de banditisme dans la zone. II. APERCU DE L’ENVIRONNEMENT SECURITAIRE ET DE PROTECTION DANS LA REGION DE TILLABERI Le contexte opérationnel a été influencé par plusieurs aspects : a- Localisation des PDI dans la commune d’Inates et Ayerou Le mode de vie des nomades en tribus éparpillées sur des aires d’un rayon de plusieurs kilomètres ne facili- tent pas la visibilité du nombre exact de PDI. A cela s’ajoutent des mouvements secondaires en lien avec les pâturages, la mobilité des bétails, l’attachement des animaux aux milieux d’appartenance et les fréquents retours des déplacés pour vérifier l’état de leurs biens laissés derrière eux au moment du déplacement. Pour faire face à cette situation, un travail a été fait avec les autorités préfectorales d’Ayorou, les maires des communes d’Ayorou et d’Inates, les conseillers municipaux d’Inates et les points focaux afin d’identifier le positionnement actuel des personnes déplacées (au niveau de chef de ménage) en prenant en compte leurs zones d’attache. Au total 23 localités abritant les PDI ont été identifiés par les points focaux et autorités (voir carte localisation des PDIs régionTillabéri) et (Voir lien y relatif). Selon lesdites autorités, cette géolocalisation facilitera l’accès à l’assistance, surtout pour les groupes les plus vulnérables à travers une approche des sites de distribution, des sites d’installation tout en prenant en compte l’aspect sécuritaire. Pour cela, il s’avère nécessaire de créer un village d’accueil et un centre de distribution au niveau d’Ayorou au vu de l’importance du nombre des déplacés dans cette partie du département. La création du centre de dis- tribution d’Ayorou permettrait ainsi d’alléger la souffrance de ces communautés qui ne seront plus obligées de parcourir 50 à 85km pour se rendre à Tangouchmane ou Inates à la recherche d’assistance. Mieux encore, cette activité permettra de contrôler les services sociaux de base existant sur les différents sites de concen- tration des PDI afin d’évaluer les nouveaux besoins. b- Les aspects sécuritaires Les interventions militaires contre les groupes armés non étatiques au nord Mali continuent d’agiter cette partie des deux pays. Les opérations militaires ont conduit à des restrictions d’accès des humanitaires aux zones abritant les PDI avec pour conséquences un retard dans la mise en œuvre des activités, dans le ciblage et l’acheminement de l’assistance en vivres, et en biens non alimentaires. La persistance de la menace suite à la dispersion des éléments des groupes armés non étatiques dans cette zone et la circulation des armes rendent le climat sécuritaire plus inquiétant. Aussi, on peut noter un dével- oppement du banditisme à l’arme dans toute la bande nord de la région de Tillabéri. 3 c- Les aspects climatiques (Carte représentant les différents Koris) Les pluies diluviennes dans la région au cours du mois de juin ont poussé la majorité des PDI in- stallées sur les sites d’Inates et Tiloa à se déplacer pour aller s’installer dans les villages environnants. Leur départ est dû au sol inondable, aux toits des abris en bâches mal installés qui laissent couler l’eau entrainant l’humidité dans les abris. L’écoulement des eaux des koris dans la commune d’Inates et du fleuve Goroubi (affluent du Niger)- ve nant du Burkina-Faso qui traverse les communes de Makalondi, Torodi et Say, ainsi que le Goroual con- stituent des obstacles pour la mobilité des popula- tions et des FDS dans le département de Tera et de Bankilare. Selon les points focaux de protection et autorités administratives et locales, 3 principaux koris à savoir Tinfagatt, Tangouchmane, Hagaye peul, pourraient être bloqués en saison de pluie pendant plusieurs jours et réduire l’accès aux populations déplacées. En plus des questions liées au conflit armé, la saison de pluie dans la région crée d’autres problèmes liés à la fréquentation des mares par les enfants. Ainsi, on a quelquefois observé des cas de noyade (deux enfants) et la consommation de l’eau de ruissellement avec pour conséquences le développement des mal- adies hydriques, diarrhéiques, du péril fécal et du choléra. Le manque de moustiquaires imprégnées expose les communautés, particulièrement les femmes enceintes et les enfants, aux risques de paludisme 4 d- Les aspects sociaux - communautaires Les conflits intercommunautaires au nord Mali au cours du mois de juin persistent avec au moins 32 civils peulhs tués, la découverte des corps de 25 personnes issues également de la communauté peuhle dans trois fosses communes de la région de Mopti et dix autres personnes portées disparues (source actu-Mali juin 2018). Les peulhs au Mali sont en conflit avec plusieurs autres ethnies (Dogons, Bambaras, Daoussak, Imghads). Ce conflit en cours impliquant les peulhs a eu des répercussions au sein de la communauté peulhe du Niger vivant dans les communes d’Inates, d’Abala, de Baninbangou. On a ainsi assisté à des déplacements de leurs membres vers des zones plus sécurisées pour eux (Ayorou, Tiloa, Abala). Les risques de remontée des conflits entre communautés peulh et touareg au nord Tillaberi ont été rapportés et plusieurs foyers de tensions ont été identifiés dans les communes d’Inates, Baninbangou et d’Abala.