Département des

COMMUNE DE FAGNON

Plan Local d’Urbanisme (Transformation du P.O.S. en P.L.U.)

AVIS ET ARRÊTÉ RENDUS SUR LE PROJET ARRÊTÉ DE P.L.U. (avant l’enquête publique)

Numéro DÉNOMINATION DE LA PIÈCE Abréviation d’ordre ARRÊTÉ PRÉFECTORAL ET AVIS RENDUS SUR LE PROJET DE P.L.U. DE FAGNON, AVANT LE LANCEMENT DE L’ENQUÊTE PUBLIQUE AVIS DE LA COMMISSION DÉPARTEMENTALE DE LA PRÉSERVATION A DES ESPACES NATURELS AGRICOLES ET FORESTIERS C.D.P.E.N.A.F. du 15 juin 2018 (saisine en amont) et du 27 septembre 2019 AVIS DE LA MISSION RÉGIONALE DE L’AUTORITÉ B M.R.Ae ENVIRONNEMENTALE du 20 février 2019 AVIS DE LA CHAMBRE D’AGRICULTURE DES ARDENNES C du 8 novembre 2019 AVIS DE LA CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DES D C.C.I. ARDENNES du 15 novembre 2019 ARRÊTÉ PRÉFECTORAL PORTANT DÉROGATION AU PRINCIPE E D’URBANISATION LIMITÉE du 23 décembre 2019

F AVIS DE SYNTHÈSE DES SERVICES DE L’ÉTAT du 23 décembre 2019

REMARQUES - AVERTISSEMENT

• Les avis ci-dessus ont été rendus sur le projet de Plan Local d’Urbanisme de la commune de Fagnon arrêté et notifié avant le lancement de l’enquête publique . Ils sont portés à la connaissance du public.

• Au 31 décembre 2019, la commune de Fagnon n’a pas reçu d’autres avis des personnes publiques associées à la procédure. Ils sont donc réputés favorables. Il s’agit notamment de l’avis de la Communauté d’Agglomération d’Ardenne Métropole et du syndicat mixte porteur du Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT) Nord Ardennes.

• Les observations, propositions et contre-propositions formulées dans ces avis, ainsi que celles formulées au cours de l’enquête publique, seront analysées et le cas échéant, le projet de P.L.U. de Fagnon sera modifié en conséquence en phase ultérieure d’approbation (sur décisions finales du conseil municipal de Fagnon).

Grand Est

Décision de ne pas soumettre à évaluation environnementale la révision du plan d’occupation des sols valant élaboration du plan local d’urbanisme de la commune de Fagnon (08)

n°MRAe 2019DKGE38

La Mission régionale d’autorité environnementale

Vu la directive 2001/42/CE du Parlement européen et du Conseil du 27 juin 2001 relative à l’évaluation des incidences de certains plans et programmes sur l’environnement, notamment son annexe II ;

Vu le code de l’urbanisme, notamment ses articles L.104-1 à L.104-8 et R.104-1 et suivants ;

Vu le code de l’environnement, notamment l’article L.122-4 III 3° ;

Vu le décret n° 2016-519 du 28 avril 2016 portant réforme de l’autorité environnementale ;

Vu le décret n° 2015-1229 du 2 octobre 2015 modifié relatif au Conseil général de l’environnement et du développement durable, notamment son article 11 ;

Vu l’arrêté ministériel de l’environnement, de l’énergie et de la mer du 12 mai 2016 modifié, portant nomination des membres de la Mission régionale d’autorité environnementale Grand Est ;

Vu la décision du 26 mai 2016 de la Mission régionale d’autorité environnementale (MRAe) Grand Est donnant délégation à son président pour certaines décisions au cas par cas ;

Vu la décision du 31 janvier 2018 de la Mission régionale d’autorité environnementale (MRAe) Grand Est relative à l’intérim de son président ;

Vu la demande d’examen au cas par cas réceptionnée le 28 décembre 2018 et déposée par la commune de Fagnon (08), compétente en la matière, relative à l’élaboration de son Plan local d’urbanisme (PLU), en révision de son Plan d’occupation des sols (POS) devenu caduc ;

Vu la consultation de l’Agence régionale de santé (ARS) du 03 janvier 2019 ;

Considérant le projet d’élaboration du Plan local d’urbanisme de la commune de Fagnon notamment son projet d’aménagement durable (PADD) ;

Considérant que le projet doit permettre d’assurer la mise en cohérence du PLU avec le Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) du bassin Rhin- Meuse et le Schéma régional de cohérence écologique de Champagne Ardennes ;

Habitat et consommation d’espace

Considérant que :

• le projet prend en compte une hypothèse d’augmentation de la population de la commune (333 habitants en 2016) de 67 nouveaux habitants à l’horizon 2033 pour atteindre environ 400 habitants ;

Mission régionale d’autorité environnementale Grand Est

page 2 sur 7 • la commune déclare avoir un potentiel de 21 logements constructibles en densification du tissu urbain selon la répartition suivante : ◦ 19 logements sur les 12 parcelles de terrains en dents creuses ; ◦ 2 logements vacants.

• la commune ouvre par ailleurs deux zones à urbanisation immédiate (1AU) de 1,19 ha en extension urbaine, en vue de la construction de 12 logements en appliquant une densité de 10 logements par hectare sur ce secteur ;

• le SCoT de Charlevilles Mezières dans le périmètre duquel la commune est inscrite a été abrogé en 2017.

En l’absence de schéma de cohérence territoriale et en application des articles L.142-4 et L.142-5 du code de l’urbanisme1, la MRAe rappelle la nécessaire conformité aux règles d’urbanisation limitée qui interdisent, sauf dérogation, toute ouverture à l’urbanisation des zones situées en dehors du périmètre actuellement urbanisé de la commune.

Observant que :

• les prévisions démographiques (une augmentation de plus de 20 % de la population) sont d’une part, largement à l’inverse de l’évolution démographique observée par le passé, puisque de 1999 à 2015 la population est passée de 345 à 333 habitants, soit une baisse de 12 habitants en 16 ans, et d’autre part, en contradiction avec l’objectif de croissance modérée de la population affichée par la commune ;

• la commune ne précise pas le nombre moyen d’occupants par résidence principale projeté à l’horizon 2033 ;

• le dossier ne présente pas d’analyse fine et précise des besoins en logements à l’horizon 2033 afin de répondre d’une part au desserrement de la taille des ménages et d’autre part à l’accroissement de la population, ce qui conduit la MRAe à estimer que la superficie totale des zones d’extension ouvertes à l’urbanisation est excessive compte tenu des possibilités de densification au sein du secteur urbain de la commune ;

1 Extrait de l’article L142-4 du code de l’urbanisme : Dans les communes où un schéma de cohérence territoriale n’est pas applicable : 1° Les zones à urbaniser délimitées après le 1er juillet 2002 ainsi que les zones naturelles, agricoles ou forestières d’un plan local d’urbanisme ou d’un document en tenant lieu ne peuvent être ouvertes à l’urbanisation à l’occasion de l’élaboration ou d’une procédure d’évolution d’un document d’urbanisme ; Extrait de l’article L142-5 du code de l’urbanisme : Il peut être dérogé à l’article L.142-4 avec l’accord de l’autorité administrative compétente de l’État après avis de la commission départementale de la préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers […]. La dérogation ne peut être accordée que si l’urbanisation envisagée ne nuit pas à la protection des espaces naturels, agricoles et forestiers ou à la préservation et à la remise en bon état des continuités écologiques, ne conduit pas à une consommation excessive de l’espace, ne génère pas d’impact excessif sur les flux de déplacements et ne nuit pas à une répartition équilibrée entre emploi, habitat, commerces et services.

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page 3 sur 7 Recommandant : • de reconsidérer les prévisions démographiques ; • d’ajuster les besoins futurs en logements aux prévisions démographiques et au desserrement de la taille des ménages ; • de mieux valoriser les possibilités de constructions offertes dans l’enveloppe urbaine afin d’éviter d’ouvrir des zones en extension urbaine ;

Risques naturels et technologiques

Considérant qu’il existe dans la commune : • un risque d’inondation par remontée de nappe ; • un l’aléa retrait-gonflement des argiles ; • des risques de mouvements de terrain puisque le PLU recense 12 sites ayant subi des glissements de terrain ; ces sites sont localisés en dehors des zones urbaines ou d’urbanisation future (ils sont localisés en frange nord du ban communal pour certains et au sud est à proximité du lieu-dit Cumont pour d’autres) ; • des ouvrages de transport de gaz naturel haute pression : la canalisation Aubenton-Dieppe sous Douaumont et la canalisation Art lorraine 2 et Lorraine1.

Observant que : • le risque de remontée de nappe ne concerne pas l’ensemble du territoire, il est concentré sur une partie de la zone urbaine (dont une zone 1AU) la plus proche du ruisseau des Rejets ; selon le dossier le règlement du PLU conditionnera les constructions au respect de dispositions constructives ; • l’aléa retrait-gonflement d’argiles est moyen dans les zones urbaines ou à urbaniser ; selon le dossier le règlement du PLU révisé conditionnera les projets de construction au respect de dispositions particulières ; • les canalisations de gaz suivent un tracé commun qui engendre une zone de danger (variant de 245 à 275 mètres selon les endroits) ; le dossier précise que les documents réglementaires (écrits et graphiques) rappelleront la présence de ces périmètres et l’obligation d’en tenir compte ;

Ressources en eau et assainissement

Considérant que : • le territoire communal est concerné par un périmètre de protection éloigné du captage de la commune de This ; cette ressource a fait l’objet d’un arrêté de déclaration d’utilité publique (DUP) en date du 09/09/1999 ; • le territoire communal est concerné par le périmètre de protection éloigné du captage de la commune de Franclieu ; cette ressource a fait l’objet d’un arrêté de déclaration d’utilité publique (DUP) en date du 05 juillet 2001 ; • un assainissement de type non collectif équipe actuellement le territoire mais qu’un système d’assainissement collectif va prochainement être mis en œuvre dans la commune sous la maîtrise d’ouvrage d’Ardenne Métropole. Le programme des travaux comprend à la fois la création d’un réseau de collecte et celle d’une station d’épuration d’une capacité de près de 400 équivalents-habitants (EH).

Mission régionale d’autorité environnementale Grand Est

page 4 sur 7 Observant que : • l’alimentation en eau est assurée par la Communauté d’agglomération Ardennes Métropole, qui dispose des capacités de production suffisantes pour répondre au développement de la commune ; • Ardenne Métropole est le service public d’assainissement non collectif qui gère l’assainissement dans la commune ; • les périmètres de protection seront classés en terrains naturels ou agricoles et les documents réglementaires (écrits et graphiques) rappelleront la présence de ces périmètres et l’obligation d’en tenir compte ; • les deux zones 1AU ouvertes en urbanisation future sont éloignées des périmètres de protection de captage des eaux ; • la station d’épuration projetée sera en capacité de permettre la prise en compte des effluents de près de 400 habitants de Fagnon à l’horizon 2033 ;

Recommandant de n’engager de nouvelles constructions qu’une fois que la nouvelle station d’épuration sera opérationnelle ;

Les espaces naturels

Considérant que l’élaboration du PLU concerne les espaces naturels remarquables suivants : • une zone naturelle d’intérêt écologique et faunistique (ZNIEFF) de type 1 n°210009362 dénommée « Bois et Pelouses entre Ecogne et la Grande Rubrique à Gruyères et Guignicourt » ; • des continuités écologiques d’intérêt régional ou local à savoir : ◦ le cours d’eau appelé Rejet et sa ripisylve ; ◦ le corridor constitué de milieux boisés qui relie la ZNIEFF aux réservoirs de biodiversité des communes voisines de Neuville-Les-This et Thin-Le-Moutier.

Observant : • que le PLU classe la ZNIEFF en zone naturelle et forestière à valeur patrimoniale ; • que le PLU classe les continuités écologiques en zones naturelle N ou en zone agricole A ;

• les zones ouvertes en urbanisation future (1AU) sont éloignées des espaces naturels remarquables.

conclut : qu’au vu de l’ensemble des informations fournies par la commune de Fagnon, des éléments évoqués ci-avant et des connaissances disponibles à la date de la présente décision, et sous réserve de la prise en compte des recommandations, l’élaboration de son Plan local d’urbanisme (PLU) n’est pas susceptible d’avoir des incidences notables sur l’environnement et sur la santé humaine au sens de l’annexe II de la directive 2001/42/CE du 27 juin 2001 relative à l’évaluation des incidences de certains plans et programmes sur l’environnement ;

Mission Régionale d’Autorité environnementale Grand Est

page 5 sur 7 et décide :

Article 1er En application, des dispositions du chapitre IV du Livre Premier du code de l’urbanisme et sur la base des informations fournies par la personne publique responsable, l’élaboration de son Plan local d’urbanisme (PLU), en révision de son Plan d’occupation des sols (POS) devenu caduc n’est pas soumise à évaluation environnementale.

Article 2 La présente décision ne dispense pas des obligations auxquelles le projet peut être soumis par ailleurs. Elle ne dispense pas les projets, éventuellement permis par ce plan, des autorisations administratives ou procédures auxquelles ils sont eux-mêmes soumis. Une nouvelle demande d’examen au cas par cas du projet de plan est exigible si celui-ci, postérieurement à la présente décision, fait l’objet de modifications susceptibles de générer un effet notable sur l’environnement.

Article 3 La présente décision sera publiée sur le site Internet de la Mission régionale d’autorité environnementale. En outre, en application de l’article R.104-33 du code de l’urbanisme, la présente décision doit être jointe au dossier d’enquête publique.

Fait à Metz, le 20 février 2019

Le Président de la Mission régionale d’autorité environnementale par intérim, par délégation,

Yannick TOMASI

Mission régionale d’autorité environnementale Grand Est

page 6 sur 7 Voies et délais de recours

1) En application de l’article R122-18 IV du code de l’environnement, vous pouvez déposer un recours administratif préalable devant l’autorité environnementale qui a pris la décision de soumission à évaluation environnementale. Ce recours administratif constitue un recours gracieux qui doit, sous peine d’irrecevabilité, précéder le recours contentieux.

Il doit être formé dans le délai de deux mois suivant la réception de la décision. En cas de décision implicite, le recours doit être formé dans le délai de deux mois suivant la publication sur le site internet de l’autorité environnementale de la mention du caractère tacite de la décision. L’absence de réponse au recours gracieux à l’issue d’un délai de deux mois vaut décision implicite de rejet du recours.

Ce recours gracieux doit être adressé à : Monsieur le président de la Mission régionale d’autorité environnementale MRAe Grand Est c/o MIGT 1 boulevard Solidarité Metz Technopôle 57 076 METZ cedex3

2) Le recours contentieux a) Si la décision de l’autorité environnementale impose une évaluation environnementale, alors le recours doit être formé dans le délai de deux mois à compter de la réception de la décision de rejet du recours administratif préalable (recours gracieux) ou dans le délai de deux mois à compter de la décision implicite de rejet de celui-ci. Le recours contentieux doit être adressé au tribunal administratif compétent. b) Si la décision de l’autorité environnementale dispense d’évaluation environnementale, alors le recours doit être formé à l’encontre de la décision ou de l’acte d’autorisation approuvant ou adoptant le plan ou document concerné (et non à l’encontre de la décision de dispense de l’autorité environnementale) dans un délai de deux mois à compter de l’approbation de ce plan ou document. Le recours contentieux doit être adressé au tribunal administratif compétent. En effet, la décision dispensant d’une évaluation environnementale rendue au titre de l’examen au cas par cas ne constitue pas une décision faisant grief, mais un acte préparatoire ; elle ne peut faire l’objet d’un recours direct, qu’il soit administratif préalable (recours gracieux) ou contentieux.

Mission Régionale d’Autorité environnementale Grand Est

page 7 sur 7

ANNEXE À L’ ARRÊTÉ n°2019

Localisation des secteurs concernés

Ouverture à l’urbanisation accordée

Direction départementale des territoires des Ardennes

Service logement et urbanisme

Unité planification et PLAN LOCAL D’URBANISME aménagement DE LA COMMUNE DE FAGNON

AVISAVIS DEDE SYNTHÈSESYNTHÈSE DESDES SERVICESSERVICES DEDE L’ÉTATL’ÉTAT SURSUR LELE PROJETPROJET DEDE PLANPLAN LOCALLOCAL D’URBANISMED’URBANISME ARRÊTÉARRÊTÉ

Accueil du public Horaires d’ouverture : 9 H 00 - 11 H 30 et 14h 16h30 du lundi au vendredi Adresse postale 3 rue des Granges Moulues B.P. 852 08011 Charleville-Mézières Cedex

Téléphone : 03 51 16 50 00 Télécopie : 03 24 37 51 17 courriel : [email protected]

Table des matières Préambule...... 1 Avant-propos...... 1 I. Prise en compte des politiques nationales...... 3 I.1. Analyse de la consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers...... 6 I.2. Analyse de la capacité de densification et de mutation de l’ensemble des espaces bâtis...... 7 I.3. Inventaire des capacités de stationnement...... 7 I.4. Évaluation des incidences du PLU et compatibilité avec les documents supra-communaux...7 I.4.1. Impacts sur le climat l’air et l’énergie...... 7 I.4.2. Impacts sur la gestion de l’eau et la qualité des sols...... 8 I.4.3. Impacts sur le Paysage, l’urbanisme, la qualité du bâti, le patrimoine...... 8 I.4.4. Prise en compte des risques...... 8 I.4.5. Impacts sur la mobilité et les déplacements...... 9 I.4.6. Impacts sur les espaces naturels et la biodiversité...... 9 I.4.7. Servitudes d’utilité publique et réseaux...... 10 II. Justification des objectifs chiffrés de modération de la consommation d’espace et de lutte contre l’étalement urbain...... 10 III. Justification des choix retenus pour établir les OAP et le règlement...... 11 III.1. Zones à urbaniser immédiates à l’entrée sud-ouest de Fagnon...... 11 III.2. Zone d’extension à l’entrée nord-est du village (lieu-dit « Beuval »)...... 13 III.3. Orientations liées aux transports et aux déplacements...... 13 IV. Indicateurs pour l’évaluation de l’application du PLU...... 13 V. Annexes – Recommandations de forme...... 14

Préambule En application des dispositions introduites par la loi du 13 décembre 2000 relative à la solidarité et au renouvellement urbain, c’est dans le cadre de la poursuite de la phase de concertation des personnes publiques associées à la révision du POS en PLU et avant la mise à l’enquête publique du projet arrêté qu’est exprimé le présent avis de l’État. La vocation publique de ce document, qui figurera parmi ceux portés à la connaissance du public durant la prochaine enquête publique, semble ainsi mériter quelques explications introductives destinées à préciser, pour l’ensemble des lecteurs, le contexte dans lequel s’est inscrite la rédaction de cet avis. Il ne s’agit pas d’un avis formulé au titre du contrôle de légalité, cette phase de la procédure n’intervenant que sur la base du document définitif adopté par l’assemblée délibérante. Il ne s’agit pas plus d’un jugement de valeur. La décentralisation de l’urbanisme a transféré à l’assemblée délibérante locale la responsabilité de la planification urbaine. Le projet de PLU traduit ses choix. Il n’appartient pas à l’État de juger de leur opportunité. Les citoyens pourront directement exprimer leur opinion à travers la formalité essentielle de l’enquête publique. Pour l’État, personne associée à la révision d’un document préparé à l’initiative et sous la responsabilité de la collectivité locale compétente, il s’agit d’exprimer les commentaires et remarques techniques, de fond et de forme, que lui inspire la lecture du projet transmis et de ses annexes, en veillant en particulier à leur parfaite compatibilité avec les objectifs d’intérêt général dont l’État détient la responsabilité. L’avis de l’État a ainsi été rédigé notamment au regard des éléments communiqués à la commune, au titre du porter à connaissance, durant la phase d’élaboration. Ce porter à connaissance exprimait en effet un certain nombre de contraintes à l’élaboration du projet, liées à des éléments d’intérêt général. L’avis de l’État s’est également attaché à vérifier que le projet soumis ne comportait pas de principes ou de règles de nature à compromettre la réalisation ou l’application d’une politique nationale initiée par la volonté des pouvoirs législatif et exécutif.

Avant-propos La commune a prescrit la transformation du POS en PLU par délibération du conseil municipal le 7 avril 2015, donc antérieurement à l’entrée en vigueur (au 1er janvier 2016) :

— de l’ordonnance n°2015-1174 du 23 septembre 2015 relative à la partie législative du livre Ier du Code de l’urbanisme et

— du décret n° 2015-1783 du 28 décembre 2015 relatif à la partie réglementaire du livre Ier du Code de l’urbanisme et à la modernisation du contenu du plan local d’urbanisme. Ces textes ont procédé à la recodification du livre 1er du Code de l’Urbanisme

1 Pour les PLU dans ce cas, les dispositions des articles R.123-1 à 14 du code de l’urbanisme en vigueur au 31 décembre 2015 restent applicables sauf délibération expresse qui intervient au plus tard lorsque le projet est arrêté. Le PLU de Fagnon n’a pas fait l’objet d’une délibération en ce sens. Ce sont donc les articles en vigueur au 15 décembre 2015 qui s’appliquent. Suite à la prescription de la révision générale du plan d’occupation des sols, le PADD a fait l’objet d’un débat en conseil municipal le 8 décembre 2015. Cette révision s’inscrit dans le cadre réglementaire de la loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l’environnement, dite « loi Grenelle II ». Par courrier reçu le 13 août 2019, vous m’avez adressé pour avis, conformément aux dispositions de l’article L.153-16 du Code de l’urbanisme, le projet de plan local d’urbanisme (PLU) de votre commune, arrêté par délibération du conseil municipal du 27 juin 2019. Le projet de plan local d’urbanisme est soumis à enquête publique par le maire. Conformément à l’article R.153-8 du Code de l’urbanisme, le dossier soumis à l’enquête comprend, en annexe, les avis des personnes publiques associées. Conformément aux articles L.132-7 et L.132-9 du Code de l’urbanisme, les personnes publiques associées au projet de plan local d’urbanisme sont :

– l’État,

– le président du conseil régional,

– le président du conseil départemental,

– les représentants des chambres consulaires : métiers, commerce et industrie, agriculture,

– les autorités organisatrices prévues à l’articles L.123-1 du code des transports,

– les EPCI compétentes en matière de PLH,

– l’établissement public chargé de l’élaboration, de la gestion et de l’approbation du SCoT. Le présent avis porte sur l’ensemble du document arrêté et ses annexes. Il s’exprime sur la prise en compte des politiques nationales, leur déclinaison locale à la commune de Fagnon et leur traduction cohérente dans les différents documents que sont : le PADD, les OAP, et le règlement. Cet avis examine la prise en compte des éléments portés à la connaissance de la commune et veille à la compatibilité avec les documents supra-communaux qui s’imposent au territoire de Fagnon. Enfin, en annexe, seront rassemblés les remarques de forme et de rédaction ainsi que les corrections à apporter aux documents.

2 I. Prise en compte des politiques nationales L’État fait partie des personnes publiques associées à la phase d’élaboration du projet de PLU. Cette association se traduit sous la forme de la transmission du porter à connaissance en application de l’article L132-2 du code de l’urbanisme et se traduit également pas la veille au respect des principes définis à l’article L101-2 rappelé ci-dessous.

Dans le respect des objectifs du développement durable, l’action des collectivités publiques en matière d’urbanisme vise à atteindre les objectifs suivants : 1. L’équilibre entre : a. Les populations résidant dans les zones urbaines et rurales ; b. Le renouvellement urbain, le développement urbain maîtrisé, la restructuration des espaces urbanisés, la revitalisation des centres urbains et ruraux, la lutte contre l’étalement urbain ; c. Une utilisation économe des espaces naturels, la préservation des espaces affectés aux activités agricoles et forestières et la protection des sites, des milieux et paysages naturels ; d. La sauvegarde des ensembles urbains et la protection, la conservation et la restauration du patrimoine culturel ; e. Les besoins en matière de mobilité ; 2. La qualité urbaine, architecturale et paysagère, notamment des entrées de ville ; 3. La diversité des fonctions urbaines et rurales et la mixité sociale dans l’habitat, en prévoyant des capacités de construction et de réhabilitation suffisantes pour la satisfaction, sans discrimination, des besoins présents et futurs de l’ensemble des modes d’habitat, d’activités économiques, touristiques, sportives, culturelles et d’intérêt général ainsi que d’équipements publics et d’équipement commercial, en tenant compte en particulier des objectifs de répartition géographiquement équilibrée entre emploi, habitat, commerces et services, d’amélioration des performances énergétiques, de développement des communications électroniques, de diminution des obligations de déplacements motorisés et de développement des transports alternatifs à l’usage individuel de l’automobile ; 4. La sécurité et la salubrité publiques ; 5. La prévention des risques naturels prévisibles, des risques miniers, des risques technologiques, des pollutions et des nuisances de toute nature ; 6. La protection des milieux naturels et des paysages, la préservation de la qualité de l’air, de l’eau, du sol et du sous-sol, des ressources naturelles, de la biodiversité, des écosystèmes, des espaces verts ainsi que la création, la préservation et la remise en bon état des continuités écologiques ; 7. La lutte contre le changement climatique et l’adaptation à ce changement, la réduction des émissions de gaz à effet de serre, l’économie des ressources fossiles, la maîtrise de l’énergie et la production énergétique à partir de sources renouvelables ; 8. La promotion du principe de conception universelle pour une société inclusive vis-à-vis des personnes en situation de handicap ou en perte d’autonomie dans les zones urbaines et rurales. »

Afin d’assurer le respect des objectifs du Grenelle de l’environnement, les documents d’urbanisme ont été redéfinis afin de prendre en compte, en particulier, la nécessité de maîtriser la consommation des espaces naturels, agricoles et forestiers.

3 En application de l’article L.151-5 du Code de l’urbanisme, le projet d’aménagement et de développement durables du plan local d’urbanisme (PLU) doit fixer des objectifs chiffrés de modération de la consommation de l’espace et de lutte contre l’étalement urbain. Le PADD doit également définir les orientations générales de protection des espaces et de préservation ou de remise en bon état des continuités écologiques, et les orientations générales concernant le développement des communications numériques et l’équipement commercial. Dans ce contexte législatif et réglementaire, la commune a défini son projet autour de trois grands enjeux :

– accroître le niveau actuel de population de manière mesurée ;

– préserver l'identité du village au regard de ses atouts paysagers, architecturaux et touristiques ;

– préserver et encourager le développement des activités économiques locales (notamment agricoles). Ces enjeux ont été traduits au sein du PADD, au titre de différentes thématiques, par les objectifs suivants : Paysage, protection des espaces naturels, agricoles et forestiers, préservation des continuités écologiques

– protéger et gérer durablement les espaces naturels et forestiers (boisements sur les points hauts du relief, secteurs humides recensés par la D.D.T. des Ardennes, vallée du ruisseau des Rejets, secteur concerné par la Z.N.I.E.F.F. de type 1) ;

– prendre des mesures en faveur des continuités écologiques (veiller à préserver la liaison entre les espaces naturels, boisés et agricoles, corridor écologique des milieux humides de la vallée du ruisseau des Rejets, corridor local affecté au passage de la faune au nord-Est du territoire, corridors boisés humides de la ripisylve du ruisseau des Rejets) ;

– préserver le paysage (en identifiant la vocation agricole des terrains, en excluant le pôle touristique de Sept-Fontaines des projets d’extension urbaine, en préservant les points de vue depuis les côtes) ;

– préserver et permettre le développement de l’activité agricole locale (en identifiant la vocation agricole des terrains propices à cette activité, et en veillant à ce que les perspectives de développement de l'urbanisation ne remettent pas fondamentalement en cause le fonctionnement et la pérennité de l’activité agricole locale). Environnement et risques

– protéger et informer la population contre les risques identifiés (en prenant en compte les risques de remontées de nappe, mouvement de terrain, les cavités souterraines et de retrait-gonflement des argiles). Communications numériques et réseaux d’énergie

– accompagner les démarches des différents acteurs dans le développement numérique ;

– permettre de développer des réseaux d’énergie renouvelable.

4 Commerce et développement économique

– promouvoir le maintien et le développement des activités locales (en accompagnant les actions prises à l’échelle intercommunale, en préservant en zones urbaines la mixité des fonctions habitat/activités, en autorisant les activités sous condition de compatibilité avec la proximité des habitations, en préservant l’activité agricole) ; Loisirs

– mettre en valeur le domaine de sept fontaines ;

– préserver le caractère de loisirs du pôle touristique de sept fontaines ; Transports et déplacements

– sécuriser la traversée du village (réfléchir à la mise en place d’aménagements permettant de réduire la vitesse des automobilistes) ;

– préserver les chemins de liaisons et des sentes piétonnes (itinéraires de randonnées intercommunaux, chemins agricoles praticables à pieds) ;

– favoriser l’émergence de nouvelles liaisons douces. Aménagement et équipements

– lancer le programme de travaux d’assainissement en collaboration avec Ardenne Métropole (création d’un ouvrage de traitement des eaux usées). Urbanisme et habitat

– préserver le patrimoine architectural et favoriser le renouvellement urbain (en favorisant des réhabilitations qualitatives, en encourageant la réoccupation et/ou le changement de destination des ensembles bâtis existants, en inventorient et faisant connaître le patrimoine paysager et urbain de Fagnon) ;

– encourager un développement respectueux de l’environnement (en étant vigilant sur la qualité urbanistique, architecturale et environnementale des constructions en fixant des densités et formes urbaines garantes du développement durable et en adéquation avec les objectifs de population, en encourageant le recours aux énergies renouvelables et en incitant à la Haute Qualité Environnementale du bâti (Q.E.B) pour l’ensemble des aménagements et des constructions/réhabilitations, en améliorant la défense incendie, en prenant en compte les périmètres de protections des captages voisins). Objectifs chiffrés de modération de la consommation d’espace

– économiser l’espace agricole et fixer des objectifs communaux de modération de la consommation de l’espace ;

– promouvoir un développement urbain mesuré (la municipalité désire répondre aux besoins de la population actuelle et des générations futures, sans discrimination et dans le respect du principe d'équité entre citoyens) ;

5 – fixer les objectifs communaux en faveur de la lutte contre l’étalement urbain (en excluant les formes d’étirement de l’urbanisation le long des voies, en limitant les secteurs ouverts à l’urbanisation, en incitant au comblement des dents creuses). L’ensemble des thématiques de l’article L.151-5 du Code de l’urbanisme est traité dans le PADD du document. Les orientations du PADD n’appellent pas d’objection. Cependant, il serait opportun de ne plus se référer aux objectifs chiffrés du SCoT de Charleville- Mézières, car ce document a été abrogé le 29 décembre 2016, mais de fixer des objectifs chiffrés par la commune. Après avoir pris en compte les politiques nationales et les avoir déclinées en politiques communales et objectifs de développement durable à l’échelle territoriale de la commune, le rapport de présentation (art. L.123-1-2 et art.R*123-2) :

– analyse la consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers au cours des dix dernières années ;

– analyse la capacité de densification et de mutation de l’ensemble des espaces bâtis ;

– établit un inventaire des capacités de stationnement de véhicules motorisés, de véhicules hybrides et électriques et des possibilités de mutualisation de ces capacités ;

– évalue les incidences des orientations du plan sur l'environnement et expose la manière dont le plan prend en compte le souci de sa préservation et de sa mise en valeur ;

– s'appuie sur son diagnostic établi au regard des prévisions économiques et démographiques et des besoins répertoriés pour justifier les objectifs de consommation de l’espace ;

– s’appuie sur ses diagnostics et analyses pour expliquer les choix concrets retenus dans les documents opposables que sont les OAP et le règlement ;

– enfin, il précise les indicateurs qui serviront à l'évaluation des résultats de l'application du PLU.

I.1. Analyse de la consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers Le rapport de présentation contient une analyse de la consommation de l’espace communal entre 1999 et 2011 (pages 105 à 108). Pour une meilleure précision, il est nécessaire d’actualiser par les données les plus récentes disponibles. Il est également demandé de prendre en considération le nombre annuel de logements commencés et non le nombre annuel de logements autorisés de la base de données SIT@DEL2. Une trentaine de logements ont été construits sur la période POS/PLU, c’est-à-dire entre 1992 et 2008. En revanche on peut constater que cette tendance ne s’est pas poursuivie. Sur la période de 2008 à 2017, aucun permis de construire ne s’est soldé par un logement commencé (voir source Sit@del2). La zone 1NA « la Houblonnière » n’a pas été construite en totalité et la zone 2NA au sud-ouest de la commune est toujours libre et fait l’objet de l’actuelle zone 1AU du PLU.

6 L’analyse porte sur la période antérieure à la révision actuelle. Cette analyse doit permettre de se projeter pour définir les objectifs de la commune au titre « justification des objectifs chiffrés de modération de la consommation d’espace et de lutte contre l’étalement urbain » du présent avis.

I.2. Analyse de la capacité de densification et de mutation de l’ensemble des espaces bâtis Le rapport de présentation contient une analyse de la capacité de densification et de mutation de l’ensemble des espaces bâtis (pages 117 à 120). L’analyse porte essentiellement sur l’inventaire des dents creuses. Elles présentent un potentiel de 19 logements à construire et totalisent 1,86ha. La possibilité de mutation du bâti est insignifiante compte tenu du contexte, ce qui est évoqué en page 117.

I.3. Inventaire des capacités de stationnement Le rapport ne présente pas l’inventaire des capacités de stationnement. La commune est invitée à apporter les corrections nécessaires.

I.4. Évaluation des incidences du PLU et compatibilité avec les documents supra-communaux La collectivité a précisé ses objectifs :

– intégrer la problématique liée au développement durable ;

– poursuivre les actions en faveur du développement économique et touristique ;

– poursuivre un développement urbain permettant d’enrayer la chute démographique ;

– poursuivre la mise en valeur du patrimoine historique, architectural et naturel ;

– accompagner les démarches et les actions en faveur de la desserte multimodale du territoire et des liaisons douces. (rapport de présentation - Titre 4 - Projet politique – p138) Le projet porté par le PLU comporte nécessairement des incidences. Pour la commune, il s’agit d’identifier ces impacts pour prendre des mesures d’évitement, de réduction et de compensation, dans le respect de la prise en compte des documents supra-communaux ou de compatibilité.

I.4.1. Impacts sur le climat l’air et l’énergie Un plan climat-air-énergie territorial est en cours de rédaction sur le territoire de la communauté d’agglomération Ardennes Métropole. En page 164 du rapport de présentation il est dit « la commune de Fagnon peut exiger […] l’architecture bioclimatique [et] l’isolation thermique et aussi « sur le principe, le PLU n’a pas pour effet d’interdire [les énergies renouvelables]. Ceci se traduit dans le règlement par l’absence d’interdiction des matériaux renouvelables et l’autorisation, sous conditions, de capteurs solaires en toiture.

7 I.4.2. Impacts sur la gestion de l’eau et la qualité des sols Le PLU doit être compatible avec les SDAGE Rhin et Meuse. Le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux est un document qui intègre les enjeux eaux sous plusieurs angles. Il s’agit du milieu aquatique, de la ressource en eau potable et de l’assainissement, et du risque inondation avec la gestion des eaux pluviales. Le point concernant l’orientation T5C – O1 du SDAGE, en page 196, n’apporte pas une réponse cohérente à la situation : les zones UB et 1AU sont couvertes par le zonage collectif selon le plan fourni, alors qu’il est indiqué, à la page 99 du rapport de présentation, que «À ce jour (en juin 2019), la commune ne possède pas de réseau d’assainissement. Elle est desservie par un réseau d’eaux pluviales qui collecte la quasi-totalité des rues de la commune». De plus, les OAP portant sur les zones à urbaniser indiquent, concernant le volet «eaux usées», un «assainissement collectif pour partie selon zonage d’assainissement approuvé en 2007 (révision à venir de ce zonage)». Il convient d’indiquer avec précision l’assainissement qui concerne les zones à urbaniser. En outre, en application de l’article R 151-20 du Code de l’urbanisme, il est impératif d’apporter une correction au règlement écrit, pour chaque zone, précisant qu’en l’absence de système d’assainissement (réseau de collecte ET système de traitement), chaque nouvelle construction devra être desservie par un système autonome d’assainissement. Le règlement pourra aussi préciser que le raccordement d'effluents non domestiques au réseau de collecte devra faire l'objet d'une autorisation de rejet par la collectivité en charge de l'assainissement. Enfin, le dossier ne présente pas le plan de zonage pluvial. Conformément à l’article L2224-10 du code général des collectivités territoriales, la commune est invitée à réaliser conjointement à l’élaboration du zonage d’assainissement, le zonage pluvial. La mission régionale d’autorité environnementale (MRAe) s’est exprimée au cours de l’examen au cas par cas par décision rendue le 20 février 2019 et recommande de n’engager de nouvelles constructions qu’une fois que la nouvelle station d’épuration sera opérationnelle.

I.4.3. Impacts sur le Paysage, l’urbanisme, la qualité du bâti, le patrimoine Le projet de PLU de la commune de Fagnon apporte une réponse maîtrisée. Il affectera le paysage de manière mesurée avec des extensions urbaines limitées. La qualité du bâti est préservée par le règlement écrit concernant les zones urbaines. Le patrimoine bâti est identifié et représenté sur les documents cartographiques. La réglementation sur le patrimoine archéologique est rappelée en annexe du rapport de présentation. Concernant les choix de l’OAP sur la zone à urbaniser au sud de la commune, le lecteur est invité à se reporter au titre « Justification des choix retenus pour établir les OAP et le règlement » du présent avis.

I.4.4. Prise en compte des risques Le gestionnaire de la servitude de canalisation de gaz (GRTgaz) demande que le rapport de présentation fasse mention en page 90 de leurs servitudes d’utilité publique (SUP d’implantation et de passage et SUP d’effets pour la maîtrise de l’urbanisation).

8 SUP 1 : 5m SUP 2 et 3 : 195m pour le DN500 et 220m pour le DN550. Il convient de préciser au chapitre opportun que GRTgaz doit être informé de toute autorisation d’urbanisme concernant un projet situé dans l’une de ces zones conformément à l’article R.555-30-1 du code de l’environnement. De plus, dans le périmètre de la SUP 1, la délivrance d’un permis de construire relatif à un établissement recevant du public (ERP) susceptible de recevoir plus de 100 personnes et ou à un immeuble de grande hauteur (IGH), est subordonnée à la fourniture d’une analyse de compatibilité. Ceci est susceptible de concerner tout projet autour de l’Abbaye de Sept Fontaines. Concernant les exploitations agricoles à proximité de la servitude, il est à noter que le maître d’ouvrage doit tenir compte, notamment dans l’étude de dangers, de l’existence d’ouvrages de transport de gaz et prévoir toutes dispositions afin qu’un incident ou un accident au sein de l’ICPE n’ait pas d’impact sur les ouvrages GRTgaz. Le PPRi ne concerne pas la commune de Fagnon. Par ailleurs, cette commune est soumise à des aléas faibles de risques, excepté pour la remontée de nappe subaffleurante du ruisseau des rejets. Les risques sont pris en compte dans le PLU. Il renvoie vers une fiche de recommandations annexée au rapport de présentation.

I.4.5. Impacts sur la mobilité et les déplacements Le plan de déplacements urbains est en cours d’élaboration par la communauté d’agglomération Ardenne-Métropole, conjointement à l’élaboration du Programme Local de l’Habitat. L’inventaire de la voirie est synthétisé dans le rapport de présentation (p.29 à p.34). Un problème de vitesse est évoqué au titre de la sécurité routière ; la commune prévoit des aménagements « pour enrayer au mieux les problèmes récurrents de vitesse excessive des automobilistes » (OAP – p.5). Ceux-ci ne sont pas détaillés.

I.4.6. Impacts sur les espaces naturels et la biodiversité Le schéma régional de cohérence écologique de Champagne-Ardenne a été adopté par arrêté du préfet de région le 8 décembre 2015. La commune a pris en compte ses objectifs (page 48 à 52 du rapport de présentation) par l’étude d’inventaire des trames vertes et bleues ainsi que des corridors écologiques. Le classement en zone N, A et EBC, et les dispositions réglementaires qui s’y appliquent, permettent la préservation des milieux naturels identifiés, propices au développement de la biodiversité. Aux pages 53 et 178, il convient de modifier le paragraphe comme suit : « Les ensembles boisés de plus de 4ha d'un seul tenant sont soumis à autorisation préfectorale préalable de défrichement et sont soumis à des obligations de gestion par le code forestier. Les propriétés forestières de plus de 25 ha ont l’obligation de se doter d’un document de gestion durable, en deçà de ce , il est facultatif. » Enfin, le département des Ardennes n’est pas couvert par un schéma d’accès à la ressource forestière que le PLU doit prendre en compte au titre de l’article L131-5 du code de l’urbanisme.

9 I.4.7. Servitudes d’utilité publique et réseaux Les servitudes d’utilité publique grevant les propriétés publiques et privées ont été prises en compte conformément au porter à connaissance, elles figurent en annexes du dossier de PLU. (cf. pièces n°5A, 5D1, 5D2 et 5G) et sont listées au paragraphe 3.8 conformément au porter à connaissance..

II. Justification des objectifs chiffrés de modération de la consommation d’espace et de lutte contre l’étalement urbain L’article L.142-4 du Code de l’urbanisme stipule que dans les communes où un schéma de cohérence territoriale n'est pas applicable, les zones à urbaniser […] ne peuvent être ouvertes à l'urbanisation à l'occasion de l'élaboration ou d'une procédure d'évolution d’un document d'urbanisme. Après avis de la CDPENAF et, le cas échéant, de l'établissement public prévu à l’article L.143-16, il peut être dérogé au précédent article à condition que l'urbanisation envisagée ne nuise pas à la protection des espaces naturels, agricoles et forestiers ou à la préservation et à la remise en bon état des continuités écologiques, ni ne conduise à une consommation excessive de l'espace, et ne génère pas d'impact excessif sur les flux de déplacements ni ne nuise à une répartition équilibrée entre emploi, habitat, commerces et services (art.L.142-5). Dans ce cadre, le PLU doit modérer la consommation d’espace, lutter contre l’étalement urbain, et pouvoir justifier des choix, et des ambitions de développement de la commune. Le rapport de présentation comprend une justification sur deux pages (p. 139 à 141) des objectifs chiffrés de modération de la consommation d’espace et de lutte contre l’étalement urbain. Il serait opportun de ne plus se référer aux objectifs chiffrés du SCoT de Charleville-Mézières, en effet ce document a été abrogé le 29 décembre 2016. Il s’agit pour la commune de définir elle-même ses objectifs chiffrés. Ce sont les données chiffrées et argumentées, présentées à partir de la page 171, « impacts sur les espaces urbanisables » et « impacts sur la démographie » qui tiennent lieu de justification des objectifs chiffrés de modération de la consommation d’espace et de lutte contre l’étalement urbain. Il convient de joindre ses éléments au chapitre approprié pour améliorer la lisibilité et la compréhension des choix de la commune. À l’appui de cette justification, la commune devrait ajouter un paragraphe synthétisant les données quantitatives des espaces naturels agricoles et forestiers consommés par le PLU, à savoir : les zones à urbaniser, l’extension du lieu-dit « Beuval » et les espaces réservés. Lors de sa séance du 15 juin 2018, la commission départementale de la préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers (CDPENAF) s’est prononcée favorablement sur le projet de zonage du PLU sous réserve de supprimer une zone 2AU (ce qui a été fait depuis).

10 Le projet de PLU arrêté a été présenté à nouveau à la CDPENAF lors de sa séance du 27 septembre 2019. Sur le plan quantitatif, celle-ci n’a émis un avis favorable que sous les réserves suivantes :

– Placer la parcelle cadastrée section OC – n°184 en zone A

– Placer en espace boisé classé la partie boisée de la parcelle cadastrée section XC - n°99 L’avis de la CDPENAF devra être joint au dossier d’enquête publique. Il vous est joint en annexe.

III. Justification des choix retenus pour établir les OAP et le règlement Conformément à l’article L.151-7 du Code de l’urbanisme, les orientations d’aménagement et de programmation (OAP) portent, dans le respect du PADD, sur l’aménagement et définissent les opérations nécessaires pour mettre en valeur l’environnement, notamment les continuités écologiques, les paysages, les entrées de ville et le patrimoine, lutter contre l’insalubrité, permettre le renouvellement urbain et assurer le développement de la commune. Par ailleurs, conformément à l’article L.152-1 du Code de l’urbanisme, les OAP sont opposables aux autorisations d’urbanisme en termes de compatibilité. Les OAP ne se réfèrent pas nécessairement à un secteur géographique et peuvent comprendre certaines orientations générales traduisant de manière explicite le projet communal du point de vue de l’aménagement et du développement durables (densité et formes urbaines, environnement, paysages, petits patrimoines, entrées de villes…). Aussi, les OAP peuvent comporter un échéancier prévisionnel de l’ouverture à l’urbanisation des zones à urbaniser et de réalisation des équipements correspondants. Cette possibilité permet de mieux appréhender les notions « d’aménagement d’ensemble ou au fur et à mesure de la réalisation des équipements » et permet de s’engager dans une démarche de projet. Trois orientations d’aménagement et de programmation ont été arrêtées dans le cadre du PLU de Fagnon :

– une OAP liée à deux zones à urbaniser immédiates à l’entrée sud-ouest du village

– une OAP liée à une zone d’extension à l’entrée nord-est du village (lieu-dit « Beuval »)

– une OAP liée aux transports et aux déplacements

III.1. Zones à urbaniser immédiates à l’entrée sud-ouest de Fagnon Ces zones se situent de part et d’autre du chemin de la Hamelle. Le projet prévoit la construction potentielle de 12 maisons individuelles sur une surface totale à urbaniser de 1,19 ha. Une première zone, à proximité du moulin et de 3100 m², est schématisée dans les OAP par 3 habitations individuelles groupées. La partie la plus au sud est réservée à la préservation des boisements de la ripisylve du ruisseau des rejets. Les lots à construire, représentés de manière indicative, offrent une surface globale d’environ 2080 m² soit environ 693 m² par lot. Une seconde zone, plus grande, totalise 8800 m². Si l’on considère le besoin en desserte et la partie réservée à la

11 gestion des eaux pluviales (application d’un taux de 20 % de voirie), la zone peut offrir 9 logements avec une taille de lot unitaire moyenne de 782 m². Une trame verte à créer pour préserver la continuité écologique et le cône de vue en entrée de ville est prévue sur cette zone. Le projet démontre qu’il ne conduit pas à une consommation excessive de l’espace, qu’il prend en compte la biodiversité et la continuité écologique du site et qu’il ne nuit pas à la préservation des espaces agricoles, naturels et forestiers. Le projet tient compte du respect des objectifs ciblés par le PADD :

– Sécurité

– aménagement des carrefours

– qualité urbaine et paysagère

– Trame verte identifiée

– points de vue à préserver

– protection des boisements

– gestion de l’eau

– gestion des eaux pluviales à la parcelle

– gestion des eaux usées En revanche l’implantation de la desserte et le schéma d’ensemble de la partie ouest de la zone 1AU ne respecte pas les objectifs cités en p. 125 du rapport de présentation:

– Définir les formes urbaines à développer en travaillant sur l’espace public, les éventuels pôles d’équipement et la valorisation du patrimoine ;

– Préserver le patrimoine architectural préexistant ;

– Porter une attention particulière à tout nouveau projet afin d’assurer son insertion dans le paysage ;

– Limiter l’urbanisation linéaire le long des voies ;

– Maîtriser l’extension des zones d’habitat pavillonnaire. C’est pourquoi l’architecte conseil de la DDT propose dans son avis du 20 juin 2018 un schéma d’implantation des maisons sous forme mitoyenne. Cette forme urbaine limite la forme pavillonnaire dépourvue d’identité, limite la création de voirie et l’imperméabilisation des sols conformément aux objectifs annoncés par la commune. Ce schéma favorise l’intégration dans l’identité bâtie de la commune, la qualité de l’entrée de village, la qualité paysagère et la limitation de consommation de l’espace. La commune est invitée à revoir son schéma d’implantation en s’inspirant du schéma indicatif joint en annexe. Concernant l’assainissement sur le secteur à urbaniser, le lecteur est invité à se reporter au titre « Impacts sur la gestion de l’eau et la qualité des sols » du présent avis pour connaître l’avis de l’État.

12 III.2. Zone d’extension à l’entrée nord-est du village (lieu-dit « Beuval ») Cette zone située le long de la D39, rue de Charleville, prévoit la construction potentielle de logements individuels sur une surface de 0,42 ha. Le projet tient compte de l’insertion urbaine et paysagère. En effet cette extension assure le maintien de la silhouette urbaine. Il est également recommandé par la commune de soigner les teintes des constructions. Le projet tient également compte de la sécurité sur cette route fréquentée, la commune prévoit les stationnements sur les emprises privées. Concernant l’assainissement sur le secteur à urbaniser, le lecteur est invité à se reporter au titre « Impacts sur la gestion de l’eau et la qualité des sols » du présent avis pour connaître l’avis de l’État.

III.3. Orientations liées aux transports et aux déplacements Les orientations présentées sont succinctes et méritent d’être développées. Les aménagements prévus devront être mis en œuvre afin de préserver la sécurité de tous les usagers. Il s’agit d’assurer la visibilité aux intersections aux abords de zone 1AU en entrée de village et de sécuriser l’accès aux constructions de la zone UB en extension qui se situe hors agglomération tel que prévu par l’objectif cité p.123 du rapport de présentation « en privilégiant la sécurité notamment le long des RD 34 et 39 (limitation de la vitesse) et aux entrées de ville. » Le renforcement du réseau d’itinéraires de randonnée et de voies douces doit permettre la liaison entre le bourg et les bâtis les plus reculés. Les voies douces doivent favoriser l’accès aux aménagements publics et aux espaces touristiques et patrimoniaux dans la sécurité des usagers. En cela, elles apportent du lien social au sein de la population de la commune.

IV. Indicateurs pour l’évaluation de l’application du PLU Point 2 : L’État de maintien des espaces boisés ne peut être vérifié sans être quantifié (surfaces de bois abattues, défrichées…). Concernant la ressource en eau potable, l’indicateur doit être rapporté à une unité de consommation (foyer ou habitant recensé). Les indicateurs de suivi des problématiques environnementales ne comportent pas d’indicateurs sur la gestion des eaux usées. Il convient d’ajouter un indicateur permettant de valoriser, à l’issue de la mise en œuvre du plan, le projet d’assainissement collectif porté par Ardenne Métropole. Point 8 : la part des logements neufs à haute performance énergétique n’est pas rapportée sur une autre valeur. Une donnée pertinente serait de rapporter la part de logements neufs à haute performance énergétique sur l’ensemble des logements neufs bâtis sur la période.

13 V. Annexes – Recommandations de forme p. 7 du PADD : il convient de remplacer la phrase « en limitant une utilisation peu économe de l’espace agricole » par une formulation plus claire comme « en limitant la consommation d’espace agricole ». P. 112 et 146 du rapport de présentation : l’analyse de la consommation des espaces naturels, agricoles et forestiers doit s’appuyer sur les statistiques de logements commencés (et non autorisés) fournies par Sit@del. Cette donnée est plus représentative de l’urbanisation et de l’imperméabilisation des sols. p. 135 du rapport de présentation : le secteur 2AU situé route de Warnécourt est mentionné. Ce secteur n’existe plus. P. 106 du rapport de présentation : la carte ne représente pas l’évolution de l’artificialisation des sols mais uniquement l’occupation actuelle. P. 108 du rapport de présentation : la carte est obsolète, une nouvelle carte « OMAR » plus récente est jointe en annexe. P. 109 et 110 du rapport de présentation : des parcelles matérialisées en rouge étaient déjà visiblement construites sur le plan de zonage du POS. Il s’agit d’habitations sur le secteur de la Houblonnière et de la rue Haute. P. 163 du rapport de présentation : on peut lire « des activités industrielles (bâtiments vides disponibles au sein de la zone d’activités permettant d’accueillir de nouvelles entreprises) », or la commune de Fagnon n’héberge pas ce type d’activités et de bâtiments. Cette phrase ne correspond pas au contexte. P. 164 du rapport de présentation : on peut lire « les perspectives locales d’implantation d’activités au sens large (dont celles polluantes pour l’air) sont limitées voire nulles (zone rouge du P.P.R.i.) ». Or il n’y a pas de projets d’implantation d’activités économiques sur le territoire de la commune, et il n’existe pas de PPRi sur la commune de Fagnon. Cette phrase ne correspond pas au contexte.

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