ISABELLE YACOUBOU À Valencia SAISON HORS
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72 maxI-basket ISABELLE YACOUBOU à Valencia SAISOn HORS UNn PHYSIQUE ATYPIQUE,ORME UNE CARRIÈRE AU TOP. ISABELLE YACOUBOU ÉVOLUE DANS LES HAUTEURS DU BASKET FEMININ, AUX CÔTÉS DES PLUS GRANDES : DANS LA DREAM TEAM DE Valencia. Par Claire PORCHER Cipriano Fornas/FIBA Europe PORTRAIT • maxI-basket 73 ISABELLE YACOUBOU à Valencia SAISOn HORS nORME 74 maxI-basket son arrivée à Tarbes, Isabelle marque les esprits. pour travailler. Comme à Schio, le confort des structures et Polina Tzekova, son ancienne coéquipière, se l’encadrement d’un des clubs les plus pro en Europe font la À souvient : « Quand je l’ai vu la première fois, je différence. Essentiel pour elle, compte tenu de son physique me suis retournée vers les dirigeants en leur disant « Où atypique, point fort fragile, sujet aux blessures. « J’ai des vous avez trouvé ça ? » » Impressionnée par son physique, trucs que tout le monde n’a pas, c’est un peu bizarre, mais la double MVP étrangère a eu « un coup de foudre pour c’est comme ça ! En club, ils apprennent à faire avec, il y elle ». « Ça se voyait qu’elle avait quelque chose. Je disais a une vraie communication entre le staff médical et nous aux journalistes : « Cette fille-là, elle va aller très loin ». Je à Valencia. On aménage le temps, tout est complètement suis contente de ne pas m’être trompée ! » François Gomez, personnalisé », explique le pivot d’1,90m. Et elle est dans ancien coach de Tarbes (champion’10) se souvient aussi qu’à une équipe où on ne la sollicite pas à outrance comme c’était son arrivée au club (décembre‘07), il avait été frappé par parfois le cas à Tarbes, son corps apprécie. « Si on pouvait ses « qualités mentales et sa volonté de revenir au meilleur lui greffer des jambes toutes neuves elle serait contente ! niveau », alors que la jeune femme revenait d’une longue Car elles ont dû surmonter des efforts et de la charge. blessure au genou contractée lors de l’Euro. « On m’avait Malgré son âge, elle a un peu tiré sur la machine », analyse parlé de quelqu’un d’un peu laxiste, ça n’a pas du tout été François Gomez. « La gestion de son physique et la santé le cas. » Il a vu Isabelle se transformer, « devenant un pivot c’est omniprésent pour elle ça l’a été très tôt et ça va l’être incontournable, dominant dans notre championnat. J’ai de plus en plus, les saisons passant, ça va être de plus en tellement entendu dire du mal de gens qui ne la connaissent plus dur ». Alors Isabelle a appris à gérer son corps, surtout pas. Mais c’est quelqu’un d’engagé, qui fait tout le temps en présaison. le maximum ». Comme les titres, Isabelle a gagné la reconnaissance. Prête pour sortir les crocs Avec l’expérience, elle s’est forgée un solide mental. Sa À Valencia, sa préparation a été idéale, sans blessure et décision de sortir de son confort tarbais (après un titre de avec une compétition internationale bouclée mi-juillet. « Les champion de France’10) et de rejoindre de fortes ligues résultats sont là, je n’ai jamais vraiment eu de présaison dans d’ambitieuses équipes est déterminante. Loin des avant ça. Cette année, je suis arrivée en septembre pour siens, le prix à payer pour avancer. « Il arrive un moment où un début de compétition le 15 octobre. Le travail en prépa, on aimerait bien voir d’autres championnats. À Tarbes, on en muscu, c’est vrai que ça se voit sur le terrain ». Avec un connait son histoire, ça reste notre petit bébé mais il fallait programme très personnalisé, Isabelle a gagné en masse la voir comme une grande joueuse », explique Polina. musculaire et en mobilité : « Je perds du poids mais pas du muscle, c’est super positif ». « J’ai trouvé un sacré Une préparation au top changement dans sa morphologie, tu le vois très bien, elle « Cette volonté, cette ambition, c’est l’un de ses points forts », est vachement affinée, elle a encore plus de muscles, elle explique François Torres. « C’est quelqu’un qui se satisfait paraît légère », confirme Polina. rarement », ajoute-t-il. Dans une équipe au niveau aussi « Il faut remercier ses parents, de lui avoir donné tous ces élevé que celle de Valencia, Isabelle a prouvé son esprit de outils ! », s’exclame François Gomez. Si son physique est compétition et a eu son rôle à jouer dès le début de saison. sa première arme, Isabelle laisse aussi exprimer à Valencia En ligue espagnole, elle tourne à 15,8 points (61,2%) et 7,4 sa technique, sa maîtrise du cercle. « Elle peut vraiment rebonds en 21 minutes alors qu’en Euroleague, elle compile dominer le jeu intérieur. Mais elle n’est pas que très forte 9,8 points (51,2%) et 5,3 rebonds en 19 minutes. Actrice et non physiquement, elle lit bien le jeu, elle a aussi des bonnes spectatrice : « Si je suis là, c’est que moi aussi j’ai ma pierre mains », décrit sa coéquipière Ann Wauters. Isa marque à apporter à l’édifice et ma saison le prouve ». « Elle m’a dit avec Valencia mais essaye d’imposer son gabarit en défense que quand Jackson est arrivée, la priorité c’était de lui expliquer aussi. Cette impression d’avoir un rôle est « rassurant ». qu’elle existait, que cela ne serait pas si simple de lui prendre « Moi, je suis un peu la guerrière de l’équipe qui va apporter du temps de jeu », confie François Gomez. Compétitrice, elle se beaucoup d’énergie, pousser une gueulante de temps en confronte au quotidien à un niveau d’entraînement très relevé : temps ! Quand il faut aller batailler, on sait qu’on peut « On ne se fait pas de cadeau, on a donné le ton dès le départ compter sur moi ». La régularité pêche encore, son objectif avec Ann (Wauters) Mais c’est très sain comme compétition, est de maintenir le rythme toute la saison. « Tactiquement, pas de coups bas ». La confiance en soi, la force mentale : des elle a encore des limites mais à Valencia, elle apprend à jouer traits de personnalité de sportive de haut niveau qui lui ont fait un peu plus juste », résume le coach de l’équipe de France. parfois défaut. Comme en 2009, avec l’équipe de France, une « Ce qui est différent », explique-t-il, « c’est qu’elle est dans une grande équipe, en défense il y a beaucoup de joueuses à prendre en charge, ça lui ouvre plus d’espaces. Des gens qui jouent plus juste, qui passent mieux les ballons, des dangers « Je pense que je fais partie des de partout, ça facilite la vie. Elle n’est pas confrontée aux mêmes problèmes qu’en équipe nationale, où on est moins meilleurs pivots d’Europe » fort à l’extérieur, il y a plus d’aides donc ça limite son volume d’expression. » Si Isabelle s’épanouit autant, c’est aussi qu’elle s’est bien campagne polluée de doutes : « Elle était bien avec Tarbes mais adaptée au collectif, dans un environnement positif, comme avec nous, elle avait du mal à être efficace. Elle ne comprenait sa personnalité. « Je me suis sentie très vite à l’aise. Je suis pas la différence d’exigence qu’il y avait entre les deux. Parfois comme ça, une fille je crois plutôt sympathique à vivre dans très up ou très down », explique le sélectionneur Pierre Vincent. un groupe. Je pense que cette entente fera la différence Aujourd’hui, les doutes semblent dissipés. « On ne le dit pas sur les matches décisifs, notre force c’est notre groupe en assez en France, on a des qualités, on nous a appris à être dehors du basket ». Une bonne entente, malgré une logique humble mais quand tu es bien il faut le dire. Je pense que je pression. « Quand on a une équipe comme ça, on rend fais partie des meilleurs pivots d’Europe donc c’est plutôt une des comptes. Mais ça permet de repousser les limites », récompense d’être dans ce projet là, ça fait plaisir, ça pousse à explique Isabelle. Toujours agréable, elle s’est rapidement encore plus travailler pour ne pas décevoir les gens qui te font liée d’amitié avec ses coéquipières, comme Ann Wauters, confiance ». sa roomie en déplacement. « On passe pas mal de temps Avec Ros Casares, Isabelle a tous les outils à portée de main ensemble ! Isa est très ouverte, sociale. Elle a un grand cœur. › › › PORTRAIT • maxI-basket 75 « De venir ici, c’est un nouveau souffle, un nouveau départ » Cipriano Fornas/FIBA Europe 76 maxI-basket › › › Toujours la première à faire une petite blague ! », décrit la la quitte pas. « J’y pense beaucoup. Tôt ou tard, je vais y meilleure joueuse européenne ‘01,’02, ‘04, ‘05 et ‘08. passer ! », explique-t-elle. « J’ai envie de le faire, j’aurais un petit regret de ne pas l’avoir essayé. J’aime les challenges, Un futur en WnBA… aujourd’hui je pense que je suis en train de confirmer mon En Espagne, Isabelle a été adopté. Yacou, comme on statut comme l’un de meilleurs pivots en Europe donc j’ai l’appelle là-bas, a même commencé à faire des interviews envie d’aller prouver cela à l’extérieur ». Pour les années à en espagnol. « Ici c’est des connaisseurs de basket, ils venir, elle reste en contact avec les franchises, comme celle respectent l’adversaire et savent reconnaitre le beau basket, de Seattle (équipe de Lauren Jackson) ou encore de Chicago.