09. SIEURAS Monument Aux Morts
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________________________________________________________________________________ 09. SIEURAS Monument aux morts de la guerre de 1914-1918 Patrick Roques, 2011 ________________________________________________________________________________ Étude Inscriptions Documents Sources Illustrations Étude Dès la fin de la Grande Guerre, le conseil municipal de Sieuras et son maire Armand Barrioulet présentent, le 1er mars 1920, un premier projet de monument aux morts au préfet du département de l’Ariège. Après que, le 30 mai 1920, le préfet a rappelé la loi du 9 décembre 1920 qui "interdit d’apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics à l’exception des terrains des sépultures dans les cimetières, des monuments funéraires", la commission d’esthétique par l’intermédiaire d’Emile Sauret, architecte départemental, propose quelques modifications au projet de cette commune. "La modicité des ressources dont © Région Midi-Pyrénées. Direction de la Culture et de l’Audiovisuel, service Connaissance du Patrimoine – 2011 1 vous disposez"écrit-il alors au maire "ne permet pas grand-chose". Le préfet adresse ensuite le décret daté du 23 avril 1921 autorisant la construction de ce nouvel édifice surmonté tout de même à l’arrière d’un monumental Christ en croix et gravé sur l’obélisque d’une croix latine. D’un coût de 3 630 francs couvert par une souscription publique (700 francs), le budget communal (2 030 francs) et une subvention de la commission administrative du bureau de bienfaisance (900 francs), ce monument aux morts est construit par l’entreprise Cazeneuve frères demeurant à Villeneuve-Durfort. Même si ce dossier est ouvert jusqu'en juin 1922 (versement des mandats de paiement des divers travaux), le 12 février 1922, le doyen de la paroisse de Lézat-sur-Lèze bénit ce monument aux morts en même temps qu’un drapeau en soie dédié au Sacré-Coeur. Très rapidement, alors que le premier monument est à peine terminé, la municipalité projette la construction d’un deuxième monument, commémoratif celui-ci, situé dans le cimetière communal. Ce nouveau projet s’élève à 1 830 francs couverts par une subvention du bureau de bienfaisance et 600 francs par le budget communal. Un marché de gré à gré est signé entre le maire, Armand Barrioulet, et Mathieu Dupuy, tailleur de pierre au Mas-d’Azil et ce monument, en pierre de Vilhonneur, premier choix, est construit dans l'allée centrale du cimetière. A la fin de l’année 1923, le trésorier du "comité des monuments aux morts de Sieuras", monsieur Descuns, reçoit les sommes recueillies. La réception des travaux de ce dernier monument est faite le 5 février 1924. Ce monument commémoratif est surmonté d’une croix. Parce que la présence de symboles de l’Eglise est permanente – un monumental Christ en croix derrière le monument aux morts qui porte aussi, gravée, une croix latine et, de plus, qui est béni par le doyen de Lézat puis une imposante croix en pierre surmontant le monument commémoratif -, il est probable que le premier monument qui devait être érigé sur la place était le monument commémoratif. Le préfet rappelant au maire l’article 28 de la loi du 9 décembre 1905, dite loi de séparation des Églises et de l’État (cet article interdit tout symbole notamment religieux sur les monuments publics situés hors des terrains de sépultures), impose alors un choix différent à la commune. Le maire certifie, par courrier daté du 30 mai 1920, au préfet que le monument "ne comportera pas d’emblème religieux". Un premier devis présenté le 18 mars 1921 s’élevait à 1 500 francs. Il concernait le monument dont le préfet a rappelé l’interdiction. Puis, le devis du monument aux morts est de 3 630 francs le 9 avril 1922. Enfin, celui du monument commémoratif est, en janvier 1923, de 1 830 francs. Ce serait peut-être le premier devis réévalué. Enfin, un article paru le 31 mars 1994 dans le quotidien régional La Dépêche du Midi, rend compte de l'inauguration de la place du 19 mars 1962 et de la stèle dédiée à ceux morts au cours de la guerre d'Algérie de 1954 à 1962, stèle due à l'initiative de la commune et de son maire monsieur Ramonda. Le dimanche 27 mars 1994, la cérémonie débute par les dépôts de gerbes sur les tombes d'Yves Crouzet à Villeneuve-du-Latou et d'Emile Pons à Castéras. Puis, après la messe, les élus locaux et les représentants d'associations d'anciens combattants accompagnés d'une nombreuse foule déposent une gerbe au monument aux morts de Sieuras et inaugurent la stèle et la place du 19 mars 1962. © Région Midi-Pyrénées. Direction de la Culture et de l’Audiovisuel, service Connaissance du Patrimoine – 2011 2 Inscriptions La liste suivante est établie à partir du relevé des noms et prénoms portés sur le monument aux morts situé contre le mur du clocher de l’église paroissiale Saint-Sulpice à Sieuras. Les informations complémentaires (dates et lieux de décès, de naissance, grade et régiment) en bleu proviennent du site « memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr » et celles portées en rouge du centre des archives contemporaines (Archives Nationales) à Fontainebleau (77). Les archives contemporaines (CAC) détiennent les listes par départements et communes des soldats « Morts pour la France » au cours de la Grande Guerre. La loi du 25 octobre 1919 prescrit, en effet, qu’un Livre d’Or sera déposé au Panthéon et que chaque commune en recevra un extrait. Il renfermera les noms des combattants des armées de terre et de mer1 et ceux des « non-combattants ayant succombé à la suite d’actes de violences commis par l’ennemi, soit dans l’exercice de fonctions publiques, soit dans l’accomplissement de leur devoir de citoyen » morts entre le 2 août 1914 et le 24 octobre 1919 date officielle de la cessation des hostilités. Ce Livre d’Or n’a jamais été versé au Panthéon et les listes se trouvent aux archives à Fontainebleau. Le conseil régional Midi-Pyrénées en détient une copie. Pour l’armée de terre, le service de l’Etat civil et des Sépultures Militaires du ministère des Pensions dresse ces listes – documents historiques - vers la fin des années 1920. Dans sa lettre datée du 1er novembre 1929, le maire de Sieuras demande au ministre des Pensions d’ajouter à la liste des Morts pour la France établie par les services de l’Etat le nom de Gabriel Jean Marie (et non JEAN GABRIEL Jean Marie comme gravé sur le monument aux morts). Les services du ministre acceptent que ce nom soit inscrit sur le Livre d’Or de la commune et portent aussi celui d’Henri Eychenne. En revanche, la situation d’Armand Coutanceau ne doit vraisemblablement pas correspondre aux conditions imposées par la loi du 24 octobre 1919. Le Livre d’Or de la commune établi par les services de l’Etat porte 11 noms. Sieuras, au recensement de 1911, compte 240 habitants et les 11 noms portés sur le monument aux morts correspondent à 4,6% de la population de ce village. Militaires morts en 1914-1918 NOM PRENOM Date décès Lieu décès Date et lieu de Grade Régiment naissance ALOZY Marcelin 24 sept 1914 Saint-Martin et 31 jan 1884 soldat 259e R. I Jean Dommartin Castagnac (Haute- (Meuse) Garonne) CAZALOT Pierre 29 nov 1914 Mourmelon-le- 10 juin 1889 soldat 9e Bat. Grand (Marne) Sieuras chasseurs EYCHENNE Henri 7 sept 1918 Roye (Somme) 19 avr 1897 soldat 171e R. I. Bayle COUTANCEAU Armand GUILHAMOTE François 12 jan 1915 Perthes-les- 31 mars 1882 soldat 259e R. I. Benjamin Hurlus (Marne) Sieuras GUILHAMOTE Théophile 16 juin 1915 Saint-Nicolas 13 juil 1888 soldat 88e R. I. les Arras(Pas- Sieuras de-Calais) 1 L’armée de l’air française, dépendant de l’Armée de terre depuis 1909 est une arme à part entière depuis 1934. © Région Midi-Pyrénées. Direction de la Culture et de l’Audiovisuel, service Connaissance du Patrimoine – 2011 3 JEAN GABRIEL Jean Marie 13 août Méry (Oise) 15 juil 1882 soldat 297e R. I. 1918 Carla bayle LAPUJADE Jean Pierre 11 juin 1918 Limoges 19 nov 1899 soldat 3e Bat. (Haute-Vienne) Fossat chasseurs LAURENT Gentil 1 déc 1917 Dans l’Aisne 17 mai 1882 soldat 17e Section Sieuras d’infanterie MASSAT Jean Marie 1 déc 1914 Bois Quarante 12 juil 1894 soldat 53e R. I. (Belgique) Saint-Ybars PONS Albert 25 sept 1915 Massiges 23 avr 1876 soldat 24e R. I. Col. (Marne) Montfa e SANS Elie François 13 juil 1918 Betz (Oise) 7 déc 1895 soldat 169 R. I. Castex © Région Midi-Pyrénées. Direction de la Culture et de l’Audiovisuel, service Connaissance du Patrimoine – 2011 4 Documents Localisation du monument aux morts de Sieuras situé sur la parcelle cadastrée 2011 B2 213, contre le clocher de l’église près de l’entrée de l’église paroissiale Saint-Sulpice. Sources Archives départementales de l'Ariège : 2 o 1635 Archives départementales de l'Ariège : 2 PER 50, la Croix de l'Ariège, 1922 Archives contemporaines de Fontainebleau (77) : 19860711-046-F9-3947 Site internet du Ministère de la Défense : www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/ © Région Midi-Pyrénées. Direction de la Culture et de l’Audiovisuel, service Connaissance du Patrimoine – 2011 5 Illustrations 09. Sieuras monument aux morts de la guerre de 1914-1918 Figure unique Vue d'ensemble depuis le sud du monument aux morts Phot. Région Midi-Pyrénées érigé en 1922. J.-F. Peiré 2004 09 00449 NUCA © Région Midi-Pyrénées. Direction de la Culture et de l’Audiovisuel, service Connaissance du Patrimoine – 2011 6.