Département du Loir-et-Cher

Communes de la Beauce blésoise MAITRE d’OUVRAGE

Enquête Publique du 6 février au 9 mars 2017

Demande d’autorisation unique

pluriannuelle de prélèvements d’eau présentée par l’Organisme

Unique de Gestion Collective

(OUGC) pour l’irrigation du territoire de la Beauce Blésoise porté par la Chambre

d’Agriculture

(Loir-et-Cher)

______CO COMMISSION D’ENQUÊTE Ordonnance du Tribunal Administratif d’Orléans Président : M. Alain VAN KEYMEULEN N ° E160002240 / 45 du 23 décembre 2016 Membres : M. Daniel MASSON et

Mme Emmanuelle CHAPLAULT Arrêté préfectoral

N ° 41-2017-01-17-005 SIEGE DE L’ENQUETE : du 17 janvier 2017

Mairie de Blois - 9, place Saint-Louis

41 012 - BLOIS CEDEX

Demande d’autorisation unique pluriannuelle de prélèvements d’eau, présentée par l’OUGC pour l’irrigation de la Beauce Blésoise / Ordonnance n° E 16000224/45 du 9 décembre 2016

1 – Origine de l’enquête

Par lettre enregistrée le 8 décembre 2016, le Préfet de Loir-et-Cher a demandé au Tribunal Administratif d’Orléans la désignation d’une commission d’enquête en vue de procéder à une enquête publique ayant pour objet la demande d’autorisation unique pluriannuelle (AUP) de prélèvements d’eau présentée par l’Organisme Unique de Gestion Collective (OUGC) pour l’irrigation de la Beauce blésoise du département de Loir-et-Cher, projet instruit par la Chambre d’Agriculture du Loir et Cher.

2 - Objet de l’enquête

Le présent dossier d’enquête concerne une demande d’AUP pour les prélèvements (en surface et souterrain) destinés à l’irrigation de la Beauce blésoise, département du 41, dans les proportions maximales suivantes:

 souterraine : pour un volume maximum de 43.2 millions de m3 afin de satisfaire les besoins de 251 exploitations comptant 348 points de prélèvement,  dans les cours d’eau : pour un volume maximum de 309 100 m3 pour satisfaire les besoins de 13 exploitations comptant 16 points de prélèvement.

L’application d’une nouvelle réglementation sur l’eau et les milieux aquatiques, loi n ° 2006-1172 du 30 décembre 2006, suivie d’un décret du 24 septembre 2007, fixe des objectifs ambitieux en matière de restauration de l’équilibre quantitatif de la ressource en eau.

Le décret précité prévoit une gestion collective et une autorisation unique pluriannuelle des prélèvements d’eau pour l’irrigation à des fins agricoles par l’intermédiaire d’une structure administrative déjà citée (OUGC), désignée par arrêté préfectoral sur la base d’un dossier de candidature.

La Chambre d’Agriculture du Loir-et-Cher (CA 41) est gestionnaire de l’OUGC, désigné par arrêté préfectoral n ° 2011356-008 du 22 décembre 2011 sur le secteur de la Beauce blésoise 41. Situé à BLOIS, il constitue, auprès de l’Etat, l’organe consultatif représentatif professionnel des intérêts agricoles et surtout des irrigants.

De cette hiérarchie structurelle, l’OUGC de la Beauce blésoise dans le Loir et Cher, qui a élaboré le dossier, demande l’attribution d’une AUP pour une durée de 15 ans.

Cette AUP constitue tout l’enjeu du présent dossier d’enquête.

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3 - Cadre dans lequel s’inscrit le projet

L’irrigation développée depuis plus de cinquante ans en Beauce est aujourd’hui indispensable à l’équilibre économique des exploitations agricoles ainsi qu’à l’économie locale en général. Dans le secteur de la Beauce blésoise de Loir-et-Cher, elle est réalisée presque exclusivement à partir de prélèvements en nappe de Beauce, sans autres alternatives à court et moyen terme. Après une période de crise dans les années 90, suite à une baisse importante de la nappe, une gestion volumétrique a été instaurée. Elle a été significativement améliorée dans les années 2000 à l’occasion de l’élaboration du SAGE de Beauce.

L’OUGC Beauce blésoise, instruit par la Chambre d’Agriculture du Loir-et-Cher, se propose d’assumer désormais cette gestion qui a fait ses preuves depuis plus de quinze ans. Pour cela, l’OUGC dépose une demande d’AUP pour une durée de quinze ans, ce qui a nécessité, entre autre, l’élaboration d’une étude d’impact suivie de la procédure d’enquête publique.

Les prélèvements d’origine agricole sont bien maîtrisés et encadrés sur le périmètre de l’OUGC, avec toutefois des impacts potentiels modérés qui peuvent être encore minimisés. Le cadre partenarial et concerté, proposé par l’OUGC, garantit un bon équilibre entre besoins et ressource, à l’échelle de son territoire. Il assure également la transparence de la gestion mise en œuvre en s’appuyant sur la connaissance de la nappe et des milieux associés.

Le volume de prélèvements étant plafonné par le système de gestion en fonction de la disponibilité de la ressource (niveau de la nappe et débit des cours d’eau), il n’induit pas de nouvelles contraintes sur l’environnement. En effet, l’étude met bien en évidence l’absence d’incidence sur l’écologie et sur les sites classés Natura 2000.

Le changement climatique est susceptible, à long terme, d’avoir une incidence forte sur la ressource. Cependant, à moyen terme, la prise en compte du niveau de la nappe et des rivières permet de garantir une gestion équilibrée.

Les mesures proposées, concernant la gestion et son accompagnement, ainsi que les pistes d’amélioration envisagées, permettront de bonifier encore la gestion de la ressource.

Une gestion équilibrée de la nappe de Beauce est donc la seule solution à court et moyen terme pour préserver l’environnement et assurer tous les usages. La législation donne aujourd’hui à l’OUGC la mission d’assurer durablement cet équilibre. C’est tout l’enjeu de ce projet.

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4 - Documents de références ayant prescrit la consultation et l’organisation de l’enquête

Les articles R 214-31.1 et R 211-111 à R 211-117-3 du code de l’environnement s’appliquent à cette demande d’autorisation ainsi qu’à la procédure d’enquête publique associée.

La commission d’enquête, désignée par ordonnance du Président du Tribunal Administratif d’Orléans le 9 décembre 2016, était composée comme suit: président Monsieur Alain VAN KEYMEULEN, membres titulaires Monsieur Roland LESSMEISTER et Monsieur Daniel MASSON, membre suppléant Madame Emmanuelle CHAPLAULT.

En cours d’enquête, par une nouvelle ordonnance du TA en date du 20 février 2017, Monsieur Roland LESSMEISTER, pour des raisons de santé, a été remplacé par Madame Emmanuelle CHAPLAULT, suppléante, en qualité de membre titulaire (annexe 2).

L’enquête s’est déroulée selon les dispositions de l’arrêté préfectoral du 17 janvier 2017 qui a fixé, entre autre, les dates, la durée et les lieux d’enquête.

L’enquête a duré 32 jours, du 6 février à 9 h au 9 mars 2017 à 17h. Trois mairies ont été prescrites : BLOIS, MER et OUCQUES-LA-NOUVELLE, à raison de deux permanences par commune et par commissaire enquêteur, soit un total de six permanences de trois heures chacune.

Pour la dernière permanence à OUCQUES-LA-NOUVELLE, Madame Emmanuelle CHAPLAULT, indisponible, a été remplacée, sur ordre du président de la commission d’enquête, par Monsieur Daniel MASSON.

Parallèlement, l’ensemble des pièces du dossier était consultable à l’adresse internet précisée sur l’avis d’enquête (annexe 4).

Afin de faciliter l’expression du public, une adresse électronique spécifique a été mise en place et diffusée sur tous les supports d’annonce légale et d’affichage.

Le déroulement de l’enquête a été conforme aux dispositions prescrivant cette enquête et les aspects réglementaires respectés ainsi qu’il l’est démontré dans le rapport d’enquête.

5 – Déroulement de l’enquête

L’enquête a été conduite suivant les modalités fixées par l’arrêté préfectoral du 17 janvier 2017. Elle a été ouverte pour une durée de 32 jours consécutifs du 6 février au 9 mars 2017.

Elle s’est déroulée normalement et dans les conditions prévues par l’arrêté préfectoral susmentionné. La publicité de l’enquête a été régulièrement assurée par voie de presse et d’affichage.

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L’enquête publique constitue un volet fondamental de la procédure car elle permet aux habitants des communes, aux propriétaires, aux associations et aux entreprises de prendre connaissance de la portée et surtout des effets prévisibles du projet. Elle donne aussi à la population la possibilité de s’exprimer sur les orientations, la maîtrise du développement agricole et la qualité du cadre de vie.

Les habitants du périmètre de l’OUGC Beauce blésoise se sont finalement très peu mobilisés pour prendre connaissance du projet, dix observations seulement ont été enregistrées, essentiellement via internet.

Les résultats obtenus, à l’occasion de la consultation publique, révèlent une certaine indifférence des agriculteurs concernés, certainement parce que leurs quotas les satisfont. Les seules remarques confirment l’intérêt vital de ces prélèvements et seuls deux agriculteurs présentent une demande argumentée d’augmentation de leur volume de prélèvement.

6 - La Commission d’enquête estime:

- que le projet est tout à fait compatible avec :

o la loi sur l’eau, o le code de l’environnement, o le PGRI du bassin Loire Bretagne, o les SCOT existants, o le SRCE Centre Val de Loire, o le SRCAE Centre Val de Loire, o la PCET, o les orientations du SDAGE Loire-Bretagne (2016-2021), o les orientations du SAGE nappe de Beauce, adopté en 2012.

- qu’une concertation préalable à l’enquête publique a eu lieu avec les services responsables et le chef de projet, instruit par la Chambre d’Agriculture,

- que les conditions de l’enquête publique ont respecté la législation et la réglementation en vigueur, notamment en matière d’affichage et de publicité. D’ailleurs, le chef de projet a prescrit une publication supplémentaire dans le journal « Horizons » (annexe 36), paru le 27 janvier 2017 (journal très lu dans le monde agricole) et a envoyé en plus un courrier (annexe 36), le 2 février 2017, juste avant l’ouverture de l’enquête, à l’ensemble des irrigants de la nappe de Beauce afin de les informer de l’enquête publique ouverte du 6 février au 9 mars 2017. Ce courrier a été signé par Monsieur Benoit LONQUEU, président par délégation des Organismes uniques Beauce centrale et Beauce blésoise,

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- que le dossier d’enquête publique contenait les pièces exigées par la réglementation en vigueur. Le dossier était composé de documents bien illustrés et d’une grande clarté, relativement techniques mais disposant de synthèses compréhensibles pour un non initié,

- que le public a eu cependant l’opportunité de rencontrer les commissaires enquêteurs et a été en mesure de présenter quelques observations pendant les permanences, qui se sont déroulées dans de bonnes conditions d’organisation malgré une fréquentation très faible (4 personnes seulement sont venues aux permanences),

- que, durant l’enquête et postérieurement, aucun incident n’a été porté à la connaissance de la commission d’enquête. De plus, il n’a été ni constaté ni rapporté d’anomalie, carence ou défaillance quant à la publicité de l’enquête, à l’information du public, à son accès aux dossiers ou à la possibilité de formuler ses observations ou encore de s’entretenir avec les commissaires enquêteurs. Enfin, il n’a pas été relevé de doléances sur les modalités de déroulement de la consultation,

- que, quiconque l’a souhaité ou voulu, a pu s’exprimer et communiquer ses observations sous une forme ou une autre et les faire parvenir dans les conditions habituelles. Ainsi, chacun a été à même, tout au long de l’enquête, de prendre connaissance des dossiers et de faire connaitre ses observations ou ses propositions.

7 - Conclusions

Au nom de l’intérêt général local, compte-tenu de toutes les explications et des résultats de la consultation relatés dans le rapport d’enquête, la commission estime que ce projet constitue, dans sa globalité, un excellent outil pour satisfaire les buts évoqués supra.

Les conclusions s’appuient sur :

 l’examen du dossier élaboré par le bureau d’études techniques « Géo- Hyd » pour le compte de la Chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher,

 l’entretien avec le maître d’œuvre, porteur du projet,

 les remarques écrites et orales ainsi que les documents remis avant et au cours de l’enquête.

Etant donné que :

 cette gestion collective va permettre de :

 sécuriser les prélèvements en eau potable,

 satisfaire les besoins en eau des milieux naturels,

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 rendre les volumes prélevés compatibles avec les différents usages (agriculture et industries) huit années sur dix,

 cette gestion collective va permettre d’atteindre les objectifs de qualité et de quantité des Schémas Directeurs d’Aménagement et de Gestion de l’Eau (SDAGE) à l’horizon 2021,

 l’approche opérationnelle que le pétitionnaire se propose de conduire, en étroite collaboration avec la profession agricole (à travers notamment le rôle du Comité d’orientation, les groupes de concertation…..) lui fera bénéficier de la réactivité que permet la proximité du terrain, tout autant que d’une cohérence globale quant à la gestion de l’eau à l’échelle des deux périmètres départementaux concernés par la démarche (Beauce blésoise et Beauce centrale) et à la prise en compte des besoins des exploitants,

 la détermination des volumes prélevables doit permettre de :

 assurer le retour à un équilibre entre les prélèvements et la réalimentation de la ressource en eau, pour la pérennité de celle-ci et des milieux aquatiques,

 concourir à la responsabilisation des agriculteurs pour optimiser l’utilisation de la ressource,

 contribuer à réaliser l’objectif d’atteinte du bon état visé par la Directive Cadre sur l’Eau (DCE),

 la modification des règles de gestion (volume de référence total, règles de répartition entre irrigants, coefficient d’attribution) va tendre vers l’attribution d’un volume total pouvant être effectivement prélevé dans le cadre d’une gestion équilibrée,

 la demande d’autorisation concerne tous les volumes prélevés à des fins d’irrigation agricole, qu’ils soient

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effectués en hiver ou en été et quelle que soit leur origine (eau souterraine ou superficielle),

 cette gestion équilibrée de la ressource en eau tient compte à la fois des intérêts économiques de l’agriculture irriguée et des intérêts de la ressource en eau, c’est-à-dire de considérer la préservation de cette ressource sur le long terme afin de la partager à la fois avec les générations présentes et futures,

 cette gestion équilibrée va certes permettre de maintenir l’économie du territoire en garantissant les besoins en eau des différents usages mais aussi de maintenir le bon fonctionnement des cours d’eau et des zones humides associées en garantissant un niveau d’eau satisfaisant dans les rivières,

 le projet porté par l’OUGC s’appuie sur une étude d’impact détaillée et proportionnée aux enjeux,

 certaines nappes souterraines, de par leurs caractéristiques quantitatives et qualitatives, constituent des réserves stratégiques, à l’échelle locale ou de bassin. L’OUGC les préservera en vue de leur utilisation dans le futur pour les captages destinés à la consommation humaine et dans l’optique d’une anticipation des effets du changement climatique,

 les prélèvements sur le secteur de la Beauce blésoise auront globalement une incidence indirecte sur la cote piézométrique de la nappe,

 aucune incidence n’est à prévoir sur les zones humides et la gestion volumétrique, qui sera gérée par l’OUGC, vise à maintenir un débit minimum,

 aucune incidence n’est envisagée ni sur la faune ni sur la flore,

 aucune incidence n’est attendue sur les activités humaines,

 aucun impact significatif n’a été identifié sur le milieu « eau », Page 7/9

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 tous les projets de forage en cours ou à venir respecteront l’enveloppe globale prévue par le SAGE,

 face aux effets du changement climatique, la prise en compte du niveau de la nappe et des rivières constitue la principale mesure pour garantir une gestion équilibrée et ce pendant la durée de l’AUP sur quinze ans,

 le projet n’est pas considéré comme impactant au niveau de la thématique du niveau sonore,

 la Chambre d’Agriculture a développé des outils de gestion et d’aide à la décision pour améliorer l’efficience de la gestion de l’eau (Irricarte, Irrinov, Irristop maïs, Net irrig, Essais irrigation, Optim),

 la gestion proposée par l’OUGC de la Beauce blésoise est compatible avec les plans et programmes,

 une mesure d’évitement est en cours d’étude dans le cadre des forages proximaux, à l’échelle du bassin versant de la Cisse concernant la mise en place d’une gestion collective des débits instantanés dans les années les plus critiques,

 l’existence et l’utilisation d’un coefficient annuel de gestion de la nappe, en fonction du niveau de celle-ci, constitue un mécanisme auto-correcteur qui garantit la limitation des volumes autorisés et réduit donc les incidences des ouvrages de prélèvement sur le milieu,

 les mesures réglementaires, générales ou spécifiques, qui seront portées par l’OUGC, ainsi que les mesures de sensibilisation et de conseil, constituent également un cadre rassurant pour la bonne gestion de la ressource,

 des mesures complémentaires, tant en termes d’économie d’eau, de pollutions accidentelles, de connaissance et d’acquisition de données que de limitation des incidences sur les sites Natura 2000 ont été identifiées dans l’étude d’impact,

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 la coordination de l’ensemble des OUGC de la nappe de Beauce par la Chambre régionale d’agriculture du Centre Val de Loire est un gage sérieux de mise en œuvre coordonnée de la gestion sur le territoire de la Beauce.

La commission d’enquête émet, à l’unanimité, un

à la demande d’autorisation unique pluriannuelle, présentée par l’OUGC de la Beauce blésoise, de prélèvements en eaux souterraines destinés à l’irrigation conformément au titre I du livre II des parties législative et réglementaire du Code de l’Environnement.

Fait à Blois, le 6 avril 2017

Alain VAN KEYMEULEN Daniel MASSON Emmanuelle CHAPLAULT

Président Membre Membre

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