Plan Local d’Urbanisme intercommunal

Communauté de Communes de la Haute Comté

1. Rapport de Présentation SOMMAIRE

Sommaire ...... 1 3.3. Le bilan de la consommation d’espaces ...... 30 Introduction ...... 5 3.4. Synthèse de la consommation d’espaces ...... 32 1.1. Présentation géographique et institutionnelle ...... 5 4. Les morphologies urbaines ...... 35 1.2. Enjeux de la révision du Plan Local d’Urbanisme 4.1. Le village-rue, une forme fréquente sur le territoire ...... 37 Intercommunal ...... 6 4.2. Le village-tas, un modèle moins répandu mais présent ..... 37 PARTIE 1 ...... 9 4.3. Le village sur promontoire, un belvédère sur le grand DIAGNOSTIC PAYSAGER ET URBAIN ...... 9 paysage ...... 38 1. Situation géographique du territoire...... 10 4.4. La commune tournée vers l’eau, une identité paysagère forte ...... 39 1.1. La géographique générale ...... 10 1.2. Le Pays des Vosges Sâonoises...... 11 4.5. La commune éclatée / étalée, le bourg centre de l’armature urbaine...... 39 1.3. La Haute Comté, un territoire à la frontière entre 2 Parcs 4.6. Synthèse des morphologies urbaines ...... 42 Naturels Régionaux ...... 11 5. L’identité architecturale ...... 43 1.4. Les paysages emblématiques de la Haute Comté ...... 13 5.1. Les mesures de protections existantes ...... 43 2. Entités paysagères et elements structurants ...... 16 5.2. L’organisation des villages ...... 44 2.1. La Vôge ...... 16 5.3. Le caractère rural des espaces publics ...... 44 2.2. Le Pays d’Amance ...... 17 2.3. La dépression sous-vosgienne ...... 18 5.4. Les spécificités architecturales ...... 45 ...... 26 5.5. Synthèse de l’identité architecturale ...... 49 6. Risques et pressions paysagères ...... 50 2.4. Synthèse des entités paysagères ...... 27 6.1. Le maintien des éléments naturels structurant ...... 50 3. Tendances d’évolutions du paysage ...... 28 3.1. Les évolutions naturelles et agricoles ...... 28 6.2. La maitrise des évolutions des formes urbaines pour garder une identité ...... 50 3.2. Les évolutions urbaines ...... 29 6.3. La qualité des silhouettes de bourg et des paysages ...... 51

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 1 6.4. Les sensibilités paysagères et les points noirs paysagers .. 51 4.1. Les mobilités d’actifs ...... 126 6.5. Synthèse des risques et pressions paysagères ...... 53 4.2. Les infrastructures routières ...... 129 7. Synthèse du diagnostic paysager et urbain ...... 54 4.3. Les infrastructures et l’offre ferroviaire...... 131 PARTIE 2 ...... 55 4.4. L’offre de transport collectif routier ...... 132 DIAGNOSTIC SOCIO-ECONOMIQUE ...... 55 4.5. Les modes de déplacements doux ...... 133 1. Démographie et population ...... 56 4.6. Stationnement et traversées urbaines ...... 135 1.1. Une population en constante diminution ...... 56 4.7. Transports et flux de marchandises ...... 138 1.2. Des caractéristiques sociales en mutation ...... 58 4.8. Synthèse déplacements – transports – mobilités ...... 140 1.3. Synthèse des dynamiques démographiques ...... 65 5. L’action sociale ...... 141 2. L’habitat ...... 66 5.1. Une politique éducative locale de qualité ...... 141 2.1. Le parc de logements ...... 66 5.2. Le renforcement du dispositif éducatif ...... 144 2.2. Les évolutions récentes en matière d’habitat ...... 75 5.3. Une organisation du dispositif d’animation culturel, sportif et de loisirs, à valoriser ...... 146 2.3. Les perspectives et enjeux de l’habitat ...... 89 5.4. Un maintien des services à la population, à assurer...... 150 2.4. Synthèse des dynamiques résidentielles...... 103 3. Les dynamiques économiques ...... 105 5.5. Une prise en compte des besoins de certains publics, à conforter ...... 153 3.1. Les dynamiques générales ...... 105 5.6. Synthèse de l’action sociale ...... 157 3.2. Secteur secondaire : industries et construction ...... 112 6. Synthèse du diagnostic socio-économique ...... 159 3.3. Secteur tertiaire : commerces et services ...... 115 PARTIE 3 ...... 160 3.4. Secteur primaire : activités et espaces agricoles ...... 120 DEMARCHE DE CONCERTATION ET DE CO-CONSTRUCTION DU PROJET ...... 160 3.5. Perspectives de développement et offre foncière ...... 121 1. Cadre de l’étude et méthodologie ...... 161 3.6. Synthèse des dynamiques économiques ...... 125 1.1. Le choix d’associer très fortement et très en amont les 4. Déplacements, transports et mobilités ...... 126 habitants à l’élaboration du PLUi ...... 161

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 2 1.2 La démarche et les modalités mises en œuvre ...... 161 3.1. Pesanteurs structurelles, paresses conjoncturelles et 1.3 Le déroulement des ateliers de secteur ...... 163 ambitions raisonnables ...... 191 2. Les principaux constats ...... 164 3.2. Effets de construction : histoire d’une non-rencontre ...... 192 2.1 Synthèse des principaux constats ...... 164 3.3. Intérêts communaux et intérêts communautaires : des investissements différenciés ...... 193 2.2 Le portrait de la Communauté de Communes ...... 168 3.4. Un jeu de dupes ? ...... 194 3. Les principales propositions ...... 175 3.5. Un processus de redéfinition du collectif intercommunal .. 196 3.1 Synthèse des principales propositions ...... 175 4. Vers le projet de territoire ...... 198 3.2 Les grands enjeux : entre logiques de développement et de 4.1. Un projet de territoire : économie ou politique ? ...... 198 préservation ...... 176 4.2. Vers le projet de territoire : repérer les leviers ...... 199 4. Synthèse de la démarche de concertation...... 181 4.3. Forger une identité commune en tissant de nouveaux liens PARTIE 4 ...... 182 ...... 202 VERS LE PROJET DE TERRITOIRE DE LA HAUTE-COMTE ...... 182 5. Conclusion et recommandations ...... 205 1. Mode de constitution des données ...... 183 5.1. La définition de l’identité territoriale ...... 205 1. Qualifier le territoire ...... 184 5.2. Le traitement politique des différences...... 206 1.1. Vue d’ensemble sur la distribution des items ...... 184 5.3. Les dynamiques de structuration de l’emploi ...... 207 1.2. Des mots pour dire le territoire ...... 185 5.4. Gérer les changements d’échelle, assumer les impuissances 2. Territoire d’émotions ...... 187 ...... 208 2.1. Vue d’ensemble ...... 187 PARTIE 5 ...... 210 2.2. Fiertés de faire, fiertés d’être ...... 188 ORGANISATION DE L’ARMATURE TERRITORIALE...... 210 2.3. Honte, colère et lassitude face à la condescendance, à 1. Un territoire intégré dans un espace elargi ...... 211 l’incurie et à l’individualisme ...... 188 2. Un territoire rural organisé autour d’un réseau de bourgs ..... 212 2.4. Craintes et peurs ...... 189 3. Les enjeux pour demain ...... 214 3. Propos sur la gouvernance de la CCHC ...... 191

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 3 3.1. Enjeu #1 : Renforcer l’attractivité du territoire de la Haute 3.4. Enjeu #4 : Garantir des services d’accueil et d’animation Comté, le rendre plus attractif ...... 214 de qualité ...... 223 3.2. Enjeu #2 : Mobiliser et valoriser les ressources locales 217 3.5. Enjeu #5 : Assurer une solidarité entre les habitants et entre les communes ...... 226 3.3. Enjeu #3 : Assurer un développement harmonieux, équilibré et durable du territoire ...... 219

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 4 INTRODUCTION 1.1. Présentation géographique et institutionnelle La Communauté de Communes s’organise autour de la petite ville de Saint-Loup-sur-Semouse (3 263 habitants en 2014), de plusieurs La Communauté de Communes de la Haute Comté est une jeune bourgs bien équipés (comme Fougerolles, Aillevillers-et-Lyaumont, collectivité née de la fusion de 3 Communautés de Communes au 1er Fontaine-lès-Luxeuil, Vauvillers, Passavant-la-Rochère, Conflans-sur- janvier 2014 : ,…) et d’un réseau de communes rurales. Le territoire . la Communauté de Communes du Val de Semouse communautaire, fort de ses 38 communes d’importances variables, . la Communauté de Communes des Belles Sources compte aujourd’hui 18 800 habitants. Ses communes à dominante . la Communauté de Communes de Saône et Coney rurale sont marquées par une densité plus faible que la moyenne départementale (41 hab/km² contre 44 hab/km² en Haute-Saône). Située au pied des contreforts des Vosges, la Communauté de Communes de la Haute Comté, dont le siège est situé à , est localisée à 12 km au nord-ouest de Luxeuil-les-Bains, à 35 km au nord de , à 45 km au sud d’Épinal et à 75 km à l’ouest de Belfort. Elle est entourée par les stations thermales de La Vôge-les-Bains (Bains-les-Bains), Luxeuil-les-Bains et Plombières-les-Bains. La Haute Comté, et particulièrement ses périphéries, se trouve sous diverses aires d’influence : . les agglomérations luxovienne et vésulienne (70) au sud, qui accueillent à elles deux plus de 20 000 habitants et concentrent la majorité des services et emplois à proximité . les agglomérations romarimontaine et spinalienne (88) au nord, qui accueillent à elles deux près de 40 000 habitants à la croisée des chemins commerciaux, industriels et touristiques Située en région Bourgogne-Franche-Comté, la Communauté de Communes de la Haute Comté (CCHC) est localisée à l’extrémité nord Ce territoire, marqué par les difficultés économiques propres d’un du département de la Haute-Saône, et à la limite nord-est de la secteur à la fois rural et industriel fragile, renforce ses efforts dans le Franche-Comté. Elle s’étend sur 452 km². cadre d’actions organisées au cours de ces dernières années pour

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 5 répondre aux besoins du territoire et de ses habitants et définir sa La Communauté de Communes de la Haute Comté souhaite désormais place dans le jeu territorial local, départemental et régional. élaborer un PLU Intercommunal pour ses 38 communes membres. Le territoire appartient au Pays des Vosges Sâonoises. A ce titre, la L’élaboration d’un PLUI est l’occasion de construire le projet de Communauté de Communes de la Haute Comté est couverte par le développement urbain du territoire sous l’angle du développement Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT) du Pays des Vosges durable et d’appréhender les nouveaux outils réglementaires issus des Saônoises. dernières lois en vigueur. L’élaboration du PLUI constitue un enjeu majeur pour la jeune 1.2. Enjeux de la révision du Plan Local d’Urbanisme Communauté de Communes de la Haute Comté dans la mesure où il Intercommunal traduit le nouveau projet de territoire qu’appelle l’élargissement de A ce jour, le territoire de la Haute Comté est couvert par un PLUI son périmètre. Le rôle de la CCHC est d’associer, dans une logique de approuvé en 2007 sur le périmètre de l’ancienne Communauté de solidarité, les communes d’un même bassin de vie en vue d’élaborer un Communes du Val de Semouse, 4 POS et 9 Cartes Communales qui projet commun de développement local et d’aménagement de constitueront un socle de travail pour cette révision générale. l’espace. Elle trace son projet de territoire autour d’une volonté de développement des équipements nécessaires à l’essor de son espace géographique. Prescrite par délibération du Conseil Communautaire du 8 juillet 2015, la révision générale du PLUI de la Haute Comté devra permettre de décliner les objectifs des lois Grenelle 1 et 2 et de la loi ALUR, ainsi que l’article L.121-1 du Code de l’Urbanisme, et notamment déterminer les conditions permettant d’assurer : 1° L’équilibre entre : a) Le renouvellement urbain, le développement urbain maîtrisé, la restructuration des espaces urbanisés, la revitalisation des centres urbains et ruraux ; b) L’utilisation économe des espaces naturels, la préservation des espaces affectés aux activités agricoles et forestières, et la protection des sites, des milieux et paysages naturels ; c) La sauvegarde des ensembles urbains et du patrimoine bâti remarquables ;

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 6 d) Les besoins en matière de mobilité. Urbanisme règlementaire 1° bis La qualité urbaine, architecturale et paysagère, notamment des . Élaborer un projet de territoire intercommunal équilibré et entrées de ville ; solidaire à l’échelle de la Communauté de communes de la 2° La diversité des fonctions urbaines et rurales et la mixité sociale Haute Comté dans l’habitat, en prévoyant des capacités de construction et de . Disposer d’un document d’urbanisme commun qui prenne en réhabilitation suffisantes pour la satisfaction, sans discrimination, des compte les dernières évolutions réglementaires en matière besoins présents et futurs de l’ensemble des modes d’habitat, d’aménagement du territoire, d’urbanisme, d’environnement et d’activités économiques, touristiques, sportives, culturelles et d’intérêt notamment les lois Grenelle et ALUR général ainsi que d’équipements publics et d’équipement commercial, . Adapter le document d’urbanisme à l’évolution en tenant compte en particulier des objectifs de répartition démographique et sociale, aux nouvelles servitudes et géographiquement équilibrée entre emploi, habitat, commerces et contraintes applicables au territoire intercommunal en services, d’amélioration des performances énergétiques, de l’adaptant aux réalités actuelles développement des communications électroniques, de diminution des Aménagement de l’espace et habitat obligations de déplacements motorisés et de développement des . Repérer les gisements fonciers (dents creuses, friches, cœur transports alternatifs à l’usage individuel de l’automobile ; d’agglomération et d’îlot enclavé, très grandes parcelles 3° La réduction des émissions de gaz à effet de serre, la maîtrise de potentiellement divisibles, etc.) et définir des orientations l’énergie et la production énergétique à partir de sources d’aménagement et de programmation appropriées renouvelables, la préservation de la qualité de l’air, de l’eau, du sol . Maîtriser le développement de l’habitat en priorisant la et du sous-sol, des ressources naturelles, de la biodiversité, des densification et l’utilisation des espaces résiduels d’urbanisation écosystèmes, des espaces verts, la préservation et la remise en bon avec de la mixité sociale et générationnelle état des continuités écologiques, et la prévention des risques naturels . Conjuguer le maintien de l’agriculture et une évolution prévisibles, des risques miniers, des risques technologiques, des raisonnée de l’habitat en campagne par la maîtrise de la pollutions et des nuisances de toute nature. consommation foncière et la lutte contre l’artificialisation des Plus particulièrement, au-delà du contexte réglementaire, la CCHC sols aura à cœur de conduire les objectifs suivants : . Garantir l’équilibre social de la CCHC et de ses communes dans la production des logements

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 7 Cadre de vie et environnement La mission consiste donc à procéder à la révision générale du Plan Local d’Urbanisme de la Haute Comté et de répondre aux dispositions . Préserver l’identité des communes, valoriser le patrimoine de la loi Solidarité et Renouvellement Urbain (SRU), modifiée par la communal, investir dans la qualité des espaces du centre ancien loi Urbanisme/Habitat (UH) du 2 juillet 2003 et par la loi Engagement afin d’en préserver le caractère et l’attrait et préserver les National pour le Logement (ENL) du 13 juillet 2006. espaces paysagers . Préserver la biodiversité des écosystèmes, restaurer les Cette étude intégrera les dispositions dites Grenelle 1 et Grenelle 2, continuités écologiques, valoriser et aménager les paysages prévues par les lois du 3 août 2009 et du 12 juillet 2010 portant pour la prise en compte des futurs « schémas de cohérence Engagement National pour l’Environnement (ENE) ainsi que les écologique » (trames vertes et bleues) et maîtriser les dispositions des lois du 27 juillet 2010 dites de Modernisation de consommations d’énergie l’Agriculture et de la Pêche (LMAP), du 5 janvier 2011 portant diverses dispositions d’adaptation de la législation au droit de l’Union Activités économiques et mobilité Européenne, du 24 mars 2014 pour l’Accès au Logement et un . Soutenir localement la dynamique économique notamment Urbanisme Rénové (ALUR) et du 13 octobre 2014 pour l’Avenir de commerciale, industrielle, touristique et agricole l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt (LAAAF). . Développer une mobilité durable

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PARTIE 1

DIAGNOSTIC PAYSAGER ET URBAIN

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 9 1. SITUATION GEOGRAPHIQUE DU TERRITOIRE 1.1. La géographique générale . à l’est, la Communauté de Communes des Mille Etangs, . au sud-est, la Communauté de Communes du Pays de Luxeuil, Située en région Bourgogne-Franche-Comté, la Communauté de . au sud, la Communauté de Communes du Triangle Vert, Communes de la Haute Comté (CCHC) est localisée à l’extrémité nord . au sud-ouest, la Communauté de Communes Terres de Saône, du département de la Haute-Saône, et à la limite nord-est de la Franche-Comté. Elle s’étend sur 452 km². . à l’ouest, la Communauté de Communes des Hauts du Val de Saône, La Communauté de Communes s’organise autour de la petite ville de . au nord, le département des Vosges et la Communauté Saint-Loup-sur-Semouse (3 263 habitants en 2014), de plusieurs d’Agglomération d’Épinal. bourgs bien équipés (comme Fougerolles, Aillevillers-et-Lyaumont, Fontaine-lès-Luxeuil, Vauvillers, Passavant-la-Rochère, Conflans-sur- Lanterne,…) et d’un réseau de communes rurales. Le territoire communautaire, fort de ses 38 communes d’importances variables, compte aujourd’hui 18 800 habitants. Ses communes à dominante rurale sont marquées par une densité plus faible que la moyenne départementale (41 hab/km² contre 44 hab/km² en Haute-Saône). Située au pied des contreforts des Vosges, la Communauté de Communes de la Haute Comté, dont le siège est situé à Corbenay, est localisée à 12 km au nord-ouest de Luxeuil-les-Bains, à 35 km au nord de Vesoul, à 45 km au sud d’Épinal et à 75 km à l’ouest de Belfort. Elle est entourée par les stations thermales de La Vôge-les-Bains (Bains-les-Bains), Luxeuil-les-Bains et Plombières-les-Bains. Le périmètre de la Communauté de Communes de la Haute Comté recouvre depuis 2015 le canton de Saint-Loup-sur-Semouse à l’est, le canton de Port-sur-Saône au centre et le canton de à l’ouest. De ce fait, la CCHC fait partie à la fois de l’arrondissement de Vesoul et de l’arrondissement de Lure. Le territoire intercommunal jouxte notamment les territoires suivants :

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 10 1.2. Le Pays des Vosges Sâonoises La Communauté de Communes de la Haute Comté appartient au Pays des Vosges Sâonoises. Situé dans le nord de la Franche-Comté, le Pays des Vosges Sâonoises occupe le tiers nord-est du département de la Haute-Saône. Le Pays des Vosges Sâonoises occupe le tiers nord-est du département de la Haute-Saône. Les 148 communes qui le composent sont réparties sur 1 520,10 km². Le Pays est limitrophe avec les départements des Vosges, du Territoire de Belfort et du Doubs. Il est situé au sud du Massif des Vosges, d’ailleurs son périmètre chevauche celui du Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges : 36 communes du Pays y sont adhérentes. Le territoire se compose d’une diversité de reliefs offrant une succession de paysages différents. L’eau et la forêt en sont deux composantes majeures.

L’eau déclinée sous tous ses aspects confère une identité propre à l’ensemble du Pays. En effet, rivières, sources, cascades, étangs 1.3. La Haute Comté, un territoire à la frontière irriguent le territoire. Avec 49% de surfaces boisées, le bois est une entre 2 Parcs Naturels Régionaux richesse pour le Pays, exploitée depuis de nombreuses années puisque la forêt offre un bois de qualité. La Communauté de Communes de la Haute Comté est en partie couverte par le Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges et elle Du point de vue démographique, le Pays compte près de 86 000 compte un projet de deuxième Parc Naturel Régional pour une autre habitants. La densité moyenne est de 56 habitants par km². Les villes partie de son territoire. de Lure et Luxeuil-les-Bains constituent deux pôles urbains de taille équivalente (environ 8 500 habitants). Le territoire du Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges offre une vaste palette de milieux naturels. Ce Parc Naturel Régional, déjà bien ancré dans les Vosges, intègre Fougerolles. Le Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges recèle un patrimoine agro-écologique rare : les vergers de cerisiers haute tige du secteur de Fougerolles. Afin de faire connaître au public cette richesse

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 11 patrimoniale, le Parc accompagne la filière à travers des actions de menacées), que culturel (savoir-faire liés au verre, au bois, à la sensibilisation mais aussi de plantation de nouveaux cerisiers. vannerie, au fer, édifices remarquables) ou paysager. La création d’un Les vergers traditionnels composés d’arbres à hautes tiges recèlent un PNR apparaît opportune pour le nombre important de variétés locales dont les cerises. On les retrouve territoire d’étude, afin de mettre traditionnellement sur tous les piémonts où les conditions climatiques en cohérence et orchestrer les sont propices à leur fructification. En grand nombre autour de ambitions du territoire et Fougerolles, ils constituent des milieux naturels originaux en périphérie rassembler les acteurs de ce villageoises mais participent à l’économie locale lorsque les fruits territoire, défavorisé depuis très peuvent être transformés. longtemps par son enclavement, autour d’une dynamique de Les prés-vergers de cerisiers fougerollais constituent un patrimoine développement durable paysager, écologique et culturel unique en Europe. C’est aussi une ambitieuse et collective. filière économique locale adossée à la reconnaissance du Kirsch de Fougerolles en AOC depuis 2010. Le Parc a également accompagné Si ce PNR voit le jour, il la filière pour la plantation de nouveaux cerisiers. Sur le plan complétera les dispositifs de écologique, le verger traditionnel associé à une prairie de fauche sans préservation existants et engrais abrite une flore très diversifiée. Les vergers à hautes tiges permettra à la Haute Comté jouent le rôle de refuge pour un certain nombre d’espèces animales d’être couverte aux ¾ par un Parc Naturel Régional. sauvages, qui y trouvent l’ultime espace vital préservé pour la nourriture et la nidification. Ils participent avec les jardins également à la diversification du paysage comme par exemple sur les piémonts viticoles. Il existe également un projet de Parc Naturel Régional pour valoriser le paysage et la qualité territoriale aux confins des départements de la Haute-Marne, des Vosges (région Grand Est) et de la Haute-Saône (région Bourgogne-Franche-Comté). Le projet de PNR porté par l’association « Aux Sources du Parc » a été initié depuis 2006 par des habitants du territoire de la tête du bassin de la Saône. Le territoire d’étude présente des éléments patrimoniaux d’intérêt régional et national, tant dans le domaine naturel (milieux humides, forestiers et prairiaux, continuité et fonctionnalité écologiques, espèces rares et

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 12 1.4. Les paysages emblématiques de la Haute entaillé de petits vallons et ponctués d’étangs. L’altitude oscille entre Comté 220 m au cœur de la vallée de la Semouse et 500 m à l’extrémité est de Fougerolles. La Franche-Comté est une région privilégiée pour la diversité de ces paysages. Les paysages francs-comtois correspondent en majorité à Ainsi, les paysages sont très marqués par le relief et la topographie. des paysages de collines et de plateaux : il existe peu de secteurs Hydrographie vraiment plats en dehors de la vallée de la Saône ou de la plaine Le territoire de la Haute Comté est largement marqué par la présence doloise et finalement peu de secteurs vraiment accidentés en dehors de l’eau. Le réseau hydrographique est relativement bien développé des grands versants forestiers des Vosges, des monts bien marqués du sur l’ensemble du périmètre intercommunal et de nombreuses Haut-Jura ou des gorges du Doubs. communes se trouvent irriguées par au moins une rivière ou un ruisseau. La Haute Comté est composée d’une mosaïque de paysages. Le relief, Parmi ceux qui arrosent la Haute Comté, on peut citer les principaux l’hydrographie et l’occupation du sol créent des ambiances variées, cours d’eau, tous affluents directs ou indirects de la Saône : passant de vallées aux vues lointaines à des vallons étroits, ou de grands champs agricoles ouverts à des paysages forestiers très Longue de 41 km, la Semouse prend sa source sur un plateau situé sur intimes. Les bourgs constituent également des points de repère bâtis le territoire de la commune vosgienne de Bellefontaine, sur le flanc sud dans un paysage à grande majorité agricole ou forestier. Cette des Monts Faucilles, relief marquant une séparation entre le plateau diversité crée la richesse du paysage de la Haute Comté. lorrain et le haut bassin de la Saône, au sud-ouest du massif des Vosges. La Semouse marque la limite entre la commune d’Aillevillers- Relief et-Lyaumont et le département des Vosges. Elle poursuit son chemin en Situé au pied des contreforts des Vosges, le territoire de la Haute traversant la vallée qui porte son nom. La ville de Saint-Loup-sur- Comté forme la limite nord entre la Lorraine et la Franche-Comté, et Semouse s’est d’ailleurs implantée à la confluence de trois rivières : la plus généralement depuis la réforme territoriale de janvier 2016, Semouse, l’Augronne et la Combeauté, rivières qui ont contribué au entre la région Grand-Est et la région Bourgogne-Franche-Comté. développement de la ville au cours de son histoire. La Semouse rejoint Au sud de la Lorraine, le plateau gréseux de la Vôge haute-saônoise ensuite la Lanterne, affluent de la Saône, à , à l’ouest de s’inscrit entre la vallée du Coney à l’ouest et la Moselle à l’est. Plateau Conflans-sur-Lanterne. Dans les deux départements de la Haute- ondulé qui se partage entre herbages, hêtraies et massifs de résineux, Saône et des Vosges, la Semouse traverse les 15 communes suivantes le relief est constitué d’une assise géologique gréseuse. Le territoire : Bellefontaine, Plombières-les-Bains, Le Clerjus, Xertigny, Aillevillers- présente un relief vallonné, avec les altitudes minimales au niveau des et-Lyaumont, Corbenay, , Saint-Loup-sur-Semouse, La fonds de vallée au sud et les altitudes maximales (autour de 450 Pisseure, Ainvelle, , Briaucourt, Dampierre-les Conflans, mètres) correspondant aux contreforts vosgiens au nord. Le plateau est Conflans-sur-Lanterne et Bassigney.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 13 La Lanterne est un important affluent de la rive gauche de la Saône Affluent de rive gauche de la Saône, le Coney est une rivière qui barre qui naît dans le Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges, sur le la frange ouest de la Haute Comté au niveau de Passavant-la- territoire de la localité de La Lanterne-et-les-Armonts, au nord de Lure. Rochère, Ambiévillers, Pont-du-Bois et Selles. Son parcours suit de Elle parcourt 64 km jusqu’à Port-sur-Saône où elle conflue avec la manière parallèle celui du canal des Vosges. Le Coney s’écoule par un Saône. Près de 1 000 plans d’eaux parsèment son bassin, notamment vallon étroit et sinueux, entre deux versants boisés. Il prend sa source sur le « plateau des Mille Étangs », dans le massif vosgien. Dans le seul à Dounoux dans les Vosges. Il arrose Bains-les-Bains, Uriménil et département de la Haute-Saône, la Lanterne traverse 26 communes Uzemain où il rejoint le canal des Vosges au lieu-dit « Les Forges ». A dont , Briaucourt, Conflans-sur-Lanterne et Bassigney, dans partir de ce point, il arrose Fontenoy-le-Château et ces deux entités le sens amont vers aval. sillonnent ensemble dans cette étroite vallée jusqu’à la confluence du L’Augronne est une petite rivière des Vosges et de la Haute-Saône, Coney et de la Saône à . La longueur de ce cours d’eau est de affluent de rive gauche de la Semouse. Elle prend sa source à 55 km, il traverse 23 communes vosgiennes et haut-saônoises dont 8 Remiremont (Olichamps), traverse Plombières-les-Bains et la Haute en Haute Comté. Au niveau paysager, il présente une île, l’île du Breuil, Comté depuis Fougerolles selon un axe nord-est / sud-ouest pour sur la commune de , à côté d’un ancien moulin. rejoindre la Semouse à Saint-Loup. Le canal des Vosges est un cours d’eau artificiel qui relie la Meuse et La Combeauté est une rivière de 37 km qui naît dans les Vosges, sur la Moselle à la Saône. Il commence à Givet dans les Ardennes, se le territoire de la commune du Girmont-Val-d’Ajol. Le bassin versant confond sur 20 km avec le canal de la Marne au Rhin lors de la amont de la Combeauté est caractérisé par une ligne de crête traversée de la Lorraine et se termine à Corre en Franche-Comté. Construit entre 1874 et 1887, sa longueur totale est de 439 km. La atteignant les 700 à 800 mètres d’altitude au cœur des Vosges saônoises, avec un relief de transition entre les Hautes Vosges et le branche sud, à partir de Neuves-Maisons, circule sur 125 km dont 74 pays de la Vôge. De plus, cette ligne de crête (sur 10 km environ) fait km sur le territoire des Vosges. Le canal des Vosges ne possède plus office de ligne de partage des eaux entre le bassin du Rhône et le la fonction de transport fluvial. Sa vocation est désormais tournée vers bassin Rhin-Meuse. La Combeauté traverse les communes du Val d’Ajol, le tourisme fluvial, avec environ 450 passages de bateaux de de Fougerolles et de Corbenay avant de suivre la limite communale plaisance d’avril à octobre. Sur le territoire de la Haute Comté, il est de Fontaine-lès-Luxeuil et de se jeter dans la Semouse à Ainvelle. jalonné de 8 écluses (dont 2 à Ambiévillers, 2 à Demangevelle, 1 à Pont-du-Bois et 3 à Selles) et par de nombreux ouvrages d’art comme La Superbe est un petit affluent de la Saône qui traverse 14 communes le pont tournant à Selles, classé monument historique depuis 2001. Pour sur le seul département de la Haute-Saône. Elle prend sa source au faire partager au plus grand nombre de touristes le plaisir de sud de Fontenois-la-Ville et se jette dans la Saône à hauteur de découvrir le tracé du canal, un chemin de halage du canal a été après un parcours de 25 km. Elle forme une vallée qui arrose aménagé en voie verte Charles le Téméraire. notamment sur la Haute Comté Melincourt et Anchenoncourt-et-Chazel.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 14 La Rôge est un cours d’eau sous-affluent de la Saône par la Lanterne. Occupation du sol Elle forme les limites des bans de Fougerolles au nord, et de Raddon- L’occupation du sol de la Haute Comté est marquée par : et-Chapendu, Saint-Valbert et au sud. Elle traverse Fontaine-lès-Luxeuil, , Francalmont avant de rejoindre la . une importante couverture forestière : près de 55 % Lanterne à Briaucourt. . des milieux ouverts dominés par la prairie (proportion de grande culture faible à l’est et plus importante à l’ouest) Le Planey naît à . Sa longueur est de 6,5 km. Sa source est une . des sites ruraux démontrant une activité agricole créatrice de résurgence de la Semouse (source « vauclusienne ») que le Planey paysages et vectrice de mixité spatiale « ville / campagne » rejoint à Varigney, un hameau excentré de la commune de Dampierre- . des surfaces importantes de vergers, surtout au nord et à l’est lès-Conflans. A quelques centaines de mètres en aval de sa source, le . une urbanisation représentant une surface faible Planey est rejoint par un ruisseau plus important, le Dorgeon. Le ruisseau du Dorgeon, long de 9 km, vient de Fontenois-la-Ville et Le couvert forestier est un élément référent du paysage de la Haute traverse les territoires de Betoncourt-Saint-Pancras, Dampvalley- Comté. Les espaces forestiers constituent une réelle trame de fond sur Saint-Pancras, et . Il draine une grande partie du le territoire et la forêt est présente quasiment dans chaque commune. massif du Grand Bois, au nord de Saint-Loup-sur-Semouse. Le Dorgeon Ceci traduit l’importance de la sylviculture et de la transformation du reçoit les eaux de plusieurs petits ruisseaux en s’écoulant vers le sud, bois dans l’histoire du territoire intercommunal. La forêt fait partie des avant de se jeter dans le Planey. traditions, car souvent synonyme d’authenticité et de nature brute, et du bien collectif duquel dépend le dynamisme économique et social, Territoire au fil de l’eau, la Haute Comté présente un visage résolument ainsi que la particularité du paysage haut comtois. Encore aujourd’hui, parcouru par de nombreux cours d’eau. Un réseau hydrographique la sylviculture, avec la montée en puissance de la filière bois, dense structure le paysage : grande vallée alluviale au sud (Lanterne) représente un véritable outil de traitement et de sauvegarde des et vallons encaissés au niveau des reliefs du nord. Les voies d’eau paysages boisés. constituent des lignes de force paysagère à valoriser sur le territoire. La variété des paysages de la Haute Comté, notamment agricoles et

forestiers, constitue une richesse à préserver et à mettre en scène.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 15 2. ENTITES PAYSAGERES ET ELEMENTS STRUCTURANTS La Haute Comté est à cheval sur plusieurs entités géographiques qui 2.1. La Vôge présentent des paysages variés. Situé entre Vittel, Saint-Loup-sur-Semouse et Remiremont, le territoire Selon l’Atlas des Paysages de la Haute-Saône, 3 grandes unités de la Vôge se rattache à un ensemble paysager qui se développe plus paysagères se dessinent sur la Haute Comté : largement au nord. La Vôge offre un paysage typique de plateaux . La Vôge partagé entre espaces ouverts et forêts. . Le Pays d’Amance En effet, c’est une contrée naturelle, verte et forestière, aux reliefs peu . La dépression sous-vosgienne accusés, souvent formée d’une succession de grands plateaux gréseux Elles-mêmes se déclinent en plusieurs sous-unités décrites ci-après. qui séparent principalement les départements des Vosges et de la Haute-Saône. Le plateau de la Vôge s’élève progressivement dans sa partie est de 500 à 600 mètres d’altitude, laissant place aux premiers contreforts des Vosges Moyennes. Suivent ensuite les vallées de la Moselle et de la Moselotte avec un relief de plus de plus élevé en allant vers le cœur du massif vosgien, entrecoupé par les cours d’eau. La topographie se différentie aussi selon un axe nord-sud à l’ouest de Remiremont. La partie sud, en deçà d’une ligne Xertigny-Remiremont se distingue de la partie nord notamment par son altitude plus élevée (de 500 à 600 mètres contre de 350 à 450 mètres). La partie sud constitue le domaine du plateau de la Vôge, partie la plus élevée du secteur, débutant à l’est d’un axe Aillevillers-et-Lyaumont / Bains-les- Bains / Xertigny et contrastant avec les faibles altitudes de la vallée du Coney (moins de 300 mètres). L’altitude varie donc assez sensiblement. Pour autant, les parties basses et élevées de la Vôge sont indissociables et appartiennent au même ensemble géographique. Au cœur de la Vôge, seules les vallées parfois profondes de

l’Augronne et du Coney donnent à ce paysage une certaine profondeur. Ainsi, deux sous-unités peuvent être dégagées sur la Vôge.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 16 Sous-unité paysagère : La haute vallée du Coney le large plateau aux formes tourmentées et entaillé par de multiples Cette sous-unité englobe le petit secteur correspondant à la vallée du vallées secondaires. La Vôge se caractérise par ses grands espaces Coney, au nord-ouest de la Haute Comté. Le passage du Coney et du ouverts, limités par la forêt. Le territoire se répartit à peu près canal des Vosges sont autant d’éléments d’animation, de diversification équitablement entre ces deux types de paysages. Cette partie de la du paysage et de découverte touristique. Dans ce relief assez marqué, Vôge de l’est possède globalement la même répartition que la partie se développe un paysage de plateaux et clairières agricoles, de située plus à l’ouest dans la vallée du Coney. L’habitat très dispersé vallons encaissés et de vastes massifs boisés intercalés. Les hauteurs est constitué de grosses fermes-blocs à chari de style vosgien. agricoles offrent de larges perspectives visuelles sur les paysages L’architecture se caractérise davantage par l’utilisation du grès comme environnants et plus lointains. Les paysages agricoles sont diversifiés matériau de construction, notamment pour les clôtures de jardin (les avec une alternance de cultures et de prés ponctués de petits bois et pâlis) et les toitures (les laves). de quelques bandes de vergers. Le village de Selles par exemple est 2.2. Le Pays d’Amance entouré de prairies morcelées par la présence de bosquets de feuillus. Formée du haut bassin versant et du cours supérieur de la Saône, cette Les vallées, en s’encaissant, séparent des massifs couverts de belles région s’étend de la rivière de la Mance à la dépression de Luxeuil / forêts (Selles, Grands Bois de Passavant-la-Rochère). L’implantation Saint-Loup. La confluence de la Mance avec la Petite-Saône est située humaine est localisée au bord ou à proximité du canal des Vosges qui à proximité de Jussey-sur-Saône, cette dernière prenant naissance à suit le cours du Coney. Les formes urbaines et l’architecture rurale des une cinquantaine de kilomètres au nord-est dans la Vôge Lorraine, à villages rappellent beaucoup celles de la Lorraine toute proche : ce proximité de Monthureux-sur-Saône (Vosges), secteur le plus élevé des sont des villages-rues constitués en majorité de fermes-blocs en plateaux péri-vosgiens éponymes correspondant à son haut bassin longueur comportant une toiture à deux pans de faible pente. A côté supérieur. Le réseau de petites rivières converge vers la Saône où leur de cette architecture traditionnelle, un riche patrimoine industriel plancher alluvial s’élargit. Les prairies l’emportent sur la forêt dans parsème les rives du canal des Vosges et du Coney (forges, tréfileries, leur emprise au sol. L’orientation ancienne de l’agriculture vers clouteries, usines textile,...) avec parfois la présence d’un habitat l’élevage d’embouche (engraissement du bétail dans les prés) renforce ouvrier associé sous forme de petits collectifs ou de maisons jumelées la singularité de cette zone dont les paysages tranquilles sont faits à proximité de sites industriels en désuétude (Demangevelle). d’un équilibre entre eau, prairie, forêt et topographie douce. Le relief Sous-unité paysagère : La haute vallée de l’Augronne et l’implantation des villages favorisent la découverte parfois Géographiquement à l’opposé, cette sous-unité se caractérise entre saisissante de leurs silhouettes dans le paysage (butte de Montdoré Fougerolles et Aillevillers par de grands espaces découverts, occupés par exemple). par de la prairie, des cultures et des vergers au sud, au centre desquels des fermes et des hameaux se sont implantés. Cette longue vallée marque l’ensemble du territoire à l’est de la Vôge, dominé par

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 17 Sous-unité paysagère : La haute vallée du Coney qu’au sud, elle se resserre entre les flux convergents de la Saône et A cheval sur l’entité paysagère de la Vôge, la Saône et son affluent de la Lanterne. La vallée de la Superbe va du nord au sud à travers le Coney voient leur gabarit renforcé par le canal des Vosges qu’il un plateau contrasté. Le paysage est dominé par un alignement de double ou suit plus ou moins fidèlement le tracé par endroits. Le collines. Les villages présentent chacun une structure spatiale bien paysage est dominé par cet ouvrage qui prend une grande spécifique comme Dampierre-les-Conflans, et Plainemont par importance dans la vallée. On y recense un intéressant patrimoine lié exemple. à l’eau (canal, chemin de halage, moulins, écluses, ponts en pierre, 2.3. La dépression sous-vosgienne ouvrages hydrauliques,...) mais aussi une forte vacance et un abandon Ce type de dépression est caractéristique des bordures de massifs des constructions au centre des villages, avec pour conséquence la anciens. Les eaux souterraines qui circulent le long de cette zone de dégradation d’un riche patrimoine bâti. De nombreuses friches contact se chargent de minéraux, ce qui explique l’installation de villes industrielles se trouvent le long du réseau hydrographique et des de cure comme Luxeuil, avec des qualités thermales intéressantes. Sur principaux axes de découverte touristique. la bordure sud des Vosges, la dépression est fragmentée en plusieurs Sous-unité paysagère : L’axe paysager Vauvillers /Saint-Loup bassins mal reliés entre eux (Saint-Loup). Les rivières qui descendent L’axe paysager Vauvillers / Saint-Loup constitue une sous-unité très des Vosges ont réaménagé la topographie des bassins en y laissant vallonnée qui assure la continuité des milieux prairiaux. Les paysages des dépôts sédimentaires. Les étangs résiduels qui subsistent en grand sont marqués par une alternance de collines et de plateaux dans nombre confèrent une marque distinctive aux paysages de la lesquels versants courts et glacis inclinés s’alternent dans un rythme dépression sous-vosgienne. La limite sud du territoire de la Haute doux. Une série de villages (Mailleroncourt-Saint-Pancras, Bétoncourt- Comté est marquée par une longue ride boisée qui constitue un ressaut Saint-Pancras, Cuve, Bouligney, Vauvillers) s’est développée au pied barrant la dépression sous-vosgienne. des forêts de la Vôge dans un secteur où l’eau issue des grès vosgiens Sous-unité paysagère : Entre Combeauté et Lanterne est abondante. L’habitat y est bien groupé. Progressivement en allant Cette sous-unité paysagère regroupe les centres urbains de Saint- vers l’est, l’architecture traditionnelle des fermes passent de l’influence Loup-sur-Semouse, Fougerolles, Corbenay et Fontaine-lès-Luxeuil, mais lorraine à l’influence vosgienne (fermes à chari). On perçoit une aussi les villages d’Ainvelle, Hautevelle, Francalmont et Briaucourt. Elle pression urbaine modérée mais néanmoins davantage marquée dans s’inscrit dans la continuité structurale directe du Pays d’Amance. La les villages situés le long de la route RD 417 qui relie Vauvillers à vallée de la Combeauté est très urbanisée et concentre une grande Saint-Loup-sur-Semouse. partie de la population de la sous-unité : 10 000 habitants à Sous-unité paysagère : Le Pays de Saint-Rémy Fougerolles, Corbenay et St-Loup-sur-Semouse. Ville très industrielle Cette sous-unité est composée de prairies et de cours d’eau. Elle est au siècle dernier (filatures, tissages, moulins, tanneries, forges, limitée par un talus qui domine la dépression sous-vosgienne tandis ameublement), Saint-Loup-sur-Semouse est resté aujourd’hui un centre

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 18 important du textile et de l’ameublement (meubles Parisot). l’existence de points de vue privilégiés et dominants (sites de rebords, Fougerolles doit quant à elle sa renommée au kirsch qui est encore une sommets, belvédères). de ses principales activités économiques. Conflans-sur-Lanterne, La compréhension, la description et l’analyse de ces unités par le biais adossé contre une terrasse, se localise dans un petit bassin où affluent des cartes historiques, des données bibliographiques et des visites plusieurs rivières : la Lanterne, la Semouse et le Planey parmi les plus complémentaires sur le terrain nous ont permis d’identifier des importantes. A Conflans-sur-Lanterne, le paysage alluvial s’élargit paysages et des sous-unités paysagères très singuliers à l’échelle du jusqu’à la confluence plus en aval avec la Semouse, qui présente des périmètre de la CCHC. paysages prairiaux et humides de qualité. Les paysages francs- comtois situés entre Combeauté, Semouse et Lanterne favorisent

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PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 26 2.4. Synthèse des entités paysagères A retenir Enjeux : 3 grandes unités paysagères distinctes et identitaires qui possèdent en toile de fond des composantes d’uniformité et de constance s’articulant  Préserver le cadre de vie et l’identité rurale du en mosaïque : la forêt, l’eau et les prairies. territoire. Des paysages singuliers apportent une touche d’originalité  Protéger et valoriser encore davantage le (belvédères, confluences, vergers,…). patrimoine vert existant. Des paysages ruraux de grande qualité, notamment du fait de leurs  Affirmer l’identité traditionnelle de la Haute caractéristiques agricoles et forestières. Comté qui se caractérise par sa ruralité, sa Des paysages globalement très bien préservés par rapport aux tranquillité, ses traditions et ses valeurs territoires voisins qui sont sous influences d’aires urbaines. humaines.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 27 3. TENDANCES D’EVOLUTIONS DU PAYSAGE 3.1. Les évolutions naturelles et agricoles On constate notamment un phénomène d’amplification des espaces sylvicoles dans la partie nord de moyenne montagne (Fougerolles, Le paysage reflète l’occupation humaine d’un territoire, par son Aillevillers). La problématique de fermetures des vallées alluviales activité, ses pratiques et ses besoins. entraîne par ailleurs la perte de prairies humides et leur cortège de La comparaison à grande échelle du territoire entre la carte de Cassini biodiversité au cœur des milieux traditionnellement ouverts et humides datant du début du XIXème siècle, la carte d’Etat-Major datant de la (vallées du Coney, de la Lanterne et de la Semouse). moitié du XIXème siècle et la carte IGN actuelle ne fait apparaitre L’agriculture paraît toujours importante, ce qui démontre la qualité dans sa globalité que peu de mutations au niveau de l’occupation du agronomique des terres. Les évolutions principales concernent surtout sol et ses reliefs. Les grands boisements sont peu ou prou aux mêmes le développement des infrastructures et de l’urbanisation. En effet, les endroits, ainsi que les cours d’eau. bourgs se sont étendus et les routes et voies de chemins de fer se sont Les représentations graphiques font quand même apparaître une développées. La commune de Saint-Loup reflète bien cette évolution. légère augmentation des boisements au fil du temps, et donc une Ces changements paysagers interviennent avec l’essor de la mobilité fermeture progressive des paysages. Plus la forêt progresse, plus les chez l’homme dans ses pratiques du territoire. On constate par ailleurs grands paysages se ferment. L’urbanisation galopante des villages une forte déprise agricole sur les contreforts de la Vôge où les secteurs cumulée à l’emprise toujours plus grande des massifs boisés a plus pentus et les plus éloignés des centres villageois se sont enfrichés engendré dans certains secteurs une réduction des vues sur le paysage. ou ont été plantés. L’enrésinement (processus artificiel ou parfois naturel par lequel, dans une forêt, les feuillus sont remplacés par des résineux) est assez marqué dans le nord de l’unité paysagère formée par le Coney et la Superbe (le Pays d’Amance). Le paysage agricole fragile est menacé dans ce secteur par le reboisement. La perception paysagère sur le territoire de la Haute Comté est permise à différentes échelles grâce à une diversité des points de vue. Le paysage peut être observé d’une part grâce à de grandes vues surplombantes offertes par les contreforts vosgiens au nord ou par le relief vallonné ponctué de collines qui donnent vue sur les larges vallées alluviales et les vallons encaissés. C’est le cas notamment des hauteurs de Blanzey à Fougerolles et des villages surélevés de

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 28 Francalmont, Plainemont, Dampierre-lès-Conflans et Montdoré qui 3.2. Les évolutions urbaines forment des îlots paysagers en surplomb. Les territoires ruraux et périurbains ont connu à travers le temps D’autre part, le paysage apparaît sous la forme d’espaces d’intimité d’importantes mutations environnementales, économiques et sociales. formés la plupart du temps par les micro reliefs et les boisements. On Globalement, on note l’apparition d’une sorte de « rurbanisation » sous recense de nombreux resserrements visuels dans le grand paysage, forme d’extensions urbaines éclatées autour des centres anciens et qui notamment marqués soit par le tracé d’une infrastructure routière ou altère la qualité du paysage et sa lecture. fluviale, soit par le passage d’un cours d’eau (Coney, Lanterne, Le territoire de la Haute Comté a connu des évolutions urbaines Semouse, Augronne, Superbe, Combeauté), soit par le franchissement différentes au fil du temps selon les secteurs géographiques et les d’une colline. On peut également remarquer la présence d’îlots bassins de vie vers lesquels ils se tournent. paysagers en confinement dès lors que les villages se trouvent dans des clairières formées par les massifs boisés ou isolés par un vallon. Le secteur oriental, constitué du Val de Semouse, a globalement subi C’est le cas notamment des deux hameaux appartenant à Bouligney les effets de la périurbanisation de Luxeuil-les-Bains (12 km seulement (les Granges d’Amalix et le ruisseau des Ecrevisses), , séparent Luxeuil de Saint-Loup, soit 17 min en voiture) et a connu au Fleurey-lès-Saint-Loup et . cours du temps un fort développement de surfaces urbanisées au détriment des espaces agricoles et naturelles. Certaines communes au sud de la Haute Comté sont d’ailleurs devenues des villages-dortoirs (Fontaine-lès-Luxeuil, Dampierre-lès-Conflans,…) pour les agglomérations de Luxeuil et de Vesoul plus au sud qui accueillent à elles deux plus de 20 000 habitants et concentrent la majorité des services et emplois à proximité. Le développement de lotissements et de pavillons individuels sur le territoire a vu le jour à partir des années 1970 et a grandement contribué à l’étalement des bourgs. Alors que les structures des bourgs et villages présentent généralement des bâtiments anciens proches les uns des autres, les évolutions récentes ont eu tendance à moins se préoccuper de leur intégration par rapport au tissu villageois existant et aux spécificités paysagères du territoire. Le secteur sud situé autour de Conflans-sur-Lanterne et Fontaine-lès- Luxeuil, voire même entre Combeauté et Lanterne, connait une pression foncière et urbaine singulière depuis les années 1960-1970 en lien avec la base aérienne 116 Luxeuil-Saint-Sauveur. La base aérienne

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 29 116 de Luxeuil-Saint-Sauveur de l’Armée de l’Air française est située de bassins de vie et d’emploi sont les villes de Corre, Jussey et Saint- à 5 km au sud de la ville de Luxeuil-les-Bains. Après les usines PSA Rémy, totalisant à elles trois moins de 3 000 habitants. De ce fait, les Peugeot-Citroën de Vesoul, la base aérienne est le second employeur communes haute-comtoises de ce secteur ont moins connu le phénomène en termes d’effectifs en Haute-Saône. En 2012, elle employait encore de périurbanisation massive des années 1970 à nos jours que le près de 1 600 agents, ce qui drainait une forte demande résidentielle secteur oriental autour de Fougerolles et Saint-Loup-sur-Semouse. On sur ses secteurs périphériques pour accueillir les militaires et leurs peut toutefois citer les communes de Vauvillers et de Passavant-la- familles, et ce, jusqu’à la Haute Comté. Cela a entrainé pour les Rochère qui ont connu un développement urbain significatif, notamment villages du sud de la Haute Comté un développement urbain massif, depuis les années 1980, et qui présentent au sein de leurs trames consommateur d’espaces agricoles et naturels de l’ordre de 1 à 4 ha urbaines et en périphéries les signes d’une légère périurbanisation sous tous les 10 ans. Toutefois, la base aérienne connait actuellement une forme pavillonnaire. certaine fragilité en raison de l’hypothèse de sa disparition ou de son 3.3. Le bilan de la consommation d’espaces éventuelle restructuration. En effet, cette base aérienne, totalement acceptée par la population, vit en étroite relation avec toute la région L’analyse de la consommation des espaces discerne les constructions de Luxeuil depuis de nombreuses décennies. Outre la perte d’un effectuées et les terrains artificialisés depuis la dernière décennie. élément stratégique du système militaire, la disparition de cette base L’évaluation de la consommation foncière sur les 10 dernières années serait à l’origine d’une véritable catastrophe économique pour a été réalisée sur la base de la photo-interprétation de Géoportail l’ensemble du territoire qui connaît déjà une baisse de population très 2007 en comparaison avec les dernières photographies aériennes importante et des difficultés économiques considérables dans la disponibles. mesure où près de 1 100 agents travaillent aujourd’hui encore sur ce site. Cet effectif est à rapprocher du nombre de chômeurs enregistrés En fonction de la vocation des sols, on distingue les espaces naturels, sur le bassin d’emploi de Luxeuil, qui s’élève déjà à 2 500. En cas de agricoles et forestiers et on différencie la conversion à des fins fermeture complète de la base aérienne 116, le territoire de la Haute résidentielles (construction d’habitat), la mutation à vocation Comté serait fortement impacté en termes d’emplois et de richesses, ce industrielle ou agricole et la conversion des terres en jardins qui causerait indéniablement une transformation dans l’usage des sols d’agrément. Cette analyse est faite sur un espace-temps de 10 ans et une artificialisation différente à long terme (moins d’emplois = moins par rapport à aujourd’hui. de pression urbaine = moins de constructions). Cette analyse permet de repérer très précisément les surfaces Le secteur occidental, tourné autour de Passavant-la-Rochère, a connu agricoles et naturelles cédées pour artificialisation et de dégager les une évolution urbaine moins radicale étant donné l’absence à observations suivantes : proximité d’agglomérations d’envergure attractives. Les villes qui . En tout, 53,69 hectares ont été artificialisés sur une période captent les flux du secteur occidental de la Haute Comté en matière de 10 ans, ce qui correspond à un rythme de consommation

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 30 d’environ 5,4 hectares par an. Cette conversion de terres o Passavant-la-Rochère : chalets du lac, plateforme bois, correspond à 0,12 % du territoire de la CCHC. habitat sous forme de lotissements et habitat isolé . La destination de la consommation foncière se répartit de la . On constate aussi que certaines communes comme La Basse façon suivante : Vaivre, Betoncourt-Saint-Pancras, Ainvelle ou encore La o 41 ha à destination d’habitat, soit 77 % de la Pisseure n’ont rien consommé depuis 10 ans : aucune consommation totale construction n’y a vu le jour. L’état des terres agricoles et o 9,5 ha à destination d’activités, soit 18 % de la naturelles est donc resté à l’identique. consommation totale : 2 ha pour l’artisanat et l’industrie, 7,5 ha pour l’installation ou l’extension de bâtiments agricoles o 3 ha pour la création d’équipements publics, essentiellement scolaires, périscolaires et intercommunaux (touristiques et médicaux), soit 5 % de la consommation totale . Cette consommation foncière est plutôt importante, mais néanmoins moins conséquente que la consommation foncière à vocation d’habitat observée entre 2001 et 2011, qui était de 71 ha. . En termes de localisation des pressions liées à la consommation foncière, on retrouve des consommations plus importantes à : o Fougerolles : habitat isolé et bâtiments agricoles o Corbenay : résidence d’Automne pour seniors, pôle scolaire et complexe périscolaire o Saint-Loup-sur-Semouse : habitat sous forme de lotissements

o Aillevillers-et-Lyaumont : habitat sous forme de lotissements et habitat isolé

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 31 Consommation foncière depuis 2007 (ha) recensée par photo-interprétation Surface ban Ratio CCHC Secteur Communes Équipement Industrielle ou Total Total communal (ha) Résidentielle Agricole (%) public Commerciale commune secteur Alaincourt 583 0,37 0,43 0,00 0,00 0,80 Ambiévillers 1 230 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 Demangevelle 1 462 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 La Basse Vaivre 354 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 493 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 1 7,51 0,016 Montdoré 759 0,73 0,00 0,00 0,00 0,73 Passavant-la-Rochère 2 989 2,53 0,00 0,54 0,45 3,52 Pont-du-Bois 815 0,16 0,00 0,00 0,00 0,16 Selles 1 436 0,80 0,00 0,00 0,00 0,80 Vauvillers 950 0,72 0,00 0,53 0,25 1,50 Anchenoncourt-et-Chazel 1 391 2,10 0,20 0,00 0,00 2,30 Anjeux 871 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 Betoncourt-Saint-Pancras 635 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 Cuve 810 0,11 0,00 0,00 0,00 0,11 Dampvalley-Saint-Pancras 465 0,20 0,00 0,00 0,00 0,20 2 3,64 0,008 Fontenois-la-Ville 1 219 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 Girefontaine 356 0,05 0,00 0,00 0,00 0,05 Jasney 1 302 0,38 0,20 0,00 0,00 0,58 Mailleroncourt-Saint-Pancras 1 490 0,40 0,00 0,00 0,00 0,40 Melincourt 1 498 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 Ainvelle 675 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 Bassigney 618 2,52 0,00 0,00 0,00 2,52 Briaucourt 983 1,81 0,00 0,00 0,00 1,81 Conflans-sur-Lanterne 1 309 1,06 0,00 0,00 0,00 1,06 3 Dampierre-lès-Conflans 1 037 1,41 0,00 0,00 0,00 1,41 10,69 0,023 Francalmont 686 1,31 0,00 0,00 0,00 1,31 Hautevelle 778 1,35 0,46 0,00 0,00 1,81 La Pisseure 230 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 Plainemont 330 0,77 0,00 0,00 0,00 0,77 Bouligney 1 420 1,97 0,00 0,60 0,00 2,57 Corbenay 1 573 3,85 0,00 1,57 0,00 5,42 4 Fontaine-lès-Luxeuil 2 773 2,27 0,39 0,00 0,00 2,66 14,61 0,032 Magnoncourt 667 0,65 0,00 0,00 0,00 0,65 Saint-Loup-sur-Semouse 1 654 3,00 0,00 0,00 0,31 3,31 Aillevillers-et-Lyaumont 3 630 3,49 0,00 0,00 0,23 3,72 Fleurey-lès-Saint-Loup 354 0,64 0,00 0,00 0,00 0,64 5 17,24 0,038 Fougerolles 5 112 5,86 5,75 0,00 0,85 12,46 304 0,42 0,00 0,00 0,00 0,42

Total 45 241 40,93 7,43 3,24 2,09 53,69 53,69 0,118

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 32 PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 33 3.4. Synthèse de la consommation d’espaces A retenir Enjeux : Une fermeture progressive des paysages due au phénomène d’amplification des espaces sylvicoles, accentuée par la fermeture des  Préserver l’organisation générale du paysage. vallées alluviales.  Pérenniser la mise en valeur traditionnelle des Une forte déprise agricole sur les contreforts de la Vôge. sols. Une urbanisation en lien avec la périurbanisation de Luxeuil-les-Bains.  Maintenir les obstacles naturels (boisements, Un développement urbain significatif sur 10 ans : 53,69 hectares haies, zones humides…) et limiter artificialisés depuis 2007, dont 77 % à des fins résidentielles. l’imperméabilisation des sols.  Préserver l’esthétique traditionnelle des villages grâce à la mise en place de règles pour les nouvelles constructions et les rénovations.  Limiter l’artificialisation des sols et la consommation d’espaces naturels et agricoles.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 34 4. LES MORPHOLOGIES URBAINES Les bourgs et villages constituent dans le paysage des silhouettes urbaines qualitatives qui peuvent prendre différentes formes. Historiquement en , un village est composé à l’origine d’une église et de maisons. Il existe traditionnellement deux formes de villages dans nos régions : . Les villages-rues, où les maisons sont construites de part et d’autre d’une rue ; . Les village-tas, où les maisons sont groupées de façon non linéaire et souvent construites autour de l’église ou du château ou au croisement de deux voies de communication. Sur le territoire de la Haute Comté, on peut distinguer 5 morphologies urbaines : . Le village-rue : morphologie simple et basique autour d’un axe viaire central . Le village-tas : morphologie construite autour d’un carrefour permettant l’émergence d’un noyau villageois . Le village sur promontoire : morphologie positionnée en belvédère sur le paysage . La commune tournée vers l’eau : morphologie façonnée par le passage d’un cours d’eau . La commune éclatée / étalée : morphologie ayant subi un développement urbain plus important avec la présence de plusieurs quartiers aux fonctions distinctes

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PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 36 4.1. Le village-rue, une forme fréquente sur le En règle générale, les constructions sont implantées le long de la rue territoire principale du village, en offrant sur l’avant un usoir (l’usoir étant l’espace entre la chaussée et le bâti dans les villages où les maisons Le terme de village-rue symbolise une organisation urbaine dont les sont jointives). Les façades accompagnent la route et créent des constructions se sont succédées de part et d’autre d’une rue ou d’un séquences urbaines de traversées de bourg. Derrière les maisons, et axe unique. Il désigne un type d’habitat rural groupé. L’organisation épousant leur faible largeur, s’étendent le potager et le verger. d’un village-rue est le fait d’une agglomération progressive de L’ensemble des vergers forme une couronne arborée autour du village. maisons ou de fermes dont les propriétaires cherchaient à bénéficier à la fois d’une ouverture sur la route principale et d’un accès direct à L’architecture dominante dans la Vôge et en particulier dans sa sous- leur propriété agricole. C’est pour cette raison que le parcellaire de unité paysagère de la haute vallée du Coney est celle des fermes ces communes est généralement structuré perpendiculairement à la rue vosgiennes mono-blocs, mais on note les premières influences du et constitué de longues lanières étroites, souvent de la même largeur plateau lorrain avec des villages-rues où les constructions semblent que l’habitation. respecter les caractéristiques suivantes : Le modèle à la fois architectural et social du village-rue semble avoir . maison-bloc généralement à 1 ou 2 niveaux + combles connu un large succès puisqu’il domine dans la Lorraine voisine. Mais . toiture à deux pans (avec ou sans croupe) et faîtage parallèle le village-rue de type lorrain est aussi un modèle répandu dans à la voie certains villages de la Vôge, avec un alignement de maisons jointives . couverture en tuiles dont la couleur s’échelonne du brun au par leur pignon qui délimitent une rue bordée de larges usoirs. rouge . porte de grange avec linteau cintré Plus d’un tiers des bourgs et villages de la Haute Comté présentent une . éléments de modénature en grès rose (encadrements de baies, organisation linéaire (14 communes sur 38, soit 38 %). C’est le cas linteaux sculptés,…) notamment de Fleurey-lès-Saint-Loup, Hautevelle, Girefontaine, . jardin, potager ou verger sur l’arrière Bassigney, Cuve, Mailleroncourt-Saint-Pancras, Dampvalley-Saint- Pancras, Fontaine-lès-Luxeuil et Magnoncourt. Représentations 4.2. Le village-tas, un modèle moins répandu mais typiques de cette forme urbaine, les villages de La Basse Vaivre, présent d’Alaincourt, d’Ambiévillers, d’Anjeux ou encore de La Pisseure présentent eux aussi une morphologie bâtie alignée et axée sur une Le terme de village-tas symbolise une organisation urbaine dont les artère centrale (voire double rue autour du ruisseau du Chanois à constructions se répartissent autour de deux vois principales qui se Anjeux). Le bourg originel de Corbenay pourrait aussi entrer dans croisent. L’intersection des voies crée un carrefour, synonyme de point cette catégorie bien qu’au final il relève de nos jours plus d’une de rencontre, qui est souvent l’occasion de l’émergence d’un espace commune éclatée. public (place) ou de l’élévation d’un édifice (religieux : église, défensif : château ou maison forte, commercial : marché,…). L’organisation en

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 37 intersection implique généralement un noyau villageois de plus grande haute. Les ouvertures sont organisées en façade de manière régulière importance permettant de relier différents hameaux qui constellent et symétrique. Les bâtiments les plus volumineux présentent de faibles autour. pentes de toiture. En revanche, les constructions plus étroites, à pignon Ce deuxième modèle se rencontre moins souvent en Haute Comté que sur rue, possèdent des pentes de toit proches de 45°. dans le cas du village-rue (8 communes sur 38, soit 21 %). On le devine 4.3. Le village sur promontoire, un belvédère sur le toutefois dans certaines localités comme Vauvillers, Ainvelle, Jasney, grand paysage Bouligney, Fontenois-la-Ville, Betoncourt-Saint-Pancras, La Vaivre ou encore Briaucourt. Ces centres villageois sont composés d’un bâti De tous temps, l’idée de belvédère dominant un territoire a intéressé presque exclusivement ancien, leur permettant de conserver un aspect les peuplades. A l’origine des villes, l’implantation humaine a été de patrimonial et très rural. Ces villages ont des caractéristiques façon systématique liée à la maîtrise du terrain naturel puisque communes : ils sont organisés autour de l’église, qui est souvent le seul l’homme a toujours cherché à prendre de la hauteur pour diverses élément de centralité. Dans le cas de Vauvillers, petite cité comtoise raisons : observer, surveiller, dominer, rayonner, se montrer,… Le de caractère, la centralité urbaine s’est formée autour du château belvédère renvoie ainsi à un phénomène historique d’urbanisation qui seigneurial aux tuiles vernissées édifié en 1723 par le duc de est souvent à l’origine de nombreuses cités. Fréquemment exploitée Clermont-Tonnerre et de l’église du XVIIème siècle. Durant l’Antiquité, pour des raisons défensives par les premiers habitants du site, le site de la commune de Vauvillers était d’ailleurs situé à un carrefour l’éminence géologique a constamment démontré son intérêt dans le de voies romaines. paysage. En règle générale, les cœurs de ces villages sont constitués de maisons Appartenant urbanistiquement à l’un ou l’autre des deux modèles en grès, essentiellement rose (enduit ou non), implantées le long des précédents (village-tas ou village-rue), le type de village sur voies ou en léger retrait. Elles sont rarement accolées les unes aux promontoire se différencie des formes urbaines traditionnelles par le autres, sauf dans le cas du cœur de Vauvillers qui présente un quartier fait de dominer topographiquement et visuellement un site. En matière ancien du Moyen-Age composé de ruelles étroites et bâti en demi- de sitologie, les villages en belvédère offrent de belles perspectives cercle autour de l’église et des halles à la solide charpente en chêne, sur le paysage (Dampierre-les-Conflans, Francalmont, Montdoré) et uniques en Haute-Saône. aussi des points de vue panoramiques spectaculaires qui participent pleinement à la découverte des paysages (Fontenois-la-Ville, table Dans les autres bourgades rurales de tradition agricole ou forestière, d’orientation à Plainemont). La situation en plateau permet par les centres anciens sont caractérisés par des séquences de maisons- exemple à Dampierre-les-Conflans de surplomber le Grand Bois et la blocs mitoyennes et alignées le long des rues principales. On peut y vallée du ruisseau des Auvets, et d’offrir des vues imprenables vers la constater la présence de fronts bâtis, d’alignements de façades, ainsi Vôge. Le village de Montdoré, situé au sommet d’une colline à près de qu’une densité assez forte composée de bâtisses typiques, larges et 400 m d’altitude, offre un panorama remarquable vers Vauvillers et profondes. Les constructions sont assez imposantes, de taille souvent

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 38 le nord du département. C’est aussi un point d’appel visuel dans le transport, comme le canal des Vosges (Selles et son pont tournant par paysage car le village de Montdoré est perceptible de loin. Cette exemple). La présence de l’eau contribue encore aujourd’hui au position dominante est le principal atout paysager de ces villages. fonctionnement urbain (résidentiel, paysager, touristique ou Accessoirement, on le retrouve aussi dans leurs noms qui ont souvent un économique). De nos jours, la mise en place de la trame verte et bleue lien avec le relief (oronymie) avec l’emploi du préfixe ou du suffixe « fait encore davantage ressurgir les rivières dans la ville en faisant mont ». participer pleinement le cours d’eau à la vie urbaine (parcours de kayak à Conflans-sur-Lanterne, halte fluviale à Selles,…). 4.4. La commune tournée vers l’eau, une identité paysagère forte 4.5. La commune éclatée / étalée, le bourg centre de l’armature urbaine Les cours d’eau ont toujours façonné le paysage et la géographie des lieux. Dans l’histoire, le passage d’un ruisseau ou l’endroit où les Les communes qui constituent les pôles structurants du territoire de la rivières viennent converger sont souvent à l’origine de l’apparition d’un Communauté de Communes de la Haute Comté se sont développées foyer de civilisation propice au développement d’une vie villageoise. davantage que les communes de tradition agricole et présentent une La rivière contribue souvent, avec la forteresse ou le pont, à fixer armature urbaine plus complexe qui crée de véritables bourgs urbains. durablement l’habitat en un lieu précis. Les bourgs se sont progressivement constitués grâce un réseau viaire L’eau est un élément structurant des paysages de la Haute Comté, maillé et l’arrivée successive de constructions groupées. Ils ont connu grâce aux cours d’eau principaux qui traversent le territoire une croissance par extension : le tissu urbain s’est progressivement intercommunal : la Semouse, l’Augronne, la Combeauté, la Superbe, le étendu de proche en proche par adjonction continue d’éléments voisins. Coney et la Lanterne pour ne citer que les principaux. De nombreux Au final, le développement urbanistique de ces bourgs est le résultat villages se sont naturellement tournés vers l’eau qui sillonne sur leurs de la juxtaposition de zones monofonctionnelles aménagées les unes à finages. On le remarque aussi à leur toponymie : Conflans-sur- côtés des autres : noyau villageois originel, faubourgs, zone Lanterne, Saint-Loup-sur-Semouse, Pont-du-Bois par exemple. Ainsi, la résidentielle, zone d’activités, zone d’équipements, zone de loisirs,... rivière est le vecteur premier de l’urbanisation. Les façades sont bien Ces différents quartiers agrégés souffrent parfois d’un manque souvent organisées en rapport avec le cours d’eau qui arrose la d’intégration urbaine et paysagère par rapport à la morphologie commune. La présence d’un bâti utilitaire fait aussi son apparition avec originelle du bourg en raison de leur rupture avec le tissu urbain les lavoirs et les fontaines. L’eau scinde parfois une commune en deux historique. Dans cette organisation, le centre-bourg historique, par la comme à Anchenoncourt ou Melincourt avec la Superbe qui traverse mixité de ses fonctions administratives, son caractère patrimonial et ses les villages en un point bas et divise la partie urbanisée. L’histoire de espaces publics, restent néanmoins un lieu de vie identifiable et l’eau est aussi celle des moulins générateurs d’énergie pour les apprécié par les habitants. céréales et l’industrie, et celle des moyens de déplacement et de

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 39 Les bourgs de Saint-Loup-sur-Semouse, Fougerolles, Corbenay, en sont les exemples les plus frappants. On peut par ailleurs considérer Passavant-la-Rochère et Aillevillers sont organisés autour de centres que Magnoncourt constitue une commune-satellite de Saint-Loup du fait denses, aux rues étroites et sinueuses. Les bourgs où l’activité de la conurbation qui existe entre les deux entités. industrielle s’est concentrée ont connu une croissance rapide (Saint- Corbenay était au départ un village-rue. Au Moyen-Age, un certain Loup-sur-Semouse, Fougerolles, Aillevillers). Le plus souvent, cette nombre de hameaux étaient situés à l’écart du centre du village de expansion s’est faite dans le prolongement de la structure originelle, Corbenay dont ils dépendaient : les Granges Chrétiennes, La Noue les rues existantes étant simplement prolongées. Toutefois, les Aubain, le Chanet, La Chaux. Le XIXème siècle permit à Corbenay de extensions se sont parfois faites de manière totalement extérieure au se développer. On peut affirmer que l’actuel centre bourg date de bourg ou à proximité de lieux spécifiques : sites de productions cette époque. Le grès rouge si particulier des carrières du village y est industrielles, gares ferroviaires,... présent dans toutes les maisons. La gare d’Aillevillers s’installa sur son L’exemple le plus représentatif est peut-être le quartier du Bambois à sol et une halte voyageurs/marchandises fut construite à Corbenay Aillevillers. Faisant face au bourg ancien et dense d’Aillevillers, ce même en 1878, source d’une certaine prospérité pour la commune et nouveau quartier a été aménagé de l’autre côté de la voie de chemin occasion pour le bourg de se développer. de fer. Il est organisé selon une trame orthogonale, sur la base de rues Le village de Passavant s’est d’abord implanté au sommet d’une butte larges et de constructions espacées. Ce quartier est né de l’activité et sur les coteaux de ses versants. Les éléments les plus anciens du ferroviaire intense que connaissait alors la gare d’Aillevillers - village (château, église, tour) sont situés en hauteur, ce qui induit le fait Corbenay. Les gares étaient, de manière générale, des pôles que Passavant s’apparentait au départ à un village sur promontoire. importants d’urbanisation à l’époque de la mise en œuvre du chemin Dans la partie ancienne du village, les fermes et les maisons rurales de fer. A Saint-Loup, le tissu urbain s’est d’abord densifié entre le forment le paysage urbain de Passavant et s’articulent autour de la bourg ancien et la gare autrefois située avenue Albert Thomas place Jeanne d’Arc. Progressivement, le village s’est étendu et des (ancienne avenue de la Gare) en direction de Corbenay. Ce sont ces extensions urbaines sous forme de lotissements ont vu le jour vers le quartiers qui se sont d’ailleurs développés le plus rapidement. cimetière et vers l’ancienne gare. Passavant dispose d’une deuxième A partir des années 1960, Saint-Loup s’est étendu au-delà de son entité urbaine à « La Côte ». Séparée du village sur promontoire par centre dense, le long des grands axes de communication. Des avenues la vallée du ruisseau de la Morte Eau et ses prairies adjacentes, elle larges, bordées de maisons bourgeoises, ont été créées vers la gare à s’est implantée sous forme linéaire sur un plateau. Enfin, le hameau l’est, vers Bouligney au nord-ouest et vers Conflans-sur-Lanterne au ancien de La Rochère, situé à 3 km au nord, a été fondé autour de la sud. Les premiers lotissements ont été réalisés le long des voies déjà verrerie vers 1475. Passavant-la-Rochère a connu une phase existantes. Mais, progressivement, de nouveaux quartiers ont vu le jour, industrielle puisqu’au milieu du XIXème siècle, la commune a rassemblé totalement déconnectés des bourgs-centres. Le quartier des HLM rue un nombre important d’activités industrielles (métallurgie, fabrication Victor Hugo, les quartiers du Mont Pautet et du Chanois à Saint-Loup de tuiles et de briques), première source de développement de

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 40 Passavant. C’était alors l’une des communes les plus industrialisées de des bâtiments d’habitat collectif, ainsi que près de 200 parcelles loties, l’est de la France. Ce phénomène a introduit « l’habitat ouvrier » dans adjacentes à d’anciennes cités ouvrières. le village dès la fin du XIXème siècle. Au pied des premiers contreforts du massif des Vosges, le pays fougerollais doit sa notoriété à la culture de la cerise et à la fabrication du kirsch. Fougerolles possède un riche patrimoine en plus de traditions gastronomiques reconnues. La commune de Fougerolles est composée de deux pôles urbains séparés de 2 km : Fougerolles l’Eglise (chef-lieu de la commune) à Fougerolles le Château. Le bourg autour de l’église Saint-Etienne forme réellement le cœur de ville aujourd’hui. L’histoire de Fougerolles a suivi le rythme de son activité artisanale et industrielle (moulins, scieries, tanneries, féculerie, teintureries,). Les carrières ont été exploitées pour bâtir les maisons et les « laves » pour les toits. La distillerie s’est développée dès le XVIIIème dans les fermes. L’essor de la production du kirsch au début du XIXème siècle développa parallèlement les activités de tonnelleries et de vinaigreries. Fort de ce passé, l’habitat traditionnel de Fougerolles se rapproche plus de celui de villages groupés et d’un habitat dispersé très développé. Il se caractérise par un réseau dense de fermes isolées et d’innombrables hameaux (Beaumont, Blanzey, Croslières, Jean Dicotet, la Basse-Robert, la Gabiotte, la Germenain, la Motte, la Ramouse, le Bout, le Champ, le Château, le Clos, le Haut- de-la-Beuille, le Petit-Fahys, le Grand-Fahys, le Pré du Rupt, le Prémourey, le Roigire, le Sarcenot, les Chavannes, les Granges de l’Église,…) sur les plateaux ou dans les vallons, selon les activités qui ont été à leur origine (agricoles, forestières, artisanales,…). Le quartier du Germenain à Fougerolles a connu une expansion comme à Saint-Loup, c’est-à-dire déconnecté du noyau ancien regroupé autour de son église au clocher comtois. Le quartier du Germemain regroupe

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 41 4.6. Synthèse des morphologies urbaines A retenir : Des silhouettes urbaines qualitatives qui peuvent prendre différentes formes.

Une armature territoriale composée de bourgs et de nombreux villages aux morphologies liées au paysage, au relief et à l’histoire.

Des évolutions urbaines différentes selon les typologies.

Enjeux :  Maintenir une lisibilité des différentes structures urbaines.  Affirmer l’armature urbaine du territoire.  Préserver le patrimoine architectural.  Maintenir le caractère et l’identité paysagère propre à chaque typologie de village.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 42 5. L’IDENTITE ARCHITECTURALE 5.1. Les mesures de protections existantes - Mairie-lavoir datant de la 1ère moitié Mailleroncourt-Saint- du XIXème siècle Le territoire de la Haute Comté possède un patrimoine diversifié Pancras - Eglise datant du 4ème quart du puisque 12 communes de la CCHC sont concernées par la présence XVIIIème siècle d’un ou plusieurs monuments historiques sur leur territoire. Ces édifices Montdoré - Eglise du XIIIème siècle sont classés (entièrement ou partiellement) et protégés au titre de leur - Château, donjon et vestiges du ème Passavant-la-Rochère XIII siècle caractère historique, artistique ou architectural : - Tour fortifiée de l’entrée de bourg du XIIème siècle Communes Monuments Historiques - Château des Bouly du XVIIIème ème ème Saint-Loup-sur-Semouse Anjeux - Eglise datant du XV et XVI siècles siècle - Mairie-lavoir et fontaine dite Napoléon - Pont tournant sur le canal des ème ème (statue datant du 2 quart du XIX Selles Vosges et maison éclusière de la Bouligney siècle) 2ème moitié du XIXème siècle - Ancien cimetière dit « Cimetière des - Halles du marché couvert du XVIIème Pestiférés » de 1637 aux Granges siècle d’Amalix - Maison dite du Cardinal Sommier du - Château de l’ancien couvent des XVIIème siècle er ème Recollets du 1 quart du XVIII siècle - Eglise de la Nativité de Notre-Dame - Eglise (chœur et transept gothiques, Vauvillers reconstruite entre 1767 et 1773 Conflans-sur-Lanterne façades et toitures de la nef et du clocher - Fontaine lavoir dite Grande ème classiques) datant du XIV et du Fontaine ème XVII siècles - Château (ferronnerie du XVIIIème ème - Croix de cimetière du XVI siècle siècle) Dampierre-lès-Conflans - Chapelle Saint-Eloi des Forges de - Presbytère Varigney (1875) Demangevelle - Ancienne salle des fêtes de la filature (décors peints sur toiles de 1924) A la rédaction de ce document, 8 communes parmi les 12 se sont déjà - Eglise datant de la 2ème moitié du XVIIIème manifestées auprès de l’Architecte des Bâtiments de France et se sont siècle positionnées favorablement pour établir des « Périmètres Délimités - Croix de calvaire dans le hameau de des Abords » (PDA) sur leurs monuments historiques, procédure visant Fougerolles Blanzey-Haut - Ferme-distillerie du Petit-Fahys à définir des périmètres de protection modifiés autour des édifices (actuellement écomusée du Petit-Fahys) pour moduler le rayon de protection originel de 500 mètres. de la 1ère moitié du XIXème siècle

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 43 5.2. L’organisation des villages . La simplification culturale et la mécanisation a entraîné un appauvrissement du paysage agricole (openfields) en dehors Les communes à dominante rurale de la Haute Comté sont marquées de la trame urbaine. par une densité plus faible que la moyenne départementale (41 . La descente des forêts habillant les buttes et collines a causé hab/km² contre 44 hab/km² en Haute-Saône). Même avec une faible une dégradation des ouvertures sur le grand paysage densité, quelques principes urbanistiques structurent la majorité des (enfrichement, enrésinement). villages et de leurs paysages alentours : . Un élément patrimonial de centralité (église, château, monument, hôtel de ville par exemple) organise la vie urbaine, aussi bien du point de vue administratif que fonctionnel. . Les bâtisses anciennes ont régulièrement été implantées en axant leur faîtage parallèlement à la route, et en respectant parfois un faible recul (plus rarement perpendiculairement à la route, le pignon venant s’accrocher sur celle-ci, comme dans le cas de certains villages du sud : Dampierre, Briaucourt, Hautevelle, Francalmont, Plainemont). . Les extensions urbaines récentes se sont implantées de manière déconnectée, en périphérie des centres anciens, consommant ainsi de l’espace naturel ou agricole environnant et en Ces évolutions dans la composition urbaine des villages de la Haute participant à l’étalement urbain. Comté ne sont malheureusement pas propres à ce territoire et se . Les entrées de villes ont été progressivement dénaturées par répercutent souvent dans d’autres contextes. Néanmoins, ces constats l’installation de nouveaux lotissements qui tournent le dos à sont à examiner et ces signes doivent alerter sur la conduite à tenir en l’axe viaire principal et s’affranchissent de l’architecture matière d’aménagement urbain pour demain. traditionnelle pour s’orienter vers desmodèles plus contemporains, contrastant avec le bâti ancien. 5.3. Le caractère rural des espaces publics . Les jardins et vergers, qui ornaient traditionnellement les Si l’organisation du bâti avec l’espace public contribue à démontrer arrières des parcelles et créaient par endroit une ceinture les spécificités rurales et l’occupation agricole du territoire, verte, cèdent parfois leur place à l’urbanisation. l’aménagement, les matériaux utilisés et le traitement des espaces . Les bâtiments agricoles, autrefois inscrits dans les cœurs urbains publics contribuent à créer une ambiance rurale qu’il s’agit de des villages, se sont délocalisés en sortie de village par conserver dans les projets à venir. obligation ou par facilité.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 44 La présence d’aménagements simples et polyvalents (place et placettes), l’usage de matériaux résistants, perméables et la présence du végétal (arbre, bande enherbée, fossé,…) sur les espaces publics peuvent apporter une certaine qualité au cadre de vie à l’intérieur d’un village. Les jardins, vergers et potagers sont présents dans de nombreux villages. Les espaces publics ruraux non bitumés, arborés, enherbés, les voies et chemins de terres bordés de fossés, nous rappellent : . la capacité à faire simple et pas cher tout en faisant beau . les principes durables : perméabilité, présence du végétal . la possibilité de mélanger bâti et nature harmonieusement. 5.4. Les spécificités architecturales L’architecture du territoire possède des influences variées. On distingue un patrimoine architecturale notable, bénéficiant d’atouts particuliers. Les fermes traditionnelles Plusieurs types d’anciennes fermes cohabitent : Les fermes traditionnelles peuvent être assez proches les unes des . Un des types les plus répandus est la ferme mono-bloc en grès, autres, puis elles s’espacent progressivement en s’éloignant du cœur du volumineuse. Elle est assez haute en volumétrie (R+1 + combles village. Certaines sont encore destinées à une activité agricole. à R+2) et présente peu d’ouvertures. Le toit est assez peu Beaucoup sont exclusivement à vocation d’habitation de nos jours. pentu, et la porte forcément arquée. Elles sont en général implantées en recul, sur des parcelles de grande . La ferme des Vosges Saônoises est implantée de façon à ce taille. Les bâtiments sont très imposants, en façade de grès ou de que le faîtage soit parallèle à la rue. Le bâti est divisé en trois calcaire gris, avec peu d’ouvertures. Les toits sont parfois couverts de parties : le logement, la grange centrale, et l’écurie ou l’étable. « laves » de grès feuilleté, qui sont des pierres plates tirées de Ces éléments bâtis sont implantés autour d’une cour ouverte. La nombreuses carrières du territoire. Toutefois, la plus grande partie des ferme présente une toiture à pente assez raide, dont les deux toits est couverte de tuiles mécaniques plates. pans égaux s’abaissent vers l’entrée et l’arrière de la maison. Traditionnellement, la porte de la grange est arrondie.

. L’autre type de ferme est dit « en équerre » du fait de sa disposition en deux bâtiments implantés en formant un angle.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 45 Le bâti perpendiculaire à la rue abrite le logement, la grange maison sans mettre le nez dehors, avantage appréciable sous le rude ou l’étable formant un bâtiment en retour d’équerre, parallèle hiver des Vosges Saônoises. à la rue. C’est un bâti plus haut que les fermes des Vosges Le chalot Saônoises. Le chalot (ou « chello » en patois) est une dépendance externe de la ferme typique issue d’un petit territoire situé à la limite des Vosges Méridionales et des Vosges Saônoises, notamment dans les hautes vallées de la Combeauté et de l’Augronne. Véritable coffre-fort, cette annexe de la ferme était utilisée comme grenier pour la conservation du grain, de l’alcool, de la nourriture et des trésors de la famille. Ce grenier en chêne entièrement démontable est surélevé sur de grosses pierres afin que l’air circule autour des parois. Situé en plein air, il est surmonté d’une charpente recouverte d’un toit de laves (grès feuilleté). Il se trouve éloigné de quelques mètres de la ferme. La raison en est simple : en cas d’incendie de la ferme, les récoltes et les richesses seront épargnées. Près de 350 chalots sont répertoriés sur 7 communes lorraines et franc-comtoises (dont environ 130 sur Fougerolles et 70 sur Aillevillers-et-Lyaumont) répartis sur une superficie de près de 250 Source photographique : Office de Tourisme des Mille Étangs km². Tous les chalots de la région datent des XVIIème, XVIIIème et Le chari XIXème siècles. La « Route des Chalots » est une invitation à parcourir Dans le nord-est de la Haute-Saône, la maison agricole présente un l’ensemble du territoire des 7 communes du Pays du Chalot à partir caractère particulier : la présence d’une avant-grange qui pouvait d’un itinéraire routier présentant une vingtaine de sites patrimoniaux. servir à abriter un chariot et qui porte de ce fait la dénomination de Sur cet itinéraire touristique de 120 km, des agriculteurs, hôteliers, chari. Dans ce type de maison, on ne distingue pas sur la façade la restaurateurs, artisans, distillateurs mettent en valeur leur savoir-faire porte d’entrée de l’habitation. Il faut pénétrer dans l’avant-grange autour de ce petit patrimoine particulier, tout en y développant une pour découvrir cette porte, ainsi qu’un second porche qui donne accès nouvelle économie. à la grange proprement dite. L’étable a souvent une entrée Le clocher comtois indépendante. Dans tous les cas, l’avant-grange ou chari a une double fonction : d’une part il sert de remise, d’autre part il constitue un espace Différents types de clochers émergents de la grande majorité des de distribution permettant à l’exploitant de circuler librement dans la villages, image d’un paysage cultuel traditionnel en Franche-Comté.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 46 Les clochers francs-comtois sont une des spécificités des paysages qui jalonnent les chemins et 9 chapelles. Les toits sont généralement franc-comtois. En dôme ou en pointe, ils jouent à cache-cache derrière couverts de « laves » de grès. Dans toute l’étendue de la commune où les collines et éclairent le paysage de leurs couleurs chatoyantes. Le l’eau est filtrée par le grès, d’innombrables sources produisent des clocher comtois se caractérise par son aspect de clocher-porche eaux limpides, pures et abondantes. Elles ont permis la construction de surmonté très souvent d’un dôme à l’impériale. Il a été édifié en nombre diverses fontaines, notamment la fontaine Georgin à Fougerolles et la lors de la reconstruction des églises franc-comtoises au XVIIIème siècle source des négociants au Grand-Fahys. : on compte près de 700 clochers de ce type, ce qui représente plus On recense également un abondant petit patrimoine lié à l’eau. Pour du tiers des communes de Franche-Comté. l’usage de l’eau, l’homme a aménagé, jusqu’au milieu du XXème siècle, Plus ou moins étiré, le dôme bombé, souvent à quatre pans, est de nombreux édifices. Fontaines, lavoirs, égayoirs, puits, souvent bien recouvert en général de fer blanc, de zinc, d’ardoise ou de tuiles préservés, réhabilités ou mis en valeur, constituent dans chacune des vernissées. Le choix des tuiles polychromes fait apparaitre différentes communes une part importante de ce patrimoine vernaculaire local. Les teintes avec une prédominance du jaune, de l’orange, du vert, du ponts en pierre de diverses époques, qui enjambent les nombreux rouge et du brun foncé. En Franche-Comté, les tuiles ont plusieurs cours d’eau, reflètent également les différentes influences formes, et selon la manière de les disposer, elles constituent des motifs architecturales, sans oublier l’original pont tournant de Selles sur le géométriques très variés : chevrons (ligne plus ou moins large), canal des Vosges. triangles, trame losangée, bandes horizontales ou plus rarement motifs figuratifs (calice, croix, fleurettes). Le petit patrimoine cultuel et le patrimoine lié à l’eau Le ban intercommunal est jalonné de croix, calvaires, fontaines, lavoirs et églises. Le grès bigarré du sous-sol est ici omniprésent : cette pierre entre dans la construction des fermes, maisons bourgeoises, fontaines, lavoirs, calvaires, chapelles, mairies, écomusée et églises aux clochers coiffés à l’impériale. Fougerolles, terre privilégiée avec ses milliers de cerisiers, ses forêts de hêtres, sa campagne vallonnée et verdoyante constellée de calvaires et de fermes aux toits de laves moussus, possède aussi d’innombrables sources d’eau pure et limpide, filtrée par le grès. Le grès bigarré du sous-sol est ici omniprésent, il donne au kirsch sa saveur inimitable. On dénombre rien qu’à Fougerolles 53 croix, 19 oratoires

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PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 48 5.5. Synthèse de l’identité architecturale A retenir Enjeux : Des villages avec une diversité d’habitats et d’architectures  Assurer la mise en valeur des caractéristiques (architecture rurale, industrielle, bourgeoise,…). de l’architecture locale. La présence de nombreux monuments historiques classés.  Sauvegarder le patrimoine architectural La maison-bloc ou ferme-bloc reste dominante avec des variantes selon les secteurs et témoigne des modes de vie passés des habitants remarquable ou classé autant que le petit du territoire. patrimoine vernaculaire. L’intérêt du patrimoine bâti réside à la fois dans sa diversité, sa  Valoriser les spécificités architecturales typicité, sa cohérence d’ensemble et son état de conservation. territoriales comme l’emploi du grès par Des villages en accord et en parfaite symbiose avec le relief, les cours exemple. d’eau et bien intégrés dans l’environnement en général. Des structures villageoises plus ou moins compactes, cohérentes, groupées et harmonieuses.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 49 6. RISQUES ET PRESSIONS PAYSAGERES 6.1. Le maintien des éléments naturels structurant Ce patrimoine constitue des éléments structurants de la qualité des paysages. Leur valorisation est un enjeu fort pour le territoire afin de La CCHC bénéficie de patrimoines paysager, naturel et culturel maintenir la qualité paysagère et l’attractivité de la Haute Comté. remarquables. Le territoire présente des éléments patrimoniaux, tant dans le domaine naturel (milieux humides, forestiers et prairiaux, 6.2. La maitrise des évolutions des formes urbaines continuité et fonctionnalité écologiques, espèces rares et menacées), pour garder une identité que culturel (savoir-faire liés au verre, au bois, à la distillerie), L’essor démographique étant modéré en Haute Comté et une bonne architectural (édifices remarquables, petite cité comtoise de caractère) part des constructions se faisant de façon dispersée et déconnectée, ou paysager. les extensions urbaines des villages ne sont pas forcément très Le paysage du territoire s’est façonné depuis de nombreuses années importantes et se font principalement, et depuis longtemps, par avec un patrimoine commun, des espaces naturels et agricoles : les étirement le long des voies. forêts, les vallées alluviales, les rivières, les prairies agricoles et les Toutefois, des lotissements sont parfois réalisés, et leur nombre s’est vergers. accru ces dernières années créant par endroit des espaces dénaturés. Ces dernières années, on a constaté une modification des pratiques qui Ce phénomène peut nuire à terme à la qualité des silhouettes urbaines se traduit au niveau paysager par : et des entrées de villages si l’étirement est trop long, ce qui est . Une fermeture des paysages et des prairies permanentes en fréquent, ou visible de loin (par exemple sur une ligne crête avec des bordure de rivières par un développement des surfaces couleurs blanches ou trop claires des pavillons), ou décousu de la trame boisées. urbaine préexistante. Les questions de sécurité routière, de maintien . Une disparition des éléments végétaux (haies et arbres isolés) des vues et d’intégration paysagère des constructions dans la des espaces agricoles de plaine par la modernisation des morphologie des bourgs amènent à vouloir limiter ce type pratiques. d’implantation qui s’étale en périphérie des villages. . Un enfrichement des bois (voire un enrésinement) et des De plus, l’étalement urbain est localement associé à la constitution de espaces de vergers. « villages-dortoirs » et de fortes migrations pendulaires, ce qui . Une fragilisation des zones humides. demande de plus grands investissements en infrastructures routières, ce . Une diminution de la présence d’éléments végétaux dans les qui génère aussi de plus grandes dépenses énergétiques, et cause une bourgs : bande enherbée, fossé, arbres d’alignements,… plus grande pollution liée aux émissions de CO2. De plus, l’augmentation des surfaces artificielles augmente la gravité et la

rapidité des inondations. Au-delà de ces aspects techniques,

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 50 l’étalement urbain peut occasionner une perte de naturalité, ainsi que 6.4. Les sensibilités paysagères et les points noirs de la ruralité, à la fois comme élément paysager et comme mode de paysagers vie. Situé à l’écart de grandes agglomérations et de voies de L’intégration des formes pavillonnaires reste néanmoins possible, s’ils communication majeures, le territoire de la CCHC a été épargné par sont bien positionnés, en continuité du village, avec une trame viaire certaines évolutions et pressions d’aménagement sur l’espace, s’adaptant au terrain et permettant des connexions aisées au village, notamment en matière d’urbanisation, de développement économique y compris piétonnes, avec un règlement imposant des principes et commercial et d’intensification agricole. Si cet enclavement a permis d’implantation des maisons dialoguant avec l’espace public, une bonne conservation de certains patrimoines, il s’est surtout traduit harmonisant le traitement des clôtures et des végétaux,… par des phénomènes de dévitalisation des villages, de déprise 6.3. La qualité des silhouettes de bourg et des agricole localisée, et de déclin des industries locales (à l’exception de paysages l’industrie du bois). Ces évolutions socio-économiques spécifiques ont marqué les paysages urbains (centres villages) et ruraux (espaces Les paysages routiers de la Haute Comté offrent de nombreux points agricoles et forestiers). de vue qui permettent d’appréhender l’inscription des villages et des bourgs dans le relief. Les boisements, bosquets, micro-reliefs, vergers, De nombreuses friches industrielles haies fabriquent des limites d’intégration du paysage bâti dans le Les anciennes vallées industrielles de la Semouse et du Coney territoire. L’organisation des communes a toujours permis, renferment de nombreuses friches industrielles. Ces friches ne sont pas historiquement, grâce au fonctionnement agricole des communes, une toutes dans le même état. Quelquefois, seuls les bâtiments d’habitation transition douce entre le bâti et les champs. Le développement plus ont été préservés et sont encore occupés. Dans d’autres cas, tout le site récent a fragilisé les ceintures vertes de transition entre les espaces est à l’abandon. A Aillevillers-et-Lyaumont, au lieu-dit « La Chaudeau construits et les espaces agricoles. », le vallon de la Semouse est un carrefour d’anciennes industries Dans un paysage ouvert ou au relief marqué, l’inscription des villages (tréfileries, forges), dont une partie tombe en ruines. Ce site paysager dans leur site est une problématique paysagère majeure car la et patrimonial est d’autant plus sensible qu’il est situé au carrefour de visibilité des silhouettes de bourgs est importante. Elle joue un rôle routes stratégiques dans ce secteur et traversé par le GR du Pays des primordial dans la qualité des paysages. Les projets de Châteaux et Villages de Haute-Saône. En bordure du canal des développement des communes devront particulièrement être attentifs Vosges, le site de l’ancienne filature à Demangevelle présente également une forte sensibilité compte tenu de la taille du site, du aux secteurs de développement car la construction d’un bâtiment en limite de bourg mal orienté, de mauvais gabarit ou de couleur mauvais état de certains bâtiments et de sa proximité avec l’axe inappropriée, ou la suppression d’un verger peut particulièrement fluvial qui est un axe de découverte touristique. fragiliser l’inscription de la commune dans son paysage.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 51 Des bâtiments en ruine (suppression des volets battants bois pour des volets roulants), des Les fonds de vallées et certaines clairières agricoles de plateau sont menuiseries (changement au profit d’huisseries en PVC blanc), des ponctués de ruines d’anciennes constructions en pierre. Il s’agit surtout revêtements (isolation par l’extérieur camouflant la façade en grès) ou d’anciens moulins en bordure de cours d’eau et d’anciens bâtiments encore des enduits et peintures (coloration vive des façades ou des agricoles (granges, bergeries, fermes) isolés qui participaient autrefois portes). à l’habitat dispersé de ces secteurs de pâtures et d’estives éloignés Une fermeture paysagère assez circonscrite des villages et des hameaux. Témoins de l’histoire et des usages Comme beaucoup de territoires ruraux, le territoire de la CCHC a été passés, présentant un important potentiel de valorisation, ces éléments touché par une déprise agricole essentiellement dans les secteurs plus peuvent dégrader l’image de marque du secteur notamment lorsqu’ils pentus, plus difficiles d’accès (vallons) et éloignés des exploitations. Ce sont utilisés pour des dépôts sauvages ou que leurs abords se phénomène s’est traduit dans le paysage par un enfrichement (sous- banalisent. exploitation et abandon des terrains conduisant à un retour de la Des bâtiments abandonnés dans de nombreux cœurs de villages végétation spontanée) et par un enrésinement (terrains plantés de bois Le paysage des cœurs de villages est marqué aujourd’hui par une de résineux). proportion importante de constructions vacantes, abandonnées ou en Des extensions urbaines menaçant la qualité des paysages vente. Qu’il s’agisse d’anciennes demeures de l’ère industrielle ou de La pression foncière a été globalement faible à l’échelle du territoire, fermes de villages, la qualité du paysage urbain est globalement mais les extensions urbaines réalisées au cours de la dernière décennie affaiblie par la présence de bâtiments dont l’avenir est incertain, et celles qui se réalisent actuellement posent un réel problème notamment dans les centres villageois. La réhabilitation du patrimoine paysager et de consommation d’espace. bâti est ici un enjeu commun à tout le territoire de la CCHC. Des abords et des bâtiments agricoles mal intégrés Des réhabilitations hasardeuses Dans un contexte rural et agricole comme celui de la Haute Comté, les Malgré la présence de caractéristiques architecturales traditionnelles, constructions agricoles font partie intégrante du paysage. Leur taille la lecture urbanistique de la trame urbaine révèle parfois des et leur aspect ont évolué pour s’adapter aux mutations agricoles du modifications maladroites qui appauvrissent le potentiel patrimonial siècle dernier, indépendamment de leur intégration visuelle. Insérées de certains villages. Certaines réhabilitations ont dénaturé voire autrefois dans la trame villageoise, elles en sont aujourd’hui souvent banalisé les façades traditionnelles, notamment au niveau des portes détachées. charretières (surbaissement et suppression du plein cintre de la porte de grange au profit d’une porte de garage métallique, comblement du chari,…), des fenêtres (baies murées, proportions des ouvertures inversées : baies horizontales, plus larges que hautes), des volets

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 52 6.5. Synthèse des risques et pressions paysagères Enjeux : A retenir  Apporter un soin particulier à la qualité des Des éléments naturels structurant du paysage qui commencent silhouettes de bourg et des paysages. progressivement à disparaître.  Enrayer le phénomène de désertion des Des formes urbaines qui évoluent, grandissent et qui risquent de dénaturer à terme les silhouettes urbaines traditionnelles. anciens sites industriels et artisanaux, et Des sensibilités paysagères fortes sur des secteurs stratégiques comme envisager leur réhabilitation pour d’autres les entrées de ville, les bords de cours d’eau, les lignes de crêtes et les vocations (culturelle par exemple). vallons.  Veiller à la bonne intégration paysagère des Des bâtiments à l’abandon dans de nombreux villages (friches extensions récentes. industrielles).  Imaginer de nouvelles formes urbaines pour les extensions résidentielles en accord avec la tendance actuelle du développement durable.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 53 7. SYNTHESE DU DIAGNOSTIC PAYSAGER ET URBAIN

Situation Evolutions urbaines et Patrimoine architectural Sensibilités et pressions paysagères territoriale paysagères Un territoire communautaire, fort de ses Des villages avec une diversité d’habitats et 3 grandes unités paysagères distinctes et identitaires qui 38 communes d’importances variables, d’architectures (architecture rurale, possèdent en toile de fond des composantes d’uniformité et qui compte aujourd’hui 18 800 industrielle, bourgeoise,…). de constance s’articulant en mosaïque : la forêt, l’eau et les habitants. Une urbanisation en lien avec la périurbanisation de Luxeuil-les-Bains. La présence de nombreux monuments prairies. Appartenance au Pays des Vosges historiques classés. Des paysages singuliers apportent une touche d’originalité Sâonoises. Un développement urbain significatif sur Constats 10 ans : 53,69 hectares artificialisés Des villages en accord et en parfaite (belvédères, confluences, vergers,…). Territoire intercommunal en partie couvert symbiose avec le relief, les cours d’eau et depuis 2007, dont 77 % à des fins Des paysages ruraux de grande qualité, notamment du fait par le Parc Naturel Régional des Ballons bien intégrés dans l’environnement en général. résidentielles. de leurs caractéristiques agricoles et forestières. des Vosges et qui compte un projet de Des structures villageoises plus ou moins deuxième Parc Naturel Régional pour une compactes, cohérentes, groupées et Des paysages globalement très bien préservés par rapport autre partie de son territoire. harmonieuses. aux territoires voisins qui sont sous influences d’aires urbaines. Une fermeture progressive des paysages Des formes urbaines qui évoluent, grandissent Des éléments naturels structurant du paysage qui commencent due au phénomène d’amplification des et qui risquent de dénaturer à terme les progressivement à disparaître. espaces sylvicoles, accentuée par la silhouettes urbaines traditionnelles. Des sensibilités paysagères fortes sur des secteurs stratégiques Faiblesses fermeture des vallées alluviales. Des bâtiments à l’abandon dans de nombreux comme les entrées de ville, les bords de cours d’eau, les lignes Une forte déprise agricole sur les villages (friches industrielles). de crêtes et les vallons. contreforts de la Vôge.

Apporter un soin particulier à la qualité des silhouettes de Préserver l’organisation générale du Assurer la mise en valeur des caractéristiques bourg et des paysages. Préserver le cadre de vie et l’identité paysage. de l’architecture locale. rurale du territoire. Sauvegarder le patrimoine architectural Enrayer le phénomène de désertion des anciens sites industriels Pérenniser la mise en valeur traditionnelle remarquable ou classé autant que le petit et artisanaux, et envisager leur réhabilitation pour d’autres Protéger et valoriser encore davantage le des sols. patrimoine vert existant. patrimoine vernaculaire. vocations (culturelle par exemple). Enjeux Maintenir les obstacles naturels Valoriser les spécificités architecturales Affirmer l’identité traditionnelle de la Veiller à la bonne intégration paysagère des extensions (boisements, haies, zones humides…) et territoriales comme l’emploi du grès par Haute Comté qui se caractérise par sa récentes. limiter l’imperméabilisation des sols. exemple. Préserver l’esthétique traditionnelle ruralité, sa tranquillité, ses traditions et ses Limiter l’artificialisation des sols et la des villages grâce à la mise en place de règles Imaginer de nouvelles formes urbaines pour les extensions valeurs humaines. consommation d’espaces naturels et pour les nouvelles constructions et les résidentielles en accord avec la tendance actuelle du agricoles. rénovations. développement durable.

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PARTIE 2

DIAGNOSTIC SOCIO-ECONOMIQUE

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 55 1. DEMOGRAPHIE ET POPULATION 1.1. Une population en constante diminution période précédente. Néanmoins, depuis 2008, la baisse s’atténue quelque peu et se retrouve au niveau de celle des années 1990, mais La Communauté de Communes de la Haute Comté, connait une baisse reste encore élevée avec 5.1 %. continue de sa population depuis 25 ans. Elle comptait 15 900 habitants en 1990, elle n’en compte plus que 13 313 en 2013, soit Malgré un solde naturel positif (+ 0,2 % entre 1990/1999, puis + 0,1 une baisse de 2 600 habitants. % entre 2000 et 2007), la communauté de communes voyait partir ses

Au cours des années 2000/2007, le territoire de la Communauté de habitants. Ainsi, la baisse de la population résulte d’un solde Communes a connu une accélération de son déclin démographique migratoire négatif et qui s’accentuait (-0,7 % entre 1990/1999, puis avec une baisse d’environ 1 200 habitants (-7.8 %), contre 720 sur la

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 56 - 0,8 % entre 2000 et 2007). De 2008 à 2013, si le solde naturel est Taux de variation 1999-2007 2008-2013 tombé à 0 %, le solde migratoire poursuivait sa baisse (-0.9 %). annuel Les cartes qui suvient souligne cette évolution qui caractérise plus CC Haute Comté -0,7% -0,9% fortement le territoire situé à l’ouest de la Communauté. Saint-Loup-sur-Semouse -1,7% -2,3% Elles caractérisent également une érosion accentuée dans les Fougerolles -0,4% - 0,5% principaux bourgs et notamment sur celui de Saint Loup-sur-Semouse Vauvillers -1,6% - 0,6% Conflans-sur-Lanterne -0,3% -0,4% Corbenay -0,5% -0,4% Fontaine-lès-Luxeuil +0,3% -0,7% Rural 0% -0,4%

avec un taux de variation annuelle négatif et qui s’accentue (- 1.7 % Une baisse démographique reflétant la réalité d’un territoire élargi. entre 2000 et 2007 et - 2.3 % entre 2008 et 2013). Sur les autres Les données entre 2008 et 2013 sur l’évolution annuelle de la bourgs, la baisse est moins marquée (entre - 0.5 et - 0.7 % par an). population à l’échelle d’un territoire élargi, reflètent des situations

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 57 similaires sur les communautés de communes voisines. Celles-ci sont Luxeuil-les-Bains -1,3% également concernées par une baisse de population (Pays de Luxeuil, Vesoul -0,86% Hauts des Val de Sâone, Agglomération de Vesoul…). Cette situation Jussey -0,74% caractérise également les communautés vosgiennes proches (Pays de Sâone Vosgienne, Vosges Méridionales, Sâone et Madon…). Seules Val d’Ajol -0,84% celles du Triangle vert et de Terres de Sâone connaissent une évolution Plombières-les-Bains -1,15% favorable, bénéficiant du desserrement de l’agglomération Vésulienne Remiremont -0,85% qui perd également de sa population. Darney -1,07% Taux de variation 2008-2013 Entrées / Sorties annuel 1.2. Des caractéristiques sociales en mutation CC Pays de Luxeuil -0,8% -0,9% Un nombre de ménages en baisse CC Terres de Saône +0,3% 0% CC Triangle Vert +0,7% +0,1% Bien que la population connaisse une baisse continue, le nombre de ménages sur la Communauté de Communes évoluait encore CA de Vesoul -0,2% - 0,4% positivement jusqu’en 2007 avec 312 ménages supplémentaires. CC Hauts Val de Saône -0,6% -0,2% Depuis 2008, la Communauté de communes commence à perdre des CC Pays Saône Vosgienne -0,4% +0,3% ménages (- 77, soit - 1 %), au contraire de la Haute Sâone qui malgré CC Vosges Méridionales -0,9% -0,4% une baisse de population, connait encore une évolution positive de ses ménages. CC Saône et Madon -0,5% -0,3% Comme pour la Haute Comté, les communautés de communes voisines voient leurs bourgs principaux perdre des habitants, fragilisant leur capacité à maintenir une offre de commerces et de services et limitant leur rayonnement. En effet, cette baisse de population se retrouve également sur Luxeuil Les Bains (- 1.3 % par an sur la période 2007/2013), Vesoul (- 0.86 %), Jussey (- 0.74 %), Val d’Ajol (- 0.84 %), Remiremont (- 0,85 %), Plombières les Bains (- 1.15 %), Darney (- 1.07 %)…

Taux de variation annuel 2008-2013

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 58 Cette diminution du nombre de ménages résulte de l’évolution 35 % de la population de plus de 15 ans en 2013 et du public âgé caractérisant principalement la commune de Saint Loup sur Semouse. de plus de 60 ans (29.2 %) peuvent expliquer ce phénomène. La baisse du nombre de ménages sur la commune n’est plus compensée Cependant, les données sur la composition des ménages traduisent que par une hausse dans les autres communes. Les autres bourgs ont connu 30.4 % correspondent à des personnes isolées, 37.7 % et à des une stabilité de leur nombre de ménages, ainsi que les communes rurales.

ménages de 2 personnes. De fait les ménages composés de 1 ou 2 personnes, représentent 68,1% des ménages. Si l’on ajoute ceux Une évolution de la taille des ménages à la baisse, mais qui laisse composés de 3 personnes, ce sont 81% des ménages. Les familles de encore présager un besoin de desserrement non négligeable. 4 personnes et plus, ne représentent plus que 19% des ménages. En 2013, la taille moyenne d’un ménage s’élève à 2,30 contre 2,38, En plus de l’importance du nombre de personnes isolées, la en 2008 et 2.63 en 2000, une situation identique à celle de la Haute- communauté de communes se caractérise également par une présence Sâone. Cette baisse de la taille des ménages s’est ralentie sur la marquée de couples sans enfants qui représentent 32.8 % des dernière période, mais le niveau actuel, laisse encore présager un ménages, et des familles monoparentales : 7.4%. besoin de logements lié au desserrement des ménages dans les années à venir. Une évolution marquée des ménages de petite taille Selon les données Filocom de la DDT, le territoire comprend de plus en plus de ménages de petite taille. L’importance de la part des retraités,

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 59 Enfin, il faut souligner que les ménages d’une personne ont augmenté 2013, les plus de 60 ans ont évolué de 13%. Les plus de 75 ans de 7 % entre 2008 et 2013, ceux de 2 personnes de 3 %. Au représentent 10.8%. Ce public a connu une évolution de 9.2%. contraire, les ménages de plus de 3 personnes ont tous diminué en Néanmoins, ce phénomène de vieillissement ne se pose pas de la même proportion, ce qui traduit bien l’effet du desserrement des ménages. manière selon les territoires. En effet, la carte sur la part des plus de 65 ans, traduit que les communes situées les plus à l’ouest de la Communauté de communes, sont plus marquées par le vieillissement. Les plus de 65 ans représentent déjà plus de 25 %. Néanmoins le taux atteint les 20 % sur de nombreuses communes.

Il faut souligner que les bourgs se caractérisent par la présence de ménages de plus grande taille. Ainsi, par exemple, la taille des ménages de Saint-Loup-sur-Semouse est supérieure à la moyenne de la Haute Comté (2.35, contre 2.30), résultant de la présence d’une population d’origine étrangère plus importante. Il en est de même sur Fontaine-lès-Luxeuil, Corbenay et Fougerolles, communes qui ont connu un développement de l’habitat plus marqué ces dernières années, plus favorable à l’accueil de familles. Paradoxalement, le territoire de la Communauté de Communes se caractérise par la présence d’un parc de résidences principales marqué par les maisons, donc des logements de grande taille. En 2013, les T4 et T5 représentaient 81 % des résidences principales et la part des T4 avait encore augmenté de 6 %. Un vieillissement de plus en plus marqué de la population En 2013, le territoire de la Communauté de Communes se caractérise par l’importance de sa population âgée. En effet, les plus de 60 ans Il en est de même sur les Communes les plus importantes du territoire. représentent 29.2 % de la population, contre 26.9 % pour la Haute- A Saint Loup sur Semouse, ils représentent 33 % de la population, A Sâone. Cependant, il est important de souligner qu’entre 2008 et Fougerolles, Vauvillers, ils atteignent les 30 %. Par contre, sur

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 60 Corbenay, Fontaine-lès-Luxeuil et Conflans-sur-Lanterne, ils ne Ainsi, entre 2008 et 2013, la Communauté de Communes a vu son dépassent pas encore les 25 %. nombre de jeunes de moins de 15 ans diminuer de 240 jeunes et celui des 16 à 29 ans, de 391.

Une légère baisse des effectifs les plus jeunes La carte sur la part des moins de 20 ans Si le poids des plus de 60 ans est important, sur la Communauté de communes, l’analyse de la structure par âge de la population, traduit traduit également la à l’opposé : faible proportion dans les communes . Une faible proportion et une diminution des moins de 15 ans : situées à l’ouest du ceux-ci représentent 17 % de la population en 2013, contre territoire. 18.6 % pour la Haute-Sâone. De plus, ils ont diminué de 7.2

% entre 2008 et 2013 . Une baisse du poids des 15-29 ans, comparable à celle du Département. Ils ont diminué de 7.2% et représentent 14.8 % de la population de la Communauté de Communes.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 61 Une importance de la population aux revenus modestes En 2013, la population active de 15 à 64 ans selon la catégorie socioprofessionnelle se caractérise par l’importance de la part des ouvriers (39.6 %) et des employés (29.2 %). Ainsi, 68,8% des actifs disposent d’un revenu modeste. Une situation au-dessus de celle du département (60 %). Une situation liée à l’importance de l’emploi salarié dans le secteur industriel et les secteurs du commerce et des services. De plus, le territoire se caractérise également par une part de retraités non négligeable (33,2 %). Malgré l’absence de données sur les niveaux de revenu à l’échelle des communes et de la communauté de communes, la carte sur les niveaux de revenus médians, montre bien que le territoire se situe en deçà de la moyenne départementale, qui s’élève à 18 508 € en 2012.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 62 Enfin, selon les données de la DDT sur les niveaux de revenu des . Chômeurs : 1100 ; ménages, il apparait que 69.5 % d’entre eux pouvaient bénéficier . Bénéficiaires de prestations spécifiques : d’un logement HLM en 2013. o RSA : 700 o APA : 313 o PCH : 250 . 70 ménages ayant bénéficié d’une aide FSL ; . 68 ménages relevant PDALPHD présentés en commission territoriale. Une part importante de population en situation de précarité Les données du tableau précédent sur le niveau de revenu des ménages traduisent que 34.3 % des ménages ont des revenus inférieurs à 60 % des plafonds HLM (soit 2780 ménages). Cette situation caractérise certes les ménages du parc locatif HLM (67 % avec des revenus inférieurs à 60 % des revenus), mais concerne également les ménages du parc locatif privé (51 % ont également des revenus inférieurs à 60 %) soit les 1/2 des locataires. Confrontés au cours de ces dernières années aux problèmes d’emplois, le territoire se caractérise par la présence d’un public plus fragile. Quelques éléments traduisent cette situation : . Allocataires CAF dans les 6 communes avec + de 100 bénéficiaires : 2100 concernant une population de 5400 personnes dont 2400 enfants ; . Allocataires en dessous des minimas sociaux sur les 6 communes

: 550 ; . 2800 ménages ont des niveaux de ressources inférieurs à CCHC : données issues du diagnostic social page suivante. 60 % des plafonds PLAI (35 %), dont 1500 sont des propriétaires ; . Taux pauvreté : 18,6 % ;

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PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 64 1.3. Synthèse des dynamiques démographiques . Une importance du public avec des niveaux de revenus modestes et une présence d’un public précaire. A retenir . Une baisse de population continue depuis 25 ans liée au solde Enjeux : migratoire, principalement.  Stopper le déclin démographique. . Des évolutions plus marquées dans les principaux bourgs du territoire, qui continuent de perdre des habitants.  Maintenir les jeunes publics. . Une baisse globale du nombre de ménages et une diminution  Répondre au vieillissement actuel et prolongé de leur taille. du territoire. . Une évolution importante des personnes isolées et des ménages de petite taille.  Répondre à la baisse de la taille des ménages. . Un vieillissement démographique et une baisse des publics  Répondre aux besoins liés aux faibles niveaux jeunes avec des disparités locales : un secteur ouest plus de revenu du territoire. marqué, ainsi que les principaux bourgs.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 65 2. L’HABITAT 2.1. Le parc de logements principales est stable sur Fougerolles et Vauvillers. Ailleurs, la baisse est limitée, voire positive sur les communes de Fontaine les Luxeuil, Etat initial du parc Corbenay, Conflans sur Lanterne et dans de nombreuses petites Une croissance globale du parc de logements. communes. En 2013, la Communauté de Communes de la Haute Comté compte . Une diminution du parc de résidences secondaires près de 10 060 logements. Entre 2008 et 2013, le parc de logements La communauté de communes se caractérise par un parc de résidences s’est accru de 1.5 % soit 147 logements supplémentaires. Cette secondaires très présent (748 unités soit 7,4 % du parc de logements, croissance est plus faible qu’à l’échelle de la Haute-Sâone (+ 4.2 %). contre 6.5% pour la Haute Sâone). Comme pour les résidences

principales, le parc de résidences secondaires a connu une légère L’évolution du parc de logements traduit à la fois : baisse de 2.4 % entre 2008 et 2013. Néanmoins, le parc de . Une légère baisse du parc de résidences principales résidences secondaires constitue un enjeu en matière d’habitat sur le Le parc de résidences principales de la communauté de communes territoire, tant pour l’offre de produits anciens qu’il propose aux représente 79.2% des logements (7961 unités), contre 84% pour la besoins d’accession des ménages locaux qu’à l’accueil d’un public Haute Sâone. Il en représentait 81% en 2008. Il a diminué d’’environ extérieurs dans une logique de retour sur le territoire et de valorisation 80 unités (-1%). Cette baisse se retrouve de manière plus marquée sur de l’accueil touristique. la commune de Saint Loup sur Semouse. Le parc de résidences

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 66 . Une forte évolution de la vacance Près de 72 % des ménages de la Communauté de communes de la Haute Comté, sont propriétaires de leur logement, contre 64 % pour En 2013, le taux de vacance sur la Communauté de Communes de la la Haute-Sâone. Ce taux est moins élevé sur Saint Loup sur Semouse, Haute Comté atteint 13.4 % du parc total de logements. Le nombre où les propriétaires ne représentent que 53 %. Le taux atteint les 70- de logements vacants a connu une forte augmentation : + 22 % 75% sur Fougerolles… quasiment au même niveau que le Département. Il existe donc un enjeu majeur en matière de réhabilitation, puisque le territoire recense 1 Il dépasse en revanche les 85 à 90% dans les plus petites communes. 300 logements à récupérer. Ideo urbs venerabilis post superbas Une prédominance de la maison individuelle efferatarum gentium cervices oppressas latasque leges fundamenta libertatis et retinacula sempiterna velut frugi parens et prudens et Le territoire de la Communauté de Communes de la Haute Comté, de dives Caesaribus tamquam liberis suis regenda patrimonii iura par ses caractéristiques à la fois rurales et urbaines, est très au-delà permisit. de la moyenne départementale : 83.4% des logements sont des maisons individuelles, contre 76.4 % pour la Haute-Sâone. Un taux de propriétaires élevés

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 67 Cette proportion est restée stable depuis 2008. Elle est cohérente avec . Un déficit en petits logements : les logements de 1 et 2 pièces la part importante des propriétaires (près de 72 %) et démontre une représentent 5.2 % du parc alors que les ménages réalité du territoire qui est celle de la maison individuelle. correspondant de 1 à 2 personnes représentent les 2/3 de la Dans ce sens, la part des logements individuels sur la Communauté de population ; Communes a augmenté, entre 2008 et 2013, de 2 points, alors que . une surabondance de grands logements (5 pièces et plus) : les logements collectifs n’ont pas augmenté. l’offre de grands logements représente 51 % sur l’ensemble du territoire de la Communauté de Communes de la Haute Un parc de logements, globalement peu adapté aux besoins des Comté, alors que 20 % des ménages comptent 5 personnes et ménages. plus. . des logements de taille moyenne (3 et 4 pièces) représentent 43 % du parc à l’échelle du territoire mais les ménages de 3 à 4 personnes représentent seulement 25 %. Un parc vieillissant : véritable enjeu de modernisation et de performance énergétique La répartition de l’ensemble du parc de logements du territoire de la Communauté de Communes de la Haute Comté fait apparaître un véritable enjeu en matière de performance énergétique. En 2013, selon les données INSEE, 86 % du parc de logements du territoire de la Communauté de Communes est antérieur à 1990, dont 45% avant 1946. CCHC - Résidences principales en 2013 selon la période d'achèvement

Total résidences De 1946 De 1991 Communes Avant 1946 % % % principales à 1990 à 2010 SAINT-LOUP-SUR-SEMOUSE 1 391 428 31 864 62 99 7 FOUGEROLLES 1 599 643 40 727 45 230 14 VAUVILLERS 308 135 44 137 44 37 12 AILLEVILLERS-ET-LYAUMONT 696 345 50 248 36 104 15 FONTAINE-LÈS-LUXEUIL 594 280 47 214 36 99 17 CORBENAY 519 159 31 243 47 117 23 L’analyse de la structure du parc au regard de la composition des PASSAVANT-LA-ROCHÈRE 298 133 45 130 44 35 12 CONFLANS-SUR-LANTERNE 299 167 56 88 29 44 15 ménages en 2013 montre une inadéquation entre le parc de TOTAL BOURGS 5 704 2 290 40 2 651 46 765 13 résidences principales et la taille des ménages avec : COMMUNES RURALES 2 177 1 210 56 599 28 368 17 CC DE LA HAUTE COMTÉ 7 881 3 500 44 3 250 41 1 133 14 HAUTE SAÔNE 102 035 36 928 36 44 414 44 20 694 20 Source : Insee, RP2013 exploitation principale

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 68 Les données plus précises de la DDT sur la date de construction niveau cadastral contre 6.3% seulement pour la Haute Sâone et 5 200 permettent de mettre en avant que 5405 logements ont été construits sont classées 6, soit 69% du parc privé. avant 1975, date de l’entrée en application de la première réglementation thermique. CCHC : les résidences principales selon l’âge de construction en 2013

Haute Haute Sâone Comté Avant 1948 45661 4206 < 210 kWEP/m²/an 44% 53% 1948-1975 18750 1199 Ces mêmes données traduisent l’existence d’un parc privé 250 à 350 kWEP/m²/an 18% 15% potentiellement indigne, (défini à partir de croisement de l’état du Après 1975 39920 2556 parc classé 6/7 ou 8 au plan cadastral et le niveau de ressources des <150 kWEP/m²/an 38% 32% occupants inférieur de 40% des plafonds HLM). En effet, ce sont Source DDT 2013 environ 928 logements concernés sur la communauté. Ce parc Le bâti ancien est à l’origine de 45 % de la consommation d’énergie représente 12.5% des résidences et de 22 % des émissions de gaz à effet de serre. L’objectif du principales du parc privé, contre Grenelle est d’atteindre un niveau moyen pour l’ensemble du parc à 7.9 % pour la Haute Sâone. Le hauteur de 150 kwh/m2/an en 2020 (soit classe C et D en moyenne). parc potentiellement indigne représente 8.4% du parc privé Les 3/4 du parc de logements ont été construits avant les premières classé 6 au niveau cadastral et réglementations thermiques. Les logements les plus énergivores sont 54% pour celui classé 7 et 8. Sa donc ceux construits avant 1975 et encore plus ceux construits avant concentration dans le tissu ancien 1948 (45%). constitue un point de vigilance. Une part importante de logements peu confortables et potentiellement Les données sur le parc indignes potentiellement indigne sont à La communauté de communes se caractérise par la présence d’un parc nuancer, néanmoins, elles privé peu confortable très marqué. Les données de la DDT traduisent traduisent la présence de que 916 logements, soit 12,4 % du parc privé sont classés 7 et 8 au situations à mieux repérer et traiter.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 69 Ce parc de logements privés potentiellement indigne se retrouve En 2013, le parc de logements proposait une faible diversité de principalement dans les communes de Saint Loup Sur Semouse, logements. 38% des résidences principales seulement était constitué Vauvillers, Conflans sur Lanterne, Fontaine les Luxeuil, Aillevillers où il de logements locatifs, dont 1360 logements locatifs privés (17.1%, représente plus de 12 voire 15%. Sur Fougerolles il représente 10% contre 19.8% pour la Haute-Sâone), 684 logements locatifs sociaux et 7.7% pour Corbenay. Par contre sur les communes rurales, il (9.7% au même niveau que le taux départemental) et 186 logements concerne environ 12% caractéristique de situations plus diffuses, mais locatif loué gratuitement (2.3%, au même niveau que le département). bien présentes. Un parc social peu développé et concentré sur quelques pôles Par ailleurs, il faut souligner sur le territoire de la Communauté de Selon les données plus actualisées des bailleurs sociaux (Habitat 70 et communes, la présence de quelques petites copropriétés privées Néolia) de 2016, le territoire de la Communauté de Communes fragiles. Selon les fichiers de l’ANAH, le territoire comprend environ 4 comprend 764 logements sociaux. Il correspond à 9.6 % du parc de à 5 immeubles ou petites copropriétés, référencées C et D et classées résidences principales, au même niveau que le taux départemental. comme étant potentiellement fragiles selon une classification organisée autour des indicateurs spécifiques définis par l’ANAH (seuil de pauvreté, taux de sur-occupation, revenu par unité de consommation, état du bâti, taux de vacance de longue durée...). Elles se localisent sur la seule commune de St Loup sur Semouse. Une faible diversité de l’offre de logements

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 70 la commune). Aillevillers comprend également une offre, en petit collectif principalement. Fougerolles et Corbenay recensent également quelques petits collectifs.

Le parc de logements sociaux est concentré sur la commune de Saint Loup sur Semouse avec 55% du parc de la communauté de communes. Il représente 30,7% des résidences principales. Ailleurs, il est présent sur 10 autres communes, mais ne dépasse pas les 10% excepté sur Corbenay (14.8%). Deux bailleurs sociaux sont présents sur la communauté. Néanmoins avec 97 % du parc soit 744 logements, Habitat 70 est le bailleur principal. Néolia est présent avec 2 bâtiments sur St-Loup-sur- Semouse, correspondant à une offre limitée de 23 logements. Habitat 70 a développé son parc dans 11 communes. La moitié des logements se présente sous une forme collective et l’autre moitié en individuel. Cependant l’offre en collectif est surtout développée sur St-Loup-sur-Semouse (40 % de l’offre collective de la communauté et une offre qui correspond à 71 % du parc collectif de

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 71 Selon les rencontres avec les élus, les communes disposent toutes d’un petit parc de logements locatifs à hauteur de 60 à 80 logements, dont certains gérés par Habitat 70. Le parc, globalement rénové, bien entretenu et loué peu cher, constitue une alternative au besoin de logement à niveau de loyer peu élevé. Il correspond souvent à la remise sur le marché d’anciens bâtiments n’ayant plus de réelle affectation (ancienne école ou mairie, presbytère, cure...). Peu de communes ont souligné l’intérêt de développer ce type de parc. Certaines d’entre elles ont soulevé la question de leur gestion, confiée à un bailleur dans quelques cas. Une présence d’un parc locatif privé non négligeable

Un parc complété d’une petite offre locative communale En 2013, le parc locatif privé sur la Communauté de Communes représentait 17.1 % des résidences principales, soit 1300 logements, contre 19.8 % pour la Haute Sâone. 17 % de ces logements se retrouvent sur les communes de Saint Loup sur Semouse (235 logements soit 16.9%), Fougerolles (252, soit 15.6 %), Aillevillers (157, soit 22.1%), Vauvillers (86, soit 27.7%). Ailleurs, le parc locatif privé est présent mais de manière plus limitée. Il dépasse rarement les 10 % des résidences principales. De plus, selon les données Filocom de la DDT, le parc locatif privé n’a pas augmenté entre 2007 et 2013. Aujourd’hui, le territoire recense 189 logements conventionnés ANAH. Le développement de ce type de parc n’a pas été favorisé dans le cadre de l’OPAH bien qu’il soit ciblé. Seulement 8 logements ont été touchés au cours depuis 2014.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 72

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 73 Une offre d’accueil spécifique limitée Le logement des personnes âgées ou handicapées Le logement des jeunes Aujourd’hui, à l’échelle de la Communauté de Communes, l’offre À l’échelle de la Communauté de Communes, la part des jeunes âgés d’hébergement spécifique en faveur du public âgé est présente sur 2 de 15 à 29 ans représente 14.8% de la population, au même niveau communes (120 places dans 2 EHPAD, 80 à Saint Loup sur Semouse et que la Haute-Sâone (14.9 %). Seulement entre 2008 et 2013, les 40 à Fougerolles…). Ce dispositif est complété par un accueil de jour 15/29 ans ont diminué de 2.1%, traduisant le départ des jeunes du à Corbenay (5 places). Ces 2 structures répondent aux besoins territoire. d’accueil du territoire. Néanmoins, les réponses peuvent se faire dans une structure spécialisée proche du territoire (ex : Luxeuil les Bains, A l’échelle du territoire, les réponses apportées aux besoins des jeunes Vesoul, Plombières, Remiremont…). sont organisées selon : A ce jour, les capacités d’accueil ont été adaptées dans le cadre du . Les étudiants (filières professionnelles des Maisons Familiales schéma départemental gérontologique, pour répondre à la réalité des et Rurales) sont limités et pris en compte par les internats (136 besoins. Néanmoins, l’évolution du vieillissement nécessitera de suivre couchages en chambres de 2 à 6 lits pour celle de Fougerolles le besoin d’adaptation des capacités. dont 64 pour le site du Bas de Laval et 72 celui de Blanzey et Par ailleurs, l’Etat, le Conseil départemental et le bailleur social ont 80 pour celle d’Aillevillers) et en cas de besoins des réponses engagé une réflexion sur l’organisation du développement de formules peuvent être trouvées dans parc social et privé, mais l’offre de d’habitat adapté. Aujourd’hui quelques projets ont été mis en œuvre petits logements est limitée. ou sont en cours sur Passavant la Rochère, Corbenay et Fougerolles…. . Les jeunes en formation, en stage, sont peu nombreux. Le territoire est peu sollicité par des besoins de logements de Enfin, aucune structure d’accueil de personnes handicapées n’est jeunes. Quelques apprentis et jeunes en formation, se présente sur le territoire mais plusieurs sont situées à proximité (ESAT retournent sur l’offre au Foyer de Travailleurs Migrants de St Sauveur, Hopital St Rémy…). Saint-Loup-sur-Semouse. L’absence de dispositif de formation professionnelle, limite le besoin d’accueil de jeunes. Néanmoins, quelques demandes sont formulées, mais difficilement Le logement des personnes à faibles ressources et les publics en satisfaites. difficulté . Les jeunes en difficulté ont recours au dispositif d’accueil du Le territoire de la Communauté de Communes, en matière de prise en Foyer de Travailleurs Migrants. charge et d’accompagnement des publics précaires, s’appuie sur le . Les jeunes à la recherche d’un logement ordinaire trouvent des dispositif d’accueil présent organisé autour du « Foyer de Travailleurs réponses, tant dans le parc social que privé. Migrants - FTM ».

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 74 Le Foyer de travailleurs migrants comprend 100 places sous la forme plus particulièrement pour le bâtiment, premier secteur consommateur de chambres individuelles, dans 3 bâtiments, un premier d’une d’énergie et émetteur de CO2. cinquantaine de chambre, un second de 39 et un troisième de 20. Il Aussi, le Grenelle de l’Environnement a fixé un nouveau cap et conduit permet d’assurer : à innover dans la conception, la construction et la gestion de la ville et . L’accueil d’urgence : 5 places réservées de l’habitat. Le chantier législatif et réglementaire en cours fixe . La prise en compte d’une vingtaine de travailleurs migrants d’ambitieux objectifs dans de nombreux secteurs d’activités et engage âgés ; le secteur du bâtiment sur le chemin du « facteur 4 » (division par . La présence de retraités ayant de faibles niveaux de quatre des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050) et une ressources ne leur permettant pas d’accéder à une structure rénovation thermique de grande ampleur. pour personnes âgées ; De nouvelles mesures règlementaires (règlementations thermiques, Plan . La gestion du besoin lié au public « migrants déboutés », dans de Solidarité Écologique...) visent à mettre les logements neufs et une vingtaine de chambres, réservées à cet effet et qui anciens aux nouvelles normes de confort, de sécurité et de respect de accueillent 5 familles ; l’environnement, vont s’imposer de plus en plus ces prochaines années. . Une trentaine de chambres permettant l’accueil d’un public en De plus, l’attractivité des villes s’évaluera demain au regard de la difficultés (hommes isolés, peu de femmes …). La structure se qualité de vie de leurs territoires et de leur capacité d’adaptation aux caractérise par le maintien du public sur des longues durées, le changements climatiques et énergétiques. peu de mouvement.

Enfin, le territoire assure l’accueil du public demandeur d’asiles, à travers la mobilisation de 70 places dans des appartements sociaux La prise en compte d’objectifs internationaux et européens. sur Saint Loup sur Semouse et Aillevillers. Dans l’attente de nouvelles perspectives issues de la conférence 2.2. Les évolutions récentes en matière d’habitat internationale sur le climat, le développement d’un territoire doit s’organiser autour : Rappel du contexte réglementaire du développement de l’habitat Objectif 2020 : le « 3 fois 20 » : - 20% de consommations La prise en compte de nouvelles données environnementales et énergétiques, - 20% de rejets CO2 et +20% d’énergies renouvelables énergétiques. (+23% dans le Grenelle) La question du changement climatique est devenue l’une des priorités Objectif 2050 : le Facteur 4, division par 4 des émissions de GES par des collectivités et des politiques publiques. rapport à 1990 Les conclusions du Grenelle de l’Environnement appellent en effet à un vaste chantier concernant l’ensemble des secteurs de l’urbanisme et

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 75 De nouvelles réglementations thermiques La loi adoptée récemment, traduit un certain nombre d’éléments nationaux à prendre en compte à savoir : . Dans le neuf – Des normes appliquées à tous les permis de construire basées depuis 2012 sur l’application de la RT 2012 . Réduire de 40 % les émissions de gaz à effet de serre entre - niveau BBC (50 kWh/m2/an), RT 2020 - niveau 1990 et 2030 et de diviser par quatre les émissions de gaz à BEPOS/BEPAS (15 kWh/m2/an). effet de serre entre 1990 et 2050 ; . Dans l’ancien – Des objectifs et des aides incitatives au moment . Diminuer de 30 % la consommation d’énergie fossile en 2050 de la rénovation visent aujourd’hui une baisse de 12% des par rapport à la référence 2012 ; consommations (210 kWh/m2/an), en 2020 une baisse de . Porter la part des énergies renouvelables à 32 % de la 38% des consommations (150 kWh/m2/an). consommation énergétique en 2030. Une prise en compte des orientations de la loi « Pour un accès au Les actions menées en matière d’habitat logement et urbanisme rénové - ALUR » Un mouvement limité de la construction et qui diminue La loi traduit un certain nombre d’éléments à prendre en compte à Dans le contexte de baisse de population de ces dernières années, savoir : l’évolution négative du nombre de ménages ne nécessitait pas un . L’organisation de leviers territorialisés pour mieux définir la besoin de développer des réponses en termes de logement. En effet, place du parc privé dans les politiques locales en complément si la population a diminué de 845 habitants, depuis 2008, le nombre des politiques sur le parc social ; de ménages a baissé également de 70 à 80 unités. Malgré ce . Les moyens pour agir plus efficacement en faveur de la lutte contexte, les communes ont développé une offre de logements non contre l’habitat indigne et les copropriétés dégradées ; négligeable. De 2010 à 2014, environ 150/160 logements neufs ont . L’amélioration des dispositifs relatifs au droit au logement et à été réalisés (source Sitadel l’hébergement ; Logements commencés : sur les logements commencés) . L’adaptation des politiques d’attribution de logements soit un rythme de 30/35 sociaux ; 2010  49 logements/ an logements par an. Par contre, . La généralisation de la dimension intercommunale des 2011  43 logements/ an ce mouvement de la documents d’urbanisme et l’adaptation des outils fonciers et construction a fortement 2012  28 logements/ an d’aménagement… diminué, passant de 45/50 2013 23 logements/ an logements par an en 2010 à Une prise en compte des orientations de la loi « Transition énergétique  13 en 2014. pour une croissance verte » 2014  13 logements/ an

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 76 En 2015, cette baisse se confirme avec le nombre de logements autorisés prévus qui reste à hauteur d’une dizaine de logements

Un mouvement de la construction différencié par communes Au cours des années 2010/2014, Fougerolles qui représente 20 % de Les communes rurales ont connu un développement limité, sur la population de la Communauté de Communes, a réalisé 26 % de la l’ensemble de la période. construction neuve du territoire. Saint Loup sur Semouse qui en Un développement différentié par communes entre 2010 et 2014 : représente 18% en a très peu réalisé (7 soit 4.5% des nouveaux logements). De même Vauvillers qui recense 5% de la population a • Fougerolles : 41 soit 8 par an peu construit mais son niveau de construction, 4.5% à l’échelle du • Corbenay : 14 soit 3 par an territoire est à la hauteur de son poids de population. Malgré la • Aillevillers : 11 soit 2 par an construction d’une offre nouvelle, les communes n’ont pas réussi à • Fontaine : 10 soit 2 par an maintenir leur population et leurs ménages. • St Loup sur Semouse : 7 soit 1 par an Ailleurs, le développement se retrouve sur les communes de Aillevillers, • Passavant/Rochère: 8 soit 2 par an Corbenay, Fontaine Les Luxeuil, Passavant la Rochère avec une dizaine • Vauvillers : 7 soit 1 par an voire une quinzaine de logements ces dernières années, au rythme de • Conflans : 5 soit 1 par an 2 à 3 logements par an. • Autres communes : 53 soit 11 par an

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 77 Un développement spécifique du parc de logements limité n’a néanmoins pas débouché sur une surconsommation de foncier. En effet, pour réaliser environ 156 logements en 10 ans, ce sont 1. Un développement de produits en individuel, en accession environ 15 à 25 ha de foncier qui ont été mobilisés avec des niveaux . Un développement qui privilégie l’individuel. de parcelles aux alentours de 1000/1500 m2 en moyenne, caractéristique d’un territoire rural, soit une moyenne de 8 à 10 En 2013, le territoire de la Communauté de Communes se caractérise logements par hectare. par l’importance de la maison individuelle (84 % du parc de résidences principales contre 76% pour la Haute-Sâone). Seule la 2. Une certaine spécification de l’accueil commune de Saint Loup sur Semouse présente une part de collectif à Le territoire de la Communauté de Communes se caractérise par : hauteur de 45%, largement supérieure au taux du département (22%). Cette situation est confortée par le développement de la . La présence de logements locatifs et collectifs sur Saint Loup construction très orienté sur la maison individuelle. Ainsi entre 2010 et Sur Semouse. 2014, 89% de la construction a été fait sous cette forme et 11% en Saint Loup sur Semouse en 2013 est la seule commune qui se individuel groupé. caractérise par la présence d’un parc collectif plus important. Ce parc Aucune opération n’a été réalisée en collectif sur la Communauté de correspond à 45% des résidences principales (16% pour la communes. Communauté de Communes et 22% pour la Haute Sâone). Le parc collectif correspond pour les 2/3 au parc social. Sur les autres . Un territoire qui reste favorable à l’accueil d’accèdants à la communes, le parc collectif ne dépasse pas les 10%, excepté sur propriété Vauvillers (30%), Corbenay (29%), Conflans (31%), Aillevillers (26%) Selon les données sur l’évolution du parc de résidences principales par et Fougerolles (22%). statut d’occupation, le développement du parc de logements a porté Par ailleurs, si le parc locatif représente 25% des résidences principalement sur l’accession à la propriété. principales de la Communauté de Communes, à peine en dessous du La part des propriétaires s’élève à 72% sur la communauté de taux départemental (29%). 45% de ce parc est concentré Saint Loup communes, elle dépasse les 90% sur les plus petites communes. Entre sur Semouse où il représente 38 % des résidences principales. Sur 2008 et 2013, la part des propriétaires augmentait de 1% quand Fougerolles, il représente seulement 13% des résidences principales, celle des locataires diminuait. 16% sur Vauvillers, 22% sur Aillevillers 17% sur Corbenay et Conflans. . Un niveau de consommation foncière modérée, du fait d’une . L’accession en individuel dans les autres communes. faible production de logements. Hors les principales communes, le parc de résidences principales est Selon les données Sitadel et les rencontres des communes, l’intérêt constitué principalement de maisons individuelles (+ 90% voire 95% d’accéder à la propriété dans les communes où le foncier n’est pas

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 78 dans toutes les communes). Une situation qui caractérise bien L’évolution des résidences principales selon la taille, vient renforcer l’importance des accédants. Les maires font état de l’arrivée de cette inadéquation entre le parc de logements et la taille des ménages dans le neuf mais également dans l’ancien à travers ménages. En effet, les ménages de petite taille (1 à 3 personnes) notamment l’acquisition d’anciennes bâtisses et leur rénovation. représentent 80% des ménages de la Communauté. De plus, les Certains ont même réalisé des travaux en vue de développer une ménages isolés sont ceux qui ont le plus augmenté entre 2008 et petite offre locative. Cette offre rénovée, ne rencontre aucune 2013 : + 35%. De ce fait, alors que le territoire de la Communauté difficulté pour être louée. de Communes manque de petits logements, on relève une augmentation très limitée du nombre de logements de 1 ou 2 pièces 3. Un développement limité de l’offre locative (+ 5.2 % soit une évolution de 15 à 20 logements seulement). En 2013, le parc locatif ne représente que 2100 unités soit 25.6 % A contrario, on observe une progression des logements de taille des résidences principales contre 29 % pour la Haute Sâone. 45 % moyenne (4 pièces), de 5 % alors que les grands logements diminuent des logements locatifs se retrouvent sur Saint Loup sur Semouse et 25% (-3.5 %), ainsi que les logements de type 3 (-3.3 %). sur Fougerolles, soit presque les 2/3 sur les 2 communes. 5. Une faible pression foncière, des produits accessibles aux Au cours des années 2008/2013, selon les données de l’INSEE, celui- ménages locaux ci aurait diminué d’une soixantaine d’unités pour ce qui concerne le parc social du fait de démolitions réalisées sur Saint Loup sur Semouse La Communauté de Communes a été support ces dernières années de et des ventes réalisées par le bailleur et d’une cinquantaine d’unités petites opérations souvent portées par les communes, elles-mêmes, pour le parc privé. Ainsi, le parc locatif a diminué d’une centaine de pour attirer des ménages et ainsi garder leur niveau de population et logements en 6 ans. leur école. Dans les communes, les niveaux de prix ne dépassent pas Néanmoins le parc social s’est quelque peu développé ces dernières les 20-25 €/m2. Une situation qui rend plus aisé l’acte d’accession à années : environ 50/60 logements ont été programmés depuis le la propriété et l’acquisition de terrains de 900 à 1000 m2, en début des années 2010 sur 6 communes (St Loup sur Semouse, moyenne. Fougerolles, Vauvillers, Corbenay, Passavant la Rochère, 6. Une pression de plus en plus faible de la demande Magnoncourt…) Au regard des élus et des professionnels de l’immobilier, le marché 4. Un développement plutôt de grands logements locatif est traduit par son caractère détendu. La demande locative Entre 2008 et 2013, le parc de résidences principales n’a pas sociale et privée est de plus en plus limitée. Les ventes dans les petites augmenté. De fait, la part des grands logements reste importante et opérations sont parfois longues à se concrétiser et les communes représente 81 % des résidences principales (29.3 % pour les T4 et réalisent des opérations par petites tranches successives. 52% pour les T5).

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 79 De plus, la demande est souvent locale, traduite par des mouvements bourgs. Dans le même sens, la faible qualité de l’offre de logements des ménages internes au territoire. sociaux d’immeubles collectifs n’est plus adaptée à la réalité des Un délaissement du parc ancien besoins et le public ne souhaite plus y habiter. La demande, qui n’a cessé de diminuer, s’est reportée sur le parc neuf ou réhabilité. À l’échelle de la Communauté de Communes, bien que les évolutions soient limitées, il faut souligner que le mouvement de construction s’est fait au détriment du parc ancien. 1. Une évolution marquée du phénomène de la vacance

En 2013, selon les données Filocom, le parc de logements vacants, tant public que privé, représente 13.4 % des résidences principales soit 1350 unités. Elle représente 9.5% à l’échelle du département. De plus, il faut souligner que la vacance a augmenté de 270/280 logements (22% d’augmentation) depuis 2008. La moitié du parc vacant se retrouve sur Saint Loup sur Semouse et Fougerolles. 31% se retrouve à niveau sensiblement équivalent (entre 5 à 10 %), sur les communes de Vauvillers, Aillevillers, Corbenay, Fontaine les Luxeuil, Conflans sur Lanterne, …). De plus, il faut souligner que la moitié de cette vacance est conjoncturelle (moins d’un an), traduisant les évolutions à la baisse de la population. Ainsi entre 2008 et 2013, la Communauté de Communes a produit 270 à 280 logements neufs (source Sitadel) et a vu sa vacance évoluer Cette situation caractérise les bourgs principaux de Saint Loup sur de 270 à 280 unités. Semouse, Fougerolles où elle atteint 13 à 15% des résidences principales et a fortement augmenté (+ 20 à 30 %). Elle est au même A l’échelle de la Communauté de Communes, au-delà de la baisse du niveau sur Aillevillers et Conflans. Elle est encore plus marquée dans nombre de ménages ces dernières années, l’engouement pour le parc les communes de Vauvillers et Passavant la Rochère où elle atteint neuf, a eu un effet négatif sur l’habitat ancien. La faible qualité du voire dépasse les 20%. Elle est inférieure à 10% sur Corbenay et bâti ancien, l’exiguïté des logements, le manque d’espaces extérieurs, Fontaine les Luxeuil. Il en est de même, les plus petites communes. l’environnement social et urbain et la paupérisation de la population du centre ancien ont entrainé le délaissement de ce parc des centres

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 80 2. Un marché de la revente en recul et une offre pléthorique de produits

Selon les professionnels de l’immobilier, le marché de la revente est moins actif. Ce phénomène se retrouve bien dans les questionnaires transmis aux communes qui font état d’un faible niveau de DIA au cours des 3 dernières années. Plusieurs raisons expliquent ce phénomène : la faible demande, la diminution du nombre de ménages, le contexte actuel (crise financière, difficulté de mobiliser un prêt bancaire…) et les faibles niveaux de budget des ménages pour accéder (100 à 120K€) malgré un marché qui propose pléthore de biens (référence aux annonces des agences immobilières et du « Bon coin »), à des niveaux de prix accessibles et qui ont diminué : maisons anciennes : 50 à 80K€, pavillons des années 70/80 : 100/120K€, maisons modernes ou fermes rénovées : 140/160K€…

De plus, la demande relève principalement de ménages du territoire. Nombre de logements Evolution de Logements vacants Aujourd’hui, on note une dynamique plus marquée sur l’est du territoire. / Part du parc la vacance 3. Une rétractation du marché de résidences secondaires Saint-Loup-sur-Semouse 286 / 13,4% +50 / +21% Fougerolles 298 / 14,6% +70 / +30% Si le territoire du Pays des Vosges Sâonoises se caractérise par son Vauvillers 83 / 20% +4 / +5% potentiel touristique, la Communauté de Communes l’est moins par son offre d’accueil. Néanmoins, elle se caractérise par son parc de Passavant-la-Rochère 100 / 21,8% +35 / +54% résidences secondaires développé (726 unités soit 7,4 % du parc de Aillevillers-Lyaumont 118 / 13,2% +28 / +31% logements), mais en légère baisse de 2.4 % entre 2007 et 2013. Le Conflans-sur-Lanterne 43 / 12,3% +21 / +95% territoire attractif pour un public issus des pays du Bénélux, de Grande Fontaine-lès-Luxeuil 64 / 9,4% +17 / +34% Bretagne et de Suisse, connait un certain délaissement de ces biens par Corbenay 50 / 8,5% +6 / +13% ces ménages qui cherchent à les revendre. La valorisation du patrimoine ancien a constitué un enjeu de développement d’une offre Espaces ruraux 308 / 8,5% +3,7% d’accueil touristique à l’échelle communautaire. Néanmoins, l’offre

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 81 développée ces dernières années a permis de compenser l’offre qui Des pratiques en matière d’aménagement et de développement disparait. Au cours de ces dernières années, les actions en matière d’aménagement et de développement s’organisaient de manière différente selon les communes en fonction de l’existence ou non d’un document d’urbanisme. 1. Une couverture du territoire par des documents d’urbanisme

Aujourd’hui, la carte sur la couverture du territoire par les documents d’urbanisme traduit que les 3/4 des communes, dispose d’un document d’urbanisme. Un PLUI couvraient les 12 communes de l’ancienne communauté du Val de Semouse. 3 communes disposaient d’un POS et 8 d’une carte communale. Sinon, la grande majorité des communes appliquent le RNU. Ces documents d’urbanisme ont permis de définir les conditions de leur développement. 2. Des modes de développement spécifiques d’un territoire rural

Au cours des 3 dernières années, selon les entretiens avec les maires, il apparaît que le développement des communes s’est fait de différentes manières avec : . La réalisation de petites opérations de faible qualité, souvent identiques et portées par les communes. La question du foncier, au vu du dimensionnement des projets n’était pas un frein. De plus, il était souvent maîtrisé par les communes. Celles-ci, en appui sur Habitat 70 ont ainsi réalisé des petites opérations reliées aux réseaux existants. Néanmoins, ces opérations sont souvent de faible qualité urbaine et architecturale. Elles ont permis la mise sur le marché des terrains à un niveau de prix qui ne dépasse pas les 20 et 25 € TTC le m2. Une offre

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 82 semblable et concurrente, à celle des territoires voisins, qui attire un public, plutôt local rappelons-le. Saint Loup sur Semouse et Fougerolles, au cours de ces dernières années ont développé une petite offre en lien avec « Habitat 70 » mais sont confrontées à la difficile commercialisation de l’ensemble des lots. D’autres communes (Vauvillers, Cuve, Anchenécourt, Hautevelle, Briaucourt, Corbenay, Francalmont, Magnoncourt, Bouligney, Passavant la Rochère, Selles…) se sont également engagées dans ce sens et restent confrontées au même problème. Au contraire l’offre produite sur Corbenay et Fontaine-lès- Luxeuil semble plus attractive. . Un développement en diffus dans l’ensemble des communes permettant à la fois le retour de ménages ou l’accueil de nouveaux désireux de s’implanter en milieu rural. . Une reprise de bâtis anciens ou de corps de fermes dans le cadre d’une acquisition rénovation en vue d’y habiter ou de créer 2 ou 3 logements locatifs. 3. Une action volontariste de valorisation de l’habitat privé l’impact est plus limité sur l’Est de la Communauté, tant en termes de ancien. contacts que de dossiers.

. La mise en œuvre d’une OPAH en lien avec le dispositif L’OPAH de la Haute Comté, à l’échelle des territoires supports d’une « Habiter Mieux ». opération de ce type est dynamique et permet d’accompagner de nombreux propriétaires. Depuis 2 ans, la Communauté de Communes mène une OPAH en lien avec le dispositif « Habiter Mieux ». Cette opération a pour objectifs Ainsi, à l’échelle de la Communauté de Communes, selon les données sur 4 ans d’accompagner 182 dossiers de travaux de propriétaires de l’ANAH, entre 2014 et 2015, ce sont 133 logements qui ont été occupants et 57 de propriétaires bailleurs. Elle est organisée en rénovés dont 5 logements locatifs seulement. complémentarité avec le PIG Départemental. Selon les élus, l’opération a une incidence intéressante localement pour la réhabilitation du parc des propriétaires occupants, néanmoins

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 83 OPAH 1ère année 647 logements soit environ 70 % se retrouvent dans les communes les Objectifs : 88 logements plus importantes. 281 situations se retrouvent de manière diffuse dans 887 contacts - 89 diagnostics réalisés les communes rurales. 74 dossiers déposés : 69 PO et 4 PB + 1 logement communal De 2008 à 2015, selon, 61 dossiers logements habitat indigne ont été 1,08 M€ travaux / 760 K€ subventions pris en compte, 18 dossiers relatifs à des logements non décent et 7 OPAH 2ème année arrêtés préfectoraux d’insalubrités ont été pris. 148 contacts : 59 dossiers déposés : 58 PO + 1 PB 988K€ de travaux / 508K€ subventions Selon, la DDT, la majorité des situations correspond à des logements Perspectives 3ème année : 71 PO + 12 PB (dont 8 dégradés) locatifs en infraction avec le Règlement Sanitaire Départemental ou le décret Décence (ex : insuffisance de ventilation, …). Plusieurs situations Néanmoins, au regard du potentiel de bâtis anciens (65 % de d’insalubrité ont été solutionnées et certaines sont en cours de résidences principales construites avant 1975 – soit 5 400), l’impact médiation. L’accompagnement des collectivités par l’ensemble des du dispositif reste limité. . La mobilisation du « Pôle départemental de lutte contre l’habitat indigne et la non décence » Le département de Haute-Sâone a mis en œuvre un « Pôle départemental de lutte contre l’habitat indigne et la non décence », organisé entre, l’Etat, l’ARS, le Conseil Départemental, la CAF, l’ADIL 70. En 2013, ce sont environ 930 logements privés recensés comme potentiellement Indigne, soit 12,5 % du parc de logements privés. Ce taux est marqué au regard du niveau départemental qui n’est que de 7.9 %. Ces logements se retrouvent principalement dans les communes de St Loup sur Semouse : 158 soit 15,5% du parc privé, Fougerolles : 151 soit 9,9 %, Aillevillers : 103 soit 15,1 %, Fontaine les Luxeuil : 72 soit 12,2%...

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 84 acteurs intervenant dans ce domaine se traduit à travers des conseils . Réduire le nombre de kilomètres parcourus en voiture juridiques dans les procédures à mettre en œuvre. individuelle . La mobilisation de l’« Espace Info Energie » . Réduire les besoins en déplacement grâce à une meilleure proximité des services Le territoire bénéficie de l’intervention des spécialistes de l’« Espace Info Energie » mis en place par l’association « ADERA », lors de Objectif n°2 : Penser un urbanisme et un habitat en cohérence avec les permanences à Luxeuil Les Bains afin d’intensifier l’information du enjeux énergie-climat public sur les questions aussi diverses que variées portant sur les . Adapter les documents d’urbanisme aux enjeux énergie-climat équipements, les matériaux, les énergies renouvelables, les aides . Accélérer la rénovation énergétique du bâti existant financières et fiscales. Par ailleurs, il aide les collectivités, maitres Objectif n°3 : Accompagner le changement des comportements d’ouvrage dans leurs projets d’aménagement et d’équipement, à engager des procédures territoriales… Ils assurent également une . Communiquer/informer sur les bonnes pratiques animation de sensibilisation auprès du grand public, des entreprises… . Inciter au changement par l’exemplarité des collectivités Pour faire diminuer la précarité énergétique sur le territoire, au regard . Pousser les entreprises locales vers l’excellence des perspectives d’augmentation du coût de l’énergie, la réalisation environnementale de travaux dans les résidences principales permettrait de limiter le Objectif n°4 : Mettre les ressources du territoire au profit de la coût énergétique et de limiter l’effet précarité énergétique de transition énergétique/ ménages confrontés aujourd’hui, à la fois à la difficulté de se chauffer . Développer les énergies renouvelables locales aux normes minimales et de payer leur facture. . Développer les circuits courts alimentaires . Une dynamique organisée pour partie dans le Plan Climat L’engagement de l’OPAH communautaire et du PLUI sont 2 actions qui Energie Territorial (PCET) en découlent… Par contre peu de projets de développement des L’action sur les questions énergétiques relève du travail porté par le énergies renouvelables ont été mis en place sur le territoire. Pays des Vosges Sâonoise dans le Plan Climat Energie Territorial Au regard des élus peu d’initiatives de particuliers en matière (PCET). La communauté de communes a participé depuis 2013 à d’installation de systèmes adaptés fonctionnant avec les énergies l’élaboration du Plan Climat Energie Territorial (PCET) du Pays des renouvelables (ex : panneaux photovoltaïques, solaires, aérothermie, Vosges Sâonoises afin de définir les axes d’interventions prioritaires géothermie...) ont été menées. sur leur territoire. Ce travail a abouti sur une stratégie et un plan d’actions autour d’objectifs opérationnels : Il en est de même de la part des collectivités locales. Celles-ci lors de constructions ou de rénovations d’équipements intègrent Objectif n°1 : Agir sur les transports routiers progressivement ces dimensions. Plusieurs bâtiments communautaires et

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 85 communaux ont été réalisés dans ce sens. Quelques chaufferies bois Enfin, la Communauté de communes a prévu dans son « PACT » avec ont été réalisées et un projet de réseau urbain de chaleur est prévu le Conseil Départemental, la poursuite d’un petit développement qui sur Saint Loup sur Semouse. Il faut également rappeler que le est en cours sur Fougerolles et Passavant la Rochère chauffage au bois constitue encore un système très présent sur le De leur côté, les communes réalisent des travaux de rénovation de leur territoire. parc locatif. 4. La valorisation de l’habitat public. 5. Les actions du Contrat de ville.

Le parc locatif social qui représente 767 logements se caractérise par La ville de Saint Loup Sur Semouse mène depuis plusieurs années des son ancienneté. En effet, ce sont environ 300 logements soit 46 % qui actions qui lui permet d’améliorer l’image de ses quartiers d’habitat ont été construits avant 1975 et 39 % entre 1976 et 1989, soit 85 % sociaux et la vie quotidienne de ses habitants. Elle bénéficie encore du parc. pour les années à venir du dispositif d’intervention prioritaire qui lui Au cours de ces dernières années, Habitat 70 a : permet de mener une action visant à définir un projet de rénovation urbaine et sociale et à assurer une gestion urbaine de proximité. Un . Réalisé des démolitions sur son parc : 60/80 logements à St plan d’actions intégrant de nombreuses thématiques est mis en œuvre Loup sur Semouse dans les domaines de l’habitat, l’éducation, la prévention de la . Engagé des programmes de travaux d’adaptation délinquance, la sécurité, la santé, le développement économique et d’immeubles au niveau thermique sur St Loup sur Semouse, l’insertion, la culture, le sport, la citoyenneté… Corbenay, Fontaine les Luxeuil.... L’objectif de ces programmes est de permettre à la fois la modernisation du parc, 6. Les actions de valorisation des communes. l’amélioration de leur performance énergétique et la baisse des charges, pour les locataires. La Commune de Saint Loup sur Semouse en lien avec le Conseil Départemental dans le « Contrat habitat 2020 » a lancé une étude Pour compenser ces démolitions et surtout adapter l’offre de logements visant la requalification d’un ilot dégradé, rur Aristide Briand. Un sociaux à la demande, Habitat 70 a engagé de petits programmes travail partenarial a permis de faire un diagnostic à la fois de l’habitat de développement de l’offre. Environ 50/60 logements ont été et de fonctionnement urbain puis d’ébaucher des préconisations réalisés depuis 2010 sur 6 communes (St Loup sur Semouse, d’intervention. Elle a permis notamment de déboucher sur des Fougerolles, Vauvillers, Corbenay, Passavant la Rochère, orientations d’aménagement pour le centre bourg. Magnoncourt…). Le territoire a connu un rythme de développement à hauteur d’une dizaine de logements par an au cours des dernières Par la suite, la commune a répondu à « l’Appel à Manifestation années. d’Intérêt « Centre Bourg », dans lequel elle a défini sa stratégie d’intervention pour les années à venir à travers notamment les projets de restructuration de la friche des anciennes usines réunies, le

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 86 traitement urbain du centre-ville, la valorisation de l’habitat et du des personnes âgées de plus de 60 ans ainsi que les logements de commerce, le traitement de l’ilot « Aristide Briand », le renforcement personnes handicapées. du role de « Pôle de services » en créant des équipements structurants, Selon les données du Conseil Départemental, en 2015, 313 personnes la valorisation des gravières en espace naturel de grande qualité… âgées bénéficient de l’ « Aide Personnalisée à Autonomie (APA) », et De leur côté les autres communes, conscientes de l’intérêt de l’identité 250 personnes handicapées de l’« Aide compensation liée au de la Haute Comté basé sur sa richesse naturelle et patrimoniale qui handicap (PCH)». Bien sûr, la sensibilisation de personnes âgées et en fait un territoire très agréable, se sont engagées dans des handicapées à s’engager dans un programme de travaux est programmes de travaux visant le traitement de places, l’amélioration complexe. L’information sur les dispositifs d’aides existants est donnée, de traversées, la valorisation du cœur du village, la valorisation l’accompagnement assuré, mais leur mobilisation semble confrontée, à touristique, l’enfouissement des réseaux... la fois de la faible volonté d’engager un programme de travaux et à Par ailleurs, elles accompagnent leur développement en veillant à leur leurs faibles moyens. Néanmoins, l’activité liée au logement est capacité de l’assumer en répondant aux besoins d’alimentation en eau importante. Les seules données relatives de l’OPAH traduisent une et en trouvant la meilleure solution en matière d’assainissement. Dans dizaine de dossiers de demandes d’aides d’adaptation par an. Sur la certains cas, l’adaptation des réseaux est nécessaire mais de 2ème année de l’OPAH, les 2/3 des bénéficiaires d’une aide sont des nombreuses communes ne disposent pas de réseau collectif nécessitant retraités. un suivi de la qualité et de la conformité des dispositifs individuels. Les besoins d’aménagement de logements par des personnes handicapées, sont limités. En fonction des besoins, les réponses sont 7. L’intervention sur les publics dans le cadre, notamment du Plan départemental d’Action pour le Logement et l’Hébergement trouvées localement, notamment dans le parc social. des Personnes Défavorisées (PDALHPD) Le bailleur social, au cas par cas effectue des travaux d’adaptation de logements. . Concernant les personnes âgées et handicapées Par ailleurs, le Conseil départemental a engagé une réflexion sur Dans le cadre du Programme départemental d’Action pour le l’organisation d’une offre de logements adaptée à l’évolution des Logement des Personnes Défavorisées (PDALHPD), le Conseil besoins des personnes âgées. Ainsi, des formules d’habitat adapté à Départemental conduit une politique d’action sociale visant à faire ces besoins se retrouvent dans quelques programmes : Corbenay, face au vieillissement de la population important. La thématique de Fougerolles, Passavant La Rochère… l’autonomie et du maintien à domicile intégrée au PIG Départemental et au dispositif « Habiter Mieux » puis à l’OPAH en cours, permet de . Concernant les jeunes traiter cette problématique, pour répondre aux besoins spécifiques La Mission Locale en lien avec le Point Information Jeunes de la MSAP des personnes en situation de vieillissement, en adaptant les logements PIJ intervient sur la Communauté de Communes. Les thématiques

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 87 principales abordées concernent l’accès à l’emploi, le projet de communes. Il procède à l’identification des besoins des personnes professionnel, la citoyenneté, la formation et la santé. et familles rencontrant des difficultés pour accéder à un logement ou Par contre, la MSAP PIJ fait état de 187 sollicitations sur le logement s’y maintenir. Son action est principalement organisée autour de : dont 125 sur Saint-Loup-sur-Semouse (66 %). Une partie de ces . La coordination de la prévention des expulsions sollicitations concerne le public des jeunes. Par contre, les demandes . La coordination préalable à la saisine de la commission de portent majoritairement sur des informations et conseils. conciliation pour le public « Dalo ». Le logement est une thématique peu présente dans les problématiques . L’organisation des réponses en matière d’habitat adapté : 68 abordées. Le territoire ne dispose pas de logements ou de dispositifs ménages suivi spécifiques à l’accueil de jeunes. Les quelques cas de besoin de Le Centre Médico-Social s’appuie sur la MSAP PIJ pour assurer logements d’urgence ou temporaires sont traités en lien le Foyer de l’accompagnement des publics en difficulté. Travailleurs migrants de Saint Loup sur Semouse à travers son dispositif Par ailleurs, il gère l’ensemble des dossiers de demande d’aides du : hébergement d’urgence et accueil temporaire de jeunes apprentis ou FSL (problèmes d’impayés de loyers, de charges locatives, d’accès aux en stage. logements, de paiements de factures d’énergie, d’accompagnement Les données sur les modes d’hébergement des jeunes suivis montrent social) suivis par les travailleurs sociaux en lien avec les CCAS : 70 qu’ils sont hébergés en grande majorité par les familles, ou disposent dossiers correspondent à des besoins liés au maintien dans le logement, d’un logement autonome. Elles traduisent également, soit une difficulté notamment la prise en charge des factures d’eau et d’énergie. Les à être maintenu dans le logement, soit un risque de décohabitation demandes portent à la fois sur le parc privé et public. Quelques avec les familles. Ce besoin qui reste à préciser d’un point de vue mesures « ASLL » sont également engagées. quantitatif. Par ailleurs le territoire fonctionne avec le SAO (Service Accueil et Enfin, lorsque les jeunes sont confrontés à un besoin d’aide lié au d’Orientation) départemental géré par l’association « ASRHRA ». Ce logement, ils sont orientés vers les dispositifs d’aides : FSL, Fonds service est chargé de coordonner les acteurs de la veille sociale et de énergie et du Fonds d’aides aux jeunes. La mise en place du dispositif l’hébergement/logement, en appui sur l’observation des besoins et le de la garantie jeune, va permettre aux jeunes mobilisés de bénéficier suivi des réponses à apporter. L’ensemble des acteurs sociaux pendant le temps de formation initial, d’informations sur les droits et (travailleurs sociaux des CCAS, du Conseil Départemental, ...) devoirs liés au logement. confrontés à un besoin d’accueil, font remonter leurs situations dans le . Concernant les publics en difficulté SAO. Celui-ci est chargé de définir les conditions de prise en charge et l’orientation la plus adaptée. De plus, l’association a mis en place Le Centre Médico-Social assure l’organisation de l’accueil et de un dispositif permettant de mobiliser un travailleur social itinérant. l’accompagnement social des publics en difficulté de la communauté

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 88 Pour organiser les réponses en matière d’accueil d’urgence, nécessairement une croissance de l’offre en logements. Du fait l’association s’appuie sur les 5 logements d’urgence du Foyer de d’une évolution de la taille moyenne des ménages de 2,38 en Travailleurs Migrants, mais mobilise surtout les structures plutôt 2008 à 2,30 en 2013, le besoin de logements supplémentaire développées sur la ville de Vesoul. était de 45 à 50 par an en moyenne ; De son côté, le Foyer de Travailleurs Migrants assure la prise en . Aux besoins de renouvellement du parc (dévalorisation compte du public anciens travailleurs migrants (20 personnes), des technique due au vieillissement des bâtiments, qui finissent en déboutés par rapport à des demandes d’asile (5 familles/18 places), ruines, dévalorisation d’usage : logement qui ne correspond l’accueil d’urgence (5 places souvent occupées). Il assure également plus à la demande et qui ne peut pas être adapté, l’accueil de publics en difficulté, longue durée et quelques personnes dévalorisation marchande. Ces dévalorisations aboutissent à la plus jeunes en stage ou formation ou apprenti vacance du bien puis à plus long terme à sa réaffectation à un autre usage, ou à sa transformation, à son abandon (ruine) ou Enfin, le territoire accueille 22 familles suivies dans le cadre du CADA à sa démolition). Sur la période, le besoin est estimé à 0.2 % sur St Loup sur Semouse et Aillevillers et assure le suivi d’une dizaine par an du parc de logements, soit 30 à 35 par an en moyenne. de familles déboutées, en diffus dans le parc privé. Par contre sur cette période, la population a diminué de 845 habitants 2.3. Les perspectives et enjeux de l’habitat correspondant à une diminution du besoin de logements à hauteur de Le besoin de logements 60 à 65 logements par an. Les données Insee permettent de mettre en exergue l’évolution des La réalité des besoins en logement correspondait à environ 15 besoins en logement au regard de l’évolution démographique, du logements seulement par an sur la période 2008-2013, soit 90 renouvellement du parc de logements, de la variation du parc de logements. logements vacants, des résidences secondaires et du desserrement des En parallèle, il faut rappeler que le parc de logements vacants a ménages. augmenté de 280 unités soit 50 à 60 par an et que le parc de résidences secondaires a diminué de 40 unités, soit 6 à 8 par an. Ainsi, sur la période 2008/2013, environ 200 à 250 logements (30 à Dans les années à venir, les besoins vont encore dépendre de plusieurs 40 par an) ont été réalisés sur la Communauté de Communes. Ces paramètres : logements ont permis de répondre : . L’évolution économique basée sur la poursuite de la stabilité . Aux besoins de desserrement des ménages (diminution du actuelle de l’emploi. Le territoire, suite aux évolutions passées, nombre de personnes par ménage, suite au vieillissement de la va être confronté à la difficulté de maintenir son niveau population, au phénomène de décohabitation…) impliquant d’emploi. Néanmoins, les efforts consentis et les perspectives laissent supposer une certaine stabilité pour les années à venir.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 89 Par conséquent, les besoins en logements liés à l’activité économique . Ne faut-il pas territorialiser le développement en s’appuyant seront globalement peu significatifs dans les années à venir. sur l’armature urbaine et conforter les 3 bourgs principaux et les bourgs de proximité plutôt que de continuer d’accompagner un développement dispersé de l’habitat, qui . Les besoins liés au desserrement des ménages vont continuer les fragilisent ? d’influer. La taille moyenne des ménages en 2013 est encore élevée (2,30 personnes par ménages), 2.29 pour la Haute- Comme cela a été mis en avant précédemment, le fonctionnement du Sâone. Cette situation traduit bien malgré l’effet baisse de territoire de la Communauté de Communes est organisé autour de 3 population la poursuite d’un besoin lié au desserrement des principaux bourgs bien équipés en commerces, équipement et services ménages. Dans les 10 prochaines années, il est proposé une (Saint Loup sur Semouse, Fougerolles et Vauvillers). diminution de la taille des ménages d’environ 0,10 pour Par ailleurs, 5 bourgs de proximité (Aillevillers, Corbenay, Fontaine les l’ensemble des communes. Luxeuil, Conflans sur Lanterne et Passavant la Rochère), assurent un De fait le besoin de logements pour y répondre s’élève à environ 360 rôle de relais basé sur la présence d’une petite offre de commerces, en 10 ans soit 35/40 par an. services, de groupes scolaires, qui structurent un petit territoire de proximité. . Le besoin lié au renouvellement du parc basé sur 0,2% par an Comme cela est préconisé dans le Grenelle de l’Environnement et la du parc de logements de 2013, soit 150/200 en 10 ans, soit loi ALUR, les évolutions à venir doivent s’appuyer sur la nécessité : 15/20 par an. . Les besoins liés à l’accueil de nouveaux ménages dans le même - De renforcer le rôle des bourgs principaux et des communes relais, sens que précédemment vont également être limités. en lien avec le maintien et le développement de l’offre de commerces et services ; L’hypothèse du maintien de la population à son niveau actuel, ne traduira pas un besoin de logements supplémentaires pour les 10 ans - De limiter l’effet desserrement et étalement, tels que constatés ces à venir. dernières années. Par conséquent, la réalité du besoin de logements pour les années à Au cours de ces dernières années, le développement s’est fait en venir avec un objectif de maintien de la population à son niveau actuel traduisant un certain nombre de décalages : correspondrait à environ 500/600 logements sur 10 ans, soit environ - Les pôles principaux qui correspondent à 42 % de la population et 50 à 60 par an des résidences principales n’ont été support que de 35 % de la Au regard de ce qui s’est passé ces dernières années, deux questions construction. De plus, les 3 bourgs ont supporté 73 % de la baisse de se posent : population et la grande partie du départ des ménages.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 90 De plus, Saint Loup sur Semouse qui comprend 18 % de la population . D’un recentrage du développement sur les bourgs principaux et des ménages, a été support de seulement 4 % de la construction. La afin de leur permettre de maintenir leurs niveaux de commune a vu sa population diminuer de 400 habitants soit la moitié population et de services et notamment Saint Loup sur Semouse. de la baisse observée sur la communauté de communes. Par contre, les . D’une poursuite du développement sur les bourgs de proximité 2 autres communes, se caractérisent par un niveau de développement à leur niveau actuel. au niveau du poids de population et de ménages, mais ont également . D’une diminution du développement sur le secteur rural. été touchées par la baisse de population.

- Les bourgs de proximité au profil peu éloigné en termes de poids de . Ne faut-il pas parler de « réponses logements » à apporter population, ont connu un rythme de développement à hauteur de leur pour à la fois organiser le développement sur des produits en poids de population. Néanmoins, toutes ces communes ont perdu des neuf, mais surtout sur la récupération des logements vacants et habitants également. le renouvellement du parc ancien ? - Les communes rurales qui ne représentent que 27 % de la population Dans un souci de limiter le niveau de consommation foncière dans le et des ménages, ont connu un niveau de la construction, plus marquée, cadre du PLUI, il pourrait être envisagé de mobiliser une partie de à hauteur de 35 % de la construction du territoire, leur permettant de l’offre de logements vacants pour assurer les réponses aux besoins de stabiliser leur nombre d’habitants et de ménages. la population de demain. Aujourd’hui, la vacance correspond à environ 1350 logements, soit 13.4 %. Celle-ci est principalement présente dans le parc privé, environ 1300 unités soit 14% du parc. Elle correspond à une cinquantaine de logements dans le parc social, soit 6.7 % du parc. Entre 2008 et 2013, lorsque le territoire produisait 30 à 35 logements par an, autant de logements anciens étaient délaissés. Ainsi, la vacance a augmenté de 260 à 280 unités soit + 22 %. Elle caractérise l’ensemble du territoire mais touche plus fortement les bourgs principaux concernés à la fois par le départ de ménages désireux d’accéder dans le neuf ou dans une autre commune et par le départ Par conséquent, peut être envisagé un rééquilibrage du définitif de ménages. Elle traduit également le désintéressement de développement au cours des années à venir autour : ces dernières années des ménages pour ce type de parc plus toujours aux normes de confort.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 91 L’ambition de récupérer 20 à 25% de ce parc vacant, soit 300 à 350 logements ne doit-elle pas être affirmée ? Le besoin de maîtriser le développement d’une offre d’habitat dans des opérations de qualité, en neuf, mais surtout dans l’ancien Les rencontres des communes ont permis de mesurer leurs intentions pour les 3 à 5 ans à venir. Celles-ci traduisent trois points importants : • Le premier lié au potentiel des communes qui permettra de répondre aux objectifs de développement ; • Le second, lié à l’organisation du développement qui porte encore sur la volonté de l’assurer dans des petites opérations en neuf ; Les bourgs principaux et de proximité ont organisé leurs conditions de • Le troisième, permet de traduire leur intention mais surtout leur intérêt développement à travers la mise en œuvre d’un petit projet d’intervenir sur le tissu existant, le parc délaissé au centre du village, d’aménagement d’ensemble, par exemple sur Saint Loup sur Semouse, tout en pouvant mener une petite opération de 3 à 4 lots en neuf, en lien avec le projet de restructuration d’une friche, ou dans le cadre souvent sans maîtrise. de petites opérations communales. Par ailleurs, elles prévoient la Ainsi, il apparaît clairement pour les communes rurales : récupération d’ilots dégradés, la reprise de bâtis anciens ou vieilles bâtisses. • Un niveau d’intention limité : la grande majorité des communes n’ont pas réellement de projet et souhaitent un développement au rythme Par conséquent, dans les 10 ans à venir, la réponse au besoin de des années passées. logements s’inscrit bien en neuf et dans l’ancien, dans la perspective • Elles souhaitent organiser leur développement en réalisant une petite de développement des communes. De fait, les communes dans un souci opération de 4 à 5 lots, en complément des quelques dents creuses en de mesure de leur capacité de densification, telle qu’imposé par la loi diffus, sans projet dans l’immédiat. « ALUR », doivent définir les sites de développement pour réaliser une opération, à partir du potentiel de leur ban communal. Celui-ci se • Elles font souvent référence à un petit gisement de 3 à 5 bâtis retrouve à la fois à travers le parc de logements vacants, mais délaissés, intéressant à mobiliser, mais sans intentions de le faire. également des dents creuses, parcelles non construites entourées par • Quelques-unes d’entre elles maîtrisent le foncier ou du bâti sans avoir des terrains bâtis. Un travail a été mené sur le potentiel des communes. de projet. Les autres se reposent sur l’initiative privée. Le relevé a permis de traduire ce potentiel au regard du parc de logements vacants intéressant à mobiliser et des dents creuses. Les

dents creuses ont été décomptées à partir d’une estimation de la

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 92 rétention foncière, de la prise en compte des reculs agricoles, des à mobiliser et 650 à 680 logements pouvant être réalisés sur des dents servitudes, des zones humides et des vergers et prairies permanentes. creuses. Avec ce potentiel, les besoins pourraient être couverts. En conséquence, le territoire propose plus de possibilités que de besoins, avec 821 logements vacants repérés comme étant intéressant

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 93 Par ailleurs, les communes soucieuses de la qualité de leur D’autres commues pourraient être incitées à s’engager dans ce sens, développement, de proposer une offre d’habitat innovante afin d’être dans le cadre d’opérations du type « éco-hameau ». plus attractives, doivent chercher à produire des opérations différentes Par contre, bien que les communes mesurent le phénomène de de ce qui s’est fait ces dernières années. Dans la majorité des cas, elles délaissement du parc privé ancien, elles restent démunies pour ce qui maîtrisent le foncier, car si elles ne le font pas, elles ne sont pas concerne le traitement d’ilots, la maîtrise de bâtis anciens, n’ayant pas relayées par les investisseurs privés au vu des prix de sortie du foncier. l’intention de mener des opérations. De fait, dans les années à venir, les communes vont réaliser les Le marché de l’habitat détendu, ne permet pas d’attirer des opérations qu’elles ont prévues sur des fonciers qu’elles maîtrisent. Ne investisseurs et rend difficile le traitement de ces situations. Les serait-il pas intéressant de les inciter à mettre en œuvre des opérations communes ont recensé le patrimoine bâti sur lesquels elles aimeraient pilotes en matière d’aménagement de qualité. Dans ce sens, un travail qu’une intervention soit effective dans un souci qualitatif et de sur l’opération d’ensemble à Saint Loup sur Semouse, pourrait être valorisation du bourg. Nombreuses d’entre elles n’ont pas les moyens mené pour réfléchir aux conditions pour réaliser une opération « vitrine de le faire et misent sur l’initiative privée, en faisant référence aux habitat de qualité de la communauté de communes », traduite par : réussites de la communes (reprise d’une ancienne ferme, création de . Un programme d’aménagement urbain respectueux de locatifs, création d’un gîte…). l’environnement, du paysage ; Par conséquent, pour répondre aux besoins de logements, l’intérêt de . Les conditions d’implantation de l’habitat dans un souci traiter le parc ancien pour les communes est double : d’organisation des espaces collectifs, des espaces partagés et des traitements des circulations, des stationnements, des liaisons . D’une part, il porte sur du bâti existant, ne nécessitant pas de en lien avec les autres dimensions de l’opération (conservatoire travaux de voirie, de raccordements, ni d’équipements de la chaise…) ; complémentaires mais nécessitent des travaux souvent . Les types de produits à mettre sur le marché entre locatif, complexes, et couteux. accession, individuel, individuel groupé et petit collectif... . D’autre part, il peut permettre à une commune d’assurer la . La gestion des questions de l’eau et de l’énergie ; valorisation d’une place, d’une rue dans le cadre de son . Un montage spécifique (en habitat participatif, éco- programme de valorisation plus global. Certaines d’entre elles construction, ...) interviennent déjà dans ce sens. . Les adaptations du scénario de développement : pré-chiffrage Deux questions se posent : du parti d’aménagement retenu... Ne faut-il pas inciter à la mise en œuvre de règles d’aménagement de qualité sur les sites de développement afin d’assurer le développement d’opérations de qualité, plus innovantes en précisant

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 94 leurs « Orientations d’Aménagement et de Programmation » sur des Enfin, les communes n’ont pas les moyens ni les compétences pour se parcelles nues ou dans le tissu ancien ? lancer dans des démarches complexes. La Communauté de Communes, dans le cadre de sa compétence « Urbanisme et Habitat » va devoir Rôle des « Orientations d’Aménagement et de Programmation » : renforcer sa mission d’assistance technique et de soutien des communes • Définir la forme urbaine (individuel pur ou groupé, petit collectif) ; • Définir le type de logements souhaités (accession, locatif ,...), le type de pour mener à bien leurs projets à la suite de l’approbation du PLUI. parcelle (800/1000m2…) ; Elle doit également définir les conditions pour aider les communes à • Définir les conditions de mise en œuvre d’actions en faveur de lutte contre mobiliser des bâtis délaissés en vue de réaliser une petite opération. les consommations énergétiques et l’utilisation d’énergies renouvelables ; Ne faut-il pas définir le besoin d’accompagnement des communes et • Définir les conditions d’intégration dans la commune les contours d’une ingénierie communautaire à l’exercice des • Organiser les conditions de préservation des secteurs naturels et paysagers ; compétences nouvelles, à mutualiser avec d’autres intercommunalités et • Traiter les espaces publics, les besoins d’équipement. en appui avec les partenaires départementaux ? Ne faut-il pas organiser les conditions pour aider les communes à Le besoin de modernisation et renouvellement du parc social intervenir dans l’ancien ? En envisageant pour cela tout à la fois de : Le parc social sur le territoire de la Communauté de Communes . Elargir l’action menée sur le parc ancien en lien avec l’OPAH, correspond à 767 logements dont 744 appartenant à Habitat 70. en direction des propriétaires de logements vacants pour les Selon les données sur le parc social, il apparaît qu’une grande majorité inciter à développer une petite offre locative conventionnée. des logements est ancien et plus toujours attractif : . Expérimenter une ou plusieurs démarches pilotes de traitement d’îlots ou bâtis dégradés, en organisant les conditions pour 1/2 du parc a été construit avant les années 1975 et 30 % entre 1975 mener une opération pour : et 1990. o Définir le bâti intéressant à mobiliser et connaître les 31% des logements (environ 340) ont un niveau de performance conditions de leur mobilisation ; énergétique « classe E, F et G » mettant en valeur le besoin o Mettre en perspective des raisons du délaissement, le d’amélioration thermique des bâtiments, à laquelle s’ajoute la potentiel des bâtis concernés ; problématique de l’amiante. o Définir le type de produit « habitat » en accession, en Selon les données relatives au parc locatif social, transmises par locatif à développer ; Habitat 70, 19% du parc de logements sociaux correspond à des T1 o Préparer un plan de restructuration du bâti ; et T2 et 35% à des T3. 47% sont des grands logements (T4 et +). o Analyser la faisabilité économique du projet pour déterminer les conditions pour le réaliser. De ce fait, au regard de la typologie de l’ensemble du parc de résidences principales du territoire, le parc social propose une plus grande diversité de réponses concernant la taille des logements. Le

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 95 parc propose une offre de logements de petite taille (T1 à T3) à hauteur de 46,3 %, plus adapté à l’évolution de la taille des ménages, contre 19 % seulement pour ce qui concerne le parc de résidences principales.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 96 Par ailleurs, la répartition de l’offre de logements sociaux par type . 42 % sont des personnes isolées et 33 % des ménages de 2 de financement correspond à des produits proposant des niveaux de personnes. loyer peu élevés. D’une part, l’ancienneté du parc et le niveau de . Les familles ne représentent que 25 %. réhabilitation limité, traduisent des niveaux plus faibles. D’autre part . 70 % ont un niveau de revenu inférieur au plafond PLAI et 21 il faut souligner la présence de 4% de logements en PLAI, soit une offre % un revenu compris entre le plafond PLUS et PLAI. de 30 logements. Ainsi, les niveaux de loyer sont peu élevés et . 45 % vivent actuellement chez les parents ou un tiers, 12 % permettent l’accueil de ménages ayant de faibles niveaux de dans le parc locatif privé. 30 % ont un logement non adapté ressources. à leur situation (taille, niveau de loyer) et souhaitent évolue Malgré les actions menées sur le parc social en matière de . 42 % cherchent un logement de type 1 ou 2 et 38 % un T3. 20 réhabilitation et de développement d’une offre nouvelle, deux % seulement un T4. éléments traduisent la faible attractivité du parc ancien : . Des besoins de grands logements sur St Loup sur Semouse où l’offre vacante porte sur des petits logements. Un niveau de vacance non négligeable Habitat 70 souhaite poursuivre ses réflexions en matière de La vacance dans le parc social, au regard des données d’Habitat 70 renouvellement de son parc afin de le rendre plus attractif et conforme pour 2016, porte sur une cinquantaine de logements soit 6.5% du à la demande locale et surtout l’adapter à l’évolution de la réalité des parc. Elle touche plus particulièrement les communes de Saint Loup sur besoins… Semouse (33 logements) et de Aillevillers (10), qui recensent un parc plus ancien. Elle est très faible sur les autres communes. Ainsi, des programmes de réhabilitation du parc sont encore prévus sur St Loup sur Semouse, Corbenay, Fougerolles, Vauvillers, Conflans, Un niveau de besoins limité Fontenois la Ville. Les données sur la demande de logements sociaux, issues du fichier du De son coté, Néolia, propriétaire de 2 immeubles comprenant 23 numéro unique de la DDT, traduisent un niveau à hauteur de 91 logements a programmé en 2017, la réhabilitation d’un petit collectif demandes formalisées. 26 demandeurs sont déjà locataires dans le de 12 logements, au centre-ville de St Loup sur Semouse. parc HLM (30%). De ce fait, trois questions se posent au vu de l’état et de l’évolution de Les principales caractéristiques des demandeurs sont les suivantes : l’occupation du parc social : . Une demande qui porte à la fois sur St Loup sur Semouse . Quel devenir de certains bâtiments sur le quartier de la (42%), Fougerolles (20%) et Corbenay (10%) Poirouse sur Aillevillers (30 logements environ), vacants et peu . 25 % sont des demandeurs de moins de 30 ans et 25% ont attractifs ? plus de 60 ans.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 97 . Quelle évolution d’un collectif de Corbenay au regard, à la Aujourd’hui, deux petits programmes collectifs sont en cours, l’un de 8 fois : de sa vétusté, de son faible niveau de performance logements sur Fougerolles et un autre de 4 logements sur Passavant la énergétique, de sa faible attractivité au regard de l’offre Rochère. proposée ? Par conséquent, il est important de réfléchir à un plan de . Quelle évolution du parc de Fontenois la Ville, logements très développement de l’offre sociale qui intègre à la fois la réalité des vétustes occupés par des personnes et ménages très besoins de renouvellement du parc existant et la réalisation d’une offre précaires ? nouvelle mieux adaptée à la réalité des besoins actuels. Habitat 70 mène une politique de commercialisation qui doit contribuer Le besoin d’intensifier l’intervention sur le parc privé ancien à faire évoluer cette situation. Néanmoins, la demande ne permet pas de limiter l’effet vacance du parc et l’offre proposée ne correspond La Communauté de Communes s’est engagée dans un processus plus complétement aux besoins actuels. d’intervention sur son parc privé ancien. L’OPAH en cours a un réel impact sur la réhabilitation du parc de propriétaires occupants mais Par conséquent, les bailleurs sociaux sont confrontés à la fois à la peu sur la valorisation et le développement d’une offre locative. nécessité : Comme présenté précédemment, l’impact des opérations réalisées sur . De poursuivre le processus de modernisation de leurs parcs de le territoire de la Communauté de Communes est intéressant. logements sociaux ; . D’engager une réflexion sur le renouvellement de leurs offres Cependant, il semble au regard de la situation locale que l’action actuelles en lien avec les communes ; pourrait aller plus loin. . D’organiser le développement d’une offre nouvelle plus 1. Conforter l’action menée dans le cadre de l’OPAH adaptée à la réalité des besoins afin de pouvoir envisager des actions sur le parc ancien (démolition, transformation…). En effet, le territoire se caractérise par : Ainsi, les bailleurs sociaux doivent avoir un rôle important dans le Une présence d’un parc peu performant au niveau énergétique. développement de l’offre nouvelle dans les communes. C’est en Le bâti ancien est à l’origine de 45% de la consommation d’énergie et produisant une offre plus adaptée, qu’ils pourront renouveler leur parc de 22% des émissions de gaz à effets de serre. et proposer une offre répondant à l’évolution des besoins. Les objectifs de la loi sur la transition énergétique pour une croissance Ces 5 dernières années, le développement du parc social s’est limité à verte confortent les objectifs du Grenelle de l’Environnement avec la réalisation d’une cinquantaine de logements. l’ambition de : . Réduire de 40% les émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 1990 ;

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 98 . Diminuer la consommation énergétique finale de 50% en 2050 à faire remonter les situations et sur la réalisation de travaux suite au par rapport à 2012. relogement de ménages. À l’échelle de la Communauté de Communes, 4206 résidences principales ont été construites avant 1948 (53% du parc) et 1199 Par conséquent, ne faudrait-il pas prévoir une action plus ciblée sur entre 1948 et 1975 soit 15%. cette question afin de mieux repérer et surtout traiter ces situations ? Ainsi, les 2/3 du parc est concerné et constitue un réel potentiel au La présence de quelques petits collectifs ou copropriétés fragilisés. niveau performance énergétique à améliorer. Toutes les communes sont concernées par le dispositif en cours. Saint Loup sur Semouse se caractérise par la présence d’un parc collectif plus important, mais celui-ci appartient principalement aux De ce fait, ne faudrait-il pas envisager dans le cadre de l’OPAH, de bailleurs sociaux. renforcer l’action de sensibilisation des propriétaires à la fois sur les dispositifs d’aides financières et fiscales existantes tant pour les Néanmoins, quelques petites copropriétés privées ont été signalées propriétaires éligibles aux aides de l’ANAH que pour les autres comme étant confrontées à des signes de fragilité relatifs à leur pouvant bénéficier des dispositifs fiscaux existants. occupation et la faible qualité du bâti. La présence importante d’un parc de logements inconfortables, voire Ne faudrait-il pas envisager de mener un travail de sensibilisation en potentiellement indigne. direction des propriétaires ou des syndics de copropriété pour à la fois suivre leur évolution, mais aussi les inciter à engager des travaux Les données de la DDT sur le repérage de logements potentiellement de rénovation thermique ? indignes à partir du croisement de l’état du parc classé 6/7 ou 8 au plan cadastral et le niveau de ressources des occupants inférieur à 2. S’appuyer sur le parc privé vacant pour développer une petite 40% des plafonds HLM traduisent en 2013, un volume 928 logements, offre locative privée accessible. soit 12,5% du parc. 1/3 de ces logements sont concentrés sur les 2 En 2013, le parc locatif privé sur la Communauté de Communes communes de St Loup sur Semouse et Fougerolles représentait 17% des résidences principales (1361). 19,8% pour la Néanmoins, si la réalité de cette situation est à nuancer avec Haute Sâone. l’engagement de travaux par les propriétaires et l’amélioration des 36% de ces logements se retrouvent sur les seules communes de Saint situations, les maires font référence à une ou deux situations au Loup sur Semouse et Fougerolles avec chacune environ 250 logements maximum dans leurs communes. Les dossiers issus du territoire sont où il représente environ 16 à 18% du parc de résidences principales traités par le Pôle départemental de lutte contre l’habitat indigne, seulement. Ailleurs, le parc locatif privé est quelque peu présent mais néanmoins 2 questions se posent à la fois sur la capacité du territoire de manière limitée. Il dépasse rarement les 60 à 80 unités, sur les communes les plus importantes excepté sur Aillevillers qui en recense

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 99 le double. Quelques communes recensent un petit parc de cités Entre 2008 et 2013, les moins de 15 ans ne représentent que 17% de ouvrières pas toujours de grande qualité où délaissées : sous la forme la population et ont diminué de 7% depuis 2008. Cette évolution ne de petits collectifs ou en inddividuel à Passavant la Rochère, en se traduit pas par une augmentation de la part des 15/29 ans. Ceux- individuel sur Demangevelle, Fougerolles, Aillevillers… ci ne représentent que 14% et ont diminué de 2%. De plus, selon les données Filocom de la DDT, le parc locatif privé n’a Les données sur la vacance en 2013 font état de 1350 logements soit pas augmenté entre 2008 et 2013, il a même eu tendance à diminuer, 13,4% du parc de logements avec une augmentation de 22% depuis notamment sur Saint Loup sur Semouse. Le développement n’a pas été 2008. favorisé dans le cadre de l’OPAH. Seulement 8 logements ont été Ne faut-il pas réfléchir aux conditions pour inciter les propriétaires de touchés. Néanmoins, le territoire recense 189 logements conventionnés logements vacants à les rénover et les mettre sur le marché locatif, ANAH, dont 8 gérés par Agence à vocation sociale gérée par SOLIHA. notamment dans les plus petites communes ? L’offre locative privée sur le territoire de la Communauté de 3. Aider les communes à moderniser leur parc communal Communes, selon les acteurs locaux, propose des loyers au même niveau que ceux du parc social aux alentours de 6 €/m². À l’échelle de la Communauté de Communes, l’offre en locatif Au cours de ces dernières années, quelques propriétaires ont communal s’élève à environ 60/80 logements. Cette offre en bon état, développé l’offre locative mais la tendance actuelle tend à la revente propose des niveaux de loyers et de charges peu élevées en général. de certains biens, du fait qu’ils sont de plus en plus confrontés à des Les rencontres avec les maires traduisent l’intérêt de ce type de dégradations, des difficultés de relocation, des besoins d’amélioration. réponse et le suivi assuré dans le maintien du bon état et l’entretien de La réalité de la demande fait que les relocations de biens de qualité ces logements. Néanmoins, les maires soulignent à la fois les faibles se font sans réel problème, ce qui n’est pas le cas quand le bien est de mouvements dans le parc ne permettant pas une rénovation notamment faible qualité. des logements les plus anciens et un niveau de parc de bonne qualité, loués peu cher. Des travaux d’amélioration sont réalisés entre 2 La demande existe, elle est limitée, correspond au public cherchant un locations. La qualité est un critère pour une relocation rapide. logement social au vu des niveaux de loyers souvent identiques. Elle Certaines communes ont confié la gestion de leur parc à Habitat 70. est plutôt locale. Ne faudrait-il pas inciter les communes à améliorer la performance Cependant, la présence limitée de l’offre locative et son faible thermique de leur logement voire à développer une petite offre développement semblent avoir des conséquences locales sur le complémentaire ? renouvellement de la population (rappelons que 30% des habitants ont plus de 60 ans) et la dynamique issue de jeunes ménages. De plus, Le besoin de poursuivre le développement d’une offre en accession Le développement favorable à l’accession se retrouve dans la pas chère difficulté à assurer un maintien des effectifs scolaires.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 100 Sur la Communauté de Communes, la part des propriétaires est Ne faut-il pas, dans le cadre d’opérations maîtrisées, essayer de importante. Elle représente 72% des résidences principales contre diversifier quelque peu les réponses à apporter et développer une 68,4% pour la Haute Sâone. offre plus innovante (mixité de parcelles, produits innovants…) ? Ces dernières années, l’accession a été le principal moteur du petit Dans le même sens, la Communauté de Communes reste intéressante développement des communes. pour les ménages désireux d’accéder dans l’ancien au vu des Plusieurs communes ont engagé une petite opération (ex : St Loup sur opportunités et des niveaux de prix. Ces dernières années, si le marché Semouse, Fougerolles Corbenay, Fontaine, Cuve, Anchenécourt, de la revente est en net recul de manière générale, il reste encore Hautevelle, Briaucourt, Magnoncourt, Bouligney, Passavant, Selles…), actif. dont la commercialisation s’est souvent étirée dans le temps. D’initiative Néanmoins, selon les professionnels de l’immobilier, plusieurs points communale pour l’ensemble, les communes prévoient de poursuivre ces caractérisent le territoire : initiatives dès que les opérations en cours sont bouclées. . L’intérêt porté par les futurs acquéreurs pour les communes de L’offre produite permet de répondre aux besoins des ménages locaux l’est du territoire et notamment Corbenay, Fontaine les Luxeuil avec un niveau de prix du foncier peu élevé (25 €/m² TTC au maximum et Fougerolles au regard de l’importance de l’offre de services avec des différences selon : St Loup sur Semouse : 20/25 €/m² TTC / et de la qualité de vie pour cette dernière. Fougerolles : 20 €/m², Briaucourt : 20€/m², Corbenay : 25 €/m² TTC, . Le mouvement de baisse des prix de vente qui permet un Bouligney : 14€/m², Selles : 7€/m²… Elle permet de répondre à des niveau de transactions satisfaisant. Aujourd’hui, les produits niveaux de budget moyen de 100/120 k€. Les lotissements les plus avec des prix élevés ne se vendent pas au contraire de ceux récents réalisés en lien avec Habitat 70 ne dépassent pas les 20/25€ qui correspondent au marché. le m². De ce fait, le coût du foncier, contrairement à d’autres territoires, L’analyse des niveaux de ventes des biens référencés dans « le bon impacte peu le projet globalement, mais permet de proposer une offre coin » sur le secteur traduit des niveaux de prix à hauteur de selon : plus accessible aux ménages locaux. - maisons anciennes : 50 à 80 K€, Par ailleurs, certains maires soulignent l’intérêt de proposer une offre avec des parcelles comprises entre 800 1000 m². Une réalité qui - pavillons des années 1970/80 : 100/120 K€, traduit l’évolution de la demande. - maisons modernes ou fermes rénovées : 140/160 K€ En final, à l’échelle communautaire, l’offre est communale, quasi . L’attraction du territoire pour le public étranger (Hollandais, identique au niveau du prix de vente et de la qualité. De plus, les Belges...), mais qui est de plus en plus limitée. produits qui se développent dessus, des maisons souvent semblables qui correspond à un public déjà présent sur le territoire. Enfin, il faut souligner l’intérêt pour certains locataires sociaux pour acquérir leur logement. Dans ce sens, Habitat 70 a vendu des

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 101 logements et souhaite encore en vendre (ex : Vauvillers, Conflans sur La loi pour « l’Adaptation de la Société au Vieillissement » prévoit Lanterne, ...). notamment de nombreuses mesures pour le maintien à domicile, une Ne faut-il pas, organiser les conditions d’accès dans le parc d’occasion revalorisation de l’APA, et un droit au répit pour les aidants. et sécuriser les conditions pour aider les ménages locaux à le faire et Elle est articulée autour de 3 axes : accompagner les ventes des logements sociaux ? Anticiper afin de repérer et combattre les facteurs de risque de perte d’autonomie : lutte contre l’isolement, actions de prévention individuelle Le besoin de répondre à certaines situations spécifiques (ex. lutte contre le suicide) et collectives (activités physiques, nutrition, sur-médicamentation, …), aides publiques permettant l’accès aux Le logement des jeunes technologies nouvelles pour les personnes à faibles revenus… Le besoin issu du public jeune se retrouve bien dans la demande de Adapter toutes les politiques publiques au vieillissement : plan logements sociaux. Les jeunes de moins de 30 ans représentent 25 % d’investissement en faveur des foyers-logements, objectif national des demandeurs, soit 20/25 jeunes. Néanmoins, si les besoins liés aux d’adaptation de 80 000 logements privés d’ici 2017 (élargissement étudiants (Maisons Familiales et Rurales) sont limités car pris en charge des aides ANAH et CNAV, micro-crédit, crédit d’impôt), intégration par les internats et ponctuellement par le parc locatif social et privé, dans les PLH-PLU-PDU, … quelques réponses aux besoins de jeunes en formation, en stage, peuvent être à organiser. Aujourd’hui, le besoin est mal cerné. Il en est Accompagner la prise en charge des personnes en perte d’autonomie de même des besoins de jeunes en difficulté, mal cernés eux : revalorisation de l’APA à domicile (plus de 700 000 bénéficiaires potentiels après réforme), soutien aux aidants (droit au répit), également. Dans ce sens, le maintien dans le logement de jeunes vivants dans le parc privé peu confortable dans les centres anciens est modernisation et professionnalisation des services d’aide à domicile, parfois complexe et traduit par un recours aux aides pour payer les création d’un Haut Conseil de l’âge… charges. De fait, le maintien chez les parents, reste solution la plus Les données relatives aux demandes de logements sociaux traduisent adaptée, en final. que les plus de 60 ans correspondent à 25% des demandes (soit Le logement des personnes âgées ou handicapées 20/25). Dans ce sens, les bailleurs sociaux sont de plus en plus sollicités par les communes pour développer une offre orientée vers ce public. Le vieillissement croissant de la France est inéluctable et constitue un défi important pour les politiques publiques, en particulier face à Il s’agira de suivre la réalité des besoins à travers cette offre nouvelle dédiée aux personnes âgées. l’augmentation spectaculaire du nombre de personnes très âgées, en perte d’autonomie et en situation d’isolement social. Le logement des personnes à faibles ressources

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 102 Aujourd’hui, au vu des travailleurs sociaux, le territoire est confronté, projet porterait sur la restructuration des immeubles et la création de au-delà des situations d’habitat « inconfortables », au besoin 50 à 60 petits studios dont 10 correspondant à une « pension de d’apporter des réponses liées : familles » et 40/50 à une « résidence sociale ». Le projet nécessitera de mener une action en matière de relogement, d’accompagnement . Au manque de petits logements locatifs et notamment pour les social des publics en place et de restructuration du dispositif d’accueil jeunes, les personnes isolées et les familles monoparentales ; et de gestion actuel. . Au besoin de reloger certaines familles vivant dans des conditions difficiles ; Ne faut-il pas organiser les conditions pour les réponses adapter les . À la nécessité de moderniser le parc locatif privé afin de limiter réponses à ces besoins spécifiques et mener à bien le projet de l’accès à des logements de faible qualité et parfois loués chers, transformation du Foyer de Travailleurs migrants ? mobilisant le FSL au final ; . À la précarisation des ressources des ménages traduit par une 2.4. Synthèse des dynamiques résidentielles augmentation des situations d’impayés de loyer, de charges locatives, de factures EDF, A retenir . A l’accueil d’un public migrant en leur proposant des conditions Une croissance limitée du parc de logements (+150 logements d’habitat adaptées. supplémentaires depuis 2008 soit 1.5%) avec une baisse du parc des La présence locale d’un « Foyer de Travailleurs Migrants » constitue le résidences principales (- 80 unités soit -1 %) et une forte hausse de la dispositif d’accueil des publics en difficulté du territoire de la vacance (+270/280 soit 22 %) communauté de communes. Néanmoins, la vétusté d’un bâtiment, son Un parc vieillissant globalement inadapté aux besoins des ménages image constituent autant d’éléments qui nuisent à son attractivité et d’aujourd’hui : occupation. La fermeture de son système de restauration, organisé pour les entreprises locales, limite son rôle de lieux d’accueil et . 68 % du parc de logements du territoire de la Communauté fragilise son fonctionnement. de Communes est antérieur à 1975, date de l’entrée en application de la première réglementation thermique. Aujourd’hui, l’association gestionnaire du Foyer de Travailleurs . Une inadéquation entre la taille des résidences principales et Migrants, en lien avec l’Etat et le Conseil Départemental, travaille sur la taille des ménages (déficit en petits logements et le projet de transformation de la structure afin de mieux l’adapter à surabondance de grands logements) ; la réalité d’accueil actuelle. En effet le projet porte sur la création . 12 à 13 % du parc privé du territoire de la Communauté de d’une offre de logements, en « Résidence sociale » et d’une autre en Communes ne dispose pas encore de tout le confort malgré une « Pension de familles » en lien avec le groupe national « COALLIA », certaine amélioration du parc dans le cadre de l’OPAH. spécialisé dans la construction et la gestion de structures d’accueil. Le

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 103 Une prédominance de la maison individuelle (72 %) qui explique le taux élevé de propriétaires (68 %) excepté sur Saint Loup sur Semouse.

Un ralentissement global de la construction neuve ces dernières années (50 en 2010 – 10 en 2014), tournée principalement sur l’individuel. Des niveaux de prix du foncier peu élevés (moins de 25 € le m2). Enjeux : Un parc social limité à 767 logements correspondant à 9.3 % des  Définir les objectifs de développement de résidences principales, parc ancien qui se développe peu, ne compense pas le mouvement de démolition et de ventes. Par ailleurs, l’habitat et organiser les conditions pour le le parc connait un niveau de vacance qui traduit à la fois une faible faire. demande mais aussi un faible niveau d’attractivité des produits et une  Maîtriser le développement urbain et de inadaptation à l’évolution des besoins. l’habitat en neuf et en renouvellement. Un parc locatif privé peu développé : 1360 logements soit 17 % des résidences principales, 80 % dans les bourgs principaux où il  Assurer le renouvellement du parc locatif social représente : 20 à 25 %. Un parc plus toujours attractif et qui diminue. et l’adapter à la réalité et diversité de la Des niveaux de loyers globalement peu élevés, pour tous les types de demande. logements  Intensifier la modernisation et l’adaptation du Une vacance en forte augmentation, dans le parc privé et public parc de logements privés anciens. concentrée dans les communes les plus importantes, plus diffuse ailleurs  Poursuivre le développement d’une petite offre Des transactions immobilières (maisons, appartements) en baisse ces dernières années qui s’accompagnent de prix globalement en baisse en accession et sécuriser l’accession dans Des structures d’accueil pour les personnes âgées qui répondent aux l’ancien. besoins  Répondre aux besoins d’habitat spécifique Un dispositif d’accueil des publics en difficulté présent sur Saint Loup (vieillissement, jeunes, précaires, …). sur Semouse dans le Foyer de travailleurs migrants, en pleine évolution

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 104 3. LES DYNAMIQUES ECONOMIQUES 3.1. Les dynamiques générales Le taux d’activité et ses variables La Communauté de Communes de la Haute Comté recouvre un bassin A l’instar de l’ensemble du territoire national, le taux d’activité en de vie extrêmement cohérent, la commune de Fougerolles étant la Haute Comté relève une nette disparité entre la situation des hommes seule commune membre à appartenir à un autre bassin de vie (d’après (actifs à près de 75%) et celle des femmes (actives à environ 60% en l’Insee, 2012), en l’occurrence celui de Luxeuil-les-Bains. 2006). Cependant, au regard des évollutions connues ces dix dernières années, il est à noter que cet écart sensible tend à se résorber, celui- Outre cette homogénéité entre découpage intercommunal et bassin de ci étant passé de près de 15 points en 2006, à 12 points en 2013. vie, il est à relever que le territoire est en revanche scindé en deux en termes d’attraction ou non à un pôle urbain. Ainsi, si le secteur est du territoire, autour du petit pôle constitué des communes de Saint-Loup- ECONOMIE EN HAUTE COMTÉ: DIFFÉRENTIEL D'ACTIVITÉ HOMMES - FEMMES sur-Semouse et Magnoncourt est multipolarisé (principalement entre Saint-Loup-sur-Semouse et Luxeuil-les-Bains), la partie ouest du 2006 2011 2013 territoire est elle identifiée comme n’entrant sous l’influence notable 100% d’aucune aire urbaine à proximité. 80% 75,3% 74,8% 75,1% 60,7% 63,1% 63,1% Enfin, la CCHC appartient depuis 2010 60% en totalité à la zone d’emploi de Vesoul. En effet, le rédécoupage des 40% zones d’emplois opéré par l’Insee en 20% 2010 a abouti à la fusion des zones 0% d’emplois de Vesoul et Lure/Luxeuil- Taux d'activité chez les Hommes Taux d'activité chez les Femmes les-Bains.

Au-delà de ces différentes approches territoriales de la dynamique d’emploi De manière globale toutefois, le taux d’activité observé sur le territoire et de développement économique, il de la Haute Comté demeure inférieur à ceux du département (73,7%) est possible de relever plusieurs et de la région Franche-Comté (74%), avec 69,2% d’actifs en 2013. grandes tendances générales de l’économie en Haute Comté.

Zones d'emplois en Franche-Comté (Insee 2010).

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 105 Ventilation de l’emploi au sein des CSP Taux de pauvreté et taux de chômage La répartition de l’emploi par catégorie socio-professionnelle révèle En matière de fragilité économique, deux grands indicateurs plusieurs caractéristiques notables de l’emploi sur la CCHC : territoriaux existent : le taux de pauvreté et le taux de chômage. Le premier permet de mettre en évidence la part de la population dont . La part des agriculteurs, bien que fortement minoritaire (3,7%), les revenus cumulés ne permettent pas d’atteindre un seuil de revenu est significativement supérieure à celle observée à l’échelle mensuel donnée et nécessaire à une vie digne et décente. Le second nationale (1,7%) et régionale (2,1%) en 2013. révèle quant à lui la part de la population en âge de travailler ne . Les ouvriers représentent plus de 4 actifs sur 10 (41,5%), ce disposant d’aucun emploi. qui constitue une part sensiblement plus élevée que celles constatées en France (20,8%) et en Franche-Comté (26,7%). En 2013, la Communauté de Communes de la Haute Comté enregistre . Les cadres et les professions intellectuelles supérieures sont a un taux de pauvreté de 18,6% de sa population, quand le taux de contrario sous-représentés avec moins d’un actif sur 10 (8,5%), chômage atteint 13,6% de la population active. là où ils sont près de 17,2% à l’échelle de la Métropole, et Ces indicateurs sont néanmoins à mettre en regard avec les taux encore 12,6% en région Franche-Comté. relevés par ailleurs aux échelles supérieures (nationale et régionale) . La part des artisants, commerçants et chefs d’entreprise (6,5%) et sur le plus grand territoire de la zone d’emploi (ZE de Vesoul). est elle dans la moyenne nationale (6,5%) et régionale (6,2%). Ainsi, si le taux de chômage des 15-64 ans, bien qu’élevé (13,6%), demeure relativement proche des moyennes régionale (12,3%) et ECONOMIE EN HAUTE COMTÉ: PART DES CSP DANS L'EMPLOI TOTAL départementale (12,5%), le taux de pauvreté est lui significativement élevé. En effet, tandis que la moyenne à l’échelle régionale oscille 3,7% 6,5% Agriculteurs exploitants autour de 13%, la CCHC possède un taux de pauvreté de 18%.

Artisans, commerçants et 8,5% chefs d'entreprises 41,5% Cadres et professions intellectuelles supérieures 16,6% Professions intermédiaires Employés 23,2% Ouvriers

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 106 A la lumière de ces éléments locaux, il est à noter que ce volume ECONOMIE EN HAUTE COMTÉ: d’emploi présent sur le territoire de la Haute Comté, s’il ne représente COMPARAISON TERRITORIALE DES TAUX DE PAUVRETÉ ET D E C H Ô M A G E que 7,1% du total des emplois du département de la Haute-Saône, rivalise néanmoins avec des territoires plus urbains. C’est ainsi CCHC Zone d'emploi de Vesoul Haute-Saône Bourgogne-Franche-Comté particulièrement le cas avec le territoire de la CC du Pays de Luxeuil, 20% 18,6% 15,6% 15% 14,3% 13,6% 13,0% 12,9% 12,5% 12,3%

10%

5%

0% Taux de pauvreté Taux de chômage

Contexte général de l’emploi En termes d’emplois, la CC de la Haute Comté compte 5 703 emplois localisés sur son territoire en 2013, répartient en 1 389 établissements (au 31 décembre 2014). Ce chiffre est à remettre en perspective sur un pas de temps plus long : ainsi entre 2006 et 2013, 11% d’emplois ont été perdu sur le territoire, passant de 6 463 à 5703 emplois. Suite à cette forte diminution (-500 emplois dans le secteur privé) la situation s’est aujourd’hui stabilisée. dont le volume d’emploi ne pèse que 2 points de plus, malgré un pôle Ce volume d’emploi sur la CCHC lui confère un indicateur de d’emploi important (7 253 habitants à Luxeuil-les-Bains en 2014). concentration d’emploi somme toute attractif pour un territoire essentiellement rural, de l’ordre de 83,1 (un indicateur supérieur à 100 signifie que le territoire possède davantage d’emplois à pourvoir qu’il n’a de main-doeuvre sur son propre territoire pour y répondre).

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 107 ECONOMIE EN HAUTE COMTÉ: ECONOMIE EN HAUTE COMTÉ: PART DE LA CCHC DANS LE MARCHÉ DE L'EMPLOI PART DE L'EMPLOI SALARIÉ / NON - SALARIÉ DÉPARTEMENTAL Salariés Non-salariés 7,1% 8,9% 13,5% CCHC CC Pays de Luxeuil

57,3% 26,8% CA de Vesoul reste du département

86,5%

Ainsi, si la répartition entre indépendants et employeurs est Caractéristique de l’emploi relativement homogène au sein de la classe non-salarié, il n’est est pas de même au sein de la classe salariée. Ce constat est dû en premier Dans sa structuration interne et ses quelques 6 861 actifs rencensés en lieu à la plus grande diversité des statuts, mais également à la pluralité 2013, la CCHC voit se décomposer sa population active ayant un des domaines d’activités salariales et leurs capacités d’embauches travail en deux parts, inégales : les salariés, majoritaires, avec plus de pérennes, temporaire, apprenties… Sur le territoire de la Haute 86% de la part des emplois. Les non-salariés, composés Comté, le contrat à durée indéterminée (comprenant les titulaires de essentiellement des indépendants et des employeurs, ne représentent la fonction publique) représente le statut majoritaire, avec plus de ainsi que 13,5% du total. 75% des emplois du territoire. Viennent ensuite, en ce qui concerne le Outre cette première distinction de base, il est intéressant de détailler seul salariat, les contrats à durée déterminée (9,3% de l’emploi la décomposition des différents statuts et conditions d’emplois salariés salarié), l’intérim et l’apprentissage (3,2% chacun), les emplois aidés ou non. constituant une part résiduelle (0,8%).

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 108 En revanche, la répartition est inversée s’agissant de la proportion des ECONOMIE EN HAUTE COMTÉ: emplois induits, la sphère productive prenant un ascendant significatif VENTILATION DES STATUTS ET CONDITIONS D'EMPLOI (64% contre 36). Fonctionnaires titulaires et CDI CDD ECONOMIE EN HAUTE COMTÉ: PART DES SPHÈRES PRÉSENTIELLE ET PRODUCTIVE (EN Intérim NOMBRE D'ÉTABLISSEMENTS)

Emplois aidés Sphère présentielle Sphère productive Stage-apprentissage

dont indépendants

dont employeurs 44% Salariés Non-salariés dont aides familiaux 56%

Structure de l’économie : une économie équilibrée entre les sphères présentielles et productives. L’activité économique est traditionnellement scindée en deux grandes sphères : la sphère productive (dont la production est essentiellement Cette inversion entre part des établissements et part des emplois, ainsi destinée à une finalité exportative, hors du territoire) et la sphère que la proportion en elle-même de la sphère productive constitue une présentielle, qui répond quant à elle aux besoins des populations et singularité du territoire de la CCHC, s’inscrivant bien au-dessus des entreprises présentes sur place. moyennes régionale (40,4% des établissements et 34,8% des emplois Au regard de la construction du tissu économique de la CC de la Haute en Bourgogne-Franche-Comté) et nationale (41,2% des établissements Comté, il est possible de souligner que ces sphères se découpent de et 34,5% des emplois). manière relativement homogène sur le territoire. Ainsi, en termes d’établissements purs, la sphère présentielle domine légèrement sur la sphère productive, avec 56% des établissements contre 44.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 109 ECONOMIE EN HAUTE COMTÉ: PART DES SPHÈRES PRÉSENTIELLE ET PRODUCTIVE (EN NOMBRE D'EMPLOIS)

Sphère présentielle Sphère productive

Un tissu d’entreprises dense et disparate sur le territoire 35,8% Au-delà des logiques de filières, il est à noter que la CCHC dispose d’un tissu économique d’entreprise relativement dense (764 entreprises 64,2% enregistrées au 1er janvier 2015) et fort de plusieurs entreprises moteurs (une dizaine d’entreprises de plus de 50 salariés).

Une économie portée par des filières fortes et des établissements de pointe L’activité économique de la Haute Comté se trouve tirée par plusieurs filières et entreprises locomotives sur le territoire. Il en va ainsi des filières de : . bois et de l’ameublement (971 emplois, soit 43% de l’emploi industriel du territoire) ; . la métallurgie (612 emplois) ; . l’agroalimentaire (154 emplois) ; . la verrerie (212 emplois) ; . l’équipementier automobile - plasturgie (150 emplois) ; . l’emballage-imprimerie (140 emplois).

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 110 Au-delà de cette densité notable, il est toutefois à souligner que celle- . L’agriculture constitue la deuxième activité en nombre ci n’est pas homogène sur le territoire. En effet la concentration d’établissements (14,5%), s’effectue davantage à l’est qu’à l’ouest, et particulièrement pour les . L’industrie n’occupe qu’une part modeste, avec 9,6% du total entreprises les plus grandes en termes de nombre de salariés (4 des 5 des établissements. plus grandes entreprises de la CCHC sont situées sur les pôles est de Saint-Loup-sur-Semouse, Corbenay, Fougerolles et Aillevillers- ECONOMIE EN HAUTE COMTÉ: Lyaumont). RÉPARTITION SECTORIELLE DES ETABLISSEMENTS Agriculture

13,9% 14,5% Industrie

9,6% Construction

10,9% Commerces, transports et services

51% Administration publique, enseignement, santé, action sociale

Cependant, si ces constats sont justes, ils sont néanmoins à pondérer par l’analyse plus fine de la répartition de l’emploi selon les secteurs Analyse sectorielle : une nette prédominance de l’industrie d’activité. L’analyse de la structuration des établissements liés à l’activité Ainsi, si l’agriculture pèse pour près d’un sixième des établissements, économique de la Haute Comté au regard des différents secteurs elle ne représente que 1,5% des emplois du territoire. Dans le même d’activités met en lumière plusieurs constats : ordre de grandeur, les activités industrielles, qui représentent moins de . Les commerces, transports et services représentent plus de la 10% des établissements, embauchent près de 54% de la main- moitié des établissements du territoire (51%), d’œuvre employée en Haute Comté.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 111 Néanmoins, l’industrie en Haute Comté se compose toute de même de ECONOMIE EN HAUTE COMTÉ: près de 50% d’établissements ne comptant aucun salarié. RÉPARTITION SECTORIELLE DES EMPLOIS 1,5% Agriculture Près de 80% des établissements ne dépassent pas les 9 salariés, la part des établissements de 50 salariés et plus n’étant ainsi que 17% résiduelle, de l’ordre de 10%. Industrie

Construction ECONOMIE EN HAUTE COMTÉ: STRUCTURE DES ENTREPRISES DE L'INDUSTRIE - 23,1% CONSTRUCTION 53,8% Commerces, transports et 100% 2 1 services 11 90% 7 43 Administration publique, 80% 11 4,6% enseignement, santé, 70% 50 salariés ou plus action sociale 33 106 60% 20-49 salariés 50% 71 10-19 salariés 40% 1-9 salarié(s) 3.2. Secteur secondaire : industries et construction 30% 0 salarié Comme cela a pu être démontrer précédemment, les entreprises 20% industrielles et de la construction en Haute Comté possèdent des 10% caractéristiques spécifiques, et intimement liées à leurs activités 0% Industrie Construction respectives. Ainsi si le secteur de la construction, basé sur un modèle de micro- entreprises adaptées au besoin locaux des particuliers, est constitué Cependant, s’il est permis de constater que la majorité des de près de 70% d’établissements de 0 salarié (indépendant ou établissements du secteur secondaire compte moins de 10 salariés entrepreneur), les établissements industriels ne connaissent pas la (177 des 285 établissements dénombrés), il est essentiel d’affiner cette même organisation. De par le besoin de main d’œuvre inhérent à lecture au regard des répartitions de l’emploi au sein de ces l’industrialisation d’un process de production, ceux-ci sont logiquement établissements. davantage concentré en de grandes voire très grandes entreprises.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 112 Or, si l’emploi dans la construction demeure logiquement concentré en l’économie locale, dans les filières porteuses du territoires (bois- entreprise de moins de 10 salariés (près des 2/3 de l’emploi), le ameublement, métallurgie, …) : Parisot (Saint-Loup-sur-Semouse), constat dans les filières industrielles est tout autre. Lufkin (Fougerolles), CFP (Corbenay), Johnson (Conflans-sur-Lanterne), En effet, les grands établissements industriels, de 100 salariés et plus, La Verrerie (Passavant-la-Rochère), Fuji (Fougerolles). concentrent à eux seuls plus de 60% de l’emploi industriel du territoire. Ces grands établissements se concentrent géographiquement autour Additionnés aux établissements de plus de 50 salariés, la part atteint des pôles principaux du territoire, (essentiellement en partie est) et même les 80%. participent ainsi directement à l’armature urbaine du territoir et les flux de déplacements qu’ils induisent, tant pour les individus que pour ECONOMIE EN HAUTE COMTÉ: les marchandises. STRUCTURE DES EMPLOIS DE L'INDUSTRIE - CONSTRUCTION 100% 90% 39 80% 70% 26 1311 100 salariés et plus 60% 50-99 salariés 50% 20-49-salariés 40% 10-19 salariés 30% 349 117 1-9 salarié(s) 20% 211 10% 154 0% 112 Industrie Construction

A contrario, l’emploi des établissements de moins de 10 salariés (pesant pour plus de ¾ des établissements) ne représente qu’une portion résiduelle, d’environ 5%. Cet emploi industriel, déterminant dans l’animation économique et sociale du territoire, est porté par plusieurs entreprises moteurs de

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PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 114 3.3. Secteur tertiaire : commerces et services catégories. Effectivement, si les établissements sans salariés dominent dans les établissements de commerces, transports et services comme La structuration des établissements du secteur tertiaire se caractérise dans ceux des administrations publiques, de l’éducation et de la santé, ainsi : ceux-là ne le sont pas dans la même proportion. Cette part, écrasante . Le nombre total des établissements du tertiaire (comptabilisant pour le commerce/service (près de 80%) est tout juste majoritaire pour les commerces, transports, services et autres administrations le secteur des adminstrations et services publics (53%). publiques, d’éducation et de santé) pèse pour près des 2/3 Ce constat est également à croiser avec la part que représentent ces des établissements du territoire ; établissements en termes d’emplois. . Sa part des emplois, quoique légèrement inférieure, demeure prépondérante dans le bilan territorial, avec plus de 40% de Ainsi, si le secteur des commerces et services connait en la matière une la main-d’œuvre employée sur la CCHC. forme de paradoxe, (les étabissements de moins de 10 salariés représentant encore 45% des emplois, tandis que les entreprises de ECONOMIE EN HAUTE COMTÉ: 50 à 99 salariés pèsent pour 22%), le secteur des administrations et STRUCTURE DES ENTREPRISES DU TERTIAIRE (COMMERCES - services publics est lui beaucoup plus homogène. S E R V I C E S - ADMINISTRATIONS PUBLIQUES) La répartition de l’emploi s’effectue dans des proportions relativement 100% 9 5 3 10 13 proches entre les établissements de moins de 10 salariés (31%), de 10 90% 143 80% à 19 salariés (25%) et les entreprises de 20 à 49 salariés (44%). 70% 549 67 Un tissu d’entreprises artisanales, commerciales et de services bien 50 salariés ou plus 60% développé. 50% 20-49 salariés 103 Le secteur tertiaire s’appui sur une base importante d’établissements 40% 10-19 salariés 30% petits et moyens, concentrés en priorité sur 4 pôles du territoire : 1-9 salarié(s) 20% . Saint-Loup-sur-Semouse, 10% 0 salarié Fougerolles, 0% . Commerces - Administrations . Corbenay, Transports - Services publiques, éducation et . Vauvillers. santé A ces 4 pôles, où se concentrent entre 28 et 154 établissements, s’ajoutent quatre autres pôles dépassant les 10 établissements chacun A l’échelle du secteur tertiaire en interne cette fois, la structure des (Passavant-la-Rochère, Aillevillers, Conflans-sur-Lanterne et Fontaine- établissements est légèrement différente selon les deux principales lès-Luxeuil).

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PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 116 Cette armature tertiaire est à mettre en relation avec la répartition des commerces et services en fonction de leur catégorie d’activité. Ainsi, la Haute Comté dénombre pour l’ensemble de son territoire, une concentration accrue d’établissements concernant le service à la personne (67 établissements) et la réparation automobile et le transport (62 établissements). Suivent les entreprises liées aux commerces alimentaires, à l’aménagement de la maison et du jardin ou encore des services de banque et d’assurance (50 à 60 établissements). Seuls les domaines de prestations intellectuelles et du paramédical s’inscrivent nettement en retrait sur le territoire, avec respectivement 14 et 11 établissements installés.

ECONOMIE EN HAUTE COMTÉ: STRUCTURE DES EMPLOIS DU TERTIAIRE (COMMERCES - Un potentiel touristique intéressant… S E R V I C E S - ADMINISTRATIONS PUBLIQUES) Le territoire de la Haute Comté, inscrit dans le territoire plus vaste des 100% Vosges Saônoises, possède deux des sites touristiques les plus 90% 212 80% fréquentés à cette échelle : la Verrerie de Passavant-la-Rochère 301 (110 000 visiteurs/ an) et l’écomusée de Fougerolles (60 000 70% 181 60% visiteurs/ an). 50-99 salariés 50% 121 167 20-49-salariés Fort de ces deux locomotives géographiquement à l’opposée l’une de 40% l’autre, la Haute Comté dispose d’un maillage diffus d’éléments locaux 30% 10-19 salariés et ponctuels, du petit patrimoine remarquable aux supports d’activités 20% 405 1-9 salarié(s) 207 10% touristiques plus équipés (parcs, circuits, étangs…). 0% Commerces - Transports Administrations - Services publiques, éducation et santé

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PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 118 …mais une capacité d’hébergements déficitaire. Un complément : des résidences secondaires bien représentées En matière de tourisme, et au-delà de la capacité intrinsèque du A contrario de l’hébergement traditionnel, la résidence secondaire territoire à attirer, la capacité d’accueil des visiteurs et touristes connaît une dynamique importante sur le territoire intercommunal, la constitue un révélateur important du développement touristique du part des résidences secondaires dans le parc de logements étant territoire. supérieure à la moyenne départementale (7,5% pour la CC Haute Ainsi, l’offre d’hébergements sur la CCHC se caractérise par : Comté contre 6,5% en Haute-Saône). Cette part non-négligeable représente 750 logements, et constitue une . Un grand nombre de gîtes et meublés disséminés sur le attache et un pied-à-terre utilisé essentiellement par une population territoire ; de touristes étrangers. . Une présence d’hébergements insolites et de chambres d’hôtes ; . Une insuffissance en matière d’hôtellerie (2 hôtels à Corbenay et Vauvillers) et d’accueil de groupes.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 119 3.4. Secteur primaire : activités et espaces agricoles En effectuant, à l’instar des autres secteurs, un comparatif avec la partition de l’emplois selon les classes d’établissement, le secteur A l’inverse du domaine paysager, où le monde agricole domine par primaire possède la particularité de ne compter que peu de son omniprésence et notamment les communes les plus à l’ouest du divergence significative. territoire, l’agriculture ne constitue plus sur la CCHC une activité économique à forte main-d’œuvre. Effectivement, bien que celle-ci Il est cependant à noter la part constituée par l’établissement de 10 à représente encore pour près de 15% des établissements présents sur 19 salariés. En effet, si celui-ci ne représente que 0,5% des le territoire, ceux-ci ne pèsent que 1,5% des emplois. Ce delta établissements du secteur primaire, il comptabilise près de 17% des s’explique en grande partie par une activité transformée et devenue, emplois du secteur. en quelques décennies, moins pourvoyeuse de main-d’œuvre. Les établissements agricoles sans salariés représentent ainsi l’écrasante ECONOMIE EN HAUTE COMTÉ: STRUCTURE DES EMPLOIS DE L'INDUSTRIE - CONSTRUCTION majorité de l’activité agricole, avec près de 85% des établissements. 100% Seuls 29 établissements comptent entre 1 et 9 salariés, pour une seule 10 exploitation de 10 à 19 salariés. 90% 80% ECONOMIE EN HAUTE COMTÉ: 70% LE POIDS DE L'AGRICULTURE EN QUESTION 60% 100% 1 50% 10-19 salariés 90% 29 40% 48 1-9 salarié(s) 80% 30% 70% 20% 60% 10% 10-19 salariés 50% 0% 1-9 salarié(s) Par nombre de salariés 40% 172 0 salarié 30%

20% 10% 0% Par nombre d'entreprises

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 120 3.5. Perspectives de développement et offre foncière Une dynamique positive de création d’activités En 2015, la CC de la Haute Comté a enregistré un total de 71 créations d’établissements à but marchand. De surcroît, sur la période 2014-2016, il est à noter que le solde des créations est excédentaire par rapport au solde des radiations (126 créations contre 90 radiations). Ce constat souligne le caractère attractif du territoire en matière d’implantation économique, à fortiori en matière de services (aux particuliers comme aux entreprises) et en commerces de transports et de restauration, ces 3 secteurs représentant les ¾ des créations d’entreprises en 2015.

L’âge moyen des gérants : une problématique de transmission à anticiper En matière de prospective économique, la problématique de la transmission des établissements constitue un poids crucial, tout particulièrement dans les tissus économiques locaux et ruraux, où le

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 121 réseau d’entrepreneurs s’inscrit fortement sur le territoire et dans une Cependant, cette proportion brute est à nuancer. En effet, la plupart tradition familiale. de ces communes possèdent moins de 10 entreprises sur leur terriroire Ainsi, la part des dirigeants de plus de 55 ans sur la population totale (5 communes à 2 établissements ou moins). Seule Conflans-sur-Lanterne des dirigeants d’entreprises en Haute Comté constitue un critère enregistre ainsi plus de 10 établissements, avec un total de 18. fondamental d’approche prospective quant aux besoins futurs du Plus significative, la part des entrepreneurs de plus de 55 ans dans les développement et du redéploiement économique sur communes enregistrant plus de 10 établissements est ainsi particulièrement importante sur 3 communes : Conflans-sur-Lanterne (62%), Fougerolles (42%) et Fontaine-lès-Luxeuil (36%). Ces parts importantes (plus du tiers des entrepreneurs) constituent donc en volume un poids important du nombre total d’entrepreneurs de Haute Comté. La carte qui suit reprend donne à voir les principaux éléments et tendances constitutifs du territoire de la CC de la Haute Comté en la matière. La disponibilité foncière : question centrale du développement économique de demain Concernant le foncier d’activité économique disponible sur le territoire de la CCHC, l’inventaire des zones dédiées à l’activité permet de mettre en lumière un certain nombre d’enjeux : . L’essentiel du développement économiques en zones d’activités est concentré en partie est du territoire, et principalement les communes de Fougerolles, Fontaine-lès-Luxeuil, Saint-Loup-sur- Semouse et Aillevillers-Lyaumont ; l’intercommunalité. Cette part est supérieure à 50% sur 8 communes . Environ 15% seulement du total de foncier identifié à vocation (Ambiévillers, Pont-du-Bois, Fontenois-la-ville, Betoncourt-Saint- d’activité est commercialisé (en novembre 2016) ; Pancras, Dampierre-lès-Conflans, Conflans-sur-Lanterne, Bassigney, La . A contrario, près de la moitié du foncier à vocation d’activité Vaivre). est aujourd’hui en réserve foncière ou non-commercialisée.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 122 Ces constats en matière de foncier d’activité et plus globalement de développement économique et de parcs d’activités, soulèvent l’importance d’une réflexion globale à l’échelle intercommunale, et ce afin de répondre à de multiples enjeux tant économiques qu’environnementaux et de cadre de vie : . Construire une offre lisible de sites économiques, identifiés et facilement identifiables pour les entrepreneurs désireux de s’implanter ; . Définir une stratégie économique permettant, par sa priorisation d’accueil, de conforter l’armature et l’organisation territoriale de la CCHC ; . Réduire le rythme de consommation d’espaces agricoles, naturels et forestiers.

ECONOMIE EN HAUTE COMTÉ: PARCS D'ACTIVITÉ ET DISPONIBILITÉS FONCIÈRES

15,2% Surfaces commercialisées

Projets ou extensions 49,1%

35,7% Réserves foncières et surfaces non- commercialisées

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PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 124 3.6. Synthèse des dynamiques économiques A retenir Une régression sensible du nombre d’emplois entre 2006 et 2013 Enjeux : (+12%) accompagnant un recul du nombre d’actifs présents sur le territoire (-700 actifs soit 8,2%).  Définir le développement économique futur en Une sphère productive importante en termes d’établissements (44%) lien avec l’armature urbaine du territoire. et prépondérante sur la sphère présentielle en termes d’emploi (64%  Anticiper les départs en retraite et transmission contre 36). d’entreprises des chefs d’entreprises âgés. Un secteur industriel développé et dominant le tissu économique (40%  Prioriser / hiérarchiser la stratégie économique des actifs), structuré autour de : en matière de parcs d’activité. . 3 pôles majeurs : Saint-Loup-sur-Semouse, Corbenay et Fougerolles (> 500 emplois) ;  Diversifier l’offre économique à l’intérieur des . 3 pôles secondaires : Aillevillers-et-Lyaumont, Passavant-la- bourgs. Rochère et Conflans-sur-Lanterne (>150 emplois).  Intégrer les problématiques de friches Des taux de chômage (13,6%) et de pauvreté (18,6%) sensiblement industrielles à la réflexion de supérieure aux moyennes des territoires d’échelle supérieure. redéveloppement économique et de moindre Une absence globale d’organisation de filière, notamment pour les secteurs clefs de la filière bois et la filière agro-alimentaire. consommation d’espaces. Une offre en matière de foncier économique abondante, rendant complexe la lisibilité et l’attractivité des différents parcs d’activités du territoire.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 125 4. DEPLACEMENTS, TRANSPORTS ET MOBILITES 4.1. Les mobilités d’actifs . Les actifs sur le territoire de la Haute Comté sont très majoritairement installés sur le territoire (70%), moins d’un actif L’activité économique, sous toutes ses formes, et l’emploi qu’elle induit sur 3 venant de territoires extérieurs. génèrent des flux de déplacements quotidiens, amenant l’ensemble . Le ratio actifs résidant et travaillant sur place / actifs des acteurs économiques à se déplacer de leur lieu de domicile travaillant hors du territoire est positif, puisque 57,5% des jusqu’au lieu de travail. Ces mouvements, journaliers, sont également actifs habitants sur le territoire de la Haute Comté y travaillent. appelés « flux domicile-travail » ou « mouvements pendulaires ». Cette part demeure néanmoins fragile, puisque près de 4 actifs Ceux-ci peuvent concerner tous les modes de transports (automobile, sur 10 sortent ainsi quotidiennement du territoire cars, trains, marche, deux roues, …) et s’inscrivent sur des distances communautaire pour se rendre sur le lieu de travail. variables. Concernant les distances de trajet domicile-travail, il est à noter que ACTIFS EN HAUTE COMTÉ : le trajet d’un aller simple est passé à l’échelle nationale de 9 km en UNE MAJORITÉ D'ACTIFS RÉSIDANT SUR LE TERRITOIRE 1982, à 14,7 km en 2008. A l’échelle du territoire de la CC de la Haute Comté, il est possible d’observer les flux entrants et sortants du périmètre intercommunal. Ainsi en 2010 (date la plus récente de données mobilités), sur les 6 908 actifs résidents sur le territoire, près de 4 000 travaillaient sur 29,5% le territoire même de la communauté de communes, 3 000 en sortant pour se rendre sur le lieu de travail, majoritairement dans le département de Haute-Saône.

A ces deux premiers flux s’en ajoute un troisième, non-négligeable ; 70,5% celui des actifs entrants sur le territoire. Environ 1 700 actifs travaillant sur le territoire de la Haute Comté résident ainsi sur des territoires extérieurs. Au global, deux constats peuvent ainsi être retenus, et visibles par ailleurs au regard des graphiques suivants : Actifs résidant sur la CCHC Actifs extérieurs à la CCHC

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 126 ACTIFS EN HAUTE COMTÉ : ACTIFS EN HAUTE COMTÉ: UNE ATTRACTIVITÉ ECONOMIQUE CONTESTÉE RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE DES FLUX DOMICILE - TRAVAIL

33,7% 57,5% 0,424

8,7% 42,5%

Actifs résidant et travaillant sur la CCHC 57,5% Actifs résidant CCHC travaillant en 70 Actifs résidant CCHC travaillant hors 70

Actifs résidant et travaillant sur la CCHC Actifs travaillant hors de la CCHC

A noter enfin que sur la part des actifs sortant du territoire (2 934 actifs), une importante majorité se rend dans les pôles locaux d’emplois du département de Haute-Saône, principalement Luxeuil, Lure et Vesoul. Ainsi, 2 325 des 2 934 actifs quittant le territoire restent dans le département (79,2 %). Seuls 600 actifs se rendent en dehors du territoire départemental, vers le département voisin des Vosges, ainsi que plus sporadiquement vers les agglomérations plus lointaines (Besançon, Montbéliard).

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PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 128 4.2. Les infrastructures routières la Haute Comté, permettant une liaison efficace entre les communes de l’ouest et l’est du territoire. Située tout à la fois en marge du département de la Haute-Saône et de l’entité naturelle du Massif des Vosges, qui constitue une puissante contrainte ororgraphique au passage et franchissement des infrastructures de transport, la CC de la Haute Comté est desservie par la RN57 pour les liaisons régionales (route partiellement à 2x2 voies en direction de Nancy, Epinal et Besançon) et locales. La RD 964 relie également efficacement la partie centre-est du territoire intercommunal à la ville de Luxeuil-les-Bains. La RN57 place la CCHC à 1h30 de Nancy et Besançon (depuis le siège de Corbenay) et 2h de Dijon et Metz. Les agglomérations les plus proches d’accès par la route, et donc les plus attractives, demeurent les agglomérations de Montbéliard (50 min), Belfort (1h) et Mulhouse (1h15). La RD417, au-delà de sa desserte vers l’extérieur et notamment Bourbonne-les-Bains, est également la seule transversale est-ouest de

à 1h à 1h30 à 2h Figure 1 | Distances isochrones de la CCHC vers les grandes agglomérations (depuis le centroïde du territoire).

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 129 Pour le reste, un vaste réseau de routes départementales secondaires tronçons de la RD64 entre Fougerolles, Fontaine-lès-Luxeuil et Saint- maille finement le territoire intercommunal, assurant des déplacements Loup-sur-Semouse d’autre part. aisés à l’échelle locale. Comme le montre la carte suivante, la quasi- Trafic voyageurs évolution 2009 2010 2011 2012 2013 2014 totalité du territoire est ainsi accessible en 30 minutes depuis le siège Flux journaliers de véhicules légers 2009-2014 de la Communauté de Communes, Corbenay. RN57 Luxeuil-les-Bains - Fougerolles* abs abs 12500 abs 14100 abs - Fougerolles - Plombières-les- RN57 abs abs abs 5900 8000 abs - Bains Fougerolles - Fontaine-lès- RD64 2209 2015 2344 3000 3500 3200 +45% Luxeuil Fontaine-lès-Luxeuil - Saint- RD64 2836 3340 3230 3700 3500 3300 +16% Loup-sur-Semouse abs : Absence de données relevées * extrapolation des données du contournement de Luxeuil-les-Bains au tronçon Luxeuil - Fougerolles Des chiffres relevés dans le tableau ci-dessus, plusieurs constats peuvent être dressés en matière de flux automobile à l’échelle du territoire intercommunal : . La RN57, infrastructure structurante à l’échelle régionale et interrégionale, concentre les flux les plus importants (de 6000 à 14000 VL/ jour selon les années et les tronçons), Communauté de Communes de la Haute Comté . L’ensemble de la RD64 de Fougerolles à Saint-Loup-sur- Semouse relève des trafics journaliers compris entre 2000 et 3700 VL/ jour, . Le tronçon Fougerolles / Fontaine-lès-Luxeuil connait sur la période 2009-2014 une augmentation bien plus significative Isochrone 30 minutes depuis la commune-siège de Corbenay. (+45%) que le tronçon Fougerolles/ Fontaine (+16%). Pour compléter cette analyse, les données de trafic routier apporte un éclairage intéressant sur les flux journaliers de véhicules légers et leur La lecture de ces données permet de faire ressortir deux éléments dynamique. Ainsi à l’échelle du territoire intercommunal, quatre grands d’analyse macroterritoriale : tronçons de routes à grandes circulations impactant directement le . L’importance du flux extraterritorial sur la RN57, et les liaisions territoire de la CCHC peuvent être retenus, bénéficiant de données importantes vers les principaux bassins d’emplois, régionales compilées dans le temps. Il s’agit des tronçons de la RN57 . L’augmentation des trafics et des flux automobiles, témoins entre Luxeuil, Fougerolles et Plombières (88) d’une part, ainsi que des d’une dynamique de périurbanisation bien présente sur le nord franc-comtois.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 130 4.3. Les infrastructures et l’offre ferroviaire . La fréquentation est en nette régression depuis 2013, avec une chute de plus de 4% de voyageurs chaque année, Du fait de sa situation géographique, le pays de Luxeuil et ses environs . La gare de Luxeuil-les-Bains connait une dynamique ont constitué un point de passage essentiel en matière d’infrastructure sensiblement similaire, avec une fréquentation quantitative 6 à ferroviaire, dans l’optique de contourner le Massif vosgien au nord. 7 fois plus importante, bien que modeste à l’échelle régionale Cette liaison, établie au milieu du XIXe siècle afin de relier la Lorraine, (27e gare de l’ancienne région Franche-Comté en 2011, en la Haute-Saône, la Bourgogne (Dijon) et la Suisse, est devenu nombre de passagers). stratégique après l’annexion en 1871 de l’Alsace-Moselle, la France perdant le contrôle sur ses infrastructures structurantes de la plaine d’Alsace. Cette ligne demeure aujourd’hui la seule liaison ferroviaire directe entre le sud lorrain et le nord franc-comtois. Le territoire de la Haute Comté est ainsi desservi par la gare de Aillevillers-et-Lyaumont, assurant plusieurs dessertes par jour vers les gares de Belfort et Epinal (8 allers-retours en jour de semaine). La gare de Luxeuil, à proximité immédiate au sud-est du territoire, n’offre que peu de dessertes supplémentaires (1 aller vers Vesoul). Environ 100 000 passagers ont emprunté la ligne Lure-Epinal en 2009.

Trafic TER ferroviaire Dynamique de la évolution 2009 2010 2011 2012 2013 2014 halte de Aillevillers-et-Lyaumont 2009-2014

-- ++ + ++ -- -- Gare de Aillevillers-et-Lyaumont - 6 025 6 191 6 197 abs abs abs

- + ++ ++ -- -- Gare de Luxeuil-les-Bains - 40 987 41 586 42 728 abs abs abs Sur la base des données relevées dans le tableau ci-dessus, plusieurs constats peuvent être dressés concernant les déplacements et la fréquentation des gares du réseau ferroviaire de transport express régional (TER) à l’échelle du territoire intercommunal et son environnement proche : . La gare d’Aillevillers-et-Lyaumont a connu ue progression positive de sa fréquentation voyageurs entre 2009 et 2012,

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 131 Tout d’abord, en complément de la desserte ferroviaire, Aillevillers bénéficie d’une desserte par cars (affrêtés par la SNCF) reliant Aillevillers-et-Lyaumont à Luxeuil-les-Bains et Lure. Par correspondance depuis Luxeuil-les-Bains, plusieurs départs par cars vers les villes de Vesoul et Besançon sont également disponibles. Ensuite, plusieurs lignes régulières desservent les bourgs de Vauvillers, Saint-Loup-sur-Semouse, Corbenay et Fougerolles vers Vesoul (lignes 3 et 4) et Luxeuil-les-Bains (ligne 5). Enfin, une ligne partant de Vauvillers et desservant les villages de Malleroncourt, Cuve et le bourg-centre de Saint-Loup-sur-Semouse complète ce maillage en transversale est-ouest. Cette ligne n’est toutefois qu’une ligne de transport à la demande (ligne scolaire tolérant les voyageurs externes dans la limite des places disponibles).

Carte du réseau ferroviaire de Franche-Comté (source SNCF)

4.4. L’offre de transport collectif routier En complément de l’offre ferroviaire et appuyé sur le réseau de routes départementales relativement dense (près de 3 500 km à l’échelle du département, soit 40% du réseau viaire), plusieurs dessertes de transport routier desservent le territoire de la Haute Comté. Carte du réseau d’autocars des lignes Saônoises (source CD70).

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 132 4.5. Les modes de déplacements doux supérieure à celles observées à l’échele nationale (7%) et départementale (6,6%). La pratique quotidienne En prise directe avec la problématique du développement durable, les MOBILITES EN HAUTE COMTÉ : grandes orientations fixées par les lois Grenelle I et II et plus UNE PART MODALE DE LA MARCHE SUPERIEURE A LA généralement dans l’optique de répondre aux objectifs fixés par la MOYENNE NATIONALE COP 21 de 2016 en matière de lutte contre le réchauffement climatique, les modes de déplacements doux sont incités. Ces 5% Automobile déplacements (marche, cycles, trotinnette, …) non-consommateurs 3,8% d’énergies fociles constituent également un facteur désormais reconnu 7,4% en matière de santé publique (pratique d’une activité physique Transports en commun 1% régulière).

Dans ce cadre, plusieurs constats peuvent être établis sur le territoire Marche à pied de la Haute Comté en observant la ventilation des déplacements par modes de transport : Deux roues . La part de l’usage automobile sur la CC de la Haute Comté s’inscrit sensiblement au-dessus de la moyenne nationale (70%) et dans la moyenne du département (83% en Haute-Saône, Pas de transport contre 82,8% pour la CCHC). 82,8% (télétravail, maison/boutique,…) . La part modale des transports en commun, constituant les transports alternatifs à la voiture et « l’autosolisme », ne représentent qu’1% des déplacements sur le territoire intercommunal. Celle-ci est bien inférieure à celle constatée à l’échelle départementale (3,1%) et plus encore nationale, La pratique ludique et touristique 14,7% des transports étant effectués par le biais des transports en commun en France. Outre la pratique quotidienne pour les trajets réguliers (scolaire, . A contrario, la part modale de la marche à pied s’inscrit en domicile-travail,…), les mobilités douces trouvent un écho particulier fourchette haute, 7,4% des déplacements au sein de la Haute sur le territoire de la Haute Comté en matière de loisir et de tourisme. Comté étant effectués à pied. Cette part est légèrement Effectivement, la Haute Comté dispose d’infrastructures pédestres et cyclotouristiques nombreuses sur l’ensemble de son territoire. En ce qui

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 133 concerne le réseau de chemins pédestres, ceux-ci sont au nombre de A ce réseau local de chemins pédestres se superpose un important 4, dont certains possédant de multiples boucles et variantes. maillage cycliste et cyclotouristique d’échelle départementale, Ces chemins sont principalement situés en partie est du territoire, et régionale et européenne. plus particulièrement sur les communes de Corbenay, Fougerolles et Ainsi, le territoire de la Haute Comté est à la fois desservi par : Fontaine-lès-Luxeuil, avec un total de 6 circuits de randonnées : . 3 circuits de vélos inscrits dans le cadre des Boucles de la . La Caraude / Aillevillers-et-Lyaumont, Haute-Saône. Ce dispositif comprend 20 circuits et plus de 700 . Entre Rôge et Lanterne / Ainvelle km sur tout le département. . Les Blanches carrières / Corbenay, . 1 tronçon de la véloroute « Charles le Téméraire » reliant le . Sentier de Saint-Pancrace / Fontaine-lès-Luxeuil, Luxembourg à Lyon par les vallées de la Moselle et de la . Les Monts Durand / Fougerolles, Saône. . La vallée de l’Augronne / Fougerolles, . Plusieurs circuits destinés à la pratique de loisirs du VTT, tous . Du Planey à l’Hermitage / Saint-Loup-sur-Semouse. situés en partie est du territoire intercommunal.

Carte du réseau de chemins pédestres sur la CCHC. Carte du réseau de véloroute et chemins de VTT sur la CCHC.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 134 4.6. Stationnement et traversées urbaines Stationnement à Fougerolles Typologie du Stationnement Stationnement Stationnement TOTAL La problématique du stationnement des bourgs-centre stationnement urbain privé (clientèles) ouvert (employés) Nombre Une analyse de terrain, croisée à la photointerprétation des 180 115 120 415 différentes poches de stationnement identifiables, a été réalisée sur d’emplacements les principales communes du territoire : Aillevillers, Corbenay, Fougerolles, Fontaine-lès-Luxeuil et Saint-Loup-sur-Semouse. COMMUNE DE FONTAINE-LES-LUXEUIL COMMUNE DE FOUGEROLLES

Stationnement à Fontaine-lès-Luxeuil Typologie du Stationnement Stationnement Stationnement TOTAL stationnement urbain privé (clientèles) ouvert (employés) Nombre 70 - 50 120 d’emplacements

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 135 COMMUNE DE SAINT-LOUP-SUR-SEMOUSE

COMMUNE DE CORBENAY

Stationnement à Corbenay Typologie du Stationnement Stationnement Stationnement TOTAL stationnement urbain privé (clientèles) ouvert (employés) Nombre 75 20 - 95 d’emplacements

COMMUNE D’AILLEVILLERS-ET-LYAUMONT

Stationnement à Saint-Loup-sur-Semouse Typologie du Stationnement Stationnement Stationnement TOTAL stationnement urbain privé (clientèles) ouvert (employés) Nombre 285 230 370 885 d’emplacements

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 136 Corbenay et Fontaine-lès-Luxeuil ne pèsent toutes trois réunies que 30% du total de l’offre de stationnement.

STATIONNEMENT EN HAUTE -COMTÉ RÉPARTITION DU STATIONNEMENT URBAIN SUR LES 3 PRINCIPAUX BOURGS

9%

10% Saint-Loup-sur-Semouse Fougerolles 42% 11% Corbenay

Fontaine-lès-Luxeuil Stationnement à Aillevillers-et-Lyaumont Aillevillers Typologie du Stationnement Stationnement Stationnement TOTAL 27% stationnement urbain privé (clientèles) ouvert (employés) Nombre 62 15 - 77 d’emplacements

Au global, les trois premiers pôles urbains de la CCHC (Saint-Loup- STATIONNEMENT EN HAUTE COMTÉ sur-Semouse, Fontaines-lès-Luxeuil et Fougerolles) disposent d’environ TYPOLOGIE DU STATIONNEMENT 1400 places de stationnement, dont une part significative est directement dédiée aux activités. En effet, près de 6 places sur 10 sont Stationnement public destinées soit à l’accueil de la clientèle et des visiteurs, soit aux 32% employés. Les 38% restant se répartissent entre poches de 20% Stationnement réservé stationnement urbaines (place de l’Eglise, placettes, place de Mairie, (clientèle) / visiteurs) 30% représentant 85% des emplacements de stationnement urbain) et Stationnement réservé stationnement linéaire sur voirie (15%). 11% (employés) 38% La répartition de ce stationnement urbain n’est pas homogène entre les dont entreprise PARISOT 5 communes analysées. A elle seule, la commune de Saint-Loup-sur- Semouse représente plus de 40% du potentiel de stationnement, avec 285 des 672 places totalisées. A contrario, Aillevilers-Lyaumont,

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 137 . Une organisation spontanée des résidents et naveteurs sur le STATIONNEMENT EN HAUTE COMTÉ territoire, amenant à l’apparition de secteurs de stationnement RÉPARTIITON COMMUNALE DE L'OFFRE DE STATIONNEMENT « sauvages ». 400 350 Ce type de dynamique n’est pas observée à ce jour sur le territoire de 300 la Haute Comté. 250 Cependant, la mise à 2x2 voies à terme de la RN57 entre Fougerolles 200 et la limite du département voisin des Vosges pourrait entrainer une 150 nouvelle-donne en la matière, le doublement des axes engendrant 100 traditionnellement gain de temps, allongement des distances 50 parcourues et émergence de stationnement de covoiturage 0 Saint-Loup-sur-Semouse Fougerolles Fontaine-lès-Luxeuil Corbenay Aillevillers « sauvage » à hauteur des principaux échangeurs. Stationnement urbain 4.7. Transports et flux de marchandises Stationnement réservé (clientèle-visiteurs) Les données fines à l’échelle des territoires communautaires concernant Stationnement réservé (employés) le transport de marchandises demeurent lacunaires à ce jour sur La question subsidiaire des modes alternatifs : quelle place pour le l’essentiel du territoire national. Néanmoins, une analyse macro peut toutefois être établie au regard des données de trafics et des covoiturage ? différents supports modaux à l’échelle régionale. A la problématique du stationnement des principaux pôles urbains du Trafic de marchandises évolution 2009 2010 2011 2012 2013 2014 territroire s’ajoute également la question de la rationalisation des Flux journalier de poids-lourds 2009-2014 déplacements, ou à tout le moins de leur optimisation. RN57 Luxeuil-les-Bains - Fougerolles* 2055 abs abs abs 2900 abs +41%** Fougerolles - Plombières-les- RN57 abs abs abs 1678 1500 abs - En ce sens, le covoiturage fait l’objet depuis une décennie d’une Bains Fougerolles - Fontaine-lès- RD64 338 363 347 357 356 361 +7% attention toute particulière, s’étant jusqu’à présent développée de Luxeuil Fontaine-lès-Luxeuil - Saint- deux manières bien distinctes à l’échelle nationale : RD64 323 502 456 abs 467 416 +29% Loup-sur-Semouse abs : Absence de données relevées . Un montage par plate-forme pour les déplacements longue * extrapolation des données du contournement de Luxeuil-les-Bains au tronçon Luxeuil - Fougerolles distance, par des institutions collaboratives telles Blablacar, ** : évolution portée sur 2009-2013 Covoitici,… ou déplacements régionaux, avec l’apparition des Flux poids-lourds entre 2009 et 2014 (source : Observatoire Régional des plate-formes institutionnelles (Mobigo en Bourgogne-Franche- Transports) Comté par exemple).

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 138 Le trafic routier, un mode dominant Vesoul enregistrait des passages de trains de marchandise, à raison Au niveau du trafic routier de poids-lourds, quatre grands tronçons de de 0,4 à 0,8 train/jour. routes à grandes circulations impactant directement le territoire de la La ligne de Lure à Bains-les-Bains n’enregistre quant à elle en 2014 CCHC peuvent être retenus. Il s’agit des tronçons de la RN57 entre aucun trafic de fret ferroviaire connu. Luxeuil, Fougerolles et Plombières (88) d’une part, ainsi que des Pour ce qui est du fret fluvial, il s’inscrit principalement en partie ouest tronçons de la RD64 entre Fougerolles, Fontaine-lès-Luxeuil et Saint- du département de la Haute-Saône, via le transport fluvial sur la Loup-sur-Semouse d’autre part. Sâone. Le premier port de marchandises se situe ainsi à Corre, Des chiffres relevés dans le tableau ci-dessus, plusieurs constats commune limitrophe à l’ouest du territoire de la CCHC, et rejoint ainsi peuvent être dressés en matière de flux de marchandises à l’échelle la Saône à grand gabarit à partir de Saint-Jean-de-Losne (21) du territoire intercommunal : jusqu’aux ports de la Saône (Chalon-sur-Saône et Mâcon) du Rhône (Lyon) et la Méditerranée. . La RN57, de par son caractère structurant et d’infrastructure transrégionale, voire transnationale, concentre les flux les plus Bien que n’étant pas située directement sur le territoire, cette voie importants (de 1500 à 2900 PL/ jour selon les années et les d’eau et les ports qui la jalonnent constitue une infrastructure de tronçons), transport de marchandises potentielle pour les entreprises de la Haute . L’ensemble de la RD64 de Fougerolles à Saint-Loup-sur- Comté. Semouse relève des trafics journaliers compris entre 320 et 500 PL/ jour, . Le tronçon Fontaine-lès-Luxeuil/ Saint-Loup connait sur la période 2009-2014 une augmentation plus sensible que le tronçon Fougerolles/ Fontaine-lès-Luxeuil (+29% contre +7%). Outre le transport routier de marchandise, deux autres focus peuvent également être apportés, bien que ceux-ci ne concernent qu’à la marge le territoire de la Haute Comté : le transport de fret ferroviaire et le transport fluvial. Le fret ferroviaire et fluvial, des modes à proximité du territoire Celui-ci n’est aujourd’hui que très marginalement employé sur l’ensemble du département de Haute-Sâone. Ainsi, en 2014, seul le tronçon ferroviaire reliant Belfort à Laferté-sur-Amance par Lure et

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 139 4.8. Synthèse déplacements – transports – mobilités A retenir Enjeux : Des infrastructures principales structurant le territoire, tant routière  Anticiper la réalisation de mise à 2x2 voies de (RN57) que ferroviaire (ligne Blainville-Lure). la RN57 sur le territoire, et les perspectives en Une accessibilité nord-sud aisée, notamment à l’est, plus complexe dans la transversale entre l’ouest et l’est du territoire (plus de 30 min matière de nouvelles mobilités (covoiturage, entre Passavant-la-Rochère et les communes du val de Semouse). autopartage, transport à la demande…). Des flux domicile-travail témoins d’un basssin d’emploi globalement  Maintenir une offre de circuits de mobilités attractif (57% des actifs résident et travaillent sur le territoire), inscrit récréatives touristique et de loisir. dans une complémentarité avec les territoires voisins de Luxeuil, Vesoul et du sud des Vosges.  Identifier et résorber les problématiques de Une offre en matière de mobilités ludiques étoffée, tant d’un niveau stationnement en cœur de bourgs. local (chemins et sentiers de randonnées, VTT, boucles cyclistes, …) que  Consolider le seul pôle ferroviaire du territoire régional, avec la véloroute Charles le Téméraire. autour de la gare d’Aillevillers. Une offre en matière de stationnement sur les bourgs-centres  Dynamiser les connexions douces entre les répondant à des besoins divers communes. Un trafic de frêt routier en évolution positive depuis 2008, confortant le positionnement à valoriser des parcs d’activités situés en partie est à proximité de la RN57.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 140 5. L’ACTION SOCIALE 5.1. Une politique éducative locale de qualité . Éduquer les jeunes à la citoyenneté. La Communauté de Communes œuvre pour développer et organiser Ce projet éducatif permet aujourd’hui de disposer sur le territoire de les actions en direction de la petite enfance, l’enfance et la jeunesse, la communauté de communes de multiples dispositifs : répondant aux besoins de ses habitants. Elle a repris et conforté le Un dispositif d’accueil et d’animation petite enfance travail mené par les 3 anciennes communautés de communes, formalisé aujourd’hui dans un « Contrat enfance jeunesse » sur 4 ans Le nombre d’enfant de moins de 3 ans s’élève à environ 470 et ceux (2014/2017), en lien avec la commune de Saint Loup sur Semouse et de 3 à 6 ans environ 550. la Caisse d’Allocations Familiales de Haute Sâone. Le dispositif en faveur de la petite enfance est organisé autour de : L’organisation des dispositifs mis en place s’inscrit aujourd’hui, dans une . Un Relais Public d’Assistantes Maternelles en appui sur le double logique territoriale : la Communauté de Communes, assure Centre social de Saint Loup sur Semouse. d’une part la gestion de l’ensemble des dispositifs petite enfance, en . Une halte- garderie itinérante, « Roul’tibou », gérée par direct ou en ayant recours à un prestataire et d’autre part la gestion l’ADMR sur 2 demie journée : lundi matin sur Saint Loup et le des actions relatives aux « Nouvelles Activités pédagogiques-NAP » jeudi matin sur Conflans sur Lanterne. et aux animations péri et extra-scolaires, confiée à l’association les « . 2 structures « multi-accueil », l’une gérée en direct sur Vauvillers Francas », sur l’ensemble de son territoire excepté sur la commune de (18 places) et l’autre gérée par une association (Familles Saint Loup sur Semouse. Rurales) à Fougerolles (25 places). La ville de Saint Loup sur Semouse, pour sa part, assure la gestion de Aujourd’hui, la communauté de commune offre une diversité de son dispositif « Nouvelles Activités pédagogiques-NAP » et animations réponse qu’elle souhaite encore conforter. Elle mène trois réflexions péri et extra-scolaires et d’animations pour les jeunes jeunes, sur ses 3 dans ce sens, sur : quartiers, en appui sur son « Centre Social », en lien avec son Contrat de ville. . La création d’une structure d’accueil permanente (microcrèche ou multi accueil) sur Bouligney dans un premier temps puis sur Ce contrat est organisé autour de 5 finalités : Saint Loup sur Semouse du fait de l’absence de réponse en . Développer et améliorer l’offre d’accueil et d’animation, matière de garde actuellement sur le secteur ; . Assurer une présence équilibrée de l’offre sur le territoire, . Le développement du réseau relais public assistantes . Répondre aux besoins des familles et des enfants, maternelles au regard des besoins des familles et de l’évolution . Favoriser l’épanouissement et la socialisation de l’enfant et des du nombre d’assistantes maternelles (environ 180 en 2016) jeunes,

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 141 avec l’organisation de points d’accueil sur Vauvillers et Fougerolles ; . L’adaptation des lieux multi-acceuil.

Multi accueil RPAM Halte garderie itinérante

Cette organisation de l’accueil est vouée à se renforcer dans les années à venir, permettant ainsi d’assurer une réponse de qualité aux besoins des familles sur l’ensemble du territoire.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 142 Un dispositif d’animation en direction de l’enfance et de l’adolescence Des actions en direction des jeunes de plus de 13 ans, centrées sur St- (de 3 à 13 ans), à poursuivre Loup-sur Semouse, à élargir La communauté de communes, en lien avec son réseau territorial de A l’échelle communautaire, le dispositif animations jeunes (13-17 ans) structures scolaires a organisé un dispositif très complet en matière est présent seulement dans le Centre social de St-Loup-sur-Semouse. d’actions péri et extra-scolaires et de gestion des « Nouvelles Activités De nombreuses actions y sont proposées en matière d’animation, de pédagogiques – NAP ». montage de projets, de chantiers jeunes… Par ailleurs, un « Club ados Ainsi, elle a développé des actions sur 7 lieux d’animations pour ce qui » a été mis en place et des actions d’accompagnement scolaire ont été concerne les « NAP » et les activités périscolaires : Fougerolles, organisées en lien avec le collège. Aillevillers-et-Lyaumont, Bouligney, Corbenay, Vauvillers, Conflans- Dans ce sens, le Centre social assure un accueil pour les jeunes sur-Lanterne et Fontaine-lès-Luxeuil. Par contre, les temps des vacances fréquentant le collège, notamment issus de Saint Loup, mais également mobilisent moins de lieux d’accueil : 6 sites pour les animations du des communes voisines (plus de la moitié de jeunes sont extérieurs à la mercredi après-midi, 5 pour celles des petites vacances et les vacances commune). de juillet et seulement sur 2 pour celles du mois d’août (Bouligney et Néanmoins, quelques actions ponctuelles en direction des jeunes, sont Corbenay). réalisées, hors Saint-Loup sur Semouse, du type : Pour assurer cette compétence, la Communauté de communes a confié . Arsène Lupin (son et lumières) la gestion du dispositif dans le cadre d’une Délégation de services . Projets jeunes sur Vauvillers publics, à l’association « Les Francas ». . Groupe jeunes à Bouligney De son coté, la commune de Saint-Loup-sur-Semouse, gère les mêmes . Quelques actions sont également menées avec les 2 autres animations sur 3 quartiers en appui sur le Centre social. collèges. L’organisation mise en œuvre est cohérente et permet d’apporter un Enfin, les plus âgés sollicitent le « Point Information Jeunesse » de la service complet aux familles en lien avec les écoles : cantine, garderie Communauté de Communes qui assure une mission d’accueil, et animations sur les différents temps de la journée pendant la période d’accompagnement et d’orientation des jeunes dans leurs démarches scolaire et les petites et les grandes vacances. dans tous les domaines. Le dispositif réalise par ailleurs des animations Une dynamique d’animation à maintenir, tout en cherchant à assurer spécifiques (forum emploi, sur les métiers…), en lien avec les collèges. une diversité d’animation dans chaque lieu d’accueil. Dans les années à venir, la Communauté de Communes souhaite s’impliquer plus fortement sur le public jeune, dans le cadre d’un conseil communautaire « jeunes » et élargir son action jeunesse, en lien avec les collèges et les structures existantes.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 143 Les domaines de la petite enfance, de l’enfance et de la jeunesse, Un réseau d’écoles maternelles et élémentaires, encore très présent doivent continuer d’être une priorité communautaire. La pérennisation avec des effectifs stables, mais des restructurations à anticiper de ce dispositif global devra être appréhendée dans le cadre de Le territoire dispose d’un réseau d’écoles publiques, présent dans 10 l’évaluation de l’impact de la politique éducative locale, à venir. Celle- communes, et 2 communes intégrées dans un regroupement ci permettra de définir les conditions pour faire évoluer le dispositif, pédagogique avec une commune d’une communauté voisine : notamment sur le public jeune, le mobiliser sur des champs nouveaux, le projeter, le lier au territoire et le rendre plus lisible… Le devenir de . Fougerolles (2 écoles) ce dispositif est devenu incontournable, au vu de l’intérêt des réponses . Saint-Loup-sur-Semouse (3 écoles) apportées aux habitants. . Magnoncourt (1 école) . Corbenay (1 école) 5.2. Le renforcement du dispositif éducatif . Aillevillers-Lyaumont (2 écoles) Un des éléments fédérateurs de l’action de la Communauté de . Fontaine-lès-Luxeuil (2 écoles) Communes repose sur la qualité de son organisation scolaire. Le . Conflans-sur-Lanterne (1 école) territoire dispose d’une présence encore structurante de son système . Bouligney (1 école) éducatif, de la maternelle, aux sections BTS. C’est sur la base de ce . Passavant-la-Rochère (1 école) maillage qu’elle a organisé son dispositif d’animation. . Vauvillers (1 école) . RPI (Anchenoncourt – Melincourt – Plainemont) Les données sur les effectifs scolaires traduisent une stabilité globale des effectifs à hauteur de 1650 élèves, dont 1050 dans 51 classes élémentaires et 580 dans 23 classes maternelles. Ce réseau est complété par la présence d’une école privée à Fougerolles (maternelle et élémentaire), qui accueille aujourd’hui environ 140 élèves. Le tableau suivant traduit que si le nombre de classes et les effectifs élémentaires restent globalement stables, ceux des maternelles tendent à la baisse. De plus, il traduit que les baisses sont plus marquées sur les communes de Conflans sur lanterne d’une part et celle des communes regroupées d’autre part.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 144 Saint-Loup-sur-Semouse connait une certaine stabilité de ses effectifs. Cette situation traduit, l’évolution démographique du territoire et l’effet des effectifs des écoles à la baisse notamment sur la partie ouest du territoire. Aujourd’hui, seul le collège de St-Loup-sur-Semouse a été modernisé, néanmoins les 3 structures sont aujourd’hui bien équipées, mais surdimensionnées. Plusieurs questions se posent pour les années à venir portant à la fois sur les conditions de leur pérennisation, mais également sur leur ouverture, sur d’autres animations et dispositifs. Dans ce sens, les liens entre les écoles et les collèges (cadre cycle CM et classes de 6ème), pourraient être renforcés ainsi que l’accueil d’autres services (ex : Fab Lab…) et animations pour les positionner comme « espaces de vie ».

Couplés avec les dispositifs d’accueil et d’animation, décrits précédemment, la couverture territoriale est de qualité. Les évolutions des effectifs des écoles, traduisent néanmoins une nécessaire réflexion sur l’organisation future. Un maillage de collèges fragilisé par la baisse des effectifs Trois collèges sont présents sur le territoire sur les communes de Saint Loup sur Semouse, Fougerolles et Vauvillers. Tous trois, depuis plusieurs années, sont confrontés à la baisse sensible de leurs effectifs. De 811 en 2013, le nombre d’élèves est tombé à 752 en 2015. Les baisses sont plus marquées sur les collèges de Fougerolles et Vauvillers.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 145 Une présence de 2 « Maisons familiales et rurales », à mieux impliquer L’organisation des stages avec les entreprises (assurant le rôle de sur le territoire maitres de stage et d’apprentissage) est souvent extérieure au Si à la sortie du collège, les jeunes sont orientés sur les lycées proches territoire, résultant d’une aire de recrutement des jeunes qui dépasse (Luxeuil les Bains, Lure, Vesoul…), en fonction des filières et spécificités la Haute Comté. En effet de nombreux jeunes sont issus de proposées, il est important de souligner que le territoire de la département ou régions voisines. La mise en relation de l’offre de Communauté de Communes dispose de 2 structures d’accueil formation et des besoins du territoire et des entreprises reste limitée. spécifiques : De ce fait, il apparaît, une faible mobilisation des Maisons Familiales et Rurales dans la vie du territoire. Celles-ci réalisent de leurs côté . La Maison Familiale et rurale de Aillevillers qui accueille quelques animations : Fougerolles réalise un marché de Pays local peu environ 80 élèves. Elle propose une filière éducative de la relayé à l’échelle du territoire (ex : 2015 : mise en place d’un comice 4ème au Bac professionnel, sur 3 domaines : foret et paysages, agricole…). Elle s’est engagée sur un partenariat avec les distilleries… services aux personnes et auxiliaire vie sociale ; Cette dernière, mène une réflexion sur l’évolution de ses locaux, . La Maison Familiale et rurale de Fougerolles qui accueille 250 réfléchit à l’évolution de son offre de formation pour l’adapter à élèves (effectifs en légère baisse depuis 2 à 3 ans), sur 2 sites. l’évolution des métiers mais également aux besoins du territoire… Elle propose une offre complémentaire de la 1ère au « Bac Pro » et des sections BTS dans 3 domaines : technico- L’intérêt de la présence de ces structures doit se traduire dans un commercial, services aux personnes, économie sociale et partenariat avec le territoire afin d’organiser les réponses aux besoins familiale et vie agricole. locaux et ainsi adapter les formations et consolider l’emploi. Ces 2 structures assurent des formations initiales, d’autres en matière Aujourd’hui, le dispositif d’accueil est organisé et semble suffisant, mais d’apprentissage et des formations pour adultes avec Pôle Emploi. Ces doit être adapté au regard des évolutions. Le renforcement des formations se font en alternance. Au regard des domaines partenariats entre la Communauté de communes, les Maisons d’intervention, il apparait que celles-ci semblent bien adaptées aux Familiales et Rurales et les entreprises, constituent une ambition au besoins du territoire : forêt, agriculture, services aux publics et vie service de l’attractivité du territoire et de la formation. commerciale. Les dispositifs d’accueil en matière de services à la 5.3. Une organisation du dispositif d’animation population permettent l’accueil de stagiaires et des partenariats avec les entreprises locales sont mobilisés dans ce sens. Cependant ce lien culturel, sportif et de loisirs, à valoriser au territoire est restreint. L’exemple des formations dans le domaine Des actions culturelles qui se développent progressivement, à soutenir de la filière bois, du fait d’une faible présence d’entreprises sur la Une des caractéristiques de la Communauté de Communes est le Haute Comté, est limité… Les plus grosses entreprises locales mettent foisonnement de son animation culturelle locale, lié à la présence de en place des dispositifs de formation de leurs salariés, en direct… nombreuses associations. Aujourd’hui, si ces animations restent encore

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 146 souvent liées à la vie de la commune, la communauté de communes groupe « Histoire Locale et Patrimoine », notamment dans le cadre de organise progressivement une politique d’animation culturelle. la journée du patrimoine. Elle suit le projet jeune « Arsène Lupin ». D’un territoire prestataire, « La culture s’invite », celui-ci organise Enfin, elle a réorganisé le réseau de bibliothèques encore très présent progressivement sa dimension culturelle. (8 communes), notamment dans la perspective de la création de la médiathèque intercommunale. Au cours des dernières années, la communauté de communes a mis en place des partenariats avec des structures ou associations, animatrice de l’action culturelle sur les territoires. Ainsi, elle a eu recours à ces dispositifs, notamment dans les domaines suivants : . Musical : elle a passé une prestation avec l’association « Au coin de l’oreille » (3 séances dans le cadre des Estivales en Saône, comprenant des ateliers de découvertes musicales . Musique et danse : elle bénéficie d’une prestation avec la structure Départementale « ADDIM » (scène gonflante itinérante –« La Bulle ») et avec l’école départementale de Musique (les rendez-vous de la musique).. ; . Cinéma, en lien avec Union Régionale de la Ligue de l’Enseignement (URFOL), anime sur le territoire un réseau d’écrans mobiles pour le cinéma et le réseau « Côté cour » pour le spectacle vivant, intervient sur le territoire et notamment dans le cadre des écoles. Dans ce sens, elle a mis en place une fête du court métrage et des spectacles vivants. Elle vient de renforcer son partenariat avec l’’Ecole Départementale Elle bénéficie également de l’organisation d’une fête populaire de Musique, afin de développer davantage ses initiations et reconnue (Fougerolles et la fête de la cerise, ...), mais ne s’appuie pas apprentissage tant dans les écoles, qu’en direction des habitants en sur d’autres évènements forts. Elle souffre également de l’absence d’un plusieurs points du territoire. Elle renforce son implication avec les lieu phare de pratique où animation… traduisant une difficulté à écoles dans le cadre de partenariats avec des artistes en résidence… accueillir un spectacle de plus grande envergure… C’est dans ce sens qu’elle a renforcé son partenariat avec le Conseil Au cours de ces dernières années, la communauté de communes a Départemental dans le cadre de son « Pact Culturel ». cherché à s’appuyer davantage sur ses forces vives, pour organiser peu à peu l’action locale. Dans ce sens, elle mène des actions avec le

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 147 Elle cherche également à conforter son action sur la valorisation des Fontaine-lès-Luxeuil, Corbenay, Bouligney, Aillevillers-et- savoir-faire du territoire : verrerie, distillerie, broderie, meubles Lyaumont. (conservatoire de la chaise), anciennes activités industrielles qui Par ailleurs, les animations sont organisées dans le réseau de salles marquent encore le territoire sur des sites aujourd’hui délaissés… polyvalentes, présentes dans de nombreuses communes. L’abandon du projet de médiathèque communautaire, comme outil d’animation du territoire constitue un coup d’arrêt dans cette dynamique mise en place. Enfin, le territoire recense un ensemble d’éléments de patrimoine qui complète le réseau d’intérêt culturel, historique et architectural. La communauté de communes doit poursuivre ses efforts pour organiser une dynamique territoriale en pérennisant ses partenariats avec les structures extérieures mais surtout en renforçant la mobilisation et l’implication des forces vives locales en matière de création et d’expression artistique. Elle pourrait également réfléchir aux conditions pour organiser, un temps fort, des événements plus ludiques, populaires dans un objectif de renforcement de l’attractivité du territoire et de rythmer l’année tout en posant la question de la qualité de la diffusion. Un niveau d’équipement qui reste limité Une présence d’équipement sportifs et de loisirs nécessaires à la vie Le territoire de la communauté de communes se caractérise par une locale, à adapter aux besoins offre de lieux d’animation culturelle limitée. Peu de lieux d’accueil La Communauté de Communes se caractérise par une bonne couverture structurants sont recensés : de son territoire en matière d’équipements sportifs. Elle propose une . Une salle à St-Loup-sur-Semouse, adaptée et bien équipée ; offre diversifiée avec une densité plus importante sur St-Loup-sur- . Un éco musée ; Semouse, Fougerolles et Vauvillers. . Un théâtre à Demangevelle ; Cependant, deux points faibles sont à mettre en avant. D’une part, . Un réseau de bibliothèques sur 8 communes : Saint-Loup-sur- l’offre d’équipements n’est pas toujours adaptée aux besoins écoles Semouse, Vauvillers, Fougerolles, Passavant-la-Rochère, (dans certains cas, le terrain de sports correspond à la cour d’école, l’utilisation du gymnase du collège n’est pas toujours possible et

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 148 adaptée…). D’autre part, l’absence d’une piscine rend difficile L’offre d’activités sportives du territoire reste locale et n’est pas l’apprentissage de la natation. Le recours aux structures extérieures toujours connue dans sa globalité au regard des possibilités qu’elle (Luxeuil Les Bains, Val d’Ajol…) n’est pas toujours optimal, fait sur des procure. Il serait intéressant de mesurer le niveau d’occupation des créneaux limités. De plus, les temps de déplacement freinent certaines équipements et les besoins non couverts afin de définir le besoin communes à les organiser. La mesure de la capacité à utiliser la piscine d’adaptation d’équipements ou de création d’équipements de Fontenois-la-Ville pour organiser la pratique sportive et répondre complémentaires. Dans le même sens, ne faudrait-il pas mesurer la aux besoins des écoles est à engager. capacité à assurer un évènement sportif d’envergure, permettant Ainsi, l’offre d’équipements n’est pas toujours suffisante et de qualité également de renforcer l’image et l’attractivité du territoire. pour répondre aux besoins des structures d’accueil et d’animation. Une vie associative et des lieux de pratique d’activités de loisirs, à Dans ce sens plusieurs manques ont été relevés : ex piscine, comme vu conforter précédemment, mur d’escalade, skate park… Le territoire de la Communauté de Communes, au regard du nombre Par contre certaines activités spécifiques existent (ex : tir à l’arc sur d’associations et de manifestations de portée locale se caractérise Passavant-la-Rochère, canoë kayac sur Conflans-sur-Lanterne…), mais aujourd’hui par sa dynamique associative tant culturelle que sportive. sont peu connues et rayonnent peu. Cependant, leur implication dépasse peu la commune. De plus, l’ensemble de ces animations est peu connu et aucune action d’information ou communication ne traduit réellement une lisibilité de ce qui est produit dans la Haute Comté. Des espaces numériques et un réseau d’animateurs numériques fonctionnent. Ils vont être confortés avec le travail mené pour assurer la couverture de l’accès à l’Internet haut-débit et très haut-débit de l’ensemble du territoire. Le schéma d’aménagement numérique est en cours, il nécessitera un besoin d’accompagnement des particuliers et des associations pour une bonne utilisation, tous publics… Les communes ont réalisé des aires de jeux, mettent à dispositions des associations, leurs salles des fêtes ou salles polyvalentes, ou des locaux, associatifs… Le besoin de s’appuyer sur le monde associatif pour conforter les animations à l’échelle du territoire et le développement de lieux de

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 149 pratique et d’accès au numérique, reste nécessaire, pour assurer la Globalement une offre plus diversifiée se retrouve sur les 3 bourgs qualité de l’offre d’activités et d’animation du territoire. principaux. 5.4. Un maintien des services à la population, à assurer Une présence des services publics et aux publics, à garantir Comme de nombreux territoires ruraux, la communauté de communes est confrontée à la difficulté de préserver son réseau de services à la population et œuvre pour garantir leur présence et leur proximité pour l’ensemble de ses habitants, en tout point du territoire Il apparaît aujourd’hui que le maintien des services publics est complexe. Si les communes constituent le premier niveau d’information sur les services publics et aux publics, la carte montre néanmoins que la couverture du territoire est de plus en plus restreinte. L’offre est aujourd’hui concentrée sur les communes les plus importantes. Elle porte souvent sur la seule présence du collège, de l’école, de la poste et de la gendarmerie. L’accès à une offre plus complète se fait en lien avec Vesoul (Préfecture et ses services, Tribunal, Chambres Consulaires, Caisse d’Allocations familiale…) ou les communes proches qui Afin de garantir une présence d’autres services aux habitants, la accueillent des points relais de ces services (ex : Sous-Préfecture, Communauté de Communes a développé l’outil « Relais Services Centre des Impôts, Pôles Emplois…). La présence de services publics Publics » qui existait depuis plusieurs années, en une véritable « Maison (Gendarmerie, poste) est encore effective sur les communes de St- de Services aux Publics – MSAP », qu’elle a complété d’un « Point Loup-Sur-Semouse, Fougerolles et Vauvillers. Des postes ou des Informations Jeunes-PIJ ». agences postales sont encore présentes à Passavant-la-Rochère, Fontaine-lès-Luxeuil, Aillevillers, Corbenay... La MSAP – PIJ assure l’accueil tout public dans ses locaux organisés dans le bâtiment de la Communauté de communes et dans les locaux Le Centre Médico-Social du Conseil Départemental par sa présence à qu’elle a mis en place à Vauvillers sur 2 demi-journées. Elle peut Saint Loup sur Semouse et ses permanences délocalisées (Fougerolles, également organiser sur rendez-vous des déplacements pour Vauvillers…), conforte l’offre de services aux publics. rencontrer des personnes peu mobiles sur Aillevillers, Fougerolles, Fontaine-lès-Luxeuil et Conflans-sur-Lanterne.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 150 De nombreux partenaires institutionnels, par convention se sont inscrits notamment en matière d’emploi, de formation et d’insertion, se trouvent dans le projet et sont acteurs de la structure, sous la forme de hors Communauté de communes et elle reste confrontée à la difficulté permanences ponctuelles (Mission locale, Soliha, Cirfa et Pôle de formaliser localement des réponses aux besoins des publics locaux. Emploi…), ou en relais (CAF, MSA, CPAM et CIDFF …). Dans tous les cas, le service de la MSAP-PIJ, géré par la Communauté de communes, assure l’accueil, l’information, l’accompagnement des publics dans leurs démarches et l’orientation sur le partenaire compétent pour lui apporter une réponse. Elle dispose d’outils informatiques, de bornes interactives et de fonds documentaires. Elle assure des animations lors de journées spécifiques (ex : jobs, projets jeunes, forum apprentissage...), gère le dispositif régional lié à la « carte avantage jeunes ». Elle constitue un réel lieu ressources à la population. Elle apporte des réponses à l’ensemble des personnes qui la sollicite (environ 9000 en 2015), dans tous les domaines de la vie quotidienne : problèmes familiaux, juridiques, administratifs, santé, social, retraite, emploi, formation, insertion, logement, énergie…

Elle mène une action d’accompagnement des jeunes sur toutes les dimensions de sa vie quotidienne, dans le cadre de son Point De plus, elle est encore souvent confrontée au problème de mobilité, Information Jeunesse, souvent de manière individualisée. L’organisation pour les publics les plus fragiles. d’actions collectives est de plus en plus limitée. Le recrutement d’un animateur et l’adaptation du point d’accueil de Elle constitue un vrai service de proximité au regard de ses Vauvillers vont néanmoins, conforter la qualité du service rendu. compétences « multicartes ». Dans ce sens, elle atténue la présence Par ailleurs, il faut souligner la présence de centres de services de limitée de certains partenaires. L’utilisation de la borne « visio- proximité (familles, personnes âgées…) gérés par l’ADMR, sur Saint- interactive », peu adaptée pour certains publics, sur des créneaux Loup-sur-Semouse et Fougerolles. partagés par l’ensemble des territoires Hauts Sâonois, impose à la structure d’assurer l’interface en direct, afin d’apporter une réponse... Il est important de garantir cette offre de proximité de services à la Elle a mis en place des formations sur l’utilisation d’internet afin de population, de s’assurer de la qualité des services rendus par les permettre une meilleure utilisation des outils. Néanmoins, les réponses, partenaires et de conforter les partenariats, notamment entre la

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 151 MSAP-PIJ et le Centre Médico-Social relativement au suivi des publics communes, les communes, les écoles, collèges et autres Maisons en difficulté. Par ailleurs, il serait intéressant de l’accompagner dans Familiales et Rurales : l’organisation de réponses locales en termes de formation et . Création d’une maison de la santé communautaire sur Saint- d’insertion. Loup-sur-Semouse ; Une présence des services de santé, à maintenir . Information des professionnels et manifestations / publics ; La question de la santé et de l’accès aux soins est importante pour la . Actions de prévention par rapport à des problèmes population locale. Aujourd’hui, la Communauté de communes dispose d’addictions : exposition « Paroles en tête » dans les collèges d’une présence de praticiens généralistes et d’infirmiers (mais peu de et à la MFR de Fougerolles ; spécialistes) sur plusieurs communes. Néanmoins comme sur d’autres . Actions de prévention par rapport à des problèmes liés à territoires, elle reste confrontée à la baisse du nombre de l’obésité dans les écoles : St-Loup sur Semouse et Vauvillers ; professionnels et surtout la difficulté de leurs remplacements lors de . Actions de sensibilisation sur le dispositif de dépistage des leur départ en retraite. maladies chroniques et le cancer (mois bleu – octobre rose…); . Formation des professionnels de santé, réalisation de guides Les besoins liés au vieillissement de la population renforcent la spécifiques (personnes âgées et handicapées…) ; nécessité de maintenir une offre de proximité (ex : soins infirmiers, . Action sur le traitement de l’habitat indigne en lien avec le pôle aides-soignantes…). Des actions de prévention, d’information centrés départemental sur l’habitat indigne qui a été repris dans sur les problèmes du territoire (addictions, problèmes liés au l’OPAH communautaire en cours. vieillissement) sont menées par les structures sociales, le Centre Médico-Social, les CCAS … Son évaluation doit déboucher sur la poursuite de son programme d’intervention pour les années à venir, dans lequel, la Communauté de La Communauté de Communes s’est engagée dans un « Contrat Local Communes doit continuer de s’inscrire. de Santé » organisé à l’échelle du Pays des Vosges Sâonoises, autour de 4 axes : La carte montre bien la présence d’une offre encore diversifiée sur les 3 principales communes (Saint-Loup-sur-Semouse, Fougerolles et Favoriser le décloisonnement entre les acteurs de la santé ; . Vauvillers), dans le cadre de regroupements dans des Maisons de . Favoriser la promotion de la santé et la prévention ; santé. Conflans-sur-Lanterne, Aillevillers, Fontaine-lès-Luxeuil, . Améliorer l’offre de soins et favoriser son accès ; Corbenay, Passavant-la-Rochère disposent encore de la présence d’au . Réduire les risques sanitaires liés à l’environnement. moins un médecin, une infirmière et d’une pharmacie… Ce contrat porte sur la mise en œuvre de partenariats entre les Un centre de soins infirmiers géré par ADMR sur Fougerolles, avec une collectivités et les professionnels, autour d’actions à mener, dont antenne à Aillevillers, est également présent sur le territoire. certaines ont été mises en place ou relayées par la communauté de

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 152 Localement, le territoire reste encore confronté à la difficulté 5.5. Une prise en compte des besoins de certains d’organiser un véritable projet de santé porté par les professionnels publics, à conforter et des relais locaux d’actions impulsées par le Contrat Local de Santé. Une offre de services en faveur de l’insertion, à organiser localement Les dispositifs en faveur de l’emploi, l’insertion et la formation sont organisés à l’échelle du département, dans le cadre d’un Programme Départemental d’Insertion qui porte sur une démarche volontariste dans le domaine de l’insertion avec le financement de contrat aidé, d’accompagnement des allocataires du RSA et d’accompagnement dans les chantiers d’insertion. Dans un contexte de fragilité en matière d’emploi, la Communauté de Communes a organisé les partenariats nécessaires pour traiter à la fois les difficultés d’emploi, aider les porteurs de projets les demandeurs d’emploi dans leurs démarches, rechercher des réponses en matière d’emploi et d’insertion. Cependant, les structures ressources en matière d’insertion et de formation sont extérieurs au territoire. Elle oriente les publics à la recherche de formations sur l’offre organisée par l’AFPA ou le GRETA. Elle s’appuie sur ces structures d’insertion (AIIS, Trait d’Union…) pour proposer des réponses aux publics locaux. Un recours qui reste limité, en nombre de réponses apportées. Par exemple, Trait d’Union emploie Néanmoins, il s’agira de veiller au maintien du dispositif de santé et 9 à 10 personnes du territoire sur l’année… d’anticiper les départs à la retraite des praticiens dont le Les Communes et la Communauté les sollicitent sur de petits chantiers remplacement n’est pas toujours aisé en milieu rural. de rénovation du petit patrimoine, de réfection d’équipements publics, L’organisation de réponses dans le cadre de regroupement d’une offre d’entretien d’espaces verts, des rivières… cohérente, doit être recherchée dans un double souci de réponses aux Les publics locaux sont ainsi dirigés sur ces structures mais sont souvent problématiques de santé de manière plus coordonnée et d’attractivité confrontés à des problèmes de mobilité et le recours au système de pour de nouveaux patriciens. Dans ce sens, l’organisation de projets location de scooters, ne constitue pas toujours une solution. de santé, relais du dispositif « Pays » sera important.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 153 Habitat 70 les sollicitent sur la rénovation de logements sociaux. Au regard de l’importance du public en difficulté, il sera important L’ADMR gère un magasin de récupération de vêtements et revente sur d’organiser les efforts dans cette direction. Saint-Loup-sur-Semouse… Une offre de services en faveur des personnes âgées et handicapées La commune de Saint-Loup-sur-Semouse a mis en place une équipe très présente, à adapter aux évolutions des besoins (emplois CAE) pour la réalisation de travaux entretien et souhaite En 2013, le territoire de la Communauté de Communes se caractérise poursuivre cette initiative dans le cadre de son projet sur le site des par l’importance de sa population âgée. En effet, les plus de 60 ans Usines Réunies. représentent 29.2 % de la population, contre 26.9 % pour la Haute- Cette présence d’un public précaire, notamment des jeunes non Sâone. Cependant, il est important de souligner qu’entre 2008 et intégrés, femmes, chômeurs longue durée reste confrontée à une 2013, les plus de 60 ans ont évolué de 13 %. Les plus de 75 ans organisation limitée des réponses aux besoins d’insertion et d’emploi. représentent 10.8 %. Ce public a connu une évolution de 9.2 %. De plus, le manque de lieux permettant l’accueil et la remobilisation En 2015, le territoire recense 313 bénéficiaires de l’Aide du public depuis la fermeture de « l’Atelier professionnel personnalisé personnalisée à l’Autonomie et 250 la prestation de compensation au (APP) », limite l’action dans ce sens. handicap. La mise en œuvre du dispositif de la « Garantie jeune », par la mission locale, va conforter quelque peu l’accompagnement de ce public dans sa démarche de construction de son projet de formation et de recherche d’emploi. Ainsi, le territoire est confronté à sa capacité à développer des réponses aux besoins d’insertion et de formation des publics en difficulté, notamment les jeunes. Pour cela, ne doit-il pas s’appuyer sur la MSAP PIJ et les Maisons Familiales et Rurales pour définir les conditions d’organisation de formations adaptées aux besoins du territoire. Dans le même sens, elle pourrait réfléchir aux conditions de création d’une entreprise d’insertion, d’un chantier permanent, en lien avec les structures existantes. Elle pourrait également construire une offre d’activités en milieu rural (agri-ruralité, services aux personnes, tourisme, économie sociale et solidaire…).

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 154 La communauté de communes dispose d’un dispositif d’accueil et de de services nécessaires à leur bon fonctionnement, sont pour partie, prise en charge des publics personnes âgées et handicapées avec : organisés en lien avec les Maisons familiales et Rurales. . EHPAD à Fougerolles (40 places) ; Enfin, la Communauté de communes même un travail en faveur de leur . EHPAD à St-Loup-sur-Semouse (80 places) ; maintien à domicile dans le cadre de l’OPAH dans laquelle elle a . Un Accueil de jour à Corbenay. organisé des aides et un accompagnement visant l’amélioration du confort et l’adaptation des logements. Par ailleurs, les communes, en Les services aux personnes âgées se sont développés pour répondre lien avec Habitat 70 développe une petite offre d’habitat dédiée aux aux besoins dans le cadre des actions des associations ADMR et ELIAD. séniors (Corbenay, Passavant La Rochère, Corbenay, Fougerolles…). Celles-ci proposent une offre de services adaptés à l’évolution des besoins des publics âgés et handicapés : Les publics handicapés . Portage de repas (liaison froide en lien avec cuisine centrale Selon les données du Conseil Départemental, le public bénéficiaire de St-Rémy…) ; d’une aide à domicile s’élève à environ 250 personnes sur la Haute . Accompagnement lié à l’isolement ; Comté. Les enfants ayant un retard ou un handicap sont intégrés dans . Téléassistance ; les structures scolaires au cas par cas. Les structures d’accueil des . Service dépannage ; publics handicapés sont extérieures mais proches (Saint Rémy, Luxeuil . Transi Siad (gestion des sorties d’hospitalisation). les Bains, Saint Sauveur…). L’ADMR a développé un réseau de services de soins infirmiers à Au vu de l’importance et de l’évolution du public personnes âgées, il domicile sur les communes de Saint-Loup-Sur-Semouse, Fougerolles, semble important d’adapter l’offre d’accueil et de services à Vauvillers et Luxeuil-Les-Bains, lui permettant de couvrir l’ensemble des l’évolution des besoins, de mieux la faire connaître. De même, il s’agira communes de la Communauté. de définir les manques afin de mieux les satisfaire. Par ailleurs, l’ADMR a développé l’accueil et le suivi de publics dans 3 Une prise en charge et un accompagnement des publics défavorisés, maisons de services (Saint-Loup-sur-Semouse, Fougerolles et à assurer Vauvillers). La Haute Comté est confrontée à la présence non négligeable d’un Depuis la fin de l’année dernière, les personnes âgées peuvent public en difficulté dont la prise en compte est assurée par les services bénéficier du système de transport à la demande mis en œuvre par la sociaux locaux, le Centre Médico-Social du département et la MSAP- Communauté de Communes. PIJ. Malgré les efforts effectués en matière d’insertion sociale et professionnelle, les besoins restent importants. Ainsi, le territoire dispose de l’ensemble des services aux personnes âgées et les structures qui les gèrent (ADMR et ELIAD), assurent une La prise en compte des publics est assurée par le Centre Médico-Social réelle anticipation des besoins liés au vieillissement. De plus, les métiers qui propose un accompagnement relatif à :

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 155 . L’accès aux droits sociaux (information et instruction du RSA, de . Accompagnement aux problèmes scolaires prestations) ; . Ecoute et appui des parents en lien avec le Plan de Réussite . La lutte contre l’exclusion (aides financières, prévention des Éducative expulsions locatives, maîtrise des consommations d’énergie, . Lieu accueil parents/enfants fonds solidarité pour le logement et l’énergie, fonds d’aide aux . Actions collectives familles jeunes) ; En lien avec les familles, les jeunes, le Centre Social organise un . L’insertion sociale, médiation, lutte contre les violences programme de manifestations et d’animation, tant à l’échelle de familiales ; quartiers que de la ville. . La protection des enfants et des adultes vulnérables ; . L’accompagnement budgétaire ; Cette action est inscrite à la fois dans le contrat de ville et le . Le conseil, soutien psychosocial, orientation ; Programme de Réussite Éducative, qui en découle. . L’accompagnement social individuel ou de groupe ; Ce type d’offre n’est pas organisé sur le reste du territoire (hors St- . L’information et la coordination pour les personnes âgées. Loup-sur-Semouse), confronté également aux problèmes liés à l’enfant, Les problèmes rencontrés portent sur la question du logement. aux problèmes d’isolement des familles, d’implication des parents, des L’importance des problèmes liés aux enfants, l’évolution de la jeunes. précarisation de la population tant dans les communes les plus Le territoire, rappelons-le dispose de la présence d’un Foyer de importantes que les plus petites, les questions de l’isolement, Travailleurs Migrants géré par une association lupéenne qui permet notamment des publics les plus âgées et de surendettement se l’accueil des publics en difficulté à travers l’offre de chambre (100) retrouvent également dans les difficultés à traiter. qu’il propose (urgence, accueil temporaire…). Enfin, il faut ajouter que Le manque de réponse en matière d’emploi, d’insertion, d’une offre le territoire dispose d’en Centre d’Accueil des Demandeurs d’Asiles d’activités sociales et solidaires constitue un réel frein dans la capacité (CADA) et accompagne des familles déboutées dans leur demande du territoire à les traiter. d’asile et hébergées dans le Foyer de travailleurs migrants ou dans des logements locatifs privés en lien avec une association. En relais, la MSAP/PIJ assure l’accueil, l’information et l’orientation des publics dans leurs démarches administratives, emploi, formation, Dans les années à venir, l’accompagnement des publics en difficultés habitat… sera encore prégnant. Il s’agira de conforter le partenariat en matière d’accueil et de suivi entre les communes, la MSAP/PIJ en lien avec le Dans le cadre du contrat de ville, la commune de Saint Loup sur Centre Médico-Social. De même, la réflexion sur l’intérêt de mettre en Semouse a organisé, en appui sur son centre social, un espace de vie œuvre des espaces de vie sociale en d’autres points du territoire et la et de parentalité. Les actions menées en direction des familles portent création d’un CIAS pourrait être envisagée. à la fois sur :

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 156 5.6. Synthèse de l’action sociale A retenir La mise en œuvre d’un dispositif d’accueil pour la petite enfance, permet de répondre aux besoins des parents avec la prévision d’un renforcement de l’organisation actuelle. Une qualité d’animation en faveur des enfants et adolescents, organisé en partenariat avec des structures professionnelles (Francas et Centre Social). Des animations pour les 13/17 ans, centrées sur Saint-Loup-sur- Smouse, à élargir à l’ensemble du territoire. Une politique organisée dans un « Contrat Enfance Jeunesse », dont l’évaluation permettra de définir et adapter l’offre d’animation à l’évolution des besoins. Une présence et une couverture du territoire par un réseau d’écoles, une présence de 3 collèges confrontés à des difficultés au vu des évolutions des effectifs et de 2 Maisons Familiales et Rurales, qui proposent une offre de formation post bac. Une organisation progressive d’un dispositif d’animation culturel, sportif et de loisirs, à l’échelle communautaire, avec : . Une consommation des dispositifs culturels extérieurs, mais une implication progressive des forces vives du territoire, . Une présence d’un réseau d’associations sportives et de loisirs, dont l’action reste locale, . Un niveau d’équipement encore limité et pas toujours adapté. Un maintien de l’offre de services publics et aux publics complexe, mais relayé par la MSAP-PIJ.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 157 Une difficulté de maintien d’une offre de services de santé, malgré une Enjeux : dynamique relayée du Contrat Local de Santé. Des services aux publics âgés et handicapés, biens présents et  Assurer une qualité des dispositifs d’accueil et répondant aux évolutions des besoins. d’animation. Une prise en compte des besoins des publics en difficulté, mais une  Renforcer l’offre d’animation culturelle, construction locale des réponses, tant en termes de formation que sportive et de loisirs et la rendre plus d’insertion complexe. attractive. Un recours aux dispositifs extérieurs (formation-insertion), mais des difficultés, liées à la mobilité.  Garantir l’accès à l’ensemble de la population à une qualité de services publics et aux

publics.

 Anticiper les besoins de restructuration du

système éducatif et adapter les réponses aux

besoins du territoire.

 Solidariser les actions aux besoins des publics, jeunes, âgés, handicapés et précaires.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 158 6. SYNTHESE DU DIAGNOSTIC SOCIO-ECONOMIQUE

Démographie et Habitat Economie Déplacements/Mobilités Action sociale population Importance de la sphère Une domination du parc de Une desserte globalement productive en termes d’emplois ; Diminution de la taille des maisons individuelles ; suffisante, mais géographiquement ménages ; Un secteur industriel inégale (Est/ouest) ; Un prix du foncier peu cher ; Bonne couverture du territoire en prépondérant, plusieurs grands Constats Augmentation du nombre de Des flux domicile-travail matière d’équipement scolaire ; personnes isolées et des Des structures d’accueil pour fleurons industriels ; majoritairement sur la CCHC, mais personnes âgées adaptées au ménages de petite taille ; Surabondance de foncier sous forte influence des territoires besoin ; d’activité économique. voisins ; Baisse continue de la Un recul sensible de l’emploi, population depuis 25 ans ; notamment industriel ; Un parc de logements vieillissant, Offre en services de santé Dynamique accentuée dans les peu adapté ; Des taux de chômage et de Une structuration monofonctionnelle difficilement pérennisée ; Faiblesses pôles urbains du territoire ; pauvreté élevés ; des transports d’individus comme de Une forte augmentation de la marchandises (routier) ; Difficulté de lien (mobilités) vers les Présence d’une part non- vacance ; Absence d’organisation et de dispositifs extérieurs au territoire ; négligeable d’un public en structuration des principales filières situation de précarité. (industriels « hors-sol ») ; Définir le développement Renforcer l’offre d’animation économique futur en lien avec Stopper le déclin Maîtriser le développement Maintenir une offre de circuits de culturelle, sportive et de loisirs et la l’armature urbaine du territoire ; démographique, urbain de l’habitat en neuf et en mobilités récréatives touristique et rendre plus attractive ; renouvellement ; Anticiper les départs en retraite et de loisir ; Maintenir les jeunes publics ; Garantir l’accès à l’ensemble de la transmission d’entreprises des chefs Assurer le renouvellement du Identifier et résorber les population à une qualité de Répondre au vieillissement d’entreprises âgés ; actuel et prolongé du parc locatif social et l’adapter à problématiques de stationnement en services publics et aux publics ; la demande ; Prioriser / hiérarchiser la stratégie coeur de bourgs ; territoire ; Anticiper les besoins de Enjeux économique en matière de parcs Intensifier la modernisation et Consolider le seul pôle ferroviaire du restructuration du système éducatif Répondre à la baisse de la d’activité. taille des ménages ; l’adaptation du parc de territoire autour de la gare et adapter les réponses aux logements privés anciens ; Intégrer les problématiques de d’Aillevillers ; besoins du territoire ; Répondre aux besoins liés aux friches industrielles à la réflexion Répondre aux besoins d’habitats Dynamiser les connexions douces Solidariser les actions aux besoins faibles niveaux de revenu du de redéveloppement économique spécifiques. entre les communes ; des publics, jeunes, âgés, territoire. et de moindre consommation handicapés et précaires. d’espaces.

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PARTIE 3

DEMARCHE DE CONCERTATION ET DE CO-

CONSTRUCTION DU PROJET

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 160 1. CADRE DE L’ETUDE ET METHODOLOGIE 1.1. Le choix d’associer très fortement et très en amont qualité de vie des habitants, sur leur image du territoire et sur leurs les habitants à l’élaboration du PLUi attentes générales concernant l’avenir. Depuis la mise en œuvre en décembre 2000 de la loi SRU (Solidarité Ce choix politique d’une démarche de concertation fortement et Renouvellement Urbains), la concertation est une obligation légale participative nous semble d’autant plus pertinent qu’il s’agit d’une à toute procédure d’élaboration d’un PLU communal ou intercommunal. échelle territoriale importante comprenant 38 communes aux Toutefois, si la concertation doit désormais avoir lieu dès le début de caractéristiques variables et aux intérêts parfois différents. la procédure d’élaboration du PLU, la loi SRU n’a pas défini de contenu Pour que réelle concertation il y ait et pour garantir son efficacité, le minimal à cette concertation, dont les modalités restent donc à être travail de concertation a démarré dès la première phase de fixées par délibération en conseil municipal ou, pour cette étude, en réalisation du PLUi et se poursuivra jusqu’à sa finalisation. Les habitants conseil communautaire. ont été les premiers sollicités à travers la mise en place d’une réunion La Communauté de Communes de la Haute Comté a fait le choix de publique d’information, de cinq ateliers de secteur et de la passation mettre en place une démarche de concertation qui associe très en d’un questionnaire. Notons également que la démarche de amont les habitants et qui sollicite leur expertise et leur participation concertation, si elle a été menée plus spécifiquement par le bureau active dès la phase de réalisation du diagnostic préalable à d’études, spécialisé en sociologie, Métis Ingénierie, a été conduite en l’élaboration du PADD. Avec la mise en place d’une telle démarche et collaboration étroite avec les autres partenaires du groupement, d’une méthode volontariste et audacieuse, le conseil communautaire a Angélique Jeannin, responsable de l’urbanisme à la Communauté de souhaité susciter une vraie dynamique citoyenne pour que son projet Communes et les élus faisant partie du comité de pilotage. soit co-construit avec l’ensemble des habitants. Les élus, en effet, ont 1.2 La démarche et les modalités mises en œuvre décidé de se saisir de ce temps de réflexion sur l’avenir que constitue la réalisation du PLUi pour engager un débat pour promouvoir une La mise en place d’une démarche participative et citoyenne vision plus cohérente de la Communauté de Communes et la rendre Cette première phase de concertation avait pour ambition de nourrir ainsi plus attractive et plus solidaire. En définitive, c’est l’identité même les études sur le diagnostic, à travers le dialogue, les échanges, les de la Communauté de Communes, ainsi que la qualité de vie de ses expertises et les expériences de terrain des différents acteurs habitants qui sont en jeu. Les objectifs fixés à cette démarche de concernés. Nous avons choisi de faire des ateliers de secteur le pivot concertation dépassent d’ailleurs le simple cadre de l’élaboration du de cette première phase. La démarche de concertation s’est donc tout PLUi puisqu’il a été décidé, conjointement par les élus et l’équipe de d’abord focalisée sur l’avis des citoyens, dans une logique d’expertise maîtrise d’œuvre, qu’elle serait l’occasion d’ouvrir le débat sur la d’usage. Les constats et propositions recueillis lors de ces ateliers seront par la suite complétés et confrontés à l’expertise plus technique,

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 161 politique et stratégique de personnes ressources dans les domaines répondre et de venir le remettre lors des ateliers de secteur. Cette abordés lors de prochaines réunions. distribution effectuée par les soins des différentes communes a Nous ne reviendrons pas dans cette synthèse sur l’ensemble des outils participé à mobiliser les habitants pour les ateliers de secteur. Des mis en œuvre dans le cadre de la concertation (nous le ferons dans le questionnaires ont été distribués au démarrage des ateliers pour ceux rapport de restitution finale), mais nous allons simplement expliciter la qui ne les avaient pas encore remplis. démarche réalisée dans cette première phase. Nous avons récupéré 43 questionnaires en tout. Ce nombre plutôt Une première réunion publique s’est tenue pour informer les habitants faible ne nous a pas permis de faire un traitement statistique qui ait sur la procédure d’élaboration du PLUi et sur la démarche qui allait du sens ; par contre, ces 43 questionnaires nous ont permis d’obtenir être mise en œuvre pendant les presque 2 ans à venir. Animée des renseignements complémentaires à ceux obtenus lors des ateliers. conjointement par les élus et le groupement de maîtrise d’œuvre La réalisation et la distribution en nombre important d’une brochure (Espace et Territoires et Métis Ingénierie), cette réunion avait pour d’informations et d’une affiche ont également permis d’informer les objectifs : habitants sur la démarche en cours et notamment sur la mise en œuvre de la réunion publique et des ateliers de secteur. . la présentation de l’équipe de l’étude ; . la présentation du PLUi et ses enjeux ; Cinq ateliers de secteur se sont alors tenus dans chacun des cinq . la présentation de la démarche de travail, avec un rappel de secteurs définis au préalable avec le comité de pilotage et le reste de la loi SRU ; l’équipe. Si ce découpage n’est sans doute pas parfait, il est, au . la présentation des futurs ateliers : leur programme, contenu et regard de la géographie du territoire et de son évolution, le plus les dates auxquelles ils auront lieu ; pertinent. Ces cinq ateliers en salle ont été précédés d’ateliers . la présentation des différents outils mis à disposition des itinérants dans les différentes communes composant chaque secteur. Ils habitants. nous auront permis de rencontrer en tout 47 personnes à qui nous avons posé quelques questions sur leur façon de voir leur territoire Les habitants qui avaient fait l’effort de se déplacer (40 environ) se aujourd’hui et demain. Ces entretiens de rue auront duré entre 5 et 30 sont montrés concernés par l’avenir de leur territoire. Les différentes minutes selon la disponibilité des personnes interrogées. questions et remarques ont pu révéler certaines inquiétudes sur les changements qu’allait apporter l’élaboration du PLUi. Plus précisément, les ateliers en salle avaient pour objectifs de recueillir les attentes des habitants, d’identifier leurs besoins et leurs

usages, ainsi que d’analyser leur sentiment d’appartenance au Un questionnaire a alors été élaboré par Métis Ingénierie et retravaillé territoire et la façon dont ils se vivaient comme habitants de la en collaboration avec la Communauté de Communes. Ce questionnaire Communauté de Communes de la Haute Comté. a été distribué dans tous les foyers du territoire. La consigne était d’y

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 162 Dans cet objectif ont été invités les habitants de ces dits secteurs, sans Les cinq ateliers ont été animés par Christelle Stupka, sociologue (Métis la présence d’élus ou de techniciens afin de leur permettre de Ingénierie), accompagnée de Céline Baudon, urbaniste (Espace et s’exprimer de la manière la plus libre possible. Territoires). Ces ateliers ont été un bon succès du point de vue de la participation, Chaque atelier a duré entre 2h et 2h30, avec un mode opératoire environ 25 habitants se sont déplacés en moyenne par atelier, et un identique pour tous : franc succès du point de vue de la qualité du matériau recueilli. . un accueil avec distribution de questionnaires pour ceux qui Des articles de presse sont parus dans le journal local et dans le bulletin n’en avaient pas déjà reçus ; communautaire pour annoncer la tenue des diverses réunions et pour . une introduction visant à présenter le PLUi, la démarche de rendre compte du travail mené. concertation et les objectifs précis concernant les ateliers de La chronologie secteur ; . une discussion dans le cadre d’un système d’échanges Cette première phase de concertation s’est déroulée de mai à fin transparent et interactif. septembre : Les participants aux ateliers avaient pour objectifs : . Réunion de lancement du PLUi en Conseil Communautaire : 10 . de caractériser leur territoire, à l’échelle globale ou à celle de juin 2016 ; leur village ; . Réunion publique n°1 en Communauté de Communes : 20 juin . d’évaluer les principales qualités et principaux 2016 ; dysfonctionnements ; . Atelier du secteur Sud-Est qui s’est tenu à Dampierre : 29 juin . de soulever les principaux enjeux que devra traiter le PLUi. 2016Atelier du secteur Centre-Est qui s’est tenu à Saint-Loup : 30 juin 2016 ; Une démarche constructive pour des échanges de qualité . Atelier du secteur Nord-Est qui s’est tenu à Aillevillers : 1er Globalement, on peut souligner la grande qualité des échanges, avec juillet 2016 ; des participants motivés, souhaitant s’intégrer dans une démarche . Atelier du secteur Centre-Ouest qui s’est tenu à Jasney : 19 constructive, étant parfois critiques, mais évitant, la plupart du temps, septembre 2016 ; les polémiques personnelles, pour se recentrer sur des enjeux . Atelier du secteur Nord-Ouest qui s’est tenu à Selles : 20 communautaires. septembre 2016 ;

1.3 Le déroulement des ateliers de secteur L’ambiance lors des ateliers fut conviviale, la parole de chacun fut Objectifs et mise en œuvre concrète écoutée et respectée (même si certains sujets ont pu produire une

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 163 ébullition plus importante) et l’attitude était toujours constructive même Les attentes et les suggestions exprimées par les habitants au cours des quand il s’agissait d’indiquer des problèmes et des ateliers et au travers des questionnaires ont été nombreuses et riches, dysfonctionnements. Autant les éléments du diagnostic que les reflétant des positions parfois très contrastées mais aussi la plupart du propositions faites lors des ateliers renvoyaient plus à l’intérêt collectif temps partagées. qu’à l’intérêt individuel de chaque habitant. Les participants ont tous Elles ne peuvent pas toutes trouver réponse dans le cadre du PLUi mais apprécié la démarche réalisée, même si dans chaque atelier, certains pourront le faire dans d’autres volets des politiques publiques locales. participants ont exprimé leur scepticisme quant à la réelle portée de Elles sont néanmoins toutes consignées dans ce rapport. leur avis en période de crise. Les interventions ont permis d’enrichir le diagnostic, de cerner les Le matériel obtenu grands enjeux d’aménagement du territoire, et permettront sans nul Au total, environ 125 habitants ont participé aux ateliers de secteur doute de contribuer à la définition du projet. en salle, 47 personnes ont été interrogées dans la rue et 43 questionnaires ont été collectés dont plusieurs qui ont fait l’objet d’une réponse conjointe par le mari et la femme. 2. LES PRINCIPAUX CONSTATS 2.1 Synthèse des principaux constats . Une communauté de Communes dont on craint qu’elle enlève le pouvoir aux communes. Le territoire administratif dans son ensemble, la Communauté de . La CCHC est une entité mal connue, floue, qui a peu d’intérêt. Communes . La CCHC représente d’abord un surcoût. . Un territoire divisé en 2 : l’Est, plus riche avec deux grands . De grandes différences entre les trois anciennes communautés bourgs et l’Ouest, plus pauvre. de communes qui n’ont rien en commun et que l’on sent . Des bassins de vie complétement différents sur le territoire, davantage en concurrence. avec l’Est davantage tourné vers les Vosges. . Sentiment qu’il n’y a pas de volonté politique au niveau . Des ruralités différentes d’Est en Ouest. national de développer la ruralité et qu’il n’y en a que pour . Une certaine frustration liée à cette fracture. les villes. . Un territoire critiqué mais auquel les habitants sont attachés car . Eloignement toujours plus grand des centres de décision ; ce qui ils y ont leurs racines. crée une rupture avec le milieu rural. . Un PLUi vécu comme imposé. Environnement et patrimoine

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 164 . Un territoire qui se caractérise par une présence importante de Habitat la nature et de la verdure : vergers, terres agricoles, forêts, . Peu de terrains à bâtir. étangs, etc. . Trop de maisons vacantes. . Des paysages extraordinaires ! . Beaucoup de ruines dans les villages, de maisons délabrées ou . Un territoire accueillant grâce à ses beaux paysages et beaux qui n’ont pas de cachet. sites. . Des maisons peu adaptées à la vie moderne et au . Un patrimoine en eau important : de nombreuses rivières, vieillissement. beaucoup de pêche, Selles plage, le canoë-kayak de Conflans, . Une présence importante dans les centres-villages de grosses le nombreux petit patrimoine lié à l’eau, etc. maisons sans terrain. . Un territoire entouré par des villes d’eau. . Des centres-villes pas rénovées avec des maisons en ruine. . Un patrimoine faunistique important. . On construit beaucoup en périphérie et on oublie de rajeunir . De nombreux sentiers pédestres. les centres-bourgs. Un GR pas balisé partout et pas entretenu. . . Trop de contraintes pour la réhabilitation des maisons : coût, . La voie verte Charles le Téméraire est très fréquentée. ABF, manque d’aides… . Le chemin de halage le long du canal est très prisé par les . Présence de maisons modernes sans charme en cœur de village. personnes qui font du vélo. Ça dénature les villages car il y a un manque d’harmonie. . Un beau patrimoine : de belles églises, de belles maisons, et . Beaucoup de résidences secondaires, achetées par des de nombreuses fontaines et lavoirs… étrangers. . …mais trop peu mis en valeur et souvent méconnu : beaucoup . Un foncier pas cher. de gens n’ont pas conscience des valeurs du territoire. Il faut qu’ils aillent ailleurs pour s’en rendre compte. Cadre et qualité de vie . Certains cœurs de village sont tristes. . Un territoire rural avec une tranquillité et une qualité de vie . Un attachement au patrimoine ancien car ils témoignent du exceptionnelle liée à cette ruralité (calme, sécurité, beaux passé et de l’histoire mais l’histoire ne doit pas être un frein. paysages, pas d’embouteillages…). . Les friches industrielles sont nombreuses et sont le témoin du . Une ruralité « à l’état pur » dont les habitants sont fiers. déclin du territoire. Elles posent problème car les bâtiments ne . Un territoire qui a encore l’esprit de village et où l’on trouve sont pas adaptés et elles sont remplies d’amiante. convivialité et solidarité. Il n’y a donc pas de réel isolement des . Les anciennes industries sont des verrues. personnes. Habitat et cadre de vie

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 165 . Une situation géographique intéressante : un cadre rural, . Une image peu positive de la Haute-Saône ; elle est laissée de propice aux activités « nature » (vélo, pêche, balades, etc.), côté. non loin de grandes villes, même de Paris. . Le Nord de la Franche-Comté comme le Sud des Vosges est . Un territoire en manque d’attractivité : tout ferme ou tout est sclérosé. en train de fermer. . Les habitants du territoire ont perdu la vision de la richesse du . Une population vieillissante car les familles s’en vont ou ne patrimoine. Les gens qui viennent de l’extérieur n’ont pas du viennent pas s’installer. tout la même vision. . Un cadre de vie attractif pour les retraités mais il n’y a pas Activités, services et équipements assez de services. . Un secteur défavorisé : des problèmes avec l’emploi, les Activité économique médecins, le collège… Tous les problèmes ! . Baisse des emplois industriels et agricoles depuis 50 ans ; ce . Il y a beaucoup de déplacements à faire pour trouver qui a entraîné le déclin du territoire. commerces et services. . Disparition de nombreux emplois sur le territoire : à Saint-Loup, . Vauvillers est une petite commune rurale qui a tout, de la Clairefontaine… crèche au collège avec beaucoup de commerces, des services . De grandes transformations de l’activité agricole et du mode de santé... C’est une commune attractive ! de vie depuis quelques décennies. . Un bassin de vie pauvre. . Il n’y a pas de bassin d’emplois et il n’y a pas d’activités. . Un territoire peu vivant à cause du manque de travail. . Un travail d’artisanat assez important. . Un territoire peu peuplé. . Fermeture des écoles et diminution des services et équipements . Une désertification progressive du territoire à cause de ce à cause du manque de travail. manque d’emplois. . Départ des jeunes à cause du manque d’emplois. . La diminution des petits commerces entraîne une baisse de la . Il manque des points de vente pour les produits locaux qui sont sociabilité et de l’animation au quotidien. pourtant de bons produits. . Des villages qui se transforment en villages dortoirs car les Services, équipements et vie associative gens partent travailler loin. . Certains actifs préfèrent habiter ailleurs que sur le territoire . Une baisse constante des services : plus de bureaux de poste, car ils n’y trouvent pas leur compte. centre des impôts, médecins, curés… Il n’y a plus rien ! . Des difficultés pour faire ses études sur le territoire. . Beaucoup de services dans un rayon de 15 km : ce n’est pas si . Une vie sociale qui baisse. mal servi.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 166 . Une maison médicale de qualité à Conflans, efficace pour les . Un manque d’hébergements et de manière générale besoins les plus courants mais pour les spécialistes (dentiste, d’infrastructures et d’endroits pour se poser. Seuls quelques ophtalmologie…), il faut se rendre loin (Remiremont, Epinal, gîtes existent. Besançon…). . Il manque de campings ; le camping de Hurecourt est très actif. . Une désertification médicale toujours plus grande. . Trop peu de restaurants. . Les petits villages n’ont quasiment plus de commerces. . Un manque d’activités. . Une présence utile de commerces ambulants, surtout pour les . Il manque un point d’eau. personnes âgées. . Il manque des aires de camping-cars. . Fermeture de classes et d’écoles. . Les vergers de Fontenois-la-Ville ne sont pas assez valorisés : . Menace de fermeture du collège de Vauvillers. les touristes ne viennent pas. C’est du gâchis ! . Il manque des lycées professionnels. . Deux grands sites touristiques : Fougerolles et La Rochère mais . La crèche de Vauvillers est saturée. il manque des liens entre les deux. . Beau travail sur le pôle éducatif de Vauvillers mais il n’y a pas . Un manque général d’informations concernant ce qui existe sur de pôle éducatif sur tout le territoire. le territoire ; un problème de communication. . Une vie associative riche et des fêtes emblématiques. . Un territoire trop peu connu : un territoire qui ne sait pas se . Une mauvaise couverture au niveau du numérique et de la vendre. Les efforts qui sont faits sont trop éparpillés. téléphonie mobile. . Une absence d’offre concertée en matière de tourisme à une échelle plus importante. Tourisme Déplacements . Un potentiel touristique grâce à un beau patrimoine et à la présence de la nature. Les transports en commun . Un tourisme motivé par la recherche du calme. . Pas de transports en commun : c’est un problème surtout pour . Présence d’une grosse communauté hollandaise qui apporte de les personnes âgées. la richesse. . Quelques initiatives de transport à la demande. . Le vélo attire les touristes. . Un tourisme thermal. Les déplacements routiers . Un tourisme de passage (Cf. Passavant) mais on ne sait pas . Des infrastructures routières insuffisantes : il n’y a pas retenir les touristes. d’autoroute, les routes ne sont pas suffisamment importantes.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 167 Les déplacements doux Ce caractère villageois du territoire est donc vu comme un élément essentiel de son identité et comme un atout majeur qu’il convient de . Il manque des voies douces, des liaisons entre les villages. protéger en priorité car de cette identité découle une qualité de vie à Stationnement laquelle sont attachés les habitants. . Un manque de stationnements dans les centres-villages et Un esprit villageois encore très présent centres-villes. Aux yeux des différents participants, en effet, le territoire a encore 2.2 Le portrait de la Communauté de Communes une âme, une identité villageoise (même au sein des communes plus urbaines d’ailleurs), qui contribue à créer certaines formes de solidarité Douceur du cadre de vie et attachement au territoire et de convivialité entre ses habitants. Ceci peut s’expliquer par ses Un territoire rural qui tient à son identité proportions humaines qui font qu’on se connaît entre voisins, par la Le premier point qui ressort des ateliers lorsque l’on demande aux présence d’un nombre important de natifs des différents villages qui habitants de qualifier leur territoire, c’est son identité rurale. Cette en portent donc la mémoire et, enfin, par la tranquillité qui découle de ruralité est liée bien sûr à son formidable ancrage dans la nature, à son identité rurale. Il s’agit d’une qualité qui sert à décrire à la fois un la présence de nombreuses forêts, cultures, et vergers ainsi qu’à la état de calme, mais aussi une absence de nuisances et conflits majeurs. présence importante de l’eau. Dans le même registre, ils ont été Excepté quelques tensions culturelles dont les habitants se font écho à nombreux à mettre en avant la présence encore importante Saint-Loup, les différentes communes sont décrites comme paisibles et d’agriculteurs sur le territoire ; ce qui renforce encore davantage son sans grand problème. Il s’agit donc d’un territoire où il fait caractère rural. La première image de la Communauté de Communes globalement bon vivre. de la Haute Comté, c’est donc celle d’un territoire vert. La présence d’une vie associative plutôt active contribue aussi à Cette identité rurale est liée aussi à la morphologie urbaine des préserver cet esprit, surtout à travers l’organisation de grands différentes communes qui composent le territoire : il s’agit en effet événements fédérateurs qui créent animation et sociabilité (la Fête des essentiellement de villages, avec des centres de village encore riches Cerises à Fougerolles, la Foire de Saint-Loup, la Foire à la Brioche de d’un patrimoine historique (églises, maisons de caractère, etc.), la Passavant-la-Rochère, les différentes brocantes organisées ici et là, présence importante d’un petit patrimoine rural (fontaines et lavoirs pour ne citer que quelques grands exemples). Le maintien de cette vie notamment), peu d’immeubles collectifs et de lotissements « modernes associative paraît donc essentiel pour que le territoire reste vivant, à », un nombre limité d’habitants et une faible densité. Ce sont des l’heure où l’éloignement des lieux de travail, les horaires décalés et les villages qui sont qualifiés de beaux, présentant un cadre de vie différents impératifs de la vie moderne tendent au repli des familles agréable. La deuxième image de Communauté de Communes de la sur elles-mêmes. Haute Comté, c’est donc celle d’un territoire villageois.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 168 Les participants se sont montrés aussi très attentifs à la perte des . D’abord, elle s’exprime à travers un « ruralisme » marqué par différents commerces et services de proximité et donc très attachés au l’idéalisation du mode de vie rural (« c’était mieux avant ») et maintien de ceux qui restent qui, outre leur permettant de continuer à une nostalgie que l’on peut lire par exemple à travers le succès vivre sur le territoire et à faire vivre le territoire, sont autant grandissant de la notion de terroir (marché, produits, fêtes, d’occasions de rencontrer des gens et d’entretenir un lien social etc.) et le plébiscite que l’on retrouve dans chaque atelier pour aujourd’hui beaucoup moins fort qu’il ne le fût. Cette offre en que ce type d’initiatives soit renforcé à l’avenir. commerces, services et équipements est jugée insuffisante, même si l’on . Ensuite, par un attachement important aux cultures souligne que l’on peut trouver à une distance encore raisonnable de traditionnelles, porteuses de l’identité du territoire et de quoi répondre aux besoins du quotidien, surtout grâce au passage, l’héritage du passé, tant en termes de cadre de vie que de hélas en danger, de boulangers ou de bouchers itinérants. La présence mode de vie. de pôles médicaux polyvalents à proximité (Conflans, Fougerolles, Il n’est donc pas étonnant de retrouver dans les différents témoignages Vauvillers) est vue comme un atout majeur, même si l’on regrette un plébiscite des paysages naturels : ce qui fait paysage sur le l’éloignement toujours plus grand des différents spécialistes et que l’on territoire, ce sont les espaces verts et naturels tout d’abord, le note une progressive désertification médicale. La qualité des patrimoine rural ensuite et, enfin, la présence de l’eau. équipements présents est toujours saluée mais ce que regrettent les participants, ce sont leur raréfaction et notamment celle des Image du territoire dépréciée et pessimisme établissements scolaires, avec une grosse inquiétude sur le sort futur du Des habitants peu optimistes, enfermés dans des conflits de valeurs collège de Vauvillers. Les équipements destinés aux adolescents sont toutefois jugés insuffisants (il manquerait des lieux de rencontre, L’image relativement positive du territoire est la plupart du temps notamment sportifs). accompagnée de critiques concernant son évolution que l’on juge négative ; c’est pourquoi les positions des différents participants Ruralisme ou nostalgie d’une identité en perdition reflètent aussi, comme nous allons le voir, de nombreuses craintes, Comme nous venons de le voir, aux yeux des participants l’image alimentées par la nostalgie d’un territoire passé, mais qui fait encore rurale du territoire est la plus forte. Mais nous avons pu observer que figure de référence. De ce passé, ils ont l’image, parfois fantasmée, cet attachement est accompagné d’une volonté plus ou moins explicite d’un territoire prospère, alimenté par une activité agricole florissante, de sanctuarisation des paysages ruraux. L’analyse approfondie des des industries riches et pourvoyeuses d’emplois et des villages vivants, données qualitatives nous permet toutefois de relever que ce riches d’une vie sociale active. phénomène de sanctuarisation revêt trois dimensions : On constate aussi chez les participants une attention accrue à la perte des solidarités et à l’appauvrissement de la vie sociale en général. Si ce phénomène apparaît en partie comme lié au vieillissement de la population, les participants l’attribuent surtout aux difficultés

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 169 grandissantes à vivre ensemble et aux nouvelles technologies Un territoire qui souffre d’un déficit d’image d’information et de communication qui poussent les personnes à rester A ce phénomène s’ajoute le constat que la Haute-Saône souffre chez elles. La traduction de cette perte de solidarité s’exprime de historiquement d’une image de marque plutôt négative car, située en manière assez unanime dans le sentiment que le territoire est devenu limite de département, aux frontières des Vosges, elle ne jouit pas ou, pour les moins pessimistes, est en train de devenir un territoire d’une identité et d’une attractivité aussi forte que celles de ses dortoir. départements voisins, que ce soient les Vosges ou le Doubs et le Jura. Cette crainte est par ailleurs alimentée par un certain nombre de De fait, en comparaison avec ces trois départements voisins, ce constats qui montrent que depuis quelques années le territoire s’éloigne territoire souffre d’un déficit d’image touristique. Même si on peut y de ses fonctions traditionnelles au profit d’un mode de fonctionnement dénombrer un certain nombre de résidences secondaires, il n’attire pas plus urbain. Si les participants aux ateliers s’accordent le plus souvent le flot de touristes que l’attrait pour la montagne peut faire venir. pour dire que cette tendance est imputable aux transformations L’absence d’offre touristique concertée et de communication active ne modernes de notre société (lieu de travail éloigné, usage beaucoup permet pas non plus de bien faire connaître les atouts de ce territoire. plus intensif de la voiture, repli des ménages sur eux-mêmes, manque de temps, etc.), ils déplorent tout de même la réduction des terres S’ajoute à cette problématique que les propres habitants du territoire agricoles au profit des constructions, la baisse du nombre des méconnaissent en général ses richesses et sa valeur et ne sont donc pas agriculteurs à cause de l’automatisation du travail, la banalisation des les meilleurs promoteurs de leur lieu de vie. Ils ont une image plutôt paysages à cause du remembrement, l’augmentation des dépréciée de leur territoire qui les pousse à se renfermer dans un déplacements qui rend les villages moins sûrs et la création de certain fatalisme. Au manque de connaissance s’ajoute donc un certain nouveaux quartiers dont les habitants ne s’intègrent pas à la vie des manque de confiance. villages. Tant du point de vue esthétique que fonctionnel, le territoire Un territoire tranquille, mais un peu trop est donc menacé de perdre son identité. La plupart des participants, mais davantage ceux des ateliers de D’un côté, on trouve donc des habitudes de pensée héritées d’une l’Ouest de la Communauté de Communes car les plus éloignés des époque passée où les activités agricoles et industrielles étaient grands pôles urbains, ont une vision pessimiste de l’avenir de leur florissantes (plein emploi, valeurs liées au travail, villages animés, etc.) territoire car, on l’a vu, le souvenir d’un territoire prospère et vivant est et de l’autre, les conséquences des nouvelles pratiques urbaines de la encore très présent dans la mémoire collective. En comparaison, ils société actuelle : individualisation, éloignement des lieux de travail, notent une paupérisation toujours plus importante, liée à la perte chômage, précarité, etc. d’emplois et à la baisse des ressources collectives et familiales, des commerces de moins en moins diversifiés et en nombre plus limité, qui sont touchés depuis plusieurs années par la restructuration des dynamiques commerciales au profit des grandes surfaces et des

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 170 grandes zones aux abords des villes, et en l’occurrence du territoire, L’évocation de ces divers éléments de patrimoine par les participants et une diminution progressive de l’offre de services et d’équipements. dans les ateliers s’est systématiquement accompagnée de critiques ou L’absence d’emplois est citée comme le problème le plus important du de regrets concernant leur mise en valeur insuffisante : les sentiers et territoire. Du manque de travail découle l’ensemble des autres chemins ne sont pas partout suffisamment entretenus et parfois ce sont problèmes. S’il y a moins d’emplois, le nombre d’actifs diminuent et même les routes qui, à cause de leur état, ne permettent pas de se donc le nombre d’enfants aussi, la population vieillit, les différents déplacer facilement. La présence de l’eau dans les villages n’est pas services, commerces et équipements disparaissent ; or ce processus se assez valorisée. Certaines maisons anciennes sont considérées comme nourrit de lui-même car le territoire perd progressivement en des « verrues » faute d’entretien et contribuent à enlaidir les villages. dynamisme et donc en attractivité. C’est ce que tout le monde Le mélange de constructions neuves et anciennes n’est pas du goût de s’accorde à appeler un cercle vicieux. tous et, en tout cas, devrait faire l’objet d’une plus grande harmonisation…. Ici et là, a-t-on pu entendre aussi quelques critiques Un potentiel à révéler ou à conforter sur le manque d’entretien général de certains villages (trottoirs, Le territoire bénéficie d’un beau potentiel rural mais pas assez valorisé fontaines, manque de fleurissement…) et des regrets concernant le manque de valorisation des centres anciens au profit des nouveaux Les participants aux ateliers louent quasi unanimement la qualité lotissements. patrimoniale de leur territoire. Plusieurs types de patrimoine sont mis en avant par les habitants : On a pu entendre aussi des regrets quant à la progressive banalisation des paysages liée à l’urbanisation et au remembrement (grandes . Le patrimoine vert : la présence d’espaces naturels partout, y parcelles uniformes, rupture des cheminements doux, entrées de village compris au sein des villages, les terres agricoles, les massifs peu qualitatives, lotissements peu intégrés dans le paysage, etc.). forestiers, les vergers, les sentiers et chemins présents en nombre, les beaux points de vue… De nombreux participants se sont enfin accordés pour déplorer . Le patrimoine en eau : la présence de nombreux cours d’eau, l’absence de valorisation du patrimoine historique présent sur le d’étangs, les fontaines et lavoirs et la proximité de villes d’eau territoire : un visiteur non averti ne pourrait se rendre compte de cette très connues. richesse car il n’y a quasiment aucune indication. Pourtant, aux dires . Le patrimoine architectural : la présence d’un important petit des participants aux ateliers, ce patrimoine historique, couplé aux patrimoine rural, de belles maisons et de maisons classées, des autres éléments de patrimoine, pourrait renforcer l’attractivité églises et autres monuments historiques. Tout un patrimoine qui touristique du territoire mais aussi la cohésion sociale au sein du témoigne et porte la mémoire du territoire. territoire lui-même car il pourrait constituer un élément d’identité fort. Le territoire souffre d’un manque de communication

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 171 Il existe donc une vraie richesse patrimoniale sur le territoire mais elle communauté de communes dont ils venaient tout juste d’intégrer les ne fait pas l’objet d’une mise en scène qui pourrait la rendre vivante contours et le mode de fonctionnement. et surtout visible aux yeux de tous. L’ensemble des participants pointe On constate lorsqu’on interroge les habitants dans les divers ateliers en effet le manque de communication concernant ce patrimoine. que leurs bassins de vie sont nombreux et très différents selon les Comme nous l’avons vu, les habitants du territoire eux-mêmes le communes et ne correspondent pas aux contours de la CCHC. Le Nord- méconnaissent : si certains ne connaissent même pas son existence, Est du territoire fonctionne beaucoup pour les besoins du quotidien d’autres ne connaissent tout simplement pas sa valeur. Comme il s’agit avec la zone commerciale de Corbenay, localisée par quasiment tous du cadre de vie habituel, de nombreuses personnes ignorent l’aspect les habitants à Saint-Loup, mais aussi avec la Communauté de patrimonial des différents éléments qui le fondent. Communes voisine et notamment avec la ville de Luxeuil pour les Comme les habitants eux-mêmes ne sont pas convaincus par la valeur courses et les services de santé et pour l’emploi avec sa base aérienne. de ce qui les entoure, il semble difficile de s’appuyer sur eux pour Le Val-d’Ajol est souvent cité comme un exemple de commune promouvoir ce patrimoine à l’extérieur du territoire. Il s’agit donc d’un dynamique et attire de nombreux habitants de cette partie de la potentiel sous-exploité qui ne fait l’objet d’aucune offre concertée et CCHC pour les loisirs. Concernant les besoins moins prioritaires ou plus globalisée qui pourtant pourrait permettre de dynamiser le territoire. spécialisés, on constate que cette partie du territoire est fortement De la même façon, nous avons pu voir que le territoire bénéficiait d’une tournée vers Epinal, Remiremont et Nancy. Le Sud-Est du territoire vie associative plutôt dynamique mais là encore, les participants notent assure en majeure partie ses besoins du quotidien grâce aux que les activités associatives et les événements organisés ne font pas commerces de proximité de Conflans et à la zone commerciale de Corbenay. Pour ce qui est du reste, les habitants ont davantage leurs l’objet d’une communication suffisante, à la fois dans et en dehors du territoire. De nombreuses activités et initiatives existent mais elles sont habitudes vers Besançon et Vesoul. La partie Centre-Ouest, par son traitées à un niveau très local, sans aucune coordination à l’échelle emplacement central justement, entretient davantage de rapport avec territoriale. Seuls quelques grands événements bénéficient d’une l’ensemble du territoire, notamment pour les besoins du quotidien où réputation qui leur permet d’attirer des habitants de l’ensemble du l’on constate chez les habitants des habitudes partagées entre la zone territoire, voire des territoires alentours. commerciale de Corbenay, les services proposés par Conflans et, pour une partie, vers Vauvillers. Par contre, les habitants de la partie Ouest Un territoire plus administratif qu’identitaire du territoire fréquentent peu le reste du territoire. Ils assurent leurs La CCHC : un territoire qui ne fait pas sens besoins du quotidien à Vauvillers ou, pour beaucoup, dans la Communauté de Communes voisine, à Jussey ou à Corre et ont des Les contours de la Communauté de Communes ne sont pas bien connus habitudes de vie partagées entre Epinal ou Vesoul et Besançon. Notons par ses habitants. Leur référence reste encore aujourd’hui, quand il ne également que l’hôpital psychiatrique de Saint-Rémi représente un s’agit pas de leur commune et des communes voisines, leur ancienne bassin d’emplois important pour cette partie Ouest.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 172 L’étalement du territoire intercommunal, sa taille importante et Pour résumer, on constate donc un manque de liens, tant physiques que l’absence de points d’intérêt marquants pour les uns et les autres font sociaux et identitaires. Le lien entre les différentes communes de la qu’il y a des parties entières du territoire où les habitants ne se rendent CCHC tient essentiellement à leur appartenance administrative à la jamais, notamment d’Est en Ouest. Communauté de Communes. La présence de nombreuses fractures qui morcellent le territoire La Communauté de Communes de la Haute Comté : une entité mal- La Communauté de Communes de la Haute Comté est un territoire aimée traversé par un certain nombre de coupures et de déséquilibres. La CCHC reste pour la plupart des habitants une entité nébuleuse dont La fracture la plus évidente, signalée par la majeure partie des on ne comprend ni le fonctionnement ni l’utilité. Elle souffre réellement d’un déficit d’image. Mal connue dans ses contours, elle ne l’est pas habitants, est la fracture Ouest/Est qui est liée à un déséquilibre des emplois et des services, la plupart étant localisée à l’Est du territoire. mieux dans ses fonctions. On ne voit pas vraiment sa plus-value, à quoi Cette fracture est vécue par les habitants comme frustrante, voire elle sert, si ce n’est alourdir le fonctionnement administratif du injuste car ils ont le sentiment que les efforts de la CCHC sont territoire. Il y a un manque évident de communication sur son rôle. prioritairement portés vers l’Est et que l’Ouest est abandonné. La CCHC est une création récente ; ce qui peut expliquer d’ailleurs que Au-delà de cette fracture Est/Ouest, on constate une fracture au moins les habitants la connaissent mal. Cette création n’est pas comprise par aussi importante entre les villages et les villes, ou même, pourrait-on la plupart des habitants. Ils ne voient pas l’intérêt de la fusion des trois dire, entre les villages et Fougerolles et Saint-Loup. Ces deux dernières anciennes communautés de communes qui faisaient davantage sens communes, où se concentrent la majorité des activités économiques, les pour eux, tant en termes de proximité que de taille et de bassin de services et les commerces, représentent aux yeux des habitants des vie. Cette fusion est vécue comme subie et comme une charge. Elle entités indépendantes au sein de la Communauté de Communes. Elles alourdit les démarches, éloigne la plupart des habitants des centres sont soupçonnées de vampiriser l’ensemble des ressources au détriment de décision, retarde les interventions et les prises de décision. Elle du reste du territoire. Leur mode de vie, leur morphologie et leur accentue aussi, dans l’esprit des habitants de l’Ouest du territoire, les fonctionnement plus urbain les éloignent en effet du caractère inégalités entre l’Est et l’Ouest car son siège se trouve à l’Est et les globalement plus rural du reste du territoire. habitants ont donc le sentiment que cette distance géographique éloigne encore davantage les instances décisionnaires de leurs Enfin, on peut constater des fractures géographiques Est/Ouest et préoccupations à eux. C’est finalement le manque de proximité, Nord/Sud liées très logiquement à l’étalement et la taille importante physique et symbolique, qui pose le plus problème. du territoire intercommunal. On y trouve en effet des paysages naturellement différents ou façonnés différemment par les activités, Enfin, la CCHC est une entité dont on craint la main mise sur la gestion industrielles ou agricoles, qui ont marqué historiquement le territoire. communale. Comme la plupart des habitants ne comprennent pas le rôle de la CCHC, ils la placent assez spontanément en concurrence

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 173 avec les communes. La crainte de la voir se substituer aux communes quand il s’agit de parler de leur territoire de vie dont ils saluent est très forte. On pense qu’à terme, les communes vont disparaitre et un cadre et une qualité de vie agréable tout en montrant une qu’elles seront toutes gérées au niveau intercommunal ; ce qui certaine nostalgie de l’époque révolue d’un territoire plus entraînera forcément une perte de leur pouvoir au détriment des plus florissant et encore plus ancrée dans la ruralité. En retour, cette grosses communes, à l’instar de ce qu’ils peuvent déjà constater bonne image est très souvent accompagnée de la crainte d’une aujourd’hui. Par ailleurs, la gestion intercommunale qu’ils constatent accentuation des phénomènes négatifs qui touchent le territoire déjà actuellement à travers la gestion de certaines compétences par (manque d’emplois, vieillissement, perte d’habitants, baisse des la CCHC ne leur semble pas logique car elle introduit parfois des services et commerces, perte du lien social, etc.); c’est pourquoi dépenses supplémentaires, elle ralentit les processus d’intervention et les positions des participants aux ateliers reflètent aussi, n’est pas toujours adaptée aux spécificités locales. Au final, ils ont comme nous l’avons vu, un certaine prudence et une vigilance souvent le sentiment que la gestion intercommunale se traduit accrue à toutes les dérives qui pourraient faire perdre un peu principalement par une hausse de leurs impôts. plus de son âme à leur territoire bien aimé.

La Communauté de Communes de la Haute Comté bénéficie

donc d’une image relativement positive chez ses habitants

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 174 3. LES PRINCIPALES PROPOSITIONS 3.1 Synthèse des principales propositions . Mettre en réseau les fermes pour créer un réseau de distribution en circuit court. Activités et équipements . Garder les petits commerces, les commerces locaux. Commerces et services . S’appuyer sur les atouts écologiques du territoire pour créer . Veiller à ce que les commerces et services de proximité de l’activité et de l’attractivité. présents soient conservés, notamment les commerces ambulants. . Faciliter l’installation des entreprises en accompagnant les . Favoriser l’installation de spécialistes. entrepreneurs, en mettant à disposition des parcelles… . Regrouper les services de santé dans les mêmes endroits. . Développer les services à la personne, notamment âgée. Equipements, vie associative Habitat et cadre de vie . Préserver à tout prix les écoles et le collège de Vauvillers. Habitat . Améliorer le haut débit pour les particuliers et pour faciliter . Favoriser l’installation des jeunes ménages et l’accueil de l’installation d’entreprises. nouveaux habitants, notamment grâce à des aides à la . Développer les animations et les infrastructures en direction des réhabilitation des anciennes maisons. jeunes et, globalement, proposer des activités plus modernes. . Trouver des solutions pour faire disparaître les maisons en . Créer plus d’activités sportives de proximité. ruine. . Construire une piscine à Fontenois. . Raser certaines maisons anciennes pour mettre en valeur le Activités reste du patrimoine. . Mieux communiquer sur les maisons vacantes. . Développer les emplois et le tissu économique. . Aider les gens à rénover plutôt que de construire de nouveaux . La CCHC doit mettre le paquet sur l’emploi. lotissements. . Veiller à l’équité sur l’ensemble du territoire au niveau . Préserver l’unité du bâti. économique. . Préserver l’identité des maisons comtoises. . Développer le tourisme : hébergement, loisirs, activités et mise . Veiller à l’intégration des maisons modernes qui risquent de en valeur du patrimoine. dénaturer les villages. . S’appuyer sur la notion de terroir pour créer de l’activité. . Offrir plus de terrains à bâtir. . Favoriser les petits producteurs locaux et mieux communiquer . Créer des maisons de retraite. sur leurs produits.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 175 Cadre de vie . Préserver l’environnement. . Améliorer l’image du territoire en améliorant notamment la . Prendre en compte la notion de paysage, faire attention à la communication. dégradation des paysages : veiller par exemple à l’intégration des hangars. . Se servir du PLUi pour promouvoir le territoire de la CCHC. Se servir du PLUI comme outil de conseil et d’aide à la . Préserver le caractère rural, calme et convivial des villages. . préservation des paysages. . Embellir et mettre davantage en valeur les villages du territoire. . Préserver l’aspect naturel du village : les grands arbres, les vergers, les espaces verts, la forêt, les terres agricoles… . Améliorer les parties les plus anciennes des villages pour Mettre davantage en valeur le petit patrimoine rural. qu’elles soient aussi attractives que les neuves. . Valoriser davantage la forêt tout en restant prudent sur son . Maintenir des équipements, services, commerces… au centre . des villages pour garder le lien social. exploitation. Valoriser le patrimoine historique des villages grâce à des . Créer un ou des points d’eau pour la baignade (Piscine ? Plan . d’eau ?). indications, à la création d’un parcours… Créer de petits endroits favorisant la rencontre dans les . Eduquer les gens à « soigner » leur village : ne pas laisser villages. traîner les déchets, les vieux tracteurs…, faire attention aux nuisances sonores. Déplacements . Réhabiliter les friches industrielles et détruire celles qui posent Accessibilité routière et autoroutière problème. . Améliorer l’état des routes dégradées. 3.2 Les grands enjeux : entre logiques de . Créer des infrastructures routières de meilleure qualité pour développement et de préservation favoriser l’accueil des entreprises. Valoriser le paysage rural et son patrimoine . Prolonger la 4 voies au niveau de Fougerolles. Les habitants aiment leur territoire et son identité actuelle mais ils ont Les transports en commun conscience que les changements de la vie moderne ne permettront pas . Favoriser les petits transports collectifs. de préserver cette identité sans la mise en place d’une politique Les liaisons douces volontariste dirigée dans ce sens. . Mieux entretenir les sentiers. La préservation et la mise en valeur des qualités architecturales, paysagères et naturelles du territoire ont été très largement . Remettre en état les trottoirs endommagés. plébiscitées par les habitants lors des ateliers et dans les réponses aux . Environnement et patrimoine

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 176 questionnaires. Les propositions s’articulent autour de plusieurs points manifestations visant à sa découverte, à la fois par les principaux : habitants du territoire et par les touristes. La Route des Chalots, par exemple, créée dans le secteur Est, met en visibilité un . La protection et la valorisation du patrimoine vert existant. élément patrimonial qui serait peut-être passé inaperçu sans Comme nous l’avons vu, le territoire possède des éléments indication et donne un objectif de découverte. naturels de qualité. Certains doivent être protégés : les vergers, la forêt, ou encore les terres agricoles, pour ne citer Valoriser le paysage urbain et le patrimoine bâti que les principaux. D’autres doivent être mis en valeur : certains Les enjeux principaux de cet objectif seraient d’une part de permettre sentiers et chemins, le petit patrimoine rural, les trouées de le développement du territoire dans un cadre cohérent et maîtrisé qui verdure au cœur des villages, les points de vue ou encore le puisse garantir la qualité de la vie quotidienne dans le respect de patrimoine lié à l’eau…, car ils renferment, selon les l’identité du territoire ; d’autre part, de faire paysage des paysages participants, un potentiel jusqu’alors trop peu exploité. L’enjeu du quotidien. Comme nous l’avons vu, les habitants n’ont pas tous inhérent à la valorisation de ce patrimoine est aussi de conscience de la valeur du patrimoine qui les entoure. Comme il s’agit favoriser la découverte et l’appropriation de ces espaces verts de leur cadre de vie habituel, il n’a pas forcément valeur de paysage par tous les habitants. Ils peuvent en effet devenir des lieux de à leurs yeux. Il s’agit donc de donner du sens à ce paysage, sans doute détente et de convivialité. On rencontre, on l’a vu, chez les par quelques opérations de revalorisation, mais surtout par un travail participants aux ateliers un vrai attachement au caractère rural de pédagogie et de communication : il s’agit de mettre en visibilité ce de leur village. C’est une ruralité qu’ils ne souhaitent pas qui, pour l’instant, passe inaperçu. Pour le dire autrement, il faut seulement décorative, mais qu’ils souhaitent faire vivre, mettre essayer de changer le regard des habitants sur leur propre territoire, en scène et en mouvement. les pousser à le redécouvrir. Or, on peut gager que si ce travail de . La valorisation du patrimoine architectural et historique du redécouverte et de changement d’image marche avec les habitants du village. Comme pour le patrimoine vert, le territoire possède territoire eux-mêmes, il fonctionnera aussi par ricochet avec de une richesse architecturale et historique qui, selon ses habitants, potentiels touristes. est négligée. Les suggestions concernent moins des interventions sur ce patrimoine qu’une mise en scène de celui-ci. Il s’agit en Les participants ont toutefois suggéré quelques pistes de travail qui effet d’indiquer son existence grâce à une centralisation des permettraient de préserver ou mettre en valeur le paysage urbain : informations au cœur des villages par exemple ou à des . Limiter l’étalement urbain. A la multiplication de nouvelles endroits stratégiques du territoire et grâce à la mise en place constructions est préférée la rénovation ou la réhabilitation de de panneaux informatifs à l’endroit où se trouvent les éléments l’existant, à l’extension des villages sont préférés leur remarquables. Mais il s’agit aussi de rendre vivant ce embellissement et la mise en valeur du patrimoine existant et patrimoine à travers l’organisation d’événements ou de notamment des centres anciens. Les participants s’inquiètent

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 177 aussi de la diminution de l’activité agricole ; c’est pourquoi ils Constituer une offre touristique tout en améliorant le cadre de vie des se montrent très sensibles à la préservation des terres habitants agricoles. Le travail mené avec les habitants fait état de deux constats majeurs . Promouvoir une qualité architecturale, notamment pour les en termes d’attractivité touristique. Le territoire présente un certain nouvelles constructions et leur insertion dans l’environnement. nombre d’atouts mais qui sont insuffisamment exploités et mis en valeur Les participants aux ateliers se sont montrés en effet soucieux et il souffre par conséquent d’un déficit d’image touristique et d’un de l’harmonie d’ensemble des villages. Si pour certains, ce n’est manque de politique touristique concertée. Son potentiel d’attractivité pas un problème que se côtoient des styles architecturaux est pourtant réel avec des atouts nombreux et variés présents un peu d’époques différentes, pour d’autres, au contraire, c’est un partout sur le territoire : patrimoine vert, architectural et historique, facteur fort d’enlaidissement des villages. Comme la produits du terroir, présence de l’eau, proximité de villes construction de nouveaux logements est inexorable, les touristiques…. habitants plaident pour une réglementation plus importante. Dans ce même objectif d’harmonie, nombreuses ont été les L’objectif serait donc de faire du paysage un support de propositions visant à la rénovation du bâti existant, notamment développement touristique tout en offrant des possibilités d’activités au centre des villages qui comptent de nombreuses verrues et culturelles et de loisirs aux habitants dans leur vie quotidienne. Dans maisons abandonnées, et à l’embellissement de la traversée ce dessin, quelques pistes de travail se sont dessinées à travers les des villages pour qu’elle soit en accord avec le reste. Il leur propositions des participants aux ateliers : semble aussi important de soigner les transitions . Proposer une offre touristique concertée : l’idée serait de ville/campagne à travers un travail sur les entrées de village proposer un parcours touristique de découverte des différentes notamment. richesses du territoire afin de mettre en réseau les différents . Concernant plus particulièrement la problématique très acteurs du territoire et de proposer une offre globale qui préoccupante, a-t-on pu constater, de la vacance et de permette de faire venir le touriste et de le garder un moment l’abandon des logements qui se dégradent, les participants sur le territoire. Les propositions des participants font émerger aux ateliers proposent de réfléchir à des mesures incitatives quelques grands points d’attrait : (aides à la réhabilitation, plus grande flexibilité de l’ABF, etc.) o Le tourisme vert avec la découverte de la nature et des voire coercitives, pour trouver des solutions. activités en lien : randonnées, pêche, balades à cheval et à vélo, etc. Ces activités existent déjà mais elles mériteraient d’être avantage structurées et coordonnées car on note ici et là des concurrences entre elles ou des incompatibilités de fonctionnement conjointes. Les participants notent toutefois le manque

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 178 d’un plan d’eau ou d’une piscine qui, selon eux, serait pas suffisamment efficace ou adaptée car elle est souvent un élément clef pour attirer du monde. désignée comme un gros point noir. Il s’agit donc tout d’abord o Le tourisme patrimonial : le territoire compte sur de de réfléchir aux raisons de cette inefficacité. Sans doute nombreux éléments patrimoniaux, témoins d’une faudrait-il multiplier les supports (papiers, numériques) et les histoire plus ou moins récentes et du mode de vie rural échelles (communales, intercommunales, départementales…) qui a fondé une partie de l’identité du territoire. Ce afin d’espérer toucher plus de gens. La communication n’est patrimoine n’est pas mis en visibilité et se perd dans le toutefois pas simplement une affaire d’informations : il ne suffit paysage général. La création d’un dispositif de pas de passer les informations pour faire venir les gens, il s’agit découverte à travers la réalisation de panneaux aussi de leur donner envie ; or on a pu constater que le d’informations et d’une centralisation des informations territoire souffrait d’une image plutôt négative que ce soit permettrait d’améliorer la connaissance de ce auprès des personnes extérieures qu’auprès des habitants eux- patrimoine. A côté de cela, la réalisation d’événements mêmes. Communiquer sur des événements précis ne suffira donc ou tout simplement la création d’aménagements simples pas tant que persistera cette vision négative. Il faut faire un (mise en place de bancs, aménagement de placettes, travail sur l’image et donc mettre en place une communication etc.) pourrait permettre aux gens (habitants et touristes) globale dans l’objectif de revaloriser le territoire. Les études de se réapproprier ce patrimoine tout en créant des actuellement menées, tant au niveau du Projet de Territoire espaces de sociabilité et de convivialité. qu’au niveau du PLUi, nous semblent être les premiers pas vers o Le tourisme de terroir : le territoire compte encore de ce travail de changement d’image. nombreux agriculteurs, producteurs de produits divers . Développer de petites infrastructures permettant d’accueillir (cerise, fromage, miel, lait, viande, etc.). Comme nous des touristes ou permettant d’encourager les activités de loisir l’avons déjà souligné, les participants notent qu’il existe des habitants du territoire. Les participants aux ateliers ont là un marché sous-exploité au niveau local car méconnu noté un manque global de lieux permettant aux habitants ou ou tout simplement en dehors des habitudes de aux touristes de se poser, qu’il s’agisse de lieux consommation des habitants. Il s’agirait donc de mieux d’hébergement, notamment à la nuitée, ou tout simplement de faire connaître ces produits et de réfléchir à un réseau lieux qui encouragent à la rencontre et à la convivialité. De de distribution, une filière locale courte, mieux pensée nombreux villages sur le territoire ne possèdent ni commerces, que ce qui existe aujourd’hui. ni restaurants ou bars, ni aucun autre lieu permettant la . Mettre en place une communication avec des supports variés et rencontre. La création de petites structures proposant des à des échelles du territoire différentes pour faire connaître le activités variées (restaurants, gîtes, bibliothèque, loisirs, etc.) territoire et changer son image. La communication n’est pas permettrait non seulement de retenir les touristes, mais aussi de absente sur le territoire mais force est de constater qu’elle n’est resserrer les liens entre les habitants du territoire eux-mêmes.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 179 Redynamiser le territoire en développant de nouvelles activités manquent (ophtalmologie, notamment). Les participants aux Comme nous avons pu le voir dans les constats, les participants aux ateliers notent également que certaines personnes âgées ont ateliers se montrent très inquiets quant à la faible attractivité du des difficultés à entretenir leur maison devenue trop grande. territoire en termes d’emplois. Ils notent en effet que la baisse des Si leurs maisons ne sont plus adaptées, elles ne souhaitent emplois que le territoire connaît maintenant depuis quelques décennies toutefois pas quitter leur cadre de vie ; c’est pourquoi les entraîne progressivement la fermeture des commerces, la diminution participants suggèrent de réfléchir à la création de petites des équipements et l’arrêt de nombreux services, notamment scolaires. résidences pour personnes âgées et/ou à la réalisation de Sous l’effet de ce cercle vicieux, ils remarquent que le territoire se maisons de retraite car celles qui existent arrivent à saturation. paupérise et se désertifie. . Renforcer le numérique et les réseaux de téléphonie mobile. Parmi les constats récurrents, la mauvaise couverture en termes L’objectif global qui ressort des différentes propositions est de de téléphonie mobile et de technologies numériques revient en s’appuyer sur l’existant pour relancer la dynamique économique et force. Ce point négatif est non seulement préjudiciable pour les rendre le territoire plus attractif. Voici les pistes principales proposées particuliers mais aussi pour des entrepreneurs potentiels. Une lors des ateliers : meilleure couverture permettrait d’inciter les entreprises du . Parmi les plus souvent citées, nous venons de le développer, il tertiaire à s’installer et de développer le travail à domicile. y a bien sûr le potentiel touristique du territoire. . Accompagner et faciliter la création d’entreprises. La faible . Et, dans un ordre d’idées proches, nous l’avons également vu, il attractivité du territoire ne pousse pas les entrepreneurs à s’y y a la création de réseaux de distribution des produits locaux. installer et les conditions économiques générales ne facilitent . Concernant le bois, le même genre de proposition a été faite : pas non plus l’installation et la vie des entreprises. Certains la forêt est une ressource importante du territoire mais pas participants ont donc plaidé pour la mise en place d’une suffisamment ou pas suffisamment bien exploitée. Il s’agirait en politique plus volontariste et plus incitative de la part des particulier de développer la filière locale du bois, de communes et de la Communauté de Communes : mise à l’exploitation forestière à la vente du bois transformé, en disposition gratuite de terrains ou de locaux, accompagnement passant par un renforcement de la formation scolaire et des jeunes entrepreneurs font partie des propositions les plus professionnelle. souvent citées. . Développer les services à la personne, notamment âgée : le territoire est vieillissant, il s’agit donc de faire de ce point jugé

plutôt faible un atout et capitaliser sur le potentiel économique que cela représente. Il s’agirait tout d’abord de renforcer certains services de soin actuellement saturés et créer ceux qui

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 180 4. SYNTHESE DE LA DEMARCHE DE CONCERTATION. Avec pour question d’ouverture : « Si vous deviez décrire votre nombreux à le faire, même si quelques uns se sont avérés plus bavards territoire à un ami qui cherche à venir s’y installer, que lui diriez-vous que les autres. Les échanges se sont faits avec l’équipe en charge de ? », les participants n’ont eu aucune difficulté à énoncer les principales l’animation, mais aussi à de nombreuses reprises entre les participants qualités et défauts de leur territoire. Nature foisonnante, beauté des eux-mêmes, avec des débats entre eux, des mises en perspective paysages, richesse du petit patrimoine rural, vie associative réalisées par les uns et les autres et avec même des mises en évidence dynamique et solidarité entre les habitants pour les qualités les plus de paradoxes par certains. Les réponses au questionnaire, pas assez citées ; absence d’emplois, mise en valeur insuffisante du patrimoine, nombreuses pour faire l’objet d’un réel traitement statistique, tendent territoire vieillissant et manque de communication pour les principaux toutefois à confirmer les résultats obtenus lors des ateliers. défauts. Au fil des discussions s’est progressivement dessinée la figure Pour finir, la nature des discussions et l’investissement des participants d’un territoire complexe tout à la fois riche et ignorant de ses richesses. montrent chez tous un réel attachement au territoire et une attention Car, si certains voient dans ses paysages et son patrimoine naturel et particulière à son avenir. Même si certains participants ont montré un historique un véritable potentiel touristique qui pourrait redynamiser certain scepticisme quant à la portée réelle des suggestions (car « l’ensemble du territoire, d’autres se montrent plus sceptiques et l’Etat se désengage de la vie publique et qu’on n’y peut rien »), la trouvent ses atouts trop légers pour construire une offre réellement majorité d’entre eux se sont montrés coopératifs et constituent, semble- attractive. t-il, de vrais partenaires potentiels pour la construction commune d’un Malgré quelques divergences de point de vue, les ateliers ont très bien projet d’avenir pour le territoire. fonctionné : les participants ont pris la parole très librement et ils furent

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PARTIE 4

VERS LE PROJET DE TERRITOIRE DE LA HAUTE-COMTE

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 182 1. MODE DE CONSTITUTION DES DONNEES 33 élus (maires et/ou adjoints) ont donné suite aux demandes Quatre grands questionnements sont restitués ici. Ils concernent : d’entretien (qui ont duré entre 45 minutes et 1h40), un élu ne s’est pas 1/ La qualification du territoire. présenté au rendez-vous qu’il avait accepté et quatre autres ont été injoignables ou ont fourni des réponses dilatoires durant toute la 2/ Les émotions suscitées par l’action sur ce territoire ou par ce qu’il période concernée. Il faut rendre hommage à la disponibilité et à est. l’investissement de ces élus : non seulement ils ont accepté bien souvent 3/ La gouvernance territoriale. de se déplacer, parfois même à plusieurs, mais ils ont eu une attitude 4/ La vision du « Projet de Territoire ». globale bienveillante, voire même humblement coopérative (en tout cas dépourvue de toute condescendance). Les autres questions, plus factuelles (concernant les équipements du Les entretiens (enregistrés dans les ¾ des cas) ont été menés sur la travail, des transports, du logement, des services) font l’objet d’une base d’une grille de questionnement qui avait été préalablement restitution plus globale. fournie aux personnes concernées. Pour présenter l’origine des réponses d’une manière exploitable et qui respecte l’anonymat, nous avons construit quatre groupements de Les réponses ont été traitées par une analyse de contenu permettant de dégager des unités de sens (appelées « items » dans ce qui suit). communes en fonction de la population et de leur appartenance aux L’intérêt de cette méthode est de recueillir un maximum d’opinions à anciennes communautés de communes (distinguées ici comme « …de partir d’un nombre limité de personnes : on peut ainsi espérer l’Est » et « …de l’Ouest ») : « grandes communes de l’Est », « petites communes de l’Est » (moins de 500 habitants), « moyennes communes s’approcher le plus possible de la diversité des conceptions qui de l’Ouest » (entre 500 et 1000 habitants), « petites communes de parcourent le territoire. Les tableaux qui suivent sont donc construits sur cette base, permettant une quantification qui ne saurait cependant l’Ouest ». Ces groupements permettent de tenir compte des deux prétendre à la représentativité mais plutôt faire émerger des idées, grandes problématiques rencontrées systématiquement au cours de l’enquête : grandes vs petites communes ; Est vs Ouest. même si elles n’ont été formulées qu’une fois.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 183 1. QUALIFIER LE TERRITOIRE Données extraites de la question 1 : « Si vous deviez qualifier le On observe un assez bon équilibre entre les items se rapportant au territoire de la C.C., quels mots choisiriez-vous ? » territoire : N de répondants : 29 -I- comme héritage d’un certain nombre de ressources naturelles ou N. d’items extraits des réponses : 66 issues de l’activité laborieuse (n=36) ; -II- comme entité administrative formée par la réunion des anciennes 1.1. Vue d’ensemble sur la distribution des items communautés de communes (n=30). Les résultats par catégories Les remarques réunies en -II- ont rarement évoqué les intentions -I- Les dimensions héritées (n= 36) (étatiques ou locales) qui ont présidé à la constitution de cette nouvelle (A) La ruralité entité : en de rares cas seulement, on a évoqué des arrière-plans de politique générale (symbolisables par la loi NOTRe) ou de politique (B) Nature et forêts locale (l’ambition d’obtenir un poste de vice-président). Les opinions (C) Cadre et qualité de vie ont donc surtout porté sur les inconvénients ou les difficultés liés à cette construction territoriale. (D) Les manques NB : rappelons qu’il s’agit d’items et non de réponses (un élu a pu ainsi (E) Tourisme et patrimoine proposer plusieurs items qualificatifs, quand tel(le) autre n’en a -II- Les dimensions construites (n=30) proposé qu’un seul). (A) L’hétérogénéité Lorsqu’on est appelé à qualifier le territoire de la CCHC, on mentionne (B) L’étendue un peu plus souvent l’héritage rural, forestier (et naturel) et ses répercussions en termes de qualité de la vie et de modes de vie, mais (C) Gouvernance et identité aussi en termes de lacunes en services et en emplois ; le tourisme NB : Le nombre d’items est un peu faible pour effectuer des croisements apparaissant à la croisée de ces deux dimensions, comme quelque selon les 4 groupes de communes, comme ce sera le cas pour les autres chose qui coule de source et comme quelque chose dont il faudrait questions. Leur contribution globale à chaque catégorie est cependant s’occuper davantage. donnée, sans être référée à chaque item. Lorsqu’est plutôt mise en avant la qualification de l’entité Remarques communautaire, c’est massivement l’absence de repères communs pour des habitants d’un espace trop grand, trop hétérogène et sans identité

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 184 commune qui est souligné ; l’absence d’initiative volontariste pour Petites communes Est : 1 item accompagner ce déficit étant parfois pointé. Grandes communes Est : 3 items 1.2. Des mots pour dire le territoire (D) Les manques (6) « Des manques ; isolé ; peu équipé ; peu peuplé ; désertique Un ensemble assez hétérogène où il fait bon vivre, mais pour combien (manque de tout) ; éloigné de tous les endroits où il se passe de temps encore ? quelque chose Encadré 1 : La qualification du territoire Manque d’industries. » -I- Les dimensions héritées (n= 36) Petites communes Ouest : 4 items Grandes communes Est : 2 items

(E) Tourisme et patrimoine (3) (A) La ruralité (11) « Tourisme ; patrimoine » « Rural ; ruralité ; ruralité et calme ; ruralité et abandon ; ruralité Petites communes Ouest : 2 items au sens positif ; style de vie rural. Grandes communes Est : 1 item Du rural, de l’industriel et une zone intermédiaire qui décline ; ni rural, ni urbain : les deux confondus » Petites communes Ouest : 5 items Petites communes Est : 2 items -II- Les dimensions construites (n=30) Grandes communes Est : 4 items

(B) Nature et forêts (6) (A) L’hétérogénéité (12) « La nature ; la verdure ; les forêts » « Hétérogène ; dispersé ; disparités ; habitat particulier (2 X) ; Petites communes Ouest : 2 items déséquilibré ; disparate ; pas de cohérence ; diversifié. Petites communes Est : 1 item Pas de liens Est/Ouest ; aspirations et besoins divers ; Grandes communes Est : 3 items (hétérogène) pour l’instant. » (C) Cadre et qualité de vie (10) Petites communes Ouest : 6 items

« Agréable ; où il fait bon vivre (n=8) Petites communes Est : 3 items

Authentique ; pittoresque » Grandes communes Est : 3 items Petites communes Ouest : 6 items (B) L’étendue (5)

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 185 « Vaste ; grand ; trop grand ; trop étendu. » - et de l’autre côté, plutôt qualifiés négativement, les bricolages Petites communes Ouest : 2 items administratifs et politiques des contemporains. Petites communes Est : 1 item Ce serait donc une vision tempérée du territoire, marquée par la Grandes communes Est : 2 items nostalgie d’un temps où les villages se suffisaient à eux-mêmes, d’une (C) Gouvernance et identité (13) forme d’autonomie heureuse et laborieuse que des regroupements arbitraires seraient venus ternir, à moins qu’ils n’aient fait que « sans doute Difficile à gérer ; vaste chantier ; une strate de plus. précipiter le déclin. On ne se connaît pas ; peu appréciée 2/ Mais cet amalgame des réponses n’est pour l’instant pas possible : Petites communes sont oubliées ; (- -) n’ont rien ; ni mortes, ni à quelques exceptions près (cinq à six qualificateurs), cette vision accompagnées. tempérée n’a pas été exprimée d’un seul tenant. On a souligné plutôt Pas de vision ; manque de personnalité ; manque d’identité ; l’un ou plutôt l’autre aspect, à tel point que certains groupes d’items Union » paraissent en contredire d’autres. En d’autres termes, les visions du

Petites communes Ouest : 4 items territoire sont pour l’heure plutôt clivées. Petites communes Est : 6 items 3/ Mais cet ensemble impossible en l’état existe peut-être sous une Grandes communes Est : 3 items forme latente, seulement explicitée lors de discussions enflammées ou d’empoignades sévères. Il n’est d’ailleurs pas exclu que si les personnes Vision tempérée ou qualifications lapidaires ? interrogées avaient bien compris que le nombre de mots à fournir L’encadré montre assez clairement les grandes tendances, mais il faut n’était pas limité, elles eussent donné corps à cette vision tempérée, cependant apporter quelques précisions. pour l’instant visible seulement sur le papier. 1/ Si l’on traitait les items comme l’expression d’une seule et même On ne note pas de distorsions majeures, sinon que les petites communes personne, on pourrait considérer que le répondant a à l’esprit la de l’Est ont le plus contribué à qualifier les dimensions construites qui double dimension héritée et construite du territoire : sont majoritairement négatives, ce qui va contre la rumeur – partagée - héritages naturels, héritages de la vie en commun de ses habitants par nombre d’élus eux-mêmes – selon laquelle ce sont surtout les (héritages « patrimonialisés ») et héritages du labeur des anciens, communes de l’Ouest qui sont réticentes à l’égard de la nouvelle entité. plutôt positifs, d’un côté

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 186 2. TERRITOIRE D’EMOTIONS Les résultats traités ici concernent la rubrique « Territoire d’émotions », c’est-à-dire : la question 8 (« Est-ce qu’il y a dans votre commune et/ou sur votre territoire des gens, des lieux, des bâtiments ou des initiatives collectives dont vous vous sentez fier ? »), la question 9 (« A l’inverse, est-ce qu’il y a dans votre commune et/ou sur votre territoire des gens, des lieux, des bâtiments ou des initiatives collectives dont vous avez honte ou qui vous mettent en colère ? ») et la question 10 (« Est-ce qu’il y a dans votre commune et/ou sur votre territoire des gens, des lieux, des bâtiments ou des initiatives collectives qui vous font peur ? »).

2.1. Vue d’ensemble Invitées à rapporter certains de leurs sentiments et émotions concernant le territoire de la CCHC, les personnes interrogées les ont assez naturellement liés à des actions communales (pour les fiertés) et à des relations intercommunales ou communautaires (pour les hontes et les peurs). Dit ainsi (Tableau 1), le ressenti des élus manifesterait un manque d’enthousiasme à l’égard de l’entité communautaire – à tout le moins de ses institutions. Mais, pris en détail, le tableau est plus nuancé comme on le verra. Nombre total d’items pour « territoire d’émotions » : 133. Fiertés : n. items 74 Hontes et colères : n. items 38 Craintes et peurs : n. items 21 Comme on le voit, les élus ont plus souvent mentionné des sentiments de fierté que de honte ou de peur : un différentiel qui s’explique partiellement si l’on considère les items « peurs » (voir ci-dessous).

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 187 2.2. Fiertés de faire, fiertés d’être Nous avons pu isoler 74 items caractérisant les sentiments de fierté des élus, dont près du tiers concerne des réalisations communales (voir tableau 2).

Les réalisations communales dont on est fier sont essentiellement des équipements construits ou rénovés – le plus souvent par l’équipe de la personne qui s’exprime. La dimension plus collective de l’émotion est traduite, d’une part par la dynamique associative (un item récurrent dans l’enquête et qu’il faudra donc intégrer dans le Projet de Territoire sous une forme qui elle ne pourra pas se permettre d’être seulement déclarative) et, d’autre part, par les réalisations d’autres communes ou de la CCHC. Même minoritaire, l’évocation de manières d’être (la solidarité, l’ouverture d’esprit) et de savoir-faire, attribués à des collectifs (ici : les habitants d’un territoire), comme sources de fierté est à relever : on voit bien le rapport pouvant exister entre la solidarité de voisinage (en quelque sorte : le moteur) et la dynamique associative (en quelque sorte le véhicule). Ils pourraient être des leviers de développement territorial s’ils étaient valorisés comme des atouts. 2.3. Honte, colère et lassitude face à la condescendance, à l’incurie et à l’individualisme Nous avons pu isoler 38 items concernant hontes et/ou colères, au sein des réponses explicites à la question 9 (voir ci-après, tableau 3). Les répondants n’ont pas toujours précisé s’il s’agissait de l’une ou l’autre

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 188 émotion, mais la tonalité du propos laissait comprendre que la colère CCHC (faut-il entendre par là l’exécutif ?). Pourtant, ce regroupement était souvent au bout de la honte. n’est pas uniforme : trois items sur les dix font état d’une honte éprouvée devant le manque d’esprit communautaire d’autres élus (pas désignés) – un critère que l’on retrouvera plus loin. Rangés au sein de la catégorie « relations politiques intra- et extra- communales » (hors référence à la CCHC), un sujet de honte/colère assez prévisible au regard de l’histoire récente du territoire et un autre plus surprenant peuvent être relevés : « les vergers de Fontenois » et « la piscine de Fontenois », mentionnés quatre fois, avec plus ou moins de détails selon que nos interlocuteurs nous en jugeaient suffisamment informés ou non ; l’arrêté pris par le maire de St-Loup sur la circulation des camions dans sa commune a été jugé honteusement dirigé contre Corbenay par une des personnes interrogée. Ces deux événements de l’histoire du territoire constituent des points de fixation possibles d’animosités d’origine plus large mais ils peuvent aussi s’éteindre aussi vite qu’ils sont apparus – un phénomène assez caractéristique des émotions en politique. On ne sera pas surpris de trouver dans cette liste mention de deux espèces d’incivilités, l’une pouvant être reliée à des agissements incorrects, l’autre plus structurelle, liée aux friches industrielles et aux maisons en ruine. L’absence de prise sur ces événements et une forme de lassitude, passés les moments de colère, devant ce qui dégrade un espace que l’on s’efforce par ailleurs d’entretenir étaient largement perceptibles et parfois formulées comme telles. De quoi un élu peut-il avoir honte (ou qu’est-ce qui peut le mettre en 2.4. Craintes et peurs colère) en tant que tel ? La première catégorie construite ici rassemble Nous avons relevé 21 items au sein des réponses à la question 10. On les relations intracommunautaires. Cela n’a en soi rien d’étonnant revient ci-dessous sur certaines raisons structurelles de ce faible s’agissant des relations au sein d’un nouvel ensemble institutionnel. De nombre de réponses. La catégorisation adoptée montre plus ou moins fait, on dit avoir eu honte ou avoir été en colère en observant le deux groupes distincts : les peurs indirectes devant une certaine traitement infligé aux communes (et singulièrement aux petites) par la

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 189 dégradation du tissu social et les craintes directes liées à des menaces responsable de la protection des administrés. C’est d’ailleurs ce que pesant sur l’activité du territoire ou de certaines de ses parties. dit l’un de nos interlocuteurs : « si j’avais peur, je ne serais plus maire ». Ensuite, parce que les peurs citées sont plutôt de l’ordre de l’inquiétude devant des situations dégradées. Avoir peur du pouvoir corrosif des peurs d’autrui (la peur de l’étranger, la peur du terroriste, la peur se faire dépouiller par des communes plus nanties), c’est en fait déclarer qu’on n’en a pas peur soi-même mais qu’on craint d’avoir peu d’outils pour y résister. A l’opposé, les peurs liées à des menaces économiques (fermetures, pertes de population, perte de souveraineté) sont des peurs directes : même si elles sont en partie sur-jouées en situation officielle de face à face avec un expert, elles alimentent un fonds qui n’est sans doute pas d’une nature différente chez ces élus (dont certains ont une longue expérience d’édile) et dans la population générale telle qu’elle apparaît dans les sondages. Elles ne sont donc pas à négliger. Une absence doit cependant interroger : alors que notre expérience de diagnostics de PLU et PLUI en zones péri-urbaines nous confronte assez régulièrement à des problématiques concernant l’insécurité routière, nous ne rencontrons pas cette inquiétude ici. Comme on le verra, les voies de circulation sont bien un souci majeur des répondants, mais elles sont essentiellement traitées du point de vue de la facilitation de l’implantation industrielle et des déplacements pendulaires. Ce risque est-il absent ici en zone rurale ou n’est-il pas venu à l’esprit au Beaucoup moins inspirés par l’évocation des peurs, nos élus ? Ce n’est moment de l’entretien, difficile à dire. sans doute pas si simple. D’abord, parce qu’il est difficile de déclarer qu’on a peur alors que l’on est le premier magistrat de la commune,

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 190 3. PROPOS SUR LA GOUVERNANCE DE LA CCHC 3.1. Pesanteurs structurelles, paresses Le quatrième groupe (n=31) est plus inattendu : il traite la situation de conjoncturelles et ambitions raisonnables la gouvernance non comme une pesanteur presque insurmontable mais comme un exercice en devenir (« effets de processus ») : un devenir Les résultats commentés ici sont tirés des réponses à la question : « Quel qui est diversement diagnostiqué, mais qui demande une montée en est votre regard aujourd’hui sur la CC (pas le territoire, mais l’instance puissance progressive, de l’imagination organisationnelle et des de gouvernance) ? ». ambitions audacieuses qui ne se concrétiseront que si elles reposent sur Le matériau recueilli est ici nettement plus abondant : nous avons pu en la connexion des énergies. extraire 105 items suffisamment distincts pour autoriser une Ce qui donne le dispositif suivant, qui sera détaillé dans les tableaux catégorisation en quatre groupes. 5, 6, 7 et 8 : Une partie des items (n=24) établit un rapport entre la gouvernance -I- Effets de construction (n=24) et la formation de l’entité elle-même (ici : « effets de construction »). Elle mêle des jugements sur les contraintes étatiques et sur les (A) Hétérogénéité du territoire et de la CC caractéristiques originelles des communes contractantes et (B) La non-rencontre des petites et grosses communes globalement ce qui domine est le thème du décalage, de la non- (C) Le millefeuilles décisionnel rencontre, voire du malentendu. -II- Effets d’engagement (n=18) Un deuxième groupe d’items (n=18) interroge les modalités de l’investissement des élus dans l’entité (« effets d’engagement »), prises (A) Les passions, les intérêts et les raisons entre poursuite d’intérêts étroits, difficulté de se projeter dans un (B) L’intérêt collectif à construire intérêt collectif communautaire et gestion délicate du décalage entre élus et habitants, quant à cet intérêt collectif précisément. (C) Le décalage entre élus et habitants Sans surprise, le troisième groupe – le plus fourni (n=32) – rassemble -III- Effets de fonctionnement (n=32) des items définissant les modes d’exercice du gouvernement de (A) Les règles du jeu : opacités et lenteurs l’institution (« effets de fonctionnement »), ce qui signifie aussi bien (B) Un exécutif sur la sellette l’affichage des règles du jeu ordinaires que celui des pratiques de l’exécutif, sans omettre celles des collaborateurs techniques (C) Sous l’emprise des fonctionnaires (globalement désignés la plupart du temps comme « les fonctionnaires -IV- Effets de processus (n=31) »). (A) Donner du temps

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 191 (B) Développer de nouvelles fonctions C’est une chose de pointer des « parents pauvres », laissés pour (C) Avoir des ambitions et mailler les initiatives compte au bout du monde (« la Pointe du Raz ») ou de constater une « fracture culturelle » (entendons : une fracture quant aux repères qui (D) Jugements d’ensemble orientent l’action), mais c’est autre chose de déclarer que tant qu’il n’y On peut encore porter un autre regard sur ces items. Au fond, les trois a pas de partage des ressources, aucune cohésion n’est possible ; d’un premières catégories traitent la gouvernance comme un état : plus ou côté une différence naturalisée, de l’autre une différence à traiter ; moins accepté, plus ou moins affecté par les investissements des uns et - de même, entre la formule (bien frappée, il faut le reconnaître) sur par les tâtonnements des autres. On est presque devant une nature l’art de faire payer les pauvres avec leur consentement (« Un dont l’inertie aurait quelque chose de fatal (les semelles de plomb de monopole au service des grosses communes financé par les petites ») l’institution). La quatrième traite la gouvernance comme un processus : et l’affirmation qu’au-delà des apparences, « tout le monde en profite fragile, un peu étriqué, mais susceptible d’être porteur d’une ambition. », une réelle différence de perception ; Ne nous y trompons pas : aucun des répondants n’est seulement du côté de l’état ou du côté du processus. Ce phénomène traverse largement - ou encore, même décalage entre ceux qui y voient le moyen de faire tous les répondants mais il n’a pas chez tous la même accentuation moins bien pour plus cher et sans clarté et ceux qui réclament un peu (c’est un aspect sur lequel on reviendra plus loin en –IV-). de pédagogie, voire un léger changement de règles.

3.2. Effets de construction : histoire d’une non- rencontre Nous avons isolé 24 items traitant de la gouvernance sous l’angle des conditions de sa mise en place. Aucun des regroupements effectués ne surprendra : diagnostic récurrent sur l’hétérogénéité du territoire, rapports difficiles entre « petites » et « grosses » communes (selon le vocabulaire presque systématiquement utilisé) et absurdités des superpositions d’entités administratives. Mais la tonalité n’y est pas uniforme : on appuie plus ou moins sur les tares du système, c’est-à-dire qu’on s’en accommode plus ou moins – et il n’est pas certain que les petites soient nécessairement plus démunies pour s’y accoutumer (à moins qu’elles ne soient plus promptes à faire de nécessité vertu). Ces nuances sont visibles dans le tableau.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 192 3.3. Intérêts communaux et intérêts communautaires : des investissements différenciés Le deuxième groupement, d’effectif légèrement plus réduit (n=18) atténue partiellement l’impression de réticence que l’on peut retirer de la lecture du tableau précédent. Il indique bien qu’il faut éviter de ranger hâtivement nos répondants dans deux camps bien identifiables et totalement cohérents. Lorsqu’on examine les modalités d’investissement des élus dans leur fonction communautaire (et l’on se tiendra à cela ici), les clivages Grosses/Petites et Est/Ouest deviennent moins tranchés. D’un simple point de vue fonctionnel c’est une bonne nouvelle : dès lors qu’on multiplie les clivages et qu’ils se croisent sans se superposer, leur inertie s’atténue. Dans la première catégorie (« les passions, les intérêts et les raisons »), on aborde les ressorts profonds de l’engagement des élus dans la CC : si, pour certains, les intérêts bien compris obligent à scruter les taux d’imposition et les retours sur investissements, les autres se demandent si cela ne confine pas quelque peu à la cécité structurelle (tout recevoir sans rien donner, se concevoir exclusivement comme le représentant d’un sous-ensemble). La deuxième catégorie est la traduction en positif du constat précédent : pas d’intercommunalité efficace sans construction d’un intérêt collectif. Même si ce n’est « pas évident de raisonner en collectif », c’est un chemin à intégrer. La troisième catégorie offre un aperçu assez intéressant : ici, ce sont des élus eux-mêmes qui font état d’une différence de perceptions (et d’attentes) entre eux et leurs administrés ; et en outre ce sont des élus locaux, traditionnellement plus proches et appréciés comme tels. Les items ne sont pas nombreux (n=2 ; 4 si on inclut deux items qui sont à cheval sur deux catégories), mais ce n’est pas une raison pour les

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 193 écraser. Ils invitent au fond la CC à apporter son soutien à la fixant (ou en tout cas en appliquant) ses propres règles, qui plus est pédagogie intra-communale, sans laisser les élus s’enfermer dans la dans un lieu qui peut symboliser pour plus d’un élu à la fois la défense héroïque d’un intérêt communautaire bien lointain. concentration géographique du pouvoir et l’affichage de sa symbolique (le siège de la CCHC). Ici encore, le discours n’est pas uniforme sur chacun de ces aspects (tableau 7). C’est cependant en ce qui concerne les règles du jeu que le ton est le plus uni. Deux composantes : le système n’est pas lisible, ce qui le rend lourd, lent, compliqué ; la discussion n’y est pas assez poussée, pas assez systématique ou tout simplement pas assez fréquente. Tout se passe comme si ledit système était porteur d’un péché originel de conception (si l’on peut se permettre une telle métaphore), comme si l’on avait pensé « création » sans penser « fonctionnement ». Toutefois, un tel diagnostic, pour être unanime, n’est sans doute pas sans remèdes abordables. Qu’en est-il de la responsabilité de l’exécutif (entendu comme le bureau de la CCHC) dans ces insuffisances ? On lui reproche quelques maladresses de communication et de choix pouvant passer pour l’affiliation à des intérêts étroits, une taille excessive (notamment par le nombre de vice-présidents) et une férule présidentielle fragile. Sur ce dernier point, il convient d’être précis : d’un côté on attribue l’élection du président à un malentendu habilement négocié, de l’autre, on lui accorde du temps pour acquérir une expérience. S’agit-il de deux points de vue structurellement durables ou ne le sont-ils que conjoncturellement ? On voit bien que la réponse n’est pas la même des deux côtés (d’un côté, il fera ses preuves, de l’autre il s’enferrera). 3.4. Un jeu de dupes ? Dernière catégorie : les « fonctionnaires ». Le faible nombre d’items Nous recensons ici le groupe d’items le plus important (n=32) : il (n=4) ne doit pas nous faire prendre cette catégorie à la légère : concerne la partie fonctionnelle de la gouvernance, nettement plus cibles faciles puisque assimilables tantôt à l’exécutif, tantôt au facile à désigner puisqu’on peut identifier clairement 1/un exécutif qui conglomérat pouvoir/lieu de pouvoir (le siège), les techniciens de la « fait tourner la boutique », 2/en s’appuyant sur ses techniciens, 3/en CCHC sont néanmoins eux aussi sur la sellette en filigrane de nombreux

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 194 entretiens sans être toujours formellement désignés. Insuffisamment visibles selon certains (parce qu’il n’y a pas d’organigramme, parce qu’ils ne sont pas assez actifs), les « fonctionnaires » sont aussi soupçonnés de déposséder les élus de leur pouvoir de choix, par effet sans doute inattendu de la complexité d’une entité trop ample. Il serait bien sûr précieux de connaître le point de vue des intéressés, mais il est hors champ de cette enquête. Toutefois, il serait dangereux pour la CCHC de ne pas traiter cette question, parce qu’elle fait jonction avec un thème assez fortement présent dans les entretiens comme on va le voir dans le point -IV- : la nécessaire refonte de la politique de communication (affaire de techniciens ou affaire de politiques ?).

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 195 3.5. Un processus de redéfinition du collectif l’enquête. Ils peuvent sembler bien vagues et pauvrement volontaristes intercommunal (aurons-nous les moyens de nos ambitions ?) et pourtant ce n’est pas ce qui se dégage du corpus d’entretiens. Parce que ces termes sont en Certains items (n=31) permettent une analyse de la gouvernance en corrélation avec : termes de processus. On l’a dit : c’est plus qu’une nuance par rapport aux thèmes précédents, c’est une autre vision du monde. S’il faut - une nécessaire réflexion politique (quel mode désignation ; quel considérer la gouvernance en termes de processus, son évaluation ne mode de structuration politique de l’assemblée ; quelle conception de peut pas consister à regarder ce qui a été fait en comparant ses l’autonomie de l’exécutif ?) ; réalisations concrètes à deux moments (par exemple : qu’y avait-il au - une mobilisation des atouts et une nouvelle façon de pousser les début et qu’y a-t-il maintenant ?), mais consiste à déceler d’une part si projets ; plusieurs phénomènes se sont enclenché et d’autre part s’ils évoluent à - mais surtout une nouvelle conception de la coopération entre des rythmes différents. Nos interlocuteurs ne l’ont pas envisagé avec communes membres de la CCHC. On reviendra en conclusion sur ce autant de précision, mais ce qu’ils désignent c’est bien un mouvement, dernier aspect qui, formulé de manière apparemment anecdotique avec une temporalité (donner du temps), des réorientations (de par l’un des élus rencontrés, place en réalité la CCHC devant une nouvelles fonctions, plus de transversalité) et surtout de nouvelles alternative de gouvernance : ou bien renforcer la prestation de manières de faire (mailler les initiatives), bref « une ambition » services (et/ou de matériels) à partir du siège ou bien, comme le (tableau 8). suggère ce maire (« …fédérer des services »), définir une autre forme Donner du temps, procéder à petits pas, attendre les premiers effets de mutualisation dans laquelle le siège est davantage un facilitateur des expérimentations : c’est la chance qu’il faut donner à une entité de contacts qu’un distributeur de moyens. qui doit s’inventer une identité autant qu’une direction. Cette direction Quoi qu’il en soit, on ne peut pas exclure une vision certes un peu plus est peut-être bonne (grâce à un surcroît de discussion) ou peut-être pas sombre, mais qui reste néanmoins processuelle : la situation actuelle ne encore (parce qu’il n’y a pas assez de réflexion, voire pas de cap), serait pas pire que la précédente (lorsque les trois CC étaient mais elle sollicite beaucoup ceux qui s’y investissent. distinctes). Pour lui donner un peu plus de chair, il faut sans doute repenser certains Les réponses à la question finale (quel projet de territoire) nous axes de travail, tant en ce qui concerne les compétences (ici les sports, permettront de retrouver certains des thèmes et surtout certaines de l’école et ci-dessous la culture sont cités) qu’en ce qui concerne des ces orientations. fonctions existante (la communication, qui devrait être plus transversale – entendons : moins besogneuse). Tout cela n’est possible que si le collectif est audacieux : « ambition » « oser », sont deux termes plusieurs fois rencontrés au cours de

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PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 197 4. VERS LE PROJET DE TERRITOIRE Les données présentées ici sont issues de la question 30 (ou 32 selon Les réponses ont permis de constituer un stock de 110 items, que l’on les versions de la grille) : « Pour vous, le projet de territoire c’est… »). peut organiser autour de deux axes qui restent assez cohérents avec Cette question n’a pas – comme la première d’ailleurs – été entendue ce qui a été analysé jusqu’ici. D’un côté, l’axe des ressources, existantes par tous de la même manière : certains pensaient devoir choisir des ou en germe (« repérer les leviers »), de l’autre l’axe des synergies (« mots-clés, d’autres plutôt des éléments de projet. Néanmoins, toutes les Forger une identité commune en tissant de nouveaux liens »). L’encadré personnes interrogées ont fourni une opinion explicite sur ce point, ce 3 ci-dessous en donne une vision synthétique : qui nous a permis de dégager un premier enseignement capital : au- Encadré 3 : Concevoir un projet de territoire delà des choix entre ces deux stratégies de réponses, quelles sont les attentes, implicites ou explicites à l’égard du projet ? -I- Repérer les leviers (n= 49) Malgré les nombreuses réticences exprimées à propos de la gouvernance, il se dégage une attente forte quant au projet de (A) Les éléments structurants d’hier (n=11) territoire. Bois Artisanat, PME Voies de communication Vues d’ensemble (B) Les éléments structurants de demain (n=16) Culture Environnement, tourisme

Ainsi, plus des deux-tiers des élus interrogés attendent quelque chose Numérique de sérieux du projet de territoire. Mais qu’en attendent-ils Scolaire concrètement ? Services 4.1. Un projet de territoire : économie ou politique ? Vues d’ensemble

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 198 (C) Formes élémentaires de l’attractivité (22) dit que ces deux axes soient exclusifs, ni qu’ils aient à se déployer dans la même temporalité, mais on les considérera ici séparément Vues d’ensemble puisqu’ils ont été rarement articulés tels quels. Il reste peut-être à L’emploi définir les modalités de cette articulation. La population 4.2. Vers le projet de territoire : repérer les leviers Accompagner la transition Deux conceptions de la mobilisation des ressources territoriales par le projet (PT désormais) peuvent être distinguées – bien qu’elles ne le soient pas par nos interlocuteurs qui les ont rarement pensées -II- Forger une identité commune en tissant de nouveaux simultanément. D’une part, le PT devrait activer des points forts de la liens (n=58) zone économique de la CCHC en les considérant comme des leviers ou les déclencheurs d’un nouvel élan économique (« les éléments structurants d’hier »). A l’inverse, ce sont plutôt des activités en devenir (A) Modifier les comportements collectifs de gestion du qui représenteraient la chance de développement pour le territoire (« territoire (n=53) les éléments structurants de demain »). Encore faudrait-il pouvoir Entre élus compter sur une attractivité dont on doit évaluer les piliers (« Les formes élémentaires de l’attractivité »). Si nos interlocuteurs s’étaient Gérer les décalages territoriaux trouvés placés en position de réflexion choisie et non en situation Les pouvoirs des communes dans la balance d’enquête, ils auraient peut-être conçu le PT comme lié à ces trois dimensions et c’est pourquoi nous les avons considérés comme trois « Assumer les décalages élus / habitants leviers ». Rénover la communication Les éléments structurants d’hier (il faut entendre par là : ceux qui Vues d’ensemble peuvent encore être activés, d’où la quasi absence de l’industrie métallurgique) sont de deux ordres (tableau 10). D’une part, les (B) Satisfaire les attentes des communes (n=5) activités de production liées à une filière bois (depuis le matériau brut En d’autres termes, une partie des réponses nous oriente vers des outils jusqu’au meuble) qu’il faudrait tout de même reconstituer, les activités économiques de développement local : le projet de territoire comme des PME et artisanales (non précisées). D’autre part les voies de moyen de flécher des priorités de mobilisation du territoire, une autre communication (essentiellement routières), sans lesquelles on ne peut partie insiste sur des outils politiques : le projet de territoire comme espérer d’implantations d’entreprises. Un seul item associe ces éléments recherche d’un nouveau type d’identité par le lien de gestion. Rien ne structurants disponibles à une nouvelle forme de distribution (les circuits

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 199 courts). Les autres items se contentent de mentionner les types de de controverses), mais un lieu mobile permettant de distribuer la ressources prioritaires. ressource sur le territoire sans grever son budget. En d’autres termes, un autre exemple de ce maillage des services entre communes qui a été mentionnée dans le point précédent. - Le scolaire est évoqué comme un facteur structurant en contradiction avec un propos prêté par notre interlocuteur à un fonctionnaire du Conseil Général : l’école pourrait, selon notre répondant, être le ferment d’une identité commune sur le territoire, à condition de revoir les pôles éducatifs (et aussi, on l’a vu dans une autre rubrique, les circuits de ramassage scolaire). Ce qui est frappant, c’est que nos interlocuteurs sont parfaitement conscients des problèmes de compétences (étatiques, départementales ou communales) que posent certaines de leurs suggestions, mais qu’ils appellent à faire preuve d’imagination pour contourner ces points de blocage. - Les services (et notamment les services à la personne) sont aussi des éléments structurants de demain, au prix d’un travail sur les transports (le transport à la demande, mal calibré selon certains est tout de même Les éléments structurants de demain sont davantage précisés. approuvé par la majorité), et d’une approche combinée du maintien à Considérés par secteurs, il s’agit de la culture, de l’environnement et domicile et des solutions de placement. L’un des items considère ces du tourisme, du numérique, des activités scolaires et enfin des activités services à un niveau liminal : dans un monde rural ou rurbain largement de services. On insistera plus particulièrement sur trois de ces parcellisé et en panne de relations sociales, il faut soutenir les dimensions. occasions de sociabilité informelle comme celles qui se perpétuent aux - La culture apparaît à plusieurs reprises au cours de l’enquête et abords des écoles, lorsque les parents sont en attente des enfants. représente visiblement un enjeu ou un sujet de controverse (on l’a vu plus haut, à propos de la gouvernance). Ici, elle est mentionnée de façon générale (la culture) ou selon la distinction classique entre « événements culturels » et « équipements culturels ». Signalons tout de même que l’item qui mobilise cette distinction propose une acception originale de l’équipement culturel : non pas « un lieu dédié » (comme la bibliothèque dans un autre item ou la fameuse médiathèque, objet

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 200 une part, ces items sont orientés par d’autres qui disent l’urgence (limiter la casse, éviter le désert) ou qui disent le changement d’époque. Dans ce dernier cas, même si les propos ne sont pas tellement plus précis, ils sont plus optimistes en soulignant la nécessité d’une anticipation de changements à venir plutôt que la déploration de ceux qui sont en cours : la notion de « transition » (qui apparaît deux fois) est la concrétisation de l’idée qu’un projet de territoire est au moins autant un processus de modification de cadres de pensée que de définition de projets d’implantation.

Troisième levier à activer pour prendre appui sur les éléments structurants : l’attractivité. Ici, les items ne prétendent pas découvrir des solutions inusitées pour renforcer l’attractivité. Ils disent qu’il faut s’en préoccuper, au travers de propos assez généraux d’une tonalité propitiatoire sur l’économique, le social, l’emploi et la population. Pour

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 201 4.3. Forger une identité commune en tissant de nouveaux liens Le deuxième axe pour orienter le PT aligne un certain nombre d’items associant l’identité territoriale et les liens politiques. Rien de passéiste ici : l’identité ne serait pas à retrouver mais à construire, les liens politiques ne sont pas à restaurer mais à redéfinir. En fait, c’est même par la redéfinition de ces liens que pourrait être mise en chantier une nouvelle identité. Rien de passéiste ? Pas tout à fait : un autre groupe d’items rappelle que les fonctions traditionnelles de l’intercommunalité (en l’occurrence rendre des services aux communes) ne doivent pas être oubliées pour autant. Nous obtenons ainsi un second axe assez insolite, qui revalorise le lien politique en assumant ses fragilités et en affichant de manière critique les décalages qu’il tend à masquer. En quoi un travail sur les comportements politiques territoriaux a-t-il sa place dans un PT ? A première vue on est ici très loin des attentes du premier axe. En fait, on retrouve une fois de plus les deux dimensions qui traversent toute l’enquête : dans des proportions variables d’une thématique à l’autre, nous retrouvons toujours une part d’items qui font le constat désabusé ou irrité d’une perte de souveraineté communale et d’autres qui sont à la recherche de nouvelles formes de souveraineté à l’échelle n+1. Mais il faut reconnaître que pour la plupart de ceux qui ont répondu à la question sur le PT en privilégiant l’axe « liens et identités nouveaux » ont plutôt mis l’accent sur la recherche de ces nouvelles souverainetés. Quelques exemples le montreront. Le plus important ne serait pas la question des pertes de compétences, mais celle de la conquête de nouveaux usages (comment utiliser autrement ; comment on va s’en servir). Traiter les fractures, en fédérant, en partageant les ressources, en marquant davantage le lien entre les secteurs, plutôt que se désoler des inégalités d’affectation

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 202 territoriales. Mutualiser plutôt que concentrer le matériel sur la CCHC ou plutôt que renforcer le pouvoir des communes (du moins sous sa forme actuelle). Communiquer avec les habitants et les impliquer plutôt que les servir. Outre ces exemples particulièrement significatifs des enjeux « culturels » (pour parler comme l’un de nos interlocuteurs) du PT, plusieurs items figurant dans le tableau 13 reprennent des thématiques déjà analysées ci-dessus. Le fait qu’elles ne soient pas relevées explicitement ici ne signifie pas qu’elles sont sans importance, bien au contraire : elles indiquent la force d’un état d’esprit.

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PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 204 5. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS On peut organiser les principaux enseignements de cette enquête Comment passer d’un récit lacunaire à un récit plein ? autour de trois pôles dont les interactions sont constantes : le pôle de En d’autres termes comment définir un bien commun territorial la définition de l’identité territoriale, celui du traitement politique des (entendons-le comme : ni seulement local, ni seulement national) ? différences internes et celui des dynamiques de structuration de l’emploi. On voit bien que deux options s’offrent : 5.1. La définition de l’identité territoriale - d’une part, l’option qui fait le récit identitaire à partir d’un « esprit des lieux » (des caractères hérités de l’histoire des gens en ces lieux et Selon le degré d’optimisme de nos interlocuteurs, nous avons entendu qu’on suppose suffisamment forts pour porter le territoire vers l’avant dire qu’il n’y a pas (voire qu’il n’y en aura pas) d’identité, qu’il n’y en ; ex : « une identité touristique forte ») ; a pas encore ou qu’il faut en bâtir une. Nous devons prendre cette diversité comme un fait et non chercher à l’affecter d’un coefficient de - d’autre part, l’option d’un « esprit des transactions » (la mémoire des vérité. Cette diversité appelle par contre à se pencher sur la question compromis qu’il a fallu tisser et de ceux qu’il faudra encore tisser pour du récit territorial susceptible de porter une telle identité. En existe-t- en arriver là, chacun d’eux pouvant être présenté comme une victoire il un ? contre les rigidités). On peut estimer que oui, mais qu’il présente : S’appuyer sur l’esprit des lieux, c’est mobiliser des « forces » (expression souvent entendue), partir de l’esprit des transactions c’est - pour les uns certaines caractéristiques d’une tragédie, quelque chose garder en mémoire des faiblesses surmontées. Cette seconde option de terrifiant (rappelons que « territoire » vient de jus terrendi, le droit semble davantage à la portée des parties prenantes : après tout, rien de terrifier), mais dont les ressorts comiques ne seraient pas à négliger n’impose de rédiger un récit enchanté quand le mariage de l’éléphant ; et de la souris fut « obligé ». - pour les autres l’allure d’une odyssée, dont la longueur reste Le choix d’un récit désenchanté mais qui « avance pas à pas » (comme imprévisible, mais qui conduit à bon port après les péripéties ; l’a dit un maire) aurait des conséquences en termes d’implication des - et pour d’autres encore les aspects d’une utopie (ou d’une uchronie) habitants et de leurs élus : il y aurait plusieurs manières de s’inscrire qui permet de se projeter et d’obtenir un résultat parce qu’on décide dans la dynamique territoriale, aucune ne pouvant revendiquer être la d’y croire (une prophétie autoréalisatrice). meilleure. Cette diversité des implications possibles a une traduction concrète : comment le dispositif de gestion intercommunale doit-il être « Caractéristiques », « aspects » : dans ces trois cas, nous sommes pour être accepté de divers points de vue ? Impeccable, répondra-t- devant un récit en pointillé. Comment le tracer en continu ? Et faut-il un on. Pas si sûr : l’un des problèmes des CC (comme de nombreux seul et même tracé pour faire une identité collective ?

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 205 dispositifs publics) est de chercher à démontrer leur utilité (leurs habitants du territoire, qui se plaignent à juste titre des difficultés de économies d’échelle) par l’édification d’un dispositif parfait, c’est-à- circulation routière et qui ne peuvent se prévaloir que de quelques dire un équipement dans lequel personne ne peut se sentir à l’aise, fléchages de cheminement (par exemple la voie Charles Le parce qu’il n’y aurait qu’une seule façon d’y entrer. Un dispositif qui Téméraire), doivent pouvoir être reliés de plusieurs manières : on pense serait bien… terrifiant. En conséquence, s’il faut bien sûr soigner la bien sûr au numérique (une opération efficace mais peu visible et très qualité du dispositif, il vaut sans doute mieux le concevoir comme vite considérée comme « normale »), mais peut-être faut-il réfléchir susceptible de degrés différents de mise en œuvre sans que cela aussi à des opérations plus spectaculaires (comme des liens par laser entraîne des propos désobligeants. C’est ce qu’on peut appeler « la entre des sites, comme des chaînes humaines ou des pyramides façon force des dispositifs faibles ». catalane). Comment matérialiser cette invention du récit territorial ? 5.2. Le traitement politique des différences Cela passe bien entendu par la communication. Plusieurs suggestions Accepter de différencier les modes et les rythmes d’entrée dans le ou critiques ont été faites concernant la communication de la CCHC et dispositif, ce n’est pas pour autant accepter les inégalités territoriales il n’est pas nécessaire d’y revenir ici. On retiendra plutôt les principes comme des fatalités : c’est plutôt viser une démocratie territoriale sous-jacents à ces observations : différentielle, qui repose sur une connaissance de ce qu’on pourrait - le sentiment d’appartenance au territoire ne peut qu’être renforcé appeler le « métabolisme territorial » - connaissance à laquelle le par la mobilité des initiatives (le cas des initiatives culturelles a été présent diagnostic participe. Mais comment traiter les différences ? cité). La marge est certes étroite entre la construction majestueuse d’un Soit on les considère comme des failles géologiques (des différences équipement situé de manière qui ne sera jamais idéale (ici, tout le de nature et de structure qui ne peuvent que s’accentuer), soit comme monde pensera à l’affaire de la médiathèque) et la prolifération des fractures osseuses (qu’on peut réduire sur la base d’un plan de d’événements disséminés n’offrant aucune visibilité, même à l’échelon soin), soit comme des décalages techniques (qu’il faudra peut-être territorial (la fierté d’avoir des vide-greniers). Il faut donc sans doute constamment réajuster). Les trois options ont été rencontrées au cours envisager d’allier équipement et événements, ce qui veut dire de l’enquête et il est possible qu’il faille les envisager toutes les trois. notamment que l’on ne se contente pas de décentraliser les événements Cela renvoie bien sûr à des choix de gouvernance qui doivent faire (démarche du haut vers le bas ou top down), mais qu’on cherche à les l’objet de débats explicites qui nous dépassent ici. Toutefois, quelques faire circuler (démarche horizontale ou encore du bas vers le haut – aspects concrets doivent être soulignés. bottom up). Comment utiliser au mieux les ressources du siège ? -les remarques sur les modifications de la signalétique (jugée Il faut traiter la question du siège, qui est plus qu’une histoire de coût mégalomaniaque par les uns et insuffisante par les autres) donnent (évoquée dans l’enquête) : elle est un symbole politique de la l’occasion de donner une autre forme de sens concret à ce récit : les gouvernance (une maison passive pourtant perçue comme un bunker).

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 206 « Le siège » c’est à la fois : soupçonneraient sans doute jamais l’existence. Il valorise aussi le rôle - un lieu de concentration de techniciens (au sens large, pour ne pas du siège comme outil et non comme fin en soi. dire « fonctionnaires » ou « experts » dont les connotations ne sont pas Plus ponctuellement et quelle que soit la stratégie adoptée, deux toujours contrôlables) et de rencontre des politiques (et des politiques mesures pourraient être mises à l’étude : avec les techniciens) ; - il est important de faire rapidement évoluer le regard sur les - une instance dotée de pouvoirs d’intervention matériels et politiques. techniciens en rendant plus lisibles leurs attributions et en les sollicitant Deux modèles peuvent être mobilisés pour penser son fonctionnement pour accompagner les élus du bureau lorsqu’ils se rendent dans les dans la perspective d’un ajustement et d’une réduction des différences communes (sur la base de l’a priori qu’ils s’y rendent, bien sûr) ; territoriales. - plusieurs maires ont souhaité que des réunions de la CCHC (pas - Le modèle de la maîtrise consiste à assumer la centralité politique du seulement des réunions thématiques ou ponctuelles) soient siège et à faire la preuve de son utilité en accentuant des réalisations décentralisées dans les communes ; cette question a déjà été plus ou rationnellement justes et en distribuant de plus en plus de services (et moins tranchée pour des raisons pratiques, mais il n’est peut-être pas de matériels). Ce modèle est implicitement à l’œuvre aujourd’hui et il inutile de la reconsidérer : un maire a ainsi fait remarquer qu’une a été réclamé comme tel dans l’enquête (mettre à disposition ou louer réunion dans sa commune à laquelle a participé le président s’est des matériels à des communes démunies). Il pourra toujours se soldée par des opinions positives qui n’étaient as acquises au début. prévaloir de résultats mesurables (des listes de réalisations) et il est 5.3. Les dynamiques de structuration de l’emploi donc politiquement rentable. Rappel : le terme « emploi » est le plus fréquent dans l’ensemble des -Le modèle de la circulation suppose que l’entité administrative, entretiens (devant : « développer ». Les propositions ont rarement été technique et politique (le siège) joue un rôle de tête de réseau, qui fait précises sur ce point : c’est une obsession, parfois même un terme qui circuler l’information pertinente, met en contact des détenteurs et des renvoie tous les autres mots-clés au silence parce qu’il doit avoir pour demandeurs de ressources sur le modèle des réseaux d’échange de contenu « secteur productif » (voire industriel) : voir certains propos savoirs, en évitant ainsi que s’installe une fracture durable entre « désabusés de défenseurs de l’emploi culturel ou social. nantis » et « démunis », opposition qui risquerait de n’avoir comme Or, s’il y a eu de nombreuses déclarations sur les disponibilités en issue qu’une politique de la pitié. Ce modèle a été plus ou moins sous- surfaces d’implantation (voire en locaux) et sur les aménagements entendu par un maire qui a souligné les avantages de la « fédération routiers à intensifier, il n’y a pas eu d’items sur les ressources humaines » des ressources entre communes. Ce modèle ne peut être évalué d’une : on craint de voir partir la jeunesse (et on estime parfois que celle qui manière aussi nette que le précédent, puisqu’il n’offrira jamais de reste n’est pas formée), mais il n’y a pas eu de véritable réflexion sur résultats spectaculaires, mais il crée du lien et fait apparaître comme l’appareil de formation. A une exception près (qui fait de l’école à la ressources des savoir-faire de petites communes dont les grandes ne

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 207 fois un facteur de développement et une base de construction les entretiens. Soit la question est réglée, mais alors pourquoi n’est-elle identitaire), on ne trouve aucune discussion sur les stratégies de jamais source de fierté ou de colère ? Soit elle n’est pas jugée mobilisation de l’appareil scolaire. prioritaire en termes d’affichage. Le contraste avec la question de En filigrane de cette question, une autre, plus structurante : quel type l’assainissement, régulièrement évoquée comme impliquant des de main d’œuvre le territoire aurait-il à proposer en fonction de problèmes de compétence dont la mise en œuvre serait contre- l’appareil de formation dont il dispose ou à proximité duquel il se productive, est très significatif. trouve ? Or, sur ce point, l’écologie inter-territoriale est une ressource (les Traduction de cette interrogation : implante-t-on des entreprises sur un centres de valorisation supposent des tailles plus grandes), même s’il territoire parce qu’il a des bras ouvriers à proposer et que les cadres ne faut pas négliger les éventuels impacts des épandages. pourront toujours venir de l’extérieur ; ou bien parce qu’on a : 5.4. Gérer les changements d’échelle, assumer les - soit des futurs cadres disponibles impuissances - soit des structures d’habitat, de commerce, d’école et de loisir Il y a sûrement de la pédagogie à faire pour faciliter les modes de suffisants pour attirer ces cadres, l’emploi ouvrier et employé venant raisonnement appropriés à un territoire (« raisonner collectif » est un par la suite ? item très fréquent dans l’enquête), mais si cette pédagogie – même patiente et prudente – est exclusivement top down, elle risque d’avoir La question de l’attractivité « culturelle » (au sens large proposé par peu de prise (elle pourra être perçue comme condescendante, le maire cde St-Loup dans l’entretien) du territoire ne peut pas être technocratique ou manipulatrice). Il vaut sans doute mieux imaginer un dissociée de celle de son attractivité industrielle. mouvement simultanément top down et bottom up : le territoire sera « En relation : quelle écologie territoriale promouvoir (=quelles alliances intelligent » s’il sait organiser la circulation de ses ressources, qui ne avec les territoires voisins sur la base des relations affinitaires sont ni seulement à l’Est, ni seulement chez les « grosses ». existantes et des contraintes objectives des découpages administratifs) Il est un second impératif qui, si l’on s’y soumet, peut encore plus ? En fait, il faudrait parler d’écologie inter-territoriale. Le PT doit bien crédibiliser la démarche de PT : inventorier ses impuissances. Dans le s’ancrer dans l’espace de la CC et multiplier ses chances, mais ça ne quotidien de la CC, ces impuissances sont généralement attribuées à veut pas dire qu’il ne doit pas prévoir des alliances ou des maillages des questions d’échelle (on n’a pas la taille critique pour…) et à des avec des territoires voisins. questions de compétences (ça n’est pas de notre compétence), parfois Cela passera-t-il par les « Territoires intelligents » : une formule en un peu à des dispositions d’esprit étriquées (les gens ont peur de vogue, souvent réduite à un contenu numérique (fibre, start-up), alors perdre quelque chose en s’engageant). Loin de « plomber le moral », qu’il concerne aussi la gestion des eaux et des déchets. Il n’a jamais faire le relevé des zones d’impuissance – y compris celles qui viennent été question de la gestion des déchets à un niveau intercommunal dans d’être citées – est pourtant un exercice très fécond de mobilisation des

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 208 énergies. Assumer ses impuissances c’est alors reconnaître qu’il faut prévoir une pente plus douce et plus longue et/ou admettre qu’il faut édifier de nouveaux collectifs, même temporaires, nouer de nouvelles alliances (écologie inter-territoriale).

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PARTIE 5

ORGANISATION DE L’ARMATURE

TERRITORIALE

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 210 1. UN TERRITOIRE INTEGRE DANS UN ESPACE ELARGI

La CCHC et ses 38 communes ne constituent pas un « îlot » territorial, . Le territoire des Vosges Saônoises, mais sont bien intimement lié à son contexte supraterritorial et ainsi au . Le territoire de « l’entre deux PNR » (Ballons des Vosges à développement de ses territoires voisins. l’est, aux Sources du Parc à l’ouest), La nature des échelles d’approches et des perspectives dépendent . Territoire du SCoT du Pays des Vosges Saônoises, des thématiques et des enjeux. Ainsi, plusieurs strates supraterritoriales se superposent à la Haute Comté :

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 211 2. UN TERRITOIRE RURAL ORGANISE AUTOUR D’UN RESEAU DE BOURGS La Communauté de Communes est organisée autour d’un réseau de Un maillage de communes rurales complète l’armature locale. Leur bourgs qui structurent le territoire selon : dépendance à l’offre de commerces et services des bourgs, les 3 bourgs principaux : Saint-Loup-sur-Semouse, Fougerolles et caractérise toutes. Plusieurs d’entre elles disposent dispose encore Vauvillers, bourgs très bien équipés, confrontés à des difficultés. d’une école, ou d’un commerce de proximité… En 2014, ces 3 communes comptait encore 7700 habitants contre 9600 Conforté par la dynamique intercommunale. en 2000. Les difficultés économiques rencontrées au fil des années ont La Communauté de Communes a permis de conforter l’offre de services amoindri leurs rôles à l’échelle de la Communauté de communes mais et d’équipements à l’échelle du territoire, au bénéfice de la également du territoire qu’ils structurent. population. Ses compétences en matière de création et gestion Saint-Loup-sur-Semouse et Fougerolles, comme communes de près de d’équipements, de services et notamment l’animation en direction de 4000 habitants, disposent d’une offre de commerces et services publics la petite enfance, de l’activité péri et extra-scolaire, de création à la population, services privés de santé, des équipements sportifs, d’outils en matière de services aux publics et de santé, d’habitat, culturels, des dispositifs d’animation, leurs permettant une certaine d’animation économique, touristique et culturel, de protection et mise autonomie et de rayonner sur l’ensemble de la Communauté. en valeur de l’environnement, de l’assainissement, en sont l’illustration. Vauvillers, commune de plus petite taille maintient une offre C’est sur cette armature territoriale qu’elle doit conforter son offre de intéressante, souvent organisés en relais des services communautaires commerces, services et équipements, tout en assurant une qualité mais qui lui permet de répondre aux besoins de sa population et de d’accès à cette offre, à tous les habitants. rayonner sur les communes proches. Par ailleurs ces 3 communes disposent d’une offre d’habitat plus diversifiée. 5 bourgs de proximité ; Allevillers, Corbenay, Fontaine-lès-Luxeuil, Conflans-sur-Lanterne et Passavant-la-Rochère constituent des communes relais. Les 5 communes disposent d’une offre de proximité : groupes scolaires, agence postale, services de santé, pharmacie, commerces de proximité, service d’animation périscolaire, extrascolaire. Ces communes sont aujourd’hui encore support du développement du territoire, à travers la réalisation de petites opérations d’habitat mais le parc locatif reste très limité.

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PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 213 3. LES ENJEUX POUR DEMAIN

Ainsi, la synthèse du travail mené dans les commissions de travail . Assurer une qualité d’accompagnement aux projets de traduit cinq grands enjeux, que l’on peut considérer comme des développement de ces entreprises en lien avec l’ensemble des piliers : partenaires économiques. 3.1. Enjeu #1 : Renforcer l’attractivité du territoire . Mettre en avant les savoirs faire d’hier, à perpétuer et les métiers de demain à développer dans ces entreprises afin de la Haute Comté, le rendre plus attractif d’organiser les conditions répondre à leurs besoins d’emplois. Lier plus fortement les fleurons industriels au territoire . Créer des temps forts liant ces savoirs faire et animation du territoire. L’histoire industrielle de la Haute Comté reste encore très marquée localement. Les périodes de crise, les fermetures successives Affirmer en complément, une vocation d’accueil de petites et très d’entreprises, laissent aujourd’hui encore de nombreuses traces dans la petites entreprises vie locale et le paysage. Néanmoins, la stratégie économique du Compte tenu des difficultés à créer de l’emploi dans les entreprises territoire repose encore sur la présence d’un tissu d’entreprises, dont existantes, la Communauté de Communes pourrait mener une réelle plusieurs ont une notoriété internationale. Certaines entreprises ont un politique d’accueil et d’installation de micro activités. L’attrait double intérêt pour le territoire par le nombre d’emplois qu’elles économique de la Haute Comté, doit, dans les années à venir, porter procurent, stabilisés aujourd’hui, mais également par leur rôle de sur le maintien de ses fleurons, mais surtout s’appuyer sur sa capacité vitrine aussi bien économique pour la filière dans lesquelles elles sont à attirer de nouveaux actifs résidents. Pour cela, elle devra : inscrites que touristique pour les produits qu’elles valorisent. Il est important de pouvoir s’appuyer sur ces dynamiques. Pour cela, elles . Organiser et adapter localement le dispositif doivent se développer et prospérer dans un environnement de qualité, « Accompagnement des porteurs de projets », pour s’en servir attractif. Elles doivent être les premières ambassadrices de la Haute comme levier pour le territoire, dont la dynamique repose Comté. certes sur son tissu de grosses entreprises, mais également sur ses petites et très petites entreprises. L’attractivité économique de la Haute Comté, doit, dans les années à . Affirmer sa capacité à capter, attirer de nouveaux actifs venir s’appuyer pleinement sur la dynamique de ces entreprises. Il résidents, donc à leur proposer des conditions d’accueil s’agira donc : adaptées et des potentialités en termes de création, de . Renforcer, l’implication des entreprises locales dans le cadre reprises d’activités, notamment, dans les domaines porteurs du d’un espace de rencontre de chefs d’entreprises pour qu’elles territoire. véhiculent une image attractive « Vitrine de la Haute Comté », et accompagnent les entreprises qui viennent s’installer.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 214 . Organiser les conditions pour le faire : communication donner à l’action de demain. Pour cela, le positionnement dans l’offre (intéresser, se faire connaître, se distinguer des autres de produits à développer à l’échelle des « Vosges du Sud » est territoires…), proposer un environnement favorable (vendre la primordial. qualité du territoire et de son espace de vie…), faciliter Cela nécessitera de produire, en lien avec les sites phares, une l’installation dans le territoire (assurer l’accueil des porteurs de programmation touristique et culturelle basée la découverte des projets leur accompagnement…). produits et savoirs faire reconnus, de notoriété, sur des événementiels . Affirmer la vocation des zones d’activités de qualité et bien à construire autour de fils conducteurs à définir (cerise, verrerie, chaise, équipée, dans le réseau des zones des Vosges Sâonoises, créer broderie…). Dans ce sens, l’organisation de temps forts, d’événements un lieu ressources complémentaire à l’hôtel d’entreprises, du plus populaires, peut se faire en mobilisant les initiatives locales… Pour type « pépinière », recenser l’offre d’ateliers et locaux cela, il faudra s’appuyer sur une réelle ingénierie et réfléchir à la adaptés, s’appuyer sur le « Fab Lab », assurer la connexion au création d’un lieu de diffusion d’échelle communautaire. très haut débit. La création d’un plan d’eau, d’une base de loisirs dans une ballastière Construire un véritable projet touristique et culturel pourrait également être envisagée, comme élément d’attractivité C’est surtout dans le domaine touristique et culturel, que le territoire complémentaire,… doit trouver une dimension supérieure. La notoriété des sites phares Conforter l’attractivité résidentielle locaux (verrerie, réseau de distilleries…) où proches (Stations thermales…), offre une réelle opportunité pour le territoire. Les perspectives démographiques à l’échelle de la Haute Comté Aujourd’hui, le territoire recense deux à trois des sites les plus visités montrent que les difficultés pour enrayer le déclin démographique de Haute-Saône, sans en tirer réellement de bénéfice. C’est sur ses seront encore prégnantes dans les années à venir. Cependant, éléments, mais aussi sur l’offre locale complémentaire (écomusée, l’ambition de maintenir le niveau de population actuelle trouvera un patrimoine, canal, la petite cité de caractère, le conservatoire du écho favorable si l’attractivité du territoire permet aux habitants d’y meuble, le parc animalier, les sites industriels…), sur les richesses vivre bien et d’y travailler et incite de nouveaux ménages à venir s’y naturelles et paysagères du territoire, qu’une politique touristique doit installer. Par conséquent, si l’accueil de nouveaux ménages sera somme s’affirmer. De premières avancées ont eu lieu, il faut s’appuyer dessus toute limité, les besoins de logements nécessaires pour maintenir la pour aller plus loin, mais elles sont encore mal perçues. population en place vont se poursuivre encore quelques années. Dans ce sens, la Communauté de communes peut devenir acteur et L’ambition demeure importante, avec pour objectif de maintenir, voire accompagner cette dynamique autour de la qualité résidentielle, en d’augmenter les fréquentations, de faire venir des touristes venant de organisant les conditions pour préserver la qualité des centres villages plus loin tout et tenter de les garder plus longtemps sur le territoire. Le et autres centres bourgs et en adaptant l’offre d’habitat aux évolutions pari est là, mais il impose encore un temps de réflexion sur le sens à des besoins de la population en lien avec l’offre d’équipements et

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 215 services qui va avec. La Haute Comté doit devenir un territoire qui offre un cadre de vie de qualité et des services adaptés et organisés pour être proches de la population et pas seulement un territoire qui subit les effets négatifs du déclin, tels que connus ces dernières années,... C’est sur ces bases de territoire attractif et de qualité que la Communauté de Communes organisera sa communication de demain. Celle-ci devra être construite autour d’une image valorisée et dynamique, indispensable pour présenter et vendre un territoire attractif, une qualité de vie et proposant un maillage de l’offre de service adapté aux besoins de ses habitants.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 216 3.2. Enjeu #2 : Mobiliser et valoriser les ressources . Assurer la professionnalisation des salariés, traiter les besoins locales de recrutement, de transmission/reprise des entreprises, sensibiliser les jeunes, les femmes… aux métiers de services et Dans un contexte économique fragile, l’action en faveur du maintien et de les inciter à se former. du développement d’activités et d’emplois reste une préoccupation . Mener une action pour anticiper les besoins de transmission / importante. Pour cela, il faudra à la fois : reprise des entreprises dont le dirigeant est proche de la Répondre aux besoins d’emplois locaux et de formation de demain retraite. . Mettre à la disposition de jeunes du territoire des moyens de L’histoire économique de ce territoire témoigne de la capacité des se former sur place afin d’enrayer la fuite des jeunes habitants à inventer, innover, s’adapter en permanence pour faire face bacheliers hors du territoire, devenus captifs de villes aux évolutions de leurs temps. Aujourd’hui, il faut assurer le maintien universitaires proches (Belfort, Besançon, Nancy,…) et qui ne des richesses de savoir-faire des entreprises mais aussi des nombreuses reviennent plus dans leur village natal après leurs études. activités, qui se sont développées pour répondre aux besoins des habitants. Le territoire doit mesurer sa capacité à consolider ses . Anticiper les besoins de formations spécifiques, en appui avec ressources locales pour une plus grande qualité de services. Pour cela, les Maisons Familiales et Rurales et les organismes de il sera nécessaire de : formation et organiser les conditions pour les réaliser localement. . Anticiper les besoins des entreprises pour garantir leur

pérennisation (Investissement, développement, compétences, formation, apprentissage). . Connaître leurs besoins de compétences et savoir-faire pour les Valoriser et dynamiser les ressources locales au profit du territoire années à venir (cadre gestion prévisionnelle des emplois et compétences). La valorisation du territoire passe par l’incitation de l’ensemble des . Mesurer la capacité à consolider les ressources locales pour acteurs à unir leurs efforts pour tirer le meilleur parti de leurs une plus grande qualité de services, dans les domaines de ressources et productions. Le territoire doit : l’animation en faveur de l’enfance, des jeunes, des personnes . Renforcer une dynamique commerciale et artisanale dont le âgées, de la vie éducative, associative, sociale,… rayonnement devra dépasser les bourgs centres et interférer . Proposer les conditions de développement des niches d’emplois sur le territoire, dans le cadre de processus d’animations potentielles du territoire, notamment dans les domaines du groupées, du type OCMACS (Opération Collective de tourisme, de l’économie sociale et solidaire, de l’agri ruralité, Modernisation de l’Artisanat du Commerce et des Services). La du développement durable, à proposer aux actifs locaux et valorisation de la foire de Saint-Loup-sur-Semouse et des extérieurs. marchés locaux doivent aussi contribuer à l’attractivité du

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 217 territoire, ainsi que le maintien du réseau d’ambulants garants d’une offre plus rurale de gîtes et chambres d’hôtes,… Le de la proximité. tourisme et la culture doivent être appréhendés à l’avenir, . Soutenir les activités agricoles en assurant l’installation de comme des secteurs économiques organisés pour capter et jeunes et en valorisant les produits locaux, tant localement que retenir un public à mieux cibler et faire bénéficier des dans les filières départementales, en les intégrant dans les retombées économiques au territoire,… produits touristiques, notamment. . Mettre en valeur la culture identitaire locale comme le . S’appuyer sur le patrimoine forestier de la Haute Comté, atout patrimoine lié aux arts verriers, le tourisme fluvial sur le canal fort au niveau paysager et touristique (randonnée) mais mal et la culture de la cerise, en encourageant le tourisme vert de exploité au niveau économique (filière bois). week-end, et en essayant de l’étendre aux vacanciers longue . Soutenir les actions relevant de la filière bois en assurant durée et aux étrangers de passage vers la Méditerranée. l’installation de jeunes et en cherchant une meilleure . Imaginer une forme de manifestation locale fédératrice de la valorisation des produits issus de la forêt, développant la population locale et des visiteurs autour d’un thème ou d’un filière bois énergie et assurant une meilleure valorisation patrimoine particulier emblématique pour remédier à la touristique de cette richesse. carence de programme culturel « hors les murs ». L’objectif est . S’impliquer dans une stratégie touristique et culturelle par la d’offrir à la CCHC une identité territoriale sur laquelle baser construction de véritables « produits », à concevoir localement des festivités locales afin de fédérer la population et améliorer et en appui avec les autres territoires des Vosges du Sud et l’offre culturelle défaillante aujourd’hui. des 2 Parcs Naturels Régionaux. Les touristes ne doivent pas Pour y arriver, les pratiques locales doivent évoluer. La Communauté seulement visiter le territoire, mais ils doivent y séjourner, une de Communes de la Haute Comté doit être un creuset en matière ou plusieurs nuits. Pour cela, il faudra professionnaliser les d’accueil, d’accompagnement, d’animation, d’organisation d’une prestataires du tourisme pour qu’ils intègrent les produits dynamique sur les questions de l’animation, de la création, de la touristiques, valoriser les initiatives locales (randonnées transmission reprise, du développement, de l’innovation. pédestres, cyclistes, équestres, pêche, tourisme fluvial…) et s’appuyer sur les atouts locaux (voies vertes, réseau de sentiers de randonnée, forêts, parc animalier, patrimoine, produits du terroir. Les deux sites d’accueil et d’animation communautaires (Vergers de Fontenois-la-Ville et les Chalets du Lac à Passavant-la-Rochère) devront inscrire leurs actions dans ce sens. Il s’agira également d’inciter, le développement de l’hébergement et notamment du type résidence hôtelière permettant un accueil de groupes notamment, en complément

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 218 3.3. Enjeu #3 : Assurer un développement . Le maintien du caractère et de l’identité paysagère propre à harmonieux, équilibré et durable du territoire chaque typologie de village. . La valorisation des centres et des entrées de bourgs et La Haute Comté tente jusqu’alors de traiter les effets négatifs du déclin l’affirmation de la qualité villageoise. démographique, du délaissement de ses centres bourgs et villages, qui . L’application d’orientations en matière d’aménagement traduisent un certain pessimisme. Les communes et la Communauté de durable des zones d’habitat de qualité (forme et type Communes doivent avoir un rôle important dans la gestion équilibrée d’habitat, notamment locatif), en priorisant en neuf, les dents et durable du territoire. De nombreux outils et procédures existent, creuses mais surtout le traitement du bâti délaissé et la fonctionnent. récupération des logements vacants. Dans le contexte actuel, les objectifs du Grenelle de l’Environnement . L’intensification du processus de modernisation du parc ancien, trouvent déjà un premier niveau de déclinaison à l’échelle du Contrat plus adapté aux normes d’habiter actuelles tant social que de Pays, du Plan Climat Énergie, portés par le Pays des Vosges privé, de la rénovation thermique de l’habitat et du bâti et du Saônoises. La Communauté de Communes se doit d’être au cœur de la recours aux énergies renouvelables. réflexion sur le devenir de son territoire. . Le développement de réponses innovantes et adaptée à Par conséquent, elle doit poser ses conditions pour affirmer une l’évolution des besoins. meilleure application locale de ses objectifs à plusieurs niveaux : . L’intégration des formes pavillonnaires nouvelles en continuité du village, avec une trame viaire s’adaptant au terrain et Faire de l’urbanisme et l’habitat, les domaines incontournables de permettant des connexions aisées au village, y compris l’ambition d’un territoire de qualité et durable piétonnes, avec un règlement imposant des principes Les communes, pour une majorité d’entre elles, disposent de documents d’implantation des maisons dialoguant avec l’espace public, d’urbanisme, mais ceux-ci ne permettent pas toujours d’assurer une harmonisant le traitement des clôtures et des végétaux,… valorisation de leur territoire et le développement d’opérations de . La limitation du phénomène d’étalement urbain qui peut nuire qualité. Le développement en périphérie du centre bourg ou village à la qualité des silhouettes urbaines et des entrées de villages s’est souvent fait au détriment des tissus anciens qui leur donnent si l’étirement est trop long, et surtout qui génère une aujourd’hui une image négative. Pour limiter de perpétuer les effets consommation d’espaces naturels et agricoles. du développement passé, les communes peuvent renforcer certaines . La mise en valeur des caractéristiques de l’architecture locale, prérogatives, en matière d’urbanisation et d’habitat pour une plus la sauvegarde du patrimoine architectural remarquable ou grande valorisation à travers : classé autant que du petit patrimoine vernaculaire, et la valorisation des spécificités architecturales territoriales comme . La préservation de l’organisation générale du paysage de la l’emploi du grès par exemple. Haute Comté.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 219 . La préservation du patrimoine lié à l’eau qui est imprégné dans Assurer une préservation des milieux naturels, des paysages et de la le tissu urbain des villages (lavoirs, fontaines, pont tournant de biodiversité, garant de la richesse identitaire du territoire Selles notamment). La CCHC bénéficie de patrimoines paysager, naturel et culturel . Les besoins d’adaptation et de développement des services et remarquables. Le territoire présente des éléments patrimoniaux, tant équipements répondant aux besoins de la population et qui ne dans le domaine naturel (milieux humides, forestiers et prairiaux, sont pas négligeables. continuité et fonctionnalité écologiques, espèces rares et menacées), . La valorisation des sites touristiques. que culturel (savoir-faire liés au verre, au bois, à la distillerie), . La protection des zones agricoles et forestières, la préservation architectural (édifices remarquables, petite cité comtoise de caractère) des milieux naturels (dont les zones humides). ou paysager. Le paysage du territoire s’est façonné depuis de . La possibilité de réaliser des liaisons douces (voie verte, pistes nombreuses années avec un patrimoine commun, des espaces naturels cyclables,…). et agricoles : les forêts, les vallées alluviales, les rivières, les prairies En synthèse, il s’agit de réagir selon cette dynamique : agricoles et les vergers. Ces dernières années, on a constaté une modification des pratiques qui se traduit au niveau paysager par : 1. Besoin de redorer et redynamiser les centres-bourgs vétustes et en désuétude . Une fermeture des paysages et des prairies permanentes en bordure de rivières par un développement des surfaces 2. Limitation de l’étalement urbain boisées. 3. Réduction des zones de développement urbain . Une disparition des éléments végétaux (haies et arbres isolés) 4. Fléchage vers le réinvestissement des centres-bourgs pour leur des espaces agricoles de plaine par la modernisation des redonner une aménité pratiques. . Un enfrichement des bois (voire un enrésinement) et des Il s’agit aussi d’anticiper et de faire prendre en compte les attentes espaces de vergers. locales dans le futur SCoT. Cela impose également de réfléchir à . Une fragilisation des zones humides. l’organisation d’un maillage de l’offre de commerces et services à . Une diminution de la présence d’éléments végétaux dans les l’échelle de la Haute Comté. La qualité se mesure aussi dans la bourgs : bande enherbée, fossé, arbres d’alignements,… capacité à proposer une offre de proximité à tous les habitants, en tout point du territoire et non plus à la maintenir éparpillée. Ce patrimoine constitue des éléments structurants de la qualité des paysages. Leur valorisation est un enjeu fort pour le territoire afin de

maintenir la qualité paysagère et l’attractivité de la Haute Comté.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 220 Assurer une gestion équilibrée des rivières et garantir la qualité de L’eau de pluie est une ressource gratuite et de qualité. Utilisée pour le l’eau jardin ou la maison, elle permet de réaliser de réelles économies d’eau Le territoire de la Haute Comté est largement marqué par la présence potable et de faire un geste pour l’environnement. A l’échelle de la de l’eau. Le réseau hydrographique est relativement bien développé parcelle, la prise en compte de la gestion des eaux de pluie est sur l’ensemble du périmètre intercommunal et de nombreuses essentielle. Les eaux pluviales peuvent être réutilisées à différentes fins communes se trouvent irriguées par au moins une rivière ou un ruisseau. suivant les autorisations administratives, pour servir par exemple à Territoire au fil de l’eau, la Haute Comté présente un visage résolument l’arrosage ou au lavage des automobiles, permettant ainsi une parcouru par de nombreux cours d’eau. Un réseau hydrographique réutilisation de ces eaux et accessoirement une économie sur la dense structure le paysage : grande vallée alluviale au sud (Lanterne) consommation d’eau potable en agissant de la manière suivante : et vallons encaissés au niveau des reliefs du nord. Les rivières sont • Collecter et réutiliser l’eau pluviale. assez exceptionnelles, assez bien conservées et de très grand intérêt • Limiter l’imperméabilisation du sol. biologique. On distingue également des zones humides d’intérêt remarquables. Les voies d’eau constituent des lignes de force • Gérer les eaux pluviales collectées sur les voiries et aires paysagère à valoriser sur le territoire sous différentes formes : imperméabilisées puisqu’il existe aujourd’hui diverses solutions pour minimiser les surfaces imperméabilisées sur les terrains privatifs. • Améliorer la fonctionnalité et la continuité écologique des cours d’eau. Permettre l’optimalisation de la gestion des déchets et l’économie d’énergie • Connaître et préserver les zones humides et leur fonctionnalité. La problématique « déchets » est une préoccupation actuelle forte. Les • Reconquérir la qualité chimique des cours d’eau. contraintes réglementaires vont vers une obligation de valoriser au Par ailleurs, la ressource en eau n’est pas inépuisable. Ainsi, la gestion maximum les déchets et de limiter les volumes à stocker en décharges de l’eau est un facteur à prendre en compte dans l’aménagement de aux seuls déchets ultimes. Mieux gérer les déchets passe par une prise tout espace de vie selon les principes suivants : de conscience des « producteurs », mais également par une • Concevoir des projets de développement compatibles avec les amélioration des modes de collecte et de traitement. L’objectif à ressources en eau potable et protéger les captages. atteindre est de produire moins et de mieux valoriser, afin de réduire la production de déchets à la source. • Assurer un assainissement des eaux usées et une adduction en La définition et la recherche des conditions du confort sont intimement eau potable adapté aux évolutions de la population. liées à la volonté d’économie d’énergie et à la volonté de privilégier • Economiser les ressources en eau potable par le choix de des solutions dites « passives » (portant sur la qualité du bâti), les solutions techniques visant à réduire le gaspillage d’eau. protections solaires, l’inertie, la ventilation et le rafraîchissement

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 221 nocturne naturel. Il s’agit donc de limiter les consommations énergétiques et de développer le recours aux énergies renouvelables, en encourageant par exemple les déplacements alternatifs à la voiture individuelle, la production d’énergies renouvelables par logement, la rénovation thermique des bâtiments anciens, la bonne isolation de l’enveloppe du bâtiment et la performance énergétique aux dernières normes en vigueur.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 222 3.4. Enjeu #4 : Garantir des services d’accueil et de la prise en charge des élèves en tous points du territoire en lien d’animation de qualité avec les animations, d’ouvrir les collèges sur d’autres types d’accueil et animation, les rendre plus polyvalent et profiter de leur niveau et Le maintien d’une offre d’animation et de qualité de services sur la qualité d’équipement. Par ailleurs, il sera important de conforter les Haute Comté reste une priorité. Dans les années à venir, il sera encore partenariats avec les deux Maisons Familiales et Rurales dans nécessaire de faire des efforts pour : l’organisation de formations complémentaires permettant de prendre Pérenniser les dispositifs d’animation en faveur de la petite enfance, en compte les besoins définis par le territoire. l’enfance et la jeunesse Conforter le rôle de la Maison de Services aux Publics et Point La Communauté de Communes se caractérise par l’importance de son Information Jeunesse action en matière d’accueil petite enfance, d’animation péri et La MSAP-PIG, est devenue le lieu incontournable pour l’ensemble des extrascolaire et d’organisation des nouvelles activités pédagogiques. habitants, des jeunes, aux plus âgés, des demandeurs d’emploi, des L’intérêt de ces actions est reconnu, il s’agira à la fois d’évaluer les porteurs de projets, des actifs désireux de venir s’installer dans la dispositifs en cours pour redéfinir les contours d’un nouveau contrat, Haute Comté. Elle doit être le lieu support de l’animation en faveur mieux articuler l’action confiée à plusieurs structures et surtout, intégrer de l’ensemble des services, de l’emploi, la formation et l’insertion. Il est des réponses adaptées aux nouveaux besoins (élargissement de important de continuer de soutenir son action. Cela passe par un l’action du RPAM, création de lieux adaptés sur Bouligney, puis Saint- renforcement des actions menées en lien avec les attentes du territoire Loup-sur-Semouse, adaptation des points multi accueil, développement et des partenariats avec les structures et institutions qui œuvrent dans de nouvelles actions en direction des adolescents et des jeunes en tout ces domaines et de son ancrage territorial avec le renforcement de point du territoire, implication des parents, des jeunes dans la vie l’accueil sur Vauvillers,… citoyenne animations locales, ouverture des collèges à d’autres usages et services,…). Garantir la présence des services de santé La question de la santé est maintenant investie dans le cadre du Contrat Local de Santé, porté par le Pays des Vosges Saônoises. La Conforter l’offre éducative locale Communauté de Communes doit être le relais de mise en œuvre des La Communauté de Communes se caractérise par son maillage actions qui en découle et s’assurer de la bonne prise en charge de éducatif qui propose une offre de la maternelle à des sections post l’évolution des problématiques santé la concernant par les dispositifs baccalauréat. Aujourd’hui, la couverture du territoire est assurée et mis en place. Par ailleurs, elle devra chercher à organiser l’accueil des cohérente, néanmoins, la Communauté de communes et les communes professionnels de la santé en leur proposant des lieux adaptés et en doivent encore réfléchir aux évolutions et restructurations à prévoir du les incitant à développer de véritables projets de santé. Il s’agit de fait de la fluctuation des effectifs. Dans ce sens, il s’agira de s’assurer

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 223 proposer des outils adaptés et modernes pour conforter l’attractivité conditions de création de nouveaux lieux de pratique, adaptés du territoire et les inciter à venir s’y installer. aux besoins. Renforcer le rôle d’accueil touristique . Loisirs, en assurant un accompagnement des associations locales et les incitant à participer à des animations dépassant La Communauté de Communes doit assurer son rôle d’acteur principal le niveau communal… en matière d’animation touristique en s’appuyant à la fois : Adapter l’offre de transport . Sur le réseau de points d’accueil touristique (Fougerolles, Vauvillers, Saint-Loup-sur-Semouse et Passavant-la- En matière de mobilité, le territoire est irrigué par le réseau Rochère,…) pour assurer un niveau d’accueil, de communication départemental qui permet une accessibilité nord-sud aisée (notamment à l’est), plus complexe dans la transversale entre l’ouest et l’est du et d’information, mais aussi assurer la mobilisation des prestataires, les professionnaliser en vue de les intégrer dans territoire. Il bénéficie d’une desserte ferroviaire efficace mais située les produits touristiques, organiser la signalétique, … en limite est du territoire. On constate des flux domicile-travail témoins d’un bassin d’emploi globalement inscrit dans une complémentarité . Sur l’OTSI de Luxeuil-les-Bains pour s’ancrer sur la vitrine des avec les territoires voisins de Luxeuil, Vesoul et du sud des Vosges. La Vosges du Sud, sa dynamique de promotion, de CCHC profite aussi d’une offre en matière de mobilités ludiques commercialisation et de communication. étoffée, tant d’un niveau local (chemins et sentiers de randonnées, VTT, Renforcer la qualité de la vie associative boucles cyclistes,…) que régional, avec la véloroute Charles le La Communauté de Communes devra renforcer son action en matière Téméraire. A l’avenir, les enjeux sur la mobilité reposent sur les points d’animation : suivants : . Culturelle, en soutenant la création et l’expression artistique, . Anticiper la réalisation de mise à 2x2 voies de la RN57 sur le l’organisation d’activités (musique, danse, théâtre, cinéma,…), territoire, et les perspectives en matière de nouvelles mobilités la mobilisation des forces vives locales, l’accompagnement des (covoiturage, autopartage, transport à la demande,…). réseaux d’animations locaux, la recherche de solutions à . Maintenir une offre de circuits de mobilités récréatives l’inadaptation des locaux pour la diffusion. Il s’agira de touristique et de loisirs. poursuivre l’incitation des associations locales à s’intégrer dans . Identifier et résorber les problématiques de stationnement en une programmation culturelle de la Haute Comté, encore à cœur de bourgs. construire. . Consolider le seul pôle ferroviaire du territoire autour de la . Sportive, en assurant la qualité des dispositifs existants, gare d’Aillevillers. diversifiant les lieux de pratique sportive, définissant les . Dynamiser les connexions douces entre les communes.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 224 Mettre l’homme au cœur du projet, comme garant de la qualité territoriale La Haute Comté, au regard des actions qu’elle mène, doit continuer d’affirmer un niveau d’exigence en matière de développement durable, mobiliser les élus et les habitants autour des grands défis de demain et de leurs impacts locaux. Elle pourrait jouer un rôle important en matière d’éducation à l’environnement, à l’éco-citoyenneté, en s’appuyant sur les acteurs locaux pour mener à bien l’ambition de son projet de territoire. Elle devra sensibiliser l’ensemble des forces vives à s’impliquer dans le projet de territoire. Enfin, elle devra aider les communes à s’investir dans les réflexions en matière d’habitat et d’urbanisme durable.

PLU INTERCOMMUNAL DE LA HAUTE COMTE | ESTERR - Métis Ingénierie - ACEIF 225 3.5. Enjeu #5 : Assurer une solidarité entre les indignes en leur proposant des réponses en termes de habitants et entre les communes relogement et de traitement des situations. La présence de services de qualité doit permettre de garantir des Une réflexion menée sur ces différents champs pourrait déboucher sur réponses solidaires aux besoins de certains publics liés : la création d’un centre intercommunal d’action sociale, véritable service à la population. . Au vieillissement de la population en incitant à l’amélioration de l’adaptation des logements, l’adaptation des dispositifs de Pour cela, le Projet de Territoire doit permettre d’assurer maintien à domicile, l’amélioration de l’information sur les complètement les solidarités entre les communes pour, à la fois, les services existants, l’accès aux structures d’accueil, de santé… aider à organiser les conditions de leur développement, de leurs L’offre de santé est encore bien ancrée, mais elle doit être habitats, à adapter leurs équipements, leurs écoles et autres services adaptée, notamment en fonction du public âgé (soins à péri scolaires, valoriser leurs potentiels, mobiliser l’ensemble des domicile, aides-soignantes…). services communautaires existants,... . Aux difficultés sociales rencontrées par certaines personnes et Aujourd’hui, le territoire de la CCHC est fractionné en 2 entités familles vivant dans des conditions difficiles qui nécessitent de distinctes qui se tournent le dos : conforter les actions et dispositifs mis en place en matière . Est : passé industriel très fort en Haute-Saône, avec la présence d’accompagnement et d’aide, mais également d’hébergement de pôles urbains majeurs (Saint-Loup-sur-Semouse, et de logement. Fougerolles, Corbenay dans une moindre mesure) . À l’emploi, en mobilisant les dispositifs, notamment en faveur . Ouest : sentiment de « désert » avec 2 bourgs excentrés qui des jeunes, en renforçant les parcours d’insertion développés émergent (Passavant-la-Rochère et Vauvillers) au niveau départemental et en organisant des outils à l’échelle locale, en appui avec les structures existantes… Dans ce sens, L’objectif premier est de faire fonctionner les 2 entités ensemble et de le développement de l’économie sociale et solidaire est une les rendre complémentaires. opportunité... Le Projet de Territoire doit chercher à atténuer progressivement les . À la mobilité, en confortant des systèmes de transports adaptés fractures territoriales, entre l’est et l’ouest du territoire, entre les villes aux besoins des publics isolés, handicapés. et les villages, qui persistent encore. . À l’accessibilité aux services, aux lieux publics, aux

équipements mais également l’accessibilité aux événements et équipements du territoire . Au logement, notamment, pour les personnes et familles qui vivent dans des conditions précaires, dans des logements

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