Histoire Du F.C. Sochaux-Montbéliard. Ou 55 Ans
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Gilbert/ BAUDOIN HISTOIRE DU F.C. SOCHAUX MONTBÉLIARD ... ou 55 ans de football en "bouton d'or et bleu" Préface de J. Thouzery Président du F.C.S.M. Editions HORVATH 1984 Du même auteur: - Pont-de-Roide 1900, (en collaboration avec Alain Convercy), 1979. - Le Pays de Montbéliard d'Autrefois, (en collaboration avec Alain Convercy), éd. Horvath, 1981. - Montbéliard pas à pas, (en collaboration avec Jean-Claude Voisin), éd. Horvath, 1983. Nous adressons nos plus vifs remerciements : - à Jacques Thouzery, président du F.C.S.M. auprès duquel nous avons trouvé la compétence, la sagesse, l'enthousiasme, la rigueur et la chaleur humaine qui sont l'apanage des grands présidents de club. - à Jean Monange, de la Ligue de Franche-Comté de Football, dont l'éru- dition, les encouragements et la gentillesse nous furent si précieux. - au service des archives municipales de Montbéliard. - au service des archives départementales du Territoire de Belfort. ainsi qu'à : - Michel Cagnion et Dominique Vermand de la Fédération Française de Football ; - Sylvio Croci et le secrétariat du F.C.S.M. ; - Christophe Dollet, de la rédaction montbéliardaise de l'« Est Républi- cain » ; . - Thierry Eveno et Michel Schuller, de la rédaction montbéliardaise du « Pays de Franche-Comté » ; - André Aubert, photographe de la ville de Montbéliard ; pour leur aide dans la recherche des documents photographiques. A Jean-Mathieu, mon fils. Directeur de publication : Gérard TISSERAND Directrice littéraire : Corinne POIRIEUX Copyright Éditions HORVATH - 27, boulevard Charles-de-Gaulle - 42120 LE COTEAU I.S.B.N. 2-7171-0345-7 PRÉFACE Je croyais être imbattable dans la connaissance du F.C.S.M. ! En effet, depuis 1937, j'étais déjà, gamin parisien à l'époque (et qui ne savait même pas où était Sochaux), un inconditionnel de cette équipe prestigieuse. J'ai même pu, 40 ans après, montrer à Di Lorto, encore fidèle spectateur du stade Bonal, une photo dédicacée que j'avais réussi à obtenir dans la mêlée des gosses qui se battaient pour l'approcher... en 1937 ou 38. Naturalisé franc-comtois depuis bientôt 35 ans, je ne crois pas avoir manqué vingt matchs en spectateur assidu de ce club dont, il y a dix ans, on m'a confié la présidence. «Le bonheur, c'est un rêve d'enfant concrétisé à l'âge adulte». Si cette maxime est vraie, je suis donc comblé. ... donc, je croyais tout savoir ! Lorsque M. Baudoin m'a présenté son manuscrit, et après une ving- taine de pages, j'ai compris qu'on a toujours tort de se croire " le mieux informé "... et ce sentiment n'a fait que s'accentuer au fil de la lecture. Je lui ai posé la question : « Comment diable avez-vous su tout cela, vous qui avez vingt ans de moins que moi! » Ma question était stupide puisque M. Baudoin est historien, habitué à ce genre de recherches. Mais, dans ce cas, il a aussi, et même surtout, laissé parler sa passion du football (et bien sûr du F.C.S.M.). C'est pourquoi, il a délibérément évité le syle "écrivain" ou romancier, tout en ne copiant pas non plus le reportage d'un journaliste sportif. En fait, si j'avais à définir le mode d'expression choisi : c'est celui des tribunes et des gradins. Ainsi, on "vit "les matches et aussi leurs coulisses. Ce film de 55 ans se déroule et on a l'impression "d'être là », guettant les exploits des Di Lorto, Mattler, Courtois, Abegglen, Duhart, Hug... e puis ceux des Jacques, Gardien, Tellechéa, J.-J. Marcel, Biancheri, Bosquier, Quittet, e pour passer en tournant les pages à Lech, Watteau, Wizniewski, Djaadaoui, Sélès, Revelli, Posca, Rust, e et enfin, les purs produits de notre formation (après les lionçeaux) : Bats, Genghini, Benoît, Ruty, Bonnevay, Stopyra, Colin, Anziani, Fernier, Zandona, Croci... Mais en plus, à travers ces pages, on découvre, avec le recul, ce qui peut-être n'est guère visible quand on vit le championnat au jour le jour. Quittant le détail, comme un avion prend de l'altitude, on appréhende le véritable paysage d'ensemble. Ainsi, à travers ces 55 ans, des "constantes " se détachent qui montrent qu'un club, ce n'est pas une succession chrono- logique de saisons, mais qu'il dégage une "âme une personnalité spéci- fique. Pour notre F.C.S.M. (en dehors de certaines défaillances dans les cinq dernières minutes qui semblent se répéter dans notre histoire), je crois que j'en dégagerai trois principales : Le style de jeu - Une certaine idée du football De tous temps, le F.C.S.M. a opté pour un jeu académique, basé sur la technique, le mouvement, l'imagination. Sa correction a toujours été appréciée des arbitres et adversaires. Ce n'est pas le football "combat impitoyable, ne lésinant pas sur les moyens, à la limite (et parfois au-delà) de la virilité agressive. Et ceci a ses conséquences dans toute notre histoire : e Quel que soit son classement, Sochaux plaît à l'extérieur et dans le "classement des recettes chez l'adversaire "(celles du stade Bonal sont très basses, à la fois à cause des tarifs pratiqués dans cette zone industrielle où 20 à 30 % de places sont vendues en populaire, et aussi de la faible poten- tialité en nombre). e Une certaine inefficacité périodique, surtout devant les équipes spécialistes du " hurra-football du " béton qui se traduit souvent, en cours de saison, par des parcours en "ascenseur" dans le classement. e Par contre, tous nos meilleurs matchs, nos meilleurs résultats, sont obtenus contre les équipes vedettes, celles qui "jouent au football - dès avant-guerre : l'O.M., Strasbourg, le Racing, Sète, - puis : Lille, Reims, Saint-Etienne, - aujourd'hui : Bordeaux, Nantes, Monaco, Paris-Saint-Germain. Même dans ses mauvaises saisons, Sochaux est l'équipe redoutée des leaders. e D'où finalement un palmarès relativement faible, au vu de la qualité du jeu (une coupe de France et trois finales, deux titres de Champion, trois coupes Drago, mais il est vrai : quatre participations aux Coupes U.E.F.A.). Des résultats en "dents de scie "avec même trois passages au purgatoire de Division II. L'esprit collectif Bien des grands noms de l'équipe de France ont porté notre maillot, mais Sochaux a toujours été avant tout "une collectivité", qui englobe d'ailleurs : dirigeants, entraîneurs, joueurs, dans un climat d'amitié. Bien des anciens, qui avaient quitté le F.C.S.M., m'ont déclaré : « On porte le maillot or en plus du sien quand on a connu l'ambiance unique de Sochaux ». Cet esprit de corps se retrouve sur le terrain où internationaux, équipiers obscurs, jeunes débutants, se fondent avec abnégation dans un même élan sans chercher à briller individuellement. La politique de jeunes et la politique de gestion Il faut voir la source de cette éthique dans la symbiose de ce club avec une grande firme industrielle (Peugeot)... Il y a forcément osmose dans la philosophie de gestion, la rigueur, le sens du long terme, le renoncement aux coups de poker hasardeux (auxquels tant de clubs ont dû leur chute). Ce parrainage est double puisqu'il intéresse à la fois : e La "société "Peugeot qui permet à un club Pro de Division 1 de vivre malgré ses 6 000 spectateurs de moyenne et qui réalise tous les investisse- ments, réparations, améliorations : Sochaux est le seul club français à évoluer sur des installations privées (stade, salles, terrains, personnel d'entretien...). Le club a toujours été autonome et indépendant (contrairement à ce que pensent certains), autant que n'importe quel club de Division I : que ce soit dans son recrutement, sa gestion financière, son organisation. Simplement, le tout est délimité dans une " enveloppe budgétaire prévision- nelle "discutée en début de saison entre la Direction AP et celle du club. Il n'en reste pas moins que les caractéristiques de sérieux et de réflexion résultent de cette union. A travers le livre de M. Baudoin, cette " constante" dans la politique trouve sa démonstration dans l'option que, dès ses débuts, le F.C.S.M. a choisie : les jeunes et leur formation. - Même avant-guerre, où l'automobile était encore un objet de luxe, on trouve effectivement des "vedettes "à Sochaux mais pas aux tarifs prati- qués aujourd'hui ! Et malgré cela, avant 1940, déjà, on lance cette idée, qu'à côté des grands noms, il faut former des jeunes qui assureront l'avenir. - Retour de guerre : il faut reconstruire les usines, l'automobile se démo- cratise... La page est définitivement tournée et Sochaux lance une école de football... puis, quelques années après (en 1949) la fameuse phalange des Lionceaux. - Et enfin, depuis onze ans, Sochaux, l'un des premiers, se fera le cham- pion des Centres de Formation, ce qui est l'acte de foi de sa politique. Tournant le dos au vedettariat, aux escalades financières qui font peser une grande menace sur notre football, le F.C.S.M. préfère cultiver ses "jeunes pousses " par son travail, avec de bonnes et mauvaises saisons , que d'aller "faire son marché " dans le potager des autres. Bien sûr, avec le risque (déjà concrétisé) de se voir "piller " ses meilleurs produits par la chasse à coups de millions à laquelle se livrent trois ou quatre clubs nantis... ou croyant l'être pour longtemps. Et cela aussi on le retrouve très tôt dans l'histoire... avec une accélération ces dernières années (Genghini, Stopyra... et bien d'autres demaiji). Il ne suffit pas "d'affirmer " une politique, nous l'avons "démontré " : neuf joueurs formés à Sochaux et parfois plus, sur la feuille de match et quinze pour la dernière rencontre de Coupe U.E.F.A.