Dossier de presse

Lancement presse le mercredi 29 avril 2009 à 18h30 au Musée Guimet

Les collections de manuscrits et d’oeuvres d’art découvertes par en 1908 sur le site de Dunhuang en Chine, deviennent accessibles en français sur internet: http://idp.bnf.fr

Musée Guimet, 6 place d’Iéna, Paris 16e www.guimet.fr Sommaire

Communiqué de presse p 02 Press Release p 05 Avant propos : genèse du projet p 08 La collection Pelliot p 09 Les archives photographiques p 10 « Les papiers Pelliot» au musée Guimet p 11 Les trésors d’iconographie religieuse des grottes de Dunhuang p 12 Les collections orientales du département des Manuscrits de la BnF et le fonds Paul Pelliot p 14 La British Library (newsletter) p 15 Carte géographique p 16 Liste des visuels disponibles pour la presse p 17

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Les collections de manuscrits et d’oeuvres d’art découvertes par Paul Pelliot en 1908 sur le site de Dunhuang en Chine, deviennent accessibles en français sur internet: http://idp.bnf.fr Communiqué de presse

Les collections de manuscrits et d’oeuvres d’art découvertes par Paul Pelliot en 1908 sur le site de Dunhuang en Chine, deviennent accessibles en français sur internet : idp.bnf.fr L’International Dunhuang Project (IDP) est né en 1994 de la volonté des institutions qui conservent de vastes collections provenant des sites archéologiques de la Route de la Soie. Elles ont souhaité cataloguer et numériser des oeuvres exceptionnelles souvent dispersées de par le monde. Un site en anglais a ainsi été créé dès 1998 qui n’a cessé d’évoluer depuis, comportant des informations sur des milliers de peintures, d’objets, de tissus ou de manuscrits numérisés. Afin de rendre plus visibles les collections françaises, la British Library - où se trouve le siège de l’IDP - la Bibliothèque nationale de France et le musée Guimet se sont associés pour créer un site entièrement dédié à ces fonds prestigieux. Il sera en ligne à partir du mercredi 29 avril 2009. Pour Bruno Racine, président de la BnF, « cet événement démontre la volonté de la Bibliothèque de numériser des collections spécialisées uniques au monde et de reconstituer virtuellement un ensemble dispersé .». Pour Jacques Giès, président du musée Guimet : « La modernité du médium: la plus large ouverture connue aujourd’hui, répond à la vocation du musée d’offrir à la considération d’un public universel l’une de ses collections phares.». C’est à partir de la fin du XIXe siècle et des nombreuses expéditions européennes et japonaises, que furent rapportés d’Asie centrale et de la mythique Route de la Soie, les manuscrits, peintures et objets aujourd’hui conservés à Paris, 02 Londres, Pékin, Saint-Pétersbourg ou Tokyo. Pour les institutions françaises, l’une des plus importantes expéditions fut menée entre 1906 et 1908 par le sinologue français Paul Pelliot à travers l’Asie centrale, le long de l’ancienne Route septentrionale de la Soie. Il explora la grotte n°17 du sanctuaire bouddhique rupestre des «Grottes Mogoa», situé dans l’oasis de Dunhuang, scellée et occultée depuis la fin du premier millénaire de notre ère, où se trouvait une extraordinaire bibliothèque. Le résultat de cette mission fut exceptionnel : le muséum d’Histoire naturelle reçut des échantillons géologiques, végétaux et animaux de premier ordre ; plus de 200 bannières et peintures, des milliers de monnaies furent déposées au Louvre (avant d’être transférées au musée Guimet en 1945-1946) ; enfin, le Communiqué de presse

département des Manuscrits de la Bibliothèque Nationale recueillit plus de 6.000 manuscrits et quelques imprimés antérieurs à 1035, en chinois, tibétain, koutchéen, sanscrit, ouïgour, sogdien et khotanais. Ils témoignent de manière éclatante de la richesse des échanges culturels, religieux et commerciaux qui animaient la Route de la Soie. Elle était à la fois une voie de pénétration des religions (notamment du bouddhisme) au confluent des civilisations chinoise, indienne, tibétaine , persane et unlieu d’épanouissement d’une culture dont la richesse ne cesse de nous surprendre et de nous éblouir. Les tourmentes politiques et les guerres du XXe siècle ont retardé la conservation et le catalogage des collections de Dunhuang, et en ont rendu l’accès encore plus complexe. L’International Dunhuang Project (IDP) est né en 1994 de la volonté des institutions dépositaires d’oeuvrer de concert pour fédérer les collections. Elles ont décidé de lancer un vaste programme de numérisation de haute qualité, de coordonner les travaux des équipes internationales de conservateurs, de catalogueurs et de chercheurs, et enfin d’utiliser les technologies (alors toutes nouvelles) de l’Internet. Ce programme a fait l’objet, notamment, d’une aide de la Fondation Andrew W. Mellon, qui a financé la numérisation des manuscrits et des objets, le catalogage et la création de la base de données et du site web. C’est dans le cadre des missions de l’IDP que la British Library, la Bibliothèque nationale de France et le musée Guimet se sont associés en octobre 2007 pour déposer un projet européen, intitulé IDP-CREA, auprès de la Commission 03 européenne, dans le cadre de l’appel à propositions du Programme Culture 2007-2011. L’objectif prioritaire était de donner plus de visibilité aux images de la BnF et du musée Guimet, numérisées dans le cadre du Projet international Dunhuang avec l’aide de la Fondation américaine Andrew W. Mellon. 60.000 euros ont ainsi été dégagés pour la création d’un site dédié aux collections de Dunhuang conservées en France. Ce serveur est relié en réseau avec ceux de Londres, Saint-Pétersbourg, Berlin et Pékin, et permet désormais d’avoir accès simultanément à l’ensemble des données concernant le patrimoine de la Route de la Soie. Communiqué de presse

Les participants à l’International Dunhuang Project : Académie de Dunhuang; Académie des Sciences de Berlin-Brandebourg ; Academia sinica, Taipei ; Bibliothèque nationale de Chine, ; Bibliothèque nationale de France, Paris ; The British Library, Londres; The British Museum, Londres; The Chester Beatty Library, Dublin ; Fondation Sven Hedin, Stockholm ; The Freer Gallery of Art, Smithsonian Institute, Washington DC ; Institut d’études orientales, Saint- Pétersbourg ; The Morgan Library, New-York ; Musée Guimet, Paris ; Musée national de l’Inde, New Delhi ; Musée national d’Ethnographie, Stockholm; Staatsbibliothek, Berlin ; Université de Californie, Los Angeles ; Université de Princeton (Bibliothèque Gest et Musée d’Art) ; Université Ryukoku, Kyoto ; The Victoria and Albert Museum, Londres. Presse musée Guimet Hélène Lefèvre, chef du service de la communication [email protected] Sophie Maire, adjointe au chef de service communication 01 56 52 54 11 - [email protected] Presse BnF Claudine Hermabessière, chef du service de presse 01 53 79 41 18 - [email protected] 04 Jean-Noël Orengo, chargé de communication 01 53 79 41 14 - [email protected] Press Release

The collections of manuscripts and works of art discovered by Paul Pelliot in 1908 at Dunhuang, China, become available online in French at: idp.bnf.fr The International Dunhuang Project was formed in 1994 upon the will of institutions holding Silk Road collections to catalogue and digitise unique items that had been dispersed to institutions worldwide. The IDP English website went online in 1998 and allows free access to the IDP database with high- quality images of thousands of paintings, artefacts, textiles and manuscripts with cataloguing and contextual information. The British Library – acting as the Directorate of IDP – the BnF and the musée Guimet have decided to collaborate to create a French IDP website with the aim of ensuring greater access to what is an exceptionally rich collection. It will go online on April 29, 2009 (Wednesday). Bruno Racine, President of the BnF, remarks: « This event shows our desire at the BnF to digitise special and unique collections and bring together dispersed items in virtual space. » Jacques Giès, President of the musée Guimet added « Web technologies offer the opportunity to make these major collections available to all, which is one of our primary missions. » At the end of the 19th century, numerous missions conducted by European and Japanese explorers to Central Asia and along the mythical Silk Road, unearthed thousands of manuscripts, paintings and artefacts that now are part of museums’ holdings in Paris, London, Beijing, Berlin, Saint-Petersburg and other places. For French institutions, one of the most important expeditions 05 was conducted by the sinologist Paul Pelliot between 1906 and 1908 to Central Asia and along the Northern Silk Road. He was able to investigate cave n°17 in the rock-art Buddhist sanctuary also called the « Mogao caves » located in the Dunhuang oasis. The cave had been sealed and hidden at the end of the fi rst millennium AD and housed an amazing library. The mission resulted in exceptional discoveries. First-rate geological, vegetable and animal samples were sent to the Natural History Museum; over 200 scrolls and paintings and thousands of coins were deposited at the Louvre (before being moved to the musée Guimet in 1945-1946); the Manuscripts Department at the BnF collected over 6,000 manuscripts and printed material in Chinese, Tibetan, Kuchean, Sanskrit, Uighur, Sogdian and Khotan, all dated prior to 1006. The paintings and manuscripts show the extraordinary richness of cultural and trade exchanges that occurred along the Silk Road. Religions (especially Buddhism) also travelled Press Release

the Silk Road. It a corridor of inter-connections between the Chinese, Indian, Tibetan, Turkic and Persian cultures. It was also a place for fruitful cultural exchanges that continue to amaze us today. The turmoil of the 20th century meant that conservation and cataloguing were delayed, hindering access to the dispersed Dunhuang collections. The International Dunhuang Project was formed in 1994 with external funds out of a desire by the holding institutions to work together to rectify this by reuniting all these artefacts through the highest quality digital photography, by coordinating international teams of conservators, cataloguers and researchers to ensure the objects’ preservation and cataloguing and by pushing the limits of new web technologies to make this material accessible to all. Thanks to the support from the Andrew Mellon Foundation, the BnF has been able to digitise the collection of manuscripts and artefacts, to provide online cataloguing and fi nding aids and to create the database and the website. In the framework of the IDP missions, the British Library, the BnF and the musée Guimet presented a joint project in October 2007 called IDP-CREA to the European Commission in the context of the Culture Programme 2007-2011 call for proposals. The first aim was to ensure better access to the images kept at the BnF and the musée Guimet and digitised in the context of IDP, thanks to support from the American Andrew Mellon Foundation. Then, 60,000 Euros 06 have been allotted to create a website dedicated to the Dunhuang collections kept in France. The server is connected with the ones located in London, Saint- Petersburg, Berlin, Beijing, Dunhuang and Kyoto and provides simultaneous access to the various data concerning the Silk Road heritage. Press Release

Collaborating members The Dunhuang Academy; Berlin-Brandenburg Academy of Sciences and Humanities; Academia Sinica, Taipei; The National Library of China, Beijing; The National Library of France, Paris; The British Library, London; The British Museum, London; The Chester Beatty Library, Dublin; The Sven Hedin Foundation, Stockholm; The Freer Gallery of Art, Smithsonian Institute, Washington D.C.; The Institute of Korean Culture, Seoul; The Institute of Oriental Manuscripts, St. Petersburg; The Morgan Library, New-York; Musée Guimet, Paris; The National Museum of India, New Dehli; The National Museum of Ethnography, Stockholm; State Library, Berlin; University of California at Los Angeles; Princeton University (Gest Library and Art Museum), Princeton; Ryukoku University, Kyoto; The Victoria and Albert Museum, London. Press musée Guimet Hélène Lefèvre, Head of the press office [email protected] Sophie Maire, Press officer 01 56 52 54 11 - [email protected] Press BnF Claudine Hermabessière, Head of the press office 01 53 79 41 18 - [email protected] 07 Jean-Noël Orengo, Press officer 01 53 79 41 14 - [email protected] Avant propos : genèse du projet

De 1906 à 1908, le sinologue français Paul Pelliot conduit une importante mission archéologique en Asie centrale, accompagné du Docteur Louis Vaillant et du photographe Charles Nouette. Il suit le tracé nord de la Route de la Soie passant par Kashi, Kuche, Tulufan et Dunhuang, plus à l’Est. Les œuvres rapportées proviennent de différents sites établis tout au long de cet itinéraire. Composée de manuscrits en différentes langues anciennes, aujourd’hui à la Bibliothèque nationale de France, de peintures, sculptures et textiles conservée au musée Guimet, la «collection» est avantageusement complétée d’un fonds d’archives ayant appartenu à Paul Pelliot. Ces archives ont été intégrées au fonds de la bibliothèque du musée Guimet et aux archives photographiques (clichés de la mission). Le projet, coordonné par I.D.P, de constituer une banque de données commune à l’ensemble des institutions dépositaires des œuvres rassemblées par les archéologues européens ayant fouillé en Asie centrale au début du XXe siècle, est une extraordinaire occasion de faire connaître la collection Paul Pelliot, si complémentaire de celles conservées dans les institutions des pays européens voisins.

08 La collection Pelliot

A son arrivée à Paris, à la fin de Novembre 1909, la collection Pelliot fut divisée en deux lots ; le premier, celui des manuscrits et des imprimés fut envoyé à la Bibliothèque Nationale, le deuxième, qui comprenait près de 250 peintures, 21 sculptures sur bois et les couvertures de sutras, les fragments de textile et les rubans servant à la réalisation des bannières, a pris le chemin du musée du Louvre. Une exposition eut lieu peu après, en 1910, au Louvre, comportant de nombreuses peintures et bannières. Emile Guimet demanda que quelques œuvres soient déposées au musée Guimet. Ce sera chose faite le 3 juillet 1913 par décret du Président de la République. Quinze peintures seront mises en dépôt au musée Guimet, d’autres suivront en 1922; la totalité de la collection sera rassemblée au musée après la deuxième guerre mondiale. Un premier catalogue, publié par Hackin en 1923, sera suivi par les deux volumes sous la direction de Nicolas-Vandier en 1974-76 : « Bannières et peintures de Touen houang ». C’est en 1995 que la Réunion des musées nationaux et les éditions Kodansha (Tokyo 1994) publièrent, sous la direction de Jacques Giès «Les Arts de l’Asie Centrale, la collection Pelliot au musée Guimet ». La majeure partie des peintures ont fait l’objet de restauration depuis une trentaine d’années. Cette restauration, qui se poursuit actuellement, a permis quelques fois de replacer le montage d’origine. Les peintures sont exposées par roulement dans la salle de Dunhuang au premier étage, plusieurs ont figuré 09 dans des expositions. La plupart des oeuvres rapportées par la Mission Pelliot sont exposées au premier étage. Une des plus belles peintures mobiles, «L’assaut de Mâra» (MG17655), figurait parmi elles. La scène sainte illustrée dépeint les assauts de Mâra, dieu de la mort et de l’illusion, menacé par l’Eveil proche du futur Bouddha, représenté assis sur un trône de diamant devant un pippâl (figuier) et formant le geste du bhumisparsa (geste de la prise de la terre à témoin). Les archives photographiques au musée Guimet

La mission archéologique en Asie centrale conduite par Paul Pelliot de 1906 à 1908 s’inscrit dans une vaste entreprise où les savants Européens, dans leur soif de savoirs nouveaux, s’aventurent en Chine de même qu’ils s’étaient aventurés dans le reste de l’Asie les siècles précédents. A plus d’un titre, le but de cette expédition ne diffère pas des précédentes ou de celles qui en sont contemporaines comme la mission Edouard Chavannes en Chine septentrionale. La mission s’était fixée de rapporter des notes de voyages, des relevés d’inscriptions et des relevés topographiques, des dessins, des estampages et bien sûr des photographies. Ces diverses formes d’enregistrements, de traces, d’empreintes, étaient nécessaires à l’étude à postériori des vestiges découverts et explorés. Les photographies prises par Charles Nouette, photographe et proche collaborateur de Paul Pelliot, au même titre que le Docteur Louis Vaillant, doivent être comprises comme l’un des éléments permettant l’intelligibilité des autres matériaux rapportés par la mission, même si aujourd’hui, nous serions tentés de les voir en dehors de ce contexte. Le fonds comprend 1524 photographies qui témoignent en premier lieu des découvertes archéologiques de la mission, mais également des populations rencontrées, des ressources environnementales et des activités pratiquées. Près d’un tiers (440) concerne l’oasis de Dunhuang et 375 les grottes. 10 Inventoriées, restaurées, numérisées et documentées, ces photographies feront prochainement l’objet d’une publication conjointe, papier et électronique, que le lecteur aura le loisir de rapprocher des Carnets de route de Paul Pelliot, ouvrage paru en 2008. D’ici là, l’internaute pourra librement consulter toutes les photographies du site de Dunhuang rapportées par la mission. Les « papiers Pelliot » au musée Guimet

À la mort de Paul Pelliot en 1945, l’ensemble de ses papiers (à l’exception de ses notes prises lors de la révolte des Boxeurs à Pékin en 1900) fut transmis à la bibliothèque du musée Guimet. Comme Pelliot avait l’habitude de tout méticuleusement garder, ses papiers forment un important lot d’une centaine de boîtes d’archives. On trouve dans ce fonds, en particulier, tous les manuscrits des articles publiés mais aussi les brouillons des études inédites à son décès ainsi que la totalité des lettres qu’il avait reçues durant sa vie. Celles-ci permettent d’apprécier son réseau de relations mondaines mais surtout certains aspects de l’activité scientifique grâce au courrier échangé avec ses collègues étrangers, spécialement russes. Depuis la disparition de Pelliot, ses travaux inachevés ou même simplement ébauchés ont été examinés en totalité et ils ont presque tous été édités ; des choix de lettres ont aussi paru. En outre, ont été préservés dans ce fonds tous les documents relatifs à sa mission en Asie centrale de 1906 à 1908. On y trouve aussi bien les documents préparatoires que les justificatifs de dépense, mais surtout ont été conservées les notes des travaux scientifiques accomplis, documents spécialement précieux puisque le compte rendu officiel et scientifique de la mission n’a été ni publié ni même rédigé. La description du site de Dunhuang, dans l’état où Pelliot l’étudia, a été établie et publiée il y a presque trente ans (1981-1986). Restait le cas difficile de ses notes consignées au jour le jour durant les trois ans passés en Asie centrale. Cette tâche d’édition délicate a finalement été menée à bonne fin et elles ont paru en 2008 sous le titre «Carnets de route», 11 1906-1908 (coédition entre la RMN et les Indes savantes) grâce au travail réalisé au musée. Dans le même temps, le catalogue détaillé du fonds complet était achevé et il est possible maintenant de le diffuser largement. Les trésors d’iconographie religieuse des grottes de Dunhuang

Un remarquable type d’édifices religieux, nommé en chinois : «Grottes des mille Buddha» (Qianfodong 千佛洞), consistant en d’importants complexes de cavernes-sanctuaires aménagées à l’aplomb de massifs montagneux, atteste (concurremment, parfois, aux vestige de temples construits et de stûpa «monts- reliquaires) de la présence de la foi bouddhique dans l’histoire et sur les vastes territoires du rayonnement de la doctrine de l’Éveil en Haute Asie : de l’Inde jusqu’aux confins de la Chine orientale. Bien que remontant à la lointaine époque héroïques des premiers disciples du Buddha (VIe - Ve siècle av. notre ère), où ceux-ci élurent des cavernes propres aux pratiques méditatives, les plus anciens sanctuaires rupestres connus dans ces régions ne sont cependant pas antérieures aux IIIe-IVe siècles de notre ère. Leur présence se dessine particulièrement, en dehors de l’Inde, dans la Haute Asie : des oasis d’Asie centrale à la Chine septentrionale, essaimant, très exactement, sur le parcours des grandes voies transcontinentales de communication ; voies mémorables et désormais célèbres sous l’appellation de «Route de la Soie». La simplicité native de la conception de tels sanctuaires, usant des qualités morphologiques naturelles d’un massif, ne laisse pas de surprendre quiconque pénètre dans ces lieux aménagés en chapelles ornées de peintures murales et de reliefs, et comportant encore, parfois, des statues cultuelles conservant également une vive polychromie. Nulle part, cependant, que dans l’oasis de 12 Dunhuang située dans l’extrême nord de la province du Gansu — au point qui confine aux Portes donnant accès à l’Empire chinois dans l’extrême nord de la province du Gansu, jouxtant lesdits «Territoires occidentaux» (Xiyu 西域) des textes anciens —, il n’est donné de trouver lesdites «Grottes de mille Buddha» les plus vastes et les mieux conservées de Haute Asie. Mille ans d’histoire religieuse et artistique, du Ve au XVe siècle, défilent ainsi, presque sans hiatus, d’une grotte à la suivante. Appréhender à sa juste mesure une œuvre humaine, religieuse, inscrite dans la morphologie, et aux dimensions, d’un massif montagneux, comme il apparaît dans lesdites «grottes des mille buddha» (qianfo dong), composant de véritables sanctuaires rupestres de cavernes aménagées en chapelles, Les trésors d’iconographie religieuse des grottes de Dunhuang

hautement ornées de peintures, de reliefs et de sculptures, est un défi constant. La conjonction de ces facteurs si particuliers n’est nulle part mieux illustrée que dans les grottes Mogao 莫高窟 «d’une hauteur inégalée» de Dunhuang 敦煌, haut lieu, précisément, du Bouddhisme chinois durant près d’un millénaire (du IVe au XIVe siècle), dressé au point de rencontre de la Sérinde centre-asiatique et de la Chine du Nord-Ouest, sur le tracé oriental de la Route de la soie. L’œuvre monumental présente des cavités sur près de 1 600 m de la falaise qui se dresse du nord au sud, face à l’orient, sur la rive gauche de la rivière Daquan, ouvrant sur des cavernes-chapelles. Plus de 480 (sur un total supérieur à 700 grottes) préservent dans d’excellentes conditions leurs décors religieux, consistant en de longs cycles de peintures murales, en des reliefs et en de statues parfois monumentales. En 1908, le sinologue Paul Pelliot (1878-1945) pénètre dans l’une d’elle, la « cave no 17 ». Emerveillé, il consulte des milliers de manuscrits et négociera l’acquisition d’une partie du trésor, comprenant également des peintures sur soie. Le tout sera déposé plus tard à Paris, en particulier au musée Guimet et à la BnF. Survivants improbables d’un émouvant héritage demeuré intact après neuf siècles, ces miraculés de l’histoire apportent un éclairage unique sur cette période de grande activité artistique à Dunhuang et sont aujourd’hui accessibles depuis le site idp.bnf.fr Textes extraits pour partie de la préface du catalogue Dunhuang yuhua/Trésors 13 de Dunhuang et des panneaux de salles. Les collections orientales du département des Manuscrits de la BnF et le fonds Paul Pelliot.

Conservées sur le site Richelieu de la Bibliothèque nationale de France, les collections orientales du département des Manuscrits comptent parmi les plus prestigieuses au monde par leur diversité, leur qualité et leur quantité. Toutes les langues d’Asie, d’Orient, d’Afrique et d’Océanie y sont représentées à travers des documents souvent exceptionnels. C’est sous le règne de Louis XIV et grâce à l’impulsion de son ministre Colbert, qu’une politique cohérente d’accroissement des fonds orientaux est mise en place. De nombreuses missions sont ainsi envoyées en Perse, en Chine, en Inde, au Japon et dans l’Empire turc afin d’acheter et de collecter un nombre considérable d’œuvres et de manuscrits. Cette politique d’acquisition fut poursuivie tout au long du XVIIIe siècle, notamment dans le domaine chinois grâce à l’abbé Jean-Paul Bignon sous la Régence, et au XIXe siècle avec l’achat de nombreuses collections privées. L’acquisition la plus spectaculaire résulte de l’expédition menée entre 1906 et 1908 par le sinologue Paul Pelliot en Asie centrale, des sites de Kachgar à Dunhuang où se trouve la grotte 17 du sanctuaire bouddhique rupestre des «Grottes Mogao». En trois semaines, il ouvrit entre 15 000 et 20 000 rouleaux et liasses, parmi lesquels il sélectionna notamment tous les textes en écritures non chinoises, et de nombreuses impressions xylographiques. Puis, dans les grottes 465 et 464, il exhuma des manuscrits et imprimés chinois, tibétains, ouïgours et xixia, qu’il acheta. 14 Le 26 avril 1910, il remit à la Bibliothèque nationale plus de 10 000 manuscrits antérieurs au XIe siècle, en chinois, tibétain, sanskrit, ouïgour, sogdien, xixia, mongol et quelque 3 000 feuilles d’estampages. En complément, sa très riche bibliothèque sinologique - plus de 30 000 volumes modernes - fut achetée en 1946. C’est cette collection exceptionnelle qui a fait l’objet d’un travail considérable de numérisation avec le soutien de la Fondation Mellon. Plus de 6 500 manuscrits datés du Ve au Xe siècle sont désormais accessibles sur le site idp.bnf.fr The British Library http://idp.bl.uk

The British Library, established in 1972, is the national library of the United Kingdom. It is based in London and is one of the world’s largest research libraries, holding over 150 million items in all known languages and formats; books, journals, newspapers, magazines, sound and music recordings, patents, databases, maps, stamps, prints, drawings and much more. The Library’s collections include around 25 million books, along with substantial additional collection of manuscripts and historical items dating back before 1000 BC. The manuscript collection includes over 45,000 items from Central Asia, most acquired by Aurel Stein (1862-1943) during his first three Central Asian expeditions (1900-1916), along with over 8,000 photographs of his journeys. 13,000 of these items are from the Library Cave at the Mogao Buddhist cave temples near Dunhuang, sealed in about AD 1000 and hidden until its accidental discovery in 1900. The International Dunhuang Project (IDP) was established in 1994 with its directorate at the British Library to ensure the long-term preservation and greater access to the Central Asia collections worldwide. The development of the worldwide web at this time allowed the possiblity of virtually reuniting manuscripts and paintings from the Dunhuang Library Cave and other sites with high quality images and standardized metadata. IDP developed a multilingual content and image management system to hold these data on collections now in institutions worldwide and to make them available on the internet. the IDP 15 website first went live in October 1998. IDP-UK had, by 2009, digitised, catalogued and made available over 50% of the Stein Central Asian collections at the British Library as well as directing many international collaborations to conserve, catalogue and digitise other collections. IDP-CREA is part of this initiative. IDP-UK is coordinating the project and is responsible for preparing various web resources and providing technical and other support. Carte géographique

La Sérinde et la Route de la Soie

Syr-daria Urumqi

Turfan Kucha Tumshuq Loulan fleuve Jaune Amou-daria Sarmarcande Euphrate Merv Dunhuang Yarkand Mirân Tigre Bactres CHINE Antioche Kapisî Ecbatane Hérat (Begram) Khotan Luoyang Palmyre Peshawar Tyr Ktésiphon Bâmiyân Chang’an Gaza Séleucie IRAN H I Pétra M Alexandrie A Kapilavastu L Indus A Y Mathura A fleuve Bleu Bénarès Gange Bodh-gayâ

ARABIE INDE Liste des visuels disponibles pour la presse

1 / Bouddha méditant 7 / Lokapâla Roi céleste en costume militaire (2ème moitié du Vème siècle) (2e moitié VIIIème siècle) Grottes de Mogao, Dunhuang Sculpture ; bois ; polychromie ; doré (traces) Sculpture Fonds noir bois Grottes de Mogao, Dunhuang EO1112 Paris, musée Guimet MG17761 Paris, musée Guimet (C) RMN / © Richard Lambert (C) RMN / © Richard Lambert 2 / Bodhisattva debout 8 / Tête Sculpture ; polychromie, bois Sculpture, pierre Grottes de Mogao, Dunhuang Grottes de Mogao, Dunhuang EO1118 Paris, musée Guimet MG23077 Paris, musée Guimet (C) RMN / © Michel Urtado (C) RMN / © Thierry Ollivier 3 / Bodhisattva debout 9 / Buddha debout ¾ Sculpture (1ère moitié IXème siècle) bois partiellement brûlé Sculpture ; polychromie, bois Grottes de Mogao, Dunhuang Grottes de Mogao, Dunhuang EO1104 Paris, musée Guimet EO1103 Paris, musée Guimet (C) RMN / © Thierry Ollivier (C) RMN / © Michel Urtado 4/ Deva (?) agenouillée 10 / Mahâkâsyapa, le Grand Disciple Sculpture, bois (élément de statue cultuelle) Grottes de Mogao, Dunhuang (début VIIe siècle ; début VIIIème siècle) EO1106 Paris, musée Guimet Sculpture ; torchis peint, torchis (C) RMN / © Thierry Ollivier Grottes de Mogao, Dunhuang MG16594 Paris, musée Guimet 5 / Lokapâla (roi gardien vêtu d’un costume (C) RMN / © Richard Lambert militaire) (2e moitié VIIIème siècle) Gardiens célestes des points cardinaux. 11 / Le bodhisattva Avalokitesvara à huit Sculpture ; bois ; polychromie ; doré (traces) bras (fin du IXe siècle-début Xème siècle) 17 Grottes de Mogao, Dunhuang Avalokitesvara « Le seigneur qui regarde en MG15143 Paris, musée Guimet bas ». (C) RMN / © Thierry Ollivier Un des principaux bodhisattva dans le bouddhisme Mahâyâna. 6/ Lokapâla «roi céleste» (tianwang) Ensemble, sculpture en bois ; torchis debout Grottes de Mogao, Dunhuang (2e moitié VIIIème siècle) EO1119 Paris, musée Guimet – Gardiens célestes des points cardinaux. (C) RMN / © Richard Lambert Sculpture ; bois ; polychromie ; doré (traces) Fonds noir Grottes de Mogao, Dunhuang MG17762 Paris, musée Guimet (C) RMN / © Richard Lambert

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12/ L’heureuse, Terre Pure d’Amitabha 17/ Bodhisattva (début du Xème siècle) Laize de soierie unie peinte Amitabha : Littéralement «lumière infinie». Grottes de Mogao Dunhuang Un des bouddha les plus importants EO1185 Paris, musée Guimet et les plus populaires du mahâyâna. (C) RMN / © Daniel Arnaudet Peinture ; Couleurs sur soie Grottes de Mogao, Dunhuang 18/ Les Cinq buddhas transcendants du MG17673 Paris, musée Guimet Vajra-dhâtu (C) RMN / © Richard Lambert (Plan du Diamant) Peinture ; couleurs, soie 13/ Avalokitesvara, Ksitigarbha et les dix Arts de l’Extrême-Orient rois de l’enfer Grottes de Mogao, Dunhuang Peinture, soie MG17780 Paris, musée Guimet Grottes de Mogao, Dunhuang (C) RMN - © Richard Lambert EO3644 Paris, musée Guimet (C) RMN / © Droits réservés 19 / Mandala des Cinq divinités d’Amoghapasa 14/ Manjusri de Wutaaislan sur son lion Peinture ; couleur sépia ; or, soie Peinture, soie Arts de l’Extrême-Orient Grottes de Mogao, Dunhuang Grottes de Mogao, Dunhuang EO3588 Paris, musée Guimet EO3579 Paris, musée Guimet (C) RMN / © Richard Lambert (C) RMN - © Droits réservés Clichés additionnels : Mission Pelliot (N&B) 15/ Illustration du sûtra de la Contemplation du Bouddha Amitayus ; 20/ Dunhuang, grotte 117 bis, Le paradis d’Amitabha Charles Nouette, Chine. Province du Gansu (1ère moitié du IXème siècle) Réfections anciennes, entre le 25 février et détail de la partie centrale : le bouddha le 27 mai 1908 Amitabha Epreuve à la gélatine sur papier, Peinture ; couleurs, soie Paris, musée Guimet, archives Grottes de Mogao Dunhuang photographiques, AP8064. 18 EO1128 Paris, musée Guimet (C) RMN / © Droits réservés 21/ Grotte 118 Q, Charles Nouette, Chine. Province du Gansu, 16 / L’assaut de Mâra Dunhuang, Peinture ; couleurs, soie Statues anciennes, Boddhisattva et Grottes de Mogao Dunhuang Lokapalas Cette scène illustrée dépeint les assauts de Entre le 25 février et le 27 mai 1908, Mâra, dieu de la mort et de l’illusion, menacé Epreuve à la gélatine sur papier, par l’Eveil proche du futur Buddha représenté Paris, musée Guimet, archives assis sur un trône de diamant devant un photographiques, AP8075. pippâl, et fait le geste du bhumisparsa. MG17655 Paris, musée Guimet (C) RMN / © Droits réservés

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22/ Dunhuang, grotte 120F 27/ Moine célébrant son office au Charles Nouette, Chine. Province du Gansu Qianfodong Nirvana du Bouddha, paroi de gauche, Charles Nouette (entre le 25 février et le 27 Entre le 25 février et le 27 mai 1908, mai 1908) Epreuve à la gélatine sur papier, Chine. Province du Gansu, Dunhuang, Paris, musée Guimet, archives Epreuve à la gélatine sur papier photographiques, AP8077. Paris, musée Guimet AP8586. Archives photographiques 23/ Grotte 120F Charles Nouette, Chine. Province du Gansu, 28/ Extraits de deux petits carnets de Dunhuang, voyage de Paul Pelliot, Angle du fond, côté droit ouverts à la date du 26 août 1906 (Pel. Mi 2) Entre le 25 février et le 27 mai 1908 et à la date du 7 mars 1908 (Pel. Mi 7). Epreuve à la gélatine sur papier Ils montrent bien le caractère difficilement Paris, musée Guimet, archives lisible du texte, même pour un passage très photographiques, AP8079. nettement soigné. Paris, musée Guimet, bibliothèque. 24/ Grotte 120N Charles Nouette, Chine. Province du Gansu, 29/ Extraits de deux petits carnets de Dunhuang voyage de Paul Pelliot, Paroi de droite, partie avant Ouverts à la date du 26 août 1906 (Pel. Mi 2) Entre le 25 février et le 27 mai 1908 et à la date du 7 mars 1908 (Pel. Mi 7). Epreuve à la gélatine sur papier Ils montrent bien le caractère difficilement Paris, musée Guimet, archives lisible du texte, même pour un passage très photographiques, AP8090. nettement soigné. Paris, musée Guimet, bibliothèque. 25/ Paul Pelliot dans la grotte des livres (163) 30/ deux dessins d’éléments d’architecture Charles Nouette, Chine. Province du Gansu, en bois, Dunhuang Exhumés sur le site de Douldour-âqour (cf. Grottes aux manuscrits 15 mai 1907). 19 Entre le 25 février et le 27 mai 1908 Charles Nouette (?) : Epreuve à la gélatine sur papier Paris, musée Guimet, bibliothèque, Pel. Mi Paris, musée Guimet, archives 11. photographiques, AP8187. 26/ Vue extérieure des grottes 1 à 40 Charles Nouette, Chine. Province du Gansu, Dunhuang Entre le 25 février et le 27 mai 1908 Epreuve à la gélatine sur papier Paris, musée Guimet, archives photographiques, AP8206.

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31/ Passeport 33/ Esquisse d’un personnage de trois Délivré par le ministre des Affaires quarts face étrangères mandchou à Paul Pelliot manuscrit chinois, Xe siècle, Dunhuang, au 22e jour, 9e mois, 31e année de Mission Pelliot. Kouangsiu (20 octobre 1905). BnF, dept des Manuscrits Il mentionne qu’à la demande de l’ambassadeur français Lü (Dubail ?) à Pékin, 34/ Couronne des cinq bouddha. l’autorisation est accordée pour les envoyés Date(s) : Xe siècle, spéciaux de l’académicien Senart : Fonds Pelliot, BnF. Paul Pelliot accompagné du docteur Vaillant 35/ Avalokitesvara à six bras. et d’un photographe. Date(s) : Xe siècle (?) Il indique l’itinéraire de la mission Fonds Pelliot, BnF. archéologique : de la France, via la route de Samarcande en Russie pour pénétrer à Koutcha, et en passant par le Lob-nor et Touen-houang jusqu’à Pékin. Papier imprimé et manuscrit à l’encre, deux sceaux. 56,4 cm x 44,9 cm. Paris, musée Guimet, bibliothèque, Pel. Mi 78. 32/ Bouddha Avalokitesvara 12 (ou 1000 ?) bras et 1000 yeux, symbole de la bienfaisance Peinture de Dunhuang. Paris, BnF

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