Lyon le 19 août 2019,

La fermeture annoncée de la ligne Sain-Bel - Courzieu- (dite « ligne de la Brévenne ») est tout sauf une fatalité. Elle est la conséquence directe d’années de désintérêt de l’État, propriétaire des infrastructures, vis-à-vis du réseau capillaire, c’est-à-dire dire des lignes qui irriguent finement le territoire. Malgré cette indifférence, cette partie du réseau ferroviaire français permet d’acheminer des volumes conséquents de marchandises et ainsi délester le réseau routier de milliers de poids-lourds tout en offrant une alternative crédible et efficace en termes de respect de l’environnement.

Dans un passé récent, au niveau national, des dizaines de lignes capillaires ont baissé pavillon, non pas par manque de trafic mais à cause de l’état de leur infrastructure. Cette situation est proprement scandaleuse !

Les engagements de l’État contre le dérèglement climatique (sommet de Rio de Janeiro, protocole de Kyoto, COP 21, etc.) doivent être suivis d’effets. Quand on sait que le secteur des transports est un gros générateur de gaz à effet de serre, du quart des émissions de CO2, il y a donc là une carte maîtresse à jouer. Au lieu de cela, les investissements vers le rail stagnent voire diminuent et le réseau continue à se dégrader. La récente réforme ferroviaire de 2018 - combattue avec force par la CGT - n’apporte aucune solution, bien au contraire : en désintégrant la SNCF, les mécanismes et la cohérence du système ferroviaire français sont mise à mal. Les logiques de service public et d’aménagement du territoire disparaissent pour faire place à une vision purement comptable et mercantile.

Pour la CGT, cette situation est intenable pour les populations concernées de près ou de loin de cette ligne. Le trafic routier est déjà très dense sur la route D389 (ex. N89) et tout élévation supplémentaire du niveau des circulations PL serait un calvaire pour les usagers de la route ; de même, les riverains de la vallée de la Brévenne subiraient en plus des nuisances sonores les gaz d’échappement engendrés par cette noria de poids-lourds supplémentaires.

Faire d’une pierre... trois coups ! S’il y a un besoin urgent de travaux permettant le maintien en toute sécurité des circulations de trains de cailloux, cela ne doit pas cacher le réel besoin d’un investissement plus lourd permettant de pérenniser et de développer cette ligne.

Pour la Fédération CGT des cheminots, il ne faut pas opposer les trafics fret et voyageurs ; bien au contraire, en les superposant, la pertinence économique d’un investissement est bien meilleure.

Nous proposons donc :

• Un renouvellement complet de la ligne, sur l’ensemble de son linéaire, c’est-à-dire jusqu’à Sainte-Foy-l’Argentière ;

• L’électrification et équipement en signalisation moderne permettant de prolonger le tram-train au-delà de Sain-Bel ;

• D’aménager des points d’arrêt (accessibles aux personnes à mobilité réduite), avec présence humaine pour l’information, la vente et la sécurité, mise en place de parkings gratuits, rabattement avec les autocars départementaux. Ces gares seraient à situer à (la Brévenne), Courzieu-Brussieu (la Giraudière) et Sainte-Foy-l’Argentière.

Ces mesures permettraient :

• Le maintien de la desserte des carrières de la Vallée de la Brévenne, mais aussi de desservir la tuilerie de Sainte-Foy-l’Argentière voire d’autres sites ;

• Offrir une alternative à l’automobile grâce au tram-train, avec une liaison directe avec , directement connecté au métro ;

• Diminuer sensiblement la circulation sur la RD389 et ainsi faire baisser les nuisances directement liées à cet axe routier et ainsi « redonner de l’oxygène » à la Vallée de la Brévenne.

L’État doit assumer son rôle de propriétaire des infrastructures ferroviaires en maintenant à niveau celles-ci.

La Région Auvergne-Rhône-Alpes doit jouer pleinement sa place d’autorité organisatrice des transports et ainsi investir dans le développement des TER.

Contact presse : Secteur Cheminots CGT Lyon – Laurent AUBELEAU : 06.03.35.66.99

SECTEUR FEDERAL CGT des CHEMINOTS - Région de LYON 23, rue Pierre Sémard 69007 LYON Tél : 04 26 21 78 63 - Tél. SNCF : 540 863 [email protected]