TULLE, RESISTANTE ET MARTYRE » Chemin De Mémoire
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
« TULLE, RESISTANTE ET MARTYRE » Chemin de Mémoire Circuit Coeur de Tulle CHEMIN DE MÉMOIRE HISTORIQUE Pendant la seconde guerre mondiale, Tulle préfecture de la Corrèze, célèbre par ses usines d’armement, située en zone dite libre, est placée, dès 1940, sous l’influence du régime de Vichy, puis occupée par les troupes allemandes en novembre 1942. C’est à cette période que, à l’initiative de quelques volontaires, des réactions patriotiques, discrètes, mais tangibles ont pris corps à Tulle intra-muros. Aux alentours de la ville, la topographie des lieux s’y prêtant, la Résistance rurale, bénéficiant de parachutages d’armement, développe ses actions, les accrochages se multiplient, la vigilance de l’ennemi s’accentue et la répression également. Coïncidant avec le début du débarquement des alliés en Normandie, l’attaque de la garnison allemande par les F.T.P.F.* est lancée. Elle dure deux jours avant que ceux-ci ne prennent la décision de se retirer le 8 juin 1944 au soir avec l’arrivée inattendue d’éléments de la division S.S. Das Reich. Le lendemain la population, témoin et victime des atrocités des nazis, vit un drame hors du commun qui fait de Tulle une « ville martyre ». Deux mois plus tard, la « Résistance » ayant pris le dessus, la garnison allemande rend les armes. L’Acte de reddition est signé en dehors de la ville encore meurtrie par l’horrible tragédie du 9 juin 1944. *FTPF : Francs tireurs et Partisans français 2 CHEMIN DE MÉMOIRE MOT DU MAIRE Le 9 juin 1944, TULLE a basculé à jamais dans l’horreur. 99 hommes, de 16 à 60 ans, choisis au hasard parmi 3000 hommes rassemblés par les nazis en représailles, seront pendus. Je n’oublie pas les 149 personnes qui seront déportées dont 101 ne reviendront jamais, ni le 7 juin où 18 garde-voies furent fusillés. Un prélude au massacre d’Oradour s/ Glane du 10 juin 44. Chaque année, Tulle se mure dans un silence douloureux, dont le drame est encore ignoré par certains. Continuer à informer les générations d’aujourd’hui et de demain pour défendre les valeurs de liberté et de dignité. Ne pas succomber aux discours et aux actes racistes, antisémites qui resurgissent, tel est notre devoir de Mémoire. Je remercie tout particulièrement les membres de la Commission « Mémoire » de l’ONAC pour avoir initié le projet du « Chemin de Mémoire » ainsi que les membres du comité scientifique pour le travail remarquable effectué. Ce Chemin jalonné de plaques, stèles et monuments vous conduira à travers les rues de Tulle et permettra à chacun, Tulliste ou touriste de connaître et de mieux comprendre cette terrible tragédie qui fit de Tulle pour toujours une « Ville Martyre ». SOMMAIRE CIRCUIT COEUR DE TULLE P. 4 PLAN P. 16 CIRCUIT QUARTIER DE SOUILHAC P. 18 CIRCUIT ENVIRONS DE TULLE P. 26 3 CHEMIN DE MÉMOIRE CIRCUIT COEUR DE TULLE 13 ÉTAPES MONUMENT MARTIAL BRIGOULEIX Martial BRIGOULEIX, capitaine de réserve au 126e Régiment d’Infanterie (RI) de Brive, fait toute la campagne 1939-1940 en première ligne, et se révèle un vrai meneur d’hommes. Après l’armistice, il reprend ses fonctions de professeur à l’Ecole Militaire Préparatoire Technique de Tulle (EMPT) jusqu’en juillet 1941, date à laquelle il est révoqué pour son appartenance à la franc-maçonnerie. Il était déjà entré en résistance, en liaison avec Edmond MICHELET à Brive. Sous le pseudonyme de BAUDOUIN, il organise dans la région de Tulle les premiers corps-francs de l’Armée Secrète, dont il devient en août 1942 le Chef Départemental. Arrêté par la Gestapo le 17 avril 1943, il est d’abord dirigé à Limoges pour y être interrogé. Silencieux sous la torture, il est ensuite transféré au fort de Romainville à Paris. Il est fusillé, avec d’autres otages, le 2 octobre 1943, au Mont Valérien. Il avait 40 ans. Chevalier dans l’ordre de la Légion d’Honneur, avec attribution de la Croix de Guerre avec palme (trois citations) à titre posthume (2 juin 1945) ; Compagnon de la Libération, à titre posthume (décret du 19 octobre 1945). 4 Circuit Coeur de Tulle CHEMIN DE MÉMOIRE ANCIENNE LIBRAIRIE PRADEL Marguerite PRADEL est née en 1889. Hostile à l’occupant et à ses complices, elle a fait de sa librairie, située 10 rue Jean Jaurès, un lieu de rencontre des premiers résistants. Arrêtée par AD Corrèze - 24Fi 1886 (6) Carte de déporté résistant de la Gestapo le 19 octobre 1943, Marguerite Pradel elle est déportée à Ravensbrück le 30 janvier 1944 et survécut jusqu’à la libération du camp en mai 1945. Titulaire de nombreuses décorations, elle s’éteint à Tulle le 19 mai 1961. PLAQUE RHIN ET DANUBE La Corrèze libérée, de nombreux résistants F.F.I. intègrent le Régiment de Marche Corrèze-Limousin pour déloger l’ennemi des poches de l’Atlantique où il résiste encore, et pour le poursuivre dans sa manoeuvre de repli vers l’Allemagne. Le Régiment de Marche Corrèze-Limousin rejoint la 1ère armée française sous les ordres du général De Lattre de Tassigny et participe aux combats meurtriers d’Alsace (hiver 1944). Les survivants sont incorporés en janvier 1945 au 9e Régiment de Zouaves. D’autres F.F.I. (A.S. – F.T.P.F.)* entrent dans trois régiments reconstitués : le 126e régiment d’infanterie, le 134e R.I. et le 100e R.I. au sein de la 1e armée. u a ce n Tour e m Administrative e l C s e g r o e G i r e P s rè l au e n J i Jea r ue b R a G i a * u Q FFI : Forces françaises de l’intérieur ; AS : Armée Secrète ; Rue Ann lle FTPF : Francs Tireurs et Partisans français. e Via Circuit Coeur de Tulle 5 CHEMIN DE MÉMOIRE PLAQUE A. FAUCHER LIEUTENANT F.T.P.F. Militant syndicaliste, Albert FAUCHER fait partie de ceux qui entrent en résistance après l’armistice de 1940. Avec le grade de lieutenant, il exerce rapidement des responsabilités au sein du Comité Militaire des F.T.P.F. de la Corrèze. C’est ainsi qu’il participe à l’organisation de l’attaque de Tulle le 7 juin 1944. Ce jour-là, au cours des combats engagés contre les forces de la garnison allemande, il est mortellement blessé alors qu’il se trouve au bas des escaliers du Palais de justice. Il avait 43 ans. La place de Souilhac, située en face de l’entrée de la Manufacture d’armes, lui a été dédiée. 6 Circuit Coeur de Tulle CHEMIN DE MÉMOIRE PLAQUE PIERRE ROUBINET DÉPORTÉ RÉSISTANT Grièvement blessé lors de la Première Guerre mondiale, Pierre Fernand ROUBINET est un pionnier de la première résistance corrézienne. Ami d’Edmond MICHELET, il fait partie de ceux qui, après la signature de l’armistice, s’engagent dans la voie de la résistance et il devient responsable à Tulle de la distribution de la presse clandestine. Il est arrêté le 29 janvier 1943 par la police allemande et déporté à Oranienburg- Sachsenhausen avant d’être transféré à Buchenwald jusqu’au 11 avril 1945, jour de la libération du camp. De retour à Tulle, il reprend ses activités d’électricien jusqu’à son décès en 1963. Il était titulaire de la médaille de la Résis- tance et Chevalier de la Légion d’Honneur. Q e u q i l Rue i b r u e Roubinet p P é R l e i la r b e a d G i Tour a i u a Q u Administrative Q s è r u x a i J e l n u a Tribunal o Je g i e r u B R l a i t r a M Circuit Coeur de Tulle 7 CHEMIN DE MÉMOIRE PLAQUE ABBÉ CHARLES LAIR Prêtre enseignant, officier de réserve, spécialiste de la radiogoniométrie, l’abbé Charles LAIR prit part aux combats sur le front d’Alsace où il obtint deux citations. Démobilisé en 1940, il est nommé vicaire à Allassac puis à Tulle en 1941. Rapidement, il va mettre ses compétences au service de la Résistance. Au printemps 1942, il intègre le réseau Alliance que dirige Marie-Madeleine Fourcade. Utilisant un poste émetteur qu’il a installé dans le clocher de la cathédrale de Tulle, il reçoit et transmet des messages au responsable local du réseau, Louis LEMAIRE, qu’il sauve de l’arrestation le 19 février 1943. Le lendemain, la Gestapo l’arrête et le conduit à la prison de Limoges. Torturé puis déporté, il est exécuté à Ludwigsburg, le 23 mai 1944. Il avait 31 ans. Plaque située à gauche dans la cathédrale de Tulle. 8 Circuit Coeur de Tulle CHEMIN DE MÉMOIRE HÔTEL SAINT-MARTIN Dans cet hôtel étaient installés les hommes du Sipo-SD* à partir de mars 1944. Ils y torturèrent de nombreux résistants dont une jeune femme, Louise BOUCHETEIL dite Ginette, agent de liaison F.T.P.F. qui reconnut certains de ses bourreaux lorsqu’ils furent capturés le 8 juin 1944 à leur sortie de l’école normale de jeunes filles, mêlés aux prisonniers. C’est également dans cet hôtel que s’installa « l’état- major » de la Légion nord-Africaine de Pierre BONNY et Henri CHAMBERLIN dit LAFONT, de mars à fin mai 1944. AD Corrèze - 5Fi 933 *Sipo-SD : Service de Police de sécurité Circuit Coeur de Tulle 9 CHEMIN DE MÉMOIRE PLAQUE JEAN-BAPTISTE CHAMPSEIX Chef départemental F.T.P.F., organisateur de la résistance rurale autour de Tulle, Jean-Baptiste CHAMPSEIX est co-signataire de l’acte de reddition allemande de Tulle sous le pseudonyme de Lieutenant Joubert.