0 Laboratoire De Recherche Espaces Géographiques Et Aménagement Du Territoire (EGEAT) Mémoire Par Abdellatif TABOUCH Soutenu
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
Ministère de l’enseignement supérieur de la recherche scientifique Université d’Oran Es-Sénia Faculté des sciences de la terre, géographie et aménagent du territoire Laboratoire de recherche Espaces Géographiques et Aménagement du Territoire (EGEAT) Mémoire Présenté pour l’obtention du grade de Magister en géographique et aménagement du territoire Option : Evolution et dynamique des milieux semi-aride et aride LES VILLAGES SOCIALISTES PASTORAUX FRONTALIERS EN MILIEU STEPPIQUE LE CAS DE LA WILAYA DE NAÂMA (ALGÉRIE) Par Abdellatif TABOUCH Soutenue le 02/04/2012 ; devant la commission d’examen Mme. REMAOUN Khedidja Professeur. Univ Oran Présidente Mr. BENDJELID Abed Professeur. Univ Oran Directeur de recherche Mr. HADEID Mohamed Maitre de conférences. Univ Oran Examinateur Mme. BENSAFIR Zohra Maitre de conférences. Univ Oran Examinatrice 0 Résumé L’expérience des villages socialistes a suscité un intérêt majeur dans les recherches des sciences sociales et géographiques, voir même dans la qualité de leur projection spatiale et sociale. L’urbanisation projetée dans les Hautes plaines steppiques est préconisée comme moteur de développement pour l’espace des nomades sachant que toute transformation, d’une société passe inévitablement par la réorganisation de son espace et l’amélioration de ses conditions. Par conséquent, l’Algérie des années 70 a opté pour les villages socialistes agraires dont les plans sont projetés loin de la société et de son vécu réel. Aspect urbain s’impose alors au monde rural. Cependant, l’application de la politique des villages socialistes à travers l’implantation de modèles institutionnalisés s’est faite sur un espace rural possédant une structure originelle fondée sur la communauté villageoise traditionnelle ayant une histoire, un mode de vie, une culture propre à elle. L’intervention de l’Etat est restée toujours centralisée. Ce qui justifie aujourd’hui le lancement de nombreux programmes dans le cadre de l’habitat rural, orientés vers la satisfaction des besoins sociaux des populations, qui ont certes permis d’enregistrer des progrès en termes d’infrastructures et de développement humain. Mots clés: Steppe, Tribu, Rural, Village, Habitat, habitation, climat, désertisation, ensablement, aménagement, The experience of the socialist villages has generated major interest in the research of social sciences and geography, or even the quality of their spatial and social projection. Urbanization is projected in the High Plains steppe is advocated as a development area for the nomads knowing that any transformation of a society inevitably requires a reorganization of its space and improve its conditions. Therefore, Algeria has opted for 70 years for the socialist agrarian villages whose plans are thrown away from society and its actual experience. Aspect urban to rural areas when needed. However, the implementation of the policy of the socialist villages through the establishment of institutionalized patterns occurred over a rural area with an original structure based on the traditional village community with a history, a lifestyle, a culture-specific it. The state intervention has always remained central. What justifies the launch of many programs as part of rural housing, focusing on the social needs of populations, which have certainly helped to make progress in terms of infrastructure and human development. Keywords: Steppe, Tribe, Rural, Village, Home, housing, climate, desertification, sanding, development. ﻗﺪ وﻟﺪت ﺗﺠﺮﺑﺔ اﻟﻘﺮى اﻻﺷﺘﺮاآﻴﺔ ﻣﺼﻠﺤﺔ آﺒﺮى ﻓﻲ ﻣﺠﺎل اﻟﺒﺤﺚ ﻓﻲ اﻟﻌﻠﻮم اﻻﺟﺘﻤﺎﻋﻴﺔ واﻟﺠﻐﺮاﻓﻴﺎ ، أو ﺣﺘﻰ ﻧﻮﻋﻴﺔ اﻹﺳﻘﺎط اﻟﻤﻜﺎﻧﻲ واﻻﺟﺘﻤﺎﻋﻲ. وﻣﻦ اﻟﻤﺘﻮﻗﻊ أن ﻳﺪﻋﻮ هﻮ اﻟﺘﺤﻀﺮ ﻓﻲ اﻟﺴﻬﻮل واﻟﺴﻬﻮب اﻟﻌﻠﻴﺎ ﺑﺎﻋﺘﺒﺎرهﺎ ﻣﻨﻄﻘﺔ ﻟﺘﻨﻤﻴﺔ اﻟﺒﺪو ﻣﻊ اﻟﻌﻠﻢ أن أي ﺗﺤﻮل ﻣﻦ ﻣﺠﺘﻤﻊ ﻳﺘﻄﻠﺐ ﺣﺘﻤﺎ إﻋﺎدة ﺗﻨﻈﻴﻢ ﻣﺠﺎﻟﻬﺎ وﺗﺤﺴﻴﻦ ﺷﺮوﻃﻬﺎ. ﻟﺬا ، اﺧﺘﺎرت اﻟﺠﺰاﺋﺮ ﻟﺴﻨﻮات 70 ﻟﻘﺮى اﻟﺰراﻋﻲ اﻻﺷﺘﺮاآﻲ اﻟﺬي ﺧﻄﻂ ﺗﺮﻣﻰ ﺑﻌﻴﺪا ﻋﻦ اﻟﻤﺠﺘﻤﻊ وﺧﺒﺮﺗﻪ اﻟﻔﻌﻠﻴﺔ. اﻟﺤﻀﺮﻳﺔ إﻟﻰ اﻟﻤﻨﺎﻃﻖ اﻟﺮﻳﻔﻴﺔ ﺟﺎﻧﺒﺎ ﻋﻨﺪ اﻟﺤﺎﺟﺔ. وﻣﻊ ذﻟﻚ ، وﻗﻌﺖ ﻓﻲ ﺗﻨﻔﻴﺬ ﺳﻴﺎﺳﺔ اﻟﻘﺮى اﻻﺷﺘﺮاآﻴﺔ ﻣﻦ ﺧﻼل إﻧﺸﺎء أﻧﻤﺎط ﻣﺆﺳﺴﻴﺔ أآﺜﺮ ﻣﻦ ﻣﻨﻄﻘﺔ رﻳﻔﻴﺔ ﻣﻊ اﻟﻬﻴﻜﻞ اﻷﺻﻠﻲ اﺳﺘﻨﺎدا إﻟﻰ ﻣﺠﺘﻤﻊ اﻟﻘﺮﻳﺔ اﻟﺘﻘﻠﻴﺪﻳﺔ ﻣﻊ اﻟﺘﺎرﻳﺦ ، وﻧﻤﻂ ﺣﻴﺎة وﺛﻘﺎﻓﺔ ﻣﺤﺪدة ، ﻋﻠﻴﻪ. ﻇﻠﺖ داﺋﻤﺎ ﺗﺪﺧﻞ اﻟﺪوﻟﺔ اﻟﻤﺮآﺰﻳﺔ. ﻣﺎ اﻟﺬي ﻳﺒﺮر إﻃﻼق اﻟﻌﺪﻳﺪ ﻣﻦ اﻟﺒﺮاﻣﺞ آﺠﺰء ﻣﻦ اﻟﻤﺴﺎآﻦ اﻟﺮﻳﻔﻴﺔ ، ﻣﻊ اﻟﺘﺮآﻴﺰ ﻋﻠﻰ اﻻﺣﺘﻴﺎﺟﺎت اﻻﺟﺘﻤﺎﻋﻴﺔ ﻟﻠﺴﻜﺎن ، واﻟﺘﻲ ﺳﺎهﻤﺖ ﺑﺎﻟﺘﺄآﻴﺪ ﻓﻲ ﺗﺤﻘﻴﻖ ﺗﻘﺪم ﻓﻲ ﻣﺠﺎل اﻟﺒﻨﻴﺔ اﻟﺘﺤﺘﻴﺔ واﻟﺘﻨﻤﻴﺔ اﻟﺒﺸﺮﻳﺔ. اﻟﻜﻠﻤﺎت اﻟﺮﺋﻴﺴﻴﺔ : اﻟﺴﻬﻮب ، ﻗﺒﻴﻠﺔ ، اﻟﺮﻳﻔﻴﺔ ، ﻗﺮﻳﺔ، ﻣﺴﻜﻦ، ﺑﻨﺎﻳﺔ ، ﻣﻨﺎخ ،ﺗﺼﺤﺮ،رآﻢ اﻟﺮﻣﺎل، ﺗﺨﻄﻴﻂ 1 INTRODUCTION GENERALE L’Algérie s’inscrit dans un contexte de croissance démographique et rural particulièrement dynamique. Les Hautes Plaines Sud Oranaises, de par leur position intermédiaire entre le Nord et le Sahara, n’échappent pas à ce dynamisme. Les caractéristiques démographiques et culturelles des Hautes Plaines Steppiques, leur localisation et leur répartition géographique sont au cœur de nombreux débats préoccupants pour l’Etat Algérien. Dés le lendemain de l’Indépendance, les premiers plans de développement économique et social visent à apporter un minimum de commodités à ces populations steppiques, en tenant compte que la nouvelle génération ne supportera certainement pas le poids du déséquilibre social, sinon, au cours de la décennie suivante, la steppe se videra et l’exode vers le Nord sera lourd de conséquences. Le nomadisme1 étant le mode de vie le plus répandu dans la région steppique, il est le vecteur traditionnel de l'activité pastorale dans la région des Hautes Plaines steppiques. Il a eu à subir tout au long de la colonisation et au cours de la période récente, un processus lent mais inexorable de disparition. A la recherche d’une identité culturelle, l’homme de la steppe a modifié, transformé et métamorphosé son habitat sous le courant de la sédentarisation des nomades. Cette évolution se caractérise par une série de transformations des sociétés locales et par la diversification des sources de subsistance qui ne se limitent plus aux ressources agro-pastorales traditionnelles. Cette sédentarisation a conduit à la naissance des villages socialistes. Selon F.Burgat, M.Nancy (1984), le village socialiste est une collectivité rurale, constituée d’un territoire et de ces habitants, où se concrétisent et se renforcent constamment les rapports sociaux socialistes, conformes aux options fondamentales de la nation et aux objectifs de la révolution agraire en particulier. En effet, on peut dire que la transition de la tente du nomade à l’habitat rural et la confrontation complexe à la modernité est le fruit d’une dynamique culturelle. L’urbanisation croissante et l’individualisation qui témoignent de l’ouverture de la société traditionnelle steppique et de l’émergence de nouvelles opportunités de mobilité sociale tendent à favoriser le désenclavement de la société nomade, par la création d’infrastructures (voies de circulation automobiles…), l’apparition d’équipements modernes (écoles…). 1 Le nomadisme est un mode de vie fondé sur le déplacement et par conséquent un mode de peuplement. 1 L’habitat n’est pas uniquement logement2, c’est aussi et surtout la production cohérente d’espaces de vie (emplois, prestations de services publics, convivialité sociale) ; c’est le cadre d’insertion et d’ancrage physique, économique et social des villes et campagne. L’habitat rural quant à lui, il s´intègre dans le cadre de la politique de développement rural, il a pour objectif la promotion des espaces ruraux et la fixation des populations locales. Il consiste à encourager les ménages à réaliser, en auto construction, un logement décent dans leur propre environnement rural. La politique de l’habitat en steppe est considérée comme une réponse à une sédentarisation continue. De là est née la politique des villages socialistes pastoraux, liés à l’établissement d’une carte d’hypothèses d’implantation, suite à laquelle certains villages ont été réalisés (Cf. fig. n°1). Dans le cadre de cette étude et sur la base d'une enquête de terrain portant sur le devenir des villages socialistes pastoraux que nous avons cernées dans la région de Naâma et portant six villages (Oulakak, Ouzeght, Tala, Forthassa, Hassi Defla, Nessanis) , ainsi que Dighem qui se situe dans la localité d’El-Bayadh sera cité à titre indicatif sur le plan échec de la révolution agraire. Les populations de ces villages sont à l’origine nomades et les conditions économiques difficiles de la région ont poussé une partie de ces derniers à se sédentariser. Nous allons tirer de notre enquête une typologie de l’habitat rural basé sur les critères suivants : Léger (habitat mobile des pasteurs nomades ou fixe et temporaire des transhumants) Dur (ceux qui sont fixes et permanents sous forme de maison rurale : Révolution agraire, auto construction, habitat rural…). Nous pouvons déduire que l’habitat rural a des caractéristiques propres au milieu rural : la ruralité3 qui renvoie à des paramètres de l’existence humaine à la fois culturels (sédentarité ou mobilité suivant les conditions géographiques et climatiques), sociologiques (relations communauté/foyer/individu) et économiques (espace agro-pastoral, mis en valeur/conditions socio-juridiques d’accès aux ressources à leur utilisation…). 2 Le logement est l’endroit où les gens doivent pouvoir se sentir chez eux ; ils en prennent possession et y expriment leur personnalité ; ils peuvent s’y identifier de manière optimale. 3 La ruralité : se caractérise en effet par des organisations d’hommes et de femmes, des activités économiques variées (agriculture, artisanat, commerce…), des services au public (médecine, transports, technologies d’information et de communication), des espaces à gérer