R. FEYS - Ch. CREPEE

Examen de propositions de recherches de houille dans les régions de Ch&rolles et de

9 Juin 1958 B. R. G. G. M. Paris ÎXV), le 9 Juin 195Ö BUREAU DE RECHERCHES 74, Roe de la Fédération GÉOLOGIQUES, GÉOPHYSIQUES ET MINIÈRES

ÉTABLISSEMENT PUBLIC NATIONAL ADflIHC TtLtOR. < BUNGEOLOO-PARiS TÉLÉPHONE: : SUF. 94 OO

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Département "GEOLOGIE"

EXAMEN DE PROPOSITIONS DE RECHERCHES DE HOUILLE

DANS LÀ REGIOK DE CïiAROLLES ET DE CIIARIiliCEY

p*r

R. FEYS et Cho GREBER x V--\

N

Secondaire Tertiaire

Perm/en SCHEMA GEOLOGIQUE DU MORVÂ N Stephanien Situation du bassin de et du Creusol -FH1 Carbonifère ancien

ECHELLE I++1 Cristallin 10 20 30 40 50 km ! , I - 3 -

Dana un récent rapport de synthèse sur le résultat des recher- ches dans le bassin houiller de Blanzy et du Creusot (l), nous indi- quions, parmi les régions ôîi il n'est pas exclu que l'on puisse en- core trouver du charbon,les secteurs de Cbarolles et de Charrecey.

Nous donnons ci-dessous quelques précisions supplémentaires sur la géologie de ces deux régions, essayons d'évaluer les espoirs qu'elles peuvent susciter, et proposons des implantations de sondages de recherches*

1«) REGION DE

Examinons le schéma géologique du Morvan au 1.000.000° ci- contre* Sur la lisière Sud-Est du gisement court le ruban de Houiller productif connu et exploité sans interruption de Charrecey a Perrecy, en passant par Uontchanin, Blanzy et Montceau.

Cette lisière correspond à un trait.majeur de la structure her- cynienne. Elle est sensiblement rectiligne, et on la raccorde clas- siquement a la lisière Sud-Est du gisement de Bert, qui la prolonge très exactement . . Sur le schéma géologique au 1.000.000 ci- contre elle est représentée, dans sa portion supposée, par un trait discontinu, ce qui est le tracé le plus vraisemblable.

Mats cet accident n'a jamais été observée directement sous 1« recouvrement de la plaine de la Loir«. Or, les affleurements de lor- rains secondaires dessinent dans la région de Charolles une sorte de golfe (2), dont le bord nord est limité par une faille mettant en contact le Cristallin et le Jurassique. On peut se demander si sous le Secondaire n'y existerait pas un bassin houiller qui serait un diverticule du bassin de Blanzy, une sorte de golfe adjacent à la manière du gisement da Creusot, ou encore an gisement distinct, analogue à ceux de Forges ou de La CUapelle-sous-Dun, par exemple.

La carte gravimétrique le suggère également en montrant, dans cette région, une anomalie légère de l'ordre de 5 railligals. On peut évaluer la puissance des terrains secondaires (Trias, Lias et Ju- rassique) à 250 m environ, ce qui n'est pas suffisant pour expliquer l'anomalie constatée (3).

(l) RB FEYS et Ch. GREBER - Bassin houiller de Blanzy et du Creusot- Les principaux problèmes géologiques. Essai de mise au point des résul- tats acquis par les récentes explorations. Rapport BRGGM n° A 1216, Octobre 1957. Carte géologique au l/öO.OOO, feuille a° 147, feuille de Charolles. R» BOLLO (Février 1954) - Prospection graviraétrique du Bourbonnais, Bassin de Roanne et la plaine du Forez - Rapport BRGGM A 597. R. BOLLO - CJU. GREBER (Janvier 1955) - Essai d'interprétation de la carte gravimétrique de la région de Charolles pour la prospection du Carbonifère - Rapport BR'CÇU A 738. _ 4 -

II faut cependant remarquer :

Io) Les failles qui, au S de cette région, affectent les terrains secondaires et le Cristal lin se traduisent par des anomalies gravimétriques appréciables (N de ). Selon M« Goguel, l'anomalie de Charolles pourrait s'expliquer par le réseau de fail les existant dans cette région.

2°) A l'Ef les documents géologiques existants ne mentionnent aucun indice de Carbonifère ni de Terrien interstratifié entre le Cristallin et le Trias.

Il y a donc un espoir de trouver du charbon dans la région de Charolles, puisqu'il n'est pas absurde, a priori, de supposer l'exis- tence, a cet endroit, de Carbonifère sous le Secondaire.

Sur la carte au 50.000° ci-jointe (annexe n° l) est indiqué, en Iiachuré, le secteur où, d'après la carte géologique et les levers géologiques, est localisée cette possibilité. A l*inte**- rieur de ce secteur, nous n'avons aucune raison de proposer tel em- placement précis plutôt que tel autre. Si un tel sondage était déci- dé, seules les commodités techniques guideraient son implantation. Il devrait traverser d'abord environ 200 à 300 m de morts-terrains (Jurassique, Lias et Trias) avant d'atteindre soit le socle grani- tique, soit le Houiller éventuel (ou le Perraien)*

Mais nous insistons bien sur le fait que les chances de 3ucces sont au départ assez faibles puisque nous n'avon3 pas d'autre argu^ ment gu' une possibilité speculative pour uotiver cette proposition de recherches• Extrait schématique de lg, carte Géologique (Delàfond 1902) V

Pl/ocène et alluvions Jurassique sup£ I I moyen Bathonien inff Ech. L ias 1/50.000 Trias Carbonifère Granite • Anciennes recherches ® Sondages proposés - 6 -

2°) REGION HE CHARRECEY

Au contraire de la région de Charolles où nous no pouvons invo- | quer qu'une possibilité purement spéculative, l'existence de Carbo- nifère dans la région de Charrecey découle de l'observation.

Sur la lisière sud-orientale du bassin de Blanzy et du Creusot, la bande de Houiller productif de Perrecy-Montceau- se prolonge vers le Nord-Est au-delà de l'ancienne concession de St Bérain. Les affleurements se poursuivent jusqu'au delà de Char- recey, en face d', où une faille Nord-Sud amène brus- quement le Lias» Au-delà de cet accident, nous ne savons pas ce que devient le Mouiller, s'il se prolonge sous le Lias et le Jurassique, et dans quelles conditions (extrait schématique de la carte géolo- gique ci-contre).

Concession de Saint-Béraiii - Généralités sur le gisement

Entre les exploitations de Montceau et de Montchanin d'une part, et cette disparition à Charrecey, d'autre part, le comportement du Houiller est loin d'être inconnu.(voír carte au 1/20.000).

Dès 1782, une concession dite de Saint-Bérain était accordée pour une durée de 25 ans en faveur du sieur Guyton de Uorveau et de ses associés. Elle représentait une surface énorme, au centre de laquelle se trouvait le petit gisement connu. En 1608 était insti- tuée la concession de Saint-Bérain proprement dite« Moins vaste que la précédente, elle couvrait encore une superficie de 12.000 hectares, dont la majeure partie sur des terrains cristallins. Elle changea de mains a de nultiples reprises avant d'être acquise en 1844 par l'exploitant des iiines de Blanzy qui y renonça en 1811, le gisement étant jugé d'intérêt négligeable. Sur son emplacement, et depuis 1922, les deux concessions du Vellerot et de la Dheuno or.t donné lieu à des travaux peu importants.

Ce gisement houiller représente une bande allongée WSW/ENE, dans le prolongement du Houiller de Montceau, large en affleurements ¡ de 400 à 1200 m. Connue à Montceau, il repose au Sud sur le granite et s'enfonce, au Nord, sous le Permien. Des lambeaux de terrains plus récents : Trias, Lias et Jurassique recouvrent soit le Permien, aoit directement le Houiller. Ce recouvrement devient continu dans la région de Charrecey et à partir du méridien d'Aluze le Houiller n'est plus visible nulle part.

D'après les anciennes recherches et les travaux d*exploitation, on sait que ie gisement de St Bérain (l) :

(l) Les renseignements reproduits ici sont extraits d'un mémoire de Go Friedel et P. Teraier, daté de 1910, et qui justifiait la renon- ciation à la concession de St Béraiu par l'exploitant de Blauzy. - 7 -

"comprend plusieurs faisceaux, discontinus et de composition tres variable. Tout près de la base, il y a la couche de la Gagère, qui se prolonge à l'Est, suivant toute vraisemblance, par la couche du Parc, puis par la couche de la Vigne, et enfin par le faisceau des Carrières. Plus haut dans la formation, vient le faisceau cie la Char- bonnière, à 120 ou 150 mètres au-dessus de la couche du Parc : ce faisceau de la Charbonnière se prolonge à l'Est par los couches de la Citadelle, puis par la couche de la àlolière, et enfin par le fais- ceau du Bois Perrot. A une centaine de mètres au-dessus du faisceau de la Charbonnière ou du Bois Perrot viennent les couches intermé- diaires des puits St Léger. Le faisceau de St Léger apparaît ensui te, à 60 ou 70 mètres au-dessus du faisceau des quatre-bras. Enfin, a 1Ö0 ou 200 mètres au—dessus du faisceau de St Léger (distance comp- tée normalement aux bancs) se trouve la couche des Clos, au-dessus de laquelle le travers bancs Nord du puits St Léger n'a trouvé que des passées insignifiantes. L'épaisseur totale du terrain bouiller produc tif, à St Bérain, est donc d'environ 500 mètres.

Mais nulle part une coupe menée en travers bancs du bassin n'a rencontré» bien reconnaissables et exploitables, tous ces faisceaux» A la Gagère et au Parc, il n'y a qu'une couche : et les travers- bancs du puits du Parc longs au total d'un kilomètre n'ont rien trouvé, ni au Nord, ni au Sud de cette couche, sauf une petite veine inexploitable appartenant au faisceau de la Charbonnière, Un peu plus à l!Est, par le travers bancs du quartier de la Char- bonnier;, ou du quartier cie la Citadelle, il n'y a qu'un faisceau exploitable et qui n'est plus celui de la Gagère et du Parc. Plus loin ce deuxième faisceau se stérilise, et c'est le f ai sceau infé- rieur qui reparaît, aux puits St Louis, la Vigne et des Carrières. Le faisceau St Léger n'existe que tout h l'Est, et là ou il existe, le faisceau des Carrières n'existe plus. Enfin, la couche des Clos, qui est la plus haute de toute la formation,n'est exploitable que dans .la région même du puits des Clos et sur une très faible éten- due. Cette couche est stérilisée ou disloquée, et en tout cas inex- ploitable, dans la région traversée par la recherche Nord du puits St Léger. Elle n'apparaît pas dans les coupes des travers-bancs des puits du Parc et Notre-Dame, coupes oh le faisceau de St Léger est lui-même à peine indiqué par des passées insignifiantes.

Somme toute, faible deusité houillère, même dans les meilleures régions, et grande discontinuité dans 1'extension latérale des cou- ches de houille : telles sont les caractéristiques de la partie con- nue du terrain houiller de St Bérain. Il y faut ajouter deux autres caractères : la mauvaise qualité, ou tout au moins la médiocrité du charbon dans la plupart des couches et le fait d'une irrégularité croissante avec la profondeur dans toutes les couches que l'on a cherché à exploiter. La conclusion de cette étude est que la concession de St Bérain n'a plus, à nos yeux, aucune valeur. Il serait dangereux d'essayer de rentrer dans lea anciens travaux d'exploitation. Sans doute, on y trouverait du charbon, mais de qualité tros mediocre, et dans deB conditions de gisement très désavantageuses. Il serait dangereux aussi - c'est du moins notre sentiment - de tenter d'explorer les régions mal connues ou les régions entièrement vierges. Une seule recherche nous paraîtrait à la rigueur, n'être pas irrationnelle x celle de l'aval pendage des faisceaux exploités à St Léger, au dessous des grès rouges, et loin au Nord des anciens puits. Mais cette recherche, la seule sur laquelle on puisse raisonnablenent discuter, nous la considérons encore comme dangereuse, et, si nous étions concessionnaires, nous ne voudrions pas l'entreprendre".

Depuis la rédaction de cette étude, aucun élément nouveau n'est venu en remettre en cause les conclusions.

Affleurements carbonifères à l'Est de

Cependant, plus à l'Est, au-delà des limites de l'ancienne con- cession de St Bérain, le Carbonifère affleure encore eur environ 1,2 km. Mais nous sommes très mal renseignés h son sujet. Les seules recherches qui y aient été effectuées sont anciennes et peu importantes : plusieurs petits puits creusés en 1779 et 1780 et surtout, vers 1Ö54 quatre puits, ayant les profondeurs respectives de 10, 23, 30 et 70 m et qui trouvèrent seulement une couche irré- gulière, n'ayant pas plus de 0,30 ra d'épaisseur moyenne, avec un plongement Nord 20 à 30° (l).

Ces éléments que nous avons : médiocricité du gisement de St Bé- rain et appauvrissement des couches de St Léger d'une part, insuccès des anciennes recherches de Charrecey d'autre part, pour peu encou- rageants qu'ils soient ne suffisent pas a établir la complète stéri- lité de ce secteur. y II est donc possible qu'il rest« la tua gisement productif de faible importance. Si l'on décidait d'explorer ce secteur, nous conseillerions de faire d'abord un, peut-Stre deux sondages rapides avec une petite sondeuse allant a 200 ou 300 m au maximum, près de l'emplacement suivant : aux environs de Charrecey, à l'Est ou au Sud—Est du clo- cher, près de la route, aux alentours du point de coordonnées : x » 776,4 y % 206,8 ou 9 (implantation a, de la carte en annexe 2).

(l) Ces renseignements sont extraits du très documenté i Rapport de \K. Bafrelier sur les travaux de la Mine de St Bérain (1G59). Archivée du Service dea Mines de Chalón. Les emplacements de ces recherches indiqués sur l'extrait de la carte géologique au 50,000 ci-contre ont été reportés d'après l'Atlas de Delafond - 1902. - 9 -

Cet emplacement répond an double souci t - d'être à une distance raisonnable de la bordure granitique, - de n'avoir qu'un faible recouvrement de Trias avant d'atteindre le Houiller, En raison de la configuration du terrain, plus au Nord, le recouvrement de Lias devient plus important. De plus, le Houiller plonge vers le Nord, Si bien qu'un sondage situé trop au Nord ne pourrait espérer rencontrer le Houiller qu'à une profondeur rapidement croissante.

De toutes façons, en mettant les choses au mieux, on ne peut espérer trouver dans ce secteur qu'un gisement restreint» C'est un peu plus à l'Est, au-delà de la faille d'Aluze, que se pose un problème vraiment intéressant. Nous allons le voir maintenant»

Prolongement éventuel du Houiller au-delà de la faille d'Aluze II n'y a aucune raison de supposer que le ruban houiller de Perrecy-Montccau—Cbarrecey s'interrompt brusquement an point ou la faille d'Aluze supprime ses affleurements et fait apparaître le Lias . (calcaire à Gryphécs), ce qui traduit simplement un enfoncement de l'ordre de 200 m.

Il est logique de supposer que ce ruban houiller se continue en direction approximative de Rully, s'il resto sensiblement recti- ligne, comme sur les quelques 40 km qui séparent Charrecey de Per- recy. Peut-être aussi sa direction s'incurve-t-elle. Dans cet assez vaste secteur, il n'est pas du tout absurde a priori de supposer l'existence d'un prolongement intéressant.

Contre cette espérance, trois objections majeures viennent immédiatement à l'esprit :

En fait, nous n'en savons rien. La façon dont un gisement houil ler s'avilit, dont les couches se schistifient, obéit a des lois trop capricieuses pour que nous puissions extrapoler dans ce sens les données fournies par le gisement de st Bérain. Nous en avons une preuve toute récente dans l'exemple du sondage de Romagne, qui vient d'être achevé à l'autre extrémité du gisement, dans la région de Perrecy« Ce sondage n'a trouvé qu'un Houiller médiocre. Si, partant du Houiller connu à Montceau et à Rozelay on avait d'abord examiné la coupe de ce sondage, on aurait - 10 -

pu en conclure que le Houiller cesserait d'être intéressant au-delà. Mais il se trouve que d'autres sondages, effectués antérieurement (Chaoperoux, La Vellette, etc..) démontrent précisément le con- trai re.

Disons donc que nous sommes dans l'ignorance la plus complet« au sujet de ce que peut devenir le fiouiller éventuel au-delà de la faille d'Aluze.

2°) uyfi-uu-aficlßur-JiaJL-iiüLiia-jaüi-dii-nuuiiruüü^s-XüillüS-, qui tra- duisent les premiers gradins du grand effondrement de la "dégringo- lade" des assises sous le Tertiaire de la plaine d© la Saône et de la Bresse* Un gisement houiller éventuel y serait donc morcelé, bouleversé, et de plus rapidement enfoncé à une profondeur prohi- bitive.

Ce réseau de failles est visible sur l'extrait de la carte géologique au 50.000° fourni ci-contre, qui reproduit les contours de la carte de Dolafond (1902) et de la Io édition de la feuille au 80.000° de Chalón. Sur la deuxième édition de la môme feuille (1938) les contours sont beaucoup plus fouillés et montrent un réseau de failles d'une complexité encore plus grande et assea décourageante à première vue.

ïvïais à y regarder de plus près, si le dessin de ces failles fourni par la carte géologique est aussi fouillé, aussi compliqué, cfest d'abord parce qu'il s'agit de terrains (Lias et Jurassique) dont los affleurements sont nombreux et significatifs dans un pays au relief accidenté. Ces affleurements peuvent Ôtre rapportés h quelques mètres près à tel terme de l'échelle stratigraphique, ce qui est évidemment impossible dans le cas du Granite, du Ilouiller et du Peroien. La plupart de ces failles n'ont qu'un rejet assez faible, presque négligeable même pour quelques unes.

La carte géologique, telle qu'elle existe, traduit graphique- ment les observations de surface qu'a DJI effectuer son auteur. Au lieu de cela si, dans l'absolu, elle fournissait une image parfai- tement objective de la réalité géologique, il est certain qu'elle montrerait, à l'emplacement du Houiller exploité de Montceau, un réseau de failles bien plus compliqué que dans le Jurassique a l'Est de Charrecey I »

Donc, sans vouloir minimiser l'Importance de ces failles Nord- Sud qui sont les premieres manifestations de l'effondrement de la plaine de la Safine, on peut dire qu'il s'agit d'un escalier qui peut descendre profondément, mais dont les premières marches sont encore accessibles. - 11 -

Si le Ilouiller productif existait à l'Est de la faille d'Aluze, il pourrait Ôtre exploitable sur une longueur de plusieurs kilo- mètres avant d'être rejeté à une profondeur excessive sous le Tertiaire de la plaine de la Saône.

3 ° ) Que l'importance du recouvrement j urassinue risque, de rejet^er

Dans ce secterr, les morts terrains montent en effet jusqu'au Jurassique supérieur (Portlandien)• Mais ceci n'cntraine pas forcé- ment que les sondages auront à traverser toute l'épaisseur de la série stratigraphique avant d'atteindre le Houiller. Le relief est accidenté, et il n'y a aucune raison d'implanter des sondages ni des puits d1 exploitation précisément au sotnmet des buttes couronnées de Jurassique supérieur. Des sondages éventuels peuvent en effet être entrepris un peu partout dans le secteur envisagé — que ce soit à Bourgueuf, fciercurey ou Rully - sur le Batlionien moyen ou supé- riear. L'épaisseur des morts terrains pourrait alors être estimée à:

Cathoni en moyen et inférieur (calcaires avec lits rarneux) 80 à 100 m Baj ocien supérieur (calcaires et marnes) 20 m Baj ocien inférieur et Aalénien supérieur (calcaire à Chailles) 40 m Aalénien inférieur et Tonrcien (marnes et calcaires fissiles) 30 à 40 m Lias moyen (marnes, calcaires et calcaires marneux) ..... 90 m Lias inférieur 20 m Ilettangicn ) ->n m r,, f , . \*»**... •••••••••*••• ¿U 111 Rhetien ) Trias 30 à 00 m Soit une épaisseur totale de l'ordre de 400 mètres S'il était décidé de reconnaître ce secteur, nous conseille- rions de procéder, prudemment, de la façon suivante :

Io) Effectuer un premier sondage de reconnaissance, 500 m environ à l'Est de la faille d'Aluze. L'emplacement le plus favo- rable, en tenant compte h la fois de la configuration du terrain, de la structure géologique et des commodités d1exécution, nous paraît se trouver dans la petite vallée du Giroux, aux alentours du point de coordonnées : x = 779,4 y = 207f2 Cote = 290 environ (emplacerr.ent b de la carte au 20.000* en annexe n° 2 h ce rapport). - 12 -

Ce sondage débuterait dans le Lias moyen ou supérieur. Il au- rait donc à traverser, avant d'atteindre le Houiller éventuel une épaisseur totale de 100 à 200 m de Lias et de Trias (il partirait sensiblement du même niveau stratigraphique que le récent sondage d© Roniagne). Une recherche faite avec une sondeuse allant a 250-300 m au maximum suffirait donc a nous enseigner si le Houiller existe bien au-delà de la faille d'Aluze et à en recouper la tête. Il paraît préférable de prévoir un sondage allant à iOOO m pour explorer, le cas échéant, le Houiller rencontré.

2°) Si les résultats de ce premier sondage sont encourageants, procéder à des levers cartographiques au 20.000°, pour revoir et préciser les contours au 60,000° de la carte géologique (feuille de Chalón, 2° édition), et guider l'implantation des sondages ultérieura

Ceci n'est qu'un premier point à étudier car la région pose un problème plus vaste, si 1•on fait appel aux données géophysiques.

DONNEES GEOPHYSIQUES

La carte gravimétriÇue au l/öO.QO ci-jointe a été établie par le Département de Géophysique du B.R.G.G.M., d'après les résultats de diverses prospections.

La précision des mesures n'est pas homogene, et en particulier celles fai tes au gravimètre Thyssen peuvent avoir une marge d'erreur de l'ordre du milligal. Sur cette carte nous avons reporté de façon très simplifiée la géologie, et notamment les terrains cristallins, le Houiller, le Permien, ainsi que les principaux accidents qui af- fectent les terrains secondaires en bordure de la plaine de la Saône

a) Les terrains cristallins correspondent aux zones 4e plus faible déficit de gravité.

b) Les terrains permo-carbonifores donnent une anomalie néga- tive de l'ordre de 4 à 5 milligals, comme cela a été constaté dans un certain nombre de bassinsdu Massif Central par les géophysiciens du B.K.G.G.M.

c) Les forts gradients coïncident avec la bordure du bassin carbonifère. A ce sujet, Monsieur J« Goguel, Directeur du Service de la Carte Géologique de la , Conseiller scientifique auprès du B.R.G.G.M., a attiré notre attention sur les faits suivants : - 13 -

"La bande de fort gradient du bord Sud se poursuit en ligne droite, au-delà d*Aluze, plus étalée, coinrae il est normal étant don- né 1'augmentation de profondeur, mais avec une amplitude qui reste de 3-4 mgal sur le méridien de Chagny. Il est vraisemblable que ceci marque le prolongement en profondeur, en ligne droite, du bord Sud du bassin permien - naturellenent sans que l'on puisse dire la po- sition occupée par un Stephanien éventuel. Les failles qui déterminent, par gradins successifs, l'ef- fondrement de la Bresse, se traduisent globalement par une diminu- tion de la gravité dans cette direction Î mais les stations de me- sures sont trop espacées et les failles trop nombreuses, pour que le trticé des courbes isogames donne des indications sur leur position. Alors que, suivant l'axe du bassin pernien, 1'ensemble de ces failles affectant le Jurassique ne détermine, jusqu'à CUagny, qu'une diminution de gravité de l'ordre de 3-4 mgal, la variation, au Sud de , au droit du granite, est beaucoup plus forte (8-9 ragai); rien cependant ne suggère que le rejet des failles y soit beaucoup plus fort que plus au Nord, puisque des lambeaux de Trias ou de Lias existent, à des altitudes peu différentes, aus::i bien sur le Perniien que le Granite. On peut se demander si cela ne tiendrait pas à la présence, à l'Est de la faille, sous le Lias, d'un terrain plus léger que le granite ?"

Malheureusement, la carte gravimétrique que nous avons à notre disposition n'est qu'une première approximation à grande échelle; pour la préciser utilement, il faudrait multiplier le nombre de mesures, et avoir au moins une densité de stations de l'ordre d'une par ki lociètre carré. Etant donné que la région est assez accidentée, il faudrait apporter à ces mesures des corrections topographiques. Ce dernier travail serait facilité du fait de l'existence de très bonnes cartes topographiques au 1/20.000 de la région.

Il est évident que,pnr la suite, seuls des sondages pourront nous renseigner sur l'existence de terrain houiller en bordure de la plaine de la Saône au Sud de foercurey. Enfin, rappelons l'existence au Sud du Bassin de Blanzy du peti t bassin Stephanien de Forge- Ce bassin est en réalité un petit lambeau de Carbonifère coincé datï3 le granite. Il peut être considé- ré comme un témoin de 1'existence d!un bassin plus grand qui se serait étendu dans cette rdgion.

PARIS, le 9 Juin 1958

R. FEYS et Ch. GREBER