Lesexpertssontéternels
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0123 III LONDRES 2012 Mardi 14 août 2012 Les Experts sont éternels Passation de pouvoir au VTT handball|En conservant leur titre, en finale face àlaSuède (22-21), les hommes de Claude Onesta entrent dans la légende du sport français cyclisme|L’or de Julie Bresset atténue la déception née de l’abandon du double champion olympique Julien Absalon Henri Seckel Londres, envoyé spécial Rémi Dupré vu l’écart, 55 secondes, je me suis aJamaïque ne participait pas démobilisé. Je me suis dit “ça sert à au tournoi olympique de Hadleigh, envoyé spécial rien”, la médaille était totalement handball, mais le public de la impossible, explique Julien Absa- Basketball Arena aquand on vélo àlamain, Julien lon. Continuer pour faire dixième? mêmeeu droit àquinze exem- Absalon gravit pénible- Après deux titres olympiques, faire L plaires d’Usain Bolt sur le ment la colline verdoyante dixième…» Pour le vététiste, la podium. En grimpant sur la plus haute S de Hadleigh Farm. Le vété- déconvenue est amère. Sur la côte marche après avoir battu la Suède en fina- tiste français (31 ans) regagne, sac anglaise, le trentenaire était pro- le (22-21), dimanche 12août, les handbal- au dos, le campement réservé aux grammé pour rejoindre au firma- leurs français se sont livrés àunpastiche compétiteurs. Quelques minutes ment de l’olympisme français collectif du geste de l’archer rendu célèbre auparavant, le dossard numéro1a Tony Estanguet et Marie-José parle sprinteurjamaïcain –qui aconservé abandonné la course. La mâchoire Pérec, sacrés àtrois reprises aux àLondres tous ses titres sur 100m, 200m serrée,ledoublechampionolympi- Jeux. «Jesuis le seul àavoir déjà et 4×100m–,sur une inspiration de der- que n’a guère envie de s’épancher. remporté deux médailles d’or et nière minute de l’arrière bondissant Auxjournalistesvenusàsarencon- cela évacue la pression, observait Daniel Narcisse: «Bolt adit que, mainte- tre, le natif de Remiremont, dans même Julien Absalon avant la nant, il était dans la légende. On abeau- les Vosges, confie son abattement. course. Une médaille ici serait coup de respect et d’humilité, mais ce «Pourquoi aujourd’hui?»,deman- juste un bonus.» qu’on afait depuis cinq ans nous permet de-t-il àson auditoire. Truffé d’obstacles artificiels, le aussi d’être dans la légende du sport.» LecoureursacréauxJeuxd’Athè- parcours de Hadleigh Farm adon- ALondres, les Bleus ne sont pas devenus nes en 2004, puis quatre ans plus né l’avantage aux vététistes dotés champions olympiques:ils le sont restés. tard àPékin, aéchoué àconserver d’une grande maîtrise technique. Et cette performance est exceptionnelle à sacouronne,dimanche12août,sur S’étendant jusqu’à l’embouchure la lumière de l’histoire, aucune équipe les sentiers de l’Essex. «C’est le pire de la Tamise, ce tracé de cinq kilo- n’ayant jusqu’alors réussi pareil doublé, si scénario possible, celui que j’avais mètres près de la merduNord n’a l’on excepte l’URSS, sacrée championne Samuel Honrubia, Daouda Karaboué, Nikola Karabatic imaginémaisquejepensaisimpro- pas réussi non plus àJean-Christo- olympique en 1988, quatre ans avant une et Thierry Omeyer imitent le geste d’Usain Bolt en montant sur le podium. MARKO DJURICA/REUTERS bable», aestimé le favori déchu. phe Péraud, médaillé d’argent à «équipe unifiée de l’ex-URSS»qui n’avait Après seulement trois kilomètres Pékin.Convertiaucyclismeprofes- plus grand-chose àvoir. Les tricolores ont, révélée pénible. Dans une arène ànou- tait pas endoloris de cette aventure que l’on parcourus, le quintuple vainqueur sionnel sur route depuis 2010, le par ailleurs, décroché trois titres mon- veau transformée en enclave française à avait mal gérée, on se casserait la gueule la de la Coupe du monde de cross- Toulousain, qui sortait d’un Tour diaux (2009, 2011) et européen (2010) au Londres, les Bleus ont pu compter sur leur fois d’après parce qu’on risquait de revenir country entre 2003 et 2009 perd de France harassant, aconclu cours de la dernière olympiade. gardien, Thierry Omeyer, et un effectif si de la même façon. Finalement, on n’a pas l’équilibre sur un talus rocailleux. l’épreuve olympique au 29e rang, riche qu’il permettrait de former deux mal construit notre affaire.» Frappé par la déveine, il tente alors soit àhuit minutes du vainqueur, équipes candidates au titre. Après 1992, L’affaires’estnotamment construitesur de réduire son retard sur le groupe Jaroslav Kulhavy. Cette performance 1996 et 2000, la Suède aperdu sa quatriè- des fondations rajeunies. La moyenne de tête. Mais aux pièges réservés L’échec des deux médaillés de me finale aux JO. Joueurs àl’époque et d’âge élevée du groupe (30ans) avait susci- par ce tracé escarpé succèdent les 2008 intervient au lendemain du est exceptionnelle àla désormaisentraîneursde lasélectionscan- té certains doutes, mais la victoire londo- ennuis techniques. Victime d’une sacre de la Tricolore Julie Bresset lumière de l’histoire, dinave,StaffanOlssonetOla Lindgrenpeu- nienne «n’est pas la victoire d’une équipe crevaison, le vététiste tricolore sur les pentes fleuries de l’Essex. vent se demander s’ils connaîtront un vieillissante»,analyseClaudeOnesta,satis- doit changer une roue. Au loin, les Lavététistebretonnearéussi,àl’is- puisque aucune équipe jour le goût de l’or olympique. fait des jeunes Xavier Barachet (23ans), leaderscreusent l’écart, soulevant sue d’un parcours sans accroc, à n’avait jusqu’alors Les Bleus le savourent une seconde fois, Samuel Honrubia (26 ans) et William unnuagedepoussièredanslaprai- vaincre la doyenne allemande au boutd’une aventure qui n’a pas semblé Accambray (24ans). Après sa performance rie vallonnée. Alors qu’il n’a pas Sabine Spitz, 40ans, championne réussi pareil doublé suivre le scénario inéluctable des succès salvatrice en quart de finale contre l’Espa- encore achevé son deuxième tour olympique en titre. précédents. «Par moments, pendant la gne(23-22), ce dernier est heureux d’avoir de piste, Julien Absalon finit par Jeudi 9août, la Française de compétition, j’ai dit aux joueurs qu’on «montré que le niveau de l’équipe ne baisse mettre pied àterre et renonce à 23ans avait pourtant chuté àl’en- Difficile de ne pas être dithyrambique était au milieu du gué, raconteClaude pas lorsque les jeunes entrent». poursuivre la course. traînement, s’entaillant le coude. au sujet des «Experts», ce surnom imposé Onesta, et que la suite nous ferait soit tom- Le Mondial en Espagne, en janvier 2013, Malgré ses sept points de suture en 2008 par la com’ de la Fédération fran- berdans l’eausoitfinir la traversée.Il yaeu sera le terminus pour les plus âgés des Amère déconvenue et des articulations endolories, la çaise de handball, que l’on n’est pas obligé quelques heures où l’on ne savait pas de Experts.Pasde quoiinquiéterunsélection- «A mon avis, je suis parti avec nativedeSaint-Brieuc(Côtes-d’Ar- d’aimermaisdontondoitbienreconnaître quel côté ça allait partir.» Le sélection- neur«toujoursoptimiste». «Est-cequ’ilya une crevaison lente, je ne vois pas mor)afinalementbrillé,quarante- qu’il sonne juste. Au-delà du talent et de la neur confie néanmoins qu’il ne s’est beaucoup d’équipes qui ont des joueurs de d’autre explication car je n’ai rien huit heures plus tard, sur la chance inhérents àtoute réussite sportive, «jamais posé les questions de temps en 22, 23 ans avec le potentiel de William tapé,fulmine le coureur. En deux rocaille anglaise. «J’espère que il yabien quelque chose qui confine àl’ex- temps posées par d’autres», concernant la Accambray ou de Xavier Barachet ?» années, on adûfaire plus de cent Julien va faire comme moi»,avait pertisechez«lameilleureéquipedetousles capacité de son groupe àserelever après Réponse:non. Et déjà, révèle Philippe toursdeparcours,jen’aijamaiscre- déclarélaBretonneavantlacourse temps»,comme la désignait le Croate Iva- l’échec de l’Euro 2012. Bana, directeur technique national (DTN), vé.» Avant de déclarer forfait, le de son homologue masculin. Le no Balic, lui-même l’un des meilleurs En Serbie, au mois de janvier, alors que derrière ces jeunes àpeine éclos pousse Vosgien avait notamment refusé reversdecelui-cimatérialiselapas- joueurs de tous les temps, après la défaite les Bleus, mal partis,pouvaient encore se une nouvelle génération: «Onafabriqué laroueofferteparsoncompatriote sation de pouvoir au sommet du des siens face aux Bleus en demi-finale, hisserendemi-finale,ClaudeOnestadécré- une couveuse avec dix gamins de 16 ans, Stéphane Tempier, classé onziè- VTT hexagonal. Et confirme une vendredi 10 août. taitqu’ilétait«déjàdansla préparationdes qu’on accompagne du début àlafin, et me sur la ligne d’arrivée. L’avance tradition française:depuis l’appa- En finale, comparée aux montagnes Jeux» et oubliait la compétition européen- c’estspectaculaire. Ce sont des athlètes prise par ses concurrents directs, rition de ce sport au programme espagnole et croate gravies lors des tours ne: «J’ai préféré abandonner l’Euro pour qu’on prépare pour les Jeux de 2020.» La le Tchèque Jaroslav Kulhavy et le olympique, en 1996 àAtlanta, précédents,la Suède avait des airs de butte que la leçon qui en ressorte soit douloureu- planète handball pourrait bien rester SuisseNino Schurter, aclairement l’équipe de France atoujours rap- Montmartre. L’ascension s’est toutefois se.Jesavais pertinemment que si on ne sor- bleue encore un petit moment.p influencésadécision. «Quand j’ai porté une médaille d’or. p Sur la piste et dans les bassins, des records et des doutes LesJamaïcains et les Américaines, sur 4×100m, ont atteint des temps que les spécialistes pensaient irréalisables Mustapha Kessous Felix,déjàcouronnéesur200m.Mêmefati- teur de l’Institut de recherche biomédica- tion, par la Fédération internationale de dénombre neuf nouveaux temps de réfé- et Erwan Leduc guées,lesnouvelleswundermädchenamé- le et d’épidémiologie du sport (Irmes) ne natation en janvier2010, des combinai- renceplanétaire. Certains ont éveillé plus ricaines ont amélioré de 55 centièmes de cache pas son scepticisme face aux résul- sonsaensuiteouvertunepériodedediset- de soupçons que d’autres, avec en premiè- Londres, envoyés spéciaux secondes le record –que tout le monde tatsdesJamaïcains: «Iln’yapasdecertitu- te.