2.6 Habitats Et Especes Phares 2.7 Contexte Socio
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2.6 HABITATS ET ESPECES PHARES Le site haute-Vézère comporte 11 habitats de l’annexe I de la directive dont 2 prioritaires. Parmi les habitats d’intérêt communautaire, il convient de souligner la présence de la majorité des groupements végétaux tourbeux de la région Limousin. Le site comporte d’ailleurs les trois communes les plus « tourbeuses » de la région (St-Merd-les-Oussines, Pérols-sur-Vézère et Bonnefond). Les tourbières hautes actives sont représentées sous différents groupements tandis que les tourbières hautes dégradées sont fréquentes sur le site, sous forme de tourbières à molinie. Certains grands ensembles de landes sèches subsistent encore, sous forme de landes subatlantiques, les landes d’Ars et le Puy de Razel à Pérols-sur-Vézère, les landes de Marcy à St-Merd-les-Oussines. Au niveau des espèces, le site abrite deux espèces végétales de l’annexe II de la DH, le Fluteau nageant et la Bruchie des Vosges mais également 6 espèces protégées au niveau national dont le Malaxis des marais (photo) ou encore le Lycopode inondé. La faune remarquable est constituée par huit espèces de la Directive Habitats dont la Loutre qui s’épanouit dans le réseau hydrographique dense du site ou encore le Grand Murin qui fréquente les vieilles forêts feuillues. Le site accueille également une espèce de coléoptère endémique de la Montagne Limousine, Carabus arvensis thebaudi, inféodé aux tourbières. 2.7 CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE 2.7.1 Historique Le secteur Haute-Vézère est un des secteurs du plateau de Millevaches ayant subi la plus forte « inversion paysagère » (terme employé par les géographes) depuis le XIXe S. En effet, l’agriculture était alors orientée vers une polyculture dans un but d’autoconsommation, avec les villages situés sur les replats d’alvéoles. Conservatoire Régional des Espaces Naturels du Limousin Document d’Objectifs 2006-2012 Le Theil – 87510 Saint-Gence SIC des Landes et zones humides de la haute Vézère Tél : 05.55.03.29.07 – Fax : 05.55.03.29.30 FR 7401105 Mel : [email protected] - 17 - Les terrains, particulièrement ouverts, étaient principalement constitués de landes (jusqu’à plus de 75% du territoire communal de certaines communes du site en 1808) et étaient utilisées de manière communautaire par tous les éleveurs de chaque village, sous forme de parcours. L’élevage était essentiellement ovin avec des densités allant jusqu’à 150 bêtes au km². Les cultures (pomme de terre, seigle, sarrasin) pouvaient représenter 35% de la surface de certaines communes. Les prés étaient situés entre le replat du village et le fond de l’alvéole. Ils faisaient l’objet d’une grande attention, avec une irrigation grâce aux levades (rigoles), qui amenaient l’eau depuis des petits réservoirs situés plus hauts, les pêcheries. Cette tradition de maîtrise de l’eau se manifestait également par la création de rigoles dans les prairies les plus humides, destinées à évacuer le surplus d’eau de certaines zones. Les fonds tourbeux, enfin, étaient utilisés en été, en complément des landes. Le taux de boisement moyen du plateau était alors de 1 à 3%. Mais une première phase de boisement, initiée par les notables consista alors à soustraire des landes au pâturage ovin dès 1880. En 1910, les bovins commencent à prendre de l’importance, avec des densités de 20 bêtes au km². Le taux de boisement continue d’augmenter avec l’arrivée de Marius Vazeilles en 1912 sur le secteur de Meymac, qui, pronant l’équilibre sylvo-pastoral, incite les paysans à planter en Pins sylvestres les terres inutilisées. Ces mêmes paysans sont alors utilisés par les grands propriétaires forestiers comme main d’œuvre pour planter des centaines d’hectares en résineux et ce jusqu’en 1930. Les Pins sylvestres sont alors utilisés comme bois de mines. Après la Seconde Guerre Mondiale, le système agricole traditionnel devient inadapté, des milliers d’hectares sont abandonnés, l’élevage ovin laisse place à l’élevage des veaux de lait, la baisse de la demande en main d’œuvre provoque un exode rural massif. Par conséquent, un reboisement spontané apparaît par l’absence de pâturage sur les terres les plus pauvres et les moins accessibles. En effet, 6 à 10 ans sont suffisants pour qu’une lande se piquète d’arbustes et 30 ans pour qu’elle devienne une véritable friche forestière. Au bout de 50 ans, le hêtre commence à dominer le chêne et au bout d’un siècle, la hêtraie « climacique » est présente (ANDRE, 1995). Le reboisement volontaire (motivé par les subventions du Fonds Forestier National dès 1946) est spectaculaire, consistant en plantations de conifères, dont l’Epicéa commun (50%), le Douglas (30%) et autres essences résineuses (19%). Ce reboisement se maintient jusqu’en 1975 à raison de 5000 ha par an. En parallèle à ces reboisements, la proportion de prairies et de cultures a fortement augmenté, notamment pour une demande de fourrages importante et un désintérêt de la plupart des éleveurs bovins pour les landes à bruyères. 2.7.2 Contexte actuel Les cartes n°6 et 7 illustrent la répartition entre milieux agropastoraux, urbanisation et forêt sur le site. 2.7.2.1 Environnement démographique Comme nous venons de l’évoquer, la montagne limousine a subi un exode rural massif au cours des XIXe et XXe S. Ainsi, le secteur de la haute-Vézère est devenu un des territoires les moins peuplés de France, avec des densités de population allant jusqu’à 2,3 hab/km². Il existe Conservatoire Régional des Espaces Naturels du Limousin Document d’Objectifs 2006-2012 Le Theil – 87510 Saint-Gence SIC des Landes et zones humides de la haute Vézère Tél : 05.55.03.29.07 – Fax : 05.55.03.29.30 FR 7401105 Mel : [email protected] - 18 - le monteil cézeyrat couffy feyssaguet javaud audouze grand billoux le longy chabennes le parneix larfeuil marcy millevaches véjolles le mas gimel saint-merd-les-oussines les oussines la brugère chavanac orlianges fournol variéras lissac les rioux ars coudert les maisons celle pérols-sur-vézère combe prunde vaubourgeix la chaype chaumeilla beige razel barsanges le mas chevalierle bourg orluc le cloup le bournel le las Légende saugeras la font freyde la saulière Limite du site le goumoueix beynat Chef-lieudecommunematrillat Hameau laubard bonnefond 1voieou2voiesétroites 1:66 000 2voieslarges VOIE FERREE LIGNE ELECTRIQUE Carte n°6: Urbanisation du site NATURA 2000 Sources: ©IGN Paris - BDORTHO ® 1999-2004 ©IGN Paris - BDCARTO ® ©DIREN Réalisation: CREN Limousin-PDV-2006 © Reproduction interdite Légende Limite du site Forêt 1:66 000 Habitations Milieux ouverts Carten°7:Occupationdusol du site NATURA 2000 Sources: ©IGN Paris - BDORTHO ® 1999-2004 ©IGN Paris - BDCARTO ® ©DIREN Réalisation: CREN Limousin-PDV-2006 © Reproduction interdite cependant d’importantes variations démographiques entre les différentes communes, Meymac ayant une densité actuelle de plus de 30 habitants au km². A titre d’exemple, le canton de Bugeat comptait 9380 habitants en 1886, 2542 en 1990 et 2295 en 1999 (INSEE, 1999). St St Bonnefond Chavanac Meymac Millevaches Pérols/Vézère Merd Sulpice Tarnac Population 149 48 2523 79 229 137 79 472 1982 Population 127 49 2627 82 182 112 53 356 1999 Superficie 4506 985 8715 1154 4698 4246 2292 6746 (ha) Densité 2,8 5 30,1 7,1 3,9 2,6 2,3 5,3 (hab/km²) La Commune de Pérols-sur-Vézère, quant à elle, comptait 1164 habitants en 1876, 214 en 1990 et seulement 182 en 1999 (INSEE, 1999). Seule la Commune de Meymac semble retrouver une certaine attractivité avec une augmentation de 2523 habitants en 1982 à 2627 en 1999 (INSEE, 1999). Le canton de Meymac conserve une globale stabilité depuis les années 80 avec environ 4600 habitants. 2.7.2.2 Agriculture 44 éleveurs utilisent le site Natura 2000. Les ateliers sont essentiellement bovins (31 exploitations), ovins (7 exploitations) puis mixtes (4 exploitations). Une seule exploitation est vouée à l'élevage de bovins lait et à la culture de petits fruits et une autre à l'élevage de chèvres laitières. La carte n°8 illustre les sièges d'exploitations des éleveurs du site Natura 2000. L’agriculture du site est donc uniquement constituée par de l’élevage extensif, avec des pressions de pâturage n’excédant pas 1,4 UGB/ha en moyenne sur chaque exploitation. Il convient cependant de pondérer ce chiffre car les pressions de pâturage exercées sur certaines prairies le dépassent largement. Ce sont les surfaces utilisées en landes, parcours et tourbières qui « délaient » la pression moyenne. Le nombre moyen d’UGB/ha sur ces milieux précis est en effet le plus souvent inférieur à 0,45, voire moins. La carte n°9 illustre la pression de pâturage moyenne exercée sur le territoire de chaque commune du site. Les surfaces La superficie agricole utile (SAU) est en constante diminution sur toute la zone, particulièrement marquée sur le canton de Bugeat (- 27 % entre 1979 et 2000). L’espace est partagé avec la forêt qui occupe environ 50 % du territoire et les landes. Conservatoire Régional des Espaces Naturels du Limousin Document d’Objectifs 2006-2012 Le Theil – 87510 Saint-Gence SIC des Landes et zones humides de la haute Vézère Tél : 05.55.03.29.07 – Fax : 05.55.03.29.30 FR 7401105 Mel : [email protected] - 19 - Légende 1:70 000 Limite du site sièges d'exploitation Carte n°8: Sièges d'exploitations agricoles du site Natura 2000 Sources: ©IGN Paris - Scan 25® ©DIREN Réalisation: CREN Limousin-PDV-2006 © Reproduction interdite Les productions L’élevage est la production dominante du secteur et principalement en bovin viande. ¾ La production bovine est principalement menée en race limousine avec la production de bovins maigres exportés essentiellement vers l’Italie. Il y a donc peu de produits finis.