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Sur les traces des vestiges miniers transfrontaliers Condé sur l’Escaut

Un territoire où l’or noir a façonné les paysages : partez sur les traces des vestiges miniers transfrontaliers. Terhistoire La Commune de Bernissart et la ville de Condé- sur-l’Escaut se sont lancées dans l’aventure d’un projet transfrontalier Interreg IV A depuis 2010. Le projet « Terhistoire : concept d’un territoire à remonter le temps » propose un développement touristique mettant en réseau les ressources et atouts de part et d’autre de la frontière et contribue à faire émerger l’évidence d’un Bonjour ! territoire uni et unique ! Il participe aussi Je suis le Duc de Croÿ … de la professionnalisation et de la mise en réseau des acteurs locaux. Les patrimoines historique, bâti et naturel, du Crétacé à nos jours, sont les supports d’une interprétation et d’une médiation originales faisant appel aux nouvelles technologies. Le Duc Emmanuel de Croÿ, personnage emblématique du Siècle des Lumières ayant marqué le Hainaut de son empreinte, est le narrateur idéal Et moi, pour accompagner le visiteur je suis Pic ! dans ses découvertes et explorations…

2 Sommaire e conduite nn du bo r 4 Terhistoire : une mine d’or noir ! e an d Au sein du Terhistoire, d 5...... Cartographie du parcours e o rt des habitants vous accueillent, n a des agriculteurs et forestiers travaillent, n 6 Les pionniers de la mine h e des randonneurs se promènent, des pêcheurs u 7...... Le domaine de l’Hermitage, c et chasseurs s’adonnent à leurs loisirs. r 8...... Forêt de Bon-Secours / Hermitage a L 9...... Le bourriquet et le baritel Ensemble, soyons courtois et respectons les usagers. 10 /11 .... La machine à feu La nature vit à son rythme, régulier et fragile. 12 Du charbon aux N’arrachons pas les branches. 13...... La mine moderne Ne piétinons pas les pousses d’arbres et de fleurs. 14...... Le puits Négresse N’effrayons pas les animaux ; restons toujours discrets. 15...... L’ancienne gare de Bernissart et son Ravel Chaque année, fruits et fleurs s’offrent à nous… 16 La découverte des iguanodons Modérons notre cueillette ; coupons la tige des fleurs et le pied des champignons, et n’arrachons 17...... Du cran au piégeage des iguanodons pas bulbes, pieds ou racines. 18...... La suite de la découverte 19...... Le musée de l’ Ne jetons ni écrasons notre cigarette Bonne balade ! n’importe où. 20 Mémoire d’une petite cité minière Remportons nos détritus. 21...... Le carreau de mine du Rivage Bonne balade ! 22...... La cité minière d’Harchies 23...... Le puits d’Harchies 24/25..... Les lieux de sociabilité des mineurs 26 Les vestiges miniers du XXème siècle 27...... Fosse, chevalement et étangs de Chabaud-Latour 28...... Cités Lorette et Chabaud-Latour, des cités pavillonnaires 29...... La cité des Acacias, une cité jardin 30 Lexique 31/33 Infos touristiques 3 Terhistoire : une mine d’or noir !

Sous les chevalements d’acier et les cathédrales de briques qui caractérisent les bâtiments d’exploitation minière du XXème siècle, sont cachés des vestiges répondant aux noms bucoliques de « bourriquet », « baritel », « balancier »…

À ses débuts, l’exploitation houillère La reconversion des friches depuis la est une activité agricole nouvelle qui fin de l’exploitation offre au regard invente et expérimente des techniques novice une nature presque intacte mais dans un cadre verdoyant en utilisant pourtant reconquise et préservant pour en sous-sol les pioches, pelles l’œil attentif les traces de gigantesques et pics pour labourer le ventre de bouleversements. la terre. En trois siècles d’aventure minière, les techniques ont eu le temps d’évoluer… En route ! Et les paysages aussi !

4 Voyage au cœur du Terhistoire

Nous vous proposons de découvrir les vestiges miniers transfrontaliers du Terhistoire en 15 stations paysagères.

40 km 37 km Légende :

Information

Station

Les pionniers de la mine (8 km) Du charbon aux iguanodons (4 à 7 km) Mémoire d'une petite cité minière (7,7 km) Vestiges du 20eme siècle (20 km) Frontière Jonction

5 Portrait de Jacques Désandrouin

Les pionniers de la mine MALGRÉ CETTE DÉCOU- VERTE, IL EST CONDUIT À LA RUINE ET VEND Les premières découvertes et exploitations SES TERRES AU PRINCE de la houille remontent vraisemblablement EMMANUEL DE CROŸ. au XIème siècle. Elles sont alors régies par des conventions passées entre grands Conscient que l’exploitation seigneurs et les concessionnaires d’exploitation. des mines pouvait rappor- ter plus que des propriétés immenses, Emmanuel de Croÿ réunit Jacques Désandrouin, le Marquis de Cernay et les héritiers de Pierre Taffin.

LE 19 NOVEMBRE 1757, Au début du XVIIIème siècle et à la ILS FONDENT suite des fluctuations de la fron- LA COMPAGNIE DES MINES tière, les villages environnant du D’ANZIN DONT L’ACTE Hainaut belge et français vont ex- EST SIGNÉ AU DOMAINE plorer le sous-sol en vue d’exploi- DE L’HERMITAGE. ter la houille. Cette compagnie est à l’origine de l’exploitation industrielle de En 1716, le vicomte Jacques la houille à Bernissart et à Condé Désandrouin alors bailli de Lode- sur l’Escaut. linsart (région de ) fait de nombreux travaux et recherches infructueux. Allons De l’autre côté de la frontière, le découvrir ça ! baron de la Catoire, seigneur de Blaton, creuse des puits dans sa seigneurie et rencontre la veine de Blaton. Dès 1717, il extrait du Carte de l’exploitation de la veine charbon à Blaton. de Blaton, 1776 © Centre historique minier de Lewarde 6 Les pionniers de la mine VÉRITABLES CRÉATEURS DE L’HERMITAGE, Le domaine de l’Hermitage LES CROŸ-SOLRE SONT À LA TÊTE D’UNE FORTUNE FONCIÈRE COLOSSALE, Le domaine de l’Hermitage d’Emmanuel de Croÿ, ESSENTIELLEMENT BASÉE est un témoin visible de l’emprise des grandes familles À CONDÉ, ILS POSSÈDENT aristocratiques sur l’exploitation minière à l’époque ÉGALEMENT DES TERRES À ET FOURMIES. de l’ancien régime.

Emmanuel de Croÿ est né en 1718 À cet endroit se trouvait déjà un au Château de Bailleul à Condé. En pavillon de chasse construit en 1545 1748, lors d’une chasse dans les bois par Christophe de Roghendorff, de Condé, il redécouvre l’Hermitage. écuyer de Charles Quint. Il s’agissait Le site est une forêt giboyeuse d’accès d’une petite habitation construite difficile. Très vite conquis par l’endroit, en briques, comprenant un rez-de- il décide de s’y installer et d’en faire chaussée de trois pièces, isolée de la « une jolie campagne hors des portes forêt environnante par des fossés de de la ville ». protection. Domaine de l'Hermitage, © Terhistoire.

Passionné par la chasse, je m’installe à l’Hermitage. Il conserve l’emplacement du pavillon Mais très vite, il faut agrandir de chasse, où il pense déjà placer ulté- Oui, je sais ! les logements pour accueillir rieurement un « grand château ». Tu fais élever en septembre ma famille, mes amis chasseurs, Dès le départ s’impose ainsi la néces- 1751 deux bâtiments mes domestiques et cuisiniers. sité d’une harmonie profonde entre nécessaires à la chasse : le site et les bâtiments. les écuries et les cuisines. Tel était le visage du domaine de l’Her- mitage lorsque fut signée la conven- tion de la société des mines d’Anzin le 19 novembre 1757.

Dessin du pavillon de chasse de Christophe de Roggendorf, © Archives de Dülmen.

7 Les pionniers de la mine Forêt de Bonsecours - Hermitage

L’existence de cette forêt remonte à des temps très reculés, c’est un vestige de l’ancienne forêt charbonnière ; la loi salique* la considérait comme frontière des territoires du peuple franc.

Au XVIIIème siècle, la forêt se divi- Carte de la forêt sait en quatre fiefs qui appar- de Bonsecours tenaient respectivement à la seigneurie dite du château de Condé, à la seigneurie dite de Le saviez-vous… Bailleul, à la seigneurie de Brif- La forêt s’étend foeil et au Comté de Hainaut. COMPOSÉS DE FEUILLUS, sur 1200 hectares et présente CONIFÈRES ET PEUPLERAIES, Intégrée au projet d’aména- encore de nombreuses traces ELLE CONSERVE gement du domaine de l’Her- dissimulées de l’épopée minière. SA PHYSIONOMIE mitage, elle est profondément Alors ouvrez l’œil ! DE L’ÉPOQUE ET S’ÉTEND remaniée par Emmanuel de SUR UNE COLLINE Croÿ qui fait percer de nom- ENTRE LA FRANCE breuses drèves et allées offrant À la suite d’achats, ET LA BELGIQUE. des perspectives monumen- tales sur le château. d’héritages et de mariages, ma famille achève l’unification du domaine en 1770 C’est à cette époque que tu as autorisé l’exploitation du charbon en forêt de Bonsecours.

Forêt de Bonsecours © Terhistoire 8 Les pionniers de la mine Le bourriquet et le baritel

Les premiers sondages suivent le tracé de la veine de Blaton, découverte par le baron de la Catoire.

Baritel*

Bourriquet*

Observe bien cette carte et dis moi ce que représente ces dessins.

Oui, je suis pas aveugle ! Plan du Bois de l'Houmeau C’est le baritel et la machine UNE MACHINE À FEU à feu pardi ! EST IMPLANTÉE EN FORÊT DE BONSECOURS PUIS DÉPLACÉE EN 1782 À L’ACTUELLE RUE Le bourriquet, treuil ou fosse à Peu à peu, la force humaine est DES IGUANODONS. bras, est la première technique remplacée par les chevaux. d’extraction minière. Les fosses Le baritel conserve le même prin- à bras utilisent un treuil actionné cipe que le treuil à bras, seule par deux personnes. La manivelle l’énergie change pour actionner permet d’enrouler ou de dérou- la corde d’extraction ou le sys- ler la corde autour d’un tambour tème de pompes d’exhaure. pour descendre les seaux ou pa- niers et les remonter à la surface, remplis d’eau ou de charbon.

9 Les pionniers de la mine LA MACHINE À FEU SERT DONC À ACTIONNER DES 3 POMPES NÉCESSAIRES À L’ÉVACUATION DES EAUX La machine à feu SOUTERRAINES, FREIN À L’EXPLOITATION DU CHARBON. Vers 1765, la Compagnie des Mines d’Anzin installe en forêt de Bonsecours une machine à feu afin d’exploiter le Bois de l’Houmeau. En août 1782, elle est démontée et réinstallée à Bernissart afin d’effectuer des sondages 4 exploratoires. Le but de ces sondages est de localiser le prolongement des veines de charbon riche, déjà exploitées dans le Borinage et du côté français.

2 Élaborée par l’anglais Thomas Newcomen en 1705, la machine à Système de pompes feu est le premier moteur recourant «étagées» à la force de la vapeur. © Terhistoire La machine à feu est avant tout un moteur qui, à Bernissart, ac- tionne les pompes d’exhaure. Ces pompes sont dotées d’un 1 mécanisme vertical et oscillant ; 2 le mouvement du moteur doit donc suivre cette logique. Pour Pic, peux-tu nous transmettre le mouvement expliquer comment du moteur aux pompes, deux fonctionnait la machine éléments doivent intervenir : à feu de Bernissart ? la maîtresse-tige (1),1 qui parcourt le puits sur toute sa profondeur et à laquelle sont couplés les pompes (2)2 et le balancier (3),3 reliant la maî- tresse-tige au moteur. Reconstitution de la machine à feu de Bernissart Ce moteur, situé dans l’édifice, se com- 2 © Pierre Mainil pose d’un ensemble cylindre/piston (4)4 surmontant une chaudière.

. 10 Les pionniers de la mine 1 2 3 4 « Cela va condenser la vapeur « À la fin de ce premier (comme sur une vitre froide) mouvement, la maîtresse-tige qui retourne à l’état liquide, redescend sous son propre ce qui provoque une baisse de poids et remonte le piston la pression interne du cylindre. au sommet du cylindre. Celle-ci devient alors inférieure L’eau de condensation à la pression atmosphérique est évacuée du cylindre qui, dès lors, «appuie» et l’opération se reproduit sur le piston et le fait descendre. de manière cyclique. »

« Ensuite, « Regarde bien, de l’eau froide au repos le piston est injectée dans est en position haute le cylindre. » à cause du poids de la maîtresse- tige et des pompes. Puis un manœuvre actionne une vanne pour remplir le cylindre de vapeur. » L’autre extrémité du balancier va suivre le mouvement et remonter En 1783, la Compagnie décide Malgré son piètre rendement la partie extérieure d’arrêter les sondages mal- au regard de ses dimensions, et simultanément gré la découverte d’une pre- cette machine constitue pour la maîtresse-tige, mière veine à 42 mètres de l’époque une prouesse tech- ce qui met profondeur. La machine est nologique capable d’action- en mouvement alors démontée et rapatriée ner des pompes de 40 cm de les pompes. » en France, l’édifice est alors diamètre et d’exhaurer* plus reconverti en habitation. de 50 000 litres d’eau / heure.

11 Du charbon aux iguanodons

Après le départ de la Compagnie des Mines

d’Anzin en 1783, les campagnes de sondages Action au porteur vont se succéder jusqu’au début du XIXème siècle des charbonnages de Bernissart afin de localiser les veines, riches en charbon. ©SAICOM Mais ces sondages resteront sans succès.

DE NOMBREUX SONDAGES SONT Le 16 juin 1830, Guillaume Ier, roi Une situation exceptionnelle EXÉCUTÉS POUR RECHERCHER des Pays-Bas, octroie par arrêté Les charbonnages de Bernis- la concession des mines sous les LES MEILLEURS sart bé­néficient d’une excellente EMPLACEMENTS DES communes de Blaton, Bernissart, situation topographique, car ce Harchies, Ville-Pommeroeul, Pom- FOSSES. CES SONDAGES sont les charbonnages de Bel- RÉVÈLENT QUE LE meroeul, Granglise, Stambruges et gique les plus proches du Tour- TERRAIN HOUILLER , sur une étendue de 2933 naisis, de la Flandre et du Nord de EST RECOUVERT hectares. la France. D’UNE ÉPAISSEUR Très vite, après l’obtention de la VARIABLE DE CE QUE concession, des recherches sont L’ON APPELLE DES entreprises mais ce n‘est que des MORTS-TERRAINS*. LES années plus tard qu’elles sont PUITS DE BERNISSART couronnées de succès. Le 18 avril TRAVERSENT CES 1838, les concessionnaires déci- MORTS-TERRAINS SANS TROP DE DIFFICULTÉS dent de former une Société Civile ET DES CUVELAGES menée par le comte du Chastel qui ORDINAIRES EN BOIS se transforme très vite en Société SONT INSTALLÉS AFIN Anonyme des Charbonnages de DE RETENIR LES EAUX, Bernissart. CAUSE DES NOMBREUX ÉCHECS DES PREMIÈRES EXPLOITATIONS.

12 Du charbon aux iguanodons La mine moderne 1 1 Le "Jour" Légende :

1 Chevalet ou châssis à molettes

2 Puits d'extraction 3 3 Ventilateur 2 Morts terrains 4 Câble d'extraction 5 5 Cages à étages multiples 4 6 Faisceau des veines

7 Bouveaux de reconnaissance

5 8 Voie de pied 9 (où roulent les berlines contenant le charbon) 7 9 Voie de tête dans la veine 8 8 à 9 Front de taille Faille 7 B et C : Rejet de Faille

B C 6

Le "Fond"

6

6

13 Du charbon aux iguanodons

LE PUITS N°2 DIT MOULIN EST MIS Le puits Négresse EN EXTRACTION EN 1842 POUR ÊTRE ABANDONNÉ EN 1863. La société anonyme des charbonnages de Bernissart a creusé LE PUITS N°5 EST CRÉÉ entre 1839 et 1896, cinq puits à Bernissart et un sur Harchies. EN 1874 DANS LE SEUL On dénombre trois sièges d’exploitation. BUT D’Y INSTALLER UN VENTILATEUR CENTRIFUGE POUR AÉRER LES TRAVAUX DU PUITS SAINTE- Le siège dit « Négresse » est ouvert en Le siège « Sainte-Barbe », internationale- CATHERINE. 1839 à quelques mètres de la frontière ment connu pour la découverte en 1878 française ; le terrain houiller est atteint à des iguanodons, exploitait le même gise- 58 mètres de profondeur, plusieurs veines ment que le siège de « Chabaud-Latour » de charbon sont recoupées. côté français. Le siège Sainte-Catherine débute son exploitation en 1864. Sainte-Barbe Les trois sièges avaient © Pierre Mainil une production relativement bonne mais peu modernisées. Ils étaient régulièrement confron- tés à un problème d’inonda- tion plus prononcé que dans les autres charbonnages. Le Pic, sais-tu qui est débit élevé des eaux à pomper, Sainte-Barbe ? la géologie trop accidentée Oui, c’est la sainte des couches et les difficul- patronne des mineurs, tés d’aérage, sont à l’origine on la fête de la fermeture précoce des le 4 décembre. trois sièges : Sainte-Catherine ferme en 1913, Sainte-Barbe en 1921 et Négresse en 1926.

Fosse Négresse, Bernissart 14 © SAICOM Du charbon aux iguanodons L’ ancienne gare de Bernissart et son RAVEL

Datant de la fin du XIXème siècle, la gare de Bernissart est de type 1881 et de style État belge n°2. C’est ce qu’on appelle une gare autonome de troisième catégorie, considérée comme gare frontière.

Elle se compose d’un bâtiment Longue de plus de 4 kilomètres, principal à trois fenêtres et la ligne 80 puis 78A qui relie Ancienne gare de Bernissart, © D.Boulongne d’une porte en plein cintre. Les Bernissart à Blaton est mise en LA FERMETURE DES pilastres et encadrements sont exploitation le 15 novembre PUITS DE BERNISSART en briques avec un léger relief 1876. Cette ligne à voie unique (ENTRE 1913 ET 1926) ET dans les coins et entre les fe- est rapidement aménagée pour DES CHARBONNAGES nêtres. Des frises dentées sous accueillir l’or noir de l’époque. D’- A-t-on avis Pic, à POMMEROEUL EN les corniches caractérisent ce En effet, très vite elle est- rac style. Sur le fronton latéral on quoi servait cette 1976 PROVOQUE LE cordée aux différents puits de DÉMANTÈLEMENT peut observer un œil-de-bœuf. ligne ferroviaire ? la Société des charbonnages Je sais, je sais! PROGRESSIF DE LA À ce bâtiment principal s’ajoute de Bernissart et plus tard aux Elle servait à acheminer LIGNE. AUJOURD’HUI, un hangar à marchandises et un charbonnages d’Hensies-Pom- CETTE ANCIENNE les mineurs et poste de douane, typique des meroeul. LIGNE FERROVIAIRE gares frontières, ce dernier se le charbon. FAIT PARTIE DU RÉSEAU caractérise par une toiture en AUTONOME DE VOIE zinc à 4 pans. De l’autre côté LENTE (RAVEL) QUI VISE des rails, face au bâtiment prin- À LA RÉHABILITATION cipal, sont construites des loges DES MODES DE pour l’administration en charge DÉPLACEMENT DOUX. du trafic des marchandises et l’entreposage du charbon, au- jourd’hui ces loges ne sont plus visibles.

15 La découverte des iguanodons

En mars 1878, des mineurs sont occupés à creuser un bouveau* de reconnaissance, à 322 mètres de profondeur, dans la fosse Sainte Barbe.

Pyrite ©Terhistoire

Mineurs au travail ©Pierre Mainil

LES MINEURS SONT ENTRÉS SANS LE SAVOIR DANS UN CRAN (OU PUITS NATUREL), Moi, j'aurais tout ILS DÉCOUVRENT CE QU’ILS de suite deviné ! PENSENT ÊTRE «UN TRONC D’ARBRE FOSSILISÉ RECOUVERT D’OR». CE SONT EN FAIT DES OSSEMENTS D’IGUANODONS RECOUVERTS Les bouveleurs* : Jules Creteur, Alphonse Blanchart, DE PYRITE*, MÉTAL AUSSI ainsi que le chef-porion Cyprien Ballez, occupés au BRILLANT QUE L’OR. creusement, s’inquiètent au sujet de la texture des terrains rencontrés. En effet, très vite ils remarquent qu’ils ne sont plus en terrain charbonnier mais dans un sol argileux avec des pierres et des débris en tout genre, produisant 16 une forte odeur de marécage. La découverte des iguanodons Du cran au piégeage des iguanodons

Les accidents géologiques connus sous le nom de « cran » dans la région de Bernissart sont des structures verticales cylindriques appelées puits naturels.

Les puits naturels sont la Peut être qu’à la suite d’éma- Ils décèdent entiers et articu- conséquence de la disso- nations de gaz sulfuré et/ou lés, leurs corps s’embourbent Angleterre) qui est très imper- lution des roches solubles à la contamination des eaux et se retrouvent piégés dans méable, ce qui va protéger situées en profondeur sous qu’ils étaient en train de boire, l’argile à faciès wealdiens leurs squelettes (phase 3). l’action des eaux souterraines. les dinosaures de Bernissart (ainsi appelée car définie Les karsts* profonds résultant meurent sur place (phase 2). dans la région du Weald, en de cette dissolution initient des puits par écroulements de toit. Ces puits se propagent, On ne manquait pas de bas en haut, vers la surface de cran à l'époque ! par écroulements successifs, traversant les terrains carbo- nifères sur plusieurs centaines de mètres d’épaisseur. L’activité karstique sous le puits aurait ainsi créé un ma- récage en surface, dans lequel les iguanodons seraient venus boire (phase 1).

Phase 1 Phase 2 Phase 3 Le cran aux iguanodons © Terhistoire

17 La découverte des iguanodons

Entre 1878 et 1881 : EXPOSÉS À L’INSTITUT La suite de la découverte les fouilles sont réali- ROYAL DES SCIENCES sées par le Musée Royal NATURELLES DE d’Histoire Naturelle de BRUXELLES, L’UN Belgique et au total une D’EUX EST RAMENÉ trentaine de squelettes SUR SES TERRES EN À la suite de la découverte des ossements, d’iguanodon sont re- 2002 À LA DEMANDE M G.Fagès, agent général des charbonnages montés du puits Sainte- DE LA COMMUNE DE BERNISSART. de Bernissart et M Latinis, directeur des Barbe. travaux avisent les géologues M Cornet et Faute de moyens, ces M Van Beneden. Très vite, ils déterminent que ossements sont trans- les ossements appartiennent au Dinosaure portés à Bruxelles où ils Iguanodon. sont assemblés. L’une des plus grandes découvertes paléon- tologiques du siècle vient d’être faite! Le 12 avril 1878, Gustave Arnould, ingénieur principal des mines du Hainaut, demande à la direction du Musée Royal d’Histoire Natu- relle de Belgique d’envoyer à Bernissart M de Pauw, préparateur au Musée.

Observe bien l’ancienne photographie et retrouve l’animal qui a servi de modèle aux scientifiques de l’époque. Montage du premier iguanodon en 1882 dans la chapelle Saint-Georges du Palais de Nassau. « Découverte importante ossements dans faille charbonnage Bernissart/ se décomposent par pyrite envoyez Depauw demain pour arriver station / Je sais, c’est Huit heures matin y serai urgent. Gustave Arnould ». un oiseau mais je ne vous Télégramme de Gustave Arnould envoyé à Bruxelles © IRSNB. dirai pas lequel à vous de deviner ? 18 La découverte des iguanodons

L’IGUANODON VIVAIT EN Le musée de l’Iguanodon, TROUPEAUX, PRINCIPALEMENT DANS LA SAVANE DES DELTAS MARÉCAGEUX, SOUS UN Implanté au cœur de Bernissart, le musée CLIMAT CHAUD ET HUMIDE. de l’iguanodon a été crée en 2002 lorsque IL ÉTAIT PARFAITEMENT l’un des squelettes d’iguanodon revient CONSTITUÉ POUR PROFITER AU MAXIMUM DE LA VARIÉTÉ de Bruxelles à Bernissart. DE FEUILLAGES QU’IL POUVAIT CONSOMMER, NOTAMMENT LES FOUGÈRES QU’IL MASTIQUAIT LONGUEMENT. L’iguanodon fut très certainement le premier dinosaure dont on connaît le squelette complet. On a retrouvé des proches parents de l’iguano- don aux Etats-Unis, en Asie et en À toi de jouer, Afrique, mais la découverte la plus colorie Berni l’iguanodon, exceptionnelle est sans nulle doute célèbre mascotte celle de Bernissart : du musée ! - une trentaine d’ Iguanodons bernissartensis - deux Iguanodons atherfieldensis seront découverts. L’iguanodon est un grand dino- saure herbivore qui a vécu au Crétacé, entre 140 et 110 millions d’années avant notre ère. Long de 6 à 11 mètres et pesant plus de 4 tonnes, il était à la fois bipède et quadrupède selon les besoins.

Iguanodon de Bernissart © Propriété de l’Etat belge

19 Mémoire d’une petite cité minière

Aux débuts de l’exploitation minière c’est dans les campagnes des alentours que l’on trouve la main d’œuvre nécessaire. Mais très vite, le développement industriel de l’activité requiert des ouvriers toujours plus nombreux qu’il faut attirer et enraciner sur le territoire.

Les compagnies minières construisent alors des logements qui viennent bouleverser durablement les paysages. Dans les premiers temps, c’est le coron, alignement de mai- sons mitoyennes, qui domine. Puis vient le temps des cités et celui des cités-jardins.

Aide moi a retrouver Pic en me guidant dans le labyrinthe des galeries de mine

Carte postale ancienne, Harchies - Cité du charbonnage, © D.Boulongne. 20 Mémoire d’une petite cité minière Le carreau de mine du Rivage

Installé sur le site du charbonnage d’Harchies, sur l’ancien « carreau de mine du Rivage », le musée de la mine a été créé par Jeannot Duquesnnoy et son équipe en 1992.

Musée de la mine Le musée de la mine © Wallonie Picarde Son but est de montrer l’importance vapeur, indicateurs de profondeurs, du patrimoine industriel et de la mé- wagonnet,…), à l’étage est exposé la moire minière sur notre territoire. cage de descente des chevaux, les L’espace des savoir-faire Ce musée présente au rez-de chaus- pics, casques et lampes de mineurs. sée le matériel et les machines du Mais aussi l’ancien matériel du bu- CONSTRUIT EN BRIQUE ET PIERRE BLEU SURMONTÉ D’UNE TOITURE EN ZINGUERIE, CE BÂTIMENT fond de la mine (ventilateur de reau de la mine comme la copieuse DU CHARBONNAGE, ANCIEN MAGASIN DE PIÈCES galerie, pompes d’exhaure, treuil à de plans, vieilles machines à écrire, anciennes machines comp- ET ATELIER DONNE ENCORE À VOIR DE NOMBREUX tables, les archives, les pho- SAVOIR-FAIRE LOCAUX TEL QUE LE PAVAGE OU LA CONSTRUCTION DES MURS EN PIERRE SÈCHE. tos et les gravures montrant le travail de la mine. Aux murs, sont accrochés les tableaux des peintres Ernest Dubois et Robert Dubroeucq, deux artistes locaux et la col- lection « germinal » de Ludy Hellin, un artiste régional.

Espace des savoir-faire © FRW

Carte postale ancienne du charbonnage d’Harchies, © D.Boulongne

21 Mémoire d’une petite cité minière

La cité minière CES ENSEMBLES DE MAISONS TRADUISENT LA QUÊTE DE CONFORT, d’Harchies D’HYGIÈNE ET DE QUALITÉ ESTHÉTIQUE. LE TOUT COMPOSE POURTANT La diversité de l’habitat minier est le résultat UN ENSEMBLE UNI À d’une construction spatio-temporelle. L’architecture L’ARCHITECTURE FORTE des cités s’est diversifiée au fil des évolutions QUE LES MODIFICATIONS TEMPORELLES sociales et culturelles de la société minière. SUCCESSIVES N’ONT PAS DÉNATURÉ.

La cité minière d’Harchies suit les La cité s’articule autour de larges principes d’Edouard Ducpétiaux*, voieries, la présence de jardins po- qui a joué un rôle important tout tagers, un traitement architectural au long des 19e et 20e siècles, dans soigné et diversifié qui contribuent l’évolution de la condition sociale à renforcer l’hygiène, le confort des ouvriers en soulignant notam- matériel, l’attrait esthétique et ac- ment les avantages de l’accès à la cessoirement, le contrôle social de propriété, garantie de la stabilité la main-d’œuvre. et par conséquent, de la précieuse Il n’existe pas un modèle unique « paix sociale », chère au patronat. de maison au sein de la cité mais plusieurs variantes architecturales: Cité minière d'Harchies > des maisons jumelées compre- © Terhistoire nant une à deux travées* pour un à deux niveaux ; Sais-tu ce que signifie > des toitures tantôt en bâtière*, le mot coron ? tantôt à croupes* ; Je sais, je sais ! > des maisons en briques, des sou- Le mot coron signifie bassements en pierre ; bout, extrémité. > des baies cintrées ou non ; > une polychromie de la brique permettant de souligner des dé- tails architecturaux (frise géomé- trique, matériaux différents) ; Illustration cité d'Harchies © Annales des Mines > des jardins potagers divers. 22 Mémoire d’une petite cité minière Le puits d’Harchies

Édifié en brique et en pierre bleue, le puits de la cité d’Harchies étonne par sa forme octogonale et renferme bien des mystères…

Au fond du puits cuvelé de brique, l’eau utilisées pour le fonçage des puits n°1 stagne. On distingue une galerie voûtée et 2 d’Harchies, entre 1900 et 1901. Le filant vers le sud, en direction des instal- fonçage par congélation des sols est un lations de la fosse, une autre filant vers procédé inventé par l’ingénieur allemand l’est et les habitations. Des tuyauteries Hermann Poetsch dès 1890. rouillées émergent çà et là… Les anciens D’après des témoignages d’anciens se souviennent qu’autrefois d’autres mineurs, ce puits servait à alimenter les Illustration du puits tuyauteries sortaient de ce puits et lon- chaudières à vapeur du charbonnage d'Harchies geaient les maisons pour rejoindre la pour alimenter les machines d’extraction Voyons si tu as bien suivi, nous © Pierre Mainil fosse… Et les enfants de la Cité l’ont long- et d’exhaure. l’avons évoqué précédemment temps colonisé comme terrain de jeu… qu’est ce que l’exhaure ? Il s’agit en fait d’un puits, destiné à l’ali- mentation en eau des «machines à froid»

Le procédé dit de Poetsch : Je sais, je sais, c’est le pompage des eaux souterraines des mines. Du nom de son inventeur, Hermann Cette saumure* est successivement Poetsch, il consiste à congeler les compressée et condensée dans le terrains autour du puits que l’on réseau de tuyauteries, permettant souhaite creuser, évitant ainsi toute ainsi la congélation progressive du infiltration ou inondation. Après sol. Lorsque l’opération est termi- avoir percé de nombreux trous de née, un «mur de glace» se forme, sondage en périphérie du puits que et les travaux de creusement et de l’on souhaite creuser, on y introduit cuvelage peuvent commencer. Afin de longues tiges métalliques à l’inté- de maintenir la saumure à basse rieur desquelles circule une saumure température, il est nécessaire de à base de calcium. disposer d’une source d’eau froide, suffisamment éloignée de la zone en chantier pour éviter les mouvements de terrain en profondeur.

23 Mémoire d’une petite cité minière Les lieux de sociabilité des mineurs

Les compagnies minières développent au cours du 19éme siècle des sociétés de gymnastique, de tirs mais aussi des sociétés musicales telles que les harmonies, chorales, batterie-fanfares. Individuellement les mineurs pratiquent la colombophilie, le javelot et le jardinage. La perche couverte d’Harchies © Terhistoire

Le jardinage La perche couverte, le tir à l’arc vertical Issus pour la plupart du monde paysan, les mineurs Ce curieux bâtiment qui se dresse sur la aimaient cultiver leur jardin. Place Croix d’Harchies depuis plus de 75 Le fait que cette perche soit couverte Il permettait à la famille du mineur de se constituer ans n’est autre que la perche couverte. permettait la pratique du tir à la verticale un profit économique en cultivant légumes et fruits. Actuellement, il n’en reste plus que 4 en toute l’année. Aujourd’hui, la vétusté de Belgique. la perche couverte d’Harchies ne permet Au début du siècle plus de pratiquer le tir mais divers projets dernier, les socié- Nombreux étaient les mineurs qui se don- de rénovation sont en cours. tés de charbonnages naient rendez-vous pour pratiquer le tir à encourageaient les l’arc à la perche verticale. Le principe de mineurs à cultiver leur ce sport traditionnel est simple : Alors Pic sais-tu ce jardin, afin de les éloi- un mât ou perche de + ou – 25 mètres de qu’est le tir du roi ? gner des estaminets. haut surmonté d’une herse sur laquelle En plus des jardins en- sont placés des « oiseaux » (cylindres de tourant les maisons, les bois ou de plastique garnis de plumes). Oui, je sais, une fois par an, un seul oiseau, le coq mineurs disposaient de L’archer tire du bas de la perche au moyen vastes jardins ouvriers de flèches au bout évasé et doit abattre le est inséré au sommet de la perche en périphérie des cités. plus d’oiseaux possibles. et celui qui l’abbat le premier ou Les dépendances des le plus souvent devient le roi Les oiseaux rapportant des points selon logements abritaient pour une année. leur hiérarchie. L’archer est muni d’un parfois la basse-cour et arc traditionnel sans viseur et de flèches les clapiers. à embout en corne de vache puis plus tardivement en plastique appelé «boutch» ou «maquet».

Un jardin de la cité minière 24 d’Harchies © Terhistoire Mémoire d’une petite cité minière

Pigeon voyageur © Anaïs Daumard

Ce loisir permet aux mineurs de s’évader de leur condition sociale; la course est l’occasion de battre des gens plus élevés dans la hié- Instruments de fanfare rarchie, d’acquérir de la consi- © Anaïs Daumard dération, de la gloire ; la société colombophile offre des moyens de se valoriser auprès de ses amis, elle Les fanfares crée une nouvelle forme de parti- Caractérisée par un rôle social longtemps le seul spectacle cipation et d'émulation sociale. très particulier, la fanfare a de musical accessible à un grand tout temps fait office d'école de nombre. musique. Elle permet aux classes Les coulonneux Mais l'importance sociale de la peu fortunées d'apprendre un fanfare se situe également en ce La colombophilie est l’art d’élever instrument sans obligation de que, jouée dans la rue, toujours et de dresser des pigeons voya- l'acquérir et sans qu'il occa- en mouvement, elle crée une ex- geurs. Jusqu’en 1789, elle ne peut sionne la dépense de leçons pression collective, elle accom- être pratiquée que par les châ- auprès d'un professionnel. De pagne les événements liés à la telains et les moines. Elle s’ouvre plus, la nouvelle recrue apprend vie de la communauté. ensuite à toute la population, par- "sur le tas", bénéficiant de l'expé- ticulièrement aux ouvriers du tex- rience acquise par les anciens au tile et aux mineurs. sein même de la fanfare. Enfin, Les « coulonneux » puisqu'on les la prestation de la fanfare a été appelle ainsi, sont des passionnés. Dans les corons, les volatiles sont devenus des hôtes de marque, lo- gés, bien souvent sous les toitures des maisons.

25 Les vestiges miniers du XXème siècle

Le Terhistoire offre un paysage remarquable Les bouleversements du paysage induits par façonné par trois siècles d’extraction du l’extraction « intensive » du charbon offrent charbon. Constitués de chevalements, de aujourd’hui une nature artificielle «retrou- terrils, d’infrastructures de transport, de vée», point de départ d’un nouveau déve- corons et de cités ouvrières, ces vestiges loppement dynamique reconnu au titre de miniers du XXème siècle témoignent de la « paysage culturel évolutif » par l’UNESCO ! recherche et de l’évolution de l’habitat ouvrier du XIXème siècle aux années 1960. Ils informent sur les conditions de vie et les lieux de sociabilité des mineurs.

26 Les vestiges miniers du XXème siècle Fosse, chevalement et étangs de Chabaud-Latour

La fosse Ledoux et son chevalement Étang Chabaud-Latour ©Terhistoire En 1901 et 1902, la Compagnie des Mines d’Anzin fonce la fosse Ledoux à Condé sur l’Escaut. Elle commence à produire dès Edifié en 1951, le chevalement de 1905 en extrayant 450 tonnes la fosse Ledoux est construit par par jour. Sa production est im- l’entreprise Delattre et Frouard, médiatement élevée puisqu’elle c’est un chevalement à poutrelles remonte également la pro- d’acier boulonnés, de type por- tique avec avant-carré porteur. duction de la fosse Chabaud- Les étangs de Chabaud-Latour Latour. Il est doté de deux molettes et de deux poussards ou jambes de À l’origine plaine marécageuse, En 1946 avec la Nationali- force situés à l’avant. les étangs de Chabaud-Latour sation de la Compagnie des se sont formés à la suite d’affaisse- Mines d’Anzin et l’électrifica- ments miniers dans les années 30. tion en 1949, la fosse Ledoux Alors Pic, voyons si se modernise. tu as bien suivi, à quoi Ces nouveaux milieux attirent une multitude d’oiseaux mena- Le changement le plus visible sert un chevalement ? cés qui font de ce secteur l’un en surface est l’installation de des plus riches du département. nouveaux chevalements et Le chevalement sert Il y a 600 000 arbres et arbustes la construction de nouvelles à descendre et qui reboisent cet ancien site mi- salles des machines. à remonter les mineurs nier de la fosse Ledoux. Le chevalement sert à des- et le charbon. La réhabilitation de cette friche cendre et à remonter les industrielle est étendue sur mineurs ainsi que le charbon 230 hectares dont une cinquan- grâce à une cage d’ascenseur. taine en eau. Quelle que soit son architec- ture, il remplit toujours la même fonction : il supporte les molettes Chevalement Ledoux par-dessus lesquelles passent les ©Terhistoire câbles d’extraction qui, mus par la machinerie, plongent au droit du puits pour tenir la cage. 27 Les vestiges miniers du XXème siècle Cités Lorette et Chabaud-Latour, des cités pavillonnaires

À partir de 1910, sous différentes influences telles que les idées sociales de la fin du XIXème siècle et le souci d’éviter les constructions trop longues et les désagréments des affaissements miniers qui commencent à se manifester, l’habitat pavillonnaire se développe.

Les logements ont pignons sur rue, reculés par rapport au trottoir, répartis sur une surface de Exemple de modénature 9 hectares comprenant aujourd’hui © Terhistoire 156 logements. Chaque bâtisse est Pic, sais-tu ce qu'est entourée d’une haie végétale donnant une modénature ? ainsi un cachet supplémentaire à la cité. La décoration extérieure est Oui, on appelle plus sommaire que d’autres cités modénature l'ensemble mais l’architecture se distingue par des moulures l’enchevêtrement des briques blanches et vernissés turquoises. qui ornent une partie d'un monument ou l'ordre La cité Lorette date de 1914, elle qui le caractérise. se compose de 56 logements pavillonnaires organisées selon un plan orthogonal. Ces maisons sont jumelées, étagées et alignées à la rue. La cité Chabaud-Latour, construite à partir de 1913 à proximité de la fosse L’architecture de cette cité est de style Chabaud Latour, se compose de classique avec peu d’ornementations, deux logements rassemblés dans une la seule petite fantaisie se retrouve même bâtisse, détachée les uns des dans les briques vernissées et les autres entourés de jardins créant un modénatures de briques jaunes. paysage urbain aéré. 28 Les vestiges miniers du XXème siècle La cité des Acacias, une cité-jardin

La cité des Acacias arbore une architecture développée au milieu du XXème siècle par la Compagnie des mines d’Anzin, elle est représentative de l’habitat du Bassin Minier.

La cité des Acacias DE L’AUTRE CÔTÉ DE LA RUE, © Terhistoire UN DEUXIÈME VISAGE DE CITÉ NAIT À PARTIR DES ANNÉES CINQUANTE : LA CITÉ MODERNE. LES HABITATIONS ISSUES DE LA NATIONALISATION SONT SIMPLES ET FONCTIONNELLES, LES DÉCORATIONS EXTÉRIEURS SONT LIMITÉES PAR DES Sais-tu que ce concept COMPOSITION DE BAIE de cité-jardin vient Ces nouvelles cités intègrent les no- Arborée et clos par des haies vé- EN BÉTON. tions de ville et de jardin en introduisant gétales la cité des Acacias se dé- d’Angleterre ? du végétal, l’air pur, l’eau propre et la tache des autres cités d’un point lumière. La forme et la hiérarchisation de vue paysager. Oui, c’est Ebenezer Howard* des voies est différente des autres cités. Répartis sur 12 hectares en bordure qui l’a développé Les logements moins nombreux sur immédiate des étangs de Chabaud- l’espace, et une importance plus grande Latour et de l’ancienne fosse est donnée au jardin et au décor envi- Ledoux, les maisons sont ronnemental. dites « jumelées » et placées La cité est ainsi incluse dans un espace en retrait de la rue. Elles se verdoyant tant par les jardins que par les caractérisent par des arcs haies qui clôturent l’enceinte de la cité. surhaussés de clef de voûte de briques blanches, rouges et turquoises.

29 Lexique

Baritel : treuil permettant de Carbonifère : terrain constitué Inertie : résistance des objets Saumure : solution saline remonter du charbon par la force d’importantes couches de houilles. pesants au mouvement qui leur concentrée. animale en particulier les chevaux. est imposé. Croupes : sommet arrondi. Travée : espace délimité par deux Bâtière : type de toit constitué de Jugale : os qui constitue la supports successifs d’une voûte. deux versants qui sont inclinés et Ebenezer Howard : Né à Londres pommette de la joue. forment les côtés d’un mât. en 1850 et décédé à Welwyn Garden City en 1928. Il milita à partir de Karts : ensemble de formes Bourriquet : treuil à bras 1879 dans le mouvement socialiste de surface et souterraines résultant permettant de remonter du charbon anglais. En 1898 il publie "Tomorow : de la dissolution de roches par à la force des bras. a peaceful Path to social Reform" les eaux souterraines. (Demain : une voie pacifique vers la Bouveau : galerie de traverse qui Réforme sociale). Cet ouvrage sera Loi salique : désigne les règles recoupe la couche de houille et réédité en 1902 sous un nouveau de succession au trône de France spécialement, galerie percée à partir titre : "Garden-cities of tomorow" c’est-à-dire l'interdiction faite des puits d’extraction ou d’aérage et (Cités-jardins de demain). Dans aux femmes de succéder au trône recoupant la veine. cette nouvelle utopie, se trouvait de France. exposée la théorie de la Garden- Bouveleurs : ouvriers qui creusent Cities. Dès 1903, celle-ci a pu Morts-terrains : terrains qui ne les bouveaux ou galeries à travers acquérir à Letchworth le premier contiennent aucune matière utile bancs. terrain à construire afin de bâtir la et qui augmentent l'épaisseur de première cité-jardin. A peine un an la couche à percer. plus tard, la Compagnie de Dourges construisait la cité Bruno. Pyrite : cristaux de sulfure de fer donnant des reflets dorés qu’on Exhaurer : action de pomper l'eau apparente aisément et erronément des travaux d’une mine. à de l’or.

Iguanodon atherfieldensis : Moi, je sais déjà espèce de l’iguanodon plus petite et plus mince que l’iguanodon tout ça !!! Bernissartensis.

30 Où s’informer : Médiathèque Le Quai Office de Tourisme et des Congrès Espace patrimoine de Valenciennes Métropole Le Beffroi, place Pierre Delcourt 13 impasse Berthelot 59 463 Condé sur l’Escaut 59163 Condé sur l’Escaut Du 1er juin au 30 septembre: Ouvert du lundi au samedi : ouvert le mercredi et le vendredi Le lundi de 15h à 17h de 14h à 18h et le samedi de 10h à 13h Le mardi et le jeudi de 15h à 18h et de 14h à 18h. Le mercredi et le samedi de 14h à 18h Dimanche et jours fériés de 15h à 18h. Le vendredi de 15h à 19h Du 1er octobre au 31 mai: ouvert le mercredi Tél : +32(0)3.66.22.21.45 et le vendredi de 13h30 à 17h30 et le samedi e-mail : [email protected] de 9h30 à 12h30 et de 13h30 à 17h30. Tél : +33 (0)3 27 28 89 10 [email protected] Musée de l’iguanodon / Office de tourisme de Bernissart Musée de la Mine er Du 1 octobre au 31 mars : Le samedi et le dimanche ouvert tous les jours du 1er mai au 30 septembre de 10h à 16h sauf le lundi Ouvert de 15h à 19h, er Du 1 avril au 30 septembre : départ de la visite guidée à 15h30 ouvert tous les jours En semaine sur rendez-vous de 10h à 18h sauf le lundi pour les groupes. Ruelle des Médecins - 7320 Bernissart Rue Marquais - 7321 Harchies Tél : +32(0)69/76.66.13 Tél : +32(0)69/77.26.80 [email protected] www.bernissart.be Espace des savoir-faire Rue Marquais- 7321 HARCHIES Maison du Parc naturel des plaines de l'Escaut du 1er mai au 30 septembre 31, rue des Sapins (Visite sur rendez-vous). 7603 Bon-Secours (Péruwelz) Tél : +32(0) 476/50.57.55 De mi-octobre à Pâques : du lundi au vendredi de 9h à 12h30 et de 13h30 à 17h De Pâques à mi-octobre : tous les jours de la semaine de 9h à 12h30 et de 13h30 à 18h. Tél : +32 [0]69 77 98 10 - Fax : +32 [0]69 77 98 11 [email protected]

31 Où manger

À Condé-sur-l’Escaut À Ville-Pommeroeul À Pommeroeul

Moulin de Croÿ Le P’tit Grill Le vieux rond 5 rue Marcel Maes Chaussée Belle Vue, 104 Chaussée Belle-vue, 1 03.27.40.18.67 065/66.96.46. 065/62.07.52 [email protected] Pulcinella Le Bœuf qui rit Au Nord Libre Route de Mons, 40 Route de Mons, 2 28 place Pierre Delcourt 065/62.24.67. 065/77.70.42. 03.27.25.08.83 Au Moulin Café de la mairie À Bernissart 2, rue Gambetta Chaussée Belle-Vue, 41/1 065/45.01.91. 03.27.40.29.69 Pizza maria La roselière 210 Rue de Valenciennes Le croncq clocher 6 chemin des Moulineaux 069/57.52.47 Place des Hautchamps, 2 03.27.40.21.98 0477/85.66.14. La villa Corleone Les pieds dans le plat Rue de Valenciennes, 342 route de Bonsecours 069/22.45.58 et 0477/43.31.43 03.27.35.09.92

Pizzeria da Melo À Blaton Miam miam ! 43 rue Sénéchal 03.27.40.68.68 Soleil d’hiver 13 Quartier de la Gare Le chancel 069/57.84.70 17 quai du petit rempart 03.27.25.03.40 La Crète Le condé 110 Rue de la Station 5 rue Gambetta 7321 Blaton 03.27.25.08.99 069/54.70.00 Au bailleul : 23 place Verte 03.27.36.94.48 32 Où dormir

Gîtes Gîte «Chez Madame Mathys» Chambres d’hôtes : Camping : 4 gîtes, pour 3 à 4 personnes Gîtes du Rieu du Jard 935 rue Calonne, Le prieuré de la Basilique Camping du Préau 2 gîtes de 6 et 4 personnes 59690 Vieux-Condé 513 route de Bonsecours Rue des Préaux 7320 Bernissart Mme et M. CELLIER, Tél. : 03.27.40.16.13 59163 Condé sur l’Escaut Ouvert du 1er avril au 31 octobre. 30 rue César Dewasmes, e-mail : [email protected] Tél. : +33.(0)327.27.45.44 Heures d’ouverture du bureau : 59199 Hergnies e-mail : 13h00 à 14h30 (069/577114) Tél. : 06.16.40.51.78 Ferme Lenfant [email protected] www.bernissart.be e-mail : [email protected] Pour 2 à 4 personnes www.leprieuredelabasilique.com Rue des oies 3 Gîte du Grand Marais 7322 POMMEROEUL Chez Madame Mathys Hôtels : 2 gîtes de 4 et 5 personnes e-mail : [email protected] 3 chambres à l’étage de la maison www.fermelenfant.com 68 Rue César Dewasmes, des propriétaires, Hôtel Le Mélissa 59199 Hergnies 935 rue Calonne, Thomas et Hélène Devillers Carpe diem 59690 Vieux-Condé Place Jean Absil 10 7603 BON-SECOURS (PERUWELZ) Tél. : 00.33.(0)6.14.28.08.09 Pour 6 personnes Tél : 03.27.40.16.13 Tél. : +32 (0) 69 77 05 00 e-mail : [email protected] Rue d’En Bas, 17 7322 Pommeroeul e-mail : [email protected] www.gitesdugrandmarais.com Tél : 00.32(0)475/812463 «Entre deux nos» e-mail : [email protected] 1212 rue de l’Egalité, Hôtel La Cornette Gîte du Jard 59199 Hergnies 10 chambres Place Jean Absil 5 Pour 2 à 4 personnes Les gîtes des Sartis table d’hôte possible le soir 7603 BON-SECOURS (PERUWELZ) Isabelle Guillain Pour 4 à 13 personnes Tél. : 00.33.(0)27.35.46.83 Tél. : +32 (0) 69 77 20 11 39 rue Gambetta, 59199 Hergnies Rue des Sartis, 1 7321 Harchies e-mail : [email protected] e-mail : [email protected] 2 meublés de tourisme deux étoiles Tél - Fax : 0032 (0)69/56.28.48 www.entre-deux-nos.fr Tél. : 00.33.(0)3.27.40.71.59 e-mail : [email protected] www.gitesdujard.fr www.lesgitesdessartis.be

Gîte «Le clémarais» Relais équestre de la Cardon- 2 meublés de 3 personnes nette 48 rue Henri Durre, 59199 Hergnies M et Mme LY Tél. : 00.33.(0)3.27.40.43.45 79, chemin des amoureux, e-mail : [email protected] 59199 HERGNIES www.giteclemarais.com Tél. : +33 (0)3 27 48 56 49 - +33 (0)6 25 02 30 77 - [email protected] www.lacardonnette.com

33 Remerciements L’équipe de la revue Mercuriales La Sauvegarde des Archives Industrielles du Couchant de Mons La Fondation Rurale de Wallonie L’écomusée de Bois du Luc L’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique Mission Bassin Minier

Conception éditoriale : Terhistoire Commune de Bernissart - Mairie de Condé sur l'Escaut

Conception graphique Anaïs Daumard

Embarquez avec l'Intelligence Artificielle Emmanuel de Croÿ et l'application "Fragment" pour une grande chasse au trésor...