Ecole Unverre
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Histoire de l’enseignement primaire dans la commune d’Unverre canton de Brou 1 Département d’Eure-et-Loir – Monographie de 1898 C.R.G.P.G.Juillet 2012 Archives départementales d’Eure-et-Loir Chapitre I Historique sommaire de la commune La commune d’Unverre, canton de Brou, arrondissement de Châteaudun, Eure et Loir, est une des plus importantes du département au point de vue de la superficie territoriale (6200 hectares environ) et même de la population (2164 habitants). Ses contours sont des plus irréguliers. On a voulu voir dans leur forme générale celle d’un verre à boire d’où le nom d’Unverre. J’avoue qu’il faut beaucoup de bonne volonté, et je doute fort que ce soit la véritable origine du mot, origine qui se perd d’ailleurs dans la nuit des temps, puisque d’aucuns font remonter l’existence de cette localité jusqu’à l’époque mérovingienne. Ce qui est certain, c’est qu’on la voit figurer dans plusieurs documents remontant au XI° et XII° siècle, sous les diverses dénominations latines de : unum, unus vitreus, unverrus, univerrium, unverra, unverria. On compte dans certains sens de 12 à 15 kilomètres à vol d’oiseau d’une extrémité du territoire à l’autre, deux cents hameaux, fermes ou écarts sont disséminés sur cette étendue quelques-uns éloignés de près de 10 kilomètres du chef lieu alors que des communes voisines, formant coin, pénètrent jusqu’à un ou deux kilomètres seulement de ce même chef lieu. Nous sommes ici à la limite de la Beauce et du Perche. Le sol légèrement accidenté est coupé de routes en bon état mais qui ne sont reliées entre elles que par des chemins encaissés mal entretenus, souvent impraticables pendant la saison d’hiver. Deux rivières, de très minime importance, arrosent Unverre, aucune ligne de chemin de fer ne le traverse bien que trois voies ferrées, dont une encore en construction, tangentent trois de ses côtés. C’est une commune essentiellement agricole, l’industrie y étant à peu près nulle et la commune ne s’y appliquant guère qu’aux produits de la terre. La population est robuste, laborieuse frugale. Les enfants sont habitués de bonne heure à la vie dure et au travail de la ferme, auquel beaucoup demeurent occupés plusieurs mois de l’année. De tout ce qui précède, il résulte naturellement que l’école est négligée, la fréquentation très irrégulière et par suite l’instruction peu développée. Ajoutons toutefois que le grand éloignement de certains hameaux par rapport au chef lieu communal n’est pas un obstacle absolu à l’instruction des enfants de ces hameaux qui sont reçus de temps immémoriaux dans les écoles limitrophes les plus approchées de la résidence. 2 Département d’Eure-et-Loir – Monographie de 1898 C.R.G.P.G.Juillet 2012 Archives départementales d’Eure-et-Loir Chapitre II Création et installation des écoles Il serait, je crois, fort difficile d’indiquer l’époque à laquelle remonte la première création d’école à Unverre. Dès 1666, les registres de l’état civil font mention d’un sieur Ménager, maître d’école. Jusque vers 1830 l’école doit se tenir comme presque partout, dans un local appartenant au maître lui-même. En 1830 a lieu l’acquisition des immeubles qui devinrent école mixte et mairie, c’est sur leur emplacement que se trouve actuellement l’école publique des filles, dont l’origine est toute récente comme on le verra plus loin. Cette maison d’école de 1830 ne ressemblait que de fort loin aux « palais scolaires » actuels. Oyez plutôt : En 1835, la classe n’est point pavée, et cette amélioration proposée par un membre du conseil municipal est rejetée par la majorité de cette assemblée. Elle ne sera réalisée qu’en mai 1836. On vote cependant une somme de 15 f en vue de l’achat d’un tableau noir « pour l’exercice en commun des écoliers qui apprennent l’arithmétique. Le 17 janvier 1836, l’inspecteur Franchet, délégué du comité supérieur de l’arrondissement, se plaint que le mobilier est insuffisant, que les bancs et les tables sont mal disposés (l’une de ces dernières est placée sur des tréteaux mobiles). Les deux tables sont insuffisantes pour les « écrivains » ; les bancs des enfants sont trop légers, les tuyaux du poële à renouveler. Le conseil vote 120 f pour remédier à cet état de choses, et décide que les bancs devront être établis sur le modèle de ceux de l’école mutuelle de Brou. En novembre 1843 est décidé la construction d’une chambre pour augmenter le logement du maître d’école, dépense 1000 f. En avril 1845, on vote le pavage de cette pièce (lequel pavage, d’ailleurs, ne dut pas être effectué, comme on le verra plus loin) et la construction de latrines, améliorations approuvées par le comité local de l’instruction primaire. Au mois de mai de l’année 1850, l’instituteur se plaint de n’avoir qu’une chambre pour lui, sa femme et ses deux filles en quoi consistait donc son logement avant la construction de 1843 !). Cette chambre est étroite, sans air, et l’humidité est telle que les pieds de son lit sont entrés de six pouces dans la terre (textuel). Le conseil, tout en déplorant cette situation, se borne à solliciter un secours pour y mettre un terme. En août, on décide à nouveau le pavage, qui ne sera exécuté que partiellement. Le 9 mars 1851, malgré une lettre pressante du préfet, le conseil demande à ajourner les travaux d’amélioration, protestant toutefois de ses bonnes intentions. Août de la même année voit cependant se terminer cette difficile opération et le sous préfet ayant, à la date du 19 janvier 1852 adressé à la municipalité une lettre la mettant en demeure d’exécuter des travaux d’assainissement. On put lui répondre que ces travaux ont été opérés pendant l’été précédent. Malgré le pavage de 1836, la salle de classe ne doit pas être, elle-même, dans un état bien plus satisfaisant que le logement personnel du maître. En effet, en mai 1852, sur la plainte de l’inspecteur, le conseil municipal est mis en demeure de reconstruire l’école, qui sera fermée si la commune ne satisfait pas. Un membre s’étonne qu’un local acheté il y a vingt deux ans « sous l’inspection » de l’autorité, soit réputé aujourd’hui insalubre, trop bas, l’école appropriée au moment de l’acquisition , pour 80 à 100 élèves, n’a jamais dit-il atteint ce dernier chiffre : il demande l’ajournement. Le 21 juin 1852, nouvelle sommation, nouvelles difficultés. 3 Département d’Eure-et-Loir – Monographie de 1898 C.R.G.P.G.Juillet 2012 Archives départementales d’Eure-et-Loir Le 3 juin 1853, le recteur demande la création d’une école de filles, mais le 14 août, le conseil malgré son dévouement (antienne connue) ne peut vu les charges (id). En février 1858, on décide de séparer par une cloison les lieux d‘aisance affectés aux deux sexes. L’instituteur, bien exigeant sans doute celui-là, réclame des tableaux de lecture, une table murale de multiplication, une mappemonde et une carte de France (que de choses). L’assemblée municipale demande au conseil académique la concession gratuite de ces objets. Quelques menues réparations sont faites aux locaux scolaires. Enfin, le 12 mars 1863, la construction d’une salle de classe est décidée et 6000 f sont votés à cet effet. Pourtant le projet traverse encore bien des vicissitudes et n’est réalisé que dans le courant de l’année 1865. La dépense s’élève à 8490 euros. Entre temps, au cours de l’année 1860, avait été ouverte une école privée pour les filles, et, en 1867, le conseil refuse de nouveau de construire une école spéciale de filles, celle restant étant, déclare-t-il,largement suffisante. Il refuse également de bâtir des écoles de hameau. A partir de 1876, signe des temps probablement, la résistance semble s’accentuer. Nous voyons tout d’abord le conseil décider qu’il n’y a pas lieu d’améliorer les bâtiments scolaires, puis un revirement d’opinion singulier se produit. : en 1877, l’agrandissement est voté, et deux personnes influentes, ayant protesté contre cet agrandissement, voient leur réclamation rejetée. Mais, en 1878, nouvelle décision, contraire cette fois : il n’y a plus lieu de rien modifier ! Les 18 juillet et 7 août 1879, .la proposition de construire une école de filles est de nouveau rejetée, le même projet est encore refusé en octobre , après mise en demeure, ainsi d’ailleurs que celui d’une école de hameau à la bahine. L’administration tient bon, impose d’office et obtient enfin gain de cause .Les 27 février et 2 mars 1881, en ce qui concerne l’école des filles, le projet relatif à la bahine ayant été abandonné. Cependant, ce n’est qu’en septembre 1883 que le conseil accepte l’emplacement choisi par les autorités scolaires et l’acquisition de ce terrain n’a lieu que fin 1885. L’école de filles est enfin construite. Mais alors, le conseil municipal, considérant que cette école est beaucoup trop vaste pour le nombre des élèves qui doivent la fréquenter (à cause de l’école privée toujours existante) ; que d’un autre côté, l’école des garçons est beaucoup trop étroite pour la population scolaire qu’elle reçoit, demande le changement d’affectation qui est accordé, l’école de garçons est transférée dans les bâtiments primitivement destinés à l’école de filles qui vient d’être créée, et cette dernière est installée à l’école de garçons , où l’on construit pour la maîtresse un logement non luxueux sans doute, mais des plus confortables.