22 novembre 1944 – Offensive sur la trouée de Libérations de Vescemont et de par les Fusiliers Marins, les Cuirassiers et le B.M. 24 Aussitôt enlevé, le 22 novembre, le colonel RAYNAL relance ses troupes en avant, à la poursuite de l’ennemi. Dès 9h, les T.D. du 8e R.C.A arrosent les retranchements allemands de la colline du Marandé et de la forêt de la Vaivre à Rougegoutte, et ceux de la côte à Vescemont. Après une approche difficile au contact de l’ennemi retranché dans un réseau de tranchées, les lights du Commandant Barberot entrent à Rougegoutte, précédant le Bataillon de Marche 24 qui à 16 heures achèvera de « nettoyer » Vescemont et Rougegoutte ... Général GARBAY Commandant la 1ère D.F.L. ROUGEGOUTTE ET VESCEMONT A L'HEURE ALLEMANDE par Jean-Marie Pourchet

Bénédiction des pommes de terre

(...) Le 4 octobre 1944, dans l'après-midi, une rafale d'obus de 75 - 155, dont on ne sut jamais la cause ni l'origine, vint s'abattre sur toute l'étendue du village de VESCEMONT. Plusieurs maisons furent atteintes, en particulier celle où habitait Madame veuve Dominique Copatey, près de l'école. Chose plus grave, un habitant de Belfort, réfugié par prudence à Vescemont et logé au café Ruez, La détresse commune remuait les cœurs et c'est à ce moment qu'au cours d'une fête des récoltes, plus de

Monsieur Riser, eut la figure emportée par un obus au moment même où il descendait dans un abri qu'il 500 kg de pommes de terre furent bénis à l'église venait de terminer. Ses enfants, qui se trouvaient pour être distribués aux pauvres et aux vieillards déjà dans l'abri n'eurent aucun mal. dont le ravitaillement se faisait des plus précaire. Pendant ce temps nos villages subissaient toutes les tracasseries de la part des S.S. qui occupaient le La libération de Rougegoutte pays. Les hommes durent partir pour le travail obligatoire à la grande tranchée qui, partant du Cependant l'offensive de la 1ère armée française se « Coinot », faisait le tour de la place forte de déclenchait. Le lundi soir, 19 novembre, les premiers Belfort, flanquée à espaces réguliers de blockhaus obus tombaient sur le village, dans le quartier de que - Dieu merci - les Allemands n'eurent pas le l'usine. A ce moment, 3 batteries allemandes établies

Division Française Libre DivisionFrançaise temps d'achever. L'un d'eux était édifié au milieu aux « Grands Champs », à la « Croix des Côtes » et en

même de la cour de la ferme de Madame veuve arrière du « Coinot » devaient répondre aux canons ère Petizon au « Coinot ». alliés. Les jeunes filles étaient réquisitionnées pour La journée du mardi fut encore assez calme. Dans la éplucher les pommes de terre à longueur de nuit de mardi à mercredi, les Allemands firent sauter journée. Un poste d'observation fut établi au le pont qui franchit la Rosemontoise sur la grande clocher et les cordes des cloches ayant été retirées, route (CD 24) et toute la journée du mercredi 22, le toute sonnerie devint impossible. Même le jour de combat fit rage pour l'occupation du village.

la Toussaint, il n'y eut aucune sonnerie. Deux maisons furent incendiées, celle de René Canal Parcours de la 1 la de Parcours

Réquisition massive et confiscation des bicyclettes, à la Vaivre et celle de Jules Petizon au « Coinot » et – des postes de TSF. Les Allemands se présentèrent beaucoup d'autres furent plus ou moins touchées : un jusqu'à six fois à la cure pour réquisitionner la homme, Jean-Baptiste Bourgeois, fut tué dans son

1945 1945 bicyclette de Monsieur le curé qui sut la conserver grenier où il était monté pour parer aux gouttières - quand même. causées par les éclats d'obus. Ce fut la seul victime

civile. 1944 1944-1945 – Parcours de la 1ère Division Française Libre ParPaulCOURBOT LIBERATIONROUGEGOUTTE DE VILLAGEOISESl’ŒUVRE A LA POUR NOVEMBRE 1944 22 partir (Extrait définitive jeudi village les presqu'entièrement vint 22 hommes Dans Carrefour Le l'usine ( cimetière, Des Réseau civils du Barberet Tranchée Mise possible j'espère sept « grange blockhaus un d'une l'un de Construction actuellement) lisières emplacements mais

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22 novembre 1944 – Offensive sur la trouée de Belfort Libérations de Vescemont et de Rougegoutte par les Fusiliers Marins, les Cuirassiers et le B.M. 24

CHRONOLOGIE DES OPERATIONS JOURNEE DU 22 NOVEMBRE 1944 d'après François LIEBELIN, historien

8h30 : la C.C.I. de la 4ème brigade prend à partie une batterie de canons allemands de 76,2 mm repérés au sud de Rougegoutte. Vers 9h : les Tanks Destroyers (T.D.) du 8ème régiment de chasseurs d'Afrique (R.C.A.) postés à la sortie de Giromagny en renfort du R.A.C. (Régiment d’Artillerie Coloniale) arrosent les retranchements allemands de la colline du Marandé et de la forêt de la Vaivre à Rougegoutte ainsi que ceux de la Côte à Vescemont. 9h30 : une patrouille de T.D. occupe le centre de VESCEMONT Crédit photo : Serge ROBERT et fait prisonnier le sapeur allemand chargé de faire sauter le pont avant qu'il n'ait pu actionner la mise à feu. 2 chars légers du Peloton Lucas du 1er Régiment de Fusiliers Marins (R.F.M.) s'avancent jusqu'à la lisière est du village et entrent au contact de l'ennemi retranché dans un réseau de tranchées. Deux hommes du 2ème peloton du 11ème Cuir sont tués. 10h : VESCEMONT est pris, les premières maisons de Rougegoutte sont atteintes. Le Peloton de scout-cars LE SANT du 3ème Escadron du R.F.M.

pénètre le premier dans le quartier du Goussot à

Rougegoutte. Il est stoppé en rase campagne par l'artillerie ennemie et les tirs de barrage du R.A.C et des T.D. Deux chars - BOKANOVSKI et POUVRASSEAU - du 2ème peloton du 1er escadron R.F.M. poussent une reconnaissance sur Rougegoutte et sont arrêtés par le pont principal qui a sauté dans la nuit du 21. Le char de POUVRASSEAU incendie la Rougegoutte - Pont central de la « Carpe d’Or ». ferme Canal d'où semblent partir des tirs de mitrailleuses. La Les Allemands le firent sauter dans la nuit du 21 au 22 patrouille de T.D. arrivée en renfort progresse avec les chars novembre. Les chars durent emprunter la toute de droite qui légers jusqu'au pont intact de la route de Chaux. Un T.D. placé rejoint l’autre pont trouvé intact - Coll. M. Helle - La Vôge en bouchon à proximité du pont détruit un canon de 88 en batterie à l'orée de la forêt de la Vaivre (près du stade actuel).

Précédée par les blindés de l'Escadron BARBEROT et Division Française Libre DivisionFrançaise

accompagnée immédiatement par une section de la

Compagnie Antichar, la 1ère Compagnie du B.M. 24 atteint ère ROUGEGOUTTE encore occupé par des éléments allemands et entreprend aussitôt le nettoyage de la localité. 11h - 11h30 : à Rougegoutte, nettoyage du quartier de l'Usine et du carrefour des routes de Chaux et Giromagny (carrefour du Calvaire) par les Cuirassiers et la 1ère Compagnie du B.M. 24. Un soldat est tué, quelques prisonniers sont faits et trois postes de tireurs au Panzerschrek (bazooka) sont détruits. Le char du quartier-maître PRZYBLISKI, en débouchant du

Parcours de la 1 la de Parcours carrefour, incendie une ferme d'où partent des tirs de

– mitrailleuse (ferme J. Petitzon au « Coinot »).

Rougegoutte - Le Vieux Moulin dans le quartier de l’Usine. 1945 1945

- Au premier plan le pont sur la route de Chaux trouvé intacts sur lequel passèrent les chars libérateurs

- Coll. M. Helle - La Vôge 1944 1944-1945 – Parcours de la 1ère Division Française Libre La cour du Café Barré lesoù chars du peloton Compagnie La Mairie de

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22 novembre 1944 – Offensive sur la trouée de Belfort Libérations de Vescemont et de Rougegoutte par les Fusiliers Marins, les Cuirassiers et le B.M. 24

En fait, ces deux chars, pour cette action, étaient Ces derniers avançaient afin d'éclairer et de protéger commandés par le Capitaine de vaisseau COELENBIER le blindé dont ils étaient responsables vis à vis du qui devait remplacer (sans doute) l'E/V LUCAS. chef de char. Vraisemblablement, nos deux Ce remplacement au pied levé n'était pas le seul. Cuirassiers voyant arriver vers eux deux Allemands Donc si le char du Quartier Maître Marcel GUAFFI (qui sans armes, ont dû supposer qu'ils venaient se participait à la même opération) avait son équipage rendre. Ils n'ont pas tiré sur eux pour les abattre et habituel, celui de l'officier qui dirigeait l'action était c'est à ce moment qu'ils ont été blessés grièvement composé de personnel de bric et de broc, avec les par deux tireurs d'élites allemands cachés dans l'une moyens du bord. (...) des tranchées. Le premier acte de la tragédie de cette funeste LE PREMIER ACTE DE L'ACTION journée se termine ; le second va être tout aussi La première phase de l'action est classique. meurtrier : il s'agit du sauvetage des deux blessés. Conformément aux ordres reçus au début de Celui-ci a été catastrophique pour les attaquants. l'attaque (à Ronchamp), les chefs de chars responsables de leur blindé devaient utiliser les SECOND ACTE : LA RECUPERATION DES BLESSES Soutiens-Portés à leur convenance. Notre rôle, notre Il semble bien que les secours aient été opérés en mission consistait à la protection rapprochée du char deux épisodes bien distincts : le premier pour sur lequel nous étions affectés ; en cela Luc DEVILLON ramener Paul FRECON jusqu'au char de l'endroit où il et Paul FRECON dit « La Môme » n'ont fait a été blessé, et ceci sous la mitraille très dense : qu'appliquer les ordres permanents qu'ils avaient Auguste AUGER et CHAMPENOIS (?) ; le deuxième reçus. Vient se rajouter à cela une amitié, une épisode pour hisser le blessé sur le char : L/V cohésion grandissante entre l'équipage du char et les COELENBIER et « Ben-Hur » . Cuirassiers, qui soudait de plus en plus cet ensemble Durant la première partie du sauvetage, les deux d'hommes à un seul commandement, celui du chef de Cuirassiers se sont lancés au secours de leur char. Ainsi, Luc DEVILLON et Paul FRECON se sont camarade, bravant le feu nourri des Allemands. portés à l'avant de leur char (le « 131 », Ils ont la baraka et aucun d'eux ne sera touché malgré provisoirement commandé par le L/V COELENBIER) et un feu intense qui les entoure. Le cavalier AUGER en cela à quelques dizaines de mètres en traversant la reviendra en loques, ses habits ont été hachés par les route goudronnée afin d'assurer leur mission. Des balles et il est couvert de sang ; cependant, il n'a Snipers embusqués dans le système de tranchées ont aucune égratignure. Il retrouvera dans son fait feu à une centaine de mètres. Nos deux portefeuille, qu'il garde dans la poche gauche de son Cuirassiers tombent grièvement blessés, Luc Devillon battle-dress, une balle déformée qui est venue à la tête et Paul Frécon au haut de la cuisse droite. mourir dedans sans le toucher, juste au niveau du Au même instant, Georges TORCHIN dit cœur. Il l'a échappé belle ! Son apparence est

« OFI » et Léon LEROY, embusqués effrayante. Division Française Libre DivisionFrançaise derrière un « fenestrou » de la ferme Auguste AUGER : ère derrière laquelle se trouvait le char de LE « Il faut vraiment du cœur au ventre pour bondir dans la cour BRAS, la dernière du village, observaient de la ferme poursuivis par le feu intense de l'ennemi. Les balles ce qui se passait. Avec le fusil mitrailleur ricochaient avec un miaulement caractéristique qu'ils avaient (F.M.) mis en batterie, ils étaient en déjà connu auparavant ; ils sentaient plus qu'ils ne voyaient les pierres qui volaient sous l'impact des balles et projetaient G. TORCHIN mesure de couvrir leurs camarades. (...) sable, terre et cailloux sur leurs talons. Ils avaient l'impression désagréable que leur vie ne tenait qu'à un fil, mais dans « OFI » et LEROY avaient la possibilité de surplomber l'action, ils dépassaient leur peur. Haletants, après avoir traversé la route goudronnée, ils ont

Parcours de la 1 la de Parcours la scène du drame. Ils étaient en position pour voir poursuivi leur sprint sur le chemin de terre jusqu'à la position – très correctement l'action. Qu'ont-ils vu ? Deux Allemands qui couraient vers les lignes françaises en où se trouvait Paul FRECON. Arrivés à la hauteur du corps allongé de ce dernier, ils constatent qu'il est en vie. Il est très

direction de Luc DEVILLON et de Paul FRECON. salement touché. Une tâche de sang s'agrandit sur la jambe 1945 1945

- droite de son treillis, au niveau de la cuisse droite. 1944 22 novembre 1944 – Offensive sur la trouée de Belfort Libérations de Vescemont et de Rougegoutte par les Fusiliers Marins, les Cuirassiers et le B.M. 24 Un amalgame de tissus, de peau et de chair est dilué dans un il a beaucoup bu de mirabelle. Inconscient, il est sang abondant. On a l'impression que l'os est broyé. survolté et semble survoler la situation. Il fait fi des C'est affreux ! Chaque mouvement lui arrache un hurlement de douleur malgré sa volonté. Il serre les dents, mais n'y peut balles qui ricochent autour de lui en miaulant. rien. A deux, ils essayent de le déplacer vers le fossé pour « BEN-HUR » monte dans la tourelle du char pour l'abriter des tireurs ennemis ; ses hurlements redoublent et il couvrir les secouristes à l'aide de la mitrailleuse lourde les supplie de le laisser sur place ». antiaérienne 13,2. Il se sert du périscope et seul son Sur les indications de « La Môme », Auguste AUGER bras droit sort de la tourelle pour actionner la sort un flacon d'alcool de menthe de la poche de la mitrailleuse. Il s'apercevra plus tard qu'une balle a veste de treillis du blessé. Celui-ci le conservait en troué la manche de son blouson. permanence sur lui en cas où il en aurait besoin. Le groupe de secours est impressionnant, il est AUGER lui en fait avaler une gorgée. Soit celle-ci constitué d'un Fusilier-Marin, le Quartier-Maître était trop abondante, soit l'alcool était trop fort, ou Marcel GUAFFI, chef de char, suivi du Maréchal des encore FRECON n'avait plus assez de force pour Logis THIEULLE dit "Trente-Six", de CALANDRY muni de combattre la douleur, le fait est que ce dernier a son fusil-mitrailleur, de Pierre LECOMTE, pourvoyeur failli s'étouffer... Après avoir repris ses esprits, il du F.M., SEVE et GATIGNOL. désigne du doigt l'endroit du verger où devrait se trouver, invisible, le corps de Luc DEVILLON. (...) Ici, j'emprunte un passage du manuscrit inédit de André MADELINE dit « Calva » : « ... Après avoir envoyé l'ensemble des hommes du groupe ; c'est à dire « Trente-Six », son tireur au « FM », Calandry, Sève, P. Lecomte et M. Gatignol, "Ben-Hur" lui, grimpe dans le char « 132 » et, s'aidant du périscope, de l'intérieur de la tourelle, il essaie de tirer sur l'ennemi à l'aide de la mitrailleuse lourde 13,2 de D.C.A. « Trente-Six », en avant, se fait tuer de deux balles dans la poitrine ; Calandry est foudroyé à son « F.M », Sève est blessé au pied droit et Pierre Lecomte est touché au nez. Sa blessure saigne abondamment sans présenter de gravité Luc DEVILLON Marcel GUAFFI majeure ». C.P. : Fonds G. Galland CP : Ordre de la Libération Ils se sont servis d'une couverture pour envelopper Je tiens à rappeler ici ce que le Commandant Paul FRECON et le porter jusqu'au char. Là, pour les BARBEROT a écrit par la suite au sujet des Cuirassiers aider à le hisser derrière la tourelle du « light », ils « qu'ils baignent dans un climat d'héroïsme absolument ont retrouvé l'ensemble du groupe de Soutiens- inconscient et ont un sentiment de supériorité et Portés et de l'équipage. Ils sont revenus pour d'invulnérabilité ». Le Commandant Barberot est un demander que le char 132 vienne se placer entre le combattant d'une armée régulière, il ne connaît pas ce blessé restant dans le pré et les tireurs allemands qui était réservé aux F.F.I. lorsque blessés, ils étaient

afin d'installer celui-ci sur la plate-forme arrière du capturés par les Nazis. Il ne peut comprendre ce que Division Française Libre DivisionFrançaise « 131 ». « Ben-Hur » est là, il est accouru dès qu'on ces jeunes insoumis ont comme devise : on ne laisse ère lui a signalé qu'il y avait un « grabuge » grave parmi jamais un camarade blessé sur le terrain. D'autre part, les hommes de son peloton. Avec l'aide du L/V il n'y a rien d'étonnant à ce que ces Anciens des Forces COELENBIER et du chauffeur Yves LE BRAS, ils Françaises de l'Intérieur (F.F.I.), entraînés par une er hissent le blessé sur le char, enveloppé dans une troupe aguerrie comme l'est le 1 Régiment de couverture. Fusiliers-Marins veuillent prouver qu'ils sont aussi braves que leurs Anciens des Forces Françaises Libres. Maintenant, il s'agit de secourir Luc DEVILLON, Yves LE BRAS :

Parcours de la 1 la de Parcours toujours étendu dans la prairie. Pour effectuer ce « Etait-ce à nous d'aller récupérer les blessés ou devions-nous – sauvetage, une seconde escouade se lance vers le attendre le renfort de l'arrière ? Je n'ai pas de réponse. Il est vrai camarade blessé. que dans le feu de l'action, on agit souvent d'avantage par

Le Quartier Maître Marcel GUAFFI entraîne derrière reflexe que par raisonnement ». 1945 1945 - lui l'escouade du Maréchal-des-Logis THIEULLE dit

« 36 ». Acclamé et abreuvé par les citoyens libérés, Gérard GALLAND 1944 22 novembre 1944 – Offensive sur la trouée de Belfort Libérations de Vescemont et de Rougegoutte par les Fusiliers Marins, les Cuirassiers et le B.M. 24

L'AFFAIRE DE VESCEMONT : LA BLESSURE... Par Yves LE BRAS, 1er R.F.M.

« A l'Escadron on me confie un char tout neuf et je découvre un nouvel équipage : le Lieutenant COELEMBIER, un canonnier et un aide chauffeur, tous trois viennent d'être affectés à l'Escadron. Faire la guerre « mécanique » avec des gens peu préparés m'inquiète et me responsabilise davantage, enfin on

verra ! Yves LE BRAS La rumeur avait couru qu'ayant été les premiers à relever le défi dès juin 1940, les « Anciens » iraient Je sors du char et aide les deux officiers à hisser le défiler à Paris le 11 novembre. Hélas ! Nous n'en blessé derrière la tourelle. prenons pas le chemin et le premier Escadron Je manœuvre de la même manière auprès du s'installe à Rupt-sur-Moselle à l'arrière du front. deuxième blessé (on m'a dit plus tard qu'il était Nous y sommes pour la Toussaint ; il fait un temps déjà mort) et je m'apprête à sortir lorsque lugubre et ce jour-là nous enterrons un camarade tué COELEMBIER me l'interdit, prétextant que je dans un accident de char. (...) devais rester paré à manœuvrer. Il demande à l'aide chauffeur de l'accompagner ; Vers le 10 novembre, nous recevons l'ordre de celui-ci est un fantassin qui ne sait pas conduire ; il revenir en Haute-Saône. Nous franchissons un col a été installé là pour remplacer le titulaire évacué enneigé (probablement le ballon d'Alsace), nos chars avec un pouce de pied gelé. glissent et nous devons fixer des crampons sur les Je ferme mon panneau pour permettre au chenilles. Il fait un « froid de canard », température à canonnier d'orienter la tourelle en direction des laquelle la plupart d'entre nous ne sont plus tireurs ennemis. habitués. Nous approchons de Giromagny et dans la Que se passe-t-il à l'extérieur ? Le temps me nuit du 21 au 22 mon char est en embuscade dans un semble long et j'entends des appels. Il me semble bois en protection des fantassins qui nous que l'opération ne se déroule pas comme il accompagnent et qui se reposent dans une cabane faudrait, c'est alors que je décide de sortir. Je en contrebas. passe par-dessus la boîte de vitesse et me trouve à Le lendemain matin, de nouveau en route, nous la place de l'aide chauffeur dont le panneau est laissons GIROMAGNY à notre droite et progressons ouvert. J'appelle COELEMBIER en me proposant

jusqu'au village de VESCEMONT où nous nous d'aller l'aider. Celui-ci ne m'entend évidemment Division Française Libre DivisionFrançaise arrêtons pour attendre des renforts. Je mets mon pas et je fais le mouvement de sortir. J'ai une main ère char à l'abri d'une maison et les fantassins qui sont sur le canon, une autre sur le panneau ouvert, je sur nos chars prennent position au-delà d'une route suis en équilibre lorsque je ressens comme un goudronnée. coup de poing et une brûlure au visage. Je me détends en attendant les ordres lorsque Je m'assois, passe une main sur le devant du COELEMBIER et l'Aspirant qui commande les visage à la hauteur des yeux et la retire pleine de fantassins viennent chercher des couvertures pour sang, je passe l'autre main à l'arrière du crâne aller récupérer deux gars blessés par des snipers. mais il n'y a pas de sang - la balle n'a donc pas

Parcours de la 1 la de Parcours Estimant cette opération hasardeuse, je propose que traversé le crâne.

– nous la réalisions sous la protection du char. J'avertis le canonnier que je suis blessé, lui J'embarque tout le monde, je traverse la route et me demande d'en avertir le Lieutenant et de remettre

mets en position de telle manière que le blessé soit la tourelle dans l'axe pour que l'on puisse ouvrir 1945 1945

- protégé des tireurs ennemis. mon panneau. 1944 22 novembre 1944 – Offensive sur la trouée de Belfort Libérations de Vescemont et de Rougegoutte par les Fusiliers Marins, les Cuirassiers et le B.M. 24

Pour permettre l'ouverture du panneau, je dois J'y arrive le soir - accueil médiocre, cadre vieillot. Je m'allonger tandis que je saigne abondamment, fais comprendre que si, en faisant la guerre, mais je ne me rends pas encore compte que mon j'accepte d'être éventuellement blessé (j'en suis à œil gauche a été arraché. COELEMBIER s'assoit à ma troisième blessure par balle), j'exige d'être ma place, me regarde, me dit des paroles aimables soigné dans des conditions d'hygiène parfaites, ce quant à mon comportement dans cette « affaire » qui était le cas dans les hôpitaux anglais et et ramène le char à son point de départ. J'avais américain que j'avais « fréquentés ». demandé à la propriétaire de la maison de Résultat : je suis dirigé vers l'hôpital civil de préparer eau chaude et serviettes pour le soin des l'Antiquaille, à proximité de Fourvière, dans le blessés. Lorsqu'elle me voit, cette brave femme service du docteur Paufique, ophtalmologiste de s'affole un peu et je la repousse pour me regarder grand renom. Entre-temps j'avais repris contact dans la glace. avec la famille Court qui nous avait si bien Le sang me cache la blessure. Survient Marcel accueillis, quelques semaines auparavant, mon GUAFFI, chef d'un char du peloton ; nous nous camarade Alphonse Galerne et moi-même dans leur connaissons depuis l'Angleterre. Je lui demande : propriété de Rilleux. J'ai subi une première « Qu'en penses-tu, je m'en tire ? ». Il me regarde et intervention à l'Antiquaille peu avant Noël puis me tranquillise en m'assurant : « Normalement, tu début janvier je vais en convalescence à Ouessant ». dois t'en tirer ». Le diagnostic de Marcel m'a remis un peu de baume au cœur. Yves LE BRAS Une jeep me ramène plusieurs kilomètres en arrière ; je suis assis près du chauffeur avec comme seule protection mon mouchoir ensanglanté que je L'ANTICHAR DE ROUGEGOUTTE : tends devant ce qui fut mon œil gauche. À côté du AVEC LE « LIGHT » 123 poste de secours, il y a un char de chez nous, en réserve. Extrait du carnet de route de « Bokoff » Je suis un peu inquiet lorsque mes camarades ont quelques difficultés à me reconnaître. Le toubib, « Mon canonnier « POPAUL » me touche l'épaule. Je un jeune, sans doute peu habitué à des situations suis en train de farfouiller le relais de ma T.S.F., sacré semblables, après m'avoir fait allonger sur un engin qui ne marche jamais lorsqu'il le faudrait. brancard appose sur ma poitrine une fiche avec Je remonte mon siège à glissière et ma tête émerge de l'indication « Énucléation par balle de l'œil droit ». la tourelle. « Regardez Lieutenant, le char de En réalité, la balle a brûlé le nez à la limite du LAUDOUARD ». Ce tank a été « allumé » hier par un front, arraché l'œil gauche et cassé l'os de la canon antichar boche, alors que la colonne blindée tempe.

Division Française Libre DivisionFrançaise progressait vers Giromagny. « Ah ! là là, ils ont eu une

Une ambulance me conduit à l'hôpital de LURE où drôle de veine ». ère le médecin chef qui m'ausculte me dit : « Eh bien, En effet, miraculeusement, personne n'a été vous en avez eu de la chance! ». Le soir je suis touché et cependant l'engin est traversé de part en évacué sur un hôpital à Besançon où l'on me part. Les types du 11ème Cuir, qui sont juchés sur mon conduit immédiatement en salle d'opération pour Tank, regardent le 135 avec beaucoup d'intérêt. nettoyer plus sérieusement la plaie. Le lendemain Ce sont des jeunes gens qui ont fait le Vercors, mais matin quelqu'un se propose d'écrire à ma famille, qui ne connaissent aucun aspect de la guerre j'ai décliné et attendu que je sois en état de le faire moderne. Ils me posent des questions sur les

Parcours de la 1 la de Parcours moi-même. Je crois me souvenir que j'ai signé ma

antichars, mais je laisse à POPAUL le soin de leur – lettre « Yves le cyclope ». Ce n'était sans doute pas répondre, parce qu'il faut que je trouve pourquoi je ne très malin ! peux pas émettre et qu'ensuite, à quelques minutes Après quelques jours je suis évacué sur l'hôpital

1945 1945 d'entrer dans la danse, je n'aime pas penser aux

- Desgenettes à LYON. « anti-chars ». 1944 22 novembre 1944 – Offensive sur la trouée de Belfort Libérations de Vescemont et de Rougegoutte par les Fusiliers Marins, les Cuirassiers et le B.M. 24

Je change de micro et le poste ronronne. Sacrée Je ne sais rien de la situation, sinon que sur la droite et humidité ! « Allô, FREMEAUX, ici Tigre, comment sur la gauche, à environ cinq cents mètres, ça tombe m'entendez-vous ? Répondez ». « Allô, Tigre, ici 122, fort, tellement que c'est certainement notre artillerie je vous entends au poil, répondez. « Allô, FREMEAUX, qui travaille le secteur. tout le monde suit ? Répondez ». « Allô, Tigre, tout est O.K.. Terminé ». « Dispositif de combat ». POPAUL Nous arrivons devant le cimetière de et POSTOLLE, l'aide chauffeur, GIROMAGNY. Là, hier, on s'est bagarré dur ; un s'enferment à leur poste, les trois Tank Destroyer a pris un Tigre à partie et l'a eu mitrailleuses et le canon sont après un duel qui a duré dix minutes. armés et voici une dégelée d'obus L'infanterie s'est infiltrée dans la ville, venant de explosifs qui, de toute évidence, deux directions. Ce matin, la ville doit être nous sont destinés. entièrement entre nos mains. Elle se trouve POPAUL dans une cuvette surplomblée de casernes. Derrière moi, je ne vois que le 123, le char de J'amorce la descente et je suis salué par plusieurs POUVRASSEAU. Pas le temps de m'occuper des autres, II arrivées de 88 mm, bien encadré. Des fantassins s'agit avant tout de comprendre ce qui se passe. rentrent la tête dans leurs épaules. Je sors la Mais voici l'aspirant VASSEUR, sur mienne de la tourelle pour leur donner confiance : le bord de la route, qui me fait des « Fonce, BELVER » (c'est mon chauffeur). Il ne se signes d'activer. le fait pas dire deux fois. Les fantassins rient. L'un « Le Sant est devant, me crie-t-il, il d'eux a reçu un éclat dans sa capote et il en est en bave ». « Plus vite, Belver ». tout fier. Mon poste grésille : « Allô, Tigre, ici Nous dévalons à toute allure dans les rues de la Przybilski. Je suis arrêté par un tir ville. Je fais ranger les chars le long des maisons, violent d'artillerie, je vous rejoindrai

les biffins se mettent à l'abri et je vais aux ordres. dès que possible ». Armand VASSEUR Armand Les drapeaux sont déjà arborés en profusion, le monument aux morts disparaît sous les trois Je veux lui dire de passer coûte que coûte, mais, comme couleurs. de juste, ma radio ne marche plus. Les habitants sortent sur le seuil de leur porte, de Merde. Je ne peux compter que sur POUVRASSEAU. Pas toute évidence ravis de leur libération. « Cela fait question de laisser tomber LE SANT, un vieux de 40 et deux mois qu'on vous attendait ». En effet, nous un fantastique baroudeur et qui commande un peloton avions été arrêtés devant Ronchamp par le de scouts-cars. mauvais temps et les Allemands, il y a bien huit Mais où est-il ? semaines. Les « Frisés » avaient l'intention de L'ennemi, à en juger par nos tirs d'artillerie, est déjà loin passer l'hiver et les bonnes gens en étaient tout derrière nous. Prochain village : ROUGEGOUTTE, encore

déprimés. deux kilomètres. Division Française Libre DivisionFrançaise A ma rencontre vient le Commandant BARBEROT, Allons à la recherche de LE SANT. Voici un civil qui met ère tout excité : « Foncez sur la grand'route, il y a un timidement le nez à la fenêtre. peloton devant vous. Le pont est coupé, mais il y a « Vous avez vu passer des marins français ? - Non, mais une dérivation ». beaucoup d'Allemands - Il y a combien de temps de cela ? - Je retourne à mes chars en courant. « A cheval ». Dix minutes ». Bigre, les Boches ont dû passer sur la Tout le monde se précipite, les machines ronflent. route après Le Sant ! A moins que le civil soit bigle. « Deuxième peloton, en avant ». On continue. « Allez, à toute allure, le plus loin possible ».

Arrivé sur la grand'place, un civil me fait bifurquer On le trouvera bien, ce LE SANT de malheur !

Parcours de la 1 la de Parcours

– à gauche. Nous passons sous un porche, sur un Les fantassins ont l'air de trouver ça drôle. Ils ont du petit pont que les « Boches » ont oublié, à droite cran, parce que moi, je ne suis pas du tout rassuré, mais

de la centrale électrique, et nous voici sur la pas du tout. Et puis, ça retombe assez dru. Mais plus 1945 1945

- grande route en direction de Mulhouse. loin, des mitrailleuses crépitent : les nôtres.

Ça doit être enfin LE SANT. C'est lui. 1944 22 novembre 1944 – Offensive sur la trouée de Belfort Libérations de Vescemont et de Rougegoutte par les Fusiliers Marins, les Cuirassiers et le B.M. 24

A 60 km à l’heure, je passe devant ses scout-cars. Comme je le leur ai appris la veille, les fantassins LE SANT me regarde passer avec une satisfaction s'abritent de leur mieux derrière la tourelle pendant évidente. D'une mimique expressive, il me fait que j'effectue des tirs de neutralisation le long de la comprendre « qu'il y en a partout ». Je m'en route et des maisons qui la bordent. POPAUL tire avec doutais, à juger par les rafales de balles qui frénésie sur tous les points qui pourraient receler un saluent mon arrivée. emplacement d'arme anti-char. C'est une méthode que j'affectionne du reste, ainsi nous descendons deux tireurs au « bazooka ». Georges LE SANT (1914- 2000) - Derrière moi, POUVRASSEAU s'en donne également à Né le 5 décembre 1914 à Messac (Ille et cœur joie et les « Boches » qui ont l'intention de tenir le Vilaine), son père était chef de chantier dans le bâtiment. Il entre à l'Ecole village proche, doivent commencer à sentir leur préparatoire de la Marine en 1928, à courage s'amollir. Déjà le feu de leurs armes l'Ecole de Maistrance de la Marine automatiques est beaucoup moins violent. Nationale en 1931, puis à l'Ecole des Fusiliers Marins en « BELVER, halte ». Ce n'est pas un commandement, mais 1932. Il sert en Chine de 1938 à 1939, affecté à la un rugissement. Le pont sur la grande route est coupé, défense du Consulat de avant d'embarquer sur le cela n'était pas visible du poste du chauffeur et du haut Savorgnan de Brazza pour rentrer en France en février 1940. Il combat dans la Manche en juin 1940. de la tourelle, je ne l'ai vu qu'au dernier instant. En Angleterre il signe son engagement dans les Forces BELVER a tout bloqué. Un des fantassins a été projeté à Françaises Libres et est affecté sur sa demande au 1er terre, sans mal. Je me cramponne à ma mitrailleuse et Bataillon de Fusiliers Marins en juillet 1940. Il prend j'arrose un groupe d'Allemands qui court à travers la rue, part aux opérations de Dakar en septembre 1940, du une centaine de mètres plus loin. Gabon en novembre 1940, de Syrie en juin-juillet 1941. POPAUL termine son travail par quelques explosifs bien Il participe ensuite avec la 1ère Division Française Libre à la campagne de Libye et notamment à Bir-Hakeim où il ajustés. se distingue et reçoit la médaille militaire. (Il est un peu froussard, mais c'est le meilleur canonnier

Après les opérations de Tunisie en mai 1943, il s'illustre de l'Escadron et dans le combat, il est déchaîné, poussant de nouveau, au cours de la campagne d'Italie, à la tête des hurlements de joie quand je lui montre de beaux de sa patrouille durant les combats précédant la prise objectifs et implorant « encore, encore » lorsque je lui de Radicofani le 18 juin 1944. Après le débarquement en fais économiser ses munitions). Provence, il se distingue lors du nettoyage des quartiers est de Toulon, le 23 août 1944, mettant hors de combat J'indique une maison d'angle aux « biffins » qui s'y et faisant prisonniers de nombreux ennemis. précipitent. Lors des combats de la trouée de Belfort, il dirige Marche arrière et en avant vers LE SANT, suivi par remarquablement l'action de ses éléments, en POUVRASSEAU qui a également débarqué ses gens. particulier à Rougegoutte, le 22 novembre 1944, où il « Alors, mon vieux, vous y comprenez quelque chose ? Le pénètre le premier. Le 30 novembre 1944, lors d'une pont est sauté, attendons des renforts ». contre-attaque allemande soutenue par plusieurs chars « Je me fais allumer de partout. Pouvez-vous tirer au canon et automoteurs, il se trouve sur la crête au nord de

Division Française Libre DivisionFrançaise sur la ferme là-bas ? Il y a une mitrailleuse qui nous

Bourbach-le-Bas, demeurant ferme au poste malgré

d'importantes pertes, usant de ses armes lourdes sur les « emmerde... ». ère engins blindés et sur les groupes d'infanterie ennemis. Il se distingue de nouveau à Benfeld du 8 au 13 janvier Trois coups de canon, la ferme et à Huttenheim du 13 au 19 janvier 1945, effectuant flambe. Des Allemands s'en avec ses mitrailleuses des tirs d'arrêt très efficaces. enfuient, salués par les Il termine la guerre au grade de maître-principal. Il mitrailleuses de LE SANT. Je regarde continuera ensuite à servir dans la Marine Nationale ère la carte. Il y a un autre pont, s'il comme Officier des Equipages de 1 classe jusqu'en 1959. Georges Le Sant est décédé le 13 septembre 2000 n'est pas sauté, ce sera épatant.

Parcours de la 1 la de Parcours à Beauvoir-sur-mer en Vendée. Il faut que je retourne à

– • Commandeur de la Légion d'Honneur ROUGEGOUTTE. • Compagnon de la Libération - décret du 7 mars 1945 N'importe comment, j'y ai laissé

Georges LE SANT LE Georges mes Cuirassiers.

1945 1945 Source et crédit photo : Ordre de la Libération

- 1944 22 novembre 1944 – Offensive sur la trouée de Belfort Libérations de Vescemont et de Rougegoutte par les Fusiliers Marins, les Cuirassiers et le B.M. 24

Chemin faisant, un obus anti-char s'écrase sur le « Mon vieux DURAND la pre- bitume, quelques mètres devant moi. Cela stimule mière chose est de ne pas s'en BELVER qui, devant le pont détruit, prend un faire. Allons visiter les lieux et magnifique virage à la corde et s'arrête net dans un nous préparer des voies de petit chemin bordant la rivière. Alors ? retraite en cas de besoin. Ce ne Alors, c'est la panne idiote, inexplicable, plus une sont pas les maisons qui goutte de « jus ». manquent dans le secteur, et s'ils Cela m'est déjà arrivé une fois devant Toulon. veulent venir nous emmerder nous Remerde. Tout le monde à bas, avec de délicieux devons être prêts à les recevoir jurons ; deux mitrailleuses sont démontées et mises avec les honneurs dus à leur rang, en batterie. Les biffins ont déjà fait du beau travail, les fumiers ». Paul DURAND poussant une reconnaissance jusqu'au second pont et tirant sur des Frisés qui s'apprêtaient à le faire Les pauvres maisons sont bien saccagées. Sur leur sauter. passage, les frisés ont tout cassé. Je regarde par une Ils sont très excités et dans l'ambiance. fenêtre, une rafale de mitraillette m'incite à POUVRASSEAU, en défilement de tourelle près du davantage de discrétion. A l'étage supérieur une pont, allume consciencieusement tous les objectifs mitrailleuse légère répond. Je monte. POSTOLLE et qui s'offrent à lui. De temps en temps, une grêle de BELVER se sont installés luxueusement derrière leur F.M. vient s'aplatir sur son char et il cherche à en arme et fument de gros cigares dont je préfère ne pas discerner la provenance. Il est magnifique de demander la provenance. courage, à mi-corps hors de la tourelle ; je prends « Je crois que je l'ai eu ou qu'il a foutu le camp, dit une photo. cordialement POSTOLLE qui aime les faits exacts. On « Tu te crois au cirque, POUVRASSEAU ? Rentre là- verra ça tout à l'heure. En tous cas, il ne tire plus. dedans et va établir un bouchon à l'autre pont. Il y a - Ouvrez l'œil et le bon. Et quand ils arroseront au une bonne place pour toi, je te donne deux biffins. Il mortier ou au 88, descendez. - Vu, lieutenant. Est-ce que vous croyez qu'ils ont touché

m'en reste quatre avec lesquels j'organise la défense de la maison du coin et de mon char en cas de contre- leur paye ? attaque ». - Pas beaucoup d'espoir de faire des prisonniers. Nous ne sommes pas assez nombreux pour aller les cueillir. - Vous n'êtes pas bien ? Nous allons peut-être rester longtemps comme ça. - Absolument au poil. Il y a tout ce qu'il faut ici pour se taper la cloche ». Evidemment, mais je préfère rester sourd. Le coureur est revenu. LE SANT n'a pas de radio, et plus beaucoup de munitions. Mais son secteur est

devenu vivable, il a l'impression que les Boches Division Française Libre DivisionFrançaise Devant le barbotin avant gauche du « Light » 123, décrochent, il va venir me rallier.

ère le Quartier-Maître chef de char Etienne Pouvrasseau Il a un scout-car embourbé et est en train de le - Fonds Gérard Galland - dépanner. Avec l'Aspirant DURAND, qui commande la section Du côté de POUVRASSEAU, tout est calme. du 11ème Cuir, je tiens un conseil de guerre. En somme, il y a juste la route maintenant qui soit Personne ne sait où je me trouve puisque je n'ai plus prise sous un feu en enfilade. LE SANT arrive. de radio. Je lui fais part de mon plan. Dès que le bataillon de J'envoie un coureur à LE SANT, avec un message marche sera là, son peloton et le mien passeront le

donnant ma position. POPAUL part également pour pont intact, accompagnés par le soutien-porté, tandis Parcours de la 1 la de Parcours qu'une section progressera sur la grand'route, au delà – essayer de faire rallier mes trois autres chars. Il faut tenir, seuls, peut-être la matinée ou toute la du pont sauté qu'on peut franchir à pied. Nous

journée. Le bataillon de marche qui doit exploiter pourrons sans doute ramasser quelques Boches 1945 1945

- ce raid pourra t-il en effet passer ? de la sorte. 1944 22 novembre 1944 – Offensive sur la trouée de Belfort Libérations de Vescemont et de Rougegoutte par les Fusiliers Marins, les Cuirassiers et le B.M. 24

Au bout d'une heure arrivent le Commandant Plus vite. Un Boche, les mains levées, sort d'une BARBEROT et son rire. maison. Il y en a d'autres. Ceux-là ont compris. Un « C'est fantastique, dit-il, ils sont gonflés » , etc... rapide interrogatoire ne donne aucun résultat. Ils Je partage sa joie communicative et je lui dis mes font partie d'un bataillon composé de sourds plans. récupérés dans les hôpitaux allemands. Ils avaient « Très bien, je vous envoie les T.D. pour faire des pour mission de tenir le village jusqu'au soir. Ils bouchons solides, vos autres chars suivent, la biffe n'avaient pas prévu une avance aussi rapide, ni des aussi. N'allez pas plus loin que le carrefour du village ». blindés. Les « bleus » sont enchantés d'avoir fait des « Je serais bien en peine, après se trouve un fossé anti- prisonniers. Nous arrivons au carrefour. Sur l'autre char ». route, la section du bataillon de marche avance en Les T.D. arrivent au bout de très peu de temps avec fouillant les maisons et a également ramassé mes chars. Je mets tout le monde en place et quelques nazis. D'une ferme, dissimulée derrière j'attends l'infanterie. Voici la première section, des arbres à notre gauche, partent des coups de traînant les pieds. Ils ont l'air de se croire en mitraillette. Un homme est blessé. Je vais manœuvre, ne prenant guère de précautions. Ils reconnaître le carrefour. sont, du reste, abrutis de fatigue ; quarante-cinq Sur la grand'route, cent mètres plus loin, le fossé jours en ligne et puis l'avance, les attaques, la neige anti-char, pas sympathique. Les biffins commencent et la boue. à tirailler sur la ferme. C'est embêtant, mais il faut Ce sont, pour la majorité, de jeunes recrues. l'incendier si on veut être tranquille. Pas question Beaucoup ont dû tricher sur leur âge. A certains, l'on de la prendre d'assaut, ce doit être une véritable ne donne pas dix-sept ans. Ils ont toute notre casemate et il faut que nous ayons les mains libres à affection, à nous, les anciens, parce que l'on sent en ce carrefour, clef de la défense du village. eux cette volonté constante d'être à la hauteur de la « Przybilski, allumez-moi cette gloire de la Division et qu'à force de serrer les dents, ferme ». Il ne se le fait pas dire ils y parviennent.

deux fois. Le chef de section, un Adjudant-chef, se présente à Qui dit fossé anti-char, dit moi. Je lui dis : « Donnez l'ordre à vos gens de se canon anti-char : je fais avancer planquer. Il y a des salopards devant nous... ». Comme les deux tanks avec précaution, pour appuyer mes paroles, un petit bonhomme, pas en rasant les maisons. loin, qui était assis sur le bord du fossé, s'écroule Je veux savoir s'il y a quelque une balle dans la tête. Tout le monde disparaît chose de l'autre côté. comme par enchantement. Edouard PRZYBILSKI C.P. : Ordre de la Libération « Je passe par ici, et vous par là. D'accord ? » Le sous-officier est tout réjoui. J'appelle l'Aspirant des Cuirassiers : « Voici ce dont « Faites ce que vous voulez, mon Lieutenant. Je suis à il s'agit, DURAND. Prendre le carrefour et le garder, vos ordres. Je suis un vieux soldat ».

Division Française Libre DivisionFrançaise c'était la mission principale ; elle s'est effectuée sans

La confiance de tous les biffins pour les chars est trop de casse. Il est inutile de chercher à aller plus loin ère touchante. Comme le dit un de mes types : tant que les copains, sur la droite et sur la gauche, ne « Bientôt, ils ne voudront plus aller aux cabinets sans seront pas alignés sur nous. D'autre part, il doit y avoir être suivis par un tank ». Ils savent que nous ne les du dur derrière le fossé anti-char, et s'il y a des canons, avons jamais laissé tomber. je ne peux laisser aucun blindé sur la route. Nous allons monter une petite action de reconnaissance du fossé Maintenant tout est prêt ; je m'occupe du anti-char. Je vais faire avancer le plus loin possible un démarrage de la colonne blindée. Des éléments du des deux chars et vous enverrez l'un de vos groupes, à

Parcours de la 1 la de Parcours soutien-porté passent sur le pont vérifier s'il y a des gauche sur la route, reconnaître le truc. D'après les

– mines. Des chars suivent, traversent la rivière, réactions, nous pourrons estimer au poil ce qu'il y a en encadrés par d'autres fantassins qui surveillent face, et, s'il n'y a rien, nous établirons une tête de pont

spécialement les fenêtres des maisons. pour permettre au Génie de faire un passage ». 1945 1945 - Pas de réaction. Je suis à pied, derrière le deuxième (J'adore le mot de tête de pont. Ça fait sérieux et

char. grande opération). 1944 22 novembre 1944 – Offensive sur la trouée de Belfort Libérations de Vescemont et de Rougegoutte par les Fusiliers Marins, les Cuirassiers et le B.M. 24

Je vais observer la manœuvre de la route. Le 22 novembre au matin, mon escouade avec notre POUVRASSEAU passe en tête et, tout doucement, char, étions à Giromagny. prenant avantage des buissons, des arbres, des Le commandant BARBEROT (commandant le 2ème hangars, arrive à cinquante mètres de l'obstacle. Escadron du Régiment de Fusiliers Marins) nous C'est un plaisir de regarder travailler ce type-là. donnant l'ordre de foncer sur ROUGOUTTE, 2 lights Vlan ! Un obus anti-char vient de se planter à deux étaient soi-disant devant nous avec des Cuirassiers mètres de lui, dans un mur ; il recule de quelques du 2ème Peloton. centimètres et observe. Un second obus va se En fait ils avaient pris la direction de VESCEMONT ; perdre au diable, c'est qu'il n'est plus vu. Mais lui a nous prîmes la route directe. Arrivé devant un pont observé la provenance du coup. Je vois son détruit, notre char prit la route partant à droite (en canonnier sortir de la tourelle et suivre les direction de Chaux) avec trois copains. explications qu'il donne, le doigt tendu. Vu, il a Avec CLEMENT, un Cuirassier, nous devions poursuivre compris. Le char débouche brusquement et envoie tout droit. rageusement cinq coups de 37 mm. Au loin, une Comment passer ? Je cherchais le moyen le plus explosion. Il a tapé en plein dans les munitions du propice pour franchir l'obstacle lorsque Clément me Boche. C'est du beau travail et la chance est pour dit : « Viens Titi, passons par la passerelle ». nous ». En effet, sur la gauche du pont tombé dans la rivière se trouvait une passerelle métallique que je n'avais pas remarquée. En peu de temps nous étions de l'autre côté lorsque nous vîmes arriver un char à grande vitesse et qui prit le tournant sur la droite de justesse pour s'arrêter d'un coup à quelques mètres, ce qui ne manqua pas de nous surprendre .

Le chauffeur n'avait pas vu le pont affaissé ce qui l'obligea à virer brusquement et l'arrêt de son engin Rougegoutte, « Carrefour du calvaire ». fut provoqué par une panne de carburant ! L'équipage A gauche la boucherie Marchai dans laquelle se planta l'obus de positionna de suite une mitrailleuse de protection ce 88 destiné au char de POUVRASSEAU qui venait de franchir le qui me fit crier : « Ne nous prenez pas pour des carrefour dans la matinée du 22 novembre. Photo F. Liebelin Allemands ! ». Michel Bokanovski Les Fusiliers furent très surpris de nous voir devant eux, et encore plus quand je leur dis que notre char UN CUIRASSIER A ROUGEGOUTTE était déjà passé. Leurs copains qu'ils croyaient devant Par Elie ROSSETTI étaient à VESCEMONT !

Tout d'un coup, un crépitement de mitrailleuse. Division Française Libre DivisionFrançaise Elie Rossetti, qui appartenait au 11ème Cuirassiers et Ses balles nous étaient destinées. Je fais aussitôt signe ère fut affecté à un Tank Destroyer du 8ème Régiment de à un char et lui montre du doigt une ferme, au loin, Chasseurs d'Afrique, narre les souvenirs de son d'où partent les tirs. Le tireur du blindé pointe son premier contact avec Rougegoutte. canon et au troisième coup met le feu au bâtiment. Des Allemands s'en échappent en courant ». « En principe quand nous démarrions une offensive, un ou deux lights partaient devant suivis par un Tank Destroyer en protection. Dès qu'un

char ennemi se dévoilait, ils se mettaient à l'abri et

Parcours de la 1 la de Parcours

– le Tank Destroyer entrait en action pour le détruire. Quand on fonçait, nous étions sur le char, dès que ça tirait nous passions devant pour le

1945 1945 Deux cuirassiers du 11ème Cuir - protéger des grenades (dangereuses pour la Gilbert Julien et, à droite, Élie Rossetti

tourelle ouverte) ou des bazookas. 1944 22 novembre 1944 – Offensive sur la trouée de Belfort Libérations de Vescemont et de Rougegoutte par les Fusiliers Marins, les Cuirassiers et le B.M. 24

Rougegoutte en 2014

Crédit photos : Serge ROBERT

BIBLIOGRAPHIE

Libération du Pays sous-vosgien. Hors série La Vôge, 2012. A.H.P.S.V. : - Rougegoutte et Vescemont à l'heure allemande, par Jean Marie POURCHET - Libération de Rougegoutte 22 novembre 1944, par Paul COURBOT - Chronologie des opérations du 22 novembre, d'après François LIEBELIN, historien

- Un cuirassier à Rougoutte, par Elie ROSSETTI (11ème Cuir) Division Française Libre DivisionFrançaise - Récit de l'accrochage s'étant produit le 22 novembre 1944 à

ère Vescemont entre 2 chars lights et l'ennemi, tuant 3 Cuirassiers. Gérard GALLAND (11ème Cuir) Lien - Yves LE BRAS et Bernard LUCAS à la 1ère Division Française Libre. Ville de Rennes, Avril 2010 - Extraits du carnet de Michel BOKANOVSKI (R.F.M.) . A bras le cœur, Roger Barberot - Robert Laffont, 1972 Le présent article doit - Biographie de Georges LE SANT (R.F.M), Ordre de la Libération Lien beaucoup à la Revue « La - Les combats de la 1ère D.F.L. en Franche-Comté. Général Saint Hillier Vôge » de l'Association Lien pour l'Histoire et le Parcours de la 1 la de Parcours ère

- La 1 D.F.L. Les Français Libres au combat. Général Yves GRAS. Patrimoine Sous-Vosgien – Presses de la Cité, 1983 dont sont extraits

certains témoignages Blog Division Française Libre Lien

1945 1945 (cf. Bibliographie)

- Fondation B.M. 24 - Obenheim Lien 1944