Dossier De Presse Youssef Nabil. Once Upon a Dream 22/03/2020 – 10/01/2021 Nouvelles Dates : 11/07/2020 – 20/03/2021 Palazzo Grassi
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DOSSIER DE PRESSE YOUSSEF NABIL. ONCE UPON A DREAM 22/03/2020 – 10/01/2021 NOUVELLES DATES : 11/07/2020 – 20/03/2021 PALAZZO GRASSI 1 L’exposition 2 Extraits du catalogue 3 Liste des œuvres 4 Le catalogue de l’exposition 5 Biographie de Youssef Nabil 6 Biographie des commissaires a Jean-Jacques Aillagon b Matthieu Humery CONTACTS PRESSE [email protected] France et international Italie et correspondants Claudine Colin Communication PCM Studio 3, rue de Turbigo Via Farini 70 75001 Paris 20159 Milan Tel : +33 (0) 1 42 72 60 01 Tel : +39 02 3676 9480 Dimitri Besse [email protected] [email protected] Federica Farci Thomas Lozinski Cell : +39 342 0515787 [email protected] [email protected] www.claudinecolin.com www.paolamanfredi.com YOUSSEF NABIL. ONCE UPON A DREAM 1 L’EXPOSITION Dans le cadre du cycle des monographies consacrées aux artistes contemporains, le Palazzo Grassi présente la première grande rétrospective de Youssef Nabil, artiste protéiforme égyptien dont l’œuvre navigue entre photographie, peinture, vidéo et installation. Ce projet, dont le commissa- riat est assuré par Matthieu Humery et Jean-Jacques Aillagon, rassemble plus de 120 œuvres qui retracent toute la carrière de l’artiste. Le titre, ‘Once upon a Dream’, invoque à la fois la trame nar- rative de l’exposition mais aussi l’onirisme d’un périple qui s’apparente à une échappée fantas- tique. Empreintes d’une douce nostalgie, les images atemporelles de Youssef Nabil nous trans- portent dans une réalité lointaine. Ces photographies dépeignent une Égypte légendaire qui s’éteint tout en évoquant les troubles que connait le Moyen-Orient d’aujourd’hui. La superposi- tion des niveaux de lecture, le jeu entre description, symbolisme et abstraction, font la richesse de l’œuvre de Youssef Nabil qui traverse avec poésie son parcours tel un journal intime. Fasciné dès son plus jeune âge par le cinéma, Youssef Nabil gardera un amour pour les grandes figures du Nilwood puis du cinéma international. Il envisage la photographie pour immortaliser à sa façon les étoiles de son panthéon personnel. Ses photographies noir et blanc colorées à la main relèvent d’une technique photographique traditionnelle qui était largement utilisée depuis les portraits de famille jusqu’aux affiches de films qui peuplaient les rues du Caire. Encore prati- quée en Égypte dans les années 1970 et 1980, Youssef Nabil perfectionna cette technique auprès des derniers retoucheurs des studios du Caire et d’Alexandrie. Envisagée comme une narration, ‘Once upon a Dream’ est un récit initiatique, entre fiction et ré- alité, où chaque thème abordé a une portée autant universelle qu’individuelle. La recherche de repères identitaires, les préoccupations idéologiques, sociales et politiques contemporaines, la mélancolie d’un passé révolu : autant de sujets que chacun d’entre nous ressent et que les photo- graphies de Youssef Nabil mettent en lumière au fil de ses voyages. Cette exposition retraçant le parcours accompli par le photographe nous éclaire sur la vision de son travail futur. Chaque sec- tion thématique est composée d’œuvres de jeunesse et d’œuvres plus récentes. Once Upon a Dream présente sans chronologie son travail filmographique avec la diffusion de ses trois réalisa- tions : Arabian Happy Ending, I Saved My Belly Dancer et You Never Left. Bien qu’elle couvre l’en- tière carrière de l’artiste, l’exposition ne se veut pas comme une simple monographie. Elle donne la parole à l’artiste pour offrir une vision profonde de ses aspirations et de son implication dans le monde de l’art du XXIème siècle. L’exposition est accompagnée d’un catalogue en trois langues publié en co-édition par Marsilio Editori, Venise, et Palazzo Grassi – Punta della Dogana, avec le texte de Linda Komaroff, commis- saire et responsable du Département d’Art du Moyen-Orient du LACMA, et l’entretien de l’écrivain André Aciman et de Youssef Nabil. 2 YOUSSEF NABIL. ONCE UPON A DREAM 2 EXTRAITS DU CATALOGUE Jean-Jacques Aillagon, Les songes de Youssef […] L’artiste en son œuvre Mais l’œuvre de Youssef Nabil ne saurait se réduire aux considérations formelles relatives aux choix des techniques ou même de l’esthétique dans lesquelles s’inscrit son travail. Ses œuvres, qu’elles soient photographiques ou cinématographiques, sont surtout des œuvres qui nous livrent une prodigieuse narration de la vie de l’artiste, de sa sensibilité, de ses passions, de ses déceptions et de ses attentes. Elles sont sa chair et son âme mêmes. C’est la raison pour laquelle on ne cesse d’y croiser ses obsessions, ses souvenirs et ses regrets. Le thème de l’absence, de l’exil, du départ et donc de la nostalgie d’un paradis perdu, y est omniprésent parce que la nécessité ou le choix, peu importe, de quitter son pays a marqué, à tout jamais, son destin, comme celui des Yemeni Sailors. Sachant les difficultés que Youssef Nabil avait eues à quitter l’Égypte et ayant pu contribuer à convaincre les autorités de son pays d’adoucir leur rigueur à son encontre, il m’était arrivé de me dire que, décidément, ce pays était destiné à être une terre que l’on quittait pour s’émanciper. L’Exode, cet épisode mythique de l’histoire des hébreux qui auraient, sous la houlette de Moïse, quitté la terre où s’était établie la descendance de Joseph, constitue, à cet égard, un récit fondateur. L’exode et l’exil sont ainsi au cœur-même de la trame dramatique de l’œuvre de Youssef Nabil qui, sans cesse, « Say Goodbye » à sa terre sans pour autant cesser de fixer l’horizon d’un paradis à retrouver, quitte à, comme dans I Will Go to Paradise (2008), devoir s’enfoncer, jusqu’à disparaitre, dans l’océan du temps. C’est la raison pour laquelle l’artiste est, lui-même, omniprésent dans son œuvre, par sa propre représentation en témoin des scènes qu’il décrit et, par son autoportrait, renouant ainsi avec un grand genre de la peinture européenne qu’un artiste comme Albrecht Dürer avait si bien illustré. Quand Youssef Nabil assiste, de dos, au spectacle nostalgique que son imagination a suscité, dans Self-portrait with the Nile (2014) ou Self-portrait with an Olive Tree (2016), on ne peut s’empêcher de retrouver quelques sensations de la peinture romantique allemande, notamment celle de Caspar David Friedrich (1774-1840). On pense tout naturellement à son Voyageur contemplant une mer de nuages (1818) ou à ses Deux hommes contemplant la lune (1819), tableau dans lequel une racine démesurée tient, elle aussi, comme dans Self-portrait with Roots (2008), compagnie au spectateur de cette scène mélancolique. Youssef Nabil a bien regardé la peinture des siècles qui l’ont précédé. Il a vu l’intelligence avec laquelle Velázquez s’était glissé dans la scène des Ménines et celle, tout aussi grande, avec laquelle Gustave Courbet s’était placé dans l’atelier du peintre qu’il est. Lui-même n’hésite pas à s’introduire, en spectateur alangui, devant Le Printemps de Botticelli, dans Self-portrait with Botticelli (2009). Dans les narrations que constituent chacune de ses œuvres, l’artiste est souvent couché, rêveur et songeur, un peu comme le Jacob de la Bible ou le Joseph des Évangiles de l’enfance à qui l’ange vient demander de quitter la Judée pour se réfugier en Égypte. Allongé, l’artiste devient ainsi un homme abandonné, abandonné de tous et pourtant désiré, aban- donné à ses rêves mais toujours lucide. Avec sobriété, son œuvre est ainsi intensément sensuelle. Cette sensualité plonge dans celle de l’artiste lui-même, puisqu’avec délicatesse, il ne cesse de ré- véler à son spectateur des fragments d’une peau qu’on devine frémissante, à la naissance du cou ou au creux de l’épaule. Cette sensualité se dévoile plus dans l’évocation, parfois même l’allusion, que dans la représentation crue qui serait trop facile et follement vulgaire. Elle est terriblement sensible, perceptible par qui sait regarder, tout en étant totalement invisible au regard sommaire. 3 2 Elle est faite de frôlements plus que d’intrusions, d’évocations plus que de révélations. Les corps s’y rapprochent sans jamais se toucher mais c’est dans la distance que l’artiste maintient entre eux que se concentre la formidable électricité du désir. C’est ainsi qu’Ahmed in Djellabah (2004) ou Ali in Abaya (2007) ou encore Ayman Sleeping (2005) sont, sans que jamais la facilité de la repré- sentation du sexe ne s’y commette, d’un érotisme à la fois contenu et efficace. L’œuvre de Youssef Nabil vient de quelque part. Elle est, on l’a dit, enracinée. Elle n’est cependant prisonnière d’aucun carcan. C’est une œuvre libre, une œuvre qui fixe son projet sur tous les hori- zons possibles. C’est, de ce fait, une œuvre déjà riche mais une œuvre loin d’être conclue. L’expo- sition du Palazzo Grassi en est ainsi un formidable témoin, tout en étant son bilan d’étape. 4 2 Matthieu Humery, Le Fils du Nil […] Équivoque, la quasi-abstraction des œuvres de Youssef Nabil est à même de traduire à la fois la peur mais aussi l’espoir. Dans la série monumentale The Last Dance, c’est la crainte de la dis- parition de la danse orientale qui transparaît à travers quarante-huit images d’une danse fréné- tique, urgente et anonyme, qui évoque visuellement les derniers battements d’ailes d’un papillon au crépuscule de ses jours. Presque en scientifique, l’artiste décortique le mouvement à la ma- nière d’Eadweard Muybridge1, comme pour archiver, garder une trace la plus précise possible de la beauté de cet art avant son extinction.