EVALUATION RAPIDE MULTISECTORIELLE CERCLE De YOUWAROU
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EVALUATION RAPIDE MULTISECTORIELLE CERCLE de YOUWAROU 08 au 09 Avril 2014 OCHA facilitant la rencontre entre les Humanitaires, les autorités locales et les retournés de Sourango, Almamor, Sananga, Dianweli et Sormou Rapport final Mopti le 28 avril 2014 1 DONNEES GENERALES sur le Cercle de Youwarou Objectif de la mission L’objectif de la mission inter-agences était de Conduire une évaluation multi- sectorielle rapide en vue d’identifier les priorités des populations du cercle de Youwarou dans les domaines de la santé, de la protection, d’EHA, sécurité alimentaire et moyens d’existence, Nutrition, Education, Genre et protection, abris, NFI, sécurité, et Environnement. La mission a visité les communes rurales de Bimbere Tama et Farimake. A Farimake la mission s’est rendue à Gathi loumo, Sourango et NGiri-Ngara (fractions nomades situées respectivement à 13 et 35 km de Gathi- LoumoA Gathi , la mission s’est entretenue avec les populations en focus , hommes et femmes, de toutes les composantes socioprofessionnelles : agriculteurs, éleveurs, commerçants et artisans. A Sourango la mission a rencontré en plus de la population retournée, les chefs de fractions de Foya, de Sananga, Almamor , Sormou et Dianweli. A Ngiri-Ngara, la mission a eu un entretien avec la population retournée. ). Cette mission a permis aux acteurs humanitaires de comprendre le paysage humanitaire actuel afin de se projeter à travers des plans de réponse mieux adapter au contexte dans les courts et moyens termes. Participants :, World Vision, DRC, NRC, OIM, PAM, Droits de l’Homme-MINUSMA, Stop SAHEL, AMPRODE SAHEL / ONU-Femme, OCHA, Save the Children, AJM, MDM, INTERSOS, Action Mopti. Stop Sahel. Généralités sur le Cercle de Youwarou Le cercle de Youwarou est un des cercles de la 5ème Région le plus enclavé. En effet l’accès à Youwarou se fait par pirogue de juillet à février et par route d’avril à juin. Sa population est estimée 108. 523 habitants avec 53 998 hommes et 54 525 femmes (50. 03% (Source Recensement Generale de la population et de l’Habitat RGPH 2009.). Avec une superficie de 7. 139 km², le cercle de Youwarou est situé dans la partie Nord Est de la Région de Mopti. Il est limité a l’Est par le Cercle de Mopti, à l’Ouest par le Cercle de Tenenkou, au Nord par le Cercle de Niafounké, au Sud par le Cercle de Tenenkou et de Mopti. Le cercle est composé de 7 communes, 216 villages et plusieurs fractions. Les communes sont Youwarou, Bimbere Tama, Deboye, Dirma, Dongo, N’Dodjiga et Farimake. Cette dernière de par sa position géographique a été la plus touchée par la crise sécuritaire. I. FACTEURS DETERMINANTS ET SOUS-JACENTS DE LA CRISE 1. Aperçu sur le conflit dans la zone des communautés non tamasheq ». Bien que la situation Le cercle de Youwarou a été éprouvé par l’occupation sécuritaire soit jugée relativement calme par le déploiement d’une partie de son territoire par les des groupes armés. des FAMa, les populations (noires et Tamasheq) sont Les communes de Youwarou, Bimbere Tama et Farimake bouleversées car elles estiment que la sécurité reste toujours ont payé le lourd tribut de cette occupation, comme en fragile. témoignent les vols d’animaux, les braquages de forains, les pillages, le nombre de personnes tuées. Depuis, le cercle traverse une crise humanitaire complexe caractérisée par la précarité des conditions d’accès à l’eau , d’hygiène et d’assainissement, la dégradation des moyens d’existence, un accès limité à la protection, a la nourriture, aux soins de santé , a l’éducation etc. Plus de 2000 réfugiés en Mauritanie sont retournés dans les sites de Sourango, Sananga, Almamor, Foya, Sormou et Ngri-Ngara sont sans aucune protection et vivent dans des conditions déplorables de santé , d’hygiène et d’accès à l’eau potable. 2. Contexte sécuritaire. La violence qui a régné dans cette partie du cercle a provoqué un clivage social qui a exacerbé les tensions intercommunautaires locales et a créé un climat de méfiance entre les Touaregs et le reste de la communauté. Ces hostilités ont conduit à une haine entre les communautés qui pourraient avoir des conséquences sur les efforts à faire pour la cohésion sociale et la cohabitation pacifique. « Les tueries restent gravées dans la mémoire 2 Les Tamasheq craignent les représailles et surtout la rumeur sur la création de groupe d’autodéfense Peulhs. A Dogo commune de Bimbere Tama, il n’ y’a pas de forces militaires. Les populations se sentent abandonnées et sans protection. A Gathi- loumo, si les FAMa ont reçu un accueil favorable, leur effectif et les moyens logistiques dont elles disposent ne sont pas suffisantes pour couvrir la sécurité des populations à cause de la porosité des frontières avec la Mauritanie. L’absence de réseaux téléphonique (SOTELMA et ORANGE) à Dogo et Gathi-loumo a contribué à isoler davantage les communautés vivant dans le Farimake et Bimbere Tama. Malgré cette situation parfois préoccupante les acteurs humanitaires peuvent exercer leurs activités. 3. Action urgentes et immédiates Faire un plaidoyer pour le renforcement de l’effectif et les moyens logistiques des FAMa pour faciliter les patrouilles mobiles. Faire un plaidoyer pour le déploiement da la MINUSMA dans ces zones Mettre en place en urgence une couverture téléphonique pour faciliter la communication, Mener des actions de cohésion sociale pour une bonne cohabitation pacifique. 4. Partenaires intervenant à Youwarou en Avril 2014 Sécurité alimentaire : PAM, Helvetas Swiss Inter Cooperation Santé : Médecins du Monde France. Education : UNICEF Réhabilitation d’urgence : LuxDev. Protection et cohésion sociale : DRC, HCR, Résilience et relèvement immédiat : CRS WASH : Pas de partenaire. On s’aperçoit que le nombre d’intervenants dans le cercle de Youwarou est assez faible. Il n’y a pratiquement pas de partenaire évoluant dans le domaine de l’eau, hygiène et assainissement dans le cercle, alors que les besoins sont énormes. Il conviendra alors de mettre en place des actions de plaidoyer pour encourager les partenaires humanitaires à s’investir dans cette zone, notamment dans les communes de Farimake et Bembere Tama. Les besoins en eau hygiène et assainissement sont encore plus énormes dans les fractions nomades ou les puits se trouvent entre 75 à 80m de profondeur. II. RESULTATS PAR SECTEUR D’INTERVENTION HUMANITAIRE Méthodologie Pour la collecte des informations, les membres de la mission se sont divisées en deux équipes Chaque équipe a eu des entretiens avec des informateurs clés des localités visitées (autorités et leaders locaux, ainsi que des focus groupes avec de femmes, d’hommes et de jeunes). Les équipes ont effectué des visites sur le terrain avec des observations directes. L’outil MIRA a été utilisé comme formulaire d’évaluation pour collecter les informations 1. ABRIS ET ARTICLES NON ALIMENTAIRES a. Constats Dans le cercle de Youwarou, les deux types d’habitats que l’on rencontre sont les maisons en banco pour les populations sédentaires de la zone inondée et les tentes pour les nomades de la zone exondée. Il y’a des sérieux problèmes d’abri surtout au niveau des sites des personnes rapatriées notamment avec les membres de la fraction de Gniri-gnara. C’est une population touareg de 200 membres. Plus d’une quarantaine de personnes sont actuellement sans abris et les sept tentes fournies par l’UNHCR sont loin de combler les besoins. Pour les villages de la zone inondée comme Dogo, Youwarou ou Gati, les besoins en abri consistent à la réhabilitation de certaines maisons abandonnées. Mais le problème réside dans la disponibilité des matériaux de construction comme les rôniers. Ils sont rares et leur coupe est interdite. D’une manière générale les populations du cercle ont toutes été victimes de l’occupation et ont un besoin urgent d’articles non alimentaires. 3 b. Recommandations A Court termes Fournir rapidement une centaine de tentes type UNHCR aux populations touaregs rapatriées des camps de Mauritanie ; Faire une distribution d’articles non alimentaires pour les rapatriés et les populations hôtes de la zone inondée. Faire une évaluation profonde en termes de réhabilitation des maisons des populations hôtes et retournées dans tout le cercle ; Identifier les vrais vulnérables pour une distribution de NFI dans tout le cercle ; Réfléchir avec le Cluster Abri et les services techniques pour la conception d’abri adapté aux deux types de populations que l’on rencontre dans la zone : sédentaires et nomades. Photo : Habitation du site de Sourango. 2. EDUCATION a. Constats A Gathi Loumo sur les 8 écoles, 4 sont fonctionnelles. Les écoles des campements tamasheq ( Sourango, Almamor et Sananga ) ne pas encore rouvertes. Avant la crise, l’effectif des élèves était 4369 élèves. Après la crise cet effectif a chuté à 4264. Le déficit de personnel au premier cycle a été estimé à 51 enseignants et le second cycle à 68. Le taux de fréquentation a baissé de façon drastique à cause de l’insécurité et la fermeture des cantines scolaires mises en œuvre par CRS et son partenaire AMPRODE SAHEL. A ce jour il n’y’ a pas un Directeur de CAP officiel dans le Cercle de Youwarou, la permanence est assurée un Directeur intérimaire. Les problèmes de l’éducation se résument comme suit : La mauvaise fréquentation scolaire. Par exemple : 4 écoles sur 9 ne fonctionnent pas dans la commune rurale de Gathi- loumo L’insuffisance du personnel enseignant L’absence de cantine scolaire dans certaines écoles L’insuffisance de matériels didactiques dans certaines écoles Manque de matériels roulants pour mener efficacement le suivi les activités scolaires, Les locaux du lycée son encore inachevés b. Recommandations : Mener des actions pour le retour des enseignants à l’école, Mettre en œuvre des actions destinées à encourager la fréquentation des enfants.