Lundi 29 AVRIL 2019 • N°5
46e
25e
Green
JOURNAL OFFICIEL DU TROPHÉE HASSAN II ET DE LA COUPE LALLA MERYEM
CAmpiLLo et iturrios
vAinqueurs, L’espAGne à L’honneur
Magazine
Les pouvoirs
du golf
Les souvenirs d’Antonio GArrido
palmarès des 20
dernières éditions
trophée hassan ii
royal Golf dar es salam, parcours rouge, rabat
2019
2018 2017
2016
Jorge Campillo (ESP)
Alexander Levy (FRA) Edoardo Molinari (ITA)
Jeung-Hun Wang (COR)
Golf du palais royal, Agadir
2015
2014 2013 2012
Richie Ramsay (ECO)
Alejandro Canizarès (ESP) Marcel Siem (ALL) Michael Hoey (IdN)
Golf de l’océan et du palais royal, Agadir
2011 David Horsey (ANG)
royal Golf dar es salam, parcours rouge, rabat
2010
2008
2007
2006
2005
2003 2002 2001 2000
1999
1998
Rhys Davies (PdG)
Ernie Els (AFS)
Padraig Harrington (IRL)
Sam Torrance (ECO)
Erik Compton (USA)
Santiago Luna (ESP) Santiago Luna (ESP) Joakim Haeggman (SUE) Roger Chapman (ANG)
David Toms (USA)
Santiago Luna (ESP)
Coupe Lalla meryem
royal Golf dar es salam, parcours Bleu, rabat
2019 2018
2017
2016
Nuria Iturrios (ESP) Jenny Haglund (SUE)
Klara Spilkova (RTC)
Nuria Itturios (ESP)
Golf de l’océan, Agadir
2015
2014 2013 2012
Gwladys Nocera (FRA)
Son Altesse Royale le Prince Moulay Rachid, entourée de Nuria Iturrios, vainqueure de la Coupe Lalla Meryem et de Jorge Campillo, vainqueur du Trophée Hassan II, lors de la cérémonie de remise des prix
qui s’est tenue hier près du green du 18 du Parcours Rouge du Royal Golf Dar Es Salam.
Charley Hull (ANG) Ariya Jutanugarn (THA) Karen Lunn (AUS)
Golf du soleil, Agadir
- 2011
- Zuzana Kamasova (SLQ)
Classement final
Golf de mohammedia
- 2010
- Anja Monke (ALL)
trophée hassan ii
1. Jorge Campillo (ESP)
2. Julian Suri (USA) Erik Van Rooyen (AFS) Sean Crocker (USA)
5. David Lipsky (USA)
6. Masahiro Kawamura (JAP) Grant Forrest (ECO) )
8. Tapio Pulkkanen (FIN) 9. Alexander Björk (SUE) Richard Sterne (AFS)
Coupe Lalla meryem
283 (-9)
285 (-7) 285 (-7) 285 (-7) 287 (-5)
288 (-4) 288 (-4) 289 (-3) 290 (-2) 290 (-2) 290 (-2) 290 (-2) 290 (-2)
1. Nuria Iturrios (ESP)
2. Caroline Hedwall (SUE)
Lina Boqvist (SUE)
279 (-13)
royal Golf dar es salam, parcours Bleu, rabat
286 (-6)
286 (-6) 287 (-5) 287 (-5) 287 (-5) 287 (-5)
289 (-3) 289 (-3) 289 (-3)
289 (-3)
2008 2007
2006
2005
2003 2002 2001 2000 1999 1998
Laura Davies (ANG) Gwladys Nocera (FRA)
Sophie Sandolo (ITA)
Ana Belen Sanchez (ESP)
Johanna Head (ANG) Johanna Head (ANG) Marine Monnet (FRA) Elisabeth Esterl (ALL) Lora Fairclough (ANG) Sophie Gustafson (SUE)
4. Esther Einselet (ALL) Marianne Skarpnord (NOR) Laura Fuenfstueck (ALL) Hannah Burke (ANG)
8. Jenny Haglund (SUE) Sarah Kemp (AUS) Charlotte Thompson (ANG)
Sian Evans (ANG)
Tongchai Jaidee (THA) Matthias Schwab (ALL) Thomas Detry (BEL)
prix de la vainqueure : 67 500 € prix du vainqueur : 416 660 €
Green est une publication éditée sous la direction de l’ATH. Coordination : Jean-François Bessey. Journalistes : Jean-François Bessey, Kisito Ndour. Maquette : Imperious Agency. Photographes : Karim Tibari/ATH, Tristan Jones/LET, Mustapha Benabdelkrim/ATH, Clotaire Tomazo/ATH. Toute reproduction interdite.
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_46e TROPHÉE hAssAn ii
4ème tour
Campillo
touche au but
Après avoir accumulé les podiums, Jorge Campillo monte pour la première fois sur la plus haute marche.
16,
c’est le nombre de birdies réussis par le vainqueur lors des quatre tours du
trophée hassan ii.
ela faisait des semaines que cela frémissait. Depuis le mois de mars, chaque tournoi qu’il jouait, Jorge Campillo était dans la course au titre. Jamais, il
ne faiblissait dans le dernier tour mais il trouvait
à la sortie du recording. Et malgré un départ poussif, bogeys
au 2 et 3, il trouvait la force mentale de revenir dans la partie
pour enquiller des birdies déterminants. Comme celui très
important au 16 : « Je pense avoir tapé mon meilleur coup de la journée du rough ». Et celui plein de sagesse au 17, après avoir
choisi de taper un fer qui s’est arrêté juste au bord du bunker de droite et jouer une approche subtile sur le green tout en pente de ce par 3 transformé en par 4 pour le tournoi. Finalement,
Jorge Campillo s’est imposé avec deux coups d’avance sur un
duo d’Américains, Julian Suri et Sean Crocker, et le leader de la
veille, Erik Van Rooyen.
C
toujours sur sa route quelqu’un de plus fort que lui. A l’Oman
Open, Kurt Kitayama lui soufflait la victoire d’un coup. Une
semaine plus tard, au Commercial Bank Masters, il terminait
juste derrière Justin Harding. Fin mars, il montait une nouvelle
fois sur le podium, à la 3ème place du Hero Indian Open. Trois podiums en moins de deux mois qui l’ont propulsé dans le top
100 mondial. L’an passé déjà, il avait accumulé les tops 10, faisant de cet ancien étudiant de l’université d’Indiana, un des
joueurs les plus consistants de la saison 2018.
Jorge Campillo gardera donc un excellent souvenir de cette
semaine marocaine : « Je me sens presque comme à la maison
car je ne suis qu’à «quelques kilomètres » de chez moi. J’adore venir au Maroc et le Trophée Hassan II est un tournoi très important. Je suis aussi très fier de la victoire de Nuria à la Coupe Lalla Meryem. C’est un grand jour pour l’Espagne. »
Cette fois, le natif de Caceres n’a pas laissé passer sa chance.
« Que le chemin a été long pour enfin remporter ma première victoire. Combien d‘heures j’ai passées depuis que je suis enfant pour toucher enfin au but », a déclaré Jorge Campillo,
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_ magazine
Carnet de parcours
Les infos de
Lguirati
e carnet de parcours ultra détaillé
est pour les pros un outil de travail
indispensable à la performance.
L
« J’estime que bien utilisé, il peut
faire gagner 5 à 6 coups par parcours »,
estime Ayoub Lguirati. Vendus sur le
Trophée Hassan II par Dion Stevens
International, les carnets de parcours
professionnels se vendent comme
des petits pains aux alentours d’une trentaine d’euros. Ultra détaillés, ils indiquent toutes les distances possibles, la topographie, les pentes sur les greens,
le placement exact des obstacles… Quand
le joueur a étalonné tous ses clubs au practice à l’aide d’un Trackman, il peut alors reporter ses données sur le carnet et déterminer les bons spots à jouer, en
fonction de la direction du vent ou du
placement des drapeaux sur les greens.
« Dans le golf de haut-niveau, il n’y a pas
de hasard. Tout doit être calculé. Cela
permet ensuite de jouer en confiance
le coup à 100 % », poursuit le Gadiri.
Quand sa partie est terminée, Ayoub
reprend ses notes et fait ses propres
stats, histoire d’identifier les points
faibles du jour. Pour le moment, il n’a
pas sacrifié à la tendance des carnets de
greens, aux informations hyper pointues.
« Trop d’informations tue l’information », conclut celui qui figure dans le top 3 des
pros marocains.
nostALGie
un tournoi cher au cœur de Gallardo
Angel Gallardo, ambassadeur du PGA European Tour revient sur le Trophée Hassan II des années 70.
- e
- champion espagnol, aujourd’hui
un ou deux coups sous le par, je peux vous dire que c’était une sacrée bonne journée », raconte le champion, 5 victoires sur le circuit
européen. ambassadeur du circuit européen, a disputé le Trophée Hassan II dans
L
les années 70. Il a même été de la
première édition qui portait alors le nom de Grand Prix International des Champions : « J’ai joué le Trophée Hassan II une dizaine de fois et
je me souviens qu’il y avait autant de chênes-
lièges qu’aujourd’hui, mais ils étaient plus petits. Ce tournoi continue à être un tournoi exceptionnel mais il a changé de dimension. Il
n’est plus aussi familial qu’avant. Moi j’étais
un petit espagnol, un ancien caddy, et j’étais
impressionné par ce que je vivais durant ce
tournoi ». A son époque, le Parcours Rouge était déjà redouté et le jeu était beaucoup plus difficile qu’aujourd’hui. « Dans les années 70,
on tapait souvent des fers 4 en second coup.
Maintenant, ils jouent un wedge ! Et on jouait
avec des drivers en persimmon. Maintenant,
les pros tapent 100 mètres plus loin ! Et si on tapait la balle à la pointe ou au talon du club,
elle partait n’importe où. Il n’y avait aucune
tolérance. Je pense d’ailleurs que les joueurs d’hier étaient techniquement meilleurs que
ceux d’aujourd’hui. Car quand on avait joué
Son regret est ne pas avoir réussi à gagner
la fameuse dague, trophée offert depuis l’origine de la compétition : « Je me souviens quand Peter Townsend a gagné (c’était en
1978, ndlr), j’avais quatre coups d’avance
et j’ai flanché dans le dernier tour. Pourtant,
j’avais pas mal joué, mais sur ce parcours,
il était si difficile de tenir le score. C’est un peu comme à Augusta, il faut absolument se mettre sur le bon côté du green pour bien
scorer et éviter d’avoir à jouer des putts en descente ».
« Ce tournoi mérite donc d’être soutenu par l’European Tour car le Maroc fait beaucoup d’efforts depuis des années et des
années. Il suffit de voir ses deux parcours, l’organisation, les infrastructures, le village,
le Players Lounge… C’est impressionnant, et
je peux vous dire que le feedback des joueurs
est excellent », souligne ce grand homme du
golf, âgé de 75 ans, qui est intarissable quand
on lui parle du Maroc.
4
4ème Tour
_25e COUPE LALLA merYem
Le sourire
nuria iturrios
Trois ans après, l’Espagnole s’est de nouveau imposée dans la Coupe Lalla Meryem. Une première depuis l’accession du tournoi sur le LET.
Jenny haglund,
vainqueure de l’édition
2018, a fait un trou en un au 6 du parcours Bleu, lors du dernier tour. Aucune voiture n’était mise en
jeu sur ce trou.
Le bonheur de Nuria iturrios (au centre)
- ainqueure,
- ici-même,
- à
- en effet, négocier un 4ème tour.
- European Tour. J’espère continuer sur
Rabat en 2016, Nuria Par contre, il a fallu 7 trous à Lina Boqvist cette lancée victorieuse. Merci aux Iturrios a récidivé, dimanche, pour enfin enquiller son premier birdie.
en remportant sa deuxième Reléguée à deux coups à mi-parcours
organisateurs du tournoi et au public »,
v
a lancé Nuria Iturrios. « Sur le dernier
Coupe Lalla Meryem, ses deux seuls (-13 pour Iturrios et -11 pour Boqvist), la trou, j’étais nerveuse malgré la marge
trophées sur le Ladies European Tour. Suédoise a hypothéqué ses chances de que j’avais au score et j’ai dit à mon La première fois, c’était sous une pluie
diluvienne, la seconde sous un soleil magnifique. L’Espagnole rentre ainsi un
peu plus dans l’histoire de la Coupe Lalla
victoire, en concédant un double bogey au trou n°10, alors que l’Espagnole
faisait le par. Comptant alors quatre
coups d’avance, la jeune proette n’avait
entraîneur (Jose Luis Palacios qui était aussi son caddy, ndlr) que nous y étions
presque. Nous allons savourer cette victoire comme il se doit », a ajouté la
- native de Palma de Majorque.
- Meryem en devenant la première joueuse plus qu’à dérouler.
à gagner deux fois le tournoi, depuis qu’il est entré en 2010 au calendrier du Ladies European Tour.
- Surtout que Lina Boqvist s’effondrait
- La jeune Espagnole repart de Rabat avec
la fameuse minaudière, objet de toutes
les convoitises. Cette victoire lui permet
aussi de s’installer en tête du Ranking
du LET devant Marianne Skarpnord
et Meghan MacLaren. Et au-delà de
complètement avec un bogey au 17 et
un double bogey au 18. Sans pression
Dimanche, après un premier trou aucune, Nuria Iturrios n’avait plus qu’à
dans le par, histoire de régler la mire, assurer d’un par tranquille au 18, sous
- l’Espagnole enchaîné deux birdies les vivats du public, pour remporter sa
- a
pour montrer à sa poursuivante, avec qui elle était à égalité avant l’acte final,
qu’elle était la patronne. Malgré ses deuxième Coupe Lalla Meryem. « Je suis sa victoire, on retiendra son sourire très contente d’être la première joueuse éclatant qui a illuminé toute la semaine à remporter deux fois la Coupe Lalla le tournoi sur le Parcours Bleu du Royal
23 ans, Iturrios, plus expérimentée, sait, Meryem depuis qu’elle a rejoint le Ladies Golf Dar Es Salam.
6
_magazine
Les réseaux
en images
réseAux soCiAux
Le Trophée Hassan II et la Coupe Lalla Meryem ont suscité beaucoup d’interactions sur les réseaux sociaux et sur Internet.
un trophée digital
A l’ère du digital, le Trophée Hassan II et la Coupe
Lalla Meryem sont branchés réseaux sociaux.
internet
ncontournable dans la promotion de tout événement de nos jours, le
digital était au cœur de la communication de la 46ème édition du Trophée
Hassan II et de la 25ème Coupe Lalla Meryem. Avant, pendant et après, une
i
équipe d’une vingtaine de personnes était dédiée à ce volet indispensable.
Vidéos, photos, rédaction…, les équipes de StoryLine et Clear Impulse étaient
sur tous les fronts afin de ne rien manquer de deux majeurs golfiques du
royaume. Facebook, Twitter, Instagram… les réseaux sociaux étaient leur chasse gardée. Et il faut reconnaître que les membres de l’équipe digitale
ont fourni un travail de titan. Au recording pour interviewer les joueuses et les joueurs, après leurs parties, au practice pour l’entraînement, au village
des exposants, au putting-green..., ils ont toujours su être au bon endroit
et au bon moment. « Nous avons réalisé une vingtaine de vidéos depuis le
début du tournoi. Ils ont porté essentiellement sur la promotion de la mixité
du tournoi, sur le parcours Bleu rénové ou sur le Rouge. La Kids Cup et le Clinic Lacoste ont également fait l’objet des capsules produites », indique un
membre de l’équipe digital.
Avec deux de ses collègues, ils ont affirmé que leur plus grande fierté a été le fly over du parcours Rouge, un survol trou par trou digne de ce qui se fait de mieux
sur les grands tournois de golf. L’application TH2CLM, téléchargeable sur App
Store ou Google Store, a été également une des nouveautés du Trophée Hassan II
et de la Coupe Lalla Meryem. Elle a permis aux familles, aux amis des joueurs
et joueuses ainsi qu’aux amoureux du golf de suivre toute l’actualité des deux tournois en direct. Live scoring, infos pratiques, restauration, événements ludiques... C’était une mine d’informations pour ceux qui voulaient vivre au
plus près les deux tournois.
Pour ceux qui ont manqué le Trophée Hassan II et la Coupe Lalla Meryem, tout ce qui s’est passé sur le tournoi est disponible ou presque sur les sites et réseaux sociaux de l’Association du Trophée Hassan II et de la Fédération Royale Marocaine de Golf.
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_instAntAnés
dAGAr CherChe LA soLution
Après avoir égaré son drive dans
les arbres, Diksha Dagar cherche la solution pour jouer. Choix difficile car la balle est au pied d’un chêne liège. Si cette jeune
indienne, vainqueur d’un tournoi
en début de saison, était droitière, cela ne poserait pas de problème. Mais Diksha est gauchère. Et, là,
c’est moins évident. Peut-être qu’un drop avec pénalité pour
balle injouable permettrait de sortir de cette situation.
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_instAntAnés
viva españa