Pionsat Le 4 Octobre 2020
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Compte rendu de la visite patrimoine « croix du pays de Pionsat » dimanche 4 octobre 2020 Une quinzaine de personnes était présente à ce circuit de découverte des croix du Pays de Pionsat, programmé par le SMADC et accompagné par Pierre Ganne, archéologue et animateur de la Maison archéologique des Combrailles. Pierre Ganne avait concocté un circuit automobile à la découverte d’une dizaine de croix situées sur le périmètre de l’ancienne communauté de communes de Pionsat ; au-delà des croix, ce périple avait également pour but de faire partager les magnifiques points de vue paysagers de ce joli coin des Combrailles. En introduction de la visite, Pierre Ganne a rappelé le vocabulaire usuel pour décrire les croix : en remontant de sa partie inférieure, le socle puis le dé, le fût, le croisillon et aux extrémités, les amortissements. En ce qui concerne les croix en fer forgé, on parle plutôt de hampe (pour le fût) et de traverse (pour le croisillon). En l’occurrence, dans cette région de Pionsat, les croix en fonte ou en fer forgé sont légion alors que seules deux croix en pierre ont pu être recensées lors des repérages. Jacques Baudoin, quant à lui, n’en a recensé aucune pour ce secteur dans son ouvrage de référence des « croix du Massif Central ». Pierre Ganne émet l’hypothèse que les croix anciennes aient pu être mises à bas durant la Révolution. À Saint-Hilaire-de-Pionsat, point de départ du circuit, la croix retenue possède un beau socle en grès et sa hampe est en fer forgé ; aux extrémités (ou aux amortissements) les fleurs de lys, très à la mode dans la période de la Restauration, nous donnent un indice de datation entre 1814 et 1830. Au lieu-dit Villecheleix, sur la commune de Château-sur-Cher, une croix de mission de 1879 en fonte d’art ajourée, est bien visible au carrefour. Cette croix, d’une valeur de 150 francs à l’époque, était fabriquée en série dans la fonderie Corneau de Charleville-Mézières (Ardennes). Les motifs religieux que l’on peut deviner, comme les rayons de soleil semblables à celui d’un ostensoir, sont utilisés, au-delà du symbole, pour maintenir la stabilité de la croix. Saint-Hilaire Château-sur-Cher La croix des « Tailles » (nom de la parcelle) à Saint-Maurice-près-Pionsat, a été réalisée en fer forgé en 1832 par un certain Michel Thoma d’après les inscriptions sur la hampe. La décoration est soignée, notamment la hampe et la traverse réunies par un losange orné d’enroulements ; 4 clous représentant la crucifixion devaient maintenir la figuration d’un christ, aujourd’hui disparu ; une girouette était sans doute placée au sommet de cette croix. C’était le cas d’une série de croix semblables à Giat et Verneugheol, avec des coqs-girouette. Saint-Maurice-Près-Pionsat Giat Une des rares croix en pierre de la journée a été présentée à Vergheas. Liée au pèlerinage de Notre-Dame de Vergheas, elle est parfaitement alignée avec les fayards (hêtres) qui remontent vers la chapelle qui lui est dédiée. Peut-être érigée au XIXe siècle, en lien avec la chapelle construite par l’abbé Lavigne, elle respecte la charte énoncée en début de visite par Pierre Ganne avec socle (en grès de La Peize), dé, fût et croisillon (dont l’octogonalité représente la seule fantaisie). Le maire de la commune de Vergheas, Monsieur Patrick Gidel, a ensuite conduit le groupe vers une autre croix, copie conforme de celle vue un peu plus tôt à Villecheleix. Munie d’un très beau socle et bien installée sous un arbre Sully au village de Puy-Gautier, une inscription confirme qu’il s’agit encore de la fonderie Corneau à Charleville, et même son numéro de série 78. Vergheas À Roche-d’Agoux, Pierre Ganne avait déniché une croix très originale située à l’entrée du cimetière. Conçue avec deux fûts de canons, formant une croix latine et reposant sur un boulet et deux obus, elle surplombe la tombe de Monsieur Antoine Dubosclard (1835-1915), adjudant d’artillerie et sous-adjudant militaire des Palais Nationaux en retraite. Une croix monumentale, probablement du dernier tiers du XIXe siècle, était au programme de la visite à Bussières-près-Pionsat. Alliant le fer pour son encadrement et la fonte pour la décoration, notamment les motifs végétaux, elle est bien implantée dans un socle en grès houiller de La Peize. Une inscription figure sur la tablette mais elle est malheureusement illisible. Roche d’Agoux Buxières-Près-Pionsat À Saint-Maigner, le groupe s’est arrêté à la fontaine Saint-Georges dont la croix, en fer, est moins intéressante que son socle. En grès de la Peize, il s’agit peut-être d’un bloc gallo-romain. À la sortie de la commune, une croix en fonte surplombe un dé en pierre de Volvic ; elle remplace sans doute une croix gothique, aujourd’hui disparue. La hampe et la traverse de la croix de la fontaine Saint-Avit à La Cellette, sont en ruban et des lys sont placés aux extrémités. Un crucifix plus récent a été ajouté. La procession vers la fontaine de Saint-Avit est dédiée aux soins des enfants. Saint-Maigner La Cellette Au Quartier, le groupe a pu découvrir la deuxième et dernière croix en pierre de l’après-midi. Dédiée à Saint- Roch, le saint protecteur contre la peste, elle est entièrement façonnée en grès de La Peize, ce qui lui donne un aspect massif. Des fleurs de lys sculptées sur le fût pourraient laisser penser qu’elle est relativement récente. Au Cheix de la Prugne, à Pionsat, les visiteurs ont pu découvrir une croix ultra contemporaine puisque sa date de création indique l’année 2000. Disposant d’un cadre évidé et d’un crucifix remployé, elle surplombe une borne Michelin en Volvic retournée par son auteur (initiales JG). Le Quartier Pionsat La visite s’est terminée par un pot offert par le SMADC Syndicat Mixte pour l’Aménagement et le Développement des Combrailles – 9 octobre 2020 Compte rendu Céline Buvat-Rougeron d’après les commentaires et les recherches de Pierre M. Ganne Photographies : Claude Palluau .