Chooz

St-Nicolas-les-Mazures Charleville-Mézières Prix-les-Mézières Mouzon

Écordal

Châlons-sur-Marne

Chaintrix Sézanne

Anglure

Nogent-sur-Seine

Troyes Villiers-sur-Marne

Chappes-sur-Seine Orges

Langres Arc-en-Barrois Baissey ÉNERGIES, ENTRE TRADITION ET MODERNITÉ

En Champagne-Ardenne, riche en cours d’eau, l’énergie hydraulique a traditionnellement été utilisée, notamment pour produire l’électricité. La région a été l’une des premières à expérimenter les potentialités de l’énergie nucléaire. Elle garde de nombreux témoignages de l’exploitation industrielle de l’eau. I ATLASde Champagne-Ardenne 12 En Champagne-Ardenne, les caractéristiques du climat, du relief et de l’hydrographie se conjuguent pour faciliter l’exploitation des chutes des rivières et mettre à profit leur débit. Partout, les moulins existent et leur usage varie selon les circonstances et les besoins. gie aux machines grâce aux engre- hydroélectriques. Ils ont été englo- nages et courroies de transmission. bés dans des structures industrielles La vocation initiale des moulins, à une échelle plus importante ou celle de production d’énergie, a parfois transformés en maisons pu trouver un débouché dans leur d’habitation. Ce fut le cas par exem- aménagement en micro-centrales ple à Orges, en Haute-Marne.

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4 Le moulin d’Anglure (Marne), un des plus spectaculaires, a été moulin à farine puis clouterie. Il est sans affectation aujourd’hui et menacé de ruine (cliché R. Fernandez)

Un moteur à tout faire Dès le Moyen Âge, le moteur hy- draulique est adopté pour suppléer 3 à la force des hommes. Ce sont sou- vent des communautés monastiques 1 ou de grands seigneurs laïcs qui ont financé leur construction, car ce sont des engins coûteux. Vendus comme biens nationaux à la Révolution, ils sont passés de mains en mains et ont Légende : 1. Le patouillet souvent été adaptés à des usages 2. La halle du haut-fourneau nouveaux. On a exploité le sys- 3. Le haut-fourneau tème de mouture pour écraser non 4. Le moulin et la grange seulement le grain mais encore la 5. Les logements des ouvriers chicorée et l’écorce de chêne, pour fabriquer le tan, les phosphates, le 2 charbon de bois… Ils ont actionné Le moulin de Baissey (Haute-Marne) a conservé son mécanisme de meunerie les soufflets de forges et les maillets Moulin à grain, puis à huile, le moulin d’Orges a été intégré à une forge puis à la (cliché V. Michelot) des papeteries et transmis leur éner- Fleuristerie (cliché Ph. Huberdaux, Archives départementales de Haute-Marne) Les eaux vives 13

Les moulins de Carignan sur la Chiers, de la fin du XIXe siècle (cliché A. Renard) Le moulin d’Écordal, d’après un papier à en-tête du début du XXe siècle (cliché A. Coistia) N 0 1 km 5 km Une option originale : les moulins à couleurs des [ Parmi les nouvelles orientations, fournir une terre ocre, comme nulle ci aura à affronter la concurrence celle de moulin à couleurs est très part ailleurs en , d’une qualité triomphante des produits chimiques, originale. C’est à partir de 1860 et d’une teinte semblables à la terre au cours du XXe siècle. Les moulins que cette spécialisation se fait, de Sienne. Les petits moulins, de Prix-lès-Mézières, , Poix corrélativement à la demande du concurrencés avantageusement par et Montigny ferment les uns après marché de la construction. Les les minoteries, se tournent vers les autres. Seul subsiste encore celui l l Ardennes ont la particularité de cette nouvelle production. Celle- d’Écordal, près d’Alland’huy. l l l l l Partout, des moulins... l l Partout en Champagne-Ardenne, les vallées étaient aménagées en ll l une cascade de moulins. L’exploi- l tation de l’énergie hydraulique, loin d’être dépassée par la vapeur, a continué et a même prospéré jus- qu’à la fin du XIXe siècle, comme Filature en témoigne l’aménagement d’un Foulerie petit affluent de la Meuse, la Gi- l Moulin vonne. Aujourd’hui, les nombreux Platinerie,taillanderie, forge, laminoir vestiges mériteraient d’être mis en valeur le long de parcours en vélo l Haut-fourneau, fonderie et de randonnées pédestres, dans le Chaintrix (Marne) a été une grande papeterie au XIXe siècle avant de devenir cadre d’initiatives d’organismes de Les affluents de la Meuse, des rivières aménagées, une usine de produits chimiques (DRAC Champagne-Ardenne) deuxième moitié du XIXe siècle (auteur C. Baudoin) tourisme vert et culturel. I ATLASde Champagne-Ardenne 14 À la fin du Moyen Âge, des papeteries s’installent sur des sites hydrauliques en profitant des mécanismes d’anciens moulins. Il s’agit de fabriquer de la pâte à papier à partir de vieux chiffons mais aussi à partir de la pâte à bois.

Les roues à augets, alimentées par les eaux de la Source Bleue, actionnaient les maillets de la papeterie (cliché F. Michelot) Par contre, sa renommée s’est main- été telle qu’on peut parler à ce sujet tenue par la littérature de colportage de véritable industrie, dont la Biblio- et sa fameuse Bibliothèque Bleue. thèque de Troyes est aujourd’hui la La production dans ce domaine a principale dépositaire.

L’ancienne papeterie de Villiers-sur-Marne, vue depuis la résurgence (cliché V. Michelot)

Diversité du patrimoine papetier champardennais Il est possible que la proximité de les roues et maillets de la papeterie nouvelles voies de communication lieux de forte tradition d’impri- située en contrebas de la retenue et des techniques les plus moder- merie, comme Langres et Troyes, d’eau. Une même disposition, à nes dans la fabrication du papier. ait déterminé la présence de partir d’un bief et non d’un étang, Cependant, l’usine de Chaintrix ne papeteries dans l’actuelle Haute- se lit à Melleville, pour la pape- produit plus de papier depuis des Marne. On les rencontrait au fil terie de Saint-Martin-lès-Langres décennies, ni l’usine Amsler de des rivières (Mouche, Marne) ou pourvue d’une machine à vapeur Reims. Seule, l’usine Jacquemin à à proximité de résurgences d’eau en 1890. Courlandon poursuit dans la voie particulièrement limpide. C’est le Les papeteries marnaises sont engagée depuis plus d’un siècle cas de Villiers-sur-Marne, où la d’une toute autre dimension. Elles et demi. résurgence, la « Source Bleue », connaissent un fort développement L’Aube eut aussi des moulins alimente un étang dont les eaux, e Saint-Martin-lès-Langres : vue générale du hameau de Melleville avec la dans la deuxième moitié du XIX papetiers, dont il reste un seul papeterie (cliché V. Michelot) conduites par un bief, animaient siècle, et profitent à la fois des témoignage, à Chappes-sur-Seine. L’eau et le livre 15

Bâtiments de l’ancienne papeterie de Saint-Martin-lès-Langres (cliché V. Michelot)

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Planche de l’Encyclopédie : l’art du fer (collection privée) 5 1. Logement du maître papetier La contribution champardennaise à l’Encyclopédie 2. Le système hydraulique 3. Turbine actionnant les cuves Bien que l’Encyclopédie ne monumentale. S’inspirant de la contribua aux articles sur la à papier soit pas due à une initiative forge d’Arc-en-Barrois dont il sidérurgie. Enfin, le propre gendre 4. Machine à papier actionnée à locale, il est difficile de ne pas est le propriétaire, Jean-Étienne de Diderot, Caroillon de Vandeul, la vapeur la mentionner dans la mesure Bouchu (1714-1773) rédigea, pour était aussi maître de forges. Ainsi, 5. Atelier de fabrication de la pâte où Diderot et ses collaborateurs l’Encyclopédie, l’article « Forges » à plus d’un titre, l’Encyclopédie, à papier et machine à vapeur ont largement puisé dans leur et publia un Art des forges et des cette œuvre majeure de la culture environnement haut-bourguignon fourneaux à fer. technologique française, fait Plan de la papeterie de Saint-Martin-lès-Langres, daté du 4 septembre 1893 et champenois, l’essence même Pierre-Clément Grignon (1723- partie du patrimoine industriel (cliché P. Huberdaux, Archives départementales de Haute-Marne) de certains articles de cette œuvre 1785) maître de forges à Bayard, champardenais. I ATLASde Champagne-Ardenne 16 Site d’un pouvoir d’évocation extraordinaire, la Fleuristerie paraît être frappée par le sceau du temps. Pourtant, si l’énergie utilisée est bien l’hydraulique, l’entreprise est en relation constante avec la planète du « bois », maintenant 144 tiges à grâce à Internet. la fois dans l’auge qui contient la matière première (toujours secrète). Après les étapes de l’apprêtage des tissus, de la découpe et du queue- tage, les feuilles et les pétales sont gaufrées pour recevoir les marques des nervures. Une survivance et un avenir L’entreprise fonctionne avec la roue hydraulique et les machines du début du XXe siècle. Mais elle gère ses commandes par ordinateur. Ses principaux clients sont les grands couturiers, les grands restaurateurs et certains pays comme le Japon. Ce n’est plus la mode de se cou- vrir de petits fruits et de fleurettes comme jadis, mais si les débouchés se sont réduits, la production mise sur la qualité, le savoir-faire et l’effet nostalgie. Aujourd’hui, la Fleuristerie est la seule, en Europe, à faire ce travail. Devant les fragilités du marché, la Fleuristerie s’est tournée vers le tourisme culturel et ouvre ses Orges : la retenue d’eau de la Fleuristerie (cliché V. Michelot) portes aux visiteurs et aux curieux. Le dépaysement est garanti et le Orges : le bâtiment actuel de la Fleuristerie (cliché V. Michelot) Un moulin et des fleurs passage par la boutique est une ex- périence digne d’être vécue ! Le site est ancien : probablement lieu où s’agrandir à moindre coût : s’agit-il d’un site médiéval, qui ils optent pour cette ancienne fut moulin à farine, moulin foulon, forge, dont ils récupèrent une moulin à huile et, au XIXe siècle, partie des bâtiments et le système forge et patouillet. hydraulique. En 1905, l’entreprise de fleurs C’est à l’époque, la vogue des artificielles, les établissements fleurs artificielles dont on orne les Briançon de Paris, recherchent un chapeaux, vêtements et tentures.

Un produit à l’ancienne La roue actionne mécaniquement les fil de fer est recouvert de fil coton, machines ; elle est couplée à une tur- vert ou blanc, pour être ensuite étiré bine qui entraîne une dynamo pour sous forme de tiges utilisées pour les la production d’électricité à 110 pistils, les feuilles ou les fruits. Pour Orges : la roue du moulin associée à Orges : le canal de dérivation (cliché V. Michelot) volts. Les tiges des fleurs artificiel- fabriquer les pistils, le trempage de les sont faites au métier à guiper. Le tiges pré-coupées s’effectue à l’aide une petite turbine (cliché V. Michelot) La fl euristerie d’Orges 17

La salle de trempage La transmission du mouvement (cliché V. Michelot) La machine à guiper (cliché V. Michelot) (Fleuristerie d’Orges)

La Fleuristerie pour qui et pour quoi ? (auteur F. Michelot)

¢ 10% marché étranger ¢ 70% marché étranger ¢ Haute couture 18% 26% ¢ Chapellerie ¢ Accessoires de mariées 20% 8% ¢ Loisirs créatifs 28% ¢ Confiserie ¢ 90% marché français ¢ 30% marché français Répartition des ventes brutes Destination des produits de la Destination des produits bruts de la Fleuristerie d’Orges Fleuristerie après transformation fabriqués à Orges sur le marché français par des intermédiaires Échantillons de la production (cliché V. Michelot) I ATLASde Champagne-Ardenne 18 Sézanne, au Moyen Âge, ne peut s’agrandir car elle manque d’eau. Le cours du Grand-Morin est détourné. En traversant la ville, il prend le nom de Ru des Auges, car il s’accompagne d’un chapelet de moulins dont certains subsistent jusqu’à nos jours.

Ce système hydraulique, selon le plan de la fin du XVIIIe siècle, utilise une courbe de niveau qui permet d’obtenir suffisamment de pente et suffisamment de débit. Cependant, le cours d’eau est doublé à deux reprises pour assurer l’assainissement de la ville et l’irrigation des jardins maraîchers alentours. Ce système ingénieux a perduré jusqu’à nos jours. (bibliothèque municipale de Sézanne, cliché J. Galaz)

les remparts médiévaux, devenus les mails au XIXe siècle. ru des Auges, détourné du Grand-Morin. prise d’eau ; le ru des Auges est partiel- lement détourné. Le débit dû à la forte pente permet d’entraîner les eaux sta- gnantes de la Fontaine du Vé pour irriguer les jardins maraîchers et rejoindre le ru des Auges hors de la ville. Église St-Denis Halle marais de la Fontaine du Vé. un aqueduc souterrain double le ru des Auges, parallèlement au mail. Il comprend une série de regards et de trappes qui permettent l’irrigation des jardins entre le N mail et les eaux de la Fontaine du Vé. NB : les parcours sont indiqués de façon

[ approximative. 100 m

Schéma d’interprétation des eaux dans la ville (source : témoignage oraux) Reconstruction du Moulin de Broyes (cliché M. Morais) Le ru des Auges à Sézanne 19

Le ruisseau des Auges Le ru des Auges et ses mou- lins sont une des richesses pa- trimoniales majeures de la ville de Sézanne. Quelques sites sont évidemment transformés : l’usine Saint-Hubert a été remplacée par des bâtiments fonctionnels. Les moulins à blé et à tan sont deve- nus, pour quelques-uns, successi- vement des menuiseries puis des maisons d’habitation. Les autres se sont effondrés de vétusté. Certains demeurent cependant, à l’image du moulin du « Chastel », à l’intérieur du centre historique, avec sa mé- canique intacte (pour la partie non exposée aux intempéries). Avec la Usine au début du siècle réhabilitation des anciens quar- (collection M. Schumer) tiers insalubres, la municipalité a entrepris la réfection de quelques De Bourot à Berthiot éléments de cet ensemble : la roue puis à Joly. à augets de la rue Pierre-Frite, le En 1837, un polisseur de verre, Louis lavoir de la rue de Châlons. Le Alexis Bourot, ancien compagnon circuit de la rivière des Auges est meunier, achète le modeste moulin fréquenté régulièrement par les à blé de Verdey. Il a rencontré à Paris visiteurs, qui admirent ces anciens un jeune homme audacieux, Louis moulins, mais aussi les vieux la- Berthiot, qui devient son gendre et L’usine d’optique, vue d’ensemble (cliché R. Fernandez) voirs, les vannes, les chutes d’eau, qui a compris tout l’intérêt, dans ditions de travail sont dures, les sa- les poncelets, les déversoirs, les un contexte de généralisation de la laires très bas, bien que les ouvriers fontaines, le ru du Vé (qui rejoint lecture et de la presse, de se lancer de L’Optique représentent l’élite les Auges rue de Broyes), la rivière dans cette affaire. Ils s’installent sur ouvrière locale. Le savoir-faire est souterraine qui suit les mails nord plusieurs moulins, mais c’est celui réel, et les ingénieurs renouvellent et est... en passant d’un décor de Saint-Hubert qui devient le plus les produits, en inventant des verres champêtre à des espaces fleuris ou important. L’extension de l’usine spéciaux (masques de plongée, ver- par les ruelles étroites d’autrefois. et la belle maison patronale témoi- res à forte correction) et en mettant gnent de leur réussite. au point les verres progressifs. Après la Première Guerre mondiale, Malgré d’indéniables réussites, les une nouvelle dynastie d’entrepre- difficultés financières conduisent au neurs est aux commandes, les Joly. rachat par Essilor, le leader mondial La production s’oriente vers les de l’optique-lunetterie, en 1972. En lentilles de précision et les objectifs 2003, BBGR (Benoist-Berthiot et de cinéma. L’usine est le premier Guilbert-Routit, de Provins) est le Château Berthiot (cliché G. Dorel-Ferré) employeur de la ville, dont le tiers de premier employeur de Sézanne, le l’immobilier lui appartient. Les con- 24e au rang départemental. Le ru des Auges (cliché G. Dorel-Ferré) I ATLASde Champagne-Ardenne 20 À Mézières, Adolphe Clément-Bayard fait le pari de l’énergie hydroélectrique en équipant la Macérienne de la centrale Mazarin, d’une belle facture classique, et de canaux qui marquent encore aujourd’hui la ville de leur empreinte. et le bâtiment destiné à recevoir les d’un enrouleur Lenix, conçu par turbines. Celui-ci se compose d’une le capitaine Leneveu. L’électricité partie centrale (à usage de salle de produite est envoyée vers la Macé- machines) et de deux ailes avancées rienne sous la forme d’un courant (à usage d’habitation) sur les côtés. triphasé à la tension 2 200 volts, par Pour que la centrale Mazarin entre l’intermédiaire de trois câbles sou- en fonction, il fallait aménager les terrains en cuivre (22 mm² de sec- canaux d’amenée et de fuite, au tion) longs chacun de 750 mètres. pied des fortifications déclassées Arrivé à la centrale de réception, depuis 1884. Après avoir obtenu située au coeur de la Macérienne, le l’autorisation nécessaire, des tra- courant triphasé est transformé en vaux spectaculaires, que suivit le courant continu de 115 volts distri- capitaine Leneveu, l’organisateur bué dans les différents ateliers. de l’usine de Levallois-Perret, ont Au lendemain de la Grande lieu de septembre 1902 à juin 1904. Guerre, en 1924, la centrale Entre-temps, trois turbines avaient Mazarin et la centrale de La été commandées à la maison Teis- Macérienne sont équipées des set, Vve Brault et Chapron de Char- mêmes turbines, de type Francis tres. De type Francis, à axe vertical à axe vertical, construites par les et pivot hors de l’eau, elles sont Ateliers des Charmilles à Genève, munies d’un régulateur de vitesse d’une puissance respective de Ribourt. Chaque turbine développe 300 chevaux sous 3,20 m d’eau. une puissance de 187 chevaux sur Aujourd’hui, seule la centrale Construction de la centrale. À droite, Adolphe Clément (Archives départementales des Ardennes) une chute de 3,10 m et entraîne Mazarin est un objet patrimonial un alternateur Westinghouse muni vivant.

La centrale Mazarin, ‘ un petit joyau du patrimoine industriel

‘ Près de la préfecture des Ardennes, Canal de fuite La Meuse la centrale Mazarin, qui n’a jamais cessé de produire de l’électricité, a de fuite fière allure. De style classique et Canal soigneusement construit, cet édi- fice est le bâtiment le mieux con- servé du patrimoine usinier encore visible que la Macérienne a légué. De l’achat des ruines du moulin Mazarin, à Mézières, le 25 mai Canal des Moulins 1896, jusqu’à la mise en service ‘ de l’installation hydroélectrique au cours du second semestre 1904, ‘ La Meuse Adolphe Clément dut se battre et 100 m surmonter son impatience. Dans ‘ ‘ un premier temps, d’août 1896 au début 1899, fut d’abord déblayé le Emplacement de la Macérienne et des turbines (collection particulière) site de l’ancien moulin, et ensuite Vue sur le canal de fuite de la centrale Mazarin (cliché R. Colinet) furent réalisés le canal de décharge De l’eau pour la Macérienne 21

Façade sur rue de la centrale Mazarin (cliché R. Colinet)

L’hydroélectricité, une source d’énergie pour la Macérienne

La Macérienne est construite pour Elles venaient de la maison Teis- fournir en rayons, écrous, billes et set, Vve Brault. De type Fontaine pédales l’usine-mère de Levallois- à double couronne, chacune d’elle Perret. À cette production destinée développait une puissance de 140 à la fabrication de vélos vient chevaux sous 2,90 m d’eau et était Intérieur de la centrale Mazarin avec ses trois groupes et le tableau de distribution (situation après 1924). s’ajouter celle pour l’automobile. couplée à un alternateur Hillairet Au fond, statue du chevalier Bayard (collection particulière) Ce n’est qu’à partir de 1904 que et Huguet, fournissant un courant l’hydroélectricité devient, selon le continu de 120 volts. À cette fin, une machine à vapeur projet initial d’Adolphe Clément, Ces deux turbines avaient remplacé de 600 chevaux et une génératrice la force motrice principale de la celle de 1894. Faute d’une alimen- sont installées dans la nouvelle Macérienne. En effet, cette année- tation suffisante en eau, celle-ci centrale vapeur collée à la nouvelle là, la production d’électricité de la n’avait pu pleinement fonctionner. centrale de réception et de transfor- centrale Mazarin s’additionne à À contre-cœur, Adolphe Clément mation du courant. Lorsque l’usine celle de la Macérienne. s’était résolu à faire installer deux était « en plein travail, lors du chô- Jouxtant le grand atelier de mécani- machines à vapeur. Elles entraî- mage des canaux et des chaleurs que, dont elle est la réplique archi- naient deux groupes électrogènes de l’été ou des glaces de l’hiver », tecturale en réduction, la centrale de de 100 chevaux chacun. Ces der- cette installation devait suppléer à la Macérienne avait été réorganisée niers produisaient une grande partie l’insuffisance et à la paralysie mo- quelques années auparavant. Pour de l’électricité dont La Macérienne mentanées des turbines. évacuer un débit de 7 500 litres avait besoin. La magnifique centrale Mazarin, d’eau par seconde, un canal de fuite Dans le second semestre 1904, mais aussi les canaux d’amenée et plus large et plus profond avait été cette solution provisoire, coûteuse de fuite, marquent l’actuel paysage creusé et aménagé, entre mai et no- et insatisfaisante selon les mots urbain de Mézières. Ce patrimoine vembre 1900. Dans le premier tri- d’Adolphe Clément, prend fin. À très visible est en train d’être redé- mestre de l’année suivante, étaient ce moment, la vapeur ne joue plus couvert et de devenir un des atouts mises en marche deux turbines à qu’un rôle d’appoint, une énergie touristiques de cette ancienne ville Plan de coupe des turbines (collection particulière) axe vertical et pivot hors de l’eau. auxiliaire de « la houille blanche ». si chère au chevalier Bayard. I ATLASde Champagne-Ardenne 22 La machine à vapeur a été introduite comme complément à l’énergie hydraulique, puis en remplacement. Mais, tout au long des XIXe et XXe siècles, on a étudié les moyens d’utiliser au maximum l’énergie de l’eau, abondante et gratuite. Mais après une première menace dance, l’État, à l’initiative d’indus- de transfert à Toulouse en 1823, triels de la métallurgie, récompense, l’École s’oriente vers les applica- par une prime, les diplômés sortis tions de la révolution industrielle. dans les premiers qui s’engagent à Conformément à l’esprit de l’en- passer une année dans les ateliers à seignement mutuel, les élèves, la suite de leur embauche, avant de âgés de 14 à 17 ans, apprennent créer, en 1907, le brevet d’ingénieur à travailler le bois et à construire des Arts et Métiers. Entre 1900 des machines pour le textile et des et 1912, s’ouvrent trois nouveaux instruments de précision. Mais ils centres, Cluny, Lille et Paris, ce qui se forment de plus en plus à la mé- porte à 1 600 le nombre d’élèves tallurgie, la fonderie et à la cons- formés. Ceux qui sortent de Châlons truction des machines à vapeur, se dispersent surtout dans le quart avec pour débouchés les industries Nord-Est du pays, ce qui implique liées au développement du chemin un rôle décisif de l’ENSAM dans le de fer et la marine. En 1843, outre développement économique de toute Châlons, les écoles qui sont ouver- cette partie de la France. tes à Angers et Aix-en-Provence Un enseignement forment environ 800 élèves. expérimental Former, pour le quart Nord-Est L’École est réputée pour son prag- matisme, qui associe le savoir À la sortie de l’École, les élèves sont scientifique et les modèles tech- majoritairement des ouvriers quali- nologiques. Dans cet esprit, André fiés, des contremaîtres, des mécani- Ténot, professeur de mécanique ciens ou des dessinateurs, mais leur et docteur ès-sciences, crée dans formation les pousse à se considérer l’enceinte de l’École, en 1933, un comme des ingénieurs et à dédaigner laboratoire de mécanique. Spécia- Extérieur de la « rotonde » de Châlons-en-Champagne, ENSAM (cliché J.-M. Pinchedez) les ateliers. Pour freiner cette ten- liste des recherches sur la cavitation,

saire aux machines amenées par le L’ENSAM de Châlons canal. Nommé inspecteur général L’École nationale supérieure orphelins de ses anciens soldats. À des écoles d’arts et métiers, La d’arts et métiers de Châlons-en- son retour d’exil d’Angleterre, d’où Rochefoucauld privilégie un en- Champagne appartient à un groupe il ramène la « vaccine », l’École est seignement pratique, critiquant la de huit écoles qui forment chaque transférée au château de Compiègne, part excessive donnée aux matières année mille ingénieurs, au terme et devient une école impériale des qu’il considère comme trop théori- d’un cycle de trois années. Aux « arts et métiers », où l’on forme ques : la grammaire mais aussi les origines de cet ensemble, l’École des élèves âgés de 12 à 15 ans aux mathématiques, que certains pro- de Châlons, implantée par arrêt métiers du bois, du métal, au dessin fesseurs poussent trop, au détriment impérial de 1806, qui transférait et aux mathématiques. des pratiques d’ateliers. un établissement créé par le duc Un site patrimonial, Appliquer de La Rochefoucauld. Colonel des la révolution industrielle dragons, aussi curieux des progrès au bord de l’eau des sciences et des idées nouvelles À Châlons, l’École dispose d’un Enfants de militaires, de fonc- (il fréquente Diderot, d’Alembert, vaste ensemble de bâtiments natio- tionnaires, souvent boursiers, les Condorcet, Quesnay et Turgot) que naux (ancien séminaire, couvents élèves, jusque vers 1830, trouvent philanthrope, il fonde à Liancourt de la Doctrine et de Toussaints) un débouché comme sous-offi- L’intérieur de la « rotonde » (cliché J-M. Pinchedez) (Oise) une école qui recueille des situés à proximité de l’eau, néces- cier dans l’artillerie et le génie. Hydraulique et vapeur 23

d’une pompe centrifuge, alimente La scierie d’Arc-en-Barrois une tuyère à jet libre (injecteur de turbine Pelton). Il permet de Déjà signalée en 1642, puis visualiser la configuration des jets en 1651, dans les archives, et de calculer des rendements. Le l’usine sidérurgique, avec circuit « basse pression » réalise son haut-fourneau et sa forge les conditions d’une chute d’eau d’affinerie, fonctionna jusqu’en de 3,5 m et d’un débit de 150 l/s. Il 1857, alimentée par les eaux de alimente, via des canaux en béton l’Aujon. Elle fut la propriété de armé, une turbine Francis à axe Jean-Etienne Bouchu (1714- horizontal, une turbine-hélice et 1773), maître de forges à Arc- une turbine-tourbillon. en-Barrois, auteur de l’article Ainsi, l’équipement de la rotonde, « Forges » dans l’Encyclopédie en rendant possible tests et modé- de Diderot et rédacteur d’un Art lisations, facilitait l’analyse des des forges et fourneaux à fer avec effets des courants, du fonction- la collaboration de Gaspard de nement des turbines, et plus parti- Courtivron (1715-1785). culièrement la compréhension des phénomènes de cavitation, source La vapeur à la rescousse Un détail des machines encore en place (cliché J.-M. Pinchedez) de rupture des hélices des navires De 1857 à 1963, l’établissement aux vitesses sans cesse accrues. fonctionne comme scierie. À par- un phénomène hydraulique qui tiers que par des ingénieurs ou des tir de 1896, elle est actionnée par provoque la destruction des hélices industriels, le laboratoire de méca- Quel avenir pour la rotonde ? une machine à vapeur qu’alimen- des navires (il a travaillé à la mise au nique des fluides et turbo-machi- tent les planches de sciage et les point de celles du « Normandie »), il nes est installé dans un bâtiment L’installation a fonctionné jus- La scierie d’Arc-en-Barrois sciures. (cliché F. Michelot) considère que tout progrès scientifi- construit à cet effet, une rotonde qu’au début des années 1990. D’une puissance de 80 chevaux, que et technique n’est possible que à deux niveaux, bien éclairée et Si des machines ont totalement elle est munie d’un volant impres- par l’association de la théorie, du bien aérée. disparu et s’il reste peu de choses sionnant de 3,50 m de diamètre laboratoire et de l’industrie. Selon Un bassin collecteur d’eau de 50 des appareils d’essai des pompes- pour un poids de 3 tonnes environ. lui, l’expérimentation sans la théorie m3, un tunnel hydrodynamique et hélices et d’hélices marines, le La chaudière de 4 m de longueur, serait aussi imparfaite que l’étude plusieurs circuits fermés permet- système de circulation de l’eau, les 1,50 m de diamètre, pour une purement mathématique dans la mé- tent, par exemple, de réaliser des turbines et leurs pompes, sont tou- capacité de 9 m3, est traversée de thode expérimentale. Il donne à son simulations pour remorqueurs et jours en place dans le bâtiment qui 52 tubes et de bouilleurs au foyer laboratoire un triple but : développer surtout des chutes artificielles de nécessite un sauvetage d’urgence. étroit et profond. le caractère expérimental de la mé- basse, moyenne et haute pression Nul doute que la « rotonde » de canique, perfectionner les machines à l’aide de pompes centrifuges. Le l’École nationale des arts et mé- L’électricité aussi et regrouper « dans une région à circuit à haute pression, composé tiers de Châlons-en-Champagne Une dynamo, reliée à la machine caractère presque exclusivement pourrait devenir, mieux qu’un à vapeur, fournissait aussi l’éclai- agricole, un ensemble de machines musée, un laboratoire vivant. Doté rage électrique à l’ensemble des motrices et réceptrices modernes d’une scénographie appropriée, bâtiments de la scierie et de ses et convenablement choisies, com- il constituerait un exemple assez annexes. Elle assurait, en même pensant largement la déficience de unique, relevant de l’histoire des temps, le chargement d’une batte- l’industrie locale en matière d’ensei- techniques et singulièrement de rie d’accumulateurs, qui restituait gnement et d’ambiance ». l’énergie hydraulique, une éner- en permanence le courant dès l’ar- gie-clé du passé, ajoutant ainsi à rêt de la machine. Le laboratoire de mécanique un intérêt patrimonial, un intérêt Depuis le 6 juillet 1977, par arrêté pédagogique, mais aussi citoyen : ministériel, la machine à vapeur Un vestige de la turbine La machine à vapeur de la scierie Prévu pour une utilisation tant par le recours à une énergie propre et d’Arc-en-Barrois est devenue mo- (cliché F. Michelot) les élèves de l’École d’arts et mé- (cliché J-M. Pinchedez) renouvelable. nument historique. I ATLASde Champagne-Ardenne 24 Trois exemples champardennais, entre les Ardennes et l’Aube, illustrent la longue histoire de la maîtrise de l’énergie, naturelle ou fabriquée, au service des hommes.

Vue sur le bassin supérieur et le bassin inférieur de la centrale de Saint-Nicolas-les-Mazures (STEP de Saint-Nicolas-les-Mazures) Caverne principale (115 m de long) et ses quatre groupes hydroélectriques réversibles de 200 mégawatts chacun (STEP de Saint-Nicolas-les-Mazures) La centrale de Saint-Nicolas-les-Mazures Deux retenues d’eau, de capacité forte consommation d’électricité, inférieur. À l’inverse, pendant les identique (7 millions de m3), sont l’eau dévale du bassin supérieur heures de faible consommation, séparées par une dénivellation pour faire tourner les turbines, l’eau est pompée vers le bassin de 230 m. Pendant les heures de avant de se jeter dans le bassin supérieur, en utilisant l’électricité des centrales nucléaires, alors en excédent. Mise en service en 1976, la centrale de Saint-Nico- las-les-Mazures, près de , est la troisième de France par sa puissance. Commandée depuis Nancy, elle joue un triple rôle : répondre rapidement aux besoins de consommation, réguler la ten- sion du réseau et remédier à la dé- faillance d’une centrale classique. Sous 70 m de roche, se trouve l’usine souterraine (une caverne principale et une caverne auxiliai- re), le cœur de cette centrale, bien Centrale de Saint-Nicolas-les-Mazures. Schéma de fonctionnement de la station intégrée à son environnement fo- Caverne auxiliaire abritant les robinets sphériques de transfert d’énergie (profil en long) (collection R. Colinet) restier et montagneux. des quatre groupes hydroélectriques (STEP de Saint-Nicolas-les-Mazures) s St-Nicolas, Chooz et Nogent /Seine 25

La centrale de Nogent-sur-Seine Autre lieu du patrimoine vivant et produit dans ces gaines. La tem- vapeur d’eau produite est ensuite objet de contestation et d’admira- pérature de l’eau sous pression, condensée dans un condensateur tion, la centrale de Nogent. qui se trouve au sein du réacteur, grâce à un circuit d’eau froide Le projet était à l’étude depuis le augmente au contact des éléments nécessitant 92 000 l/s. Cette eau premier choc pétrolier. Le chantier du combustible et réchauffe l’eau se réchauffe et, pour la réutiliser, il débute en janvier 1981 et se pour- d’un circuit qui aboutit à un faut abaisser sa température dans suit pendant sept ans. Trois mille générateur de vapeur. L’énergie les tours de refroidissement. Celles personnes y participent, apparte- nucléaire se transforme en énergie de Nogent-sur-Seine ont une hau- nant à cent soixante-dix entrepri- calorifique dans ce circuit primai- teur de 165 m et un diamètre à la ses. La construction des bâtiments re entièrement clos. Du générateur base de 148 m. À l’intérieur, l’eau nécessite le déplacement de six de vapeur part un circuit de vapeur est pulvérisée et refroidie grâce à millions de mètres cubes de terre qui fait tourner une turbine, entraî- un courant d’air naturel, avant de afin, par la constitution d’une plate- nant un alternateur. Dans ce circuit retourner vers le condensateur. La forme surélevée de cinq mètres, de secondaire, l’énergie calorifique sécurité doit éviter tout accident, les mettre hors d’atteinte des eaux est transformée en énergie mécani- surtout au niveau du réacteur. Pour de la Seine. que, puis en énergie électrique. La cela, trois barrières empêchent les La première tranche est couplée au réseau en 1987 et la seconde en 1988. Dès la fin de 1988, la centrale La centrale de Chooz B et ses deux tours de refroidissement, de 170 et 172 m produit sept milliards de kilowatts à (collection Centre nucléaire de production d’électricité de Chooz) l’heure, soit la consommation de la Champagne-Ardenne. Elle ne cesse La centrale de Chooz B ensuite d’accroître sa production. À Chooz, petit village ardennais le 31 octobre 1991, Chooz A Le fonctionnement situé à l’extrémité de la pointe de a produit 38 milliards de kwh. et adossé à la frontière, s’est Son démantèlement, en cours, La centrale de Nogent est de type écrite une page essentielle de l’his- constitue une expérience utile pour réacteur à eau sous pression. Une turbine permet à un alternateur de toire de l’industrie nucléaire de la les opérations identiques à venir. fabriquer de l’électricité. Elle est France et de la Belgique. Avant De cette épopée du nucléaire, il ne actionnée par une production de l’actuelle centrale de Chooz B, il y restera bientôt plus rien sur le site. vapeur d’eau, la source de chaleur eut celle de Chooz A, dans le cadre À peu de distance, Chooz B a été étant issue d’un réacteur de fission. d’Euratom. Sur le plan national, construite à partir de 1982. Cette Dans celui-ci, des noyaux d’ura- elle fut la première à être équipée nouvelle centrale a intégré immé- nium 235 sont cassés par une pro- La centrale de Nogent-sur-Seine (Ville de Nogent-sur-Seine) d’un réacteur à eau pressurisée diatement trois innovations ma- jection de neutrons. Le phénomène fonctionnant à l’uranium enrichi. jeures : une salle de commandes s’accompagne d’un grand déga- produits de fission radioactifs de le bâtiment du réacteur. Elle pré- L’adoption de cette fi lière résultait informatisée, une turbine perfor- gement d’énergie. La température contaminer l’environnement. Le sente deux parois en béton d’une d’un transfert de technologie mante et un générateur de vapeur augmente et la chaleur permet la combustible est d’abord inclus épaisseur de 1,20 m pour l’une et production de vapeur d’eau. Cette dans des gaines métalliques d’acier. de 0,50 m pour l’autre. De plus, un militaire (propulsion nucléaire des au rendement supérieur. En 2003, production nécessite l’intervention L’eau de réfrigération du réacteur filtre à sable permet d’évacuer, en sous-marins) des États-Unis vers elle a produit 5% de la production de trois circuits d’eau indépen- du circuit primaire est enfermée cas d’accident majeur, la pression l’Europe occidentale. Entrée en nationale. dants les uns des autres. L’uranium dans une cuve d’acier d’une épais- de l’enceinte de ce bâtiment, si service en avril 1967, son véritable Considérée comme la plus avancée est enfermé à l’intérieur de gaines seur de 22 cm (deuxième barrière). celle-ci devenait excessive, tout en fonctionnement démarre à la mi- au monde et la plus puissante, elle métalliques étanches, au cœur du L’ultime barrière, ou enceinte de limitant les rejets radioactifs dans mars 1970. Jusqu’à sa fermeture est la vitrine du nucléaire français. réacteur. La fission des atomes se confinement, est constituée par l’environnement.