Le Risque De Mouvements De Terrain
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Le risque de mouvements de terrain Qu’est-ce-qu’un mouvement de terrain ? Sous ce terme sont regroupés plusieurs types de phénomènes différents : ‒ les affaissements et les effondrements liés aux cavités souterraines ; ‒ les éboulements et les chutes de pierres et de blocs ; ‒ les glissements de terrain ; ‒ le retrait-gonflement des sols argileux. Ces mouvements, plus ou moins rapides, du sol et du sous-sol interviennent sous l’effet de facteurs naturels divers comme de fortes précipitaons, une alternance de gel et de dégel, des températures très élevées ou résultent d’acvités humaines touchant aux terrains comme le déboisement, l’exploitaon de matériaux ou les travaux de terrassement. Comment se manifeste le risque ? On peut disnguer plusieurs types de mouvements : 8les affaissements sont des dépressions topographiques en forme de cuve&e dues au fléchissement lent et progressif des terrains de couverture sous l’effet de surcharge (construcons ou remblais par exemple) ou en cas d’assèchement (drainage ou pompage par exemple). 8les effondrements résultent de la rupture des appuis ou de la pare supérieure d’une cavité souterraine. Ce&e rupture se propage )usqu’en surface de manière plus ou moins brutale créant une excavaon grossièrement cylindrique appelée fons. 8les éboulements et les chutes de pierres : l’évoluon naturelle des falaises et des versants rocheux engendre des chutes de pierres (volume * + 1 dm3) de blocs (volume . + 1 dm3) ou des écroulements en masse (volume de centaines de m3 et pouvant a&eindre plusieurs millions de m3). /es pierres et les blocs isolés rebondissent ou roulent sur le versant tandis que dans le cas des écroulements en masse les matériaux 0 s’écoulent 1 + grande vitesse sur une très grande distance. 8les glissements de terrain se produisent généralement en situaon de forte saturaon des sols en eau. 2ls peuvent mobiliser des volumes considérables de terre qui se déplacent le long d’une pente. 8les coulées boueuses sont caractérisées par un transport de matériaux sous forme plus ou moins fluide. Elles se produisent sur des pentes par dégénérescence de certains glissements avec a4ux d’eau. 8le retrait – gonflement des argiles : en variant la quanté d’eau présente dans certains terrains argileux produit des tassements en période sèche et des gonflements en période humide. 55R7 2019 page 24 Ses conséquences /es grands mouvements de terrain étant souvent peu rapides les vicmes sont fort heureusement peu nombreuses. En revanche ces phénomènes sont souvent très destructeurs car les aménagements humains y sont très sensibles et les dommages aux biens considérables et souvent irréversibles. /es b<ments s’ils peuvent résister + de pets déplacements subissent une =ssuraon intense en cas de déplacement de quelques cenmètres seulement. /es désordres peuvent rapidement >tre tels que la sécurité des occupants ne peut plus >tre garane et que la démolion reste la seule soluon. Par leur caractère soudain les mouvements de terrain rapides et disconnus (effondrement de cavités souterraines écroulement et chutes de blocs coulées boueuses) augmentent la vulnérabilité des personnes. Ces mouvements ont des conséquences sur les infrastructures (b<ments voies de communicaon etc.) allant de la dégradaon + la ruine totale. 2ls peuvent induire des polluons lorsqu’ils concernent une usine chimique une staon d’épuraon etc. /es éboulements et chutes de blocs peuvent entra@ner un remodelage des paysages par exemple l’obstrucon d’une vallée par les matériaux déplacés. Quels sont les risques dans le département ? Les formaons géologiques de la Nièvre s’organisent schémaquement en deux grandes structures principales : ‒ à l’Est, un massif essenellement granique : le orvan ; ‒ à l’Ouest, le début du remplissage sédimentaire du bassin parisien avec des sols plus ou moins calcaires : le Ba%ois, les Amognes, le Nivernais. ( c)té de ces deux ensembles, on disngue également des formaons alluviales (vallées de la Loire, de la Nièvre et de l’Yonne,, des formaons à dominante sablo-argileuse (Sologne bourbonnaise et pa.s de /ours, ou crayeuse (0uisa.e et val de Loire entre 1osne et 0ouill.,. Au regard de sa structure géologique et + parr des inventairesB1C effectués par le Dureau de recherches géologiques et minières (DRE7) les principaux risques recensés dans le département sont les suivants : les affaissements et effondrements Ce sont les phénomènes de mouvement de terrain les plus fréquents dans la Nièvre car + l’excepon notable d’une grande pare du 7orvan de la Sologne bourbonnaise et du pays de Fours les cavités naturelles ou issues de l’acvité humaine (carrières mines par exemple) sont très présentes dans le département. /a plus forte densité de cavités naturelles est située dans un vaste secteur allant de Prémery + Clamecy oH les sous-sols sont sensibles au phénomène IarsqueB2C. 7>me si ce phénomène n’a pas été constaté )usqu’+ ce )our dans le département les cavités issues des acvités d’extracon J charbon gypse craie notamment J sont également suscepbles d’engendrer des mouvements de terrains. Au terme de leur exploitaon en 1974 les mines de charbon situées + la 7achine et ses environs ont été remblayées et aucun effondrement n’a été constaté depuis. A Sougy-sur-/oire plus aucun effondrement n’est répertorié depuis le L2Lème siècle + proximité des galeries creusées pour extraire le gypse. En=n plus d’une quarantaine d’anciens sites d’extracon de la craie ont été recensés dans la Puisaye. 7>me si la plupart ont été exploités + ciel ouvert il n’est pas complètement exclu que des travaux souterrains aient été effectués. Aucun affaissement ou effondrement n’a été constaté près des exploitaons connues. Par contre quelques effondrements d’origine naturelle ont été répertoriés dans la craie marneuse. les éboulements et chutes de blocs /e relief de la Nièvre comporte peu de falaises + l’excepon des environs de Clamecy et du 7orvan. En bordure de l’Monne la commune d’Armes est surplombée par des falaises d’une quinNaine de mètres de haut. En aval entre Clamecy et Surgy des falaises d’une quarantaine de mètres de haut sont présentes sur plusieurs centaines de mètres au-dessus de la R5 144. 5ans le 7orvan plusieurs falaises naturelles ou issues de remblais rouers sont également connues. Compte tenu de leur composion (roches marneuses et calcaires) les falaises en bord d’Monne sont plus sensibles aux éboulements et chutes de blocs que celles du 7orvan. /es phénomènes les plus importants ont été recensés dans les communes d’Armes 7ontreuillon et Surgy. 55R7 2019 page 2O les glissements de terrain /a présence de formaons marneuses le long de certaines vallées (/oire et Nièvre notamment) peut favoriser l’apparion de ce type de phénomène. 7ais c’est près de 5eciNe oH les pentes sont parfois supérieures + 2O P que le risque est esmé le plus important. 5ans une moindre mesure le DaNois J en grande pare marneux mais sans relief J est concerné dans sa bordure avec le massif granique du 7orvan. le retrait-gonflement des argiles 2l résulte des variaons de la quanté d’eau présente dans certains terrains argileux qui produisent des gonflements en période humide et des tassements en période sèche. /’importance du phénomène et la profondeur de terrain affectée dépendent de la nature et de la structure des sols de l’intensité des phénomènes climaques et de l’environnement (végétaon topographie etc.). En déstabilisant l’humidité 0 normale 1 du sol les acvités humaines peuvent aussi renforcer le retrait- gonflement des argiles : arbres avides d’eau J donc suscepbles de réduire l’humidité du sol J plantés + proximité des b<ments ou évacuaon d’eaux pluviales débouchant auprès des fondaons par exemple. /a profondeur de terrain affectée par ces variaons saisonnières de teneur en eau ne dépasse guère 1 + 2 mètres sous nos climats mais peut a&eindre 3 + O mètres lors d’une sécheresse exceponnelle. La geson du risque les plans de préven#on des risques naturels /es plans de prévenon des risques naturels (PPRN)B3C délimitent les Nones exposées et dé=nissent les mesures de prévenon de protecon et de sauvegarde. Approuvés par le préfet ils réglementent l’ulisaon des sols la faQon de construire l’usage et la geson des Nones + risques. 2ls constuent une servitude d’ulité publiqueBOC en maère d’urbanisme. 1 PPR cavités est actuellement approuvé dans la Nièvre. 2l concerne la commune d’Oudan pour un risque de mouvement de terrain par affaissement de cavités souterraines naturelles. la réduc#on de la vulnérabilité En maère de mouvements de terrain des travaux de protecon peuvent >tre mis en Ruvre mais ils ne sont réellement eScaces que contre un événement d’intensité limitée. 2l faut garder + l’esprit que ces travaux (=let pare-blocs merlons murs de soutènement par exemple) ne suppriment pas totalement le risque. /a diversité des mouvements de terrain implique que des mesures spéci=ques soient mises en Ruvre au cas par cas lors de la construcon ou de l’adaptaon d’un bien. A=n de dé=nir ces mesures une étude géotechnique dans les Nones suscepbles d’>tre affectées par un mouvement de terrain peut >tre nécessaire. 2l n’est pas tou)ours possible de se protéger contre les mouvements de terrain la soluon en dernier recours consiste alors + qui&er les Nones les plus + risques. 5ans des situaons extr>mes lorsqu’il n’est pas techniquement ou =nancièrement possible de protéger un bien gravement menacé il est parfois nécessaire de l’abandonner. /es procédures de délocalisaon des biens menacés (par expropriaon ou acquision amiable) ont pour ob)ecf de perme&re + des populaons résidant dans des Nones parculièrement exposées de se réinstaller en dehors des Nones + risques. T parr du 1er )anvier 2020 le code de la construcon et de l’urbanismeB4C prend en compte le phénomène de retrait-gonflement des argiles.