La statuaire Au milieu du mur nord, Bellefonds la statue de Jeanne d'Arc a été placée au-dessus du () monument aux morts (« Souvenez-vous dans vos prières des enfants de la paroisse morts pour la L'église patrie »). La bergère de Domrémy, qui fit la guerre aux Anglais, fut Saint-Hilaire beaucoup invoquée au dé- but du 20e siècle, comme devant aider à chasser l'Allemand de l'Alsace et de la Lorraine. Elle fut béatifiée en 1909 et cano- nisée en 1920. Contre ce même mur nord, la statue de saint Jo- seph avec l'Enfant et une fleur de lis (symbole de pureté) a pour pendant ordinaire, du côté sud, mais à l'entrée du chœur, une statue de la Vierge à l'Enfant. Rare est, à la jonction de la nef et du chœur, du côté gauche, la représentation de saint Antoine le Grand, Dans sa simplicité, cette humble église porte témoi- un des initiateurs de la vie monastique en Egypte gnage des dévotions du peuple d'une petite paroisse. (3e – 4e siècle). L'abbaye de Saint-Antoine de Vien- nois, en Isère, fut chef d'un ordre hospitalier au Moyen Âge. Les Antonins soignaient en particulier le feu de Saint-Antoine, intoxication due à l'ergot du seigle. Le lard était censé être un remède efficace contre ce mal, d'où la représentation d'un cochon au- près du saint. Dans la nef, se trouve une statuette de la Vierge de © PARVIS - 2007 Lourdes. « Celui qui a soif, moi je lui Dans la tribune, ont été déposées les statues du Sa- donnerai de la source d'eau vive ». cré-Cœur, de sainte Radegonde, de sainte Thérèse Réalisation : atelier HISTOIRE ET FOI Centre théologique de de l'Enfant Jésus. www.poitiers.catholique.fr /parvis (Apocalypse 21, 6) Le cimetière qui flanquait l'église a cessé d'être utilisé Ce vitrail représente le « Belle Fontaine » en 1844. On décidera, en 1850, de construire une sa- patron de l'église, saint cristie sur l'emplacement de cet ancien cimetière. Au- Hilaire, qui porte son L'orthographe actuelle du nom de la commune de jourd'hui, lors des funérailles, l'église est souvent trop œuvre majeure, le De Bellefonds pourrait conduire à une mauvaise inter- petite et un haut-parleur installé au niveau du chœur la Trinité (De Trini- prétation étymologique, les formes anciennes ne lais- permet à ceux qui n'ont pu trouver place dans l'église tate ). sant aucun doute : le nom vient des eaux d'une et sont sur l'espace de l'ancien cimetière de suivre la Saint Hilaire, premier source abondante ( Bella Fons , 10e siècle) qui, du cérémonie. évêque attesté du dio- versant du plateau dominant le cours de la Vienne, C'est sans doute de la fin de 19e siècle que date la cèse de Poitiers au 4e passent sous l'église et la maison adjacente. Elles ac- voûte en plein cintre à doubleaux de la nef. On a men- siècle, docteur de tivaient un moulin avant de se jeter dans la Vienne. tion de réparations, notamment à la toiture, en 1893 et l'Eglise, est l'un des On a d'autres exemples de construction d'une église 1895. grands auteurs chré- au-dessus d'une source (abbatiale de Charroux, Le clocher entièrement couvert d'ardoise, est situé tout tiens. Exilé pour avoir Saint-Macoux) ou en relation étroite avec une fon- à l'ouest de l'église. En 1865 est signalée l'arrivée de défendu la foi trinitaire taine (), etc. deux cloches. dans une Gaule acquise Le chœur est aujourd'hui à demi enfoncé par rapport à à l'arianisme, il rédige son ouvrage le plus connu, la route. En fait, il a servi d'appui lors de la création de le De Trinitate , et revient d'Orient pour finir ses Une première église romane la route qui suit le flanc de la colline. jours à Poitiers en 367 ou 368. Il est le patron du Auprès de l'église il n'y a que la mairie et quelques diocèse de Poitiers. On a trouvé des vestiges gallo-romains au Vieux maisons. Le tabernacle, moderne, est placé sous le vitrail. Bellefonds, au cimetière, au pont du Jard, mais le Le musée de Châtellerault conserve une porte an- nom évoque plutôt une agglomération plus récente. Un plan tout simple cienne de tabernacle, polychrome, avec représen- Un grand domaine est cité à Bellefonds au 10e siè- tation du Christ-roi, qui provient d'un ancien autel cle, et vers 1088 – date où l'on retrouve de nom- A l'intérieur, le plan de de Bellefonds. breux témoins de l'acte en question – Airaud de l'église est d'une grande Montoiron donne à l'abbé de Saint-Cyprien de Poi- simplicité : nef unique, tiers ses biens à Bellefonds (« Belfunt ») comprenant avec tribune en bois à une « église construite en l'honneur de saint Hilaire » l'ouest, mur nord aveugle, et un moulin. mur sud avec quatre fenê- Jusqu'à la Révolution, le prieuré et la cure de Belle- tres, chœur moins large, fonds relevaient de l'abbaye de Saint-Cyprien de Poi- d'une travée droite et une tiers. abside semi-circulaire. De l'église romane subsiste le chœur actuel, mais Le chœur, très dépouillé, aussi une partie des murs de la nef, notamment du est la partie la plus an- côté sud (petite baie à faux claveaux, contrefort). cienne de l'église, avec deux chapiteaux peu tra- vaillés qui portent l'arc Des réfections au 19e siècle triomphal. L'autel actuel, constitué d'un bloc de pierre, a été Au début du 19e siècle la porte de la façade occiden- Le vitrail de la baie axiale, le seul de l'église, est de mis dans le chœur pour permettre la célébration tale fut fermée, ce qui conduisit à ouvrir une petite Guérithault, verrier de Poitiers (fin 19e). Les armes des face au peuple, à la suite du concile de Vatican II porte dans le mur sud de la nef. donateurs sont celles des familles Lauzon-Morthemer. (1962-1965).