Saône-Et-Loire : Un Bloc Opératoire Dans Un Pré
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INÉDIT EN BOURGOGNE PAGE 5 Saône-et-Loire : un bloc opératoire dans un pré Édition Mâcon 71F Vendredi 14 septembre 2018 - 1,20 € JALOGNY Souffrance des agriculteurs : un vrai risque d’épuisement P. 2-3 MISSION LOCALE Mâcon : la fin du CV papier PAGE 12 SAÔNE-ET-LOIRE Les arrêts de travail se multiplient ■ Le site de petites annonces leboncoin a annoncé que son troisième centre de télévente verra PAGE 6 le jour début 2019 à Mâcon. Photo d’archives Le JSL PAGE 11 CENTRE D’ESSAI LES VENDREDI 21 ET SAMEDI 22 SEPTEMBRE MÂCON NORD AUTOMOBILES 1 RUE DE LA MADONE 71000 SANCÉ NÖRDIK STAR AUTOS AVENUE DE L’AUTOMOBILE 71100 CHALON-SUR-SAÔNE AUTOS PRENIUM SERVICE 130 RUE RADIOR 01000 BOURG-EN-BRESSE 841586000 RÉSERVEZ VOTRE ESSAI SUR www.essai-volvov60.fr www.corsin-autos.fr 02 VENDREDI 14 SEPTEMBRE 2018 LE JOURNAL DE SAÔNE-ET-LOIRE SAÔNE-ET-LOIRE AGRICULTURE « Le risque d’épuisement des agriculteurs saute aux yeux ! » La chambre d’agriculture de Saô- ne-et-Loire s’associe à l’universi- té de Montpellier pour mesurer le moral des agriculteurs. L’observa- toire présente ses premiers ré- sultats ce vendredi à Jalogny. rofesseur à l’université de Montpel- Plier et à Montpellier Business Scho- ol, Olivier Torres est aussi le fondateur en 2009 d’Amarok, l’observatoire de la santé des entrepreneurs. C’est à ce titre qu’il est intervenu l’an dernier en ses- sion de la chambre d’agriculture de Saô- ne-et-Loire. « Notre observatoire est parti d’un constat : il y a un phénomène de souffrance patronale dont on ne par- le jamais. Or, les patrons de PME, com- me les agriculteurs, ont des difficultés qui peuvent aller jusqu’au suicide. Quand ça arrive à un salarié de France RÉGION Télécom, c’est un fait de société. Quand c’est à un patron, c’est juste un fait di- vers », constate l’enseignant. L’observa- Relation abonnés toire ne concernait pas les agriculteurs. « Après ma conférence de l’an dernier (à 0800 003 320 Jalogny), la chambre de Saône-et-Loire m’a demandé d’aider le monde agricole de ce département », explique-t-il. ARédactiongence de L deyon Saône-et-Loire Alerte burn-out 9 rue des Tonneliers, 71100 Chalon-sur-Saône Olivier Torres est présent ce vendredi matin à Jalogny en session de chambre Téléphone d’agriculture pour présenter ses pre- ■ Le questionnaire envoyé aux agriculteurs mesure le risque d’épuisement professionnel à travers l’échelle Pines (du nom de la psychologue qui l’a établie) du burn-out. Standard : 03.85.90.68.00 miers résultats aux élus : « Nous avons Photo Gilles DUFOUR envoyé un questionnaire par mail à des Rédaction : 03.85.90.68.02 milliers d’agriculteurs de Saône-et-Loi- risque de burn-out, de déceler ceux qui sont tre questionnaire, on a mis au point pour Pub : 03.85.90.68.98 re. 225 d’entre eux ont répondu, dont un “borderline”. Notre dépouillement de l’enquête la première fois un système d’alerte. quart de femmes. On leur demande leur n’est pas terminé mais une chose saute déjà aux Quand un risque de burn-out est décelé Mail sexe, s’ils travaillent seuls ou à plusieurs, yeux : « le risque d’épuisement professionnel à travers les réponses aux questions, un [email protected] on pose des questions sur la solitude, le (des agriculteurs de Saône-et-Loire) est le plus message s’affiche sur l’écran qui évoque stress, le sommeil, est-ce qu’ils se sentent élevé qu’on ait jamais mesuré à notre observatoi- ce danger d’épuisement professionnel et Web coincés, déçus, fatigués, etc. On leur re ! » l’incite à appeler un numéro vert au bout www.lejsl.com demande s’ils ont repris la ferme par « Quand, pour d’autres cohortes professionnel- duquel lui répond la psychologue opportunité ou par nécessité, ce qui les, on s’est rendu compte de ces souffrances, on d’Amarok. L’appel est anonyme. » L’ini- Facebook nous aide à comprendre si l’exercice du s’est demandé ce qu’on pouvait faire pour ceux tiative d’un observatoire de la santé https://www.facebook.com métier est une contrainte choisie (plus qui vont mal, poursuit Olivier Torres. On a créé mentale des agriculteurs d’un départe- /LeJSL71/ facile à supporter) ou subie, etc. Cela une association, Amarok assistance, qui nous ment est une première en France. nous permet d’établir s’ils sont en zone à permet d’embaucher une psychologue. Avec no- Thierry DROMARD Sophie Cinier, vigneronne à Fuissé Sophie Cinier s’est installée en 2000 sur un petit domaine familial. Elle s’est mise à vini- « Un mentor pour mes fier en 2005, y a ajouté un négoce et vient de porter son petit domaine de 2 à 3,5 ha. Elle grandes décisions » emploie un salarié à mi-temps. « Je me suis fixé des objectifs de progression, d’améliora- La chambre d’agriculture vient de relayer un tion des conditions de travail, de passage en concept hérité du Québec, le mentorat. « Il bio. Mon domaine ne s’étendra plus. Ce qui s’agit de créer pendant 2 ans un binôme dans est sous-jacent aussi dans mon intérêt pour lequel les gens se choisissent », explique Da- le mentorat, c’est la transmission de mon vid Barthe, directeur de la chambre d’agricul- ■ Photo Thierry DROMARD domaine, dans une petite quinzaine d’an- ture de Saône-et-Loire. « Ce n’est pas du coa- nées. Mon fils n’est pas intéressé par la vigne. ching : l’agriculteur discute d’égal à égal avec ceux-là : « On l’a évoqué lors d’une réunion Je veux transmettre mon domaine en bon son “mentor”, un patron de PME qui a des des Vignerons indépendants. J’ai trouvé enri- état de marche. Je cherche un regard avec du salariés. Il s’implique bénévolement. Le but chissante l’idée d’un échange, je me suis por- recul sur l’entité globale de mon domaine. » est de décloisonner l’agriculture, d’aider l’ex- tée candidate. Le mentor n’est pas du milieu La chambre vient de proposer à Sophie un ploitant à trouver des solutions. » Une dou- agricole ou viticole, c’est ça qui est bien ! Com- mentor. Qu’elle va bientôt rencontrer, avec zaine d’agriculteurs ont accepté de s’associer me j’ai tout le temps le nez dans le guidon et l’espoir que le courant passe entre eux, con- à un mentor pour initier le mouvement. parce qu’on a tendance à être formatés, ça per- dition de la réussite de l’expérience. Sophie Cinier, vigneronne à Fuissé, est de met de réfléchir avec un regard extérieur. » T. D. www.lejsl.com ACTU SAÔNE-ET-LOIRE ET RÉGION 03 SAÔNE-ET-LOIRE AGRICULTURE « Le risque d’épuisement des agriculteurs saute aux yeux ! » Christian Decerle : « Instaurer un dispositif qui aide à traverser les moments de doute » À Jalogny ce vendredi, Christian Decerle, président de la chambre d’agriculture de Saône-et-Loire, va présenter un éventail d’actions contre le mal-être des agriculteurs. Vous lancez aujourd’hui le dispositif “Mieux dans mon métier” pour les agriculteurs. Pourquoi ? « Il trouve ses racines dans le printemps tragique 2017 avec cette série de suicides d’agricul- teurs en Saône-et-Loire. Ça nous a tous affectés et interrogés. J’ai voulu qu’on explore des pistes pour mieux supporter les diffi- cultés, instaurer un dispositif qui aide à traverser les moments de doute et à vivre notre métier plus ■ Christian Decerle est le président de la chambre sereinement. Notre métier se d’agriculture. Photo Gilles DUFOUR complexifie. L’impact des évolu- tions climatiques est indiscuta- vache folle. Un fossé s’est creusé tionnelle. L’observatoire va en ble. Les agriculteurs doivent être avec les milieux allaitant, laitier donner une photographie indis- plus solidement armés. Au-delà et ovin : le revenu n’y est plus. cutable, car scientifique. Il offre de la formation continue, un L’évolution climatique rend l’éle- aussi la possibilité d’un retour ins- classique, il fallait faire preuve vage difficile. S’y ajoutent les cri- tantané à l’agriculteur en lui per- d’imagination. » tiques formulées à l’encontre de mettant de contacter un psycho- la viande, sur la maltraitance ani- logue du travail. Le service rendu Qu’est-ce qui contribue à la male. Tout cela mis bout à bout a est à la fois collectif et individuel ! ■ Le questionnaire envoyé aux agriculteurs mesure le risque d’épuisement professionnel à travers l’échelle Pines (du nom de la psychologue qui l’a établie) du burn-out. vulnérabilité mentale des donné du vague à l’âme aux éle- Que le monde agricole s’appro- Photo Gilles DUFOUR agriculteurs ? veurs. Avec les villages qui per- prie ce dispositif et les agricul- « Je ne veux pas porter qu’un re- dent leurs actifs, leurs habitants teurs pourront dédramatiser, réa- La Chambre d’agriculture de gard trop sombre sur le mé- et leurs services de proximité, liser qu’ils ne sont pas un cas à Saône-et-Loire lance aujourd’hui tier. Mais j’observe que dans la l’univers professionnel, moins part et trouver un début de répon- sa plaquette “Mieux dans mon dernière décennie, l’agricultu- porteur de collectif, se durcit. se à ce qui était jusqu’alors une métier” de lutte contre le mal- re se partage un peu en deux. C’est la double peine, profession- omerta. Nous lançons aussi le être des agriculteurs. Un En viticulture, en aviculture, nelle et environnementale.