GAZ de Fronce Institut d Ecologie Appliquée

RECONNAISSANCE DE LA STRUCTURE PROFONDE EN FORET DE (41)

Etude d'impact hydrogèologique

Confidentiel

BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES

SERVICE GÉOLOGIQUE NATIONAL

Service géologique régional CENTRE 10, avenue Buff on • 45100 Orléans • Tél.: (38) 63.55.66

80 SGN 631 CEN Septembre 1980 RECONNAISSANCE DE LA STRUCTURE PROFONDE EN FORET DE MARCHENOIR (41)

Etude d'impact hydrogéologique

RESUME

L'Institut d'Ecologie Appliquée d'Orléans, chargé par Gaz de de l'étude d'impact du projet de stockage souterrain de gaz en forêt de Marchenoir (41) a confié au B.R.G.M., Service Géologique Régional Centre, d'en analyser l'aspect hydrogéologique.

Elle a consisté en un recensement des puits et forages d'exploitation d'eau souterraine afin d'identifier les ^différentes nappes concernées, et en l'observation du réseau superficiel de fossés et vallées sèches.

Elle a permis d'apprécier l'impact de forages profonds sur les diffé- rentes nappes :

- nappe du calcaire de Beauce à la périphérie - nappe de la craie, libre sous la forêt et captive sous le substratum du calcaire de Beauce.

80 SGN 631 CEN SOMMAIRE

1 - INTRODUCTION 1 2 - ETUDE DE L'ETAT INITIAL 2 2-1 - Morphologie 2 2-2 - Géologie 2 2-3 - Hydrogeologie 4 2-31 - Généralités , 4. 2-32 - Les forages expl oités 5 2-33 - Piézométrie de la nappe de la craie 6 2-34 - Piézométrie de la nappe de Beauce 8 2-35 - Piézométrie des nappes superficielles satel- satel 1 i tes 8 2-36 - Surface d'équilibre de la nappe captive des sables cénomaniens 9 2-4 - Hydrologie 9 3 - IMPACTS ET MESURES CONSERVATOIRES 11 3-1 - Impact lié aux activités du chantier au sol 11 3-2 - Impact lié à la traversée des réservoirs aquifères pendant les travaux 12 3-3 - Impact lié à la présence des forages après travaux .. 13 4 - CONCLUSIONS 14

ANNEXE 1 - Captages agricoles implantés autour de la Forêt de Marchenoir

PLANCHES 1 - Carte et profil géologiques à 1/50.000 2 - Captages exploités - Situation à 1/100.000 3 - Situation des puits et captages à 1/25.000 Carte piëzométrique de la nappe de la craie 4 - Carte piézométrique de la nappe du calcaire de Beauce à 1/50.000 - 1 -

1 - INTRODUCTION

L'institut d'Ecologie Appliquée d'Orléans, chargé par Gaz de France de l'étude d'impact du projet de stockage souterrain de gaz en forêt de Marchenoir (Al) a confié au B.R.G.M., Service Géologique Régional Centre, d'en analyser l'aspect hydrogéologique.

Cette étude a pour but d'apprécier l'impact de forages profonds sur les différentes nappes, de donner des recommandations sur la technique de forage la plus appropriée et de définir les dispositions préservatoires à prendre en fin de travaux.

Elle a consisté en un -recensement des puits et forages d'exploitation d'eau souterraine afin d'identifier les différentes nappes concernées,et en l'observation du réseau superficiel de fossés et vallées sèches. - 2 -

2 - ETUDE DE L'ETAT INITIAL

2-1 - Morphologie

La forêt de Marchenoir apparaît commune une butte orientée NW-SE, séparant la Petite Beauce (bassins de la Cisse et du Réveillon) et la Grande Beauce (bassins de l'Aigre et du Ru d'Ecoman).

Il s'agit d'une butte, d'origine tectonique, bien observable en tant qu'accident dans la topographie avec des points hauts à 150 m d'altitude émergeant d'un plateau dont l'altitude moyenne est voisine de 130 m.

2-2 - Géologie

Sur le plan géologique, la forêt de Marchenoir apparaît comme un promontoire crétacé, émergeant au Nord, au Sud et à l'Est, des dépôts lacustres de 1'Eocene et de 1'Oligo-Miocène en bordure occidentale de la cuvette beauceronne.

La carte géologique à 1/50.000 ci-jointe, assemblage des coupures publiées (Patay au NE, Beaugency au SE) et des coupures minutes à paraître (Cloyes au Nord et au Sud) illustre bien cette structure en dôme faisant affleurer au coeur.de la forêt, les formations à silex sous la craie du Crétacé supérieur et en auréoles, les terrains tertiaires,des plus anciens aux plus récents :

- formations détritiques de 1'Eocène continental (argile, sables et conglomérats ou "perrons") - calcaires farineux ou marnes de 1'Eocène lacustre ("calcaires de Morancez" et "marne" de Villeau) - calcaires de Beauce de l1Oligo-Miocène, sous différents faciès ("tuf", calcaires siliceux, meulière, calcaires rubanés, calcaires à gravelles, calcaires pisolithiques, calcaires sublithographiques vacuolaires ou vermiculés, calcaires farineux, etc.). - 3 -

Le profil NE-SW, passant par des forçages dont les coupes lithologiques détaillées sont parfaitement connues (captage AEP du syndicat -Binas, forage de la scierie d'Autainville, au coeur de la forêt, forage AEP de St- Léonard-en-Beauce, forage agricole de la ferme de Marçon à Oucques), et appuyé sur les levers récents de cartographie géologique et les synthèses structurales qui les accompagnent, permet de constater que le promontoire crétacé de Marchenoir est limité au Nord par la faille de direction armoricaine de Fontaine-Raoul et probablement au Sud par la faille de Morée, de même orientation mais avec très faible rejet.

Cette structure anticlinale faillée, observable d'après les affleurements, a déjà été décelëe par les observations géophysiques sur les miroirs profonds, tels que le Dogger à l'occasion des recherches de structures-pièges d'hydrocarbures, qui ont abouti à l'implantation du core-drill Marchenoir 1 (CEP - Amofranee 1958) sur la commune de Vievy-le-Rayé.

Observations : Les forages oités ci-dessus sont archivés en application des

dispositions du Code minier, dans la Banque des données du sous-soly sous les numéros ci-dessous :

Autainville-AEP : Z97.1.2 Autainville-Scierie : 396.4.3 St-lêonard-AEP : 396.4.2 Oucques-Marcon : 396.3.38 Vievy-le-Rayé : 396.3.3 - 4 -

2-3 - Hydrogeologie

2-31 - Généralités

La lithologie détermine plusieurs horizons aquifères d'eaux douces sollicités pour l'alimentation en eau et pour l'irrigation :

- calcaires de Beauce, perméable en grand grâce à des fissures karstiques renfermant une nappe libre sur le substratum argileux de 1'Eocène

- sables de 1'Eocène détritique, réservoir peu important, d'extension verticale et horizontale limitée, alimentant des puits privés dans les zones d'affleurement

- craie séno-turonienne, avec nappe captive sous 1'Eocène détritique lorsque celui-ci est recouvert par les dépôts lacustres, libre sous le dôme de Marchenoir

- sables cénomaniens. Les eaux sont captives sous les "marnes à Ostracées" et le Turonien marneux et jaillissantes au sol dans les forages implantés dans les vallées.

Les aquifères anté-cénomaniens ne sont pas exploités à proximité de la forêt de Marchenoir. Le plus proche (Fontaine Raoul), à 25 km au NW de Marchenoir, exploite le faciès sableux du Kimméridgien, le Cénomanien étant dénoyê à cet endroit car perché sur le compartiment sud d'une faille d'une centaine de mètre de rejet. - 5 -

2-32 - Les_forages_exnloités (cf. planche 2 à 1/100.000)

2-321 - Captages publics

Les captages pour l'alimentation en eau des collectivités s'adressent soit à la craie, soit au Cénomanien. Souvent les collectivités sont groupées en syndicat.

Profondeur N° d'archivage A l'Est Autainville 100 m 397.1.2 Villennain 95 m 397.1.77 80 m 397.1.80 75 m 397.1.1

Au Sud Le Plessis-L'Echelle 26 m 396.4.23 Oucques 55 m 396.3.2 St-Gemmes 70 m 396.3.1 100 m 396.1.4

Au Nord Moisv 95 m 361.7.1

Au Sud Marchenoir 177 m 396.4.1 St-Léonard-en-Beauce 195 m 396.4.2 196 m 396.2.1

A l'Ouest St-Firmin 143 m 396.1.98 Vendôme 170 m 396.1.1

Au Nord Morée 157 m 361.6.3

et pour mémoire, sur le plateau occidental du Loir, (396.1.3) et Freteval (361.6.78). - 6 -

2-322 - Les captages agricoles

Ces captages sont très nombreux .(40 à 50) à l'Ouest du méridien de La Bosse. Ils captent, soit la craie, soit le calcaire de Beauce, soit ces deux aquifères superposés. Ils sont exploités, en règle générale, du 15 juin au 1er septembre, avec des débits de 80 à 100 m /h. Leur situation a été reportée sur la planche 2, avec leurs numéros d'archivage. Les profondeurs et désignations font l'objet de l'annexe 1.

2-323 - Captages privés â usage domestique

• \ # ... Les puits privés ne sont généralement plus utilisés pour 1 alimentation domestique depuis la création des réseaux d'adduction. Sur la carte à 1/25.000 planche 3, annexée, ont été reportés avec la mention U.D., les puits encore utilisés, en raison de l'éloignement .de ces réseaux.

Dans les zones habitées, établies sur les affleurements des sables de l'Eocène, la nappe superficielle est localement exploitée pour l'arrosage des jardins. Sont dans ce cas, les bourgs de St-Laurent-des-Bois, à l'Est, et de Vievy-le-Rayé à l'Ouest.

2-33 - Pltzométrie_de_la_nagge_de_l^a_çraie

La carte piézométrique de la nappe de la craie (planche 3) a été dressée à partir du relevé des niveaux d'eau dans 187 puits ou forages (relevé réalisé du 3 au 10 septembre 1980).

Les différences de cotes entre des ouvrages très voisins permettent de définir l'aquifère atteint lorsque la coupe géologique n'est pas connue (cas des puits privés très anciens), et de distinguer la nappe de la craie de la nappe des calcaires lacustres. — 7 —•

La densité des points a été suffisante pour donner une représentation de la surface piëzométrique avec une équidistance de 1 m entre hydroisohypses sur les marges de la forêt de Marchenoir.

Par contre, à l'intérieur de la forêt, le seul point d'eau connu est le forage de la Scierie de la route du Baron, réalisé en 1906 et aujourd'hui inaccessible (avant-puits avec plancher recouvert d'éboulis). La cote du niveau d'eau à cette date, 40 m de profondeur, soit altitude 108 m NGF, s'inscrit néanmoins dans la fourchette des valeurs observées en 1980 en lisière de la forêt (109 à 114 m) compte tenu que la période 1904-1910 est caractérisée en Beauce par les niveaux piézoraétriques les plus bas connus comme en région parisienne (limnigrammes SNCF-Région Nord et limnigramme des forages de la sucrerie de Toury en Eure-et-Loir, cf. DOLLFUS, DENIZOT, Atlas du Bassin de Paris et Atlas hydrogéologique de la Beauce publiés par le BRGM).

La carte piëzométrique- de la craie fait ressortir :

- un dôme à écoulements divergents axé sur la structure haute de Marchenoir - des axes de drainage souterrain superposés aux vallées sèches ou temporaires, le plus important étant situé à l'aplomb du ru d'Ecoman, parallèle à la faille de Fontaine-Raoul à Autainville

- la capture du haut bassin du Ru d'Ecoman au profit du haut bassin des Mauves de Meung-sur-Loire (Loiret) phénomène déjà connu pour d'autres bassins souterrains de la Beauce (Conie de Patay et Retrève) oü la Loire annexe une partie du versant topographique du Loir

- les possibilités d'inversion des circulations sous la forêt de Marchenoir pour des variations de faible amplitude de la surface piézométrique. Ceci est la conséquence de la présence de réseaux karstiques dans la craie, manifestés au sol par des gouffres dans une zone de crête piézométrique où théoriquement l'écoulement est nul. On remarque que les zones potentielles d'inversion d'écoulement (voir flèches à 2 pointes sur la carte à 1/25.000) ont une orientation NE-SW per- pendiculaire à la direction tectonique principale armoricaine. Cette observation implique que les eaux souterraines peuvent s'écouler, soit vers le Loir, soit vers la Loire, selon la période de l'année (recharge ou décharge). - 8 -

2-34 - Plfzométrie_de_la_nagge_de_Beauçe

Le nombre réduit de points d'eau dans la nappe de Beauce n'a pas permis de donner une représentation aussi fine de la piézométrie (état 1980) pour le territoire étudié. Par contre, les levers antérieurs, à l'échelle régionale, ont permis de représenter pour la période 1966-1968, la surface piézomêtrique (cf. carte à 1/50.000 planche 4) de la zone couverte par les feuilles topogra- phiques Cloyes et Selommes.

Cette carte montre que la nappe de Beauce est perchée par rapport à celle de la craie :

- au Sud de la forêt, la différence de charge est comprise entre 8 et 15 m - au Nord, en bordure du ru d'Ecoman, elle est comprise entre 1 et 6 m. Au-delà, plus au Nord, elle est, comme au Sud, comprise entre 8 et 15 m.

Les échanges entre nappes ne peuvent se faire que par drainance "per descensum".

On note également,au Nord,la capture de la nappe vers le Sud-est, par le bassin souterrain de la Mauve de Meung, capture qui apparaît depuis la région de 0uzouer-le-Doyen.

2-35 -

L'argile à silex et 1'Eocene détritique renferment des eaux gravifiques indépendantes dont les niveaux s'équilibrent, dans les puits de faible profondeur, en subsurface.

On note ainsi une nappe superficielle à St-Laurent-des-Bois entre les cotes 143 à l'Ouest et 130 à l'Est, et à Vievy-le-Rayé entre 132 et 138 m. Les puits jouent le rôle de citerne pour les eaux libérées par gravité le long des parois. - 9 -

2-36 - Surfaçe_d^éguilibre_de_la_naB2e_ça2tiye_des_sables_çénomaniens

La densité des points de captage est insuffisante pour réaliser une carte piézométrique. Les cotes d'équilibre connues sont :

- au Nord : Moree + 104

- au Sud : Marchenoir + 110 St-Léonard + 110 Renay + 108 Vendôme + 105

On note globalement un écoulement E-W ou NE-SW. Les cotes d'équilibre indiquent que des échanges par drainance "per ascensum" ou "per descensum" sont possibles en permanence avec les eaux de la craie.

2-4 - HYDROLOGIE

La forêt de Marchenoir est parcourue par un réseau de fossés qui ont été étudiés en collaboration avec les gardes-forestiers de l'O.N.F. ou de la forêt privée.

Ces fossés, profonds généralement de 0,3 â 0,4 m (plus profonds 0,8 m lorsqu'ils séparent les anciennes propriétés), sont, soit absorbants, dans la zone du Gros Fouteau et des Mazureaux, car ouverts dans les sables -de 1'Eocène, soit étanches dans les autres zones, argileuses, telles que la zone des Usages et du Souillard, à l'Ouest, et la zone de la Chapelle-St-Thomas à l'Est. - 10 -

Dans les secteurs argileux, les fossés débouchent sur les vallons naturels en aval desquels existent des étangs ou des mares-tampons à l'Ouest (Citeaux, les Mazureaux, Château-Martin etc.) et à l'Est ("fosses" de la Batonnerie, au Sanglier, Calabre, Creuse, Chêne Pattu, etc.) en eau, soit en permanence (à l'Est, 1976 notamment), soit temporairement.

Les gouffres existant dans la forêt sont en général à l'écart des fossés. Cependant, ils sont souvent utilisés pour absorber les eaux de ruissellement. Le gouffre du Bois de Lorges, au Nord-est de St-Laurent-des-Bois, en lisière nord de la forêt de Marchenoir et à proximité des affleurements du calcaire de Beauce, a été désolidarisé du "Grand Fossé"» par comblement et détournement du drain. Quelques dépressions absorbantes n'ont peut être pas une origine karstique. Elles peuvent correspondre à des extractions anciennes pour matériaux d'empierrement (silex) ou de poteries (argile).

A l'extérieur de la forêt de Marchenoir, le réseau de surface est temporaire :

- la Grande Evière au Nord-est (amont de la Mauve de Meung) - la Sixtre au Sud et à l'Est - le ru d'Ecoman et de Vievy-le-Rayé au Nord et à l'Ouest - le Réveillon au Sud-ouest.

Aucune source n'est signalée, les nappes étant en équilibre en-dessous de la surface topographique.

A l'aplomb du réseau de surface, les réseaux karstiques sont fréquents dans les calcaires lacustres. - 11 -

3 - IMPACTS ET MESURES CONSERVATOIRES

L'impact soit être considéré pendant les travaux :

- activités du chantier au sol : plateforme, hydrocarbures, boues de forage - traversées d'horizons aquifères exploités au cours de l'avancement vers l'horizon de stockage (dans les grès triasiques).

et après travaux :

- intercommunication des réservoirs aquifères supra-triasiques - évolution des caractéristiques physiques et chimiques des eaux des réservoirs aquifères infra-cénomaniens.

3-1 - Impact lié aux activités du chantier au sol

Sur le plan hydrogéologique, les nuisances qui peuvent être apportées à l'environnement concernent :

- llutilisation_et^.le_stoçkage_des_hYdrocarburesi_combustibles_et IïîîïiÎiâïl£Ë. nécessaires au fonctionnement du matériel de forage et des générateurs. Il est donc nécessaire de prévoir toute mesure destinée à récupérer les pertes de combustibles et d'huile qui sont à la base d'une pollution rémanente du terrain difficilement réductible.

A cet effet, les cuves de combustible seront installées sur des aires etanches permettant de s'opposer à l'infiltration sur place et â toute fuite latérale en provenance, soit des cuves, soit des vannes de prélèvement. Les cuves d'huile usée en provenance des générateurs et de la sondeuse seront adaptées à éviter tout débordement. - 12 -

~ 1 'ü£íÜ!la£Í22_áE_íí2ü£s bentonitigues nécessaires à la tenue de l'ouvrage et à la maintenance de la circulation pour refroidissement du tricône et remontée des cuttings.

Les bourbiers seront, soit implantés dans des zones d'argile peu perméable et d'une épaisseur suffisante, soit étanches (films plastiques), pour éviter l'intrusion de boues bentonitiques dans les réseaux karstiques de la craie, en fonction de la stabilité reconnue des sols. Cette mesure conservatoire est la conséquence de l'observation de la présence de gouffres en forêt de Marchenoir, et de l'épaisseur variable du recouvrement imperméable argileux (25 m à Marchenoir 1, moins de 5 m dans le forage de la scierie de la route du Baron).

- la vie_des_ouvriers sur les_chantiers. Du fait de la possibilité d'utiliser des installations sanitaires de type chimique ou fosses septiques reliées aux bourbiers d'une part, et de la courte durée d'un chantier de forage (15 jours environ), sauf instrumentation imprévue, cet impact est négligeable pour l'environnement végétal consommateur d'azote.

3-2 - Impact lié à la traversée des réservoirs aquifères pendant les travaux

- Le premier réservoir concerné est celui de la craie, dans sa partie libre. Les pertes d'injection dans la partie haute de cet aquifère, lors des forages, peuvent amener des pollutions boueuses dans la nappe captée pour 1'ali- mentation *en eau potable de Lorges, Autainville et Le Plessis-1'Echelle, à l'Est, et, avec une moindre probabilité, Oucques au Sud-oyest.

Au niveau des captages agricoles, l'incidence de la traversée de la craie par les forages, ne peut être observable que si les travaux sont réalisés entre juin et septembre, moment où ils sont exploités.

Il est donc vivement conseillé de forer les 50 premiers mètres dans la craie avec injection d'eau claire. - 13 -

- La traversée du Cénomanien : l'aquifère cénomanien est en charge sous la partie supérieure de la formation argilo-marneuse. Il n'y a donc pas de risque de pollution par les boues bentonitiques.

- Traversée des aquifères anté-cénomaniens : la même observation peut être faite, les aquifères étant en charge. Par contre, la teneur en sel augmentant, il est indispensable de prévoir un cake non dégradable afin d'éviter la pollution des nappes d'eau douce supérieures par des eaux saumâtres ou salées.

3-3 - Impact lié à la présence des forages après travaux

II importe que tous les.aquifères supra-triasiques soient parfaitement isolés afin d'éviter les intercommunications de nappe. Les forages devront être cimentés avec des ciments anti-corrosion et les tubes devront être également inattaquables par les eaux profondes.

L'efficacité de ces mesures techniques devra être contrôlée au niveau des piêzomètres judicieusement répartis dans les nappes du Cénomanien et de la craie, avec analyses périodiques des eaux dont les résultats devront être comparés avec ceux des forages publics.

Les archives fournissent quelques éléments anciens relatifs au Cénomanien, qu'il serait bon d'actualiser auprès de la DDASS 41 :

Marchenoir (1933) Chlorures en NaCl 47,6 mg/1 St-Leonard-en-Beauce (1938) " " 59,6 " Renay (1957) Chlore des Chlorures 26 " Sodium en Na 17 M Morée (1957) Chlore des Chlorures 23 " Sodium en Na 32 "

A Freteval, l'eau prélevée en 1975, en fin de mise en production, contenait :

S04 : 37 mg/1 - ci : 18 mg/1 - Na : 13,2 mg/1 - K - 4,1 mg/1 - Ca : 77,5 mg/1 4 - CONCLUSIONS

L'étude du site de Marchenoir a permis d'individualiser trois nappes exploitées, de haut en bas :

- nappe du calcaire de Beauce, à la périphérie - nappe de la craie, libre sous la forêt et captive sous le substratum du calcaire de Beauce - nappe du Cénomanien captive.

La première est à l'heure actuelle uniquement exploitée pour l'irrigation.

La seconde est exploitée pour l'alimentation en eau des collectivités et pour l'irrigation.

La troisième est uniquement exploitée pour l'alimentation en eau publique.

En conséquence, au cours du fonçage des puits d'infection de gaz, l'impact concerne essentiellement des pertes de boues bentonitiques dans les fissures aquifères de la craie, boues qui pourraient apporter temporairement une turbidité indésirable dans les réseaux d'adduction. Pour éviter cet inconvénient, la traversée de la craie devrait être réalisée avec injection d'eau claire jusqu'à 50 m de profondeur, en particulier dans la partie située à l'Est du méridien d'Autainville. Pour les mêmes raisons, les bourbiers devront être étanches. - 15 -

L'impact après travaux concerne le déversement des nappes profondes dans les aquifères supérieurs.de moindre charge, et, comme conséquence, l'apport d'eaux saumâtres ou salées dans les aquifères d'eau douce.L'utilisation de ciments et aciers anti-corrosion est indispensable, le stockage de gaz dans le Trias ne pouvant par ailleurs être envisagé sans cette prévention.

La mise en place de piézomètres dans le Cénomanien et la craie, permettra d'assurer le contrôle de la stabilité de la composition chimique des eaux, comme cela est pratiqué, pour la nappe du Dogger, sur le site de Chemery.

En ce qui concerne le réseau de surface, l'impact des chantiers de forage sera, nul dans la mesure ou la nuisance potentielle que représente l'utilisation d'hydrocarbures comme source d'énergie et comme lubréfiants des matériels utilisés, est réduite par un contrôle efficace des circuits de distribution et des aires et cuves de stockage.

Enfin, il sera bien évidemment indispensable, quel que soit le moment où l'abandon d'un forage serait envisagé (après reconnaissance ou exploitation) de l'injecter entièrement de béton inattaquable par les eaux profondes, salées et saumâtres. ANNEXE 1

CAPTAGES AGRICOLES IMPLANTES AUTOUR DE LA FORET DE MARCHENOIR Annexe l-l

Çagtages_agriçol§s Désignation N° Aquifère Archivage capté Au Sud :

EPIAIS Vaignault 396.3.4 60 m Craie LA BOSSE Grand Lay 396.3.29 57 m Craie OUCQUES Marcon 396.3.38 58 m Craie-Beauce LA BOSSE Guissauray 396.3.47 32 m Craie VIEVY-LE-RAYE Rissandière 396.3.48 50 m Craie VIEVY-LE-RAYE La Pagerie 396.3.49 87 m Craie OUCQUES Malitourne 396.3.50 59 m Craie MARCHENOIR Beaudoin 396.4.5 80 m Craie MARCHENOIR Petit Biche 396.4.6 30 m Craie + Beauce LE PLESSIS-L1ECHELLE La Cour" 396.4.40 59 m Craie ST-LEONARD Montigny 396.4.41 30 m Craie MARCHENOIR Les Landes 396.4.43 65 m Craie LE PLESSIS-L'ECHELLE Porte - 396.4.44 70 m Craie LE PLESSIS-L'ECHELLE Porte 396.4.45 50 m Craie ROCHE Mauvine t 396.4.51 71 in Craie MARCHENOIR Les Terrages 396.4.52 102 m Craie

A l'Est :

ST-LEONARD Le Petit Clesle 396.4.54 50 m Craie Gond 397.1.3 54 m Craie •i(- Beauce ROCHÉ Petite Vove 397.1.4 80 m Craie H(• Beauce ROCHE Grande Vove 397.1.40 83 m Craie Hi- Beauce ROCHE Bourg 397.1.78 86 m Craie Hi- Beauce VILUE RMAIN Sedenay 397.1.79 92 m Craie Hi- Beauce VILLERMAIN Boeche 397.1.81 50 m Craie •H Beauce ST-LAURENT-DES-BOIS Enfer 397.1.82 70 m Craie H)• Beauce ROCHE Mauvinet 397.1.83 56 m Craie Annexe 1-2

Au Nord :

MOI S Y Richebourg 397.7.51 40 m Craie MOI S Y Mardeaux , 397.7.54 52 m Craie MOI S Y Orme Guignard 397.7.56 95 m Craie AUTAINVILLE Pourcelière . 397.8.5 35 m Beauce AUTAINVILLE Viertiville 397.8.9 40 m Beauce AUTAINVILLE La Brosse 397.8.15 35 m Beauce AUTAINVILLE Guigny 397.8.25 50 m Beauce + Crai« LA COLOMBE La Touche 397.8.63 35 m Beauce LA COLOMBE Gahandière 361.8.71 40 m Craie LA COLOMBE Gahandière 361.8.78 40 m Beauce AUTAINVILLE La Chaise 361.8.85 30 m Beauce AUTAINVILLE La Chaise 361.8.87 40 m Beauce LA COLOMBE La Trei'lle 361.8.88 50 m Beauce + Craie MOI S Y Orme-Guignard . 361.8.89 66 m Craie AUTAINVILLE Cogneres 362.5.5 40 m .Beauce BINAS La Cabane 362.5.66 30 m Beauce BINAS Chantome 362.5.71 43 m Beauce

GAZ cie France Instituí ci Ecologie Appliquer

RECONNAISSANCE DE LA STRUCTURE PROFONDE EN FORET DE MARCHENOIR (41)

Etude d'impact hydrogéologique

CAPTAGES EXPLOITES

SITUATION A 1/100.000

PLANCHE 2|

II!, Jet

PERIMETRE D ETUDE

4EP Cenomanien BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES -4- ¿EP Cra/e SERVICE GÉOLOGIQUE NATIONAL

Service géologique régional CENTRE • Forage agricole 10. avenue Buffon - 45100 Orléans - Tel : (38) 63.55.66

3.38 Indice national d'archivage

80 SGN 631 CEN Septembre 1980 Coupure à 1/25000 de (archivage national 396