2/ Analyse de l’état initial du paysage - aire d’étude éloignée

2.1.7/ Contexte éolien (au 15 décembre 2016)

Département du Pas-de- : • limite nord de l’aire d’étude, parc de Saint-Leger I et II : - 7 machines existantes, • au sud de ce dernier, parc de la Source de la Sensée - 3 machines existantes, 4 autorisées () • au nord-ouest de , parc d’Ablainzevelle - 5 machines existantes, • au nord-ouest de Bapaume, parc d’Achiet-le-Grand - 4 machines existantes, Infinivent, • au nord-ouest de Bapaume, parc d’Achiet-le-Petit Les éoliennes de Nurlu, depuis la RD 917 au sud de Nurlu (route de Péronne à Bapaume). La grande dimension des machines ne choque pas dans ce paysage sans repère vertical et à la très grande échelle horizontale. - 4 machines, existantes, Maïa Eolis, • au nord-est de Bapaume, parc éolien de Gomiécourt - Le Paradis - 5 machines existantes Infinivent, Sur le département de la Somme, d’ouest en est : • au nord de Bapaume, et La Martelotte • à l’est de la vallée de l’Ancre, parc des 3 Communes : 4 machines autorisées, Eole Avenir, - 9 machines projet de Chemin de Mory, en instruction, Nordex, • à l’ouest de Bapaume et à l’ouest d’Achiet-le-Petit : - 5 machines projet de La Martelotte, en instruction,Volkswind, - Miraumont : 6 machines autorisées, • au nord de Bapaume, près de , Le Lindier - Source de l’Ancre : 7 machines autorisées, Ecotera, - 5 éoliennes en instruction, - Coquelicot 2 : 2 machines autorisées, H2air, - Coquelicot 1 : 8 machines existantes, H2air • à l’est de Bapaume, projet d’, Les Paquerettes, - 13 éoliennes en instruction, • à l’est de Longueval, projet Hauts des Combles : 6 machines accordées. • au sud de Bapaume, à cheval sur les deux départements, • à l’est de l’A2, parc éolien de SEHU : 15 éoliennes en cours d’instruction, - 7 éoliennes projet des Tilleuls, autorisées, Infinivent, • au sud-est de l’aire d’étude, à l’ouest de Nurlu, - 6 éoliennes Le Rio, autorisées, Infinivent, - 4 machines ont été construites, dont 1 seule sur l’aire d’étude (développeur Eole-Res). • plus au sud, entre l’A1 et l’A2, parc du Seuil de Bapaume - 5 machines existantes, Ecotera.

A proximité de Gueudecourt (RD 11), les éoliennes de Bapaume se devinent derrière la silhouette de Ligny-Thilloy. Elles sont distantes d’environ 10 km.

48 AMURE - février 2018 2/ Analyse de l’état initial du paysage - aire d’étude éloignée

Contexte éolien

Mise à jour novembre 2016

49 AMURE - février 2018 2/ Analyse de l’état initial du paysage - aire d’étude rapprochée

2.2/ Aire d’étude rapprochée

Les éoliennes de 91 m de hauteur au rotor, restent visibles à une distance d’environ 15 km, lorsqu’aucun écran ne vient les masquer. Mais leur impact décroît rapidement avec la distance. Elles modifient le paysage et sont prégnantes dans une « aire rapprochée » qui peut être évaluée à 5 km de rayon. Pour la définition de cette aire rapprochée, les 5 km ont été mesurés à partir de la limite de la zone potentielle.

Le paysage est analysé plus finement dans cet environnement proche. Ce dernier sera déterminant pour le choix des différents partis et des différentes variantes analysées. Vue depuis l’est de Guillemont : plateau légèrement vallonné. L’aire d’étude rapprochée concerne les communes suivantes :

Dans la Somme Dans le Pas de Calais Bazentin Lesbœufs lès Bapaume (très Contalmaison Longueval peu) Courcelette Miraumont Beaulancourt (très peu) Flers Montauban de Picardie Grévilliers Grandcourt Orvillers la Boisselle (peu) (très peu) Ginchy Pozières Vallée de l’Ancre entre Baillecourt et Grandcourt (limite ouest du rayon de 5 km) Gueudecourt Pys Guillement Thiepval (peu) Ligny-Thilloy Irles Warlencourt-Eaucourt

2.2.1/ Morphologie - Unités paysagères

Le site proposé pour l’implantation des éoliennes, et le rayon de 5 kilomètres autour de celui-ci, se trouvent principalement sur un plateau légèrement vallonné (Bas-Artois, appellation « Seuil de Bapaume » dans le Pas de Calais), parcouru de vallées sèches. Les parties les plus hautes de l’aire d’étude forment une Vallée de l’Ancre entre Baillecourt et Grandcourt (limite ouest du rayon de 5 km) couronne à 1,5 km et plus au sud du site (150 à 160 m) entre Pozières et Thiepval à l’ouest, Longueval et Ginchy à l’est et façon moindre Grévillers au nord. Mais malgré ces reliefs, l’impression de grande étendue et d’openfield demeure : les parcelles sont de dimensions importantes, dotées de très peu de végétation. Le bassin de vision autour du site éolien en projet est ainsi limité à l’intérieur de ces reliefs, avec des points de vision privilégiés qui partent parfois de simples chemins, pas forcément très accessibles.

La vallée de l’Ancre s’inscrit en limite nord-est du rayon de 5 km, avec des dénivelées très lisibles dans le paysage. Ce paysage de vallée contraste avec celui du plateau. • La rivière naissait autrefois à Ligny-Thilloy, mais s’est asséchée ; un ruisseau intermittent coule encore au fond du talweg, globalement d’est en ouest, entre Warlencourt-Eaucourt et Miraumont. Dans cette Vue depuis l’est de Mametz : bois du sud de l’aire d’étude partie, la vallée est à peine plus marquée que les autres vallées sèches du plateau, mais se distingue dans le paysage grâce à sa ripisylve et aux petits bois qui l’accompagnent. Plusieurs bois et quelques bosquets sont regroupés dans le cadrant sud de l’aire d’étude rapprochée ; ils sont implantés à flanc ou au sommet de coteaux de vallées sèches : d’ouest en est, le bois de Contalmaison, • La rivière prend sa source sur la commune de Miraumont, près du lieu-dit La Fontaine. Son cours de Gastien et de Mametz au-dessus et dans la vallée de Wagnon, le bois de Bazentin, le bois de Perseuse, s’oriente alors vers le sud, et les pentes des coteaux s’accentuent ; la végétation se densifie en fond le bois de Delville (Longueval), le bois de Bernalay, le bois des Troncs vallée de Longueval. de vallée : ripisylve, peupleraie, haies diverses créent un paysage pittoresque. Au nord un seul bois d’importance, le bois de Loupart, domine la campagne environnante. Ces bois confèrent au paysage une texture différente et créent des points d’appel dans le paysage avec leur teinte plus sombre.

50 AMURE - février 2018 2/ Analyse de l’état initial du paysage - aire d’étude rapprochée

51 AMURE - février 2018 2/ Analyse de l’état initial du paysage - aire d’étude rapprochée

2.2.2/ Trame végétale, échelle de paysage et structure

Comme dans toute l’aire d’étude, chaque village s’accompagne d’une importante végétation qui isole les constructions de l’extérieur. A l’inverse, depuis l’extérieur, ces arbres dissimulent en grande partie les constructions, mais révèlent la présence des villages sur le plateau. Ils forment des masses sombres, comparables aux lisières des boisements - d’où l’appellation village-bosquet. Pozières fait un peu exception, avec peu de végétation en périphérie.

Les bois évoqués précédemment complètent la trame végétale de l’aire des 5 km. Le paysage à proximité du site est très ouvert : quelques rideaux d’arbres plantés sur les talus subsistent, mais ils ont souvent été coupés - laissés en taillis ; ces lignes sombres soulignent les reliefs, sans morceler les perspectives.

La RD 929 (Albert-Bapaume) se repère dans le paysage grâce à des arbres d’alignement bordant la voie ; c’est le seul axe planté. Warlencourt-Eaucourt : importance de la végétation - peu de perspectives vers l’extérieur L’échelle du paysage est donc large, avec un vaste parcellaire.

Ainsi les lignes structurantes de ce paysage sont-elles multiples, sans orientation particulière, créées par les courbes amples du relief, et les lignes droites du parcellaire. Les lignes anthropiques comme la RD 929, même avec ses arbres d’alignement, ne s’impose pas dans le paysage, car elle ne se perçoit qu’à proximité.

2.2.3/ Milieux naturels

Trois des bois situés au sud de Bazentin sont inventoriés comme ZNIEFF de type 1 : les bois de Contalmaison, Mametz et Bazentin (cf. paragraphe Milieu naturel dans chapitre Aire d’étude éloignée). Dans l’aire d’étude, la partie de l’Ancre la plus à l’aval, est également en ZNIEFF de type 1. Ces éléments se situent à 3 km et 4,5 km du site proposé pour le parc éolien. Les zones Natura 2000 et ZNIEFF de type 2 se trouvent à plus de 5 km. Les rideaux d’arbres ont souvent été coupés ; les arbustes ne fractionnent pas les perspectives

2.2.4/ Artificialisation, éléments industriels, points d’appel

Dans le rayon des 5 kilomètres, les principaux points d’appel sont les masses végétales des villages, surmontés parfois d’un clocher d’église, et des bois. Outre l’aspect très intensif des exploitations, les pylônes électriques d’une ligne 400 000 volts qui traverse le rayon du nord-ouest au sud-est et longe le site proposé, constituent les principaux éléments industriels. Les bâtiments agricoles, parfois de grandes dimensions, de type hangar ou stabulation (comme à Ligny-Thilloy), sont peu élevés et donc non visibles de loin.

Hangars agricoles à Ligny-Thilloy.

52 AMURE - février 2018 2/ Analyse de l’état initial du paysage - aire d’étude rapprochée

Adanac Warlencourt

A.I.F. Burial Ground, Flers Courcelette

Martinpuich

Flers

La Fourche Longueval

Pozières-Anzac

Mémorial de Longueval

53 AMURE - février 2018 2/ Analyse de l’état initial du paysage - aire d’étude rapprochée

2.2.5/ Patrimoine culturel

Lié à la guerre de 14-18 A moins de 5 km du site potentiel d’implantation du projet éolien, deux ensembles mémoriaux sont monuments historiques inscrits au titre du Code du Patrimoine et font partie des éléments candidats à l’inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO comme précisé dans l’analyse de l’aire d’étude éloignée ci-avant : • Le mémorial de Pozières sur la commune de La Boisselle (référence 13 sur la carte ci-contre) à 5,5 km de l’éolienne la plus proche : dédié aux disparus de Grande-Bretagne, d’Australie et du Canada cette nécropole compte plus de 2 700 soldats, sa sensibilité vis-à-vis du projet est limitée par la distance Mémorial de Longueval site emblématique de la Mémorial et cimetière britannique, australien, et et le fait qu’il est séparé du projet par le bois de Pozières ; de plus, cerné de colonnes et de murs, le Somme : sans ouverture vers le site du projet. canadien de Pozières cimetière est totalement isolé de l’extérieur (cf. impact ci-après). • le mémorial et le cimetière sud-africains de Delville Wood à Longueval (référence 8 sur la carte ci- contre), groupés avec un important cimetière britannique s’inscrivent dans l’écrin boisé de Delville : il est considéré comme un élément de paysage remarquable de la Somme (Atlas des Paysages de la Somme) ; la sensibilité vis-à-vis du projet est limitée par le bois qui constitue un écran visuel important vis-à-vis des éoliennes.

Les autres témoignages de la 1re guerre mondiale sont nombreux : Le site classé autour du mémorial de Thiepval se trouve en partie dans l’aire rapprochée, distant au plus près de 2,7 km ; le mémorial de Thiepval à 6,7 km du projet éolien, bien qu’implanté sur un relief (144 m), Mémorial terre-neuvien de Gueudecourt. n’est pas visible depuis la RD 929, car un autre mouvement de terrain autour de Pozières, lieu de forts Mémorial australien du Moulin à Vent de Pozières ouvert vers l’ouest. combats (la cote 160 - ferme du Mouquet), le dissimule à la vue. En revanche, il se découvre depuis les coteaux de l’Ancre, et se devine depuis les hauteurs de Grévillers (bois Loupart). Dans le cadre de la ZDE, le Service Régional d’Archéologie du Nord-Pas-de-Calais a répondu aux demandes On dénombre une douzaine de cimetières militaires et plusieurs mémoriaux : australiens sur Orvilliers-la- de renseignements : « les travaux, constructions ou aménagements, visés par le présent dossier, ne feront pas Boisselle et Pozières, gallois sur Bazentin, néo-zélandais sur Longueval. l’objet de prescriptions de mesures de détection, de conservation ou de sauvegarde par l’étude scientifique, A 1,5 km au nord du site du projet éolien se trouve la butte de Warlencourt ; d’une dizaine de mètres de définie par le code du patrimoine ». haut, cette butte est sans doute un ancien tumulus gallo-romain. Elle a été transformée en une forteresse par les Allemands et a résisté longtemps aux attaques britanniques en octobre et novembre 1916 ; c’est un 2.2.6/ Tourisme observatoire offrant une vue étendue sur une grande partie du champ de bataille de la Somme. La présence de ces éléments donne au paysage un caractère très particulier, mais tous ne présentent Dans le rayon de 5 km, le tourisme est essentiellement tourné vers la visite des lieux de mémoire de la pas le même enjeu par rapport au projet. En effet, si certains d’entre eux sont intimes, cernés d’arbres ou 1re guerre mondiale, principalement à partir du circuit du Coquelicot. Ce dernier passe au mémorial sud- blottis au fond d’un vallon, d’autres au contraire sont ouverts sur le paysage qui fut le champ de bataille. africain de Longueval (à 3 km), et au cimetière britannique du bois des Fourcaux (à 1,5 km), puis au mémorial Ce sont ces derniers qui présentent la plus forte sensibilité vis-à-vis du projet éolien. La carte ci-contre canadien de Courcelette le long de la RD 929 (à 1,3 km), pour rejoindre Pozières : le mémorial australien du précise ceux qui nécessitent une attention particulière dans le cadre de l’analyse des impacts paysagers Moulin à Vent (à 2,8 km), puis le mémorial dédié aux disparus de Grande-Bretagne, d’Australie et du Canada, du projet (au chapitre suivant). le mémorial des Tanks près de la ferme du Mouquet ; le circuit se dirige ensuite vers le mémorial de Thiepval (à 6 km). Autres éléments de patrimoine Plusieurs sentiers de « Petite Randonnée » (PR) sont balisés à proximité du site ; il s’agit là aussi d’invitations au souvenir de la guerre (cf. carte ci-avant) ; notamment : A Bazentin, un monument a été édifié à la mémoire de Jean-Baptiste de Lamark (1744-1829), célèbre • le sentier de l’abbaye d’Eaucourt part de Martinpuich conduit à la butte de Warlencourt et au cimetière naturaliste né dans la commune. britannique de Martinpuich ; Des calvaires ou chapelles (souvent reconstruites) sont également à signaler comme patrimoine • le sentier de la butte de Warlencourt, prend son origine du village de Warlencourt-Eaucourt, rejoint la vernaculaire. butte de Warlencourt, le cimetière britannique, le village de Le Sars et celui de Pys ; Aucun site archéologique n’a été découvert dans le site ou à proximité • le sentier de la Ronde des Tilleuls : de Bapaume à Ligny-Thilloy ; • le sentier Florion autour de Grévillers : il permet la découverte des vestiges de l’aérodrome de la seconde guerre mondiale, de cimetières et mémoriaux britanniques.

54 AMURE - février 2018