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Volume 1, No. 1, janvier 2010, ISSN 1729-8709

La genèse des normes Une histoire vécue

• L’invité CEO de Rolls-Royce Motor Cars

• Trafic de matières radioactives © ISO Focus+, www.iso.org/isofocus+

Sommaire

Regard Rob Steele, Secrétaire général de l’ISO – Le point sur des leviers de puissance ..... 1

ISO Focus+paraît 10 fois par an Monde (un seul numéro pour juillet-août, décembre-janvier) Événements internationaux et normalisation internationale ...... 2 Publié en anglais et en français. L’invité Abonnement annuel – 98 francs suisses Au numéro – 16 francs suisses Tom Purves, CEO de Rolls-Royce Motor Cars ...... 3

Éditeur Dossier Secrétariat central de l’ISO (Organisation internationale de La genèse des normes – Une histoire vécue...... 6 normalisation) Karen Higginbottom – La proactivité dans le management ...... 8 1, chemin de la Voie-Creuse CH – 1211 Genève 20 Charlie Piersall – Adopter une approche stratégique d’entreprise ...... 11 Suisse Elizabeth Nielsen – Une Présidente face aux défis ...... 15 Tél.: +41 22 749 01 11 Fax : +41 22 733 34 30 Dan Roley – Le consensus, un résultat gagnant-gagnant pour tous ...... 19 E-mail : [email protected] Françoise Pellé – Tester de nouvelles idées dans des cadres informels ...... 22 Web : www.iso.org Howard Mason – Favoriser les étincelles de créativité ...... 26

Responsable de la publication: Roger Frost Karla McKenna – La confiance, vecteur de progrès décisifs ...... 29 Rédactrice : Elizabeth Gasiorowski-Denis Rédactrice adjointe : Maria Lazarte Cahier central Chargée de communication : Sandrine Tranchard Les solutions mondiales de l’ISO ...... 24-25 Graphisme : Pascal Krieger, Pierre Granier, et Alexane Rosa Planète ISO ISO Update: Dominique Chevaux Actualités du système ISO ...... 32 Traduction : Service de traduction, Secrétariat central de l’ISO CDC Abonnements: Sonia Rosas Friot Les Normes à l’appui du développement économique et du commerce ...... 35 Secrétariat central de l’ISO Tél.: +41227490336 Déclarations de commerce équitable – Un dialogue multi parties prenantes Fax : +41227490947 ouvre des perspectives ...... 35 E-mail : sales iso.org @ Formation sur les services en ligne en Azerbaïdjan ...... 36

© ISO, 2010. Tous droits réservés. Les chaînes d’approvisionnement et la traçabilité ...... 37

Le contenu d’ISO Focus+ est protégé par le Solutions de management droit d’auteur. La présente publication, en totalité ou en partie, ne peut être reproduite, Une carrosserie façonne sa qualité grâce à ISO 9001 ...... 38 stockée dans un système de recherche docu- La certification ISO/CEI 27001 progresse de 20 % dans le monde ...... 40 mentaire ou transmise sous quelque forme que ce soit ou par un quelconque procédé, ISO 14006 offrira des lignes directrices relatives à l’éco-conception ...... 40 électronique ou mécanique, y compris la photocopie, sans l’accord écrit de l’éditeur. Normes en action Les articles publiés dans ISO Focus+ expri- ISO 22188 permet de lutter contre le trafic illicite de matières radioactives ...... 41 ment le point de vue de leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de 360° l’ISO ou de l’un quelconque de ses membres. Le Trophée ISO pour l’enseignement supérieur en normalisation ...... 44 ISSN 1729-8709 Imprimé en Suisse Normes et produits

Photo de couverture : Orchestre symphonique Les principaux résultats de l’Étude ISO des certifications ...... 48 de Genève, dirigé par Hervé Klofenstein © F. Rudhard, 2009 Prochain ISO Focus+ 49 © ISO Focus+, www.iso.org/isofocus+

Regard

Le point sur des leviers de puissance

L’ISO révise régulièrement ses normes afin de s’assurer qu’elles de- d’un comité technique de l’ISO. Nous avons meurent des outils de pointe au service des entreprises, des gouvernements invité différents présidents pour évoquer les enjeux de la direction d’un groupe d’experts et de la société. Dans cette même optique, la stratégie du magazine de venant de 20 ou 30 pays, sinon plus, chargé l’ISO a été revue et, à compter de ce numéro, nous nous focaliserons sur la d’élaborer des normes à même de changer publication d’une nouvelle version améliorée d’ISO Focus : ISO Focus+. concrètement et positivement le monde. Vous conviendrez avec moi, je l’espère, que le sujet est passionnant – et j’encourage les ISO Management Systems (IMS), 18 000 « autres normes » de l’ISO, peut être membres de l’ISO à passer le message pour l’« autre » magazine spécialisé de l’ISO pu- un puissant levier pour réaliser de bons ré- promouvoir ISO Focus+ dans leur pays. blié six fois par an depuis fin 2001 devient sultats. ISO Focus+ se fera donc l’écho de ISO Focus et ISO Management Systems partie intégrante d’ISO Focus+. L’origine cet effet démultiplicateur et fournira une vi- ont largement contribué à démontrer la di- d’IMS remonte à 1992, il y a 17 ans, avec trine pour la palette ISO complète. versité des sujets couverts par les normes le lancement d’un bulletin bimestriel ISO Les rubriques les plus prisées d’ISO Ma- ISO et les avantages qu’elles présentent pour répondre à une forte demande d’in- nagement Systems, notamment ses études de pour leurs utilisateurs. Les deux magazines formations sur les normes de systèmes de cas sur la mise en œuvre des normes, seront ont également montré comment les normes management. Le bulletin ISO Management reprises dans ISO Focus+ . D’autres études ISO apportent leur concours face aux enjeux Systems s’est ensuite étoffé pour devenir un de cas seront publiées sur le site Web de mondiaux actuels. véritable magazine en couleur, publié en l’ISO. En ce début 2010, il est certain qu’ISO anglais et en français par le Secrétariat cen- D’autres nouvelles rubriques seront axées Focus+, riche de ce formidable héritage, tral de l’ISO, avec le soutien d’AFNOR, le sur l’aspect « mise en pratique » des normes s’attachera à le faire fructifier et à aider membre de l’ISO pour la France, et la col- ISO et les avantages qu’elles confèrent aux l’ISO et nos membres, en apportant des ré- laboration efficace de l’AENOR, le membre utilisateurs et aux parties prenantes de l’éco- ponses encore plus nettes à cette question : de l’ISO pour l’Espagne, qui en a assuré nomie, du secteur public et de la société au « Pourquoi devrais-je utiliser des normes ou avec succès la version espagnole. sens large. Les normes récemment publiées m’impliquer dans la normalisation ? » L’actualité des normes de systèmes de par l’ISO y seront également présentées de Vos réactions à ISO Focus+ sont les management de l’ISO constituera désor- manière plus détaillée. bienvenues, n’hésitez pas à adresser vos mais l’une des nouvelles rubriques d’ISO En montrant les avantages du recours commentaires à l’équipe rédactionnelle, à Focus+, qui deviendra ainsi La revue clé de aux normes par des exemples concrets tirés [email protected].  référence pour toutes les normes de l’ISO : d’expériences réelles, on apporte la preuve normes techniques, normes de management, qu’elles n’ont rien d’abstrait et de théori- bonnes pratiques et évaluation de la confor- que. Les normes ISO sont élaborées par des mité, et normes relatives aux produits, aux experts hautement spécialisés qui exploi- services, aux processus, aux systèmes, aux tent les solutions qu’ils établissent. Chaque matériaux et aux professionnels. Autre ca- norme ISO représente par conséquent un ractéristique d’ISO Focus, la revue sera pu- véritable « trésor » des meilleures pratiques bliée en anglais et en français. applicables. Il n’est plus à démontrer que les normes Nous avons également prêté attention au de systèmes de management offrent aux or- retour d’information des responsables des ganisations tant du secteur secondaire que comités techniques (TC) et sous-comités du secteur tertiaire, un cadre sûr et éprouvé (SC) de l’ISO qui élaborent les normes. Ils leur permettant de réaliser leurs multiples ont besoin de l’aide de l’ISO pour promou- objectifs : satisfaction clientèle, améliora- voir leurs travaux, mais il leur faut égale- tion de la performance environnementale, ment conserver et accroître le soutien des sécurité de l’information, sécurité de la organisations grâce auxquelles ils peuvent chaîne d’approvisionnement, etc. prendre part à ces travaux. Avec ISO Fo- Des études économiques – l’étude ISO à cus+, les TC, SC et les 50 000 experts qui y paraître sur les avantages des normes pour participent occuperont davantage le devant l’industrie et les organisations en fait par- de la scène. tie – établissent également clairement que Pour marquer cette nouvelle orientation, le recours aux normes de systèmes de ma- le premier numéro d’ISO Focus+ braque Rob Steele nagement ISO et, en parallèle aux plus de les projecteurs sur ce qu’implique la gestion Secrétaire général de l’ISO

ISO Focus+ Janvier 2010 1 © ISO Focus+, www.iso.org/isofocus+ Monde

À la Conférence de Copenhague, millions de personnes mourront d’un acci- l’ISO met en avant l’intérêt des dent de la route dans le monde, un chiffre qui continuera de croître avec l’augmenta- Normes internationales tion du nombre de propriétaires de voitures Les Normes internationales peuvent contri- et la construction de routes. buer à la lutte contre le réchauffement clima- La manifestation s’est achevée sur une tique : d’une part en offrant une base sur la- déclaration appelant à une décennie d’action quelle pourront s’établir la fiabilité, l’intégrité pour la sécurité routière, 2011-2020. et la gestion efficace nécessaires à la quanti- Dans une réunion de groupe restreint, le Se- fication, à la mesure et à la vérification des crétaire général adjoint de l’ISO, Kevin Mc- efforts d’atténuation des gaz à effet de serre Kinley, a expliqué la contribution de la future (GES) et, d’autre part, en proposant des outils norme ISO 39001 sur la sécurité de la circula- pour la mise en place de l’efficacité énergéti- tion routière : « La norme que et de sources d’énergie alternative. Le Président de l’ISO (à gauche) exigera des organisations Tel est le message mis en avant par l’ISO à la Réunion du Conseil de la CEI. qu’elles établissent et, dans le cadre de la manifestation – COP15 plus important encore, – marquant la 15e Conférence des Parties à Collaboration entre la CEI et l’ISO qu’elles respectent des la Convention-cadre des Nations Unies sur objectifs explicites de les changements climatiques (CCNUCC), La Commission électrotechnique interna- sécurité routière. Elle qui s’est tenue du 7 au 18 décembre 2009 à tionale (CEI) a tenu sa 73e Réunion générale exigera également que Copenhague, Danemark. en octobre 2009 à Tel Aviv, à l’invitation de les directions d’entre- Le succès de la lutte contre le réchauf- l’Institution de normalisation d’Israël (SII), prise démontrent leur fement climatique dépend, on le sait, de la membre de l’ISO et de la CEI pour ce pays. engagement à faire capacité de l’industrie et des autres acteurs baisser le nombre de S’adressant au Conseil de la CEI, le Prési- ISO Focus 2009 10.indd 1 à contribuer à tous les niveaux aux cibles décès et blessures et dent de l’ISO, Alan Morrison, a fait ressortir 06.10.2009 15:44:4 7 et aux objectifs de réduction des GES fixés les avantages de la collaboration entre les à obtenir des résultats. » au plan national. Les participants de l’ISO deux organisations : « Nous avons accompli Un numéro spécial d’ISO Focus consacré ont expliqué que les Normes et référentiels plus en coopérant que si nous avions tra- à la sécurité routière a été distribué lors de la internationaux sont des bases de référence vaillé chacun de notre côté ». réunion et a été très bien accueilli. Le numé- essentiels pour la comparabilité et l’effica- En vue d’accroître cette collaboration, le ro souligne les points de vue d’organisations cité des échanges de droits d’émission de comité technique mixte ISO/CEI JTC 1, Tech- majeures dans le cadre de la collaboration des manière à ce qu’« une tonne de carbone soit nologies de l’information, a tenu pour la pre- Nations Unies en matière de sécurité routière, toujours une tonne de carbone ». mière fois sa réunion plénière conjointement y compris sur la norme ISO 39001. Ce numéro avec la Réunion générale de la CEI (voir la examine également ce que l’ISO fait déjà pour rubrique Actualités ISO). Cette initiative avait promouvoir la sécurité routière au moyen, par pour but d’éviter les chevauchements des tra- exemple, de normes pour les mannequins d’es- vaux concernant des technologies convergen- sai de choc, la sécurité des véhicules, les per- tes avec d’autres comités de la CEI. mis de conduire, les systèmes intelligents de La communication et la coordination sur transport et de nombreuses autres normes. les nanotechnologies (voir Actualités ISO) ont également été facilitées, lorsque l’ISO/TC 229, Nouveau président de l’IAF Nanotechnologies, s’est réuni parallèlement au CEI/CE 113, Normalisation dans le domaine Randy A. Dougherty (voir photo) est le des nanotechnologies relatives aux appareils nouveau Président du Forum international de l’accréditation (IAF). Les experts internationaux du changement et systèmes électriques et électroniques. M. Dougher- climatique et les responsables de l’ISO qui ty a 25 ans d’ex- ont fait connaître les travaux de l’ISO sur le Unis pour la sécurité routière changement climatique lors de COP15. périence dans le domaine de Dans une conférence historique, les mi- L’« Accord de Copenhague » issu de la l’évaluation de nistres de 70 pays environ se sont réunis Conférence constitue un cadre dans lequel se la conformité, pour la première fois pour aborder l’un des définiront les engagements des États et des gou- notamment en plus grands défis qui se présentent au monde vernements. Cet Accord permet de cerner les tant que mem- aujourd’hui : la sécurité routière. hypothèses quant à l’avenir sur lesquelles tou- bre actif du Organisée à Moscou en Russie, en no- tes les composantes de l’intérêt public au sens groupe Politi- vembre 2009, la Conférence ministérielle large peuvent agir dès à présent pour aborder la que et coordi- mondiale, qui a réuni plus de 1 000 partici- problématique du changement climatique. nation du Pré- pants, a permis de montrer des statistiques L’ISO fournit une plateforme utile et cré- sident de l’ISO/ alarmantes. Pour la seule année 2009, 1,3 dible pour mener à bien les objectifs de la CASCO (Comi- CCNUCC et de ses membres. Elle s’appuie té de l’ISO pour en effet sur un processus consensuel volon- l’évaluation de la conformité). Il a également taire et multipartite, fondé sur un accord en- été co-animateur du groupe de travail GT 21 tre experts internationaux et une approbation de l’ISO/CASCO qui a élaboré la norme ISO/ par vote au niveau national. CEI 17021:2006 (pour l’audit et la certifica- Il est prévu de poursuivre en début d’an- tion) et du Groupe consultatif ISO 9000 établi née 2010 la coopération entre l’ISO et le par l’ISO/TC 176, Management et assurance Secrétariat de la CCNUCC, afin de passer de la qualité, l’ISO/CASCO et l’IAF. en revue les résultats de Copenhague et L’ISO, qui a signé plusieurs Protocoles d’examiner des initiatives de normalisation d’accord avec l’IAF pour renforcer la coo- susceptibles d’accompagner au mieux les Kevin McKinley (deuxième à partir de la droite, pération entre les deux organisations, attend orientations politiques amorcées face à ce au fond) avec les membres du panel de la avec intérêt la poursuite de cette collabora- défi planétaire d’importance. session sur les « Utilisateurs de routes sûres ». tion sous la présidence de M. Dougherty.

2 ISO Focus+ Janvier 2010 © ISO Focus+, www.iso.org/isofocus+ L’invité Rolls-Royce Motor Cars Tom Purves

ISO Focus+ : La marque Rolls-Royce est, pour beaucoup de gens, associée au luxe, à l’exclusivité, et à la fabrication sur mesure. L’industrie automobile est néanmoins un secteur qui opère avec des chaînes de four- nisseurs à l‘échelon mondial et qui, pour assurer la compatibilité, la sécurité et l’in- teropérabilité, fait preuve d’un niveau de normalisation élevé. Avez-vous une idée du nombre de normes techniques qui entrent en jeu dans la construction des voitures Rolls- Royce ? Comment la marque parvient-elle à concilier exclusivité et normalisation ? Tom Purves : Rolls-Royce Motor Cars pro- duit des voitures fabriquées sur commande. Chaque client a ainsi la possibilité de choi- sir de nombreux éléments, de la peinture initiale, au bois et au cuir des garnitures in- térieures. Nous avons également un dépar- tement consacré uniquement aux articles sur mesure destinés à satisfaire et dépasser les attentes de nos clients. Chaque pièce de la voiture est fabriquée conformément à des exigences ISO spécifi- ques, de la visserie de l’habillage intérieur au châssis en aluminium des modèles de la série Phantom. Nous sommes en communi- cation constante avec notre équipe de ges- tion de la chaîne d’approvisionnement afin qu’elle garantisse le respect de nos exigen- ces et de celles de la norme ISO 9001.

ISO Focus+ : Y a-t-il des experts envoyés © Rolls-Royce par Rolls-Royce pour participer à l’élabo- ration de normes pour le secteur automo- bile ? Si oui, pouvez-vous donner quelques Directeur général de Rolls-Royce depuis juillet 2008, Tom Purves précisions ? Dans la négative, cela veut-il a passé toute sa carrière dans l’industrie automobile. Ayant commencé dire que vous n’êtes pas de la partie lors comme apprenti-ingénieur chez Rolls-Royce à Crewe en Grande-Bretagne­ de l’élaboration de normes susceptibles en 1967, il a ensuite occupé plusieurs postes à responsabilité au sein d’avoir une incidence sur vos activités ? de l’entreprise dans différents domaines, notamment dans celui des Tom Purves : La firme Rolls-Royce est re- ventes en Europe, Afrique et Moyen-Orient. présentée dans le processus d’élaboration des normes dans le cadre du Groupe BMW, Avant d’être nommé Directeur général de Rolls-Royce, M. Purves a qui participe à ce processus pour garantir été Président et CEO de BMW (US) Holding Corporation, et Président les meilleures améliorations possibles à de BMW of North America, LLC. L’entreprise a enregistré sous sa l’échelle du Groupe dans son ensemble. direction des succès sans précédent, en multipliant par deux les parts Le Groupe BMW est membre de l’In- ternational Automotive Task Force (IATF) de marché et les ventes de véhicules du Groupe BMW. L’entreprise est (Groupe d’étude qui était chargé de l’élabo- devenue le deuxième marché d’exportation de BMW après les USA. ration de l’ISO/TS 16949:2009, Systèmes Le succès du lancement de la MINI en Amérique du Nord est aussi de management de la qualité – Exigences un autre point fort à l’actif de Tom Purves. particulières pour l’application de l’ISO 9001:2008 pour la production de série et de Marié et père de deux enfants, M. Purves aime, dans son temps libre, pratiquer pièces de rechange dans l’industrie auto- le golf, la musique et la moto. mobile), de la Fondation européenne pour

ISO Focus+ Janvier 2010 3 © ISO Focus+, www.iso.org/isofocus+ L’invité

© Rolls-Royce le management par la qualité (EFQM) et de Les processus de R&D du Groupe BMW ISO Focus+ : Les normes ISO 9001 et ISO l’Association allemande de l’industrie auto- sont certifiés ISO/CEI 27001, mais cette cer- 14001 ont, semble-t-il, sensibilisé les chefs mobile (VDA). tification n’est pas exigée à l’heure actuelle d’entreprises à la normalisation. Qu’en pour les usines de construction automobile. est-il chez Rolls-Royce ? Plus générale- ISO Focus+ : Est-ce que Rolls-Royce a re- Compte tenu de l’implantation mondiale de ment, avec la mondialisation des marchés, cours à des normes de système de mana- l’organisation, Rolls-Royce et le Groupe voyez-vous des Normes internationales qui gement telles qu’ISO 9001 et ISO 14001 ? BMW doivent gérer de nombreux risques. pourraient avoir une importance straté- Quels avantages ces normes vous appor- Nous avons donc mis en place un solide gique pour vos activités ? Quels dévelop- tent-elles ? Vos systèmes de management système de management des risques, dont pements récents apporteraient une valeur sont-ils certifiés – si oui, quelle est àvos la coordination est centralisée, et qui incor- ajoutée dans votre domaine ? yeux la valeur ajoutée de la certification pore les nouveautés en matière de normes, par tierce partie ? principes et pratiques en vue de développer Tom Purves : Les Normes internationales davantage notre gestion du risque. permettent à l’industrie automobile d’ex- Tom Purves : Rolls-Royce s’inscrit dans une matrice de certification ISO 9001 et ISO 14001 à l’échelle du Groupe BMW. La cer- tification aide au niveau du rapport client/ fournisseur car nos exigences sont claire- ment définies, ce qui entraîne aussi l’effica- cité dans le développement des produits et la gestion des problèmes. La certification de nos systèmes par des tiers nous apporte une validation indépen- dante et nous permet d’obtenir des conseils et des indications sur les meilleures prati- ques qu’utilisent nos pairs. Elle montre aus- si à nos clients la constance de l’excellence de la qualité que nous poursuivons.

ISO Focus+ : Avez-vous envisagé la mise en œuvre d’autres normes de systèmes de management, comme ISO/CEI 27001 pour la sécurité de l’information ?

Tom Purves : Rolls-Royce construit des voitures en suivant la démarche ISO 9001 et fait référence à la spécification ISO/TS 16949:2009 pour les meilleures pratiques. © Rolls-Royce

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ploiter commercialement les marques et de collaborer avec des réseaux d’approvision- nement mondiaux pour s’assurer que leurs acteurs respectent les exigences définies. Chez Rolls-Royce, les principes que nous poursuivons sont ceux de l’amélioration continue et des processus à valeur ajoutée. Toute activité de l’ISO sur les normes asso- ciées à cette démarche aident à l’application de ces principes.

ISO Focus+ : Une marque mondiale com- me Rolls-Royce se doit d’accorder une grande attention à la « citoyenneté d’entre- prise ». Comment, de votre point de vue, les Normes internationales contribuent-elles à aider la communauté internationale face aux défis mondiaux comme le changement climatique, le développement durable et la © Rolls-Royce responsabilité sociétale ? opère dans une optique de durabilité : nous Tom Purves : Les Normes internationales mettons attentivement en œuvre le program- concrétisent les efforts concertés de person- Rolls-Royce construit me Efficient Dynamics du Groupe BMW. nes soucieuses d’aborder des enjeux de gran- ses voitures en utilisant Notre usine, elle aussi construite dans de importance pour notre collectivité. Ces cette perspective, a été conçue pour avoir normes aident les entreprises à traduire des ISO 9001 et un impact minimal sur l’environnement, principes éthiques en actions concrètes. Dans ISO/TS 16949 et nous veillons aussi à ce que, dans son la fabrication de ses voitures, Rolls-Royce segment, notre production soit toujours exemplaire. Pour la Phantom par exemple, l’aluminium du châssis est produit avec de l’énergie hydro-électrique et les émissions de dioxyde de carbone du moteur sont les plus basses dans cette catégorie. Toutes nos voitures sont produites de manière à être presque entièrement (85 %) recyclables, dans l’hypothèse où elles par- viendraient à atteindre la fin de leur durée de vie. Près de 65 % de l’ensemble des voitures de la production de la marque Royce-Royce Motor sont toujours en état de circulation.

ISO Focus+ : Dans un certain nombre de publications récentes (numéro de juillet- août 2009 d’ISO Focus, Rapport annuel 2008 de l’ISO, Solutions de pointe pour dirigeants), l’ISO s’est attachée à mon- trer comment les Normes internationales © Rolls-Royce sont, pour les entreprises, une garantie La marque Rolls-Royce de confiance dans le contexte de la crise financière mondiale. Avez-vous entrevu, Depuis 1904, Rolls-Royce créé des voitures immédiatement reconnaissables, qui ont dans ces publications, de nouvelles op- conféré à la marque un prestige extraordinaire et durable partout dans le monde. portunités qu’offre le recours aux normes ISO ? En tant que chef d’entreprise de pre- La Phantom Rolls-Royce, qui consacre parfaitement les principes de Sir Henry mier plan que retirez-vous de ces outils de Royce, redéfinit la marque pour le 21e siècle. Cette quête permanente de l’innovation, communication ? concrétisée dans la série EX de Rolls-Royce et dans les modèles qu’elle a produits, Tom Purves : Le magazine ISO Focus a a créé de nouveaux critères de référence pour l’industrie. Le lancement de la Ghost pour l’industrie automobile toute son utilité marque la prochaine étape dans l’évolution de la marque. car il fait ressortir les avantages à attendre et les progrès à obtenir en termes d’efficacité. Pour développer et construire, dans cette classe, la voiture la plus avancée d’un point Avec l’éclairage des nombreux exemples de vue technologique, Rolls-Royce a très largement investi dans son personnel et de l’intérêt économique, social et environ- ses installations de Goodwood. Cet investissement aidera la marque à développer de nemental de l’application des normes ISO, il constitue un document qui stimule la ré- nouveaux modèles qui continueront de promouvoir la réputation de la firme. flexion et suscite un intérêt véritable pour les produits ISO. 

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Orchestre symphonique de Genève, dirigé par Hervé Klofenstein © F. Rudhard, 2009

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La genèse des normes Une histoire vécue

par Roger Frost

L’ idée selon laquelle les normes ISO sont élaborées par une armée de bureaucrates professionnels de la normalisation qui décident tout bonne- ment que ce serait une « bonne chose » d’avoir une nouvelle norme puis, une fois le travail fini, passent négligemment le produit à l’industrie – est fort heureusement de plus en plus perçue comme une idée fausse.

En réalité, l’ISO lance les travaux sur de mais représente aussi, de la part des respon- nouvelles normes en réponse à des secteurs sables de comités techniques (TC), sous-co- et à des parties prenantes qui en établissent mités (SC) et comités de projet (CP), un ex- clairement le besoin. Les normes ISO sont traordinaire exercice de gestion des aspects élaborées par des comités techniques, sous- humains, « politiques », temporels et liés comités ou comités de projet composés d’ex- aux ressources. perts des secteurs industriels, techniques et Les présidents de TC, SC et CP sont des commerciaux qui ont demandé les normes hommes et des femmes remarquables. Ce et qui les mettent en application par la suite. Dossier présente certains d’entre eux et A ces experts peuvent s’adjoindre des repré- leurs réponses aux questions suivantes : sentants d’organismes gouvernementaux, • Comment et pourquoi se sont-ils engagés de laboratoires d’essais, d’associations de dans la normalisation ? consommateurs, d’organisations non gou- vernementales et de milieux universitaires. • Comment comprennent-ils le rôle du Mais qu’implique la gestion du processus Président ? d’élaboration des normes ? • Que cela représente-t-il de gérer une Selon la publication de l’ISO intitulée équipe d’experts de 20 à 60 pays ? ISO en pratique, « le Président d’un comité • Comment mener de front ce travail et de l’ISO a pour tâche d’aider ce dernier à leur emploi régulier ? parvenir à un accord qui sera accepté sur le • Comment abordent-ils les conflits et plan international. Il est donc essentiel que élaborent-ils un consensus ? le Président se dissocie des positions natio- nales qu’il aurait pu avoir auparavant et à • Quels autres défis ont-ils rencontrés et juste titre en qualité de délégué national. comment les ont-ils abordés ? Le Président a pour tâche de piloter le • Comment obtiennent-ils le soutien de comité vers le consensus et de reconnaître leurs employeurs et la participation des ce consensus lorsqu’il a été atteint. En gé- experts ? néral, cela signifie que le comité convient • Quels efforts font-ils pour tirer des en- qu’une solution particulière est la meilleure seignements des meilleures pratiques et possible pour la communauté internationale les communiquer ? à ce moment précis. Le Président doit donc Quelles sont leurs stratégies de commu- rester neutre et œuvrer à obtenir un résul- • nication et d’établissement de réseaux ? tat qui sera acceptable pour la communauté internationale. » • Comment leur compréhension de la Cette explication est claire mais elle ne normalisation et de ses avantages – ainsi saisit pas vraiment l’essence même et toute que des personnes – a-t-elle évolué grâce la saveur de ce travail. Le présent Dossier à leur engagement ? s’attache à communiquer cette saveur au • Quelle est leur motivation ? Leur travail travers de l’histoire vécue d’hommes et de a-t-il changé quelque chose dans le femmes qui prêtent leurs talents de manage- monde ?  ment au processus de normalisation. L’élaboration des normes ISO demande Roger Frost, Manager, Service Communication, bien entendu des compétences techniques, Secrétariat central de l’ISO

ISO Focus+ Janvier 2010 7 © ISO Focus+, www.iso.org/isofocus+ Dossier Technologies de l’information Karen Higginbottom La proactivité dans le management

Des superlatifs non usurpés Je viens tout juste d’achever ma première année de présidence de l’ISO/CEI JTC 1, Technologies de l’information. Mon « his- toire vécue » est, de ce fait, assez unique. Si l’on songe que l’ISO et la CEI sont les organisations mères du JTC 1, le contexte est également exceptionnel. Le comité est en effet de taille : 18 sous-comités, cinq groupes de travail spéciaux, deux groupes de travail, un groupe de mise à jour de la terminologie et trois groupes d’étude, à ce jour. La gestion de chacun des groupes tech- niques est assurée par une direction solide et des professionnels talentueux qui assument la partie la plus difficile du travail.

Faire preuve de souplesse et injecter une dose d’humour sont toujours des soupapes de sûreté appréciables.

À titre d’exemple, l’ISO/CEI JTC 1 a éla- boré 270 normes en 2007, avec en moyenne 240 propositions d’études nouvelles par an. Le défi le plus stimulant pour moi (et pour ma Secrétaire très avertie, Lisa Rajchel, de l’American National Standards Institute – aren Higginbottom est Présidente de l’ISO/CEI JTC 1, Technologies ANSI) consiste à déterminer comment ré- K pondre aux préoccupations, faire face aux de l’information. Elle est également Directrice des Initiatives de normali- pressions, et identifier toutes les pièces à sation de la société Hewlett-Packard, où elle travaille depuis 1994. Elle assembler, de sorte que les normes rela- a auparavant représenté la société Apple Computer à la tête de l’équipe tives aux TI soient élaborées de manière Normes et consortiums et a également travaillé pour Pacific Bell où elle concluante – et en temps utile, dans un sec- teur où les créneaux de création de produits était responsable de l’exploitation des ordinateurs centraux en Californie se mesurent en semaines, et non en années. du nord et dirigeait le groupe de planification stratégique de communica- L’ISO/CEI JTC 1 compte 42 membres tion des données. participants et 47 membres observateurs, ainsi que plus de 320 organisations en Mme Higginbottom mène des initiatives de normalisation en matière de liaison. Les délégations de l’organisme na- technologies de l’information (TI) depuis plus de 25 ans. Elle a été membre tional ne sont pas toujours composées des de l’INCITS (InterNational Committee for Information Technology experts techniques qui assistent aux réunions Standards) qui a succédé au NCITS (antérieurement le Comité X3 de des sous-comités. Elles varient considéra- blement et comprennent des représentants l’ANSI). Elle a été présidente du NCITS de 1998 jusqu’à sa nomination des organismes nationaux de normalisation, en qualité de Présidente du JTC 1. Pendant son mandat au NCITS, des gouvernements, de multinationales, de Mme Higginbottom a favorisé l’introduction d’une nouvelle structure petites et moyennes entreprises, ainsi que de management des normes permettant de conjuguer, aux niveaux national des utilisateurs. Même au cœur des débats les plus animés, un protocole de respect et et international, la responsabilité de la surveillance des normes relatives de coopération nous impose de suivre un or- aux technologies de l’information. dre du jour complexe.

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Aimer les défis L’évolution de la technique entraîne la convergence de l’électronique grand public, des communications et des technologies de l’information. J’ai bénéficié du même phé- nomène dans mon parcours professionnel. J’ai en effet débuté au sein d’une société de production audiovisuelle commerciale, puis j’ai intégré une entreprise de télécommuni- cations où j’ai été initiée à la direction de la salle des ordinateurs. Je me suis familiarisée avec le monde de la normalisation dans le cadre de mon rôle de planification stratégi- que de la communication des données. En travaillant à la fois auprès d’orga- nismes nationaux de normalisation et de consortiums, j’ai apprécié les défis consis- tant à concevoir des solutions transversales applicables sur de multiples plates-formes. Lorsqu’une société informatique m’a donné la possibilité de mettre sur pied une petite équipe de normalisation d’entreprise, j’ai tout de suite accepté. J’ai ainsi pu étendre le réseau d’organisations auxquelles je partici- pais et m’impliquer davantage. Le processus formel de normalisation est Karen Higginbottom fait admirer la médaille Edward Lohse pour les technologies de un écosystème tellement vaste qu’il m’était l’information, qui lui a été décernée par M. Robert Noth (à gauche), Président du Conseil impossible de résister à de nouvelles oppor- d’administration de l’ANSI. Elle est accompagnée de celui qui a proposé sa nomination, tunités. Comme dans une grande famille M. Don Wright, directeur de la normalisation à Lexmark International. prestigieuse, si vous travailliez pour un or- ment un protocole tacite entre les délégués. dans l’anticipation du résultat fondée sur ganisme de normalisation américain accré- Leurs débats et leur engagement étaient tout une étude et une analyse réalisées avant que dité, alors vous faisiez partie de l’American entiers empreints de professionnalisme, de National Standards Institute (ANSI). les débats ne commencent vraiment. Bien respect et de diplomatie. La voix de chaque entendu, faire preuve de souplesse et in- pays comptait, chaque sous-comité avait la jecter une dose d’humour sont toujours des La gestion du temps possibilité de s’exprimer. J’étais véritable- soupapes de sûreté appréciables. constitue l’enjeu le plus ment impressionnée et depuis lors, j’ai eu La gestion du temps est également le la chance de pouvoir assister à chacune des meilleur allié. L’annonce d’une pause ré- important. réunions plénières. Une fois que vous avez vèle souvent que les débats les plus prolon- cela dans le sang... gés peuvent parfois se résoudre en quelques Si vous aviez suffisamment de relations En 1994, lorsque ma société a décidé de minutes au cours d’une simple discussion pour connaître les personnes clés chez réduire son engagement dans le domaine de autour d’une tasse de café. un concurrent, vous représentiez alors le la normalisation, j’ai appris quelque chose Au cours de nos réunions plénières, il peut maillon permettant d’engager des pourpar- sur moi-même qui, je m’en suis aperçue par se produire un jeu d’influence assez impor- lers de coopération. Enfin, si vous connais- la suite, est en réalité assez courant chez les tant de la part des organismes nationaux. Il siez la structure et les procédures des diver- « spécialistes de la normalisation ». Plutôt est utile de respecter cette dynamique et de ses organisations, vous deveniez un membre que d’opérer un changement de carrière, s’en servir pour clore certains sujets diffi- précieux au sein d’une équipe d’entreprise. je changeai d’employeur. Mon implication ciles. Récemment, plusieurs organismes Ce réseau d’organismes de normalisation, dans la normalisation n’était plus une sim- nationaux cherchaient à obtenir la direction de consortiums ainsi que cette infrastructure ple exigence liée à mon poste, il s’agissait d’un certain nombre d’activités nouvelles. globale m’ont offert de nombreuses possi- d’un choix de carrière. Pendant les remarques introductives que je bilités de tester mes capacités de direction. prononçai en qualité de Présidente, je leur Cela a aussi été la première occasion qui De la gestion à l’épuisement du ai demandé de négocier entre eux, de sorte m’a été donnée d’appartenir à la délégation temps qu’au moment d’aborder ce point de l’ordre américaine auprès de l’ISO/CEI JTC 1. du jour, un compromis avait été trouvé. La gestion du temps constitue l’enjeu le Un choix de carrière formidable plus important. Lors de la dernière réunion Style de management plénière, plus de 150 documents ont été La première réunion internationale de mentionnés ou présentés. L’ordre du jour a Consciente qu’il existe plusieurs styles l’ISO/CEI JTC 1 à laquelle j’ai assisté a eu été liquidé dix minutes avant l’horaire prévu de management valables, je pars du principe lieu en 1992. Il était incroyable et fascinant – mais l’adoption des résolutions a été une que chacun veut contribuer efficacement, d’observer les organismes nationaux et la fa- autre affaire ! et je peux alors commencer à distribuer le çon dont ils structuraient leurs délégations. D’une manière générale, je remarque que travail. Par exemple, nous élaborons actuel- Il y avait des procédures pour faire avancer chaque heure de réunion exige trois heures lement un supplément ISO/CEI JTC 1 pour le processus de normalisation, mais égale- de préparation. Le secret réside, à mon avis, les questions procédurales, qui est propre à

ISO Focus+ Janvier 2010 9 © ISO Focus+, www.iso.org/isofocus+ Dossier Technologies de l’information

objectifs ont été réalisés avec l’approbation et la publication de Normes internationales dans un délai de neuf mois. Naturellement, cette durée est fonction des ressources enga- gées pour le projet.

En conclusion ISO Focus+ m’a interrogée sur le rôle des femmes au sein du système ISO. J’ad- mets que j’ai été la première femme à assis- ter aux réunions de plusieurs organisations avec lesquelles j’ai collaboré. Rétrospecti- vement, cela signifie probablement que cela fait longtemps que je suis dans le métier. Je ne suis cependant pas la première fem- me à présider l’ISO/CEI JTC 1. Cette dis- tinction revient à Mme Mary Anne Lawler. J’ai toutefois noté, lors de la dernière réu- nion plénière de l’ISO/CEI JTC 1, que des femmes siégeaient au sein de 11 déléga- tions d’organismes nationaux. J’imagine que ce simple fait augure bien de l’avenir de l’engagement croissant des femmes dans notre comité technique. Cela représente une de technologies de l’information et de la la normalisation à l’ISO et à la CEI. Bien entreprise considérable dans un délai très communication (TIC). qu’aucune femme ne préside de sous-comité serré. L’ISO/CEI JTC 1 s’inscrit dans ce nou- de l’ISO/CEI JTC 1 à l’heure actuelle, je ne J’ai constitué des équipes pour les diver- veau paysage. Il a en effet été le premier doute pas que cela change dans un avenir ses parties des procédures et demandé leurs comité à introduire la procédure par voie très proche. contributions. Bien que cela ait rendu la ré- express, fréquemment utilisée par les or- Le dernier pan de mon « histoire vécue » daction de ce supplément plus complexe et ganismes nationaux et les organismes en se déroule auprès de mon employeur actuel, liaison de catégorie A. Il a également créé le la société Hewlett-Packard. La présidence processus de transposition des spécifications de l’ISO/CEI JTC 1 n’est pas mon em- La normalisation a été un formidable choix de carrière ! difficile, cet effort a été justifié par les idées intéressantes qu’il a permis d’obtenir. Je suis également tout à fait satisfaite des re- cherches menées par notre groupe de travail spécial sur de nouveaux domaines d’intérêt. Ce groupe a déjà obtenu de grands succès en peu de temps.

Accélérer le processus de normalisation Les travaux herculéens qui consistent à maintenir l’interopérabilité des TI parmi les centaines de normes et de spécifications édictées par une multitude d’organismes de normalisation et de consortiums, sont l’un des aspects les plus intéressants de l’ISO/ Karen Higginbottom qui a présidé, en octobre 2009, sa première réunion plénière de l’ISO/CEI JTC 1 – tenue conjointement avec la Réunion générale de la CEI pour CEI JTC 1. La plupart des entreprises en- une meilleure collaboration – serre la main du Secrétaire général de la CEI, Ronnie Amit. visagent les nombreuses initiatives de nor- malisation comme s’il s’agissait d’un tout publiquement disponibles (PAS) du JTC 1 ploi à temps plein, mais c’est un honneur indissociable, de la plus formelle à la plus afin d’accélérer, améliorer et faciliter le pro- à temps plein. J’apprécie hautement l’en- improvisée. Elles procèdent souvent d’une cessus d’approbation. À l’heure actuelle, six gagement sans faille de HP vis-à-vis de la décision de gestion complexe, fondée sur consortiums au sein du comité bénéficient normalisation en général, et de mon rôle en une pluralité de facteurs, pour déterminer de ce processus rationalisé. tant que Présidente de l’ISO/CEI JTC 1 en quel est l’environnement le mieux à même, De surcroît, l’ISO/CEI JTC 1 s’efforce en particulier. J’en conclus que, pour moi, la selon l’entreprise, de mener à bien de nou- permanence de perfectionner ses processus normalisation a été un formidable choix de veaux travaux de normalisation en matière internes et d’améliorer son image. Ces deux carrière ! 

10 ISO Focus+ Janvier 2010 © ISO Focus+, www.iso.org/isofocus+ Navires et technologie maritime Charlie Piersall Adopter une approche stratégique d’entreprise

Si je me penche sur les raisons de mon engagement direct dans la normalisation, je dirais que tout a commencé en 1978 lorsque l’on m’a demandé de présider un sous-comité dans le cadre du comité ASTM F25 chargé des navires et de la technologie maritime. À l’époque, officier d’active dans la ma- rine américaine, j’étais Responsable princi- pal du Programme de commandement des opérations amphibies et des transports mari- times stratégiques. J’avais la responsabilité d’un budget de plus de USD 24,5 milliards et j’avais reçu les plus hautes distinctions militaires et techniques pour la réussite de la planification, de l’exécution et de la li- vraison de plus 30 bâtiments et embarca- tions d’assaut, dans les limites du budget et en respectant, voire en devançant les délais, durant mes huit années de commandement. C’est à cette époque que j’ai pris conscien- ce de la valeur des normes industrielles. L’utilisation de normes commerciales ap- paraissait en effet importante pour mieux garantir la réussite de notre programme, car les normes militaires étaient rarement à jour et leurs solutions étaient plus coûteuses. L’une de mes premières tâches à l’ASTM a donc été de convertir des spécifications militaires en normes commerciales et en solutions commerciales disponibles sur le marché. Le recours aux normes industrielles était manifestement la voie de l’avenir et je m’attachai donc à favoriser leur utilisation en lieu et place de règlements ou de normes militaires. J’ai assuré pendant trois mandats une présidence au sein de l’ASTM F25 et j’ai été membre du conseil d’administration de l’ASTM. J’ai ensuite consacré toute mon énergie à l’ISO et à la présidence de l’ISO/ TC 8, de 1995 à ce jour. Le Capitaine Charles H. Piersall est Président du comité technique Fixer le cap et la vitesse ISO/TC 8, Navires et technologie maritime. Cet ancien Capitaine de l’US Qu’est ce qui m’importe dans mon rôle de Navy compte à son actif plus de 50 années au service de la marine, d’abord président ? Les éléments clés sont pour moi en qualité d’officier supérieur, puis de dirigeant de l’industrie. Son rôle le leadership, une approche d’unité fonc- de chef de file dans le domaine des normes maritimes internationales est tionnelle, des responsabilités clairement dé- finies, agir en phase et en temps voulu, être reconnu dans le monde entier. Titulaire des plus hautes distinctions militai- l’instrument d’une mise en relation entre le res, le Capitaine Piersall a aussi été lauréat de nombreux prix majeurs pour régime réglementaire et l’industrie maritime ses contributions à la normalisation internationale. Le Capitaine Piersall est internationale, et communiquer la valeur de membre de Sigma Xi (Société honorifique de recherche scientifique), de la normalisation stratégique aux responsa- bles publics et dirigeants d’entreprises. la Société américaine des ingénieurs navals (lauréat de la médaille d’or et Lorsque je suis devenu Président de membre à vie) et de la Société des architectes navals. l’ISO/TC 8, l’équipe se considérait manifes-

ISO Focus+ Janvier 2010 11 © ISO Focus+, www.iso.org/isofocus+ Dossier Navires et technologie maritime tement comme un équipage et l’on attendait de moi que je fixe « le cap et la vitesse ». Nous devions nous réunir fréquemment pour nous assurer que nous pourrions répon- dre rapidement aux besoins de nos parties prenantes et nous nous imposions comme conditions préalables d’agir « en phase et en temps voulu ».

Un président d’ISO/TC n’agit pas à titre honorifique.

Les rôles et responsabilités ont été claire- ment définis. Il n’y aurait qu’un seul « capi- taine à la barre ». Après avoir aisément mis en place ces pratiques de navigation, nous avons élaboré notre vision stratégique – être l’instrument d’une mise en relation entre les instances de réglementation et l’industrie. Il apparut d’emblée évident qu’il fallait considérer l’ISO/TC 8 comme une unité fonctionnelle opérant au sein de l’ISO. En tant que telle, sa direction avait l’entière res- Le Capitaine Piersall (à droite) et l’ancien Secrétaire de l’ISO/TC 8, M. I. Ogo (à gauche), ponsabilité et obligation de rendre compte reçoivent, au nom de l’ISO/TC 8, le prestigieux Prix ISO de Leadership Lawrence D. Eicher en de ses réussites ou de ses échecs. septembre 2005 des mains du Président de l’ISO d’alors, M. Masami Tanaka (au centre).

Des rôles et responsabilités Les présidents de sous-comités (SC) sont clairement définis responsables devant le président du TC de la réussite de leur « unité fonctionnelle ». De J’ai la conviction qu’un président d’ISO/ même, les secrétaires de SC sont respon- TC n’agit pas à titre honorifique pour ob- sables de l’administration devant les prési- server les progrès du comité. Son rôle est dents de SC, et de la coordination devant le clairement défini et dans les Directives secrétaire de l’ISO/TC 8. ISO/CEI, Partie 1 : « Le président d’un co- Il y a donc une chaîne de commandement mité technique est responsable de la gestion bien établie. Nous prenons tous nos d’ensemble du comité, y compris les sous- responsabilités au sérieux et nous avons comités et groupes de travail ». la chance d’avoir un leadership et une Par ailleurs, le Secrétaire de l’ISO/TC 8 équipe administrative remarquables pour est l’administrateur en chef. Il a la respon- l’ensemble de l’ISO/TC 8.

A propos du leadership Utiliser tous les outils ISO et du consensus disponibles et les ressources nécessaires pour agir : J’aimerais faire part de certaines ré- flexions sur les facteurs de réussite. Le pré- En phase – Etre présent, actif, accepté et avoir la sident doit « conduire » et non « gérer » et cela s’applique aussi bien à nos présidents réputation de produire les résultats escomptés de SC. En temps voulu – Produire les résultats quand le Pour puiser dans un potentiel et forger client en a besoin. Les « comportements routiniers » de nouvelles idées, il faut un leadership. Un leader ne se présente pas avec un mode conduisent à l’échec et le client ira ailleurs. d’emploi tout prêt ou un plan déjà appliqué ailleurs. Il ne prêche pas la patience ou l’at- tentisme. Et il ne doit pas susciter un sen- sabilité de donner, au sein du comité, la di- timent d’infortune ou de catastrophe immi- rection et les orientations administratives nente. Il ne peut agir à partir de la crainte, générales, de résoudre tous les problèmes de l’inquiétude ou de l’angoisse. Je ne pense administratifs et de suivre l’état d’avance- pas qu’un leader puisse s’imposer s’il use ment des travaux dans la base de données d’une rhétorique stérile ou si ses actions ne de l’ISO/TC 8. Notre secrétaire est un diri- sont pas suivies d’effet. Dirigez et les gens geant industriel qui travaille avec une solide vous suivront. Ils seront créatifs. Ils seront équipe de soutien administratif. productifs. Tout le monde veut faire partie

12 ISO Focus+ Janvier 2010 © ISO Focus+, www.iso.org/isofocus+ L’équipe dirigeante : le président et le secrétaire

À la barre de l’ISO/TC 8 : Yanging Li, Secrétaire (à gauche) et le Capitaine Piersall, Président.

Le président de l’ISO/TC a l’entière responsabilité et obligation de rendre compte de la performance du TC (unité fonctionnelle) : • Responsable du programme – Inviter les experts les dirigeants qui, dans l’industrie et les directeur exécutif du TC à se manifester pouvoirs publics, peuvent dire « oui » ou « non ». Nous devons cibler nos messages • Leader/facilitateur En mer, un navire, c’est un ensemble sta- sur le niveau exécutif, montrer comment les ble en mouvement. Il en va de même pour • Directeur des relations publiques et normes peuvent stimuler la performance et toute entreprise qui réussit. Nous révisons la rentabilité ou aider à mettre en application de la communication en permanence les moyens d’améliorer, de les prescriptions réglementaires en ayant • Responsable du marketing faciliter, d’affiner, d’harmoniser et/ou de recours à la certification s’il y a lieu pour restructurer nos opérations. Nos marchés • N’est pas rédacteur de normes. gagner la confiance publique et la confiance évoluent et l’économie mondiale évolue. des consommateurs. L’industrie maritime est véritablement glo- Le secrétaire de l’ISO/TC bale – le commerce mondial, à 90 %, s’ef- Tout le monde veut Administrateur en chef : fectue par mer. Les solutions régionales et nationales ne sont pas le meilleur moyen de faire partie d’une Apporte un soutien administratif au • servir une industrie en situation concurren- équipe gagnante. président tielle dans le monde entier. Nous ne pouvons nous permettre de • Fournit des orientations rester immobiles. Les solutions doivent Si les dirigeants comprennent les atouts administratives aux secrétaires de répondre aux besoins de nos parties pre- de la normalisation pour leur compétitivité SC nantes. Chaque TC à ses propres parties et leur rentabilité, ou pour l’application du • Suit l’avancement du programme prenantes et ses solutions, structures et régime réglementaire, alors ils l’appuieront et des pléthores d’experts se manifesteront. de travail priorités doivent s’adapter à leur marché. Nous devons aussi nous rappeler que les C’est à eux que s’adressent clairement notre • Tient à jour et gère la base de meilleures solutions sont celles qui vien- communication et nos efforts médiatiques. données (8 N 1000) de l’ISO/TC 8 nent à point nommé et sont dues à des per- Nous féliciter mutuellement peut nous ras- sonnes qui connaissent les exigences et les surer, mais cela ne libère pas les ressources Coordonne et résout les questions • besoins du marché. Oui, nous travaillons et les engagements nécessaires pour réussir, administratives avec et entre les dans la normalisation, mais cela ne signi- c’est-à-dire pour nous assurer que tout ce secrétaires de SC et le Secrétariat fie pas que tout doit « entrer dans le même que nous faisons correspond aux besoins central de l’ISO. moule » et que nous décidons quelles nor- du marché et sera mis en œuvre. Rappe- mes sont nécessaires, ou quand. Des per- lons-nous que nous avons une mission de sonnes bien intentionnées qui décident de « service ». sujets hors de leurs compétences mènent d’une équipe gagnante. Si vous créez ce sen- droit au désastre. Faire passer le message, timent, le consensus n’est plus un problème Ce sont les experts qui accomplissent le nouer des liens – les « négateurs » seront laissés en chemin travail. Toutefois, sans la compréhension alors que le comité continuera de croître et et le soutien de ceux qui ont pouvoir d’at- Notre comité collabore activement et de prospérer. Vos partenaires veulent traiter tribuer un financement, aucun expert ne étroitement avec les organismes de régle- avec un gagnant. se manifestera. Nous visons les décideurs, mentation et les organismes gouvernemen-

ISO Focus+ Janvier 2010 13 © ISO Focus+, www.iso.org/isofocus+ Dossier Navires et technologie maritime

taux, y compris avec de nombreuses institu- tions spécialisées des Nations Unies. Dans Communication ce cadre, l’humilité est la clé du succès. Nous contribuons à des solutions – nous La normalisation est une décision n’établissons pas les prescriptions. Aujourd’hui, le programme de travail stratégique d’entreprise : de l’ISO/TC 8 compte plus de 100 projets • Elle ne se limite pas à la production présentant un intérêt pour l’Organisation de documents techniques maritime internationale (OMI). Nous avons établi des records dans la fourniture de ré- • Elle est un outil commercial efficace férentiels : publier des spécifications publi- pour ouvrir de nouveaux marchés, quement disponibles (PAS) en sept mois réduire les obstacles au commerce, seulement (et en règle générale en moins assurer la compétitivité. d’un an) du début à la fin des travaux, et pu- blier des Normes internationales en moins Communiquez avec les dirigeants des de deux ans. Nous contribuons à faciliter l’application des exigences. Comme l’a ré- pouvoirs publics et de l’industrie : cemment déclaré le Secrétaire général de • Informez les décideurs de vos l’ISO, Rob Steele, « nous sommes des créa- parties prenantes teurs de confiance ». • Publiez des bulletins de votre comité • Commercialisez vos aptitudes – Comme un navire en mer, brochure de l’ISO/TC 8 une entreprise qui réussit • Publiez des articles dans la presse est un ensemble stable économique, etc. en mouvement. • Organisez des séminaires • Participez activement à des La normalisation est une décision stra- conférences : orateurs/modérateurs tégique d’entreprise et la communication en est la clé. De ce point de vue, où en est • Créez un blog de votre comité l’ISO/TC 8 ? Nous venons de conclure no- technique. tre 30e séminaire en 15 ans. Nous publions deux fois par an un bulletin à plus de 1500 exemplaires imprimés, plus une version Communiquez, communiquez, électronique. Nous publions régulièrement communiquez. des articles dans des revues internationales comme ISO Focus, Fairplay, Journal of Commerce, etc. Nous présentons des sessions ou en as- surons l’animation lors de conférences, séminaires et dans d’autres forums. Nous publions une brochure informative de l’ISO/TC 8, qui informe les clients sur les moyens d’obtenir de l’aide et de participer aux travaux. Nous avons un plan d’action sur mesure – un véritable business plan dans le fond et non dans la forme. Nous sommes présents dans les médias locaux et venons de créer un blog de l’ISO/TC 8. Et la liste pourrait s’allonger.

C’est bien simple ISO Focus m’a demandé si je comptais prendre ma retraite. « C’est bien simple. J’ai 28 ans de carrière dans la marine, environ 24 ans dans l’industrie, et 14 ans de prési- dence de l’ISO/TC 8. La question est donc prématurée. » En résumé, nous savons qui nous servons. L’ISO/TC 8 est fier de ses nombreuses réus- À la réunion plénière de l’ISO/TC 8 à Izmir en Turquie en octobre 2009. Au premier plan : le Capitaine Piersall (à gauche) félicite le Capitaine Manuel Nogueira, Vice-président du Comité sites et de ses partenariats solides. Nous de la protection du milieu marin de l’OMI et modérateur de la réunion, qui a rassemblé plus de appliquons la devise : faire bien, du premier 500 participants. coup, à temps. 

14 ISO Focus+ Janvier 2010 © ISO Focus+, www.iso.org/isofocus+ Sécurité des produits de consommation

Elizabeth Nielsen Une Présidente face aux défis

Elizabeth Nielsen est Présidente du comité de projet ISO/CP 243, ­Sécurité des produits de consommation. De par son expérience dans les domaines de l’évaluation des risques associés aux produits de consommation et de l’élaboration de règlements, législations et normes, elle est parfaitement qualifiée pour ce travail. Ayant récemment pris sa retraite de Santé Canada, Mme Nielsen continue de contribuer aux travaux du Conseil canadien des normes (CCN) et de l’Association canadienne de normalisation (CSA). Membre du Comité consultatif canadien auprès du Comité ISO pour les questions de consommation (ISO/COPOLCO) et membre du Comité national canadien de la Commission électrotechnique internationale (CEI), elle participe au groupe de travail de l’ISO/COPOLCO sur la sécurité des produits, tout en étant la représentante CSA des consommateurs au sein de l’ISO/TC 229, Nanotechnologies.

ISO Focus+ Janvier 2010 15 © ISO Focus+, www.iso.org/isofocus+ Dossier

Lorsqu’il m’a été demandé de présider le nouveau comité de projet de l’ISO créé en 2008 pour élaborer une norme sur la sé- curité des produits de consommation, j’ai jugé naturel d’accepter. Je travaillais dans ce domaine depuis les années 1970, à la fois dans la perspective d’une spécialiste de la réglementation chargée d’élaborer des rè- glements techniques pour gérer les risques associés aux produits de consommation et dans le cadre de ma participation à de nom- breux comités de normalisation nationaux et internationaux. En outre, animatrice du groupe de travail de l’ISO/COPOLCO sur la sécurité des pro- duits de consommation, j’ai été de celles et ceux qui ont recommandé d’élaborer cette norme contenant des lignes directrices pour aider les fournisseurs de tels produits. Mais je représente aussi les consomma- teurs, et mon engagement eût été impossible sans le soutien de l’Association canadienne de normalisation et du Programme de la sé- curité des produits à Santé Canada.

Les normes de produits d’application volontaire peuvent combler les lacunes dans la réglementation.

Spécialiste de la réglementation, chargée de l’exécution d’une loi conçue pour gérer la sécurité des produits de consommation, je me suis bien vite aperçue que les normes d’application volontaire relatives aux pro- duits peuvent contribuer à combler les la- cunes de la réglementation et à diminuer le des comités où la norme serait citée en réfé- res pour les travaux des comités techniques nombre de dommages corporels liés aux pro- rence dans la réglementation sur la sécurité et à la rédaction des normes. duits, en particulier chez les enfants. Cette des produits, puis à d’autres comités dont Il m’est clairement apparu qu’en ma qua- constatation m’a alors amenée à participer à les travaux présentaient potentiellement des lité de Présidente, mon rôle principal est de avantages pour les consommateurs. m’assurer que le comité fonctionne avec ef- © Grace Nielsen Mon engagement dans la normalisation ficacité et de n’agir qu’à titre international, s’est poursuivi même après avoir quitté le sans représenter des intérêts nationaux. Un domaine de la réglementation, ce qui m’a autre défi est d’intéresser des experts des donné notamment des occasions de rencon- pays développés et des pays en développe- trer d’autres experts, de débattre des ques- ment à participer. tions nouvelles et de partager des idées. Plus De ma participation à d’autres comités récemment, cet engagement m’a permis de techniques et de mes lectures, j’en déduisis me tourner vers un nouveau domaine d’un que je serai responsable de : intérêt majeur, les nanotechnologies, qui • Garantir que le comité de projet se déve- auront un impact significatif sur les consom- loppe et suit un plan de travail fondé sur mateurs et les produits qu’ils achètent et les directives utilisent. • Aider à construire une matrice du comité incluant toutes les parties prenantes Une expérience riche en • Diriger des réunions avec les objectifs enseignements suivants : La prise en charge de la présidence d’un -- Tous les membres auront l’occasion nouveau comité de projet international a d’exprimer leurs points de vue, ce Les normes sur la sécurité des produits représenté une expérience riche en ensei- qui peut s’avérer très difficile pour contribuent à diminuer le nombre de gnements. J’ai dû me familiariser avec les ceux dont l’anglais n’est pas la dommages corporels chez les jeunes enfants. Directives ISO/CEI relatives aux procédu- langue maternelle

16 ISO Focus+ Janvier 2010 © ISO Focus+, www.iso.org/isofocus+

350 550 000 Protecteurs faciaux et visières pour joueurs de hockey sur glace (CAN/CSA-Z262.2) 300 Première édition Deuxième édition Troisième 500 000 250 édition

200 450 000

150 400 000 Joueurs/an Blessures/an 100 350 000 50

0 300 000 72/73 77/78 80/81 83/84 86/87 89/90 92/93 95/96 98/99 00/01 Total blessures Blessures à l’œil Joueurs de hockey sur glace licenciés à à l’œil entraînant la cécité l’Association Cannadienne de Hockey

Ce graphique sur les blessures à l’œil en hockey sur glace au Canada illustre la contribution potentielle des normes à la diminution des dommages corporels. (Sources : Dr. T. Pashby, 2002, Canadian Hockey Association, 2002) © CSA

-- Aucune personne ne domine les Différents points de vue Ces principes permettent aux membres du débats comité d’évaluer les différentes positions en Il ne sera pas toujours facile d’encadrer fonction de critères qu’ils ont approuvés. -- Chaque point de vue est écouté et une équipe d’experts provenant de nom- De plus, il est important de s’assurer que pris en considération breux pays, et qui auront probablement des les experts sont respectés et que leurs points -- Les points de vue sont appuyés sur points de vue différents sur les questions qui de vue sont écoutés et compris. Pour une des faits et ces derniers sont docu- se poseront. A maints égards, cette situation bonne gestion du comité, il est essentiel que mentés dans les procès-verbaux ou est comparable à celle des comités scienti- tous les membres soient pleinement au fait rapports des réunions fiques composés de spécialistes de diverses de leur rôle et de leurs responsabilités. disciplines, ou des comités de réglementa- Un consensus est souvent difficile à ob- -- Veiller à ce que des synergies s’éta- tion composés de parties prenantes de tous tenir lorsque les priorités des membres di- blissent entre les divers membres types et dont j’ai assuré la présidence. vergent. Bien souvent, les difficultés sont afin d’obtenir le consensus dues au fait que les membres du comité ne -- S’assurer que toutes les décisions Un accord sur comprennent pas ce qu’est un consensus ou sont consignées avec exactitude dans ce qu’il signifie. Il faut donc en parler dès le les procès-verbaux des réunions les principes facilite début du processus. le processus. Pour obtenir un consensus, le président -- Le processus d’élaboration d’une doit suivre un certain nombre de bonnes norme ne privilégie ni ne favorise pratiques, par exemple, s’attacher à faire les intérêts d’un fournisseur parti- Pour relever de tels défis, j’ai toujours en sorte que tous les membres participent et culier, de groupes de parties pre- jugé utile d’élaborer et d’obtenir un accord, qu’aucun ne soit exclu ; que les divers inté- nantes, d’un pays ou d’une région dès le début du processus, sur un ensemble rêts présents autour de la table sont respec- • Garantir que tous les membres ont la de principes et de critères qui seront utilisés tés et que les membres du comité sont tenus possibilité de présenter des observations pour guider l’élaboration de la norme ou du d’assumer leurs obligations. sur les projets, que ces observations sont règlement. Lorsqu’un conflit se présente, il sera pos- mises à la disposition de tous les mem- L’accord sur un ensemble de principes sible de le résoudre de diverses manières : bres du comité et qu’elles sont prises en facilite le processus lorsque des désaccords laisser les personnes exposer en détail leurs compte et traitées. se manifestent et sont difficiles à résoudre. préoccupations sans les interrompre, créer

ISO Focus+ Janvier 2010 17 © ISO Focus+, www.iso.org/isofocus+ Dossier Sécurité des produits de consommation

un petit groupe de travail chargé d’étudier la Les documents sont toujours à disposition La meilleure approche question et de faire un rapport au comité, fai- sur le serveur ISODOC et Livelink mais il re une pause dans la réunion pour donner aux n’est pas toujours aisé d’y accéder. Le comité de projet dont je serai res- membres la possibilité d’examiner les points Comme le monde des normes est dominé ponsable a été chargé d’élaborer une Nor- de vue divergents, se reporter aux principes par les hommes et les membres de l’indus- me internationale qui donnera des lignes directeurs convenus dès le début, ou encore trie, il n’est pas toujours facile pour les fem- directrices aux parties impliquées dans la se concentrer sur les éléments du problème mes, en particulier celles qui représentent chaîne d’approvisionnement des produits sur lesquels les parties peuvent s’accorder. les consommateurs, d’y participer efficace- de consommation (notamment les concep- ment ou d’être prises au sérieux. teurs, les fabricants, les importateurs, les Un autre défi Les autres membres des comités techni- distributeurs, les détaillants et d’autres ques estiment souvent qu’elles n’ont pas les producteurs de biens de consommation), J’anticipe un autre défi, qui est de s’assu- connaissances ou les compétences requises au moyen d’outils pratiques qui les aide- rer que les membres du comité présentent pour participer à des travaux techniques. De ront à identifier, à évaluer et à éliminer ou réellement des observations sur les docu- plus, ils ne reconnaissent pas les avantages réduire les risques associés à l’exposition ments, participent aux réunions et répondent qu’apporte la présence du consommateur qui à des produits de consommation. aux demandes d’information. achète le produit dont traitent leurs normes. La norme a pour but de les aider à dé- Dans le contexte actuel, les organisations Or, le point de vue du consommateur peut terminer, documenter et mettre en œuvre souvent faire la différence entre la réussite subissent de fortes contraintes financières et la meilleure démarche pour diminuer les et l’échec d’un produit. il se peut que les experts ne disposent pas du risques ainsi que pour produire et com- temps ou des moyens financiers nécessaires mercialiser régulièrement un produit sûr, pour participer activement ou assister aux comme l’exige la législation de nombreux réunions internationales. Peut-être sera-t-il Le consensus est souvent pays. nécessaire de prendre contact en leur nom difficile à obtenir. Les informations actuellement commu- avec leurs employeurs pour expliquer les niquées par les gouvernements ne sont pas raisons qui sous-tendent l’élaboration d’une toujours cohérentes, ce qui crée des diffi- telle norme. Personnellement, j’ai eu moins de problè- cultés à ceux qui vendent les produits sur Il y a des limites à ce que peut faire une mes à cet égard que certaines de mes collè- le plan mondial. La future norme bénéfi- personne et, dans certains cas, les experts ne gues, en raison, me semble-t-il, de mon ex- sont pas disposés à travailler sur leur temps périence approfondie des relations avec les ciera aux parties qui, dans les pays en dé- libre ou à prendre eux-mêmes en charge responsables dans les secteurs public, non veloppement, ne disposent pas forcément leurs dépenses de voyage. gouvernemental et privé, dans le cadre de d’un système solide, appuyé sur un réfé- Les téléconférences peuvent également la préparation et de la mise en application rentiel international, pour protéger leurs poser un problème, en particulier lorsque les de règlements. consommateurs et faciliter l’accès de leurs membres vivent sous différents fuseaux ho- En outre, ma participation est facilitée produits aux marchés internationaux. raires ou ont des difficultés à communiquer grâce à ma formation universitaire, à mon Il est donc raisonnable d’escompter par téléphone en anglais. expérience de la gestion de laboratoires et qu’une telle Norme internationale favo- Le courrier électronique est un outil de d’experts scientifiques dans le domaine de risera le commerce des biens de consom- communication couramment utilisé mais, la sécurité des produits et de la protection mation, la confiance du consommateur et sauf en cas de contact personnel avec les contre les rayonnements et au fait que j’ai la compétitivité, et qu’elle protégera aussi experts désignés, il n’est pas toujours facile été cadre dirigeant au gouvernement du bien les consommateurs des risques pour d’obtenir une réponse des membres. Canada. leur santé et leur sécurité. 

18 ISO Focus+ Janvier 2010 © ISO Focus+, www.iso.org/isofocus+ Engins de terrassement Dan Roley Le consensus, un résultat gagnant-gagnant pour tous

Un marché mondial Le marché des engins de terrassement est un marché mondial depuis plus de 50 ans. Les grands constructeurs d’engins d’Eu- rope, des USA et du Japon livrent des ma- chines de chantier pour de grands projets de terrassement dans le monde entier. Certains pays ont commencé à élaborer des normes nationales pour le secteur il y a environ 45 ans, créant des difficultés pour les constructeurs car le volume des ventes de ce type d’équipements ne peut justifier différents modèles pour chaque pays. L’ISO/TC 127, Engins de terrassement, a été créé en 1968 pour élaborer des Normes internationales susceptibles d’être utilisées au niveau national, et facilitant l’émergen- ce d’un marché mondial. Ces 40 dernières années, le comité a essayé de maintenir un ensemble complet de normes ISO raisonna- bles et réalistes couvrant les besoins com- merciaux, tout en définissant les exigences de sécurité pour le secteur. Les normes publiées sont constamment Dan Roley est président du comité technique ISO/TC 127, Engins de mises à jour et de nouvelles normes sont éla- terrassement. Après avoir obtenu un doctorat en génie ergonomique de borées pour prendre en compte les nouveaux modèles d’engins, les attentes en matière de l’Université de Californie en 1975, Dan Roley a travaillé dans différents sécurité et les nouvelles technologies. domaines du secteur des engins de terrassement, notamment en conception, recherche, essais et développement, ergonomie, nouvelles technologies, Les fruits de notre travail et normes. Il a effectué deux missions en Europe, de 1981 à 1982 dans Président de l’ISO/TC 127 depuis 2002, je le cadre d’un programme d’échanges scientifiques entre la France et continue d’appuyer le développement d’un les États-Unis et, de 1992 à 1996, en qualité de directeur, nouvelles ensemble complet de normes ISO pour le technologies, chez Caterpillar à Genève, en Suisse. secteur du terrassement et l’adoption de nos normes en tant que normes nationales. Ces dernières années, les défis se sont multipliés Aimer son travail m’a aidé à me préparer à la présidence de dans le secteur et les normes établies par le l’ISO/TC 127. comité ont été utiles pour différents aspects : Après avoir obtenu mon doctorat, j’ai tra- J’aime les défis et les possibilités as- • Nouvelles technologies, systèmes élec- vaillé dans la recherche en ergonomie pour sociés à l’élaboration des normes ISO, et troniques et ordinateurs le secteur des engins de terrassement. Cer- j’aime promouvoir leur utilisation en tant tains résultats de mes premiers travaux ont que normes nationales et exigences tech- • Exigences de sécurité plus élevées de la été utilisés pour l’élaboration des premières niques pour les règlements nationaux. Ces part des clients et de la société versions des normes de sécurité de l’ISO/TC dernières années, j’ai voyagé en Australie, • Nouveaux modèles et nouvelles dimen- 127. Réalisant que j’appréciais le travail sur Chine, Inde, République de Corée, Rus- sions des engins et équipements les normes, j’ai indiqué mon intérêt à parti- sie, Amérique du Sud, États du Golfe et • Domaine réglementé par un nombre ciper à l’élaboration des normes de l’ISO/ en Europe pour encourager et former les croissant de pays TC 127, et les experts du domaine m’ont re- participants. • Progression des pays en développement commandé d’acquérir plus d’expérience des En outre, je prends part aux discussions systèmes, des applications, des propriétaires sur les recommandations en matière de • Exigences en matière d’évaluation de la de machines et des conducteurs d’engins. meilleures pratiques pour l’adoption des conformité et de certification La variété des différentes missions que normes et règlements nationaux utilisant les • Développement durable dans le secteur j’ai effectuées les 20 années suivantes, normes de l’ISO/TC 127. du terrassement.

ISO Focus+ Janvier 2010 19 © ISO Focus+, www.iso.org/isofocus+ Dossier Engins de terrassement

Pour relever ces défis, l’ISO/TC 127 a élaboré un certain nombre de nouvelles nor- mes dans différents domaines, notamment : • Exigences de sécurité pour les comman- des à distance • Sécurité des systèmes électroniques • Dispositifs de détection des risques • Échange de données informatiques • Recyclage • Vibrations • Exigences générale de sécurité des machines.

L’ISO/TC 127 travaille également à de nouveaux projets de normes dans différents domaines : • Systèmes antivol • Sécurité des systèmes électrique et hybrides pour gérer la charge de travail que représen- Le résumé d’avancement mis au point • Sécurité incendie te l’élaboration des normes. Les priorités à pour l’ISO/TC 127 simplifie la participation • Durabilité établir pour les différents nouveaux projets au processus d’élaboration des normes. En • Consommation de carburant sont évaluées à chaque réunion de l’ISO/TC période économique difficile, des efforts 127 et les projets hautement prioritaires sont sont délibérément faits pour réduire le temps • Sécurité du porte-outil à attache rapide engagés. et les frais de participation en regroupant • Protection du siège de l’instructeur aux mêmes dates les réunions des groupes • Matériaux non métalliques pour les Une équipe d’experts dévoués de travail (GT) et en communiquant le plus structures de protection de l’opérateur possible par courriel. Les réunions des GT • Sécurité sur route. Le facteur de réussite le plus important sont informelles et la bonne communication pour mon comité tient au dévouement des y est encouragée. Les normes de l’ISO/TC 127 définissent nombreux experts. Dans l’objectif commun Les difficultés à dégager un consensus les critères de performance de sécurité qui de créer des normes de sécurité raisonnables sont en général résolues une fois que l’on aident l’industrie à traiter tous les risques et réalistes, le comité contribue à répondre a identifié les préoccupations de chacun des en matière de sécurité et à construire des aux besoins des clients, des organisations experts et obtenu des informations permet- machines sûres ne nécessitant pas de régle- responsables des questions de santé et de tant de mieux définir les risques relatifs à la mentations strictes des pouvoirs publics. sécurité et des fabricants. sécurité. Une réflexion commune peut alors L’industrie s’attache à construire des ma- Nos discussions sont animées, nous ac- s’engager pour trouver les solutions adéqua- chines utilisables en toute sécurité et à aider cueillons les apports de tous les experts, et tes pour atteindre les objectifs fixés. ses clients à atteindre des objectifs « zéro nous travaillons ensuite pour dégager un accident ». consensus général qui débouche sur un ré- L’ISO/TC 127 administre le processus sultat gagnant-gagnant pour tous les grou- J’aime les défis et des propositions d’études nouvelles (NWIP) pes d’intérêt. le potentiel associés à l’élaboration des normes ISO.

J’essaie d’encourager la participation de tous les pays intéressés par le secteur du terrassement. Ces dernières années, des réu- nions ont été organisées en Australie, Brésil, Chine, Pologne, République de Corée et Rus- sie. Des réunions sont prévues en Amérique du Sud et en Inde. Nous assurons des forma- tions et favorisons la participation des pays en développement. Nous avons organisé der- nièrement des séminaires au Chili, en Chine, Inde, République de Corée et Russie. En qualité de président de l’ISO/TC 127, j’organise régulièrement des réunions de suivi pour répondre aux questions sur les projets de normes et le processus d’élabo- ration des normes, et pour encourager la participation régulière au sein du comité La réunion de suivi de l’ISO/TC 127 en Chine, en octobre 2009. technique.

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tituer à leurs normes nationales. Elles sont terrassement, les exigences techniques et les par ailleurs utilisées comme normes régio- méthodes d’essai d’évaluation de la confor- nales, notamment en Europe. Notre comité mité spécifiées dans les normes de l’ISO/ a travaillé en étroite collaboration avec les TC 127 peuvent être utilisées directement. parties prenantes européennes pour élabo- Dans les pays développés, les constructeurs rer des normes communes conformément peuvent réaliser eux-mêmes leurs propres à l’Accord de Vienne (un accord de coo- essais d’évaluation de la conformité en uti- pération technique entre l’ISO et le Comité lisant nos normes de sécurité. Européen de Normalisation). La certification et les essais d’évaluation de la conformité représentent toutefois un en- Relations avec les règlements jeu plus important dans les pays en dévelop- pement où les constructeurs, qui ne sont pas Étant donné que les normes de l’ISO/TC jugés aptes à déclarer eux-mêmes leur confor- 127 définissent des niveaux de sécurité ac- mité, doivent faire appel à des tiers pour effec- ceptables pour les engins de terrassement, tuer les essais d’évaluation de la conformité. elles sont utilisables directement en tant Les travaux du Groupe de travail 6 de la qu’exigences techniques pour les règle- CEE-ONU sur un modèle international pour Le Président de l’ISO, Håkan Murby ments régionaux ou nationaux. La norme les engins de terrassement ont été actualisés (à gauche) remet le Prix de leadership ISO 20474 relative aux exigences générales pour aborder la question des essais d’éva- Lawrence D. Eicher au Président, Dan Roley, de sécurité des machines peut être citée en luation de la conformité et de la certification et à la Secrétaire, Sara Desautels référence comme une norme unique pour en ajoutant quelques options supplémentai- de l’ISO/TC127. couvrir tous les risques relatifs à la sécurité res aux essais d’évaluation de la conformité présents sur les engins de terrassement. qui ont déjà été réalisés visant à encourager La sécurité, sans restrictions Dans les économies en développement où les fabricants à travailler avec des tiers. de conception toutes les exigences techniques de la norme ne sont pas nécessairement applicables, ISO Les normes de notre comité définissent 20474 peut être utilisée comme norme na- les critères de performance des niveaux de tionale, en rendant optionnelles certaines se sécurité acceptables, plutôt que des niveaux ses exigences. En utilisant ISO 20474 les minimums de sécurité. Grâce à ces critères, constructeurs nationaux d’engins pourront les utilisateurs de machines peuvent pour- se conformer aux normes de l’ISO/TC 127, suivre leur objectif zéro blessure, et les et accéder ainsi au marché mondial. constructeurs produire des machines répon- dant aux exigences en matière de santé et de sécurité et aux réglementations applicables. Différentes approches sont possibles pour Nos normes sont remplir les critères et exploiter les progrès mondialement acceptées. technologiques. Nous évitons donc d’impo- ser des critères de performance directifs au niveau de la conception. Nos normes autori- Nos normes sont celles qui ont été utili- sent différentes solutions de conception qui sées pour le projet de modèle de règlement permettent d’assurer des niveaux de sécurité de la Commission économique pour l’Eu- acceptables, sans imposer de restriction sur rope des Nations Unies (CEE-ONU). Le les éléments de la conception ou de limites Groupe de travail de la CEE / ONU sur la aux perfectionnements des engins. coopération réglementaire et les politiques de normalisation traite des normes, règle- ments, essais d’évaluation de la confor- Harmonisation mondiale Acceptation au niveau mondial de la sécurité mité, et de surveillance du marché. Il en- courage l’harmonisation des règlements au Les normes de l’ISO/TC 127 sont impor- Notre norme générale de sécurité, ISO niveau mondial par le recours aux Normes tantes pour l’industrie du terrassement à dif- 20474, cite en référence plus de 40 normes de internationales. férents titres, notamment : sécurité pour les machines. Cette approche fa- En 2004, un modèle réglementaire inter- cilite l’adoption des normes de l’ISO/TC 127 national a été développé en reprenant les • Définir des niveaux de sécurité accepta- dans les pays en développement et dans les normes de l’ISO/TC 127 comme exigences bles pour la sûreté d’utilisation des engins pays où il n’y a pas de constructeur pour aider techniques pour la réglementation de sec- • Promouvoir des exigences mondiales dans le processus d’élaboration des normes. teur des engins de terrassement. pour réduire les coûts de développement La norme de sécurité unique favorise des machines également l’harmonisation mondiale des Évaluation de la conformité • Ouvrir l’accès au marché mondial à tous exigences de sécurité. Elle reconnaît qu’il et certification – les défis les constructeurs. existe des exigences régionales et permet aux pays en développement d’en considérer De nombreux pays adoptent ou envisagent Grâce au travail acharné et au dévouement certaines comme facultatives jusqu’à ce que d’adopter des exigences de certification pour des nombreux experts qui ont contribué à les exigences de sécurité et le niveau tech- les produits. L’une des premières étapes de leur élaboration, nos normes sont mondia- nologique évoluent au niveau national. la démarche consiste à adopter des exigen- lement acceptées et sont reconnues comme La plupart des pays adoptent maintenant ces pour la certification et les essais d’éva- les meilleures pratiques à reprendre dans les les normes de l’ISO/TC 127 pour les subs- luation de la conformité. Pour les engins de normes et les réglementations nationales. 

ISO Focus+ Janvier 2010 21 © ISO Focus+, www.iso.org/isofocus+ Dossier Information et documentation Françoise Pellé Tester de nouvelles idées dans des cadres informels

Françoise Pellé est Directrice du Centre international de l’ISSN – Comment vous êtes vous engagée dans la ­réseau de 87 pays membres, désigné comme Autorité de mise à jour normalisation ? pour deux normes ISO – dont celle relative au Numéro international Françoise Pellé : J’ai une formation de bi- normalisé des publications en série (ISSN), ISO 3297. Mme Pellé bliothécaire, spécialisée dans les processus de planification et l’informatique appliquée était auparavant responsable du processus de planification du réseau aux systèmes d’information. La normalisa- de bibliothèques universitaires auprès du Ministère français de tion joue, depuis de nombreuses années, un l’enseignement supérieur, de la recherche et de la technologie. Elle est rôle fondamental dans le métier de bibliothé- actuellement Présidente de l’ISO/TC 46, Information et documenta- caire. En un sens, j’ai toujours été concernée par la normalisation dans mon activité pro- tion, et membre de deux de ses sous-comités, le SC 9, Identification et fessionnelle, mais mon engagement s’est description, et le SC 4, Interopérabilité technique. Elle est également renforcé lorsque j’ai été nommée Directrice animatrice du groupe de travail de l’ISO qui procède actuellement à du Centre international de l’ISSN. la révision de la norme ISSN. Outre son engagement dans la normali- Outre la mise à jour et l’édition du Re- gistre de l’ISSN et le contrôle des activités sation, elle est l’auteur de plusieurs articles sur l’identification des des Centres nationaux ISSN, le Centre in- ­ressources documentaires. ternational de l’ISSN est également chargé

22 ISO Focus+ Janvier 2010 © ISO Focus+, www.iso.org/isofocus+

de l’attribution d’ISSN aux publications internationales et aux publications en série émises dans des pays dépourvus de centre national. Le Numéro international normalisé des publications en série (ISSN) – une norme ISO – est un système international pour l’identification des publications en série comme les revues, les magazines et les jour- naux. La normalisation internationale est véritablement au cœur de mon travail quoti- dien pour le système ISSN.

Comment comprenez-vous le rôle de Pré- sidente de comité technique ou de sous-co- mité ? Françoise Pellé : Plusieurs éléments inter- viennent dans la présidence de l’ISO/TC 46, mais l’une des responsabilités les plus importantes consiste à faciliter le consen- sus. Mon travail est de veiller à ce qu’un accord soit véritablement obtenu, et de activité. Il est essentiel d’établir une bonne maintenir un équilibre entre les divers in- communication et un partenariat efficace térêts et visions en présence. C’est parfois entre le président et le secrétaire pour sui- un défi, mais c’est, à mon avis, l’un des as- vre l’activité – non seulement aux niveaux pects les plus essentiels de la normalisation respectifs du TC et du SC, mais également internationale. normalisation internationale. De plus, les entre ces niveaux. experts ont en général la volonté de s’impli- Quelle a été votre motivation pour accepter quer. Le problème n’est pas de trouver des Comment abordez-vous les conflits et favo- ce mandat ? personnes motivées, mais d’obtenir le finan- risez-vous le consensus ? cement pour leur permettre de participer aux Françoise Pellé : Je suis naturellement tout Françoise Pellé : C’est toujours un exer- réunions et de consacrer du temps aux ques- à fait consciente du rôle positif de la norma- cice délicat, et il n’y a pas de recette sim- tions de normalisation. lisation internationale pour la société. Faute ple. Dans un cas, la solution à une situation Ici encore, la vidéoconférence et les réu- de normes, de nombreux aspects de notre de blocage a été suggérée au cours d’une nions virtuelles peuvent aider considérable- vie courante seraient plus difficiles, compli- pause-café par l’un des experts – qui avait ment, afin que les personnes qui ont quelque qués, inefficaces, voire impossibles. C’est pourtant auparavant adopté une attitude très chose à apporter puissent ainsi participer au donc un honneur pour moi que de pouvoir rigide. Cela a été possible parce que tous les processus sans que cela n’obère les finances participer aussi activement que possible à participants avaient un authentique intérêt de leur organisation. cette entreprise internationale. professionnel, intellectuel et économique à trouver une solution. La normalisation La leçon à tirer de cette expérience est L’une des responsabilités internationale est qu’il ne faut jamais sous-estimer l’impor- les plus importantes véritablement au tance des pauses-café et des dîners. Il est souvent plus facile de tester de nouvel- consiste à faciliter cœur de mon travail les idées dans un environnement moins le consensus. quotidien. formel. Comment les normes élaborées par votre Quels autres défis voyez-vous poindre à Que cela représente-t-il de diriger une comité profitent-elles aux secteurs visés ? l’horizon ? équipe d’experts de 20 à 60 pays ? Françoise Pellé : Nos normes aident à Françoise Pellé : En cette période de crise Françoise Pellé : En réalité, les travaux de améliorer la qualité. Elles facilitent et sé- économique, le financement de la parti- normalisation proprement dits sont réalisés curisent les transactions. Elles permettent cipation des experts devient un enjeu plus par les experts, au sein de groupes de tra- de réutiliser le travail effectué par autrui et difficile – et la normalisation ne peut avan- vail dirigés par des animateurs sous la res- de mesurer l’impact de diverses activités. cer sans une large participation des experts. ponsabilité des présidents et secrétaires de Elles prennent en charge l’interopérabilité, Cela devrait nous inciter à envisager sérieu- sous-comités. D’après mon expérience, les qui est la base du développement de logi- sement une participation virtuelle à diverses travaux des experts sont davantage gérés par ciels professionnels. Elles sont la clé de réunions. les animateurs des groupes de travail et par l’échange de données et du développement les secrétaires et présidents de sous-comités de protocoles techniques. De surcroît, cer- Comment obtenez-vous le soutien de votre que par les présidents et secrétaires des co- taines normes élaborées par notre comité employeur et la participation des experts ? mités techniques. technique – telles que celles relatives aux Cela étant, je tiens à souligner le rôle im- Françoise Pellé : J’ai beaucoup de chance, codes de pays – sont massivement utilisées portant joué par les secrétaires des comités en ce sens que mes employeurs sont aussi dans des secteurs autres que ceux couverts techniques. Ils sont en effet au cœur de leur convaincus que moi de l’importance de la par l’ISO/TC 46. 

ISO Focus+ Janvier 2010 23 © ISO Focus+, www.iso.org/isofocus+ Les solutions mondiales de l’ISO

Plus de 18 500 normes ISO apportent des solutions et des avan- gie, le management de la qualité, l’évaluation de la conformité tages à la quasi-totalité des secteurs d’activité, notamment l’agri- et les services. culture, la construction, la mécanique, la fabrication, la distribu- Les normes ISO sont principalement élaborées par 211 comi- tion, les transports, les dispositifs médicaux, les technologies de tés techniques (TC). l’information et de la communication, l’environnement, l’éner-

TC 1 Filetages d’élastomères dérivés et sous-produits JTC 1 Technologies de l’information TC 46 Information et documentation TC 94 Sécurité individuelle -- TC 2 Éléments de fixation TC 47 Chimie Vêtements et équipements de TC 4 Roulements TC 48 Équipement de laboratoire protection TC 5 Tuyauteries en métaux ferreux et TC 51 Plateaux de chargement pour TC 96 Appareils de levage à charge raccords métalliques transport et manutention directe suspendue TC 6 Papiers, cartons et pâtes de charges unitaires TC 98 Bases du calcul des constructions TC 8 Navires et technologie maritime TC 52 Récipients métalliques légers TC 100 Chaînes et pignons dentés TC 10 Documentation technique de TC 54 Huiles essentielles pour transmission d’énergie et produits TC 58 Bouteilles à gaz convoyeurs TC 11 Chaudières et récipients sous TC 59 Construction immobilière TC 101 Engins de manutention continue pression TC 60 Engrenages TC 102 Minerais de fer et minerais de fer TC 12 Grandeurs et unités TC 61 Plastiques pré réduits TC 14 Arbres pour machines et TC 63 Récipients en verre TC 104 Conteneurs pour le transport de accessoires TC 67 Matériel, équipement et marchandises TC 17 Acier structures en mer pour TC 105 Câbles en acier TC 20 Aéronautique et espace les industries pétrolière, TC 106 Art dentaire TC 21 Équipement de protection et de pétrochimique et du gaz naturel TC 107 Revêtements métalliques et lutte contre l’incendie TC 68 Services financiers autres revêtements inorganiques TC 22 Véhicules routiers TC 69 Application des méthodes TC 108 Vibrations et chocs mécaniques, TC 23 Tracteurs et matériels agricoles statistiques et leur surveillance et forestiers TC 70 Moteurs à combustion interne TC 109 Brûleurs à combustible liquide et TC 24 Caractérisation des particules, y TC 71 Béton, béton armé et béton à gaz compris le tamisage précontraint TC 110 Chariots de manutention TC 25 Fontes moulées et fontes brutes TC 72 Matériel pour l’industrie textile TC 111 Chaînes à maillons en acier rond, TC 26 Cuivre et alliages de cuivre TC 74 Ciments et chaux élingues à chaînes, composants TC 27 Combustibles minéraux solides TC 76 Appareils de transfusion, de et accessoires TC 28 Produits pétroliers et lubrifiants perfusion et d’injection à usage TC 112 Technique du vide TC 29 Petit outillage médical et pharmaceutique TC 113 Hydrométrie TC 30 Mesure de débit des fluides dans TC 77 Produits en ciment renforcé par TC 114 Horlogerie les conduites fermées des fibres TC 115 Pompes TC 31 Pneus, jantes et valves TC 79 Métaux légers et leurs alliages TC 117 Ventilateurs TC 33 Matériaux réfractaires TC 81 Noms communs pour les TC 118 Compresseurs, machines TC 34 Produits alimentaires produits phytosanitaires et portatives pneumatiques, TC 35 Peintures et vernis assimilés machines et équipements TC 36 Cinématographie TC 83 Matériel de sports et d’activités pneumatiques TC 37 Terminologie et autres de plein air TC 119 Métallurgie des poudres ressources langagières et TC 84 Dispositifs pour administration TC 120 Cuir ressources de contenu des produits médicaux et TC 121 Matériel d’anesthésie et de TC 38 Textiles cathéters intra vasculaires réanimation respiratoire TC 39 Machines-outils TC 85 Énergie nucléaire TC 122 Emballages TC 41 Poulies et courroies (y compris TC 86 Froid et climatisation TC 123 Paliers lisses les courroies trapézoïdales) TC 87 Liège TC 126 Tabac et produits du tabac TC 42 Photographie TC 89 Panneaux à base de bois TC 127 Engins de terrassement TC 43 Acoustique TC 91 Agents de surface TC 130 Technologie graphique TC 44 Soudage et techniques connexes TC 92 Sécurité au feu TC 131 Transmissions hydrauliques et TC 45 Élastomères et produits à base TC 93 Amidon (amidons, fécules), pneumatiques

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TC 132 Ferroalliages TC 180 Énergie solaire TC 220 Récipients cryogéniques TC 134 Fertilisants TC 181 Sécurité des jouets TC 221 Produits géo synthétiques TC 135 Essais non destructifs TC 182 Géotechnique TC 223 Sécurité sociétale TC 136 Ameublement TC 183 Minerais et concentrés de cuivre, TC 224 Activités de service relatives TC 137 Désignation de mesurage et de plomb, de zinc et de nickel aux systèmes d’alimentation en systèmes de marquage pour les TC 184 Systèmes d’automatisation et eau potable et aux systèmes souliers intégration d’assainissement - Critères de TC 138 Tubes, raccords et robinetterie TC 185 Dispositifs de sûreté pour la qualité du service et indicateurs en matières plastiques pour le protection contre les excès de de performance transport des fluides pression TC 225 Études de marché, études TC 142 Séparateurs aérauliques TC 186 Coutellerie, couverts et orfèvrerie d’opinion et recherches sociales TC 145 Symboles graphiques et métallique décorative et de table TC 226 Matériaux pour la production de pictogrammes TC 188 Petits navires l’aluminium de première fusion TC 146 Qualité de l’air TC 189 Carreaux en céramique TC 227 Ressor ts TC 147 Qualité de l’eau TC 190 Qualité du sol TC 228 Tourisme et services connexes TC 148 Machines à coudre TC 192 Turbines à gaz TC 229 Nanotechnologies TC 149 Cycles TC 193 Gaz naturel TC 230 Comité de projet: Évaluation psychologique TC 150 Implants chirurgicaux TC 194 Évaluation biologique des TC 231 Comité de projet: Expertise de la TC 153 Robinetterie dispositifs médicaux marque TC 154 Processus, éléments TC 195 Machines et matériels pour la Services d?éducation et de d’informations et documents construction des bâtiments TC 232 formation non formelles dans le commerce, l’industrie et TC 197 Technologies de l’hydrogène TC 234 Pêches et aquaculture l’administration TC 198 Stérilisation des produits de TC 155 Nickel et alliages de nickel santé TC 235 Comité de projet: Services d’estimation TC 156 Corrosion des métaux et alliages TC 199 Sécurité des machines TC 236 Comité de projet: Gestion de TC 157 Contraceptifs mécaniques TC 201 Analyse chimique des surfaces projet TC 158 Analyse des gaz TC 202 Analyse par microfaisceaux TC 237 Comité de projet: Terminologie TC 159 Ergonomie TC 203 Systèmes d’énergie technique d’exposition Verre dans la construction TC 160 TC 204 Systèmes intelligents de TC 238 Biocombustibles solides Dispositifs de commande et de transport TC 161 TC 239 Comité de projet: Facturation de protection pour les brûleurs et TC 205 Conception de l’environnement services en réseau appareils fonctionnant au gaz et/ intérieur des bâtiments ou au fioul TC 240 Comité de projet: Rappel de TC 206 Céramiques techniques produit TC 162 Portes et fenêtres TC 207 Management environnemental TC 241 Comité de projet: Système de TC 163 Performance thermique et TC 209 Salles propres et environnements management de la sécurité du utilisation de l’énergie en maîtrisés apparentés trafic routier environnement bâti TC 210 Management de la qualité TC 242 Comité de projet : Management Essais mécaniques des métaux TC 164 et aspects généraux d’énergie TC 165 Structures en bois correspondants des dispositifs TC 243 Comité de projet : Sécurité des TC 167 Structures en acier et en médicaux produits de consommation aluminium TC 211 Information géographique/ TC 244 Fours industriels et équipements TC 168 Prothèses et orthèses Géomantique thermiques associés TC 170 Instruments chirurgicaux TC 212 Laboratoires d’analyses de TC 245 Comité de projet: Commerce TC 171 Applications en gestion des biologie médicale et systèmes de frontalier des biens de seconde documents diagnostic in vitro main TC 172 Optique et photonique TC 213 Spécifications et vérification TC 246 Comité de projet: Dispositifs TC 173 Appareils et accessoires dimensionnelles et géométriques techniques anti-contrefaçon des produits fonctionnels pour les personnes TC 247 Mesures de prévention et de handicapées TC 214 Plates-formes élévatrices de contrôle de la fraude personnel TC 174Joaillerie, bijouterie TC 248 Comité de projet: Critères de TC 176 Management et assurance de la TC 215 Informatique de santé durabilité pour les bioénergies qualité TC 216 Chaussure TC 249 Médecine traditionnelle chinoise TC 177 Caravanes TC 217 Cosmétiques TC 250 Comité de projet: Organisation TC 178 Ascenseurs, escaliers TC 218 Bois d’évènements et développement mécaniques et trottoirs roulants TC 219 Revêtements de sol durable

ISO Focus+ Janvier 2010 25 © ISO Focus+, www.iso.org/isofocus+ Dossier Données industrielles

À l’origine Je me suis engagé dans la normalisation dès la fin des années 1970, dans le cadre d’une équipe qui s’attachait à définir un Howard Mason protocole commun d’échange d’informa- tions pour l’industrie aéronautique euro- péenne. Dans le cadre de la gestion de pro- Favoriser les étincelles de grammes internationaux comme Concorde, Tornado et Airbus, il s’avérait nécessaire de résoudre la question de la communica- créativité tion des définitions numériques des formes extérieures, incurvées et complexes, des appareils. En effet, chaque constructeur avait dé- veloppé sa propre représentation mathéma- tique de cette géométrie. Les géométries obtenues étaient en général incompatibles. Nous avons réussi à développer un format de représentation au sein de l’industrie à une époque où les premiers systèmes de concep- tion assistée par ordinateur devenaient dis- ponibles. Mais ces systèmes étaient éga- lement incompatibles, et divers projets à travers le monde s’attachèrent à étudier le problème plus complexe de l’échange de données entre ces systèmes.

Les « soirées du mardi » sont l’occasion d’examiner et de résoudre les différences.

À cette époque, la British Standards Institution (BSI) prévoyait de mettre fin à ses activités liées à l’automatisation in- dustrielle. Or, elles étaient jugées décisives pour notre industrie. J’ai donc été invité à mettre en place et diriger la délégation du Royaume-Uni auprès du nouveau comité technique ISO/TC 184 sur l’automatisation industrielle. Mes activités antérieures me conduisirent à m’intéresser aux travaux du sous-comité SC 4 sur les données indus- Howard Mason, Président du SC 4, Données industrielles, de trielles – d’abord en qualité de chef de la l’ISO/TC 184, Systèmes d’automatisation et intégration, travaille pour délégation du Royaume-Uni dès la création BAE Systems, le groupe britannique de premier plan ­spécialisé dans la du sous-comité en 1984, puis à titre de Pré- sident depuis 2000. défense, l’aéronautique et l’aérospatiale. Il est responsable des normes Les travaux du sous-comité sont axés d’information au bureau de l’informatique d’entreprise (Corporate IT sur des normes « ouvertes » relatives aux Office). données industrielles. Ces normes per- mettent d’échanger, de mettre en commun M. Mason a participé à l’élaboration de normes d’automatisation indus- et d’archiver les données sous une forme trielle pendant plus de 25 ans et préside depuis 2000 l’ISO/TC 184/SC 4, numérique indépendante du système infor- lauréat en 2007 du Prix Lawrence D. Eicher. Il préside le comité techni- matique utilisé pour les créer, puis de les que du consortium OASIS qui exploite STEP, la norme pour l’échange charger dans d’autres systèmes sans perte de sens. Les travaux portent sur les défini- de données de modèles de produits. M. Mason préside également le grou- tions électroniques précises qui sont créées pe de gestion du Protocole d’accord sur le commerce électronique entre aujourd’hui pour appuyer la conception, la l’ISO, la Commission électrotechnique internationale (CEI), l’Union fabrication, l’exploitation et l’élimination internationale des télécommunications (UIT) et le Centre des Nations des produits, ainsi que sur les bibliothèques de composants, dictionnaires techniques et Unies pour la facilitation du commerce et les transactions électroniques caractéristiques de produits qui peuvent être (CEFACT-ONU). utilisés pour le catalogage et les achats.

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Du consensus aux « soirées du mardi » En ma qualité de président, j’ai pour tâche de canaliser et de faciliter les efforts d’une grande équipe d’experts engagés, intelli- gents et innovants, provenant d’industries et d’intérêts différents, et de veiller à ce que le consensus nécessaire ne soit pas entravé par des malentendus. Fréquemment, lorsque les intervenants sont d’accord « sur les fins, mais non sur les moyens », ils perdent un temps précieux lorsque des différences dans la terminolo- gie utilisée pour décrire un concept ne font que masquer un accord beaucoup plus pro- fond sur les principes fondamentaux du concept lui-même. Il est essentiel d’écou- ter attentivement ce qui sous-tend le diffé- rend apparent, pour mieux se comprendre et s’accorder. En outre, il faut veiller à ce que les étincelles de créativité ne soient pas étouffées, car elles engendrent souvent de meilleures idées. Ces activités de recherche du consensus sont facilitées au SC 4 par la tradition des « soirées du mardi », une pause salutaire dans nos activités en séance plénière, qui s’étendent du dimanche au vendredi. Cer- tes, ces soirées impliquent parfois de rituel- les moqueries à l’égard du Président, mais elles sont aussi l’occasion d’examiner et de résoudre les différences, permettant ainsi de progresser pendant le reste de la semaine. Elles offrent également aux experts la possi- bilité de faire découvrir le patrimoine cultu- rel de la nation hôte. Ces dernières années, ces soirées ont été associées à des séminai- res nationaux organisés par les hôtes de la réunion pour faire connaître à un plus large éventail de participants du secteur industriel les travaux du SC 4 et les principaux acteurs dans le domaine. Le Président de l’ISO/TC 184/SC 4, M. Howard Mason (à droite), reçoit au nom du sous-comité le Prix de leadership Lawrence D. Eicher 2007 Il faut veiller à ce que les des mains du Président de l’ISO, M. Håkan Murby. étincelles de créativité ne de données » afin de simplifier la gestion soient pas étouffées. Prendre le meilleur des Technologies de l’information et l’approbation de la bibliothèque des composants normalisés sur lesquels sont Un autre rôle clé du président est de fa- Chaque fois que le Bureau de gestion fondées nos normes. ciliter, en liaison avec l’équipe du secréta- technique (TMB) de l’ISO a approuvé riat, les aspects procéduraux des travaux du des possibilités et processus nouveaux, Le SC 4 est responsable de plus de 600 comité, afin de permettre aux experts de se nos experts ont été prompts à les exploi- normes et spécifications, ce qui représente concentrer sur les tâches techniques. Lors- ter le plus possible. Voici des exemples une imposante tâche de gestion. Notre se- que les ingénieurs veulent agir comme des importants : crétariat et des experts ont mis au point des avocats, c’est toujours mauvais signe – et • L’utilisation généralisée des spécifi- solutions innovantes pour répondre aux be- l’inverse est également vrai. De plus, au fil cations techniques afin que le contenu soins opérationnels du groupe, bien avant des ans, nous avons bénéficié d’une longue normatif soit disponible sur le marché que les services électroniques équivalents et fructueuse collaboration avec nos respon- pour une application précoce de l’ISO ne soient disponibles. sables techniques de l’ISO et l’équipe char- • La mise à disposition des normes en Nous avons géré pendant près de 15 ans gée des publications. Nous avons exploré format PDF et en format HTML pour la un site Web complet pour les documents, ensemble les recoins les plus obscurs des publication couvrant l’ensemble de nos documents de procédures ISO et repoussé les frontières comité, rapports de réunions et matériels de dans une quête de rapidité et d’efficacité • L’application des procédures pour les communication, avec des degrés appropriés accrues. nouvelles « normes sous forme de bases de protection par mot de passe.

ISO Focus+ Janvier 2010 27 © ISO Focus+, www.iso.org/isofocus+ Dossier Données industrielles

Diverses études ont démontré que l’utili- sation des normes ISO pour éviter les coûts de la copie et de la ressaisie des données, ainsi que le développement et la mainte- nance de logiciels de conversion point à point de données multiples, représente des milliards de dollars par an. Les entreprises sont souvent réticentes à fournir des détails précis des économies réalisées, mais cela est en soi une preuve de leur importance. Ces avantages ont permis de soutenir l’intérêt des industriels pour les travaux du SC 4. L’implication des utilisateurs réels de l’industrie, en liaison avec nos experts techniques, est un facteur clé de la réussite. Cette participation permet de fonder notre travail dans la réalité et de lui donner une pertinence. Elle a fait évoluer nos priorités dans un monde en mutation. Nos travaux sont passés de l’étude des simples données de conception à nos dé- buts, aux modèles intégrés s’appuyant sur des outils modernes de gestion du cycle de vie des produits, et à la conservation de ces modèles à travers les différentes générations d’outils. Nous avons géré notre propre base de duire les coûts assumés par certains de nos Dans ma propre entreprise, les Normes données de suivi des projets pendant plus animateurs et chefs d’équipe pour appuyer internationales sont considérées comme un d’une décennie, avant la mise à disposition cette capacité. vecteur essentiel de l’interopérabilité de nos de la base de données de projets de l’ISO. activités mondiales, et d’un service uniformi- Notre base de données comprend des codes sé à nos clients. L’expérience de la normali- Principaux avantages sation a également été utile dans mon travail de stades supplémentaires représentant tous pour l’industrie les points où la responsabilité est transférée quotidien de gestion des normes d’informa- tion dans l’ensemble de BAE Systems. entre les individus et organisations. Nous Pour l’industrie, les principaux avantages pouvons ainsi effectuer des requêtes sim- de tous ces efforts tiennent aux capacités J’ai mis à profit les principes et pratiques ples pour identifier les décalages par rapport fondamentales créées par les normes à l’ère appris au fil des ans pour étendre la coor- au calendrier prévu et les écarts par rapport de l’information numérique. Dans l’écono- dination entre les multiples comités au sein à la base de données ISO. mie mondialisée d’aujourd’hui, il est irréa- du Groupe de gestion du Protocole d’accord De nombreuses normes et spécifica- liste d’escompter que le réseau logistique sur le commerce électronique entre l’ISO, tions sont maintenant proposées en format pour un produit majeur utilise des systèmes la CEI, l’UIT et la CEE-ONU, et plusieurs HTML. Les références croisées peuvent communs pour la conception, la fabrication consortiums de commerce électronique. Ce ainsi être établies par des liens hypertexte et et la maintenance tout au long de la durée groupe rassemble les dirigeants de tous ces les utilisateurs peuvent facilement naviguer organismes en un forum unique dans le but dans et entre des documents volumineux et d’harmoniser leurs programmes de dévelop- complexes. La publication de normes aussi L’implication des pement disparates, évitant ainsi les travaux nombreuses avec le niveau requis de cohé- utilisateurs de l’industrie à double et les normes incohérentes. rence serait impossible par les méthodes tra- est un facteur clé ditionnelles. Nous avons donc dû développer Les défis qui nous attendent un environnement d’édition électronique. de la réussite. Il nous permet de créer des composants Je prévois que les défis auxquels nous de texte au moyen du langage de balisage avons été confrontés au cours des 25 der- eXtensible (XML) et d’utiliser des scripts de vie du produit. Après tout, un avion mili- nières années continueront d’évoluer. Nous XSL Transformations (XSLT) pour compi- taire peut avoir une durée vie de plus de 50 nous attacherons à ce que nos investis- ler et intégrer ces éléments dans un format ans, bien au-delà de la durée de vie (en gé- sements dans les modèles d’information HTML livrable, incorporant l’ensemble des néral 10 ans au maximum) du logiciel utilisé approuvés au niveau international soient textes standard ISO. Des changements dans pour le créer, de l’environnement informati- maintenus et soutenus par des technologies un seul composant peuvent être répercutés que (changements annuels au minimum) et de l’information en évolution permanente. dans toute la suite de publications en relan- du matériel informatique (rapidement obso- Nous devons également inviter la prochaine çant simplement les scripts. lète). Autrement dit, les normes relatives à génération de normalisateurs à poursuivre le Nous avons largement recours aux télé- l’information industrielle peuvent apporter travail, et à maintenir les normes existantes. conférences et conférences Web pour faire une valeur ajoutée en fournissant une os- Ils devront faire face à leurs propres défis, avancer notre programme de travail, parfois sature numérique commune dans le réseau à mesure que l’environnement de la norma- à un rythme hebdomadaire pour accélérer logistique et dans le temps, pour protéger lisation et de l’informatique évoluera, sous les travaux. Le service GoToMeeting de les investissements de l’organisation dans des formes que nous ne pouvons aujourd’hui l’ISO est bienvenu, car il permettra de ré- l’information. que deviner. 

28 ISO Focus+ Janvier 2010 © ISO Focus+, www.iso.org/isofocus+ Services financiers

Karla McKenna La confiance, vecteur de progrès décisifs

Comment vous êtes-vous engagée dans la normalisation ? Karla McKenna : Mon engagement dans le domaine a commencé lorsque j’ai tra- vaillé chez Citi à l’application de la norme ISO 15022 – une norme pour le format d’échange de messages électroniques uti- lisés dans le secteur bancaire et le com- merce. Nous utilisons la norme ISO 15022 pour le traitement des transactions de va- leurs mobilières avec nos clients concernés par la migration obligatoire d’ISO 7775 à ISO 15022 pour la plate-forme de mes- sagerie SWIFT. Cette migration était né- cessaire pour assimiler l’augmentation du volume des transactions et la complexité accrue des informations des dépositaires, des gestionnaires d’investissement et des courtiers/agents. En dehors de l’expérience enrichissante de la migration au niveau technologique, j’ai vu tout le potentiel de l’adoption d’une Norme internationale pour le secteur dans son ensemble. L’adoption d’ISO 15022 a été directement bénéfique pour les activités de Citi, mais la Norme internationale a servi à mener à bien des initiatives et des déve- loppements dans le secteur financier et sur Karla McKenna est Présidente du comité technique ISO/TC 68 sur les tous les marchés mondiaux. services financiers, une fonction qu’elle assure depuis 2006. Son mandat à la présidence de l’ISO/TC 68 vient d’être renouvelé et se terminera en Comment comprenez-vous le rôle d’un décembre 2012. président d’ISO/TC ? En dehors de ses attributions ISO, Karla McKenna, Directrice, Securities Karla McKenna : C’est un rôle de leader. and Fund Services, gère le groupe Industry Leadership du secteur financier Il/elle doit organiser et animer le groupe comme il le ferait pour n’importe quelle pour Citi – fournisseur international de services financiers. En outre, elle équipe. Cette qualité de leader est encore préside le Securities Market Practice Group (SMPG) et siège aux conseils plus importante dans une organisation inter- d’administration de l’Accredited Standards Committee X9 (ASC X9) et de nationale comme l’ISO, avec des membres de 163 pays, un ensemble de normes et de l’International Securities Association for Institutional Trade Communica- processus. tion (ISITC). Elle est aussi activement engagée dans des comités d’autres Certains aspects de la fonction sont organisations financières, notamment la Society for Worldwide Interbank particulièrement stimulants. Le rôle de Financial Telecommunication (SWIFT), et elle soutient des initiatives « courtier » d’idées au sein des comités et, en général, celui de s’assurer que les telles que celle visant à améliorer la communication entre émetteurs et connections sont établies entre les bonnes investisseurs pour les opérations sur titres. personnes, à la fois au sein du TC ainsi Karla McKenna a répondu pour ISO Focus + à différentes questions : son qu’ à l’externe, avec l’industrie et les ac- rôle de Présidente de l’ISO/TC 68, Services financiers, et la manière de teurs du marché. Je compare souvent mon rôle à celui d’un « trait d’union» entre les concilier sa fonction de présidente avec son activité professionnelle chez experts et les sujets et initiatives techni- Citi. ques spécifiques.

ISO Focus+ Janvier 2010 29 © ISO Focus+, www.iso.org/isofocus+ Dossier Services financiers

Que cela représente-t-il de gérer une équi- pe d’experts de 20 à 60 pays ? Karla McKenna : Il faut, dans l’ordre, (1) bien préparer les sujets, (2) être capable de synthétiser en idées claires les suggestions de divers horizons et de donner des orien- tations sur ces idées, (3) veiller à ce que le point de vue de tous les membres ait été ex- primé et pris en compte pour faire avancer les travaux et parvenir à un consensus et (4) faire en sorte que tous les membres aient le sentiment d’avoir contribué positivement aux progrès et décisions du TC. Cependant, plus encore que ces éléments fondamentaux, le respect à cultiver envers les membres, en cas de divergences d’opi- nions et de vues, est probablement l’aspect le plus délicat et le plus enrichissant.

Comment obtenez-vous le soutien de votre employeur et la participation des experts ? Karla McKenna : Citi a mis en œuvre une stratégie de leadership actif dans les nor- mes du secteur des valeurs mobilières. Par exemple, je gère un groupe dédié qui vise le leadership et la participation dans les organisations financières, aux niveaux na- tional et international. Ce groupe élabore et oriente les normes relatives aux valeurs mobilières et identifie les possibilités de normes pour d’autres secteurs d’activité de Citi. Mon rôle appuie de manière formelle Quelle motivation justifie votre engage- ment et la charge de ce poste à responsa- bilité ? Karla McKenna : Je veux marquer une différence. En tant que présidente, je peux utiliser mon expérience, mes connaissan- ces et mes intérêts, pour y contribuer. Ce sont mes collègues de l’ASC X9 qui ont proposé ma candidature à la tête du comité. Par cette nomination, j’ai eu le privilège de rencontrer certains des meilleurs spé- cialistes des normes internationales et des affaires dans mon domaine et de travailler avec eux.

ISO 20022 a attiré de nouveaux participants et de nouveaux intervenants.

Sans doute le moment était-il aussi bien choisi. Avoir la possibilité de favoriser et de promouvoir l’adoption d’ISO 20022, Servi- ces financiers – Schéma universel de messa- ges pour l’industrie financière, à l’échelle mondiale, est une chance unique dans une carrière. Le défi était ambitieux, les respon- Karla McKenna, Présidente de l’ISO/TC 68, Services financiers(au centre), avec Pedro sabilités également, car il s’agissait d’assu- Luis Guerra (à gauche), Directeur, Services financiers au Brésil, chez Citi, Vice-président de rer la mise en œuvre d’une norme de qualité l’Association brésilienne des marchés de capitaux (ANBIMA) et coordinateur du Comité exécutif élevée, techniquement pertinente et guidée de Scientific Technologies Inc (IST) ; et (à droite) Marcio Veronese, Directeur, Valeurs mobilières par le marché. et fonds de placement au Brésil, chez Citi et coordinateur du sous-comité des normes de STI.

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l’engagement de Citi face aux normes ISO que nous utilisons. Dans n’importe quelle entreprise, le volon- tariat est toujours problématique : il faut trou- ver du temps pour participer efficacement, tout en remplissant tous les engagements et obligations en interne. La formule clé est de choisir attentivement les projets qui in- téressent votre entreprise et ses objectifs. Le temps consacré aux activités sur les normes est alors considéré comme servant à promou- voir et à maintenir de bonnes pratiques com- merciales et à développer des solutions.

Comment menez-vous de front votre travail ISO et votre activité professionnelle régu- lière ? Karla McKenna : Chez Citi, je fais en sorte que mon activité régulière appuie mon rôle ISO, et que mes activités au niveau des nor- mes me permettent d’optimiser et de com- pléter mon travail pour Citi. Au travers de mon engagement dans les travaux ISO, je suis en contact avec les clients et les four- nisseurs de Citi, et je communique aussi avec les acteurs de l’industrie et d’autres parties prenantes. Les normes existent pour soutenir les entreprises, résoudre les problèmes, augmenter l’efficacité des résultats, les rendre plus prévisibles, et comme le veut l’ISO, plus « durables ». Ces conseils permettent en fin de compte à nos clients de réaliser des économies, de réunir des énormément dans l’adoption de normes. pays et les groupes de liaison – m’a donné informations et de réduire les risques. Voilà Ce sont tout d’abord d’excellents moyens de nouvelles perspectives quant à la portée et les liens que je cultive entre mon travail sur pour recueillir les points de vue et les idées. aux effets purement économiques de la nor- les normes et mon activité professionnelle. Elles peuvent aussi favoriser une prise de malisation. La présence des pays émergents conscience du marché et son acceptation. et l’augmentation du nombre des membres Certains progrès décisifs ont germé dans Malheureusement, ces avantages sont sou- en liaison avec le TC sont la preuve du rôle des contextes informels, en dehors des vent négligés ou sous-estimés. des normes pour répondre aux défis auxquels « heures de travail ». Avez-vous des anec- sont confrontés les pays et les différents sec- dotes à ce sujet ? teurs de l’économie. De nouvelles voix, de Karla McKenna : La valeur du travail en Le temps consacré aux nouvelles perspectives et de nouvelles idées réseau, de l’échange de vues et de la conclu- activités sur les normes viennent élargir le champ, et renforcer notre sion d’alliances est aussi importante dans le est alors considéré dynamisme et la pertinence de nos activités. contexte du travail sur les normes que dans comme servant à toute relation professionnelle. Quant à vo- Comment les normes élaborées par votre tre remarque, je partage ce point de vue : il promouvoir et à maintenir comité bénéficient-elles au secteur d’acti- est en effet possible de réaliser de grandes de bonnes pratiques vité qu’elle vise ? choses avec une équipe dont les membres commerciales. Karla McKenna : En élaborant des normes finissent par se connaître et être à l’aise pour appréciables du point de vue économique, échanger des idées, qui, du reste, ne sont pas dont il fait bénéficier d’autres acteurs du forcément toujours bonnes. En définitive, Comment votre compréhension de la nor- secteur financier, le TC obtient reconnais- cela se résume à des rapports de confiance. malisation et de ses avantages – ainsi que sance et confiance en tant que développeur Tout contexte favorisant la confiance pro- des personnes – a-t-elle évolué grâce à vo- de processus financiers fiables. Il appuie fessionnelle et personnelle entre différentes tre engagement ? également la transparence dans les transac- personnes ayant un but commun peut être Karla McKenna : Je pense qu’il m’a permis tions financières et dans les rapports sur des porteur de progrès décisifs. de bien cerner nos processus opérationnels. sujets d’actualité, tels que les normes relati- Lorsqu’elle est aboutie, la normalisation ves à l’identité et à l’identification. Quelle place accordez-vous aux stratégies tend à encourager ceux qui travaillent dans ISO 20022 a attiré de nouveaux partici- de communication et de réseautage – pou- les services financiers à prêter plus d’atten- pants et de nouveaux intervenants au proces- vez-vous donner des exemples ? tion aux processus en général. La mondia- sus d’élaboration des normes, encourageant Karla McKenna : La communication et la lisation de notre secteur – et la façon dont ainsi la gouvernance et l’interopérabilité par création de réseaux de relations comptent elle se manifeste dans les rapports avec les les normes au sein de notre industrie. 

ISO Focus+ Janvier 2010 31 © ISO Focus+, www.iso.org/isofocus+ Planète ISO Planète ISO

mande l’Accord sur les obstacles techniques Le Secrétaire général de l’ISO, au commerce de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Le Secrétaire général de l’ISO a rencontré conférencier invité dans une des représentants du Ministère du commerce et de l’industrie, notamment le Secrétaire université allemande permanent adjoint, le Secrétaire permanent et le Ministre délégué. Il s’est adressé à d’importants partenaires du BOBS dans l’in- dustrie, à d’autres hauts fonctionnaires et à des associations de consommateurs. Toutes ces rencontres ont permis de mon- trer la portée et l’ampleur du portefeuille des normes ISO relatives aux produits, aux servi- ces, aux matériaux, aux processus et à l’éva- luation de la conformité, et de faire ressortir les travaux de l’ISO dans de nouveaux domai- nes comme le management de l’énergie. Elles ont également été l’occasion de renforcer le rôle du BOBS à l’ISO et de démontrer qu’au Botswana, le BOBS est l’ISO. M. Steele a également félicité le BOBS de ses impressionnantes nouvelles infras- tructures pour les essais et les activités de normalisation.

Le Président de l’ISO aborde le changement climatique à Malte Le Président de l’ISO, M. Alan Morrison Le Secrétaire général de l’ISO Rob Steele (premier plan, au centre) a effectué une visite de deux jours à Malte avec les enseignants et étudiants de la Technische Universität Berlin. en octobre 2009. La visite comprenait un en- semble de réunions avec la direction de la Le Secrétaire général de l’ISO, Rob Stee- Bureau of Standards (BOBS) et de hauts re- Malta Standards Authority (MSA) et de hauts le, a été invité à prononcer une conférence à présentants du gouvernement. fonctionnaires du gouvernement maltais. la Technische Universität Berlin en octobre Durant sa visite au BOBS, le Secrétaire Le changement climatique a été le su- 2009. général de l’ISO a souligné le besoin crois- jet essentiel des entretiens du Président de Une trentaine d’étudiants universitaires sant de Normes internationales et les at- l’ISO avec M. Tonio Fenech, Ministre des ont assisté au cours de « Normalisation stra- tentes qu’elles suscitent pour soutenir une finances, de l’économie et de l’investis- tégique », dont le programme comprend une économie mondiale durable. L’accent a été sement. M. Morrison a expliqué comment série de conférences de praticiens de premier mis sur leurs contributions significatives à l’ISO s’attachera à poursuivre ses travaux plan dans le domaine de la normalisation. la compétitivité économique et au dévelop- sur les besoins mondiaux en technologies so- À l’aide d’exemples comme les cartes de pement social d’un pays, comme le recom- bres en carbone et à base d’énergies propres crédit, les automobiles, les avions, l’eau et les produits de conserverie, M. Steele a mon- tré comment les normes interviennent dans tous les aspects de notre vie économique. Il a exposé ensuite les enjeux mondiaux ac- tuels que la normalisation peut contribuer à résoudre et les défis auxquels elle se trouve confrontée et qui sont actuellement abordés dans le processus de consultation pour le Plan stratégique de l’ISO 2011– 2015. M. Steele a également souligné l’impor- tance stratégique de l’industrie, des consom- mateurs et de l’engagement des gouverne- ments pour l’élaboration des normes. « Si vous n’êtes pas à la table de la normalisa- tion, alors vous ne ferez qu’adopter passi- vement les normes, et vous renoncerez aussi fondamentalement à vos possibilités d’être compétitifs », a déclaré M. Steele. La série de conférences est organisée pour la troisième fois au semestre d’hiver 2009/2010. Le Secrétaire général de l’ISO, Rob Steele, avec le personnel et la direction du BOBS : (debout Atouts gagnants pour le Botswana de g. à d.) M. Rob Steele, M. O. Chinyamakobvu (Secrétariat de la SADC), M. Malefho (Ministère des transports routiers et de la sécurité routière), M. G. Hollaway (Secrétariat de la Le Secrétaire général de l’ISO, Rob Stee- SADC), Mme M. Nthomiwa (Ministère du commerce et de l’industrie), M. O. Motsewabathata le, a récemment rendu officiellement visite (Département des études géologiques) ; (assis de d. à g.) Mme E. Meintjies (Directrice au Botswana. La visite comprenait plusieurs générale, BOBS), M. M. Ramabu (Président, Standards Council, BOBS), Mme M. B. Marobela réunions avec les représentants du Botswana (Directrice générale adjointe, BOBS).

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dans tous les secteurs et à promouvoir leur déploiement. Grâce à ses partenariats avec différentes organisations dans le monde, l’ISO continuera de diffuser et d’encoura- ger, par l’élaboration et l’utilisation de Nor- mes internationales, les bonnes pratiques et les technologies pertinentes pour relever de toute urgence ce défi majeur.

Le Président de l’ISO, M. Alan Morrison, rencontre le Ministre des finances, de l’économie et de l’investissement de Malte, M. Tonio Fenech, en présence du Président de la MSA, M. Francis E. Farruġia. Le BIS a consacré un site Web à la réunion plénière de l’ISO/TC 45 à Kochi en Inde. M. Tonio Fenech a expliqué que la protec- tion de l’environnement et la préservation du relatives au développement de normes qua- D’importantes avancées ont été réalisées climat, préoccupation commune de l’huma- lité pour l’industrie des élastomères. sur les questions de terminologie et de nomen- nité aujourd’hui, dans le souci des généra- R.K. Matthan, conseiller technique au Bu- clature des nanotechnologies, y compris sur la tions futures, continuent d’être un pilier fon- reau of Indian Standards (BIS), a commenté norme définissant les termes fondamentaux, à damental de la vision du gouvernement pour l’adoption par l’Inde de 236 normes relati- paraître prochainement. D’autres projets por- un développement durable de Malte. ves aux élastomères. Il a déclaré que le pays tent notamment sur les sujets suivants : adopte les normes ISO pour répondre aux • Matériaux nanostructurés Initiatives en technologies de besoins de l’industrie. Le soutien des divers • L’interface bio-nano secteurs de la production et de la fabrica- l’information • Applications médicales, de santé et de tion est imminent, car l’on prend conscience soins d’hygiène personnelle qu’avec la globalisation de l’industrie des L’ISO/CEI JTC 1, Technologies de l’infor- • Nanofabrication. mation, a tenu sa 24e réunion plénière à Tel élastomères, l’uniformité de la qualité et la Aviv, Israël, en octobre 2009, dans le contexte normalisation sont les moteurs essentiels de Des progrès ont également été réalisés sur de la Réunion générale de la CEI (voir rubrique la pénétration des marchés, de la croissance les travaux qui traitent de la mesure et de Monde). Tous les sous-comités ont présenté un et de la conservation des parts de marché. la caractérisation, ainsi que de la santé, de rapport sur leurs activités des 12 derniers mois M. Matthan a souligné que, malgré la ré- la sécurité et de l’environnement, avec de et le comité a étudié des propositions de nou- cession économique mondiale, l’industrie nouvelles normes à paraître prochainement veaux domaines de normalisation. des élastomères a enregistré une croissance et d’autres qui ont considérablement avancé. Il a en particulier créé un nouveau sous- à l’exportation de 24 % durant l’exercice Voici des exemples : comité chargé des plateformes et services écoulé et les entreprises ont affiché des per- • Essais de détections d’endotoxines sur des d’application répartis qui traitera, entre autres formances positives. Cela prouve la présen- échantillons de nanomatériaux pour les sujets, de l’ « informatique en nuages », ainsi ce grandissante des élastomères et produits à systèmes in vitro base d’élastomères indiens dans le monde. qu’un nouveau groupe de travail pour élaborer • Production des nanoparticules métalliques La réunion plénière a été accueillie par le des normes relatives aux réseaux de capteurs. pour les essais de toxicité par inhalation D’autres initiatives sont notamment l’étu- BIS, membre de l’ISO pour le pays, et le Mi- • Caractérisation des nanoparticules métal- de de l’efficacité énergétique des centres de nistère indien de la consommation. liques utilisées pour les essais de toxicité données – une incursion dans le domaine de par inhalation l’informatique verte – ainsi que le lancement Les nanotechnologies voient grand d’une étude des contributions possibles du • Caractérisation physicochimique de maté- JTC 1 dans le domaine de la « réseau énergé- Le comité de l’ISO relatif aux nanotech- riaux machinés à l’échelle nanométrique tique intelligent ». nologies, l’ISO/TC 229, n’a pas lésiné sur pour l’évaluation toxicologique les efforts lors de sa dernière réunion, où des • Lignes directrices pour la maîtrise des Questions de caoutchouc progrès considérables ont été réalisés. risques professionnels appliquée aux na- La réunion, accueillie par l’Institution de nomatériaux, basée sur une approche par Le comité technique de l’ISO sur les élas- normalisation d’Israël (SII), le membre de « control banding » (Boîte à outil de ges- tomères et les produits à base d’élastomères, l’ISO pour ce pays, a été tenue conjointe- tion des risques profesionnels) l’ISO/TC 45, a tenu sa 57e réunion annuelle ment avec la Réunion générale de la Com- • Préparation de feuilles de données de sé- à Kochi en Inde en octobre 2009. mission électrotechnique internationale curité des nanomatériaux. Plus de 175 délégués de 20 pays repré- (CEI) en octobre 2009 à Tel Aviv en Israël sentant toutes les facettes de l’industrie in- (voir Rubrique Monde). Un rapport technique relatif à un cadre ternationale des élastomères, y compris les Cette réunion était la deuxième du comité d’évaluation du risque lié aux nanomaté- secteurs de la production d’élastomères na- technique en 2009. Malgré la relative proxi- riaux a également été achevé. turels et synthétiques, des pneumatiques, du mité de la réunion précédente, presque tous L’ISO/TC 229 comprend des groupes caoutchouc sec et du latex, ont participé à la ses groupes de projet actifs ont participé et d’étude sur les sujets suivants : réunion, qui s’est penchée sur les questions progressé dans leurs travaux. • Nanotechnologies et durabilité

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tructuration spectaculaire impliquant des fu- sions, des acquisitions, des cessions d’actifs, des fermetures d’usine et une rationalisation des dépenses en capital à court terme et des investissements dans la R&D. En dépit de la situation économique dif- ficile, plus de 220 délégués de 20 pays ont participé à la réunion annuelle du comité technique ISO/TC 61, Plastiques, en octobre 2009 à Rome en Italie. La délégation japo- naise comptait à elle seule 60 personnes. Un groupe d’étude a été mis en place pour examiner tous les aspects de la politique du comité concernant les réunions, notamment l’organisation des réunions des groupes de travail et sous-comités durant la semaine de la réunion plénière de l’ISO/TC 61. Le cycle annuel des réunions, qui comporte des avan- Participants à la première réunion de l’ISO/CP 243. tages et des inconvénients, a fait l’objet de débats à plusieurs reprises dans le passé. La • Dimensions liées aux consommateurs et di- a expliqué : « Les gouvernements qui adop- conclusion a toujours été que les avantages mensions sociétales des nanotechnologies teront la future norme ou y feront référence d’une organisation simultanée des réunions • Mesure et caractérisation relatives à l’en- dans leur réglementation seront mieux pla- sont supérieurs aux inconvénients. vironnement, à la santé et à la sécurité cés pour définir à quels produits elle s’appli- La réunion de Rome a été marquée par • Planification et coordination quera, selon la situation et la réglementation une innovation : un atelier de statistiques, en vigueur de chaque pays. » • Planification des activités. qui a présenté les travaux du groupe de tra- L’ISO/CP 243 a été créé à la suite d’une ini- vail sur les méthodes statistiques. Ces tra- Le comité dispose d’un groupe de coor- tiative d’un groupe de travail du Comité ISO vaux incluent un guide simple et pratique dination des liaisons pour les nanotechno- pour la politique en matière de consommation pour réaliser des essais interlaboratoires, un logies (NLCG). Ce groupe a été créé pour (ISO/COPOLCO) dans le but de réduire les ris- outil fondé sur Excel pour calculer les ré- s’assurer d’une communication effective ques associés aux produits de consommation. sultats de ces essais et une Norme interna- et active entre les comités techniques et Selon la proposition, les statistiques sur les tionale (ISO 25337), qui sera publiée début d’autres organisations ayant un intérêt direct dommages corporels en Europe, en Amérique 2010, sur l’utilisation de mesurages uniques dans la normalisation des nanotechnologies. du nord et dans les pays du Pacifique indiquent pour le contrôle de qualité en production. Actuellement, l’ISO/TC 229 comprend 25 que les problèmes de conception, les dysfonc- Alors que la majeure partie du program- liaisons internes et sept liaisons externes. tionnements et une information de sécurité me de travail de l’ISO/TC 61 concerne les La prochaine réunion du comité aura lieu insuffisante pour les produits de consomma- matières premières utilisées dans l’industrie en mai 2010 aux Pays-Bas. tion sont associés à de nombreux dommages des plastiques, des travaux sont maintenant corporels non intentionnels. Une Norme inter- aussi réalisés sur certains produits inhabi- Réduire les risques des produits nationale fournirait des lignes directrices uni- tuels qui n’étaient auparavant pas traités par versellement applicables et des outils concrets le TC comme les sacs tissés en plastique, les pour les consommateurs pour identifier, évaluer, éliminer ou réduire traverses de chemin de fer en matières plas- Une Norme internationale visant à préve- les risques potentiels sur la sécurité afin qu’ils tiques et les pailles en plastique.  nir le développement et la commercialisation puissent être traités avant que les produits ne de produits susceptibles de présenter des ris- soient lancés sur le marché. ques pour la santé et la sécurité des consom- La future norme devrait fournir des lignes mateurs est l’objectif d’un nouveau comité directrices à toutes les parties intervenant de projet de l’ISO, qui s’est réuni pour la dans la chaîne logistique (concepteurs, fa- première fois à Toronto au Canada. bricants, importateurs, distributeurs, dé- La norme projetée donnera des lignes di- taillants, etc.). Elle devrait aboutir à un rectrices concrètes aux fournisseurs de pro- nombre moindre de dommages corporels duits de consommation pour diminuer les ris- prévisibles, promouvoir la confiance des ques associés à ces produits. Elle augmentera consommateurs, fournir un référentiel inter- ainsi la confiance des consommateurs tout en national pour faciliter l’accès aux marchés favorisant le commerce et la compétitivité. internationaux, servir de complément aux Actuellement, quelque 23 pays partici- approches réglementaires, offrir une appro- pent aux travaux du comité de projet ISO/CP che systémique de la sécurité des produits, 243, Sécurité des produits de consommation. créer des règles du jeu équitables, éduquer Plus de 20 experts d’Australie, du Canada, les fournisseurs et plus encore. de Chine, du Japon et de la République de La première réunion de l’ISO/CP 243 a été Corée ont activement participé à la première accueillie par l’Association canadienne de nor- réunion en octobre 2009. malisation (CSA), qui détient le Secrétariat du Le domaine d’application de la norme a comité de projet au nom du Conseil canadien des normes (CCN), le membre de l’ISO pour le été une question centrale. Les participants À la réunion plénière de l’ISO/TC 61 à ont en particulier cherché à définir ce qui Canada. La prochaine réunion aura lieu début Rome, à partir de la gauche : Todd Sandler constitue un « produit de consommation » février 2010 par conférence Web. (Secrétaire), qui a remis une distinction, Bob et si des biens comme le tabac, les produits Dicker (Secrétariat central) avec un prix alimentaires et les médicaments devraient y Les plastiques en progrès d’appréciation pour 22 ans de service, Mike être inclus ou exclus. Fisher (Président), Klaus Könnecke (lauréat Une norme avec un domaine d’application Sous l’effet de la récession économique du prix 2009 pour services remarquables) étendu et adaptable a été proposée. Mme Eli- mondiale, l’industrie mondiale des plas- et Sam Eldin (Président du SC 5), deuxième zabeth Nielsen, Présidente de l’ISO/CP 243, tiques se trouve au beau milieu d’une res- personne à remettre une distinction.

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Les Normes à l’appui du développement économique et du commerce par Daniele Gerundino Quarante-six participants venant de 20 Déclarations pays (Afrique du Sud, Angola, Botswana, Burundi, République démocratique du de commerce L’ISO organise une série d’ateliers ré- Congo, Érythrée, Éthiopie, Madagascar, gionaux sur le rôle des normes dans le dé- Malawi, Mozambique, Namibie, Ouganda, équitable – veloppement économique et le commerce. Rwanda, Seychelles, Soudan, Swaziland, Ces ateliers visent à mieux faire connaître Tanzanie, Zambie, Zimbabwe et Kenya en Un dialogue multi et comprendre le rôle stratégique joué par qualité d’hôte), ainsi que les personnalités les Normes internationales, et plus généra- dirigeantes de trois organismes régionaux parties prenantes lement les normes consensuelles d’appli- de normalisation – Organisation africaine cation volontaire, de nature à favoriser le de normalisation (ORAN), European Ac- ouvre des développement économique. creditation of Certification (EAC) et Com- perspectives

par Dana Kissinger-Matray 1) Quelque 70 participants venus de 35 pays et représentant un large éventail de groupes de parties prenantes ont pris part aux débats stimulants et animés d’une table ronde de deux jours organisée à La Haye, aux Pays- Bas en octobre 2009 intitulée, « Garantir la confiance des consommateurs en matière de commerce équitable ». La manifestation accueillie par le NEN – le membre de l’ISO pour les Pays-Bas – a Les participants au premier atelier régional été organisée avec le soutien de l’Agence de l’ISO sur le rôle des normes dans le suédoise de coopération internationale pour développement économique et le commerce, à le développement (SIDA) et du Ministère Nairobi, Kenya. néerlandais des affaires économiques. La coordination de cette table ronde était as- munauté de développement de l’Afrique surée par un groupe de pilotage composé australe (SADC) – ont répondu à l’appel. d’experts qui ont collaboré dans le cadre du J’ai été impressionné, au cours de cet ate- processus d’enquête sur le commerce équi- lier, par le niveau d’interaction entre les par- table dit, Ethical Trade Fact-finding Process ticipants et par l’intérêt et la volonté qu’ils (ETFP).2) ont manifestés à trouver des solutions effi- caces pour s’ouvrir à de nouvelles parties prenantes. Ils sont soucieux d’exploiter au mieux les supports de l’ISO et de coopérer 1) Avec la contribution de Roswitha Franz, avec le Secrétariat central de l’organisation Chargée de projets, Développement et services de pour renforcer et promouvoir la normalisa- formation, ISO tion dans leurs pays respectifs. 2) Composé des membres suivants : Consum- Le premier atelier de cette série conçue Les ateliers régionaux sont organisés ers International (CI), l’organisme français de pour les membres de l’ISO dans les pays en dans le cadre du Plan d’action de l’ISO normalisation (AFNOR), l’organisme brésilien développement s’est tenu à Nairobi, au Ke- pour les pays en développement 2005-2010 de normalisation (ABNT), l’Alliance internation- nya, en septembre 2009. Cette manifestation en vue d’accroître la coopération régionale ale pour l’accréditation et l’étiquetage social et destinée aux régions d’Afrique orientale et environnemental (ISEAL) et deux organisations et de partager les expériences, les ressour- spécialisées dans le commerce équitable, Fairtrade australe a permis de présenter, pour la pre- ces et la formation.  Labelling Organizations International et World mière fois, la nouvelle méthodologie ISO Fair Trade Organisation (Fair Trade Advocacy pour évaluer les avantages économiques de Daniele Gerundino, Conseiller stratégique auprès du Office), la Secrétaire du COPOLCO agissant en la normalisation. Secrétaire général de l’ISO qualité d’observatrice.

ISO Focus+ Janvier 2010 35 © ISO Focus+, www.iso.org/isofocus+ CDC Consommateurs, pays en développement, évaluation de la conformité

Dans ce contexte, le terme « déclarations d’images, les formulations vagues, et le dé- de commerce équitable » était entendu com- faut de transparence quant au processus et me désignant tous types d’information aux aux caractéristiques de la déclaration. consommateurs, y compris la publicité, sur les Les participants ont également clairement aspects d’un produit ou service ayant un inté- identifié les parties prenantes qui intervien- rêt particulier du point de vue environnemental nent dans l’établissement et le maintien (recyclage, foresterie durable, pêche durable, d’une déclaration de commerce équitable agriculture biologique, empreinte carbone) ou et débattu de leurs rôles respectifs. Ils ont social (commerce équitable, responsabilité so- souligné la nécessité de réunir davantage ciétale ou protection des animaux). de données sur les priorités des consomma- Dans le cadre de la table ronde, des cher- teurs dans les pays en développement, et de cheurs du Pacific Institute et de OneWorld­ faire prendre conscience des implications Standards ont présenté les résultats de leur du commerce équitable, au niveau local et recherche et leur analyse de 180 études pré- pour les marchés d’exportation. Les déclarations de commerce équitable ont cédemment publiées par différents pays. Les membres du groupe ETFP ont alors donné lieu à des débats animés. Ces résultats concernaient la portée, invité les participants à dégager des pistes l’ampleur et la qualité des déclarations de réflexion pour l’avenir et ont mis au point Le groupe ETFP a été mis en place en de commerce équitable, les attitudes des quelques conclusions initiales. Il leur ont re- 2007 après une Journée d’étude organisée consommateurs vis-à-vis de ces déclara- commandé une clarification des notions liées par l’ISO/COPOLCO sur le thème : « Les tions, et l’influence de ces attitudes sur leurs aux dimensions sociétales et environnemen- consommateurs peuvent-ils se fier aux dé- décisions d’achat. Il est apparu clairement tales et des processus étayant ces déclarations clarations de commerce équitable ? » À la que le nombre et la diversité de ces déclara- (vérification par tierce partie), et de dégager suite de cette manifestation, le COPOLCO a tions – et l’adhésion des consommateurs – une méthodologie permettant aux consom- invité Consumers International, organisme ont augmenté de manière exponentielle ces mateurs d’opérer une distinction entre le type avec lequel il est en liaison, à agir en coor- 20 dernières années. et la qualité des déclarations. L’étape suivan- dination avec des organisations choisies La relation de causalité entre d’une part, le te consistera à définir un ensemble d’exigen- engagées dans une démarche de commerce type et la qualité de la déclaration et d’autre ces minimales pour des déclarations fiables équitable et avec certains membres intéres- part, la décision d’acheter ou non un produit, en matière de commerce équitable. sés du COPOLCO, afin d’étudier les enjeux était moins nette. L’analyse a par ailleurs ré- Il a par ailleurs été préconisé de dévelop- de consommation qui en dépendent. vélé de grandes disparités dans les réactions per des outils permettant aux consomma- L’objectif premier était de dégager une des consommateurs face aux déclarations de teurs de prendre des décisions d’achat infor- interprétation commune des déclarations de commerce équitable, selon leur localisation mées, et incitant toutes les parties prenantes commerce équitable et d’étudier ce que si- géographique et le type de déclaration (in- à une démarche de commerce équitable à gnifient, pour les consommateurs, les nom- différence, scepticisme, prise de conscience, promouvoir ces outils de manière conjointe, breuses et diverses déclarations en la matière adhésion partielle, ou engagement ferme). afin de sensibiliser les consommateurs. sur les produits sur le marché. Par exemple, Au cours des débats, les participants ont Le groupe ETFP a confirmé son intention l’impact de ces déclarations sur les choix été amenés à réfléchir sur ce qui constitue de poursuivre ses recherches pour mettre en des consommateurs et l’effet de ces choix une « bonne » ou une « mauvaise » déclara- œuvre ces conclusions, y compris de dres- en termes de retombées positives que les tion de commerce équitable, en fonction d’un ser l’inventaire des initiatives actuelles en produits du commerce équitable sont censés certain nombre de facteurs. Parmi ceux-ci, matière de commerce équitable afin d’iden- générer pour la société et l’environnement. une bonne déclaration doit notamment être tifier les lacunes et les synergies possibles et La table ronde s’inscrivait dans le cadre vérifiable de manière indépendante, exacte, d’éviter les efforts redondants. Un rapport d’un projet d’étude plus général visant à et avoir une portée définie et porter un mes- définitif sera publié en décembre 2009.  susciter la confiance des consommateurs sage non ambigu. Les facteurs contribuant à vis-à-vis des produits et services du com- une mauvaise déclaration ou à une déclara- Dana Kissinger-Matray, Secrétaire, Comité de l’ISO merce équitable. tion trompeuse sont l’utilisation fallacieuse pour la politique en matière de consommation

Quelque 70 participants ont pris part à une table ronde en octobre 2009, à La Haye, sur le thème : « Garantir la confiance des consommateurs en matière de commerce équitable ».

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Cette initiative concertée et conjointe était déclaré : « cette Journée d’étude abordera la Formation sur les organisée par le département Développement question étroitement associée de la traça- et services de formation de l’ISO et accueillie bilité des produits, qui est décisive dans la services en ligne par le membre de l’ISO pour l’Azerbaïdjan, fourniture des produits et, comme nous le en Azerbaïdjan le State Committee on , Me- savons, des denrées alimentaires. Les ques- trology and Patents of Azerbaijan Republic tions liées à l’origine des produits – pays ou (AZSTAND). Cet atelier régional fait partie régions d’origine, méthodes de production par Jan-Henrik Tiedemann d’une série de formations organisées par le – et aux composants des produits suscitent Un atelier régional sur les services en li- Secrétariat central de l’ISO pour aider les un intérêt croissant. Dans certains cas, elles gne de l’ISO, organisé à Bakou, en Azer- membres des pays en développement à accé- englobent des questions de santé et de sécu- baïdjan, a remporté un vif succès. La mani- der aux services en ligne de l’ISO.  rité, ainsi que de fiabilité et de confiance.» festation était interprétée simultanément en Les chaînes d’approvisionnement sont Jan-Henrik Tiedemann, Analyste en informatique, russe et diffusée par cinq chaînes de télévi- une composante essentielle de l’économie, Secrétariat central de l’ISO sion en Azerbaïdjan. car elles relient concrètement tous les ac- Ce cours pratique de quatre jours portait teurs économiques – des matières premières sur le cadre et l’utilisation des outils élec- aux produits finis, de la ferme à l’assiette, troniques que le Secrétariat central de l’ISO de l’entreprise aux consommateurs. C’est met à la disposition de ses membres pour encore plus manifeste dans les chaînes d’ap- leur permettre de participer efficacement provisionnement mondiales. au processus de normalisation internatio- nale. Ce cours comprenait une formation au vote électronique et au nouveau service de diffusion des documents ISO aux comi- tés miroir nationaux. De nouvelles applica- tions de services en ligne, notamment pour la gestion des réunions ISO et les comités Les chaînes d’ap- électroniques de l’ISO, ont été présentées pour la première fois à l’occasion de cette provisionnement formation. et la traçabilité

par Sandrine Tranchard Le rôle des Normes internationales dans Les participants à la Journée d’étude la gestion de la chaîne d’approvisionne- de l’ISO/CASCO (de gauche à droite) : S. MacCurtain, Secrétaire de l’ISO/CASCO ; ment mondiale et de la traçabilité a été le I. Cleare, modérateur de la deuxième thème de la Journée d’étude du Comité de séance de la Journée d’étude ; S. Mauel, l’ISO pour l’évaluation de la conformité Chef, Sécurité des produits, Merck Serono ; (ISO/CASCO), tenue à Genève en Suisse le C. Agius, Secrétaire exécutif de l’IECEX 11 novembre 2009. et de l’IECQ, CEI ; S. Marinkovic, Chef de Environ 153 participants de 32 pays et projet, ISO/CASCO ; M. Schmid, Directeur, Management de la qualité, Rail Division, Voith organisations en liaison avec ISO/CASCO AG ; O. Peyrat, Président de l’ISO/CASCO. ont participé à la Journée d’étude, qui était simultanément diffusée sur l’Internet – une Axée sur l’industrie, la Journée d’étude a Les participants à l’atelier sur les services en première pour cette manifestation annuelle. suscité des débats intéressants sur les avan- ligne de l’ISO à Bakou, Azerbaïdjan. Les participants au webinaire ont ainsi tages de l’utilisation des Normes internatio- pu suivre la Journée d’étude comme s’ils nales dans les secteurs suivants : Au total, 14 délégués de comités mem- étaient dans la salle de réunion à Genève. Ils bres et de membres correspondants de l’ISO ont pu visualiser et écouter les exposés sur • Produits alimentaires (Azerbaïdjan, Bélarus, ex-République you- leurs ordinateurs et soumettre par écrit des • Industrie et consommateurs goslave de Macédoine, Géorgie, Kazakhs- questions au panel de la réunion. • associations de l’industrie tan, Kirghizistan, Lituanie, Tadjikistan, Le Président de l’ISO/CASCO, Olivier • normalisateurs et spécialistes de la Ouzbékistan et Ukraine) ont participé à cet- Peyrat, a défini l’objectif de la Journée réglementation. te formation intensive. Cette manifestation d’étude : « nous savons que l’industrie, a été l’occasion, pour les contacts en charge même en ces temps de difficultés économi- Des exemples de gestion de la chaîne des services en ligne de l’ISO au sein de leur ques, comprend la valeur des Normes in- d’approvisionnement dans les secteurs phar- organisme national, d’échanger des connais- ternationales pour édifier la confiance dans maceutique, agroalimentaire, automobile, sances et de partager des expériences avec les chaînes d’approvisionnement mondiales ferroviaire, de l’ingénierie et des télécommu- leurs homologues d’autres pays. et la traçabilité. La Journée d’étude a pour nications ont été donnés. Pour les médias d’information du pays et objectif d’établir comment les organisations Les conclusions de cette Journée d’étude pour les participants eux-mêmes, cette forma- font usage des Normes internationales et les contribueront à des travaux futurs de l’ISO/ tion a été un succès : « Tous les éléments de gèrent dans leur chaîne d’approvisionne- CASCO visant à améliorer les pratiques dans cette formation ont été extrêmement utiles » a ment, ainsi que de repérer les lacunes éven- la chaîne d’approvisionnement mondiale.  ainsi résumé M. Goran Pletvarski, Conseiller tuelles dans les normes.» en normalisation au Standardization Institute Dans son allocution de bienvenue, le Sandrine Tranchard, Chargée de communication, of the Republic of Macedonia (ISRM). Secrétaire général de l’ISO, Rob Steele, a Secrétariat central de l’ISO

ISO Focus+ Janvier 2010 37 © ISO Focus+, www.iso.org/isofocus+ Solutions de managementSolutions de management

réceptionné, un véhicule passe par plusieurs Une carrosserie façonne sa qualité étapes de travail avant que la réparation ne soit achevée. Or, bien souvent, des erreurs commises au début du processus ne sont détectées que plus tard, ce qui nécessite la grâce à reprise des premières étapes. Les travaux et les coûts sont doublés, les bénéfices chutent et l’entreprise en pâtit. Il suffit parfois qu’un technicien ne com- prenne pas le travail demandé par le client. ISO 9001 Mais dès que nous avons organisé et appli- qué un système de documentation avec des fiches de travail lues et comprises par tous, par David Venter Jnr. le nombre de reprises a considérablement diminué. Avant de devenir la première carrosserie sud-africaine certifiée ISO 9001:2000, XLNT Panel Beaters avait failli fermer à plusieurs reprises. Depuis la certification, l’entreprise n’a cessé de se renforcer, augmentant son chiffre d’affaires de 100 %. Elle explique cette réussite nouvelle par l’adoption des principes d’ISO 9001.

Lorsque la famille Venter a ouvert son en péril. J’avais étudié le management de premier atelier de carrosserie automobile la qualité dans le cadre de mon diplôme – XLNT Panel Beaters – il lui a fallu bien d’ingénieur. Ayant travaillé dans un envi- vite se battre quotidiennement pour survi- ronnement ISO 9001, j’étais parfaitement vre. À l’origine petit atelier d’arrière-cour conscient de l’impact positif sur une entre- avec deux employés, l’entreprise parvint à prise d’un SMQ ISO 9001 mis en œuvre et Après travaux de carrosserie, un véhicule est obtenir ses premiers et modestes locaux à certifié. masqué pour l’opération finale de peinture Blackheath, une banlieue du Cap. L’une des principales difficultés a été de par pulvérisation à l’atelier XNLT Panel Beaters, certifié ISO 9001. Mais le spectre de la faillite menaçait et convaincre le personnel de XLNT d’adop- nous avons risqué la fermeture à plusieurs ter des procédures et systèmes nouveaux. reprises. Aujourd’hui, XLNT est l’une des Dans l’industrie automobile sud-africaine, « La sécurité sur le lieu de travail s’est dix premières carrosseries de la province le secteur de la carrosserie avait négligé aussi beaucoup améliorée, » déclare Deano du Cap-Occidental et connaît un dévelop- jusqu’alors la possibilité de mettre en œuvre Goodman. « Nous avons été d’emblée at- pement exponentiel. Elle peut envisager des systèmes fondés sur ISO 9001. Aucune tentifs à cet aspect essentiel et tous les em- l’avenir avec optimisme. Ce redressement carrosserie dans le pays n’était certifiée se- ployés ont suivi une formation à la sécurité. spectaculaire s’enracine dans le manage- lon la Norme internationale. Les zones de travail sont devenues plus pro- ment de la qualité et, plus particulièrement, pres et plus nettes et l’entretien des locaux dans un système de management de la qua- s’est amélioré. Nous avons ainsi pratique- lité (SMQ) fondé sur ISO 9001:2000. La sécurité sur le lieu ment éliminé les blessures dues aux condi- de travail s’est aussi tions de travail. La transition vers ISO 9001 beaucoup améliorée. « Tout le monde est en phase avec le déroulement du travail et avec les exigen- La transition vers la qualité a débuté mi- ces de prestation du service aux clients. Il 2005, lorsque j’ai abandonné une promet- Pour ouvrir la voie, je nommai Deano y a donc moins d’incompréhensions et de teuse carrière d’ingénieur en organisation Goodman chef de projet/assurance qualité. clients insatisfaits. Cela se traduit par un à Yardley pour rejoindre l’affaire familiale En effet, il avait une expérience antérieure personnel plus productif dont la satisfaction de la mise en œuvre d’ISO 9001 à la cen- professionnelle s’est accrue. » trale nucléaire d’Eskom à Kœberg au Cap. Grâce aux conseils des auditeurs du South Adopter les principes African Bureau of Standards (SABS), nous d’ISO 9001 nous sommes attachés à devenir la premiè- re carrosserie sud-africaine certifiée ISO L’adoption des principes d’ISO 9001 – 9001:2000. Nous avons atteint l’objectif privilégier les clients et fournir les services tout juste 12 mois après avoir lancé le projet de qualité en temps voulu – a été centrale début 2007. pour notre réussite. L’engagement d’un ex- pert ISO 9001 et le volume de travail admi- Une amélioration spectaculaire nistratif supplémentaire exigé pour la cer- tification, en particulier quand l’entreprise Même durant le processus de mise en luttait pour sa survie, ont d’abord suscité œuvre et de certification, nous avions déjà un certain scepticisme. Mais les principes XLNT offre aux clients les services d’un taxi remarqué une amélioration spectaculaire en du SMQ ont apporté une régularité et per- de courtoisie durant le temps des réparations, particulier dans les reprises – un risque pro- mis de mieux maîtriser le déroulement du une première dans l’industrie locale. fessionnel en carrosserie. En effet, une fois travail.

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de franchiser la marque XLNT comme seul service de carrosserie du Cap-Occi- dental à offrir un centre d’appel d’urgence gratuit 24 sur 24, des crédits aux clients et une assistance routière pour les compa- gnies de taxi, y compris un service de vé- hicules de courtoisie durant le temps des réparations – une première dans ce secteur local. De plus, XLNT propose les services d’un responsable des relations avec la clientèle pour tenir les clients informés de la progres- sion des réparations de leur véhicule, une li- XLNT a hissé avec fierté la bannière du South gne de produits d’entretien sous marque qui African Bureau of Standards (SABS), pour (de gauche à droite) David Venter Snr., Chef signaler qu’elle a été la première carrosserie d’atelier, et David Venter Jnr., Directeur sera diffusée dans les grandes surfaces et un sud-africaine certifiée ISO 9001:2000. général de XLNT Panel Beaters, auteur de Club XLNT, qui offre aux membres divers l’article ci-contre. avantages comme des réductions sur le prix des services. une passion et une vocation. Il ne s’agit Aujourd’hui, au lieu de perdre du temps à L’entreprise XLNT a été agréée par Che- pas pour moi de bien travailler et d’oublier réagir à des problèmes survenant quotidien- vrolet, Daihatsu, Ford, Foton, Isuzu, Kia, le reste. Nous faisons partie d’une société nement dans l’atelier, nous consacrons notre Mazda, Meiya, Nissan, Opel, Ssangyong et qui a désespérément besoin d’emplois et de temps et notre énergie à nous centrer sur les Tata. L’achat de nouveaux matériels per- croissance économique. Sag-ghee est pour objectifs plus généraux de l’entreprise. mettra d’ajouter Toyota et Volkswagen à la nous une opportunité commerciale, mais re- L’obtention de la certification en un an liste. présente aussi notre manière de contribuer était la partie facile de l’exercice. Le défi au développement de l’Afrique du Sud en permanent est de maintenir le système et la tant que nation. discipline. XLNT a augmenté Pour Deano Goodman, « l’expansion de son chiffre d’affaires Un message pour les autres l’entreprise et un mouvement naturel nous de 100 %. apportent constamment de nouveaux em- XLNT ne limite pas à ISO 9001 ses as- ployés. Certains viennent d’environnements pirations en management de la qualité. No- de travail qui ne suivent pas les principes L’entreprise a également obtenu une cer- tre activité a potentiellement un impact sur d’ISO 9001. Il est difficile de les persua- tification « Automobile Association Quality l’environnement, car nous manipulons de der d’adopter de nouvelles méthodes, puis Assured » (Certificat de qualité de l’associa- nombreux produits chimiques. Récemment, de rester disciplinés sans retomber dans tion automobile) ainsi que le classement le l’industrie dans sa globalité est passée à des leurs anciennes manières de faire. Mais plus élevé de l’Association sud-africaine de peintures à l’eau et nos clients nous deman- lorsqu’ils saisissent tous les avantages des carrosserie (SAMBRA). dent de plus en plus de nous montrer respon- méthodes ISO 9001, les résultats suivent Nous avons désigné une entreprise ex- sables sur des questions comme le recyclage naturellement ». terne chargée de mesurer la satisfaction des des solvants et des huiles. clients en prenant contact avec eux dans la La certification d’un système de manage- Une croissance inattendue semaine qui suit l’achèvement des répara- ment environnemental fondé sur ISO 14001 tions. D’après nos résultats, XLNT peut se représente donc une progression naturelle. Les effets de la mise en œuvre d’ISO prévaloir aujourd’hui d’un indice de satis- Nous ne sommes plus la seule carrosserie 9001 n’ont pas été sensibles uniquement au faction de la clientèle de 98 %. certifiée ISO 9001, mais nous espérons être niveau de l’atelier. Ils se reflètent également la première en Afrique du Sud à obtenir la dans les bilans. En un temps où de nombreu- Aider la concurrence certification ISO 14001. ses carrosseries réduisent leurs activités ou Si les dépenses et la charge de travail se déclarent en faillite, XLNT a augmenté Nous avons été si impressionnés par administrative associées à la mise en œu- son chiffre d’affaires de 100 %. l’efficacité d’ISO 9001 que nous avons vre apparaissent rédhibitoires pour certai- Cette croissance inattendue nous a per- souhaité que d’autres petites entreprises nes entreprises, je les conjure d’adopter mis d’acquérir l’ancienne carrosserie Ross du secteur en tirent profit. Nous avons une vision plus large, à plus long terme. à Sea Point, Le Cap, et d’agrandir notre es- donc créé une filiale, Sag-ghee Consul- Mon message est le suivant : si vous sou- pace de travail, qui est passé de 1000 m² à ting, qui collabore avec la MERSETA haitez augmenter vos profits et vous dé- plus de 3000 m². Nous avons aussi acquis (Autorité gouvernementale pour l’éduca- velopper, si vous voulez passer moins de de nouveaux équipements d’une valeur de tion et la formation dans le secteur de la temps à réagir à des problèmes en atelier ZAR 2,5 millions (environ USD 340 000). fabrication, de la mécanique et des servi- et plus de temps aux objectifs de votre en- Récemment, XLNT a ouvert un troisième ces associés) pour proposer une formation treprise, alors prenez le temps et faites les espace à Belville, Le Cap – un centre de aux entreprises qui souhaitent obtenir une efforts nécessaires pour appliquer des nor- 700 m2 en franchise pour les réparations certification ISO 9001. Pour les efforts mes de systèmes de management (NSM) non structurelles comme les éraflures et les consentis, Sag-ghee a récemment été lau- de l’ISO. dégradations mineures. réate d’un prix d’excellence MERSETA Toute cette démarche a complètement Toutefois, nous avons grandi si vite que pour la formation. changé les perspectives de notre entreprise. cette croissance est à son tour devenue une Il peut sembler étrange d’aider ses Alors que nous nous inquiétions chaque jour menace pour l’entreprise. Nos dépenses concurrents, mais nous sommes une famille, de notre survie, nous maîtrisons aujourd’hui ont fortement sollicité notre capital et nos nous avons toujours été des entrepreneurs et nos orientations stratégiques et nous envisa- liquidités. Nous avons donc pour objectif la petite entreprise est pour nous à la fois geons l’avenir avec optimisme. 

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• ISO/ CEI 27013, guide de mise en œuvre directrices concrètes aux entreprises du sec- La certification intégrée d’ISO/CEI 27001 (sécurité de teur de la production ou des services sur la l’information) et d’ISO/CEI 20000 (ges- façon d’intégrer l’éco-conception dans leurs ISO/CEI 27001 tion des services) systèmes de management environnemental, progresse de 20 % • ISO/ CEI 27015, guide de mise en place qualité ou autre. d’un SMSI pour les secteurs des services Cette norme, qui viendra compléter les dans le monde financiers et des assurances normes de la série ISO 14000, intéressera les organisations et entreprises soucieu- • ISO/CEI 27014, guide pour un cadre de ses d’intégrer l’éco-conception dans leurs gouvernance de la sécurité de l’information systèmes de management environnemen- par Edward Humphreys • ISO/CEI 27010, guide pour l’application tal (SME) fondés sur ISO 14001, mais elle d’ISO/CEI 27001 aux infrastructures n’est pas destinée à la certification. Fin 2008, plus de 9 000 certificats de nationales et aux communications de Actuellement élaborée par le groupe de conformité à ISO/CEI 27001:2005, Techno- inter-sectorielles. travail GT 4, Lignes directrices relatives à logies de l’information – Techniques de sé- l’éco-conception, de l’ISO/TC 207, Mana- En outre, les travaux sur ISO/CEI 27007 curité – Systèmes de gestion de la sécurité de gement environnemental, sous-comité SC 1, et ISO/CEI 2708 donnant des lignes direc- l’information – Exigences, avaient été déli- Systèmes de management environnemental, trices pour l’audit SMSI et les contrôles à vrés dans 82 pays et économies, soit une aug- ISO 14006 devrait paraître en juillet 2010. effectuer par les auditeurs progressent bien, mentation de 20 % par rapport à 2007, voir La norme ISO 14006 donnera des lignes en collaboration avec les groupes de travails L’Étude ISO p. 48. directrices pour aider les organisations à éta- chargés de la révision d’ISO 19011:2002, La norme ISO/CEI 27001:2005 spécifie blir, documenter, mettre en œuvre, assurer Lignes directrices pour l’audit des systèmes des « éléments communs » pour aider à ré- le maintien et l’amélioration continue des de management de la qualité et/ou de mana- pondre aux besoins en matière de sécurité modalités de l’éco-conception dans le cadre gement environnemental, et de la préparation de l’information des petites, moyennes ou d’un SME, et s’appliquera aux aspects en- du DIS ISO/CEI 17021-2, Évaluation de la grandes entreprises, dans tous les secteurs vironnementaux des produits et/ou services conformité – Exigences pour les organismes d’activité. L’application de cette norme pré- sur lesquels l’entreprise peut agir ou exercer procédant à l’audit et à la certification des sente de nombreux avantages : un contrôle. systèmes de management et exigences pour ISO 14006 concerne avant tout les en- • Meilleures performances des entreprises l’audit de certification par une tierce partie treprises et organisations dotées d’un SME ou organisations grâce aux risques d’ex- de systèmes de management – Partie 2 : Exi- fondé sur ISO 14001, indépendamment de ploitation réduits gences pour l’audit de certification par une la présence ou non d’un système de mana- tierce partie de systèmes de management. • Renforcement de la confiance des clients gement de la qualité selon ISO 9001. Ces L’état d’avancement actuel des normes en démontrant « l’aptitude à l’emploi » lignes directrices sont applicables à toute de la série ISO/CEI 27000 relative aux sys- par la sécurisation des activités organisation, quels que soient son niveau de tèmes de management de la sécurité de l’in- • Diminution des impacts négatifs sur développement, la nature ou la localisation formation (SMSI).  les activités et des pertes financières de de ses activités. l’entreprise La nouvelle Norme internationale propo- • Meilleur positionnement sur le marché et sera des lignes directrices pratiques relatives Edward Humphreys – Professeur invité à avantage compétitif à l’intégration de l’éco-conception dans tout l’Université des sciences appliquées de Hagenberg système de management environnemental, • Meilleure protection de la continuité des (Autriche) – est animateur de l’ISO/CEI JTC 1, de la qualité ou autre système de manage- activités et de la disponibilité des services. Technologies de l’information, sous-comité SC 27, ment analogue, en procédant conformément Techniques de sécurité des technologies de aux documents normatifs de l’ISO et de la ISO/CEI 27001 et le code de bonne pra- l’information, groupe de travail WG 1, Systèmes de CEI : ISO/TR 14062:2002 Management en- tique que constitue ISO/CEI 27002 sont management de la sécurité de l’information. vironnemental – Intégration des aspects en- actuellement en cours de révision dans le vironnementaux dans la conception et le dé- cadre du processus d’examen usuel des veloppement de produit , et CEI 62430:2009 normes ISO effectué tous les cinq ans. Cet Eco-conception pour les produits électri- examen permettra d’assurer que les deux ques et électroniques.  normes SMSI demeurent d’actualité et ré- pondent bien aux besoins des entreprises. Au cas où de nouvelles exigences métier ap- paraîtraient, les versions révisées des deux normes en tiendront compte. Dans le cadre du processus de révision, ISO 14006 et les contributions de nombreuses sources et l’éco-conception de différents secteurs sont étudiées de ma- Martin Charter est animateur nière à assurer l’adéquation des deux nor- de l’ISO/TC 207/SC 1, Systèmes de mes pendant les cinq ans qui suivront la par Martin Charter, Daniel Trillos management environnemental /GT 4, Lignes publication de la version révisée. L’édition directrices relatives à l’éco-conception. actuelle de 2005 demeurera valide jusqu’à et Tania Marcos Daniel Trillos est co-animateur la publication de la nouvelle édition, dans de l’ISO/TC 207/SC 1/GT 4. un délai d’environ deux ans. La future norme ISO 14006, ISO 14006, Plusieurs autres documents sont en pré- Lignes directrices pour l’incorporation de Tania Marcos est secrétaire paration dans la série des référentiels SMSI l’éco-conception aux systèmes de mana- de l’ISO/TC 207/SC 1/GT 4. ISO/CEI 27000, notamment : gement environmental, fournira des lignes

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ISO 22188 permet de lutter contre le trafic illicite de matières radioactives

Les matières radioactives voyagent – souvent de manière illicite ou outre, une découverte fascinante a été faite ­involontairement. L’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA) qui est très utile aux services des gardes- frontières ou à l’armée. est, avec plus de quatre décennies d’expérience dans le domaine, le corps Aujourd’hui il est possible non seulement d’inspection international chargé de la vérification de l’utilisation sûre du de déceler la présence d’un rayonnement, nucléaire. Le rôle des inspecteurs est de vérifier l’application des garanties mais – grâce à des avancées technologiques nucléaires et l’utilisation à des fins non militaires des technologies nucléai- majeures – l’empreinte des matières radioac- tives indique également si le rayonnement res. provient de sources naturelles et médicales, Le physicien viennois Christian Schmitzer, qui dirige le Laboratoire d’ana- ou s’il s’agit de rayonnements dangereux. lyse pour les garanties de l’AIEA, préside le groupe de travail de l’ISO qui a élaboré l’ISO 22188:2005, Surveillance des mouvements involontai- Les gardes-frontières ont-ils besoin de connaître ces distinctions ? res et le trafic illicite de matières radioactives. Dans une interview parue dans CONNEX 1), le magazine de l’institut autrichien de normalisation, Christian Schmitzer : Savoir que quelque chose émet un rayonnement n’est pas une ASI - www.as-institute.at, il explique l’importance de normes sur le trafic information suffisante. Au cours de la phase illicite et d’analyses de haute précision pour la paix mondiale. d’essais à la frontière entre l’Autriche et la Hongrie, nous avons installé une permanen- ce téléphonique pour que les gardes-frontiè- Les mouvements involontaires et le trafic Après la dissolution de l’Union soviéti- res puissent nous demander des éclaircisse- illicite de matières radioactives sont inces- que au début des années 1990, il y avait cer- ments en cas d’incertitude, afin de ne pas sants. Le phénomène n’est pas nouveau, tainement des raisons de s’inquiéter car de bloquer inutilement une cargaison pendant mais il suscite de plus en plus d’inquiétu- nombreuses structures de contrôle s’étaient plusieurs heures. des. Ces inquiétudes sont-elles justifiées ? également effondrées dans les pays de l’Est à cette époque. À l’heure actuelle, la situa- Christian Schmitzer : Le phénomène que La Norme internationale sur les instru- tion s’est à nouveau stabilisée. l’on observe est intéressant : plus on met en ments de mesure du rayonnement dans le place de dispositifs de surveillance, plus les transport transfrontalier a été préparée Au sein de l’AIEA, vous dirigez le labora- incidents sont nombreux. Il en va de même sous votre présidence. La norme explique toire technique. Vous dites que le nombre pour le dépistage du cancer. Subitement, le comment l’intensité des rayonnements ra- d’incidents augmente avec l’intensification nombre de cancers diagnostiqués augmente dioactifs peut être détectée en fonction de des vérifications. Comment la qualité des de façon spectaculaire, mais le nombre de critères normalisés dans les conditions ap- instruments de surveillance a-t-elle évolué décès causés par cette maladie ne change proximatives aux frontières et quels outils au cours des 10 dernières années ? pas. peuvent être utilisés à cette fin. Comment Christian Schmitzer : À l’heure actuelle, ce projet a-t-il vu le jour ? l’entrée du Centre international des Nations Christian Schmitzer : Mesurer un rayon- 1) Cette interview est une adaptation autorisée Unies à Vienne est protégée par des moni- nement n’est pas une tâche facile. Lorsque d’un entretien réalisé par Priska Koiner, paru teurs en poste fixe très perfectionnés. Les vous finissez par caractériser le rayon- dans le numéro de septembre / octobre 2009 de la technologies ont beaucoup progressé. En revue CONNEX. nement au moyen d’un seul paramètre –

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À propos de l’AIEA

L’Agence internationale pour l’énergie atomique constitue un forum central, au plan mondial, pour la coopération dans le domaine nucléaire. Elle participe aux travaux de 11 comités techniques ou sous-comités de l’ISO chargés de l’élaboration de normes et suit les travaux de quatre autres comités. L’ISO et l’AIEA ont signé un protocole d’accord pour renforcer leur coopération mutuelle. L’AIEA a été mis en place en 1957 comme l’organisation mondiale « Atomes pour la Paix » du systèmes Nations Unies. L’Agence travaille avec ses États La détection de sources de rayonnement sur les véhicules à l’aide d’appareils à main requiert membres et de multiples partenaires le port de vêtement de protection pour les inspecteurs. © Stefan Schönhacker, WIRK.ZONE www.wirkzone.at du monde entier à promouvoir la sûreté et la sécurité nucléaires ainsi que la dose – il doit y avoir un accord clair sur La démarche a été décisive : cesser de cri- le développement des technologies la façon de déterminer cette valeur. Les nor- tiquer des normes « imposées» par d’autres nucléaires pour les usages pacifiques. malisateurs autrichiens ont toujours été ac- – un travers courant à Vienne – et, à la pla- tifs dans le domaine de la protection contre ce, participer à leur élaboration. En coopé- Le Secrétariat de l’AIEA est au Centre le rayonnement. rant avec les organisations internationales international, à Vienne, en Autriche. Alors que je travaillais en tant que spé- basées dans cette ville, y compris l’AIEA, L’AIEA a reçu le prix Nobel de la Paix cialiste de la protection contre les rayonne- nous avons été en mesure de gagner en ments au Centre autrichien de recherche de notoriété. 2005. Seibersdorf, j’ai considéré comme un privi- Succédant à Mohamed ElBaradei, le lège de pouvoir rejoindre un groupe d’ex- Le groupe de travail est actuellement en perts très motivé. Mon employeur a accepté réserve. N’est-il pas nécessaire d’affiner la Japonais, Yukiya Amano, a pris ses de prendre en charge les coûts de ma partici- norme ? fonctions de nouveau Directeur général pation à la normalisation internationale. de l’AIEA le 1er décembre 2009. Christian Schmitzer : Je pense que dans deux ou trois ans, quand les fabricants mai- triseront mieux les nouvelles technologies nous commencerons à examiner la norme. d’un stock de 3,5 tonnes ou de 3,499 tonnes d’hexafluorure d’uranium. Vous comprenez Vous ne travaillez plus en tant qu’expert l’enjeu de l’exactitude. en protection contre le rayonnement au Centre de recherche de Seibersdorf, vous Comment parvenez-vous à obtenir des ré- êtes maintenant à la tête du laboratoire de sultats aussi précis ? l’AIEA. Quels sont vos défis actuels ? Christian Schmitzer : L’exactitude de Christian Schmitzer : Créée à la suite du mesure intéresse tous les laboratoires du célèbre discours sur « L’atome au service de monde. Bien sûr, chaque pays actif dans le la paix » prononcé aux Nations Unies par le domaine du nucléaire a ses propres labora- Président américain Dwight D. Eisenhower, toires. Ils servent à surveiller les cycles de l’AIEA a pour mission d’assurer que les ma- production des combustibles nucléaires. tières nucléaires sont utilisées à des fins pa- Nous participons à des essais inter-labora- cifiques. L’une des devises de l’Agence est toires sur des échantillons inconnus. donc « l’atome au service de la paix ». Tous Les résultats obtenus par trois quarts des les pays qui ont signé le Traité sur la non- 50 laboratoires participants se situent dans prolifération des armes nucléaires ont éga- une fourchette de + / - 0,5 %. Par compa- lement convenu d’accepter des inspections raison, l’Union européenne a procédé il y a régulières de l’AIEA. Nos inspecteurs pré- quelques temps à une série d’essais inter-la- lèvent des échantillons pour procéder à des boratoires (IMEP-12) avec 350 laboratoires Un appareil installé à poste fixe détecte essais au laboratoire. Les essais sont réalisés pour analyser la teneur en plomb de l’eau automatiquement la présence de matières radioactives. par 45 spécialistes. Grâce à des analyses et à potable. Sur l’ensemble, les résultats de © Stefan Schönhacker, de nombreux calculs, nous pouvons savoir si 300 laboratoires seulement étaient dans une WIRK.ZONE www.wirkzone.at l’exploitant d’une centrale nucléaire dispose fourchette de + / - 50 %.

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Ces essais nucléaires étonnamment précis Retournons aux contrôles aux frontières De nombreux experts divergent sur les sont-ils normalisés ? où les analyses sont réalisées dans des raisons qui poussent à la contrebande de conditions approximatives. Quel est le taux sources de rayonnement. Après tout, dans Christian Schmitzer : Il n’y a pas de norme d’erreur dans ce cas ? ce pays, les utilisateurs industriels doivent ISO spécifique à ce sujet. Aussi incroyable avoir des certificats pour documenter tou- que cela puisse paraître, le groupe a adopté Christian Schmitzer : Les pays qui ont très tes les étapes, de l’achat du matériel à son sa propre « norme». Il fallait définir des va- tôt mis en place des dispositifs de surveillan- élimination. Cela soulève une question des leurs cibles pour l’exactitude et l’incertitude ce rapportent que 95 % des alarmes sont ef- plus préoccupantes : existe-t-il des utilisa- de mesure au sein du groupe. Ces valeurs fectivement « injustifiées». On ne peut pas teurs non déclarés qui pourraient être actifs sont appelées « valeurs internationales ci- parler de fausses alarmes, car la présence de dans le terrorisme international et la fraude bles » abrégées en ITV2000. Ces valeurs ne matières radioactives est réelle, mais il ne organisée ? sont pas juridiquement contraignantes, mais s’agit pas non plus de trafic illicite. tout le monde les respecte.

Cette norme internationale, quoiqu’inter- ne, deviendra-t-elle une norme ISO ? Christian Schmitzer : Cela ne représente- rait probablement pas un grand effort, mais personne ne le juge nécessaire, peut-être du fait qu’une grande partie de ces résultats sont ceux de l’AIEA. Dans de nombreux domaines liés à la sécurité des centrales nucléaires, l’AIEA a un rôle d’ordre nor- matif. Certains de ces projets sont réalisés dans le cadre de l’ISO ou en coopération avec l’ISO, d’autres à travers d’autres canaux. Mais, soyons clair, pour des analyses spé- cifiques, nous coopérons très étroitement avec l’ISO dans bon nombre de nos activi- tés de laboratoire. Les aspects traités sont, par exemple : Comment analyser le pluto- nium ? Quelles sont les méthodes d’analyse de l’uranium ? L’AIEA délègue des experts auprès de la plupart des groupes de travail. (À gauche) Le symbole de base pour les rayonnements ionisants (ISO 361 et ISO 7010), complété L’Agence ne fait nullement cavalier seul en 2007 par le symbole d’information supplémentaire pour les rayonnements ionisants (à droite) dans toutes ses activités. spécifié dans la norme ISO 21482:2007.

Il arrive que des matières radioactives Pour finir, une question personnelle : À propos de l’auteur soient incluses de manière non intentionnel- Etait-ce votre rêve d’enfant de diriger un le dans les livraisons de déchets métalliques laboratoire au service de la paix dans le ou présentes dans des substances naturelles, monde ? Christian Schmitzer comme le granit ou les engrais minéraux. a étudié la physique Christian Schmitzer : Non, ce n’était pas Les personnes ayant subi des examens de à l’Université Tech- médecine nucléaire, une scintigraphie thy- mon rêve d’enfant. Je rêvais alors de de- nique de Vienne, sa roïdienne par exemple, émettent un rayon- venir physicien et je le suis devenu. Tout a ville d’origine. Après nement qui déclenche l’alarme. commencé avec une question simple : Pour- un bref passage à quoi le ciel est-il bleu ? C’est merveilleux Yale et six ans en tant Et les cinq pour cent restants de ces alar- de trouver la réponse à cette question en qu’assistant d’ensei- mes aux frontières relèvent-ils d’activités tant que physicien. J’ai aussi tout simple- gnement et de recher- criminelles ? ment eu de la chance d’avoir la possibilité che à l’Université de travailler dans ce laboratoire de l’Agence technique de Vienne, il a travaillé en qualité Christian Schmitzer : Ces cas ont ma- internationale de l’énergie atomique. d’expert en protection contre les radiations au nifestement quelque chose d’illicite. Le Centre de recherche de Seibersdorf. motif peut être un gain personnel, il peut Avez-vous d’autres objectifs de carrière ? Depuis 2006, il dirige le Laboratoire d’analyse aussi s’agir de contrebande délibérée dans pour les garanties de l’AIEA. Responsable un contexte de crime organisé. Dans ce do- Christian Schmitzer : Je suis très satisfait d’analyses ayant un haut niveau d’exactitude, maine aussi, les choses les plus étranges du poste que j’occupe maintenant – faire il a activement contribué aux normes relatives peuvent se produire. On a vu ainsi, à une partie d’une mission au service de la paix. à la protection contre les radiations. époque, se développer un marché clandestin Selon la formule de Benjamin Disraeli, « le La Norme internationale ISO 22188 a été de détecteurs de fumée russes. hasard ne favorise que les esprits préparés », publiée en 2005 sous sa présidence. C’est Ce type de détecteurs contient du pluto- j’ai essentiellement avancé dans cette pers- aujourd’hui, la norme généralement agréée nium, en infimes quantités. Le rêve de l’argent pective dans ma vie. On ne peut créer les pour les instruments de mesure et de détection facile ne s’est pas réalisé, car ces détecteurs conditions propices à sa propre carrière, des radiations dans les contrôles aux passages peuvent être acheté ici aussi dans n’importe alors il faut être prêt à entrer lorsque les de frontières. quel magasin d’équipement pour la maison. portes s’ouvrent. 

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Le Trophée ISO pour Pays-Bas par Henk J. de Vries

l’enseignement La Rotterdam School of Management (RSM) de l’Université Erasmus est une éco- le de gestion de pointe, tant pour la recher- che que pour l’enseignement. Nous sommes supérieur en la première école de gestion européenne en termes de nombre de publications dans des revues scientifiques de haut niveau dans le domaine de la gestion. L’enseignement de la normalisation RSM est fondé sur la recherche et une coo- pération étroite avec l’industrie et d’autres partenaires dans le monde. Depuis janvier 1994, la RSM a créé une chaire en normalisation au sein du Dépar- tement de gestion des technologies et de La Rotterdam School of Management de la célèbre Université Erasmus l’innovation. Cette création a été rendue aux Pays-Bas est le lauréat du Trophée ISO pour l’enseignement supérieur possible par l’Institut de normalisation des en normalisation 2009, décerné lors de la 32e Assemblée générale de l’ISO Pays-Bas (NEN), le membre de l’ISO pour ce pays. au Cap, Afrique du Sud. L’enseignement de la normalisation est dis- pensé à la fois par des cours de spécialisation Le Trophée ISO vise à mieux faire comprendre l’importance de et dans le cadre d’autres cours. Un éventail la normalisation dans le monde, en distinguant les établissements de programmes bachelor/master (BA/MA) d’enseignement supérieur qui ont créé et mis en place avec succès et de maîtrise en administration des affaires des programmes traitant de la normalisation comme moyen d’accès (MBA, formation des cadres) est disponible. Les programmes de l’école ont été renouvelés au marché mondial, de transfert de technologies et de diffusion des à plusieurs reprises pour rester en phase avec bonnes pratiques de gestion et de développement durable. les nouvelles évolutions et méthodologies. M. H.J. de Vries, qui a reçu le trophée 2009 au nom de l’école, présente ci-après les objectifs, le contenu, les réalisations et les perspectives du Bachelor en administration programme. des affaires En troisième année du cursus en adminis- Les autres finalistes décrivent leurs programmes dans la section tration des affaires, les étudiants, en groupes ISO Focus+ sur ISO Online (www.iso.org/isofocus+). de trois, doivent rédiger un mémoire. Ils ap- prennent à concevoir un projet de recherche, Bélarus : Université technique nationale du Bélarus à réaliser la recherche et à établir un rapport Égypte : Académie arabe des sciences, des technologies et du transport sous la forme d’un mémoire. Le sujet du mémoire est différent pour chaque groupe. maritime (AASTMT) Une option proposée est d’axer le mémoire France : École internationale des sciences du traitement de l’information sur la normalisation pour : • Obtenir une vue d’ensemble du domaine République de Corée : Université Chung-Ang de la normalisation • Comprendre les avantages possibles de Ukraine : Université nationale des sciences de la vie et de l’environnement la normalisation pour l’administration d’Ukraine. des affaires • Se familiariser avec la recherche scientifi- que dans le domaine de la normalisation.

Des connaissances générales sur la nor- malisation sont acquises grâce au travail personnel des étudiants, à des exposés et à des débats en groupes. Les sujets de recher- che sont différents pour chaque groupe (voir encadré à la page suivante). Les étudiants doivent présenter leurs conclusions à un jury composé du Directeur général du NEN, d’un chercheur de l’Uni- versité Erasmus et du Chef du Département

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Des chaussures de sport au kite-surf

Sujets de mémoires en 2009 : • Impact de la norme ISO 9001 relative au management de la qualité sur les innovations radicales • Impact de la rétrocompatibilité des matériels et logiciels sur la valeur perçue par les clients • Impact de la normalisation des tailles de vêtements sur la satisfaction des clients – Le cas des jeans La Rotterdam School of Management (RSM) de l’Université Erasmus. • Volonté des consommateurs de du développement d’entreprise du NEN. non impératives » et les relations avec les payer pour une plus grande variété Certains mémoires ont servi de base à des droits de la propriété intellectuelle). de produits – Le cas des chaussures publications dans des journaux scientifiques Nous relions ensuite tout ceci à l’innova- de sport Adidas et professionnels. tion en associant les normes et la normalisa- tion aux phases du processus d’innovation • Optimisation mathématique des Gestion de l’innovation et de la et en illustrant ce cheminement à l’aide gammes de préférence d’un point normalisation d’exemples. Enfin, la question des modalités de vue financier – Le cas des tailles de la gestion de la normalisation en relation des ailes de kite-surf Ce cours de spécialisation dans le cadre à l’innovation est soulignée, notamment en du programme de master donne aux parti- exposant les modes d’organisation au sein • Normalisation des produits, cipants des connaissances de base sur la des entreprises, entre les entreprises et avec innovation et droits de la propriété gestion de la normalisation et son rôle dans d’autres partenaires. intellectuelle – Relations entre le la gestion de l’innovation. L’objectif est de Le cours présente des contributions de nombre de brevets et l’importance leur permettre de développer et de mettre en disciplines des sciences sociales – écono- application une stratégie de la normalisation mie, droit, sciences politiques. L’enjeu est de la participation à la normalisation pour une entreprise, une chaîne logistique de combiner ces disciplines pour résoudre • La certification du berceau au les problèmes concrets des entreprises. La ou un secteur économique. berceau. base scientifique de ce cours est complétée par des contributions du monde économique Nous sommes la première école de gestion européenne pour le nombre de publications scientifiques de premier plan.

Le cours couvre la gestion de la normali- sation non seulement au niveau de l’entre- prise, mais aussi au niveau des associations de l’industrie et des gouvernements sur les plans national, régional et internatio- nal, et dans son rapport avec la gestion de l’innovation. Après une introduction générale, le cours traite de la normalisation réalisée par des or- ganismes officiels aux niveaux national, ré- gional et international, par des associations de l’industrie, des consortiums industriels, des entreprises et des réseaux d’organisa- tions. Autre sujet couvert, l’évaluation de la conformité. Vient ensuite un exposé des mé- thodes et des techniques de la normalisation Henk J. de Vries (à gauche) remet à Susanne Biesheuvel, Randy Schimanski et Stèphan et de ses implications juridiques (y compris Knook le prix du meilleur mémoire 2006 pour leur travail sur les paiements électroniques. Les l’utilisation des normes comme « directives principaux résultats du mémoire ont été publiés dans une revue néerlandaise de marketing.

ISO Focus+ Janvier 2010 45 © ISO Focus+, www.iso.org/isofocus+ 360° sous la forme d’études de cas, de visites aux pour atteindre ses objectifs commerciaux. entreprises, de conférences d’orateurs invi- Les principaux sujets sont notamment : tés et de stages en entreprise. • L’impact commercial de la participation à la normalisation internationale L’excellence en affaires • Comment calculer les avantages de la participation ? Dans deux autres cours, la normalisation est intégrée au programme. Le cours de maî- • Cartographie des parties prenantes et de trise intitulé « gérer l’innovation » aborde les leurs enjeux batailles normatives actuelles en exposant le • Comprendre le processus d’élaboration cas « HD-DVD contre Blu-ray ». des Normes internationales Le cours spécialisé de maîtrise « excel- • Comment appliquer ce processus pour lence dans les processus de gestion d’entre- atteindre les objectifs de l’entreprise ? prise » traite de plusieurs sujets de norma- lisation : normes relatives aux processus de gestion d’entreprise, normes relatives aux Nous avons aussi pour systèmes de management (ISO 9001, ISO mission de stimuler 9004, ISO 14001), modèles d’excellence le développement de en affaires (Fondation européenne pour la gestion par la qualité (EFQM), Prix De- l’enseignement en ming, Prix Malcolm Baldridge), et rôle des normalisation. normes dans les chaînes logistiques et les réseaux d’organisations. À la RSM de l’Université Erasmus, Le programme est interactif et les ex- l’enseignement est fondé sur la recherche. posés alternent avec des exercices et des Mémoires de master et thèses discussions. Le public visé est constitué de doctorat • La certification, l’accréditation et le pro- de participants à des comités techniques de fessionnel – Étude de cas sur les collèges normalisation internationale ayant au moins Les étudiants ont la possibilité de consa- d’enseignement professionnel supérieur deux ans d’expérience de la normalisation. crer leur mémoire de master à la normali- • Obtenir des avantages commerciaux Le premier cours a été organisé en janvier sation. Dans de nombreux cas, la rédaction par la normalisation de l’informatique 2009 à Rotterdam pour 15 participants de 7 du mémoire s’accompagne d’un stage dans d’entreprise. pays européens. Il est possible de l’organi- une entreprise ou une autre organisation. ser dans d’autres pays en coopération avec Le site Web www.rsm.nl/standardisation les organismes nationaux de normalisation. énumère un certain nombre de sujets traités. Obtenir des avantages Pour plus d’informations : Certains étudiants ont été lauréats de prix www.openprogrammes.com/is. nationaux récompensant les meilleurs mé- commerciaux moires. Certains mémoires ont servi de base Récemment, la RSM de l’Université Eras- Stimuler l’enseignement en à des publications dans des revues scientifi- mus a élargi son offre de formation des ca- normalisation ques et professionnelles. dres en y ajoutant des cours de deux et trois Les parcours de doctorat sont principale- jours. Nous avons été les premiers à propo- Nous avons aussi pour mission de stimu- ment axés sur la recherche, mais peuvent être ser un cours sur les avantages commerciaux ler le développement de l’enseignement en considérés comme une forme d’enseignement liés à la participation à la normalisation normalisation, aux Pays-Bas et à l’étranger. également. L’année dernière, trois doctorants internationale. Le cours a pour but d’incul- Voici quelques-unes de nos initiatives : ont défendu leur thèse sur les sujets suivants : quer aux participants des connaissances qui • Batailles normatives sur les systèmes leur permettront d’influer sur l’élaboration Enseignement professionnel complexes – Recherche empirique sur le des Normes internationales, afin que l’entre- supérieur réseau informatique domestique prise puisse utiliser les normes résultantes Nous avons participé à un projet du NEN visant à stimuler et à appuyer l’enseignement en normalisation au niveau de l’enseigne- ment professionnel supérieur, notamment dans les domaines de l’ingénierie électro- technique, du génie mécanique, du bâti- ment, de l’administration des affaires. Les activités consistaient en particulier à exercer un lobbying, à préparer des matériels d’en- seignement et à former des enseignants.

Réseau des universités néerlandaises Nous coordonnons un réseau universitai- Le cours de gestion de l’innovation et de la normalisation comprend une visite au département re de chercheurs en normalisation et évalua- R&D d’Océ à Venlo aux Pays-Bas. Océ (www.oce.com) a intégré la normalisation dans son tion de la conformité. Ce groupe informel processus d’innovation. est composé de chercheurs de la plupart des

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établie entre le Département de gestion des technologies de l’Université d’agronomie et de technologie de Tokyo, l’Université Jiliang à Hangzhou, Chine, et la RSM, Université Erasmus. Les trois universités ont signé un accord de coopération dans le domaine de l’enseignement et de la re- cherche en normalisation. La coopération englobe l’échange d’idées et de matériels d’enseignement et, dans la mesure du pos- sible, d’étudiants.

Une approche didactique L’enseignement universitaire doit être fondé sur la recherche, mais l’abstraction La RSM de l’Université Erasmus a développé en commun des matériels d’enseignement avec des inhérente à la recherche scientifique peut collègues de Chine, d’Allemagne, d’Indonésie, du Sri Lanka et du Viet Nam. également faire obstacle à la compréhen- sion. Le point de départ de l’enseignement universités néerlandaises, travaillant dans Coopération internationale n’est donc pas la recherche, mais la création différentes disciplines (notamment écono- pour l’enseignement sur la de moments de « surprise » que l’on obtient mie, administration des affaires, droit, his- normalisation en confrontant les étudiants à des situations toire et technologies). L’accent est placé sur de la vie réelle ou en les invitant à exposer la recherche, mais les questions liées à l’en- Nous avons participé à la réunion qui, à leurs propres expériences. Cette approche seignement proprement dit sont également Tokyo en février 2006, a institué la Coopé- consiste à : abordées. Nous proposons des conférences ration internationale pour l’enseignement • Laisser les étudiants faire l’expérience à d’autres universités et aidons actuellement sur la normalisation (ICES). À cette occa- de cas se présentant dans la vie réelle une université à mettre au point un cours en sion, nous avons été chargés de co-organi- avec tous les aspects associés normalisation. ser le premier Atelier ICES, qui a eu lieu à • Étudier en profondeur plusieurs aspects Delft aux Pays-Bas en février 2007. L’ICES au moyen de méthodes scientifiques a pour objectif de promouvoir et appuyer République de Corée Combiner les conclusions des abstrac- l’enseignement en normalisation sur le plan • tions scientifiques et le « retour » à la Les programmes de l’Université catholi- mondial. réalité. Des confrontations répétées que de Washington, DC, et de la RSM de entre science et réalité peuvent s’avérer l’Université Erasmus ont constitué un ré- Académie européenne de nécessaires. férentiel pour la mise en place d’activités normalisation d’enseignement universitaire en normalisa- Pour plus d’informations : tion en République de Corée. Aujourd’hui, Henk J. de Vries est Vice-président de www.rsm.nl/standardisation.  ce pays est celui qui compte le plus grand l’Académie européenne de normalisation nombre d’étudiants en normalisation. (EURAS), une organisation relativement informelle de chercheurs et d’autres person- Coopération économique Asie- nes intéressées aux domaines de la norma- Pacifique lisation. EURAS est axée sur la recherche, À propos de l’auteur mais l’enseignement est son second domai- La Coopération économique Asie-Pa- ne d’intérêt. Henk J. de Vries est cifique (APEC) gère un projet d’enseigne- Professeur associé ment en normalisation. Nous avons recueilli Organismes européens de en normalisation à et classé 1 300 publications scientifiques normalisation la Rotterdam School et professionnelles sur le sujet. Elles ser- of Management, viront à établir et structurer les matériels Nous participons aux activités du Comité Université Erasmus, d’enseignement élaborés dans ce projet de européen de normalisation (CEN) et du Co- depuis 2003. Au fil l’APEC. Pour ce faire, nous avons bénéficié mité européen de normalisation électrotech- des ans, il a conjugué de l’assistance d’un chercheur invité, Vla- nique (CENELEC) afin de stimuler l’en- cette fonction avec un dislav Fomin, de l’Université de Kaunas en seignement en normalisation. Nous avons poste à l’Institut de Lituanie. suggéré la mise en place de stratégies euro- normalisation des Pays-Bas (NEN), le membre péennes et nationales possibles et apportons de l’ISO pour ce pays. Son doctorat a porté Projet de relations avec l’Asie notre soutien à l’élaboration d’un répertoire sur les organismes nationaux de normalisation des matériels d’enseignement. (Henk J. de Vries, 1999. Standardization – Nous avons partagé des expériences et A Business Approach to the Role of National développé en commun des matériels d’en- Coopération avec le Japon et la Standardization Organizations. Boston/Dor- seignement avec des collègues de Chine, Chine drecht/London : Kluwer Academic Publishers). d’Allemagne, d’Indonésie, du Sri Lanka et Il est l’auteur de plus de 200 publications sur du Viet Nam. À la demande du Ministère japonais de la normalisation. Pour plus d’informations, Pour plus d’informations : l’économie, du commerce et de l’industrie voir http://www.rsm.nl/devries, ou contacter : www.asia-link-standardization.de/. (METI), une coopération a récemment été [email protected], (+ 31) 10 408 20 02.

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10 000 Normes200 000 et produits Normes et produits 1 000 000 180 000 8 000 900 000 160 000

800 000 140 000 6 000 700 000 120 000

600 000 100 000 4 000 500 000 80 000 400 000 2 000 60 000 300 000 40 000 40 000 200 000 0 20 000 . 07 . 08 . 06 e c e c 100 000 e c D D D 0 0 30 000

14 000 05 Dec. 06 Dec. 07 Dec. 08 Dec.

. 04 . 05 . 06 . 07 . 08 Les principaux résultats de e c e c e c e c e c D D D D D

12 000 20 000

10 000

10 000 8 000 10 000

6 000 8 000

4 000 0 6 000 . 04 . 05 . 06 . 07 . 08 e c e c e c e c e c 2 000 D D D D D L’Étude ISO des certifications

avaient été délivrés dans 176 pays et éco- ISO/CEI 27001:2005 par Roger Frost nomies. Le total pour 2008 indique une augmentation de 31 346 certificats (+3 %) ISO/CEI 27001:2005 définit les exigen- La mise en application des normes de par rapport à 2007, où le total était de 951 ces relatives aux systèmes de management systèmes de management de l’ISO pour la 486 certificats dans 175 pays et économies. de la sécurité de l’information. Fin 2008, au sécurité alimentaire et la sécurité de l’in- Le nombre de certificats dans le secteur des moins 9 246 certificats ISO/CEI 27001:2005 formation (avec la CEI) a considérablement services a considérablement augmenté, les avaient été délivrés dans 82 pays et écono- augmenté, comme le révèle L’Étude ISO des prestataires de services représentant 40 % de mies. Le total de 2008 indique une augmen- certifications – 2008. tous les certificats ISO 9001, contre 32 % en tation de 1 514 (+20 %) par rapport au total La certification selon ISO 22000:2005, 2007. 2007, qui était de 7 732 certificats dans 70 qui définit les exigences relatives aux sys- pays et économies. tèmes de management de la sécurité des ISO 14001:2004 Avec 94 % des certificats (contre 90 % denrées alimentaires, a fait un bond de plus en 2007), les prestataires de services re- de 96 % en 2008. Dans le même temps, la ISO 14001:2004, qui définit les exigen- présentent de loin la plus grande part des certification selon ISO/CEI 27001:2005, qui ces relatives aux systèmes de management certificats. définit les exigences relatives aux systèmes environnemental, confirme sa pertinence de management de la sécurité de l’informa- mondiale pour des organismes qui souhai- ISO 22000:2005 tion, a augmenté de plus de 20 %. tent opérer d’une manière favorable au dé- Malgré la crise financière qui a débuté veloppement durable. ISO 22000:2005 définit les exigences re- en 2007 et qui s’est étendue à la plupart Fin décembre 2008, au moins 188 815 cer- latives aux systèmes de management de la des pays et secteurs de l’économie en 2008, tificats ISO 14001:2004 avaient été délivrés sécurité des denrées alimentaires. L’étude L’Étude ISO révèle une activité de certifica- dans 155 pays et économies. Le total 2008 2007 n’indiquait pas de répartitions dé- tion selon une ou plusieurs normes de systè- indique une augmentation de 34 243 certifi- taillées des certifications ISO 22000:2005, mes de management de l’ISO dans 176 pays cats (+22 %) par rapport au total 2007, qui mais elle donnait un total mondial approxi- (175 en 2007). était de 154 572 certificats dans 148 pays et matif. L’étude 2008 permet une comparai- Dans l’introduction à l’étude, l’ISO fait économies. Les services représentent 34 % son en fournissant des répartitions par pays observer que « cela démontre clairement que des certificats, contre 29 % en 2007. pour 2007 et 2008. ces normes sont devenues des outils essentiels Fin décembre 2008, au moins 8 102 cer- pour l’économie mondiale et demeurent pri- ISO/TS 16949:2002 tificats ISO 22000:2005 avaient été délivrés sées des organismes même en temps de crise. dans 112 pays et économies. Le total de 2008 Il est également possible que les organismes La spécification technique ISO/TS indique une augmentation de 3 970 certificats et entreprises se tournent encore plus vers les 16949:2002 définit les exigences relatives à (+96 %) par rapport à 2007, où le total était de systèmes de management pour appuyer leurs l’application d’ISO 9001:2000 par les four- 4 132 certificats dans 93 pays et économies. objectifs dans une période de crise. » nisseurs du secteur automobile. Fin décem- bre 2008, au moins 39 320 certificats ISO/ Brochure + CD-ROM ISO 9001:2000/2008 TS 16949:2002 avaient été délivrés dans 81 pays et économies. Le total 2008 indique une L’ISO met à disposition les principaux L’étude 2008 couvre les certifications augmentation de 4 122 certificats (+12 %) par résultats de l’étude en accès libre sur le site ISO 9001:2000 et ISO 9001:2008 cumulées, rapport au total 2007, qui était de 35 198 cer- Web de l’ISO. Les informations complètes, car la nouvelle édition n’introduit aucune tificats dans 81 pays et économies. y compris les répartitions par secteur indus- exigence nouvelle par rapport à l’édition de triel, sont données dans The ISO Survey of 2000 qu’elle a remplacée. ISO 13485:2003 Certifications – 2008, publiée sous la forme ISO 9001, qui définit les exigences re- d’une brochure accompagnée d’un CD- latives aux systèmes de management de la ISO 13485:2003 définit les exigences de ROM. Elle est disponible auprès des ins- qualité, se positionne désormais solidement management de la qualité pour le secteur des tituts nationaux membres de l’ISO (voir la comme la norme appliquée sur le plan mon- dispositifs médicaux à des fins réglementaires. liste et les coordonnées sur le site Web de dial pour donner l’assurance d’une aptitude Fin décembre 2008, au moins 13 234 certifi- l’ISO www.iso.org). Il est aussi possible de à satisfaire aux exigences de qualité et à cats ISO 13485:2003 avaient été délivrés dans l’obtenir directement au Secrétariat central améliorer la satisfaction des clients dans les 88 pays et économies. Le total 2008 indique de l’ISO ([email protected]).  relations fournisseur-client. une augmentation de 249 certificats (+2 %) Fin décembre 2008, au moins 982 832 par rapport au total 2007, qui s’élevait à 12 Roger Frost, Manager, Service Communication, certificats ISO 9001 (éditions 2000 et 2008) 985 certificats dans 84 pays et économies. Secrétariat central de l’ISO

48 ISO Focus+ Janvier 2010 © ISO Focus+, www.iso.org/isofocus+ Prochain ISO Focus+

360° Élaborer de bonnes normes Quels sont les ingrédients qui entrent en jeu dans l’élaboration d’une « bonne » norme ? Les auteurs, Jerry Smith et Pete Nielsen font le tour de cette question dans le numéro de février d’ISO Focus+. L’excellence technique, la rapidité et le développement par un organisme reconnu sont des exigences essentielles qui, selon les auteurs, ne sont pas suffisantes. Pour L’interopérabilité être considérée comme « bonne », une norme a besoin de plus. « Les normes relèvent de la science, mais le processus qui préside à leur éla- boration relève de l’art – dans la mesure où il s’agit de mettre en balance différents enjeux et d’aboutir à un résultat techni- quement fonctionnel et attrayant pour les utilisateurs finals. » Les auteurs approfondissent plusieurs aspects : l’évolution technologique, le moment opportun pour publier une nor- me, les éléments que doivent refléter les spécifications, et bien plus encore. En dé- finitive, le marché est déterminant pour le succès des normes. Mais il est impératif de savoir travailler ensemble et d’aborder Avez-vous déjà songé à une télécommande duira, pour les consommateurs, par des prix les questions correspondant à des besoins qui pourrait faire fonctionner tous vos appa- plus justes, un éventail élargi et un meilleur réels. reils électroniques ? Rêvé de toujours pouvoir choix de produits. L’interopérabilité aug- Que faut-il pour produire une « bonne » trouver facilement des pièces de rechange ? mente la durée de vie des produits, réduit norme ? Le prochain numéro d’ISO Focus+ Pour la plupart d’entre nous, il est parfaite- les déchets et contribue à la durabilité de vous en dévoile le secret.  ment normal que le papier vendu dans le com- l’environnement. merce soit utilisable dans n’importe quelle im- Le numéro d’ISO Focus+ de février primante, que les logiciels fonctionnent avec propose une sélection de normes qui nous tous les ordinateurs, que les transferts électro- facilitent la vie et la rendent plus conforta- niques de fonds soient acceptés sans problème ble en assurant, par exemple, la compatibi- dans les banques du monde entier. Cette ca- lité des pièces de rechange, accessoires et pacité d’interaction entre produits et services composants de différents modèles, lignes est en grande partie attribuable à des Normes et marques de produits. Les avantages des internationales qui représentent un consensus normes ISO ne s’arrêtent pas aux produits ; mondial entre les parties prenantes. lorsqu’elles s’appliquent aux services, les Le numéro d’ISO Focus+ de février 2010 normes ISO facilitent les transactions, aug- explore un aspect capital pour la plupart des mentent la transparence et améliorent la consommateurs, et pour lequel les normes prestation d’ensemble, notamment dans le jouent un rôle clé : l’interopérabilité. Cette cas des opérations financières ou de l’infor- caractéristique est également une préoccu- matique de santé. pation importante pour les entreprises, car Les Normes internationales assurent aussi l’interopérabilité des produits ou des ser- l’interopérabilité au niveau des connaissan- vices est une condition déterminante pour ces, ce qui facilite l’accès à l’information l’accès aux marchés ou pour établir la viabi- et aux ressources partout dans le monde, lité de produits innovants. que se soit par le biais de normes relati- Les normes ISO aident à cet égard en dif- ves aux bibliothèques et à l’archivage, aux fusant des spécifications harmonisées et des codes des pays ou aux codes des langues, connaissances de pointe. S’ils peuvent ex- ou encore aux formats de fichiers accessi- ternaliser certaines pièces en sachant qu’el- bles comme JPEG, pour n’en nommer que les seront compatibles avec leurs produits, quelques-uns. les fabricants pourront mieux focaliser leurs Ne manquez pas le prochain numéro d’ISO activités de recherche et de commercialisa- Focus+ pour en savoir plus sur les normes tion de nouvelles technologies. qui, actuellement, contribuent à un monde Avec les normes ISO, les entreprises peu- plus sûr, plus efficace et plus pratique – et vent gagner en compétitivité, ce qui se tra- sur celles qui viendront s’y ajouter. 

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