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HATAINVILLE (Les Moitiers d’Allonne) Sommaire

Identité, Toponymie page 1 Cours d’eau, Ponts page 4… Le village et son histoire page 1… Lavoirs, Fontaines, Sources, Etangs page 5… A savoir aussi page 2… Croix de chemin page 5… Les personnes ou familles liées à la commune et leur histoire page 3… Randonner à Héauville page 6… Les dunes d’Hatainville page 4… Sources page 6…

Identité, toponymie… Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Hatainville (aussi Hattainville) n’est pas une commune mais un lieu-dit, un bourg, dépendant des Moitiers-d’Allonne. Il comprend le village proprement dit et les dunes de Ha- tainville, espace naturel protégé qui appartient au Conservatoire du littoral. Ce massif dunaire s’élève à plus de 80 mètres, les plus hautes dunes perchées d’Europe, en recouvrant d'anciennes falaises vieilles de plus de 70000 ans. Hatainville est d’origine scandinave, Hasstein-villa (« la ferme de Hasstein »). Hasting est mentionné aussi bien par les sources écrites en latin médiéval qu'en langue romane, ainsi que par les sagas islandaises. Hastingus est la latinisation la plus courante du nom vieux norrois Hástæinn / Hásteinn. En revanche, une forme latinisée Alstignus rend plus sûrement compte d'un nom norrois distinct, à savoir Hallstæinn / Hallsteinn. Quoi qu'il en soit, des personnages portant le nom similaire Hástæinn / Hásteinn sont bien attestés dans la to- ponymie normande, il s'agit des noms de lieux Hattenville (Seine-Maritime, Hastingi villa en 1032 - 35) / Hatten- tot (Seine-Maritime, Hastentot en 1456 de *Hásteinntoft cf. William de Hastentoft, baron anglo-normand) et notre Hatainville (Hasteinvilla ou Hasteigvilla attesté vers 1175). Le village et son histoire Le village d’Hattainville se situe à mi-chemin entre le bourg des Moitiers d’Allonne et la mer, à environ 1,5 km de part et d’autre. Avant la révolution, aux Moitiers d’Allonne, deux églises paroissiales de Notre Dame et de Saint Pierre étaient situées dans le même cimetière, à quelques distances de l’une de l’autres et posées comme limite de deux fiefs. La paroisse de Saint Pierre correspondait au fief de Thoville, la paroisse de Notre Dame au fief fu Breuil, et la prévôté d’Hatainville au fief de en Beaumont. (cf. A la découverte des Moitiers d’Allonne). Quelques lieux-dits et hameaux le composent : Le Haut Hameau ; Rue Giguet ; Le Calvaire ; Rue de Bas ; Le Bas Hameau ; Route de Carteret ; La Ruette ; Les Mielles ; Les Devalous ; Route de Mau- drey ; Chemin de la Carrière ; Impasse du Moulin ; Les Houguettes. Il surplombe le massif dunaire d’Hattainville bordé au nord par celui de Baubigny, et au sud par le cap de Carteret, avec un linéaire côtier de 4,5 km. Au Paléolithique (-100 000 à - 70 000 ans), le niveau de la mer est supérieur au niveau actuel et les flots viennent battre une falaise de schiste et de grès. La Hattainville dernière phase glaciaire voit le trait de côte reculer de plusieurs centaines de mètres, laissant sur place les sédiments marins. Au pied de la falaise morte, soumise à l’érosion, se forme un talus d’éboulis. Lors du réchauffement de l’Holocène (à partir de - 12 000 ans), le niveau de la mer remonte. Le sable marin est repoussé vers la côte et, livré aux vents, forme un cordon littoral mouvant abritant un marais arrière- Roches du Rit littoral. La formation du massif dunaire est contemporaine de l’occupation de la côte par l’homme, au néolithique (-5000 à -1700 av JC). Les sables, poussés par les vents, recouvrent progressivement le marais, le talus d’éboulis puis la falaise fossile et le plateau qui la surmonte. Le trait de côte semble se stabiliser vers -1400, mais pendant les deux millénaires suivants l’érosion et les activités humaines continuent de modeler le massif dunaire. Sous l’ancien régime, les dunes demeurent marquées par l’organisation féodale normande du XIe siècle. Les

Les Randonneurs de la Côte-des-Isles (Max Gallet / janvier 2021) A la découverte de HATAINVILLE version (0) 2/6 domaines seigneuriaux sont découpés en fiefs qui s’étendent sur des paroisses différentes. Au nord, la paroisse de Saint Paul-des-Sablons relève du fief de Baubigny (elle sera intégrée à la commune en 1824). Au centre, les paroisses de Notre-Dame d’Allonne (fief de Thoville) et de Saint Pierre d’Allonne (fief du Breuil) sont dénom- mées « Les Moitiers d’Allonne » depuis le XIIIe siècle (elles fusionneront en 1818 sous ce nom). Pendant des siècles, les habitants, pêcheurs et agriculteurs, vont bénéficier de droits d’usages de l’estran : Gravage, varech, pêcheries... Le droit des mielles (les dunes) s’étend à la pâture des animaux et à la cueillette de l’oyat (le mil- greu) utilisé en litière ou en couverture de bâtiments. D’autres végétaux sont probablement exploités : ajoncs, saules rampants, joncs ... A partir du XVIIIe siècle, l’utilisation excessive des dunes et de l’oyat accompagnée d’un climat plus froid enclenchent un processus de déstabilisation des dunes. En 1737, le sable envahit les paroisses « jusqu’à une lieue dans certains cantons ». En 1839, le capitaine de Cholet en donne une description : « Ces dunes changent de forme à l’époque des équinoxes et, presque toujours, une pluie de sable inonde le pays lorsque arrivent les brises d’automne ou de printemps. Les habitants ont sacrifié leur propre sécurité et se sont mis à couper le milgreu (roseau des sables) pour faire des brosses et des balais ». En 1889, puis en 1903, deux routes sont construites de Carteret vers Hatainville. Elles sont englouties par les sables et abandon- nées. En 1932, une troisième route est taillée plus loin, à même le coteau, sur une base plus solide. En 1959, la municipalité d’Hatainville, propriétaire des dunes depuis le XIXe siècle, vend une centaine d’hectares à la société du Domaine des Moutiers qui plante des rideaux d’arbres pour fixer le sable et protéger un futur complexe immobilier résidentiel, finalement abandonné. Face à de multiples menaces foncières, le massif dunaire est classé parmi les sites en septembre 1974, après une instance de classement prise en 1973. Le périmètre du site comprend toutes les dunes entre les limites communales les Moitiers d’Allonne /Carteret au sud, et Surtainville/Baubigny au nord. Le secteur de dunes sur Barneville-Carteret est oublié et, en 1976, le complexe touristique des « fermes de Carteret » y est construit. Le Conservatoire du Littoral commence ses acquisitions en 1979 dans les dunes d’Hatainville et, en 1980, il acquiert le Domaine des Moutiers. D’importants travaux de restauration de dunes sont entrepris aux abords du CD 42 et de la cale d’Hatainville. Depuis 2002, le massif dunaire fait partie du Site d’Intérêt Communau- taire Natura 2000 « Littoral ouest du Cotentin de Saint Germain- sur-Ay au Rozel » en raison des richesses biologiques qu’il re- cèle. (Extrait du document de la DREAL Basse-Normandie ‘’ Baubigny, Les Moitiers-d’Allonne Massif dunaire de Baubigny ‘’.

A savoir aussi ✓ Au large (à 500/700 mètres de la plage) lors des grandes marées, on peut apercevoir les Roches du Rit qui s’assèchent au ras de l’eau. Elles sont à l’origine de plusieurs naufrages, notamment le sloop français Les Trois-Sœurs le 9 avril 1804, le chasse-marée français Saint-René le 15 novembre 1808, et le trois-mâts russe Cimbria le 11 décembre 1891. Le Trois Sœurs, venant de Granville et allant en direction de Boulogne sur Mer, est poursuivi par deux frégates, deux corvettes et un cutter anglais et vient s’échouer sur ce groupe de rochers. Le Saint-René, petit bateau côtier ponté à deux ou trois mâts, appartenant à un armement malouin, chargé de sel, faisant route de Granville à Cherbourg par grosse mer, talonne des roches dans le passage de la Déroute et perd son gouvernail. Dans l'impossibilité de gouverner, le capitaine n'a d'autre possibilité que de laisser son navire aller à la côte, et vient s’échouer sur les roches du Rit. Le Cimbria, embarquant onze hommes d’équipage, appareille de Cardiff le 25 novembre 1891 à Lisbonne avec une cargaison de charbon. Dans la tempête, le 7 décembre, le navire commence à embarquer de l’eau. Ne pouvant pomper l’eau s’engouffrant dans les cales, le Capitaine cherche un port refuge mais le 11 décembre, le bateau heurte les roches du Rit et continue à se remplir d’eau. Avant que le navire se disloque complètement, l’équipage réussit à quitter le navire par leurs propres moyens. ✓ Il y a bien longtemps, le village d’Hatainville, de la commune des Moitiers d’Allonne, passait pour un véritable repaire de pil- Les Pilleurs de la mer (Gravure d’Octave Penguilly L’Haridon (1848) leurs d’épaves. Sa situation, à proximité des courants du pas- sage de la déroute, des falaises de Carteret et des sables mou- vants d’une plage rarement visitée, son isolement loin de toute agglomération, lui donnait un caractère particulier. Un trafic particulièrement important entre Cherbourg, Granville et les ports de Bretagne donnait à la côte, par un incessant va et vient de vapeurs et de voiliers, une animation de tous les jours. La route de mer était dangereuse, mais économique et pour cela Les Randonneurs de la Côte-des-Isles (Max Gallet / janvier 2021) A la découverte de HATAINVILLE version (0) 3/6 préférée par les armateurs et les négociants. Dans le village vivait une population de pêcheurs hardis et farouches, toujours en éveil, sans cesse à l’affût pour dépister les douaniers et employés du gouvernement, chargés d’assurer pour l’Etat, le droit d’épaves. La nuit surtout, par les ciels étoilés ou éclairés de lumière lunaire, des guetteurs scrutaient la mer. Les tempêtes étaient attendues avec impatience et les vents terribles du large étaient salués avec enthousiasme. La mer apportait des débris de toutes natures, barils de rhum, matériaux de construction, conserves alimen- taires, épices rares soigneusement emballées. (Extrait de l’ouvrage de Jean Barneville ‘’Feux sur la Falaise – Pilleurs d’épaves ‘’). ✓ Vers la fin du XIXe siècle, vivait dans une misérable maisonnette, couverte de chaume, une vieille dame irascible appelée par tout le village la Mère aux Homards. Âgée d’environ soixante-dix ans, elle était pour tous un personnage de légende sur laquelle on racontait des récits extravagants. Selon les anciens du village, elle fut une belle fille, qui par orgueil, disait-on, avait refusé de se marier au fils d’un des fermiers les plus riches des Moitiers d’Allonne. Le jeune homme en était mort de chagrin. Elle allait tous les jours, par tous les temps, à la mer, vivant de sa pêche, achetant seulement chez l’épicière pain et eau-de-vie. Cer- tains la croyaient voleuse, d’autres lui attribuaient un pouvoir malé- fique et on l’accusait de jeter des sorts. Une vieille chaumière normande Elle ne parlait à personne et l’on n’aurait pas osé l’interroger. Quelques ivrognes avaient voulu se moquer d’elle. Bien vite, car elle était très forte, elle les avait guéris de leur insolence, et personne n’osait plus l’attaquer. Seuls les enfants s’adressaient à elle pour lui proposer des pinces de homards. Selon leur importance et leur qualité, elle leur donnait un sou ou deux. Aussi l’avait-on surnommée la Mère aux Homards. Bien peu savaient son vrai nom : Hélène Flambart. Les habitants d’Hatainville la voyaient toujours passer avec inquiétude. On ne pouvait pas ne pas la remarquer car, malgré les années, elle était restée droite, svelte, fière sous ses haillons. Son visage coloré et parsemé de plaques rouges, était éclairé par des yeux vifs, perçants. Son nez busqué et son menton court lui donnaient une expression ardente, passionnée. Le moindre mécontentement rendait ses yeux brûlants et méchants. Marchant toujours d’un pas rapide, elle semblait fuir l’attention. Personne n’osait l’aborder. Jamais, au cours de ses allées et venues, portant au bras un panier parfois très lourd chargé de coquillages, de lançons et de crabes, elle n’avait jamais voulu faire de commerce avec ses voisins. Bonne marcheuse, elle allait vendre le fruit de sa pêche à Barneville, à Portbail, ou dans les fermes des environs. Personne n’osait lui rendre visite, elle repoussait avec violence les indiscrets. Seuls les gamins du village pour la faire endéver, comme ils disaient dans leur patois, s’arrêtaient un instant devant sa fenêtre, jamais assurés de s’en tirer sans coups de bâtons. Mais un jour, les enfants furent étonnés de ne pas la voir sortir, et furent frappés par une odeur épouvantable, venue, leur semblait-il, du dessous de la porte. Ils en firent part aux gens du village et plusieurs personnes vinrent constater l’odeur de pourriture qui de dégageait de la chaumière. Le garde-champêtre fit son rapport au maire des Moitiers d’Allonne qui fit prévenir les gendarmes de Barneville. Accompagnés par les gens du village, les gendarmes, alors, cogne la porte, mais sans réponse, réussirent à ouvrir la porte. Dans la pièce obscure, sur un lit misérable, la vieille aux Homards gisait étendue. Les gendarmes eurent un haut le cœur en voyant son corps décomposé rongé par la vermine. Près d’elle se trouvait un litre d’eau-de-vie à moitié vide. Le brigadier, levant la tête, aperçut dans la pièce éclairée par le soleil encore ardent des cordes d’où pendaient des pinces de homards. Dans ces pinces (plusieurs centaines), les gendarmes découvrirent que chacune des pinces contenait 3 à 4 pièces d’or. Les paysans qui ouvraient des yeux émerveillés, pensaient que cet or pourrait leur revenir puisque la vieille n’avait pas de parent connu. Mais, le notaire, tout de noir vêtu, arriva et prévint les gendarmes qu’il possédait un testament de la vieille dame. Ce fut la stupeur dans la foule quand les gens apprirent que « L’héritier était le refuge de …pour les filles repenties ». Personne ne voulut acheter sa misérable demeure. Au fil du temps, les grands vents de l’hiver ont fait leurs œuvres de destruction lente et sûre. Peu à peu l’oubli gagne, mais certains se réjouissent encore d’avoir connu le mystère de la Mère aux Homards, si pauvre et si riche, heureuse d’un bonheur que certains envient sans oser l’avouer. (Extrait de l’ouvrage de Jean Barneville ‘’Feux sur la Falaise – Le Secret de la Vieille ‘’) Les personnes ou familles liées à la commune et leur histoire Puisque la prévôté d’Hatainville faisait partie de la paroisse de Notre Dame d’Allonne, citons le corsaire, Fran- çois Médard Racine (1774-1817), né à Notre-Dame-d’Allonne hors mariage, de Françoise Racine, veuve de Louis Lecroisey, originaire d’Héauville), qui est un corsaire connu pour avoir donné son nom au plus petit port de à Saint-Germain-des-Vaux. Embarqué à 15 ans comme mousse à bord de La Vaillante hirondelle de Le Briseur, à Saint-Vaast-la-Hougue, il appareille pour la Martinique l'année suivante avec la Souveraine volante, pour revenir en France en juin 1791.

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Il embarque à bord de plusieurs navires, comme novice et matelot, navigue à Saint-Domingue, s'installe à Ca- maret (Finistère), est fait prisonnier plusieurs fois par les Anglais. En mai 1812, il prend le commandement de L'Anarcharsis, puis en février 1813, de L'Embuscade, pour faire la course. Il mouille dans l’anse Saint- Martin, à l’abri des vents dominants, près de la route maritime entre les îles anglo-normandes et l’Angleterre : une base idéale pour attaquer les navires anglais. Il y fait construire une jetée qui devient plus tard le Port Ra- cine, sur la commune de Saint-Germain-des-Vaux, et s'installe avec son équipage dans une cabane à proximi- té, à l'emplacement approché de l'hôtel L'Erguillère. Il achète ensuite L'Aimable Annette puis La Bonne Annette, puis commande successivement L’Hirondelle (1816), Le Voyageur, L'Actif, et Les Trois Amis. Il meurt en juin 1817 lors du naufrage de la Petite Catherine, en route pour Guernesey. Les dunes d’Hatainville

Les dunes d’Hatainville sont qualifiées de plus Hatainville hautes dunes perchées d’Europe ! Ce massif dunaire de 400 ha a la particularité d’être con- sidéré comme un massif de « dunes per- chées » appuyées sur une falaise fossile. En effet, elles culminent jusqu’à 80 m d’altitude sur plusieurs kilomètres de profondeur. Lors de la formation des dunes au cours de la der- nière glaciation, il y a 10 000 ans, le sable est venu recouvrir la falaise d’anciens rivages vieux de 170 000 ans. Ces placages sableux en hauteur constituent alors ce que l’on ap- pelle des dunes perchées.

Le pâturage, une activité traditionnelle. Cet espace naturel est protégé depuis 1980 comme site classé et de- puis, le Conservatoire du littoral a acquis plusieurs hectares, qui sont gérés par le Syndicat mixte des espaces littoraux de la . Les dunes, autrefois mobiles, ont été stabilisées par l'édifica- tion de clôtures en bois et la plantation massive d’oyats (« Roseau des sables »), par la réorganisation de l’activité pas- torale sur les Guets… elles of- frent une vue imprenable sur l’immensité du massif jusqu’au pied du cap de Carteret. Le massif est traversé par le sentier de randonnée GR223. Les dunes d’Hatainville sont fréquentées par plus de 5000 visiteurs par an et que cette fréquentation tend à augmenter notamment pour la randonnée et les plaisirs de la plage. C’est pourquoi, dans le cadre de leur mise en valeur, les itinéraires et le contenu des sentiers ont été redessinés, avec une signalétique adaptée et discrète. Ainsi, au travers d’un livret d’interprétation complet, le Conservatoire du littoral et le Syndicat Mixe « Espaces Littoraux de la Manche » (SyMEL), propose un circuit d’environ 4km à la découverte des aspects méconnus du patrimoine des mielles. Cours d’eau & ponts • Le ruisseau des Douits prend sa source à moins de 500 m à l’ouest du bourg des Moitiers d’Allonne, se dirige vers Hatainville, puis Carteret où il longe l’avenue des Douits pour dispa- raître et réapparaître après le cinéma et se jeter dans le petit port « aux américains ». Le ruisseau de Douits passant sous la route de Carteret (D201) • Le ruisseau du Doué prend sa source aux environs du hameau Le Meaudenaville-de-Haut aux Moitiers d’Allonne, puis prend la direction ouest en direction de Baubigny servant de limite administrative au nord d’Hatainville sur environ 1km, puis se jette à la mer.

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Lavoirs, Fontaines, Sources, Etangs… Longtemps, la lessive s’est faite au bord de la rivière sur une pierre inclinée ou une simple planche et sans abri. A la fin du XVIIIe siècle, un besoin d’hygiène croissant se fait tenir à cause de la pollution et des épidémies. On construit alors des lavoirs, soit alimentés par un ruisseau, soit par une source (fontaine), en général couvert où les lavandières lavaient le linge. Certains étaient équipés de cheminées pour produire la cendre nécessaire au blanchiment. Le bord du lavoir comportait en lavoirs évoquent le souvenir d’une général une pierre inclinée. Les époque révolue et rappellent le femmes, à genoux, jetaient le dur labeur de nos mères et grand- linge dans l'eau, le tordaient en le mères. Le lavoir est un lieu émi- pliant plusieurs fois, et le battaient nemment social dans chaque avec un battoir en bois afin de village. C’est l’endroit où les l'essorer le plus possible. En gé- femmes se retrouvaient une fois néral, une solide barre de bois par semaine et où elles échan- horizontale permettait de stocker geaient les dernières nouvelles du le linge essoré avant le retour en village, voire de la région… Ces brouette vers le lieu de séchage. lavoirs font partie du patrimoine Témoins des grands et petits culturel de nos hameaux, ils méri- moments de nos villages, les tent d'être conservés.

Lavoir des Fontenelles Lavoir rue des mielles Toute la partie basse du sud d’Hatainville est constitué de vallées (talwegs) où certaines sources s’écoulent temporairement. L’homme a su en profiter en aménageant ici un lavoir qui est en eau toute l’année, le lavoir des Fontenelles. Il fut longtemps utilisé par les femmes du village d’Hatainville, et pendant des Années, les enfants de la colonie du métro (RATP) y établirent leur campement. En 50 ans, le paysage a bien changé ! Sans oublier le lavoir situé au bout de la rue des Mielles. Croix de chemin & calvaires, oratoires, et autres petits patrimoines religieux… Les croix de chemin et calvaires se sont développés depuis le Moyen-âge et sont destinés à christianiser un lieu. De formes, de tailles et de matières variées (tout d’abord en bois, puis en granite, aujourd'hui en fonte, fer forgé ou en ciment), ils agrémentent aussi bien les bourgs et les hameaux que les routes de campagne et sym- bolisent l’acte de foi de la communauté. Elles se multiplient à partir de 1095, date à laquelle le droit d’asile est étendu aux croix de chemins qui ont alors un double rôle de guide (croix de carrefour implantées à la croisée des chemins guidant le voyageur) et de pro- tection et de mémoire (croix mémoriales). Certaines d'entre elles pouvaient être sur la voie des morts : de la maison du défunt à l'église, le convoi funé- raire s'arrêtait à toutes les croix pour réciter quelques prières et permettait une pause aux porteurs de la bière. Elles servaient également de limite administrative, par exemple pour délimiter les zones habitables d’un bourg devant payer certaines taxes… D’autres croix ont été érigées à la suite d’une initiative privée, souvent par une famille aisée qui voulait à la fois affirmer sa foi et protéger les siens. On peut distinguer ce type de croix des précédentes car on y gravait le nom de la famille commanditaire. Parfois, on y trouvait même un blason. L'oratoire constitue davantage qu'un lieu de culte ; c'est aussi un lieu de remerciement et d'offrande avec l'espoir en retour de la protection du saint auquel il est dévoué… En travaillant dans les champs, les paysans pouvaient y venir se recueillir auprès d'un saint patron et s'adon- ner à une prière sans pour autant se rendre à l'église. C'est une manière de confier au Seigneur le travail Le calvaire d’Hatainville hier et aujourd’hui des champs et la future récolte. (XVIIe) Haut hameau

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Randonner à Hatainville • Le massif est traversé par le sentier de randonnée GR223 qui est très fréquenté. • Les Sentiers découverte permettent de découvrir les dunes d’Hatainville à travers les chemins de traverse et d’apporter des informations sur leur patrimoine natu- rel, historique et culturel : le sentier « La Découverte » et le sentier « Mer de sable », tous deux long de 4 km. Les itinéraires et le contenu des sentiers ont été dessi- nés, avec une signalétique adaptée et discrète, par le Conservatoire du littoral et le Syndicat Mixe « Es- paces Littoraux de la Manche ».

Circuit du Cap (9 km)

• Le circuit du Cap (Topoguide de la Côte des Isles) : en provenance de Carteret, traverser les dunes d’Hatainville jusqu’au village et revenir par la rue de la Cohue, puis les dunes pour retrouver l’avenue des Douits à Carteret. • Ou tout autre circuit à la discrétion de nos guides

Sources Divers sites internet, notamment Wikimanche ; Wikipédia ; et CC de ; Commune des Moitiers d’Allonne ; Conservatoire du litto- ral ; Cotentine ; Généanet ; Les Sentiers Nature ; Livret d’interprétation du sentier « La découverte » d’Hatainville ; Manche Tourisme ; Office de Tourisme Côte-des-Isles ; Patrimoine Normand ; Symel ; … Ouvrages & documents : ‘’601 communes et lieux de vie de la Manche’’ de René Gautier ; ‘’Le canton de Barneville-Carteret-Le patri- moine’’ de Jean Barros ; ‘’Feux sur la Falaise / Pilleurs d'épaves’’ de Jean Barneville ; "Feux sur la Falaise / Le secret de la vieille’’ de Jean Barneville ; … Remerciements à :

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