Les Grottes Artificielles Des Environs De Brive, Correze
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XîI M( )i IES ci t)R i. 1 r SOCI.i. i DE SPI L No 7. - JANVIER 1897 LES [ ) [r r 1 J 1 I 1 u i DES ENVIRONS DE BRIVE (coRRIzE M. Philibert LALANDE Avé,,r, une pIiIttUpi,et 7 iiviue2 PAI{IS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ 7, RUE DES RANDS-AUIiUSTIS, 7 Document , II I I I II IIIIl 0000005721573 • • . t,,Ir1H •s, 4 AÉ • •1 -; .Ç •:• s • l?$Â$:iI.:,. .t • ' . • I e ii J• 4#t •• s . • •. _; U -i • • . •. _____ 4 r. •. • __________ .•.• L.-5.,. • - . • . * - •• • - ________________ ..• 4ri :- - . • - • . L $ - - • f. %l•t4_ • . ,- ., .-..L;;-• : - 11 (il \ [ Vil ii c i HA i 1, El s DES ENVIRONS DE BRIVE (coRiÊzI.:) Les grolles crcuses de main dhomme, dans le grès du trias pour la majeure partie, constituent une des curiosités archéolo- giques des environs de Brive Sans parler de groupes dxciirsionnistes conduits, les uhS par M. G. de Mortillet., dau Ires par M. Em. Carlailliac ; de la section Clermontoise du Club alpin français et, en 18U0, des membres du congrès tenu t Brive par la Société fiançuise darchéologie; les principales de ces grottes, celles de Lamouroux, ont rcç:1 la visite individuelle de bïn nombre darchéologues fiançais et étrangeN . Nommons parmi ces derniers, cl par unit e (le dat, le Suédois llclziums, litalien Pigorini, le Russe Ammoutchuric, FAmé- ricain Wilson, lAnglais Baring-Gould; je cite les visiteurs t qui jai fait les honneurs de ces grottes, soit seul, soit eu compagnie de M. E. Massénat; dautres ont bien pu sy faire conduire sans avoir recours & nous. Le mémoire que voici ma noue point la p - tentiomi de révéler lexistence de nos grottes artilieiellesl) ; niais on y trouvera de nouveaux aperçus, la description de petits grou p es restés inédits, et des ternes de comparaison dun iuitéit (IUC je crois réel. () Ma1éiiauz pow lhistoire pii 'nilive et naturelle (15 1ho.nnie, 1878; résumé dun mémoire pMseulé pur M\1. E. lluri et 1h. LL.De au CuUgmS i1ii]iiLiOnl des sciences qâes p. 3S-32, pauc1ue. Bulletin uia,mu,ne,itui, 1879 ; p. 37- ilS. MmnUire plus détaillé (nombreuses figures dans le lexie, pur M.\1. E. lidjJ et lh. LL.ANDE. ijea. SUC. $ELE0L. N 7. 1. 1, Ja.j.., MÉMOIRES DE U, S OCIÉTÉ DE SPÉLÉOLOGIE. 172) Il convient tout dabord de rappeler que les environs de Brive ont été habités dès les temps quaternaires; plusieurs grottes naturelles, toutes ouvertes dans le grès du trias, offraient aux hommes de cette époque des refuges tout indiqués; la plus vaste, celle de Champ, na pas moins de 28 mètres de profondeur sur 20 mètres de largeur dans sa partie la plus renflée(). On peut attribuer leur formation à lévidement de vastes poches dargile, lorsque les grands courants de lépoque quaternaire ont creusé les vallées, ii peine indiquées jusquà cette période de lhistoire du globe. Je demande la permission de placer ici une petite digression géologique. Notre honorable et savant collègue, M. bianz Kraus, vient de publier dans un des journaux illustrés de Vienne(-) une fort intéressante notice sur nos grottes artificielles, en sinspirant (lii mémoire inséré (toc. cit.) dans le Bulletin monumental, de quelques-unes de mes lettres et des photographies que jai pu lui envoyer; je (lois même le remercier ici de la bienveillance avec laquelle il me nomme dans sou travail. Mais voici entre flOUS lin léger désaccord; il paraît que les géologues allemands ont adopté pour les terrains des subdivisions différentes des nôtres, de sorte que M. Kraus identifie le grès du trias dans lequel nos grottes sont creusées pour la presque totalité, avec le grès carbonifère. Notre grès, il est vrai, est fumé déléments empruntés aux terrains primitifs (bien voisins du Brive, au surplus; ruais, comme en maints endroits nous le voyons superposé (en stratification discordante) an grès permien supérieur bien caractérisé par des fossiles végétaux (entre autres, calamites gigas), il est évident que noirs sommes en présence dun poudingue des grès triasiques, formé surtout tic petits grains de quartz mêlés parfois de galets roulés assez volumineux. Cirez nOIrS, lâge de ce grès est nettement indiqué par la stratigraphie. Aux sauvages contemporains du mammouth et du renne, succé- dèrent dautres hommes mieux doués, et surtout mieux outillés. Nous ne pensons pourtant pas quil soit permis dattribuer le creusement de nos grottes artificielles aux hommes de la pierre polie (3). Eu toutcas, certains aménagements intérieurs ne sauraient l iii dicrit ces grottes dans plusieurs revues scientifiques Moniteur de IAr- c/uastu juc : Malériau,v pour lhistoire de lhomme: Comptes rendus du congrès de Copenhague. Voir aussi V. Biiivr., ce qui a paru du i)ictionnoi,e archéologique de la Gaule, époque celtique. (2) Der Skin den lVeisen. (3 M. E. Cautaithac émet un avis différent, en anal y sant dans les Matériaux notre ni ' ai,ire déjà cité n Peut-étre ? inc permettront de dire MM. Iliipin et Lalande; on se se doute pas dordinaire de la puissance des ciseaux en roches dures polies et inéme en us pour exécuter un travail de ce genre! Note au bas de la page 3, toc. cil. (173) LES GROTTES ARTIFICIELLES DES ENVIRONS DE DRIVE. 5 être de leur fait; je reviendrai Sur ce sujet quand viendra la description de nos grottes. Elles souvrent comme des niches dans les escarpements qui bordent quelques-uns de nos vallons, sillonnés pour la plupart de cours deau tributaires de la Corrèze. Cest par exception que ces grottes sont isolées; elles forment ordinairement des groupes plus ou moins nombreux. Toutes sont eu général peu profondes, assez bien éclairées, exposées de préférence ait ou ait quand elles se trouvent disposées sur une seule linc et même échelonnées sur plusieurs étages en groupes indépendants ou dépendants les uns des autres, elles correspondent entre elles par des escaliers, par des ouvertures pratiquées soit dans le plafond, soit dans les parois latérales, 011 encore par une étroite corniche extérieure. Parfois cette corniche rocheuse nexiste pas; mais on remarque sur la paroi extérieure des entailles carrées qui servaient à enchâsser de fortes poutres destinées à soutenir des balcons; ceux-ci ayant depuis longtemps disparu, les grottes dont seuls ils permettaient laccès sont aujou dhu i inaccessibles( Les ouvertures (le ces antres sont généralement munies dune feuillure intérieure; les portes qui les fermaient devaient être renforcées par de fortes traverses de bois dont les mieux bouts pénétraient dans (les trous pratiqués de chaque côté de lembra- mire. Ces trous sont généralement ronds oit presque carrés; par- fois aussi terminés par un sillon fortement coudé ou demi-circu- laire, destiné à ftvoriser la pose de la traverse; nous les avons baptisés : 1ÏO1€S en Virgule. Nos grottes ont été creusées carrément; les plafonds, par consé- quent, sont toujours sensiblement horizontaux et les Parois Loti- jours verticales; la baie extérieure est légèrement cintrée lorsque la grotte a été creusée dans un abri naturel. Linstrument employé pour ce travail n laissé partout des traces; elles con- sistent en sillons étroits, les tins décrivant une parabole de 30 à 50 centimètres et se terminant par un trou circulaire de forme conique; les autres, plus courts et presque rectilignes. Le pic de nos carriers laisse des traces bien dilïéretites; jamais, en tout cas, un trou conique à lextrémité du sillon. Nos grottes ont dû être creusée à laide doutils ayant la forme dun ciseau à pointe triangulaire. Des trous carrés, ou de longues rainures disposées en lignes horizontales, à une certaine hauteur, sur les parois dun assez (I) Saur, bien entendu, le cas oit lun se servirait de longues échelles appliquées de bas en haut. MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ DE SPÉLÉOLOGIE. (174) grand nombre de ces antiques demeures, ont évidemment servi à létablissement de planchers les divisant en nu ou deux étages. On remarque, creusés dans lépaisseur des parois : des sièges, des étagères, des placards munis souvent dune feuillure destinée à assurer une fermeture exacte: des bassins emmagasinant les eaux dinfiltration au moyen de petits sillons parcourant oblique- ment les parties humides du rocher; à Larriouroux, même, III1C véritable citerne. Des trous creusés dans le plafond étaient des- tinés à suspendre des objets à laide dua bâton, dont les deux bouts pénétraient dans de petites cavités ménagées dans les parois verticales de ces trous(). Quelques-unes de nos grottes ont servi à la fois de demeure pour les hommes et dabri pour les bestiaux; ce que démontrent des mangeoires aménagées dans le roc. A. côté de ces mangeoires, se trouvent toujours des trous dattache, également en plein roc, destinés à recevoir les liens qui retenaient les animaux (2). Le simple bon sens indique suffisamment que ces divers amé- nagements intérieurs ne peuvent être dus aux Premiers occupants, aux troglodytes qui ont creusé ces grottes. Trous de suspension, mangeoires, étagères, ne caractérisent sans doute aucune époque. Mais on ne peut en dire autant de pilastres, dont les chapiteaux bien sculptés, aux Roches surtout, indiquent le xii 0 ou le xiiie siè- cle; des peintures murales qui existent encore à Lamouroux! bien abimées, il est vrai(, mais très visibles. Ce sont des dessins géométriques formant tiiie frise; çà et là au plafond de la même grotte et dune grotte voisine, quelques lambeaux (). Enfin, une date est. gravée sur le seuil des grottes de Siaurat je les visitais un jouit, il y a quinze ou seize ans, en compagnie dun jeune naturaliste marseillais, M. Pauzat, et de M. Rupin (liii (t) Ils étaient pour nous une véritable énigme, lorsquun jour. en visitant le groupe DES ROCHES, encore habité, nous avons vu, M. Rupin et moi, les trous en question utilisés comme il est dit, 2) MM.