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No 7. - JANVIER 1897
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DES ENVIRONS DE BRIVE
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M. Philibert LALANDE
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AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ
7, RUE DES RANDS-AUIiUSTIS, 7
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DES ENVIRONS DE BRIVE
(coRiÊzI.:)
Les grolles crcuses de main d homme, dans le grès du trias pour la majeure partie, constituent une des curiosités archéolo- giques des environs de Brive Sans parler de groupes d xciirsionnistes conduits, les uhS par M. G. de Mortillet., d au Ires par M. Em. Carlailliac ; de la section Clermontoise du Club alpin français et, en 18U0, des membres du congrès tenu t Brive par la Société fi ançuise d archéologie; les principales de ces grottes, celles de Lamouroux, ont rcç:1 la visite individuelle de bïn nombre d archéologues fiançais et étrangeN . Nommons parmi ces derniers, cl par unit e (le dat, le Suédois llclziums, l italien Pigorini, le Russe Ammoutchuric, FAmé- ricain Wilson, l Anglais Baring-Gould; je cite les visiteurs t qui j ai fait les honneurs de ces grottes, soit seul, soit eu compagnie de M. E. Massénat; d autres ont bien pu s y faire conduire sans avoir recours & nous. Le mémoire que voici m a noue point la p - tentiomi de révéler l existence de nos grottes artilieiellesl ) ; niais on y trouvera de nouveaux aperçus, la description de petits grou p es restés inédits, et des ternes de comparaison d un iuitéi t (IUC je crois réel.
() Ma1éiiauz pow l histoire pi i nilive et naturelle (15 1ho.nnie, 1878; résumé d un mémoire pMseulé pur M\1. E. llur i et 1h. LL.De au CuUgmS i1ii]iiLiOnl des sciences qâes p. 3S-32, pauc1ue. Bulletin uia,mu,ne,itui, 1879 ; p. 37- ilS. MmnUire plus détaillé (nombreuses figures dans le lexie, pur M.\1. E. lidj J et l h. LL.ANDE. ijea. SUC. $ELE0L. N 7. 1. 1, Ja.j.., MÉMOIRES DE U, S OCIÉTÉ DE SPÉLÉOLOGIE. 172)
Il convient tout d abord de rappeler que les environs de Brive ont été habités dès les temps quaternaires; plusieurs grottes naturelles, toutes ouvertes dans le grès du trias, offraient aux hommes de cette époque des refuges tout indiqués; la plus vaste, celle de Champ, n a pas moins de 28 mètres de profondeur sur 20 mètres de largeur dans sa partie la plus renflée( ). On peut attribuer leur formation à l évidement de vastes poches d argile, lorsque les grands courants de l époque quaternaire ont creusé les vallées, ii peine indiquées jusqu à cette période de l histoire du globe. Je demande la permission de placer ici une petite digression géologique. Notre honorable et savant collègue, M. b i anz Kr aus, vient de publier dans un des journaux illustrés de Vienne(-) une fort intéressante notice sur nos grottes artificielles, en s inspirant (lii mémoire inséré (toc. cit.) dans le Bulletin monumental, de quelques-unes de mes lettres et des photographies que j ai pu lui envoyer; je (lois même le remercier ici de la bienveillance avec laquelle il me nomme dans sou travail. Mais voici entre flOUS lin léger désaccord; il paraît que les géologues allemands ont adopté pour les terrains des subdivisions différentes des nôtres, de sorte que M. Kraus identifie le grès du trias dans lequel nos grottes sont creusées pour la presque totalité, avec le grès carbonifère. Notre grès, il est vrai, est fu mé d éléments empruntés aux terrains primitifs (bien voisins du Brive, au surplus ; ruais, comme en maints endroits nous le voyons superposé (en stratification discordante) an grès permien supérieur bien caractérisé par des fossiles végétaux (entre autres, calamites gigas), il est évident que noirs sommes en présence d un poudingue des grès triasiques, formé surtout tic petits grains de quartz mêlés parfois de galets roulés assez volumineux. Cirez nOIrS, l âge de ce grès est nettement indiqué par la stratigraphie. Aux sauvages contemporains du mammouth et du renne, succé- dèrent d autres hommes mieux doués, et surtout mieux outillés. Nous ne pensons pourtant pas qu il soit permis d attribuer le creusement de nos grottes artificielles aux hommes de la pierre polie (3). Eu toutcas, certains aménagements intérieurs ne sauraient
l iii dicrit ces grottes dans plusieurs revues scientifiques Moniteur de I Ar- c/uastu juc : Malériau,v pour l histoire de l homme: Comptes rendus du congrès de Copenhague. Voir aussi V. Biiivr., ce qui a paru du i)ictionnoi, e archéologique de la Gaule, époque celtique. (2) Der Skin den lVeisen. (3 M. E. Cautaithac émet un avis différent, en anal y sant dans les Matériaux notre ni ai,ire déjà cité n Peut-étre ? inc permettront de dire MM. Iliipin et Lalande; on se se doute pas d ordinaire de la puissance des ciseaux en roches dures polies et inéme en us pour exécuter un travail de ce genre! Note au bas de la page 3, toc. cil. (173) LES GROTTES ARTIFICIELLES DES ENVIRONS DE DRIVE. 5
être de leur fait; je reviendrai Sur ce sujet quand viendra la description de nos grottes. Elles s ouvrent comme des niches dans les escarpements qui bordent quelques-uns de nos vallons, sillonnés pour la plupart de cours d eau tributaires de la Corrèze. C est par exception que ces grottes sont isolées; elles forment ordinairement des groupes plus ou moins nombreux. Toutes sont eu général peu profondes, assez bien éclairées, exposées de préférence ait ou ait quand elles se trouvent disposées sur une seule linc et même échelonnées sur plusieurs étages en groupes indépendants ou dépendants les uns des autres, elles correspondent entre elles par des escaliers, par des ouvertures pratiquées soit dans le plafond, soit dans les parois latérales, 011 encore par une étroite corniche extérieure. Parfois cette corniche rocheuse n existe pas; mais on remarque sur la paroi extérieure des entailles carrées qui servaient à enchâsser de fortes poutres destinées à soutenir des balcons; ceux-ci ayant depuis longtemps disparu, les grottes dont seuls ils permettaient l accès sont aujou d hu i inaccessibles( Les ouvertures (le ces antres sont généralement munies d une feuillure intérieure; les portes qui les fermaient devaient être renforcées par de fortes traverses de bois dont les mieux bouts pénétraient dans (les trous pratiqués de chaque côté de l embra- mire. Ces trous sont généralement ronds oit presque carrés; par- fois aussi terminés par un sillon fortement coudé ou demi-circu- laire, destiné à ftvoriser la pose de la traverse; nous les avons baptisés : 1ÏO1€S en Virgule. Nos grottes ont été creusées carrément; les plafonds, par consé- quent, sont toujours sensiblement horizontaux et les Parois Loti- jours verticales; la baie extérieure est légèrement cintrée lorsque la grotte a été creusée dans un abri naturel. L instrument employé pour ce travail n laissé partout des traces; elles con- sistent en sillons étroits, les tins décrivant une parabole de 30 à 50 centimètres et se terminant par un trou circulaire de forme conique; les autres, plus courts et presque rectilignes. Le pic de nos carriers laisse des traces bien dilïéretites; jamais, en tout cas, un trou conique à l extrémité du sillon. Nos grottes ont dû être creusée à l aide d outils ayant la forme d un ciseau à pointe triangulaire. Des trous carrés, ou de longues rainures disposées en lignes horizontales, à une certaine hauteur, sur les parois d un assez
(I) Saur, bien entendu, le cas oit l un se servirait de longues échelles appliquées de bas en haut. MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ DE SPÉLÉOLOGIE. (174)
grand nombre de ces antiques demeures, ont évidemment servi à l établissement de planchers les divisant en nu ou deux étages. On remarque, creusés dans l épaisseur des parois : des sièges, des étagères, des placards munis souvent d une feuillure destinée à assurer une fermeture exacte: des bassins emmagasinant les eaux d infiltration au moyen de petits sillons parcourant oblique- ment les parties humides du rocher; à Larriouroux, même, III1C véritable citerne. Des trous creusés dans le plafond étaient des- tinés à suspendre des objets à l aide d ua bâton, dont les deux bouts pénétraient dans de petites cavités ménagées dans les parois verticales de ces trous( ). Quelques-unes de nos grottes ont servi à la fois de demeure pour les hommes et d abri pour les bestiaux; ce que démontrent des mangeoires aménagées dans le roc. A. côté de ces mangeoires, se trouvent toujours des trous d attache, également en plein roc, destinés à recevoir les liens qui retenaient les animaux (2). Le simple bon sens indique suffisamment que ces divers amé- nagements intérieurs ne peuvent être dus aux Premiers occupants, aux troglodytes qui ont creusé ces grottes. Trous de suspension, mangeoires, étagères, ne caractérisent sans doute aucune époque. Mais on ne peut en dire autant de pilastres, dont les chapiteaux bien sculptés, aux Roches surtout, indiquent le xii 0 ou le xiiie siè- cle; des peintures murales qui existent encore à Lamouroux! bien abimées, il est vrai(, mais très visibles. Ce sont des dessins géométriques formant tiiie frise; çà et là au plafond de la même grotte et d une grotte voisine, quelques lambeaux ( ). Enfin, une date est. gravée sur le seuil des grottes de Siaurat je les visitais un jouit , il y a quinze ou seize ans, en compagnie d un jeune naturaliste marseillais, M. Pauzat, et de M. Rupin (liii
(t) Ils étaient pour nous une véritable énigme, lorsqu un jour. en visitant le groupe DES ROCHES, encore habité, nous avons vu, M. Rupin et moi, les trous en question utilisés comme il est dit, 2) MM. Lartet et Christy ont signalé, près de la grotte paléulithiqun de Evzies (Dordogne), des mangeoires analogues, accostées de trous d attache (Cavernes clii Péri- gord, 1861, extrait de la Itevue archéologique). J ai vu, à mon tour, les Eya(es et j ai pu constater que les mangeoires de Lamouroux SOUL mieux façonnées. M. Martel a eu l obligeance de m informer qu on remarque des mangeoires analogues clans les sou- terrains de Naours (Somme) et dans les grottes de Jouas (Puy-de-tl.me. (3 ) C est ici, plus que jamais, le cas de répéter Nomina a/ul/o,uin semper pai tetcbus adann f. l Couleurs employées : rouge, jaune et gris. Leur anal se par un linliile chimiste pourrait peut-être nous indiquer une date qui ne saurait, à mon sens, être bien reculée, attendu que le support est un vulgaire mortier et non un ciment; rappelons, toutefois, pour ne rien nêgtig"r, qu on a observé des peintures murales de deux époques (la plus ancienne présentant un cachet Phénicien) dans la motte de Frégouvilte (Cern). Revue archs ol. du midi de la Fronce, mais 1866, et Mule ia,i.r, 1866 et 1867, P. 546 et 422. (175) LES GROTTES ARTIFICIELLES DES ENVIRONS DE ULUVE. 7 s occupait alors de cryptogainie. En voulant cueillir un échan- tillon de mousses bien fructifiées, M. Rupin arracha un épais tapis de verdure sous lequel nous lûmes, à notre grand étonne- ment, ce qui suit : I. D. 1585, lettres et date surmontées d une croix également gravée en creux, le tout encadré dans un car- touche rectangulaire à moitié effacé ( ). Ces grottes ont dû être occupées par un parti catholique, au temps des guerres de reli- gion )2). Après cet aperçu, passons à l énumération des différents groupes de grottes dont l ensemble fait l objet de cette monographie. Ces grottes se trouvant presque généralement voisines de cours d eau, parcourons les vallées dont elles dominent le thalweg.
VALLÉE DE LA CORRÈZE.
A tout seigneur, tout honneur; visitons (l abord les grottes- chapelles de Saint-Antoine de Padoue, à 1 500 mètres environ au sud de Brive et aux abords de la route nationale u° 20. Elles offrent à tous égards le Plus vif intérêt. Une tradition historique nous apprend en effet qu en 122e le « semeur de miracles » s y retira pendant quelques mois( ). Un couvent de Franciscains ne Larda pas à s élever au-dessus des grottes, qui devinrent l objet d un pèlerinage ( ). Chassés par la révolution, les Pères ont été réintégrés dans leur ancien domicile en 1875, et depuis lors le monastère a été reconstruit beaucoup plus eu grand, avec adjonction d une belle église. Les grottes-chapelles, au nombre de quatre, sont alignées au- dessous de ces bâtisses. La première que l on aperçoit après avoir franchi la grille, est celle de Saint-François d Assise; c est un abri naturel, plutôt qu une grotte ; mais dans un angle ou a creusé un petit bassin d eau. Puis, vient la grotte de Notre-Dame Auxiliatrice, en partie naturelle, en Partie creusée. C est dans la troisième, complètement artificielle, celle-là, et dont l entrée se
(1) La forme (les chiffres ne permet pas de mettre en doute Iautbeutieitt le ctte inscription niais depuis qu ils ne sont Plus garantis par la mousse tics injures de air et de la pluie, lettres et chiffres ont perdu de leur netteté; je m en suis assuré tout récemment. (2) Dans tin vallon adjacent, j ai remarqué treize croix de dimensions à peu prs sem- blables, gravées CUL un bloc de grès posé sur le sol. Cela veut-il dire, qu après une escarmouche, treize catholiques ont éte enterrés aux abords de ce rocher??? (3) Saint ,4ntotne de Padoue et son pèlerinage aux grottes dc Ikive, par F. BoN- NÉLVE, curé de Saint-Serriin. Brive 1876. () Aujourd hui plus en faveur que jamais! (5) On ne la voit pas sur les gravures qui accompagnent cette description. 8 MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ DE SPÉLÉOLOGIE. (176) trouve à une certaine hauteur au-dessus du sol( ), que saint Antoine avait établi sa demeure- Cette grotte communique au moyen d ouvertures latérales avec les grottes contigtis, situées eu contre-bas : celle de Notre-Dame Auxiliatrice et celle des Fon- taines, également creusée dans le grès et où (les réservoirs d eau ont été aménagés. J ai vu dans mon jeune âge, ces bassins beau- coup plus rntiques qu aujourd hui. L eau, très pure et Lt ès abon-
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GnorTl.: s-C1IAr LuLus 9F; SAINT-ANTOINE ne D après une photographie de M. Bonv. (Uomrnuniqué par la librairie Hartieben, â Vienne.) dante, est fournie par une source qui ne tarit jamais. (Grès du trias). [lie grotte isolée, fort peu connue, celle-ci, a été creusée de l autre côté du vallon, à quelques centaines de pas des grottes- chapelles. Ce n est assurément pas saint Antoine qui a creusé la grotte dont il a fait sa cellule, pas plus qu il n a agrandi les autres; elles
(I) On ne pouvait y parvenir qu à l aide d une échelle et le solitaire av trouvait donc à l abri des attaques des animaux nuisibles; un double escalier y donne actuellement accès. L aire de cette grotte mesure 5 x 7 mètres. 177) LES ODOTTES ARTIFICIELLES DES ENVIRONS DE BR1VE. O
existaient déjà telles quelles en 1226, tout comme en Autriche celles de Salzburg, en 477, lorsque au temps de la persécution d Odoacre, elles servirent do refuge à saint Maximus qui y fut massacré avec cinquante de ses compagnons. Grfcc à la parfaite obligeance de M. Frauz Kraus, j ai sous les yeux d intéressantes photographies des grottes . chapelles de Saint- Maximus; ce sont (le précieux éléments de travail, des termes (le comparaison dont je ne saurais trop remercier notre distingué collègue. Au lieu de présenter, comme nos grottes artificielles, des ouvertures carrées ou cri cintre très surbaissé, les grottes de Saint-Maximus sont éclairées par des baies fortement cintrées; mais M. Kraus a bien voulu me prévenir que les parties ciii trées sont des élargissements d une époque très peu ancienne. Une inscription commémorative est gravée sur une plaque de marbre fixée à la paroi verticale d une grotte qui cominiiniqiic par une ouverture latérale avec la grotte où se I couve l autel
ANNO DOM INI C000LXXVII ODOÀCER REX RllV l lNORVM GEPPII)I GOTFII VNGAIII 1:1 IIERVLI CONTRA ECCLE SIAM DEI SEVIENTES BEATVM MxÇr CVM SOCIIS SVIS {)VINQVAGINTÀ IN 1-100 SPELEO LAJ1 1TNT1BUS OB CON&ESS10NEJ F IDEI TRVCIDATOs PRECIPITARVNT NORICORVM QVOQVE PROVINCIAM FERRO Et lUNE DEMOLITI SVNT.
Si elle n est pas contemporaine du martyre de saint Maximus, cette inscription, qui m avait été signalée tout d abord par M. l abbé A. Bouillet , n en fait pas moins alhision t un fait absolument authentique. Elle flOuS prouve aussi qu avant le VI siècle, il existait déjà (les grottes erensées de main d homme en Autriche... tout comme en France; nous verrons plus loin qu en Sardaigne ou remonte à une tout autre antiquité.
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GROTTES DE MALECROIX.
Au nombre de deux; au sud-est et à 1 500 mètres de Brive; trous pour clôtures; deux trous à suspension; trois placards sans feuillures. 10 MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ DE SPÉLÉOLOGIE. (178
GROTTE DE LABOLIIC.
A 1500 mètres environ au sud-ouest de Brive, et aux abords de la voie ferrée de Brive à Périgueux. C est une chambre creusée
(, Et un peu irrégulier et qui peut être considérée comme le prototype des grottes artificielles. Sauf en effet un placard très primitif et sans feuillure, des trous carrés pour clôturer la seule issue, on n y remarque aucun des aménagements que j ai précé- demment énumérés. A demi fermée de nos jours par un mur en maçonnerie, l entrée creusée carrément, mesure une largeur de 3ni ,10; cette largeur atteint jusqu à 4,50 à l intérieur de cette grotte, dont la profondeur est de 6 1 ,70, avec une hauteur de 2 1 ,15 au-dessus du sol actuel. Quelques grottes naturelles avoisinent aussi le hameau de Laborie. Beau panorama sur la vallée de la Corrèze.
VALLON DU VERDANSON i
Au sud, et à 3 kilomètres de Brive, près du hameau de Chas- tanet, grottes dUes des Anglais, comme au reste quelques autres; ce qui évoque évidemment le souvenir d une occupation à une des époques les plus néfastes de notre histoire. Ait de huit, ces grottes sont disposées sur deux étages. La plus curieuse se fait remarquer par une cinquantaine de niches en forme de gueule de four, ayant à la base 0111 ,25 de largeur en moyenne et autant de profondeur. Elles sont creusées, soit dans une des parois verticales, soit dans la partie horizontale d un entablement ménagé dans le rocher. Un obscur couloir cintré, creusé peut- être bien après coup, fait communiquer cette grotte avec une autre, qui lui sert de vestibule; un trou ovale, pratiqué à une certaine hauteur, la mettait en communication avec une troisième chambre, creusée à un niveau plus élevé. La grotte aux niches est fermée sur le devant par un mur assez récent. Quelle pouvait bien être la destination des petites niches? Voudra-t-on les assimiler aux coluïéavia du caveau sépulcral des maisons romaines? Elles sont b i en exiguës et n auraient pu recevoir que de très petites urnes funéraires; d autant plus petites,
(1) Affluent r. g. de la Corrèze, son cours est seulement de quelques kilomètres; il traverse le sous-Sol do Brive par les égouts nu commencement de ce siècle, il coulait air libre, divisant ainsi la ville en deux parts. (179) LES GROTTES ARTIFICIELLES DES ENVIRONS DE BRIVE, 11
qu il étai t d usage d en placer deux dans chaque niche( ). Après bien des hésitations nous avons pensé, M. Rupin et moi, qu il pouvait s agit ici d iiii simple pigeonnier; le pigeon n a-t-il pas- été domestiqué à une époque fort ancienne(2) Nous retrouverons (les niches analogues, mais en très petit nombre, aux grottes de Bouquet. Une étroite corniche conduit aux chambres du second étage;
I. c,TLE. IU:S ANJLALS (DU CkIASFAN]:F I D aprin une photographie de M. Ph. LAI.ANDC. (Coiriiiuriiqué par la librairie I[rtlben, à Vienne.) au rez-de-chaussée, autrement dit, à la base de la falaise, des appentis formant toitures ont dû s appuyer au rocher, grâce aux trous cariés qu on peut encore y remarquer.
Les mangeoires observées près de la grotte des Eyzies( 5) ( loc. cit.) par MM. Lartet et Cliristy, étaient dans l origine protégées par un appentis établi de la même façon.
(1) ATHÛY flicir, Dict. des antiquités romaines et gl ecque.e; V. Colwnbo.ria. 3. (2) DARWIN, De la variation des animaux cl des plantes, tome 1, p. 216-217. (3) P. 5, note au bas de la page. 12 MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ DE SPÉLÉOLOGIE. 1KO)
VALLONS DU ItUISSIAU n EN vii. KF L)U iiUiSSEAi; ni: Pi , AU N.—F. 1)11 ri.11i)ANSON
Ces deux ruisseaux mêlent leurs eaux avant de se jeter dans la Corrèze, H. G. Dans le premier de ces vallons, se trouvent les grottes de Régnac, eu pallie naturelles, et celles de Riaurne (dites
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("IWTrES DES ANGLaiS DE llI.uMs:) D après lice photographie de M. Pli. i,Al,AEr,F. alis c i grottes des Anglais), où l on remarque des mangeoires, une citerne et une grande excavation creusée en t uruiie (l alcôve à O m ,40 au-dessus du sol. Une porte cintrée fait communiquer intérieurement les deux grottes. De bas en haut, l accès des grolles (les Anglais est impossible, on y arrive du haut eu bas, au moyen d un escalier encore indiqué. Vis-à-vis, et de l autre côté du ravin, une grotte aujourd hui inaccessible ( ).
i) Ce n est pas l excavation naturelle qu on peut r-marquer ui la gravure, au çecoul plan. lSIr LES GROTTES ARTIFICIELLES DES ENVIRONS DE DRIVE. 13
A. l extrémité supérieure du vallon qu arrose le ruisseau de Pian (ou de Cosnac), quelques grottes sans grand intérêt sont éparses autour du hameau de Malepeyre. On passe de là, un peu plus à l est, dans la
\ALL1I DE LA LOYRE( ).
Sur un des versants de cette profonde et abrupte vallée, au lieu dit : les Roches (com. de Cosnac), des grottes artificielles sont encore habitées par deux familles de paysans. Un de ces braves gens prétend posséder des papiers fournissant la preuve d un habitat ininterrompu depuis plus de quatre cents ans! Depuis l époque des guerres anglaises, alors! Mais hélas! ces paysans ont acquis une certaine aisance et fait tout récemment bâtir deux maisons qui masquent en partie les grottes ; c est ce que j ai constaté en décembre 189i... à 111011 grand regret. On arrive aux grottes, air de quatre, par une corniche creusée dans le toc, vers la partie supérieure de l escarpement. Là, nous avons vu il y a dix ans, servant encore à des usages journaliers, la plupart des aménagements intérieurs mentionnés dans l aperçu général; trous à suspensions d oit pendaient des provisions de ménage ;n ma geoires; petits bassins ; ; et surtout nu balcon en bois soutenu au-dessus du vide pal des poutres maintenues dans de profondes entailles carrées, comme on en remarque dans (l autres grottes depuis longtemps désertes. Le plafond (le la plus grande de ces cellules est su ppoiLé pat tut large pilastre d une seule pièce et (lotit les deux extrémités adhèrent air ; on voit qu on a ménagé cc pilastre cri creusant la grotte. La partie supérieure a été façonnée cii forme de cluapi- (eau roman, orné de qut;it te liglurines grossièrement sculptées. Cc chapiteau a-t-il été sculpté (le la sorte lorsqu on a aménagé le pilastre, OU après coup? Si la première hypothèse est la bomurir, cette grotte ne remonterait pas au-delà du xi 5 ou du xne siècle. Revenons maintenant au sud de Bi-ive (Tans la jolie
I)t, PLANCFIE-TOIITE.
Elle s étend du 5.-E, à l O. de Brive, sur un parcours d en- viron huit kilomètres et renferme un grand nombre de grottes
(1) Affluent de la Corrèze, r. g, en amont de Brivi. Une autre Loyre s jette dans la Vez re, à Objat. (2) Ces bassins existent surtout sur la corniche d accès; des rigoles ont été creusées dans la paroi rocheuse pour en drainer les suintements et conduire ainsi goutte àgoutte l eau aux petits réservoirs. Ce svsUiue fonctionne toujours. 14 MM0IRES DE LA SOCIÉTÉ DE SPÉLÉOLOGIE. (18) groupées ou isolées. C est également là que se trouvent la plupart des grottes naturelles, à silex taillés, mentionnées au début de ce travail; nommons les grottes de Coumbo-Negro, de Champ, du Raysse, des Morts, de Teyssoniera, de Rotso-Prioundo. On voit à l entrée des deux premières (19 et 28 mètres de profondeur), des entailles ou trous pour cliures; preuve qu après avoir été uti- lisées par les sauvages troglodytes de l ùge du renne, elles ont plus tard servi de refuges à d autres hommes; ceux qui ont creusé les grottes artificielles( ). Enumérons, parmi celles-ci, et en remontant le ruisseau, tout d abord les grottes de Bouquet, situées à la jonction des vallées de la Corrèze et de Planche-Torte; celle (le Ressaulier-Bassaler dans un vallon voisin; et, à partir du lieu dit P1ww/e- Torte, une grotte sans nom vis-à-vis la Coumbo-Negro; les grottes de Babas- tin et de Dabaste sous le hameau de Marcillac, de Saint-Goudou, de Itellet, de Lauinond, et enfin sous Riaume, mais dans le ver- sant sud (les grottes des Anglais se trouvent sui le versant nord) une grotte que j ai découverte en chassant; voisine d une grotte naturelle, c est une simple chambre carrée, sans le moindre aménagement et encore plus primitive que celle de Laboric ( y . suprà). On remarque, à Bouquet, un grand placard à feuillure dans l intérieur duquel un deuxième placard plus petit est aménagé, et surtout des niches analogues à celles des grottes des Anglais , . dit Cliastanet); elles sont au nombre de sept. Mais au lieu d ètrc au fond d une grotte, elles sont ouvertes ù l extérieur et sous un faible surplomb; la photogravure des « grottes de Bouquet» laisse apercevoir trois de ces petites niches dans le fond à droite. Elles étaient protégées par une clôture â claire-voie maintenue au moyen d une petite rainure et de trous espacés que l on voit encore. C est â Bouquet, surtout, qu on ne peut penser ai aux niches à idoles, ni aux columbaria funéraires. Rabastin, grotte isolée, était divisée en deux étages au moyen d un plancher reposant sur des poutres que maintenaient de pro- fondes entailles carrées; ces étages communiquaient par deux escaliers ménagés dans la paroi rocheuse et qui existent encore en partie. Bellet attire les regards pal ses escarpements majes- tueux où s ouvrent béantes quelques grottes larges, hautes, 1)011 profondes et parfois d un accès diftieile. Le hameau de Bellet est
(1) Une petite glotte naturelle, située tin peu en coutre-bau de la Couinho-Negro, et ou des sondages n ont pas fait trouver le moindre silex, s servi de lu(fis à un ouvrier d origine italienne, pendant les travaux de construction de la voie ferrée de Brive à Cahors, qui franchit en effet, par un assez beau viaduc, la vallée de Planche-Torte, tout près de la Coumbo-Negro, (183) LES GROTTES ARTIFICIELLES DES ENVIRONS DE I31(1VL. l près de la rive droite dii cours d eau; presque en face (rive gauche) le groupe de Laumont est le p1tts important de cette vallée. 011 y compte Une douzaine de grottes échelonnées sur quatre étages. Ou ne pouvait accéder aux chambres supérieures que par un couloir extérieur offrant h l entrée de profondes rainures destinées à recevoir une barriére; quelques-unes de ces chambres
Gorri I)L, LOIJQL LI.
après une phoLograptiic d M. Pli. LAI.Aai,E. (Communiqué par la librairie IlirLieben. de Vienne.) ne pouvaient communiquer entre elles que pal un balcon supporté par de fortes poutres, placées dans de profondes entailles qui attirent le regard. Un banc est taillé à la base de la paroi d une des chambres et dans une autre salle, ou I elflar(lUe un trou de forme presque cir- culaire (diamètre : 2 mètres; profondeur : I nnùtrc, et dont les parois verticales offrent de petites entailles symétriques. Le ruisseau de Planche-Torte a pour affluents les ruisseaux de Combe-Longue et de la Courolle. 16 MÉMOIRES DE L DE SPÉLÉOLOGIE. (184)
VALLON DE CONDE-LONGUE.
C est dans ce vallon, sur la limite des communes de Bi-ive et de Noailles (tuais coinuittue de I3rive que se trouvent les glottes de La u io U 10 (IX.
I iL1 lE DES (DIOTTES DE L.l1OLlO1X
D apriin une photorn pli ic de M. Ph. LALAOE. (Coin ni parla Iihriiic lIrlll:I Vinn).
Au nombre d environ quatre-vingt, malgré un éboulement sur- venu en 1837 et qui eu a détriiituiic partie, elles sont échelonnées vu cinq étages sur un parcours de 300 mètres. Un viaduc Brive-Cahors) les avoisine et des tènêtres de son wagon le voya- geur peut en voir la majeure partie. L aspect de la colline où est creusé ce village troglodytique est des plus pittoresques; de loin, on dirait une immense ruche. On trouve à Lamourotix des escaliers extérieurs, les inévitables trous à suspension, des placards, une série de mangeoires ou (I5) LES GROTTES ARTIFICIELLES DES ENVIRONS DE DRIVE. l auges avec trous (l attache pour retenir les animaux( ), un grossier pilastre dans une des chambres; dans une autre, à côté de man- geoires, un silo rectangulaire creusé dans le sol rocheux( 2;; une profonde citerne située vers le milieu du troisième étage; enfin, justement lion loin de cette citerne, les restes de peintures murales dont il a déjà été question. Le 17 août dernier, je conduisais à Lamouroux mon parent, M. .1. de Brettes, l explorateur bien connu de l Amérique du Sud. Son attention se porta tout d abord, au rez-de-chaussée, sur des trous cylindriques tient le diamètre est celui d un bâton ordinaire et qui s enfoncent obliquement dans la paroi verticale. Ces trous ont dû être ménagés, me disait M. de Brettes, pour y enfoncer (les bâtons formant ainsi Ufl angle avec la paroi rocheuse ; à l ex- do ces hâlons, ou pouvait dès lors suspendre une marmite au-dessus d un foyer, comme au campement. Cette hypothèse est d autant plus plausible, que ces trous oiit forés à l entrée des grottes ou ou les remarque, et c est évidemm ent à l entrée qu on allumait les foyers. M. de Brettes considère nos grottes de Lmouronx comme une des curiosités de la France. Ce vallon (le Combe-Longue renferme aussi deux antres groupes beaucoup moins importants; celui d el voc nere(3) sous le liuneali de Madelbos, et celui (]e Mout ajoux, vis-à-vis Lamou- I onx, sur l autre rive. Les grottes de Monrajoux sont alignées sur une rangée unique au nombre (le six ou sept et à timie certaine hauteur an-ilessiis du sol; on arrive par le haut de la colline aux trois glottes de droite, et elles communiquent outre elles; muais les autres sont devenues absolument inaccessibles sans échelle. Ds abris naturels, comme au surplus à I umi1ouiroux, se voient encore au niveau du sol.
VALLON DE L5 COUROLLE.
Le groupe le plus important est celui (le Siaurat, dans une falaise de grès du trias, entre les hameaux de Siaurat et du Mas, à la partie supérieure d un petit vallon, affluent P. d. de celui de la Cou rolle. Ce groupe se compose d une quinzaine de grottes échelonnées
(I) cette destination nest pas douteuse: oa remarque en effet dans une de ces séries les peLits trous pratiqués pour l établissement du rutelier. (2) Leu paysans lapiellait lu cols., il I, T unu la grotte li la Lus iv cette Cavité rectangulaoIli NSC ii-t l;iiteni I5, JCUIQl]JC peur avoir servi de tombeau. liii rocher mm is MÉMOIRES DE LA qociÉ rL DE SPÉLÉOLOGIE. (186) en deux étigcs sur un parcours dune centaine de mètres; il se subdivise, comme à Mourajoux, cii deux sous-groupes qui ne communiquent pas entre eux. Les chambres dont ils se COtflpoSeIIt sont indépendantes et donnent toutes sur mmii corridor extérieur dont les extrémités pouvaient recevoir des clôtures. Nous voyons, au milieu du sous-groupe d amont, une petite salle qui a du servir d étable; ou y trouve encore une mangeoire accostée du trou d attache. C est à l entrée de cette salle que nous avons découvert sous la mousse la date (158) dont il a été déjà fait mention. Un des bassins d eau les mieux conservés se voit dans une chambre voisine. À la base de la falaise, une grotte et plusieurs abris naturels. En remontant la Courolle (r. d.), on arrive aux grottes de Puy- Labrousse; une d elles, isolée du groupe principal formé de cinq ou six chambres, mérite de fixer notre attention. Elle s ouvre à pic sur la vallée à une assez grande hauteur, mais elle n a d accès qu a retro, par une petite ouverture ovale, précédée d mimi couloir étroit, masqué par d énormes rochers et qui pouvait être barricadé au moyen de fortes traverses; les entailles carrées destinées à les recevoir sont bien visibles. A Puy-Jarige, comme à Monrajoux, série de grottes alignées à une centaine hauteur, les chambres (le droite devenues inacces- sibles. C est également par le haut qu on peut arriver aux trois salles de gauche, où l on remarque des mangeoires. Une d elle, masquée par un mur récent, est devenue un pigeonnier moderne. Abris sous roche, à la base de la falaise, et, parmi eux, une grotte naturelle, dont la fouille noms a fourni (Plie, Massénat et moi) des silex taillés du type magdalénien (tans un foyer non remanié et enfoui assez profondément; la couche supérieure recé- lait d insignifiants tessons de poterie et im poinçon eu bois de cerf, portant des traces évidentes de travail. Ce groupe de Puy-Jarige est le seul qui nous ait offert, au milieu des grottes artificielles, une grotte puléolithiqueet qui pourrait bien avoir été réoccupée à l époque néolithique comme celle du Puy de Lascannp, dans la vallée de la Corrèze. En remontant toujours le vallon de la Courolle, on rencontre (r. g.) les grottes du Long-Peuch et (r. di, sous le Puy-Laborie, près de la source, une rangée de trois ou quatre grottes inacces- sibles, au-dessus d un abri sous roche, dont le ruisseau naissant baigne la paroi. Les grottes du Long-Peuch, d un accès difficile, sont au nombre d une quinzaine. Dans un vallon sauvage, qui débouche sur la rive gauche, deux
grottes IDgéminées, voisines du hameau de Peyrebrune; la Combe (187) LES GROTTES ARTIFICIELLES DES ENVIRONS DE BRIVE. 19 des fours, autre vallon (r. g.), possède les grottes de Tronche, ainsi nommées d un bandit qui y avait établi soit Elles comprennent deux ou trois chambres dans la falaise à pic (toujours le grès du trias) qui ferme la Combe; on ne peut y accéder qu en se hasardant sur une étroite corniche aérienne surplombant le vide à une assez grande hauteur( ). Nous en avons fini avec les grottes que recèlent les vallons rive gaucho de la Corrèze. Sur la rive droite, la vallée du Maumont seule nous montre les grottes de Grand-Roche au nombre de trois (commune de Donzenac), d un accès difficile et creusées dans le grès rouge (permien sup.). Signalons aussi dans cette même vallée, sous ce qui a été le château de Lentiihac, une grotte creusée à la superposition des deux grès (permien et triassique) dans le fond, s ouvre tin couloir obscur conduisant à une rotonde, également souterraine et où l on remarque quelques mangeoires (dans le grès rouge); de la, un autre corridor conduit à une salle carrée. Le souterrain de Lentilhac rentre donc, malgré la grotte extérieure qui le précède, dans la catégorie des souterrains refuges. Le Maumont se jette dans la Corrèze un peu en amont du confluent de la Vezère, qui, elle-même, reçoit à Objat la petite Loyre (le Lonyro), qu il ne faut pas confondre avec la Loyre déjà mentionnée; je ne puis signaler, dans les coteaux de grès rouges qui séparent la Vezère de soit que les grottes voisines du hameau d Auxteyreix, qui domine la rive droite de la Vezère, non loin de de Saint-Viance, et, dans la vallée de la Loyre, les grottes de Rochebacou, en amont de Varetz. Je n ai visité ces deux groupes (signalés par M. Louis de Nussac) qu une seule fois, en compagnie de M. Rupin et par un mauvais temps. Malgré la distance qui le sépare de la Vezère, le puy du Chalard, distinct d lssandon par un simple col, fait partie du bassin de la Vezère (2). Une petite grotte naturelle existe dans le calcaire liasique dont est Ibr yné le sommet de ce puy (cote 294); dans le grès triassique Ou infraliasique sur lequel il repose, s ouvre au midi une petite grotte artificielle ; c est une chambre à peu près carrée dont la porte cintrée est large de Dimensions de la grotte longueur . rI16O largeur 2 11 ,59, hauteur 2,15; au fond, un banc; deux grands placards et deux petites niches complètent l aménagement intérieur. (V. le plan, P• 123 ou (191.) s (1) (. e t dans les iu(tnes conditions qu au gouffre de Bède (Abîmes, p. 06), on accède à la grotte fortifié dite cro:o èoslido (grotte b;ltie); on voit encore les ruines du mur qui en fprmait l entrée. (2) Des monnaies gauloises et romaines associées à d autres objets antiques. des puits funéraires, de nombreuses poteries, prouvent que les puys d lssundon et du Chalard ont été occupés dès l aurore des temps historiques. 20 MÉMOIRES DE LA SOClTÉ DE SPlLOLOGlE. (188)
La Vezère entre dans le département de la 1)ordogue non loin de la jolie petite ville de rIr1lsOn nous ne sommes plus dans la Co rr èze, ruais si près que je tic crois pas devoir passer sous silence les grottes de Saint-Sour (dans le lias, assez voisines de la grotte paléolithique de Pouzet ( ; ; alaisées par la main de l homme, elles servirent d asile au vi 0 siècle, à saint Sour et à quelques disciples que les miracles opérés par le saint ermite ne lardèrent pas à attirer eu ce lieu (2• flapprochous ce fait historique (le l liabi taLion par sai n t Maximus des grottes de Salzburg en 477, comme il a été déjà dit Passons maintenant de la Vtzère é la Couze, un de ses alluents. Les lecteurs des Abirnes( 4 savent déjà que celte curieuse petite rivière, après un parcours aérien de pliiie ii s kilomètres su r le grès du trias, arrive près de la station de Nuai les ( Va Brive- Cahors ; aux terrains jurassiques, renconli e une faille cl disparaît peur se montrer de nouveau au Dlagow, lin peu cii amont du Soulier-de-Chateainx. Signalons deux grottes creusées de main d homme, dans le bourg même du Soulier, et séparées l urne de l ait tre pan la Couze. La 1)1115 curieuse s ouvre (r. é. près du sommet d une falaise jurassique absolument à pic, et ti cst acces- sible, connuniiecelle de Puy-Labtousse ( y supra ) que a retro ». Ijnt etroit sentier conduit é une oit verture ile dimensions exigtiés, pratiquée dans Je lafondp de la grotte; on y descend ait moyeu d une petite échelle. Béante sur le vide, cette grotte, dont l aire petit avoi r 5 ou G mètres carrés, est en partie fermée par lin petit mur servant (le gal I e-l on A u-desotns, tin lange abri peu profond, bien carn éniieut creusé dans la falu se ; les paysans dit l i I luisent pour abriter (les fourrages. Partout, à la base des falaises, on remarque des trous cariés qui ont dd jadis recevoir des poutres ou appentis for- inant toitures. Emifma une des habitations modernes n est autre
(I) \.5peLinca, t I ", ii 0 2, p. ._N,tu au lias (le la page. 2) Lu vie de saut Suai , e, ,ytjt,_ et Premier abbé de Tei rassoa, par l abbé L eti6oî, I83 3) Au risque Je passer pour un peu proJixe, je vais rapportai ici une tradition populaire sur itiigiute de Trrr;tssiit. Contras, roi (le Bourgogne vint un h,au jour demander à notre saint ermite la gué- risua d une cruelle maladie, [.es prières de saint Sour ayant éli, exaucées, le roi demanda sut cénobite ce qu il pouvait faire pour lui ttmoignsr ail reconuaissanCe. Il fut convenu que le roi hàti tait un ittotiastète. Sur ce, le bon saint Sour bicha deux colombes qui partageaient sa solitude, cil Ciisiint : Qu elles s cuvuleiit, et le monastère sera buiti tin lieu ou elles se poserout. s les colombes finirent par toucher terre, là même où se dresse la vieille église, et toits les spectateurs s écrièrent « A terra soun à terra soun: » (elles sont à terre! ,;. D où vint à ce lieu le nom de Teiu a.sson (eu patois I ei rossoun ;. Les Ab i,tt es, p. h-3ti i,
(189) LES 3flOTTES RTWIC1ELLES DES F.NVïflON DE BifiVE. 2 1 et icaqit. pal (1u LltIc grotte (le plain-pied avec le Sol titi min- percé d une poile et de feitetres. La grotte de la rive gauche ii. la forme doue chambre ovale eu
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