concert n°19 Demeure des Comtes de Champagne Vendredi 24 juin 2011 19h00 Thibaut de Champagne (1201-1253) De chanter ne me puis tenir The Anne Azéma / direction artistique Récital Anne Azéma et Shira Kammen

avec la participation de :

www.flaneriesreims.com

Pour le bon déroulement des concerts et par respect pour les artistes, nous vous prions de bien vouloir éteindre vos téléphones portables et vous rappelons qu’il est interdit de filmer, d’enregistrer et de prendre des photos durant le concert. Nous vous remercions de votre compréhension. Distribution

The Boston Camerata Anne Azéma, chant et à roue Shira Kammen, et harpe

Programme

Les œuvres musicales sont de Thibaut de Champagne, sauf indication contraire

I. AMORS ME FET CONMENCIER Por mal temps ne por gelée (RS 523) Amors me fet conmencier (RS 1268)

II. DE FINE AMOR De fine amor vient seance et bonté (RS 407) Por conforter ma pesance fais un son (RS 2015) L’ autre nuit en mon dormant (RS 339) Monosceros est beste (Philippe de Taon, vers 1221) Ausi comme Unicorne sui (RS 2075)

III. OUTREMER Seigneurs sachiez (RS 6) Au mois d’aoust entrasmes en la nef ( Jean de Joinville, 1224-1317) Veni Sancte Spiritus (Anonyme) Alleluia Salva nos (Anonyme) Seigneurs Sachiez, reprise Dame, ensi qu’il m’en covient aler (RS 757) Crucifigat omnes (Anonyme) Deus est ensi conme li pellicanz (RS 273)

V. CHEVALIER SONT TROP HARDI Pastourelle (RS 529)

VI. DAME PLEINE DE CORTOISE ET DE PITIÉ Mauvez arbre ne peut florir (RS 1410) Dou tres douz non a la Virge Marie (RS 1181) De chanter ne me puis tenir (RS 1476)

Avec nos remerciements les plus vifs à Christopher Callahan, philologue et musicologue (nouvelle édition de Thibaut de Champagne en préparation avec Daniel O’Sullivan) et Marie-Geneviève Grossel, philologue, pour leur aide généreuse.

Editions: RS 407, 339, 757, 273, 1410, 1476 : Christopher Callahan RS 523, 6, Veni Sancte Spiritus : Hans Tishler RS 1268, 2015, 2075, 1181, 529, 273 : Anne Azéma et Shira Kammen

Avec l’aimable concours de la Maîtrise de la Cathédrale qui a prêté la Chapelle du collège Notre-Dame pour les répétitions. Paroles

Por mal tens ne por gelee

Por mal tens ne por gelee Ni pour le mauvais temps ni pour le gel Ne por froide matinee Ni pour les froides matinées Ne por nule autre riens nee Ni pour nulle autre au monde Ne partirai ma pensee Je ne me séparerai en pensée D’amors que j’ai, De l’amour que j’ai. Que trop l’ai amee Car je l’ai si fort aimée De cuer verai. De cœur sincère. Valara ! Valara ! Bele et blonde coronee Belle et blonde au teint frais, moi plest quanque vos agree Tout ce qui vous est agréable me plaît Et Deus, car me fust dounee Dieu ! si seulement il m’était accordé, l’amors que vous que vos ai rouvee! L’amour que je vous ai demandé ! Quant prïerai, Si vous me le refusez s’ele m’est veee, Quand je vous en ferai la prière, je me morai. J’en mourrai. Valara ! Valara ! Dame, en la vostre baillie Dame, en votre puissance Ai mis mon cuer et ma vie, J’ai placé mon corps et ma vie ; Por Deu, ne m’ocïez mie ! Pour Dieu, ne me tuez point ! La ou fins cuers d’umilie Quand le cœur pur s’humilie Doit on trouver On doit trouver Merci et aïe Pitié et secours, Pour conforter. qui réconfortent. Valara ! Valara ! Dame faites cortoisie ! Dame, montrez-vous courtoise ! Plaise vos que en ma vie Puisse-t-il vous plaire qu’en ma vie iceste parole die : Je dise ces paroles : Ma tres bele douce amie « Ma belle, très douce amie », vos os nonmer, J’ose vous nommer c’onques n’oi envie Car jamais je n’eus le désir d’autrui amer. D’aimer autre que vous. Valara ! Valara !

Amors me fet conmencier

Amors me fet conmencier Amour me fait commencer Une chanson novele Une chanson nouvelle, Qu’elle me veut ensoigner Car il veut me donner souci A amer la plus belle D’aimer la plus belle Qui soit ou mont vivant Qui vive en ce monde. C’est la bele au cors gent C’est la belle au corps gracieux, C’est cele dont je chant : C’est elle que je chante. Dex m’en doint tel novele Que Dieu m’en donne telle nouvelle Qui soit a mon talent, Qui soit selon mon désir, Car menu et sovent Car bien souvent Mes cuers por li sautele. Mon cœur bondit pour elle. Bien me pourroit avancier Bien me pourrait soutenir Ma douce dame bele, Ma douce et belle dame, S’ele me voloit aidier Si elle me voulait aider A ceste chanconele. A [faire] cette chansonnette : Je n’ain nule rien tant Je n’aime personne autant Conme li soulement Qu’elle, exclusivement, Et son afaitement Et toute sa parure Qui mon cuer renouvele. Qui ranime mon cœur. Amors me lace et prent Amour me lie et me saisit Et fait lie et joiant Et me rend joyeux et gai Por ce qu’a soi m’apele. Car il m’appelle à lui. Quant fine Amour me semont, Quand Fine Amour me sollicite, Mour me plait et agree, J’en ai joie et plaisir, Que c’est la riens en cest mont Car c’est la personne au monde Qu j’ai plus desirree Que j’ai le plus désirée. Or la m’estuet servir, Désormais je dois la servir : Ne m’en puis plus tenir, Je ne puis plus m’en empêcher, Et du tout obeir, Ni de lui obéir en tout, Plus que rien qui soit nee. Plus que créature née de mère. S’ele me fait languir Et si elle me fait languir, Et vois jusqu’au morir, Et que je finisse par en mourir, M’ame en sera sauvee. Mon âme en sera sauvée. Se la meiudre de ce mont Si la meilleure en ce monde Ne m’a s’amour donee, Ne m’a point donné son amour, Tuit li amoreus diront Tous les amoureux diront Ci a fort destinee. Que c’est là cruelle destinée. S’a ce puis ja venir Si je ne puis parvenir Qu’aie, sanz repentir, A obtenir, sans repentance, Ma joie et mon plaisir Ma joie et mon plaisir De li qu’ai tant amee : De celle que j’ai tant aimée, Lors diront, sanz mentir, Alors ils diront, sans mentir, Qu’avrai tot mon desir Que j’aurai accompli Et ma queste achevee. Tous mes désirs et ma quête. Bele, por cui sopir, Belle, pour qui je soupire, La blonde coronee La belle couronnée Puet bien dire et jehir Peut bien dire et avouer Que por li, sans mentir, Que pour elle, sans mentir, S’est Amours mout hastee. L’Amour a fait grande hâte.

De fine amor vient seance et bonté

De fine (bone) amor vient seance et biautez De l’amour véritable viennent sagesse et bonté Et amors vient de ces deus autressi Et Amour vient également de ces deux-là Tuit troi sont un que bien i ai pensé Tous trois font un, si l’on y pense bien ; Ja ne seront a nul jor departi Ils ne seront jamais séparés. Par un conseil ont tuit troi establi Ils ont choisi, par un conseil, Lor correors qui sont avant alé – Les avant-coureurs, qui sont partis en avant De moi ont fet tout lor chemin ferré De mon cœur ils ont fait leur grand-route Tant l’ont usé, ja n’en seront parti. Ils l’ont tant foulée ! Jamais ils ne la quitteront. Li correor sunt de nuit en clarté Les avant-coureurs sont en clarté la nuit Et de jors sont por la gent obscurci Et le jour, ils sont indiscernables pour les autres Li douz regart et li mot savoré Ce sont le doux regard, plaisant et agréable, La grant biauté et li bien que j’i vi Et les grandes qualités que j’ai trouvées en ma dame ; N’est merveille se ce m’a esbahi. Ce n’est étonnant si j’en reste stupéfait. De li a Deus cest siecle enluminé Par elle, Dieu a illuminé le monde, Quant nos aurons le plus biau jor d’esté Car le plus beau jour d’été en plein midi Lès li seroit obscurs de plain midi. Ne serait qu’obscurité à côté d’elle. En amor a paor et hardement En amour il y a peur et hardiesse Cil dui sont troi et dou tierz son li dui Les deux sont trois et ils procèdent du troisième Et granz valors s’est a aus apendanz Et grande valeur leur est attachée Ou tuit li bien ont retrait et refui. Où tous les biens ont retraite et refuge. Por ce est Amors li hospitaus a d’autrui Pour cette raison Amour est un abri pour tous Que nus n’i faut selonc son avenant Où personne ne manque à son devoir, selon son Mes j’ai failli, dame qui valez tant, mérite. En votre ostel, si ne sai ou je sui. J’ai échoué, dame de grande valeur, Dans votre hôtel, et je ne sais où je suis. Je n’i voi plus mes, a lui me conmant. Désormais il ne reste qu’à me confier à elle Que toz bien faiz ai laissiez por cestui Car j’ai renoncé à tous biens pour elle, Ma bele joie ou ma mort i atent J’en attends ma belle joie ou bien ma mort. Ne sai lequel dèsques devant li fui. Je ne sais laquelle, mais quand je fus devant elle Ne me firent lors mi oeil point d’anui Lors ses yeux ne me firent point de peine, Ainz me vindrent ferir si doucement Mais ils me blessèrent si doucement, Dedens le cuer d’un amoreus talent ; En plein cœur, de leur amoureuse apparence, Qu’encor i est le cous que j’en reçui. Encore s’y trouve le coup que j’ai reçu. Li cop fu granz, il ne fet qu’enpirier Le coup fut grand, il ne cesse d’empirer Ne nus mirez ne m’en porroit saner Nul médecin ne pourrait m’en guérir Se cele non qui le dart fist lancier. Si ce n’est celle qui fit lancer le trait. Se de sa main me voloit adeser Si seulement elle daignait toucher la plaie Bien en porroit le cop mortel oster Elle pourrait vite retirer le coup mortel Atot le fust dont ja tel desirrier ; Par le bois, ce dont j’ai grand désir, Mais la pointe du fer n’en puet sachier Mais elle ne peut retirer la pointe du fer Qu’ele brisa dendenz au cop douner. Car elle s’est brisée dans le cœur quand elle porta le coup. Dame, vers vos n’ai autre messagier Dame, je n’ai nul autre messager Par cui vos os mon corage envoier Par lequel j’ose vous exprimer mon désir Fors ma chançon se la volez chanter. Si ce n’est ma chanson, si vous acceptez de la chanter. Por conforter ma pesance

Por conforter ma pesance Pour réconforter ma douleur Fais un son Je fais une chanson. Bon iert se il m’en avance Ce sera bien si elle m’avantage, Car Jason Car Jason, Cil qui conquist la toison Celui qui conquit la toison (d’or) N’ot pas si grief penitance Ne souffrit jamais si lourde peine. E, E, E E ! é ! é ! Le meïsmes a moi tence Je me blâme moi-même, Car raison Car Raison Me dit que je fais enfance Me dit que j’agis en enfant Quant prison Quant je reste dans une prison Teing ou ne vaut reançon ; Où ne vaut nulle rançon ; Si ai mestier d’aligence Aussi ai-je besoin de secours ! E, E, E E ! é ! é ! Ma dame a tel conoissance Ma dame a tant de savoir Et tel renom Et un tel renom Que je ai mis ma fiance Que je lui ai juré fidélité, Jusqu’en son nom Jusque dans mes chansons. Mieux aing que d’autre amor don Plus que les dons d’une autre, je préfère Un resgart, quan me le lance, Un regard lorsqu’elle me le lance. E, E, E E ! é ! é ! Mieux aing de li l’acointance J’aime mieux sa société, Et le doux non Et son doux nom, Que le rëaume de France Que le royaume de France. Mort Mahom ! Mort à Mahomet Qui d’amer quiert achoison Qui cherche des motifs pour blâmer Amour… Por esmai ne por doutance Par frayer et par doute ! E, E, E E ! é ! é ! Bien ai en moi remembrance J’ai le souvenir de ma dame Et compaignon Pour compagnon ; Touz jors remir sa semblance Tous les jours je contemple sa façon d’être Et sa façon Et son visage. Aiez, amors, guierredon Récompensez-moi, Amour ! Ne soffrez ma mescheance, Ne permettez pas mon malheur ! E, E, E E ! é ! é ! L’autre nuit en mon dormant L’autre nuit en mon dormant ; L’autre nuit, dans mon sommeil, Fui en grant dotance J’éprouvai une grande inquiétude D’un gieu parti en chantant ; A cause d’un débat chanté, Et en grant balance. Et je me sentis en grand péril Quant amors me vint devant. Quand Amour vint devant moi Qui me dist : « Que vas querant. Et me demanda : « Que cherches-tu ? Trop as corage mouvant Tu as un cœur trop volage ; Ce te vient d’enfance. » Cela te vient de ta puérilité. » Lors tressailli durement ; Alors je me mis durement à trembler. En grant esmaiance. En grand effroi, Dis li : « Dame, se g’entent ; Je lui dis : « Dame, si je suis attentif A ma grant pesance. A mon grand chagrin, C’est par vostre faux senblant. C’est à cause de votre faux-semblant Qui m’a mort si cruelment ; Qui m’a si cruellement tué. Partir vueil de vostre gent Je veux quitter votre maison Par vostre esloignance. Et m’éloigner de vous. » Il n’aura ja son voloir ; « Il n’aura jamais ce qu’il désire A longue duree. Pour une longue durée Qui por mal ne por avoir ; Celui qui change ses pensées Change sa pensee. Pour ne connaître ni peine ni douleur Oncor t’en pues pou doloir. N’aura jamais ce qu’il désire ; Mult doit avoir le cuer noir. Tu n’en peux souffrir que peu. Qui por fere son pouvoir ; Celui qui, pour accomplir sa propre volonté, Pert sa desirree. Perd sa bien-aimée, Doit avoir le cœur bien obscurci. » Trop savez bien decevoir « Vous savez trop bien duper ! Nus n’i a duree Personne ne peut durer contre vous ; Il n’est pas en son pooir Il n’est pas son propre maître Cil qui a vos bee Celui qui vous sert. Por ce m’estuet remenoir Pour cette raison je dois en rester là Ne truis en vos fors espoir Je ne trouve en vous que vaines illusions, Ne bonté ne puis avoir Et je ne puis obtenir de faveurs S’el n’est conparee. A moins de les payer cher. » N’aies si le cuer desvé « Ne sois pas si plein de folie, Mes en moi te fie. Mets ta confiance en moi ! Qui est en ma poosté ; Quiconque est en mon pouvoir Ne s’en trouve nullement amoindri Plus mauves n’est mie. N’est pas plus mauvais Ainz a cent tanz plus bonté. Mais a cent fois plus de bonté, Plus valor plus largece. De valeur, de largesse. Tost t’aurai guerredoné ; J’aurai vite fait de vous récompenser ; Met t’en ma baillie. Mettez-vous donc en mon pouvoir ! » Tant m’avez biau sarmoné ; « Vous m’avez si bien persuadé Que ne lerai mie. Que je ne cesserai jamais Que ne face vostre gré ; De faire ce que vous désirez. Mon cuer et ma vie. Je place mon corps et ma vie Met en vostre volenté. En votre pouvoir, Maugre ceus qui m’ont mellé. Malgré ceux qui m’ont brouillé A vous qui j’ai creanté Avec vous, à qui je promis A estre en aïe. De porter secours. Or vos pri merci, por Dé Or je vous demande grâce, au nom de Dieu, Que cil qui tant a amé Car celui qui a tant aimé A vos s’umelie. » Se soumet à vous. » Monosceros est beste Monosceros est beste, Monosceros est une bête Un cor at en la teste, Qui a une corne sur la tête - Pur ço issi a num, C’est pour cela qu’elle a ce nom - De bucket at façun. Et qui a les manières d’un bouc. Par pulcele est prise ; On la prend grâce à une pucelle. Or oyez en quel guise : Écoutez bien comment : Quant om le volt chacier Quand on veut la chasser, Et prendre et enginier, La tromper et la prendre, Si vient (en la) forest On va dans la forêt U sis repaires est, Où se trouve son repaire La met une pulcele, Et on y place une pucelle, Hors del sein sa mamele ; Un sein dénudé. Et par l’odurement De son odorat, Monosceros la sent ; Le Monosceros la sent ; Dunc vient a la pulcele S’approche de la pucelle, Si baise sa mamele, Lui baise le sein En sun devant se dort, Et s’endort devant elle, Issi vient a sa mort.[…] Et c’est ainsi qu’il meurt. […]

Ausi comme unicorne sui

Ausi comme unicorne sui Je suis comme la licorne Qui s’ebahit en regardant Qui se trouble en regardant Quand la pucelle va mirant. Et en contemplant une pucelle Tant est liee de son ennui, La bête a tant de joie de sa douleur Pasmee chiet en son giron ; Qu’elle tombe pâmée sur son sein. Lors l’ocit on en traison. Alors on la tue par traîtrise… Et moi ont mort d’autel semblant Et moi en vérité j’ai été tué de Amors et ma dame, por voir ; La même manière par Amour et par ma Dame. Mont cuer ont, n’en puis point ravoir. Ils ont pris mon cœur, je ne peux le reprendre. Dame, quant je devant vos fui Dame, lorsque je fus devant vous, Et je vos vi premierement, Et que je vous vis pour la première fois, Mes cuers aloit si tresaillant Mon cœur se mit à battre Qu’il vos remest quant je m’en mui. A un point tel qu’il vous resta quand je partis. Lors fu menes sanz reançon Alors il fut conduit, captif, En la douce chartre en prison, En la douce prison Dont li piler sont de talent Dont les piliers sont de désir, Et li huis sont de biau veoir Les portes de beau regard, Et li annel de bon espoir. Et les anneaux de bon espoir. De la chartre a la clef Amors, De cette prison, c’est l’Amour qui a la clef, Et si a mis trois portiers : Et il a placé là trois geôliers : BIau semblant a non li premiers, Beau-Semblant est le nom du premier, Et biautez ceus en fait seignors ; Et c’est Beauté qui en fait des maîtres. Dangier a mis a l’huis devant, Devant la porte il a mis Domination, Un ort felon, vilain puant, Créature repoussante et félonne, Qui moult est maus et pautoniers. Vile et puante, méchante et scélérate. Cist troi sont et viste et hardi ; Ces trois geôliers-là sont rapides et hardis Mult ont tost un home saisi. Et ont vite fait de s’emparer d’un homme. Qui pourroit soufrir la tristors Qui pourrait supporter la tristesse Et les assaus de ces hussiers ? Et les assauts de ces portiers ? Onque Rollans ne Oliviers Jamais Roland ni Olivier Ne vainquirent so fors estors ; Ne vainquirent en un combat aussi dur. Il vainquirent en conbattant, Ils vainquirent en combattant, Mais ceus vaint on humiliant. Mais ceux-là, on les vainc en les humiliant. Souffirs en est gonfanoniers ; Endurance en est le gonfalonier et, En cest estor dont je vos di, Dans le combat dont je vous parle, N’a nul secors que de merci. Il n’est d’autre secours que merci. Dame, je ne dout mes riens plus Dame, je ne crains rien d’autre Fors tant que faille a vos amer. Que de faillir à l’amour que je vous porte. Tant ai apris a endurer J’ai tant appris à supporter Que je suis vostres tout par us ; Que je suis vôtre par habitude. Et se il vos en pesoit bien, Et si vous en ressentez quelque peine, Ne m’en puis je partir por rien Je ne saurais vous quitter pour rien au monde, Que je n’aie le remembrer Sans que j’en garde le souvenir Et que mes cuers ne soit pas ades Et sans que mon cœur, sans cesse, En la prison et de moi pres. Reste dans la prison, et près de moi. Dame, quant je ne sais guiler, Dame, puisque je suis incapable de tromperie, Merciz seroit de saison mes votre merci viendrait à propos De soutenir si grevain fes. à supporter un si lourd fardeau.

Seigneurs sachiez : qui or ne s’en ira

Seigneurs sachiez : qui or ne s’en ira Seigneurs, sachez ceci : quiconque ne part pas dès à présent En cele terre ou Deus fu morz et vis Pour la terre où Dieu vécut et trépassa, Et qui la croiz d’Outremer ne prendra Quiconque ne prendra pas la croix d’outremer A paines més ira en Paradis. Ne gagnera pas le paradis. Qui en soi pitié ne remembrance Quiconque a pitié et révérence pour notre Seigneur Au haut Seigneur doit querre sa venjance Doit poursuivre vengeance Et delivrer sa terre et son païs. Et libérer ses terres et son pays. Tuit le mauvés demorront par deça Tous les mauvais, qui n’aiment ni Dieu, ni honorent Qui n’aiment Dieu, bien ne honor ne pris ; Leur pays, resteront en arrière. Et chascun dit: “Ma fame que fera ? Certains diront : ‘Et ma femme ? Que deviendra-t-elle ? Je ne leroie a nul fuer mes amis.” Je n’abandonnerai pas mes amis.’ Ci sont cheoir en trop fole atendance Ceux-là se trompent grandement, Q’il n’est amis fors que cils sanz dotance Car il n’y a pas de meilleur ami Qui por nos fu en la vraie croiz mis. Que celui qui est mort pour nous sur la croix. Or s’en iront cil vaillant bacheler Les chevaliers courageux qui aiment Dieu et l’honneur Qui aiment Dieu et l’onour de cest mont, De ce monde partiront dès maintenant Qui sagement vuelent a Dieu aler, Et sagement iront à Lui. Et li morveus, li cendreus demorront ; Les peureux et les fous resteront en arrière, Avugle sont de ce ne dout je mie Ils sont aveugles, il n’y a pas de doute. Et pour si peu pert la gloire du mont. Quiconque refuse d’aider Dieu Perd les gloires de ce monde. Deus se lessa por nos en croiz pener Dieu, qui s’est laissé torturer sur la croix Et nos dira au jor ou tuit vendront : Nous dira le jour du jugement : “Vous qui ma croiz m’ aidastes a porter, « Vous qui m’avez aidé à porter ma croix Vos en iroiz la ou mi ange sont ; irez là où demeurent mes anges. La me verroit et ma mere Marie. Là vous verrez ma mère, Marie. Et por vos par que je n’oi onques aïe Quant à vous, dont aucune aide n’est venue, Descendroiz tuit en Enfer le parfont.” Vous descendrez dans l’enfer profond. » Douce dame roïne coronee, Douce Dame, prie pour nous, Priez pour nos Virge bone eürée ! O Vierge bénie. Après quoi, Et puis après ne nos peut mescheoir. Aucun mal ne nous touchera.

Veni, Sancte Spiritus

Veni, Sancte Spiritus, Viens Esprit Saint, spes omnium, Espoir des humains, et emitte celitus, De ton trône, (Veni, Sancte Spiritus) (Viens Esprit Saint) perscrutator in clytus Afin de scruter les inclinaisons es cordium De nos cœurs Veni, Sancte Spiritus, Viens Esprit Saint, spes omnium ! Espoir des humains ! Alleluia : Salva nos

Alleluia : Salva nos, Christe salvator Alleluia : Sauvez-nous, Christ sauveur, per virtutem crucis : par la vertu de la croix : qui salvasit Petrum in mare, qui sauva Pierre en mer, miserere nobis. Alleluia. Ayez pitié de nous. Alleluia.

Dame ensi qu’il m’en covient aler

Dame, einsi est qui m’en covient aler Dame, c’est ainsi, il me convient de m’en aller Et departir de la douce contree Et quitter la douce contrée Ou tant ai maus sosferz et endurez. Où j’ai appris à endurer tant de souffrance, Quant je vos lais, droiz est que je m’en hee Lorsque je vous laisse, je dois en toute justice me haïr. Deus ! por quoi fu la terre d’Outremer Dieu ! Pourquoi le royaume d’Outremer fut-il créé Qui tant amanz aurai fait dessevrer Qui aura séparé tant d’amants Dont puis ne fu l’amors reconfortee Dont plus jamais l’amour ne connut le réconfort Ne ne porent la joie remembrer. Et jamais plus qui ne purent retrouver leur joie ? Ja sanz amors ne porroie durer Je ne pourrai jamais durer sans amour, Tant par un truis fermement ma pensee Tant j’y consacre toute ma pensée. Ne mes fins cuers ne m’en lait retorner. Mon cœur pur ne me permet pas l’abandon ; Ainz sui a lui la ou il velt et bee. Au contraire je me trouve là où il le veut le désire. Trop ai apris durement a amer, J’ai très bien appris les dures leçons de l’amour, Por ce n’en voi conment puisse durer Pour cela je ne vois pas comment je pourrais vivre De joie avoir de la plus desirree Sans avoir ma joie la plus désirée C’onques nus hom osast merci crier. A laquelle jamais nul n’osât demander sa pitié. Je ne voi pas quant de li sui partiz Je ne vois pas, quand je suis loin d’elle, Que puisse avoir bien ne solas ne joie, Comment je pourrais avoir bien ni consolation ni joie Car onques rien ne fis si a enuis Car jamais je n’agis tant contre mon cœur Com vos laissier se je jamés vos voie. Que lorsque je vous laisse sans être assuré de vous revoir : Trop par en sui dolens et esbahiz J’en suis si malheureux et éperdu. Par mainte foiz m’en serai repentiz, Bien des fois je m’en serai repenti Quant j’onques voil aler en ceste voie D’avoir un jour voulu emprunter cette voie Et je recort vos debonaires dis. Quand je me rappelle vos propos charmants.

Biaus sire Deus, vers vos me sui gauchiz Beau Seigneur Dieu, je me suis tourné vers vous. Tot laiz por vos ce que je tant amoie. Pour vous j’abandonne tout ce que j’aimais tant. Li guerredons en doit estre floris La récompense doit en être grande et toute garnie de fleurs Quant por vos per et mon cuer et ma joie. Quand pour vous je perds et mon cœur et ma joie. De vos servir sui toz prez et garnis Pour vous servir, me voilà tout prêt et équipé A vos me ren, biau pere Jhesus Cris ! Je me remets à vous, beau Père Jésus Christ ! Si bon seignor avoir je ne porroie : Je ne pourrais servir un si bon seigneur ; Cil qui vos sert ne puet estre traïz. Celui qui vous sert ne peut être trahi. Bien doit mes cuers estre liez et dolenz : Il est juste que mon cœur soit triste et joyeux – Dolens de ce que je part de ma dame, Triste car je quitte ma dame Et liez de ce que je sui desirrans Et joyeux, puis je suis désireux De servir Dieu cui est mes cors et m’ame. De servir Dieu, qui est mon corps et mon âme. Iceste amors est trop fine et puissanz Cet amour est infiniment pur et puissant Par la covient venir les plus sachanz. Sur sa voie doivent cheminer les plus savants ; C’est li rubinz, l’esmeraude, la dame C’est le rubis, l’émeraude, la pierre précieuse Qui tost garist des vieus pechiez puans. Qui guérit tous les hommes de leurs vils péchés répugnants. Dame des cieus, grant reïne puissant Dame des cieux, grande reine puissante Au grant besoing me soiez secoranz ! Secourez-moi dans la grande nécessité De vos amer puisse avoir droite flamme ; Puissé-je brûler pour vous de la flamme du juste amour, Quant dame pert, dame me soit aidanz. Lorsque je perds une dame, qu’une dame soit mon soutien. Crucifigat omnes domini crux altera

Crucifigat omnes domini crux altera Une nouvelle crucifixion est en chemin, nova christi vulnera de nouvelles blessures percent le Christ, arbor salutifera Comme l’arbre du salut perditur sepulchrum est perdu, et le sépulcre, gens evertit extera violemment saccagé violente plena gente par des étrangers, sola sedet civitas La cité se tient, esseulée, agni fedus rumpit hedus l’alliance de l’agneau a été brisée, plorat dotes perditas elle pleure, inconsolable, sponsa syon immolatur l’épouse de Sion sacrifiée, ananias incurvatur cornu david flagellatur mundus Annanias et David, battus, abdicatur per inmundis les purs, rejetés, per quem iste iudicatur mundus par les juges de ce monde.

Deus est ensi conme li pellicanz

Deus est ensi conme li pellicanz Dieu est semblable au pélican Qui fet son nif el plus haut arbre sus, qui bâtit son nid au sommet de l’arbre le plus élevé Et li mauvés oisiaus qui vient de jus, et l’oiseau mauvais qui vient d’en bas Ses oisellons ocit : tant est puanz. lui tue ses oisillons, tant il est immonde ; Li peres vient destroiz et angoisseus, le père revient, affligé, plein d’angoisse, Du bec s’ocit, de son sanc dolereus il se tue à coups de bec ; avec son sang, dans la douleur, Vivre refet tantost ses oisellons. aussitôt, il redonne vie à ses petits. Deus fist autel quant fu sa passsions : Dieu agit ainsi quand Il vécut sa Passion ; De son douz sanc racheta ses enfanz de son doux sang Il racheta ses enfants Du deable qui trop estoit poissanz. au diable, qui était très puissant. Li guerredons en est mauvés et lenz, La récompense est mauvaise et lente à venir, Que bien ne droit ne pitié n’amés nus, car nul aujourd’hui n’a plus ni valeur, ni justice ni pitié ; Ainz est orguels et baraz au desus, c’est orgueil et fourberie qui triomphent Felonie, traïsons et bobanz. et trahison ; traîtrise, forfanterie. Mult par est nostr estaz perilleus : Notre état est maintenant des plus périlleux, Et se ne fust li essamples de ceus et s’il n’y avait pas l’exemple de ceux Qui tant aiment et noises et tençons qui aiment si fort les batailles et les querelles – Ce est des clers qui ont lessié sarmons (je veux dire les clercs qui ont délaissé leurs sermons Por guerrroier et pour tuer les genz – pour aller faire la guerre et tuer les gens), Jamés en Dieu ne fust hons creanz. jamais personne n’aurait plus foi en Dieu ! Nostre chiés fet touz nos menbres doloir, Notre tête fait souffrir tous nos membres, Por c’est bien droiz qu’a Dieu nos en plaingnons. c’est à bon droit que nous nous plaignons à Dieu ; E granz corpes ra mult seur les barons, et il y a une forte culpabilité aussi de la part des barons, Qu’il poise quant aucuns veut valoir ; cela leur pèse si quelqu’un veut démontrer sa valeur. Et entre gent en font mult a blasmer Ils sont bien à blâmer également, Qui tant sevent et mentir et guiler, ceux qui savent si bien mentir et tromper. Le mal en font deseur aus revenir ; Le mal qu’ils font retombe sur eux, Et qui mal qiert, maus ne li doit faillir, car qui cherche le mal ne manque pas de le trouver. Qui petit mal porchace a son pouoir, Qui s’adonne de tout son être à un petit mal, Li granz ne doit en son cuer remanoir. dans son cœur le grand ne saurait se tarir. Bien devrions en l’estoire vooir Nous devrions bien nous rappeler l’histoire La bataille qui fu des deus dragons de la bataille qui opposa les deux dragons Si com l’en trueve el livre des Bretons, telle qu’on la trouve dans le Livre des Bretons : Dont il couvint les chastiaus jus cheoir : leur lutte fit s’écrouler les châteaux. C’est cist siecles qui il couvient verser Il en va de même de notre époque qui doit s’effondrer, Se Deus ne fet la bataille finer. si Dieu ne fait cesser cette bataille. Le sens Mellin en couvint fors issir Il fallut que Merlin manifestât sa sagesse Por deviner qu’estoit a avenir. pour deviner ce qui allait arriver ; més Antecriz vient, ce poez savoir, oui, l’Antéchrist va venir, sachez-le, As maçues qu’Anemis fet mouvoir. avec les massues que l’Ennemi fait brandir. Savez qui sont li vil oisel punais Savez-vous qui sont ces vils et répugnants oiseaux Qui tüent Dieu et ses enfançonez ? qui tuent Dieu et ses petits enfants ? Li papelart dont li non n’est pas nez. Ce sont les hypocrites dont le monde n’est pas purifié. Cil sont bien ort et puant et mauvés. Ils sont répugnants, sales, vils et pleins de méchanceté ; Il ocient toute la simple gent tous les simples qui sont enfants de Dieu, Par leur faus moz qui sont li Dieu enfant. par leurs fausses paroles, ils les font mourir ; Papelart font le siecle chanceler, les hypocrites font chanceler notre temps ; Par saint Pere, mal les fet encontrer. par saint Pierre, c’est malheur de les rencontrer ! Il ont tolu joie et solaz et pés. Ils ont emporté la joie, la paix et la douceur. Cil porteront en Enfer le grant fés. Ils en supporteront en enfer le pesant fardeau. Or nos dont Deus lui servir et amer Que Dieu nous fasse Le servir et L’aimer. Et la dame qu’on n’i doit oblier Ainsi que Notre-Dame qu’on ne doit pas oublier, Et nos vueille garder a touz jorz més et que toujours Il nous veille protéger Des maus oisiaus qui ont venin es bés ! des oiseaux méchants au bec plein de venin !

Mauvez arbre

Mauvez arbres ne puet florir Un mauvais arbre ne peut fleurir Ainz seche toz et va crolant mais il se dessèche et peu à peu s’écroule ; Et hom qui n’aime sanz mentir et un homme qui n’aime pas, sans mentir, Ne porte fruit, ainz va morant ne porte pas de fruits, au contraire il se meurt. Fleur et fruit de cointe semblant Celui en qui l’amour naît porte Porte cil en qui naist amors. Fleur et fruit de belle apparence. En ce fruit a tant de valor Ce fruit recèle une valeur si grande Que nus ne porroit alegier Que nul ne pourrait l’acquérir Que de toz maus puet allegier Car il peut apaiser tous les maux : Fruit de nature l’apele on On l’appelle « fruit de Nature », Or vos ai devisé son non. Maintenant je vous ai donné son nom. De ce fruit ne puet nus sentir Ce fruit, nul ne peut le connaître Se Dieus ne le fait proprement Si Dieu en personne ne le veut. Qui a Dieu aimer et servir Celui qui se consacre corps et âme Done cuer et cors et talent à l’amour et au service de Dieu, Cil qu’eut dou fruit trestot avant celui-là cueille ce fruit aussitôt Et Dieus l’en fait riche secors et Dieu lui donnera son riche secours. Par le fruit fu li premiers plors Ce fruit causa les premières larmes Quant Eve fist Adan pechier quand Eve poussa Adam au péché. Mes qui dou bon fruit veut mengier Mais qui veut manger de ce bon fruit, Dieu aint et sa mere et son non qu’il aime Dieu et sa mère et son nom ; Cil qui audra le fruit de saison. alors il cueillera le fruit en sa saison. Seignor, de l’arbre dit vos ai Seigneurs, je vous ai parlé de l’arbre De nature de qu’amours vient de Nature d’où vient l’amour. Du fruit meür vos ai conté Je vous ai conté le fruit mûr Que cil quant qui a Dieu se tient que cueille celui qui se tourne vers Dieu. Mes du fruit vert me resouvient Mais il me ressouvient du fruit vert Qui ja en moi ne meuvera qui jamais pour moi ne mûrira : C’est li fruiz en qu’Adan pecha c’est le fruit par lequel Adam pécha. De ce fruit est plains mes vergiers Mon verger est rempli de ce fruit. Des que vi ma dame primiers Dès que je vis ma dame pour la première fois, Oi de s’amor plain cuer et cors son amour emplit mon cœur et mon corps Ne je nul jor n’en istra fors. et jamais il ne me quittera. Bien cuit, dou frit ne gosteré Je crois bien que je ne goûterai pas Que je cueilli, ainçois m’avient du fruit que je cueillis ; il en va plutôt, Si com a l’enfant, bien le sé je le sais bien, comme pour l’enfant Qui a la branche se sostient qui se suspend à la branche Et entor l’arbre va, viant, et en se balançant, il monte et il redescend : Ne ja amont ne montera jamais il ne passera par-dessus. Ainsi mes cuers foloiant va. Ainsi mon cœur va menant ses folies. Tant par est tant mes desirriers Si grand est mon désir Que je en tieng mes grans maus chiers que j’en chéris ma grande douleur, Si sui afuiez com li ors et je suis raffiné comme l’or Vers li cui est toz mès tresors. pour ma dame qui est tout mon trésor. Dieus ! se je pooie cueillir Mon Dieu, si je pouvais cueillir Dou fruit meür de vos amer le fruit mûr de votre amour Si com vos m’avez fait sentir tout comme vous m’avez fait ressentir L’amor d’aval et conparer et gagner l’amour d’ici-bas, Lors me porroie saouler alors je pourrais m’en rassasier Et venir a repentement et en venir au repentir. Par vostre douz conmandement Par vos doux commandements, Me donez amer la meillor accordez-moi d’aimer la meilleure ! C’est la precïeuse flor C’est la fleur précieuse Par qui vos venistez ça jus par laquelle Vous êtes venu ici-bas, Dont li deablez est comfus. pour confondre le diable. Mère Dieu, par vostre douçor Mère de Dieu, en votre douceur, Dou bon fruit me donez savor permettez-moi de savourer le bon fruit Que de l’autre ai je senti plus car du fruit vert, j’en ai goûté plus C’onques, ce croi, ne senti nus. [...] que personne, je le crois, n’en a jamais goûté !

Dou tres douz non a la Virge Marie

Dou tres douz non a la Virge Marie Du très doux nom de la Vierge Marie Vos espondrai cinq letres plainement Je vous expliquerai les cinq lettres clairement : La premiere est ‘Emme’ qui senefie La première est M, qui signifie Que les armes soient fors de torment Que par elle, les âmes sont délivrées de tout tourment, Car par lui vint ça jus entre la gent Car par elle Dieu descendit parmi les hommes Et nos geta de la noire prison Et nous délivra de la prison noire, Dex qui pour nos en soffri passion Dieu, qui pour nous souffrit la Passion. Icest ‘M’ est et sa Mere et s’aMie Cet M représente sa Mère et sa Mie. A vient apres: droiz est que je vous die A vient après, et je dois vous dire Qu’ en l’abece est A premierement Que l’alphabet commence par A. Et tout premiers qui n’est ploins de folie Dans cette première lettre, quiconque est sage Doit on dire le Salut doucement Doit dire dévotement la salutation A la dame qui en sont beau cors gent À notre dame qui, en son beau corps, Porta le Roi cui merci atendons Porta le Roi, de qui nous espérons le pardon. Premiers fu A et premiers devint hons A vient d’abord et devint le premier homme Que nostre lois fut faite et estaublie Avant que notre religion soit faite et établie. Puis si vient R ce n’ est pas controvaille Puis vient R, ce n’est pas une invention ; Qu ‘ ‘erre’ savons que mult fait a prisier Nous savons qu’R doit tout notre respect, Et si veons chascun jor toz sans faille Et nous voyons ceci chaque jour sans faute, Quant li prestres lieve le en son mostier Lorsque le prêtre le lève dans son église. C’est li cors Deu qui touz nos doit jugier C’est le corps de Dieu qui nous jugera tous, Que la Dame dedans son cors porta Et que la Dame porta en son corps. Or li prions quant la morz nos vendra Prions-le, lorsque la mort nous viendra, Que sa pitiez plus que droiz nos i vaille Afin que sa pitié l’emporte sur sa justice. I est tout droiz geüz de bele taille I se tient droit, élancé et de belle forme. Tez fu li cors ou il n’ot qu’ensoignier Ainsi était le corps, riche de toutes vertus, De la Dame qui por nos se travaille De la Dame qui souffrit pour nous. Beax genz et drois sanz teche et sanz pechie Belle, mince, noble sans tache ni péché. Por son douz cuer et por enfer brisier Grâce à son doux cœur, et pour briser l’enfer, Vint Dex en li quant ele l’enfanta Dieu vint en elle lorsqu’elle l’enfanta. Beau fu et genz et beau s’en delivra Il fut beau et gracieux, et elle fut délivrée Bien fist semblant Dex que de nos li chaille bellement. Dieu montra vraiment combien il nous aimait. A est de plains bien savez sans dotance A exprime la peine, vous le savez certainement. Quant on dit ‘a’ c’on se plaint durement Lorsqu’on dit « A », c’est qu’on se plaint amèrement. Et nos devons plaindre sans demorance Nous devons toujours faire monter nos plaintes A la Dame qui ne va el querant A la Dame qui n’a d’autre but Que li pechierres viegne a amendement Que de faire pardonner les fautes des pécheurs. Tant a douz cuer gentil et esmere Elle a un cœur si tendre, si noble, si pur, Qui l’apele de cuer sanz fausetey Que quiconque l’appelle sincèrement Ja ne faudra a avoir repentance N’aura jamais à le regretter. Or li prions merci por sa bonte Implorons pitié de sa bonté, Au douz salut qui encomence ‘Ave Avec le doux salut qui commence par : « Ave Maria’ Dex nos gart de mescheance. Maria » ; Dieu nous protège tous du malheur.

De chanter ne me puis tenir

De chanter ne me puis tenir Je ne puis me retenir de chanter De la tres bele esperitaus, La très belle dame spirituelle Cui rien du mont ne puet servir Nul au monde ne peut la servir Cui ja viegne honte ne maus Et connaître honte et douleur. Que li rois celestïaus Car le roi du ciel Qui en li daigna venir, Qui daigna naître par elle Ne porroit mie soffrir Ne laisserait souffrir Qui la sert, qui ne fust faus. Que celui qui la sert n’obtienne pas le salut. Quant Deus tant la volt obeir Puisque Dieu voulut tant lui obéir, Qui n’estoit muables ne faus Lui qui n’était ni faux ni changeant Bien nos i devons tuit tenir Nous devons bien rester fermes. Dame, reïne naturaus ! Dame, reine du monde légitime Cil qui vos sera feiaus Vous saurez bien récompenser Vos li saurez bien merir. Celui qui vous sera loyal ; Devant vos porra venir Il pourra paraître devant vous Plus clers qu’estoile jornaus. Brillant comme l’étoile du matin. Vostre biautez qui si resplant Votre beauté si resplendissante Fet tot le monde resclarcir. Redonne sa clarté au monde. Par nos vient Deus entre sa gent Par vous Dieu vint au milieu des hommes En terre por la mort sosfrir Sur terre, pour souffrir la mort Et a l’enemi tolir Nous enlever des mains de l’Ennemi Nos et giter de torment Et nous délivrer du tourment. Par vos avons vengement Par vous nous sommes vengés Et par vos devons garir. Et par vous nous sommes sauvés. David la sot premierement David fut le premier à savoir Que de li deviez issir Que vous deviez naître de sa lignée Quant il parla si hautement Lorsqu’il le proclama Par la bouche dou Saint Espir. Par la voix du Saint Esprit. Vos n[’i] estes mie a florir, Vous n’avez pas besoin de fleurir Ainz avez flor si puissant : Mais vous portez une fleur des puissantes, C’est Deus qui onques ne ment C’est Dieu ; jamais Il ne ment Et par tot fet son plaisir Et accomplit Sa volonté en toutes choses. Dame pleine de grant bonté, Dame, pleine de grande bonté, De cortoisie et de pitié, De courtoisie et de compassion, Par vos est toz renluminé Par vous la lumière est rendue Li mondez neis li renoié A toutes les gens, même les infidèles ; Quant il seront ravoié Lorsqu’ils retrouveront le bon chemin Et crieront que Deus soit nez Et croiront que Dieu est s’est fait homme, Seront sauf bien le savez, Ils seront sauvés, vous le savez bien. Dame, aiez de nos pitïé ! Dame, ayez pitié de nous ! Douce dame, or vos pri je Douce Dame, j’implore votre merci, Merci que me deffendez Que je ne connaisse pas Que je ne soie dampnez La damnation, Ne perduz par mon pechié ! Que par mes péchés je ne sois perdu. à propos de thibaut de champagne

Né posthume le 30 mai 1201, Thibaut de Champagne comptait dans sa lignée bléso-champenoise des Normands, des Anglais, des Autrichiens, des Navarrais, des Castillans... Mais fils d’un cadet, Thibaut allait passer la première moitié de sa vie à lutter pour la succession au comté, car Henri II de Champagne le frère aîné de son père, devenu roi de Jérusalem avant de mourir outremer, avait engendré deux filles, qui s’estimaient légitimes héritières. Soutenus par une bonne partie dela noblesse champenoise fort turbulente, et secrètement par Philippe Auguste qui avait tout intérêt à affaiblir un puissant vassal, les époux des princesses hiérosolymitaines se firent très chèrement racheter leurs droits et causèrent des troubles durables en Champagne. La rigoureuse et intelligente gestion du comté par la régente Blanche de Navarre permit enfin au jeune prince de devenir seigneur incontesté de sa terre. Brouillé avec le roi Louis VIII pour avoir quitté, suivant le droit féodal, le siège d’Avignon au bout de son temps de service, Thibaut dut à nouveau lutter contre une partie de ses vassaux lorsque le roi mourut, car le Champenois choisit le parti de sa parente, Blanche de Castille, contre les « barons » qui refusaient la régence d’une « femme étrangère ». Ses ennemis l’attaquèrent avec prédilection en chansons, l’accusant, entre autres gentillesses, d’avoir empoisonné un roi dont il était le rival heureux… Thibaut avait épousé Gertrude de Dabo, puissante héritière en Alsace et Lorraine, mais ce mariage suscita la colère des Lorrains, fort inquiets de voir les Champenois empiéter sur leurs terres, et l’hostilité déclarée de l’empereur Frédéric Hohenstaufen, un divorce parut à tous la solution la plus sage. Thibaut se remaria alors avec une parente du roi, Agnès de Beaujeu, mais la jeune femme mourut dès 1230, en lui laissant une petite fille. Thibaut qui n’avait pas encore d’héritier masculin, avait choisi la fille de Pierre Mauclerc (le fameux Perron de RS 1878), mais Louis IX s’opposa à l’alliance et pour finir, Thibaut épousa Marguerite de Bourbon, dont la famille depuis longtemps fournissait à la lignée champenoise de fidèles grands officiers. La mort de son oncle Sanche fit en 1234 de Thibaut l’héritier de la Navarre. Il partit aussitôt sefaire couronner à Pampelune et resta de longs mois à découvrir son nouveau Royaume. Pour payer son voyage, Thibaut avait engagé ses comtés de Blois-Chartres à la Couronne. Soutenant que le délai était passé, le Roi s’appropria les comtés et Thibaut, à son retour, entra en rébellion. Mais il fut vaincu, perdit ses terres ancestrales et fut contraint de se croiser. Ce n’est qu’en 1239 qu’il réalisa ce vœu, quand on le choisit pour chef des croisés puisque l’empereur Frédéric, excommunié, ne pouvait plus assurer la direction de l’expédition. L’armée des barons se montra si indocile que la croisade se termina par une accablante défaite. Thibaut racheta ses prisonniers, se rendit à Jérusalem puis laissa le frère du roi anglais, Richard de Cornouailles, terminer les opérations et s’en revint ramenant, dit-on, la rose de Provins. Thibaut vécut alors des jours plus paisibles partageant équitablement son temps entre Navarre et Champagne. Partout il entretenait autour de lui une brillante cour où affluaient chansons et trouvères. Son épouse Marguerite lui donna les enfants espérés et l’accompagna dans ses voyages. Il fonda à Provins un couvent de clarisses après avoir eu une vision de sainte Catherine. De retour en France en 1251, il visite sa vieille parente Blanche de Castille, très malade. Ils ne se reverront plus. Début 1253, Thibaut, vieilli et fatigué, reprend la route : le 6 juin, il signe encore des chartes pour ses Navarrais à Estella. Terrassé par la maladie, il regagne Pampelune où il meurt le 23 juillet. Cet homme de « deux rives » demandera la sépulture en Navarre auprès de ses aïeux et un tombeau de cœur, dans sa ville champenoise de Provins.

Marie Geneviève Grossel, 2011 Biographies

Anne Azéma

Directrice de la célèbre Boston Camerata, la vocaliste française Anne Azéma est une figure emblématique des musiques médiévales.

Unanimement saluée par les critiques des cinq continents pour ses interprétations passionnées et lumineuses de musiques et textes du Moyen-âge, la soprano compte aujourd’hui parmi les chefs de file de la musique ancienne. Elle est également reconnue pour son travail dans bien d’autres répertoires, allant des œuvres de luth de la Renaissance au théâtre musical du XXe siècle.

Anne Azéma est non seulement l’interprète, mais également la créatrice de ses programmes. Elle recherche et édite son répertoire, en le transcrivant d’après des sources originales. Ce souci de la recherche musicale, combiné avec une intuition toute particulière pour la communication, donne à ses récitals un caractère unique.

Co-fondatrice de la Camerata Mediterranea, elle joue un rôle clef dans les nombreuses productions en concerts et enregistrements de cet ensemble (ce qui lui a valu de remporter le Edison Prize). Elle dirige également l’Ensemble Aziman, qui interprète un répertoire européen.

La discographie actuelle d’Anne Azéma compte plus de 35 albums en tant que soliste, récitaliste ou directrice produits par les labels Warner, Erato (avec qui elle obtient le Grand Prix du Disque), Calliope, K617, Harmonia Mundi, Bridge et Virgin.

Membre clé de la Boston Camerata pendant plusieurs saisons, Anne Azéma a pris sa fonction de directrice artistique de l’ensemble à l’automne 2008.

Shira Kammen

Instrumentiste versatile et virtuose, ainsi que vocaliste, Shira Kammen a passé plus d’une moitié de vie à l’exploration des musiques anciennes et traditionnelles. Membre pendant de longues années d’Alcatraz, Project Ars Nova, et Medieval Strings elle a aussi travaillé en compagnie d’ensembles prestigieux, comme , The Boston Camerata, Hespérion XX, Kitka, les festivals Shakespeare d’Oregon et Californie.

Elle s’est produite en collaboration étroite avec plusieurs artistes, dont feu John Fleagle, le conteur et musicien Patrick Ball, l’experte en musique médiévale, Margriet Tindemans, la soprano Anne Azéma, avec qui elle collabore étroitement. Elle a fondé Class V, un groupe consacré à la musique sur radeau. Shira a joué et enseigné aux États-Unis, en Europe, au Canada, au Maroc, ainsi que sur les rivières Colorado et Rogue. Elle interprète ses musiques pour les films de télévision et du grand écran, y compris pour ‘O – Othello’ et un film autour de Tolkien. Elle a enregistré pour Nonesuch, New Albion, Erato, Calliope, Gourd et Harmonia Mundi. DIScographie

Anne Azéma - Aziman Le Tournoi de Chauvency : Une joute d’Amour en Lorraine 2007 Anne Azéma & Shira Kammen Etoile du nord : Gauthier de Coincy et le miracle médiéval Calliope - 2003 Anne Azéma Weltliche und geistliche Macht im Frankreich und der Provence des Mittlealters WDR - 2001 Anne Azéma El Maestro WDR - 2000 Anne Azéma Provence mystique : Sacred Songs of the Middle Ages Erato - 1998 Anne Azéma Le Jeu d’amour : the game of love in Medieval France Erato - 1996 Anne Azéma The Unicorn : Medieval French love songs Erato - 1994 Anne Azéma & The Boston Camerata A Mediterranean Christmas Warner - 2006 Anne Azéma & Doulce Mémoire L’harmonie du Monde Virgin/Naïve - 2003 Anne Azéma & Constantinople Ensemble Li tans Nouviaus Atma - 2003 Anne Azéma, Shira Kammen & Friends The Almanac Bright Angel Records - 2003 Anne Azéma & The Boston Camerata Golden Harvest : More Shaker songs Glissando - 2000 Anne Azéma & Camerata Mediterranea Cantigas Erato - 1999 Anne Azéma & The Boston Camerata Liberty Tree Erato - 1998 Anne Azéma, Elizabethan Songbook & The Boston Camerata What then is Love Erato - 1998 Anne Azéma, Pierre Guédron & The Boston Camerata Douce Beauté Erato - 1998 Anne Azéma, The Boston Camerata &Tod Machover Angels Erato - 1997 Anne Azéma, Kurt Weill & The Boston Camerata Johnny Johnson Erato - 1997 Anne Azéma & Tod Machover Brain Opera 1996 Anne Azéma, American Spirituals & The Boston Camerata Trav’ling Home Erato - 1996 Anne Azéma & The Boston Camerata Carmina Burana Erato - 1996 Anne Azéma & The Boston Camerata Farewell Unkind, Songs and Dances of John Dowland Erato - 1996 Anne Azéma & Organisatie Oude Muziek Quel Diletto Utrecht - 1995 Anne Azéma & The Boston Camerata Le Roman de Fauvel Erato - 1995 Anne Azéma & The Boston Camerata Simple Gifts : Shaker Chants and Spirituals Erato – 1995 Anne Azéma & Camerata Mediterranea Bernatz Ventadorn : Le Fou sur le Pont Erato - 1994 Anne Azéma & The Boston Camerata An American Christmas Erato - 1993 Anne Azéma & The Boston Camerata Nueva España Erato - 1992 Anne Azéma & The Boston Camerata Lamentations ; Jean Gilles Erato - 1992 Anne Azéma & The Boston Camerata The American Vocalist Erato – 1991 Anne Azéma & Camerata Mediterranea Lo Gai Saber Erato - 1991 Anne Azéma & The Boston Camerata A Baroque Christmas Nonesuch - 1991 Anne Azéma & Tod Machover Valis Bridge - 1990 Anne Azéma & The Boston Camerata Le Pont Sacré Erato - 1990 Anne Azéma & The Boston Camerata A Renaissance Christmas Nonesuch - 1989 Anne Azéma & The Boston Camerata Requiem ; Jean Gilles Erato - 1989 Anne Azéma & The Boston Camerata Tristan & Iseult Erato - 1987 Anne Azéma & The Boston Camerata Noël, Noël : A French Christmas, Erato - 1988 Anne Azéma & The Boston Camerata New Britain Erato - 1986 Anne Azéma & The Boston Camerata La Primavera Erato – 1983 Anne Azéma & The Boston Camerata Josquin des Prés ; Missa Pange Lingua et motets Harmonia Mundi - 1982 VISITES AVANT-CONCERT

Les visites avant-concert font du festival un lieu de rencontre entre un public, un lieu de concert et une programmation. En une heure, elles offrent la possibilité de découvrir un lieu de façon inédite et singulière.

● Les prochaines visites avant-concert proposées au public : samedi 25 juin à 17h | Musée Saint Remi Visite animée par Geneviève Esposito, guide-conférencière La visite portera sur le romantisme dimanche 26 juin à 12h | Cathédrale Notre-Dame de Reims Visite animée par Pierre Méa, organiste Rencontre avec le musicien autour des orgues de la Cathédrale jeudi 30 juin à 18h30 | Palais du Tau Visite animée par Aymeric Peniguet de Stoutz, administrateur La visite portera sur le Trésor de la Cathédrale Notre-Dame de Reims dimanche 3 juillet à 12h30 | Villa Douce Visite animée par Olivier Rigaud, architecte-urbaniste à la Direction de l’Urbanisme de la Ville de Reims La visite portera sur l’Art Déco vendredi 8 juillet à 18h30 | Champagne Charles de Cazanove Visite animée par un guide Visite des caves de production et dégustation lundi 18 juillet à 10h | Cathédrale Notre-Dame de Reims Visite animée par Pierre Méa, organiste Rencontre avec le musicien autour des orgues de la Cathédrale

Tarifs et renseignements Les visites avant-concert sont offertes par Les Flâneries aux personnes qui assistent au concert. Pour accéder à la visite et uniquement pour les concerts payants, il sera demandé de présenter le billet du concert.

Places limitées ! Merci de nous contacter pour enregistrer votre inscription par téléphone au 03 26 36 78 05 rencontres fnac

Tout au long de cette édition, Les Flâneries Musicales vous invitent à assister aux rencontres FNAC à l’issue de certains concerts : une belle occasion de découvrir les artistes conviés. vendredi 24 /06 ● Cirque Jos van Immerseel, direction mardi 05 /07 ● Conservatoire Sonia Wieder-Atherton, violoncelle mercredi 06 /07 ● Conservatoire Stéphanie-Marie Degand, violon et Michaël Levinas, piano vendredi 08 /07 ● Conservatoire Françoise Rivalland, percussions

« Dessine-moi le carillon » | exposition des dessins d’élèves

Cette année, Les Flâneries ont souhaité mettre à l’honneur le carillon de l’église Saint-Nicaise, instrument historique et remarquable situé au cœur de la cité-jardin du Chemin Vert.

Les écoles élémentaires Gerbault et Pommery ont pris part au projet avec enthousiasme, soit 120 élèves du cycle 2 et du cycle 3.

A la suite de nos interventions auprès des élèves - l’atelier en classe puis l’atelier à l’église Saint- Nicaise -, il leur a été demandé de dessiner un carillon. Dessin réalisé par Lisa, CP Ecole Pommery

Ces dessins sont exposés à l’église Saint-Nicaise jusqu’à la fin du festival.

Ouverture pour les scolaires sur réservation : merci de contacter Amélie au 03 26 36 78 05. Ouverture au public les dimanches 19 juin, 26 juin, 3 juillet, 10 juillet et 17 juillet de 15h à 17h.

4e cycle de Conférences | 18h30 | Auditorium II du Conservatoire de Reims L’histoire de la musique occidentale animé par Francis Albou

En collaboration avec l’Opéra de Reims et le Conservatoire à Rayonnement Régional et en partenariat avec le Rectorat de Reims.

● billeterie Opéra de Reims - place Myron-T Herrick (ouverture le 21 juin) ● tarifs 5 € par conférence (gratuit pour les moins de 18 ans, 10 places gratuites pour les étudiants, 20 places pour les enseignants et les enseignants du Conservatoire) ● abonnement 56 € pour les 14 conférences

Pour en savoir plus www.flaneriesreims.com AU PROGRAMME prochainement

vendredi 24 / 06 | 21h00 | Cirque n°20 - 25€ Anima Eterna Brugge Jos van Immerseel / direction

● samedi 25 / 06 | 11h00 | Cour d’Honneur de l’Hôpital Maison Blanche n°21 - entrée libre harmonie du 3e canton

● samedi 25 / 06 | 14h30 | Conservatoire n°22 - 10€ alain planès / piano

● samedi 25 / 06 | 16h30 | Conservatoire n°23 - 10€ einav yarden / piano

● samedi 25 / 06 | 18h30 | Conservatoire n°24 - 10€

autour de la sonate en si mineur de Franz Liszt jean-philippe collard / piano

samedi 25 / 06 | 19h00 | Musée Saint-Remi - cour n°25 - entrée libre harmonie de reims

● samedi 25 / 06 | 20h30 | Église Saint-Maurice n°26 - 10€

évocation à la Chapelle Sixtine chœur arsys bourgogne pierre cao / direction alain neveux / piano