Thibaut De Champagne (1201-1253) De Chanter Ne Me Puis Tenir the Boston Camerata Anne Azéma / Direction Artistique Récital Anne Azéma Et Shira Kammen
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concert n°19 Demeure des Comtes de Champagne Vendredi 24 juin 2011 19h00 Thibaut de Champagne (1201-1253) De chanter ne me puis tenir The Boston Camerata Anne Azéma / direction artistique Récital Anne Azéma et Shira Kammen avec la participation de : www.flaneriesreims.com Pour le bon déroulement des concerts et par respect pour les artistes, nous vous prions de bien vouloir éteindre vos téléphones portables et vous rappelons qu’il est interdit de filmer, d’enregistrer et de prendre des photos durant le concert. Nous vous remercions de votre compréhension. Distribution The Boston Camerata Anne Azéma, chant et vielle à roue Shira Kammen, vielles et harpe Programme Les œuvres musicales sont de Thibaut de Champagne, sauf indication contraire i. amors me Fet ConmenCier Por mal temps ne por gelée (RS 523) Amors me fet conmencier (RS 1268) ii. De Fine amor De fine amor vient seance et bonté (RS 407) Por conforter ma pesance fais un son (RS 2015) L’ autre nuit en mon dormant (RS 339) Monosceros est beste (Philippe de Taon, vers 1221) Ausi comme Unicorne sui (RS 2075) iii. outremer Seigneurs sachiez (RS 6) Au mois d’aoust entrasmes en la nef ( Jean de Joinville, 1224-1317) Veni Sancte Spiritus (Anonyme) Alleluia Salva nos (Anonyme) Seigneurs Sachiez, reprise Dame, ensi qu’il m’en covient aler (RS 757) Crucifigat omnes (Anonyme) Deus est ensi conme li pellicanz (RS 273) V. CHeVaLier sont troP HarDi Pastourelle (RS 529) Vi. Dame PLeine De CORTOISE et De PitiÉ Mauvez arbre ne peut florir (RS 1410) Dou tres douz non a la Virge Marie (RS 1181) De chanter ne me puis tenir (RS 1476) Avec nos remerciements les plus vifs à Christopher Callahan, philologue et musicologue (nouvelle édition de Thibaut de Champagne en préparation avec Daniel O’Sullivan) et Marie-Geneviève Grossel, philologue, pour leur aide généreuse. editions: RS 407, 339, 757, 273, 1410, 1476 : Christopher Callahan RS 523, 6, Veni Sancte Spiritus : Hans Tishler RS 1268, 2015, 2075, 1181, 529, 273 : Anne Azéma et Shira Kammen avec l’aimable concours de la maîtrise de la Cathédrale qui a prêté la Chapelle du collège notre-Dame pour les répétitions. ParoLes Por mal tens ne Por gelee Por mal tens ne por gelee Ni pour le mauvais temps ni pour le gel Ne por froide matinee Ni pour les froides matinées Ne por nule autre riens nee Ni pour nulle autre au monde Ne partirai ma pensee Je ne me séparerai en pensée D’amors que j’ai, De l’amour que j’ai. Que trop l’ai amee Car je l’ai si fort aimée De cuer verai. De cœur sincère. Valara ! Valara ! Bele et blonde coronee Belle et blonde au teint frais, moi plest quanque vos agree Tout ce qui vous est agréable me plaît Et Deus, car me fust dounee Dieu ! si seulement il m’était accordé, l’amors que vous que vos ai rouvee! L’amour que je vous ai demandé ! Quant prïerai, Si vous me le refusez s’ele m’est veee, Quand je vous en ferai la prière, je me morai. J’en mourrai. Valara ! Valara ! Dame, en la vostre baillie Dame, en votre puissance Ai mis mon cuer et ma vie, J’ai placé mon corps et ma vie ; Por Deu, ne m’ocïez mie ! Pour Dieu, ne me tuez point ! La ou fins cuers d’umilie Quand le cœur pur s’humilie Doit on trouver On doit trouver Merci et aïe Pitié et secours, Pour conforter. qui réconfortent. Valara ! Valara ! Dame faites cortoisie ! Dame, montrez-vous courtoise ! Plaise vos que en ma vie Puisse-t-il vous plaire qu’en ma vie iceste parole die : Je dise ces paroles : Ma tres bele douce amie « Ma belle, très douce amie », vos os nonmer, J’ose vous nommer c’onques n’oi envie Car jamais je n’eus le désir d’autrui amer. D’aimer autre que vous. Valara ! Valara ! amors me fet ConmenCier Amors me fet conmencier Amour me fait commencer Une chanson novele Une chanson nouvelle, Qu’elle me veut ensoigner Car il veut me donner souci A amer la plus belle D’aimer la plus belle Qui soit ou mont vivant Qui vive en ce monde. C’est la bele au cors gent C’est la belle au corps gracieux, C’est cele dont je chant : C’est elle que je chante. Dex m’en doint tel novele Que Dieu m’en donne telle nouvelle Qui soit a mon talent, Qui soit selon mon désir, Car menu et sovent Car bien souvent Mes cuers por li sautele. Mon cœur bondit pour elle. Bien me pourroit avancier Bien me pourrait soutenir Ma douce dame bele, Ma douce et belle dame, S’ele me voloit aidier Si elle me voulait aider A ceste chanconele. A [faire] cette chansonnette : Je n’ain nule rien tant Je n’aime personne autant Conme li soulement Qu’elle, exclusivement, Et son afaitement Et toute sa parure Qui mon cuer renouvele. Qui ranime mon cœur. Amors me lace et prent Amour me lie et me saisit Et fait lie et joiant Et me rend joyeux et gai Por ce qu’a soi m’apele. Car il m’appelle à lui. Quant fine Amour me semont, Quand Fine Amour me sollicite, Mour me plait et agree, J’en ai joie et plaisir, Que c’est la riens en cest mont Car c’est la personne au monde Qu j’ai plus desirree Que j’ai le plus désirée. Or la m’estuet servir, Désormais je dois la servir : Ne m’en puis plus tenir, Je ne puis plus m’en empêcher, Et du tout obeir, Ni de lui obéir en tout, Plus que rien qui soit nee. Plus que créature née de mère. S’ele me fait languir Et si elle me fait languir, Et vois jusqu’au morir, Et que je finisse par en mourir, M’ame en sera sauvee. Mon âme en sera sauvée. Se la meiudre de ce mont Si la meilleure en ce monde Ne m’a s’amour donee, Ne m’a point donné son amour, Tuit li amoreus diront Tous les amoureux diront Ci a fort destinee. Que c’est là cruelle destinée. S’a ce puis ja venir Si je ne puis parvenir Qu’aie, sanz repentir, A obtenir, sans repentance, Ma joie et mon plaisir Ma joie et mon plaisir De li qu’ai tant amee : De celle que j’ai tant aimée, Lors diront, sanz mentir, Alors ils diront, sans mentir, Qu’avrai tot mon desir Que j’aurai accompli Et ma queste achevee. Tous mes désirs et ma quête. Bele, por cui sopir, Belle, pour qui je soupire, La blonde coronee La belle couronnée Puet bien dire et jehir Peut bien dire et avouer Que por li, sans mentir, Que pour elle, sans mentir, S’est Amours mout hastee. L’Amour a fait grande hâte. De fine amor Vient seanCe et bonté De fine (bone) amor vient seance et biautez De l’amour véritable viennent sagesse et bonté Et amors vient de ces deus autressi Et Amour vient également de ces deux-là Tuit troi sont un que bien i ai pensé Tous trois font un, si l’on y pense bien ; Ja ne seront a nul jor departi Ils ne seront jamais séparés. Par un conseil ont tuit troi establi Ils ont choisi, par un conseil, Lor correors qui sont avant alé – Les avant-coureurs, qui sont partis en avant De moi ont fet tout lor chemin ferré De mon cœur ils ont fait leur grand-route Tant l’ont usé, ja n’en seront parti. Ils l’ont tant foulée ! Jamais ils ne la quitteront. Li correor sunt de nuit en clarté Les avant-coureurs sont en clarté la nuit Et de jors sont por la gent obscurci Et le jour, ils sont indiscernables pour les autres Li douz regart et li mot savoré Ce sont le doux regard, plaisant et agréable, La grant biauté et li bien que j’i vi Et les grandes qualités que j’ai trouvées en ma dame ; N’est merveille se ce m’a esbahi. Ce n’est étonnant si j’en reste stupéfait. De li a Deus cest siecle enluminé Par elle, Dieu a illuminé le monde, Quant nos aurons le plus biau jor d’esté Car le plus beau jour d’été en plein midi Lès li seroit obscurs de plain midi. Ne serait qu’obscurité à côté d’elle. En amor a paor et hardement En amour il y a peur et hardiesse Cil dui sont troi et dou tierz son li dui Les deux sont trois et ils procèdent du troisième Et granz valors s’est a aus apendanz Et grande valeur leur est attachée Ou tuit li bien ont retrait et refui. Où tous les biens ont retraite et refuge. Por ce est Amors li hospitaus a d’autrui Pour cette raison Amour est un abri pour tous Que nus n’i faut selonc son avenant Où personne ne manque à son devoir, selon son Mes j’ai failli, dame qui valez tant, mérite. En votre ostel, si ne sai ou je sui. J’ai échoué, dame de grande valeur, Dans votre hôtel, et je ne sais où je suis. Je n’i voi plus mes, a lui me conmant. Désormais il ne reste qu’à me confier à elle Que toz bien faiz ai laissiez por cestui Car j’ai renoncé à tous biens pour elle, Ma bele joie ou ma mort i atent J’en attends ma belle joie ou bien ma mort.