Un Capital Environnemental, Source D'identité, Dont La Richesse Et La 4 Fragilité Nécessitent D'anticiper Les Orientations Du Grenelle De L'environnement
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Un capital environnemental, source d'identité, dont la richesse et la 4 fragilité nécessitent d'anticiper les orientations du Grenelle de l'Environnement 127 128 Au niveau local : Prendre nécessairement en compte le 4-1 réchauffement planétaire et mener une démarche globale d'évaluation environnementale du SCoT 129 Diagnostic Vers de nouveaux objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre ? Le réchauffement climatique planétaire est un thème d'actualité majeur engageant l'avenir et un moteur des débats internationaux. Les causes et les effets de ce phénomène sont de mieux en mieux identifiés. L'ampleur du réchauffement climatique est imputée aux activités humaines Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a publié son 4ème rapport d'évaluation (couverture ci-contre) sur les changements climatiques en novembre 2007, travail pour lequel il a obtenu le prix Nobel de la paix fin 2007. Le réchauffement climatique est démontré : « on note déjà, à l'échelle du globe, une hausse des températures moyennes de l'atmosphère et de l'océan, une fonte massive de la neige et de la glace et une élévation du niveau moyen de la mer ». Les experts du GIEC établissent désormais, avec un degré de certitude jamais atteint auparavant (90% contre 66% dans leur précédent rapport en 2001), que les activités humaines (notamment l'utilisation des énergies fossiles) sont responsables de l'essentiel de l'accroissement observé de la température depuis le milieu du XXème siècle : « L’essentiel de l’élévation de la température moyenne du globe observée depuis le milieu du XXème siècle est très probablement attribuable à la hausse des concentrations de gaz à effet de serre d'origine humaine». Après avoir augmenté de 0,7 °C au cours du XXème siècle, les températures devraient encore augmenter de 1,8 à 4 °C pour 2100 selon les scénarios, en l'absence de politiques additionnelles (voir ci-dessous). Le niveau des océans devrait s'élever de 18 à 59 cm sous l'effet de la fonte des glaciers, des calottes glaciaires et des nappes glaciaires polaires. Scénarios de prévisions de températures sur le globe (GIEC, novembre 2007). Pour donner des ordres de grandeur, une augmentation moyenne de 40 cm obligerait 200 millions de personnes à quitter leur lieu de vie. Quant à une augmentation de 5°C, c'est en général l'augmentation de température qui caractérise le passage d'une période glaciaire à une période interglaciaire, et qui en moyenne prend 10 000 ans ... et non pas 100 ! 130 Des conséquences notoires sur le climat : vers une augmentation (ampleur, fréquence) des phénomènes météorologiques extrêmes Le réchauffement climatique en cours a déjà des impacts : recul des glaciers, allongement des saisons de végétation, déplacement géographique de certaines espèces, vagues de chaleur sans précédent. Pour le GIEC, il est très probable que les canicules, vagues de chaleur et les événements de fortes précipitations continueront à devenir plus fréquent. Toujours selon le GIEC, les conséquences probables du réchauffement planétaire pour les régions européennes seraient notamment : − Des disparités régionales accentuées en matière de ressources naturelles et de moyens économiques − Des risques accrus d'inondations éclair à l'intérieur des terres − Dans les régions montagneuses : Recul des glaciers, réduction du manteau neigeux et du tourisme hivernal, disparition de nombreuses espèces (jusqu'à 60 % dans certaines régions avant la fin du siécle) − Dans le sud de l’Europe, région déjà vulnérable à la variabilité du climat, les changements climatiques devraient aggraver la situation (températures élevées et sécheresse) et nuire à l’approvisionnement en eau, au potentiel hydroélectrique, au tourisme estival et, en général, aux rendements agricoles. Les risques sanitaires pourraient s'accroîtrent par suite des vagues de chaleur et de la multiplication des incendies de forêt. − Dans le nord de l'Europe, malgré des effets positifs (réduction de la demande en chauffage, augmentation de la production agricole et de la croissance des forêts liée au CO2), des effets négatifs prendront probablement le pas sur les avantages : inondations hivernales plus fréquentes, écosystèmes menacés, instabilité des sols. Les dégâts économiques du réchauffement climatique à venir sont estimés à 7500 milliards de dollars Le rapport de l'économiste britannique Sir Nicholas Stern rendu public le 30 octobre 2006, aborde le développement durable sous l'angle économique (Stern Review : The economics of climate change, octobre 2006). L'auteur démontre ainsi qu'un investissement dès aujourd'hui et pour les années à venir permettrait d'éviter des conséquences catastrophiques et des coûts bien plus élevés (7500 milliards de dollars, soit plus que les deux guerres mondiales). La réduction des émissions de gaz à effet de serre (notamment le CO2 issu de l'utilisation des combustibles fossiles), techniquement possible, est donc une urgence économique pour l'avenir. Le rapport incite donc tous les pays à prendre des mesures fermes et immédiates (estimées à 1% du PIB) pour éviter les dommages à l'échelle de la planète, avec des conséquences économiques élevées (5 à 20 % du PIB). Le GIEC quant à lui estime qu'une stabilisation des concentrations de CO2 en 2050 impliquerait, à l'échelle de la planète, des coûts économiques se situant entre une hausse de 1% et une baisse de 5,5 % du PIB mondial. Il existe un potentiel économique considérable pour atténuer les émissions globales de GES au cours des prochaines décennies, qui permettraient de ramener les émissions en-dessous des niveau actuels. Parmi les principales technologies d'atténuation déjà existantes, la plupart de celles citées par le GIEC dans son rapport pourraient concerner le territoire du SCoT d'Issoire Val d'Allier Sud : • énergie : énergie d'origine renouvelable (hydroélectricité, solaire, éolien, géothermie) • transports : développement des transports ferroviaires et des systèmes de transports publics, transports doux (bicyclette, marche), planification urbaine • bâtiment : amélioration de l'isolation, énergie solaire • industrie : récupération de chaleur et d'énergie • agriculture : amélioration de la gestion des terres cultivées et des pâturages • fôret : boisement, bois-énergie « Nos sociétés ont désormais sous les yeux toutes les données, à la fois sur les signes physiques et les conséquences du réchauffement, mais aussi sur les moyens de limiter les dégâts. Nous avons même annoncé de bonnes nouvelles : la plupart des mesures de réduction des émissions ne côute pas grand-chose ». Extrait d'un interview avec Rajendra Pachauri, président du GIEC (source : Télérama 16/01/2008). Photo Fredrik Naumann PANOS-REA. 131 Un réchauffement climatique aussi en France et en Auvergne Météo-France a réalisé des simulations à l'échelle de la France métropolitaine, à partir des scénarios et modèles du GIEC. La carte ci-contre montre les prévisions d’écart de température entre la fin du 21ème et la fin du 20ème siècle, en été et en hiver, selon le A2 (écart entre la période 2070-2099 et la période de référence 1960-1989). Pour l'Auvergne, il est prévu dans ce cas une augmentation de 2 à 3 °C en hiver, et de 4 à 5 °C en été. NB : Le scénario A2 fait l'hypothèse d'un monde très hétérogène caractérisé par une forte croissance démographique un faible développement économique et de lents progrès technologiques. C'est l'un des scénarios les plus chaud. Source : Météo-France 2007 Le facteur 4 ... c'est quoi ? Les gaz à effet de serre (GES) visés L'atténuation du changement climatique passe par la diminution par le protocole de Kyoto sont : des émissions de gaz à effet de serre, et notamment des émissions de CO2. Les nations commencent à prendre la mesure de ce défi mais s'approprient actuellement de façon - le dioxyde de carbone (CO2) variable cette question majeure pour l'avenir de la planète. pays - le méthane (CH4) « développés » ayant ratifié le protocole de Kyoto ont accepté - le protoxyde d'azote (N2O) globalement de réduire de 5,5% leurs émissions de gaz à effet - les gaz fluorés (PFC, HFC, SF6 ...) de serre pour la période 2008-2012 par rapport au niveau atteint en 1990. Maîtriser l'effet de serre excédentaire à un niveau d'élévation maximale de 2°C de la température moyenne de la planète revient à diviser par plus de 2 les émissions globales. Compte tenu des écarts dans les émissions par habitant (1 tonne équivalent CO2 pour un Indien, 2 pour un Chinois, 6 pour un Français, 20 pour un Américain), cela revient à diviser par 3 à 5 celles des pays industrialisés vers 2050. Répartition des émissions de gaz à effet de serre en France (2004) C'est pourquoi, dans le prolongement du protocole de Kyoto, et afin d'aller plus loin, la France a pris l'engagement de diviser par 4 les émissions nationales de gaz à effet de serre d'ici 2050. Cet objectif est inscrit dans la loi de programme du 13 juillet 2005 fixant les orientations de la politique énergétique et dans le « Plan climat 2004-2012 », définissant des actions nationales de lutte contre le réchauffement climatique. Concernant l’Auvergne, le bilan énergétique réalisé par la Région Auvergne en 2007 a montré que les secteurs résidentiel (36%) et transports (34 %) sont les plus gros postes d'émissions de gaz à effet de serre. 132 Des initiatives volontaristes de collectivités. Pour être efficace, l'action internationale et nationale en faveur du développement durable doit être relayée par l'action régionale, locale et individuelle. Ainsi, de nombreux territoires cherchent désormais à jouer la carte du développement durable et à mettre en avant cet atout : c'est le cas de la communauté urbaine de Strasbourg, ou de la ville allemande de Fribourg-en-Brisgau, désormais internationalement reconnue pour ses orientations en faveur du développement durable (énergie solaire, industrie du photovoltaïque, déplacements doux, écoquartier Vauban ...). En France, de nombreuses collectivités (communes, parcs naturels régionaux, conseils généraux, communautés d'agglomération, syndicats mixtes) se sont engagées à relever le défi climatique, en lançant une démarche locale de Plan Climat Territorial, qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre.