Sous Les Deux-Sevres
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Fac-similé 2006 SOUS LES DEUX-SEVRES Comité Départemental de Spéléologie des DEUX-SEVRES CNDP / CDDP des Deux-Sèvres SOUS LES DEUX-SEVRES . C’est le monde secret de la SPÉLÉOLOGIE, la découverte de longues galeries creusées par le long et patient travail de l’eau, et parfois, au détour d’une rivière souterraine, le bruit d’une cascatelle ou le scintillement de la calcite que révèle la lampe de l’explorateur émerveillé. Point de grands CAUSSES calcaires dans notre plat pays des Deux-Sèvres. Point de visites guidées, d’AVEN ARMAND ou de PADIRAC prestigieux. Point de grottes ou de gouffres connus depuis longtemps. Il n’empêche qu’au cours des millénaires l’eau s’est infiltrée dans les régions calcaires : chargée de gaz carbonique elle en a élargi les fissures, s’est enfoncée à travers les diaclases et les failles, en a creusé les joints et trouvé son chemin pour couler en pente douce vers les fontaines et les résurgences des vallées. Patient travail de l’eau ! Patient et obstiné travail de l’homme qui a cherché à comprendre les paysages, à déchiffrer la morphologie des calcaires, à déduire le cheminement des bassins hydrogéologiques ! Curiosité et audace du spéléologue qui s’est glissé dans les moindres fissures, les fontaines pénétrables, qui a parfois creusé, agrandi, élargi les puits d’entrée ! Solidarité de tous les groupes ou associations spéléologiques du département qui, en unissant leurs efforts, ont vaincu et découvert les cavernes que l’on croyait inexistantes chez nous ! « Sous les Deux-Sèvres » . C’est le résultat de tous les travaux d’exploration. Ce n’est pas un inventaire complet de notre domaine souterrain. Cette première approche méritera des compléments dans le futur. Le Comité Départemental de Spéléologie des Deux-Sèvres qui en est l’auteur souhaite que sa lecture vous permette de connaître à votre tour la curiosité de l’observation des paysages calcaires et, qui sait, la joie de la découverte du monde souterrain ! Si vous habitez dans l’une des régions évoquées plus loin, sous votre maison, sous le sol que vous foulez, derrière la fontaine où vous vous désaltérez, sous la doline qui entoure parfois un petit boqueteau verdoyant, l’eau a peut-être creusé un réseau de galeries sinueuses, de vastes salles concrétionnées, d’étranges et merveilleux paysages. « Sous les Deux-Sèvres » . l’aventure existe, la découverte est encore possible ! REMERCIEMENTS A : M. COIRIER Professeur de Sciences Naturelles à la Faculté de Poitiers, correspondant de la carte géologique de France, et, M. FACON Professeur de géographie à la Faculté de Poitiers . qui nous ont autorisés à utiliser largement les résultats de leurs travaux. - - - - - - - - - - - - COMITÉ DE RÉDACTION MM. AMIOT Jean-Michel, DEMELLIER Michel, HENRY Pierre, LANDAIS Christian, PETRAUD James, POUSSOU Philippe (Membres du Comité Départemental de Spéléologie des Deux-Sèvres) M. SPINA (Président de l’APNEE NIORT) PHOTOS : Jean-Louis BIARD, Jean-Pierre LIÈVRE, James PETRAUD, Philippe POUSSOU, Jean-Louis SICARD COUVERTURE : Pierre HENRY Sérigraphe SAINT-AUBIN-LE-CLOUD TIRAGE : C.N.D.P. Centre Départemental de Documentation Pédagogique des Deux-Sèvres, 4 rue Camille Desmoulins 79000 NIORT SOMMAIRE - - - - - - - - - - - - Un siècle de recherches souterraines dans les Deux-Sèvres p 1 à 9 La rivière souterraine de Champdeniers p 10 à 17 La rivière souterraine de Saint-Christophe-sur-Roc p 18 à 21 Une méthode de découverte : la désobstruction au gouffre de la Rilière (commune de la Chapelle-Bâton) p 22 Phénomènes karstiques au nord-est des Deux-Sèvres p 23 à 26 La région de Soudan p 27 à 30 Le plateau de Pamproux et la résurgence de la Roche-Ruffin p31 à 35 Le bassin du Lambon et la plaine de Mougon-Prahecq p 36 à 38 Plongées dans la résurgence du Vivier (Niort) p 39 à 41 Le bassin de Lezay p 42 à 44 La rivière souterraine de Bataillé (Commune de Gournay) p 45 à 52 Les mines de Melle p 53 à 57 Rappels sur la géologie des calcaires dans le département des Deux-Sèvres p 58 à 61 Bibliographie sommaire p 62 à 66 Petit lexique de quelques termes utilisés p 67 à 68 Liste des associations pratiquant la spéléologie dans les Deux-Sèvres p 69 & & & & & & & & & & & & un siècle de recherches souterraines dans les Deux-Sèvres I - LES PREMIÈRES EXPLORATIONS Comme toutes les sciences, la spéléologie a ses pionniers : les géologues sont amenés à s’intéresser de très près aux eaux souterraines des zones calcaires des Deux-Sèvres. A l’intérêt purement scientifique vient s’ajouter un intérêt économique primordial : la recherche de l’eau pour l’alimentation des collectivités humaines, tant sur le plan quantitatif que qualificatif. En 1883, A.G. FOURNIER (1858-1911), préparateur en géologie à la faculté des sciences de Poitiers avant d’être Docteur en médecine, explore la rivière souterraine de Bataillé (commune de Gournay) sur 250 mètres environ. Ses compagnons sont les abbés METAIS, professeur au collège de Rom, et RECOUPE, curé de Gournay, et quelques autres personnes. Le Courrier de la Vienne et des Deux-Sèvres (12 décembre 1883) relate cette aventure : « Ce serait engager nos lecteurs à aller s’y promener, si l’on n'y risquait pas d’y attraper quelques fluxions de poitrine; ceux qui voudraient se hasarder quand même devraient se munir d’un costume tout spécial, s’entourer les jambes, le dos et le ventre de paille, -les bottes des marais sont insuffisantes. Nous devons les prévenir aussi que le début de l’expédition n’est pas encourageant, on descend à cheval sur un bâton attaché au bout d’une corde que les indigènes déroulent avec une lenteur intermittente. On est généralement meurtri après cinq ou six mètres de descente. On ne s’aperçoit qu’on est arrivé au fond du puits que lorsque l’on s'est plongé dans l’eau jusqu'à la ceinture ». A.G. FOURNIER publie la relation de son exploration dans le Journal d’Histoire naturelle de Bordeaux et du Sud-Ouest (31 janvier 1884) et consacre sa thèse de médecine aux problèmes sanitaires liés aux eaux souterraines des régions calcaires et aux épidémies du XIXe siècle au début du XXe siècle en Poitou. Un autre chercheur a laissé une œuvre magistrale et toujours consultée : Jules WELSCH (1858-1929). Doyen de la Faculté de Poitiers, il s’est surtout attaché à l’étude géologique et hydrogéologique du Centre-Ouest de la France. Il est possible que ses nombreuses publications n’aient plus qu’un intérêt historique pour le géologue mais elles conservent néanmoins la valeur d’un premier inventaire des phénomènes karstiques du Poitou. Du fait de ses nombreuses études dont il n’a jamais négligé le côté pratique pour la collectivité, Jules WELSCH est « le spécialiste consulté de tous les points de la région du Centre-Ouest pour la recherche et la captation des eaux potables ». (A. BILLARD, 1929) Le Lambon souterrain et la résurgence du Vivier sont étudiés au début du XXe siècle par H. SAUVAGET; une première détermination du périmètre d’alimentation de la résurgence est donnée. « Le Vivier est en partie la réapparition du Lambon disparu dans les gouffres de la Rivière et de la Salmondière ». Ce chercheur attire aussi l’attention des collectivités sur les problèmes d’ordre sanitaire que soulève l’exploitation de ces eaux pour l’alimentation. Il écrit notamment en 1910 : « la conséquence est que, dans les pays calcaires comme le nôtre, les émergences considérées jusque là comme de vraies sources, n’en sont pas au sens propre du mot et que l’on est exposé à boire des eaux ayant déjà coulé à la surface plus ou moins longtemps et renfermant des impuretés qu’elles ont pu rencontrer avant de pénétrer dans le sous-sol. « Aussi, toutes les eaux d’alimentation issues du calcaire, doivent être l’objet d’une surveillance spéciale et peuvent, à un moment donné, devenir dangereuses ». Raconter en détail l’histoire de la Fosse de Paix serait trop long ; nous devons à H. SAUVAGET d’en avoir fait la première étude scientifique dans le cadre de ses travaux sur le Lambon. Estimant que ce puits est totalement indépendant du Lambon, il recherche l’origine de son alimentation dans la vallée sèche qui traverse Triou et à laquelle aboutissent plusieurs vallons. « Les eaux qui en résultent circulent souterrainement et alimentent d’abord le puits important du Triou, puis, en aval, la Fosse de Paix. La résurgence serait ensuite la fontaine de Couteaudeau, près d’Aiffres ». L’archéologie souterraine a aussi ses pionniers, mais en ce domaine, les cavités naturelles sont rares dans ce département. La grotte de Loubeau, dans la vallée de la Béronne, près de Melle, est une exception. En novembre 1867 , BABERT DE JUILLE y entreprend des fouilles dans le but de découvrir des traces d’anciens ateliers monétaires. Il met à jour, avec ses collaborateurs, un gisement paléontologique remarquable qui contient de nombreux ossements de mammifères. D’autres auteurs s’intéressent dès le XIXe siècle aux phénomènes souterrains du calcaire ; ce sont surtout des érudits qui se passionnent pour tout ce qui a trait aux questions locales concernant l’histoire, la géographie et d’autres sciences. C’est ainsi que H. GELIN publie, en 1887, une synthèse géologique et hydrologique sur la vallée de la Sèvre niortaise, et s’intéresse à l’exsurgence de la Roche-Ruffin (Commune de Pamproux); il arrive à cette fontaine, affirme-t-il, « de dégorger violemment un véritable torrent ». Citons aussi Léo DESAIVRE, historien campidénarien, qui a notamment publié, en 1899, un article sur le ruisseau souterrain du Poléon que Jules WELSCH étudiera vers 1912. II - LA SPÉLÉOLOGIE SCIENTIFIQUE Ce chapitre est consacré aux recherches récentes à caractère scientifique; toutes les études faites dans le département -et elles sont nombreuses- ne sont pas mentionnées, cette esquisse historique n’ayant pour but que de donner une idée assez sommaire des activités scientifiques depuis une trentaine d’années.