Segry, Son Terroir Et Ses Habitants Au Cours Des Siècles
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Eugène SALLE SEGRY : Son Terroir et ses Habitants au cours des Siècles st, lu mémoire vénérée.) de mon père et de IllCI mère > Eugène SALLE SEGRY : Son Terroir et ses Habitants au cours des Siècles TABLE DES CHAPITRES PAGES PRELIMINAIRES : SEGRY, LE PAYS 9 Coup d'œil d'ensemble. Relief et Eaux. Aptitudes agricoles, Lieux-dits (Carte). I. — SEGRY AU PLUS LOINTAIN DE SON PASSE i5 Tumulus de la Prée. Chaussée de César. Premiers châ- teaux-forts. II. — LES FONDATIONS RELIGIEUSES AU 12e SIECLE 21 L'Abbaye de la Prée. Les 2 églises paroissiales (3 planches). III. — LES SEIGNEURIES DU PAYS 3i Mareuil. La Croisette. La Prée. Chouday (Carte). IV. - LE CONTRE-COUP LOCAL DES GUERRES CIVILES.... 67 Le combat de la Prée. Misère et ruines. L'incendie de 1653. V. — TERROIRS ET HOMMES DE GLEBE (1453-1661) 55 Notes sur Faucherine, Fay, Prault, la Brosse, Brissantier, Luc, le Vergeon. La condition des terriens. VI. — SOUS L'ANCIENNE MONARCHIE 63 Curés et Syndics. Les registres paroissiaux. Les vieilles familles. Variations de population. VII. — LES IMPOTS DES PAYSANS 73 La dîme. Les redevances seigneuriales. La taille. La capi- tation. Les aides. La gabelle. VIII. — NOTRE AGRICULTURE AU 1se SIECLE 85 Les défrichements. Cultures et rendements. Prés et four- rages. L'élevage. Les bâtiments d'exploitation. Le marasme de l'agriculture. IX. — LA CONDITION PAYSANNE AU ise SIECLE 93 Domestiques de culture. Journaliers. Métayers et fermiers. X. — LA PREE ET SEGRY IL Y A 2 SIECLES io3 L'Abbaye, du 17e Siècle à la Révolution. Ségry et ses habi- tants à la même époque (1 plan, 1 carte). XI. — LE DEBUT DE LA PERIODE REVOLUTIONNAIRE .... 119 Les Cahiers de doléances. Les Municipalités. La vente des Biens Nationaux. XII. — LA GUERRE ET LES REQUISITIONS AU TEMPS DE 129 LA REVOLUTION Les volontaires. La levée en masse. La conscription, Les réquisitions de grains et de main-d'œuvre, XIII. — LA QUESTION RELIGIEUSE ET L'ETAT D'ESPRIT AU TEMPS DE LA REVOLUTION 13g XIV. — SEGRY-GOUERS AU DEBUT DU 1ge SIECLE 167 Les guerres napoléoniennes. La Restauration. La vie des terriens à cette époque. XV. — CENT ANNEES D'ACTIVITE MUNICIPALE i5y Les municipalités successives. Eglise et cimetière. Ecole. Chemins. Postes et téléphone. Electrification. Aide sociale. XVI. — L'AGRICULTURE A SEGRY DURANT LES CENT DER- NIERES ANNEES 169 Progrès à partir de 1830-1840. Années de prospérité. La crise (1875-1895). La physionomie d'une ferme entre 1880 et 1890. Révolution agricole au XXe Siècle. AVANT-PROPOS Quant survint la débâcle de 1940, il manquait encore à cette étude, la substance de deux chapîtres : l'un sur la guerre de 1914-18 dans le cadre local ; l'autre sur le mouvement de la population com- munale et les changements de propriétés, de la Révolution à nos jours. Leur documentation eût demandé sur place de longues et patientes investigations. Ces recherches, il n'était plus possible de les entre- prendre à la libération, en raison des conditions de vie issues de il a défaite. L'âge des longs espoirs étant passé, je me décide à présenter aujourd'hui, sous une forme bien peu propice à sa diffusion, un ouvrage légèrement tronqué et dont, par surcroît, les repères de vie économique, chiffrés sur 1938, ont déjà singulièrement vieilli. Il reste du moins la partie historique : quel en est ici l'objectif ? Le cercle restreint de lecteurs qui feuillettera ce livre n'y trouvera point de récit romancé ni de généalogies seigneuriales. Nous nous sommes attaché surtout à la vérité sur documents, dans le cadre d'une histoire rurale, et parfois purement agricole. Les terriens occupent donc ici la première place : c'est leur ascension que nous suivons ; ce sont leurs peines et leurs espoirs que nous aurions voulu faire revivre. Mais à plusieurs reprises, nous nous sommes heurté au manque de renseignements directs. Ainsi, le Ségry du Moyen-Age ne nous est guère connu que par les « dénombrements » seigneuriaux du 18e siècle, et surtout, aux archives départementales, par le fonds de la Prée. Les propriétés de cette abbaye, dissérninées à l'extrême, nous ont souvent entraîné hors des limites communales. Mais la Champagne d'à côté ressemble à celle de chez nous, et il ne semble pas que ces brèves incursions nuisent à l'unité de l'exposé. Au lieu d'être présentés une seule fois et en bloc, les différents sujets d'étude tels qu'abbaye, église, administration, baux de ferme, pratiques culturales... etc, réapparaissent à plusieurs reprises, sous les aspects et avec les caractères que leur imprime successivement le cours des âges. Amenés et expliqués par les événements nationaux, ces faits locaux à leur tour particularisent et colorent l'histoire de la province et celle de la France. Ainsi la vie de la petite patrie s'intègre constam- ment dans celle de la grande. C'est une attache que renouent ici de façon visible tous les débuts de chapitre. Un devoir agréable me reste à remplir, c'est de remercier tous ceux qui m'ont aidé. A Châteauroux : M. Lacour, dont la science de chartiste fut souvent mise à contribution ; Mme Daude, secrétaire aux Archives, qui me déchiffra nombre de graphies obscures ; M. Thibault, Conservateur de la Bibliothèque municipale, pour son choix averti d'ouvrages de fond. A Ségry, tous les concours m'étaient acquis. Mon frère fut pour moi l'agent de liaison rêvé et mon guide en matière d'agriculture. M. Sornin, le Maire d'alors, m'ouvrit toutes grandes la Mairie et les archives communales. Mon ami Pataut, que 25 années de dévouement professionnel incorporent au pays, éclaira tous les points obscurs de ma documentation sur place. Mme Victor Proudhon et M. de Vauzelle m'ont révélé Gouers et la Prée. Que de renseignements dois-je de même à ces compagnons de la prime jeunesse : Jean Filloux, glorieux rescapé de la Grande Guerre ; Jules Teinturier, Henri Fauveau, Mme Bret... et combien d'autres ! En réponse à tant de sympathies actives, je ne peux que formuler un souhait : c'est que la lecture du présent travail ne soit pas trop décevante, et que mes compatriotes en particulier, puissent y trouver un peu de l'attachant intérêt que j'ai pris à évoquer l'existence de nos communs ancêtres. EUGENE SALLE. Châteauroux, 1937-1943. CHAPITRE PRÉLIMINAIRE Ségry : le Pays 1) COUP D'ŒIL D'ENSEMBLE ET CONFIGURATION. En marchant d'Issoudun dans la direction du Sud-Est, on s'engage bientôt sur un vaste plateau qui s'étend, sans rides appréciables, dès deux côtés de la route de Lignières. Mais à partir de Prault, le soi s'abaisse faiblement vers le bourg de Ségry, pour se relever au delà et former, vers le Vignot, Rezay, Brissantier et Luc, un large glacis, dont la pente opposée descend à l'Arnon. Qu'on imagine, perpendi- culairement à la direction suivie, une transversale incurvée de Soulas aux Feuillis : cette ligne suivrait à peu près l'Arnon jusqu'à Gouers puis, gagnant l'orée du bois de Châtain et la lisière de Chœurs, borde- rait partout une zone de verdure qui coïncide, à quelques cents mètres près, avec les limites confondues de la Commune et du département. La poche, formée par Ségry dans le département du Cher, est contournée par les communes de Chezal-Benoît, Mareuil et St-Ambroix, et fermée du côté de l'Indre par celle de St-Aubin et de Chouday. A Ségry, nous ne sommeSI loin, ni du centre géométrique de la France, ni du méridien d'origine Paris-Bourges. Même situation quasi médiane par rapport au pôle et à l'équateur. Notre bourg se situe ainsi par 0 G 28' de longitude ouest, et 52 G 10' de latitude nord. Dix kilomètres 1<3 sépare d'Issoudun, son chef-lieu de canton. Cette ville en est d'ailleurs comme la métropole, à cause de l'égal éloignement de Châteauroux et de Bourges. La commune s'étend sur 3.305 hectares. Sa population, au recen- sement de 1936, était tombée à 594 habitants, ce qui ne fait que 18 ha- bitants au kilomètre carré, alors que l'Indre en compte 36 et la France 75. Lorsqu'on examine les limites de la commune sur une carte, on se rend compte que son territoire dessine une ove irrégulière orientée N.E.-S.O., la grande dimension étant comprise entre Soulas et Fay, distants de 8 kilomètres. Il s'en détache au sud une sorte d'appendice boisé, dont la pointe est marquée par le carrefour de la Croix-Blanche, en forêt de Chœurs. 2) RELIEF ET EAUX. Bien qu'accusant nettement le caractère d'une plaine, le territoire de Ségry, vu sa grande étendue, présente quelques différences d'alti- tude. La partie qui s'étale au S.O. de la route de Lignières conserve un niveau presque uniforme : c'est la suite du plateau qu'on traverse en venant d'Issoudun et qui, par Prault et Fay se prolonge jusqu'à la forêt de Chœurs, avec des cotes toujours voisines de 160 mètres. La partie N.E. au contraire est vallonnée par l'Arnon et ses tributaires. Si la croupe de Rezay et le centre du Bois de Luc maintiennent de ce côté le niveau d'ensemble, par contre le Praslin, ruisseau de Ségry, sort de la commune à 140 mètres, et l'Arnon la quitte à 135. Cet important cours d'eau, venu des pentes du Nord du Massif Central (Préveranges), traverse le saillant oriental de notre commune sur 4 à 5 kilomètres de longueur, et va l'ej oindre le Cher près de Vierzon. Il faisait tourner plusieurs moulins, maintenant muets ou démolis : ceux de Gouers et de la Prée, sur le territoire de Ségry, de Nouan à l'entrée dans la commune, de Soulas et d'Harpé à la sortie.