Arrondissement D'arras
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-, .<»■ a,- fi, :,!■' ■*>* i ■* iii (,< *£«■■« DICTIONNAIRE HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE .'f> DU DÉPARTEMENT DU PAS-DE-CALAIS PUBLIE PAR LA Commission départementale des Monuments historiques. Arrondissement d'Arras. TOME I. : Y// SUEUR-CHARRUEY, LIBRAIRE-ÉDITEUR, PETITE-PLACE, N° 31. 1875 *JS& DICTIONNAIRE . DU PAS-DE-GALAIS DICTIONNAIRE ET ARCHEOLOGIQUE DU DEPARTEMENT DU PAS-DE-CALAIS PUBLIE PAR LA Commission départementale des Monuments historiques. Arrondissement d'Arras. TOME I. SUEUR-CHARRUEY, LIBRAIRE-ÉDITEUR, PETITE-PLACE, N° 31. t jLion-t-: ;,jf o 1873. ? fi V ^•v, " "^W| ' fp/ 0£S ♦-*v PRÉFACE L'œuvre dont on publie aujourd'hui le premier volume 0 a été fondée et longtemps dirigée par M. Paillard, alors Préfet du Pas-de-Calais. Dès 1867, il s'est occupé avec ardeur de cette publication, dont il avait tracé le cadre et distribué les parties diverses, dans un ordre un peut différent de l'ordre actuel, et il se plaisait à diriger lui-même les travaux préparatoires, soit dans les séances de la Commission des Monuments, soit dans les séances plus fréquentes du Comité spécial, qu'il réunissait toutes les semaines dans son cabinet. à la Préfecture du Pas-de-Calais. C'est avec plaisir que nous nous rappelons ces séances hebdomadaires, souvent fort longues (de midi à quatre heu res), toujours remplies'par un travail sérieux, dans lesquelles on revoyait avec un soin sévère tout ce qui était proposé pour l'impression, et dans lesquelles aussi on discutait à fond , une foule de questions d'intérêt local. La guerre et nos désastres vinrent clore brusquement ces réunions, et il ne fut plus possible de penser à cette publi cation jusqu'au milieu de Tannée 1871. Alors., grâce à l'ap pui chaleureux de M. le Comte de Rambuteau, Préfet du Pas-de-Calais, nous pûmes reprendre l'Œuvre et lui donner même d'importants développements. — VI — D'abord en effet, et dans le premier projet, le Dictionnaire ne devait avoir que quatre volumes, ce qui forçait à beaucoup d'abréviations et à une lecture assez difficile, et ce qui ex cluait tout récit, toute citation un peu développée. On décida dans la réunion de la Commission du 14 Août 1871, que ce plan serait agrandi, que six volumes seraient consacrés à la description et à l'histoire du Département, et le Conseil général voulut bien maintenir l'allocation de 1000 francs qu'il avait dé,'à votée dès le principe de l'œuvre, à raison de 5oo fr. par volume, s'engageant ainsi pour les deux premiers volumes de l'ouvrage complet, en attendant la publication de la suite, par laquelle nous était promise la même preuve de sympathie. Cette modification nous permit de donner à l'Archéologie et à l'Histoire beaucoup plus d'espace, sans négliger ia statisti que, qu'on piéféra mettre en un tableau d'ensemble à la fin de chaque arrondissement. Plus tard on ajouta une carte historique à chaque arrondissement, à l'exemple de la Commission du département du Nord. .La somme de 5oo fr. par volume, allouée par le Conseil général sous forme de souscription, étant de beaucoup insuf fisante pour la publication, et l'expérience démontrant que les livres se répandent beaucoup mieux quand ils sont dans la .main d'un Éditeur qui a intérêt à les faire connaître; la Commission, sur la proposition de celui de ses membres, .à qui elle avait particulièrement confié le soin de ce travail, M. le Chanoine Van Drivai, résolut de traiter, avec un Editeur, M. Sueur Charruey, libraire à Arras, devint édi teur du Dictionnaire du Pas-de-Calais, et l'œuvre .entra — "vri — alors dans la voie définitive d'exécution pratique etdepubli 'cation. A cause de l'abondance dès matières, l'arrondissement d'Arras forme deux volumes. Personne ne songera assuré ment à s'en plaindre : l'essentiel, en effet, c'est d'avoir le plus de données possible sur l'histoire de chaque commune, et .c'est à ce point de vue qu'on s'est placé pour répondre aux justes désirs des lecteurs. Les auteurs de chaque notice n'ont rien négligé pour joindre aux documents publiés ou inédits ce qu'ils ont pu recueillir sur place, et s'ils ne sont pas com plets, chose difficile, au moins pourront-ils se rendre ce témoignage, que leur travail servira, au besoin, de point de départ à une suite de Monographies qu'il serait fort désirable. de voir publier. L'histoire n'est-elle pas un enseignement utile? N'est-ce pas elle qui entretient le respect des ancêtres comme des choses du passé, et n'est-ce pas là souvent une excitation à bien faire? Que de Biographies on pourrait égale- • ment étudier, creuser, approfondir ! Combien de simples villages ont produit des hommes utiles, dont il serait bon de raviver la mémoire! Quand ces pages n'auraient amené que ce résultat, de faire penser un peu plus aux hommes et aux choses du passé, les auteurs se trouveraient largement récompensés de leurs recherches souvent pénibles, et en couragés à lés poursuivre jusqu'à complet achèvement de leur rude labeur. Il est de toute justice de déclarer ici qu'un des colla borateurs les plus réels à l'œuvre du Dictionnaire est M. l'abbé Parenty, Vicaire-général. La maladie l'empêche depuis plusieurs années de prendre une part active à nos — VIII — réunions, mais ses notes innombrables, extraites avec soin des Manuscrits de P. Ignace et de beaucoup d'autres sources plus anciennes, sont mises entre les mains de ceux qui tra vaillent au Dictionnaire, et c'est avec justice que M. Parenty, peut être appelé l'un des principaux auteurs de cet ouvrage. N.-B. Ceux qui auraient des documents utiles, à repro duire ou à consulter, peuvent les adresser franco à M. le Chanoine Van Drivai, qui les remettra aux Membres de la Commission chargés des notices. Il est,bien entendu que la provenance sera toujours indiquée avec Je plus grand soin. Il serait bon d'ailleurs de se hâter : car, sur plusieurs points à là fois, le travail est tort avancé. ARRAS. PREMIÈRE PARTIE. HISTOIRE. ARÏIAS. _ CHEF-LIEU DU DÉPARTEMENT DU PAS-DE-CALAIS, ANCIENNE CAPITALE DÉ LA PROVINCE D'ARTOIS. — Cette ville est ■ « • • L. !••■■'■ i v • appelle Origiamm dans Ptolémée, Nemetacwni dans Y Itinéraire d'Atytoniyi et la fable de Peutinger, Nemetoçenna dans le VHP livre desCommentaires de César. Le nom d'A trebatum (Arras),qui lui est r.esfé, lui a-été donné au IIIe siècle, lorsque l'usage s'introdui sit d'attribuer aux villes les noms des peuples dont elles étaient les capitales, Suivant Hennebert {Hist. d'Art., tit. I, p. 16), les -nomsi'Àdqrçtenses, Ostrébates, Atrébates avaient été donnés aux différents, habitants de l'Artois d'après leur situation géographique par rappprt au reste du pays. ARRAS sous, LES ROMAINS ET LES MÉROVINGIENS. — L'his toire d'Arras remonte à la plus haute antiquité. Cette ville avait déjà, du temps de César, une grande importance comme p.oint stratégique. C'est sans doute à cette cause qu'il faut attribuer le sgjour que .le conquérant y fit pendant tout un hiver (l'an de Rome, 703, ayant Jésus-Christ, 52). A cette époque, elle avait pour chef un-homme dont le nom est resté célèbre : c'est Comius {Ggmm),, d'abord l'allié le plus utile des Romains dans la Gaule- Belgique* ensuite leur ennemi le. plus implacable. Après la con quête de la,Belgique, César le mit à la tête des Atrébates, et le _ 2 — chargea de nouer en Bretagne des intelligences avec les chefs de cette île, lors des deux invasions que les Romains y opérèrent. Mais le soulèvement de Vercingétorix lui fit abandonner ses anciens alliés. Il fut un des chefs qui commandèrent l'armée des Gaulois, envoyée au secours d'Alise, et dans laquelle les Atrébates four nirent un contingentde quatre mille hommes. {Comment.,liv. XXV) : ils en avaient fourni précédemment un de quinze mille à la bataille' de la Sambre. {Convient., liv. II.) Comius ne put empêcher la prise d'Alise. {Comment., liv. XXVI,XXIX, et.) ; mais il s'appliqua désormais à susciter aux Romains des adversaires sans cesse renaissants. Ses instigations soulevèrent contre eux les Bituri- ges et les Carnutes, et décidèrent les Bellovaques à leur faire une guerre en règle. Ces actes d'hostilité attirèrent de nouveau les armes des Romains contré les Atrébates, qui furent entièrement soumis. Comius, plutôt que de se "rendre, se réfugia en Germanie, d'où il faisait continuellement des incursions dans la Gaule. Un jour il faillit être pris par trahison : Quadratus, un des lieutenans deCésar, l'ayant invité à une conférence, le fit attaquer par des centurions qui le frappèrent de plusieurs coups d'épée. Il parvint à se déga ger, et depuis ce moment, disent les Commentaires (liv. XIII), il jura de ne jamais paraître devant un Romain. Frontin, dans son livre des Stratagèmes (pli. XIII) nous fait connaître comment finit ce chef illustre. Pendant toute une année, il lutta encore avec la plus grande énergie ; mais il dut céder et fit sa soumission en obte nant d'Antoine de ne pas rendre son épée, et de se retirer dans le lieu qu'il voudrait. De cette manière il ne fut pas obligé de souffrir le contact des Romains, et put rester fidèle à son serment. (702 de Rome, 51 av. J.-C.J. Sous les Empereurs, Arras devint un' municipe d'une grande importance. Cette ville était une des douze Civitates de la seconde Belgique. (Notitiadignitatum,^. 150,Pancirol,e#. de 1602),sonnom est souvent cité dans les auteurs, et ses manufactures devinrent célèbres dans le monde entier.