Aicardiana 17
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ISSN 2265-7703 Aicardiana 2e série — n° 17 — 15 juin 2016 ▪ Éditorial Dominique $ʏʃʐʐ ▪ Jean Aicard et les Michelet Texte de Dominique $ʏʃʐʐ Poèmes et articles de Jean $ʋʅʃʔʆ ▪ Jean Aicard à Monaco et Monte-Carlo Texte de Dominique $ʏʃʐʐ Poèmes de Jean $ʋʅʃʔʆ ▪ Le monument Jean-Aicard à Toulon Dominique $ʏʃʐʐ ▪ Jean Aicard et les tsars. Texte de Dominique $ʏʃʐʐ Poèmes de Jean $ʋʅʃʔʆ ▪ Notes et Documents ▪ Jules Kapry ▪ Camille Allary ▪ Le nid de bouscarles Jean $ʋʅʃʔʆ ▪ La moderne croisade Jean $ʋʅʃʔʆ Aicardiana 2e série SOMMAIRE revue numérique du numéro 17 publiée sur le site Internet www.jean-aicard.com Directeur de la publication : Dominique $ʏʃʐʐ Éditorial. Dominique $ʏʃʐʐ 5 Aicardiana publie des travaux originaux consacrés à la vie et à l’œuvre de l’écrivain varois Jean Aicard. Jean Aicard et les Michelet. 7 Les opinions émises dans cette revue n’engagent que la responsa- Texte de Dominique $ʏʃʐʐ bilité de leurs auteurs. Poèmes et articles de Jean $ʋʅʃʔʆ Il est interdit de modifier ce fichier numérique, de le vendre ou de Jean Aicard à Monaco et Monte-Carlo 61 l’utiliser à des fins commerciales. Texte de Dominique $ʏʃʐʐ 2 Droits de traduction et d’adaptation réservés pour tous pays. Poèmes de Jean $ʋʅʃʔʆ 3 Le Code de la propriété intellectuelle, dans l’article L122-5, alinéa 2, Le monument Jean-Aicard à Toulon. Dominique $ʏʃʐʐ 81 autorise « les copies ou reproductions réalisées à partir d’une source licite et strictement réservées à l’usage privé du copiste et non desti- Jean Aicard et les tsars. 103 nées à une utilisation collective » et, dans l’alinéa 3a, « les analyses Texte de Dominique $ʏʃʐʐ et courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, Poèmes de Jean $ʋʅʃʔʆ pédagogique, scientifique ou d’information de l’œuvre à laquelle elles sont incorporées ». Notes et Documents 117 L’article L122-4 du même Code prévoit que « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de Jules Kapry 119 l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite. Il en est de Camille Allary 127 même pour la traduction, l’adaptation ou la transformation, l’arran- gement ou la reproduction par un art ou un procédé quelconque. » Le nid de bouscarles. Jean $ʋʅʃʔʆ 141 La moderne croisade. Jean $ʋʅʃʔʆ 187 © Dominique $ʏʃʐʐ, 2015 ISSN 2265-7703 ÉDITORIAL Un sentiment de fin de règne dans notre vieille démocratie, une actualité dominée par des grèves manifestant avant tout un égoïsme corporatif archaïque et le lot habituel de violences et de crimes ethniques ou religieux induisent un climat de morosité que même la chronique sportive pourtant fournie — tennis, foot- ball, et bientôt cyclisme — n’arrive pas à dissiper. Tout cela fait désirer un retour aux activités de l’esprit et notamment à l’expression poétique : Aicardiana apporte aujour- d’hui cette éclaircie avec un menu riche et diversifié. 4 5 Si Jean Aicard n’a que peu connu le célèbre historien Jules Michelet, du moins fut-il intime avec sa veuve qui l’adopta comme son enfant chéri. Chez Jean Aicard, Monaco et Monte-Carlo ne sont pas que des destinations estivales à la mode mais aussi des lieux d’art et de science. Quant au monument Jean-Aicard érigé au jardin de la ville à Toulon, il convient de faire émerger de l’oubli le nom de son créateur : le sculpteur Victor Nicolas, alors jeune artiste déjà très distingué par les institutions officielles. Enfin, les adresses de notre écrivain aux souverains russes démontrent que la poésie peut — ou, en tout cas, a pu — trouver un champ d’expression dans les relations internationales. Les Notes et documents concernent deux personnages bien différents : le compositeur Jules Kapry qui paraît avoir disparu dans la tourmente bolchevique d’octobre 1917 et l’écrivain mar- seillais Camille Allary, trop vite emporté, qui n’a pu développer un talent littéraire prometteur. JEAN AICARD ET LES MICHELET Et cette livraison apporte, pour finir, deux textes de Jean Aicard : — une nouvelle de jeunesse mettant en scène le petit peuple Texte : Dominique $ʏʃʐʐ provençal du plan de La Garde dans sa vie quotidienne ; Poèmes et articles de Jean $ʋʅʃʔʆ — un poème du temps de la Grande Guerre tentant de sauve- garder une dimension chrétienne même dans les pires entreprises de l’humanité la plus barbare. Jules Michelet, l’une des grandes personnalités du ʚʋʚe siècle, naquit le 21 août 1798 à Paris, dans une famille catholique ori- Dominique $ʏʃʐʐ ginaire de Laon (Aisne) dont le chef était maître-imprimeur. Il fit ses études au lycée Charlemagne puis à l’université. Docteur ès lettres le 27 août 1819, agrégé de lettres le 21 septembre 1821, 6 il débuta sa carrière d’enseignant à la rentrée 1822 au collège 7 Rollin et la poursuivit, à partir de 1827, comme maître de confé- rences de philosophie dans la future École normale supérieure. La monarchie de Juillet le nomma suppléant de Guizot à la Sorbonne, mais surtout chef de la section historique des Archives nationales, ce qui lui permit d’accéder aisément à une documen- tation de première main : il y débuta son Histoire de France, qu’il n’achèvera que trente années plus tard. En avril 1838, à l’occasion de sa leçon inaugurale à la chaire d’histoire du Collège de France, il dénonça l’activisme des Jésuites et l’abandon du peuple par l’Église romaine, s’attirant ainsi la haine du clergé et des milieux conservateurs. Le décret du 12 avril 1852 le révoqua de ses fonctions de pro- fesseur au Collège de France et son refus de prêter serment à l’Empire le fit exclure des Archives nationales. D’un premier mariage le 20 mai 1824 avec Pauline Rousseau (1792-1839), fille d’un ténor alors célèbre, Michelet eut deux enfants : Adèle (1824-1855) et Charles (1829-1862) ; mais Au décès de Jules Michelet en février 1874, Jean Aicard Pauline mourut de la tuberculose le 24 juillet 1839. Il contracta n’était âgé que de vingt-six ans et les deux hommes – nés le un second mariage le 19 mars 1849 avec Athénaïs Mialaret, qui premier en 1798 et le second en 1848 – avaient cinquante ans lui donna en juillet 1850 un fils, Yves-Jean-Lazare, qui ne vécut d’écart. En cette année 1866, Michelet était un personnage que quelques semaines. considérable tandis que Jean Aicard était encore un petit pro- Durant les deux décennies du Second Empire, les Michelet vincial à peu près inconnu. Michelet était un historien consa- vécurent aussi bien en France qu’en Italie. Ils avaient l’habitude cré, un philosophe – ou, du moins, un essayiste – passionné de passer l’hiver sur la Côte d’Azur, surtout à Hyères qu’ils par les relations humaines et l’organisation des sociétés, tandis découvrirent probablement grâce à Ferdinand Denis, alors que Jean Aicard était un poète encore débutant porté vers le conservateur de la bibliothèque Sainte-Geneviève à Paris, dont théâtre et la métaphysique. Enfin Jean Aicard, même dans sa le frère aîné, Alphonse Denis, avait été maire de la petite cité révolte contre une Église qui lui paraissait avoir abandonné (1830-1848). Ils arrivèrent pour la première fois à Hyères le 25 l’humanité souffrante, ne pouvait partager l’anticléricalisme décembre 1857 et s’installèrent, grâce à Alphonse Denis, dans forcené de Michelet. un appartement du château Bellevue : « J’ai passé les premiers Ils n’avaient donc a priori aucune raison de se croiser puis- mois de 1858 dans l’agréable petite ville d’Hyères, qui de loin qu’ils vivaient dans deux univers totalement étrangers et leur 8 regarde la mer, les îles et la presqu’île dont sa côte est abritée. rencontre inattendue est due à l’inépuisable entregent d’Alexan- 9 La mer, à cette distance, attire plus puissamment peut-être que dre Mouttet 2 qui était alors le compagnon de la mère de notre si l’on était au bord. Les sentiers qui y mènent invitent, soit poète. La première mention d’Aicard dans le Journal de Miche- qu’on suive, entre les jardins, les haies de jasmin et de myrte, let se trouve à la date du samedi 7 avril 1866 3 et la rencontre soit qu’en montant quelque peu on traverse les oliviers et un eut lieu à Hyères. L’apprenti-poète avait apporté son article sur petit bois mêlé de lauriers et de pins. Le bois n’empêche nulle- Les Travailleurs de la mer, de Victor Hugo, publié deux jours ment qu’on n’ait de temps à autre quelques échappées de la auparavant par le journal local : mer. Ce lieu est, non sans raison, nommé Coste-Belle 1. » À la suite de ce premier séjour, les Michelet vinrent passer presque 2 Dans son Journal, tome III (1861-1867) et tome IV (1868-1874), Jules Michelet cite plus de soixante-dix fois Mouttet. Le Journal étant rédigé tous les hivers suivants dans la Cité des palmiers. dans un style télégraphique, ces mentions sont toujours très laconiques Les principales œuvres de Jules Michelet sont l’Histoire de (« visite de Mouttet », « assiduités de Mouttet », « Mouttet arrive »)… et parfois même impatientes (« l’inévitable Mouttet », « Mouttet qui me fait France (1833-1863) et l’Histoire de la Révolution française perdre tant de temps pour rien »…). La première mention de Mouttet se (1847-1853). trouve à la date du lundi 23 septembre 1861 (tome III, page 60). — Concer- nant Alexandre Mouttet et ses relations littéraires, voir $ʏʃʐʐ(Dominique), * « Alexandre Mouttet », Aicardiana, n° 11, 15 avril 2015, pages 7-48. 3 0 ʋʅʊʇʎʇʖ(Jules), Journal, tome III (1861-1867), page 382, à la date du samedi 7 avril 1866, à Hyères : « À déjeuner les jeunes Turrel et Aicard 1 0 ʋʅʊʇʎʇʖ(Jules), La Mer, 5/ livre II « La genèse de la mer », section VI qui sont venus à pied par le Pradet d’où ils apportent un beau bouquet.