DEPARTEMENT DE LA

COMMUNES DE ET DE

ENQUÊTE PUBLIQUE DU 19 SEPTEMBRE AU 20 OCTOBRE 2016

DEMANDE D'AUTORISATION UNIQUE EN VUE D'EXPLOITER UN PARC EOLIEN COMPRENANT QUATRE AEROGENERATEURS ET UN POSTE DE LIVRAISON SUR LE TERRITOIRE DES COMMUNES DE CHAULNES ET DE VERMANDOVILLERS

COMMISSAIRE ENQUÊTEUR YVES DEBOEVRE

Octobre 2016 2

Dossier n° E16000103/80 Projet éolien sur Chaulnes et Vermandovillers T.A

RAPPORT

1 - GENERALITES

OBJET DE L'ENQUÊTE

La présente enquête publique fait suite à la demande d'autorisation déposée par la SAS "Ferme Eolienne du Bois Briffaut", en vue d'exploiter un parc éolien comprenant quatre aérogénérateurs et un poste de livraison sur le territoire des communes de Chaulnes et Vermandovillers.

1.1) CADRE JURIDIQUE

Depuis l’ordonnance 2014-355 du 20 mars 2014, promulguée en application de la loi 2014-1 du 2 janvier 2014, la construction d’un parc éolien, au titre des installations classées pour la protection de l’environnement, relève d’une autorisation unique dans les régions Basse- Normandie, Bretagne, Champagne-Ardennes, Franche-Comté, Midi-Pyrénées, Nord - Pas-de- Calais et Picardie. Elle est complétée par le décret n°2014-450 du 2 mai 2014 qui précise que "l'autorisation unique rassemble, outre l'autorisation ICPE elle-même, le permis de construire, l'autorisation de défrichement, la dérogation à l'interdiction de destruction d'espèces protégées et l'autorisation au titre du code de l'énergie". Le porteur de projet peut ainsi obtenir, après une seule demande, à l'issue d'une procédure d'instruction et d'une enquête publique unique, une autorisation préfectorale couvrant l'ensemble des volets du projet ». La mise en œuvre d'un parc éolien en est notamment régie par les lois et réglementations suivantes :

- la directive européenne 2009/28/CE, du 23 avril 2009, relative à la promotion de l’utilisation de l’énergie produite à partir de sources renouvelables, transposée dans le droit français par la Loi 2009-967 du 03 août 2009, dite « Loi GRENELLE 1 »; - la Loi « Grenelle 2 », du 12 juillet 2010 a fixé les objectifs énergétiques et le rythme de croissance de la production d’énergie renouvelable; - le code de l’environnement, et notamment les articles L.512-1 et suivants et R.512-2 et suivants; - le code de l’urbanisme, et notamment l’article L.421-1; - le code de l’énergie, et notamment l’article L.323-11.

La demande du pétitionnaire doit présenter une étude d’impact (articles L 122-1 à L 122-3 du Code de l’environnement), et dont le contenu est fixé à l’article R 122-3 du même code;

Le dossier de présentation doit aussi comprendre l’avis de l’Autorité environnementale. L’enquête publique est régie par les lois et règlements suivants : 3

- Code de l’Environnement (articles L.123-1 à L.123-19 et R.123-1 à R.123-23); - Loi n° 83-630 du 12 Juillet 1983, concernant la démocratisation des enquêtes publiques; 4 5 6

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Nota : L'autorité environnementale relève que ce projet se situe dans un contexte éolien fort : dans le rayon d'étude éloigné (20 km autour du site prévu), on dénombre un total de 12 parcs éoliens construits (120 machines), 13 parcs accordés (pour 84 éoliennes) et 9 parcs en instruction (pour 67 machines prévues).

1-4-1-2) Chronologie du projet : • avril 2012 : prospection et pré-étude cartographique; • juin 2012 : prise de contact avec les municipalités; • 14 juin 2012 : validation du SRCAE : les communes de Chaulnes et Vermandovillers sont reconnues comme territoires favorables à l'éolien; • Janvier et mars 2013 : délibérations favorables de ces communes; • 15 avril 2013 : suppression des ZDE (Loi Brottes). le SRE est dorénavant le document de référence; • avril 2014 : lancement de l'étude écologique par le bureau d'études "Biotope", et de l'étude paysagère (cabinet indépendant "Airele"); • février 2015 : information à la population des deux communes : diffusion d'une lettre d'information sur l'énergie éolienne et sur le projet de parc du "Bois Briffaut". La lettre invite également les habitants à une exposition publique et à une permanence dans chaque mairie (réponses des collaborateurs de "Volkswind" aux questions éventuelles de la population); • exposition dans les deux mairies, du 09 au 17 mars 2015, et organisation de deux permanences, les 10 mars à Chaulnes, et le 17 mars à Vermandovillers; • réalisation des relevés acoustiques pour les habitations les plus proches du secteur d'implantation du projet (cabinet Venathec).

1-4-2) CARACTERISTIQUE DU PROJET :

Le projet prévoit l'exploitation d'un parc éolien de 4 machines (de marque non encore retenue), qui aura une puissance totale comprise entre 12 MW et 13.8 MW. Les éoliennes auront les caractéristiques suivantes : - puissance nominale de 3 MW à 3,45 MW (en fonction du constructeur retenu); - diamètre du rotor de l’ordre de 117 m; - hauteur au moyeu de 91 m, soit une hauteur de 150 m en bout de pale. Un poste de livraison est prévu pour le parc (à proximité de l'éolienne E3), avec enfouissement des câbles électriques. Les éoliennes auront une durée de vie de 20 à 25 ans, à l'issue de laquelle elles seront démantelées. Conformément à l'arrêté du 6 novembre 2014 modifiant celui du 26 août 2011 relatif à la remise en état du site et à la constitution des garanties financières pour les installations de production d'électricité utilisant l'énergie mécanique du vent, la "Ferme Eolienne du Bois Briffaut" constituera une garantie financière de 50 000,00 € par éolienne, soit 200 000 € pour l'ensemble du parc, auxquels on ajoutera un réajustement lié à l'actualisation du taux de TVA de l'année du démantèlement. Cette garantie, réactualisée tous les cinq ans, sera constituée avant la mise en service du parc comme le précise l’art. R.553-1 du Code de l’Environnement, créé par Décret n°2011-958 du 23 août 2011. 7

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1-5) COMPOSITION DU DOSSIER

Le dossier d'enquête est constitué de 21 "pièces" (documents ou copies, notices ou plans) : * dossier de demande d'autorisation d'exploiter (DDAE), ainsi qu'une notice de complémént, contenant : - la lettre de demande d’autorisation et la lettre de demande de dérogation; - la présentation du demandeur (Ferme Éolienne du Bois Briffaut), de la société "Volkswind" et du projet.

* une étude d’impact et son résumé non technique : comprenant : - le recensement des richesses naturelles, culturelles et économiques de la région concernée, l’évaluation des effets du projet sur celles-ci ainsi que le cumul des effets avec d’autres projets, - la présentation des différentes variantes étudiées, ainsi que les raisons du choix du projet et l'indication des aménagements susceptibles de limiter ou compenser les déséquilibres qu’il pourrait entraîner. Cette partie du dossier intègre notamment une copie des avis "sans observation" du ministère de la Défense (06 juillet 2012), de la Direction de l'Aviation Civile (DRAC – 04 juin 2012) et de Météo-France (18 juin 2012 - respect des distances par rapport aux radars "météo"). - une étude de compatibilité pour vérifier la compatibilité avec les documents d'urbanisme et autres plans et programmes mentionnés à l'article R. 122-17 du Code de l'Environnement; - une étude sur la santé consacrée aux effets du projet sur l’environnement, et sa traduction en risques pour la santé humaine; - l’analyse des méthodes et des difficultés éventuelles rencontrées. * le volet "Faune – Flore" de l'étude d'impact et son atlas cartographique : Comportant notamment les études réalisées sur l'avifaune et sur les chiroptères; * une étude paysagère, patrimoniale et touristique : Comprenant 85 photomontages permettant de visualiser l'environnement du projet, son insertion dans le paysage et les co-visibilités avec les éléments remarquables de ce paysage. * une étude de danger et son résumé non technique : L’étude de danger a pour objectif d’identifier et d’analyser les dangers présentés par l’installation, d’en évaluer les conséquences sur les tiers et de présenter les dispositions envisagées pour réduire les risques ou limiter leurs effets. Cette partie du dossier d'enquête comprend également : * la notice d’hygiène et de sécurité a pour rôle de présenter les mesures visant à assurer la conformité de l’installation avec les prescriptions législatives et réglementaires ayant trait à l’hygiène et à la sécurité du personnel ; * l’analyse des méthodes et des difficultés éventuelles rencontrées. 8

* copie du dépôt de la demande d'autorisation unique éolien, et copie de son récépissé, pour 11 pièces et cinq plans.

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* une étude acoustique ; * une note sur la consommation des espaces agricoles ; * un mémoire en réponse à l'avis de l'autorité environnementale ; * un dossier de pièces jointes : comportant notamment les documents CERFA, les délibérations des conseils municipaux de Chaulnes et Vermandovillers, les déclarations de signature des promesses de bail et les avis de remise en état du site après arrêt définitif de l'activité. * un dossier architecte; * plans des abords : dossier avec plans : 2 au 1/1000, 2 au 1/2500 et un au 1/25000.

1-6) EXAMEN DU DOSSIER

ETUDE D'IMPACT : L’étude d’impact, ainsi que le résumé non technique, constituent un ensemble cohérent et bien développé, regroupant des informations générales, une analyse de l’état initial (physique et humain) de l’environnement, et l'étude des effets potentiels que générera le projet. L'étude d'impact a conclu comme suit : 1-6-1) ANALYSE DE L'ETAT INITIAL :

1-6-1-1) Le milieu physique : Pas de contraintes particulières pour le milieu physique (géologie, pédologie, climat, hydrologie et hydrogéologie).

1-6-1-2) Le milieu naturel :

Zonages de protection et zonages d'inventaire du patrimoine naturel

Zonage de protection : Aucune zone "Natura 2000" ne recoupe le site du projet, ni son aire d'étude rapprochée (3 Km autour du projet). Deux zones "Natura 2000" s'inscrivent dans un rayon de 20 Km (à 10 Km du site du projet). Aucun autre zonage de protection du patrimoine naturel ne s'inscrit à moins de 10 Km du site. Zonages d'inventaire : Six zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF – 1 de type II et 5 de type I) sont répertoriées dans un rayon de 10 Km. Toutes se situent à un minimum de 9 Km du site. Une zone importante pour la conservation des oiseaux (ZICO) se situe à 9,5 Km. 9

L'étude d'incidence du projet sur les sites "Natura 2000", jointe à l'étude d'impact, indique que les habitats, les amphibiens, les reptiles, les invertébrés et les poissons ne sont pas pris en compte dans le dossier. Ces espèces ne subiront aucune incidence du projet, du fait de son éloignement des zones concernées.

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Flore et habitats Habitats : L'aire d'étude immédiate du projet (185 Ha) est constituée majoritairement d'espaces dédiés à la culture (93,3 %), puis de plantations et zones boisées (arbres et arbustes, haies et alignements d'arbres représentant 4,81%), de prairies et friches (1,2%) et de zones artificialisées ou anthropisées (routes et chemins pour 1,2%). Ces espaces ne présentent qu'un enjeu de conservation des habitats très faibles, hormis les prairies de fauche (0,07 Ha soit 0,04 % de l'aire immédiate), présentant un enjeu de conservation moyen.

Flore : Aucune espèce protégée n'est présente sur l'aire d'étude immédiate du projet, seules trois espèces patrimoniales non protégées ont été décelées.

Avifaune L'étude précise que 8 espèces patrimoniales ont déjà été observées sur les communes de Chaulnes et Vermandovillers, et indique que la zone du projet se situe : • à l'extrémité d'une bande de 40 Km de plaines cultivées, fréquentées par le Vanneau huppé et par le Pluvier doré (halte migratoire de plusieurs milliers d'individus); • à l'extérieur d'un secteur présentant un très fort enjeu pour le Busard cendré; • hors des principaux couloirs de migration de l'avifaune, répertoriés en Picardie; • à moins de 20 Km des zones "Natura 2000" intégrant la ZPS "Etangs et marais du bassin de la Somme", retenue en raison de la présence des espèces suivantes : Martin pêcheur d'Europe, Busard des roseaux, Busard Saint- Martin, Blongios nain, Gorgebleue à miroir, Bihoreau gris, Bondrée apivore, Marouette ponctuée, Aigrette garzette et Sterne pierregarin. Pour dresser les inventaires de l'état initial, 11 prospections de terrain, couvrant un cycle biologique complet, ont été réalisées durant la période 2014-2015:

Saison Cycle biologique Dates

Hiver Hivernage 30/01/2015 12/02/2015

14/05/2014 02/06/2014 Printemps/Eté Migrations printanières 16/06/2014 et nidification 17/03/2015 11/04/2015 28/04/2015

Automne Migrations 08/09/2014 automnales 11/10/2014 06/11/2014 10

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Ces prospections ont permis de relever : • en période de reproduction : 45 espèces (2 d'intérêt européen, 2 d'intérêt patrimonial et 31 protégés à l'échelle nationale); • En période de migration postnuptiale : 43 espèces (4 d'intérêt européen, 32 protégés à l'échelle nationale et 12 protégés à l'échelle nationale); • En période de migration prénuptiale : 59 espèces (2 d'intérêt européen, 42 protégés à l'échelle nationale et 14 protégés à l'échelle nationale); • En période hivernale : 39 espèces (1 d'intérêt européen, 24 protégés à l'échelle nationale et 8 protégés à l'échelle nationale); Nota : Certaines espèces peuvent relever de plusieurs classements (par ex. le Pluvier doré est une espèce d'intérêt européen et d'intérêt patrimonial). L'étude écologique présente un tableau de synthèse des niveaux des sensibilités prévisibles des oiseaux au projet de la "Ferme du Bois Briffaut". Cette étude, qui n'analyse les impacts que sur les espèces présentant un niveau de sensibilité égal ou supérieur à "modéré", conclut à un impact global faible sur les espèces retenues (Busard Saint-Martin, Pluvier doré et Vanneau huppé), ainsi que pour le groupe des Laridés :

- Busard Saint-Martin : un seul individu observé posé, puis en chasse;

- Pluvier doré et Vanneau huppé : les plus importants flux migratoires et les stationnements ont lieu en automne et évitent le parc éolien déjà existant. La perte d'habitat est réduite, en raison de la faible fréquentation du secteur en période de migration printanière;

- Groupe des Laridés : perte d'habitat très faible, ces oiseaux se nourrissant sur le site du centre de stockage des déchets de (3,5 Km), et se reposant sur les terrains avoisinant le centre. Les risques de collision avec les parcs sont faibles, les cas de collisions constatés ne concernant que des parcs en bord de mer, où les colonies sont plus importantes et les conditions de vol pour les oiseaux plus contraignantes.

Chiroptères

L'analyse de l'étude de l'état initial révèle que : - la carte reprenant la sensibilité chiroptèrologique du secteur, réalisée par "Picardie Nature" inscrit le site du projet dans un secteur présentant une sensibilité chiroptèrologique faible; 11

- cinq espèces de chiroptères (Pipistrelle commune, Pipistrelle de Nathusius, Oreillard roux, Pipistrelle de Kuhl et Oreillard gris) et deux groupes de chiroptères indéterminés (Murin et Sérotule) sont répertoriés dans un rayon de 10 Km du projet (données obtenues par consultation de "Picardie Nature"); - 2 sites souterrains d'hibernation sont connus dans un rayon de 15 Km autour du projet.

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L'analyse des données fournies par "Picardie Nature" indique que le site du projet pourrait entraîner un risque de mortalité pour les chiroptères, notamment par la présence de boisements proches ainsi que lors des déplacements saisonniers (migration ou changement de gîte). L'implantation des machines devra être réalisée en portant une attention particulière à la détermination des routes de vol, et en veillant à éloigner le plus possible les éoliennes des parties boisées. Pour les besoins des études sur les chiroptères, 13 prospections de terrain, couvrant un cycle biologique complet, ont été réalisées en 2014 :

Saison Cycle biologique Dates

Migration printanière (avril à mi-mai) 14/05/2014 Ces Printemps

30/05/2014 Période de mise bas et d'élevage des jeunes 02/06/2014 05/06/2014 11/06/2014

24/06/2014 Eté / Automne Migration automnale et activité 03/07/2014 autour des quartiers d'hiver 23/07/2014 03/09/2014 15/09/2014 22/09/2014

Hiver Recherche de gîtes d'hibernation 30/01/2015 prospections ont permis de relever la présence et d'identifier 11 espèces de chiroptères sur le site du projet. Le bureau "Biotope", qui a réalisé cette étude, relève que la diversité des espèces observées sur la zone du site du projet est surprenante au regard des informations disponibles en bibliographie.

L'étude écologique présente un tableau de synthèse des niveaux des sensibilités prévisibles pour les chiroptères, et précise que le niveau de sensibilité du site sera moyen pour le groupe des Pipistrelles, et très faible pour les autres groupes de chiroptères. 12

L'étude indique en outre qu'aucune éolienne ne se situe au sein de boisements, et que les machines sont suffisamment éloignées pour que leurs pales ne les survolent pas. Cependant, elle précise que l'éolienne E4, de par des contraintes techniques et foncières (distance à respecter entre les machines, accords finalisés avec les propriétaires et exploitants agricoles) est implantée proche d'un boisement (60 m), mais fera l'objet d'un plan de bridage.

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1-6-1-3) Le patrimoine : Le secteur d'étude est localisé au cœur du plateau du Santerre, qui présente de vastes horizons quasiment plats, faiblement modelés à l'approche des vallées de la Somme et de l'Ingon (au Nord et à l'Est), de la Luce (à l'Ouest) et de l'Avre (au Sud) Ce territoire est déjà marqué par des parcs éoliens, notamment du Santerre et d'Ablaincourt- Pressoir, à proximité du site du projet. D'autres projets sont en cours d'instruction pour l'extension du parc du Santerre. Le secteur du projet viendra prendre place entre les communes de Vermandovillers, Lihons, Ablaincourt-Pressoir et Chaulne, à proximité des autoroutes A29 et A1, au croisement de départementales secondaires reliant les villages proches. Concernant ses interactions avec les zones bâties de Chaulnes, Ablaincourt-Pressoir, Vermandovillers, Lihons, et avec la ferme de Lihu (ferme isolée entre Vermandovillers et Lihons), le secteur d'étude du projet s'inscrit en surimpression du parc existant d'Ablaincourt- Pressoir. Le projet viendra densifier la perception éolienne du secteur, mais se maintiendra dans un espace éolien déjà existant, sans créer un nouvel espace visuel occupé par des éoliennes. Concernant le patrimoine architectural et touristique, aucun monument historique, ni aucun site inscrit ou classé ne se situe à moins de six kilomètres du projet.

1-6-2) EFFETS POTENTIELS SUR L'ENVIRONNEMENT :

1-6-2-1) Impact global de l'activité éolienne : Le dossier indique que l'utilisation de l'énergie éolienne ne génère pas de déchets (hormis les déchets de maintenance, récupérés et recyclables), ni de pollution de l'air (suie, cendres, fumées, poussières ou odeurs). De par son mode de fonctionnement, elle ne produit pas de rejets, soit sous forme de gaz (effet de serre, C.OV…), soit sous forme d'écoulements vers le milieu aquatique (métaux lourds). Elle ne génère apparemment aucun effet néfaste pour la santé humaine. Le projet ne semble pas présenter de caractéristiques rédhibitoires vis à vis des activités humaines déployées dans le secteur (agricoles, industrielles ou touristiques). Des impacts positifs sont à prendre en compte : retombées financières locales (communes, location de terrains privés ou public), réalisation de chantiers et/ou maintenance par des entreprises locales ou régionales).

1-6-2-2) Impacts particuliers du projet : La mise en œuvre du parc générera des impacts temporaires, liés essentiellement à la phase de montage et de démantèlement des éoliennes et à court terme, ainsi que des impacts permanents, liés à la durée d'exploitation des aérogénérateurs. 13

Milieux aquatiques : Le périmètre du projet n'interfère avec aucun périmètre de sécurité d'un captage d'eau. Les travaux de terrassement pourraient occasionner une augmentation de l'apport de matières en suspension (MES) dans les eaux de surface, et le coulage des fondations produire des "fleurs de ciment", venant s'ajouter aux MES.

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Une pollution accidentelle, risque aléatoire lors de la réalisation du chantier ou de la maintenance des infrastructures, devrait être limitée, au vu des faibles quantités de polluants mises en jeu, associées aux mesures de sécurité adaptées lors de ces phases d'exploitation.

Le projet n'affecte aucun cours d'eau, et aucun impact hydrographique direct n'est à retenir. Les aménagements proposés par le projet ne généreront pas d'obstacles à l'écoulement naturel des eaux, et ne provoqueront pas de ruissellements importants. Seules les aires de montage et les chemins d'accès, constitués de sols damés et compactés, représentant 2,8 Ha sur 55 Ha, resteront moins perméables que les autres sols (parcelles agricoles). Les risques d'impact indirects sur les cours d'eau sont très limités.

* Impact sur l'air : L'utilisation de l'énergie éolienne ne génère pas de déchets (hormis les déchets de maintenance, récupérés et recyclables), ni de pollution de l'air (suie, cendres, fumées, poussières ou odeurs). De par son mode de fonctionnement, elle ne produit pas de rejets, soit sous forme de gaz (effet de serre, C.OV…), soit sous forme d'écoulements vers le milieu aquatique (métaux lourds). Elle ne génère apparemment aucun effet néfaste pour la santé humaine. Les travaux sont susceptibles, en l'absence de pluies, de générer des poussières, mais la distance entre la zones de travaux et les habitations limite fortement le risque de perturbation des populations.

* Impact sur le sol et le sous-sol : Les données accessibles sur la composition des sols et sous-sols sur le lieu d'implantation du projet ne révèlent aucune zone de faille, ni aucune cavité. Les sondages qui seront effectués lors de la phase du chantier le confirmeront. Sans modifier notablement le relief, les travaux d'aménagement peuvent entraîner des modifications des caractéristiques du sol (écoulements superficiels ou souterrains, évaporation naturelle des couches, phénomènes de retrait-gonflement). Ces impacts peuvent générer des incidents affectant l'ensemble du bâti (fissurations des structures, dislocation des cloisons, décollement d'éléments divers,…). Une étude du sous-sol est réalisée, pour définir un cahier des charges à usage des différentes entreprises qui interviendront sur le site. 14

* Impact sur les milieux naturels :

Flore et habitats

Les travaux nécessaires à la réalisation du projet engendreront des transformations temporaires, mais aussi permanentes, sans aucun défrichement Dans la zone des travaux, aucune espèce ou habitat d'intérêt patrimonial n'a été répertorié. Les espèces herbacées susceptibles d'être affectées par la mise en place du projet sont relativement communes et ne présentent pas d'intérêt particulier. Cet impact est considéré comme faible.

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Avifaune La construction du parc, ainsi que son exploitation induiront des impacts temporaires ou définitifs sur l'avifaune fréquentant le site, ou ses abords proches, voire éloignés. Les études réalisées ont déterminé la sensibilité des espèces aux impacts possibles, et évalué, pour les espèces présentes sur l'aire d'étude, et en fonction de leurs caractéristiques connues, la sensibilité du site :

En période de reproduction

Espèce Sensibilité générale Présence dans l'aire Niveau de de l'espèce d'étude sensibilité du site Busard Saint-Martin Moyenne aux collisions 1 individu observé Moyenne

Bondrée apivore Moyenne aux collisions 1 individu observé Faible

Buse variable Collision Comportement à risques, mais effectifs faibles et espèce non Faible patrimoniale Régulièrement observé en chasse Faucon crécerelle Forte aux collisions dans l'aire d'étude. Probablement Faible nicheuse à proximité. Effectif faible et espèce non patrimoniale Goéland brun Moyenne aux collisions Présence en faible effectif Faible Vanneau huppé Faible aux collisions 2 groupes observés en transit. Faible Perte d'habitat Pas de signe de nidification Tadorne de Belon Modérée aux collisions. Plusieurs groupes observés en Perte d'habitat : alimentation et en transit dans des comportement de fuite directions variées. Probable nicheur Faible avérée à proximité des près du centre de stockage des éoliennes déchets de Lihons (3 Km du projet) Faucon hobereau Moyenne aux collisions 1 individu observé Faible Linotte mélodieuse Faible aux collisions Perte d'habitat lors de la 1 individu observé Très faible reproduction. Nombreux territoires sus l'aire Bruant proyer Modérée aux collisions d'étude. Espèce très largement Très faible 15

répartie et non menacée en Picardie. Bruant jaune Faible aux collisions 1 individu observé Très faible Faible aux collisions. Plusieurs territoires (haies et Fauvette grisette Perte d' d'habitat lors de la limites de boisement de l'aire Très faible reproduction. d'étude). Espèce très largement répartie et non menacée en Picardie. Faible aux collisions. Nicheuse sur la totalité des milieux ouverts de l'aire d'étude. Alouette des champs Comportement à risques lors de ces Perte d' d'habitat lors de la périodes, mais espèce non Très faible reproduction. patrimoniale et très largement répartie en Picardie

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En période de migration et d'hivernage

Migration importante en octobre - novembre Quelques individus Modérée aux collisions. observés sur le site, mais le flux principal évite le parc éolien déjà Moyen Pluvier doré installé. Migration plus réduite au Perte d'habitat en période Printemps, mais survolant le site prénuptiale. du projet pour contourner le parc existant.

Migration importante en octobre et novembre (plusieurs Faible aux collisions. centaines d'oiseaux). Quelques individus observés sur l'aire d'étude, mais le flux principal Vanneau huppé évite le parc éolien déjà installé. Moyen Migration plus réduite au Perte d'habitat en période printemps, mais (quelques prénuptiale dizaines d'oiseaux), mais survolant le site du projet pour contourner le parc existant. Groupe des Laridés Importants mouvements et Goéland argenté et Moyenne aux collisions Stationnement (plus de cent Goéland brun oiseaux), probablement en lien Moyen principalement avec le centre de stockage des déchets de Lihons. Un oiseau observé en septembre Busard Saint-Martin Moyenne aux collisions et en mars, en chasse à très faible Faible hauteur au-dessus des cultures, dans l'aire d'études Présence de plusieurs oiseaux Faucon crécerelle Forte aux collisions toute l'année (2 au printemps, 4 Faible en automne et en hiver), mais espèce commune et largement répandue en Picardie.

Petits groupes en stationnement Alouette de champs Faible aux collisions. de septembre à mars, sur les Faible parcelles agricoles de l'ensemble de l'aire d'étude. 16

Groupes de taille variable Etourneau sansonnet Faible aux collisions. (jusqu'à 1000 individus), en Faible déplacement local ou en alimentation sur les cultures de l'ensemble de l'aire d'étude. . Un juvénile en 09/2014, en Bondrée apivore Moyenne aux collisions déplacement local, traversant Très faible l'aire d'étude à hauteur modérée Hirondelle de Faible aux collisions. Quelques individus en chasse à Très faible fenêtre l'automne et au printemps Hirondelle rustique Faible aux collisions. Quelques individus en chasse à Très faible l'automne et au printemps

Un individu en stationnement, le Faucon émerillon Moyenne aux collisions 11/10/2014, sur les parcelles Très faible agricoles de l'aire d'étude. Individus isolés et petit groupe Bruant proyer Modéré aux collisions sur toute l'aire d'étude. Espèce Très faible commune et largement répandue en Picardie et en France. Quelques individus en Linotte mélodieuse Faible aux collisions. déplacement local ou en Très faible stationnement sur les parcelles agricoles de l'aire d'étude.

Chiroptères

Les principaux risques identifiés pour les chiroptères évoluant dans le périmètre du site retenu pour le projet sont l'impact par collision ou la mortalité par barotraumatisme. Les espèces, ou groupes d'espèces, considérés comme sensibles aux impacts évoqués, en période d'activité comme en période de transit migratoire, sont : • la Pipistrelle commune et les autres espèces de Pipistrelle; • la Noctule commune et les autres espèces de Noctule; • les Sérotines; • le Grand Murin (peu cité dans les données de collision, mais espèce en danger et rare en Picardie, fréquentant les milieux ouverts); • certaines espèces des régions méditerranéennes. Tableau de synthèse des niveaux de sensibilité prévisible pour les chiroptères évoluant dans le périmètre du site retenu pour le projet.

Espèce Sensibilité Présence au sein de l'aire Niveau de sensibilité générale à l'éolien d'étude immédiate prévisible du site Ce groupe représente plus de 66% des chiroptères observés et recensés, dominant notamment en contexte paysager ouvert et/ou anthropique. Pics d'activité modérés sur chacun des milieux inventoriés pour l'étude (moins de Groupe des Très forte trente minutes d'activité positive par nuit au Moyenne Pipistrelles sol). L'activité à hauteur de pale doit être encore moindre, l'essentiel des déplacements de cette espèce se faisant à proximité du relief. Malgré une sensibilité très forte, l'utilisation des hauteurs à risque par cette espèce, 17

déduite de l'utilisation des altitudes plus basse, rend la sensibilité prévisible moyenne.

Espèce contactée à une reprise lors des transects automnaux, donc risque Sérotine Forte de collision très faible. Très faible commune Malgré une sensibilité forte, la très faible occurrence de collision, liée à l'utilisation anecdotique du site par l'espèce, rend la sensibilité prévisible très faible. Groupe des Un seul contact pour les deux espèces lors Noctules Très forte des transects automnaux. Très faible

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* Impact acoustique : Les résultats de l'étude acoustique, réalisée par la société "Venathec SAS", de Nancy (54), indiquent qu'il n'y aura pas de dépassements prévisionnels, ni en période diurne, ni en période nocturne. L'impact sonore des éoliennes ne dépassera pas les seuils réglementaires fixés par l'arrêté du 26 août 2011 (70 dBA en période diurne et 60 dBA en période nocturne). Le demandeur précise qu'il est prévu une campagne de mesures du bruit après la mise en service du parc, afin d'apporter, si besoin était, des mesures compensatoires. * Impact propres aux travaux : Envers les populations avoisinantes, les travaux nécessaires à la mise en œuvre du parc, et à son démantèlement, généreront trois types de nuisances :

- une production de déchets; - la production de bruits liés à l'utilisation d'engins (terrassement, évacuation des déchets, …); - émission de poussières et répercussion sur la qualité de l'air (gaz d'échappement). * Impact des travaux sur la circulation et les communications : Le réseau routier utilisé lors des phases de réalisation des fondations et du montage des machines, ainsi que lors du démantèlement du parc, est suffisamment dimensionné pour les poids lourds et engins qui seront nécessaires. Cependant, les chemins ruraux trop peu larges ne permettront pas de croisement de véhicules, mais la densité du maillage de ces voies permettra toujours l'accès aux terres agricoles. * Réseaux T.V, électriques et gaz : La télévision numérique terrestre (TNT) est moins susceptible de perturbations que la télévision analogique. Les communes de Chaulnes et Vermandovillers sont desservies par 18 l'émetteur d'Amiens Saint-Just, qui devrait continuer à assurer une bonne réception. Si toutefois des difficultés de réception survenaient, la loi oblige le maître d'ouvrage à rétablir une bonne réception pour l'ensemble des foyers touchés. Les raccordements électriques des éoliennes et du poste de livraison seront enterrés, et n'exerceront aucune incidence sur les réseaux desservant la zone d'étude. Concernant la présence de conduites de gaz dans le périmètre d'étude, le demandeur respectera la réglementation relative à la conception, la réalisation et l'exploitation d'un parc éolien, et s'assurera, après étude, des risques d'endommagement d'une conduite suite à une défaillance éventuelle d'une machine.

* Impacts sur le paysage : Le site a été choisi en tenant compte : • du Schéma Régional Eolien (SRE); • de la volonté des élus de Chaulnes et de Vermandovillers d'accueillir des éoliennes sur le territoire de leurs communes; • des contraintes paysagères (espaces naturels protégés, sites emblématiques); • des contraintes aéronautiques (hauteur réglementée des aérogénérateurs). Dans ce cadre, le demandeur a obtenu des avis favorables du Ministère de la Défense (06 juillet 2012) et de la Direction générale de l'Aviation Civile – DGAC (04 juin 2012);

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• Des impératifs d'urbanisation (distances de retrait des habitations et des réseaux viaires). Les aérogénérateurs seront implantés à une distance minimum de 630 m (seuil réglementaire de 500 m), et à un minimum de 75 m des routes nationales ou départementales;

• des servitudes découlant des réseaux électriques, de gaz et hertziens.

Au-delà de ces contraintes et servitudes, la variante d'implantation retenue pour le projet résulte de plusieurs autres critères : - accessibilité du site (proximité des RD143 et RD337, ainsi que des autoroutes A1 et A29); - les résultats des études écologique et paysagère; - les accords fonciers; - la fragmentation de l'espace agricole (utilisation au maximum de chemins d'accès existants); - l'éloignement des limites de boisement (150 m minimum); - les critères techniques (distance entre éolienne). La variante retenue répond à la volonté de s'appuyer sur le parc éolien existant d'Ablaincourt- Pressoir, en le prolongeant pour éviter d'augmenter le champ visuel de l'ensemble éolien ainsi formé, par rapport aux lieux de vie existants. L'étude d'impact sur le paysage comprend : - une analyse de la zone d'influence paysagère du projet (visibilité potentielle en fonction de la topographie ainsi que de la distance); - un bilan de l'impact global potentiel du parc dans la zone d'étude; - une présentation de 85 photomontages reprenant : 19

* les principaux axes de vue depuis les abords immédiats du site; * les principaux axes de vue depuis l'intérieur ou la sortie des villages proches; * les axes de vues éloignés des points principaux.

Chaque point de vue est généralement assorti : * d'une vue du panorama du paysage en l'état initial * d'une vue avec les éoliennes (impact du projet dans le grand paysage), * d'une vue recadrée correspondant en fait à l'impact réel pour l'œil humain; * d'une carte de localisation.

Cette étude s'appuie sur : - les atlas des paysages de la Somme de la DIREN Picardie; - l'inventaire des paysages du département de la Somme (Paysages remarquables), de la DREAL Picardie; - le Schéma régional Climat-Air-Energie (Schéma Régional Eolien annexe), de l'ADEME; - la base de données documentaire "Mérimée, de la Direction de l'Architecture et du Patrimoine; - Pages Paysages, de la DREAL Picardie.

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Le projet est localisé dans un pôle éolien en développement, entre les parcs du Santerre (VC1 et VC2) et le parc d'Ablaincourt-Pressoir, sur un territoire inscrit dans le cœur du Santerre, caractérisé par : - une exceptionnelle planéité du plateau de craie; - des paysages d'openfield (grandes parcelles, peu de boisement, quelques réserves) - des repères constitués par les axes de circulation (N29, A1/ligne TGV, A29); - un maillage dense et ancien de villages établis aux croisements de routes ou le long d'anciennes voies romaines; - une architecture et un urbanisme de reconstruction; - des paysages industriels. Les structures majeures de ces ensembles paysagers sont caractérisées par : - un plateau délimité par les vallées de la Haute-Somme et de l'Avre, et par le canal du Nord; - d'anciennes voies romaines; - le mémorial australien de Villers-Bretonneux. Dans le cadre du contexte éolien, et dans un rayon de 20 Km (périmètre éloigné), on totalise, à la date de dépôt du dossier, 278 aérogénérateurs, répartis comme suit :

- 10 parcs éoliens en exploitation, pour …… 111 éoliennes; - 17 parcs éoliens accordés, pour ………….. 111 éoliennes; - 6 parcs en instruction, pour ………………..51 éoliennes; 20

- 1 parc en construction, de ………… 5 éoliennes.

Dans le même rayon, ont été localisés et identifiés 42 monuments historiques, sites classés et inscrits, les sites classés au patrimoine mondial de l'UNESCO, ainsi que le patrimoine touristique (chemins de randonnées, patrimoine lié à la Grande Guerre), et les grands ensembles emblématiques et sites ponctuels du paysage.

Le site a été choisi en tenant compte : • du Schéma Régional Eolien (SRE); • de la volonté des élus de Chaulnes et de Vermandovillers d'accueillir des éoliennes sur le territoire de leurs communes; • du gisement éolien (couloir de vent favorable à hauteur des pales); • des contraintes paysagères (espaces naturels protégés, sites emblématiques); • des contraintes aéronautiques (hauteur réglementée des aérogénérateurs). Dans ce cadre, le demandeur a obtenu des avis favorables du Ministère de la Défense (06 juillet 2012) et de la Direction générale de l'Aviation Civile – DGAC (04 juin 2012); • des impératifs d'urbanisation (distances de retrait des habitations et des réseaux viaires). Les aérogénérateurs seront implantés à une distance minimum de 630 m (seuil réglementaire de 500 m), et à un minimum de 75 m des routes nationales ou départementales; • des servitudes découlant des réseaux électriques, de gaz et hertziens. Dossier n° E16000103/80 Projet éolien sur Chaulnes et Vermandovillers T.A Amiens

Au-delà de ces contraintes et servitudes, la variante d'implantation retenue pour le projet résulte de plusieurs autres critères : - accessibilité du site (proximité des RD143 et RD337, ainsi que des autoroutes A1 et A29); - les résultats des études écologiques; - les accords fonciers; - la fragmentation de l'espace agricole (utilisation au maximum de chemins d'accès existants); - l'éloignement des limites de boisement (150 m minimum); - les critères techniques (distance entre éolienne). La variante retenue répond à la volonté de s'appuyer sur le parc éolien existant d'Ablaincourt- Pressoir, en le prolongeant pour éviter d'augmenter le champ visuel de l'ensemble éolien ainsi formé, par rapport aux lieux de vie existants. L'étude paysagère indique en conclusion que le projet, dont l'implantation finale a été réduite à 4 machines, et qui s'inscrit entre deux parcs actuellement en fonctionnement, induira les impacts visuels suivants : - de faible à nul sur les paysages du territoire (regroupement des éoliennes du projet dans un espace paysager clairement identifié, inscrit dans le prolongement d'un parc en fonctionnement, et recul des machines de l'axe des vallées de la Somme, de l'Ingon et de la Luce); - de faible à modéré pour les villages proches, avec un impact plus important sur les villages du secteur nord du site; - de faible à nul pour les autres villages du plateau du Santerre; 21

- de faible à nul pour les édifices et lieux patrimoniaux protégés réglementairement (projet inscrit sur des parcs existants, sans ajout d'impact majeur); - nul pour les mémoriaux de Villers-Bretonneux et du Hamel.

* Impacts sur la santé : Le projet ne générera pas de risque pour la santé. Il respecte les normes et seuils réglementaires, pour l'acoustique, les champs électromagnétiques, ainsi que pour les ombres et les effets stroboscopiques ((arrêté du 26 août 2011). Le demandeur indique que le projet induira des effets bénéfiques (pas de pollution de l'air, des eaux et des sols, pas d'émission de gaz carbonique). Le bilan carbone sera positif dès la première année d'exploitation. Les produits de maintenance (huiles notamment) ne sont pas stockés sur place, et les déchets induits par les opérations de maintenance sont récupérés pour être valorisés.

* Impacts sur l'occupation des sols et compatibilités réglementaires : L'étude d'impact doit présenter l'articulation du projet avec les plans, schémas et programmes mentionnés à l'article R.122-17 du Code de l'environnement. Le projet est compatible avec :

- le Schéma Régional Eolien; - Dossier n° E16000103/80 Projet éolien sur Chaulnes et Vermandovillers T.A Amiens

- les documents d'urbanisme régissant les communes de Vermandovillers (RNU), ainsi que de Chaulnes (PLU); - le Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) Artois-Picardie, du 20/11/2009; - le Schéma Régional de Cohérence Ecologique; - le plan régional de prévention et de gestion des déchets dangereux, mis en place par les EPCI; - Les Schémas Régionaux d'Aménagement des Forêts Domaniales et Privées; - Les Plans de Gestion des Inondations; - La Charte des Parcs Nationaux.

* Étude des dangers : L'étude recense et détaille les potentiels de dangers des éoliennes, pendant les phases de travaux et lors de leur fonctionnement, ainsi que des dangers pouvant provenir d'éléments extérieurs :

- produits utilisés (huiles, graisses); - dangers liés aux risques d'exploitation (chutes d'éléments, bris de pales, électrocution, incendie de la machine ou du poste de livraison); - éléments extérieurs, climatiques (foudre, séisme, inondations …), ou d'origine humaine (actes de malveillance, chute d'avion, accident sur une installation proche du site). L'étude de danger présente les mesures de sécurité mises en œuvre pour prévenir ou limiter les événements dangereux et/ou leurs conséquences. Cette étude se conclue par la présentation des moyens d'intervention et de surveillance retenus par le demandeur 22

1-6-3) MESURES PREVENTIVES, REDUCTRICFES, COMPENSATOIRES ET D'ACCOMPAGNEMENT :

Pour pallier les conséquences des impacts environnementaux éventuels du projet, le demandeur a initié les mesures suivantes :

1-6-3-1) Mesures préventives : Résident notamment dans la sélection de la zone du projet et le choix de la variante retenue.

Paysage : Le projet a été étudié pour être en cohérence avec l'échelle du paysage et avec les parcs existants. L'implantation du parc s'est appuyée sur les chemins existants, pour éviter la création de voies nouvelles. Pour réduire les impacts sur la flore et la faune, le site a été sélectionné pour ne pas se situer près de zones d'inventaire ou de protection réglementaires

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Milieu aquatique : Les surfaces des plateformes et les linéaires des chemins d'accès seront réduits au maximum. Les aménagements proposés par le projet ne généreront pas d'obstacles à l'écoulement naturel des eaux, et ne provoqueront pas de ruissellements importants. Les eaux usagées seront collectées dans des récipients dédiés, pour traitement à l'extérieur du site. Des fossés sont prévus pour recueillir les déversements accidentels éventuels. Pour pallier toute pollution du sol par des déversements accidentels d'hydrocarbures, les stockages de carburants, les lieux d'entretien des engins et les centrales à béton, seront équipés de bacs de rétention.

Flore : Pour réduire les impacts sur la flore et la faune, le site a été sélectionné pour ne pas se situer près de zones d'inventaire ou de protection réglementaires Les éoliennes et les aires de levage ont été placées au sein de cultures, milieu ne présentant qu'un faible intérêt écologique, et éloignées des diverses stations de plantes patrimoniales rencontrées sur le site. Il en sera de même pour les chemins d'accès, hormis pour l'éolienne E4, proche de stations de plantes patrimoniales. Pour l'accès à cette dernière, les entreprises seront sensibilisées, et, en 23 cas de besoin, l'ingénieur écologue chargé du suivi du chantier, réalisera un balisage en amont de la tranche de travaux prévue.

Avifaune et chiroptères : Après détermination de la sensibilité des espèces aux impacts possibles (collision, perte d'habitat, éloignement temporaire ou définitif – voir § 1-6-2-2 Impacts sur les milieux naturels – Avifaune et Chiroptères), et évalué, pour les espèces présentes sur l'aire d'étude, et en fonction de leurs caractéristiques connues, la sensibilité du site, le demandeur a retenu des mesures d'évitement et de réduction de ces impacts :

1-6-3-2) Mesures réductrices :

Lors de la conception du projet : - éloignement des éoliennes des secteurs boisés existant dans l'aire d'étude immédiate. Cependant, l'éolienne E4 a été implantée à une distance très courte (60 m) d'un boisement, en raison de contraintes techniques et fonciers ne permettant pas de déplacer cet aérogénérateur. Afin de remédier aux impacts, notamment pour les chiroptères, une mesure de bridage sera mise en place pour cette machine, entre début mars et fin novembre, selon les modalités suivantes : * une heure avant le coucher du soleil, jusqu'à une heure après son lever;

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* vitesse du vent inférieure à 6 Km/seconde; * température supérieure à 7° C; * absence de précipitation.

- espacement suffisant des éoliennes pour permettre le passage de l'avifaune au travers du site (300m minimum);

- alignement selon des axes nord nord-est et sud sud-ouest, dans la continuité du parc existant et plus favorable aux migrations; - conformément aux réglementations, les éoliennes seront de couleur blanche ou gris clair (meilleure perception par les oiseaux et chauves-souris lors d'intempéries), et le balisage réglementaire n'engendrera pas de risques particuliers d'attraction pour ces espèces; - les plateformes des éoliennes seront régulièrement fauchées, pour éviter des peuplements de style jachère ou arbustif, susceptible de fixer des petits mammifères qui pourraient attirer des rapaces, espèces sensibles aux collisions. Lors des travaux : - Pour éviter les risques de destruction de nids d'espèces d'oiseaux protégés nichant dans l'enceinte du site, les différentes phases de travaux ne débuteront pas en période de reproduction (avril à mi-juillet); 24

- le demandeur intégrera un cahier des prescriptions écologiques au Document de Consultation des Entreprises, et s'assurera ensuite de la bonne application des mesures prescrites; - mise en place de grilles sur les nacelles des machines, pour éviter l'intrusion de chiroptères.

1-6-3-3) Mesures d'accompagnement :

Faune et flore : - mise en place, conformément à l'article 12 de l'arrêté du 26 août 2011 : * d'un suivi environnemental (flore et faune), au moins une fois au cours des trois premières années, puis une fois tous les dix ans; * d'un suivi de mortalité oiseaux et chiroptères, (série de quatre passages par an et par éolienne, avec trois jours d'intervalle, en avril, mai, juin, août ou septembre); * d'un suivi comportemental pour les chiroptères (9 sorties /an, réparties sur trois saisons d'observation) ; * pas de suivi spécifique d'une espèce d'oiseaux, en raison de l'absence d'impact supérieur à faible ou négligeable. Patrimoine : Lors de la conception du projet, les sites archéologiques répertoriés ont été pris en compte, pour éviter de porter atteinte à des éléments de patrimoine.

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Lors des phases de travaux, le maître d'œuvre se conformera à la loi 2001-44 du 17 janvier 2001 relative à l'archéologie préventive, et à son décret d'application 2002-89 du 16 janvier 2002. Paysage : Outre les mesures déjà évoquées au chapitre "Impact sur le paysage", le projet présente également : - une cohérence d'ensemble, tant par les dimensions similaires des machines que par leur teinte; - des éoliennes possédant une ligne esthétique et un aérodynamisme affiné; - une absence de marquage trop visible ou coloré (publicitaire notamment) pouvant altérer leur intégration dans le paysage. Poste de livraison et raccordements électriques : Le poste de livraison sera recouvert d'un bardage de bois, permettant une meilleure intégration dans le paysage rural. 25

Les lignes électriques de raccordement seront installées en souterrain. Pour limiter les impacts de chantier les concernant, les opérations de pose et d'enfouissement se feront en continu. Coût des mesures réductrices et compensatoires : Certaines mesures n'étant pas encore chiffrables (perte d'exploitation suite au bridage E4, découverte archéologique, résolution de perturbations hertziennes…), le coût estimatif actuel des opérations effectuées ou déjà chiffrées s'élève à 355 000 €.

1-7) AVIS DE L'AUTORITE ENVIRONNEMENTALE

Le 1er juillet 2015, la DREAL Picardie, autorité environnementale compétente pour le dossier, faisait connaître son avis au demandeur. L’avis détaillé comprend un descriptif du projet, un rappel du cadre juridique, une analyse du contexte environnemental lié au projet (étude d’impact, étude des dangers et prise en compte de l’environnement). - Annexe n°1 – Avis de l'A.E. En conclusion, l’autorité environnementale formule 6 recommandations, auxquelles "Volskwind" a répondu dans une note complémentaire de 23 pages (une copie de l'avis environnemental et la note complémentaire en réponse figuraient dans le DDAE, et étaient consultables par le public).

1-7-1) Recommandations de L'A.E :

- Concernant le patrimoine, le paysage et le cadre de vie :

• mettre en place des mesures permettant d'éviter, de réduire ou de compenser les impacts du projet sur la ferme isolée de Lihus, la commune de Lihons ainsi que les communes sises plus au sud du projet, compte tenu de l'impact non négligeable engendré par ce dernier sur ces lieux de vie.

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- Concernant la flore, la faune et les milieux naturels :

• réaliser des inventaires chiroptèrologiques permettant d'analyser l'activité des chiroptères à une altitude plus importante (hauteur de pales) afin de détecter les éventuelles espèces de haut vol (davantage sensible aux risques de collision avec les pales), ainsi que les éventuels phénomènes migratoires;

• justifier que la zone située aux alentours du point d'écoute "La Remise Barbare" présente une sensibilité faible pour les chiroptères, vis-à-vis de la zone située aux alentours du point d'écoute "Le Pavé d'Agache", qui présente une sensibilité moyenne;

• de corriger les informations concernant les espèces d'oiseaux d'intérêt patrimonial observées. En effet, l'Alouette des champs, l'Hirondelle de fenêtre, l'Hirondelle rustique, l'Etourneau sansonnet, le Moineau domestique, la Perdrix grise et le Pic vert ne sont pas des espèces présentant un intérêt patrimonial, alors que le Bruant jaune, le 26

Goéland argenté et le Goéland brun, le Tarier des prés, le Canard colvert, le Tarier pâtre et le Tadorne de belon le sont;

• de préciser la fréquence de mise en place du suivi après l'implantation du parc;

• de travailler la forme de l'évaluation des incidences "Natura 2000" en se basant sur les aires d'évaluation spécifiques des espèces et des habitats naturels ayant conduit à la désignation des sites "Natura 2000".

1-7-2) Note complémentaire en réponse du demandeur :

En réponse à l'avis de l'AE, le pétitionnaire a produit une note complémentaire de 23 pages, répondant point par point aux recommandations de l'avis, et précisant certains autres points évoqués dans l'avis :

• Activité des chiroptères à hauteur de pale :

D'après les relevés effectués et les études disponibles sur l'exploitation par les chauves-souris des altitudes hautes (plus de 50 m), il est probable, pour le site, que la hauteur importante entre le bas de pale et le sol, ainsi que celle d'un couloir altitudinal de 14 m, maintenu entre les bouts de pales et les canopées, permettent de réduire considérablement le risque de collision sur la plupart des machines (E1 et E2 sont à plus de 400 m des boisements). Pour l'éolienne E4, proche d'un boisement (60 m), le couloir altitudinal de 14 m risque de n'être pas aussi efficace, mais l'activité enregistrée de ce boisement est considérée comme modérée, et, devant les contraintes techniques et foncières qui empêchent le déplacement de cette éolienne, la mesure de bridage retenue devrait permettre de limiter les impacts de cette machine.

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• Sensibilité différente entre les zones d'écoute "Remise Barbare" et "Pavé d'Agache" :

La carte n°20 de l'Atlas Cartographique du "Bois Briffaut" indique effectivement une sensibilité différente entre la zone d'écoute de la "Remise Barbare" et la zone du "Pavé d'Agache", bien que ces deux zones présentent sur la carte n°15 du même atlas, des activités similaires ben toutes saisons. Cette différence d'appréciation de sensibilité se justifie comme suit : les résultats des points d'écoute sont issus d'une nuit d'enregistrement par saison, suffisant pour considérer un niveau d'activité à un moment donné, mais insuffisant pour substituer ce résultat à une analyse théorique basée sur des données bibliographiques comme celles des recommandations de la SFEPM. En conséquence, le secteur du "Pavé d'Agache" est considéré comme de sensibilité moyenne, alors que l'activité qui y a été relevée n'est que faible dans le meilleur des cas. A l'inverse, le secteur de la "Remise Barbare" est considéré comme de sensibilité très faible, en adéquation 27 avec les niveaux d'activité relevés. Aucun élément bibliographique, ni aucune observation de terrain ne détermine ce secteur comme de sensibilité supérieure.

• Corriger les informations concernant les espèces d'intérêt patrimonial observés :

Remarque traitée en mai 2016. Le bureau d'étude en écologie "Biotope" indique avoir vérifié les espèces et leurs statuts. Aucune erreur n'a été recensée. Ainsi des confusions liées à la période considérée ont été relevées dans la demande de complément des services de l'ICPE du 03 mai 2016. Au vu de ces données, aucune mise à jour n'a été réalisée. Le bureau "Biotope" confirme son point de vue et n'apporte aucune modification. Nous nous basons sur une méthode développée par IUCN, appliquée au niveau mondial. Elle est plus pertinente car elle intègre le caractère saisonnier, indispensable à une prise en compte cohérente des populations et de leurs flux dans l'analyse des menaces qui pèsent sur des espèces très mobiles comme les oiseaux.

• De préciser la fréquence de la mise en place du suivi écologique :

Comme indiqué dans la « Pièce n°3 Etude Ecologique Autorisation unique 80 FE du Bois Briffaut - Version consolidée - Mai 2016 » en page 116, la société Volkswind s’engage à mettre en place « au moins une fois au cours des trois premières années de fonctionnement de l’installation puis une fois tous les 10 ans, un suivi environnemental permettant notamment d’estimer la mortalité due à la présence des aérogénérateurs. Volkswind propose de suivre le protocole national validé en novembre 2015. Ce dernier se base pour chaque espèce sur un indice de vulnérabilité défini en croisant la sensibilité de l’espèce à son enjeu de conservation.

Pour la flore et les habitats, chaque habitat naturel présent dans un rayon de 300m autour de chaque éolienne sera cartographié et identifié à l’aide de son code CORINE Biotope. Des fiches de chaque habitat seront ensuite réalisées, reprenant ses caractéristiques comme la surface et l’état de conservation.

Pour l’avifaune, il ressort de l’application de cette méthode des indices de vulnérabilité maximum de 2 en période internuptiale et de 3 en période de nidification. En l’absence d’impact résiduel supérieur à faible ou négligeable, ces valeurs ne conduisent pas à la mise en place de suivis spécifiques.

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Pour les chiroptères, il ressort de l’application de cette méthode des indices de vulnérabilité maximum de 4, en raison de la présence de la Noctule commune, considérée comme très sensible et vulnérable en région. En l’absence d’impact résiduel supérieur à faible ou négligeable, ces valeurs conduisent à la mise en place d’un suivi de 9 sorties par an réparties sur les 3 saisons d’observation. Le protocole mis en place sera le même que celui de l’étude d’impact.

Pour le suivi de la mortalité, les valeurs précédentes (3 pour l’avifaune et 4 pour les chiroptères) conduisent à la mise en place d’un suivi par contrôles opportunistes répartis selon le principe suivant : 1 série de 4 passages par éolienne et par an à 3 jours d’intervalle en avril, mai, juin, août ou septembre.

Coût estimé : 20 000 € par année de suivi. 28

• De retravailler la forme de l’évaluation des incidences Natura 2000 en se basant sur les aires spécifiques des espèces et des habitats naturels ayant conduit à la désignation des sites Natura 2000.

« L’étude d’incidences n’est pas présentée selon la méthode des aires d’évaluations spécifiques. En effet, cette méthodologie était inconnue du bureau d’étude en écologie au moment de la rédaction en septembre 2015. Néanmoins, les distances qui ont été prises en compte pour évaluer les incidences concordent avec celles qui auraient été utilisées dans la méthode précédemment citée. Ainsi, la qualité de l’évaluation est la même et les conclusions sur les incidences sont valables. L’évaluation simplifiée des incidences Natura 2000 présente dans le rapport conclue que le projet n’est pas susceptible de porter atteinte aux objectifs de conservation du réseau Natura 2000.

Au vue de cette conclusion et des informations précédentes, aucune nouvelle étude n’a été réalisée. » (Dossiers « Compléments à joindre aux dossiers - FE du Bois Briffaut - Version consolidée - Mai 2016 » (page 10) et « Pièce n°1 Etude d'impact Autorisation unique 80 FE du Bois Briffaut - Version consolidée – Mai 2016 » (page 104).

De plus, l’avis de l’Autorité Environnementale indique, en page 14, que « Le recoupement des aires d’évaluations spécifiques des espèces ayant conduit à la désignation des sites Natura 2000 et de la distance du projet vis-à-vis des sites Natura 2000 montre qu’aucune espèce ne possède une aire d’évaluation spécifique recoupant la zone de projet ».

• De mettre en place des mesures permettant d’éviter, de réduire et de compenser les impacts du projet sur la ferme isolée de Lihus, la commune de Lihons ainsi que les communes situées au sud du projet.

La détermination de l’implantation finale est basée sur une étude foncière, écologique et paysagère de plusieurs variantes. Cette analyse des variantes permet d’appliquer dès ce stade la séquence ’ « éviter et réduire » les impacts. En effet, plusieurs réflexions sont menées afin d’aboutir à l’implantation de moindre impact. Ainsi, le projet final est une association de mesure d’évitement et de réduction. L’enjeu paysager est ainsi pris en compte le plus en amont possible.

Pour le projet de la ferme éolienne du "Bois Briffaut", la ligne directrice des variantes et de l’implantation finale reste de suivre des lignes en cohérence avec le parc en exploitation sur Ablaincourt-Pressoir et Chaulnes et d’éviter d’augmenter le champ visuel de l’ensemble éolien Dossier n° E16000103/80 Projet éolien sur Chaulnes et Vermandovillers T.A Amiens

formé, par rapport aux lieux de vie environnants. Sur cette base, différentes variantes potentielles ont été étudiées et améliorées (éviter, réduire) pour aboutir au projet final retenu.

La variante n°1, de 15 machines à l’est de la RD143, est composée d’une ligne de part et d’autre du parc en exploitation d’Ablaincourt Pressoir. Elles viennent en appui de ce parc et de celui du Santerre à l’ouest. Cette variante n’a pas été choisie par rapport à l’impact visuel sur les villages, la saturation visuelle et l’augmentation du champ visuel éolien. La réflexion a donc été de modifier l’implantation (mesure d’évitement) et de diminuer le nombre de machines (mesure de réduction). 29

La variante n° 2, composée de 8 machines, consiste en une seule ligne, de part et d’autre de la RD143. Cette variante augmente le champ visuel de l’éolien et la saturation visuelle, et crée une perte de lisibilité des lignes directrices d’implantation.

En ce qui concerne le projet final, la conclusion du volet paysage indique que « D’un point de vue paysager, les sensibilités identifiées à l’état initial font état du besoin de choisir une implantation lisible, en cohérence avec les projets éoliens aux alentours afin de réduire les risques de saturation visuelle. L’implantation finale permet de répondre à cette problématique, avec une compacité des éoliennes et une implantation dans le prolongement du parc éolien d’Ablaincourt-Pressoir et Chaulnes.

Cette implantation permet également d’opposer un front d’éoliennes moins large et de prendre plus de recul par rapport au village de Vermandovillers et au clocher de Vauvillers, sans impacter outre mesure le village de Lihons. Le nombre d’éoliennes a ainsi été réduit à 4 machines (2 de chaque côté de la route départementale), permettant de conserver un certain équilibre du projet par rapport aux contextes éolien et paysager. » Ainsi, en simplifiant les modifications apportées, la réduction du nombre d’éolienne et l’agrandissement de l’espace de respiration entre les machines, notamment entre E2 et E3, constituent des mesures d’évitement et de réduction.

En conclusion, la mise en place de mesures permettant d’éviter et de réduire les impacts du projet sur certains lieux de vie a été prise en compte dès la réflexion sur l’implantation.

AIRELE précise que devant la difficulté de minimiser la présence des éoliennes par la proposition de mesures de compensation, aucune proposition n’avait été faite pour les lieux de vie proches, les mesures d’évitement ayant permis de réduite considérablement les impacts potentiellement notables.

La définition de l’implantation a recherché le parti de moindre impact. Dès le commencement de ce projet, le site a été retenu de par son inscription au cœur d’un pôle éolien existant et identifié sur le territoire.

L’implantation finale visait à réduire significativement le nombre d’éoliennes prévu et à rester en cohérence avec le parc en exploitation sur Ablaincourt‐ Pressoir et Chaulnes, en contact direct. Les sensibilités les plus fortes ont été prises en compte, afin de réduire les impacts visuels dès la définition de l’implantation. Il s’agissait de limiter les interactions avec les villages d’Ablaincourt‐ Pressoir, Vermandovillers, Lihons et la ferme de Lihu, ainsi qu’avec les édifices protégés de Vauvillers et .

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• La durée exacte des écoutes de chaque prospection.

BIOTOPE apporte les compléments d’informations suivants (la durée des écoutes a été préciséé dans la colonne « Commentaire » du tableau ci-dessous) :

Prospections de terrain dédiées aux chiroptères

Conditions Mi Par Mi Hi Dates Commentaire météorologiques g. t. g. v. pri au 30

Chiroptères Pas de précipitation ; Vent Nuit du sud-ouest 5-10 km/h ; Pose d’un boitier X 14 mai 2014 Température 4 à 18°c enregistreur – nuit complète Chiroptères Pas de précipitation ; Vent nul Nuit du ; Température 11 à 19°c Transects en début de X X 30 mai 2014 nuit (3-4h en tout)

Chiroptères Pas de précipitation ; Vent nul Nuit du Pose d’un boitier ; Température 11 à 19°c X X 2 juin 2014 enregistreur – nuit complète Chiroptères Pas de précipitation ; Vent nul Nuit du Pose d’un boitier ; Température 9 à 17°c X X 5 juin 2014 enregistreur – nuit complète Chiroptères Pas de précipitation ; Vent Nuit du Pose d’un boitier sud-ouest 10-25 km/h ; X X 11 juin 2014 enregistreur – nuit Température 10 à 25°c complète Chiroptères Pas de précipitation ; Vent Nuit du Transects en début de sud-ouest 5-20 km/h ; X 24 juin 2014 nuit (3-4h en tout) Température 10 à 25°c

Chiroptères Pas de précipitation ; Vent Nuit du Pose d’un boitier nord-ouest 5-15 km/h ; X 03 juillet 2014 enregistreur – nuit Température 12 à 22°c complète Chiroptères Pas de précipitation ; Vent Nuit du Pose d’un boitier nord-ouest 5-15 km/h ; X 23 juillet 2014 enregistreur – nuit Température 16 à 30°c complète Chiroptères Nuit du Pas de précipitation ; Vent Transects en début de 3 septembre sud-ouest 5-20 km/h ; nuit (3-4h en tout) X 2014 Température 10 à 22°c

Chiroptères Nuit du Pas de précipitation ; Vent Pose d’un boitier 6 septembre nord-ouest 5-15 km/h ; enregistreur – nuit X 2014 Température 16 à 21°c complète Chiroptères Nuit du Pas de précipitation ; Vent Pose d’un boitier 15 septembre nord-ouest 5-15 km/h ; enregistreur – nuit X 2014 Température 12 à 21°c complète Chiroptères Nuit du Pas de précipitation ; Vent Pose d’un boitier 22 septembre nord-ouest 5-15 km/h ; enregistreur – nuit X 2014 Température 9 à 17°c complète Chiroptères Journée du 30 Temps froid et sec Prospections X janvier 2015

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• La prise en compte des recommandations du SRE concernant la saturation visuelle.

L’expertise paysagère détaille, aux pages 12 à 14 du document (Pièce n°2 - Etude paysagère 80 FE du Bois Briffaut - Version consolidée - Mai 2016), la faisabilité du projet éolien par rapport aux recommandations du SRE.

Sur le plan paysager et patrimonial : 31

- Le projet éolien est éloigné des paysages emblématiques de Picardie (boucles de la Haute Somme, la vallée de la Luce, le cœur du Santerre, le plateau et les sources de l’Ingon le paysage alluvial de la Somme, pour les plus proches).

- Le projet éolien est situé en périphérie du périmètre de vigilance de la vallée de la Somme.

- Le projet éolien est éloigné du patrimoine architectural référencé comme sensible (secteur du Souvenir notamment).

Sur le plan du cumul éolien :

- Le secteur d’étude se situe sur une zone favorable à l’éolien (en vert). La zone orangée en limite nord du secteur d’implantation est liée au périmètre de vigilance de la vallée de la Somme.

- Le territoire est déjà investi par 2 grands pôles de densification de l’éolien (parcs du Santerre et de Roye) distants de 15 kilomètres. Cette respiration et un faible mitage du territoire par l’éolien permettent d’envisager une densification significative de ces parcs.

- Une stratégie de confortement de l’existant est conseillée dans le pôle n°1 accueillant le projet. Ce pôle est occupé par les parcs du Santerre et d’Ablaincourt-Pressoir, qui marquent le carrefour des autoroutes A1 et A29.

Le secteur d’étude fait partie du parc du Santerre. Il est notifié dans le SRE que ce pôle du Santerre peut être conforté dans la continuité de l’existant. Or, le secteur d’étude s’inscrit dans le prolongement de la ligne d’éoliennes d’Ablaincourt-Pressoir. L’objectif du projet envisagé sur le secteur est la création d’un ensemble éolien homogène et en corrélation avec la ligne existante, sans dispersion des éoliennes sur le territoire.

Le projet à l’étude sur le secteur est modeste et concerne l’ajout de 4 éoliennes seulement. Il s’inscrit dans un objectif d’extension du parc existant d’Ablaincourt- Pressoir, sans augmentation importante de la surface d’occupation des éoliennes dans ce secteur. Comme il est démontré dans l’analyse des impacts, le projet envisagé ne concoure que faiblement à l’effet de saturation visuelle des villages environnants, en privilégiant une inscription sur des éoliennes existantes et une implantation de faible densité. 32

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Inscription du secteur sur un pôle éolien existant Les lieux de vie en interaction directe avec le projet éolien sont Chaulnes, Ablaincourt-Pressoir, Vermandovillers, Lihons et la ferme de Lihu :

- Le projet éolien envisagé ne participe pas à l’effet de saturation autour de Chaulnes, en proposant une implantation au nombre réduit d’éoliennes, en cohérence avec l’existant, et en s’inscrivant dans un angle visuel occupé par l’éolien, avec un très faible ajout d’occupation spatiale sur l’horizon.

- Le projet vient prendre place visuellement entre deux groupes d’éoliennes, venant occuper un angle déjà concerné par de l’éolien, sans s’inscrire dans les espaces de respiration encore présents autour du village d’Ablaincourt-Pressoir. Le projet éolien envisagé participe faiblement à l’effet de saturation autour d’Ablaincourt- Pressoir, en proposant une implantation au nombre réduit d’éoliennes et en cohérence avec l’existant, et en s’inscrivant dans un angle visuel occupé par l’éolien, sans ajout d’occupation spatiale sur l’horizon.

- Le projet éolien vient occuper un angle visuel déjà concerné par de l’éolien, sans venir obstruer le grand angle de respiration conservé au nord du village de Vermandovillers.

- Le projet éolien envisagé participe faiblement à l’effet de saturation autour de 33

Vermandovillers, en proposant une implantation au nombre réduit d’éoliennes et en

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- cohérence avec l’existant, et en s’inscrivant dans un angle visuel occupé par l’éolien, avec un faible ajout d’occupation spatiale sur l’horizon.

- Le village de Lihons se positionne en position centrale par rapport aux parcs éoliens environnants. Le projet éolien vient prendre appui sur le parc en exploitation d’Ablaincourt-Pressoir. Il densifie modérément la présence éolienne vis-à-vis de ce parc existant. Cependant, le projet ne crée pas d’angle de vue supplémentaire vis-à- vis du contexte éolien global. Le projet éolien n’accentue pas l’angle de perception des éoliennes, en prenant place sur un espace déjà occupé par l’éolien et en proposant un faible nombre d’éoliennes. Sur les simulations, les éoliennes apparaissent plus présentes au-dessus de la silhouette villageoise. Toutefois, le faible nombre d’éoliennes retenu dans ce projet permet d’amoindrir cette perception.

- La ferme de Lihu est bâtie au cœur du plateau agricole. Elle est marquée par les pôles éoliens en développement sur Rosières-en-Santerre; et Ablaincourt-Pressoir. L’implantation a été réfléchie de manière éviter l’encerclement de ce lieu de vie déjà fortement impacté par l’éolien. Il a été décidé de réduire le nombre d’éoliennes et de s’appuyer sur le parc existant d’Ablaincourt-Pressoir. Il y a certes une légère augmentation du champ visuel sur les éoliennes depuis la ferme (d’environ 21°), mais minimisée par une implantation homogène avec la ligne d’éoliennes existante. Il est à noter que des contraintes foncières n’ont pas permis de se rapprocher d’avantage à l’éolien existant.

La présence éolienne est densifiée, mais de manière raisonnée, en regard du faible nombre d’éoliennes prévu dans ce projet. La saturation visuelle est relative, le projet éolien s’inscrivant dans un champ visuel déjà occupé par un ou des parc(s) éolien(s) (selon le point de vue).

1-7-3) Commentaires du commissaire enquêteur : "Volskwind" a, dans sa note complémentaire, apporté des réponses, qui me semblent satisfaisantes, aux recommandations de l'AE, notamment pour les volets "insertion paysagère" et "impacts sur les lieux de vie situés aux alentours du projet". 34

Ce dernier s'inscrit dans un contexte éolien très marqué, mais se situe, pour un nombre très limité de machines, dans le prolongement d'un parc existant, en exploitation dans un secteur reconnu comme favorable au développement éolien.

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1-8) AVIS DES PERSONNES PUBLIQUES CONSULTEES

Le dossier d’enquête contient :

- les avis favorables du Ministère de la Défense (06 juillet 2012) et de la Direction générale de l'Aviation Civile – DGAC (04 juin 2012);

- une note à destination de la CDCEA (Commission Départementale de la Consommation des Espaces Agricoles), présentant le projet, notamment son emprise foncière, conformément au décret n° 2011-189 du 16 février 2011. La surface totale de l'emprise des éoliennes représente moins d'un hectare (94a 44ca).

1-9) AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LE DOSSIER

Le dossier fourni par le demandeur constitue un document complet pour l'étude du projet. Très détaillé, notamment dans son "Etude d'impact", et comportant de nombreuses illustrations (plans cartes, photomontages et tableaux), il reste, bien que technique, lisible et explicite pour le public. Une lecture complète de ce dossier, pour l'assimiler correctement, nécessite néanmoins plusieurs heures de lecture Ce document a repris l'ensemble de la problématique liée à la réalisation et l'exploitation d'un parc éolien, en y abordant aussi bien les avantages que les impacts négatifs, définitifs ou provisoires, qu'induira la mise en exploitation du projet. Dans sa note complémentaire, suite à l'avis de l'AE, le porteur du projet a satisfait aux recommandations de la DREAL, et/ou justifié ses positions au regard des textes légaux ou réglementaires, ou des données disponibles.

2) DEROULEMENT DE L'ENQUÊTE

2-1) DESIGNATION DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR 35

Par décision n° E16000103/80 de Madame la Présidente du Tribunal Administratif d'Amiens en date du 21 juin 2016, j'ai, Yves Deboevre, été désigné en qualité de commissaire enquêteur titulaire en vue de procéder à la présente enquête publique. Madame Sylviane Brunel a été désignée en qualité de commissaire enquêtrice suppléante.

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2-2) MODALITES DE L'ENQUÊTE

Le 11 2016, en préfecture d'Amiens, j'ai pris possession des dossiers d'enquête, paraphé les deux registres d'enquête publique et fixé, en accord Mme Mareschal, représentante de la préfecture d'Amiens, autorité organisatrice, et Mme Brunel Sylviane, commissaire enquêtrice suppléante, sa durée à 32 jours consécutifs, du lundi 19 septembre au jeudi 20 octobre 2016, ainsi que les dates des permanences prévues pour cette enquête. Cinq permanences ont été arrêtées comme suit : - Mairie de Chaulnes (siège de l'enquête) : * lundi 21 septembre 2016…………………de 09 h 00 à 12 h 00; * samedi 08 octobre 2016 ………………...de 09 h 00 à 12 h 00; * jeudi 20 octobre 2016………………….de 14 h 00 à 17 h 00. - Mairie de Vermandovillers : * mardi 27 septembre 2016 ………………...de 09 h 00 à 12 h 00; * vendredi 14 octobre 2016 ………………...de 17 h 00 à 20 h 00. Par arrêté préfectoral en date du 08 juillet 2016, le préfet de la Somme avalisait les décisions prises, et en précisait les modalités règlementaires (cf. annexe n°2 : décision du TA d'Amiens et arrêté du préfet de la Somme.)

2-3) REUNION PREPARATOIRE ET VISITE DU SITE

En compagnie de Mme Sylviane Brunel, commissaire enquêtrice suppléante, je me suis rendu à Chaulnes le 31 août 2016, pour y rencontrer, dans les locaux de la mairie, Monsieur Thierry Lineatte, maire de la commune, Mr Christian Beaufils, maire de Vermandovillers, ainsi que Mme Laurence Raucoules, chef de projet , et Kevin Forget, chargé d'affaires au sein de la société "Volkswind. Après une présentation du projet et de son historique par le demandeur, il a été défini les mesures d’organisation de l'enquête publique à mettre en œuvre. Le même jour, je me suis rendu sur le terrain afin de situer l'emplacement du projet, et les différents impacts visuels qu'il sera susceptible de générer.

2-4) CONCERTATION PREALABLE 36

Figure dans l'étude d'impact du projet le bilan de la procédure de concertation, établie par "Volskwind", et reprenant toutes les démarches de concertation préalable réalisées par les municipalités et le pétitionnaire depuis juin 2012, conformément à l'article R 123-8 du code de l'environnement. Cette concertation s'est établie notamment par :

- à partir de juin 2012 : rencontres avec les maires de Chaulnes et Vermandovillers, communes d'implantation retenue pour le projet, et information des conseils municipaux; Dossier n° E16000103/80 Projet éolien sur Chaulnes et Vermandovillers T.A Amiens

- 11 février 2013 : délibération favorable du conseil municipal de Vermandovillers;

- 25 mars 2013 : délibération favorable du conseil municipal de Chaulnes;

- mars 2015 : suite à ces délibérations, favorables au projet éolien, un bulletin d'information expliquant le projet a été distribué dans l'ensemble des boîtes à lettres des deux communes. Ce bulletin annonçait également l'organisation, du 09 au 19 mars 2015, d'une exposition sur l'énergie éolienne et le déroulement du chantier, dans la mairie de Chaulnes, puis da Vermandovillers.

- deux permanences publiques se sont tenues le 10 mars 2015, de 14 h à 18 h, en mairie de Chaulnes, et le 17 mars 2015, de 18h30 à 19h à Vermandovillers. Ces permanences se sont déroulées en présence d'un représentant de "Volskwind", pour présenter la société, le projet, et répondre aux questions du public. Une quinzaine de personnes se sont déplacées pour ces réunions. Aucune ne s'est déclarée opposée au projet

2-5) INFORMATION DU PUBLIC

L'arrêté préfectoral du 08 juillet 2016, reprenant les modalités de l'enquête publique, a été affiché dès sa parution en mairies de Chaulnes et Vermandovillers. Un avis d'ouverture d'enquête publique a été publié par la préfecture de la Somme dans les annonces légales de deux journaux paraissant localement, quinze jours avant le début de l'enquête, ainsi que dans la première semaine de son déroulement :

- "Courrier Picard"……….. ……… éditions des 02 et 23 septembre 2016;

- " L'Action Agricole Picarde" .…… éditions des 02 et 23 septembre 2016. Un avis d'enquête a été apposé sur les panneaux d'affichages municipaux de Chaulnes et Vermandovillers, ainsi que dans les communes implantées dans le rayon d'affichage défini par la rubrique 2980 de la nomenclature des installations classées (38 communes dans un rayon de 6 kms). Ces deux communes ont en outre distribué, dans les boîtes à lettres de leurs habitants, une affichette annonçant l'enquête publique, en précisant les dates de permanence et les heures d'ouverture de la mairie pour la consultation du dossier et l'accès aux registres d'enquête. Le demandeur a, conformément à la réglementation, mis en place sur les abords du site, un affichage reprenant l'avis d'ouverture de l'enquête. Cet affichage a été constaté par huissier en 37

début et en fin d'enquête (annexe n° 3 – copie des constats d'huissier) L'intégralité du dossier pouvait également être consultée par le public sur le site Internet de la préfecture d'Amiens( http://somme.gouv.fr/Politiquespubliques/Environnement/ Eolien/Enquetes- publiques-et-decisions). Durant tout le temps de l'enquête, un dossier complet, ainsi qu'un registre d'enquête, a été laissé à disposition du public, en mairies de Chaulnes et de Vermandovillers. Dans ces registres, le public pu consigner ses éventuelles observations, ou adresser ses dernières, par courrier, au commissaire- enquêteur. Dossier n° E16000103/80 Projet éolien sur Chaulnes et Vermandovillers T.A Amiens

2-6) PERMANENCES ET CLIMAT DE L'ENQUÊTE

Les permanences se sont déroulées aux horaires et dates prévues. Afin de faciliter la consultation du dossier, une permanence a été tenue un samedi et une autre en soirée, jusqu'à 20 h 00. Les conditions d'accueil et les moyens mis à disposition se sont révélés tout à fait satisfaisants. Les dossiers d'enquête et les registres d'enquête étaient à la disposition du public en mairie de Chaulnes et Vermandovillers, aux heures d'ouverture habituelles de ces collectivités. Aucun incident n'est intervenu en cours d'enquête, qui s'est déroulée dans bon climat.

2-7) CLÔTURE DE L'ENQUÊTE

L'enquête publique et les registres y afférent ont été clos le 20 octobre 2016, à 17 h 00, par moi- même. Les registres sont annexés au présent rapport. (cf. annexe n° 4 – Registres d'enquête) Le procès-verbal reprenant les observations recueillies dans les registres, et une copie des courriers reçus, ont été remis le 25 octobre 2016 au demandeur, en lui demandant de faire part, dans les quinze jours, de ses remarques éventuelles. (cf. annexe n° 5 – P.V des observations et courriers recueillis) Le 08 novembre 2016, Mme Raucoules, de "Volskwind", m'adressait un mémoire en réponse aux observations recueillies. (cf. annexe n° 6 – mémoire en réponse de "Volskwind")

2-8) OBSERVATIONS RECUEILLIES ET COURRIERS RECUS

Durant toute la durée de l'enquête, le public a pu prendre connaissance, pendant les jours et heures d'ouverture des mairies de Chaulnes et de Vermandovillers, des éléments du dossier, et inscrire ses observations dans les registres laissés à sa disposition. De même, il a pu faire part de ses observations par courrier déposé lors des permanences, ou adressé directement au commissaire-enquêteur. Dans le registre de Chaulnes, une personne a inscrit une observation, et deux courriers m'ont été adressés. 38

Dans le registre de Vermandovilers, une personne a déposé une observation, et six courriers me sont parvenus.

- REGISTRE DE CHAULNES :

• Observations recueillies dans le registre :

Permanence du samedi 08 octobre 2016.

- Mme Andrejak Micheline, demeurant Vermandovillers, ex-maire de cette commune, qui a porté le projet avec l'ancien conseil municipal, indique que le projet répond aux besoins de la transition énergétique, ainsi qu'aux souhaits de la COP 21. De plus, les retombées Dossier n° E16000103/80 Projet éolien sur Chaulnes et Vermandovillers T.A Amiens

financières de ce projet constitueraient un apport non négligeable pour les finances de la commune, qui ne possède pas de ressources particulières. Mme Andrejak ajoute que les mats des éoliennes créeront une rupture dans le "plat pays qui est le nôtre". Durant l'exercice de son mandat, les habitants de la commune n'ont montré ni attrait, ni rejet particulier pour le projet.

• Courriers reçus :

Deux courriers, accompagnés d'une plaquette de présentation de leur savoir-faire "éolien", datés des 09 et 26 septembre 2016, ont été reçus concernant cette enquête. Ils émanent tous deux de la société "STAG", établissement de Lhotellier Travaux Publics, de Villers-Bretonneux (80), favorables au projet, qui, "dans une période conjoncturelle très difficile pour les entreprises de T.P, est le bienvenu." La "STAG" travaille depuis une dizaine d'années pour la réalisation de parcs éoliens, cette activité représentant 15 % de son chiffre d'affaires, et permettant d'employer 10 à 15 salariés/an. Les termes du second courrier (26 septembre) sont identiques à ceux du premier envoi, seule une annexe, reprenant l'ensemble de leurs travaux effectués dans le cadre éolien depuis 2005, a été ajoutée.

- REGISTRE DE VERMANDOVILLERS :

• Observations recueillies dans le registre :

Permanence du mardi 27 septembre 2016.

- Passage de Mr Poupard, de Vermandovillers (ancien maire de la commune), à titre de simple renseignement. Permanence du mardi 18 octobre 2016 :

- Mr Christian Beaufils, maire de Vermandovillers, indique avoir rencontré, pour la réalisation du dossier, une équipe toujours à l'écoute des diverses interrogations posées par le projet. Les étapes de montage du dossier ont été menées avec professionnalisme et 39

en totale transparence, la société "Volkswind" ayant démontré une réelle volonté de s'insérer dans la vie locale, en concertation avec le conseil municipal et avec la population. "Ce cheminement m'a amené à accorder toute ma confiance à cette société pour mener à bien le projet de parc éolien sur le territoire de Vermandovillers.

• Courriers reçus : Lors de la permanence du vendredi 14 octobre, il m'a été remis six courriers émanant de :

-Mr Bachellez Jean-Michel, d', 11, rue Traversière (lettre datée du 14 octobre 2016 – annexe n° 1); -Mme Etienne Suzanne, d'Assevillers, 11 rue du Belloy (lettre datée du 14 octobre 2016 – annexe n° 2); Dossier n° E16000103/80 Projet éolien sur Chaulnes et Vermandovillers T.A Amiens

-Mr Alex Gahon, d'Assevillers, 11, rue Traversière (lettre datée du 14 octobre 2016 – annexe n°3); -Mr Michel Gahon, d'Assevillers, 11, rue Traversière (lettre datée du 14 octobre 2016 – annexe n° 4); -Mme Ange Gahon, d'Assevillers, 11, rue Traversière (lettre datée du 14 octobre 2016 – annexe n°5); -Mr Jean Pierre Lescarcelle, d'Assevillers, 2, rue de Péronne (lettre datée du 14 octobre 2016 – annexe n°6). Ces courriers sont tous défavorables, en relevant globalement les points suivants :

- défiguration des paysages de la Somme et phénomène de saturation (industrialisation des paysages, disparition de l'attrait touristique, perte de valeur pour l'immobilier); - prise en compte insuffisante des impacts sur l'environnement et des avis de la DREAL sur les manques de mesures réductrices ou compensatoires; - impact important sur les chiroptères et l'avifaune (espèces sédentaires et migrantes menacées) - fonctionnement aléatoire des machines (6 jours / mois en moyenne) et donc peu d'apport pour une véritable transition énergétique; - pas de prise en compte des autres énergies renouvelables, en voie de développement (photovoltaïque, biomasse), ni des progrès des moyens d'isolation; - bétonnage trop important pour asseoir, puis démolir dans le futur les fondations des machines (alourdissement de la facture carbone); - énergie éolienne hors de prix par rapport aux autres productions; - profit au seul bénéfice des propriétaires et exploitants, qui réclament toujours plus de machines; - pas de consultation de la population avant la signature des promesses de baux emphytéotiques; - pas de respect des "lieux sacrés" (fouilles de fondations et chemins sur une terre qui a vu tomber nombre de combattants lors de la Grande Guerre) - destruction des gisements de terres rares en Afrique et en Asie du Sud-Est (fabrication des aimants nécessitant 150 kg de terres rares par machine).

Réponse du maître d'ouvrage 40

• Défiguration des paysages de la Somme et phénomène de saturation (industrialisation des paysages, disparition de l’attrait touristique, perte de valeur pour l’immobilier) Le schéma régional éolien (SRE) joue le rôle de support à un développement de qualité de l’éolien en Picardie. Il définit les zones favorables et permet aux développeurs d’étudier la compatibilité de l’éolien avec les enjeux locaux. L’expertise paysagère (Pièce n°2) détaille la faisabilité du projet éolien par rapport aux recommandations du Schéma. Sur le plan paysager et patrimonial :

- Le projet éolien est éloigné des paysages emblématiques de Picardie (boucles de la Haute Somme, la vallée de la Luce, le cœur du Santerre, le plateau et les sources de l’Ingon, le paysage alluvial de la Somme, pour les plus proches).

Dossier n° E16000103/80 Projet éolien sur Chaulnes et Vermandovillers T.A Amiens

- Le projet éolien est situé en périphérie du périmètre de vigilance de la vallée de la Somme.0

- Le projet éolien est éloigné du patrimoine architectural référencé comme sensible (secteur du Souvenir notamment).

Sur le plan du cumul éolien et donc de l’industrialisation des paysages : - Le secteur d’étude se situe sur une zone favorable à l’éolien (en vert).

- Le territoire est déjà investi par deux grands pôles de densification de l’éolien (parcs du Santerre et de Roye) distants de 15 km. Cette respiration et un faible mitage du territoire par l’éolien permettent d’envisager une densification significative de ces parcs.

- Une stratégie de confortement de l’existant est conseillée dans le pôle accueillant le projet. Ce pôle est occupé par les parcs du Santerre et d’Ablaincourt-Pressoir, qui marquent le carrefour des autoroutes A1 et A29.

Comme indiqué précédemment, il est notifié dans le SRE que le développement éolien, au niveau du pôle du Santerre, doit être réalisé dans la continuité de l’existant. Or, le projet s’inscrit dans le prolongement de la ligne d’éoliennes d’Ablaincourt-Pressoir. L’objectif est la création d’un ensemble éolien homogène et en corrélation avec la ligne existante, sans dispersion des éoliennes sur le territoire.

La définition de l’implantation a recherché le parti de moindre impact. Dès le commencement de ce projet, le site a été retenu de par son inscription au cœur d’un pôle éolien existant et identifié sur le territoire. Les sensibilités les plus fortes ont été prises en compte, afin de réduire les impacts visuels. Le parti d’implantation a été de limiter le nombre d’éoliennes prévu (voir l’analyse des variantes des Pièces n°1 et n°2) et à rester en cohérence avec le parc en exploitation sur Ablaincourt-Pressoir et Chaulnes, en contact direct.

Il s’agissait de limiter les interactions avec les villages d’Ablaincourt-Pressoir, 41

Vermandovillers, Lihons et la ferme de Lihu, ainsi qu’avec les édifices protègés de Vauvillers et Caix.

Ainsi, la multiplication des parcs éoliens sur le territoire est indéniable, mais ce sont bien les choix d’implantation qui permettent de limiter les effets de saturation visuelle. Ainsi, à l’échelle du présent projet, l’impact visuel est réduit par un nombre limité de machines et une implantation en continuité d’un parc existant, limitant le mitage du territoire et l’impression d’industrialisation du paysage.

Concernant la disparition de l’attrait touristique, il est indéniable qu’un parc éolien induit des impacts paysagers, dans le sens où il modifie les paysages. Cependant, le ressenti de cet impact est subjectif. Une synthèse des études existantes relatives à l’impact touristique (Angleterre, Irlande, Danemark, Norvège, Etats-Unis, Australie, Suède, Allemagne) est proposée dans une étude commandée par le gouvernement écossais

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Elles ont tendance à montrer que les visiteurs ne cesseraient pas de fréquenter un endroit si un parc éolien y était construit, comme l’ont indiqué 92 % des gens interrogés lors d’un sondage mené en Angleterre du sud-ouest, par exemple.

La conclusion de la synthèse des études est la suivante : « S'il existe des preuves d'une crainte de la population locale qu'il y ait des conséquences préjudiciables sur le tourisme suite au développement d'un parc éolien, il n'y a pratiquement aucune preuve de changement significatif après la construction du projet. Mais cela ne veut pas non plus dire qu'il ne peut pas y avoir d'effet, cela reflète aussi le fait que lorsque un paysage exceptionnel, avec un attrait touristique fort est menacé, les projets n'aboutissent pas »1.

En France, un sondage a montré que 22 % des répondants pensaient que les éoliennes avaient des répercussions néfastes sur le tourisme, le reste des sondés y étant favorables ou indifférents2. Le Languedoc-Roussillon a fait réaliser par l’institut CSA, un sondage sur « l’impact potentiel des éoliennes sur le tourisme en Languedoc-Roussillon ». (Source : Synthèse du sondage CSA – Région Languedoc-Roussillon – Novembre 2003). 1033 touristes ont été interrogés.

Globalement l’utilisation des éoliennes est jugée comme une bonne chose par 92 % (dont 55 % une très bonne chose) des touristes sachant ce dont il s’agit. Les étrangers y sont légèrement plus favorables que les Français (61 % contre 52 %). La mise en avant de la production d’une énergie propre comble 78 % des touristes. Pour 16 % d’entre eux, « elles dégradent le paysage » et « produisent peu d’énergie » (15 %). 63 % des vacanciers considèrent qu’on pourrait en mettre davantage contre 16% qui pensent « qu’il y en a trop ». 56 % déclarent que « c’est beau » contre 32 % qui affirment le contraire. »

Tant pour les universitaires que pour le public scolaire, l’autodidacte curieux, le randonneur ou encore le touriste (passage ou fixé dans la région), un parc éolien peut constituer un facteur d’attraction et contribuer au développement d’un tourisme industriel valorisant. Les éoliennes, « vitrine technologique » pour certains ou curiosité « architecturale » pour d’autres, peuvent donc devenir un pôle intéressant de fréquentation qui peut également accueillir des acteurs locaux dans le cadre du commerce touristique.

De plus en plus, les parcs éoliens jouent un rôle de catalyseur pour le développement 42

d’autres démarches de développement durable à proximité. De même, certains sentiers de découverte d’un pays, incluent dans leur visite, la découverte de parcs éoliens. Toutes ces démarches contribuent d’ailleurs à favoriser l’intégration des éoliennes dans le quotidien des habitants, qui de ce fait, ne le perçoivent plus comme une nuisance. Selon la « Consultation CSA / France Energie Eolienne des Français habitant une commune à proximité d’un parc éolien » (Avril 2015), plus de 2/3 des riverains en ont une image positive et 71 % d’entre eux les considèrent bien implantées dans le paysage.

Pour le projet de la ferme éolienne du Bois Briffaut, les lieux recensés dans les guides touristiques se concentrent autour de la vallée de la Somme. Le plateau accueillant les futures éoliennes ne fait pas partie des secteurs où l’offre touristique est importante. Il s’agit d’un tourisme de passage ou ponctuel, lié à la volonté de visiter un monument particulier ou la recherche d’artisanat local. Le projet éolien n’apporte que peu d’impacts sur le patrimoine environnant le secteur et n’a que peu d’enjeux touristiques. (Conclusions issues de l’étude paysagère – Pièce n°2).

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En ce qui concerne la perte de valeur pour l’immobilier, la présence d’un parc éolien ne modifie pas les caractéristiques objectives d’une habitation comme son état, sa taille, sa situation ou ses équipements. Ce sont ces caractéristiques principalement qui font la valeur d’un bien. Seuls des critères subjectifs de perception de l’éolien peuvent éventuellement influencer l’impression de l’environnement d’une habitation. Or l’éolien est notamment bien perçu par la population française et une majorité d’habitants se déclarent favorables à l’implantation d’un parc dans leur commune (68 % favorables, enquête IPSOS pour le SER – Janvier 2013).

Plusieurs études se sont attachées à étudier cette problématique et aucune ne conclut à l’impact des éoliennes sur l’immobilier.

Une enquête menée en 2002 par le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement (CAUE) de l’Aude a conclu que les éoliennes n’avaient pas d’impact significatif sur le marché de l’immobilier alors qu’à l’époque ce département comptait parmi les plus concentrés en éoliennes. Sur les 33 agences immobilières interrogées, 8 estimaient que les installations avaient un impact négatif, 18 considéraient qu’elles n’avaient aucun impact et 7 jugeaient qu’elles avaient un impact positif sur le marché de l’immobilier.

Une seconde étude menée dans le Nord-Pas-de-Calais par l’association Climat Energie Environnement en 2008 a évalué l’impact des parcs éoliens sur les biens immobiliers se trouvant dans un périmètre de 10 km autour des éoliennes. Réalisée sur 7 ans (3 ans avant et 3 ans après la mise en service des parcs), cette étude a examiné les transactions immobilières et les permis de construire déposés. Les résultats indiquent qu’il n’y a pas de départ de résidents propriétaires associé à une baisse de la valeur provoquée par une transaction précipitée ou l’influence de nouveaux acquéreurs prétextant des arguments de dépréciation.

Une étude Belge réalisée par des notaires en 2010 (incidences éventuelles de l’installation d’éoliennes sur le marché immobilier en Brabant Wallon) se base sur les valeurs réelles des biens vendus à proximité d’éoliennes, mais également d’autres infrastructures 43

(décharge, aéroport). Elle constate que pour l’ensemble de ces projets, les prix des biens alentours n’ont cessé d’augmenter.

Ainsi l’étude conclut que la présence d’éolienne n’a aucune influence notable sur les valeurs immobilières car l’achat d’une maison dépend de nombreux autres critères objectifs (accessibilité, attractivité du territoire par l’emploi, composition, chauffage, etc.) avant le critère subjectif de la qualité paysagère.

La réalité prouve que l’augmentation ou la baisse de la valeur de l’immobilier dans les communes rurales dépend beaucoup des services offerts par la commune ou la Communauté de communes comme une crèche, une école, une bibliothèque, des associations et activités sportives diverses. Ainsi, les différentes taxes et revenus que touchent les collectivités lors de l’exploitation d’un parc éolien contribuent au développement local et au maintien des services aux habitants, ce qui favorise la valorisation immobilière.

En complément, les équipes de Volkswind s’entretiennent régulièrement avec les maires des communes où les parcs ont été développés. Ainsi, il est surveillé ensemble le solde

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migratoire des communes, le nombre de dépôts de permis de construire, la proportion entre locataires et propriétaires sur la commune. A ce jour, les résultats de ces entretiens montrent que :

- Les habitants d’une commune où est implanté un parc Volkswind n’ont pas fui le village, que ce soit pendant les études, pendant la construction ou lorsque les éoliennes tournent, - Le nombre de permis de construire reste constant, - Le solde migratoire des communes ne diminue pas.

Le projet est situé en zone rurale, où la pression foncière et la demande sont plus faibles qu’au niveau des grandes zones urbaines. Les habitations les plus proches se trouvent à 630 m de la première éolienne. D’après les études ci- dessus et le contexte local de l’habitat, les impacts sur l’immobilier ne devraient pas être significatifs.

• Prise en compte insuffisante des impacts sur l’environnement et des avis de la DREAL sur les manques de mesures réductrices ou compensatoires Les remarques et avis émis par la DREAL dans l’avis de l’Autorité Environnementale ont été étudiés dans le « Mémoire de réponse à l’avis de l’autorité environnementale » présent dans les documents d’enquête publique. Il est demandé au lecteur de s’y reporter afin de prendre en compte les compléments apportés par la ferme éolienne du Bois Briffaut. Le « Mémoire de réponse à l’avis de l’autorité environnementale » porte sur :

- L’engagement de VOLKSWIND sur la conception, la construction et l’exploitation du projet par rapport aux réseaux de GRTgaz. - La réalisation des inventaires chiroptérologiques permettant d’analyser l’activité à une altitude plus importante (hauteur de pales). - Des justifications sur les sensibilités des chiroptères aux alentours de certains points d’écoute (« la remise Barbare » et « le pavé d’Agache »). 44

- La correction des informations sur les espèces d’oiseaux d’intérêt patrimonial observés. - La précision de la fréquence de la mise en place du suivi écologique.

- La forme de l’évaluation des incidences Natura 2000 en se basant sur les aires spécifiques des espèces et des habitats naturels. - La mise en place des mesures permettant d’éviter, de réduire et de compenser les impacts du projet sur la ferme isolée de Lihus, la commune de Lihons ainsi que les communes situées au sud du projet. La société a souhaité apporter des précisions sur :

- La durée exacte des écoutes de chaque prospection.

- La prise en compte des recommandations du SRE concernant la saturation visuelle. - La lettre d’intention de Volkswind GmbH.

Ainsi, la ferme éolienne du Bois Briffaut a pris en compte les impacts sur l’environnement et les avis de la DREAL sur les manques de mesures réductrices ou compensatoires.

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• Impact important sur les chiroptères et l’avifaune (espèces sédentaires et migrantes menacées)

Afin d’étudier les enjeux et impacts sur la faune, la ferme éolienne du Bois Briffaut a fait appel à un bureau d’étude indépendant et spécialisé dans le domaine, BIOTOPE. Une étude écologique (Pièce n°3) a été réalisée à cette occasion sur un cycle biologique complet.

Les prospections, menées en période de reproduction, ont permis de mettre en évidence la présence de 45 espèces sur l’aire d’étude rapprochée. Parmi elles, 31 sont protégées en France et 10 sont patrimoniales (dont 2 d’intérêt européen). L’analyse des points d’écoute met en évidence que les points les plus riches sont ceux situés dans/ou à proximité d’éléments boisés (bosquet, haies, boisement).

Les prospections ont permis de mettre en évidence la présence de 43 espèces en migration postnuptiale, et de 59 espèces en migration prénuptiale. Parmi elles, respectivement 12 et 14 espèces sont patrimoniales, dont 4 espèces sont d’intérêt européen. D’une manière générale, le flux migratoire observé est trop diffus pour définir un quelconque secteur préférentiel sur l’aire d’étude, à l’exception des limicoles dont les voies de déplacement sont clairement influencés par le parc éolien existant.

Les prospections menées en période hivernale ont permis de mettre en évidence la présence de 39 espèces. Parmi elles, 24 sont protégées en France et 8 sont patrimoniales, dont 1 espèce est d’intérêt européen. Il est recensé que peu d’activité de vol ou de 45

stationnements d’espèces des milieux ouverts comme le Pluvier doré. On observe des déplacements réguliers de laridés.

Pour ce qui concerne les chiroptères, onze espèces ont été contactées sur l’aire d’étude rapprochée, correspondant à une diversité moyenne (environ 50 % des espèces régionales). Six de ces espèces sont patrimoniales en région et/ou au niveau national. L’activité globale enregistrée est faible. Deux pics moyens d’activité ont été enregistrés en automne aux lieux-dits « Le Pavé d’Agache » et « La Remise Barbare ». Ces pics sont surtout liés aux pipistrelles les plus communes en région. Un fort niveau d’activité a été enregistré pour le groupe des oreillards en automne sur « le Pavé d’Agache ».

Pour les espèces de chiroptères les plus patrimoniales et/ou sensibles à l’éolien, les niveaux d’activité sont modérés sur l’ensemble des 3 points d’écoute. Les éléments paysagers où les niveaux d’activité des espèces sensibles et/ou patrimoniales qui se sont révélés être les plus forts sont les proximités des lisières boisées (proximité de haies, allée d’arbres, arbres isolés, etc.), car ce sont des zones de chasse plus riche en nourriture que les champs où sont implantées les éoliennes.

L’espacement des éoliennes entre elles est suffisant (400 m, 800 m et 400 m) pour permettre le passage des oiseaux dans des conditions climatiques favorables. Celles-ci sont alignées selon un axe nord nord-est / sud sud-ouest, ce qui d’une part représente une certaine continuité avec le parc éolien existant et d’autre part correspond à l’axe de déplacement des individus observés en migration, limitant de ce fait « l’effet barrière » et donc le dérangement de l’avifaune en migration.

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Aucune éolienne ne se trouve au sein d’un boisement et elles en sont suffisamment éloignées pour que leurs pales ne les survolent pas. Toutefois, malgré la recherche d’un éloignement plus important, l’éolienne E04 demeure relativement proche d’un boisement. Une mesure de bridage sera donc mise en place, afin de réduire le risque de collision.

Après mise en place des mesures d’évitement, de réduction et de compensation, la sensibilité prévisible pour le Busard Saint-Martin, le Pluvier Doré et le Vanneau Huppé est considérée comme faible. Pour les autres espèces, la sensibilité avant mesure est faible, aucune mesure n’est à envisager.

Après mise en place des mesures d’évitement, de réduction et de compensation, la sensibilité prévisible du site pour les différents groupes de chiroptères est considérée comme faible à très faible.

Pour l’avifaune, aucun suivi d’activité n’est nécessaire au vu des indices de vulnérabilité et de l’absence d’impact résiduel. Pour les chiroptères, un suivi de 9 sorties par an réparties sur les 3 saisons d’observation sera mis en place. Le protocole mis en place sera le même que celui de l’étude initiale (Pièce n°3).

Pour le suivi de la mortalité, un suivi par contrôles opportunistes sera mis en place. Il se répartit en une série de 4 passages par éolienne et par an à 3 jours d’intervalle en avril, mai, juin, août ou septembre. 46

Ainsi, l’étude écologique (Pièce n°3) et le projet ont pris en compte les impacts sur les chiroptères et l’avifaune (espèces sédentaires et migrantes menacées). En cas de nécessité, des mesures (évitement, réduction et compensation) et des suivis post- implantation ont été mis en place.

• Fonctionnement aléatoire des machines (6 jours / mois en moyenne) et donc peu d’apport pour une véritable transition énergétique

Il semble important de resituer l’énergie éolienne dans le contexte globale du mix et de la transition énergétique. Pour satisfaire ses besoins énergétiques, la France utilise dans des proportions différentes les énergies dont elle dispose (mix énergétique). L’objectif du gouvernement n’est pas de fonder la production d’électricité française exclusivement sur l’éolien mais bien d’avoir différentes sources de production afin de s’assurer une stabilité du réseau et de la production électrique. L’éolien fait donc partie de ces ressources énergétiques. L’objectif sous-jacent est de remplacer l’énergie produite à partir de combustible fossile par des sources renouvelables, de façon à réduire le bilan carbone de la France.

La part de la production d’électricité d’origine éolienne sur le territoire français reste faible. Elle atteint un peu moins de 4 % sur l’année 2015 (Bilan électrique RTE 2015). La production éolienne marque une progression de 23,3 % (21,1 TWh) par rapport à 2014 ce qui représente une évolution positive pour cette source d’énergie.

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Le mix énergétique est toujours dominé par le nucléaire.

Les énergies renouvelables sont intermittentes. Pour autant, une éolienne fonctionne 47

environ 20 % du temps à vitesse nominale, mais à 80 % du temps à vitesse variable. Elle reste le mode de production d’origine renouvelable le plus efficace après l’hydraulique. L’éolien est donc à l’heure actuelle indispensable à la transition énergétique. Les gouvernements successifs ne s’y trompent pas en fixant des objectifs toujours plus ambitieux pour développer cette énergie.

Pour le projet du Bois Briffaut, les estimations de production s’élèvent à environ 34 GWh/an et l'installation pourra fournir de l’électricité à 13 000 personnes (l’équivalent environ de la population de la commune de Roye (6 000 habitants) associée à celle de la commune de Péronne (7 700 habitants). (Source : site internet de l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques – données 2013)

• Pas de prise en compte des autres énergies renouvelables, en voie de développement (photovoltaïque, biomasse), ni des progrès des moyens d’isolation Une éolienne permet de convertir l’énergie cinétique du vent en énergie électrique. Ce mode de production présente des avantages en termes de développement durable :

- Ressource inépuisable.

- Ressource locale : Le vent est capté directement sur le site de production, il n’y a pas besoin de l’acheminer. L’énergie produite sera consommée dans un rayon relativement proche du lieu de production évitant ainsi le transport et les pertes.

- Ressource propre : L’exploitation éolienne n’induit aucune pollution atmosphérique lors de l’exploitation une fois sa « dette carbone » de départ acquittée.

- Ressource recyclable : Les éoliennes sont en grandes majorités composées de métal et sont donc recyclables. La valeur du métal couvre une part du démantèlement.

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- Ressource recyclable : Les éoliennes sont en grandes majorités composées de métal et sont donc recyclables. La valeur du métal couvre une part du démantèlement.

- Ressource de substitution : L’énergie produite par les éoliennes n’est pas générée par un autre mode de production et permet ainsi d’économiser principalement les ressources fossiles ou fissiles et induit ainsi de nombreux effets positifs : o La réduction des émissions de gaz à effet de serre ; o Le plan de développement des énergies renouvelables de la France issu du Grenelle de l’Environnement a pour objectif de porter à au moins 23 % la part des énergies renouvelables dans la consommation d’énergie à l’horizon 2020 augmentant d’autant l’indépendance énergétique de la France ; o La réduction des émissions, poussières, fumées, suies, cendres et odeurs ; o La réduction de la production des déchets nucléaires issus de l’utilisation 48

des énergies fissiles ; o La limitation des effets liés à l'élimination et/ou au stockage des déchets (nucléaires, résidus de combustion, …) ; o La limitation des risques et nuisances liés à l'approvisionnement des combustibles fossiles (marée noire, raffinerie, …) ; o La préservation des milieux aquatiques en diminuant les rejets de métaux lourds notamment, et en limitant le réchauffement des cours d'eau.

Le graphique présenté ci-dessous offre une comparaison pour différentes énergies, des quantités équivalentes carbone émises par tonne équivalente pétrole :

Figure : Kg équivalent carbone émis par tonne équivalente pétrole pour diverses énergies (Source : ADEME et EDF) Ainsi, en comparaison du solaire photovoltaïque, l’énergie éolienne représente moins de kilo d’équivalent carbone par tonne d’équivalent pétrole. Aucune donnée n’est recensée pour la biomasse.

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De plus, le photovoltaïque et la biomasse sont faiblement développés en France. Comme l’indique le graphique en page 16 du présent mémoire, la production d’électricité provenant de ces énergies atteint respectivement 7,4 % (solaire) et 7,9 % (bioénergies) en 2015. Cette part est plus de deux fois inférieure à celle de l’éolien sur la même année.

Toutefois, la production d’électricité par d’autres sources d’énergies renouvelable ne concerne pas le projet de la ferme éolienne du Bois Briffaut en tant que tel. Certaines remarques concernaient l’utilisation de centrale photovoltaïque ou de la biomasse.

Pour la première ressource, le département de la Somme n’est pas adapté à cette énergie. Elle est classé 85éme sur l’ensoleillement avec environ 1 800 h pour l’année 20153. Plus 49

spécifiquement, les installations solaires photovoltaïques au sol nécessitent de grandes surfaces disponibles.

Pour la biomasse, ce type de production d’électricité est consommateur de grandes surfaces agricoles, contrairement à l’éolien. Pour exemple, la centrale biomasse de Metz s’étend sur environ 2,2 hectares.

L’éolien, le photovoltaïque et la biomasse sont difficilement comparables puisqu’ils sont complémentaires en faisant partie des énergies renouvelables. Le parc éolien français n’a pas vocation à remplacer toutes les autres sources de production en électricité. « L’atteinte de l’objectif [en énergies renouvelables du Gouvernement] nécessite un développement soutenu de l’ensemble des filières. Il ne s’agit pas de choisir entre les différentes énergies renouvelables, mais de concevoir un plan de développement de chacune de ces énergies. »

Pour ce qui concerne la stratégie française sur l’efficacité énergétique6, les objectifs de la politique énergétique française sont inscrits dans la loi de programme dite POPE du 13 juillet 2005. Il s’agit d’objectifs de long terme, qui fixent un cap à l'action de la politique énergétique. Pour les atteindre, quatre axes majeurs ont été définis :

- maîtriser la demande de l’énergie, - diversifier le bouquet énergétique, - développer la recherche et l'innovation dans le secteur de l'énergie, - assurer des moyens de transport et de stockage adaptés aux besoins.

Pour atteindre ces objectifs, le plan d’action en matière d’efficacité énergétique (version de 2014) détaille les principales mesures par secteur7. Le secteur du bâtiment constitue un enjeu majeur des politiques d’efficacité énergétique. Plusieurs mesures ont ainsi été mises en place : - Le plan de rénovation énergétique de l’habitat (PREH) accélère la rénovation du parc de logements au rythme de 500 000 logements par an d’ici 2017. - La réglementation thermique 2012 devrait générer des économies d’énergie par l’amélioration de la performance énergétique des bâtiments neufs.

Pour ce qui concerne l’isolation, les dispositifs de l’Etat permettent le développement des progrès de l’isolation (méthode, application généralisée, facilitation de rénovation, …). De plus, les retombées bénéfiques (gaz à effet de serre, économiques, facture d’électricité) sont à des échelles différentes : d’individuelle à locale pour l’isolation des bâtiments et de nationale à européenne pour l’énergie éolienne.

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Enfin, pour faire le lien avec le projet du Bois Briffaut, les retombées économiques de ce projet peuvent justement viser à développer des programmes de réhabilitation thermique de l’habitat ou toute autre démarche visant à limiter la consommation d’électricité, de façon à produire de l’électricité propre, tout en recherchant la sobriété énergétique.

• Energie éolienne hors de prix par rapport aux autres productions 50

Selon l’arrêté du 17 juin 2014, le tarif de rachat de l’éolien terrestre, d’une durée de 15 ans, se décompose comme suit :

- Les 10 premières années, le tarif est de 8,2 c€/kWh,

- Les 5 années suivantes, le tarif est compris entre 2,8 c€/kWh et 8,2 c€/kWh suivant le nombre d’heures de production des 10 premières années.

Un tableau comparatif8 des tarifs d’achat pour différents moyens de production d’électricité est présenté ci-dessous:

Durée Filière du Tarifs pour les installations contra t 6,07 c€/kWh + primes Hydraulique 20 ans 15 c€/kWh pour l’hydraulique des mers Géothermie 15 ans 20 c€/kWh + primes 8,2 c€/kWh pendant 10 ans, 15 ans entre 2,8 et 8,2 c€/kWh pendant 5 ans selon les sites. Energie

Photovoltaïque 20 ans 11,688 c€/kWh Cogénération 12 ans entre 6,1 à 9,15 c€/kWh Biomasse 20 ans 4,34 c€/kWh + primes Biogaz 15 ans entre 8,121 et 9,745 c€/kWh + primes Méthanisation 15 ans entre 11,19 et 13,37 c€/kWh + primes

Tableau : Comparatif des tarifs d’achat pour différents moyens de production d’électricité Dans son rapport d’actualisation (mai 2014) sur « Le coût de production de l’électricité nucléaire », la cour des comptes indique un coût de production de l’énergie nucléaire de 5,98c€/kWh (dont exploitation, gestion des déchets et démantèlement). L'objectif n'est pas de mettre en confrontation les filières énergétiques mais de démontrer que l’énergie éolienne est compétitive auprès des énergies renouvelables. Payée sur la facture d’électricité, la Contribution au Service Public de l’Electricité (CSPE) vise à compenser les charges de service public de l’électricité, les frais financiers des opérateurs, les frais de gestion, à financer le budget du Médiateur national de l’énergie et le versement de la prime versée aux opérateurs d'effacement.

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Concernant la CSPE pour l’année 2015, son montant total est de 19,5 €/MWh. La part de l’énergie éolienne représente 15,2 % des charges prévisionnelles. Ainsi, pour un ménage français consommant 4 500 kWh, le coût annuel de la CSPE est de 88 € donc 13 € pour l’éolien soit environ 0,30 €/kWh par ménage. 51

Figure : Charges de service public prévisionnelles au titre2015. (Source : http://www.cre.fr/operateurs/service-public-de-l-electricite- cspe/montant#section1)

Pour la CSPE de 2016, son montant est de 22,5 €/MWh. L’énergie éolienne représente 16,9 %. Un ménage français consommant 4 500 kWh, le coût annuel de la CSPE est de 101 € donc 17 € pour l’éolien soit environ 0,38 €/kWh par ménage.

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Il est précisé qu’une installation éolienne n’a pas pour but de réduire les factures 52

d’électricité, mais de diversifier les sources d’énergies ainsi que d’assurer une production d’électricité propre, durable et non soumise aux fluctuations du coût des matières premières que sont l’uranium et le pétrole.

Le projet de la ferme éolienne du Bois Briffaut totalise une puissance maximale de 13,8 MW et devrait produire environ 34,4 Millions de kWh par an. Cette production représente la consommation de 13 000 foyers (hors chauffage électrique) ou 13 000 personnes (chauffage inclus). La production du parc éolien permettra d’éviter le rejet à l’atmosphère de 8 580 Tonnes de CO2 par an (660 t/MW installé/an9).

• Bétonnage trop important pour assoir, puis démolir dans le futur les fondations des machines (alourdissement de la facture carbone)

La construction d’un parc éolien nécessite 1 100 tonnes de béton en moyenne par fondation d’éolienne ce qui représente pour le projet de la ferme éolienne de Bois Briffaut 4 400 tonnes (4 éoliennes). Comme indiqué dans l’étude d’impact (Pièce n°1), il est estimé que la « dette carbone » de ce parc (fabrication, acheminement, montage et démantèlement des éoliennes) sera remboursée en moins d’un an de fonctionnement. L’activité d’un parc éolien ne consomme pas de matière première. Les seuls déchets produits par un parc en fonctionnement sont engendrés par les différentes actions de maintenance réalisées tout au long de la vie des éoliennes.

Les éoliennes sont des constructions réversibles: elles peuvent être démontées tout en garantissant la remise en état du site original, et la plupart des parties composant l’éolienne est recyclée en fin de vie.

De plus, le démantèlement d’un parc éolien est soumis à une réglementation stricte. Le décret n°2011-958 du 23 août 2011 pour application de l’article L553- 3 du Code de l’environnement et l’Arrêté du 26 août 2011 précise les modalités d’application de l’article R 553-6 du Code de l’environnement relatif aux opérations de démantèlement et de remise en état des installations de production d’électricité utilisant l’énergie mécanique du vent.

Le démantèlement du parc éolien comprend notamment l’excavation des fondations et le remplacement par des terres de caractéristiques comparables aux terres à proximité de l’installation sur une profondeur minimale de 1 mètre pour des terrains agricoles.

Afin de mettre en œuvre le démantèlement, des garanties financières sont provisionnées. L’annexe I de l’arrêté du 26 août 2011 explicite le calcul du montant initial des garanties financières. Dans le cas du projet de la ferme éolienne du Bois Briffaut, ces garanties financières initiales s’élèvent à 200 000 € (mises à jour tous les cinq ans pendant l’exploitation du parc). L’avantage, résultant de tout ceci, est la totale réversibilité d’un site éolien. En effet, après démantèlement, le site retrouvera son aspect et son activité initiaux.

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• Profit au seul bénéfice des propriétaires et exploitants qui réclament toujours plus de machines

Il faut noter que ce ne sont pas les propriétaires ou exploitants qui sont à l’origine du projet. C’est bien VOLKSWIND qui a pris l’initiative de prendre contact avec les mairies et les propriétaires / exploitants afin de développer un projet éolien sur le territoire de Chaulnes et Vermandovillers.

L'implantation de parcs éoliens génèrent des retombées économiques sous la forme de revenus fiscaux professionnels. Depuis 2010, et la réforme de la taxe professionnelle (loi n°2009-167 de finances), une nouvelle fiscalité a été instaurée pour les installations éoliennes. Ces dernières sont ainsi désormais soumises à:

- La Contribution Economique Territoriale (CET) :

o La cotisation foncière des entreprises (CFE) : fondée sur les bases foncières et entièrement versée à la commune ou à la Communauté de communes.

o La cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), dont le taux – fixé au niveau national – est au maximum de 1,5 % pour les entreprises de plus de 50 M€ de chiffre d’affaires. Elle est versée à 26,5 % à la commune ou Communauté de communes, à 48,5 % au département et à 25 % à la région.

- L’impôt forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER), pour les activités non délocalisables. Concernant l’éolien, cet impôt forfaitaire s’élèvera à 7 340 euros par an et par mégawatt. Il est partagé entre les trois niveaux administratifs (communes ou Communauté de communes, département et région).

- La taxe sur le foncier bâti dont le montant dépend des coûts de l’installation.

D’autres parts, des conventions de chemins avec les mairies du projet (Chaulnes et Vermandovillers) ont été signés. Ces accords engagent, entre autre, la société à réparer les chemins en cas de dégradation et à réaliser un état des lieux contradictoire. Une redevance financière annuelle est convenue en contre partie de l’utilisation des chemins communaux pour accéder aux éoliennes.

De plus, les parcs éoliens peuvent être bénéfiques en termes d’aménagement du territoire. Ils concernent le plus souvent des zones rurales fragilisées. Ils peuvent être source de richesses locales et favoriser le développement économique des communes concernées en permettant la création d’emplois directs (lié à la fabrication des éoliennes) et indirects (emplois créés dans les entreprises françaises qui exportent des composants, emplois liés à l’installation des éoliennes et à leur maintenance).

En effet, en 2015, la filière éolienne française représente 14 470 emplois environ dans l’ingénierie de projet mais aussi dans la maintenance des parcs existants et la sous- traitance de composants des éoliennes voués à l’exportation. Ces emplois concerneront alors principalement les secteurs de la fabrication des éoliennes, l’installation des éoliennes, l’exploitation et la maintenance, mais également la recherche et le développement dans ce domaine. (Etude de l’Observatoire de l’éolien 2016 – Analyse du marché, des emplois et du futur de l’éolien en France – Septembre 2016 – FEE et EOLE 54

industrie)

Dossier n° E16000103/80 Projet éolien sur Chaulnes et Vermandovillers T.A Amiens

Un projet éolien offre des possibilités de redynamisation économique pour les zones rurales. Dans un contexte de baisse continue des dotations de l’Etat aux collectivités, l’installation d’éoliennes est une source de revenus stable sur le long terme.

Ainsi, le projet de la ferme éolienne du Bois Briffaut permettra aux communes de percevoir une fiscalité locale stable aidant le développement locale des services publics ou des installations collectives qui bénéficieront aux habitants de ce territoire.

D’autres parts, des conventions de chemins avec les mairies du projet (Chaulnes et Vermandovillers) ont été signés. Ces accords engagent, entre autre, la société à réparer les chemins en cas de dégradation et à réaliser un état des lieux contradictoire. Une redevance financière annuelle est convenue en contre partie de l’utilisation des chemins communaux pour accéder aux éoliennes.

• Pas de consultation de la population avant la signature des promesses de baux emphytéotiques

Comme indiqué dans l’étude d’impact (Pièce n°1 - Etude d’impact 80 FE du Bois Briffaut - Version consolidée - Mai 2016 – pages 26 et 27), une concertation préalable dans le cadre du projet de la ferme éolienne du Bois Briffaut a eu lieu aux différentes mairies concernées par le projet.

Préalablement au conseil municipal, des premières rencontres avec les maires des communes concernées ont été tenues afin de connaitre la position des municipalités vis-à- vis du projet proposé.

Naturellement, une rencontre avec les conseils municipaux de Chaulnes et Vermandovillers a été réalisée et ont donné leurs accords pour la réalisation d’un projet éolien sur leurs territoires par délibération en date du 25 Mars 2013 et 11 Février 2013 respectivement.

Après avoir informé les mairies, et, en parallèle des réunions avec les Conseils Municipaux et les expositions publiques, un travail de réflexion sur l’implantation en étroite concertation avec les propriétaires et exploitants est mis en place. Des baux emphytéotiques sont alors signés sous seing privé.

Enfin, de façon à pouvoir donner une information complète sur un projet abouti, il est indispensable de savoir en amont où implanter les éoliennes et de ce fait, de savoir quels propriétaires et exploitants de terrains sont d’accord pour devenir partenaire de Volkswind.

Du 9 au 17 Mars 2015, une exposition a été mise en place par le maître d’ouvrage en mairie de Chaulnes puis Vermandovillers, accessible au public pendant les horaires d’ouverture de la mairie. 55

Cette exposition avait pour but de présenter les principaux résultats des études menées pour la constitution de l’étude d’impact, répondre à différentes questions intéressant la population locale, présenter la société Volkswind et ses méthodes de travail et expliquer le déroulement du chantier de construction.

Dossier n° E16000103/80 Projet éolien sur Chaulnes et Vermandovillers T.A Amiens

La population a été informée de la tenue de cette exposition par la distribution, dans toutes les boîtes aux lettres, d’une affichette (Annexe 8 de la Pièce n°1).

Communes Expositio Permanence n Du 9 au 12 Mars aux horaires Le 10 Mars de 14h à Chaulnes d’ouverture de la mairie 18h Du 13 au 17 mars de 18h30 à 19h30 Le 17 Mars de 18h30 Vermandovillers à 19h30

Tableau : Dates des expositions et des permanences en fonction des mairies Avec l’accord des mairies, des permanences ont été organisées les 10 Mars 2015 de 14 heure à 18 heure et le 17 Mars 2015 de 18h30 à 19h30. Elles permettaient aux visiteurs de poser leurs questions à un représentant du maître d’ouvrage. Quelques personnes se sont déplacées par journée de permanence. La mairie nous a également indiqué que peu de personnes s’étaient déplacées pour voir l’exposition en dehors des permanences. Ils cherchaient à savoir où se trouvaient précisément les éoliennes et ont échangé sur le sujet. Aucune personne ne s’est présentée comme opposante au projet lors des permanences. Ainsi, une information préalable a eu lieu afin d’informer les riverains du développement d’un projet éolien sur leurs communes.

• Pas de respect des « lieux sacrés » (fouilles de fondations et chemins sur une terre qui a vu tomber nombre de combattants lors de la Grande Guerre)

Le département de la Somme possède un patrimoine important lié à la Grande Guerre, qui se présente sous forme de mémoriaux parfois spectaculaires, de cimetières militaires ou encore de sentiers de mémoire. Concernant les monuments recensés sur le territoire d’étude, le mémorial de Villers- Bretonneux (gardien du souvenir australien), et l'Australian Corps Mémorial du Hamel sont éloignés, respectivement, de 17 km et 21 km du projet environ. Le projet éolien n’est pas visible depuis l'Australian Corps Mémorial du Hamel, masqué à l’arrière de la ligne d’horizon, grâce à la distance d’implantation. Les vues depuis le mémorial de Villers-Bretonneux sont plus réduites, du fait de la localisation de ce site de mémoire en bordure de plateau. Le projet éolien est invisible aux regards, sans interactions sur le mémorial. La majorité des villages possède un cimetière militaire, souvent isolé au milieu des champs et visible depuis les axes routiers. Ces sites possèdent la particularité d’être très ouverts sur le paysage environnant. Ils offrent ponctuellement une perception existante sur des éoliennes identifiées dans le paysage. Le projet éolien est éloigné du patrimoine architectural référencé comme sensible (secteur 56 du Souvenir notamment). Au final, le projet éolien n’apporte que peu d’impacts sur le patrimoine environnant le secteur et n’a que peu d’enjeux touristiques. Les impacts sur les mémoriaux de la Grande Guerre sont faibles à nul. (Conclusions issues de l’expertise paysagère – Pièce n°2). Pour ce qui concerne les vestiges archéologiques, ils ne sont en général découverts que lors des travaux. Seules des opérations de diagnostic permettent de juger du reel potentiel 57 58