www.insee.fr/lorraine ° N 205-206 Nouvelles ruralités en Lorraine :

V

Les espaces ruraux lorrains couvrent la moitié de la région et abritent, comme en métropolitaine, près d’un habitant sur six autour de 21 pôles d’emploi majeurs. L’industrie, notamment l’agroalimentaire, la santé-action sociale, mais aussi l’armée, l’agriculture et l’artisanat, constituent leur armature économique. Un certain renouveau démographique s’y observe depuis 1999, à l’instar du mouvement initié dix ans plus tôt en France, mais en Lorraine, celui-ci reste limité à quelques cantons proches des villes, dont il prolonge l’étalement urbain dans des campagnes qui bénéficient désormais des revenus tirés de l’économie résidentielle. Le tourisme, à travers les résidences secondaires, la fréquentation de sites naturels, musées et manifestations, parvient à capter d’autres sources financières pour irriguer l’économie rurale. Mais ceci reste insuffisant pour combler les écarts de niveau de vie et de développement dont souffrent nombre de pôles d’emploi et les franges rurales de l’ouest de la région entrées en phase de marginalisation démographique. Le maintien d’équipements de proximité et de services à la population, notamment dans le domaine de la santé, appuyé au besoin sur les projets de territoire portés par les intercommunalités, demeure un objectif prioritaire pour les espaces ruraux qui espérent rester attractifs ou le devenir, à l’heure où se profilent un vieillissement de la population et un recul de l’emploi sur fond de repli de l’emploi industriel, de crise économique et de restructurations militaires.

Les campagnes françaises ont connu un s’interroger sur la présence ou non du même exode rural important jusqu’au milieu des années phénomène en Lorraine. Il se double d’une in- soixante-dix puis une stagnation jusqu’au début terrogation quant à leur dynamique de déve- des années 1990, qui semblaient les condamner loppement à l’heure où leur capacité au déclin démographique et économique. Éloi- productive ne semble pas suffisante pour ex- gnées des métropoles et de leur périphérie, pliquer ce phénomène. considérées jusqu’il y a peu comme les seuls es- Dans une première partie, on examinera l’em- paces de croissance possible, elles bénéficient ploi et sa dynamique, puis les évolutions démo- pourtant aujourd’hui d’un nouvel attrait. graphiques. La “théorie de la base économique” Le regain démographique des espaces ruraux donnera un fondement au bouclage de la dyna- observé au niveau national depuis 1999, véri- mique croisée emploi/population sur l’espace table rupture de tendance avec l’entrée dans de référence et sur ses dérivées en termes de un lent processus de repeuplement, incite à construction de logements. Dans une seconde partie, sur les mê- Enfin, au travers d’une analyse décideurs publics et les interac- mes bases théoriques, la déclinaison atouts/faiblesses, opportuni- tions sur lesquelles ils appuieront de l’économie présentielle s’articulera tés/menaces (Afom), où le leurs choix. On tracera également sur la question des revenus, des contexte récent de la crise sera les pistes d’avenir du développe- équipements et des aménités qui fon- tout particulièrement documenté, ment du rural pour des projets in- dent l’attractivité des territoires. on identifiera les enjeux pour les novants et durables.

1 089 communes, dont 21 pôles d'emploi ruraux

StenayStenay

ÉtainÉtain

BitcheBitche

MorhangeMorhange

Saint-MihielSaint-Mihiel DieuzeDieuze

CommercyCommercy

Ligny-en-BarroisLigny-en-Barrois

BaccaratBaccarat Raon-l'ÉtapeRaon-l'Étape CharmesCharmes MoyenmoutierMoyenmoutier RambervillersRambervillers NeufchâteauNeufchâteau MirecourtMirecourt

VittelVittel BruyèresBruyères ContrexévilleContrexéville AnouldAnould

GérardmerGérardmer

LeLe Thillot Thillot

©IGN - Insee 2010

Rural Pôles d'emploi ruraux Petites communes rurales

Source : Insee, recensement de la population 1999

2 Première partie : dynamique de l’emploi, de la population et des logements

Une croissance démographique plus tardive, moins forte et limitée aux espaces ruraux proches des villes

416 000 habitants, Les plus nombreux et les plus im- lès-Hattonchâtel et Void-Vacon (55), essentiellement portants, par le nombre d’emplois Abreschviller et Lorquin (57), Bul- meusiens ou vosgiens proposés, se trouvent dans les Vos- gnéville, , , Gran- ges où ils assurent un fort maillage ges-sur-Vologne, Plombières-les- Début 2007, la Lorraine compte du territoire relayant les aggloméra- Bains et (88) qui offrent cha- 416 000 habitants dans ses espa- tions d’Épinal, et cun de 500 à 1 000 emplois. ces ruraux (soit, comme la France mé- Saint-Dié-des-. , tropolitaine, 18% de sa population)ce , , Neufchâteau, qui la classe au 16ème rang national L’agriculture dans comptent de 4 600 à 5 400 car elle affiche toujours un profil la , l’ouest emplois chacun. Ils sont suivis par marqué par l’importance des popu- vosgien et le Saulnois et Ligny-en-Barrois (55), lations urbaines et périurbaines. Bitche et Dieuze (57), 3 000 à 4 400 La présence d’agriculteurs a long- Les ruraux sont très peu présents emplois chacun. Enfin, Baccarat temps été, avec une faible densité en Meurthe-et- et en Mo- (54), Étain, Saint-Mihiel et de population, une des variables selle où ils représentent seulement (55), Morhange (57), , Bruyè- clés pour retenir qu’un territoire est 3% et 7% de la population, à l’ex- res, Charmes, Contrexéville, rural ou non. Mais la mécanisation ception toutefois de l’est du Lunévil- , et et l’agriculture extensive sont ve- lois (54) et de son voisin le Saulnois, Raon-l’Étape (88) complètent cette nues bousculer cette définition tradi- des cantons de Bitche et Lorquin liste principale. tionnelle : en 2006, l’agriculture (57). Plus des trois quarts des ru- Celle-ci est renforcée par une tren- représente à peine plus de 2% des raux lorrains résident donc dans la taine de pôles d’emploi secondaires emplois lorrains, et depuis 1990 ce Meuse et les Vosges où ils compo- dans les petites communes rurales : sont plus de 8 000 emplois qui ont sent encore plus de la moitié de la Château-Salins (57), Châtenois, disparu dans ce secteur d’activité. population et occupent l’essentiel du , Le Val-d’Ajol, Liffol-le-Grand, Dans les espaces ruraux lorrains, territoire, hors les espaces urbains Rupt-sur-Moselle et (88) si le nombre d’exploitants a été for- autour de Bar-le-Duc et (55), qui offrent plus de 1 000 emplois ; tement réduit (moins de 6 000 exploi- Épinal, , Remiremont et Blâmont et Cirey-sur-Vezouze (54), tations professionnelles estimées Saint-Dié-des-Vosges (88). Clermont-en-Argonne, Dieue-sur- aujourd’hui), l’agriculture dessine Le zonage en aires urbaines et en Meuse, Gironcourt-sur-Vraine, Gon- toutefois encore une large partie aires d’emploi de l’espace rural (voir drecourt-le-Château, Montmédy, du paysage, tout comme la forêt, encadré) permet de répartir le millier Pagny-sur-Meuse, Tronville-en-Bar- en occupant environ 575 000 hec- de communes rurales lorraines en rois, , Vigneulles- tares, soit 48% des terres. Elle deux catégories : 152 appartiennent àun“pôled’emploirural”ouàsa couronne, 937 constituent les autres Population lorraine par département en 2007 communes rurales qu’on appellera Nombre d’habitants ici “petites communes rurales”, l’en- Meurthe-et- Meuse Moselle Vosges Lorraine semble correspondant à 58 cantons. Moselle Pôles d’emploi ruraux 6 300 30 300 17 500 97 200 151 300 21 pôles d’emploi majeurs, Petites communes rurales 16 500 86 700 53 700 108 200 265 100 dont 12 dans les Vosges Total du rural 22 800 117 000 71 200 205 400 416 400 Avec 133 000 emplois comptabilisés Ensemble de la population 726 600 194 000 1 039 000 380 300 2 339 900 dans son périmètre, le rural lorrain Part (%) ne regroupe en 2006 que 15% des Meurthe-et- Meuse Moselle Vosges Lorraine emplois de la région. Moselle Sonmarchédutravaileststructuré Pôles d’emploi ruraux 1 16 2 26 6 par 21 pôles d’emploi majeurs, Petites communes rurales 2 45 52811 comptant chacun un minimum de Total du rural 3 60 7 54 18 1 500 emplois, et regroupant à eux Ensemble de la population 100 100 100 100 100 seuls la moitié des emplois du rural. Source : Insee, recensement de la population

3 emploie 10 300 personnes, dont L’industrie surtout fromageries ; Senoble à Châ- 8 300 dans les petites communes dans les Vosges teau-Salins pour le lait et les pro- rurales où elle représente encore duits frais ; la Socopa à près de 14% des emplois, mais les et dans de grands pour la viande ; Clairefontaine à Éti- retraités (13 000) y sont plus nom- établissements val-Clairefontaine, Novacare à La- breux que les actifs. L’industrie avec 34 000 emplois en val-sur-Vologne, Egger à C’est dans la Meuse, notamment 2006 reste une composante essen- Rambervillers, etc. pour le bois-pa- l’Argonne, l’ouest vosgien et le tielle du tissu économique des espa- pier ; la Manufacture vosgienne de Saulnois, que l’agriculture reste la ces ruraux où elle occupe encore meubles à , Manuest à plus présente. Dans les cantons 26% des actifs contre seulement Châtenois, etc. pour le meuble, de Montfaucon-d’Argonne, Seuil- 17% dans le reste de la Lorraine. Essilor à Ligny-en-Barrois pour l’op- d’Argonne et Varennes-en- Les industries agricoles et alimen- tique, Collinet à Baudignécourt et Argonne (55) et (88), au- taires (7 250 emplois) y sont le sec- Pierre Laval à Liffol-le-Grand pour le tour de Dieuze (57) et teur dominant avec notamment des siège ; Wagon Automotiv à Gérard- (88), les habitants appartenant au eaux de table réputées et pas moins mer, etc. pour le travail des mé- “monde agricole” (agriculteurs en ac- de 9 fromageries, devant le bois-pa- taux ; Trane à Charmes et Huot à tivité et en retraite) représentent de pier (4 700), les équipements du Saint-Mihiel pour les équipements 15% à 20% de la population. foyer, surtout le meuble, l’optique et mécaniques ; les Cristalleries de Baccarat, Q-I Manufacuring France Reste que la filière souffre en 2009 le siège (4 100) et le travail des mé- taux (4 000). à Gironcourt-sur-Vraine, Ficomirrors de l’effondrement des cours, notam- à Dieuze, les Cristalleries de ment du lait, et que la transforma- Suivent par ordre décroissant d’ef- Saint-Louis, etc. pour le verre et les tion de leurs produits par les fectifs les équipements mécaniques produits minéraux ; Bihr Frères à exploitants ou la vente directe, si el- (3 000 emplois), les produits miné- Uriménil, Linvosges à Gérardmer, les peuvent constituer une activité à raux (2 800), le textile (2 200), la etc. pour le textile ; Rehau à Mor- plus forte valeur ajoutée, restent chimie-caoutchouc-plastiques hange et Sodetal à Tronville-en-Bar- marginales. (2 100) et l’automobile (1 550). Hor- rois, etc. pour la chimie- La profession demeure cependant mis le travail des métaux et surtout caoutchouc-plastiques ; TRW à Ra- fortement orientée vers l’avenir. l’automobile, toutes ces activités monchamp, Évobus à Ligny-en-Bar- De cela témoigne la forte implanta- sont plus représentées dans le rural rois, Grupo Antolin à Rupt-sur- tion d’établissements d’enseigne- que dans le reste de la Lorraine. Moselle, etc. pour l’automobile. ment spécialisé. Le rural lorrain Et c’est parmi l’industrie que l’on va Au total, 75 grands établissements accueille ainsi 10 des 20 établisse- retrouver naturellement la plupart industriels (de 100 salariés ou plus fin ments d’enseignement agricole à des grands établissements em- 2007) sont implantés dans le rural Commercy, , Stenay et ployeurs : Nestlé à Vittel et Con- lorrain. Ils y emploient 18 000 sala- Vigneulles-lès-Hattonchâtel (55), trexéville dans les eaux de table ; riés soit un peu plus de la moitié des Château-Salins (57), Bulgnéville, Marcillat à Corcieux, Union Laitière salariés de l’industrie. Parmi eux, , Mirecourt, et Vittelloise à Bulgnéville, Henri Hutin 60% se retrouvent dans le seul dé- Roville-aux-Chênes (88). à Dieue-sur-Meuse, etc. pour les partement des Vosges ce qui ex- plique la part relativement élevée des ouvriers dans la population rési- Spécificités dans l'agriculture, les IAA, le bois-papier, les équipements du foyer, dente vosgienne. Mais ce qui les produits minéraux et le textile montre aussi la forte concentration de l’industrie et la vulnérabilité du Emploi au lieu de travail dans les espaces ruraux en 2006, y compris la défense département des Vosges et sa su- 6,0 Équipements du foyer rexposition à la concurrence interna- 5,5 tionale et aux délocalisations. 5,0 Textile Agriculture, sylviculture, pêche 4,5 Bois-papier Plus d’ouvriers 4,0 3,5 dans les Vosges 3,0 Produits minéraux IAA La disparition progressive mais sou- Spécificité 2,5 tenue des agriculteurs laisse de fait 2,0 Serv.personnels Hôtels, restaurants d’autres spécificités sociales et éco- Mécanique 1,5 Chimie, Travail des métaux Construction caoutchouc nomiques aux espaces ruraux. 1,0 Commerce et réparation Poste Services Éducation 0,5 et télécom. opérationnels On dénombre proportionnellement Administration Automobile Commerce Transports Commerce de détail Santé, action sociale 0,0 de gros plus de travailleurs indépendants (arti- Conseils et assistance Act. financières sans, commerçants et professions libéra- 02468101214les, hors agriculture) que dans le reste Poids dans l'emploi total (%) Spécificité : poids du secteur dans l'emploi de l'espace rural rapporté au poids du même secteur dans le reste de la Lorraine de la Lorraine, qu’ils soient actifs ou retraités (près de 5%, contre 3%). Source : Insee, recensement de la population

4 En revanche, les cadres et profes- situation qui découle en grande dans son chef-lieu, mais aussi à sions supérieures sont moins repré- partiedelaprésencede5400em- Abreschviller et Saint-Quirin, plu- sentés (3%, contre 4%), excepté plois dans la santé et l’action so- sieurs centres spécialisés dans l’ac- dans les pôles d’emploi de Gérard- ciale, avec notamment les centres cueil et les soins auprès d’adultes et mer et Vittel (88) et autour de hospitaliers de Mirecourt et de Lor- d’enfants en difficulté (traitements de Dieuze (57) où ils représentent 5% quin, ceux de Gérardmer, Neufchâ- handicaps, réadaptation fonctionnelle, des résidents. teau, Vittel, etc. ; et de l’implantation psychiatrie, Alzheimer...). Mais c’est la surreprésentation de 4 sites militaires à Bitche, Com- d’ouvriers, conséquence d’impor- mercy, Dieuze et Étain qui em- Croissance menacée tantes activités industrielles pré- ploient ensemble 4 000 personnes de l’emploi dans sentes et passées, qui distingue le et se classent parmi les 6 premiers les villes de garnison employeurs du rural. plus les espaces ruraux lorrains du - Décroissance engagée reste de la région. La “population Au cours des deux dernières décen- dans des ex-bastions ouvrière” (ouvriers actifs et retraités) nies, alors que l’emploi industriel a y représente 24% de la population, mono-industriels chuté, celui dans l’éducation, la san- tant des pôles d’emploi ruraux que Entre 1999 et 2006, les espaces ru- té et l’administration a progressé. des petites communes rurales, raux lorrains ont gagné dans leur De ce fait, l’importance relative du contre 16% dans le reste de la Lor- ensemble 3 600 emplois, mais cette secteur public dans l’emploi total raine. Ceci est notamment vrai croissance reste moitié moindre de s’est renforcée au fil des années, pour les Vosges où leur part dans celle observée dans le reste de la pour s’établir à 22% en 2007. la population atteint même 25% à région et ne profite ni à tous les sec- 30% dans les pôles d’emploi de La partie rurale du département de la teurs d’activité ni à tous les secteurs Moyenmoutier, de Raon-l’Étape et Moselle concentre à elle seule la moi- géographiques. du Thillot, autour de ceux de tié de ces emplois publics, avec de L’agriculture perd ainsi 1 200 em- Fraize et Neufchâteau, et dans le fortes spécialisations, militaire à plois (-10%) qui s’ajoutent aux près canton de Corcieux. Hors Vosges, Bitche et Dieuze et médico-sociale de 4 000 déjà perdus lors de la dé- il n’y a que le canton de Cirey-sur- dans le canton de Lorquin qui compte cennie précédente. Vezouze (54) qui présente un profil ouvrier aussi marqué. Forte représentation des agriculteurs dans la Meuse, des ouvriers dans les Vosges

Moins de services mais Professions et catégories sociales spécifiques (actifs et retraités) en 2006 plus souvent publics L’autre grand secteur d’activité pré- sent dans le rural est, comme ail- StenayStenay leurs, celui des services. Avec 64 000 emplois il est même en vo- lume, de loin le premier. Toutefois, en proportion, les services sont net- ÉtainÉtain tement moins représentés dans le BitcheBitche rural (48% des emplois), que dans le restedelaLorraine(62%). Leur part MorhangeMorhange tombe même à 43% dans les petites MorhangeMorhange Saint-MihielSaint-Mihiel communes rurales. DieuzeDieuze

La santé et l’action sociale (17 600 em- CommercyCommercy plois), l’administration (12 000) et l’édu- Ligny-en-BarroisLigny-en-Barrois cation (9 400) sont les principaux Ligny-en-BarroisLigny-en-Barrois secteurs employeurs. Ils sont suivis no- tamment des services opérationnels (4 BaccaratBaccarat

©IGN - Insee 2010 900), des hôtels-restaurants (3 900), Raon-l'ÉtapeRaon-l'Étape CharmesCharmes MoyenmoutierMoyenmoutier RambervillersRambervillers des transports (3 800), des conseils et NeufchâteauNeufchâteau assistance (2 700), des services per- MirecourtMirecourt BruyèresBruyères sonnels et domestiques (2 600), mais VittelVittel Populations sur-représentées AnouldAnould aucune de ces huit activités n’est sur- ContrexévilleContrexéville GérardmerGérardmer représentée dans le rural par rapport agriculteurs (10 à 15%) GérardmerGérardmer au reste de la Lorraine. agriculteurs (15 à 20%) ouvriers (25 à 30%) Toutefois, les pôles d’emploi ruraux LeLe Thillot Thillot ouvriers (30 à 35%) se distinguent par l’importance de cadres (5%) leurs emplois publics (26%, contre agriculteurs (10 à 15%) et ouvriers (25 à 30%) 18% dans les autres communes rurales agriculteurs (10 à 15%), ouvriers (25 à 30%) et cadres (6%) et 24% dans le reste de la région). Une Source : Insee, recensement de la population

5 L’industrie ne va pas mieux et perd chacun), l’automobile (-400). Sur dans les petites communes rurales encore 6 000 emplois (-15%, contre cette période, seul le secteur du tra- qui enregistrent à elles seules les -12% dans le reste de la Lorraine vail des métaux a vu ses effectifs deux tiers des gains. elle-même inscrite sur une pente de dé- augmenter (+400). sindustrialisation forte) qui succèdent Quant au commerce, il gagne des aux 6 600 disparitions enregistrées La construction en revanche se emplois, mais uniquement dans les auparavant. Elle a beaucoup souf- porte nettement mieux. Le secteur a pôles d’emploi ruraux (+950 emplois, fert dans les équipements du foyer gagné 1 600 emplois (+18%, contre soit +13%), alors que les petites (-1 700 emplois), l’habillement-cuir +15% dans le reste de la Lorraine)ce communes rurales en perdent (-250 (-1 100), le textile (-850), les indus- qui constitue une inversion de ten- emplois, soit -5%), signalant un mou- tries agroalimentaires (-600), le bois- dance avec le passé récent. On vement de relocalisation-concentra- papier, la chimie-caoutchouc-plasti- peut y voir une des conséquences tion lié à un effet d’échelle des ques et les produits minéraux (-500 du boom de la construction neuve zones de chalandise.

IAA (fromage), optique et mécanique dans la Meuse IAA (eaux, fromage et viande), meuble, papier-carton, bois et textile dans les Vosges Établissements industriels de 100 salariés ou plus au 31/12/2007

Ahlstrom Labelpack

Bel

Gillet Tubes ALK Abello

Réalméca

Henri Hutin Cristalleries de Saint-Louis

Sodiaal RehauRehau

Bonduelle Huot Sodiaal Pierson Diffusion Huntsman Senoble Ficomirrors GGB Air Liquide Arcelor Mittal Holcim SodetalSodetal Fours à chaux de Sorcy Scieries réunies Evobus d'Abreschviller Essilor Essilor Textiles

de Vaucouleurs ©IGN - Insee 2010 Collinet

Renard-Gillard Hydro Leduc Baccarat PTP Industry Papeterie de Raon Trane Fromagerie de Neufchâteau Clairefontaine Guy Thiébaut PatisFrance Egger Sorepla Secteur d'activité Nombre Rapid'Traitement Pierre Laval Equipement Cuisines Bains d'établissements Manuest Socopa Nevelt Agriculture 1 Manufacture vosgienne de meubles Ficocipa Automobile 3 Schappe Techniques O-I Manufacturing France Papeteries des Vosges Bois 3 ULV BericapBericap Les Papiers du Souche Novacare Mark IV Systèmes Moteurs Ciment-chaux 2 Nestlé Nestlé Yeramex Mark IV Systèmes Moteurs UPM Kymmene Marcillat IAA 14 Fournier SA Eaux de table 2 Fromagerie 9 Bihr Frères Linvosges, Garnier-Thiébaut, Lait, produits frais 1 Le Jacquard Français, François Hans Transformation de fruits 1 Sté fromagère Wagon Automotiv Viande 1 de Xertigny Mécanique 7 De Buyer Médicaments 1 Moulages de l'Est Métallurgie 7 Grupo Antolin Meuble 5 SAS Kohler TRW Optique 2 Valrupt Industries Papier-carton 7 Plastique 5 Produits d'entretien 1 Siège 2 Textile 10 Verre 5 Total 75 Source : Insee, Clap

6 Enfin, les services continuent de ne permet pas encore au rural de rat- Huit pôles d’emploi ruraux, dont notam- croître, de 8 500 postes (+15%, contre traper son retard sur le reste du terri- ment les 4 abritant des villes de garni- +12% dans le reste de la Lorraine). Trois toire régional : les services n’y son où l’on peut voir les effets de la activités tirent particulièrement ce représentent que 48% des emplois professionnalisation des armées, sont secteur : les services opérationnels contre 62% ailleurs. ainsi en croissance de l’emploi sur les (+1 600 emplois), l’administration deux périodes : Commercy et Étain (+2 000) et la santé-action sociale L’évolution de l’emploi analysée sur (55), Bitche et Dieuze (57), Bruyères, (+ 3 000). Cela profite, comme pour le une durée plus longue, 1990-1999 Gérardmer, Neufchâteau et Vittel (88); commerce et pour les mêmes rai- et 1999-2006, permet de dresser s’y ajoutent 6 communes du reste du sons, surtout aux pôles d’emploi ru- une vue des secteurs géographi- rural : Damvillers, Montmédy et Vi- raux qui captent les trois quarts de ques économiquement dynamiques, gneulles-lès-Hattonchâtel (55), Bulgné- ces emplois supplémentaires, mais ou non. ville, Châtenois et Fraize (88).

Armée, centres de détention et maisons de retraite dans la Meuse Armée, hôpitaux et centres hospitaliers spécialisés en Moselle Hôpitaux, communes et lycées dans les Vosges

Établissements non industriels de 100 salariés ou plus au 31/12/2007

Secteur d'activité Nombre d'établissements Enseignementsecondaire général 5 Enseignement supérieur 1 Activités hospita lière s 23 Montmédy Accueil des enfants en difficulté 1 Stenay Accueil des adultes handicapés 1 Accueil des personnes âgées 6 Autres hébergements sociaux 1 Aide par le travail,ateliers protégés 1 Administration publique générale (communes) 11 Justice (centres de détention) 2 Armée (dont4 régiments) 5

Total 57 3e RHC

57e RA Bitche

Morhange ESAT Sainte-Anne 13e RDP Saint-Mihiel Lycée Hermite Gendarmerie mobile

Château-Salins Dieuze ©IGN - Insee 2010 8e RA Vic-sur-Seille Lycée Vogt Commercy Commercy Centre hosp spéc. Maison d'accueil spéc. Les Rantzau Ligny-en-Barrois Centre de réadaptation Ligny-en-Barrois Vaucouleurs Blâmont Etab services d'aide par le travail Fondation Vincent de Paul

Baccarat Gondrecourt-le-Château Baccarat Raon-l'Etape Raon-l'Étape CFP horticole Senones Lycée Curie Rambervillers Neufchâteau Mirecourt Rambervillers Neufchâteau Lycée Vuillaume Syndicat interhospitalier Ravenel Mirecourt Neufchâteau Bruyères Fraize Vittel Vittel Contrexéville

Gérardmer Darney Gérardmer Lamarche

Bussang Le Thillot

Source : Insee, Clap

7 Mais à l’opposé, 5 pôles d’emploi encore le textile et voient leur em- zenbrück et Moussey (57), ruraux et 8 petites communes rura- ploi continuer à décroître : Li- Bains-les-Bains, Darney, Giron- les rappellent les stigmates des diffi- gny-en-Barrois et Saint-Mihiel (55), court-sur-Vraine, Liffol-le-Grand et cultés passées dans la mono- Morhange (57), Contrexéville et Xertigny (88) d’autre part. La ré- industrie, notamment dans le Moyenmoutier (88) d’une part ; Gon- forme des armées est toutefois de meuble, la chaussure, le verre ou drecourt-le-Château (55), Goet- nature à faire basculer des pôles d’emploi de ce type dans cette se- Recul de l'emploi industriel conde catégorie. Évolution de l'emploi 1999-2006 par secteur d'activité Un renouveau démogra- AGRICULTURE phique plus récent, IAA Habillement, cuir beaucoup plus faible Édition, imprimerie, reproduction et limité aux petites Pharmacie, parfumerie et entretien communes Équipements du foyer Automobile Les recensements menés depuis Équipements mécaniques 2004 ont apporté une bonne nou- Produits minéraux velle : les espaces ruraux lorrains Textile gagnent des habitants. Mais on ne Bois, papier peut pas pour autant affirmer qu’ils Chimie, caoutchouc, plastiques s’engagent durablement dans la Métallurgie, transformation des métaux voie tracée dix ans plus tôt et INDUSTRIE confirmée depuis par les espaces CONSTRUCTION Commerce et réparation automobile ruraux français (voir encadré). Le Commerce de détail, réparations taux de croissance de la population COMMERCE rurale lorraine entre 1999 et 2007 Transports n’est en effet que de 0,8% (contre Activités financières 5,7% en France), mais tout au moins, Activités immobilières cette tendance rompt avec des dé- Postes et télécommunications cennies continues de perte de popu- Conseils et assistance lation. Services opérationnels Hôtels et restaurants Toutefois, l’évolution de la popula- Éducation tion rurale lorraine reste handicapée Santé, action sociale par le manque de dynamisme de Administration publique ses pôles d’emploi. Dans leur en- SERVICES semble, et contrairement à leurs ho- TOTAL % mologues de France métropolitaine, -70 -60 -50 -40 -30 -20 -10 0 10 20 30 40 50 60 Rural ceux-ci perdent des habitants (3 000 Emploi au lieu de travail RestedelaLorraine entre 1999 et 2007), sous le double

Sources : Insee, recensements de la population effet d’une détérioration du solde naturel désormais négatif par suite d’une chute sensible du nombre de Les pôles d'emploi attractifs seulement au-delà de 70 ans et fortement passé 80 ans Les petites communes rurales attractives pour les 28-35 ans avec enfant(s) et les 50-60 ans naissances, et d’un solde migratoire qui ne parvient toujours pas à déga- Impact des migrations 1999-2006 selon l'âge (personnes de 5 ans et plus) ger un excédent, hormis parmi la 30 % population des plus de 70 ans et no- tamment les plus de 80 ans. L’at- 20 tractivité des pôles d’emploi ruraux lorrains reste donc limitée à la seule catégorie des retraités les plus âgés 10 et repose uniquement sur la locali- sation de maisons de retraite et au- 0 tres structures d’accueil. De fait, elle concerne une population trop âgée

-10 pour bénéficier du pouvoir d’achat des “jeunes” retraités.

-20 Le renouveau démographique du Pôles d'emploi ruraux rural lorrain est donc avant tout Petites communes rurales Lorraine porté par les petites communes ru- -30 5 101520253035404550556065707580859095 rales qui enregistrent pour la pre- ÂGE Sources : Insee, recensements de la population mière fois depuis fort longtemps

8 une hausse de leur population : giés : Saint-Mihiel (55), Morhange voisinage des Ardennes et de la 6 400 habitants supplémentaires (57), Rambervillers (88). La crois- Haute-Marne, départements entrés entre 1999 et 2007. Fait nouveau, sance démographique est égale- en plein marasme démographique cette croissance est assurée en ment absente pour les pôles et ceux limitrophes du nord-ouest grande partie par un solde migra- d’emploi qui ne trouvent que dans de la Haute-Saône, pour lesquels toire positif. Les petites communes leur contexte local, le ressort de les perspectives de développe- rurales sont en effet devenues at- leur activité : notamment Li- ment à terme n’apparaissent pas. tractives pour deux types de popu- gny-en-Barrois (55), Contrexéville Le déclin démographique est ainsi lation : les ménages composés de et Vittel (88), voire Stenay (55), Mi- confirmé dans un vaste ensemble personnes de 28 à 35 ans avec en- recourt, Neufchâteau (88)etle couvrant l’ouest vosgien, les Vosges fant(s) et les seniors de 50 à 60 canton de Monthureux-sur-Saône, saônoises et la Haute vallée de la ans. Avec 36 000 nouveaux arri- tous frappés par une forte émigra- Moselle où à l’exception très ré- vants, c’est 14% de leur population tion (sauf Stenay). cente des cantons de Bains-les- qui a été renouvelée en 5 ans. Bains, Châtenois, Coussey et Xerti- Cette situation s’observe tout parti- Ouest et sud vosgiens gny, la population ne de bais- culièrement dans les cantons de la en déclin démographique ser depuis 20 ans, voire 40 ans façade est de la Meuse, les envi- dans les Vosges saônoises. rons de Saint-Dié-des-Vosges et confirmé, d’Épinal. l’Argonne en sursis La situation est identique pour les Analysé sur une échelle de temps pôles d’emploi de Ligny-en-Barrois, Diffusion plus longue, 1990-1999 et 1999- Saint-Mihiel et Stenay (55), Mire- court et Senones (88) et le canton de l’étalement urbain 2006, le fossé s’est creusé entre de Réchicourt-le-Château (57). dans les campagnes les les territoires ruraux proches des agglomérations du Silllon mosel- L’Argonne constitue un second en- plus proches des villes lan, principale voire unique zone semble préoccupant dans ses can- Géographiquement, cet engoue- de croissance de la population et tons de Clermont-en-Argonne, ment pour les communes rurales de l’emploi en Lorraine, et ceux qui Montfaucon-d’Argonne, Seuil- concerne prioritairement celles si- en sont éloignés, notamment ceux d’Argonne et Varennes-en-Argonne tuées dans les secteurs les plus situés aux franges de la région, au (55). La population n’y baisse plus, proches des pôles urbains du Sillon mosellan, mais aussi de Saint-Dié- Fort attrait de la façade est de la Meuse, des environs de Saint-Dié-des-Vosges des-Vosges, du Luxembourg et de et Épinal la Belgique, signe de la diffusion de Désaffection pour Ligny-en-Barrois et l'ouest vosgien l’étalement urbain, au-delà du pé- riurbain, dans les campagnes les Taux d'évolution de la population entre 1999 et 2007 (%) plus proches des villes. Les métropoles régionales trans- Stenay mettent ainsi leur dynamisme aux cantons de la façade est de la Meuse (Commercy, Étain, Fres- nes-en-Woëvre, , Vigneulles- Étain lès-Hattonchâtel et Void-Vacon) ; dans Bitche le canton mosellan de Grostenquin ; dans les cantons vosgiens de Brou- Morhange velieures, et Rambervil- Saint-Mihiel lers. Le même phénomène Dieuze

©IGN - Insee 2010 s’observe mais à un degré moindre Commercy dans ceux de Montiers-sur-Saulx, Montmédy, Saint-Mihiel et Ligny-en-Barrois (55) ; Albestroff, Fénétrange et Lor- quin (57) ; Charmes (88). Tous asso- Baccarat cient aujourd’hui soldes naturel et Raon-l'Étape Charmes Moyenmoutier Rambervillers migratoire positifs, à l’exception des Neufchâteau cantons de Fénétrange et Lorquin Mirecourt où la présence de plusieurs structu- Taux d'évolution (%) Vittel Bruyères 9etplus Anould de6à9 Contrexéville res d’accueil pour personnes âgées de3à6 de0à3 Gérardmer fait que les décès sont nombreux. de-3à0 de-6à-3 de-9à-6 Mais cet engouement exclut toute- plus de -9 fois quelques pôles d’emploi ru- Le Thillot raux pourtant au cœur de ces cantons géographiquement privilé- Sources : Insee, recensements de la population

9 mais le peut-elle encore au vu du Le rural proche des villes de plus en plus vers Morhange et faible nombre d’habitants (en dopé par l’économie Saint- Avold ; Fénétrange et à un moyenne 13 habitants par km²). degré moindre Réchicourt-le-Châ- résidentielle Ici, comme dans l’ouest et le sud teau (57) placés dans l’orbite de Sarrebourg ; Vic-sur-Seille (57)où vosgiens, la proportion de person- La forme dominante prise par l’évo- seulement un tiers des actifs rési- nes âgées, favorisée il est vrai par lution de la population lorraine au dent et travaillent dans le canton ; la présence de maisons de retraite, cours des vingt dernières années (88) qui s’est rappro- est déjà nettement supérieure à la est celle de la périurbanisation. Elle ché de Saint-Dié-des-Vosges ; et moyenne (29% ou plus, contre 24% va de pair avec le développement Dompaire et Xertigny (88) d’Épinal. pour l’ensemble du rural lorrain)etren- des mobilités quotidiennes domi- force le risque de marginalisation de cile-travail. Les espaces ruraux lor- Côté pôles d’emploi ruraux, si Gé- ces territoires. rains échappent encore pour partie rardmer parvient à maintenir son ni- à ce phénomène, mais celui-ci veau d’emploi au-dessus de 5 000 La “théorie de la base gagne du terrain. emplois comme c’est le cas en 2006, il quittera également la sphère économique” En 2006, la population active rési- rurale pour intégrer la liste des pô- pour expliquer dente dans le rural s’élève à 186 500 les d’emploi urbains. le renouveau de certains personnes, dont 165 000 ont un em- secteurs ruraux ploi et 21 500 (soit 11,5%) ont déclaré Mais le desserrement de la popula- être au chômage. Parmi ces actifs tion du centre vers la périphérie qui La dissociation fréquente entre zone occupés, 107 000 travaillent dans le permet au périurbain lorrain, et désor- de croissance de l’emploi et zone de rural lui-même, dont un tiers dans mais aussi à une partie du rural, de croissance de la population oblige à leur commune de résidence. se repeupler, ne semble pas pouvoir s’interroger sur les origines du re- Mais le rural n’offre que 133 000 atteindre l’ensemble du territoire ré- nouveau démographique de cer- emplois dans son périmètre, de fait, gional. Car reposant sur les migra- tains secteurs ruraux et à retenir 58 000 actifs (soit 35% de ceux qui ont tions quotidiennes des actifs des l’hypothèse que le développement un emploi) en sortent chaque jour campagnes vers les villes, il ne s’ob- d’un territoire ne repose pas unique- pour travailler à l’extérieur. Dans serve que dans un rayon relativement ment sur sa capacité productive l’autre sens, ils sont quotidienne- court. De fait, il accroît les inégalités privée et les revenus qu’il tire de la ment 26 000 actifs à entrer dans le territoriales entre les espaces ruraux, vente de ses biens à l’extérieur, périmètre du rural pour y travailler selon qu’ils sont ou non à la péri- mais que d’autres moteurs mais sans y résider. phérie d’une grande ville et conduit interviennent. les plus éloignés au déclin. L’analyse des mobilités résidentiel- Cette approche qui repose sur l’en- les entre les recensements de De même, il y a très peu à attendre du semble des revenus captés par le terri- 1999 et 2006 montre clairement travail frontalier pourtant locomotive de toire est connue sous le nom de que les espaces ruraux qui se re- l’emploi dans la région avec 82 500 “théorie de la base économique”. Outre peuplent sont ceux les plus pro- personnes en 2006, soit 8,6% des ac- la richesse privée créée localement, ches des villes et qui bénéficient tifs occupés lorrains. Il est insignifiant elle inclut dans le moteur du dévelop- tout particulièrement de leur situa- pour la plupart des territoires ruraux, pement, les revenus des agents locaux tion géographique à proximité d’un trop éloignés de la Belgique, du de la fonction publique, les pensions ou plusieurs grand(s) pôle(s)d’em- Luxembourg ou de l’Allemagne. Seuls perçues par les retraités, les transferts ploi qui attire(nt) la majorité de 3 650 ruraux lorrains, soit 0,2% des ac- sociaux (allocations chômage, RMI, API, leurs actifs. 14 cantons ruraux qui tifs occupés du rural, sont concernés AAH, etc.), les traitements et salaires concentrent 40% des gains de po- par le phénomène et celui-ci se limite à des actifs résidents mais occupés hors pulation enregistrés dans le rural 5, voire 6 cantons : Montmédy, Damvil- de son périmètre, les dépenses des au cours de cette période illustrent lers, Spincourt et Stenay (55), Bitche touristes. ce phénomène, au point qu’ils sont (57), voire Dun-sur-Meuse (55). Dès lors, la vitalité de certains espa- tout proches en 2006 d’intégrer la Quant aux navettes quotidiennes des ces ruraux ne peut se limiter à l’é- sphère du périurbain si ce n’est actifs ruraux, hors de la Lorraine vers tude de leur vigueur démographique pas déjà fait : Badonviller (54) atti- les régions françaises limitrophes, el- et économique. Aux indicateurs liés ré par Lunéville et Baccarat ; Fres- les restent extrê- mement limitées : à la population et à l’emploi locaux, nes-en-Woëvre, Souilly et seulement 8 200 personnes, soit 5% il convient d’ajouter ceux liés à l’em- Verdun-Est (55) gagnés par Ver- de la population active occupée, fran- ploi extérieur, aux revenus (y compris dun, mais aussi Metz et Jarny pour chissent les frontières régionales pour ceux des retraités), à la pauvreté-pré- Fresnes-en-Woëvre ; Montmédy et travailler en , Champagne- carité, mais aussi au tourisme et de- Spincourt (55) où l’influence du tra- Ardenne ou Franche-Comté. Et là puis peu à l’environnement. vail frontalier est grandissante aussi les cantons où ce mouvement Car la campagne originellement pro- (37% des actifs occupés travaillent en concerne plus de 10% des actifs sont ductive, peut être aussi aujourd’hui Belgique pour le premier, 20% au rares. On peut noter l’attraction une campagne résidentielle et une Luxembourg pour le second) ; Albes- exercée par la Marne sur 310 et 70 campagne récréative. troff et Grostenquin (57), tournés actifs (soit 20% et 11%) des cantons de

10 Clermont-en-Argonne et Varen- Des logements vacants, Mais là aussi les écarts se font sentir nes-en-Argonne ; celle de la signes de désaffection selon le type d’espace : les pôles d’em- Haute-Marne sur 190 et 170 actifs ploi ruraux comptabilisent 32% de ces et de peu d’attractivité (soit 11% et 15%) des cantons de La- nouvelles constructions, les petites marche et Montiers-sur-Saulx ; et Corollaire à la hausse de la population, communes rurales les 68% restants celle de la Haute-Saône sur 300 et le nombre de logements dans les es- (alors qu’elles ne représentent que 62% des 140 actifs (10% et 11%) des cantons paces ruraux s’est lui aussi accru ces résidences principales). de Plombières-les-Bains et Bains-les- dernières années, sous l’effet du boom Surtout, le phénomène se concentre Bains. Mais un canton comme Le de la construction neuve. Depuis 1999, dans les secteurs qui étaient déjà les Thillot ne voit en revanche que 330 ce sont plus de 1 900 logements qui y plus dynamiques sur le plan démogra- de ses actifs (soit 5%) travailler dans ont été bâtis en moyenne chaque phique. Ainsi, les cantons les plus pro- le Haut-Rhin et 100 en Haute-Saône. année (contre 1 300 de 1990 à 1998). ches des grandes villes et qui pour

14 cantons ruraux sur le point de rejoindre le périurbain Bassins d'emploi en 2006 (base cantonale)

BELGIQUE LUXEMBOURGLUXEMBOURG

Montmédy LONGWY Herserange Stenay Villers-la-Montagne Cattenom Longuyon Esch-Villerupt Villerupt Cattenom Fontoy Spincourt ALLEMAGNE THIONVILLE Guénange Bouzonville Fameck AY-SUR-MOSELLE CREUTZWALD Étain Boulay-Moselle Grosbliederstroff Fresnes Batilly FORBACH Jarny -en-Woëvre VERDUN SAINT-AVOLD Longeville-lès-Saint-Avold SARREGUEMINES METZ Bitche MARNE Faulquemont Verdun-Est Sarralbe Souilly Canton de Grostenquin Morhange Sarre-Union Canton de Drulingen Saint-Mihiel PONT-A-MOUSSON Albestroff Fénétrange Dieuze Phalsbourg Revigny-sur-Ornain SARREBOURG BAS-RHIN BAR-LE-DUC Commercy Velaine-en-Haye NANCY Réchicourt-le-Château Ligny-en-Barrois Ancerville LUNEVILLE Vic-sur-Seille Ochey Richardménil Blainville-sur-l'Eau Badonviller HAUTE-MARNE Baccarat Raon-l'Étape Charmes Moyenmoutier Rambervillers Neufchâteau SAINT-DIE-DES-VOSGES

©IGN - Insee 2010 Mirecourt

Canton de Saint-Blin Bruyères Vittel EPINAL Anould Fraize Canton de Bourmont Contrexéville Arches GERARDMER HAUT-RHIN REMIREMONT LA BRESSE Brouvelieures Rupt-sur-Moselle Le Thillot Dompaire Xertigny

Contours des bassins d'emploi de Bar-le-Duc, Épinal, Metz Pôles d'emploi urbains (agglomérations de 5 000 emplois ou plus) Luxembourg, et Nancy Cantons périurbains monopolarisés (40% ou plus des actifs travaillent dans un pôle d'emploi urbain) Cantons dont 40% ou plus des actifs travaillent dans Cantons périurbains multipolarisés (40% ou plus des actifs travaillent dans un ou plusieurs pôle(s) urbain(s)) un pôle d'emploi hors de la région Cantons ruraux sur le point de rejoindre le périurbain Cantons dont 20% à 40% des actifs travaillent dans Pôlesd'emploiruraux(agglomérationsde2000à5000emplois) un pôle d'emploi hors de la région Cantons ruraux monopolarisés (40% ou plus des actifs travaillent dans un pôle d'emploi rural) Cantons ruraux autonomes (40% ou plus des actifs travaillent dans leur canton de résidence)

Source : Insee, recensement de la population

11 beaucoup vont basculer dans le périur- cadre de vie, une envie d’autonomie ges du Nord et PNR de Lorraine) sont bain sont les zones les plus prisées, of- et de liberté qu’incarne l’accès à la les atouts naturels du rural lorrain frant un environnement maîtrisé et un maison individuelle, est aussi la ré- prisés de ses résidents, mais qui at- emploi à la ville voisine, mais ce sont sultante d’un arbitrage financier des tirent aussi des visiteurs extérieurs aussi ceux qui subissent la plus forte ménages entre coût d’acquisition du pour de courts ou longs séjours. pression foncière : cantons d’Étain (55), logement et niveau des taxes loca- Une situation favorisée par la proxi- Albestroff et Grostenquin (57), Dom- les qui s’y rapportent, et coût quoti- mité des grandes agglomérations paire (88), et à un degré moindre ceux dien des transports pour se rendre que sont Nancy, Metz, Thionville, appartenant à la façade est de la sur son lieu de travail. Forbach, Strasbourg ou encore Meuse, aux environs de Sarrebourg Mais l’attrait du périurbain et au- Luxembourg et Sarrebruck, qui à el- (57), Épinal et Saint- Dié-des-Vosges jourd’hui de certains cantons ruraux les seules représentent un en- (88). Hors de ce schéma, il n’y a guère est coûteux sur le plan environne- semble de 2,5 millions d’habitants, à que le canton de Bulgnéville (88)oùla mental par la consommation de ter- une heure ou moins de voiture. construction neuve progresse nette- res agricoles et naturelles Une des formes les plus répan- ment. Côté pôles d’emploi, seuls qu’engendre la construction de pa- dues de ce tourisme vert est cons- Anould et Gérardmer (88)sedistin- villons. Son impact sur les écosystè- tituée des résidences secondaires guent en affichant un taux de construc- mesetlemaintiendelabiodiversité au nombre de 19 000 (soit 9% du tion double de la moyenne. va même à l’encontre du maintien parc des logements, contre moins de À l’inverse, les cantons de Cirey- delaqualitédelavieàlacam- 2% dans le reste de la Lorraine). Gé- sur-Vezouze (54) et Gondrecourt-le- pagne, premier facteur d’intallation rardmer qui en compte 1 900, Xon- Château (55) enregistrent moins de des néo-ruraux. rupt-Longemer et Mittersheim (600 5% de constructions neuves, signe Basée sur un différentiel favorable chacune), Plombières-les-Bains de leur manque d’attractivité. aux coûts de transport, la dissociation (380), (350)etSturzel- croissante entre espaces de vie, de bronn (300) sont les communes les Celui-ci se manifeste également ail- travail et de loisir, implique une forte plus emblématiques de ce phéno- leurs et sous une autre forme : la mobilité géographique des individus, mène. Globalement, le rural vos- persistance d’un stock élevé de lo- au centre de laquelle se trouve l’auto- gien est celui des quatre gements vacants, près de 18 000 mobile : seulement 16% des ména- départements lorrains qui en pro- pour l’ensemble du rural, y compris ges du rural n’en possèdent pas, fite le plus en comptant 11 600 ré- parfois dans des secteurs où la contre 11% de ceux résidant dans le sidences secondaires, soit 60% à construction neuve est importante. périurbain, mais 22% de ceux rési- lui seul, notamment dans d’autres C’est le cas dans les pôles d’emploi dant en zone urbaine. Or celle-ci, communes telles Bains-les-Bains, de Baccarat (54), Commercy et Ste- comme l’a montré la crise de 2008, Ban-sur-Meurthe-Clefcy, Fraize, nay (55), Le Thillot, Mirecourt, Ram- est aussi vulnérable aux aléas des Le Val-d’Ajol, , Saint- bervillers, Raon-l’Étape et Senones prix des produits pétroliers. Maurice-sur-Moselle, Vittel qui en (88) qui comptent chacun de 200 à comptent de 200 à 250 chacune. 350 logements inoccupés, soit de L’économie résidentielle qui se dé- En Moselle, les 2 400 résidences se- 10% à 13% du parc des logements veloppe par exemple dans les com- condaires du rural sont surtout implan- et surtout de Saint-Mihiel où leur munes des côtes de Meuse tées dans le Bitcherland, au pied du nombre dépasse les 400 (soit 16%). classées dans le Parc naturel régio- nal de Lorraine mérite que l’on s’in- Donon et autour des étangs de Gon- La désaffection pour l’habitat existant terroge sur la recherche d’un drexange, Lindre, Mittersheim et du ou l’inadéquation entre offre et de- équilbre durable. Stock. Dans la Meuse, le lac de La mande de logement est également vi- Madine, notamment à Heudicourt- sible parmi une quinzaine de petites 19 000 résidences secon- sous-les-Côtes et Buxières- sous-les- communes rurales : Badonviller, Blâ- Côtes, les étangs de Longeau et La- mont et Cirey-sur-Vezouze (54), Gon- daires, mais une activité chaussée, le lac de Bonzée, où l’eau drecourt-le-Château et Vaucouleurs touristique dépendante se conjugue avec les côtes de Meuse, (55), Vic-sur-Seille (57), Bains-les- des conditions climatiques et l’Argonne, abritent un peu plus de Bains, Celles-sur- Plaine, Dompaire, L’activité touristique est un autre poten- 4 000 villégiatures de ce type. En Fontenoy-le-Château, Lamarche, La tiel de développement des territoires, à Meurthe-et-Moselle, le lac du Vieux- Petite-Raon, Monthureux-sur-Saône la fois en volume de consommation, en Pré à Pierre-Percée joue le même rôle. (88) ; et surtout Réchicourt-le-Châ- emplois et en image, les citadins répar- teau (57), Darney et (88)où Par ailleurs, environ 160 hôtels avec tissant sur un certain nombre de sec- leur part est de 15% à 20%. leurs 3 000 chambres et une centaine teurs privilégiés, une part notable du de campings avec leurs 11 000 empla- revenu urbain. Un essor des mobilités basé cements, complètent l’offre d’héberge- sur le “tout- automobile”, À ce titre, l’eau, la forêt, les paysa- ment. Corcieux dans les Vosges avec ges des côtes de Meuse, la mon- ses 5 campings est un des symboles coûteux et vulnérable tagne vosgienne, la présence de de cette fréquentation estivale. Ce “désir de campagne” motivé par trois parcs naturels régionaux (PNR La pratique de la randonnée l’été, du la recherche de meilleurs qualité et des Ballons des Vosges, PNR des Vos- ski ou des raquettes l’hiver dans 5

12 stations du rural vosgien (Bussang, min de fer forestier d’Abreschviller avec 30 000 visiteurs en 2008, tant Gérardmer, , Saint-Maurice-sur- (25 000) et les parcs aventure de dans la maison natale de Jeanne- Moselle, et Xonrupt-Longemer) est une Bitche, Celles-sur-Plaine et La-Cha- d’Arc qu’à la basilique de Bois-Che- autre composante essentielle. Toute- pelle-aux-Bois (16 000 à 21 000). nu, s’il reste un des sites les plus fré- fois, ce dernier type d’activité est en- Quelques villes et villages parvien- quentés, reçoit 3 fois moins de tièrement dépendant des conditions nent également à créer l’événement visiteurs qu’en 2005. Tout comme météorologiques et dans une période en organisant des manifestations qui Grand (amphithéâtre romain et mosaï- de réchauffement climatique, les sta- associent souvent spécialités culinai- ques) qui a vu le nombre de ses visi- tions vosgiennes pâtissent d’être si- res et braderie commerciale, même si teurs ramené de 26 000 à 20 000 en tuées à une altitude relativement cela ne dure généralement que le 3 ans. faible. L’apport financier de ce type temps d’un week-end : De même, beaucoup de musées res- de tourisme est donc aléatoire : faible (melons), Lachaussée (poisson), Le tent sur des chiffres de fréquentation pour la saison hivernale 2006/2007, Val-d’Ajol (andouilles), Rambervillers modestes et stables : 6 000à7000 bien meilleur en 2008/2009. (tête de veau) ; de même pour entrées bon an mal an pour ceux de Enfin, le tourisme fluvial incite à quel- (musiques traditionnelles) et Darney (préhistoire), (verre et ques haltes le long du canal de la (village 1900), etc. Quant à la célèbre activités de la forêt) et Ville-sur-Illon ème Marne au Rhin à Demange-aux-Eaux, foiredePoussay,ellerestela2 (bière) ; 8 000 à 10 000 pour ceux de Naix-aux-Forges, Pagny-sur-Meuse et foireagricoledeFranceetlaplus Mirecourt (lutherie-archèterie et musique (55), Gondrexange, Héming, grosse braderie du Grand-Est en mécanique) ; 10 000 à 15 000 pour Lagarde, Moussey (57) et du canal des draînant une foule considérable ceux de Marsal (sel), Stenay (bière), Le Vosges à Fontenoy-le-Château, Har- comme ce fut encore le cas autour de Thillot (mines) ; 17 000 pour ceux de ème sault, Hautmougey et (88); ses 1 200 camelots pour sa 411 Meisenthal et Saint-Louis-lès- Bitche et sur la Meuse à , Dieue- édition en 2009. D’autres comme 26 000 pour celui de Baccarat (verre et sur-Meuse, Dun-sur-Meuse, , Fontenoy-la-Joûte ont su faire preuve cristal). Idem pour les sites de Montmé- Lacroix-sur-Meuse, Saint-Mihiel, Sam- d’imagination et d’innovation avec le dy (citadelle) et (ancien cou- pigny, Stenay et (55)etsurla concept de “village du livre” pour re- vent) qui plafonnent à 15 000 et 20 000 Moselle à Charmes (88). dynamiser tout au long de l’année visiteurs. Quant à la citadelle de Bitche, une bourgade endormie. elle enregistre certes entre 50 000 et Le tourisme plébiscité, 60 000 entrées annuelles, mais ce À l’inverse, Domrémy-la-Pucelle, surtout s’il est festif, nombre n’augmente pas. ludique ou sportif Attrait touristique du massif vosgien et des plans d'eau

Le tourisme est aussi vecteur d’ani- Part des résidences secondaires dans l'ensemble des logements en 2006 (%) mation et de développement d’activi- tés à travers d’autres éléments : les sites historiques et les musées, de StenayStenay grandes manifestations populaires, et des activités sportives notamment, dont la fréquentation représente au- tant de flux financiers qui se déver- ÉtainÉtain sent dans l’économie locale. BitcheBitche

Toutefois, les fréquentations de ces MorhangeMorhange dernières années montrent que les PNR des Vosges du Nord Saint-MihielSaint-Mihiel goûts du public évoluent et tendent à DieuzeDieuze PNR de Lorraine privilégier les visites festives, ludiques CommercyCommercy et/ou sportives. PNR de Lorraine

Ainsi, Fraispertuy-City à Jeanménil Ligny-en-BarroisLigny-en-Barrois

(parc d’attraction pour jeunes enfants) ©IGN - Insee 2010 et la Confiserie des Hautes Vosges BaccaratBaccarat à Plainfaing demeurent en 2008 lar- Raon-l'ÉtapeRaon-l'Étape CharmesCharmes MoyenmoutierMoyenmoutier gement en tête en termes de fré- RambervillersRambervillers NeufchâteauNeufchâteau quentation avec 180 000 et 170 000 MirecourtMirecourt entrées. Le succès ne se dément BruyèresBruyères Taux de résidences secondaires VittelVittel AnouldAnould pas non plus, et la fréquentation et ContrexévilleContrexéville AnouldAnould (%) ContrexévilleContrexéville l’intérêt sont en augmentation pour 40 et plus de 30 à 40 GérardmerGérardmer la luge d’été de La Schlucht (92 000 de 20 à 30 de 10 à 20 PNR des Ballons des Vosges entrées), les vieux métiers d’Azan- de5à10 moins de 5 nes (38 500), le Fantastic’Arts de LeLe Thillot Thillot Gérardmer (32 500), le théâtre du peuple de Bussang (27 600), le che- Source : Insee, recensement de la population

13 Quant aux jardins, qu’il s’agisse de présente à un moment donné sur le commerce, animation culturelle, ceux d’Autrey, Ban-de-Sapt, Gran- territoire, résultante du double mouve- casino, etc. qui répondent aux at- ges-sur-Vologne ou Xonrupt-Longe- ment entre les départs en voyage des tentes des curistes. mer, ils sont toujours visités chaque habitants et les arrivées de touristes, La bonne santé du thermalisme est année par 6 000 à 10 000 personnes. français ou étrangers (sous réserve que aussi un enjeu pour les collectivités ceux-ci séjournent au moins une nuitée sur Reste le tourisme de mémoire, eu pour lesquelles il est une charge place). Une présence qui induit des égard notamment aux combats de la lourde à assurer, ne serait-ce que consommations et donc une activité première guerre mondiale en Meuse. pour améliorer l’accueil et l’attracti- économique, mais sous-entend égale- S’il est en vogue lors des spectacles vité de la station. Cela est d’autant ment que certains équipements soient de “Connaissances de la Meuse” à plus vrai dans les Vosges où les calibrés en fonction de la population et , il reste quatre communes concernées sont maximale pouvant être présente sur le moins connu sur les sites des Épar- de petite taille (de 1 300 à 5 800 habi- territoire. ges, Romagne-sous- Montfaucon (ci- tants, avec une population qui baisse Les bassins de vie de Gérardmer et metière), Saint-Rémy-la-Calonne, depuis 1999 pour trois d’entre elles)et Corcieux (88) sont les plus emblémati- Troyon (fort), , etc. doivent se doter d’équipements ques de ce phénomène : leur popula- structurants, tels parc, piscine, ciné- Au final, le musée de Vic-sur-Seille tion est capable de doubler à certaines ma ou théâtre, et de personnels né- fait figure d’exception, et peut-être de périodes de l’année. Trois autres bas- cessaires pour les entretenir et les modèle, en étant un des seuls à voir sins de vie connaissent également une faire fonctionner. À cela s’ajoutent sa fréquentation, et sa renommée, surpopulation estivale : Le Thillot et les frais liés au fleurissement, à l’é- réellement progresser grâce à sa po- Bains-les-Bains (88) et Vigneulles-lès- clairage, à l’assainissement, au sta- litique d’exposition temporaire : Hattonchâtel (55), respectivement, tionnement, etc. 48 000 visiteurs pour Gallé en 2009 33%, 51%, 65%. (soit près de 4 fois plus qu’en 2005), Toutefois, face à l’érosion de la cure prouvant que l’événementiel n’est pas 4 stations thermales médicale traditionnelle “18 jours as- réservé qu’au tourisme urbain. surés sociaux”, les stations vosgien- où le séjour de remise nes, comme leurs homologues en forme pallie l’érosion 4 100 emplois touristiques françaises, ont développé de nou- de la cure traditionnelle veaux concepts qui intègrent l’eau et des habitants supplé- Le rural vosgien est de longue date et la remise en forme pour séduire mentaires lors des pics un territoire réputé pour la quaité de nouveaux clients. Elles propo- de fréquentation de ses eaux. En sus des eaux en sent depuis quelques années des Côté emploi, l’activité touristique et ses bouteille, 4 stations thermales y séjours et des journées de remise 900 entreprises ont généré 4 100 em- sont en activité qui ont accueilli en forme, beauté du corps, soins plois en 2006, dont 50% dans la res- 11 500 curistes en 2008 : personnalisés, non pris en charge tauration et 40% dans l’hébergement. Bains-les-Bains et Plombières-les- par la Sécurité sociale, visant une Mais pour près de 40% des 1 200 sa- Bains (un peu plus de 4 000 cha- clientèle plus jeune et active : Vittel lariés concernés, elle ne s’effectue qu’à cune), Vittel (3 000) et Contrexé- s’est spécialisée dans la remise en temps partiel. ville (400). Mais la fréquentation forme ; Contrexéville a axé son dé- La présence de visiteurs extérieurs des stations vosgiennes stagne veloppement sur la surcharge pon- oblige à dépasser le concept de popu- depuis plusieurs années, ce qui dérale et ses complications en lation résidentielle mesurée par les en- n’est pas sans incidence sur les devenant la “capitale minceur” ; quêtes de recensement pour adopter autres secteurs de l’économie lo- Plombières-les-Bains a créé le celui de population présentielle. Celle-ci cale qu’elle soutient en grande centre Calodaé qui a enregistré regroupe l’ensemble de la population partie : hébergement, restauration, 39 000 “accès détente” l’an dernier. Center Parcs : plus de 600 emplois directs en 2010 Mais le marché thermal, qu’il soit En 2010, un des événements majeurs dans le sec- Sa réalisation représente un investissement de “traditionnel” ou de “détente” est teur touristique sera l’ouverture de Center Parcs l’ordre de 240 millions d’euros pour le Groupe très concurrentiel, entre stations qui va venir bouleverser et booster l’activité dans le Pierre et Vacances. vosgiennes, françaises, voire étran- canton de Lorquin. Center Parcs permettra la création de 620 à 670 gères. En Lorraine, le 1er site est de ème Ce 4 Center Parcs de France, village de loisirs emplois directs (équivalant à 470 emplois à temps très loin la station d’Amnéville qui composé de 870 cottages en bois regroupés au- plein) ainsi que de nombreux emplois indirects, et tour d’une bulle tropicale avec une capacité de 4 devrait favoriser la revitalisation d’un secteur mar- en 2008 a accueilli 14 800 curistes 080 lits, traduit lui aussi l’aspiration du public vers qué il y a quelques années par la disparition de l’u- (soit davantage que les 4 stations vos- un tourisme de détente. sine Bata. giennes réunies) et a comptabilisé D’une superficie de 440 hectares, dont 3 lacs, il 285 places de formation en hôtellerie-restauration 660 000 “accès détente”. Et si Plom- sera situé sur les communes de Hattigny, Niderhoff et réception sont ouvertes sur la Lorraine, auxquel- bières-les-Bains compte aujourd’hui et Fraqueling dans le canton de Lorquin (57). Un les s’ajoutent 80 places de formation d’animateurs 10 fois plus d’"accès détente" que positionnement qui vise notamment à attirer une de loisirs (acrobranche, nautisme, etc.). Par ail- de curistes traditionnels, leur clientèle allemande, belge, luxembourgeoise et leurs, 80 places supplémentaires en hôtellerie-res- suisse, tout en bénéficiant de la proximité du tauration et réception seront ouvertes nombre ne progresse pas alors qu’il TGV-Est européen pour les touristes parisiens, spécialement pour faciliter le recrutement. Ces ac- a augmenté de 23% à Amnéville de- alors même que ces équipements couverts per- tions seront dispensées sur les territoires de Luné- puis 2005 et presque triplé à Lan- mettent de gommer la saisonnalité. ville, Sarrebourg et Saint-Dié-des-Vosges. gatte (57) depuis 2006.

14 2ème partie : revenus et pauvreté, équipements

Revenus élevés tirés localement d’industries à haute valeur ajoutée ou du tourisme ; d’autres revenus modestes issus des pensions, retraites et allocations diverses Rôle structurant en termes d’équipements des pôles d’emploi ruraux et des chefs-lieux de canton

Ménages aisés autour Mais surtout, des écarts de revenu L’activité économique tournée au- de Mirecourt et Montmédy, parfois très conséquents existent tour de l’eau (embouteillage et therma- très aisés à Vittel entre les ménages. Ainsi, ceux rési- lisme) associée au tourisme fait et ses alentours dant dans la commune de Vittel dé- donc du bassin d’emploi rural de Vit- clarent en 2007 un revenu fiscal tel-Contrexéville l’un des plus cos- Parmi les 87 000 ménages fiscaux médian de 20 100 euros par an et sus de la région qui en plus des résidant dans les pôles d’emploi par unité de consommation (UC)et deux cités internationalement ruraux et les 146 000 résidant figurent parmi les plus aisés de tout connues, englobe aussi une dizaine dans les petites communes rura- le rural lorrain. de villages environnants (Haréville, les, 52% et 54% sont non imposés, Parmi les villes-centres des pôles La Neuveville-sous-Montfort, Man- soit deux et quatre points de plus d’emploi ruraux, les ménages vittel- dres-sur-Vair, Monthureux-le-Sec, Nor- que les ménages du reste de la ré- lois devancent nettement ceux de roy, Parey-sous-Montfort, , Saint-Remimont, They-sous- Monfort et gion. Cet écart se retrouve dans le Contrexéville (17 600 euros), Gérard- Valleroy-le-Sec montant du revenu annuel moyen mer (16 900 euros), Dieuze (16 200 eu- ) où le revenu par an par foyer fiscal en 2006 qui de- ros) et Anould (16 100 euros). L’écart reste compris entre 18 000 et meure inférieur au reste de la Lor- de revenu atteint 6 000 euros par an 20 500 euros. raine : 18 400 euros dans les pôles avec les ménages parmi les plus Trois autres secteurs ruraux lorrains d’emploi ruraux et 17 700 euros pauvres que sont ceux de Commer- se distinguent également par un ni- dans les petites communes, contre cy, Stenay, Charmes et Saint-Mihiel veau de revenu supérieur à 18 000 20 800 dans le reste de la Lor- (revenu compris entre 14 000 et 14 500 euros, tiré d’une activité locale privée raine. euros) et il culmine à 6 800 euros et à haute spécialisation ou publique, ou Analysée sur 10 ans, l’évolution du 7 200 euros avec ceux de Rambervil- d’un travail hors des frontières natio- revenu annuel moyen joue toute- lers et Morhange (où le revenu n’est nales, mais sans que ce niveau de fois, et surtout depuis 1997, en fa- que de 13 300 euros et 12 800 euros). revenu supérieur ne s’applique cette veur des ménages résidant dans les petites communes rurales qui Progression du revenu plus rapide dans les petites communes rurales ont vu leur revenu augmenter plus que dans les pôles d'emploi ruraux vite que ceux de leurs homologues des pôles d’emploi ruraux et même Revenu annuel net moyen par foyer fiscal, base 100 en 1985 en monnaie constante des zones urbaines de la région. 125 Le niveau des revenus et leur ré- partition territoriale reflètent la pré- 120 sence de lieux de création de richesses liés localement dans 115 quelques pôles d’emploi ruraux à une industrie ou au tourisme, alors que dans les petites communes ru- 110 rales ils semblent correspondre davantage à l’arrivée récente d’ac- 105 tifs occupant des emplois de caté- gories moyenne et supérieure, 100 voire à la localisation résidentielle de travailleurs frontaliers. Mais ils 95 laissent aussi apparaître plusieurs 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 îlots de grande pauvreté, notam- ment au cœur des pôles d’emploi Périurbain Urbain ruraux et dans le rural le plus éloi- Petites communes rurales Pôles d'emploi ruraux gné des zones urbaines. Source : DGI

15 fois à la ville-centre du pôle d’emploi lées de la Mortagne et du Rabodeau Meuse, Montiers-sur-Saulx et sur- rural. Il s’agit de quelques villages au- autour de Brouvelieures, Rambervil- tout Varennes-en-Argonne (55), tour de Ligny-en- Barrois (, lers et Senones ; ainsi que du can- Bains-les-Bains, Bussang, Darney, , et )oùexis- ton de Châtenois (88). Autant de Harsault et Senones (88) qui abri- tent notamment une industrie optique secteurs qui ont en commun de pré- tent souvent maisons de retraite et renommée et de la construction auto- senter encore un profil ouvrier et/ou autres structures d’accueil pour per- mobile (autobus) ; autour de Mirecourt agricole marqué, tant parmi leurs sonnes âgées. Ici, la part du revenu (, , Ramecourt et Vil- actifs occupés que parmi leurs re- tiré des pensions et retraites atteint lers) où dominent les fonctions hospi- traités. de 35% à 40%, contre 27% en talières et le travail du bois ; et autour moyenne pour l’ensemble du rural. de Montmédy (Écouviez, Thonne-la- Pensions de retraite Mais un autre élément apparaît éga- Long et ) où un tiers des actifs et allocations chômage lement localement dans la composi- travaillent en Belgique. dans la région du Donon tion du revenu : la part des allocations chômage. Ceci est assez À l’inverse, six secteurs ruraux pâ- L’étude de la composition des reve- nus montre que les traitements et net dans la région située au pied du tissent d’un niveau de revenu mé- Donon, notamment à nouveau à dian qui ne dépasse pas 15 000 salaires tirés de l’activité pèsent moins lourd dans les espaces ru- Avricourt et Val-et-Châtillon (54)ain- euros. Il s’agit des cantons de Ci- si qu’à Réchicourt-le-Château (57), rey-sur-Vezouze (54) et son voisin raux que dans l’espace urbain : 62% contre 66%. La proportion plus im- où elles participent à hauteur de 7% Réchicourt-le-Château (57) qui sem- à 9% à la composition des revenus, blent encore marqués par un déclin portante des bénéfices des travail- leurs indépendants dans le rural et et à un degré moindre à Moyenmou- industriel récent ; du nord meusien tier et Raon-l’Étape (88). dans ses cantons de Damvillers, surtout des personnes âgées et donc de revenus tirés des pensions Dun-sur-Meuse et Montfaucon- Pauvreté plus élevée dans d’Argonne ; du sud meusien de et retraites y sont pour beaucoup, Gondrecourt-le-Château à Montiers- mais pas seulement. les pôles d’emploi ruraux, sur-Saulx ; des Vosges saônoises, C’est par exemple le cas dans les surtout à Morhange de Plombières-les-Bains à Monthu- communes de Badonviller et surtout et Rambervillers reux-sur-Saône en passant par Avricourt, Frémonville et Val-et- Corollaire au niveau des revenus, Bains-les-Bains et Darney ; des val- Châtillon (54), , Dun-sur- présents ou passés, mais aussi aux conditions d’emploi, une pauvreté Revenu faible dans le Nord meusien, les Vosges saônoises, méconnue car moins importante (en les vallées de la Mortagne et du Rabodeau effectifs) qu’en ville, moins dite voire Revenu fiscal médian / UC en 2007 (euros) cachée, et qui fait moins l’objet d’é- tudes existe aussi en milieu rural, notamment dans les pôles d’emploi. StenayStenay StenayStenay Elle regroupe divers profils : les agriculteurs en difficulté (exploitants endettés, exploitants de plus de 50 ans ÉtainÉtain ou retraités), les “sans emploi” des espaces anciennement industriali- BitcheBitche sés, les “travailleurs pauvres”, les femmes isolées avec enfant(s), les MorhangeMorhange MorhangeMorhange personnes âgées dépendantes, les

Saint-MihielSaint-Mihiel DieuzeDieuze jeunes sans qualification ni emploi. ©IGN - Insee 2010

CommercyCommercy En 2007, dans le rural lorrain, elle concerne 50 000 personnes, soit Ligny-en-BarroisLigny-en-Barrois 18% de la population des moins de 65 ans dans les pôles d’emploi, soit BaccaratBaccarat un niveau équivalent à celui observé Raon-l'ÉtapeRaon-l'Étape MoyenmoutierMoyenmoutier dans les zones urbaines de la ré- NeufchâteauNeufchâteau CharmesCharmes NeufchâteauNeufchâteau RambervillersRambervillers gion, et 13% de celle des petites MirecourtMirecourt communes rurales (pour 15% dans Revenu fiscal médian / UC BruyèresBruyères VittelVittel BruyèresBruyères (euros) AnouldAnould ContrexévilleContrexéville AnouldAnould l’ensemble de la Lorraine). 19 000 et plus GérardmerGérardmer de 17 000 à 19 000 GérardmerGérardmer Géographiquement huit secteurs de 15 000 à 17 000 sont fortement ou très fortement de 13 000 à 15 000 moinsde13000 touchés : les cantons de Cirey-sur- LeLe Thillot Thillot secret statistiqe Vezouze (54) et Bains-les-Bains (88) où la proportion de personnes à bas pôle d'emploi rural revenu est de 23% à 24% ; les pô- Source : DGI, revenus fiscaux des ménages

16 les d’emploi ruraux de Commercy et sente, les pôles d’emploi ruraux de Cirey-sur-Vezouze (54)et Stenay (55), Charmes et Raon- sont là aussi plus impactés : la part Bains-les-Bains (88) et les pôles l’Étape (88)oùelleestdumême des personnes bénéficiant du RMI d’emploi ruraux de Stenay (55), Mor- ordre ; et surtout les pôles de Mor- (4,3%)oudel’API (1,1%)yest hange (57), Charmes et Raon- hange (57) et Rambervillers (88)où presque le double que dans les peti- l’Étape (88) où 5% à 6% de la popu- elle culmine à 25% et 31%. tes communes rurales. Le taux de lation bénéficie du dispositif ; et Quant à la pauvreté au sens institu- chômage parmi les 20-59 ans ceux de Commercy (55) et Ramber- tionnel, fin 2007, elle touche 19 000 (10,5%) y est de deux points supé- villers (88) où cette part atteint 9%. personnes dans les espaces ruraux rieur, tout comme la part des jeunes lorrains : 10 400 habitants sont cou- sans diplôme parmi les 20-29 ans Équipements de proximité : verts par le Revenu minimum d’in- (13%). dans les pôles d’emploi sertion (RMI), 2 600 par l’Allocation Sur le seul critère du RMI,onre- ruraux et 44 “bourgs-relais” de parent isolé (API) et 5 900 par trouve assez logiquement les mê- Tout comme les citadins, les habi- l’Allocation aux adultes handicapés mes secteurs défavorisés que pour tants des espaces ruraux ont besoin (AAH). Rapporté à la population pré- la pauvreté monétaire : les cantons d’équipements, de services à la per- sonne, d’éducation, de soins, de loi- Une pauvreté dans les pôles d'emploi ruraux de même ampleur sirs, et le tout situé à proximité de que celle des zones urbaines leur lieu de résidence, voire d’accès Part de la population à bas revenu parmi les moins de 65 ans en 2007 à l’internet haut débit. L’arrivée de néoruraux, ex-citadins, qui revendi- 20 % quent une qualité de services iden- 18 tique à celle des villes, et la 16 présence ponctuelle de visiteurs ex- 14 térieurs renforcent cette attente tout 12 en étant un levier dans la création 10 d’entreprises et d’emplois. 8 6 Toutefois, les zones rurales, surtout 4 les plus faiblement peuplées, ne 2 constituent pas à l’évidence les 0 meilleures potentialités en termes Lorraine Urbain Périurbain Pôles d'emploi Petites communes de clientèles et d’usagers pour tous ruraux rurales types de services et d’activités éco-

Source : CAF nomiques. En 2008, les 21 pôles d’emploi ru- Les pôles de Charmes, Commercy, Raon-l'Étape, Stenay, et surtout raux lorrains et leurs 152 communes Morhange et Rambervillers, les cantons de Bains-les-Bains et comptent pourtant 2 750 équipe- Cirey-sur-Vezouze les plus touchés par la pauvreté ments de la gamme de proximité, Part de la population à bas revenu parmi les moins de 65 ans en 2007 (%) soit en moyenne 131 équipements par pôle ou 18 par commune qui les composent. Tous ces pôles dispo- StenayStenay StenayStenay sent d’au moins 20 équipements sur les 23 de la gamme de proximité et assurent donc un véritable rôle de ÉtainÉtain structuration et d’animation des es- BitcheBitche paces ruraux qui complète la hié- rarchie dominée et polarisée par les Morhange Morhange grandes villes. C’est le cas notam- Saint-MihielSaint-Mihiel

Saint-MihielSaint-Mihiel DieuzeDieuze ment d’Étain et Stenay (55), Dieuze ©IGN - Insee 2010 CommercyCommercy et Morhange (57), pôles les plus

Ligny-en-BarroisLigny-en-Barrois éloignés géographiquement des pô- les concurrents et des premières BaccaratBaccarat métropoles. Raon-l'ÉtapeRaon-l'Étape Moyenmoutier NeufchâteauNeufchâteau CharmesCharmes Quant aux 937 petites communes NeufchâteauNeufchâteau RambervillersRambervillers Mirecourt Part de la population Mirecourt rurales, elles ne sont pas a priori en à bas revenu (%) VittelVittel BruyèresBruyères VittelVittel AnouldAnould reste avec leurs 4 000 équipements, ContrexévilleContrexéville AnouldAnould 21et plus mais en moyenne cela ne fait que 4 de18à21 GérardmerGérardmer de15à18 équipements par commune. Parmi de12à15 moins de 12 elles, 513 en ont moins de 5 et 242 LeLe Thillot Thillot pôle d'emploi rural n’en ont même aucun. Il s’en trouve

Sources : Caf, Insee, recensement de la population toutefois 44 qui disposent d’un socle

17 de 15 à 23 équipements et que l’on à 23 équipements ; Bouligny, Dieue- Enfin, on peut signaler 19 très petites peut qualifier de “bourgs-relais”. sur-Meuse, Lérouville, Pagny-sur- communes (moins de 500 habitants) qui Même si ceux-ci restent de faible Meuse, Tréveray et Tronville- disposent pourtant de8à14équipe- envergure, ils continuent toutefois en-Barrois (55), Abreschviller, Goet- ments : les 5 chefs-lieux de canton d’exercer dans leur environnement zenbrück et Lemberg (57), Hadol, que sont Pierrefitte-sur-Aire, Mont- proche un rôle plus important que Lépanges-sur-Vologne, Plainfaing et faucon-d’Argonne, Montiers-sur- ne le laisse supposer leur seul Vincey (88) qui en ont de 15 à 20. Saulx, Seuil-d’Argonne et Souilly nombre d’emplois. Ces “bourgs-re- (55) ; ainsi que les villages d’Avricourt Dans ces 44 “bourgs-relais”, les ser- lais” sont surtout des chefs-lieux de (54), Billy-sous-, Dam- vices et professionnels les plus fré- canton : Badonviller et Cirey-sur-Ve- marie-sur-Saulx et Dombasle-en- quents sont la réparation automobile zouze (54), Clermont-en-Argonne, Argonne (55), Bénestroff et Héming et de matériel agricole, les maçons, Montmédy et Vaucouleurs (55), (57), Grand, , Madonne-et-La- les menuisiers-charpentiers-serru- Bains-les-Bains, Châtenois, Cor- merey, Ménil-sur-Belvitte, Oëlleville, riers, les plombiers-couvreurs-chauf- cieux, Fraize, Plombières-les-Bains , Ville-sur-Illon et Vrécourt fagistes, les boulangers, les et Xertigny (88) pour les mieux équi- (88). restaurants et les écoles primaires. pés ; Damvillers, Dun-sur-Meuse, En revanche, on y recense peu d’a- Ailleurs, comme par exemple à Bel- Fresnes-en-Woëvre, Gondrecourt- gences immobilières, d’épiceries-su- lefontaine et Les Poulières (88), des le-Château, Spincourt, Varen- pérettes, de boucheries-charcuteries, “multiples ruraux” créés et financés nes-en-Argonne, Vigneulles-lès-Hat- de fleuristes, de dentistes, de mas- par l’Etat tentent de remédier aux tonchâtel et Void-Vacon (55), seurs-kinésithérapeutes et de taxis. besoins en proposant sur un même Château-Salins et Fénétrange (57), lieu épicerie, bar-tabac, presse, lo- Bulgnéville, Darney, Dompaire, La- Par rapport à il y a dix ans, 3 équi- terie, bimbeloterie. marche et Monthureux-sur-Saône pements se retrouvent moins fré- (88) pour les autres. quemment : La Poste, les Équipements inter- Mais l’on trouve aussi 17 communes boulangeries (dans les petites commu- médiaires : dans les nes) et les boucheries-charcuteries. non chefs-lieux de canton qui tien- pôles d’emploi ruraux nent ce rôle : Granges-sur-Vologne, Mais à l’inverse, la réparation auto- Liffol-le-Grand, Rupt-sur-Moselle et mobile, les maçons et les coiffeurs et seulement Le Val-d’Ajol (88) qui proposent 20 sont plus courants. 16 “bourgs-relais” L’implantation des équipements de Les pôles d'emploi confortés par 44 «bourgs-relais» souvent chefs-lieux la gamme intermédiaire reprend de canton Dieuze, Étain, Morhange et Stenay pôles isolés celle de la gamme de proximité mais elle est géographiquement Équipements de la gamme de proximité en 2008 plus concentrée. Les 21 pôles d’emploi ruraux lorrains comptent, en 2008, 1 100 équipe- StenayStenay ments, soit en moyenne 53 chacun. Et parmi les 28 que compte la gamme, seuls les pôles d’Anould et

ÉtainÉtain Contrexéville (88) en ont moins de 20. On y trouve en grand nombre des BitcheBitche BitcheBitche magasins de vêtements, et à un de- gré moindre supermarchés, écoles de MorhangeMorhange conduite, soins de beauté, librai- Saint-MihielSaint-Mihiel DieuzeDieuze ries-papeteries, drogueries-quincaille-

©IGN - Insee 2010 ries et ambulances. En revanche, il y CommercyCommercy CommercyCommercy a relativement peu de magasins d’é-

Ligny-en-BarroisLigny-en-Barrois quipements du foyer, d’opticiens, de services d’aide aux personnes âgées et d’établissements de garde d’en- BaccaratBaccarat BaccaratBaccarat fants pré-scolaire. Raon-l'ÉtapeRaon-l'Étape CharmesCharmes MoyenmoutierMoyenmoutier RambervillersRambervillers NeufchâteauNeufchâteau Mais c’est surtout parmi les 937 peti- MirecourtMirecourt tes communes rurales que les équi- BruyèresBruyères pements intermédiaires font défaut. VittelVittel AnouldAnould ContrexévilleContrexéville On n’en recense que 700, soit en Nombre d'équipements de proximité (sur 23) GérardmerGérardmer moyenne moins de 1 par commune. 20 et plus de 15 à 20 Et seulement 16 “bourg-relais” émer- de 10 à 15 de5à10 gent dans le paysage : 13 chefs-lieux de1à5 LeLe Thillot Thillot aucun LeLe Thillot Thillot de canton : Montmédy et Vaucou- leurs (55), Château-Salins (57), Châ- Source : Insee, base permanente des équipements tenois et Fraize (88) qui comptent de

18 15 à 20 équipements ; alors que Blâ- ciens, de pédicures-podologues, La présence ou la proximité immé- mont et Cirey-sur-Vezouze (54), Gon- de laboratoires d’analyses médica- diate de professionnels de santé drecourt-le-Château (55), Bains-les- les et d’établissements de garde est en effet, parmi les services et Bains, Darney, Monthureux-sur- d’enfants pré-scolaire. Et en dix équipements de proximité, un cri- Saône, Plombières-les- Bains et Xer- ans, on a vu surtout disparaître les tère déterminant dans les choix ré- tigny (88) en ont entre 10 à 15. Quant magasins de chaussures, d’élec- sidentiels des ménages, tout aux autres communes assez bien troménager et de meubles, les dro- comme celle de structures d’ac- équipées, elles ne sont que 3 : gueries-quincailleries. cueil parmi les équipements inter- Rupt-sur-Moselle (88) d’une part, Lif- médiaires et d’hôpitaux parmi les fol-le-Grand et Le Val-d’Ajol (88) Aides à l’installation équipements supérieurs. d’autre part. et maisons de santé, En ce domaine, les espaces ruraux Les équipements intermédiaires alternatives au déficit lorrains comptent en 2008, 548 les plus courants y sont la po- de médecins généralistes médecins généralistes, 164 dentis- lice-gendarmerie, les entreprises tes, 318 infirmiers, 200 mas- du bâtiment, les services d’ambu- La question du maintien des services seurs-kinésithérapeutes et 145 lance et les hébergements pour publics et la refonte des schémas hos- pharmacies. personnes âgées. Mais on relève pitaliers avec l’abandon d’unités dans relativement peu de contrôles les hôpitaux de proximité attisent dans Rapportée à la population pré- techniques automobiles, de blan- le même temps des angoisses à l’é- sente, la densité de médecins gé- chisseries, de bijouteries, d’opti- gard de futurs “déserts médicaux”. néralistes dans les pôles d’emploi

201 communes éligibles aux aides à l'installation de médecins généralistes

Zones de recours en 2007

ZR de Mouzon (08) ZR de Montmédy sauf Othe et Villers-le-Rond (54) ZR de Pierrepont ZR de Margut (08)

ZR de Stenay ZR de Villerupt ZR de Mercy-le-Bas

ZR de Dun-sur-Meuse ZR de Piennes uniquement Dommary-Baroncourt (55)

ZR de Jarny

ZR de Dieue-sur-Meuse

ZR de Lemberg canton de Chambley-Bussières ©IGN - Insee 2010 ZR de Drulingen (67) ZR de Pierrefitte-sur-Aire sauf Chaumont-sur-Aire, Erize-la-Brûlée, Erize-la-Grande, Erize-Saint-Dizier, et Rumont

canton de Blâmont

canton de Cirey-sur-Vezouze ZR de Vézelise ZR de Saâles (67)

ZR de Provenchères-sur-Fave Ban-de-Laveline ZR de Châtenois ZR de uniquement La-Croix-aux-Mines uniquement et Harol

ZR de Anould - ZR de Breuvannes-en-Bassigny (52) Fraize - Plainfaing

ZR de - Cheniménil sauf et La-Neuveville-devant-Lépanges ZR de Darney ZR de Fresse-sur-Moselle ZR de Xertigny

Maisons de santé (au 13/11/2008) Les Zones de recours dont le nom figure en rouge sont dans l'espace rural. en activité en projet Celles dont le nom figure en bleu sont dans l'espace urbain et périurbain.

Sources : Mission régionale de santé Lorraine, ARH, URCAM. Arrêté n°22/05 du 12/10/2005 et avenant du 18/01/2007

19 ruraux est même supérieure à faing, Châtenois, Darney, Docel- nombre de lits. Pour une superficie celle observée dans le reste de la les-Cheniménil, Fresse-sur-Mo- presque équivalente au rural vos- Lorraine (111 pour 100 000 habitants, selle et Xertigny (88). gien, il ne peut compter que sur les contre 108). En revanche, les peti- La création de maisons de santé hôpitaux de Commercy et Saint- tes communes rurales souffrent qui proposent une multitude de Mihiel (160 lits à eux deux, soit d’une présence nettement moindre soins en un lieu unique est une seulement 14 lits pour 10 000 habi- de praticiens (seulement 69 pour autre solution pour pallier le risque tants). De fait, 16% des ruraux 100 000 habitants). Les pôles d’em- de se retrouver sans offre médi- meusiens sont à plus de 30 minu- ploi ruraux se distinguent égale- cale. Fin 2008, les espaces ruraux tes du premier établissement de ment par une densité plus forte lorrains en comptent 13 en activité, santé court séjour, contre moins d’infirmiers (84 pour 100 000 habi- accompagnées par la Région : de 2% de leurs homologues vos- tants, contre 72 dans les petites com - Azerailles (54), Damvillers, Saint- giens. Leur éloignement reste éga- munes rurales et 74 dans le reste de la Mihiel, Varennes-en-Argonne, lement marqué en ce qui concerne Lorraine). Et pour ces deux profes- Vaucouleurs et Vigneulles-lès-Hat- l’accès aux services d’urgence, sions de santé, ce sont les pôles tonchâtel (55), Fénétrange (57), desquels 33% d’entre eux sont dis- d’emploi ruraux mosellans qui Bulgnéville, Le Thillot et Vicherey tants de plus de 30 minutes. Mais sont, proportionnellement à leur (88) ; et surtout Cirey-sur-Vezouze 33% des ruraux vosgiens, 23% des population, les mieux dotés. (54), Dieue-sur-Meuse (55)et ruraux meurthe-et-mosellans et Le maintien, voire l’installation, de Saint-Maurice-sur-Moselle (88) qui 19% des ruraux mosellans médecins généralistes et d’infir- toutes trois se trouvent en “sec- connaissent aussi cette situation. miers dans les petites communes teurs déficitaires”. Sept autres Dans le rural, comme ailleurs, les rurales est donc un enjeu fort pour étaient en projet : Rambervillers contraintes économiques, techni- garantir à leurs habitants un égal (88) et surtout Pierrefitte-sur-Aire ques, voire démographiques, ont accès aux premiers soins, d’autant (55), Lemberg (57), Châtenois, poussé à une concentration ou mu- qu’elles sont déjà souvent situées Darney, Fraize et Xertigny (88) qui tualisation des plateaux techniques dans les secteurs les plus âgés de répondent à la même attente. et à la coopération des établisse- la région et ceux où le vieillisse- ments, pour approcher la notion de ment à venir de la population sera Maillage hospitalier seuil minimum garant de l’efficience le plus prononcé. Ce vieillissement étendu dans les Vosges et de la compétence. À ce titre, il ne concerne les professionnels eux- reste ainsi plus qu’une seule mater- mêmes (34% des médecins généralis- Les espaces ruraux lorrains comp- nité dans le rural lorrain sur les 24 tes libéraux exerçant dans les espaces tent fin 2008 un parc hospitalier de que compte la région, celle de Neuf- ruraux lorrains ont 55 ans ou plus en 31 établissements, publics et privés, château. En 2008, celle-ci a enre- 2007, contre 25% de leurs confrères regroupant un peu plus de 2 200 gistré 472 naissances, dont 22% de durestedelaLorraine). lits, sur les 137 hôpitaux et 17 600 mères haut-marnaises et 6% de mè- C’est un des objectifs que se sont lits comptabilisés en Lorraine (*). 21 res meusiennes. notamment fixés la Mission régio- sont implantés dans les pôles d’em- Enfin,lesplusgrossesstructures nale de santé, l’Agence régionale de ploi ruraux et les 10 restants dans hospitalières présentes dans le rural de petites communes rurales qui l’hospitalisation (ARH) et l’Union ré- touchent deux publics spécifiques : gionale des caisses d’assurance sont chefs-lieux de canton. les déficients psychiatriques, traités maladie (URCAM), qui au critère de Le département des Vosges, qui re- à l’hôpital Ravenel de Mirecourt ; et densité en ont ajouté d’autres por- groupe à lui seul un peu plus de la les enfants et adultes handicapés tant sur l’activité médicale et l’ac- moitié des établissements et des ou en difficulté, soignés pour beau- cessibilité, pour définir en 2007 lits, dispose d’un maillage étendu coup en Moselle dans les centres dans la région 28 “secteurs déficitai- sur son territoire, avec en tête en d’Albestroff, Morhange, Saint-Qui- res” en offre de soins de proximité, termes de capacité, les hôpitaux de rin, Vic-sur-Seille, et surtout Abres- susceptibles de justifier l’instaura- Mirecourt (350 lits**), Neufchâteau chviller et Lorquin. tion d’un dispositif d’aides aux mé- (250 lits), Vittel (160 lits)etMoyen- decins généralistes qui s’y moutier (145 lits***). installeraient. Toutefois, rapportés au nombre d’ha- 201 communes rurales lorraines bitants, les espaces ruraux de Mo- où vivent 71 000 habitants sont selle et Meurthe-et-Moselle sont ainsi concernées par ce dispositif. mieux dotés avec respectivement 88 (*) établissements de santé et lits instal- Elles correspondent notamment à et 107 lits pour 10 000 habitants, lés en section “Hôpital” (médecine, chi- l’intégralité des cantons de Blâ- grâce notamment à la présence des rurgie, obstétrique, psychiatrie, soins mont et Cirey-sur-Vezouze (54), et hôpitaux de Lorquin (240 lits), Abres- de suite et de longue durée - établisse- en totalité ou en grande partie à chviller (160 lits)etBaccarat(140 lits). ments publics et privés au 31/12/2008, source DRASS) celles des zones de recours de Le rural meusien fait en revanche Dieue-sur-Meuse, Dun-sur-Meuse, figure de parent pauvre tant en (**) répartis dans 2 établissements Montmédy, Pierrefitte-sur-Aire et couverture du territoire qu’en Stenay (55), Anould-Fraize-Plain- (***) répartis dans 3 établissements

20 Taux d’équipement jour comme de nuit, répondent à la conditions du marché à partir de la supérieur du rural problématique du maintien à domi- seule volonté des opérateurs, les cile des aînés. Conseils généraux se sont lancés pour l’accueil dans la construction de Réseaux des personnes âgées Enfin, le rural lorrain compte en 2009 près de 5 200 places pour accueillir Hauts Débits (RHD). De quoi favori- les personnes âgées dépendantes ser l’attractivité et la compétitivité En direction des personnes âgées, (soit une sur trois parmi celles existantes des entreprises et professionnels, les espaces ruraux lorrains comp- en Lorraine), et 285 places sont dispo- tout en maintenant la qualité de vie tent en 2009, 76 maisons de retraite nibles pour la prise en charge des et en respectant le choix de cadre qui offrent 5 900 places, avec plus personnes souffrant de la maladie de vie de chacun. de la moitié des implantations et des d’Alzheimer (soit une sur quatre). capacités dans les petites commu- En Meurthe-et-Moselle, le projet nes rurales ; 13 foyers-logements Proximit-e, fruit d’un partenariat Vers un accès à l’internet public-privé, se donne pour objectif comptant 550 places ; et 15 unités haut-débit pour tous de soins longue durée d’une capaci- de connecter les 231 communes té de 470 lits, en majorité dans les Le déploiement accéléré de l’ADSL mal desservies en 2008 pour cou- pôles d’emploi ruraux. Le départe- ces dernières années et l’émer- vrir 100% du département en juillet ment des Vosges est encore celui gence de nombreux services nova- 2010, avec deux mégabits mini- dont l’équipement est le plus consé- teurs basés sur les hauts et très mum. quent : pour ces trois types de struc- hauts débits (internet, téléphonie, télé- En Meuse, le “RHD de Solidarité” ture, il rassemble à lui seul la moitié vision, visiophonie) ont mis en évi- joue de même du principe de subsi- des établissements (53 sur 104)et dence des disparités entre zones diarité pour intervenir là où les opé- des lits ou places (3 800 sur 6 900). d’habitat dense et économiquement rentables utilisant un réseau perfor- rateurs privés ne trouvent pas de Rapporté à la population des 75 ans mant et zones géographiquement rentabilité en favorisant la mise en et plus, le rural lorrain est mieux éloignées des “nœuds de raccorde- place des infrastructures nécessai- équipé que le reste de la région ment abonnés” souvent rurales. res. Mais il n’a pas en charge leur exploitation, ni les prestations pro- pour accueillir les personnes Si les perspectives envisagées un posées aux clients qui relèvent, âgées : il dispose de 175 lits pour temps de développement du télétra- dans le cadre d’une délégation de 1 000 habitants de cette tranche vail dans les espaces ruraux ne se service public, de la responsabilité d’âge, contre 167 en zone urbaine sont pas (encore) réalisées, il reste du délégataire, Net55, et des four- et 87 dans le périurbain. Une situa- que la demande des ménages est nisseurs d’accès. tion due aux ratios élevés observés forte alors qu’existe une fracture nu- dans le rural mosellan (194)etvos- mérique entre usagers bénéficiant gien (187). En Moselle, le RHD 57 et ses 1 150 km de très hauts débits et habitants de contribue lui aussi au développement Pour compléter l’offre de services à zones blanches. économique et à l’attractivité du dépar- destination des personnes âgées, Pour assurer l’équité d’accès aux tement. Il dessert l’ensemble des terri- les antennes “Aide à domicile en mi- nouvelles technologies à l’ensemble toires mosellans et raccorde 95 lieu rural (ADMR)”, dont les activités des habitants, collectivités et entre- collèges publics et près de 80 zones s’étendent du portage de repas à prises qui ne pourraient pas dispo- d’activités économiques en traversant domicile, à la garde à domicile de ser de vrais hauts débits dans les 360 communes mosellanes.

Équipements de la gamme de proximité :

Services aux particuliers (poste, banque, garage automobile, maçonnerie, peinture et revêtement, menuiserie, plâtrerie, char- pente en bois, plombier-chauffagiste, couverture, électricité générale, coiffeur, restauration, agence immobilière) ; Commerces (alimentation générale-hyper- marché-supermarché, boulangerie- pâtisserie, boucherie-charcuterie, fleuriste) ; Enseignement (école maternelle, école primaire, collège) ; Santé-social (médecin généraliste, dentiste, infirmier, masseur-kinésithérapeute, pharmacie) ; Transports (taxi).

Équipementsdelagammeintermédiaire:

Services aux particuliers (police et gendarmerie, pompes funèbres, contrôle technique automobile, école de conduite, entreprise générale du bâtiment, vétérinaire, blanchisserie et teinturerie, soins de beauté) ; Commerces (supermarché, librairie et papeterie, magasins de vêtements, d’équipements du foyer, de chaussures, d’électroménager, de meubles et d’articles de sports et de loisirs, droguerie-quincaillerie et bricolage, horlogerie et bijouterie) ; Enseignement (collège) ; Santé-social (opticien et lunetier, ortho- phoniste, pédicure et podologue, laboratoire d’analyses médicales, ambulance, hébergement et service d’aide pour personnes âgées, garde d’enfants d’âge préscolaire).

21 3ème partie : atouts/faiblesses, opportunités/menaces

Crise économique, restructurations militaires et vieillissement de la population

Nouveau recul récent À ce triste bilan, s’ajoutent des me- Saint-Mihiel (55), Château-Salins de l’emploi industriel naces qui pèsent sur la pérennité de (57), Mirecourt et Neufchâteau (88) dans les Vosges 1 200 autres emplois, notamment etceluidecommercedeMirecourt. dans la Meuse : 140 postes à la So- Mais l’espace rural est très concer- Si en 2006, date du dernier recen- detal à Tronville-en-Barrois, 45 chez né par le resserrement engagé des sement, les espaces ruraux lorrains Essilor à Ligny-en-Barrois ; et en- implantations militaires, qui laisse avaient retrouvé leur niveau d’em- core et surtout dans les Vosges un avenir encore incertain aux sites ploi de 1990, depuis, deux événe- avec notamment 248 postes chez de Bitche, Commercy et Dieuze, soit ments capitaux sont venus Manuest à Châtenois. près de 3 200 personnels (militaires bousculer la donne et faire planer Fin 2008, dans l’ensemble du rural, et civils). une ombre menaçante sur ce renou- le nombre de demandeurs d’emploi À ce transfert direct d’emplois, s’a- veau récent de l’emploi : la crise (DEFM) s’établit à 15 000 person- jouteenpremierlieuuneffetindi- économique apparue en 2008 et la nes, en augmentation de 12% en un rect qui découle de l’activité reconfiguration des implantations an. Il faudra attendre encore quel- économique des régiments et cor- militaires. ques années pour que les statisti- respond à l’emploi généré chez Face à ce double séisme, la créa- ques enregistrent les effets de la leurs fournisseurs de biens et servi- tion de 600 emplois (équivalents à crise mais tout laisse à penser qu’ils ces, sous-traitants, etc. Cet effet 450 temps pleins) prévus par Cen- ne resteront pas sans conséquen- reste toutefois limité par leur sys- ter-Parcs dans le canton de Lorquin ces économiques et démographi- tème d’achat centralisé nationale- (57) est bien sûr la bienvenue mais ques, malheureusement néfastes, ment qui diffère grandement de elle ne compensera pas les emplois dans les territoires ruraux concer- celui qu’aurait un établissement in- déjà disparus ni ceux fortement me- nés, alors que dans le même temps dustriel de taille comparable et par nacés. aucune création nouvelle d’entre- la nature des matériels utilisés. prise de grande envergure ne s’y Depuis début 2008, sans compter profile, hormis Center Parcs et à En revanche, les retombées rési- les ralentissements d’activité et au- plus long terme peut-être le déve- dentielles à travers les dépenses de tres périodes de chômage partiel, ce loppement de la plateforme de consommation courantes ou en lo- sont en effet 1 000 emplois qui ont dans l’ouest vosgien. gement des personnels sont plus si- été détruits dans le rural lorrain, gnificatives. Le départ d’environ un dont 800 dans l’industrie touchant Remise en cause millier de familles occasionnant un manque à gagner pour les commer- aux activités historiques telles : le des implantations textile qui perd 250 emplois, l’auto- çants, artisans et entreprises. De militaires à Bitche, ème mobile 140, le meuble 120, le verre même, le déménagement des 57 ème ème 100, le bois 50, le matériel élec- Commercy et Dieuze et 8 RA,etdu13 RDP, provo- trique 45, etc. Le rural vosgien est Avec la révision générale des politi- querait également des modifications celui qui paie le plus lourd tribut, en- ques publiques (RGPP), le gouver- démographiques importantes : caissant à lui seul les trois quarts de nement a entrepris une profonde baisse de la population, départ d’en- ces pertes d’emploi, par licencie- restructuration de l’administration du fants scolarisés (près de 200 pour la ments voire fermetures de sites, no- territoire. Il s’est attaqué à la carte seule commune de Dieuze par tamment dans les secteurs de judiciaire et la réorganisation des tri- exemple), réorganisation scolaire, Mattaincourt - Gironcourt-sur-Vraine bunaux, a procédé aux fusions des etc. Bitche devrait toutefois peu pâ- ème ((Manufacture vosgienne de meubles et services de l’Administration, de tir du départ du 57 RA, compte O-I Manufacturing), Gérardmer - La l’Equipement et de l’Agriculture, du tenu de l’arrivée du 16ème Bataillon Chapelle-devant-Bruyères (Wagon Travail et de l’Action sociale et de chasseurs en provenance de Automotiv, Scierie François Cuny et Yé- laisse peser des menaces sur les Saarburg (Allemagne). ramex), - Ramonchamp - sous-préfectures. Autant de mesu- Dans ce contexte de fermeture ou Le Thillot (Kohler, Filature de Ramon- res qui touchent pour l’heure princi- de transfert des régiments militaires, champ, Martival cuisines, SA Curien, palement le milieu urbain. Dans le l’Etat a proposé un contrat de redy- Tanneries Grosjean) et Celles- rural, on notera toutefois les ferme- namisation des sites de Défense qui sur-Plaine (Faurécia). tures des tribunaux d’instance de avec d’autres subventions doivent

22 promouvoir la création ou le main- bois”, porté par la CC du Pays de sidents permanents, associations, tien d’emplois, notamment par le dé- Neufchâteau ; le plan de gestion du touristes, agents économiques, marrage d’activités nouvelles, site classé du lac de Longemer et communes, EPCI, État, etc, qui mê- l’amélioration des infrastructures, la ses abords à Xonrupt-Longemer, lent de plus en plus public et privé. promotion des transports collectifs, porté par la CC des Lacs et des Avec le vieillissement engagé de la éléments favorables au renforce- Hauts-Rupts ; le développement du population, le groupe social des re- ment de l’attractivité des sites tourisme sur les Hautes-Vosges, traités s’affirme alors que celui des concernés. porté par le Comité Départemental agriculteurs, historiquement le plus du Tourisme des Vosges en parte- ancré, recule, notamment dans la Pôles d’excellence rurale nariat avec l’Association Départe- représentation politique. mentale du Tourisme du Haut-Rhin ; pour soutenir des projets En termes d’action publique, la dé- innovants et structurants la construction d’un ensemble im- mobilier destiné à la maison de san- centralisation a renforcé le pouvoir Visant à répondre à une série d’en- té et à une pharmacie à Vicherey, des collectivités territoriales et fait jeux et d’ambitions prioritaires pour portée par l’Établissement Public de émerger les EPCI, transformant les l’État dans un objectif de cohérence échelles de gestion et conduisant Coopération Intercommunale (EPCI) et de développement local, des ap- du Pays de Colombey-les-Belles et l’action publique sur un nouvel pels à projets ont été lancés à partir du Sud-Toulois (54). échelon géographique. La mutuali- de 2005 pour soutenir des projets sation des actions rendue possible innovants et structurants de déve- Nouvelles structures par cette nouvelle organisation de- loppement durable des territoires ru- vrait faciliter le maintien des équipe- raux, créateurs d’emplois directs et et nouveaux outils ments au plus près de la population. indirects, qui doivent permettre de de gouvernance pour Les Pays et les parcs naturels régio- créer ou conforter une véritable un développement naux ouvrent par ailleurs aux ci- dynamique locale. plus durable toyens des possibilités directes Ils sont étroitement liés aux Assises Résultant des migrations résiden- d’association à la définition de politi- des territoires ruraux, dont l’objectif tielles, de l’intensité des relations ques publiques ou à l’élaboration de est d’établir un plan d’action renfor- entre ville et campagne, de l’émer- projets de territoire. çant l’attractivité de ces territoires et gence de nouvelles structures de Quant aux documents d’urbanisme, apportant des réponses concrètes coopération intercommunale, de la tels les Plans locaux d’urbanisme et aux attentes de leurs habitants. mise en place de nouveaux outils de les Schémas de cohérence territo- Fondés sur un partenariat entre des gestion communale, les acteurs des riale, ils jouent un rôle important collectivités locales et des entreprises territoires ruraux se diversifient : ré- dans la gestion foncière pour trou- privées, les projets doivent accroître la capacité économique des territoires 10 pôles d'excellence rurale ruraux ou répondre aux besoins de la PôlePôle d'excellence d'excellence population dans le domaine des ser- touristiquetouristiquetouristique transfrontalier transfrontalier transfrontalier vices au public en fonction des évolu- tions des territoires. Dix dossiers de pôles d’excellence CitéCité fluviale fluviale rurale ont été retenus en 2006 puis 2007 dans les espaces ruraux lor- rains. En Meurthe-et-Moselle, l’unité de méthanisation et développement des énergies renouvelables à Mi- StationsStationsStations vertes vertes vertes vertes et et et bleues bleues bleues et bleues gnéville, portée par la communauté du développementdu développement touristique durable StationStationStation expérimentale, expérimentale, expérimentale, expérimentale, touristique durable de communes (CC)delaVezouze; pédagogiquepédagogique et et touristique touristique et touristique desdes truffes truffes truffes le pôle bijoux et métiers d’art à Bac- desdes truffes truffes carat, porté par la CC du cristal. En Meuse, la cité fluviale portée par la Méthanisation etMéthanisationMéthanisation énergies CC du Val Dunois ; le pôle d’excel- etetrenouvelables énergies énergies renouvelables renouvelables Pôle bijoux et lence touristique transfrontalier, por- MaisonMaison de de santé santé et et pharmacie pharmacie PôlePôle bijoux bijoux et et métiers métiers d'art d'art ©IGN - Insee 2010 métiers d'art té par la CC du Pays de Montmédy ; la station expérimentale, pédago- gique et touristique des truffes, PôlePôlePôle ameublement-bois ameublement-bois ameublement-bois DéveloppementDéveloppementDéveloppement du du du tourisme tourisme tourisme CC DéveloppementDéveloppement du du tourisme tourisme portée par la du Pays de Com- sursursur les les les les Hautes-Vosges Hautes-Vosges Hautes-Vosges Hautes-Vosges mercy. En Moselle, les stations ver- PlanPlan de de de gestion gestion gestion tes et bleues du développement dudu lac lac lac de de de Longemer Longemer Longemer et et ses ses et abords abords ses abords touristique durable, portées par la CC du Pays de Sarrebourg. Dans les

Vosges, le pôle “ameublement- Source : Diact

23 ver un équilibre entre une urbanisa- Si les tendances démographiques ploi ruraux. La présence de maisons tion qui se veut contrôlée et des observées sur la période 2004-2008 de retraite fait que les 60 ans et plus espaces naturels à protéger. se prolongent, cette part atteindra y sont déjà plus nombreux que les Le rural lorrain compte ainsi fin sep- 30% en 2020 en 34% en 2030 moins de 20 ans mais c’est aussi là tembre 2009, 15 Pays, 3 parcs natu- (contre 29% à 30% dans les zones ur- que les seniors seront proportion- rels régionaux et 71 communautés baines et périurbaines), ce qui corres- nellement à terme les plus nom- de communes qui portent à 92% la pondra à une nette augmentation breux : 32% en 2020, 36% en 2030. part de la population vivant sous le des effectifs considérés : 126 000 Dans le rural, comme ailleurs, il y a régime de l’intercommunalité. Mais personnes âgées en 2020, 143 000 là un véritable enjeu de société en celle-ci reste inférieure à celle re- en 2030. Parmi elles le nombre de raison notamment des conséquen- levée dans le reste de la Lorraine personnes de 80 ans et plus pro- ces économiques et sociales qu’il (98%) car 96 communes, dont 82 gressera encore plus vite, passant sous-entend (services à la personne, vosgiennes, et près de 32 000 habi- de 22 000 en 2006 à 29 000 en accueil et hébergement, soins médi- tants restent en dehors du mouve- 2020 et 34 000 en 2030. caux, etc.). ment. Parmi elles, on retiendra Dans le même temps, la part des Bellefontaine, , Mattain- moins de 20 ans vivant dans le ru- Quel avenir pour courtetUzemain(800 à 1 000 habi- ral lorrain, sera ramenée de 25% les zones peu denses tants) et surtout Contrexéville, en 2006 à 22% en 2030, avec des et éloignées des villes ? Vincey et Vittel. effectifs qui passeront de 102 000 Alors que notre imaginaire reste po- à 92 000. On peut même estimer larisé par l’exode rural, les campa- qu’en 2010 le nombre de jeunes de Vieillissement gnes françaises et à un degré moins de 20 ans y est déjà légère- plus précoce moindre lorraines ont profondément ment inférieur à celui des 60 ans et et plus prononcé, changé depuis deux décennies. plus, une situation que connais- surtout dans les pôles sent également les zones urbaines Les plus proches des villes sont dé- d’emploi ruraux mais qui ne touchera les zones pé- sormais liées aux dynamiques ur- baines. À l’origine lieux de En 2006, le rural lorrain compte près riurbaines que dans sept ou huit production, elles tendent de plus en de 100 000 personnes de 60 ans et ans. plus à devenir lieux de résidence plus, soit 24% de sa population Ce vieillissement plus précoce et pour au final se transformer en zone (contre 20% à 21% dans les zones ur- plus marqué de la population du ru- périurbaine, prolongeant d’autant baines et périurbaines). ral est surtout le fait des pôles d’em- l’espace urbain dans un hybride de vie à la campagne mais de travail quotidien en ville. Elles prouvent en 15 Pays et 71 communautés de communes tout cas que des espaces considé- rés jusqu’il y a peu comme peu at- Structures de coopération intercommunales au 28 septembre 2009 tractifs peuvent le devenir à

Pays de Briey nouveau et notamment pour des Pays de Pays du Val de Lorraine jeunes couples avec enfant(s). Stenay Pays de Montmédy Le développement des déplace- Val Dunois Pays de Spincourt Région de Damvillers Pays de Verdun Bassin de Landres Pays de Sarreguemines Bitche Sarralbe ments domicile-travail apparaît

Montfaucon - Varennes en Argonne comme le fait majeur de société Pays d'Etain Verdun pour comprendre les dynamiques Centre Argonne Bitche et environs Val de Meuse Pays du Verre et Vallée de la Dieue Canton de territoriales des espaces ruraux lor- Fresnes en Woëvre Centre Mosellan et du Cristal Meuse - Voie Sacrée Pays de Vigneulles rains. Il résulte d’un jeu combiné Pays Cœur de Lorraine -lès-Hattonchâtel Triancourt Sammiellois Pays du Saulnois Saulnois entre la concentration des emplois - Vaubécourt Entre Aire et Meuse Petite Woëvre Pays de Fénétrange

©IGN - Insee 2010 dans les zones urbaines, notam- Agglomération de Sarrebourg Pays de Commercy Pays de Sarrebourg Pays des Etangs ment du Silllon mosellan, et l’attrac- Pays Barrois Centre OrnainVoid-Vacon Pays des Deux Sarres tion exercée sur les ménages par le Saulx et Perthois Vezouze Val Pays de la des Pays de Colombey Haute Vezouze cadre de vie campagnard. S’il Haute Saulx Couleurs et du Sud Toulois Entre Meurthe Pays du Lunévillois Badonvillois Val d'Ornois et Verdurette montre l’interdépendance quoti- Vallée de la Plaine Pays du Haut Val de Meuse Cristal Pays des Côtes Pays de Senones et de la Ruppe Région de Rambervillers dienne accrue entre pôles urbains et Pays Terres Pays de Jeanne Ban d'Etival Moyenne Moselle Vallée du Hure de Lorraine Pays de Châtenois Xaintois espaces ruraux proches des villes, il Pays de Neufchâteau Pays de Mirecourt Brouvelieures ADP Val de Galilée privilégie largement les territoires Bulgnéville Est-Epinal DéveloppementVal de Meurthe (88) Pays de la Déodatie Pays entre entre Xaintois et Bassigny Val du Neuné Vallée de la Vologne Pays de l'Ouest vosgien et Moselle Haute Meurthe équipés, bien desservis et rapide- Pays de Saône et Madon Monts de Vologne Lacs et des Hauts Rupts Marches de Lorraine Vôge vers les Rives ment accessibles. de la Moselle Pays de la Val Saône Vosgienne de Vôge Pays de Remiremont et ses vallées Trois Rivières Toutefois, certains espaces ruraux Mynes et Hautes Vosges du Sud

Ballons des Hautes Vosges qui profitaient jusqu’ici de la pré- Pays d'Épinal Coeur des Vosges et de la Source de la Moselle sence d’établissements industriels, Communes hors EPCI voire d’un régiment, voient leur Source : Diact moteur économique s’appauvrir

24 avec la crise économique et la réorganisation de la carte militaire. Enjeux et interactions favorables des espaces ruraux lorrains Et surtout, d’autres situés aux fran- ges de la région, ouest meusien et Attirer de nouvelles populations vosgien notamment, restent à l’é- – Maintenir les services et équipements de proximité cart du mouvement dans un atten- – Conserver le rôle structurant des bourgs-relais tisme qui vire à la dépression et – Favoriser une bonne desserte routière (transports individuels ou collectifs) dont on voit mal ce qui pourra les Répondre aux besoins en services en tirer. La question de l’accepta- – Développer les services, notamment médicaux, en direction des personnes âgées tion de l’existence de zones très – Prendre en compte les attentes des néo-ruraux, notamment des bi-actifs peu denses que la population – Gagner la bataille des nouvelles technologies jeune, ne trouvant pas suffisam- Lutter contre l’enclavement et l’isolement géographique et social ment d’emplois, finit par quitter ne laissant qu’une population âgée, – Contrer la marginalisation des franges ouest est désormais posée. – Prévenir la pauvreté dans les pôles d’emploi – Faire face au vieillissement annoncé de la population Appuyer les projets de territoires n Philippe DEBARD – Accompagner la montée en puissance de l’intercommunalité, des pôles d’excellence rurale, des ZRR (zones de revitalisation rurale) – Intégrer les agriculteurs dans la réflexion autour des SCOT – Préparer l’ère post-industrielle et post-militaires

Définition du rural : à partir du Zonage en Aires Urbaines et en aires d’emploi de l’Espace Rural (ZAUER)

Longtemps, le rural a été présenté comme étant tout ce qui n’était pas urbain, ce qui restait d’un territoire lorsqu’on lui avait retiré ses zones urbaines les plus peuplées et souvent les plus dynamiques sur le plan économique. Cet aperçu “en creux” par rapport à l’urbain fondé sur des normes en termes de continuité du bâti, portait en lui une vision négative des territoires ruraux, doublée d’une vision incomplète et dépassée de leur dynamique de fonctionnement et du mode de vie de leurs habitants. Selon cette définition, le rural lorrain regrouperait alors 45% des habitants et couvrerait 81% du territoire régional. En 1997, l’Insee a établi une nouvelle définition, qui tout en étant fondée sur la première, in- tègre des niveaux d’emploi et de taux d’attraction par l’emploi. Elle a abouti au Zonage en Ai- res Urbaines et en aires d’emploi de l’Espace Rural (ZAUER) qui est le zonage retenu pour cette étude. Il distingue l’espace à dominante urbaine de l’espace à dominante rurale et per- met notamment de prendre en compte le phénomène de périurbanisation en s’appuyant sur l’attractivité des marchés locaux du travail. Selon cette nouvelle définition, le rural lorrain regroupe 17% des habitants et couvre 47% du territoire régional. L’espace à dominante urbaine comporte (définition simplifiée) : – les aires urbaines, dont : * les pôles urbains : unités urbaines (agglomérations) comptant 5 000 emplois ou plus ; * les couronnes périurbaines monopolarisées : communes dont 40% ou plus des actifs résidents travaillent hors de la commune, mais dans l’aire urbaine. – les communes périurbaines multipolarisées : communes dont 40% ou plus des actifs ré- sidents travaillent dans plusieurs aires urbaines, mais sans atteindre ce seuil de 40% avec une seule d’entre elles. L’espace à dominante rurale comporte (définition simplifiée) : – les aires d’emploi de l’espace rural, dont : * les pôles d’emploi ruraux : communes (ou unités urbaines) n’appartenant pas à l’es- pace à dominante urbaine et comptant 1 500 emplois ou plus ; * les couronnes des pôles d’emploi ruraux : communes dont 40% ou plus des actifs rési- dents travaillent hors de la commune, mais dans l’aire d’emploi de l’espace rural. – les autres communes rurales : communes n’appartenant ni à l’espace à dominante ur- baine ni à une aire d’emploi de l’espace rural.

25 En France, la croissance retrouvée des espaces ruraux reste limitée à sept régions

Après une longue période de déclin puis de stagnation entre 1975 et 1990, la population des espaces ruraux français augmente à nouveau et compte 11,1 millions d’habitants en 2007, retrouvant, en volume, son niveau du début des années 1960. Proportionnellement, les ruraux sont toutefois moins nombreux : 18% de la population française en 2007, contre 24% en 1962.

Près de 75 000 habitants enregistrent une croissance relative Sept régions supplémentaires chaque qui reste inférieure de moitié à celle très bénéficiaires des espaces périurbains (1,3%), année Toutefois, la croissance démogra- mais qui est supérieure à celle des Amorcé au début des années 1990, phique des espaces ruraux est géo- espaces urbains (0,5%). le renouveau démographique des graphiquement très concentrée. Sept régions comptabilisent 81% espaces ruraux s’est depuis confir- Cette croissance est portée par un des gains de population du rural ob- mé et amplifié : de près de 8 000 solde migratoire positif, signe réel servés entre 1999 et 2007, alors habitants supplémentaires chaque de leur attractivité. Mais celui-ci ne même qu’elles ne regroupent que année entre 1990 et 1999, on est doit pas faire oublier que le solde 52% de la population rurale passé à près de 75 000 entre 1999 naturel y demeure négatif (en française. et 2007. moyenne sur huit ans, 132 000 décès Avec désormais un taux d’évolution par an pour seulement 117 000 naissan- Elles ont en commun d’être toutes de 0,7% par an, les espaces ruraux ces). situées au sud ou à l’ouest, là où la croissance démographique des es- paces urbains et périurbains est également la plus forte. Il s’agit 18 500 communes rurales d’une part de Languedoc-Roussil- Type d'espace rural lon, Pays de la Loire, Provence- Alpes-Côte d’Azur et Rhône-Alpes, où le développement du rural est vi- sible depuis le milieu les années 1970 ; et d’autre part de l’Aquitaine, la Bretagne et Midi-Pyrénées qui les ont rejointes dans le peloton de tête au cours des années 2000. À l’in- verse, les espaces ruraux des ré- gions du Massif central (Auvergne et Limousin), et de l’Est (Bourgogne, Champagne-Ardenne et Lorraine)res- tent globalement en dehors du mou- vement. L’étude des données au niveau dé- partemental permet d’affiner cette

©IGN - Insee 2010 analyse : Aude, Gard et Hérault ; Loire-Atlantique et Vendée ; Alpes- de-Haute-Provence, Hautes-Alpes et Var ; Isère ; Landes, enregis- trent les plus forts taux de crois- sance du rural (11% à 21%)et confirment l’attrait pour le rural mé- ridional, littoral ou alpin. En re- vanche, Ardennes et Haute- Type d'espace rural Marne ; Aisne ; Vosges ; Haute- Pôle d'emploi Couronne d'un pôle d'emploi Saône ; Côte-d’Or et Nièvre ; Autre Allier, Cantal et Puy-de-Dôme ; Source : Insee, recensement de la population

26 Creuse, voient la population de Cette dernière ne court cependant ral (Ariège, Aveyron, Corrèze, Dor- leurs espaces ruraux continuer à plus jusqu’aux Pyrénées car au dogne, Gers, Hautes-Pyrénées et baisser comme c’est le cas depuis cours des années 2000 les der- même la Lozère) sont parvenus à y plus de 40 ans et illustrent la per- niers départements du Sud-Ouest mettre fin. sistance de la “diagonale aride”. qui étaient touchés par l’exode ru-

Un taux de croissance désormais plus fort que celui de l'espace urbain

Taux annuel d'évolution de la population suivant le type d'espace (%)

2,5

2,0

1,5

1,0

0,5

0,0

-0,5

-1,0 1962-1968 1968-1975 1975-1982 1982-1990 1990-1999 1999-2007

Total dont urbain dont périurbain dont rural

Sources : Insee, recensements de la population - état civil

11,1 millions d’habitants dans le rural

Évolution annuelle (nombre d’habitants) Type d’espace Population 2007 1962-1968 1968-1975 1975-1982 1982-1990 1990-1999 1999-2007 Pôle urbain - Ville centre 17 061 750 194 800 48 000 -75 250 -17 500 19 400 51 500 Pôle urbain - Banlieue 20 015 800 345 600 314 600 154 550 152 900 80 500 121 900 Pôle urbain 37 077 550 540 400 362 600 79 300 135 400 99 900 173 400 Périurbain - Monopolarisé 10 362 200 27 650 85 300 154 300 132 700 85 800 127 600 Périurbain - Multipolarisé 3 201 700 350 3 600 20 650 21 600 18 100 36 300 Périurbain 13 563 900 28 000 88 900 174 950 154 300 103 900 163 900 Espace rural - Pôle d’emploi 3 140 900 33 800 21 700 8 250 -300 2 600 13 200 Espace rural - Couronne d’un pôle d’emploi 270 200 -1 800 -1 050 1 850 2 000 500 2 100 Espace rural - Autres communes 7 743 000 -52 700 -60 750 -15 300 -6 400 4 800 59 800 Rural 11 154 100 -20 700 -40 100 -5 200 -4 700 7 900 75 100 Ensemble 61 795 550 547 700 411 400 249 050 285 000 211 700 412 400 France métropolitaine Sources : Insee, recensements de la population

27 Savoir plus : Un solde migratoire positif mais qui masque la dégradation du solde naturel Composantes annuelles de l'évolution de la population des espaces ruraux - Parc naturel régional de Lorraine : (nombre de personnes) l’économie résidentielle à la recherche 100 000 d’un équilibre durable, Économie Lor- Total dont solde naturel dont solde migratoire raine n°182, septembre 2009 80 000 - Recensement de la population de 2006 : La croissance retrouvée des es- 60 000 paces ruraux et des grandes villes, 40 000 Insee Première n° 1218, janvier 2009 - Accessibilité aux équipements dans 20 000 l’espace rural lorrain, Économie Lor- raine n°75, février 2007 0

-20 000

-40 000 Sites internet :

- www.insee.fr -60 000 1962-1968 1968-1975 1975-1982 1982-1990 1990-1999 1999-2007 Sources : Insee, recensements de la population - état civil

81% des gains de population du rural concentrés dans sept régions du Sud et de l'Ouest Évolution de la population des espaces ruraux de 1999 à 2007

Taux d'évolution

de la population rurale ©IGN - Insee 2010 1999-2007 (%)

12 et plus de9à12 de6à9 de3à6 de0à3 évolution négative

France métropolitaine : +597 000 habitants Ministère de l’Économie, +100 000 habitants de l’Industrie et de l’Emploi Insee +20 000 habitants Institut National de la Statistique et des Études Économiques Direction Régionale de Lorraine Sources : Insee, recensements de la population 15, rue du Général Hulot CS 54229 Persistance de la « diagonale aride » des Ardennes au Cantal 54042 NANCY CEDEX Tél: 0383918585 Évolution de la population des espaces ruraux de 1999 à 2007 Fax: 0383404561 www.insee.fr/lorraine " diagonale aride "

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Jean-Paul FRANÇOIS Directeur régional de l’Insee

COORDINATION RÉDACTIONNELLE Christian CALZADA

Gérard MOREAU Taux d'évolution de la population rurale 1999-2007 (%) RESPONSABLE ÉDITORIALE

ET RELATIONS MÉDIAS 15 et plus ©IGN - Insee 2010 de 12 à 15 Brigitte VIENNEAUX de9à12 de6à9 de3à6 de0à3 RÉDACTRICE EN CHEF de-3à0 Agnès VERDIN moins de -3

France métropolitaine : RÉALISATION DE PRODUITS +597 000 habitants

ÉDITORIAUX +38 000 habitants Édith ARNOULD +5 000 habitants Marie-Thérèse CAMPISTROUS ISSN : 0293-9657 © INSEE 2010 Sources : Insee, recensements de la population

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