Belle-Île, Houat Et Hoedic Au Cours Des Siècles
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ISBN 2-906992-63-1 @ EDITIONS KELTIA GRAPHIC - 29540 SPEZET - 1996 Tous droits réservés CHARLES FLOQUET BELLE-ILE HOU AT ET HOEDIC AU COURS DES SIÈCLES NOUVELLE ÉDITION AUGMENTÉE EDITIONS KELTIA GRAPHIC SPEZET / SPEIED (BZH) A la mémoire de Monsieur Michel Lotte, maire de Le Palais de 1977 à 1987 qui avait approuvé l'idée de ce livre... LES TROIS ILES BELLE-ILE Belle-Ile-en-Mer s'appelait VINDILIS au temps de l'occupation romaine. Son nom breton est GWEZEL, GUEDEL ou GUERVEUR. Elle est située à 13 km au Sud de la pointe de la presqu'île de Quiberon, et est habitée par 4 506 Bellilois. Longue de 17,3 km, sa largeur varie entre 3 et 9,1 km et sa superficie est de 8 461 hectares. Elle est constituée par un plateau de schiste et de mica-schiste durcis par la cristallisation, dont l'altitude moyenne est de 35 mètres et le point culminant - Borvran en Locmaria - atteint 71 mètres. C'est la plus importante des îles de la côte bretonne et une des plus belles de l'Atlantique. Elle a environ 48 km de circonférence (85 km de côtes), dont 8 à 10 km de « côte sauvage » (la plus pittoresque de la Bretagne) dont les rochers dominent l'océan de 40 à 50 mètres. On peut y débarquer - en plus des ports aménagés de Sauzon et Le Palais - dans une soixantaine de petits havres auxquels aboutissent autant de vallons. L'île et ses alentours sont bien équipés de phares.: grand phare au centre à Goulphar en Bangor ; à la pointe de Kerdonis à l'Est ; à la pointe des Poulains à l'extrémité Ouest ; aux entrées des ports de Palais et de Sauzon - le phare des Grands Cardinaux, à l'Est de l'île ; le phare de la Teignouse, entre Houat et Qui- beron ; le phare des Birvideaux, à l'Ouest de l'île. Belle-Ile est divisée en quatre communes : Le Palais (chef-lieu), Bangor, Locmaria et Sauzon - et 130 hameaux. Le climat est particulièrement agréable. La pluie n'atteint l'île qu'environ 155 jours par an ; l'ensoleillement moyen est de 2 000 heures (200 heures de plus qu'en Bretagne intérieure) ; il y gèle moins de 15 jours par an (la températu- re minimale est de 22.) Les sites touristiques et curiosités naturelles sont nombreux et variés : Plages de sable fin (Ramonette, Castoul, Saint-Julien, Grands Sables, etc.) ; fjords et grottes (dont la célèbre Apothicairerie) ; falaises de la côte sauvage (avec Port- Coton et ses aiguilles, et la roche percée, effondrée en 1975) ; puits de Baguen- Hir (ou de la Baillonnaire), près de Deuborth (abîme ouvert dans le sol de 145 mètres de circonférence et de 30 mètres de profondeur) ; trou Vazen ; landes par- semées de tumulus, de tombelles et de fleurs sauvages... Les principales ressources sont l'agriculture (4 600 hectares cultivés) - l'éle- vage (taurillons, génisses, chevaux, moutons) - la pêche (sardines, coquilles Saint-Jacques sur le banc des courreaux) - et, en premier lieu, le tourisme. L'accès est aisé par mer (depuis l'île d'Yeu, Noirmoùtier, Pomichet, Vannes, Auray, Quiberon...) et par air ; les hôtels, restaurants, campings, nombreux et de qualité. Tous les sports et les distractions sont disponibles sur l'île. Aussi la population augmente-t-elle considérablement en été... « Qui voit Belle-Ile voit son île... » Les armes de Belles-Ile sont : « Parti le premier d'azur à trois fleurs de lys d'or, deux et une ; le deuxième de gueule à une orle de chaîne d'or passée en croix et en sautoir ». HOUAT L'île de Houat (ou plus exactement de HOUAD, mot breton signifiant «canard») a porté le nom de SIATA à l'époque de l'occupation romaine. Elle est située à 60 km au Sud-Est de Lorient, à 12 km au Sud-Est de Quibe- ron et à 12 km au Nord-Est de Belle-Ile, entre cette île et la presqu'île de Rhuys. Elle est habitée par 390 Houatais. Longue d'environ 4,3 km, sa largeur varie entre 400 et 1100 mètres ; sa superficie est d'environ 293 hectares. Son altitude moyenne est de 27 mètres. (Le point culminant - 31 mètres - se trouve au Sud du village.) L'accès se fait depuis Quiberon (service régulier quotidien) au port de Saint- Gildas, situé sur la côte Nord de l'île. Un petit phare, placé au port, en facilite l'entrée. L'île ne possède pratiquement pas d'arbres, à l'exception de quelques figuiers et tamaris. On y trouve deux menhirs et quelques dolmens, plus ou moins ruinés, à Beg-Lagad, Croh-er-Bley, Bod-Lann-Bihan, Porlouis, Portguen et Coh-Castel. Quelques coffres de pierre existent à proximité du bourg. On peut voir également les ruines d'un fortin à Beg-er-Vachif et les ruines du fort (qui a bien souvent servi de carrière). On conserve à l'église Saint-Gildas une vieille statue du Saint et un beau Christ du XVIe siècle provenant de l'ancienne chapelle. Les principales activités sont la pêche, l'élevage des crustacés et le tourisme. HOEDIC L'île de Hoedic (ou plus exactement HOUADIC, mot breton signifiant « petit canard », « caneton ») a porté le nom d'ARICA à l'époque de l'occupa- tion romaine. Elle est située à 68 km au Sud-Est de Lorient, à 19 km au Sud-Est de Quibe- ron, à 12 km à l'Est-Nord-Est de Belle-Ile et à 7 km au Sud-Est de Houat. Elle est habitée par 136 personnes. Hoedic est séparée de Houat par une chaîne de récifs, dite « chaussée de l'île aux chevaux » et par le passage des Sœurs. Longue d'environ 2,5 km, sa largeur varie entre 800 et 1300 mètres ; sa superficie est d'environ 206 hectares. Son altitude moyenne est de 25 mètres. Le sol est granitique, recouvert d'une couche de terre et de sable. L'accès se fait depuis Quiberon (service régulier quotidien) via Houat. Le port d'Argol est situé sur la côte Nord. Au Sud de l'île se trouve Len Vras (le Grand Etang) ou étang du Paluden. C'est une grande pièce d'eau douce, avec des roseaux, de plus de 2 km de cir- conférence. Les maisons, aux façades parfois incrustées de coquilles Saint-Jacques, sont principalement groupées autour de la rue principale du bourg (40 mètres de large). Il existe un menhir christianisé, les débris d'un dolmen... L'ancien fort est complètement délabré. Les principales ressources sont, comme à Houat, la pêche des crustacés et le tourisme. LES ORIGINES LES TEMPS PREHISTORIQUES Les spécialistes de cette lointaine époque pensent que la montée des eaux de ce qui est aujourd'hui l'Océan Atlantique a dû, à la fin de la dernière période gla- ciaire (vers 6000 / 5500 avant Jésus-Christ), séparer Belle-Ile, Houat et Hoedic de la côte de l'actuel Morbihan. Aux alentours de l'an 2000 avant Jésus-Christ survient la civilisation mégali- thique. Bien qu'il n'existe probablement actuellement qu'une infime partie de l'ensemble préhistorique édifié durant cette période, les vestiges sont cependant importants sur les trois îles. A Belle-Ile subsistent de nombreux tumulus : - au Bois Trochu, à Bruté ; -àBorderun ; - à Runello (actuellement arasé) ; - à Borvran ; - sur la lande du Semis, entre Borderun et Bordelan : - sur la lande du Narho, à l'Ouest de Ster-Ouen ; - au Lanno ; - à Kervarijon ; - à Borlagadec ; - au Nord-Est de l'aérodrome ; des menhirs : - un couché à Kervarijon ; - à Kerlédan en Sauzon, presqu'au centre de l'île, les deux plus connus, pla- cés à 250 mètres l'un de l'autre : Jean de Runello, en quartz, et Jeanne de Runel- lo, en granit. (Ce dernier est couché et brisé, mais quoique mutilé, sa présence reste mystérieuse, car il n'y a pas de granit sur l'île. Il a donc du être importé du continent, malgré ses huit mètres et ses 25 tonnes...) ; divers autres monuments : - trois galeries sous tumulus à 2 km au Nord de Bangor ; - une galerie souterraine à Kerdanet (à 2 km de Le Palais) ; - une galerie souterraine à Kerspern ; - deux dolmens ruinés prés du moulin de Runédaol : - une nécropole d'une vingtaine de tombes à Bordelan ; - une pierre branlante près du moulin de Gouch, à 2,5 km à l'Est de Bangor. Notons encore : un petit retranchement à Loctudy et un dépôt d'objets à l'âge du bronze final à Calastren. A Houat on trouve cinq menhirs, trois dolmens à galeries et un tumulus ; un gisement mésolithique comprenant huit sépultures ; des coffres de pierres près du bourg ; le dolmen de la Croix et des dolmens ruinés à Beg-Lagad, Croh-er- Bley, Porlouis, Portguen et Coh-Castel. Hoedic conserve deux menhirs, l'un dit « de la vierge », car christianisé, mesure 4,10 mètres de haut - le second mesure 3,50 mètres. L'OCCUPATION ROMAINE On pense généralement qu'avant celle-ci les Vennetais étaient seigneurians de l'isle de Bel-Isle et tiraient tribut de tous les vaisseaux passagers dans ses ports. Les romains, après avoir battu les Vénètes sur mer, près du Golfe du Morbi- han, en l'an 56 avant Jésus-Christ, occupent les trois îles qui, à compter du règne d'Octave (27 avant Jésus-Christ) font partie de la province Armoricae. Le géographe grec Ptolémée (11° siècle avant Jésus-Christ) rebaptise les trois îles : Belle-Ile devient VINDILIS (CALONESUS en grec) - Houat devient SI ATA et Hoedic ARICA. Les nouveaux noms sont portés sur la carte des Gaules et sur l'itinéraire maritime d'Antonin (138-161).