Le Logement Dans La Chine Urbaine Contemporaine : Un Lieu D’Analyse Stratégique Pour Les Pratiques De Consommation
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UNIVERSITE PARIS V – RENE DESCARTES UFR : Faculté des sciences humaines et sociales THESE Pour obtenir le grade de DOCTEUR DE L’UNIVERSITE PARIS V Discipline : Sociologie Présentée et soutenue publiquement le 19 janvier 2007 par Anne-Sophie BOISARD Le logement dans la Chine urbaine contemporaine : un lieu d’analyse stratégique pour les pratiques de consommation de la nouvelle classe moyenne cantonaise Directeur de thèse : Dominique DESJEUX Jury : Pierre-Nöel Denieuil (président du jury) Gilles Guiheux (rapporteur) Thierry Sanjuan (rapporteur) Rigas Arvanitis 1 RESUME en français : Il s’agit dans cette thèse de mener une étude qualitative détaillée des modes de vie des Cantonais de la classe moyenne au travers de leurs pratiques de consommation liées au logement (décoration, bricolage) et aux enfants (consommation de jouets). Par la conjonction de l’accession à la propriété et de l’augmentation du revenu familial, les Cantonais de la classe moyenne investissent une plus grande partie de leur revenu dans la consommation, que ce soit pour aménager, et décorer des logements plus spacieux, ou pour s’équiper en électroménager ou bien encore pour offrir à leurs enfants de nouvelles formes de loisirs. La problématique s’organise autour de trois grandes questions : Comment se matérialise le développement de l’économie de marché dans les pratiques de consommation des citadins chinois, notamment dans le cadre du logement et de l’espace domestique ? Quelles sont les conséquences de ce développement d’une société urbaine commerciale sur l’espace social et le lien social ? Les pratiques de consommation dans le contexte des réformes créent-elles de nouveaux espaces publics/semi-publics/privés, moins soumis au contrôle de l’Etat et laissant plus d’autonomie au consommateur, à défaut de laisser une certaine liberté au citoyen ? Nous postulons que la différenciation entre les nouvelles classes sociales chinoises ne s’exprime plus seulement dans les rapports de production, qui se sont complexifiés, mais aussi dans les comportements de consommation. La discrimination des classes sociales peut s’observer par le système des objets et la culture matérielle. Dans un contexte de hausse du pouvoir d’achat, les formes d’enrichissement restent inégales et il est possible de considérer la consommation comme un indicateur d’inclusion sociale (ou d’exclusion sociale lorsqu’il n’y a pas d’accès au marché de la consommation). Nous faisons l’hypothèse que ces nouveaux objets et espaces de la vie quotidienne, reconfigurés par l’offre commerciale, sont des marqueurs de différenciation sociale, ainsi que des passages qui scandent les différentes phases du cycle de vie des Chinois urbains. TITRE en anglais : Housing in Contemporary Urban China : A strategic place for an analysis of the new Cantonese middle-class’ consumption. RESUME en anglais: The objective of this thesis is to undertake a detailed qualitative study of the ways of life of the new Cantonese middle class through their practices of consumption related on housing (decoration, do-it-yourself) and to the children (consumption of toys). 2 Owing to the accession to home-ownership and increase in the family income, the Cantonese middle class invest a greater part of their income in consumption, so that they can arrange and decorate their flat in a more comfortable way, or buy electric household appliances or even offer to their children new forms of leisure. Our analysis is organized around three general questions: How does the development of market economy is materialized in the practices of consumption of the urban Chinese, in particular within the framework of housing and domestic space? What are the consequences of this development of a commercial urban society on social space and social bond? Do the practices of consumption in the context of reforms create new public/semi- public/private spaces; less subjected to the control of the State and leaves more autonomy to the consumer, failing to leave a certain freedom to the citizen? We postulate that differentiation between the new Chinese social classes is not only expressed in the production relations, which become more and more complex, but also in consumption behaviours. The discrimination of the social classes can be observed through the system of objects and the material culture. In a context of rise of the purchasing power, the forms of enrichment remain unequal and it is possible to regard consumption as an indicator of social inclusion (or social exclusion when there is no access to the consumption market). We make the assumption that these new objects and spaces of the everyday life, reconfigured by the commercial offer, are markers of social differentiation in the contemporary urban China. DISCIPLINE : Sociologie MOTS-CLES : Chine, urbain, consommation, logement, espace domestique, classe moyenne. INTITULE ET ADRESSE DE L’U.F.R. : Faculté de sciences humaines et sociales 45, rue des Saints-Pères 75270 Paris Cedex 06 3 REMERCIEMENTS Je tiens tout d’abord à exprimer ici mes remerciements et ma plus vive reconnaissance à mon directeur de thèse, Dominique Desjeux, pour m’avoir guidé, depuis 1998 sur les chemins de la sociologie et de l’anthropologie. Il est pour moi un modèle d’humanité et d’érudition. Sans ses conseils avisés, nos longues discussions et son constant soutien, je n’aurais jamais pu mener jusqu’au bout ce travail de thèse. Toutes ces qualités valent aussi pour Rigas Arvanitis qui par son soutien indéfectible, ses exposés passionnants et sa générosité m’a permis d’alterner plus sereinement périodes de travail et temps de recherche. J’ai avec Dominique Desjeux et Rigas Arvanitis parcouru de nombreux chemins en Chine comme au Moyen-Orient ou au Maghreb, goûté de nombreuses gastronomies et effectué des excursions mémorables ! Avoir, en leur compagnie, visité les « coulisses » de la recherche m’a plus appris que n’importe quel séminaire. Je remercie également Gilles Guiheux pour l’accueil chaleureux qu’il m’a fait au CEFC, lors de la présentation de mes travaux en cours en 2004. Ses commentaires et ses conseils m’ont beaucoup apporté et m’ont permis de me remettre en question tout en avançant dans mon travail. Les discussions tenues avec Jean-François Huchet et Jean Ruffier lors du colloque sur l’innovation, à Canton, en avril 2004 ont été très enrichissantes et je les remercie pour leurs encouragements. J’exprime toute ma gratitude à l’Unité de recherche « Savoirs et Développement » qui m’a accueillie et tout particulièrement à Bernard Schlemmer, Pénélope Larzillière, Roland Waast, Jean-Yves Martin, Pascal Renaud, Frédéric Thomas, Mina Kleiche, Jacques Gaillard, Etienne Gérard et Marie-France Lange, ainsi que Doris Bonnet, Emile Lebris et Sylvie Didou. Leurs encouragements répétés, leur soutien, le partage de leurs expériences de recherche ont donné lieu à de nombreux déjeuners, plein d’esprit et d’humour qui m’ont permis de « tenir le coup » en cette dernière année de thèse. 4 Mes travaux avec Sophie Alami et Isabelle Garabuau-Moussaoui m’ont beaucoup appris sur la conduite de projets et d’enquêtes en sciences sociales. En tant qu’aînées, elles ont été pour moi des modèles et je les remercie de leurs constants encouragements. Le soutien que m’a apporté Annie Cattan, lors de nos rencontres m’a aussi été très précieux. Le ministère des affaires étrangères, par l’intermédiaire d’une bourse de 3ème cycle a rendu possible mon année d’études à l’université Sun Yat-sen, à Canton. De même le centre franco- chinois de sociologie de l’industrie et des technologies à L’université Sun Yat-sen a grandement facilité mon séjour et mes recherches. Mon séjour en Chine a largement bénéficié des conseils judicieux et de l’importante aide du professeur Zheng Li-Hua et de Yang Xiaomin. Je remercie également les étudiants du département de français de l’Université d’Etudes Etrangères du Guangdong qui m’on aidée dans la réalisation des terrains d’enquêtes, ainsi que mes étudiants de l’Alliance française de Canton qui m’ont grandement facilité les contacts avec les familles interviewées. Je profite de ces remerciements pour renouveler à Chen Yongge toute l’amitié que je lui porte. Nos longues discussions sur Canton et la consommation, ainsi que son soutien dans la traduction des articles et des documents m’ont été très précieux. Je tiens à remercier chaleureusement pour leur patient travail de relecture et de correction Jean-Paul Boisard, Frédéric Boisard et Julien Voinot. Enfin ce travail de thèse n’aurait pu voir le jour sans le soutien moral, matériel et affectif de ma famille et mes amis. Que mes parents, mon mari et mon frère soient plus particulièrement remerciés ici et qu’ils soient assurés de l’amour et de l’affection que je leur porte. 5 Table des matières INTRODUCTION ............................................................................................................................... 16 1. DES ROMANS AU SERVICE DE L’IMAGINAIRE D’UNE EPOQUE : LE LOGEMENT COMME SUJET DE PREOCCUPATION DES CHINOIS URBAINS ............................................................................................... 17 2. INDUSTRIALISATION, URBANISATION ET APPARITION D’UNE CLASSE MOYENNE .......................... 22 3. CADRE CONCEPTUEL : LA VILLE, LA CONSOMMATION ET LES CLASSES MOYENNES ..................... 26 3.1. L’urbain et la ville : un objet nouveau ........................................................................................ 26 3.2. Les classes moyennes : un objet controversé .............................................................................