- INFORMATIONS GENERALES -

MAIRIE 4, Place de l’église – 18120 PREUILLY

) 02 48 51 30 08  02 48 51 06 28 - : [email protected]

Brigitte VILPELLET – Isabelle BLANCHANDIN , adjoint administratif Secrétariat : Du lundi au vendredi de 8h30 à 12h

Permanence du Maire : Samedi de 11h à 12 h

Bureau au 1er étage : du lundi au vendredi 8h00 à 12h00 ) 02.48.51.13.57 Isabelle BLANCHANDIN, adjoint administratif

S.I.R.S. Syndicat Intercommunal du Ramassage Scolaire - : [email protected] S.I.A.G.E. Syndicat Intercommunal pour la Gestion des Ecoles de Preuilly et de Ste Thorette - : [email protected] S.I.A.E.P. Syndicat Intercommunal d’Adduction d’Eau Potable - [email protected]

Allo service public : )39 39 - : www.service-public.fr

AGENCE POSTALE : Place de la république Mme Annick DAUBERT )02 48 51 31 00 Hor aires Horaires : Du lundi au vendredi de 9 h à 11 h 45 Samedi de 9 h à 11 h 30

CAMPING : Les Epicéas –Pierre Sicard ouvert de juin à septembre ) 02.48.57.12.04

1 POMPIERS : ) 18 POLICE : ) 17 SAMU )15

CENTRE ANTI-POISON : ) 02.47.66.15.15 ou 02.47.66.85.11

ECOLES : 02 Place de la République ) 02.48.23.20.71 Francine PLÉAU, directrice

PRESBYTERE de Mehun : ) 02 48 57 34 99 LA MAISON DE SOLIDARITE : Mme MONTAGNE à St Florent S/ ) 02.48.25.26.30 TRANSPORTS VOYAGEURS : Centrale d’Informations et de réservation ) 0800 10 18 18

2 Le mot du Maire

C’est avec une certaine émotion que je vous offre tous mes meilleurs vœux de santé, de bonheur, de prospérité pour cette nouvelle année. En effet, j’ai décidé de ne pas solliciter un nouveau mandat. Les 25 années passées à la mairie, comme adjoint et maire, ont été enrichissantes. J’ai essayé avec toute l’équipe municipale de gérer les intérêts de la commune le mieux possible. Mais il faut savoir s’arrêter à temps L’équipe en place continuera avec quelques nouveaux puisque certains ne souhaitent pas se représenter, merci à vous tous. Ce sera à vous, électeurs de choisir. Au cours de cette année beaucoup nous ont quittés : Jeannine, Michelle, Jean, Edith, Sylvie, Betty, Henriette, Jack. Tous étaient bien connus à Preuilly. Que leurs familles sachent que nous les entourons de notre affection et de notre réconfort. Il y a encore beaucoup de choses à réaliser à Preuilly, mais avec nos modestes moyens qui ne vont pas aller en augmentant, cela risque d’être plus long ! Preuilly a vécu une année relativement calme. Toutefois nous avons dû subir la fermeture d’une classe au regard de la baisse des effectifs. Malgré nos protestations nous n’avons rien pu faire, sauf l’engagement de la part de l’inspection académique de réagir rapidement si une augmentation d’élèves arrivait. Ne serait-il pas plus judicieux d’augmenter le nombre de classe, en diminuant le nombre d’élèves par classe pour être plus efficace auprès des enfants. La réforme des rythmes scolaires prévue pour la rentrée 2014 ne sera pas facile à mettre en place pour notre RPI. Quelques investissements ont été réalisés en 2013, cela sera détaillé plus loin dans ce bulletin. Preuilly a tout de même la chance de posséder sur son territoire un certain nombre d’entreprises et d’artisans il y en a 18. Une AOC vin de Reuilly en expansion : 8 viticulteurs exploitent des vignes sur la commune.

Bravo et merci à tous les membres des associations qui se démènent pour animer le village, aux équipes administratives et techniques qui travaillent avec assiduité pour la bonne marche, l’entretien et l’embellissement du village. Un grand merci aussi à l’équipe d’élus qui travaillent avec moi depuis bientôt 6 ans avec toujours autant d’enthousiasme. Je vous renouvelle tous mes vœux pour 2014, je n’oublie pas tous ceux qui souffrent autour de nous, plus particulièrement à nos anciens fragilisés par l’âge et la maladie.

3 Retrouvons nous tous le samedi 4 janvier 2014 à 19 heures, salle Jules Bocquet pour notre traditionnel échange de vœux et un moment convivial.

Votre Maire Jean Paul Hochedel

4 LES NOUVEAUX HABITANTS 2013

7 Route de Jacques au bois Mme Jouffin et ses fils Jean-François, et Sylvain arrivent de Saint Thorette où ils vivaient depuis plusieurs années en appartement. La perspective de vivre en maison indépendante les a fait venir à Preuilly.

2 Place de la République Mme Sabine Guérin Poitreneaux et ses trois garçons Erevan, Joris, Amaury sont venus chercher la tranquillité à dans notre village. Ils arrivent de Mehun. Sabine travaille à l’école de Preuilly.

9 Route de Jacques au bois Emilie Gaudichet et Guillaume Da Costa peuvent enfin profiter de leur maison neuve après un séjour assez long chez leurs parents Jacques et Christiane Gaudichet.

07 Route de Jacques aux bois Mme Durand arrive de Sainte Thorette avec ses enfants. Ils recherchaient une maison avec un jardin pour les enfants.

03 Route de Jacques au Bois Mme et Mr Grosbois et leurs enfants (Alizée, Loé, Ylan) Ils arrivent de l’Allier, monsieur a été muté à Mehun sur Yèvre, Ils ont trouvé Preuilly agréable.

05 Les Baumonts Mme et Mr Chamberlain arrivent d’Angleterre avec leurs trois enfants. Monsieur a été muté pour quelques années à .

13 bis La fontaine Mme Pléau et Mr Pluot. Monsieur Pluot a été muté à Bourges et Mme Pléau est notre nouvelle directrice d’école de Preuilly.

13 La Fontaine Mme Steenhoudt Aurore arrive de Saint Florent. Elle a trouvé Preuilly très agréable et calme.

02 La Fontaine Mme Bellier et Mr Serrault et leur fille arrivent de Mehun sur Yèvre. Ils ont trouvé Preuilly agréable.

21 bis route de Cerbois Mme et Mr Savary, après plusieurs visites de maisons, c’est à Preuilly qu’ils ont eut un coup de cœur. Ils se sont rapprochés de leurs enfants boulangers à Quincy.

01 le Carroir Mme Racouet et Mr Tinel étaient à la recherche d’une maison relativement grande avec de l’espace. En location à Maubranches, ils voulaient être propriétaire. Ils ont découvert Preuilly et

5 ont eu toute suite le coup de foudre. Ils travaillent tous les deux à Bourges et sont en train de s’installer.

7 bis route de Jacques au bois Elise Quintard habite dans une grange réhabilitée où elle se trouve très bien. Elle n’a pas changé de rue simplement de numéro. Elle s’est rapprochée du centre bourg.

6 10 Place de l’Eglise Emmanuelle Saint Cyr a été séduite par le propriétaire et la maison. Elle se plait beaucoup à Preuilly.

24 route Jacques aux Bois Léa Brugnon et Sébastien Deal arrivent de Tours, par connaissance du propriétaire Xavier Morineau. Elle est enseignante en formation Emploi d’Avenir et encore étudiante. Lui est employé intérimaire en recherche de travail.

8 la fontaine Elodie Maillot et Guillaume Vincendeau avec Jeff 4 ans plus un futur. Ils ont fait construire à la Fontaine. Le site et le prix les a fait choisir l’emplacement qu’ils ne regrettent pas. Ils travaillent respectivement à Mehun et à Preuilly. Ils arrivent de Mehun où ils sont engagés sportivement dans le Hand Ball.

21 le bourg Isabelle Picot Coelho et Pascal Brunet arrivent de et Mehun. Ils travaillent tous les deux à La Chapelle Saint Ursin. Ils ont acheté la maison de leur frère qui a déménagé avec sa famille rue du Cher, (ils se plaignent de la très mauvaise qualité de connexion des portables !!).

Boisgisson Catherine et Jean Bernard Crozet, Solène et Bastien leurs enfants étaient à la recherche d’une fermette avec un terrain pour héberger leurs chevaux, sans s’éloigner de Sainte Thorette. Ils ont trouvé leur rêve à Boisgisson après de gros travaux dans la maison et les prés, ils viennent de s’installer chez eux, heureux.

7 ETAT CIVIL 2013

Quentin FERNANDES, né le 10 juin 2013 Louna BLAIN BONAR, née le 04 juillet 2013 Lévana BUGEON, née le 10 septembre 1013

"On ne peut donner que deux choses à ses enfants : des racines et des ailes"

Rebecca COUDRET et Nicolas LORIEUX, célébré le 20 juillet 2013

"Quand on aime le jour de son mariage, on aime pour la vie"

Jeannine SORBE née COSSON, décédée le 22 janvier 2013 Jean BUGEON, décédé le 20 juillet 2013 Sylvie DION née SORBE, décédée le 10 août 2013 Renée BUGEON née MASSOT, décédée le 14 octobre 2013 Jean-Paul RAIMBAULT, décédé le 05 octobre 2013 Betty BUGEON née PRURET, décédée le 03 novembre 2013 Henriette MARCAIS, décédée le 07 novembre 2013 Jack CHAILLOU, décédé le 27 novembre 2013

"Le malheur de vous avoir perdu, ne doit pas nous faire

8 oublié le bonheur de vous avoir connu"

9 Etat Civil en1913

En 1913, l’état civil de Preuilly révèle un certain dynamisme avec 4 naissances et 5 mariages mais 7 preuillois sont décédés. Et c’est en consultant ce même état civil que l’on trouve les 1ères traces du grand bouleversement mondial dont on commémorera le centième anniversaire en 2014, en effet, l’une des preuilloise née le 8 septembre sera adoptée par la Nation le 12 décembre 1918.

Le 7 février, Jean Corbier déclare la naissance de Maurice CORBIER, son petit fils, enfant naturel de Marguerite Corbier, reconnu le 14 février par son père Gatien Butteux, domestique. Maurice sera légitimé par le mariage de ses parents le 5 avril.

Le 6 août à midi, est né Marcel, André, Silvain DEVAUX de Silvain, Victor DEVAUX et Zélie, Jeanne PLISSON, son épouse, mariés à Preuilly en 1912.

Le 8 septembre, Alphonse GIRARD et Eugénie, Joséphine, son épouse, accueillent Denise qui sera adoptée par la nation en décembre 1918.

C’est le 4 octobre qu’est né au Four à Chaux, Etienne, Marcel GAUTHIER, fils de Jean GAUTHIER et Louise FOURIER, son épouse et frère de Denise GAUTHIER, née à Preuilly en mai 1912.

MARIAGES

Le 29 mars à 11H, Pierre CHEVALIER, 25 ans, porcelainier à Mehun sur Yèvre épouse Jeanne PIGEAT de Preuilly.

C’est le 5 avril que Gatien BUTTEUX, 18 ans, cocher, demeurant à Mareuil, épouse Germaine, Marguerite CORBIER, 15ans, demeurant à Preuilly. Ce mariage légitime Maurice, né le 7 février.

Le 15 avril, Françoise, Armande ROUSSET, 27 ans, demeurant à Preuilly, donne son consentement à Daniel COQUELET, 26 ans, demeurant à Saint Florent.

Le 6 septembre, 2 preuillois de 39 ans convolent en justes noces : Eugène CHERRIER, maçon, veuf de Rachel ALLION et Rosalie ALAPHILIPPE, domestique.

C’est par le mariage le 15 novembre de Denis GAUTHIER, 29 ans, cultivateur et Victorine CHERITAT, 20 ans que le jeune Roger, né à Preuilly le 20 novembre 1912 a été reconnu et légitimé.

Cette année là sont décédés Joseph GERARDIN, 63 ans, rentier, Maurice BACUZAT, 57 ans, maçon, Jeanne TETENOIRE, veuve PINOTEAU, 77 ans, Marie IMBAULT, veuve MINIAU, 10 65 ans, Magdeleine CLAVIER, veuve BRULE, 64 ans, Jean PRAULT, 63 ans, maçon et la jeune Jeanne CHANET, 4 ans.

11 Les activités du Conseil Municipal en 2013

Au cours de l’année le conseil municipal se réunit au moins une fois par mois. La date du conseil suivant est fixée en fin de réunion afin de tenir compte des obligations de chacun. C’est pour cela que nous nous retrouvons presque toujours au complet et ce même en fin de mandat, bravo et merci à tous. Nous regrettons toujours l’absence de public !!!!

SEANCE DU 3 DECEMBRE 2012 Approbation du Plan Communal de Sauvegarde Le PCS a pour objectif de définir les premières mesures conservatoires à mettre en œuvre par la mairie, en vue de la protection des populations et des biens en cas de crise. Emprunt de 48000€ Pour financer l’achat d’un terrain chemin du Port, le conseil décide de contracter un emprunt auprès de la caisse d’Epargne Achat réalisé par préemption. Demande de modification du PLU Demande faite par l’office notarial de Mehun de modifier le PLU Réponse : Le conseil maintient le Plu, tel qu’il a été approuvé le 22 avril 2012 Loyer et charges du logement social place de la république Après avoir délibéré le conseil fixe le loyer à 370€ et les charges à 170 € Devis Josserant Le conseil accepte le devis de 1083.46 pour la fourniture et la pose des illuminations sur la mairie

SEANCE DU 15 JANVIER 2013 Suspension de la pêche de nuit Le conseil prend acte de la réponse de fédération de la pêche que l’autorisation de la pêche de nuit est liée au bail jusqu’en 2016. Le conseil reprendra le problème au moment du prochain renouvellement du bail à l’échéance 2016. Convention de mise à disposition de données numériques Proposition de convention entre la commune et la DDT pour la fourniture de documents d’urbanisme numérisés Convention SBPA Le conseil décide le renouvellement avec la Société Berrichonne Protectrice des Animaux SPBA de Marmagne ceci depuis de nombreuses années Réalisation des travaux au logement 2 Place de la République Suite au changement de locataire il est nécessaire de faire quelques travaux en partie dus par la locataire sortante, pour environ 1000€ Recherche d’une gérante pour le camping Photocopieur Mairie Le conseil décide de changer le photocopieur pour un appareil plus performant pour un coup de location identique.

SEANCE DU 15 FEVRIER 2013 Fermeture des urgences de St Amand Le conseil s’associe à la motion de l’association des maires, pour la défense du service des urgences de l’hôpital de Saint Amand Reforme des rythmes scolaires Après discussion et vote (7 pour 3contre) le conseil municipal prend position pour appliquer la reforme des rythmes scolaires à la rentrée 2014 en soulignant qu’il faut mettre au milieu de cette réforme l’intérêt de l’enfant. Adhésion 2013 Association TGV Grand Centre Auvergne 2013 Modification des statuts du SDE Camping Suite au travail de la commission camping le conseil approuve le travail effectué dans la recherche d’un employé pour le camping saison 2013 Participation financière forfaitaire des SIAEP - SIAGE - SIRS Fermeture de Classe - Rentrée 2013 - 2014 Le conseil municipal prend connaissance de l’information communiquée par Mme l’Inspectrice de l‘éducation nationale de lors d’un rendez vous provoqué par elle avec la mairie de Ste Thorette et la responsable du SIAGE pour nous informer de l’éventualité d’une suppression d’un poste d’instituteur à Preuilly en raison de la diminution des effectifs

12 Le conseil à l’unanimité a voté non à la fermeture d’une classe et au maintient de la cinquième classe, sans beaucoup d’espoir. Seul l’engagement de l’inspectrice de favoriser la réouverture rapide d’une classe en cas d’augmentation du nombre d’élèves Terrain jouxtant la salle Jules Bocquet Recherche sur une donation de ce terrain antérieure à 1904

Autorisation au Maire d’engager, liquider et mandater les dépenses d’investissement – budget 2013 - Participation aux travaux d’éclairage public - Travaux fossé route de Jacques au bois Autorisation au maire d’engager, liquider et mandater les dépenses d’investissement budget logement social Travaux au logement place de la république Facture Guillemain pour busage supplémentaire route de Jacques au bois Facture pour travaux supplémentaires, pris en charge en partie par les riverains.

SEANCE DU 20 MARS 2013 DPU maison 12 le bourg Le conseil décide par 9 voix pour de préempter au prix de 8000€ proposition du service des domaines avec + ou- 20 °/° soit 6400€ à discuter avec les propriétaires DPU terrains, rue des Beaumonts. Une maison ,13 bis la fontaine Le conseil décide à l’unanimité de ne pas préempter Embauche en contrat CUI pour le camping Le conseil décide d’embaucher une personne en Contrat Unique D’Insertion à compter du 1er mai pour 6 mois Tarif Camping 2013 Prestations Commentaires TARIFS 2013 Forfait 2 personnes 2 personnes avec 5 Ampères 10,80 € 1 voiture et/ou caravane ou tente et électricité 10 Ampères 12,80 € Personne supplémentaire 2,60 € Forfait randonneur 1 personne avec tente et 1 voiture 5,10 € Visiteur / invité 1,00 € Enfant -7 ans 1,00 € Electricité 5A Complément forfait randonneur 2,70 € Animaux 0,80 €

Machine à laver 3,10 €

Garage mort 2,00 €

Réaménagement de l’agence postale Sur proposition de La Poste qui nous fournit tout le mobilier. A nous de démolir l’actuel agencement et de refaire les peintures. Le conseil accepte la proposition. Le conseil met en vente la cabine téléphonique. Le travail sera fait par les employés.

SEANCE DU 8 AVRIL 2013 Compte Administratif 2012 – CAMPING Le Conseil Municipal accepte le compte administratif de l'exercice 2012 dressé par Monsieur Jean-Paul HOCHEDEL, Maire. FONCTIONNEMENT INVESTISSEMENT ENSEMBLE Dépenses Dépenses Recettes Dépenses Recettes Recettes ou LIBELLE ou Ou ou ou ou excédent Excédent Déficit Déficit Excédent Déficit Résultats reportés 1 833.96 € 1 833.96 € Opérations de 12 512.14 € 10 678.18 € 12 512.14 € 10 678.18 € l’exercice TOTAUX 12 512.14 € 12 512.14 € 12 512.14 € 12 512.14 € Résultats de clôture Restes à réaliser TOTAUX 12 512.14 € 12 512.14 € 12 512.14 € 12 512.14 € CUMULES Résultats définitifs

13 14 Compte Administratif 2012 – LOGEMENT SOCIAL Le Conseil Municipal accepte le compte administratif de l'exercice 2012 dressé par Monsieur Jean-Paul HOCHEDEL, Maire.

FONCTIONNEMENT INVESTISSEMENT ENSEMBLE Dépenses Dépenses Dépenses Recettes Recettes ou Recettes ou LIBELLE ou Ou ou ou excédent Excédent Excédent Déficit Déficit Déficit Résultats reportés 5 854.43 € 4 183.14 € 4 183.14 € 5 854.43 € Opérations de 818.94 € 8 405.50 € 2 216.66 € 5 483.14 € 3 035.60 € 13 888.64 € l’exercice TOTAUX 818.94 € 14 259.93 € 6 399.80 € 5 483.14 € 7 218.74 € 19 743.07 € Résultats de clôture 13 440.99 € 916.66 € 12 521.33 € Restes à réaliser TOTAUX 818.94 € 14 259.93 € 6 399.80 € 5 483.14 € 7 218.74 € 19 743.07 € CUMULES Résultats définitifs 13 440.99 € 916.66 € 12 524.33 €

Compte Administratif 2012 – PRINCIPAL Le Conseil Municipal accepte le compte administratif de l'exercice 2012 dressé par Monsieur Jean-Paul HOCHEDEL, Maire.

FONCTIONNEMENT INVESTISSEMENT ENSEMBLE Dépenses Dépenses Dépenses Recettes Recettes ou Recettes ou LIBELLE ou Ou ou ou excédent Excédent Excédent Déficit Déficit Déficit Résultats reportés 69 611.05 € 446.47 70 057.52 € Opérations de 343 730.73 € 359 882.45 € 109 418.31 € 126 175.21 € 453 149.04 € 486 057.66 € l’exercice TOTAUX 343 730.73 € 429 493.50 € 109 418.31 € 126 621.68 € 453 149.04 € 556 115.18 € Résultats de 85 762.77 € 17 203.37 € 102 966.14 € clôture Restes à réaliser 49 760.00 € 1 000.00 € 49 760.00 € 1 000.00 € TOTAUX 343 730.73 € 429 493.50 € 159 178.31 € 127 621.68 € 502 909.04 € 557 115.18 € CUMULES Résultats 85 762.77 € 31 556.63 € 54 206.14 € définitifs

15 Approbation du Compte de Gestion 2012 – CAMPING Approbation du Compte de Gestion 2012 – LOGEMENT SOCIAL Approbation du Compte de Gestion 2012 – COMMUNE

Affectation des résultats de l’exercice 2012 - CAMPING Déficit de fonctionnement reporté 0.00 Affectation en réserves (au compte 1068) 0.00 Report à nouveau en fonctionnement 0.00 € (reprise au compte 002 dans le budget 2013)

Affectation des résultats de l’exercice 2012 – LOGEMENT SOCIAL Déficit de fonctionnement reporté A Affectation en réserves (au compte 1068) 916.66 € R Report à nouveau en fonctionnement 12 521.33 € (r (reprise au compte 002 dans le budget 2013)

Affectation des résultats de l’exercice 2012 – PRINCIPAL

Déficit de fonctionnement reporté Affectation en réserves (au compte 1068) 31 556.63 €

Report à nouveau en fonctionnement 54 206.14 € (reprise au compte 002 dans le budget 2013)

Vote du budget 2013 – CAMPING INVESTISSEMENT Dépenses Recettes 0 0 + + 0 0

= = 0 0

12 972 € 12 972 €

FONCTIONNEMENT Dépenses Recettes 12 972 € 12 972 € + + 0 0

= = 16 12 972 € 12 972 €

Vote du budget 2013 – LOGEMENT SOCIAL INVESTISSEMENT Dépenses Recettes 12 024 € 12 941 € + + 0 0 917 € = = 12 941 € 12 941 €

34 065 € 34 065 €

FONCTIONNEMENT Dépenses Recettes 21 124 € 5 600 € + + 0 0 12 524 € = = 21 124 € 21 124 €

Vote du budget 2013 – BUDGET PRINCIPAL

FONCTIONNEMENT Dépenses Recettes 389 511 € 335 305 € + +

54 206 € = = 389 511 € 389 511 €

INVESTISSEMENT Dépenses Recettes 73 916 € 105 473 € + + 49 760 € 1 000 € 17 17 203 € = = 123 676 € 123 676 €

513 187 € 513 187 €

Vote des quatre taxes – Année 2013

Après délibération et vote, les taxes de l’année 2013 ne seront pas augmentées, à savoir :

- Taxe d’habitation 20.93 % - Taxe foncière (bâti) 12.75 % - Taxe foncière (non bâti) 32.88 % - CFE 19.88 %

SEANCE DU 13 MAI 2013 DPU maison 2 la Fontaine Le conseil décide à l’unanimité de ne pas préempter Maison 12 le bourg Le maire présente la lettre des propriétaires refusant la proposition formulée lors du précèdent conseil Le conseil sur proposition du maire, qui en a discuté avec les propriétaires (par 5 voix pour et 3 abstentions) de proposer au dit propriétaires le prix des domaines plus les frais d’agence Retrait de la commune de Dampierre en Graçay du SIEMLFA

Plan de financement du SDE Le maire présente le plan de financement pour la rénovation et l’extension de l’éclairage public place de la république, ainsi que le plan de financement pour la rénovation et l’extension de l’éclairage public Route de Jacques aux Bois Ainsi toute la commune sur une période de 4 ans, tout l’éclairage public de la commune aura été rénové ; subventionné à 70 et 50 °/° par le SDE Vote des Subventions 2013 :

Liste Associations 2013 Amicale Parents d'Elèves A.P.E. 200 A.P.E. Acitivté Théâtre 50 Aide à Domiicle en Milieu Rural 75 ADVQR 50 Ass Amis Bibliothèque du Cher 40 Ass viticole Reuilly 50 ASSIAD de 80 Comité des fêtes de Preuilly 200 Comité Dépt contre le Cancer 50 Croix Rouge Délégation St Florent 75

18 FNATH 15 La Forme Preuilloise 50 Office Nationale des ACVG 15 Prévention routière 18 15

Ces subventions seront versées après présentation d’un budget prévisionnel 2013.

Mise en Œuvre de la Loi de Réforme des collectivités Territoriales .Désignation des Délégués Communautaires Répartition Soit : 6 représentants pour Merau 4 « pour Massay 2 « pour les autres communes, Quincy, Lury, Brinay , Ste Thorette, Preuilly, Cerboix , Lazenay, Limeux, Chery, Approbation des statuts de la Communauté de Commune « Vals de Cher et d’ Considérant que cette nouvelle version intègre de nouvelles compétences pour la CDC, le conseil accepte à l’unanimité Droit de passage au chétif pré Mr Borgnat demande un droit de passage pour l’achat d’un terrain jouxtant la propriété communale.

SEANCE DU 24 JUIN 2013 DPU terrain 14 et 14 bis Après avoir délibéré le conseil renonce au droit de préemption Cession du chemin intercommunal de Boisgisson Le conseil décide de désaffecter le dit chemin et de le céder à titre gratuit. Eté Sportif Le conseil décide de contribuer financièrement à L’Opération « été sportif « comme les autres années Adhésion Fondation du Patrimoine Le conseil décide d’adhérer à la fondation du Patrimoine en soutien à son action Devis Cerig pour la dématérialisation de la comptabilité de la commune Participation au trophée d’Or Feminin La commune est sur le parcourt de la course et décide d’attribuer une subvention de 50€ Subvention Rallye Trompes du Berry Le conseil décide d’accorder une subvention de 50€ au Rallye dont le siège est à Preuilly

SEANCE DU 19 JUILLET 2013 Ouverture d’une ligne de crédit de trésorerie

19 Le conseil décide comme les années passées de souscrire une ligne de crédit de trésorerie pour pallier à d’éventuelles ruptures passagères de trésorerie (non utilisée depuis deux ans) auprès de La Caisse du Crédit Agricole qui nous a fait la meilleure proposition

Fond de Solidarité Logement (F S L) Le conseil décide comme l’an dernier de participer à la hauteur de 500€ au fond de Solidarité logement auprès du conseil général

SEANCE DE 20 SEPTEMBRE 2013 Convention ATESAT 2013 Le conseil décide d de signer une convention avec les services de la DTT pour une mission d’Assistance Technique fournie par l’Etat pour des raisons de Solidarité d’Aménagement du Territoire (ATESAT) Mission : Assistance à la gestion des voiries et de circulation : Assistance pour l’entretien et la réparation des voiries à la programmation des travaux à la conduite des études Convention d’Adhésion au service de la medecine préventive créé par le Centre de Gestion de la Fonction Territoriale du Cher Le conseil décide de se rapprocher du centre de gestion du Cher pour signer une convention de medecine préventive en remplacement de la convention signée janvier 2012 avec (A.I.P.S.T) D P U Terrain Rue des Beaumonts Le conseil decide de ne pas préempter Contrat d’entretien de la chaufferie de l’école Le conseil decide de renouveler le contrat d’entretien Avec L’entreprise SAVELIS

SEANCE DU 22 OCTOBRE Cession du chemin rurale Intercommunal de Boigisson après enquête Aucune observation n’a été formulée et le commissaire enquêteur à émis un avis favorable Le Conseil decide d’accepter le rapport du commissaire enquêteur, de céder le chemin rural aux riverains Modification des statuts Du Syndicat Départemental d’Energie du Cher SDE Pour permettre au SDE de prendre la compétence pour installer des bornes électrique pour permettre la recharge des véhicules électrique Vœu relatif au projet de modification des limites des cantons du departement du cher Le conseil demande d’être consulte officiellement sur la futur carte communale départementale

20 Les activités du Conseil Municipal en 1913

En cette année 1913, le monde est au bord du cataclysme qu’il connaîtra pendant 4 ans, et le Conseil Municipal de Preuilly, lors des 7 séances de l’année, délibère surtout sur les comptes, les aides sociales et toujours sur les travaux consécutifs à la construction du pont inauguré en 1910. C’est au cours de cette année que l’état adopte différentes lois en faveur des femmes en couches, loi Strauss du 17 juin, et des familles nombreuses, loi du 14 juillet votée à l’unanimité dans le cadre de la lutte contre la dépopulation de la . Ces lois rendent ces assistances obligatoires pour les départements avec la participation de l’état et des communes.

C’est le dimanche 9 février à 8h30, après avoir réparti les indemnités des réservistes et territoriaux ayant accompli une période en 1912, que le Conseil Municipal approuve la liste des personnes admises à l’aide médicale (15 personnes) et celle des vieillards, infirmes et incurables.

21 Le 14 mars, en session extraordinaire, l’assemblée communale statue sur la prise en charge partielle de l’internement de Madame Desbled dont le comportement met en danger son mari et ses enfants. La commune accepte de prendre en charge la moitié des frais avec le département.

Le 25 mai, hormis l’étude des listes d’assistance, le Conseil approuve les comptes, vote le budget de 1914 et les impositions annuelles. Il élit les membres de la commission établie par le décret du 25 mars 1911 concernant les retraites ouvrières et paysannes. Durant la même séance, il dispense le percepteur de plusieurs tournées dans la commune puisque les habitants se rendent fréquemment à Mehun où se tiennent les foires et marchés et ont ainsi plus de facilités pour régler leurs affaires et en particulier leurs impôts.

Après une convocation pour le 24 août où le Conseil n’a pas pu délibérer valablement faute de quorum, il est de nouveau réuni le 29 août à 20h. C’est lors de cette séance que l’assemblée communale fixe à 90 F par enfant, soit 7,50 francs par mois, le taux de l’allocation pour les familles nombreuses, loi du 14 juillet, ainsi que l’allocation journalière qui sera servie aux bénéficiaires de la loi du 17 juin en faveur des femmes en couches : 1 franc par jour majoré de 0,50 francs pour allaitement après la naissance. Puis le Conseil nomme les 2 délégués pour assister le maire à l’élaboration de la liste des commerçants patentés pour les élections du tribunal de commerce de Bourges. C’est durant la même séance que le Conseil décide d’accepter l’offre de 8 700 francs faite par Mademoiselle de Bourbon en échange de l’abandon par la commune du droit de passage qu’elle possède sur le chemin ordinaire n°4 qui traverse la propriété de Mademoiselle de Bourbon. La cession ne deviendra définitive qu’après le versement du prix et l’ouverture à la circulation de la nouvelle voie à construire dans le prolongement du pont.

Lors de la session extraordinaire du 12 octobre, le Conseil vote les crédits afin d’assurer les prestations consécutives aux lois sur la famille.

Le 16 novembre, l’assemblée révise et approuve les listes d’assistance et admet les propositions du Bureau d’assistance concernant les familles nombreuses : 2 familles de 7 et 4 enfants de moins de 13 ans sont admises à l’allocation. Elle nomme dans la même séance les répartiteurs titulaires et suppléants.

Le Conseil se réunit une dernière fois cette année en session extraordinaire le 14 décembre pour examiner les conclusions de l’enquête « commodo et incommodo » concernant le projet de déclassement et d’aliénation du chemin n°4 traversant la propriété de Mademoiselle de Bourbon. Malgré 14 protestations et compte tenu des avantages de la transaction, le Conseil est d’avis de maintenir sa 1ère décision et prie l’Administration Supérieure de donner une suite favorable au projet.

22 De 1940 à 1943, la ligne de démarcation passait par notre commune

23 24 Réalisations 2013

25 INFORMATIONS MUNICIPALES

LE RECENSEMENT MILITAIRE

Garçon et fille de nationalité française, le recensement est obligatoire entre la date de vos 16 ans et la fin du 3ème mois suivant. Présentez-vous à la mairie de votre domicile ou représentant légal (parents, tuteur...) avec une pièce d’identité et le livret de famille.

Une attestation vous sera délivrée. Elle doit être conservée soigneusement car aucun duplicata n’est délivré.

A défaut, l'intéressé ne peut pas s’inscrire pour passer le permis de conduire, ne peut pas passer les concours et examens d'Etat (baccalauréat…).

En cas de changement de domicile ou de situation familiale, professionnelle ou scolaire, l'intéressé doit le signaler au centre du service national, jusqu'à l'âge de 25 ans. Il doit de même signaler toute absence de son domicile habituel supérieure à 4 mois.

Elections Municipales, les 23 et 30 mars 2014 Elections Européennes, le 25 mai 2014

- Obligation de présenter une pièce d’identité avec la carte d’électeur - Obligation de déclaration de candidature dans toutes les communes - Impossible de voter désormais pour une personne que ne serait pas portée candidate.

26 C’est quoi cette boîte ? A quoi ça sert ?

C’est un défibrilateur, il a été installé sur le mur de la mairie. Il sert à sauver des vies en cas de malaise cardiaque. En cas de nécessité, une notice se trouve à l’intérieur.

Ligne régulière n° 170 – Quincy – Bourges

QUINCY BOURGES BOURGES QUINCY ARRETS Mercredi L M J V Sa Mercredi L M J V Sa Quincy - Bourg 13 h 30 13 h 30 17 h 55 17 h 55 Preuilly - Bourg 13 h 35 13 h 35 17 h 50 17 h 50 Ste Thorette - Mairie 13 h 40 13 h 40 17 h 45 17 h 45 Villeneuve - Eglise 13 h 45 13 h 45 17 h 40 17 h 40 Bourges - Gare routière 14 h 15 14 h 15 17 h 10 17 h 10 Bourges Nation 14h 20 14h 20 17 h 05 17 h 05

Ticket à Carte d’abonnement l’unité Carnet de 10 tickets mensuel 2 € plein tarif 14 € plein tarif 40 € plein tarif 1 € demi-tarif 7 € demi-tarif 20 € demi-tarif Navette marché – Mehun -sur-Yèvre Arrivée au Marché 9h 15 / Départ du Marché 11h 15 Réservation obligatoire la veille au plus tard avant 17h00 au 0800 10 18 18 Tarif du ticket à l’unité 1 € le trajet plein tarif 0,50 cts € le trajet demi-tarif Utilisateurs de Lignes 18 Tarif réduit :

27 Les membres d’une famille nombreuse Les demandeurs d’emploi Les allocataires du RSA Les étudiants Gratuité : - Les enfants de moins de 4 ans. - Les stagiaires: Le Conseil général offre la gratuité du transport pour les élèves résidant dans le Cher et qui effectuent un stage dans le département. Les stagiaires peuvent emprunter gratuitement le réseau de transport Lignes 18 pour se rendre sur leur lieu de stage ou emprunter, toujours à titre gratuit, les circuits de transports scolaires existants. Pour pouvoir en bénéficier, il suffit de renseigner un formulaire un mois avant le stage et de le retourner au Conseil général. L’usager muni d’un titre de transport du réseau Lignes 18 peut acheter auprès du réseau Agglobus un ticket inter-réseau au prix de 2 euros. Le ticket est vendu directement dans les cars d’Agglobus et est valable toute la journée sur tout le réseau de transport Agglobus.

28 La réforme des rythmes scolaires, c’est quoi ?

Depuis plusieurs mois, vous entendez parler de la réforme des rythmes scolaires par l’intermédiaire des différents médias. Cette réforme obligatoire laissait le choix aux communes de l’appliquer à la rentrée 2013 ou 2014.Les communes de Preuilly et Sainte-Thorette regroupées en RPI ont fait le choix de la prochaine rentrée scolaire se laissant le temps d’étudier et de mettre en place une organisation centrée avant tout sur l’épanouissement et le bien être des enfants scolarisés, point essentiel de cette réforme.

Un comité de pilotage a été créé sur notre RPI, il a vocation à mettre en place la réforme et en informer toutes les instances concernées (la Préfecture, l’inspection d’académie, le conseil général pour les transports scolaires), à diffuser l’information. Ce comité de suivi est composé de 9 membres. Les communes, le corps enseignant et les parents d’élèves y sont représentés :

Mr Jean-Paul HOCHEDEL, Maire de Preuilly ; Mr Emmanuel de la FOUCHARDIERE, Maire de Sainte-Thorette ; Mme Christine LAFON, Présidente du Siage ; Mr Thierry APCHER, conseiller municipal sur Preuilly ; Mr Alain DOS REIS, conseiller municipal sur Sainte-Thorette, Mme Anne- Laure CHANEZ, directrice école maternelle ; Mme Francine PLEAU, directrice école élémentaire, Mme Céline CAILLET et Mme Caroline MEGE, déléguées élues des parents d’élèves. Cette réforme est basée sur une réorganisation de la semaine scolaire avec des choix et des impératifs imposés du fait de la Loi:

‹ 9 ½ journées d’enseignement incluant le mercredi matin (choix du samedi matin sur dérogation uniquement)

‹ 24 h00 de classe par semaine

‹ 5h30 maximum d’enseignement par jour et la ½ journée de 3h30 maximum

‹ Pause méridienne d’1h30 minimum

La demi-journée supplémentaire : Le comité a décidé de suivre la proposition de la réforme, les enfants auront classe à partir de septembre 2014 le mercredi matin. Il n’est pas envisagé de cantine le mercredi midi.

Organisation de la semaine scolaire Des activités nouvelles apparaîtront dans l’emploi du temps des enfants .Il s’agit des TAP et APC. TAP : Ce sont les Temps d’Activités Périscolaires d’une durée de 3 fois 1h00 par semaine. C’est un temps durant lequel des ateliers encadrés seront proposés par la commune, dans les locaux scolaires ou à proximité de l’école. Ces activités sont à l’étude .Elles seront proposées gratuitement aux familles mais il vous sera demandé de prendre un engagement de fréquentation régulière dès lors que votre enfant est inscrit à l’activité Ces activités pourront être sportives, culturelles, artistiques, scientifiques ou citoyennes… Mais toujours et obligatoirement en lien avec le projet de l’école, dans une cohérence éducative, directement liées au projet éducatif local que le comité souhaite mettre en place après concertation avec toutes les parties concernées (collectivités, enseignants, parents d’élèves), de nature à répondre aux besoins des enfants.

29 APC : A l’initiative des enseignants, proposées aux familles par les enseignants qui les dispenseront aux élèves, à raison de 36h par année scolaire, ce sont des Activités Pédagogiques Complémentaires à l’enseignement scolaire. (Anciennement nommé soutien scolaire)

Cette nouvelle organisation des temps scolaires étudiée et proposée par les directrices, retenue par les deux communes, ne sera définitive qu’après validation de l’inspection d’académie et, de la Préfecture après concertation avec le conseil Général sur la prise en charge et l’organisation des transports scolaires.

30 S I A E P

31 32 Centre Communal d'Action Social

en 2013

Le CCAS a pour principale fonction dans notre petite commune d’amener une touche de gaieté à la génération des plus de 70 ans. Un choix fait depuis plusieurs années en organisant un repas festif avec une animation le premier dimanche de décembre. Cette année encore nous avons fait appel à Dominique Blanchandin, traiteur bien connu de Lury sur Arnon. Tous les participants ont été très heureux de se retrouver et aussi de danser grâce au groupe Pascal Thomas. Bravo à vous tous. Un bouquet ou une boîte de chocolat est offert aux personnes qui avaient pris l’habitude de nous accompagner mais qui, avec l’âge ou et la maladie, ne peuvent plus se joindre à nous. J’insiste pour que toutes les personnes de plus de 70 ans valides se joignent à nous pour ce moment sympathique et convivial. Mais, il ne faut pas oublier la fonction première du CCAS, venir en aide aux personnes en difficultés. Cette année, nous sommes intervenus deux fois en donnant des bons alimentaires. Pour le secteur Preuilly, c’est Mme Montagne assistante sociale, de Saint Florent avec qui nous avons une étroite relation qui se charge des dossiers. Nous intervenons à sa demande pour compléter les dossiers d’aides, pour régler des impayés ou toutes autres formes d’aides justifiées. Nous nous réunissons pour élaborer le budget, préparer le repas de nos anciens et étudier tous les dossiers de demande d’aide.

Bonne et heureuse année à tous et principalement à ceux qui souffrent et ont besoin de réconfort.

33

L’équipe du CCAS

34 LA CROIX ROUGE FRANCAISE A PREUILLY.

L’équipe de bénévoles constituée depuis 2012 s’implique régulièrement dans les activités de l’antenne de Saint Florent sur Cher, notamment dans l’aide alimentaire. Les bénévoles participent aux distributions bi-mensuelles et constituent les relais locaux en regard des besoins spécifiques Les colis alimentaires sont octroyés actuellement auprès de 80 familles en situation de précarité (St Florent et communes voisines). Les demandes sont faites auprès des services sociaux du centre médico-social de St Florent « Maison des solidarités » rue de la Solidarité (proche de la rue Marcel Lafleur). Les journées de quête de la CRF ont vu la participation des élèves du collège de Mehun ce qui a permis d’alimenter la trésorerie de la Délégation en vue de redistribution sous forme d’aides sociales Les bénévoles se sont également impliqués dans la collecte des banques alimentaires les 29 et 30 novembre avec la participation d’élèves du collège Irène Joliot Curie de Mehun et de 25 élèves du collège Voltaire de Saint Florent.

La collecte auprès du public dans 3 magasins de Saint Florent a permis de récupérer 2700kg de marchandises qui viendront augmenter les stocks de l’aide alimentaire ; ils seront redistribués aux familles de la commune et des communes voisines en situation de précarité.

Autres activités de la délégation locale : • Formation aux premiers secours niveau 1 (anciennement AFPS attestation formation 1er secours) courant Avril 2014 une session de formation sera proposée aux habitants.

• L’entrainement à l’utilisation du défibrillateur peut être envisagé sur demande à partir de 5 personnes intéressées durée 2 heures

Elle sont assurées par un moniteur national de secourisme : durée 10h sur 2 jours pour le PSC1 cas concrets et démonstrations sur mannequin pour un groupe de 10 personnes. • Ouverture d’une Vesti boutique sur Bourges

Le projet s’est concrétisé et la Vesti boutique est ouverte depuis 1an. Cette activité est proposée aux personnes, moyennant une petite participation financière ; les objets vendus sont neufs ou portés mais en parfait état. A dresse Adresse : 7 rue Frantz Lehart (Bourges nord). O uverture Ouverture : le jeudi toute la journée. Horaires 9h30-12h 13h30-16h30. Les dons de vêtements sont possibles à l’adresse suivante : 3 Route de Turly (Bourges nord) les mardis et jeudis après midi de 14 à 17 h. • Des aides sociales sont possibles sur avis des travailleurs sociaux dans le cadre des colonies de vacances, afin de permettre aux enfants de bénéficier de vacances en dehors du cadre de vie habituel.

35 Nous sommes toujours à la recherche de bénévoles. Si vous souhaitez donner un peu de votre temps, merci de prendre contact par mail à l’adresse suivante : [email protected] ou par téléphone 02.48.70.03.89.

Toute l’équipe de la Croix Rouge vous souhaite une bonne année 2014

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37 Portage de repas à domicile

Un service accessible à tous o Quel que soit votre âge o Immobilisé temporairement ; o Isolé momentanément de toute famille ; o Actif et cherchant à se décharger de certaines contraintes comme les courses ou la préparation des repas.

La solution idéale pour manger chaque jour un repas complet et bénéficier d’un service personnalisé. Choisissez simplement les jours où vous souhaitez être livré, Facilavie s’occupe du reste.

02 48 23 90 62 La première livraison est assurée 48h après votre appel. Aucun engagement de durée

Des menus équilibrés et diversifiés

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39 L’association Présence Verte 18 propose un dispositif permettant de prévenir à distance, 24 heures sur 24, un réseau d’assistance constitué de membres de la famille, d’amis, de voisins, auquel s’ajoutent le médecin traitant et les services de secours (pompiers, SAMU, gendarmerie).

La sérénité a un prix : moins d’1 euro par jour au plus, avec la possibilité d’aides financières par le Conseil Général ou les caisses de retraite. Présence Verte 18 est agréée «Service à la personne » depuis 2008. Ainsi, les personnes imposables peuvent bénéficier d’une réduction d’impôts de 50 % sur toute la prestation. Le label Qualité Présence Verte : obtenu le 4 avril 2011, ce certificat récompense près d’un quart de siècle de professionnalisme, de proximité, de réactivité et de performance du service de téléassistance.

Pour les personnes n’ayant pas de ligne téléphonique ou ayant opté pour le dégroupage total : le dispositif Présence Verte sans ligne téléphonique ! Grâce à nos appareils en GSM/GPRS, seules une bonne réception du réseau GSM et une prise de courant suffisent ! Nouveauté en 2013 : le bracelet détecteur de chute brutale, un réel complément à l’appel volontaire des abonnés, pour seulement 6.80 € de plus par mois.

Vous trouverez des informations complémentaires soit en vous rendant à la Mairie, soit en contactant Présence Verte 18 au 02 48 23 06 82.

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41 Association Solidarités Emplois Ruraux Professionnels - Particuliers - Collectivités : A.S.E.R Partenaire sur votre territoire

Prestataire de main d’œuvre dans le Cher, ASER met à votre disposition du personnel de manière régulière ou ponctuelle :

42 Ecole

43 44 La surprise du jardin

Le vendredi 08/11/2013, Maryse et Stéphanie, respectivement, ex-directrice et ex- enseignante des CM1-CM2 de l’école nous ont rendu visite… Les élèves ont été extrêmement heureux de les revoir, d’autant qu’elles sont venues les bras chargés de cadeaux plus intéressants les uns que les autres.

En effet, après avoir remporté « quatre fleurs » et donc le premier prix du jury départemental des écoles fleuries, les élèves ont reçu 300 euros en bons d’achat. Les maîtresses nous ont donc apporté de magnifiques livres qui resteront en classe pour le bonheur de chacun. D’autre part, Maryse et Stéphanie nous ont annoncé que le dossier du jardin fleuri, constitué en deux années, a été sélectionné et envoyé à Paris pour le concours national. Aussi, quelques élèves pourront-ils accompagner les maîtresses dans la capitale afin d’assister à la remise des prix, au Sénat, dans le courant du printemps. Vive les jardins, vive les fleurs et vive Preuilly !

45 Mots d’enfants :

Axelle : « Moi, j’étais très contente de les revoir car j’ai beaucoup pensé à elles pendant les vacances. » Julie : « Merci à Maryse et Stéphanie d’être venues nous voir. » Lucas : « J’ai été content de les revoir et encore merci pour le quiz et les livres. » Juliette : « Merci d’être venues et merci pour les livres ! » Léna : « J’ai aimé ce moment. On était tous très heureux que vous soyez venues. » Hugo : « Quelle belle surprise de revoir Maryse et Stéphanie. » Luna : « Je veux dire merci à Stéphanie et Maryse car c’est bon de les revoir. » Marine : « J’étais heureuse de les revoir et en plus, elles avaient une bonne nouvelle ! » Jules : « Je vous remercie fortement d’être venues à l’école et de nous avoir offert des documentaires. » Margot : « J’ai passé une bonne après-midi grâce à vous. » Cassandre : « Nous avons déjà lu tous les livres que vous nous avez offerts. » Tanguy : « Merci pour tous ces beaux livres ! » Maëlle : « Mille mercis de nous avoir rendu visite. Nous sommes très heureux. »

46 47 ACCUEIL PERI-SCOLAIRE DE PREUILLY

Depuis maintenant 4 ans, le bureau associatif composé de Mesdames Alexandra MAGNOUX (secrétaire et trésorière) et de Caroline MEGE (présidente) maintient un dynamisme pour que l'accueil des enfants scolarisés au RPI Preuilly-Sainte-Thorette reste une priorité.

En effet, malgré la fermeture d'une classe à Preuilly, les enfants restent nombreux à venir et sont heureux d'être accueillis par Annick DAUBERT. La disponibilité, la bonne humeur et les activités créatives qu'Annick met en place, ravis toujours les plus petits comme les plus grands !!!! Les enfants grandissent.... et le bureau associatif va voir aussi leurs enfants grandir et quitter l'’école primaire pour d'autres horizons.... Tout parent souhaitant prendre le relais de ce bureau peut déjà y penser pour l'année prochaine et se faire connaître auprès de la Présidente. Il faut que cette association continue pour le bien-être de vos enfants et vous permettre de les laisser auprès d'Annick en toute quiétude !!!!

Bonne Année à vous tous !

48 49 L' APE est une association bénévole , composée de quatre parents d'élèves qui constituent le bureau et de quelques membres actifs, qui se chargent d'organiser différentes manifestations tout au long de l'année scolaire. Ceci afin de récolter des fonds pour aider au financement des transports en car lors des sorties pédagogiques de l'ensemble des classes du RPI Preuilly - Sainte Thorette.

LES MANIFESTATIONS 2013

° Soirée APE du 23 mars

° Fête de l’école

DATES DES MANIFESTATIONS 2013/2014

▪ Samedi 07 décembre 2013 Marché de Noël de Preuilly ▪ Samedi 29 mars 2014 Dîner dansant 50 ▪ Vendredi 20 juin 2014 de st Jean La présidente, Ghislaine Dos Santos.

51 La p’tite troupe tauricienne

Représentation théâtrale des enfants

La « P’tite troupe tauricienne » vous présentera son nouveau spectacle le :

Dimanche 25 mai 2014 à 17h, à la salle des fêtes de Preuilly (Entrée gratuite)

Un petit groupe d’enfants de Preuilly et Sainte-Thorette se réunit tous les mercredis pour une heure d’atelier théâtral, sous la direction d’une animatrice bénévole. La représentation de fin d’année est l’occasion pour eux de montrer ce qu’ils ont appris pendant un an et de rencontrer enfin le public, finalité donnant sens au théâtre !

52 Communauté de communes

Environnement

• Planning de collecte des sacs jaunes et des ordures ménagères

Les Ordures Ménagères sont collectées dans les bacs et le tri sélectif est collecté dans les sacs jaunes. Le jour de collecte est le même pour les ordures ménagères et pour le tri sélectif grâce à un camion bi-compartimenté. Les sacs jaunes sont à retirer dans votre mairie aux heures d’ouverture.

L’usage des sacs jaunes est réservé au tri des emballages ménagers. Les Points d’Apports Volontaires

53 54

Ils se situent : - LURY SUR ARNON, à la déchetterie - MASSAY, Rue Maréchal Foch, à côté du PAV du verre - MEREAU, devant le centre technique, à côté du PAV - QUINCY, à côté du Foyer rural à côté du PAV.

• La déchetterie

Les déchets suivants sont admis à la déchetterie :

- le tout-venant, - la ferraille, - le carton, - le bois, - les gravats, - les déchets verts, - les piles, - l’huile de vidange, - les DEEE (Déchets D’Equipements Electriques Electroniques Ménagers)

Pour des raisons de sécurité, les Déchets d’Activités de Soins à Risques Infectieux (DASRI) doivent être collectés séparément. Ainsi vous pouvez passer avec la Communauté de Communes une convention pour faire reprendre gratuitement vos seringues et autres déchets infectieux dans des boîtes de collecte fournies par la Communauté de Communes. Pour toute inscription ou renseignement, contactez la Communauté de Communes au 02-48-51-13-73 ou par courrier électronique : [email protected].

55 56 l’espace muséographique par la mise en place d’éléments scénographiques venant compléter l’existant. Ainsi, 5 tablettes numériques, 1 écran interactif multimédia et 1 écran vidéo viennent enrichir une présentation du sauvignon de façon ludique par des vidéos, diaporamas, quizz et puzzles dont certains d’entre-deux sont spécifiquement adaptés pour les enfants. Une tablette en accès libre en boutique permet aux visiteurs d’obtenir rapidement des informations sur les animations de la Villa Quincy et sur les domaines viticoles du territoire de la Communauté de Communes mais aussi sur les commerçants de Quincy ou bien sur les lieux touristiques à visiter sur le territoire et ses alentours.

Enfin une fresque murale représentant une scène viticole d’autrefois et réalisée à la chaux par Mme Annie TAILLEMITE, apporte une touche artistique au parcours scénographique.

Visiteurs individuels et groupes sont ainsi venus apprécier cette nouvelle scénographie durant toute la saison 2013. Ces visites pour certaines, ont été accompagnées et commentées par un professionnel viticole de notre territoire. Ces animations très conviviales restent toujours appréciées du public.

Par ailleurs un développement de la signalétique sur site a été réalisé par la mise en place d’un totem en bordure de route et un logo mural « Villa Quincy » apposé sur le bâtiment en complément du bouchon lumineux. Ce dispositif de signalisation de la Villa Quincy sera complété la saison prochaine par le renouvellement des bâches tendues sur le pourtour du bâtiment.

57 58 Comme les années précédentes la Villa Quincy a accueilli des artistes au sein de sa boutique, Christian POULET, Jacqueline GIRAULT, Catherine CAOLP, Michelle VACHER, Noémie JACOB. A partir du 29 novembre, la Villa Quincy a le plaisir de recevoir mesdames Monique CLARTE et Anne-Marie BESSEMOULIN pour une exposition de peinture et de poterie. Nous vous invitons à venir parcourir cette exposition jusqu’à la fin de l’année (entrée libre).

Toute l’équipe de la Villa Quincy vous présente ses meilleurs vœux pour l’année 2014 et vous donne rendez-vous la saison prochaine à partir du 29 mars pour de nouvelles animations.

59 Programme 2014 à la Villa Quincy

Expositions temporaires : « Nature, forme et couleur » par Lucien MARTINOT, photographe

(du 28 mars au 23 juin 2014)

« Expressionisme abstrait et horizons lumineux » par Marie-Noëlle DAUBANAY, artiste peintre (du 27 juin au 22 septembre 2014)

« La vigne et le vin à travers la calligraphie » par l’association de calligraphie de Saint-Florent (du 26 septembre au 29 décembre)

60 Apéro-concert : - les vendredis soirs à partir de 19h45 avec une dégustation d’un AOC Quincy / Reuilly avec un viticulteur les

o 25 avril, 23 mai, 20 juin, 12 septembre, 24 octobre et 21 novembre.

D’autres animations vous seront proposées au cours de la saison prochaine, telle que la découverte de l’espace muséographique en semi-nocturne à l’occasion de la nuit des musées. N’oubliez pas de consulter régulièrement notre site internet et notre page faceboock .

61 GITE D’ETAPE

Une année plus rentable que l’année passée dans ce gîte spacieux et agréable ou il fait bon si retrouvé le week-end entre famille et la semaine ce sont des ouvriers qui viennent se reposer après une bonne journée de labeur.

Dans le courant de l’année 2014, il va y avoir un petit changement au sujet de la quantité des lits. • A l’étage : 1 chambre de 6 lits 1 chambre de 4 lits dont 2 superposés 1 chambre de 3 lits 1 petit salon comprenant une petite table avec deux fauteuils

• Au rez de chaussée : 1 chambre de 2 lits pour la facilitation des personnes à mobilité réduite • Une grande cuisine / salle à manger très bien équipée • Un vaste salon avec télévision,2 canapés et 3 fauteuils à la disposition des locataires. • Et pour les beaux jours une terrasse carrelée avec 3 tables et bancs.

• Pour tout renseignement, s’adresser à la mairie : ✆ 02 48 51 30 08 • Ou à Any Cohadier : ✆ 06 61 68 02 94 pour la remise des clefs lors des locations et éventuellement pour la visite du gîte • Toutes mes amitiés aux Preuilloises et Preuillois et je vous souhaite de Bonnes fêtes de fin d’année

Any Cohadier

62 La vie de l’A .C. D .G .E .L en 2013

L‘Association pour la Création le Développement et la Gestion d’un Espace de Loisir existe depuis 1995. Elle a été crée en collaboration avec la commune de Ste Thorette pour gérer les espaces de loisirs de Preuilly (camping, tennis, boules, canoë kayak) situés sur la commune de Sainte Thorette. Aujourd’hui sa principale fonction est de gérer tout ce qui entoure le camping dont l’épicerie du camping pour dépanner les campeurs. L’activité de l’épicerie a été bien moyenne cette année, dû au manque d’affluence, un sujet de réflexion à approfondir pour l’avenir. Elle apporte son soutien aux manifestations du camping organisées par la gardienne où elle offre l’apéritif. Depuis 2 ans, l’A.C.G.D.E.L. gère le prêt de matériel qui a appartenu au club de canoë, 8 baleinières avec le matériel nécessaire à la navigation sur le Cher, sous l’entière responsabilité des navigants. Cette activité a eu un impact important, 70 prêts pour la saison 2013. Elle gère la location de tables (2€ par table avec bancs), réservée aux habitants de Preuilly, gratuite pour les associations. Une subvention a été versée au comité des fêtes pour l’achat de décorations pour le marché de Noël et 100 € pour l’activité théâtre de l’A P E. Un four micro-ondes a été acheté pour la salle des fêtes. L’assemblée générale a eu lieu le samedi 8 juin 2013 : peu de participants étaient présents. Tous les habitants des 2 communes sont membres de droit.

L’Equipe souhaite une bonne et heureuse année à tous

63 64 Le Camping

Le terrain de camping de Preuilly : loisirs et vacances aux bords du Cher

Situé dans un cadre arboré en bordure du Cher, le camping de Preuilly est implanté en périphérie de la commune. Bénéficiant d’une situation privilégiée à proximité des installations de tennis et du restaurant La Guinguette de la Plage, il offre calme et apaisement autant aux vacanciers de passage qu’aux campeurs aguerris. Cette infrastructure dispose d’un nombre important d’emplacements tant pour les caravanes et camping-cars que pour les installations plus légères.

Les premières semaines de fonctionnement n’ont pas été de tout repos. Les intempéries du mois de juin, bien qu’elles aient pu laisser entrevoir une saison mitigée, m’ont permis de prendre mes marques, et au camping de se faire une « nouvelle beauté ». Dépoussiéré et revêtue de ses plus beaux atouts, l’infrastructure a pu accueillir les premiers campeurs dès la mi-juin. L’équipe d’employés municipaux, en particulier les trois agents des espaces verts, a fortement contribué à la réussite de ce début de saison.

Le climat définitivement estival du mois de juillet a permis à des campeurs issus de tout horizon de profiter des installations. Souvent sympathiques, toujours ravis de leur séjour, hollandais, belges, italiens, anglais, allemands, français des quatre coins du pays et bien sûr des berrichons se sont succédés durant toute la saison. Les rencontres enrichissantes et parfois surprenantes ont ainsi été nombreuses.

Différentes activités étaient proposées : pétanque, location de terrain de tennis ou d’embarcation. Concernant cette dernière activité, celle-ci a remporté un vif succès et offrait la possibilité de profiter du soleil en se laissant guider par le Cher. Le bouche à oreille a vite fonctionné et a permis aux jeunes de la commune de réinvestir un espace et une activité qu’ils avaient délaissée. Naturellement, les campeurs ont enrichi ce panel d’activités par l’organisation d’apéros et barbecues. Ceux-ci ont été l’occasion de nombreux échanges agréables.

Quelques campeurs souhaitant disposer d’un peu de tranquillité ont pu profiter du calme des berges du Cher pour s’adonner à la pêche.

Chaque vendredi a été l’occasion de renouer avec des rythmes effrénés de rock n’ roll issus de la Guinguette de la Plage, tandis que les dimanches après midi voyaient cette

65 structure saisonnière envahi par les danseurs. Par ailleurs, le gérant de ce lieu atypique a su proposer tout au long de la saison une aide précieuse. Soulignons également la présence, durant l’ensemble de l’été, de la gérance précédente prête à apporter son soutien…Celui-ci ne fut pas nécessaire.

66 L’ensemble de ces activités, le nouveau fonctionnement du camping autant que les refrains endiablés venant de La Guinguette de la Plage ont peut-être parfois dérouté certains usagers. Néanmoins, chacun y a trouvé son compte.

Le début du mois d’aout a été l’occasion de réunir en fin de journée l’ensemble des campeurs autour d’un verre de Reuilly offert par la collectivité et de partager un moment de convivialité lors d’un barbecue. Le coup de main et les talents de cuisiniers de certains ont d’ailleurs permis la réussite de cette soirée. Le reste de la saison s’est déroulée tel qu’il avait commencé et ceci sans encombres. Les journées ensoleillées ont quasiment duré le reste de l’été. Enfin, dès le début du mois de septembre, le départ en vacances du soleil a sonné l’heure de la fin de la saison. Chacun a commencé à faire ces valises. Le terrain de camping s’est ainsi retrouvé peu à peu plongé dans le calme qui était le sien quelques semaines plus tôt.

En quelques mois, et au terme d’un magnifique été, cette infrastructure aura à nouveau charmé ses habitués, su reconquérir le cœur des jeunes de la commune et attirer de nouveaux campeurs.

Céline Marques

67 LE COMITE DES FETES Et oui la trentième année du Comité des fêtes de Preuilly est passée aussi vite que les précédentes et il est l’heure de faire une petite rétrospective des activités pour 2013 en images. Avant cela, je tiens à remercier les membres du comité qui se démènent pour vous, car pour une après midi, une soirée ou bien encore une journée de fêtes et de gaité, des jours et des semaines y sont consacrés en fonction des disponibilités de chacun. Ces remerciements vont aussi à la municipalité ainsi qu’aux bénévoles qui savent donner un coup de pouce sous quelques formes que se soit quand cela est nécessaire. Pour que notre village vive il faut accepter d’y consacrer un peu de notre temps. Ce temps qui pour notre Amie Henriette, à qui nous rendons hommage, à été beaucoup trop court.

L’équipe du comité des fêtes vous présente son programme pour la saison 2014 et compte sur vous pour participer aux manifestations proposées et vous permettre de passer d’agréables moments. Calendrier 2014 : Confection des roses : 10 janvier Saint-Vincent Diner Dansant : 25 Janvier Brocante : 15 Juin Feu d’artifice et bal champêtre : 13 Juillet Marché de Noël : 6 Décembre

C’e sera Saint-Vincent que nous honorerons en 2014. Il avait à l’epoque porté le baton de Saint Blaise, mais depuis il est devenu Vigneron et de ce fait Jean Charles Borgnat sera notre Batonnier.

68 Au nom des membres du comité des fêtes de Preuilly, je vous présente tous mes souhaits de bonnne année et surtout de bonne santé. Le président du Comité des fêtes

69 La forme Preuilloise propose à tous de venir danser sur des rythmes aéro-latino, de vous muscler sur des musiques dynamiques et entraînantes et d’étirer tous vos muscles. Le tout dans une ambiance conviviale ! L’association s’est impliquée dans un grand spectacle de danse en juin dernier, en faveur de l’Etoile de Martin qui œuvre pour les enfants atteints d’un cancer. Nous regrettons cependant un manque de participation des villageois de Preuilly et Ste Thorette Une activité distrayante et relaxante à vos portes ! Nous remercions la municipalité pour le prêt de la salle polyvalente. Le bureau reste inchangé : Françoise Borgnat présidente Sandrine Lucas secrétaire Ghislaine Dos Santos trésorière Les cours se déroulent tous les jeudis de19h30 à 20h30 à la salle des fêtes de Preuilly

Pour tout renseignement  02 48 51 30 16

70 DOJO DES RIVES DU CHER ET DE L’ARNON

Le dojo des rives du Cher et de l’Arnon compte cette année 21 licenciés.

La saison 2012-2013 s’est terminée avec la remise des ceintures et des diplômes aux judokas bien méritants. Une nouvelle année commence avec l’élection d’un nouveau bureau depuis la dernière assemblée générale du 26 juin 2013.

Président : Eric BERTRAND Secrétaire : Jenny MILLER Trésorier : Fréderic JOUANNEAU

Un grand merci à Stéphane DELAPORTE et Sandrine GILLOT, trésorier et secrétaire qui ont donné de leur temps comme bénévoles au sein du club et qui passent la main cette année en laissant derrière eux de bons souvenirs et une famille du judo qui se retrouve chaque semaine dans une très bonne ambiance.

Nous remercions également notre professeur de judo, Jean-Marc LECAS qui enseigne la pratique et l’art du judo avec passion à tous ces enfants bénévolement, ce qui permet à notre club de perdurer. Merci à la Municipalité de Preuilly et de Sainte Thorette pour leur soutien financier.

Les cours sont assurés les mardis et mercredi soir à partir de 18h. Vous pouvez bénéficier d’une à 2 séances gratuites avant engagement. N’hésitez pas à venir nous rejoindre !! Contact : [email protected] et [email protected]

71 Meilleurs vœux pour 2014 à tous !

72 Cette année qui s’achève à une nouvelle fois été propice à de grandes satisfactions au sein du Tennis Club Municipal de Preuilly.

Tout d’abord, notre école de tennis avec nos jeunes pousses a encore, cette année, enregistrée une grande participation. 40 enfants ont ainsi participé aux courts administrés bénévolement par Valérie Apcher, Céline Caillet, Thierry Civrais, Laurent Moynot et William Caillet. Cependant le climat ne nous a pas épargné cet hiver, nous obligeant à annuler un grand nombre de séances. La réflexion sur un court couvert nous permettant de recevoir nos jeunes toute l’année reste toujours une idée qui nous anime.

Notre 3ème tournoi officiel d’avril fut aussi et une nouvelle fois une réussite. Si les conditions climatiques ont été très compliquées, le nombre d’inscrits fût toutefois encore en hausse avec 126 participants. Le dimanche de clôture fût une véritable réussite sous le 1er soleil de printemps, nous permettant d’offrir aux nombreux spectateurs, dont notre Président de la communauté de communes Rémy Pointereau ainsi que notre maire Jean-Paul Hochedel, des finales de qualité.

Cette année, nous avons renouvelé notre partenariat avec le Tennis Club de Mehun/Yevre afin de nous permettre de bénéficier pour nos adhérents qui le souhaitent, des courts administrés par un Brevet d’Etat. Ces entrainements se font en salle couverte permettant ainsi de pouvoir jouer toute l’année. Les progrès se font sentir très vite et notamment chez nos jeunes qui en bénéficient.

73 Le 2ème week-end de juin fût l’occasion de tester une nouvelle fois nos capacités à organiser un grand évènement. Tous nos bénévoles ont encore une nouvelle fois répondu présents pour la création du tournoi de Beach Tennis, premier du genre dans le département. Nous avons pu voir évoluer dans le département des compétiteurs de niveau national et de faire ainsi découvrir cette nouvelle discipline, très facile d’accès et très conviviale.

Encore une première pour notre club, le 1er juin, nous avons organisé un car nous permettant d’emmener nos jeunes, découvrir pour un grand nombre, un des plus mythiques tournois de tennis mondial…Rolland Garros. Ce fut une véritable fête, et des images de leurs « héros tennistiques » resteront, nous le pensons, longtemps dans les têtes de nos enfants.

L’année 2013 a été aussi l’occasion de se retrouver souvent autour de différentes animations organisées dont notamment un concours de tarot qui fera, à la vue de sa réussite, forcément des « petits »pour 2014.

Nos structures ont aussi connu durant cette année des améliorations. Nous avons ainsi notamment pu obtenir de la communauté de commune, l’éclairage de notre deuxième terrain.

Côté résultats sportifs, notre bilan jeune est satisfaisant. En effet nous avons ainsi pu obtenir le titre de Champion du Cher dans deux catégories : chez les filles 11-12 ans avec Lucie Bauchet, Manon Guillot et Marine Berlot, et chez Garçons en 15-16 ans avec Maxence Carvalho, Maxence Desserey et Thomas Bauchet. Bravo à eux et gageons que nous ayons encore pour 2014 74 autant de satisfactions. Pour ce qui concerne les adultes, sans aucune contestation, ce sont les dames qui ont très largement dominé les débats et qui ont obtenu d’excellents résultats. En effet, aussi bien sur les championnats d’automne, que ceux de printemps, des accessions aux divisions supérieures ont été obtenues.

Côté partenaires, un grand nombre d’artisans et commerçants nous ont rejoint sous la conduite de Thierry Brunet et Stéphane Delaporte, nous permettant ainsi de travailler plus sereinement. Merci encore à eux pour leur confiance et l’aide qu’ils nous apportent.

Toutes ces activités et ces résultats nous ont permis d’enregistrer enfin notre plus belle satisfaction. En effet 2013 sera maintenant, l’année où nous avons dépassé pour la 1er fois de notre existence la barre des 100 adhérents. Nous faisons maintenant partie des plus grands clubs du département, et rivalisons avec toutes les grosses structures des villes du département qui nous entourent. Ces résultats sont en évolution aussi bien chez les jeunes que chez les adultes, tant en dames qu’en hommes. Ces chiffres sont pour tous nos bénévoles, une véritable victoire, qui tout au long de l’année s’activent pour faire de notre club un espace de convivialité et de bien être sportif.

Le club vient de fêter ses 30 années d’existence. A cette occasion je tiens à remercier l’ensemble des bénévoles qui ont œuvré tout au long de ces années, pour faire de ce club ce qu’il est aujourd’hui, nos partenaires, la mairie et enfin la communauté de commune pour leur soutien et leur confiance.

2014, s’annonce aussi dynamique au sein du TCM Preuilly que l’année que nous quittons. En effet un programme d’activité vient d’être défini et s’avère très actif. Tout au long de l’année, nos adhérents auront l’occasion ainsi de se retrouver autour d’activités sportives mais aussi extra- sportives. Bonne et heureuse année 2014.

Le président Laurent Aubailly

75 Le programme du TCM Preuilly 2014

Janvier ‰ 12/01 : tournoi jeune balle rouge ‰ 25/01 : tournoi tarot Février ‰ 8 et 9/02 : week-end ski Mars ‰ 15/03 : soirée bowling Avril ‰ 9 au 20/04 : Tournoi de tennis Officiel ‰ 26 et 27/04 : Ch. par équipes adultes de printemps Mai ‰ 3 au 4/05 : Ch par équipes adultes de printemps ‰ 10 au 11/05 : Ch par équipes adultes de printemps ‰ 17 au 18/05 : Ch par équipes adultes de printemps ‰ 24 au 25/05 : Ch par équipes adultes de printemps ‰ 31/05 (ou 29/05) : journée Rolland Garros Juin ‰ 7 au 8/06 : Tournoi National Beach Tennis ‰ 28/06 : Journée de l’adhérent Juillet ‰ 5/07 : Tournoi interne Beach Tennis Septembre ‰ 12 au 21/09 : Tournoi interne adulte ‰ 12 au 21/09 : Tournoi interne jeune

Tarifs et coordonnées

Tel bureau : 02.48.02.08.12 Mail : [email protected] Président : Laurent Aubailly ‰ [email protected] Trésorier : Laurent Moynot ‰[email protected] Secrétaire : Céline Caillet ‰ [email protected]

76 77 RALLYE TROMPE DUC DE BERRI

Pour la première fois, le RALLYE TROMPE DUC DE BERRI, a animé la messe de Saint Hubert prévue depuis plusieurs années, ce 16 novembre 2013 à Preuilly. L’abbé GODEST a assuré la cérémonie avec beaucoup d’humanité et de bienveillance compte tenu des circonstances douloureuses, qui ironie du sort nous rassemblaient ce jour là.

Une assistance nombreuse a apprécié l’écho des trompes sous les voûtes de notre vieille église. Si l’émotion ressentie par les sonneurs a perturbé la qualité musicale de quelques morceaux, les applaudissements nourris ont réconforté les cœurs. Prochain rendez-vous en 2014.

Dans le cadre de ses sorties, le RALLYE TROMPE a assuré un anniversaire pour un chasseur, amoureux de belles fanfares, dans le cadre champêtre du château de LONGCHAMPS à Massay, et encore plus joyeux, l’accompagnement d’un mariage à Cerbois.

Les répétitions ont lieu tous les lundis à Preuilly. Deux nouveaux sonneurs sont parmi nous, ce qui monte l’effectif du groupe à onze musiciens. L’école de trompe qui fonde ses espoirs sur une jeune recrue de PREUILLY, accepte tous les passionnés de l’instrument. Nous vous souhaitons une bonne année 2014, en fanfare………. 78 Contact : Pierre BUGEON, 16 rue de Jacques au Bois 18120 PREUILLY, Tél : 02 48 51 30 76.

79 BULLETIN DE LA GRANDE ARMEE

18ème Bulletin Preuilly, le 1 janvier 1814

_ 30 Juin

Bicentenaire de la mort du général DALLEMAGNE à Nemours, dépôt de gerbe et cérémonie militaire.

_ 20 Juillet

Une visite en Berry, à proximité de , chez le descendant du comte de Montalivet, ministre de l’intérieur de 1809 à 1814, homme de confiance de Napoléon qui n’a jamais trahi cette confiance.

_ 16/18 Octobre

Reconstitution de la bataille de Leipzig avec 6 000 reconstitueurs de toute l’Europe.

_ 16 Novembre

Hôtel Bertrand à Châteauroux, bicentenaire de la nomination du Général Bertrand à la fonction de Grand Maréchal du Palais. Cette fonction consistait à diriger la maison de l’Empereur partout où il se trouvait. Seuls Duroc et Bertrand ont exercé cette fonction, ils sont enterrés au seuil des marches qui permettent d’accéder au tombeau de l’Empereur aux Invalides.

1813 : La campagne d’Allemagne

Après la retraite désastreuse de Russie où le « Grand Hiver » a fait des coupes sombres dans la Grande Armée, l’Empereur, pour faire face aux coalisés, réussit en moins de quatre mois à ressusciter une armée apte à combattre. Mais, avec une cavalerie quasi inexistante, un corps d’officier, plutôt faible et manquant d’expérience, une artillerie reconstituée, nombreuse et puissante mais manquant de chevaux, une infanterie jeune et enthousiaste mais inexpérimentée, Le 2 mai la Grande Armée est victorieuse à Lutzen et les 19/21 mai à Bautzen

Après l’armistice de Pleiswitz, entrée en guerre des autrichiens dont l’empereur était le beau-père du notre,

80 16/18 octobre, Leipzig, appelée « Bataille des Nations » où Bernadotte n’hésite pas à combattre contre nous et pendant laquelle les saxons changent de camp en pleine bataille. Sous le nombre et manquant de boulet, Napoléon quitte le champ de bataille par les ponts que Bertrand avait réussi à garder, Le 30 octobre, il a fallu passer sur le corps des bavarois, nos amis d’hier, à Hanau.

Nous repassons le Rhin et nous arrivons en 1814, année de la « Campagne de France » peut être une des plus belles de l’Empire mais cela sera pour l’année prochaine.

Jean Michel PETIT M. le commissaire des guerres, du département du Cher

Tous nos bons vœux pour la nouvelle année !

Reconstitution Napoléonienne Bertrand Jean-Michel PETIT Saint Martin 18120 Preuilly Tél : 02 48 55 16 19

81 Vie paroissiale

Se connaître pour s’apprécier

Un bulletin municipal est le reflet de ce qui se vit dans la commune. Souvent sont relatés des évènements de l’année écoulée, parfois c’est l’occasion de se remémorer le passé plus ou moins lointain et aussi avoir une perspective d’avenir. Je résumerai en disant qu’il permet de se situer dans le temps, dans son histoire et pas seulement dans l’instant présent. Le présent se comprend en fonction du passé et prépare l’avenir.

Porter notre regard sur les évènements qui jalonnent notre vie est important. Il existe une autre dimension de notre existence : nous ne sommes pas au milieu de nulle part. Découvrir notre monde est très enrichissant pour chacun d’entre nous. Sachons élargir notre regard en ne regardant pas seulement ce qui se vit localement. Notre vie est en partie dépendante des situations, des évènements qui se déroulent parfois assez loin de chez nous. Avoir conscience que nous sommes liés les uns aux autres, nous permet d’être lucides. C’est une chance de pouvoir le faire ; essayons de nous en donner les moyens.

Déjà, au départ, sans porter notre attention au loin, n’oublions pas que les communes sont regroupées dans des ensembles plus ou moins grands. Ainsi de structures en structures, nous arrivons à former notre pays comme un ensemble avec toutes ses diversités. Nous ne sommes pas sur une île. Lorsque nous faisons des achats si nous prêtons attention à l’origine des produits, nous constatons que nous bénéficions du travail de personnes que nous ne connaissons pas forcement et qui demeurent soit proche de nous soit très loin. Certes il y a un problème économique que je ne mets pas de côté mais mon propos est que nous portions attention à notre monde, aux personnes qui le composent. Porter notre regard au-delà de notre milieu de vie immédiat pour découvrir des personnes qui vivent des traditions différentes, est très enrichissant. Ceux qui peuvent vivre cette expérience se sentent moins perdu dans notre monde d’aujourd’hui où il est facile d’être mis au courant d’évènements qui se vivent à l’autre extrémité de la terre. Nous ne sommes pas le centre du monde mais nous faisons partie de ce monde. Pour mieux savoir apprécier ce que nous avons, mieux vouloir et exiger ce qui est important et réalisable, il est nécessaire de connaître notre monde avec ses cultures, ses traditions et les espérances des humains.

Avoir la possibilité d’ouvrir notre regard au monde entier, y parvenir, rend plus libre et permet d’être moins tributaire de slogans que certaines personnes énoncent et qui ne reposent pas sur des observations et des analyses bien fondées. Notre monde est donc complexe, mais nous pouvons dire aussi qu’il est très riche de ses différences. Certes ce n’est pas toujours facile de vivre ensemble. Se connaître permet d’avoir moins peur les uns des autres. Ce qui se vit au niveau de la planète terre se vit aussi, en modèle réduit, au niveau de la commune.

Abbé Daniel Godest 82 83 Il était une fois Preuilly

La vie d’un jeune à Preuilly après la guerre.

Les chantiers d’un jeune apprenti.

Je ne représenterai pas Georges Surtel de Quincy qui est le client chez lequel je commence à travailler et à apprendre mon métier1. À cette époque, le client le plus important pour mon père, c’est Monsieur Guyot. L’entreprise travaille pour lui tous les ans. Il est maire de Preuilly, conseiller général et surtout gros propriétaire. Il possède, je crois, huit fermes et locatures sans compter les maisons individuelles où logent son personnel et ses gardes. Il y a aussi le chenil où habite le piqueur et deux châteaux, les Thureaux et le Coteau. Mis à part les fondations des hangars, les travaux qui sont faits dans cette propriété ne sont le plus souvent que l’indispensable. Il est même rare d’apporter des améliorations aux bâtiments d’exploitation ou aux habitations pour les moderniser. Malgré cela, chaque année les travaux exécutés pour le compte de Monsieur Guyot représentent un volume de travail important pour notre entreprise. Monsieur Guyot vit encore en grand seigneur. Il chasse toute l’année. Son train de maison est important et n’a pas beaucoup changé depuis l’avant-guerre. Il entretient un équipage de chasse à courre conduit par un piqueur. Environ une centaine de chiens et une demi-douzaine de chevaux pour suivre la châsse. Trop âgé pour suivre la chasse à cheval, il la suit dans une petite voiture attelée appelée « américaine ». Elle sera remplacée par une jeep quelques années après la guerre. Deux gardes-chasse surveillent la propriété, piègent les nuisibles, font le « pied » avant les chasses à courre, l’un d’eux, Monsieur Massot est le père d’Édith, ma belle-sœur. Lorsque Monsieur Guyot ne chasse pas, il consacre un peu de son temps à la mairie, mais il faut savoir qu’à cette époque, la fonction de maire demande beaucoup moins de présence qu’aujourd’hui. Il est aussi conseiller général et je suppose qu’il assiste régulièrement aux sessions de l’assemblée départementale. Ce n’est pas Monsieur Guyot qui gère ses propriétés. Il a recours à un régisseur qui lui est attaché corps et âme. C’est Monsieur Bardin, qui veille à la tenue des fermes, des bois et en général de toute la propriété. Ce régisseur est compétent et honnête. Il porte peut-être plus d’intérêt pour les affaires de son maître qu’il en aurait pour les siennes. Ils se connaissent bien tous les deux, en effet Monsieur Guyot l’a amené avec ses bagages quand il s’est installé à Preuilly après son mariage avec une demoiselle Chenu, la riche héritière de la propriété de Preuilly. Monsieur Bardin ne fût pas le seul transplanté ; des domestiques, des fermiers, un garde-chasse avaient, eux aussi, suivi leur maître. C’est donc Monsieur Bardin qui décide des travaux à exécuter dans les fermes ou sur les bâtiments de la propriété. Il est rare qu’un devis soit demandé, ce n’est pas la

1 Voir le journal de Preuilly 2012 84 mode. Comme son maître, Monsieur Bardin a une totale confiance en mon père. Les factures sont payées en principe en fin d’année par Monsieur Guyot lui-même en son château des Thureaux, et en présence de son régisseur.

Mademoiselle de Bourbon, dite « la Comtesse », est elle aussi une cliente importante de l’entreprise Bugeon. À Villeperdue, elle possède trois fermes, un château avec ses dépendances, la maison du régisseur-garde. Le château est un bien grand mot pour désigner un ensemble de bâtiments qui sont, paraît-il, les communs d’un château qui aurait brûlé à la fin du XVIIIe siècle. Cet ensemble comprend trois corps. Dans deux de ceux-ci, on trouve l’habitation et une belle chapelle et dans l’autre où l’on trouve les écuries, des remises et autres locaux. La Comtesse n’habite Villeperdue que l’été, sa résidence principale est à Bourges où elle possède un très bel hôtel particulier. Elle a aussi une propriété dans la Nièvre où elle passait quelques semaines avant la guerre. Aujourd’hui, deux fermes et le château de Villeperdue ont été vendus par les héritiers ainsi que l’hôtel particulier qui a été transformé en un magnifique hôtel « Le Bourbon ». Je ne travaillerai pas dans cette propriété de Bourges, mais mon père et mon grand- père y avaient travaillé avant la guerre. Comme chez Monsieur Guyot, c’est le régisseur, un bien brave homme, Monsieur Dupont, qui commande les travaux. Comme chez Monsieur Guyot, seuls sont faits les travaux indispensables. Si, avant la guerre, ces propriétés étaient plutôt bien entretenues, les années de guerre et celles qui suivirent mirent à mal les moyens financiers de la propriétaire, rongés par une inflation galopante. Les séjours à Villeperdue sont donc de plus en plus rares. Là aussi, malgré une nette diminution, à la fin de chaque année un volume de travaux importants avait été exécuté. De cette époque un souvenir est resté bien présent dans ma mémoire. J’accompagne mon père pour badigeonner la salle de bain du château. De la peinture à l’eau dans une salle de bain voilà de quoi surprendre. Je suis tout émoustillé à l’idée d’entrer dans le château. Pour moi, rien que ce nom donne à une habitation un peu de mystère. Je vais entrer là où vit une vieille dame qui compte parmi ses ancêtres Saint Louis et Henri IV. L’intérieur du château me déçoit, rien de bien beau, aussi bien le contenant que le contenu semblent vieux et désuets. La salle de bain en question est dans les combles. C’est une petite pièce qui devait, en son temps, être peinte à l’huile. Le mobilier est plus que sommaire : un tabouret, une table de toilette en faïence décorée, brocs, cuvette et autres récipients. Rangé sur une tablette tout un assortiment d’outils de toilette : peignes, brosses, miroirs plaqués or avec des manches en ivoire mais, surprise, pas de robinets, même pas pour l’eau froide, pas de vidange non plus pour les eaux de toilette. Il n’y a guère de place pour deux dans cette petite pièce aussi je laisse mon père mettre un dernier coup de main à la peinture et je pars à la découverte. Je suis déçu, il n’y a rien à découvrir, tout est vieux et en mauvais état, seule la chambre à coucher me surprend. Elle devrait être grandiose mais elle est lamentable. Des tapisseries recouvrent les murs comme celles que l’on admire dans les musées ou les châteaux que l’on visite, mais elles sont déchirées, effilochées, moisies. La crue de 1940, les Allemands qui cantonnèrent ici en sont certainement la cause (le château a été inondé sur 40 centimètres de hauteur par la crue de mai 1940). Je ne me souviens plus des meubles mais très bien du lit. Je n’en ai jamais vu de semblable. C’est un lit à colonnes, une à chaque coin, de style Louis XIII. Elles supportent un ciel en bois revêtu, lui aussi, de tapisseries. De là pendent des rideaux retenus à leur base par des embrases ; le tout, comme le reste, en mauvais état. Je remarque que ce lit est presque carré et pas bien long, une chance que la Comtesse ne soit pas grande. J’arrive à ce qui est pour 85 moi la plus grande surprise, je ne vois pas de sommier, pas de matelas non plus mais une paillasse comme celle sur laquelle j’ai couché quand j’étais tout petit. Je n’en reviens pas, une demoiselle de Bourbon couche sur une paillasse ; même les ouvriers agricoles, dans leurs chambres attenantes aux écuries, ont des sommiers. Je quitte le château après avoir nettoyé seaux, brosses et pinceaux, mais je repenserai longtemps au lit de la Comtesse ; on peut être noble et coucher sur la paille, pauvre demoiselle, cette constatation me la rend encore plus sympathique.

Le baron d’Almont, dans son manoir de la Servanterie, est lui aussi un bon client. À quelques centaines de mètres de chez lui s’élève un tout petit mais gentil château qui est habité par sa sœur, mademoiselle Etiennette. Il possède deux fermes, Marçay qui est une grande métairie et Vaubut où vit un fermier. Il n’a pas de régisseur et s’occupe lui-même des travaux dans ses propriétés et, comme les autres propriétaires, il ne fait que le minimum. Cette habitude de gérer ses bâtiments amène parfois de mauvaises surprises. C’est ce qui arrive à Marçay ou tout un pignon de la bergerie s’écroule miné par le salpêtre. Quelques gâchées de ciment bien appliquées auraient pu éviter cette « catastrophe » mais maintenant ce pignon écroulé représente un travail considérable. Il faut déblayer, trier les tuiles qui ne sont pas cassées, récupérer les pannes et solives de charpente, trier les pierres de la maçonnerie et sortir tous les gravois, il faut aussi étayer une partie de la charpente avant de recommencer la construction. Après avoir terrassé de nouvelles fondations, il faut reconstruire en pierres, remettre en place les solives et le plancher du grenier, les pannes de la charpente, enduire sur les deux faces la nouvelle maçonnerie. Ce qui est une mauvaise affaire pour Monsieur d’Almont en est une excellente pour l’entreprise. Une autre surprise chez ce client, c’est nous qui refaisons les peintures de la cuisine du château, du badigeon bien sûr comme celui que nous faisons dans les fermes. Décidément ces bourgeois m’étonnent beaucoup, ils traitent leur logis comme une vulgaire maison de ferme, à moins que ? Et si les Bugeon étaient d’excellents peintres ? Peut-être, mais ils sont surtout moins chers que les peintres de métier, il n’y a pas de petits profits.

Monsieur Sauzay est le propriétaire du château de Billerat. Il n’habite pas en permanence dans sa propriété mais seulement pour les fêtes et les vacances. Il réside à Lyon où il exerce une activité dans la finance. Il possède trois fermes et deux locatures qu’il n’entretient pas mieux que les autres propriétaires déjà cités. Nous ne travaillons pas souvent pour lui. Il fait également travailler un autre maçon de Preuilly, Monsieur Danjon. Ces menus travaux partagés entre deux entreprises ne laissent cependant pas un gros chiffre d’affaires.

Madame Molleveau est la belle-sœur de Monsieur Guyot. Elle possède une belle propriété, Coulanges, à cheval sur quatre communes, Brinay, Quincy, Cerbois et Lury. Son mari est décédé, il avait eu des fonctions très importantes au sein de l’administration des Eaux et Forêts. Ils ont longtemps habité un « logement de fonction », qui se trouvait être le beau château de Chaillot à Vierzon. Monsieur Molleveau avait acheté la propriété de Coulanges qui comprend un beau château du XIXe siècle, jamais été habité, et dont tous les planchers intérieurs sont effondrés. Dans la cour, on trouve deux grands pavillons, Madame Molleveau en a fait aménager un pour l’habiter, c’est mon père qui a fait les travaux qui sont à peine terminés lorsque je commence à travailler. Elle y vit avec un couple de domestiques. Dans l’autre pavillon habite un ménage d’ouvriers à l’étage et des remises au rez-de-chaussée. À l'extérieur 86 de la cour, il y a encore deux maisons de garde, l’une est habitée par un garde, l’autre par un garde de la Fédération de Chasse. À proximité il y a une petite chapelle. La propriété compte trois fermes et une locature. Une autre maison de garde est située au milieu des bois, au bord de la route de Lury à Foëcy. Madame Molleveau et Monsieur Guyot sont propriétaires en indivision d’une très grande ferme, « Grange neuve », et d’une plus petite, Fussay. La ferme de Grange neuve en plus des terres comprend aussi plus de cinq hectares de vigne sur la commune de Lazenay et produit du vin d'appellation d’origine contrôlée « Preuilly ». Quand nous travaillons à Coulanges ou dans les fermes qui en dépendent, nous sommes nourris, c’est une vieille coutume qui a presque disparu à cette époque mais qui se pratique encore dans cette propriété. Chez Madame Molleveau, la cuisine est bonne et le couple de domestiques sympathique. Nous déjeunons dans la cuisine. C’est peut-être chez Madame Molleveau que les bâtiments sont le mieux entretenus, ses fermes sont en moins bon état, surtout dans l’une d’elles, mais dans l’ensemble c’est acceptable. Elle n’a pas de régisseur et accède souvent aux demandes de ses fermiers. Je garde un très bon souvenir de cette brave femme que ses neveux, les enfants Guyot et en particulier Mademoiselle Guyot qui deviendra prochainement Madame Sicard, appellent « tante mouche ».

Dans toutes ces propriétés, on peut remarquer que tout ce qui devrait être fait ne l’est pas, seul l’indispensable est réalisé. Ces chantiers représentent certainement six à huit mois de travail par an pour l’entreprise. Dans toutes les propriétés l’indispensable c’est surtout les couvertures, pour la plupart en petites tuiles du pays. De nombreux artisans couvreurs ne travaillent pratiquement que dans les fermes sur des couvertures qui représentent certainement plusieurs hectares. Si les propriétaires ne font pas mieux, ils ont des circonstances atténuantes. Les locations ne rapportent plus grand-chose et justement la plus grande partie est remise dans l'entretien. Quelques dizaines d’années plus tard, les choses auront radicalement changé, beaucoup de propriétaires ont repris les fermes à leur compte quand celles-ci ne sont pas vendues, car si le propriétaire garde les terres, il vend souvent les bâtiments aux fermiers. Les uns et les autres auront une tout autre vue de la gestion de leur propriété. Beaucoup de vieux bâtiments seront démolis, les autres transformés pour s’adapter aux besoins de la culture moderne. Ce seront les fermiers propriétaires et quelquefois même les fermiers locataires (ceux-ci avec l’aval des propriétaires) qui feront exécuter des travaux beaucoup plus importants dans les fermes en particulier, des silos pour l’ensilage du fourrage vert, des stabulations libres et leurs salles de traite, des silos à grains, la modernisation des habitations. Un exemple peut être donné, celui de Monsieur Tatin dans sa ferme du Tremblay où son fils Raymond et sa femme, ma sœur Jacqueline, viendront s’installer. Tous les bâtiments de la ferme seront recrépis, il fera construire des silos à fourrage, une plate-forme à fumer avec une fosse à purin. Raymond prendra la suite avec l’installation d’une stabulation libre et sa salle de traite, la construction d’un stockage pour le grain avec un séchoir, le tout automatisé, l’assainissement de la cour, la transformation en un très beau logis de la maison d’habitation et j’en passe… De la fin des années cinquante aux années quatre-vingt, il se fera beaucoup de travaux dans les fermes. Aujourd’hui, ce marché a presque complètement disparu. Les installations sont faites et surtout les exploitants qui ont beaucoup de temps libre qui est employé à des travaux de bâtiment, de mécanique.

87 En présentant la propriété de Monsieur d’Almont, j’ai aussi parlé du gentil petit château que j’avais remarqué à quelques pas de la demeure du baron. Il est habité par sa sœur, Mademoiselle Etiennette. C’est une vieille fille serviable et douce, elle habite ce château et est servie par un couple de domestiques. Lorsque je commence à travailler, en parallèle avec la maison Surtel, mon père y a entrepris des travaux de rénovation et d’entretien assez importants. Il y a quelques mois, en me promenant sur le chemin communal qui va de Villeperdue à Quincy, j’ai aperçu ce petit château. C’est pendant que nous sommes en chantier chez cette demoiselle que j’accompagne mon père pour chercher du carrelage à Issoudun avec la Bouine. La Bouine est le surnom de l’antique Citroën B14 que mon père avait acheté d’occasion en 1937 ; Un mécanicien-serrurier en a coupé la partie arrière pour installer à la place une plateforme entourée de planches basses, de façon à faire une sorte de caisse destinée à recevoir indifféremment le matériel ou les hommes. Nous passons par Reuilly et nous nous arrêtons chez Monsieur Nicolas, le patron d’une entreprise de plâtrerie. Cette visite a deux raisons : Monsieur Nicolas, quoique plâtrier, fait aussi des carrelages et il connaît très bien les négociants d’Issoudun et de Châteauroux. Ils ont du carrelage en stock et un choix plus important que leurs collègues du Cher. À cette époque, il manque encore beaucoup de choses, les séquelles de la guerre ne sont pas encore disparues. Monsieur Nicolas nous accompagnera pour introduire mon père auprès de ces négociants. La deuxième raison me concerne. Il n’y a que quelques mois que je suis embauché et mon père à l’intention d’officialiser ma condition d’apprenti. Le fils cadet de Monsieur Nicolas a ce statut dans l’entreprise de son père, il suit des cours par correspondance qui ont trait à son métier. C’est donc chez les Nicolas que je découvre, pour la première fois, ce que sont les fameux cours que je suivrai pendant trois ans. C’est à la suite de cette rencontre que mon père entreprendra les démarches pour officialiser mon apprentissage. Je serai embauché officiellement comme apprenti le 1er avril 1948 et les cours commenceront avec l’année scolaire. Je garde un bon souvenir de cette expédition. Nous traversons la Champagne Berrichonne que j’ai appris à connaître en cours de géographie, à l’école. Jusqu’alors dans le Cher, je n’ai pas dépassé Bourges. C’est le début du printemps, il fait beau et doux, je suis assis dans la caisse à l’arrière de la Bouine. De là, je découvre la Champagne du Berry à l’air libre. C’est une grande plaine vallonnée, à cette époque de l’année tout est vert, les immenses étendues de céréales ondulent au vent, je cherche désespérément les troupeaux de moutons qui devraient s’y trouver comme je l’avais appris à l’école, mais je n’en vois pas un seul. Car une révolution a eu lieu depuis l’édition de mon vieux livre de géographie. Les terres sèches et pauvres de cette région sont devenues riches avec les engrais chimiques, les troupeaux de moutons ont disparu au profit des céréales plus rémunératrices pour les fermiers. Je ne fais que constater ce que je savais déjà. Adieu donc, moutons du Berry mais ils n'ont pas tous disparu, outre les quelques troupeaux qui font de la résistance, il en reste trois sur le blason de ma belle province. Mon père ne trouve pas le carrelage recherché à Issoudun. Tant mieux, nous repartons pour Châteauroux. La route est toute droite, assis dans ma caisse, je vois dans l’axe de la route disparaître petit à petit la tour blanche d’Issoudun. Je crois que le record de distance de voyage en voiture qui datait de ma visite dans le sud du département, va être battu. À Châteauroux, mon père trouve enfin ce qu’il cherche. Les paquets de carrelage sont chargés dans la caisse, la mission est un succès. Nous ne repartons pas

88 de la capitale de l’Indre sans avoir trinqué. Le retour est sans histoire. J’aurai découvert les cours par correspondance, la Champagne Berrichonne, Issoudun et Châteauroux.

Un chantier important pour l’entreprise retient celle-ci pendant quelque temps dans ma première année d’apprentissage. Les clients s’appellent Déprès. Ils habitent la région parisienne, mais sont propriétaires d’une grande maison en face de l’abattoir de Mehun dans laquelle est installé un café. Le travail consiste à remplacer un pignon depuis sa fondation jusqu'à la pointe. Il est en briques pleines de 11 centimètres d’épaisseur et en fort mauvais état. Nous démolissons ce mur après avoir consciencieusement étayé le plancher et la charpente, ensuite nous le reconstruisons en briques creuses de 20 centimètres d’épaisseur, plus larges et plus isolantes. Si je me souviens bien du travail que nous exécutons ce qui est resté le plus clair dans ma mémoire, c’est le café. Il est placé en face de l’abattoir. Celui-ci a aujourd’hui disparu et laissé sa place au centre technique communal, seule une belle tête de bœuf qui trônait au fronton de l’ancien établissement passe une retraite tranquille dans les jardins du duc Jean de Mehun. Le café en question est le lieu de rendez-vous des bouchers, des charcutiers, de leurs commis, de Mehun mais aussi des environs. Ils viennent à l’abattoir pour tuer les bêtes qu’ils achètent dans la campagne, aux paysans du coin. Rentrent dans cet établissement toutes les bêtes dont la viande se vend en boutique : des bœufs, des veaux, des moutons, des cochons, des chevaux et quelquefois des ânes et des chèvres. Un boucher chevalin a pour surnom « bifteck d’âne ». Les représentants de cette corporation semblent être toujours assoiffés, les gens du bâtiment à côté sont sobres. C’est donc dans ce café bien placé qu’ils étanchent leur soif et qu’ils cassent aussi la croûte. Ces gens qui commencent leur journée très tôt le matin ont besoin de souffler dans la matinée, il n’est pas rare que les uns ou les autres viennent avec un bon morceau de viande et demande à la tenancière de leur faire cuire. Ces casse-croûte sont souvent fort animés et bien arrosés. Cette corporation est plutôt gaie. Mon père, qui a de nombreux copains dans cette société, est quelquefois invité à ces agapes. Je connais quelques-uns uns des bouchers et charcutiers qui fréquentent l’établissement, certains font ou ont fait des tournées à Preuilly. Parmi cette joyeuse bande, un personnage n’est pas de la profession, c’est le concierge de l’abattoir, il s’appelle Cromwel, c’est le frère de Madame Paviot de Preuilly et un cousin de la famille de notre Olivier « Lili » Cromwel. C’est lui qui contrôle tout ce qui entre et qui sort de l’abattoir pour le compte de la ville, qui doit faire payer les utilisateurs au prorata du volume de viande traitée. Monsieur Cromwel est choyé par les gens de la profession, il ne doit pas souvent acheter sa viande et il est de toutes les tournées et de tous les casse-croûte qui ont lieu au café sans jamais sortir son gousset.

L’un des clients les plus importants de l’entreprise est sans doute la subdivision des Ponts et Chaussées de Mehun (qu’on n’appelle pas encore l’équipement). Elle est toujours dirigée par Monsieur Debord, ingénieur des ponts et chaussés. Comme son nom l’indique, le travail de cette administration consiste le plus souvent en une succession de petites interventions sur les routes et les ponts. J’ai déjà évoqué la démolition de vieilles constructions pour la récupération des pierres qui servent pour l’élargissement des routes avant de les recharger et de les bitumer. Dans l’immédiat, après guerre, il reste encore beaucoup de routes départementales et la quasi-totalité des routes communales qui ne sont pas goudronnées. Après la guerre et avec la circulation qui commence à s’intensifier, ces routes sont pour la plupart en fort mauvais état. Les Ponts et Chaussées entreprennent une tranche tous les ans, ces travaux sont 89 faits par le personnel de l’administration. L’entreprise est rétribuée à l’heure, comme le personnel des ponts et chaussés. Nous ne sommes donc pas à la tâche et le rythme de travail est plus décontracté que sur les autres chantiers. Nous passons toujours avant la réfection de la chaussée pour reconstruire les aqueducs des eaux pluviales et des fossés qui sont écroulés, ou bien nous en créons de nouveaux. Après que les fossés ont été recreusés, il faut faire les passages des petites routes et chemins qui les traversent. Nous installons ou mettons en place les balises blanches dans les virages dangereux, elles ne sont pas encore en plastique comme aujourd’hui mais en tuyaux de ciment que nous scellons et peignons en blanc. Nous entretenons aussi les ponts avec la réfection des trottoirs, des garde-fous, des quarts de cônes (ces maçonneries en cône qui relient les culées des ponts au remblai de la route). Au début des années cinquante, un pont vient d’être reconstruit sur un bras de l’Yèvre à Mehun par l’entreprise Métivet de Bourges (j’y avais fait la connaissance de son patron lors de la remise des prix des cours par correspondance2). Un différent existe entre cette entreprise et Monsieur Debord, l’ingénieur de la subdivision. L’entreprise Métivet n’a pas terminé les travaux et c’est l’entreprise Bugeon qui est chargée de ce travail qui consiste essentiellement en la construction de murs de soutènement des remblais de la route et des quarts de cônes. À certains endroits le niveau de l’eau ne permet pas le terrassement des fondations au-dessous de celui-ci aussi nous avons recours à des pilotis en bois (des pieux de chêne de 12 ou 14 centimètres de côté et plusieurs mètres de long). Pour les enfoncer, mon père a trouvé un outil curieux, un maillet à deux queues : en fait, c’est une bille de bois de la taille d’un petit tonneau de 50 litres, cerclé à chaque extrémité, deux manches y sont plantés et forment un angle qui permet à deux hommes de se tenir côte à côte en tenant chacun un manche. Il faut qu’ils s’entendent bien pour lever l’engin et le laisser retomber en cadence sur le pieu. Ce travail est pénible, ce sont deux cantonniers, ou peut-être des chômeurs d’un moulin arrêté par les basses eaux nécessaires aux travaux du pont, qui manœuvrent cet engin d’un autre âge. Cet outil est plutôt insolite car il existe depuis longtemps des appareils à main ou mécaniques appelés « bélier » pour faire ce travail avec beaucoup moins d’efforts. C’est assurément le petit nombre de pieux qui fait que le déplacement d’un tel engin n’a pas été envisagé, et il ne faut pas oublier que nous sommes encore à une époque où le travail se fait essentiellement à la main. Sur ce chantier, un incident me donne à penser que la morale d’une fable de La Fontaine « suivant que vous soyez puissant ou misérable » est encore d’actualité. L’entreprise Métivet avait un enduit à faire sur une culée en béton pour recouvrir un défaut de coulage. Pour faire cet enduit, il fallait que le niveau de la rivière soit baissé ce qui a été fait grâce à l’empellement du moulin en aval dont les vannes ont été ouvertes ce qui nous permet de faire ces fameuses fondations. La conséquence est que le moulin au chômage. Il faut donc faire vite, et Monsieur Debord a sommé l’entreprise Métivet d’intervenir pendant cette période. Je suppose que pour mettre au point cette intervention, un rendez-vous a été pris entre Messieurs Métivet et Debord. Ce matin-là, lorsque nous arrivons sur le chantier, Monsieur Métivet est déjà sur place tandis que Monsieur Debord arrive. La discussion s’engage entre les deux hommes à quelques pas de nous. L’entrepreneur écoute l’ingénieur exposer ses exigences. Calmement il lui répond qu’il n’a pas l’intention de revenir sur le chantier. Monsieur Debord hausse le ton et menace de pénalités son interlocuteur. Celui-ci après avoir laissé parler quelques minutes notre brave ingénieur lui répond clairement, sans se fâcher, mais d’une voix assez forte pour que tout le monde entende : « Mon petit Debord, je t’emmerde et je 2 Voir le journal de Preuilly 2012 90 ne reviendrai pas ». Sur ce, après s’être déplacé pour saluer mon père, un peu gêné par la situation, Monsieur Métivet remonte dans sa traction et s’en va. Effectivement, l’entreprise Métivet ne reviendra pas, et c’est l’entreprise Bugeon qui exécutera le travail. Monsieur Debord ne s’attarde pas sur le chantier après cet incident. L’explication de l’attitude de Monsieur Debord, qui n’a pas réagi aux propos d'un Monsieur Métivet si imbu de son pouvoir et de ses prérogatives, m’est donnée par mon père. Il se trouve qu’à cette époque ce grand et puissant entrepreneur est le grand maître d’une loge maçonnique à Bourges dont l’ingénieur en chef des Ponts et Chaussées du Cher est l’un des membres. Je plains Monsieur Debord, si intègre et si jaloux de son pouvoir, blessé dans son amour-propre par ce camouflet infligé en public.

L’un des travaux les plus étonnants que nous exécutons pour le compte des Ponts et Chaussées est peut-être le scellement dans la chaussée des routes, dans les courbes les plus passagères à Mehun en particulier, de petits pavés en caoutchouc, jaunes dans leur partie supérieure, et garnis de pattes de scellement. Ce travail se fait à la main. Armés d’une massette et d’un ciseau, à genoux sur l’axe de la route (une chance que la circulation ne soit pas encore importante) nous creusons des trous dans la chaussée, et Dieu sait qu’elle est dure !. Ils sont espacés de 50 cm. Ce marquage au sol est l’ancêtre de ce que seront les lignes jaunes puis blanches. Nous ne continuerons plus l’installation de ces pavés, ils ne sont pas très visibles pour les conducteurs, ils se descellent souvent et l’épandage d’une nouvelle couche de bitume et de gravillons les recouvre obligatoirement. C’est en nous rendant sur un chantier de pose de ces pavés, dans un virage de la nationale 76, à l’intersection de celle-ci avec la rue Jeanne d’Arc à Mehun, que la Bouine connaît un gros ennui. Nous venons de déjeuner chez Madame Couvert et nous montons la rue Jeanne d’Arc qui n’est pas encore à sens unique. Je suis assis comme d’habitude au fond de la caisse avec les autres ouvriers quand un bruit sinistre nous parvient de l’avant de la camionnette. Quelques secondes plus tard, alors que nous sommes immobilisés, des morceaux de ferraille sortent en roulant de sous la voiture, et descendent la rue en pente : ce sont des morceaux de pistons et de segments. Le moteur vient de rendre l’âme… Par chance, nous ne sommes qu’à une centaine de mètres de l’atelier de Monsieur Bardin, le mécanicien de mon père. Nous poussons la Bouine sans peine jusqu’à l’atelier situé plus bas. Les dégâts sont considérables, il faut refaire le moteur, et cela va demander deux ou trois semaines. Le coup est rude pour l’entreprise qui ne peut pas se passer de voiture pendant une période aussi longue. Momentanément, c’est Maurice Mabilat, le transporteur de matériaux, qui nous transporte au chantier et nous ramène à Preuilly. Mon père décide qu’il nous faut deux voitures, l’entreprise ne serait que plus facile à gérer. Il part donc à la conquête d’un autre véhicule. Il a pensé un temps à une camionnette 203 neuve, mais il faut plusieurs mois de délai, si ce n’est plusieurs années : ce sera donc un véhicule d’occasion. Le lendemain après-midi, mon père se rend donc à Bourges pour faire la tournée des grands garages. Alors que nous sommes encore sur le chantier, grande est notre surprise lorsque nous le voyons arriver au volant d’une camionnette C4, bâchée et repeinte à neuf. Il l’a trouvée chez un particulier à Bourges. Elle lui a coûté cher, 400 000 F, alors qu’une 203 neuve ne coûte que quelques centaines de milliers francs en plus, car la pénurie de véhicules neufs a fait envoler les prix de l’occasion. Je la trouve belle notre nouvelle camionnette. Mais contrairement à la Bouine elle n’aura pas d’autre nom que celui de C4. Outre sa peinture neuve, elle est bâchée ce 91 qui lui donne un confort appréciable pour les ouvriers qui voyagent dans la caisse. Son moteur plus moderne est plus puissant et plus silencieux que celui de la Bouine. Elle a aussi de meilleurs freins et roule nettement plus vite. Nous n’aurons été handicapés que deux jours par cette panne, deux jours que nous aurons passés à vélo pour nous rendre de la maison au chantier, ce qui nous arrive encore assez souvent à cette époque. Pourtant le sort s’acharne. Un matin, je suis sur la banquette avant de la C4 avec Jean qui conduit, nous roulons tranquillement sur la nationale 76 pour nous rendre à Vignoux sur Barangeon où nous démolissons un mur de clôture en maçonnerie de plus de 2 mètres de haut qui gêne la visibilité dans un virage. Le ronronnement du moteur est agréable, j’apprécie aussi l’absence de courants d’air ce qui n’est pas le cas de la Bouine à qui il manque une vitre de porte. Mais un bruit sinistre se fait soudain entendre sous le capot, semblable à celui qui avait causé la casse du moteur de la Bouine. Après avoir rangé notre véhicule sur l’accotement et soulevé le capot, nous ne pouvons que constater le trou béant qui apparaît dans le carter du moteur, assez grand pour y passer le poing. « L’habit ne fait pas le moine », on a beau avoir une belle peinture et une bâche, cela n’empêche pas d’avoir un moteur qui rende son dernier souffle. Cette fois, nous ne sommes pas pris au dépourvu, la Bouine est rentée au bercail nantie d’un moteur refait à neuf avec lequel elle roulera encore pendant une quinzaine d’années, et l’antiquité se fait un plaisir de remorquer celle qui avait pris sa place dans mon cœur. Le diagnostic de Monsieur Bardin est le même que pour l’ancêtre, le moteur est mort. Mais la réparation est plus rapide, un échange standard est possible grâce à une maison spécialisée dans ce genre d’opération. Après la réparation, voilà l’entreprise avec deux véhicules à moteurs neufs qui rouleront sans histoire en attendant une 203 camionnette qui prendra place dans l’écurie des années plus tard.

Souvent, nous sommes en chantier à proximité de celui des cantonniers, pour les travaux de route. À cette époque, en plus de l’entretien d’un secteur de routes attribué à chacun d’eux, ils se regroupent en équipe pour entreprendre des travaux de rénovation. C’est une bande de joyeux lurons pour qui le rendement n’est pas un souci. On ne dit pas sans raison : « que la sueur du cantonnier coûte cher ». Leur compagnie est agréable, ils blaguent volontiers et travaillent décontractés. Quelquefois nous nous joignons à eux à l’abri d’un bois ou d’un buisson pour des déjeuners qui n’engendrent pas la morosité. Leur grand patron, Monsieur Debord, est secondé par trois chefs cantonniers, on dirait conducteurs de travaux aujourd’hui. D'abord Monsieur Arnault a un secteur qui comprend la ville de Mehun et quelques communes au nord et à l’est de cette ville. Il habite à Mehun, c’est un brave homme aimé et respecté par ses cantonniers. Il sait prendre ses responsabilités, mon père l’apprécie. En dehors de son métier, c’est le patron du parti communiste à Mehun, il en deviendra maire le temps d’un mandat. Le deuxième chef cantonnier est Monsieur Brossier dont le secteur étendu couvre de nombreuses communes auquel appartiennent celles qui bordent le Cher. C’est avec lui que nous travaillons le plus. Lui aussi est bien sympathique. Il parcourt de nombreux kilomètres en vélo, et connaît très bien les maires des communes de son secteur et de nombreux cultivateurs. Souvent, on lui offre un petit verre qu’il ne refuse jamais, il apprécie aussi ceux que nous ne manquons jamais de lui offrir sur le chantier ou quand l’occasion se présente au café. Quelquefois, ses retours à Somme où il habite, sont laborieux, surtout en fin de journée.

92 Le troisième chef cantonnier habite Lury. Son secteur comprend les communes du canton sauf Brinay, Quincy et Preuilly. J’en connaîtrai deux à ce poste qui sera ensuite rattaché à celui de Monsieur Brossier. Monsieur Debord visite régulièrement les chantiers. Sa voiture est reconnue de loin aussi bien par les cantonniers que par les maçons par qu’elle avait des jantes d’un jaune éclatant. Lorsqu’il arrive sur le chantier, tout le monde est à son poste et aucune bouteille de vin ne traîne. Monsieur Debord n’apprécie pas beaucoup que son personnel boive au travail, cependant je suis bien persuadé qu’il ne se fait pas beaucoup d’illusions sur la tempérance de ses subordonnés. Il est poli, mais sourit rarement et ne s’en prive pas lorsqu’il a une remarque à faire. En revanche, il est juste et tous ceux qui le connaissent bien remarquent vite sa compétence et son intégrité. Il est le modèle du parfait fonctionnaire au sens propre du mot.

J’ai eu droit, un jour de 1957 à l’une de ses remarques acides sur l’aspect de mon travail. Je suis alors occupé à la réfection du pavage des trottoirs de l’un des ponts entre Foëcy et Vignoux. Il faut déposer les pavés, les reposer convenablement et refaire les joints en mortier de ciment. Le sable que nous avons sur le chantier est un peu gros et le mélange n’est pas riche en ciment ce qui donne à l’ouvrage un aspect rugueux. Monsieur Debord s’approche de moi, regarde mon travail et me demande d’un ton persifleur si c’est moi qui l’ai fait. Sachant très bien ce qu’il allait me dire, je lui réponds par l’affirmative, en rougissant. Il me jauge du regard et la sentence tombe avec en prime un sourire moqueur : « Eh bien ! Jeune Bugeon : Vous travaillez comme un cochon ! » Je regarde autour de moi, toute l’équipe a entendu mais personne ne relève le nez de son ouvrage mais je les vois tous sourire intérieurement, même mon père, pas mécontent de la petite leçon qui vient de m’être donnée, une petite leçon que je retiendrai toute ma vie. Je garderai toujours, malgré tout et peut-être aussi à cause de cela, beaucoup d’estime pour cet homme. Longtemps après cet incident, nous travaillerons pour son compte personnel dans un immeuble qui lui appartient à Bourges. Nous ne le reconnaissons plus, le fonctionnaire strict en dehors de son travail est le plus aimable et le plus attentionné des clients. Bien longtemps après, j’aurai le plaisir de travailler à la construction d’une halte-garderie pour la ville de Saint Doulchard dont il est le maire. Nous serons alors en 1990, 50 ans auparavant, le jeune agent qu’il était en 1940 rendait visite à mon père pour la démolition du pont de Sainte Thorette et la réfection de celui de Preuilly, 50 ans pendant lesquels l’entreprise Bugeon, dans sa continuité, a travaillé en bonne intelligence avec Monsieur Debors, l’ingénieur, le Client, puis le Maire.

C’est toujours sur le chantier de ce même pont que l’une de nos brouettes est victime d’un accident extraordinaire. Nous sommes encore occupés à la réfection des trottoirs lorsqu’une giboulée nous oblige à nous mettre à l’abri sous une sorte de tente que nous avons confectionnée avec une bâche pour servir de baraque. Le chantier est signalé par des panneaux et des barrières réglementaires et une brouette est restée sur la chaussée, bien rangée contre le trottoir. Nous entendons soudain arriver une moto, puis un choc sourd. Nous voyons d’abord la brouette qui passe en l’air devant notre abri pour retomber sur ses pieds, puis un homme qui la suit en vol plané et atterrit sur l’accotement. Enfin, nous voyons passer la moto qui ferme la marche, toujours debout, la fourche et la roue avant en fort mauvais état, et dont le conducteur est toujours à sa place sur la selle. La moto s’arrête, elle aussi, devant nous. Nous sortons en courant de notre refuge, la pluie a cessé. L’homme à la moto répète, comme s’il ne savait dire que 93 cela : « Ça, c’est pas bien, les gars », mais il ne semble pas blessé. Celui qui avait pris son envol se relève, apparemment sans mal lui aussi, mais le choc et l’émotion font qu’il vide son estomac d’un liquide que nous prenons, un court instant, pour du sang mais qui n’est en réalité que du vin rouge. La brouette en bois de fabrication maison est en parfait état malgré son vol dans les airs. Elle a seulement perdu son mortier en route. Le conducteur retrouve ses esprits et nous dit qu’il n’a pas vu les panneaux et la brouette à cause de la pluie sur ses lunettes, et il ne conteste pas son manque d’attention. Nos deux lascars décident de partir à pied en direction de Vignoux pour chercher du secours et téléphoner afin de faire enlever la moto accidentée. Lorsqu’ils reviennent nous comprenons que la pluie n’est pas la seule responsable de l’accident. En effet, sur le chemin du retour, les deux hommes ont beaucoup de difficultés à marcher droit et encore plus pour s’exprimer. Si le choc les avait un moment dégrisés, le petit remontant qu’ils ont dû prendre à Vignoux les a rendus à leur ivresse. Cet accident est rentré dans ma mémoire au rayon des bons souvenirs. Ce n’est pas tous les jours que l’on voit des vols de brouettes et de motards.

Les copains

La tranche de ma vie entre mes quatorze ans à la sortie de l’école et mes vingt ans à l’automne 1953 où je prends le train pour faire mon service militaire est semblable à une lente métamorphose. Le gamin inexpérimenté est devenu un homme, un maçon, le travail occupe la plus grande partie de mon temps, six jours par semaine, neuf heures par jour et sans congés. Ce qui me reste de temps libre, la semaine, je l’occupe à ma guise. À cette époque, le temps libre à la campagne les jours de semaine, c’est la rencontre avec les copains dans les deux cafés de Preuilly, c’est aussi dans ces cafés que se passe souvent la « troisième mi-temps » des maçons après la journée de travail. Après la guerre, les deux cafés de Preuilly ont changé de tenanciers. Madame Danjon a pris sa retraite. Elle est retirée dans la maison que mon père a agrandie. Elle a gardé et emporté avec elle la recette buraliste et le bureau de tabac. C’est chez elle que j’achète mes premiers paquets de cigarettes. Elle est toujours aussi aimable et je crois qu’elle apprécie le contact qu’elle a gardé avec beaucoup de ses anciens clients du café. Celui- ci a été repris par Monsieur Desmoulières. Il a, quelques mois plus tard, loué la plage à la commune pour neuf ans. Il est d’un naturel bourru et les clients lui préfèrent son épouse qui est agréable, jeune et commerçante. Desmoulières réussit à faire repartir la plage dont la fréquentation devint même plus importante qu’avant la guerre. Il a installé une ginguette avec un bal fréquenté par toute la jeunesse des alentours. Comme auparavant, des liaisons par car venant de Vierzon et Bourges sont établies le dimanche. L’assemblée de la plage réapparaît au cours des premières années. Des fêtes nautiques sont organisées avec les jeunes de Preuilly bénévoles et enthousiastes, enthousiasme qui, malheureusement, tombe vite quand ils s’aperçoivent qu’ils ont travaillé pour le roi de Prusse. En effet, si ces fêtes remplissent la caisse de Desmoulières, elles ne rapportent pas un centime à la commune. Pourtant, grâce à ces débuts en fanfare, la plage est bien relancée et restera une bonne affaire pour les gérants pendant plus de trente ans.

L’autre café, qui fait aussi épicerie, a lui aussi changé de tenancier. Madame Cosson l’a laissé à son propriétaire Achille Allion, retiré à Preuilly depuis avant la guerre, époque pendant laquelle il avait acheté cet établissement sans l’occuper pour autant. 94 Dans ce café se rencontrent souvent, et je peux même écrire quotidiennement, des joueurs de cartes invétérés. Ils jouent des soirées et quelquefois même des nuits entières. Il m’arrive d’y consommer avec les copains, plus rarement avec les maçons et jamais avec mon père. En effet, un contentieux existe entre Achille Allion et lui depuis la création du syndicat de chasse. Ce contentieux porte sur le règlement du syndicat qui a réduit les jours de chasse aux dimanches, jours de fête et au lendemain de l’ouverture. Cette réglementation fait la quasi-unanimité parmi les chasseurs qui travaillent et n’ont pas le temps d’aller chasser la semaine et est une bonne chose pour la gestion du gibier. Mais elle n’est pas du tout du goût de notre gendarme en retraite qui prétend vouloir chasser quand cela lui fait plaisir. Ce différent a séparé les deux hommes. Tout le monde sait que les querelles de chasse sont les pires à la campagne. Le patron du café a néanmoins réussi à louer quelques lopins de terre sur lesquels il chasse avec quelques-uns de ses amis d’où ils narguent les chasseurs du syndicat.

C’est certainement avec les maçons que je fais les haltes les plus nombreuses dans les cafés, à la sortie du travail. Ces haltes ne se font pas uniquement à Preuilly mais aussi dans les établissements qui sont sur notre route, comme chez Madame Couvert à Mehun, dans les cafés de Somme, chez Louisa à Quincy et dans bien d’autres lieux. Au cours des premières années, nous consommons surtout du vin blanc du pays vendu à la bouteille (0,66 l) ou à la « fillette » (0,33 l). Il viendra vite un temps où le vin du pays, certainement plus cher que le vin de négociant, ne sera plus vendu qu’au verre et pas dans tous les cafés, le vin en carafe sera du vin de négociant. C’est aussi à cette époque que le vin rosé est plus vendu que le vin blanc. L’été, nous buvons quelquefois de la bière, quant à l’apéritif, il s’en boit rarement la semaine, quelquefois le dimanche après être sorti au bal ou au cinéma. À cette époque, les cafés tiennent encore une grande place dans la convivialité du village. Ce sont les principaux lieux de rencontres, les populations de toutes conditions s’y côtoient. Il s’y boit essentiellement du vin en carafe mais aussi de plus en plus au verre. Il y a bien sûr trois ou quatre poivrots de service, mais la plupart des consommateurs ne boivent pas plus que de raison. Pour le plus grand nombre le but principal c'est la rencontre avec les amis, les copains, les jeux. Il faut savoir aussi que le vin ne se boit pas qu’au café. Il est consommé dans la plupart des ménages, aux repas. S’il est de coutume que les femmes et les enfants le mouillent avec de l’eau, il est très rare que celle-ci soit bue plate. À la campagne où la plupart des habitants ont leurs lopins de vigne, les hommes partent rarement au travail sans leur bouteille de vin. Il faut dire aussi que le vin consommé journellement est un petit vin rouge qui ne dépasse que rarement 9°. Un homme qui travaille dur, dans la force de l’âge, boit en moyenne plus de deux litres de vin, quelques-uns en boivent beaucoup plus. Si l’espérance de vie est moins élevée qu’aujourd’hui, la consommation du vin n’en est pas la cause principale. J’ai connu des anciens qui ont bu leur vie durant les quantités que je viens de citer, qui en plus faisaient une consommation journalière d’eau-de-vie, souvent une petite goutte le matin avec le café et également au repas de midi, sans que cela ne les empêche de devenir presque centenaires. Les femmes vont rarement au café à la campagne, sauf celles qui viennent au bureau de tabac pour chercher le tabac de leur mari. Ce sont, la plupart du temps, des maîtresses femmes qui ne verraient pas d’un bon œil leur homme fréquenter cet établissement de perdition. La mentalité des villageois est bien enracinée et les vieilles habitudes perdurent. Ce n’est qu’à la fin des années 50, avec la forte montée du niveau de vie, que les vieilles habitudes ancestrales disparaîtront doucement. Il n’y à 95 d’exception à la séparation des hommes et des femmes dans la fréquentation des bistrots que les dimanches et jours fériés, et la sortie du bal ou du cinéma où les garçons invitent les filles à l’apéritif.

Dès mon entrée dans l’entreprise, les liens qui m’unissent à mes copains d’école et de vacances se distendent quelque peu. Je n’ai du temps libre que le soir après le travail, les dimanches et jours de fêtes après-midi. Les dimanches matins sont souvent occupés par des tâches diverses, jardiner, scier du bois, accompagner mon père à la chasse, et plus tard chasser avec lui. Certains de ceux que j’ai côtoyés sur les bancs de l’école continuent leurs études, d’autres comme moi leur apprentissage, beaucoup ont quitté Preuilly avec la fin de la guerre, quelques-uns uns reviennent pour les vacances. Moi, je n’ai pas de congés, je ne peux donc pas m’intégrer dans leur bande ou, comme avant, me baigner dans le Cher avec eux. Je ne fais, la plupart du temps, que de les croiser et bien qu’ils soient restés de bons copains, je sors très peu avec eux.

À quatorze ans j'imagine être déjà devenu un adulte, je bois quelques verres de vin sans eau et je fume mon paquet de cigarettes par semaine, mais je ne passe pas encore mon temps libre avec les jeunes gens de Preuilly qui écument les fêtes, les bals, le cinéma en soirée. Je n’en suis pas encore arrivé là, pourtant ce n’est pas l’envie qui m’en manque. Dans les premières années, je continue de sortir avec des camarades beaucoup plus calmes. Ce sont entre autres, Serge Richetin et un nouveau venu à Preuilly, Pierre Debat dit « Pierrot ». Serge est mon aîné d'un an, il m’a toujours accompagné depuis que nous nous sommes assis sur le même banc d’école. Il est en apprentissage à Mehun, dans une manufacture où il apprend le métier de décorateur sur porcelaine. Il aime ce métier et je crois qu’il apprend avec tout le soin que celui-ci demande. Comme moi, il n’est libre que le dimanche après-midi, il est aussi plus sérieux ou peut-être moins argenté que moi et ne fréquente que rarement le café. Pierre Debat n’est à Preuilly que depuis quelques mois mais son père vient de prendre sa retraite d’agent SNCF. Avant la guerre, mon père lui avait construit une maison du côté de la route de la Bertherie dans laquelle il vient d’emménager avec sa femme, sa belle-mère et Pierrot. C’est la grand-mère qui est originaire de Preuilly. Elle y possède encore une belle parcelle de vigne qui était jusque là cultivée par des journaliers. Monsieur Debat avait été en poste à Limoges. C’est un limougeaud au poil noir et à la moustache gauloise, il a gardé l’accent de sa région natale tout comme Pierrot. Son épouse ne devait pas avoir d’occupation autre que ménagère. Quant à la grand-mère, elle vit depuis longtemps avec la famille, elle me paraît plutôt sympathique et surtout heureuse d’avoir retrouvé son village natal. Pierre a trois ans de plus que moi, il devrait sortir avec des garçons de son âge mais il n’a pas encore quitté les jupons de sa mère et il n’a pas beaucoup de maturité aussi la compagnie de Serge et la mienne lui conviennent très bien. Pierrot vient de terminer son apprentissage de cordonnier et a l’intention de s’installer à Preuilly pour y exercer son métier. En attendant de partir au régiment, il installe son atelier devant la fenêtre de sa chambre. Quelque temps avant de venir définitivement à Preuilly, en discutant, les Debat avaient proposé à mon père que Pierrot lui confectionne une paire de souliers de travail. Les souliers arrivent avec le déménagement. Ils paraissent et sont effectivement de qualité et mon père en est satisfait. Son ami René Couvert aux vues de cette qualité et du prix honnête, en commande une paire pour lui. Les souliers de mon père ont été montés à Limoges, peut-être par Pierrot mais certainement dans l’atelier et sous l’œil de son patron. Ceux 96 de René le seront à Preuilly devant la fenêtre de la chambre. Quand René en prend livraison, ils sont en tout point semblables à ceux de mon père, mais surprise, après quelques jours de marche, les semelles refusent de suivre la tige et avec celle-ci ouvrent la gueule comme celle d’un chien courant. Malgré un retour à l’atelier du jeune fabricant, jamais les semelles ne suivront les pieds de leur propriétaire. Pierrot arrêtera très vite la fabrication pour se cantonner dans les ressemelages et les petites réparations. Malgré son désir de bien faire, il n’a que fort peu de clients, et finalement, le brave Monsieur Bernier, notre vieux cordonnier, travaille encore et plutôt mieux et moins cher que Pierrot. La famille Debat ne prend pas ce médiocre départ au tragique, Pierre est encore jeune, il lui faudra faire son service militaire et là, ils mettront le paquet. En attendant, Monsieur Debat qui a déjà une bonne retraite, l’améliore en prenant le poste de secrétaire de mairie qui vient d’être vacant et en plus, il y a le travail de la vigne et du vin que la famille a pris en main en lieu et place des journaliers. Ils n’ont pas de problèmes de commercialisation, la famille se charge de boire la récolte.

C’est donc en compagnie de Serge Richetin et de Pierre Debat que je sors le plus souvent les dimanches après-midi et les jours de fêtes, sauf peut-être quelques dimanches en période estivale au cours desquels je retrouve mes copains de vacances. Nos sorties se limitent au cinéma en matinée, à quelques foires ou assemblées. S’il nous arrive quelquefois de boire un verre, nous préférons fréquenter les pâtisseries où nous nous achetons un bon gâteau que nous dégustons sur place au salon de thé. En revanche, nous ne buvons pas thé que j’assimile à une tisane. Ces sorties entre jeunes bien sages ne durent qu’à peine deux ans. J’ai de plus en plus envie de suivre les copains plus âgés que moi que je fréquente souvent au café. Parmi eux, il y a d’abord Henri « Didi » Beurdin. Il est le plus âgé de tous, et il a sept ans de plus que moi. Il n’a commencé à sortir vraiment qu’après son service militaire, auparavant, il allait surtout à la pêche mais, depuis son retour, il rattrape bien le temps perdu, c’est un joyeux luron, il aime bien faire des blagues et accepte bien ma compagnie malgré la différence d’âge. Olivier « Lili » Cromwel est de cinq ans mon aîné. Je l’ai fréquenté à l’école, à l’église où il m’apprit mes fonctions d’enfant de chœur et, depuis cette époque, je l’ai toujours considéré comme un bon copain. S’il sort avec les autres jeunes de Preuilly, il a beaucoup d’autres activités, il fait du cyclotourisme au club cyclotouriste de Bourges. Il a passé les brevets des 400, 600 et 1000 kilomètres, il a gravi les grands cols des Alpes et des Pyrénées qui ont fait la gloire du Tour de France. Son grand exploit sera de faire un Paris-Brest et retour. Il lui arrive quelquefois d’aller danser au dancing chic de Bourges du « Grand Café » et fréquente aussi le théâtre municipal, peut-être sort-il avec des amis qu’il s’est faits sur la route. Outre le fait qu’il soit resté un bon copain, c’est lui qui m’apprend à jouer au 4.21 et j’aime bien l’entendre raconter ses exploits. .Si Robert Langilier est plus jeune que les deux premiers, il a quand même deux ans de plus que moi. Il travaille depuis l’âge de 13 ans, dès qu’il eut passé son certificat d’études. Il commença comme vacher chez Gaston Romain, fermier de la locature de ma grand-mère Miniau, puis quelques mois plus tard il entra au service de Monsieur Guyot en qualité de valet de chien (aide piqueur). À l'époque où je commence à sortir, il a momentanément laissé cette place pour celle de charretier chez Monsieur Chéritat à la ferme de Senay. Par la suite, il reviendra chez Monsieur Guyot où il deviendra piqueur. Robert est, lui aussi, un bon copain que je rencontre aussi au café et que je serais bien heureux de suivre. 97 Je connais moins Robert Chéritat, le fils du fermier de Senay. Je fais la connaissance de Robert assez vite car il sort souvent avec Robert Langilier, ils ont le même âge. Je le trouve sympathique et c’est peut-être avec lui que je sortirai le plus souvent.

Je saute le pas un dimanche après-midi où je n’ai pas trop envie de retrouver mes habituels copains aussi je pars seul, en vélo, pour Quincy où se déroule une Cavalcade. À cette époque, beaucoup de villages font leur Cavalcade. Je crois que celle-ci sera la seule qui sera organisée à Quincy. Je ne me souviens plus si je retrouve mes deux collègues que, de toutes les façons, je n’ai guère envie de suivre mais je suis seul lorsque je rencontre mes grands copains de Preuilly. Didi m’aperçoit et m’appelle : « Ne reste pas tout seul, vient donc avec nous ». Bien entendu c’est avec joie que j’accepte cette invitation et que je me joins à la joyeuse bande. En plus des copains de Preuilly, il y a des garçons et des filles de Sainte Thorette que je connais bien. Je rentre au bal, le bal parquet Vinçon, il y a foule. Je ne sais pas danser, et de toutes les façons, je suis bien trop timide pour demander une danse à une fille. Je crois que c’est Simone, la sœur de Robert Chéritat, qui me voyant seul dans un coin, vient me chercher pour me faire danser, je lui en serai toujours reconnaissant. Mais celle qui fait battre mon cœur à grands coups, c’est une jeune fille de mon âge très sympathique, qui vient me trouver et me propose de danser avec elle. C’est formidable de danser avec une belle fille, quel niais j’ai été de suivre Serge et Pierrot au cinéma et dans les pâtisseries, à partir de cet instant, c’est sûr, je suivrai mes grands copains. Nous sortons du bal et la joyeuse bande entre dans un café (l’actuel bureau de tabac). Tout le monde s’attable et chacun y va de sa tournée de vin blanc. Je crois même qu’il y a aussi de la galette. Je n’ai que seize ans, mais je ne faiblis pas plus que mes aînés, il faut dire qu’avec les maçons, j’ai déjà un bon entraînement. Ce doit être encore Didi qui m’interpelle et me dit : « C’est très bien d’être avec nous, mais pour finir la soirée en beauté il faut que tu nous chantes la chanson du maçon ». Il parlait de la chanson du maçon, créée pendant la guerre par Maurice Chevalier, et que j’avais appris pour faire plaisir à mon père. Je suis un piètre chanteur, mais à cette époque j’aime bien chanter, pas forcément en société, je fredonne juste un peu sur les chantiers, en travaillant. Je ne connais aucune chanson entièrement, mis à part la chanson du maçon et quelques chansons d'école. J’hésite un instant, je suis toujours timide mais sur l’insistance de la tablée et l’effet euphorisant du vin blanc, je me lève et entonne la chanson demandée. Je suis persuadé que quelques canards accompagnent les paroles. Malgré tout, je suis applaudi à tout rompre par la bande et aussi par une partie de la salle. Je suis heureux, j’ai l’impression d’avoir réussi mon examen de passage dans le monde des jeunes adultes.

À cette époque, le moyen de transport habituel est encore le vélo. Exceptionnellement, l’un d’entre nous, assez âgé pour avoir son permis de conduire, prend la voiture de ses parents pour nous emmener à un grand bal à Bourges, comme le bal des anciennes élèves de l’école ménagère de Vouzay. Mais cela demeure rare, et aucun de mes copains de Preuilly n’a de voiture chez lui et par conséquent, pas de permis de conduire. La première brèche faite dans nos habitudes de sortie sera le fait de Robert Chéritat. Pendant qu’il est au service militaire, son père achète une camionnette bâchée, Peugeot 203. Il lui prête lors de sa première permission et nous sortirons régulièrement en voiture avec lui quand il sera revenu. Nous ne sommes pas amateurs de longs trajets à vélo comme notre camarade Lili, nos sorties se limitent à un rayon d’une vingtaine de kilomètres à partir de Preuilly avec comme limites Bourges ou bien 98 Vierzon où nous n’allons que quelquefois par an, pour la foire-exposition ou le passage d’un cirque. Notre destination principale c’est Mehun. Nous y allons au bal surtout l’hiver, soit au Grand Café soit au Bosquet, un bal parquet fixe monté dans la cour arrière du café de la gare. Un autre bal parquet, le bal Marchand, restera monté dans la cour de l’hôtel de la Croix-Blanche, tout un hiver. Au bal, nous y allons surtout en matinée, à cette époque il y en a rarement en soirée. En revanche, pour le cinéma, c’est plutôt l’inverse, nous y allons souvent le dimanche en soirée après être allés au bal. Quelquefois nous y allons aussi le samedi soir. À Mehun, je connais bien le cinéma du Saint Syph où je suis allé durant toute mon enfance. En revanche, je découvre presque le Casino qui est à l’opposé de la ville, près de la place du 14 juillet.

Les fêtes

Il y a trois grandes fêtes traditionnelles à cette époque à Mehun : la Cavalcade, la Rosière et la Saint André. On y vient de toute la région, et des trains spéciaux, bondés, déversent les foules sur les quais de la gare, jusqu’à ce que la généralisation de l’automobile mette un terme à ces migrations ferroviaires massives. La Cavalcade de Mehun est très renommée (certainement la plus belle de la région et l’une des premières). Cette manifestation consiste en un défilé de fanfares, celle de Mehun bien sûr, mais aussi des villes voisines. Entre chaque fanfare avancent de magnifiques chars décorés de milliers de roses en papier, tous plus beaux les uns que les autres et tous automoteurs. Le plus beau est celui de la reine, elle y trône tout de blanc vêtu et coiffé d’un diadème. Elle est entourée de ses demoiselles d’honneur et de jeunes pages. La ville est décorée de guirlandes et il s’y lance des kilos de confettis. Une fête foraine est montée place du 14 juillet avec manèges, loteries et bal parquet. Je viens à cette Cavalcade depuis mon plus jeune âge où, avant la guerre, nous nous rendions à Mehun avec la Bouine. Déjà la foule était immense et la fête somptueuse. Quand je la retrouve après la guerre avec mes parents, puis avec les copains, elle est encore très belle surtout les premières années qui suivent la fin de la guerre. Mais d’année en année, les bénévoles qui l’organisent sont de moins en moins aidés, des dissensions se font jour, il n’y a pas de relève et la grande fête qui avait rassemblé, tous les ans, des milliers de spectateurs, disparaît. Quelques années plus tard, une nouvelle équipe la fera revivre comme au plus beau temps, la foule reviendra mais moins nombreuse et comme cela avait déjà été le cas, le manque de bénévoles et les nouveaux loisirs feront en sorte que cette belle et grande fête disparaîtra définitivement.

La fête de la Rosière existe depuis qu’une brave dame au siècle dernier a fait un legs dont les intérêts vont en dote à une jeune fille méritante de la ville, cette fête existe encore aujourd’hui, et se déroule comme toujours, le lundi de Pentecôte. La jeune fille désignée comme Rosière est au cœur de la fête. À cette occasion, la ville se couvre de guirlandes, des centaines de petits sapins recouverts de fleurs en papier jalonnent le parcours que le défilé va emprunter. Un arc de triomphe est dressé devant la maison de la Rosière. Tout comme une mariée, elle est vêtue d’une belle robe blanche. C’est le maire qui vient la chercher chez elle et qui à son bras, prend la tête du cortège pour se rendre sur la place du château. Une estrade y est dressée sur laquelle elle prend place avec le conseil municipal et les officiels qui ont été invités. La musique 99 municipale a fait, elle aussi, le défilé et se range au pied de l’estrade. Le maire couronne la Rosière, lui remet le legs (qui ne doit plus représenter que quelques dizaines de francs), puis entame un discours qui vente ses mérites et lui souhaite un avenir serein. Ce discours est suivi de celui du représentant du conseil général, quelquefois de celui du député. La cérémonie du couronnement se termine par un vin d’honneur où sont invités les officiels. La foule dont je fais partie envahit la fête foraine, les cafés (il fait souvent chaud à cette date). Plus tard, dans l’après-midi, la Rosière ouvre le grand bal. Fête traditionnelle s’il en est, La Rosière connaît encore un certain succès aujourd’hui. Si la population y est moins nombreuse, elle y est néanmoins toujours présente. Je n’ai jamais vraiment compris le succès de cette fête. Il n’y a que très peu de spectacle, celui qui se déroule n’est jamais renouvelé, et ce n’est pas non plus la fête foraine qui attire pas la grande foule pour elle-même. Il faut croire que la tradition a la vie dure, et que les lundis de Pentecôte, où le printemps est à sa plénitude, prêtent souvent à sortir.

La Saint André est à la fois un grand marché où l’on trouve de tout, une foire aux bestiaux, et une fête foraine. Elle attire une foule importante qui vient en grande partie des campagnes avoisinantes. À la différence des deux manifestations précédentes, la foule ne se concentre pas sur quelques heures mais durant toute une journée, du matin huit heures à tard dans la soirée pour la fête foraine. À cette époque, la foire a lieu le jour même de la Saint André c’est-à-dire le 30 novembre. Ce jour-là, Mehun et les campagnes alentours cessent plus ou moins leurs activités, les usines s'arrêtent, le travail des champs fait relâche, et si les écoles ne ferment pas totalement, elles n’accueillent que quelques élèves qui, comme à Preuilly, peuvent se compter sur les doigts d’une main. Depuis plusieurs dizaines d’années, la Saint André existe toujours, mais elle a lieu le samedi le plus proche du 30 novembre et la foire aux bestiaux a disparu. Et même si le grand marché et la fête foraine existent toujours, la foule singulièrement a rétréci et n’a rien à voir avec celle des Saint André de ma jeunesse. Mes copains sont quasiment tous paysans, si bien que je suis obligé de faire le tour du champ de foire avec eux. Il est rempli de bestiaux de toutes sortes, des bovins, vaches laitières, bêtes à viande, veaux. Il y a encore beaucoup de chevaux en dépit de leur remplacement par les tracteurs qui a déjà commencé dans les exploitations. On y trouve aussi des moutons, des cochons, surtout des porcelets prêts à être engraissés, il y a même quelques ânes. Je ne puis l’assurer, mais je crois qu’à cette époque, il n’y a pas encore le matériel agricole qui, quelques années plus tard, remplacera petit à petit le bétail. Le marché et la fête foraine bordent la route nationale de l’entrée du champ de foire jusqu’à l’intersection de cette route avec la rue Jeanne d’Arc, ils recouvrent aussi la place du 14 juillet et la rue Jeanne d’Arc jusqu’à la place de l’horloge tout comme les deux petites places qui bordent cette rue. Sur le champ de foire, mes copains discutent de la qualité des bêtes présentées en bons paysans. Mais, même en ayant passé ma courte existence à la campagne, je ne trouve pas grand intérêt à cette visite. C’est surtout pour ne pas les perdre que j’accompagne mes compagnons. Nous ressortons du champ de foire les souliers boueux tout comme les bas de nos pantalons. À partir de là, nos commençons la visite du marché. On y trouve de tout, des vêtements de toutes sortes et en grand nombre, de l’outillage souvent à des prix défiant toute concurrence, même s’il paraît que la qualité laisse souvent à désirer. Des pépiniéristes proposent des plants d’arbres, d’arbustes et surtout de vignes (c’est la saison de planter ou de repiquer). Je me souviens très bien de Robert Langilier qui y avait trouvé une « canadienne », une de ces vestes épaisses qui était la grande mode d’hiver pour les 100 hommes depuis la fin de la guerre. Il y a aussi des camelots qui proposent toutes sortes d’ustensiles et d’outils nouveaux, ceux-là n’ont pas le filet à la langue et arrivent à faire croire aux passants crédules que ce qu’ils vendent est indispensable. Il est vrai que dans les mains du démonstrateur, ces choses font merveille. Mes amis sont des sages et n’achètent jamais ce genre d’ustensile et tout comme eux je ne me laisse pas séduire. Tous les Mehunois sont sur la foire de Saint André, leur grande foire. Ce jour-là, ils reçoivent la famille, les amis, et on vient en foule des villages et des petites villes alentour, pas un paysan ne reste chez lui. Les restaurants affichent tous complet aussi bien pour le déjeuner que pour le dîner. Beaucoup de fermiers, de locaturiers, d’ouvriers agricoles se payent le restaurant à l’occasion de la foire. Mais pour mes copains comme pour moi, un casse-croûte fera l’affaire, car s’il nous arrive parfois d’aller au restaurant, cela reste exceptionnel. Mes copains ne jettent pas l’argent par les fenêtres et quant à moi j’ai mille francs (anciens) par semaine d’argent de poche, il me faut prévoir pour mes cigarettes et les quelques incursions que je fais dans les cafés. L’après-midi est réservé à la fête foraine et surtout au grand bal qui a lieu sur le grand bal parquet Marchand ou au Grand Café. Chez Marchand, de grandes vedettes du musette de l’époque viennent animer ces bals. Nous verrons passer suivant les années, Mimile Vacher, Louis Ledrich, André Verchuren, Édouard Duleu, Loulou Corchia. Bien entendu, nous retournons danser en soirée après avoir dévoré un nouveau casse- croûte.

Les bals

Il n’y a pas que Mehun comme but de nos sorties, il nous arrive d’abandonner cette destination et d’aller vers d’autres cieux. Par exemple, nous aimons bien Saint Florent où nous allons danser au « Café de la Ville ». Il y règne une bonne ambiance et les filles ne sont pas farouches. Elles acceptent de danser avec nous sans nous connaître particulièrement, ce qui n’est pas le cas à Mehun où l’on peut s’attendre à faire banquette si on n’est pas connu. Dans cette même ville, il y a aussi un dancing d’été « Roseville », il nous arrive d’y aller quelquefois mais plus rarement, car il y a la concurrence de la plage de Preuilly. Nous allons quelquefois à Reuilly où un bal dominical se tient au café le « Moderne ». C’est un petit bal où nous retrouvons souvent des clients et des clientes du bal parquet Vinçon et du bal de la plage de Preuilly. À cette époque nous y rencontrons des militaires américains de la base de Déols, ils n’ont pas de difficultés pour trouver des danseuses, le prestige de l’uniforme et le fait d’être américain, sont des avantages auxquels beaucoup de filles ne résistent pas, heureusement pour nous ils ne sont jamais bien nombreux et sont souvent accompagnés. Le printemps et l’automne sont les saisons des assemblées de villages où l’on va danser dans les bals parquets qui se montent pour l’occasion. Il y en a deux qui tournent dans la région. Le plus grand reste souvent en place à Mehun. Je l’ai déjà cité, c’est le bal parquet « Marchand ». Nous lui préférons celui de la famille Vinçon, la mère tient l’entrée, elle connaît la plupart des jeunes de la région. Le fil André est un très bon accordéoniste et dirige l’orchestre. Cet établissement se déplace toutes les semaines d’un village à l’autre, il vient à Preuilly pour l’assemblée de printemps, celle du vin nouveau à l’automne et le 15 août pour l’assemblée de la plage. Ce bal parquet est

101 ancien et pas très grand aussi il sera vite remplacé par un autre plus grand et plus moderne. L’établissement Vinçon est renommé et a une clientèle fidèle constituée pour l’essentiel par les jeunes des villages environnants. Même s’il change de lieu tous les dimanches nous ne sommes pas dépaysés, nous y rencontrons toujours les mêmes jeunes. Ce bal parquet, je le connais depuis fort longtemps, depuis avant la guerre, depuis les premières assemblées de Preuilly dont j’ai gardé le souvenir et au cours desquelles il était monté. Un parquet plus grand et plus moderne le remplace bientôt. L’ancien parquet ne disparaitra pas, il cesse seulement de voyager de village en village et prend du service sur la plage de Preuilly pendant toute la saison d’été. En effet, la commune de Preuilly a remis la plage en adjudication au terme du premier bail, c’est Jean Sorbe, qui a repris le café Allion, qui enlève l’adjudication. Dans un premier temps Jean Sorbe louera le vieux parquet Vinçon puis il achètera par la suite. Celui-ci sera monté sur la plage jusqu’au début des années 80. Devenu maire, je l’achèterai pour la commune.

L’été c’est à la plage que nous prenons nos quartiers d’été. À cette époque, il y a foule sur l’herbe, sur le sable, dans l’eau, à la buvette où la plupart de ceux qui viennent passer une demi-journée au bord de l’eau se désaltèrent, mangent une friture ou une fromagée. Si le bal n’est pas bondé, il réunit quand même une bonne assistance. Comme je viens de l’écrire, deux gérants se succéderont avant que la commune ne rachète le matériel et la licence attachée à la plage. Demoulières l’avait déjà bien fait revivre malgré quelques lacunes, elle atteindra le sommet de son succès pendant les premières années de location de Jean Sorbe qui, en plus du bal parquet Vinçon, installera une terrasse plus vaste avec un auvent, un plongeoir sur la rive droite du Cher en face de la plage, il achètera aussi deux pédalos et des jeux pour enfants. À l'époque où je commence à sortir, c’est encore Demoulières qui est gérant de la plage, le bal connaît déjà un franc succès bien que l’orchestre ne soit pas de première qualité. Il a un répertoire plutôt limité et les mêmes morceaux sont resservis plusieurs fois au cours de l’après-midi notamment des airs de l’opérette le « chanteur de Mexico » très en vogue à cette époque. Je fréquente la plage le dimanche avec les mêmes copains que le reste de l’année. Je retrouve aussi mes connaissances des vacances d’été que je connais, pour la plupart, depuis mon plus jeune âge et qui continuent à venir passer l’été à Preuilly. Je rejoins ces derniers en semaine parfois, après dîner, quand la bande des vacanciers déambule dans Preuilly. Je ne suis pas le seul du village à fréquenter cette bande de copains. En effet, Didi et Lili viennent aussi quelquefois grossir l’effectif. Mes camarades habituels ne me tiennent pas rigueur de ce lâchage saisonnier et c’est tout naturellement que je rejoins leurs rangs l’été passé. Aujourd’hui l’époque de la plage avec sa baignade, son bal et sa foule, est bien révolue malgré les efforts méritoires que fait le nouveau gérant. La plage ne pourra retrouver une fréquentation digne de sa renommée que lorsque le Cher redeviendra autorisé à la baignade et que celle-ci sera bien organisée. Je suis toujours nostalgique quand dans bien des lieux, dans bien des endroits, il m’arrive souvent d’entendre dire par des interlocuteurs qui apprennent que je suis Preuillois « Ah ! Preuilly j’y allais avec mes parents lorsque j’étais jeune », ou bien « Est-ce que l’on y danse toujours sur la plage, j’y venais tous les dimanches ». Preuilly leur rappelle les bons moments de leur jeunesse, de bons moments qui furent aussi les miens. Je rêve toujours de revoir la foule multicolore sur une belle plage, baignée par une eau redevenue propre, une

102 guinguette avec ses flonflons, une buvette ombragée remplie de clients détendus. Je sors de mon sujet, mais il n’est pas interdit de rêver.

Il me faut aussi évoquer Cerbois. Dans ce village à quelques kilomètres de Preuilly, on a gardé le goût de la fête. Cerbois et ses jeunes ont, eux aussi, dans les années qui suivirent la guerre, organisé une Cavalcade qui connut un beau succès. Cette initiative, comme dans la plupart des petites communes, s’arrête, elle aussi, mais l’habitude des petits bals est restée. Aussi dans l’un des deux cafés, un bal est organisé de temps en temps, les dimanches après-midi surtout l’hiver. La salle de bal n’est pas très grande mais suffisante pour accueillir quelques dizaines de jeunes de la commune et des communes voisines. Ce petit bal, je le fréquenterai assidûment surtout quand j’aurai fait la connaissance de Pierrette, qui deviendra ma femme et la plus merveilleuse des épouses. C’est souvent seul que je me rends au bal, j’abandonne la bande ou plutôt, c’est elle qui ne me suit pas souvent dans ce village bien sympathique.

Avant que je parte au service militaire, le moyen de transport de la plupart des jeunes que nous sommes, c’est le vélo. Souvent, nous partons, jeunes de Preuilly, filles ou garçons, pour la même destination. Il arrive aussi que des jeunes des villages voisins, en particulier ceux de Sainte Thorette, se joignent à nous. Il est vrai que les deux villages sont très près l’un de l’autre, nous avons le même curé, quand nous étions encore enfants nous nous rencontrions souvent sur les grandes sablettes, en bordure des prés du domaine des « Maisons Neuves » où avec ma petite bande nous fraternisions avec les jeunes Gabilloux, les enfants du fermier. Depuis le mariage de ma sœur Jacqueline avec Raymond Tatin de Sainte Thorette lui aussi, les jeunes de Preuilly ont lié une solide amitié avec Roland et Jacqueline Tatin, le frère et la sœur de mon beau-frère. De son côté, Robert Langilier a des cousins à Sainte Thorette, un jeune homme André et une jeune fille dont le prénom m’échappe. Tous ces jeunes de la commune voisine sortent très souvent avec nous.

J’ai changé, le gamin s’est transformé en homme. La guerre qui venait de se terminer quand je commence à sortir, donne un besoin de découverte des sorties, des assemblées, des bals tel qu’ils recommencent à exister comme avant. Ce retour des habitudes issues du passé ne durera que quelques années. Lorsque je partirais au service militaire, les joyeuses bandes de jeunes en vélo commenceront à se désagréger avec l’apparition du progrès, autrement dit de l’automobile, de la moto, des cyclomoteurs. Les groupes de jeunes ne seront plus que de deux, trois ou quatre. Mes copains ne sortiront plus en vélo lorsque je reviendrai, et il m’arrivera seulement de prendre le mien pour rejoindre un camarade motorisé. Le retour aux habitudes du passé sera alors définitivement terminé, la modernité s’installera dans les loisirs et dans la façon de les concevoir. Avec plus de 60 ans de recul, je garde un très bon souvenir de cette époque qui suivit immédiatement la fin de la guerre. Celles qui viendront ensuite ne dégageront plus jamais, pour moi, la même impression de fraternité, de solidarité.

Premier jour de chasse

103 Depuis l’âge de douze ans je suis mon père à la chasse. J’aime bien marcher dans la plaine en compagnie des chasseurs. Quelquefois je fais office de rabatteur. Je suis en admiration devant l’adresse de mon père surtout quand il lui arrive de faire un doublé dans une compagnie de perdrix. J’aime bien voir et entendre chasser notre chien Ramono. Cette année-là, c’est décidé, je prends un permis de chasse. J’ai dix-sept ans. Je ne ferai plus le rabatteur, mais je serai un chasseur à part entière. J’aurai déjà pu chasser l’année passée, il est possible de chasser à seize ans.

Pour chasser, il faut être équipé de pied en cap. Pour le fusil, mon père me confie le fusil de mon grand-père Miniau. C’est presque une arme de collection. C’est un calibre seize à chien et à percussion centrale. Ses canons sont en acier doux enroulé et brasé. Le canon droit a beaucoup servi et a la paroi très mince. À quarante mètres, la dispersion des plombs est telle qu’un gibier a toutes les chances de passer au travers. Avec le coup droit, il ne faut pas tirer à plus de vingt-cinq mètres. Le canon gauche qui a moins servi est en bien meilleur état. Avec lui, on a ses chances jusqu’à soixante mètres (ce fusil, mon grand-père ne l’a certainement pas acheté neuf, c’est l’un des premiers modèles à percussion centrale). La cartouchière est un cadeau de mon père. À t’elle été à lui ou à mon grand-père, je ne saurais le dire. Il me prête aussi sa gibecière, il ne prend pas beaucoup de risques, il a une veste de chasse avec une poche arrière et il sait que je ne serai jamais loin de lui, que je n'ai pas beaucoup de chance de bien la remplir et que, si le besoin s’en faisait sentir, je lui porterais volontiers son gibier ce qui arrivera de temps en temps. Ma mère m’accompagne à Mehun pour m’acheter mon trousseau de parfait chasseur : une culotte en tissu côtelé qui ressemble à une culotte de cavalier sur laquelle je pourrai passer les grandes chaussettes en laine que ma tante Camille m’a tricotées, des bottes en caoutchouc vulcanisé doublées de toile à l’intérieur. Elles serviront les jours de pluie et l’hiver. Par temps sec, je porterai mes souliers de travail à tige montante au-dessus desquels je passerai une paire de guêtres en cuir qui devaient avoir appartenu à mon grand-père. Je n’aurai pas de véritable veste de chasse. La mienne a seulement dû être militaire, elle est kaki clair, en tissu léger avec des poches rapportées. Elle est juste à ma taille et ne dépare pas l’ensemble. Sur la tête, je n’ai pas de chapeau mais je garde le béret qu’à cette époque je porte habituellement pour aller au travail. Me voilà donc équipé de pied en cap et je ne suis pas mécontent de ma silhouette quand je me regarde dans la glace de l’armoire de la chambre de mes parents. Il n’y a pas de doute, j’ai bien l’allure d’un véritable chasseur. J’ai toujours vu mon grand-père, mon père, mon frère partir à la chasse en tenue de chasseur, si bien qu’il me semble aussi incongru de chasser en tenue de travail que de se rendre à la messe du dimanche habillé comme tous les jours de la semaine. Pour moi à cette époque, les chasseurs qui n’ont pas de tenue ne sont que de vulgaires amateurs, ce qui n’est heureusement pas mon cas, pas le cas des Bugeon chasseurs ! Pourtant, j’apprendrai vite à mes dépens que, comme le dit un vieux dicton populaire : « L’habit ne fait pas le moine ». Mon père fait lui-même ses munitions plutôt que d’acheter des cartouches toutes faites dans lesquelles il n’a pas entière confiance. La fabrication des cartouches est tout un cérémonial auquel je participe depuis déjà longtemps,. Il achète les éléments entrant dans cette fabrication, les douilles vides mais amorcées, une boîte de cent, de la poudre, des bourres, des cartons, du plomb. Comme il faudra plus de cent cartouches pour toute la saison (il fournit les cartouches à mon frère Jean et bien sûr les miennes), il faudra se resservir de douilles qui ont déjà été utilisées. La douilles servent au moins deux ou trois fois, il faut retirer l’amorce percutée et en installer une nouvelle à l’aide 104 d’un petit appareil, c’est souvent moi qui fait ce travail. Avant, mon père a choisi celles qui sont aptes à resservir et les a recalibrées avec un calibreur. La poudre T (comme la lettre), les bourres, les cartons glacés, les cartons blancs de fermeture, le plomb de différentes grosseurs, les douilles, il les achète tous les ans, avant l’ouverture, chez Monsieur Pasdeloup, un armurier de Bourges qui a une résidence secondaire à Preuilly. Il est, lui aussi, l’un des membres fondateurs du syndicat de chasse avec mon père et Didi. Les amorces, il y en a en stock à la maison, elles proviennent de la pyrotechnie de Bourges grâce à un ami de mon père, tout comme la poudre noire qui sert à faire des munitions spéciales pour mon fusil. En effet, celui-ci ne supporterait pas la poudre T, trop violente, qui pourrait mettre à mal le système de verrouillage et surtout les canons brasés et usés de cette arme vénérable. C’est souvent moi qui mets la poudre dans les douilles à l’aide d’une mesure spéciale à contenance variable mais pas avant que mon père ne vérifie son réglage. Et c’est lui qui met en place les bourres et les disques de cartons glacés, il faut bien avoir l’habitude pour serrer la bourre sur la poudre, ni trop, ni trop peu, juste ce qu’il faut. Je mesure aussi le plomb. Nous fabriquons des cartouches de plusieurs grosseurs, un dernier disque de carton sur lequel je marque le numéro du plomb et mon père sertit le tube, lui aussi en carton, de la douille. La veille de l’ouverture il ne reste plus qu’à garnir les cartouchières.

Quand je me lève ce dimanche matin là, le premier dimanche de septembre, le ciel est bien clair, il est rare qu’il ne fasse pas beau le jour de l’ouverture. La journée s’annonce chaude et belle. Mon père est déjà debout, il est en tenue et a attaqué l’assiette de soupe qui lui sert de petit déjeuner. Ramono est dans tous ses états, il aboie, saute après nous, rentre et sort de la maison, il refuse même de manger sa soupe. Ramono devine à l’avance l’ouverture, et tous les jours de chasse, avant même que mon père ait passé sa tenue ou touché à son fusil. La chasse, de tout temps, a été pratiquée par les hommes à la campagne. Quand elle était réservée à une certaine classe, il y avait le braconnage. Pour les chiens, c’est la même chose, ils ont la chasse dans leurs gènes depuis que leurs lointains ancêtres chassaient pour leur compte. Ramono est programmé pour la chasse, je suppose qu’il chasse pour lui dans sa tête de chien courant, mais il sait aussi chasser en équipe avec son maître. La conclusion d’une action de chasse, c’est la mort du gibier si elle satisfait le chasseur, elle fait plaisir au chien et le remplit de fierté. Après m’être mouillé le museau et avoir bâclé en quelques minutes une toilette plus que sommaire, je passe ma tenue un peu comme un matador passe son habit de lumière (le vieux dicton sera bientôt d’actualité). Je fixe ma cartouchière à ma taille, les cartouches y sont bien rangées suivant le calibre des plombs. Comme prévu, c’est moi qui porte la gibecière, mon père y a placé en réserve quelques cartouches, on ne sait jamais, il serait trop bête de manquer de munitions.

Il est huit heures moins le quart quand nous partons de la maison. Il faut être à huit heures au départ du parcours de chasse. Le pauvre Ramono a bien de la peine et hurle dans le chenil où il a été enfermé. Son maître ne le prend pas avec lui le matin de l’ouverture car c’est un chien courant, entêté de surcroît, qui a la désagréable habitude de courir loin devant les chasseurs et de faire lever le gibier hors de la portée des fusils. Le chien viendra l’après-midi, car le gibier se débauge plus difficilement après avoir couru ou volé toute la matinée. Et il y a aussi le gibier blessé à la recherche duquel Ramono excelle. Sur le chemin de la guerre, nous passons prendre Jean qui se joint à nous. Il habite sur notre passage, il est prêt et nous accompagne, c’est un chasseur 105 plutôt moyen. Il chasse parce que c’est l’habitude dans la famille mais il n’a pas le virus comme mon grand-père et mon père. À huit heures précises, nous sommes prêts pour passer à l’attaque. Nous prenons le départ au-delà des vignes du cimetière. La chasse est interdite dans les vignes et, en général, dans les parcelles de terre où la récolte n’est pas encore enlevée comme les graines fourragères et les fourrages. Mon père me conseille de charger mon fusil avec une cartouche de sept dans mon coup droit et une de cinq dans mon coup gauche. Plus le chiffre est élevé plus le plomb est petit, plus le plomb est petit plus la chance de rencontre du gibier avec les plombs est probable, mais à courte distance, c'est-à-dire de quinze à trente mètres avec mon fusil fatigué, plus le plomb est gros plus il va loin, mais les chances de rencontre avec le gibier sont moins importantes. Avec mon fusil, je peux espérer voir mes plombs aller un peu au- delà de cinquante mètres. La portée du fusil de mon père est bien supérieure et les plombs beaucoup mieux groupés. Mon père va même jusqu’à affirmer qu’il lui arrive de cueillir son gibier à plus de quatre-vingts mètres. Paroles de chasseur…. Nous partons en lignes. Ce jour-là, il y a environ vingt-cinq chasseurs qui s’étalent de la route de Boisgisson au chemin du carroir, le chemin des vignes actuel. Nous nous dirigeons vers la Bertherie et le bois de Foulin. Les chasseurs se retrouvent à proximité les uns des autres, un peu au hasard, souvent par affinité. Ainsi, nous nous trouvons à côté de Pierre Boisrond, Jean Sorbe et quelques autres. Les premiers coups de feu claquent moins d’une minute après le départ. Ils ne sont pas le fait de mes voisins immédiats. Une compagnie de perdrix se lève devant mon père, sûr de lui, il épaule et tire par deux fois. Deux perdrix tombent, un beau doublé. Je me remémore l’un de ses conseils « Quand une compagnie de perdrix se lève devant toi, ne tire jamais dans le tas, vises en une en particulier et ensuite une autre », plus facile à dire qu’à faire. J’admire son sang-froid, très décontracté il a laissé les oiseaux s’éloigner, a monté son fusil à l’épaule et, calmement, a lâché ses deux coups. Quelques minutes se passent, peut-être dix, peut-être un quart d’heure, rien ne s’est levé devant moi ou est parti à ma portée quand, courant, bondissant, un lièvre vient vers moi les oreilles dressées comme deux antennes, mon cœur bat à coups redoublés, cette fois, c’est pour moi, je lâche mon premier coup, sans trop viser, la bête fait un crochet et repart de plus belle. Jean qui est à quelques mètres de là lui décoche un premier coup, un autre crochet, une autre accélération, le lièvre court toujours. Cette fois, je m’applique, je vise et envoie le deuxième coup. La pauvre bête fait un magnifique soleil et gît, terrassée. Je cours ramasser mon gibier, je suis aux anges, un premier gibier, un lièvre pour deux cartouches. Je commence à croire en ma vocation de chasseur. La journée ne pouvait pas mieux commencer. Je charge le lièvre dans la carnassière en prenant bien soin de laisser dépasser la tête. Je recharge mon fusil et je repars, persuadé que la chance ne m’abandonnera pas. Mon père continue à mettre à mal les perdrix qui ont le malheur de passer à sa portée. Je ne me souviens plus de son tableau à la fin de la journée, mais il ne doit pas avoir moins d’une dizaine de ces volatiles avec peut-être un ou deux lapins. Je ne crois pas que ce matin-là, il ait tiré un lièvre. Jean ne doit pas être bredouille mais je ne me souviens pas de son tableau. Le gibier continue de passer à ma portée, je tire sur tout ce qui passe. Je ne vois plus de lièvre mais de nombreuses perdrix, sans qu’une seule ne daigne rencontrer mes plombs. Même les lapins que nous rencontrons à proximité de haies ou de champs en friche disparaissent avant que j’aie eu le temps d’épauler, c’est qu’ils savent bien utiliser le terrain, les bougres. Mon père est un bon marcheur, nous passons méthodiquement la plaine de Preuilly, bordée après bordée et nous arrivons à la Bertherie où nous traquons les lapins qui ont 106 élu domicile dans les anciennes carrières de mon arrière-grand-père. Nous prenons ensuite la route de Boisboisseau et nous reprenons la chasse dans les champs du Petit Boisboisseau qui sont à droite de la route, ils font partie du syndicat. Nous longeons le bois de la Bertrante quand un coq-faisan s’arrache devant moi, vole en montant vers la cime des arbres en lançant son cri métallique comme pour me narguer. Je lui envoie mes deux coups de fusil qui n’ont pour effet que de le faire accélérer. Arrivés dans les champs de la ferme de Vieille Grange, nous les ratissons eux aussi méthodiquement sans pour cela améliorer mon tableau. Après avoir traversé le Bois-Rond et celui de Vieille Grange, nous arrivons dans la partie de la plaine de Boisgisson qui fait partie du territoire de chasse du syndicat. Cette incursion n’améliore pas mon résultat, il est dit que mon lièvre n’aura aucun compagnon dans ma carnassière, ce matin-là. Il est déjà onze heures. En gros, toutes les terres du syndicat ont été passées et repassées. Il faut repartir, nous empruntons la route de Boisgisson en direction de Preuilly. Il est à peu près midi quand nous arrivons à la maison. Nous sortons notre chasse que nous alignons sur le sol de la pièce commune : mon lièvre, les perdrix et les lapins de mon père. Ramono les passe en revue en donnant à chacun un fort coup de langue. La famille me félicité, personne ne doute à cet instant que je deviendrai un aussi bon chasseur que les autres Bugeon. Moi, en regardant mon lièvre, je voudrais bien y croire, mais je commence à avoir des doutes. Si j’ai la plus belle pièce du tableau, j’ai aussi vidé ma cartouchière sans qu’un autre gibier ne vienne améliorer le résultat.

Nous déjeunons vite afin de pouvoir repartir avant le gros des autres chasseurs. Il fait chaud cette année-là en ce début septembre aussi mon père a glissé une bonne bouteille dans mon carnier. Il paraît infatigable. Il est surtout heureux, la chasse pour lui, c’est sacré, plus qu’un loisir c’est une vocation, une religion, il est chasseur de toutes les fibres de son corps, de toute son âme. Je sais que jamais je ne serai comme lui. Il ne laisse aucune chance aux perdrix qui ont le malheur de passer à portée de son fusil. Avec la chaleur qu’il fait ce jour-là, une compagnie ne peut voler que quelques centaines de mètres, il ne leur laisse aucun répit et marche dessus. Dès qu’elles prennent un nouvel envol, il les tire à nouveau et une ou deux tombent encore. Ces malheureux volatiles ne doivent leur salut qu’aux vignes qui sont des sanctuaires avant les vendanges. En principe, les chiens ne doivent pas plus entrer dans les vignes que les chasseurs pourtant Ramono ne se gêne pas malgré les rappels sans conviction de son maître qui, de temps en temps, ne se prive pas de tirer sur une volée que son braconnier de chien a levée en terrain protégé. Enfin, nous rencontrons un autre chasseur qui est déjà à l’ombre d’un buisson. Nous allons vers lui à ma grande satisfaction. C’est un véritable plaisir de s’asseoir dans l’herbe. J’apprécie cette halte, elle est la bienvenue, je l’apprécie plus que la traque que nous venons de mener aux trousses des volées de perdrix qui ont emporté avec mes plombs l’espoir de les voir tomber. Je sors la bouteille de la carnassière avec le verre qui l’accompagne. Ce n’est pas du luxe car nous avons grand soif. Nous ne sommes pas les seuls, Ramono tire une langue démesurée, pauvre bête le vin ce n’est pas pour lui. Je pense qu’il rêve à une ornière ou à une mare remplie d’eau. Nous repartons bien trop tôt à mon goût. Mon père est insatiable, comme j’envie les copains qui sont au bal sur la plage. Ramono est fatigué, lui aussi, il fait grève, il suit sur nos talons en attendant de rencontrer une hypothétique mare. Nous sommes de retour au logis bien avant que le soleil ne soit couché, mais je suis fatigué. Mon père, malgré son âge et

107 son poids respectable, paraît en meilleure forme que moi. Ramono, quant à lui, apprécie l’eau fraîche que ma mère lui offre dans un seau.

Le lendemain de l’ouverture, en ce temps-là, c’est encore jour de chasse. Notre parcours est à peu près le même. Ce jour-là, pas un lièvre ne croise mon chemin, les perdrix dédaignent toujours autant mes invitations à s’arrêter. Je tente une dernière sortie au bord du Cher, de malheureuses poules d’eau nagent en toute quiétude sans avoir conscience du danger. Je prends bien mon temps, en choisi une presque à l’arrêt et tire. Elle, au moins, a le bon goût de rester sur place, l’honneur est sauf, je ne serai pas bredouille. Au cours de ma saison de chasse, je tuerai peut-être quatre ou cinq lapins, quelques poules d’eau. Ce sont les seuls gibiers qui voudront bien se laisser tuer par le piètre chasseur que je suis. Les jours où je rapporte du gibier cette année et celles qui suivirent peuvent se compter sur les doigts d’une main ; j’aurai l’impression de revivre les aventures de Tartarin de Tarascon que j’avais lues à l’école... Je prendrai trois permis de chasse avant de partir au service militaire, mais je serai toujours aussi maladroit.

Je ne deviendrai jamais un bon chasseur, j’aurais de moins en moins de plaisir à chasser au fur et à mesure que je constate ma maladresse. Je reprendrai un dernier permis à mon retour du service militaire, je serai marié et je chasserai souvent à Cerbois, j’y ferai l’ouverture, je viderai plusieurs fois ma cartouchière mais, comme les lapins ont disparu victimes de la myxomatose, que les perdrix volent toujours trop vite et que les lièvres ne daignent plus s’arrêter, je ne renouvellerai plus l’expérience. D’autant plus que cette année-là, en revenant de Cerbois le dimanche soir avec la voiture, je tuerais pas moins de cinq de ces coureurs des champs. J’en tirerai comme conclusion que si l’on est meilleur chasseur avec une voiture qu’avec un fusil, on n’y a aucun intérêt à se payer un permis de chasse. Je déciderais alors d’en rester là et de ne plus jamais chasser.

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