PREFECTURE DE LA

SAVOIE DIRECTION DEPARTEMENTALE DE LA PROTECTION CIVILE CONSEIL GENERAL

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Risques naturels liés aux mouvements de terrain en Savoie durant Vannée 1996

Synthèse des études géologiques

Etude réalisée dans le cadre de la convention passée entre le Conseil général de la Savoie et le BRGM 97-H-303

mars 1997 R 39442

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Mots clés : Risques naturels. Mouvements de terrain, Eboulement, Glissement, Effondrement, Séisme, Expertise géologique. Synthèse départementale annuelle, Conseil général. Préfecture, Savoie, .

En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante :

BRGM (1997) - Risques naturels liés aux mouvements de terrain en Savoie durant l'année 1996. Synthèse des études géologiques réalisées dans le cadre de la convention passée entre le Conseil général de la Savoie et le BRGM 97-H-303. Rap. BRGMR39442, 17 p., Ifig.

© BRGM, 1997, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l'autorisation expresse du BRGM.

Rapport BRGM R 39442 Risques naturels liés aux mouvements de terrain en Savoie en 1996

Synthèse

MODALITES ADMINISTRATIVES

Mission confiée par le Conseil général de la Savoie au BRGM dans le cadre d'une convention armuelle et renouvelable sur crédits du département de la Savoie.

Le but de la mission est de foumir un soutien aux services du département de la Savoie, Conseil général et Préfecture (Direction Départementale de la Protection Civile - DDPC) lors du déclenchement d'un risque naturel lié aux mouvements de terrain sur les routes départementales ou communales et sur les habitations.

OBJET DU PRESENT RAPPORT

Analyse et synthèse des interventions effectuées dans le département de la Savoie durant l'année 1996 par les géologues du BRGM (SGR/RHA et UPE Chambéry).

CONCLUSION

Quinze interventions ont été effectuées, y compris une mission de surveillance à Saint- Pierre-d'Albigny à la demande de la DRIRE Rhône-Alpes et un rappel des effets du séisme de juillet 1996 à Meythet-Epagny (Haute-Savoie), dans le département de la Savoie.

L'aimée 1996 a été, sur le plan des risques liés aux mouvements naturels de terrain, pauvre en exemples : cinq cas seulement de phénomènes nouveaux ont été signalés ; pour des raisons climatiques, les coulées de boue en Haute-Tarentaise ont été les faits les plus spectaculaires, tout comme l'éboulement de et l'effondrement de . En ce cas, on doit parler de vieillissement naturel de travaux souterrains abandonnés.

Si les dégâts ont été importants parfois (Bourg-Saint-Maurice, Lignes, Chanaz), il n'y a pas eu accident de personnes.

Il faut retenir que toutes les opérations ont été suivies de travaux, surveillances, ouvrages de protection, minages, confortements... mis en oeuvre par les services de l'Equipement en ce qui conceme les routes départementales, les conunimes et l'Etat pour les lieux habités et les voies communales.

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Risques naturels liés aux mouvements de terrain en Savoie en 1996

Sommaire

Introduction 7

1. Rapports géologiques concemant les interventions en 1996 9

2. Enseignements sur les expertises géologiques réalisées en Savoie

par le BRGM concernant les risques naturels survenus en 1996 1 1

2.1. Nombre d'interventions, localisation 1 1

2.2. Caractère spécifique des interventions 1 1

2.3. Type de phénomènes naturels concemés 12

2.3.1. Eboulements - chutes de rochers 12 2.3.2. Glissements de terrain 12 2.3.3. Effondrement de tertain 12 2.3.4. Coulées de lave et boues tortentielles 13 2.3.5. Autres désordres 13

2.4. Relation avec la météo 13

2.5. Impact sur l'activité humaine 14

2.6. Traitement du risque après intervention 14

Conclusion 15

Ann. 1 -Rapports BRGM (intégralité)

Fig. 1 - Plan de situation des interventions BRGM en Savoie durant l'aimée 1996 10

Rapport BRGM R 39442

Risques naturels liés aux mouvements de terrain en Savoie en 1996

Introduction

Depuis 1972, le BRGM intervient dans le département de la Savoie lorsque se déclare un risque naturel pouvant mettre en péril l'activité du département.

Ces interventions se font dans le cadre d'une convention établie entre la Préfectiire et le Conseil général de la Savoie d'une part, et le BRGM d'autre part. Cette convention est annuelle et renouvelable par simple reconduction.

Le déclenchement de l'intervention est provoqué par la Direction Départementale de la Protection Civile dès qu'elle a connaissance de l'occurtence d'xm risque tel que : éboulement, glissement, effondrement de terrain ou encore coulée de boue sur les voiries départementales ou communales et sur l'habitat (la sécurité des voies nationales étant surtout dévolue au CETE, Centre d'Etude Technique de l'Equipement, de Lyon).

La mission du géologue - expert en géologie de la montagne et des risques naturels - consiste à donner im avis sur le phénomène géologique en cours et sur son développement. Ceci doit foumir aux services impliqués (Préfecture, Mairies, Equipement) tous les renseignements utiles afin de décider des mesures à mettre en oeuvre, du type : coupure de route, évacuation des habitants, travaux aptes à éliminer le risque (purge, confortement).

Il est donc impératif que le géologue mandaté effectue sa mission dès l'alerte donnée (dans les heures qui suivent) et puisse, lors de l'examen du site, indiquer le type de travaux à réaliser.

Par la suite un rapport d'expertise est établi et difíusé par les services de la Préfecture de la Savoie.

Cette mission du BRGM ne comporte cependant pas d'étude géotechnique détaillée ou de suivi de travaux, ce qui relève de bureaux d'études spécialisés.

Tous les avis donnés durant l'année 1996 sont consignés dans le présent rapport, comme cela est réalisé chaque année, le demier concemant l'année 1995, est référencé R 3891 1, avril 1996.

Quinze rapports ont sanctionné quinze interventions en 1996 - la liste en est donné ci- après et ils sont transcrits intégralement en annexe. Les auteurs en sont Michel Deverly, Michel Donzeau et J.C. Barféty, responsable des opérations.

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1 . Rapports géologiques concernant les interventions en 1995

R 38879 Effondrement d'un mur - quartier de la Cassine - à Chambéry (Savoie) février 1996 (examen du 27 février 1996).

R 38889 Glissement de terrain du 1er mars 1996 sur la RD 91 1 (PR = 3,300) dans les mars 1996 gorges du Sierroz 2, commune de Grésy-sur-Aix (73).

R 38933 Eboulement à Queige (Savoie) au lieu-dit "Marolland". Examen du site les mai 1996 19-20 avril 1996.

R 38986 Observations concemant le risque de chute de rochers sur la RD 41 lors du juin 1996 championnat du monde d'aviron de 1997 (communes de Nances et d'Aiguebelette) Savoie. Visite du 10 juin 1996.

R 38987 Eboulement de Saint-Pierre-d'Albigny (Savoie) 3 janvier 1994. Surveillance juin 1996 du site (visite du 24 mai 1996) (ministère Industrie et DRIRE).

R 38997 Effondrement de terrain à (Savoie) au lieu-dit le Pré du Coin - juillet 1996 le 22 juin 1996 (visite du 25 juin 1996).

R 39021 Stabilité du talus de la D 220 entre Mâcot-les-Plagnes et Bellentre (73), suite juillet 1996 à des travaux d'élargissement en cours par le DDE.

R 39077 Glissement de terrain sur la montagne de la Bonne Nouvelle à Saint-Jean-de- juillet 1996 Maurienne (Savoie) (visite complémentaire du 18.07.1996).

R 39086 Débordements torrentiels et coulées de boue à et Sainte-Foy- septembre 1996 Tarentaise (Savoie) le 24 juillet 1996 aux lieux-dits Piperon et les Brévières (RD 902) (visites des 24-25 juillet 1996).

R 39087 Débordement du torrent de l'Arbonne et coulée de boue à Bourg-Saint- septembre 1996 Maurice (Savoie) le 24 juillet 1996 (visites des 24-25 juillet 1996)

R 39089 Effondrement de carrières souterraines à Chanaz (Savoie) au lieu-dit Lacour septembre 1996 le 21 juillet 1996 (visites des 21, 22 et 23 juillet 1996).

R 39099 Risque de chutes de rochers sur la RD 902 au lieu-dit la Grande Feiche à septembre 1996 Bonneval-sur-Arc (Savoie), visite du 2 septembre 1996.

R39121 Les effets du séisme du 15 juillet 1996 dans le département de la Savoie. octobre 1996

R39130 Examen géologique concemant la stabilité d'une falaise (propriété Ballet) rue octobre 1996 Jean-Jacques Rousseau en vue d'un projet de construction d'ensemble immobilier avenue de la Grimde Chartreuse à Chambéry (Savoie) (visite du 2 octobre 1996).

R 39280 Risque de chute de rochers et minage à Queige (Savoie) au lieu-dit "le janvier 1997 Barchat" au-dessus de la route communale d'Outrechenay et de la RD 925 (visite du 18 décembre 1996).

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Fig. 1 - Plan de situation des interventions BRGM en Savoie durant Vannée 1996. Risques naturels liés aux mouvements de terrain en Savoie en 1996

2. Synthèse des interventions BRGM effectuées en 1996

2.1. LOCALISATION GEOGRAPHIQUE - NOMBRE D'INTERVENTIONS

En 1996, les interventions du BRGM en Savoie, au titre de "l'assistance en période de crise" ou de sa mission de Service public, ont été relativement peu nombreuses : 15 au lieu de 23 en 1995 et un nombre moyen de 20 sur les dix demières années. Ceci tient aux conditions climatiques clémentes en hiver et au printemps - même si l'été et l'automne ont connu ime météo médiocre. Nous verrons aussi que 5 interventions seulement avaient un réel caractère d'urgence. Une opération (visite de repères à Saint- Pierte-d'Albigny = R 38987) a été menée en accord avec la DRIRE Rhône-Alpes. La figure 1 situe sur le département, la localisation de chaque intervention :

- 8 concement la partie ouest du département dont trois les environs du lac du Bourget (Grésy, Chanaz : 2), massif de l'Epine (Aiguebelette-Nances) ; -2, le massif des Bauges (Chambéry, Saint-Pierre-d'Albigny) ou le nord de la Chartreuse (Montagnole - Chambéry sud) ;

- les 7 autres se situent dans la partie orientale de la Savoie plus montagneuse : Beaufortain (Queige 2 fois). La Haute-Tarentaise (Aime, Bourg-Saint-Maurice, Tignes) et la Maurienne (Saint-Jean-de-Maurienne et Bonneval-sur-Arc).

Habituellement, un plus grand nombre de missions géologiques se réalise dans ces deux demiers secteurs - surtout en Tarentaise (10 et 8 respectivement sur 23 en 1995).

2.2. CARACTERE SPECIFIQUE DES INTERVENTIONS

Si cinq interventions ont conceme des occurrences de risques naturels nouveaux (Queige-Marolland, Montagnole, Tignes, Bourg-Saint-Maurice, Chanaz), trois ont été réalisées à titre préventif (Bonneval, Chambéry sud, Queige-Barchat) ; les autres se rapportaient à des risques déjà connus, soit en cours de travaux (Chambéry nord, Aiguebelette-Nances, Aime), soit en cours de réactivation ou d'évolution (Grésy-sur- Aix, Saint-Jean-de-Mavuienne, Saint-Pierre-d'Albigny, Chambéry sud). Le cas du séisme de Epagny-Meythet en Haute-Savoie relève d'une mbrique spéciale (dégâts constatés à Chanaz) et correspond à un phénomène naturel très rare en Savoie et sans conséquences notables le plus souvent.

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2.3. TYPES DE PHENOMENES NATURELS CONCERNES

2.3.1. Eboulements - chutes de rochers

Un seul cas d'éboulerment nouveau a été traité à Queige au lieu-dit Marolland : un pan de falaise (micaschistes) de plusieurs milliers de mètres cubes s'est tassé et s'est éboulé. Le mouvement de terrain était initié dès 1994 (pose de repères siu- les crevasses).

Préventivement, le BRGM est intervenu sur quatre risques de chutes de rochers ou d'éboulement : Aiguebelette-Nances, Bonneval-sur-Arc, Chambéry sud et Queige (le Barchat). A Bonneval et Queige, le risque intéressait plusieurs dizaines de mètres cube largement découpés par des fissures ouvertes : granite à Bonneval, micaschiste à Queige.

A Aiguebelette-Nances, la mission du BRGM consiste à diagnostiquer - autant que faire se peut - le risque de chutes de rochers à partir des falaises (calcaires massifs) dominant le lac d'Aiguebelette lors du championnat du monde d'aviron en août-septembre 1997. L'examen du site se fait en concertation avec le bureau d'étude chargé des travaux de protection (ANTEA).

A Chambéry (avenue de la Chartreuse), un pan de falaise (calcaires) risque de s'effondrer dans une propriété privée bâtie.

2.3.2. Glissements de terrain

Les glissements de terrain ont été peu nombreux : Grésy-sur-Aix, Mâcot-Bellentre, Saint-Jean-de-Maurienne. Dans les trois cas, ils concement les tertains de recouvrement superficiels : éboulis et moraine au-dessus d'un substratum rocheux plus imperméable (molasse à Grésy, grès et schistes houillers à Mâcot, schistes jurassiques à Saint-Jean- de-Maurienne). Dans le premier cas, il s'agit de la reprise d'un mouvement déjà existant (février 1994), dans le second, le glissement est lié à des travaux d'élargissement de route. Pour Saint-Jean-de-Maurienne, le BRGM a constaté l'évolution d'un glissement survenu en février 1995 et a demandé la pose de repères.

2.3.3. Effondrement de terrain (cavités souterraines)

Deux cas d'effondrement bmtal de terrain ont été expertisés : Montagnole et Chanaz.

A Montagnole, l'apparition d'un fontis de quelques mètres de profondeur se situe sur un alignement d'effondrements déjà reconnus (depuis 1949 au moins) d'origine naturelle, mais mal expliquée : débourrage de remplissages karstiques (calcaires jurassiques) lors de fortes pluies ?

1 2 Rapport BRGM R 39442 Risques naturels liés aux mouvements de terrain en Savoie en 1996

A Chanaz, les désordres ont résulté de l'efTondrement de carrières souterraines, abandonnées depuis 1927, sur près de 100 m de long et 25 m de large.

L'existence de ces exploitations (calcaires jurassiques povu: pierres à chaux) avait été négligée. L'éventualité d'une relation avec le séisme récent du 15 juillet près d'Annecy a pu être évoquée, aléa pouvant s'additionner aux effets du "vieillissement" des carrières.

2.3.4. Coulées de laves et boues torrentielles

Le même jour, en Tarentaise, trois débordements torrentiels ont déclenché des coulées de boue dévastatrices : à Tignes en deux secteurs proches durant la matinée, à Bourg- Saint-Maurice en soirée. Dans la première commune, les dégâts ont été provoqués par des ouvrages hydrauliques de franchissement de route mal adaptés (diamètre trop faible ou emplacement excentré par rapport à l'axe du thalweg).

A Bourg-Saint-Maurice, l'instabilité des berges (gypses et cargneules) du Nant-Blanc a provoqué des effets d'embâcle-débâcle générateurs d'apports solides très élevés dans le torrent de l'Arbonne.

2.3.5. Autres désordres

A Chambéry Nord, le BRGM a étudié l'effondrement d'un mur de soutien sans causes géologiques apparentes.

Une expertise des effets dus au séisme de Epagny-Meythet (15 juillet) a été confiée au BRGM (UPE, Chambéry). Le relevé des dégâts a été établi d'après l'enquête microsismique du Bureau Central Sismologique Français, ils sont qualifiés de légers.

2.4. RELATION AVEC LA METEOROLOGIE DE L'ANNEE

La répartition des interventions en cours d'année est significative : une expertise en février - ime en mars, ime en avril, six expertises en juillet, ime en septembre, une en octobre, une en décembre ; les missions liées au séisme d'Epagny, de relevés de témoins à Saint-Pierre-d'Albigny, et celle d'Aiguebelette ne sont pas concemées ici. La fin de l'hiver et le printemps ont été - inhabituellement - secs d'où la faible occurrence de mouvements de terrain à cette époque de l'année, seul Queige (Marolland) peut être lié à la fonte des neiges. Les conséquences de chutes de neige tardives (début juillet) et d'orages violents en juillet sont manifestes : déclenchement de coulées de boue en Tarentaise. La relation météo-effondrement à Montagnole et Chanaz est probable.

En résumé, l'action des intempéries s'est fait sentir à une époque de l'année inhabituelle : juillet.

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2.5. IMPACT SUR L'ACTIVITE HUMAINE

Ce sont les voies routières départementales ou communales qui ont été les plus touchées par les mouvements de tertain : Grésy, Queige, Aiguebelette, Montagnole, Mâcot, Tignes, Bourg-Saint-Maurice, Chanaz, Bonneval. A Bourg-Saint-Maurice, la RN 90 et la voie SNCF ont été aussi endommagées. Les coupures de routes ont pu durer plusieurs semaines (Queige, Tignes, Chanaz). Il n'y a eu aucun accident de personnes.

11 a été procédé à des évacuations de personnes à Bourg-Saint-Maurice (900 personnes durant ime nuit), à Queige (3 familles durant une vingtaine de jours), à Chanaz (3 maisons, 10 jours). Les plus gros dégâts sur habitations et entrepôts ont été à Bourg- Saint-Maurice et Tignes (les Brévières), à Chanaz, seules les dépendances (clôtures, jardins) ont été affectées.

2.6. TRAITEMENT DU RISQUE APRES INTERVENTIONS

Sur quatorze interventions (séisme non concerné), la plupart ont été suivies de travaux ou d'études (pas d'informations sur Chambéry Nord) :

- Grésy-sur-Aix : études géotechniques ;

- Queige (Marolland) : surveillance du mouvement, réalisation de pièges à blocs à l'aval, en fait l'effondrement s'est accéléré en janvier 1997 : plusieurs dizaines de milliers de mètres cubes ont glissé et/ou se sont éboulés jusqu'aux ouvrages ;

- Aiguebelette-Nances : travaux largement réalisés, pièges à blocs, grillage, filets ASM, purge;

- Montagnole : reconnaissances complémentaires réalisées par un bureau d'étude, cavités obstmées ;

- Saint-Jean-de-Maurienne : pose de lignes de repères sur le site ;

- Tignes : réfection des ouvrages détmits ;

- Bourg-Saint-Maurice : étude du risque par RTM Savoie ;

- Chanaz : étude géotechnique afin de repérer la présence de cavités dues à l'exploitation souterraine, préconisation de travaux de remblaiement et confortement ;

- Bonneval-sur-Arc : purge des écailles instables par minage suivie par bureau d'étude ;

- Queige (Barchat) : purge par minage réalisée fin décembre ;

- Saint-Pierre-d'Albigny : pose de nouveaux repères sur fissures ;

- Chambéry Sud : étude géotechnique de stabilité, travaux non réalisés à ce jour semble- t-il, sinon ime surveillance mise en place.

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Conclusion

L'année 1996, caractérisée par une sécheresse climatique jusqu'à la fin du printemps et ime pluviosité accme dans la seconde moitié de la période, a vu peu de mouvements de terrain, sources de risques pour les routes et les habitants de la Savoie. Seules les coulées tortentielles, charriant boue, rochers et arbres ont créé d'importants désordres en juillet à Bourg-Saint-Maurice et Tignes.

On doit aussi retenir l'événement de Chanaz, avec l'effondrement imprévu des anciennes carrières soutertaines de piertes à chaux très près des zones habitées ; peu à peu au fil des années, elles étaient tombées dans l'oubli. 11 serait souhaitable de revoir la stabilité des autres carrières abandonnées de Chanaz.

Le mouvement de terrain survenu en avril à Queige au-dessus de Marolland a été le plus volumineux et cortespond à un mécanisme complexe ; il s'est prolongé durant le reste de l'année - bien que ralenti - et a connu une bmtale réactivation début janvier 1997. Il sera à nouveau examiné dans le prochain rapport de synthèse en 1998. Il a affecté la formation des micaschistes, du massif de Belledonne, réputée très instable (gorges de l'Arly).

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Risques naturels liés aux mouvements de terrain en Savoie en 1996

ANNEXE

Rapports BRGM 1996

Rapport BRGM R 39442 1 7 PREFECTURE DE LA SAVOIE

DXRECXION DEPARXEMENXALE DE I.A PROXECXXON CIVILE SAVGE

coNsai GENERAL ! ^ ^ ^^ ^^ Vc^

Effondrement d'un mur quartier de La Cassine - à Chambéry (Savoie)

(examen du 27 février 1996)

Janvier 1996 R 38879

BRGM BRGM SERVICE GEOLOGIQUE REGIONAL RHONE-ALPES Étude réalisée dans le cadre des 29. boulevard du 11 Novembre 1918 - B.P. 2059 actions de Service public du BRGM 69616 - Villeurbanne Cedex Tel: 72.82.1 1.50 96 H 303 Effondrement d'un mur- Quartier de La Cassine - à CHAMBERY (73)

Mots clés : Risques natiirels. Chute de rochers. Trias, Quartier de la Cassine à CHAMBERY, Savoie, France, Conseil Général Savoie, Préfectiu^e, Protection Civile.

© BRGM, 1996, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l'autorisation expresse du BRGM.

Rapport BRGM R 38879 Effondrement d'un mur- Quartier de La Cassine - à CHAMBERY (73)

TABLE DES MATIERES

L DESCRIPTION DES DESORDRES 3

1.1. LOCALISATION 3 1.2 DESCRIPTION DU SINISTRE 3 1.3.DESCRIPTI0N DE LA SITUATION RESIDUELLE 3

2. DIAGNOSTICS 4

2.1. DIAGNOSTIC POUR LA PARTIE EFFONDREE 4 2.2. DIAGNOSTIC POUR LE RESTE DU MUR. 4

3. RECOMMANDATIONS 5

3.1. RECOMMANDATIONS AU NIVEAU DE L'EFFONDREMENT 5 3.2. RECOMMANDATIONS POUR LE RESTE DU MUR 5

TABLE DES FIGURES

1. Plan de situation à 1/10.000

2. Extrait du plan cadastral à 1/1000

3. Effondrement du mur - Photographies des désordres

4. Coupe transversale au niveau de l'effondrement

Rapport BRGM R 38879 Effondrement d'un mur- Quartier de La Cassine - à CHAMBERY (73)

RESUME

A la suite de l'effondrement partiel d'un mur de soutènement, en limite de deux propriétés, le 25 février 1996, la Direction Départementale de la Protection Civile de la Savoie a demandé au BRGM (le 27 février 1996) un examen du site afin de préciser la nature des menaces résiduelles et les recommandations correspondantes.

La visite s'est effectuée le 27 février 1996, en présence des services techniques de la ville de Chambéry (MM. REY, PAPACONSTANTINO, AMBROGIO), des Sapeurs Pompiers de la ville, de monsieur PAVLIDES expert auprès de la Cour d'Appel, de monsieur BERNIER représentant la copropriété "en amont" sur laquelle se situe le mur et de monsieur PRAIRE propriétaire de l'habitation située en aval de la partie effondrée.

CONCLUSIONS

Le 25 février 1996, le mur de soutènement qui sépare la copropriété GAUDENZI, en position amont et sur laquelle se situerait le mur, et la propriété PRAIRE en position aval, s'est effondré sur une longueur de 5 mètres environ. L'effondrement s'est produit en deux temps, effondrement de la base du mur puis quelques heures après, effondrement du parapet. De nombreux blocs ont dévalé le terrain de la propriété PRAIRE et certains ont percuté l'habitation située à 20 mètres en contrebas du mur.

Au vu des observations, il apparaît que la propriété PRAIRE située à l'aval du mur sinistré (dimanche 25/02/96) est en situation de péril imminent, au moins pour ce qui conceme l'usage du terrain entre la maison et le mur, et celui des pièces de la maison s'ouvrant sur ce terrain. Dans l'attente d'une étude spécifique, puis d'hypothétiques travaux de réfection du mur, l'état de stabilité précaire du mur sur une quarantaine de mètres de développé nécesshe des précautions conservatoires immédiates, à titre transitoire, vis à vis de la propriété PRAIRE (par exemple protection de la façade arrière et de la terrasse par des bastaings inclinés) et de la propriété voisine située immédiatement au nord -652, chemin de la Cassine- (neutralisation de la partie de terrain située entre la clôture de séparation des deux propriétés, et la façade sud). Ces mesures transitoires devront à brève échéance être remplacées par des moyens de protection plus adaptés, du type grillage pare-blocs ou merlon mis en place à environ 5 mètres du pied du mur pour casser au plus tôt l'énergie cinétique des blocs

Rapport BRGM R 38879 Effondrement d'un mur- Quartier de La Cassine - à CHAMBERY (73)

EFFONDREMENT D'UN MUR - QUARTIER DE LA CASSINE A CHAMBERY (SAVOIE)

(Examen du 27 février 1996)

1. DESCRIPTIONS DES DESORDRES

1.1 LOCALISATION

Voir plan de situation, plan cadastral et coupe verticale en annexe.

La copropriété GAUDENZI (5), en position amont, au 1 19 avenue d'Aix les Bains à Chambéry est séparée de la propriété PRAIRE (2 bis), en position aval, au 654 chemin de la Cassine, par un abrupt d'environ 5 mètres de haut dont la stabilité est renforcée par un mur faisant office de soutènement, ce demier protégeant également un ancien chemin (2) passant à 5 mètres de son pied environ et 2 mètres plus bas. La dénivelée entre le pied du mur et l'habitation PRAIRE (3) est proche de 20 mètres, pour une distance horizontale d'environ 30 mètres.

Le mur de soutènement -longueur totale 100 mètres- est construit en pierres (calcaire) de dimensions moyennes 50 x 20x 20 cm, cimentées entre elles. Son épaisseur est de l'ordre de 50 à 80 cm. Il masque ou soutient des blocs calcaires surmontés d'un niveau meuble, terreux. La roche en place n'est pas visible au niveau du mur, mais ne doit pas être très profonde car elle affleure à l'extrémité sud (8) de l'ouvrage (ancien front de taille ?).

1.2. DESCRIPTION DU SINISTRE

L'ouvrage s'est effondré en 2 temps. Le pied du mur s'est effondré en premier, ouvrant une brèche d'environ 5 mètres de large. Le parapet resté en place s'est effondré quelques heures après. Lors de l'effondrement, la plus grosse partie des pierres (95% environ) s'est arrêtée entre le pied du mur et l'ancien chemin. Les autres pierres ont dévalé le terrain de la propriété PRAIRE et une dizaine d'entre elles ont atteint l'habitation. Le talus se trouvent donc désormais "à nu" au niveau de la brèche de l'ouvrage (I).

1.3. DESCRIPTION DE LA SITUATION RESIDUELLE

Le reste de l'ouvrage présente des déformations inquiétantes. Des bombements accompagnés de fissures affectent sa partie basse, notamment au niveau de la limite de la propriété PRAIRE et de la propriété située immédiatement au Nord (6 et 7). Les fissures, ouvertes pîu" endroit de plusieurs millimètres, se sont pour l'essentiel développées selon les joints de la maçonnerie,

Rapport BRGM R 38879 Effondrement d'un mur- Quartier de La Cassine - à CHAMBERY (73)

2. DIAGNOSTICS

2.1 DIAGNOSTIC POUR LA PARTIE EFFONDREE

L'ouvrage semble avoir flué sur sa base. Cela peut être du à un phénomène de vieillissement lié à la mauvaise qualité de certaines pierres le composant et du mortier les liant, aggravé par des poussées hydrauliques périodiques résultant de l'absence de barbacanes, mais également à une mauvaise conception (poids insuffisant et contacts discontinus avec le parement à protéger entraînant une poussée non uniforme).

2.2 DIAGNOSTIC POUR LE RESTE DU MUR

L'ouvrage est déstructuré sur une quarantaine de mètre de développé. Un effondrement peut donc se produire à d'autres endroits, notamment à l'occasion d'épisode pluvieux, ou lors d'un cycle de gel-dégel. Certaines pierres sont d'ores et déjà désolidarisées et de nombreuses fissures verticales sont visibles.

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3. RECOMMANDATIONS

3.1 RECOMMANDATIONS AU NIVEAU DE L'EFFONDREMENT

L'habitation PRAIRE est en situation de péril imminent, au moins pour ce qui conceme l'usage du terrain entre la maison et le mur, et celui des pièces de la maison s'ouvrant sur ce terrain. Dans l'attente de travaux de réfection/stabilisation, des mesures conservatoires immédiates, prises à titre transitoire, sont donc nécessaires vis à vis de la propriété PRAIRE -par exemple protection de la façade arrière et de la terrasse par des bastaings inclinés-. Pour la propriété voisine située immédiatement au nord -652, chemin de la Cassine- il s'agira de neutraliser la partie de terrain située entre sa façade sud et la clôture de séparation des deux propriétés. Ces mesures transitoires devront à brève échéance être remplacées par des moyens de protection plus adaptés, du type grillage pare-blocs ou merlon mis en place au niveau de l'ancien chemin, à environ 5 mètres du pied du mur.

3.2. RECOMMANDATIONS POUR LE RESTE DU MUR

L'état de stabilité précaire constaté sur une quarantaine de mètres de longueur conduit à préconiser l'extension à toute la longueur de l'ouvrage, des mesures proposées au niveau de l'effondrement, à savoir ouvrage pare pierres au niveau de l'ancien chemin puis réfection des secteurs de mur le nécessitant.

Rapport BRGM R 38879 BASSiENS Planche 1 - Plan de situation à 1/10.0001

Effondrement d'un mur - Quartier de La Cassine - à CHAMBERY (73) LA THIEPPAZ

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Rapport SRGM R 38879 Effondrement d'un mur- Quartier de La Cassine - à CHAMBERY (73) \ G

1 : mur effondré 2.: plate-forme

2 bis : proriété PRAIRE 3. habitation PRAIRE 4. habitation au nord 4 bis : terrain menacé 5 : propriété GAUDENZI \ 6 : bombement 7 : fissure verticale °< 8 : falaise calcaire : mur instable : mur 9 : chemin de La Cassine

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Rapport BRGM R 38879 Effondrement d'un mur - Quartier de La Cassine - à CHAMBERY (73)

Planche 3 - Effondrement du mur - photographies des désordres

Rapport BRGM R 38879 Effondrement d'un mur- Quartier de La Cassine - à CHAMBERY (73)

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Planche 4 - Coupe transversale au niveau de l'effondrement

5

Rapport BRGM R 38879 PREFECTURE DE LA SAVOIE

DIRECXIONT DEPARXEMENTALE DE I-A. PROTECIION CIVILE SAVOIE

CONSOL GENERAL ^ ^ ^ h

Glissement de terrain du 1er mars 1996 sur la RD 911 (PR 3,300) dans les gorges du Sierroz commune de GRESY-SUR-AIX (73)

Mars 1996 R 38 889

BRGM SERVICE GEOLOGIQUE REGIONAL RHONE-ALPES BRGM 29, boulevard du 11 Novembre 1918 - B.P. 2059 69616 - VILLEURBANNE CEDEX Étude réalisée dans le cadre des Tél. : 72.82.11.50 actions de Service public du BRGM

96 H 303 Glissement de terrain du 01/03/96 sur la RD 911 à GRESY-SUR-AIX (731

Mots clés : Risques naturels, Glissement de terrain. Molasse, Miocène, Eboulis, RD 911, GRESY-SUR-AIX, Savoie, Conseil Général et Préfecture de Savoie.

En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante :

BARFETY J.C. (1996) - Glissement de terram du 1er mars 1996 sur la RD 911 (PR = 3,300) dans les gorges du Sierroz - Conmiune de GRESY-SUR-AIX (73). Rapport BRGM R 38 889, 9 p., 1 figure, 1 ann. (photos).

© BRGM, 1996, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l'autorisation expresse du BRGM.

Rapport BRGM R 38 889 Glissement de terrain du 01/03/96 sur la RD 911 à GRESY-SUR-AIX (73)

Resume

La RD911, reliant GRESY-SUR-AIX au massif des Bauges en Savoie, a été obstruée le 1er mars 1996 par le glissement de plusieurs centaines de m^ de blocs, terre et arbres arrachés, ce qui a nécessité la fermeture temporaire de la route.

A la demande de la Direction Départementale de la Protection Civile de la Savoie, le BRGM a effectué une visite du site le 03 mars 1996. Elle s'est déroulée en présence de Monsieur J. CORNET, Adjoint au Subdivisionnaire de l'Equipement d 'AIX-LES-BAINS et Monsieur M. MONTARD, contrôleur de travaux.

CONCLUSIONS

Le glissement a intéressé le talus d'éboulis et de terre (avec quelques gros blocs de 6-7 m^) au-dessus de la surface du substratum rocheux inclinée vers la route et gorgée d'eau en provenance du massif molassique.

Ce type de désordre s'est déjà produit en février 1994 et les travaux engagés récemment n'ont pas permis d'éviter son renouvellement.

U est nécessaire, non seulement de recueillir et de faciliter les écoulements d'eaux profondes, mais surtout de restituer au talus d'éboulis une butée de pied suffisante pour le maintenir en place. Cette butée sera largement drainante afin de ne pas provoquer des désordres encore plus importants.

A côté du demier arrachement existe une écaille rocheuse, en partie découpée par une fissure ouverte ; bien que non affectée par les deux demiers désordres, il est indispensable de surveiller son évolution.

Une étude générale du site, déjà engagée par la Direction Départementale de l'Equipement auprès d'un bureau d'étude, devrait préciser le type de travaux aptes à éviter le renouvellement de glissements de terrain sur le talus d'éboulis et à vérifier la stabilité de l'écaillé rocheuse citée.

Rapport BRGM R 38 889 Glissement de terrain du 01/03/96 sur la RD 911 à GRESY-SUR-AIX (73)

Table des matières

1. RELATIONS DES DESORDRES - LOCALISATION

2. PRECEDENTS DESORDRES

3. CONDITIONS GEOLOGIQUES DES DESORDRES DE 1994-1996

4. RECOMMANDATIONS DE TRAVAUX

5. CONCLUSIONS.

Table des figures

Figure 1 - Plan de siuiation au 1/25 000 10

Liste des annexes

Annexe 1 - Planches photographiques.

Rapport BRGM R 38 889 Glissement de terrain du 01/03/96 sur la RD 911 à GRESY-SUR-AIX (73)

1. Relations des desordres - localisation

Le 1er mars 1996, vers 21 h 00, la RD 911 des gorges du Sierroz, reliant GRESY-SUR-AIX à CUSY-et-au-CHATELARD (massif des Bauges) a été obstmée par le glissement, ou glissement-éboulement, de 500 m^ de terrain environ au PR 3,300. La route a été totalement recouverte sur plusieurs dizaines de mètres de long et 2-3 m de hauteur : la circulation a donc dû être déviée durant le temps du déblaiement. Elle a ensuite été rétablie, étant donné qu'il n'existait pas de risque évident de remise en mouvement du talus résiduel.

La visite détaillée du site par. le BRGM s'est effectuée le 03 mars 1996, en matinée.

Rapport BRGM R 38 889 Glissement de terrain du 01/03/96 sur la RD 911 à GRESY-SUR-AIX (73)

2. Precedents desordres

Exactement au même point, un éboulement d'une centaine de m' s'était déjà produit le 24 février 1994.

A la demande de la Direction Départementale de la Protection Civile de la Savoie, un examen des lieux avait été effectué par le BRGM : rapport N 1333 (1994). Il avait conclu à la probabilité d'un nouveau désordre à court terme et avait préconisé des travaux de confortement et de drainage. Ces dernières recommandations (drainage) venaient d'être appliquées durant l'automne et le début de l'hiver 95-96, mais n'ont pu empêcher le glissement de terrain actuel.

Antérieurement, vers 1930, un gros éboulement avait détaché un pan rocheux volumineux, dont les blocs sont encore visibles en rive droite du Sierre. Son origine se situait à proximité immédiate, sur la droite et un peu au-dessus du désordre actuel, au niveau de la falaise dominant la route. Du côté ouest de l'ancienne niche d'arrachement (côté gauche quand on est sur la route), subsiste une grosse écaille délimitée à l'arrière par une fissure ouverte très caractéristique (cf. photos jointes au rapport, en annexe 1) où des témoins métalliques ont été placés afin de surveiller son éventuel mouvement. Cette masse, partiellement décollée, paraît impressionnante depuis la route, mais lors des demiers désordres, en 1994 et 1996, elle n'a pas été affectée et sa stabilité n'est, pour le moment, pas modifiée. Il n'y a pas de relation directe entre les deux types de phénomènes : éboulement d'un pan de falaise d'une part, et glissement d'un talus d'éboulis d'autre part. Par ailleurs, le Cabinet SAGE a réalisé une émde en 1973 sur la stabilité de l'écaillé rocheuse.

Rapport BRGM R 38 889 Glissement de terrain du 01/03/96 sur la RD 911 à GRESY-SUR-AIX (73)

3. Conditions géologiques des desordres DE 1994 -1996

Le désordre de 1996, comme celui de 1994, est dû au décrochement et glissement d'un talus d'éboulis anciens sur un substratum rocheux. A l'interface rocher (grès calcaires et grès argileux en petits bancs) et éboulis, existent d'importantes venues d'eau qui ont tendance à déstabiliser le haut du talus, beaucoup plus hétérogène.

L'effet perturbateur des circulations souterraines est surtout important en période d'intempéries et de forts débits (fonte de la neige dans le cas présent). Il est accru par deux facteurs inhérents au site : la disposition des couches rocheuses et l'absence de butée de pied au niveau de la couverture d'éboulis.

Les couches de rochers (molasse des géologues) recoupent très obliquement la route vers l'amont et leur pendage est de quelques dizaines de degrés seulement, ce qui détermine ici un toit du rocher et une interface rocher-éboulis bien inclinés vers l'Est et vers la route. Sous la pression des eaux du massif rocheux, la couverture d'éboulis, recoupée naturellement ou anthropiquement avec un profil très raide, aura tendance à glisser.

Ce désordre se produit un peu à l'Ouest de l'écaillé rocheuse décrite plus haut, qui, elle, n'a pas de couverture d'éboulis au niveau de la route et repose sur un talus homogène et relativement stable. A l'aplomb de cette écaille, nous n'avons pas noté de venues d'eau, et depuis son origine, la fissure, apparue lors de l'éboulement ou antérieurement, n'a pas évolué.

Les deux phénomènes ne sont pas liés dynamiquement, même si l'écoulement des eaux au pied de l'écaillé peut, à très long terme, nuire à sa stabilité.

Rapport BRGM R 38 889 Glissement de terrain du 01/03/96 sur la RD 911 à GRESY-SUR-AIX (73)

4. Recommandations de travaux

Une étude du site, en vue de son confortement et de la neutralisation des risques, a été demandée par l'Equipement de la Savoie au Cabinet SIMECSOL.

Nos observations, relativement ponctuelles et limitées dans le temps, ne sauraient donc être exhaustives ; elles seront sans doute largement complétées par l'étude en cours.

Etant donné les causes des deux désordres de 1994 et 1996, il faut s'efforcer d'agir sur l'écoulement des eaux au sommet du premier talus rocheux dominant la route : en la collectant et en l'évacuant si possible par des conduits ouverts (et non enterrés) directement vers la route.

11 est également indispensable de bloquer et conforter la base des talus d'éboulis, et cela par des ouvrages perméables du type enrochements, murs cellulaires, éperons drainants...

Pour asseoir ces travaux, il sera nécessaire de vérifier et/ou de conforter la tenue de l'assise rocheuse inférieure, car de petites venues d'eau existent aussi à plusieurs niveaux dans cette demière.

De façon plus générale, la surveillance de l'écaillé rocheuse et de sa fissure arrière doit être régulière, peut-être en disposant des témoins plus aisément accessibles au relevé.

On doit aussi purger tous les blocs instables visibles et surveiller l'apparition de crevasses dans le talus d'éboulis ; de petites ouvertures étaient visibles au-dessus des venues d'eau le jour de notre visite (elles ne se sont pas développées dans les jours suivants).

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5. CONCLUSIONS

Le désordre du 1er mars 1996, comme celui du 24 février 1994, subi par le talus de la RD 911 au PR 3,300 dans les gorges du Sierroz à l'amont de GRESY-SUR-AIX, est dû au glissement d'une couverture d'éboulis, terre végétale et végétation au-dessus d'un substratum de molasse imbibée d'eau à sa face supérieure.

Les conditions ayant présidé au déclenchement du phénomène restent réunies, c'est-à-dire venues d'eau, plan de glissement incliné à l'aval, pente du terrain naturel très raide. Il est donc probable que de nouveaux glissements peuvent se produire à terme si aucun aménagement n'est réalisé.

Nous conseillons à la fois surveillance du talus, purge de tous les blocs instables et travaux de collecte des eaux, ainsi qu'un blocage du pied de talus d'éboulis. Une étude géotechnique (SIMECSOL) est en cours et pourra confirmer ou modifier ce diagnostic.

La purge des blocs jugés instables a été réalisée par une entreprise spécialisée (ELITE).

L'écaillé rocheuse située tout à côté du désordre actuel n'est pas concernée par le glissement et actuellement sa stabilité ne paraît pas affectée. Une surveillance attentive doit être exercée malgré tout, étant donné la relative fragilité des massifs rocheux molassiques, constatée en de multiples cas.

Rapport BRGM R 38 889 Glissement de terrain du 01/03/96 sur la RD 911 à GRESY-SUR-AIX (73)

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Glissement du 01/03/96

Figure 1 - Plan de situation au 1/25 000

Rapport BRGM R 38 889 10 Glissement de terrain du 01/03/96 sur la RD 911 à GRESY-SUR-AIX (73)

ANNEXE 1

PLANCHES PHOTOGRAPHIQUES

Rapport BRGM R 38 889 Glissement de terrain du 01/03/96 sur fa RD 911 à GRESY-SUR-AIX {73)

Talus d'éboulis avec départ du glissement Molasse massive T

Pendage des couches

Vers CUSY CD 911

Vue de la zone d'arrachement au-dessus du toit de la molasse imperméable.

Rapport BRGM R 38 889 Glissement de terrain du 01/03/96 sur la RD 911 à GRESY-SUR-AIX (73)

Ecaille de molasse

Arrachement ancien (1930?)

Arrachement du 1er mars 1996

Vue sur la niche d'arrachement d'un éboulement vieux d'une cinquantaine d'années, située en dehors des désordres actuels (noter la fissure ouverte, à l'arrière de l'écaillé et surveillée par des témoins métalliques).

Rapport BRGM R 38 889 PREFECTURE DE LA SAVOIE

DIRECXlOtSr DEPARXEMENXALE DE LA PROXECXION CIVILE SAVaE

CONSEIL CENSUAL

Eboulements à Queige (73) au lieu-dit "Marolland" Examen du site les 19-20 avril 1996

Mai 1996 R 38 933

BRGM SERVICE GEOLOGIQUE REGIONAL RHONE-ALPES BRGM 29, boulevard du 1 1 Novembre 1918 - B.P. 2059 ivan^wn as tmt^ê H w 69616 - VILLEURBANNE CEDEX Étude réalisée dans le cadre des TéL : 72.82.11.50 actions de Service public du BRGM

96 H 303 Eboulements à QUEIGE (73)

Mots clés : Risques naturels, Mouvements de terrain, Eboulement, QUEIGE, Savoie, Conseil Général, Préfecture.

En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante :

M. DONZEAU - M. AGUILLAUME - M. MESSIN (1996) - Eboulements à QUEIGE (73), au lieu-dit "Marolland" - Examen du site des 19-20 avril 1996 (Convention avec le Département de la Savoie). Rapport BRGM R 38933, 10 p., 2 figures, 2 annexes.

© BRGM, 1996, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l'autorisation expresse du BRGM.

Rapport BRGM R 38933 Eboulements à QUEIGE (73)

RESUME

A la suite d'éboulements rocheux des falaises de "la Communette", en amont et au Sud-Est du hameau de "La Chenat", commune de QUEIGE (73), les services de la Protection Civile de la Préfecture de Savoie ont saisi le Service Géologique Régional du BRGM pour une reconnaissance le 19 avril 1996.

Le phénomène évoluant, un second examen du site a été pratiqué le 20 avril 1996 afin de préciser la nature des moyens à mettre en oeuvre pour assurer la sécurité des sites.

Le dimanche 21 avril 1996, d'autres blocs, plus importants, ayant été libérés, une troisième intervention a été effectuée le 22 avril 1996 en compagnie notamment des entreprises sollicitées au cours du week-end, afin d'engager les premiers travaux.

Le présent rapport rend compte de ces visites, avec description du phénomène et préconisations pour la mise en sécurité du site.

Rapport BRGM R 38933 Eboulements à QUEIGE (73)

Table des matières

1. SITUATION ET MODALITES D'INTERVENTION 4

2. RAPPEL DES INTERVENTIONS PRECEDENTES 6

3. DESCRIPTION DES DESORDRES 7

4. MENACES AUX BIENS 9

5. TRAVAUX DE MISE EN SECURITE CONSEILLES 10

6. CONCLUSIONS. 11

Table des figures

Figure 1 - Localisation des désordres 5

Figure 2 - Schéma explicatif du glissement 8

Liste des annexes

Annexe 1 - Copie du fax expédié à la Protection Civile de la Préfecture de Savoie le 22/04/96.

Annexe 2 - Photos du glissement.

Rapport BRGM R 38933 Eboulements à QUEIGE (73)

1 . Situation et modalités d'intervention (figure 1)

Sur la conmiune de QUEIGE, au lieu-dit "Marolland", des blocs rocheux se sont détachés des falaises de "La Communette", en amont et au Sud-Est du hameau de "La Chenat".

Le phénomène s'est subitement intensifié le 17 avril 1996 au soir, et à la demande du Maire de QUEIGE, les services de la Protection Civile de la Préfecture de Savoie ont demandé au Service Géologique Régional du BRGM une visite de reconnaissance sur le site le 19 avril 1996, dans le cadre de la mission d'appui du BRGM au département de la Savoie.

Rapport BRGM R 38933 Eboulements à QUEIGB (73)

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Figure I - Localisation des désordres La numérotation de 1 à 5 fait référence au schéma de la figure 2 et au chapitre 3 (description des désordres)

Rapport BRGM R 38933 Eboulements à QUEIGE (73)

2. Rappel des interventions precedentes

Le site de "Marolland" a déjà fait l'objet d'un examen géologique par le BRGM, à la demande de la DDPC, suite à un éboulement en mai 1994 (rapport BRGM N 1642 - 1994).

En fait, ce site correspond à une zone de falaise (micaschistes) dessinant un cirque de 5(X) m de large environ, ouvert au Nord-Ouest et drainé par deux talwegs parallèles : le ravin de Marolland, proprement dit, à l'Ouest, et le ravin des Puech à l'Est.

Seul le premier avait subi des désordres (éboulements) en 1994 et avait été examiné en détail, le second ravin, situé à plus de 200 m, ne paraissant pas montrer de risques immédiats.

Cependant, des fissures ouvertes avaient été repérées, ce qui avait incité la commune à placer les témoins préconisés par le BRGM (opération effectuée le 12 septembre 1994). C'est effectivement le pan de falaise situé tout de suite à l'aval des lignes de repères qui s'est tassé et effondré dans la nuit du 18 au 19 avril, après des chutes de pierres durant plusieurs jours.

Rapport BRGM R 38933 Eboulements à QUEIGE (73)

3. Description des desordres (figure 2 reprenant les numéros d'observation)

La zone de départ ® du phénomène se trouve vers la cote 1 040 m où 3 fissures d'arrachement principales ont été observées. La plus aval, active le jour de notre visite, limite une masse qui a déjà libéré environ 1 000 m^ de rochers et de matériaux, déracinant arbres et végétation sur son passage.

Sur les deuxième et troisième fissures, les témoins placés par le BRGM en 1994 ont été décalés : pour la 2ème, de près d'un mètre, et pour la troisième, c'est-à-dire la plus amont, de plus de 10 m avec décalage vertical.

En amont de ces trois fissures, une autre fissure, plus mineure et non ouverte (en cours de mobilisation ?), a été répertoriée.

L'ensemble de la niche d'arrachement s'individualise sur 70 m (différence d'altitude entre la fissure amont et le bas du glissement) et s'effectue sur 50 m de large, entaillant le versant sur une profondeur approximative de 30 m.

Près de 1 000 m^ sont actuellement prêts à se libérer.

L'observation par hélicoptère de la partie haute montre une zone instable © en contact avec la zone de glissement principale à l'Est, qui se traduit par des arbres penchés, des chutes de petits blocs, dont le volume pourrait être de 500 à 1 000 m^.

La zone en mouvement constituée de micaschistes altérés, repose sur du rocher sain, micaschistes de la série satinée de Belledonne avec une foliation de N30° Sud.

A la base des éboulis vifs existe un "replat" ®. Ce dernier, colinéaire, est couronné de sapins. 11 provient d'un ancien arrachement qui se serait produit en 1942 (information de M. le Maire de QUEIGE et confirmée par la taille de la végétation). Cette masse pourrait se remobiliser : les sapins sont penchés vers l'amont, ce qui indique un cisaillement et basculement sous la masse. Le volume correspondant à cette remobilisation lente peut être de 500 à 1 000 m3.

Le couloir principal ® draine la majorité des matériaux et débouche à proximité de la ferme des Sapins. Un bloc de 2 m^ s'est arrêté au niveau de l'habitation, d'autres plus petits sont allés au-delà, détruisant le grillage des parcelles en herbage.

Le couloir secondaire ® draine de gros blocs qui débordent au niveau du replat Q). Ces blocs pourraient emprunter le talweg en direction des habitations du lieu-dit "La Chenat".

La reconnaissance qui a été effectuée en descendant depuis la niche d'arrachement jusqu'aux habitations, a permis d'observer, en outre, de très nombreux impacts de blocs sur les troncs.

Rapport BRGM R 38933 Eboulements à QUEIGE (73)

(it...) ^C^cf-ztf

Figure 2 - Schéma explicatif du glissement

Rapport BRGM R 38933 Eboulements à QUEIGE (73)

4. Menaces aux biens

Certaines habitations sont exposées directement :

- la ferme des Sapins, malgré un abri relatif par le bord du couloir principal, - la grange et la bergerie de la ferme des Sapins, - les trois chalets d'habitation en contrebas et en bordure de la route allant à Marolland, - le chalet "La Chenat" ; par contre, la maison voisine est protégée par la bordure de talweg, - la route reliant la vallée du Doron à Marolland.

Des recommandations pour une évacuation totale de ces habitations ont été préconisées jusqu'à ce que le site soit sécurisé : fermeture efficace des voies d'accès, compte-tenu de la

. libération éventuelle de la masse désolidarisée.

Rapport BRGM R 38933 Eboulements à QUEIGE (73)

5. Travaux de mise en sécurité conseilles

L'effort doit être mis sur les travaux de protection ; l'évacuation des matériaux s'effectuant par les couloirs sous-jacents à la falaise, il convient d'aménager la pente avec des risbermes :

- au niveau du chemin qui remonte dans le glissement (interception des trajectoires orientées vers le ruisseau de Marolland, vers "La Chenat", de façon à bloquer le couloir pour empêcher le passage des blocs),

- à la lisière de la forêt, au niveau du coude dans le couloir principal B, avec confection d'un piège à blocs déviant le flot de débris et les bloquant vers la cote 800.

Ces travaux nécessitent, pour la sécurisation du chantier, une surveillance continue (chutes de blocs très fréquentes).

Enfin, un suivi avec témoins sur les fissures latérales devra être mis en place.

Rapport BRGM R 38933 10 Eboulements à QUEIGE (73)

6. Conclusions

Le glissement de terrain actuellement observé, est voisin d'un glissement de terrain important reconnu en 1994.

Après l'éboulement sur le flanc est du talweg qui est actuellement stabilisé (à l'exception d'un bloc de 2 m^ en équilibre instable reconnu par survol héliporté), c'est sur le flanc ouest que se présentent les désordres actuellement. Les micaschistes très facturés, constituant le haut du versant, se tassent à la faveur de plan de glissement et libèrent des blocs de plusieurs mètres cubes. Ce phénomène n'est pas nouveau et on observe sur le terrain la revégétal isation de certaines masses correspondant à des glissements anciens (1942).

L'évacuation des habitations et la fermeture des accès doivent subsister jusqu'à la réalisation des travaux de mise en sécurité préconisés.

Un suivi attentif des fissures latérales à l'Est de la niche d'arrachement et la stabilisation du replat fragilisé par la masse du glissement actuel doivent être exécutés.

Rapport BRGM R 38933 1 1 Eboulements à QUEIGE (73)

ANNEXE 1

COPIE DU fax EXPEDIE A LA PROTECTION CIVILE DE LA PREFECTURE DE SAVOIE LE 22/04/96

Rapport BRGM R 38933 B. R. G. M. SGR/Rhône-Alpes 29, Boulevard du 11 Novembre 1918 H fîP n» 2059 - 69616 - VILLEURBANNE Cedex S 72.82.11.50 TELECOPIE 72.82.11.51

EXPEDITEUR : Michel AGUILLAUME

DATE: 22/04/1996

DESTINATAIRE :Protection Civile de Chambéry

Objet : Intervention de Queige le 19/06/1996

N ° Télécopie : 79.75.50.39

I - Observations

Accompagné de M. le Maire de Queige, nous nous sommes rendus au lieu-dit "Marolland" où nous avons constaté un mouvement de terrain au-dessus de la Chenat.

L'observation montre une niche d'arrachement de 50 m de large limitée en amont par 3 crevasses principales ouvertes avec chutes saccadées de blocs de pierres d'importance pouvant atteindre plusieurs m3. Cet iurachement est situé 250 m en amont de 4 à 5 habitations isolées.

Une reconnaissance par hélicoptère a permis de préciser l'ampleur du phénomène, 70 m d'épaisseur d'arrachement et les couloirs naturels d'écoulement : un couloir principal vers l'est et passant à proximité de la ferme des Sapins. Un couloir secondaire vers l'ouest et pouvant aboutir aux habitations Le Chenat et amont. Ce couloir secondaire draine des gros blocs qui débordent du couloir principal.

II - Préconisation

Les habitations ci-dessus désignées sont directement menacées -et dans l'immédiat ont fait l'objet de notification d'évacuation par la commune-

En cas de risques météo -ou changement de température- le phénomène peut être accéléré mais le phénomène opère en continu et crée une menace permanente.

Il est nécessaire de purger l'éboulement après avoir créé des protections pour les biens et les personnes : aménagement du couloir principal est (aménagement du coude amont et barrage aval par création d'un piège à éboulis). Blocage du couloir secondaire pour empêcher les blocs de passer.

Profiter de la période de "beau temps" pour débuter les travaux d'aménagement des couloirs et purger une fois les travaux de confortement effectués.

Michel DONZEAU Michel AGUILLAUME BRGM- Service Géologique Régional Rhône-Alpes Eboulements à QUEIGE (73)

ANNEXE 2

PHOTOS DU GLISSEMENT

Rapport BRGM R 38933 Eboulements à QUEIGE (73)

Blocs en équilibre ¿ instable, prêts à dévaler la pente

A la base de l'éboulement roche saine (schiste)

Rapport BRGM R 38933 Eboulements à QUEIGE (73)

3ème fissure d'urrachement

Couloir est

Rapport BRGM R 38933 Eboulements à QUEIGE (73)

Aperçu des témoins jalonnant la 3ème fissure d'arrachement

Rapport BRGM R 38933 Eboutements à QUEIGE (73)

Niche d'arrachement

Vue générale de l'éboulement

Fissure d'arrachement

Rapport BRGM R 38933 PREFECTURE DE LA SAVOIE

DIRCCXXON DEPARXEMENTA.1.E JDE LA PROXECTION CIVILE SAVGE

CONSBL GENERAL

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Observations concernant le risque de chute de rochers sur la RD 41 lors des championnats du monde d'aviron de 1997 (communes de Nances et d'Aiguebelette) Savoie (visite du 10 juin 1996)

R 38 986 juin 1996

Service Géologique Régional Rhône Alpes BP : 2059 29 Bd du 11 Novembre BRGM 69616 VILLEURBANNE Cedex Tél. 72.82.11.50 Étude réalisée dans le cadre des actions de Service public du BRGM 96 - H - 303 Risque de chute de rochers surta RD 41 - Visite du 10juin 1996

Mots clés : Risques naturels - Mouvements de terrain - Eboulement - Chutes de rochers - Mesures de protections - Nances et Aiguebelette - Savoie - Conseil Général - Protection Civile

En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante :

BRGM (1996) - J-C BARFETY - Observations concemant le risque de chute de rochers sur la RD 41 lors des championnats du monde d'aviron de 1997 (communes de Nances et Aiguebelette) Savoie (visite du 10 juin 1996) Rapport BRGM R 38 986 - 9 pages, 2 annexes.

© BRGM, 1996, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l'autorisation expresse du BRGM, du Conseil Général et de la Protection Civile de la Savoie.

Rapport BRGM R 38 986 SGR/RHA Risque de chute de rochers surta RD 41 - Visite du 10Juin 1996

RESUME

A la demande de la Direction Départementale de la Protection Civile de la Savoie, le BRGM (SGR/RHA) a effectué une reconnaissance du versant oriental du lac d'Aiguebelette (Savoie) au dessus de la RD 41 au Nord du lieu-dit la Combe (communes d'Aiguebelette et de Nances). Ceci pour repérer un éventuel risque de chutes de rochers sur un secteur sensible.

En effet, en septembre 1997, auront lieu sur le site du lac d'Aiguebelette les champiormats du monde d'aviron : après une étude géologique du versant par ANTEA, des travaux de surveillance, purge, protection ont déjà été entrepris.

A la demande de tous les services concemés, il était nécessaire de constater le bon avancement des réalisations.

La visite a eu lieu le 10 juin 1996 ; en présence de A MALATRAIT (ANTEA) et de CITEM.

Conclusions :

Le site a été divisé (étude ANTEA) en 8 secteurs avec repérage de points à risques et définition du degré de menaces : nul, faible, moyenne, forte.

Les secteurs 1, 2, 3 ont été examinés. 4, 5, et 7 devront être parcourus au début de l'hiver 1996-97, tandis que 6 et 8 ne présentent pas de menaces.

Secteur 1 : Un certains nombre d'écaillés repérées comme instables doivent être confortées ou surveillées d'autant que l'efficacité du piège à blocs, édifié en bord de route, n'apparaît pas totale ; il est suggéré de placer sur ce demier un grillage haubanné.

Secteur 2 : Présente des risques moindres et les mesures réalisées sont efficaces.

Secteur 3 : Comporte une écaille découpée (point 12) dont la surveillance doit être rigoureuse (confortement possible par clonage).

Les secteurs 4 (un éboulement s'est produit récemment), 5 et 7 sont constitués de dalles inclinées à l'aval où le repérage de zones à risques est très délicat et le pronostic de chutes de rochers aléatoire. On devra effectuer de nouveaux examens (héliportée et pédestre) avant l'hiver 96-97 et avant le championnat afin de s'assurer de la stabilité.

Dans ces demiers secteurs ( le secteur 7 va faire l'objet de travaux de confortement et de protection), il est illusoire de garantir un degré de sécurité important : il sera préférale de limiter le stationnement à leur aplomb.

Rapport BRGM R 38 986 SGR^HA 3 Risque de chute de rochers sur ¡a RD 41 - Visite du 10juin 1996

Table des matières

RESUME 3

1 RAPPEL DES FAITS 5

2 EXAMEN DES RISQUES EVENTUELS 6

Secteur 1 : 6 Secteur 2 7 Secteur 3 7 Secteur 4 8 Secteurs 8 Secteur 6 8 Secteur 7 8 Secteurs 8

3. CONCLUSIONS 9

ANNEXES

Annexe 1 : Carte de situation à 1/ 10 000

Annexe 2 : reportage photographique

Rapport BRGM R 38 986 SGfR/RHA 4 Risque de chute de rochers sur la RD 41 - Visite du 10juin 1996

1 RAPPEL DES FAITS

Les champiormats du monde d'aviron doivent avoir lieu du 31 août au 7 septembre 1997 sur la partie nord du lac d'Aiguebelette. Les spectateurs seront naturellement regroupés sur la RD 41 qui longe le lac sur sa rive orientale et constitue le meilleur point d'observation ; une partie de la chaussée de 1, 6 Km de long sera réservée à cet effet à partir de la limite nord du lac.

Cependant, la RD 41, de construction relativement récente, a toujours été exposée aux chutes de blocs étant donné sa situation au pied de la montagne de l'Epine qui domine le lac de 700 mètres environ ; la raideur du talus d'éboulis ou la proximité de la falaise elle-même empêchent la construction d'ouvrages de protection suffisants, en pied de versant.

Le demier éboulement important au-dessus du lac remonte à 1991 : de gros blocs avaient percuté la chaussée de la RD 41 ou s'étaient dispersés dans le lac (cf. rapport BRGM). Plus prés de nous encore, le 18 mars 1994 un peu au nord du lac et avant l'autoroute, plusieurs dalles se sont effondrées sur un chemin communal (voie desservant le centre CESAR de l'AREA) voir rapport BRGM N 1398 commandé par la Direction Départementale de la Protection Civile de la Savoie.

C'est pourquoi -à la demande de la Direction Départementale de la Protection Civile de la Savoie-, le BRGM a formulé un avis en septembre 94 sur le risque de chutes de rochers au bord du lac d'Aiguebelette (ceci avant le championnat de France sénior d'aviron où il était conseillé d'effectuer une étude géologique du site afin de préciser ce risque et de réaliser les travaux adaptés.

L'étude a été menée par ANTEA et les travaux ont été engagés en 1995-96 (DDE Savoie - CITEM).

Ils ont consisté à ce jour :

"=> surveillance par repères de blocs jugés instables,

"=> purge des blocs instables manuelle ou minage,

<=> pose de filets plaqués, de clous, de barrières grillagées,

=> édification d'un piège à blocs (au nord de la zone).

Un certain nombre de compléments de travaux sont encore programmés : pose de filets, ASM etc....

La visite du 10 juin 1996 à la demande de la DDPC Savoie avait pour bût de vérifier l'efficacité des travaux et de proposer éventuellement des compléments, un an avant le déroulement des compétitions.

Rapport BRGM R 38 986 SGIR/RHA 5 Risque de chute de rochers sur ¡a RD 41 - Visite du 10juin 1996

2 Examen des risques éventuels

Dans le rapport géologique ANTEA, 8 zones de risques ont été définies et décrites(cf. fig. n° 1). Lors de la visite du 10 juin, seuls les secteurs 1-2-3 ont été visités en détail : ils concement la majorité des risques repérés (1 1 sur 17) et les falaises correspondantes sont plus proches de la zone où la plupart des spectateurs seront regroupés, face à la ligne d'arrivée et près de la tour de contrôle. C'est là aussi que les tribunes seront édifiées. Les autres secteurs -4 à 8- sont des escarpements élevés, couverts de végétation, leur examen devra se faire ultérieurement.

C'est aussi dans les secteurs 1-2-3 que le maximum de travaux a été entrepris : purge, clouage, grillage, filet ASM....

SECTEUR 1 :

Une protection a été élevée en bord de route : piège à blocs constitué d'enrochements et de terre, disposé au droit d'un couloir.

La pente d'éboulis est raide, surmontée d'une paroi de 60 mètres environ de haut, verticale ou suplombante (paroi A).

De nombreux travaux ont été réalisés : purge et cloutage d'écaillés instables (points 6, 7, 8, 9, 10,

1 1 du rapport ANTEA).

C'est un des secteurs à plus fort degré de risques (il avait motivé, en partie, notre demande étude géologique).

Outre les travaux déjà réalisés, un certain nombre de mesures nous pju^îssent souhaitables pour accroître le degré de protection de la chaussée :

=> confortement des écailles identifiées comme sensibles dans le dossier d'ANTEA (7 et 8 notamment ;

=> purge des quelques blocs immobilisés en équilibre précaire dans l'éboulis ;

=> pose de témoins mstiques (étriers métallique) sur certaines écailles décollées, signalées lors de notre visite ;

=> en contre-bas, du point 1 1, une écaille (que nous appellerons 1 la) très fragmentée, a été repérée ; nous proposons qu'elle soit confortée par im filet plaqué.

Par ailleurs, tout risque de fi^nchissement par rebond du merlon édifié en bas de la pente ne peut- être écarté, du fait notamment de la présence d'affleurements rocheux dans le talus de déblais amont.

Il nous apparaît justifier de mettre en place une barrière grillagée, double nappe, haubannée sur le talus amont et de reprofiler ce talus rocheux afin d'éviter le rebond des blocs.

Rapport BRGM R 38 986 SGR/RHA 6 Risque de chute de rochers sur la RD 41 Visite du 10juin 1996

Au dessus de 1 1, sur la falaise très claire, et sur sa rive gauche, se détache une très grosse lame rocheuse, bien décalée du massif (blocs coincés dans la fissure). Cette écaille, tassée et décollée très anciennement ne peuaît pas présenter de risques en première analyse, d'autant que son pied paraît enchausser verticalement dans la base de la falaise (point 1 Ib). Il est souhaitable cependant qu'un repère soit scellé sur la fissure principale.

SECTEUR 2

Il comporte 2 lignes de falaises superposées et séparées par un replat ; le bord de route correspond à un talus rocheux taillé pour le passage de la RD 41. Ce secteur est au droit de la tour de contrôle de la course.

<=> Le talus de la route ne comporte plus de risques car recouvert d'un grillage plaqué ; à son sommet s'étend un grillage dressé, double nappe, haubanné avec ancrages, ce qui protège la route de la chute des petits blocs en provenance des ressauts supérieurs.

=> Les falaises supérieures ne paraissent pas présenter de zones fragiles, la végétation est dense (lierres plaqués à la roche) et recouvre bien des ressauts, moins élevés et moins raides que dans le secteur 1.

"=> Un point important doit être signalé : un sentier facile, à partir de l'extrémité sud du ressaut inférieur (en limite du secteur), permet l'accès à ces ressauts. Il devra être strictement interdit lors des épreuves (dans sa partie sud, le talus rocheux n'est plus couronné par le grillage dressé, cité plus haut).

SECTEUR 3

Il correspond à une falaise d'une trentaine de mètres de haut, située au-dessus d'un éboulis, végétalisé ou non dont la base a été taillée pour la route. En cas de chute de rochers, il n'y a aucune protection naturelle étant donné la pente de l'éboulis et une végétation réduite.

La falaise paraît assez saine, sauf en un point où une écaille de forme triangulaire a été repérée (point 12). Elle est actuellement surveillée par une série de repères métalliques mstiques : aucun déplacement n'a été constaté à ce jour.

Il existe, en rebord de falaise, un certain nombre de blocs éboulés (très anciens) (14, 15, 16, 17). Leur assise peut paraître fragile : ils sont, soit surveillés par témoins (17), soit à purger (point 15). D'autres ont déjà été éliminés (14, 16).

En ce qui conceme le point 12, une vigilance rigoureuse doit s'exercer : on peut se garantir du risque en clouant l'écaillé, remède préférable à un minage (risque de créer une zone d'instabilité et de ravinement).

Rapport BRGM R 38 986 SGR/RHA . Risque de chute de rochers surta RD 41 - Visite du 10juin 1996

SECTEUR 4

Il correspond essentiellement à un couloir rocheux, raide et développé, où un éboulement destmcteur s'est déjà produit (couloir e). A la demande du BRGM, des confortements par clouages et un filet ASM ont été réalisés.

Nous n'avons pas effectué de nouvelles visites du secteur. La pose du filet ASM dans le couloir a cependant notablement réduit les risques.

A noter qu'à partir de ce secteur, les dalles rocheuses sont disposées en aval pendage, parfois avec un fort pourcentage d'inclinaison.

SECTEUR 5

C'est un versant rocheux élevé avec, comme en 4, des dalles très inclinées vers l'aval ; qui peuvent se décoller et glisser brutalement (voir éboulement précédent). La géométrie du massif rocheux fait que le risque est très difficile à évaluer, il dépend de la nature des joints argileux entre bancs, des forces de frottement résiduelles et de l'ouverture de fissures parallèles au versant. L'allure des dalles découpées en gradins surplombants illustre bien ce type de risques. Ce secteur a été peu exploré dans le détail : aucun point instable n'a été noté. Il sera nécessaire d'en faire l'examen au début de l'hiver 96-97 par un survol héliporté et des parcours pédestre (CITEM puis ANTEA ont cependant effectué des traversées de ce secteur sans relever des zones instables).

SECTEUR 6

C'est un large cône d'éboulis à gros blocs, dû au décollement en grand des dalles qui recouvraient la pente. Ces blocs volumineux sont le plus souvent largement stabilisés.

SECTEUR 7

Plusieurs falaises ou éperons dominent d'assez près le lac (G, H, J), séparés par des couloirs raides (f et g). Les dalles sont très redressées ou pentées aval ; au sommet des éperons, elles se fragmentent et peuvent provoquer des chutes de pierres dans les couloirs (points 1 à 5 et 13).

Des travaux d'encrage sont prévus et un filet ASM sera posé dans le couloir 9. Un examen héliporté de ce secteur devra être réalisé à l'automne - hiver 96/97.

SECTEUR 8

Les versants sont moins marqués et la pente d'éboulis est moins forte ce qui permet un meilleur arrêt des blocs éventuels. Une reconnaissance -après la chute des feuilles- est recommandée.

Rapport BRGM R 38 986 SGR/RHA 8 Risque de chute de rochers sur ¡a RD 41 - Visite du 10juin 1996

3. CONCLUSIONS

Les recormaissances géologiques réalisées par ANTEA et les travaux effectués ensuite, ont permis de réduire les risques de chutes de rochers sur la RD 41.

Un certains nombre de travaux complémentaires sont souhaités, en particulier dans le secteur 1.

Les secteurs 4 et 5 doivent être réexaminés en détail (survol héliporté et parcours pédestre) en période climatique favorable (début d'hiver 96-97). On complétera de la même manière l'examen de 7 et 8 où les menaces sont plus évidentes et sont en voie de traitement.

Quoiqu'il en soit, malgré toutes les précautions prises, il sera impossible de prévoir et d éliminer complètement le risque de chute de rochers sur un aussi vaste secteur que la rive orientale du lac d'Aiguebelette ; ceci à cause de la configuration géologique du site : dalles inclinées vers l'aval recouvrant un versant étendu). Dans la mesure du possible, on évitera le minage, toujours destmctif pour l'environnement, et on favorisera les solutions de confortement : filet, câble, clouage ou grillage.

Rapport BRGM R 38 986 SGR/RHA 9 Risque de chute de rochers sur ¡a RD 41 - Visite du 10juin 1996

Annexe 1

Carte de situation à 1/10 000

Rapport BRGM R 38 986 SGR/RHA AIGUEBELETTE (73) - R.D.41 - Chutes de rochers \:: geur \>^

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Carte géologique (1/10 000)

(extrait du rapport d'ANTEA A 02948) Risque de chute de rochers sur ¡a RD 41 - Visite du 10juin 1996

Annexe 2

Reportage pliotographique

Rapport BRGM R 38 986 SGR/RHA Risque de chute de rochers sur la RD 41 - Visite du 10 juin 1996

éboulement de Nonces 8 (mars 1994)

Rive orientale du lac d'Aiguebelette (secteurs étudiés) 10 juin 1996

Rapport BRGM R 38 986 SGR/RHA Risque de chute de rochers sur la RD 41 • Visite du 10 juin 1996

Secteur 1 : Bloc à élimine

Ecaille à surveiller - Pose témoin

Rapport BRGM R 38 986 SGR/RHA I I CD

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Secteur 1 : bloc à purger Secteur 1 : écaille instable (situé au dessus du bloc ci-contre) I i

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Secteur 1 : écaille à conforter (clouage) Secteur 1 : écaille à conforter (lia) par filet ancré ^1 RHÔNE-ALPES

MINISTERE DE L'INDUSTRIE DE LA POSTE ET DES TELECOMMUNICATIONS

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Eboulement de Saint-Pierre d'Albigny - Savoie - du 3 janvier 1994 - Surveillance du site (visite du 24 mai 1996)

R 38987 juin 1996

BRGM BRGM iimMMMM M BUvKt M U ratai Service Géologique Région Rbôoe-Alpcs BP 2059 - 29 Bd du 1 1 Novembre Étude réalisée dans le cadre 69616 - VILLEURBANNE Cedex des actions de Service Public du BRGM Tel: 72.82.1 L50 96 -A -122 Eboulement de St-Pierre d'Albigny Savoie du 3janvier 1994 Surveillance du site - Visite du 24 mai 1996

Mots clés : Risques naturels - Mouvements de terrain - Eboulement - suivi de surveillance - Saint- Pierre d'Albigny - Savoie - DRIRE

En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante :

BRGM (1996) - J-C BARFETY - Eboulement de Saint-Pierre d'Albigny (Savoie) du 3 janvier 1994 - Surveillance du site - visite du 24 mai 1996 - Rapport BRGM R 38 987 - 10 pages,

1 annexe.

© BRGM, 1996, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l'autorisation expresse du BRGM et de la DRIRE Rhône Alpes.

Rapport BRGM R 38 987 SGR/RHA Eboulement de St-Pierre d'Albigny (Savoie) du 3janvier 1994 Surveillance du site - Visite du 24 mai 1996

RESUME

Cadre administratif:

Dans le cadre de ses missions de Service Public et appui aux Admnistrations le BRGM (SGR/RHA) a été sollicité par la commune de Saint-Pierre d'Albigny (Savoie) afin de donner un avis sur l'évolution d'un réseau de fissures et crevasses affectant la falaise au-dessus du hameau des Gamiers.

Ce secteur est surveillé grâce à la présence de repères de déplacement régulièrement visités par le centre de secours de la commune.

Ils ont été installés sur les conseils du BRGM après un éboulement survenu en janvier 1994 (mission demandée alors par la Direction Départementale de la Protection Civile de la Savoie (rapport BRGM cité).

La visite des lieux a eu lieu le 10 juin 1996, en présence de MM. J. Vignoux, Capitaine de CSP de saint-Pierre et B. Cantone, Directeur des Service Techniques de la commune.

Conclusions :

Sur recommandations du BRGM, la surveillance des témoins se fait tous les 6 mois. Lors de la demière visite, les relevés ont confirme l'ouverture nettement perceptible d'une fissure (témoin n° 4) de plus de 8 mm avec un déplacement latéral de plusieurs millimètres.

Dans le même temps, à proximité immédiate, le massif rocheux s'est davantage fracturé.

Cette évolution doit être prise en compte et doit être contrôlé ; pour cela nous recommandons la pose de repères supplémentaires sur les fissures récentes et des visites maintenues au moins tous les 6 mois. On devra noter la chute de pierres ponctuelles également. II est prématuré de diagnostiquer un prochain éboulement important.

D'autre part, depuis 1994, un piège à cailloux largement dimensionné a été édifié à l'amont de Saint-Pierre d'Albigny et en particulier au-dessus du hameau des Gamiers.

Actuellement les habitations ne courent aucun risque et la surveillance mise en oeuvre par la commune et le CSP serviront d'alerte efficace en cas d'aggravation du risque d'éboulement.

Rapport BRGM R 38 987SGR/RHA 3 Eboulement de St-Pierre d'Albigny (Savoie) du 3janvier 1994 Surveillance du site - Visite du 24 mai 1996

Table des matières

RESUME 3

1. OBJET DE LA VISITE - RAPPEL DES FAITS 5

2. EXAMEN DES LIEUX 6

'=> Les témoins I et 2 : 6 O Les témoins 3 et 4 : 6 => Les témoins 5 et 6 : 6 O Les témoins 7 et 8 : 6 ^ Les témoins 9 et 10 : 6

3. RISQUES D'EBOULEMENT 7

4. RECOMMANDATIONS 8

5. CONCLUSIONS 9

ANNEXE Reportage photographique

Rapport BRGM R 38 987SGR/RHA 4 Eboulement de St-Pierre d'Albigny (Savoie) du 3janvier 1994 Surveillance du site - Visite du 24 mai 1996

1 . OBJET DE LA VISITE - RAPPEL DES FAITS

A la suite de l'éboulement rocheux à Saint-Pierre d'Albigny du 3 janvier 1994, la Direction Départementale de la Protection Civile de la Savoie avait demandé au BRGM (SGR/RHA) de procéder à un examen détaillé des lieux.

L'étude géologique (rapport BRGM N 1087 RHA 4594) a alors mis en évidence un risque de nouvelles chutes de rochers, voire d'un éboulement en masse dû à la présence d'un système de fractures ouvertes étendues.

Dans les mois qui ont suivi, un piège à cailloux de grandes dimensions a été façonné au pied des éboulis afin d'intercepter les chutes de rochers potendelles. Le hameau des Gamiers, situé à l'aplomb de la falaise devait être rapidement protégé, en effet.

Afin de suivre l'évolution des fissures repérées, des témoins métalliques ont été placés aux points remarquables en avril 1994 ; ces repères sont visités tous les 6 mois par le CSP de Saint-Pierre d'Albigny, volontaire pour effectuer ce type d'intervention dans un site difficile d'accès et exposé. La demière visite (10.01.1996) ayant révélé un déplacement notable sur certains repères, la commune a demandée au BRGM qu'un état des lieux soit dressé par un géologue.

La présente intervention effectuée avec le soutien du CSP de Saint-Pierre d'Albigny et de la commune entre donc dans le cadre des missions de Services Publics assignées au BRGM.

Rapport BRGM R 38 987SGR/RHA 5 Eboulement de St-Pierre d'Albigny (Savoie) du 3 janvier 1994 Surveillance du site - Visite du 24 mai 1996

2. Examen des lieux

Dix repères ont été placés sur les différentes fissures ou crevasses existantes au-dessus de l'arrachement du 3 janvier 1994 ; en général les témoins ont été groupés par deux, chaque fissure importante comportant deux témoins. Ils sont notés de l'aval vers l'amont.

"=> Les témoins 1 et 2 :

sont situés au bas de la zone surveillée. Un peu au-dessus de l'arrachement de 1994, mais

sur des fissures distinctes, le n° 1 en rive droite de l'éperon, le n° 2 en rive gauche. Le 1 enregistre un petit ecartement : + 3 mm.

=> Les témoins 3 et 4 : sont placés sur une fissure ouverte, verticale, découpant nettement l'éperon en aval (on l'appellera fissure inférieure).

Si le 3 donne un écart de + 2 mm, le 4 indique + 8 mm avec un déplacement latéral significatif (cf. photos jointes), déplacement vers l'est qui est la direction du pendage des couches de terrain ; cette valeur était de 4 mm en août 95 et de 7 mm en octobre 1995 puis en janvier 1996.

O Les témoins 5 et 6 :

sont placés sur des fissures ouvertes situées un peu à l'amont de la précédente fissure

verticale (fissure médiane). N° 5 = - 1 mm (resserrement) ; n° 6 = = 1 mm. Ces variations sont encore peu significatives.

=> Les témoins 7 et 8 :

se trouvent plus haut, vers le sommet de l'éperon ; aucun déplacement depuis la pose (fissure supérieure).

^ Les témoins 9 et 10 :

sont placés sur de grandes crevasses, profondes (obstruées par de la terre vers le bas) et large de plusieurs mètres ; situés sur le replat couronnant les falaises.

Un fait important à signaler est l'apparition de fissures nouvelles près du témoin n° 4, vers l'est et un peu en contrebas (photo).

De plus, à l'aplomb du témoin 4, l'éperon rocheux tend à se fracturer et à éclater selon plusieurs lignes de cassures naturelles. Ces indices peuvent correspondre à une déstabilisation progressive de plusieurs bancs rocheux ayant tendance à se décoller du massif et à glisser selon les plans de stratification de la roche.

On aurait ainsi un début de glissement selon des niveaux plus mameux et plus fragiles -tout comme cela s'est produit en janvier 1994, quelques dizaine de mètres en contrebas-.

Rapport BRGM R 38 987SGR/RHA 6 Eboulement de St-Pierre d'Albigny (Savoie) du 3janvier 1994 Surveillance du site - Visite du 24 mai 1996

3. RISQUES D'EBOULEMENT

Il est actuellement prématuré de diagnostiquer une déstabilisation importante du massif rocheux à partir de la fissure inférieure d'autant que la niche d'arrachement de 94 et les surplombs situés juste au-dessus, ne montrent pas d'indices significatifs.

Les gros bancs des surplombs constituent cependant une masse volumineuse imparfaitement calée vers le bas et reposant sur des calcaires mameux en petits bancs très brisés.

D'autre part, la végétation gène quelque peu l'observation à l'est du témoin 4.

Rapport BRGM R 38 987SGR/RHA . Eboulement de St-Pierre d'Albigny (Savoie) du 3janvier 1994 Surveillance du site - Visite du 24 mai 1996

4. Recommandations

Nous conseillons de maintenir une surveillance attentive des témoins et de compléter l'analyse du massif par la pose de repères supplémentaires :

O placer des témoins sur les fissures nouvelles ;

O dégager les lignes de fissures vers l'est afin de repérer leur prolongement éventuel jusqu'au rebord de surplomb ;

=* noter l'origine des chutes de pierres en période d'intempéries (l'éboulis, situé à l'aplomb de l'arrachement, est effectivement actif et ravivé, soit par les eaux, soit par la chute de rochers).

Rapport BRGM R 38 987SGR/RHA 8 Eboulement de St-Pierre d'Albigny (Savoie) du 3janvier 1994 Surveillance du site - Visite du 24 mai 1996

5. Conclusions

Le relevé des témoins à Saint-Pierre d'Albigny montre une évolution ponctuelle, concentrée sur une ligne de fissure seulement, avec le déplacement vers l'aval d'une masse encore mal définie.

S'agit-il d'un décollement superficiel peu conséquent ou du glissement profond sur des niveaux mameux selon les joints de stratification du massif ? En ce cas la masse en mouvement serait de plusieurs centaines (ou milliers ?) de m3.

Les mesures de surveillance avec pose de repères nouveaux devrait permettre d'affiner la connaissance du risque. La fréquence des chutes de pierres peut aussi nous renseigner sur l'évolution du massif.

Actuellement, -grâce à l'ouvrage de protection réalisé en 1994- les zones habitées ne courent aucun danger. En tout cas, la surveillance réalisée se justifie pleinement et garantit la sécurité des personnes.

Rapport BRGM R 38 987SGR/RHA 9 Eboulement de St-Pierre d'Albigny (Savoie) du 3janvier 1994 Surveillance du site - Visite du 24 mai 1996

ANNEXE

Reportage photographique

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63. 5 a

Fissure nouvelle près du témoin n° 4 Niche d'arrachement du 03.01.94 avec de gros bancs en surplomb Eboulement de St-Pierre d'Albigny (Savoie) du 3 janvier 1994 Surveillance du site - Visite du 24 mai 1996

Témoin n° 4 : noter l'écartement et le déplacement latéral

Rapport BRGM R 38 987 SGR/RHA Eboulement de St-Pierre d'Albigny (Savoie) du 3 janvier 1994 Surveillance du site - Visite du 24 mai 1996

Saint-Pierre d'Albigny - eboulement du 03.01.94 Vue générale

V Vue de l'éboulement depuis la route du col de Frêne (noter l'aspect vif des éboulis)

Rapport BRGM R 38 987 SGR/RHA PREFECTURE DE LA SAVOIE

DIRECTION DEPARXEMENTALE DE LA I»ROXECXION CIVILE SAVOIE

CONSBL CENSUAL

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Effrondrement de terrain à Montagnole - Savoie - au lieu-dit le Pré du Coin - le 22 juin 1996 (visite du 25 juin 1996)

R 38 997 juillet 1996

Service Géologique Régional Rhône Alpes BP : 2059 BRGM 29 Bd du 11 Novembre 69616 VILLEURBANNE Cedex Étude réalisée dans le cadre des Tél. 72.82.11.50 actions de Service public du BRGM 96 - H - 303 Effondrement de terrain à Montagnole - Savoie - au lieu-dit le Pré du Coin - ¡e 22juin 1996 visite du 25juin 1996

Mots clés : Risques naturels - Mouvements de terrain - Effondrement - Cavités souterraines - réseau karstique - Montagnole - Savoie - Conseil Général - Préfecture - Protection Civile

En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante : BRGM (1996) - J-C BARFETY - Effondrement de terrain à Montagnole - Savoie - au lieu-dit le Pré du Coin - le 22 juin 1996 - Visite du 25 juin 1996 - Rapport BRGM R 38 997 - 9 pages, 3 annexes.

© BRGM, 1996, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l'autorisation expresse du BRGM, du Conseil Général, de la Préfecture et de la Protection Civile de la Savoie

Rapport BRGM R 38 997 SGR/RHA Effondrement de terrain à Montagnole - Savoie - au lieu-dit le Pré du Coin - le 22juin 1996 visite du 25juin 1996

RESUME

Cadre administratif:

A la suite de l'apparition le 22 juin 1996 d'une cavité dans le terrain de la propriété SATTIN à Montagnole, la Direction départementale de la Protection Civile de la Savoie a demandée au BRGM de procéder à une expertise géologique afin de proposer une mise en sécurité du secteur éventuellement menacé.

La visite des lieux a été effectuée le 25 juin, en présence de M. Roger BERRUX, maire de Montagnole, M. B. AIRENTI, directeur de la Protection Civile Savoie et de Mme C. NEPLE, adjointe au directeur.

La présente expertise entre dans le cadre de la convention Département Savoie - BRGM.

Conclusions :

L'affaissement de terrain, situé devant l'entrée de la propriété a mis à jour une cavité allongée, profonde de plusieurs mètres et paraissant se poursuivre en direction de la maison SATTIN et de la voie communale du Pré du Coin.

Effectivement, d'autres cavités ou indices de cavités sont connus depuis longtemps dans ce secteur de la commune.

Un rapport géologique (rapport BRGM cité, en 1977) démontre l'existence d'une ligne de fissures allongée sur 600 mètres au moins et orientée N-S. Des effondrements plurimétriques ou décamétriques ont eu lieu, en particulier en 1949 et il y a une dizaine d'années. Ce demier se situant à quelques mètres de l'actuel.

La maison se trouve précisément dans l'axe de cet alignement d'autant que 2 autres indices sont encore cormus, en bordure de la propriété. La voie communale est aussi située sur cet axe, mais en le recoupant perpendiculairement.

Un risque évident -à échéance- de nouvel effondrement pouvant affecter la maison habitée ou la voie communale est bien perceptible ; il est donc impératif de procéder immédiatement à une investigation détaillée du sous-sol dans ces secteurs : par méthodes géophysiques légères et/ou sondages mécaniques.

On aura ainsi -sans doute- une image plus précise du développement de ces cavités ou du remplissage des cavités en sous-sol, étant probable que c'est le débourrage subit de ces matériaux par circulation hydraulique qui est à l'origine des désordres.

On devra ensuite apporter une solution aux risques individualisés : comblement ou de préférence blocage du toit des cavités.

On veillera à garder une zone non cadificandi d'une vingtaine ou d'une trentaine de mètres de large de part et d'autre de la ligne moyenne des effondrements connus et s'assurer avant toute construction au voisinage -par une étude géologique- de l'absence d'anomalies dans le sous-sol.

Rapport BRGM R 38 997 SGR/RHA 3 Effondrement de terrain à Montagnole - Savoie - au lieu-dit le Pré du Coin - le 22juin 1996 visite du 25juin 1996

TABLE DES MATIERES

RESUME 3

1. SITUATION - RAPPEL DES DESORDRES 5

2. EXAMEN GEOLOGIQUE DU SITE 6

3. CAUSES GEOLOGIQUES DES EFFONDREMENTS 7

4. RISQUES D'EFFONDREMENT ET RECOMMANDATIONS 8

5. CONCLUSIONS 9

ANNEXES

Annexe 1 : Plan de situation

Annexe 2 : Situation des désordres

Annexe 3 : Reportage photographique

Rapport BRGM R 38 997 SGR/RHA 4 Effondrement de terrain à Montagnole - Savoie - au lieu-dit le Pré du Coin - le 22juin 1996 visite du 25juin 1996

1. Situation - Rappel des desordres

Le samedi 22 juin, un peu avant 16 heures, un trou de cinquante centimètres de diamètre environ s'est formé devant l'entrée de la propriété SATTIN, au lieu-dit le Pré du Coin à l'ouest du Chef-lieu de Montagnole. Sa profondeur paraissant importante, la commune a fait sonder à la pelle mécanique le pourtour : une cavité a ainsi été découverte.

Elle correspond à une ouverture allongée dans le sens nord-sud, large de I mètre environ, longue de 3-4 mètres et profonde de plus de 3 mètres. Vers le bas le remplissage de matériaux laisse voir plusieurs nouvelles cavités étroites mais profondes (elles n'ont pas été sondées à ce jour, mais la chute des pierres paraît s'y prolonger assez longuement).

Ce désordre est appam à la suite de violentes pluies et des venues d'eau importantes ont été notées à partir du massif calcaire le long de la voie communale, à une vingtaine de mètres à l'amont.

Le remplissage de la cavité est fait de matériaux morainiques et vers deux mètres de profondeur les parois sont rocheuses.

Ce type de désordre n'est pas nouveau sur le territoire de la commune de Montagnole, en particulier à l'ouest du chef lieu.

Il y a une vingtaine d'année, la Direction Départementale de la Protection Civile de la Savoie, avait demandé au BRGM une expertise géologique sur la présence de cavités dans le sol afin de préciser le risque éventuel pour l'habitat et de définir un périmètre de sécurité (rapport 78 SGN 057JAL).

Il est appam que des indices d'effondrement plus ou moins anciens traduisaient l'existence "d'une zone de fracture ouverte... sur environ 600 mètres de long" qui s'alignerait sur la chamière d'un pli nord/sud connu des géologues dans les couches calcaires du sous-sol. Une zone de "60 mètres" de large devait en conséquence être interdite à la constmction parallèlement à la ligne de fracture, et tout le long de celle-ci.

Rapport BRGM R 38 997 SGR/RHA 5 Effondrement de terrain à Montagnole - Savoie - au lieu-dit le Pré du Coin - le 22juin 1996 visite du 25juin 1996

2. Examen géologique du site

Nous avons procédé sur le terrain à une rapide enquête historique et à une reconnaissance -non exhaustive- des effondrements cormus à proximité, de la propriété SATTIN (anciennement RUYNAT) au droit de l'église du chef lieu : o à moins de 3 mètres au nord de la cavité appame le 22 juin, en bordure du chemin communal du Pré du Coin, un effondrement est appam il y a ime dizaine d'années. Il est au moins de taille comparable car il a été comblé à l'aide de plusieurs camions de pierres (communication orale des riverains). Actuellement on repère bien son emplacement car un tas de rochers est encore visible. De petites cavités y apparaissent à nouveau entre les blocs et une sonde de 3 mètres environ a pu y être introduite sans difficultés ;

"=> à environ 100 mètres au Nord -dans un champ d'herbe- 2 petits effondrements circulaires ont été entourés de grillage ; sur l'un d'eux un léger tassement de la terre est visible, ce demier serait appam au début du printemps ; o au droit de ces indices, mais décalé vers l'est, car situé en bordure de l'ancien chemin mral, la trace d'un large effondrement datant d'une cinquantaine d'années (Pâques 1949) est encore visible. Monsieur R. Berrux a été témoin de sa formation : la cavité est appame entre 2 passages d'un attelage qu'il accompagnait, à quelques heures d'intervalle. Le chemin a été légèrement dévié depuis lors. Par la suite l'effondrement a été utilisé comme décharge sauvage, les matériaux déposés disparaissant au fond de la cavité (aux dires des riverains) ;

O à l'est du chemin mral et en se rapprochant du cimetière et de l'église d'autres effondrements ont été signalés dans le rapport géologique précédent ;

O en direction du lieu-dit "les Fourches", des indices sont encore signalés ;

=> enfin, au sud de la propriété SATTIN, la présence d'un ancien effondrement nous a été signalé dans les bois ; de même, en bordure immédiate de la propriété et à quelques mètres des désordres actuels, un affaissement s'était déjà produit (date inconnue) -voir position sur photo jointe au rapport-. S'agit-il des "petits vides" signalés dans le rapport géologique cité plus haut, près de la propriété RUYNAT ?

Rapport BRGM R 38 997 SGR/RHA 6 Effondrement de terrain à Montagnole - Savoie - au lieu-dit le Pré du Coin - le 22juin 1996 visite du 25juin 1996

3. Causes géologiques des effondrements

Tous ces témoignages indiquent bien l'existence de vides souterrains, relativement bien alignés sur une direction nord-sud, un peu incurvée vers l'ouest cependant.

L'origine de cette anomalie du sous-sol est difficile à démontrer avec certitude : plusieurs explications sont possibles :

=> réseau karstique classique, avec direction privilégiée ;

=> crevasses de glissement, indices du décrochement (ancien) d'une grande dalle calcaire, comme cela existe par exemple à Serrières en Chautagne ; cependant l'inclinaison des couches de calcaire berriasiens visibles à proximité est vers l'amont et non vers l'aval ce qui est bien moins favorable à de tels glissements? En tout cas, il n'y a aucun indice de déstabilisation du versant dans le secteur examiné ;

=> fissures de tension à la voûte d'un pli ; l'axe du pli existant un peu à l'ouest est effectivement nord-sud ;

"^^faille géologique avec décalage des couches de part et d'autre. La carte géologique n'en mentionne pas.

Aucune de ces explications n'est entièrement satisfaisante ; plusieurs causes peuvent être à l'origine du phénomène.

En tout cas ces cavités souterraines sont très anciennes car elles ont été colmatées par des moraines ; or la demière glaciation (wurmienne) date de - 100 000 à - 50 000 ans.

Le processus d'apparition au jour de ces cavités est plus évident : il est lié aux variations de hauteur d'eau et de débit de la nappe phréatique, alimentée par le réseau de conduits et cavités karstiques qui se remplissent en fonction des intempéries. Aux plus forts débits, la pression de l'eau déstabilise la couverture de dépôts morainique (bocs, sables, argiles), et provoque leur décolmatage et tassement qui se répercute ou non jusqu'à la surface du sol.

L'importance des circulations d'eau est attestée par trois faits au moins :

- sorties d'eau accmes au lieu-dit Bois Cadet (RD.) en périodes pluvieuses, c'est à dire dans le prolongement de la zone d'anomalie,

- lors du demier orage (22 juin) l'eau sortait avec force du massif rocheux à une dizaine de mètres de la nouvelle cavité,

- la présence de circulation d'eau était perceptible au fond de la cavité (avant notre intervention).

Rapport BRGM R 38 997 SGR/RHA 7 Effondrement de terrain à Montagnole - Savoie - au lieu-dit le Pré du Coin - le 22juin 1996 visite du 25juin 1996

4. Risques d'effondrement et recommandations

La répétition des indices sur le terrain fait que la propriété -à fortiori la maison- SATTIN se trouve sur le tracé de l'anomalie repérée dans le sous-sol du Pré du Coin. La voie communale recoupe nécessairement la zone de cavités également.

Le risque de désordres à court terme est important et ne peut être occulté dès lors, à la fois sur la maison -et ses abords- et sur la voie communale.

Il est indispensable de repérer au mieux la présence et les dimensions de ces cavités ou de leur remplissages morainiques. Il faudra par conséquent évaluer l'épaisseur de ces matériaux colmatant plus ou moins bien les galeries karstique du calcaire.

Des méthodes géophysiques peuvent donner de bons résultats : microgravimétre, sismique, géoradar (cette demière méthode ne s'applique que sur une faible profondeur). Elles seront appuyées de sondages pour vérifications.

Rapport BRGM R 38 997 SGR/RHA 8 Effondrement de terrain à Montagnole - Savoie - au lieu-dit le Pré du Coin - le 22juin 1996 visite du 25juin 1996

5. Conclusions

La formation d'effondrements à l'ouest du chef-lieu de Montagnole est la vérification de la présence de vides dans le sous-sol de la commune. Ceux-ci mettent en péril la stabilité des constmctions et voiries situées à l'aplomb, c'est le cas de la voie communale et de la maison SATTIN.

Il est indispensable d'acquérir des données supplémentaires sur l'éventualité de nouveaux désordres en ces deux points : la géophysique peut aider à cette reconnaissance en donnant une image du sous-sol.

Par la suite, au vu des résultats, des travaux de confortement (et/ou de comblement) des cavités pourront être entrepris.

De façon générale, nous recommandons à nouveau d'interdire à la construction une bande de terrain de 20 à 30 mètres de large de part et d'autre des indices de cavités, et sur toute la zone définie dans le précédent rapport géologique.

Rapport BRGM R 38 997 SGR/RHA 9 Effondrement de terrain à Montagnole - Savoie - au lieu-dit le Pré du Coin - le 22juin 1996 visite du 25juin 1996

ANNEXES

Rapport BRGM R 38 997 SGR/RHA Plan de situation au 1/25 000 Désordres à Montagnole

dre dre ion ion 00 environ 00 environ tra tra V / * -"T^raMî^v^ , "jÑtó^lJr '' RD6

w ^ li \r ^^-Lj'y^^^ " \ ^ Venues d'eau ^ Chemin rural \ V ^ \ Bellcombe à Montagnole ,,^ Eglise ríe?)^"i .

Cavité 1949 _ S NO Chemin du Petits fontis >^ d^SS¡S^NvJ^''«-é du Coin vY // TV

Cavités comblées _£!_iï*^^" p^^i.\ÜD »» / \ / y ' > Maison SATTIN í *« . ''I L^:^*^^ ,^ / A2- \ Effondrement actuel «H W 2 c ^* sT a c s h-i F^ VO Q VO a Ov V u¡ o. indice anclen S a .* fD» u Ul ^ O B 1 N-k Í3 o > 1 1 Y../ z ^i'/ .fÍL / z m L X °'^c m V ; lO «< Effondrement de terrain à Montagnole Savoie - au lieu-dit le Pré du Coin le 22juin 1996 visite du 25juin 1996

Annexe 3

Reportage photographique

Rapport BRGM R 38 997 SGR/RHA Effondrement de terrain à Montagnole - Savoie - au lieu-dit le Pré du Coin - le 22 juin 1996 visite du 25 juin 1996 1

Propriété SATTIN vues sur la cavité ouverte le 22.06.96 (en 1, sur photo du haut, indication d'un ancien affaissement)

ANNEXE 3

Rapport BRGM R 38 997 SGR/RHA PREFECTURE DE LA SAVOIE

DIRECTION DEPA.RXEMEISrTAI.E: DE LA ï»ROXECXION CIVILE SAVOIE

CONSBL GENERA

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Stabilité du talus de la D220 entre Mâcot-les-Plagnes et Bellentre (73), suite à des travaux d'élargissement en cours par la DDE

Possibilité d'y faire passer les véhicules suiveurs du Tour de France les 6 et 7 juillet 1996

R 39021 juillet 1996

SERVICE GEOLOGIQUE REGIONAL RHÔNE ALPES BP. 2059 BRGM 29Bddu 11 Novembre 69616 VILLEURBANNE CEDEX Étude réalisée dans le cadre des Tél. 72.82.11.50 - Fax. 72.82.11.51 actions de Service public du BRGM 96 - H - 303 Stabilité du talus de la D 220 entre Mâcot-les-Plagnes et Bellentre (73) Possibilité d'y faire passer les véhicules suiveurs du tour de France les 6 et 7juillet 1996

Mots clés : Délestage, Trafic routier. Stabilité, D 220, Bellentre, Protection Civile, Préfecture, Savoie.

En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante :

BRGM (1996) - M. DONZEAU - Stabilité du talus de la D220 entre Mâcot-les-Plagnes et Bellentre (73), suite à des travaux d'élargissement en cours par la DDE. Possibilité d'y faire passer les véhicules suiveurs du Tour de France les 6 et 7 juillet 1996 - Rapport BRGM R 39021 -

1 1 pages, 2 figures, 3 annexes.

©BRGM, 1996, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l'autorisation expresse du BRGM, de la Préfecture et de la Protection Civile de la Savoie

Rapport BRGM R 39021 SGR/RHA Stabilité du talus de la D 220 entre Mâcot-les-Plagnes et Bellentre (73) Possibilité d'y faire passer les véhicules suiveurs du tour de France les 6 et 7juillet 1996

Resume

Dans le cadre du Tour de France, le Préfet de la Savoie a envisagé la possibilité d'utiliser la D 220, à l'Ouest de Bellentre, pour délester le trafic routier. Une portion de cette voie est actuellement en élargissement, avec confection d'un talus non stabilisé de 15 x 100 m, avec 45° de pente. Des inquiétudes quant à sa tenue ont incité les services de la Protection Civile de la Préfecture de la Savoie à saisir le Service Géologique Régional du BRGM pour une visite le 2 juillet 1996. Devant des perspectives météorologiques défavorables, une seconde visite a été effectuée le 6 juillet.

Rapport BRGM R 39021 SGR/RHA 3 Stabilité du talus de la D 220 entre Mâcot-les-Plagnes et Bellentre (73) Possibilité d'y faire passer les véhicules suiveurs du tour de France les 6 et 7juillet 1996

Table des matières

Résumé : 4

1. Situation et modalités d'intervention (fig. 1) 5

2. Contexte géologique 7

3. Visite du 2 juillet 1996 8 3.1. Description du site 8 3.2. Evaluation du risque 9 3.3. Recommandations 9

4. Evolution du site, visite du 6 juillet 1996 10

Conclusions à la visite 1 1

Annexes :

1. Fax du 2 juillet 1996. 2. Fax du 6 juillet 1996 3. Photographies du talus, les 2 et 6 juillet 1996.

Rapport BRGM R 39021 SGR/RHA 4 stabilité du talus de la D 220 entre Mâcot-les-Plagnes et Bellentre (73) Possibilité d'y faire passer les véhicules suiveurs du tour de France les 6 et 7juillet 1996

1. Situation et modalités d'intervention (fig.1)

Sur la D220, les travaux d'élargissement effectués par la DDE à l'Ouest de BELLENTRE (73) entraînent la confection d'un talus non stabilisé de 15 m de hauteur. Le Préfet de la Savoie souhaite utiliser cette route pour le retour des véhicules suiveurs du Tour de France, les 6 et 7 juillet 1996, afin de dégager la N90. Cependant, Mr. Lefevre, Coordonateur Sécurité du chantier, a émis un avis défavorable à cause de la taille du talus non stabilisé. Les services de la Protection Civile de la Préfecture de Savoie ont demandé au Service Géologique Régional du BRGM une visite de reconnaissance sur le site le 2 juillet 1996, dans le cadre de la mission d'appui du BRGM au département de la Savoie, afin d'évaluer les risques. Une seconde visite du site a été effectuée le 6 juillet à 14 h pour contrôler l'évolution du talus, suite à des pluies importantes.

Rapport BRGM R 39021 SGR/RHA 5 Stabilitétabilité du du talus talus de de la D 220 entre Mâcot-les-Plagneses et Bellentreet Bellentre (73) Possibilitéd'y d'y faire faire passerpasser lesles véhicules suiveurs du tour deFrance France les les 6 et6 e7 juillet •wïrni ~- "Ti i " -

Rapport BRGM R 39021 stabilité du talus de la D 220 entre Mâcot-les-Plagnes et Bellentre (73) Possibilité d'y faire passer les véhicules suiveurs du tour de France les 6 et 7juillet 1996

2. Contexte géologique

Placages de glaciaire quatemaire sur des terrains houillers carbonifères (formation du houiller briançonnais) :

- glaciaire : moraine argileuse à blocs ;

- houiller : schistes et argiles noires, petites passées gréso-sableuses.

Rapport BRGM R 39021 SGR/RHA 7 stabilité du talus de la D 220 entre Mâcot-les-Plagnes et Bellentre (73) Possibilité d'y faire passer les véhicules suiveurs du tour de France les 6 et 7juillet 1996

3. Visite du 2 juillet 1996

3.1. Description du site (fig.2)

Les travaux actuellement en cours sur cette portion de la D220 entraînent l'existence d'un talus non stabilisé bordant la partie amont de la route sur une longueur de 100 m.

2.0 ro J¿r^^7.W zMf) ^ 'î^5rt.A^GF

Fig.2

1 - voie unique SNCF. 2 - talus herbeux, avec buissons et arbres (5 m). 3 - D220 en élargissement. 4 - talus DDE (h.: 15 m, 1.: 100 m, pente: 45°). Non végétalisé. Argile à blocs. 5 - pente raide (40°) boisée en feuillus (30 m). 6 - replat, supportant ligne EDF moyenne tension, herbu. 7 - pente régulière d'environ 25°, herbue et boisée en feuillus et conifères. 8 - hameau du Bochet.

Les terrains environnant le talus routier paraissent sains. Notamment, aucune trace d'instabilité

(glissement) actuelle ou ancienne n'a été relevée dans les zones 5 - 6 -7 et 1 - 2.

Une faible venue d'eau dans le talus a été reconnue par la DDE. Elle a été canalisée par une saignée verticale peu profonde exécutée sur toute la hauteur du talus.

Rapport BRGM R 39021 SGR/RHA 8 stabilité du talus de la D 220 entre Mâcot-les-Plagnes et Bellentre (73) Possibilité d'y faire passer les véhicules suiveurs du tour de France les 6 et 7juillet 1996

D'ici le vendredi 5 juillet, les travaux suivants devraient être terminés sur la quasi-totalité de la zone à risques (Seule, une portion de talus de 5 m de large, à l'extrémité Ouest, ne sera pas protégée) :

- semelle en béton,

- mur de pierres de 2 m, - drain amont,

- environ 100 m à l'Ouest du talus, un rétrécissement de la route avec vide aval sera remblayé.

3.2. Evaluation du risque

Le risque potentiel de glissement provient uniquement du talus routier en cours de travaux (rappel des dimensions: 15 x 100 m). Ce talus est constitué d'argile sombre à blocs altérée en surface sur environ 0,5 m de profondeur (aspect terreux brunâtre). Cette argile paraît reposer par place sur un substratum houiller très altéré (passées d'argile noire dilacérées, passées plus sableuses localement en pied de talus). Le glissement éventuel du talus pourrait mobiliser entre 200 et 500 m^. Le risque de glissement paraît négligeable par temps sec, mais important par temps humide. Un pan de 2 m de haut et 5 m de large s'est détaché à proximité de la venue d'eau en pied de talus sur 0,5 m de profondeur, au cours de l'intervention, sous faible pluie.

3.3. Recommandations

Compte tenu des observations ci-dessus et de l'état prévisionnel des travaux au 05/07/96, la zone paraît stable par temps sec. Par contre, par temps de pluie ou si des pluies ont lieu d'ici le 05/07, il y a risque potentiel de glissement et le passage est déconseillé.

Rapport BRGM R 39021 SGR/RHA 9 Stabilité du talus de la D 220 entre Mâcot-les-Plagnes et Bellentre (73) Possibilité d'y faire passer ¡es véhicules suiveurs du tour de France ¡es 6 et 7juitlet 1996

4. Evolution du site, visite du 6 juillet 1996

Suite à des prévisions météorologiques défavorables, le principe d'une visite du géologue sur le site les 6 et 7 juillet à 14 h, avant l'ouverture éventuelle du tronçon au trafic, a été retenue lors de la réunion préfectorale du 5 juillet à Chambéry.

La visite du 6 juillet a donné lieu aux observations suivantes :

- le talus est fortement imbibé d'eau après la pluie continue de la nuit du 5 au 6 juillet, mais sa tenue est bonne ;

- le petit glissement observé le 2/7 a peu évolué. Il mobilise environ 20 m^ et est en voie de stabilisation ;

- les ouvrages de maçonnerie prévus sont exécutés, les 3/4 du talus se trouvant bordés par un mur de 2 m drainé en amont ;

- le risque de glissement généralisé du talus paraît faible à nul. Un glissement plus local susceptible de boucher la route paraît également peu probable ;

- il convient de signaler, malgré les interdictions mises en place aux deux extrémités de la voie, un trafic de véhicules (locaux et touristes) d'une vingtaine de véhicules par heure dans les 2 sens (y compris avec remorques).

Rapport BRGM R 39021 SGR/RHA 10 Stabilité du talus de ¡a D 220 entre Mâcot-tes-Plagnes et Bellentre (73) Possibilité d'y faire passer les véhicules suiveurs du tour de France les 6 et 7juillet 1996

Conclusions a la visite

Le site a peu évolué depuis le 2 juillet, malgré une météorologie très humide, avec notamment des pluies continues la nuit précédente. II y a peu de perspectives d'évolution du talus dans les 24 à 36 heures.

Compte tenu de la stabilité apparente du talus, il a été convenu avec l'Ingénieur Subdivisionnaire de la DDE à Aime, M. ChEVALME, de subordonner la visite du géologue le 7 juillet à une inspection préalable du talus par la DDE. Cette demière n'ayant pas montré d'évolution du talus, la visite du 7 juillet a été annnulée, après concertation avec la Protection Civile.

Rapport BRGM R 39021 SGR/RHA / / Stabilité du talus de la D 220 entre Mâcot-les-Plagnes et Bellentre (73) Possibilité d'y faire passer les véhicules suiveurs du tour de France les 6 et 7juillet 1996

ANNEXES

Rapport BRGM R 39021 SGR/RHA Page 1/2

LYON, le 2 juillet 1996 BRGM Préfecture de Savoie Direction Départementale de la S.G.R. RHONE-ALPES Protection Civile Château des Ducs de Savoie BP 1801

73018 - CHAMBERY

A l'attention de Madame NEPLE

N/Réf : MD/GB/96.086/SGR.LY Objet : Intervention du BRGM à la demande de la Protection Civile de Chambéry.

Site d'intervention :

D220. Travaux d'élargissement entre Mâcot-les-Plagnes et Bellentre. Maître d'Oeuvre = DDE.

Contexte géologique :

Placages de moraine quatemaire sur les terrains houillers (carbonifère briançonnais).

But de l'intervention :

L'élargissement de la D220 s'effectue par terrassement en déblai et nécessite la confection de talus de 15 m de hauteur. Le Préfet souhaite faire emprunter cette voie par les voitures suiveuses du Tour de France, afm de désengorger la N 90. Cependant, M. LEFEVRE, coordonnateur sécurité a émis un avis défavorable en raison de l'instabilité potentielle des talus. Un contrôle géologique s'avère nécessaire pour évaluer l'ampleur des risques.

Observations de terrain :

3"^7 o«^AA/j ^^ ^2 ^m w^/- 1 - voie SNCF (unique) f^ 2 - talus herbeux - buissons - arbres (5 m) 3 - D220 en élargissement 4 - Talus DDE 15 m - 45° de pente non végétalisée. Argiles à blocs, passées sableuses. 5 - pente naturelle raide (40°) boisée (feuillus) 30 m 6 - replat, supportant ligne EDF moyenne tension - herbu. 7 - pente régulière environ 25°, herbue et boisée (feuillus- conifères) 8 - hameau du Bochet

SERVICE GEOLOGIQUE REGIONAL RHONE-ALPES 29, Bd du 11 novembre 1918 - BP 2059 69616 - VILLEURBANNE Cedex

Tel : 72.82. 1 1 .50. - Télécopie 72.82. 1 1 .5 1

ANNEXE 1 Page 2/2

Evaluation des risques :

Le risque potentiel vient du talus DDE. Le reste du terrain est d'aspect sain. Notamment, aucune forme de glissement, actuel ou ancien, n'a été observée dans les zones 5-6-7, ainsi que dans les zones 1 - 2.

Une venue d'eau faible a été reconnue par la DDE dans le talus. Elle entraîne la formation d'un chenal sur toute la hauteur du talus (15 m), sur une largeur de 2 m et une profondeur de 0,5 à 0,7 m.

D'ici le vendredi 5 juillet, veille du passage des véhicules du Tour, les travaux suivants devraient être terminés :

semelle en béton - mur en pierres de 2 m - drain amont ;

Ces travaux devraient être effectués sur toute la largeur de la zone à risque, soit 100 m.

Recommandations :

Compte tenu des observations ci-dessus, et de l'état prévisionnel des travaux au 5/07/96, la zone parait stable par temps sec. Par contre, par temps de pluie ou si des pluies ont lieu d'ici le 5/07, il y a risque potentiel de glissement (200 à 500 m3) et le passage est déconseillé.

Le Géologue du SGR/RHA

Michel DONZEAU Page 1/1

LYON, le 8 juillet 1996

Préfecture de Savoie Direction Départementale de la Protection Civile Château des Ducs de Savoie BP 1801

73018 -CHAjVIBERY

A l'attention de Madame !\'F.PIJ{

N/Réf : M.VGB/96.087/SGR.LY

Stabilité du talus de la D220. Visite du 6/07/96 à 14 h faisant suite à la visite du 2/07/96 (entrée Ouest de Bellentre).

Le talus est imbibé d'eau après les pluies de la nuit du 5 au 6/07/96.

Cependant, sa tenue est bonne.

Le petit arrachement observé le. 2/07J96 a un peu évolué. Il mobilise environ 20 m3, mais est en voie de stabilisation. Cet arrachement est superficiel (0.5 m de profondeur).

Le risque d'obstruction de la route paraît faible à inexistant

Les ouvrages de maçonnerie prévus sont exécutés : les 3/4 du talus sont bordés par un ouvrage de 2 m de haut, avec drain amont.

A signaler, pendant les 3/4 h de visite siu- place, le passage de 20 véhicules malgré les interdictions placées à chaque extrémité.

Conclusión'; :

Pas de perspectives d'évolution dans les 24 à 36 h. Le ulus accepte bien la charge en eau.

Lc Géologue du BRGM SGR/Rhône-Alpcs

M, PQMZEAV

£S ; le contexte du talus paraissant stable, une intervention éventuelle du BRGM aura lieu le dimanche 7/07/96 à 14 h, après concertation avec M. CHEVALME, Ingénieur Subdivisionnaire à la DDE d'AIME.

ANNEXE 2 Stabilité du talus de ¡a D 220 entre Mâcot-les-Plagnes et Bellentre (73) Possibilité d'y faire passer les véhicules suiveurs du tour de France ¡es 6 et 7juillet 1996

ANNEXE 3

Reportage photographique

Rapport BRGM R 39021 SGR/RHA Stabilité du talus de ta D 220 entre Mâcot-les-Plagnes et Bellentre (73) Possibilité d'y faire passer les véhicules suiveurs du tour de France ¡es 6 et 7 juillet 1996

Photo 1 : Vue générale du talus regardant vers l'Est

Photo 2 : glissement le long de la venue d'eau

Rapport BRGM R 3902 7 SGR/RHA Stabilité du talus de ¡a D 220 entre Mâcot-tes-PIagnes et Bellentre (73) Possibilité d'y faire passer les véhicules suiveurs du tour de France /es 6 ef 7 juillet 1996

Photos 3 et 4 : Visite du site le 6 juillet 1996

Rapport BRGM R 39021 SGR/RHA PREFECTURE DE LA SAVOIE

DÏRECXION DEJPARXEMENTA1..E DE I.A F»ROXECXION CIVILE SAVOIE

CONSBL GENERAL

L>i^ i0>'S>^ XP0>' ^ ..^^"^

Glissement de terrain sur la montagne de la Bonne Nouvelle à Saint-Jean de Maurienne (Savoie) Visite complémentaire du 18.07,1996

Etude réalisée dans le cadre des actions de Service Public du BRGM 96-H-303

juillet 1996 R 39077

BRGM Güssement de terrain surta montagne de la Bonne Nouvelle à Saint-Jean de Maurienne (Savoie) Visite du 18.07.1996

Mots clés : Risques naturels - Glissement de terrain - Altération superficielle - Saint-Jean de Maurierme - Savoie - Conseil Général - Préfecture

En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante : BRGM (1996) - J-C BARFETY - Glissement de terrain sur la Montagne de la Bonne Nouvelle à Saint-Jean de Maurieime (Savoie) - Visite complémentaire du 18.07.1996 -

Rapport BRGM R 39077 - 8 pages, 1 annexe.

© BRGM, 1996, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l'autorisation expresse du BRGM et de la DRIRE Rhône Alpes.

Rapport BRGM R 39 077 SGR/RHA Glissement de terrain sur la montagne de la Bonne Nouvelle à Saint-Jean de Maurienne (Savoie) Visite du 18.07.1996

Synthèse

Cadre administratif :

Convention Département de la Savoie et BRGM.

Intervention à la demande de la Direction Départementale de la Protection Civile afín de contrôler l'évolution d'im glissement de terrain survenu en février 1995 au lieu-dit Chapelle de la Borme Nouvelle à Saint-Jean de Maurienne.

Conclusions :

Le phénomène -naturel- a été décrit dans le rapport BRGM établi lors de son déclenchement en février 1995 n° R38403 SGR/RHA

Le glissement s'est quelque peu développé en élargissant sa niche d'arrachement et en remobilisant les terrains déjà glissés. L'évolution n'a pu être mesiorée en l'absence de repères sur le terrain.

La commune de Saint-Jean de Maurienne, assistée de l'ONF, doit mettre en oeuvre une mission de surveillance et de restauration du site.

Pour ce faire des lignes de jalons seront établies sur des profils choisis et une végétalisation des zones dénudées sera menée à bien (pose de fascines, ensemencements, plantations...) ; en outre le replat morainique situé plus haut devrait être boisé.

Rapport BRGM R 39077SGR/RHA 3 Glissement de terrain sur ¡a montagne de ¡a Bonne Nouvelle à Saint-Jean de Maurienne (Savoie) Visite du 18.07.1996

Sommaire

SYNTHESE 3

1. RAPPEL DES FAITS 5

2. EVOLUTION DU SITE 6

3. TRAVAUX CONSEILLES 7

4. CONCLUSIONS 8

ANNEXE : Reportage photographique

Rapport BRGM R 39077SGR/RHA 4 Glissement de terrain surta montagne de la Bonne Nouvelle à Saint-Jean de Maurienne (Savoie) Visite du 18.07.1996

1. Rappel des faits

A la demande de la Direction Départementale de la Protection Civile de la Savoie (DDPC), le BRGM a procédé à un deuxième examen du glissement de terrain survenu en février 1995, un peu au nord de la Chapelle de Bonne Nouvelle. Cette visite s'est faite le 18 juillet 1996, en présence de M. Bonnet, Adjoint au Maire de Saint-Jean de Maurieime ; M. Fourau, Directeur des Services Techniques de la ville ; M. Jacquemoz, responsable du Centre Technique Mimicipal et de M. Grand, Agent ONF, afin de constater l'évolution du phénomène.

Rapport BRGM R 39077SGR/RHA 5 Glissement de terrain surta montagne de la Bonne Nouvelle à Saint-Jean de Maurienne (Savoie) Visite du 18.07.1996

2. Evolution du site

L'origine des désordres a été décrite dans le rapport BRGM (R 38403 SGR/RHA 95) commandé par la Direction Départementale de la Protection Civile de la Savoie : le glissement a été provoqué par le décollement de la couverture de terre au-dessus d'un substratum de schistes imperméables dont les strates sont disposées en aval pendage très accentué. La pente du versant est également très forte ; 30 à 50 degrés selon les points.

Il n'y a pas de venues d'eau visibles à cette époque de l'armée le long de l'interface éboulis- substratum ; le glissement s'est produit lors de circonstances météorologiques très défavorables : pluies abondantes peu après la fonte des neiges et le dégel du sol au printemps 1995.

Depuis un an et demi, le glissement a relativement peu évolué, étant resté à l'intérieur de ses limites d'origine.

Deux points sont à noter cependant :

- la masse glissée a continué à se déformer en fluant vers l'aval de une à quelques dizaines de mètres sans doute (l'absence de repères ne permettant pas d'être précis),

- la niche d'arrachement principale a régressé en gagnant vers le haut, ce qui a décroché un pan de terre supplémentaire. Au-dessus, le versant est affecté de nombreuses petites crevasses, dans la limite de la zone déjà repérée cependant. Les pentes boisées entourant le replat morainique (gros blocs de roches) ne montrent aucirn signe de déstabilisation. Il n'y a également aucim point d'eau au-dessus des désordres.

Rapport BRGM R 39077SGR/RHA 6 Glissement de terrain sur ¡a montagne de la Bonne Nouvelle à Saint-Jean de Maurienne (Savoie) Visite du 18.07.1996

3. Travaux conseillés

Etant donné la nature du glissement (pente très forte, substrat schisteux incliné vers l'aval, absence de venues d'eau permanentes), il n'y a pas possibilité d'y remédier rapidement ou d'empêcher qu'im pan de terre supplémentaire se détache dans la zone supérieure.

Toute action de terrassement serait préjudiciable.

Nous avons proposé de boucher les crevasses par un géotextile ; la difficulté à mettre en oeuvre cette solution nous a contraints à l'abandonner rapidement. Tout en restant sur le même principe d'action (limiter l'influence de l'eau météorique et du gel-dégel), on peut envisager des ouvrages plus rudimentaires : pose de fascines sur les pentes dénudées (niches d'arrachement), accumulation de branchages et/ou paille sur les crevasses, ensemencement de graminées ; ceci aurait pour effet de favoriser la repousse de l'herbe et des broussailles et de répartir les eaux en fi-einant les ravinements. Pour le long terme, il serait profitable de transformer le replat supérieur, réservoir potentiel d'eau, en une zone boisée.

Dans l'immédiat, il faut implanter des lignes repères sur la zone en mouvement, afin de surveiller l'évolution du glissement et de foumir aux riverains une information précise.

Rapport BRGM R 39077SGR/RHA 7 Glissement de terrain sur la montagne de la Bonne Nouvelle à Saint-Jean de Maurienne (Savoie) Visite du 18.07.1996

4. Conclusions

Le glissement de la Bonne Nouvelle, quoique spectaculaire, ne présente pas de danger pour les habitations du quartier de la Charité, situé en contrebas et loin en aval. Il mérite cependant d'être surveiller et son impact sur l'envirormement devrait être atténué par des travaux de restauration rustiques et échelonnés sur plusieiu^ années.

Rapport BRGM R 39077SGR/RHA 8 Glissement de terrain surta montagne de la Bonne Nouvelle à Saint-Jean de Maurienne (Savoie) Visite du 18.07.1996

ANNEXE

Reportage photographique

Rapport BRGM R 39077 SGR/RHA Glissement de terrain sur la montagne de la Bonne Nouvelle à Saint-Jean de Maurienne (Savoie) Visite du 18.07.1996

Glissement de terrain près de hi Chapelle de la Bonne Nouvelle vue depuis Saint-Jean

Vue du glissement de terrain depuis le haut de la niche d'arrachement

quartier de la Charité

Rapport BRGM R 39077 SGR/RHA Glissement de terrain sur la montagne de la Bonne Nouvelle à Saint-Jean de Maurienne (Savoie) Visite du 18.07.1996

Glissement de la montagne de la Bonne Nouvelle Vue depuis la rive droite

Rapport BRGM R 39077 SGR/RHA PREFECTURE DE LA SAVOIE SAVOIE DIRECTION DEPARTEMENTALE DE LA PROTECTION CIVILE CONSEIL GENERAL

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Débordements torrentiels et coulées de boue à Tignes et Sainte-Foy-Tarentaise (Savoie) le 24juillet 1996 aux lieux-dits Piperon et les Brévières (RD 902) (visite des 24 et 25juillet 1996)

Etude réalisée dans le cadre des actions de Service public du BRGM 96-H-303

septembre 1996 R 39086

BRGM iv«nmusi «u snvKt m ia nan Débordements torrentiels et coulées de boue à Tignes et Sainte-Foy-Tarentaise le 24.07. 1996

Mots clés : Risques naturels. Coulées de boue, Débordements torrentiels, Tignes, Sainte-Foy-Tarentaire, Savoie, Conseil Général, Préfecture.

En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante :

BRGM (1996) -Débordements torrentiels et coulées de boue à Tignes et Sainte-Foy- Tarentaise (Savoie) le 24 juillet 1996 aux lieux-dits Piperon et les Brévières (RD 902) - Visite des 24 et 25 juillet 1996. Rap. BRGM R 39086, 15 p., 9 fig.

© BRGM, 1996 : ce document ne peut êu-e reproduit en totalité ou en partie sans l'autorisation expresse du BRGM.

Rapport BRGM R 39086 Débordements torrentiels et coulées de boue à Tignes et Sainte-Foy-Tarentaise le 24.07. 1996

Synthèse

A la suite de violents orages (après des chutes de neige tardives et abondantes dans les semaines qui ont précédé), les ruisseaux du Nant Cruet et de la Davie ont débordé et provoqué des désordres sur la RD 902 à Sainte-Foy-Tarentaise et Tignes le 24 juillet 1996.

La Direction Départementale de la Protection Civile de la Savoie a demandé au BRGM (SGR/RHA ; J.C. Barféty) d'examiner les causes du phénomène ; la visite des lieux a été effectuée les 24 et 25 juillet 1996 avec le concours de l'hélicoptère de la Sécurité Civile et de Hélisavoie.

Cette expertise entre dans le cadre de la Convention Département Savoie-BRGM.

En conclusion

Les désordres - coupiu-es de la route départementale Bourg-Saint-Maurice-Val-d'Isère et inondations d'habitations - ont été provoqués par des apports torrentiels inhabituels à la suite de conditions météorologiques défavorables (pluies d'orage sur des névés résiduels). Cependant, les dégâts ont été considérablement accrus à cause de la présence d'ouvrages d'écoulements sous-dimensionnés au droit de la RD 902, soit à Piperon, soit aux Brévières.

L'incidence de telles crues - susceptibles de se reproduire à terme - devrait être très minimisée par la réalisation d'ouvrages adaptés au passage de laves boueuses ou de volumes d'eau exceptionnels (ponts) et en évitant de construire des remblais obstruant le lit naturel des torrents.

Rapport BRGM R 39086 Débordements torrentiels et coulées de boue à Tignes et Sainte-Foy-Tarentaise le 24.07. 1996

Sommaire

1. Origine des désordres 7

1.1. Piperon : Nant Cruet et ruisseau des Achets (Tignes - Sainte-Foy-Tarentaise) 7

1.2. Les Brévières : torrent de la Davie (Tignes) 10

2. Travaux conseillés 13

2.1. Piperon (RD 902) 13

2.2. Les Brévières (RD 902) 13

Conclusion 15

Rapport BRGM R 39086 Débordements torrentiels et coulées de boue à Tignes et Sainte-Foy-Tarentaise te 24.07. 1996

Liste des illustrations

Fig. 1 - Plan de situation à 1/25 000.

Fig. 2 - Commîmes de Tignes - Sainte-Foy-Tarentaise : débordement du Nant Cruet à Piperon. Vue de la coupure de la RD 902 le 24 juillet à 16 h (noter la conduite en rive droite du Nant Cruet).

Fig. 3 - Commîmes de Tignes - Sainte-Foy-Tarentaise : débordement du Nant Cruet à Piperon. Vue de la coulée de boue au-dessus de Nant Cruet le 25 juillet.

Fig. 4 - Communes de Tignes - Sainte-Foy-Tarentaise : débordement et coulée de boue dans le ruisseau des Achets (l'origine se situe sur la crête de Pierre Pointe).

Fig. 5 - Communes de Tignes - Sainte-Foy-Tarentaise. Origine des désordres : en contrebas de l'arête sud des roches de Pierre Pointe à 3 000 - 3 100 m.

Fig. 6 - Commune de Tignes le 25 juillet : les Brévières, ruisseau de la Davie. Débordement du ruisseau au droit de la RD 902 et dispersion des écoulements.

Fig. 7 - Commune de Tignes le 25 juillet : les Brévières, ruisseau de la Davie.

Fig. 8 - Commune de Tignes le 25 juillet : les Brévières, ruisseau de la Davie. Origine des désordres.

Fig. 9 - Commune de Tignes le 25 juillet : les Brévières, ruisseau de la Davie. Détail du replat : digue et déviation du ruisseau de la Davie dans le vallon du Nant Cruet.

Rapport BRGM R 39086 6. o- Io

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i^. / - Plan de situation à 1/25 000. -> Tignes et Sainte-Foy-Tarentaise Débordements torrentiels et coulées de boue à Tignes et Sainte-Foy-Tarentaise le 24.07. 1996

1 . Origine des désordres

1.1. PIPERON : NANT CRUET ET RUISSEAU DES ACHETS (Tignes - Sainte-Foy-Tarentaise ; fig. 1)

L'origine des désordres se situe au lieu-dit Rochers de Pierre Pointe (3 273 m) dans les pentes du versant ouest, vers 3 000 m d'altitude, là où devait subsister des névés résiduels.

Lors de notre première visite le 24 juillet vers 16 h, des ruissellements importants étaient visibles à partir de la crête ; le 25, journée ensoleillée, il n'y avait plus d'écoulement, sur tout ce versant. Par contre, des traces d'humidité étaient perceptibles (teinte plus sombre des terrains) en contraste avec les parois avoisinantes (cf. fig. 2 et 3).

Tout le versant est constitué de schistes ou calschistes gris-noir (Schistes lustrés des géologues), matériaux fi^giles, facilement affouillables.

Les écoulements d'eaux abondants (provoqués par des orages et la fonte accélérée de la neige), concentrés et chargés de matériel ébouleux se sont répandus largement dans les pâturages, débordant du ruisseau "des Achets" et ont rejoint le Nant Cruet au droit des chalets d'alpages de Nant Cruet (1 850 m ; cf. fig. 4 et 5).

Les matériaux boueux ou lave boueuse ont été repris par le Nant Cruet, exutoire naturel du glacier de la Sassière, où le débit était considérable.

Au niveau de la RD 902 (côte 1516) au "Pont de ", la conduite déviant le Nant sur la rive droite du talweg, quoique de fort diamètre n'a pu absorber ce débit avec des matériaux solides ; l'avaloir s'est bouché et le torrent s'est écoulé directement sur la route (déviée une trentaire de mètres à l'aval afin de lui donner im profil plus rectiligne, en édifiant un important remblai il y a une vingtaine d'années).

En moins de deux heures, au début de matinée, tout le remblai a été érodé laissant un trou de 50 m de long, 20 m de haut, 30 m de large coupant toute circulation.

Le dégagement de l'ancien tracé de la route, en bordure du talweg a permis un rétablissement partiel du trafic.

La visite géologique héliportée n'a décelée ni glissements de terrain, ni éboulements qui auraient pu déclencher ou aggraver le phénomène, seulement lié à des conditions météorologiques exceptionnelles.

Rapport BRGM R 39086 Débordements torrentiels et coûtées de boue à Tignes et Sainte-Foy-Tarentaise le 24.07.1996

Fig. 2 - Communes de Tignes - Sainte-Foy-Tarentaise : débordement du Nant Cruet à Piperon. Vue de la coupure de la RD 902 le 24 juillet à 16 h (noter la conduite en rive droite du Nant Cruet).

Fig. 3 - Communes de Tignes - Sainte-Foy-Tarentaise : débordement du Nant Cruet à Piperon. Vue de la coulée de boue au-dessus de Nant Cruet le 25 juillet

hameau de Nant Cruet

8 Rapport BRGM R 39086 Débordements torrentiels et coulées de boue à Tignes et Sainte-Foy-Tarentaise le 24.07.1996

Fig. 4 - Communes de Tignes - Sainte-Foy-Tarentaise : débordement et coulée de boue dans le ruisseau des Achets (l'origine se situe sur la crête de Pierre Pointe),

Fig. 5 - Communes de Tignes - Sainte-Foy-Tarentaise : Origine des désordres : en contrebas de l'arête sud des roches de Pierre Pointe à 3 000-3 100 m.

Rapport BRGM R 39086 Débordements torrentiels et coulées de boue à Tignes et Sainte-Foy-Tarentaise le 24.07. 1996

1.2. LES BREVIERES : TORRENT DE LA DAVIE (Tignes)

L'origine des désordres se situe sur le flanc ouest du rocher de la Davie (3 150 m), dans des roches identiques (Schistes lustrés) à celles de Pierre Pointe.

Là aussi, l'abondance d'eau (pluies violentes entraînant une fonte accélérée des demiers névés, largement ramollis par les fortes chaleurs des jours précédents) est la principale cause de la coulée de boue au hameau des Brévières.

Deux faits ont donné aux pluies un caractère destructif :

- la Davie étant un ruisseau relativement dangereux pour le lotissement des Brévières, on a essayé, il y une vingtaine d'années de ramener dans le bassin versant du Nant Cruet tout proche les eaux des hautes pentes, ceci en profitant d'un replat naturel vers 2 850 m pour créer une retenue artificielle avec un exutoire (buse et tranchée) dirigée vers le nord (cf. fig. 6 à 9) ;

- l'apport brutal d'eau plus ou moins chargée de matériaux n'a pu être absorbé par le canal de déviation et a repris un tracé rectiligne c'est-à-dire le cours antérieur du ruisseau, en débordant la digue (sans la détruire).

Cet écoulement rapide et concentré a ensuite suivi le talweg de la Davie en restant généralement bien canalisé dans le lit naturel du torrent jusqu'à la RD 902.

Là, au droit du hameau du Villaret (1 700 m), la buse disposée sous la route, dans l'axe du talweg, n'a pu absorber un débit élevé et chargé de matériaux.

La lave boueuse s'est alors répandue sur la chaussée et s'est dispersée dans les pentes situées à l'aval en dessinant un cône assez ouvert, s'infiltrant à travers les constructions et les voies d'accès.

Le mur de soutènement à l'aval de la route ayant été ébranlé et pouvant (?) céder si les coulées persistaient, l'évacuation des habitants du hameau a été maintenue durant la nuit du 24 au 25 juillet.

1 0 Rapport BRGM R 39086 î I l to RD902 is

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Fig. 6 - Commune de lignes le 25 juillet : les Brévières, ruisseau Fig. 7 - Commune de Tignes le 25 juillet : de la Davie. Débordement du ruisseau au droit de la RD ¡es Brévières, ruisseau de ta Davie. 902 et dispersion des écoulements. Débordements torrentiels et coulées de boue à Tignes et Sainte-Foy-Tarentaise le 24.07.1996 Rocher de la Davie

4- origine des désordres à 3000 m

^ ruisseau de la Davie Fig. 8 - Commune de Tignes le 25 juillet : les Brévières, ruisseau de ta Davie. Origine des désordres. Vallon de Nant Cruet

Fig. 9 - Commune de Tignes le 25 juillet : les Brévières, ruisseau de la Davie. Détail du replat : digue et déviation du ruisseau de la Davie dans le vallon du Nant Cruet

12 Rapport BRGM R 39086

Stt* Débordements torrentiels et coulées de boue à Tignes et Sainte-Foy-Tarentaise ¡e 24.07. 1996

2. Travaux conseillés

2.1. PIPERON (RD 902)

Il n'est pas souhaitable de restaurer à l'identique la route sur la traversée du Nant Cruet, c'est-à-dire sur remblai, sans exutoire d'eau et en déviant le torrent dans une buse sinueuse. En effet, les conditions qui ont provoqué les désordres sont tout à fait naturelles : abondance de pluie et fonte de neige résiduelle. Elles peuvent se renouveler à plus ou moins long terme. Si l'on désire conserver à la route un tracé rectiligne, on doit l'implanter sur un pont et laisser le ruisseau du Nant Cruet s'écouler rapidement et directement selon l'eixe du talweg.

2.2. LES BREVIERES (RD 902)

Deux solutions sont possibles :

- élargir le passage du ruisseau de la Davie à partir de la RD (ouverture largement dimensionnée sous la chaussée) et recalibrer le lit du ruisseau jusqu'à l'Isère ;

- revoir le principe de la déviation à 2 850 m, vers le Nant Cruet en élargissant le canal existant (et en le curant régulièrement) car la plage de dépôt amont est actuellement comblée. Toutefois, on augmente amsi le débit du Nant Cruet en période de fortes eaux.

Rapport BRGM R 39086 1 3

Débordements torrentiels et coulées de boue à Tignes et Sainte-Foy-Tarentaise le 24.07. 1996

Conclusion

Les désordres enregistrés à Tignes lors des pluies abondantes de juillet 1996 ont été surtout manifestes au droit de la RD 902 : remblai emporté à Piperon, chaussée recouverte aux Brévières.

Il faut profiter de cet enseignement pour créer des écoulements torrentiels largement dimensionnés en ces points : pont à Piperon et élargissement du talweg (y compris sous la route) au-dessus de Brévières.

Dans ce demier secteur, le curage et l'entretien du canal de dérivation dans le haut du bassin versant sont possibles mais cela consiste à créer artificiellement un ouvrage dont l'entretien sera très aléatoire (à 2 850 m d'altitude).

Rapport BRGM R 39086 1 5 PREFECTURE DE LA SAVOIE SAVOIE DIRECTION DEPARTEMENTALE DE LA PROTECTION CIVILE CONSEIL GENERAL

*.S«^Mi- .octs !S^'^ 0° CVJ^'

Débordement du torrent de l'Arbonne et coulée de boue à Bourg-Saint-Maurice (Savoie) le 24juillet 1996 Visite du 24-25juillet 1996

Etude réalisée dans le cadre des actions de Service public du BRGM 96-H-303

septembre 1996 R 39087

BRGM f«*mif*>«a «u MVVKI CM Ul T1«M Débordement du torrent de l'Arbonne et coulée de boue à Bourg-Saint-Maurice le 24.07. 1996

Mots clés : Risques naturels. Mouvements de terrains. Coulées de boue, l'Arbonne à Bourg-Saint-Maurice, Savoie, Conseil Général, Préfecture.

En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante :

BRGM (1996) - Débordement du torrent de l'Arboime et coulée de boue à Bourg-Saint- Maurice (Savoie) le 24 juillet 1996 - Visite du 24-25 juillet 1996. Rap. BRGM R 39087, 11 p., 7 fig.

1 BRGM, 1996 : ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l'autorisation expresse du BRGM.

Rapport BRGM R 39087 Débordement du torrent de l'Arbonne et coulée de boue à Bourg-Saint-Maurice le 24.07. 1996

Synthèse

Une importante coulée de boue a envahi le 24 juillet 1996, vers 18 h, les quartiers de Bourg-Saint-Maurice (fig. 1), situés près des rives du torrent de l'Arborme, coupant toutes les voies de circulation.

La Direction Départementale de la Sécurité Civile de la Savoie a demandé au BRGM (SGR/RHA) d'examiner les causes géologiques de ces désordres et les risques potentiels.

La visite des lieux s'est faite les 24 et 26 juillet, grâce au concours de l'hélicoptère de la Sécurité Civile d'Aimecy et à celui d'Héli-Savoie, avec le RTM Savoie (MM. Mégnien et Julien).

Cette expertise entre dans le cadre de la Convention Département Savoie-BRGM.

En conclusion

Les violents orages sur la Tarentaise des 23-24 juillet 1996 (ainsi que la fonte accélérée des neiges) ont donné lieu à des apports d'eau exceptioimels : la création d'un barrage temporaire sur le misseau du Nant Blanc par suite d'éboulements et glissements de terrain sur ses berges, et sa mpture subite, sont les causes des désordres.

Le torrent de l'Arbonne - avec ses affluents - est réputé pour ses cmes dévastatrices ; des travaux considérables ont été réalisés sur le cours principal, il serait sans doute possible de traiter le Nant Blanc de la même façon, au moins dans la partie située à l'amont des terrains gypseux (ou des cargneules). Ce qui diminuerait sensiblement son action erosive.

Rapport BRGM R 39087 Débordement du torrent de l'Arbonne et coulée de boue à Bourg-Saint-Maurice ¡e 24.07. 1996

Sommaire

1. Situation et rappel des faits 7

2. Origine des désordres 9

3. Travaux éventuels et risques 1 1

Conclusion 11

Liste des figures

Fig. 1 - Carte de localisation à 1/25 000. Coulée de boue à Bourg-Saint-Maurice.

Fig. 2 - Cme de l'Arbonne à Bourg-Saint-Maurice le 24 juillet 1996.

Fig. 3 - Vue de la confluence Arbonne-Isère et de la voie ferrée.

Fig. 4 - Vue du cours de l'Arbonne ("le Pont-du-Génie").

Fig. 5 - Alluvionnement dans le lit de l'Arborme en aval de la confluence avec le Nant Blanc.

Fig. 6 - Torrent de l'Arbonne au niveau des berges glissées et/ou éboulées ayant formé barrage.

Fig. 7 - Vue plongeante sur les gypses fissurés de la rive droite du Nant Blanc, au- dessus des demiers éboulements.

Rapport BRGM R 39087 G CD. O- îo et 3

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o (O 01 Fig. 1 - Carte de localisation à 1/25 000. Coulée de boue à Bourg-Saint-Maurice. Débordement du torrent de l'Arbonne et coulée de boue à Bourg-Saint-Maurice le 24.07.1996

Fig. 2 - Crue de l'Arbonne à Bourg-Saint-Maurice le 24 juillet 1996. Vue générale

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Fig. 3 - Vue du cours de l'Arbonne ("le Pont-du-Génie").

Rapport BRGM R 39087 Débordement du torrent de l'Arbonne et coulée de boue à Bourg-Saint-Maurice le 24.07. 1996

1 . Situation et rappel des faits

Vers 18 h, le 24 juillet 1996, le torrent de l'Arbonne, fortement grossi par des pluies importantes et chargé de matériaux solides, boue, galets, blocs rocheux pouvant atteindre plusieurs tonnes, a quitté son lit mineur pour recouvrir une partie de son cône de déjection naturel (fig. 2). Ce débordement s'est produit dès le débouché du torrent sur la plaine alluviale, c'est-à-dire en bord ouest de l'agglomération de Bourg-Saint- Maurice. Il a affecté surtout la rive gauche de l'Arborme jusqu'au pont de la RN 90, puis à partir de là s'est propagé sur les deux rives. La gendarmerie, la cáseme ont été touchées, puis le pont de la SNCF (lequel a été déplacé ; fig. 3). La cme a ensuite atteint l'Isère qui s'est trouvée repousser sur sa rive gauche, provoquant une érosion de la berge.

La présence de nombreuses habitations et la persistance des pluies en soirée du 24 juillet ont nécessité l'évacuation de 900 personnes. Le 25, les conditions météorologiques, redevenues clémentes, et la baisse notable du débit d'eau ont permi le retour à une situation normale. Le pont de la RN 90 a été dégagé dans la journée et la circulation rétablie. Au total, les dégâts ont été importants.

L'Arbonne est réputé pour être le torrent le plus dévastateur du bassin de Bourg-Saint- Maurice (fig. 4 et 5). La notice de la carte géologique (établie en 1992) rapporte ime douzaine de cmes catastrophiques depuis 1440, dont "8 entre 1742 et 1895". En mai 1636, l'épaisseur de boue et de pierre répandue a été telle que seul restait visible "le haut du clocher de l'église". Plus récemment, malgré les importants travaux de reboisement et d'endiguement, le pont sur l'Arborme (RN 90 ?) a été emporté, en 1951.

Les travaux semblent avoir porté cependant sur le cours principal de l'Arborme et non sur ses affluents de rive gauche.

A la demande de la Direction Départementale de la Protection Civile de la Savoie, le BRGM (J.C. Barféty, Service Géologique Rhône-Alpes) a été sollicité pour un examen géologique les 24 et 25 juillet 1996.

Rapport BRGM R 39087 CO CD.

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at I St CD 3- O c CD CU- CO o -3 h Q) i 3" o i §. s i Fig. 4 - Vue de VArbonne ("le Pont-du-Génie"). Fig. 5 - Alluvionnement dans le lit de VArbonne en aval de la 1 confluence avec le Nant Blanc. Débordement du torrent de l'Arbonne et coulée de boue à Bourg-Saint-Maurice le 24.07. 1996

2. Origine des désordres

Les visites héliportées, réalisées dès la soirée du 24 juillet (durant les pluies) ont permis de repérer que la lave boueuse provenait du Nant Blanc (fig. 5) et que l'Arborme et ses autres affluents avaient un écoulement clair, bien qu'important (fig. 6).

Précisément, vers 1 500 m d'altitude, les berges du Nant Blanc sont très encaissées et recoupent un important massif de gypse (fig. 7). Là, les masses de terre, mêlées d'éboulis de gypse étaient en mouvement, obstmant plus ou moins le lit du torrent (cf. photos). La reconstitution du phénomène était alors aisée : le glissement et/ou l'éboulement des deux rives du Nant Blanc, face à face, ont créé xm barrage et une retenue d'eau plus ou moins importante à l'amont, La massse, très hétérogène a rapidement cédé sous l'action des fortes eaux créant des vagues de boue (et de blocs) dont la puissance s'est accme rapidement. A l'arrivée sur le cône de déjection, la plus forte épaisseur de boue atteignait 8 m de haut.

Lors de leur cheminement, à l'aval de la confluence avec l'Arbonne, les coulées, en érodant les berges, se sont encore nourries des matériaux arrachés (de petits glissements ont été repérés sur les rives de l'Arbonne).

Au cours de notre visite du 24 juillet, le phénomène était encore actif : les blocs de gypse continuant à s'ébouler dans le Nant Blanc. On pouvait craindre vme reprise du phénomène embâcle-débâcle, si les pluies persistaient. Les mesures d'évacuation ont donc été maintenues (ou amplifiées selon les cas) durant la nuit du 24 au 25 juillet.

Rapport BRGM R 39087 éboulement de gypse

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Fig. 6 - Torrent de l'Arbonne au niveau des berges glissées et/ou Fig. 7 - Kwe plongeante sur les gypses fissurés de la rive droite du éboulées ayant formé barrage. Nant Blanc, au-dessus des derniers éboulements. Débordement du torrent de l'Arbonne et coulée de boue à Bourg-Saint-Maurice le 24.07. 1996

3. Travaux éventuels et risques

Le Nant Blanc, très encaissé dans la traversée du gypse, peut à nouveau être barré par des éboulements car les falaises sont très fissurées (et surplombantes) en rive droite. Des pans volumineux sont profondément découpés et nous ont pam très instables (cf. fig. 6 et 7).

Il est difficile de remédier à cet état de fait. Par contre, l'action erosive des eaux en période de fort débit pourrait être considérablement réduite si l'écoulement était régulé par des seuils en béton ou en enrochements. Ils devraient être réalisé à l'aval et à l'amont de la zone de gypse et en nombre suffisant.

On peut aussi aménager des plages de dépôts sur le lit de l'Arbonne, entre le pont du CD 86 et le Pont-du-Génie où la combe du torrent est un peu plus large.

Conclusion

La venue de laves boueuses sur le cours de l'Arborme peut se reproduire plusieurs fois par siècle, sans que cela soit prévisible. Il est important de mettre à l'étude des travaux d'enrochements et de barrages (seuils) pouvant régulariser les débits et réduire l'érosion des berges, en particulier sur le Nant Blanc.

Rapport BRGM R 39087 1 1 PREFECTURE DE LA SAVOIE SAVOIE DIRECTION DEPARTEMENTALE DE LA PROTECTION CIVILE CONSEIL GENERAL

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Effondrement de carrières souterraines à Chanaz (Savoie) au lieu-dit Lacour le 21 juillet 1996

Visites des 21, 22 et 23juillet 1996

Etude réalisée dans le cadre de la Convention passée entre le Conseil général de la Savoie et le BRGM 96-H-303

septembre 1996 R 39089

BRGM Effondrement de carrières souterraines à Chanaz (Savoie) à Lacour le 21-07-1996

Mots clés : Risques naturels. Mouvements de terrain, Effondrement, Carrières souterraines. Exploitation pierre à ciment. Jurassique supérieur, Chanaz, Savoie, Conseil Général, Préfecture Savoie.

En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante :

BRGM (1996) -Effondrement de carrières souterraines à Chanaz (Savoie) au lieu-dit Lacour le 21 juillet 1996. Visites des 21, 22 et 23 juillet 1996. Rap. BRGM R 39089, 17 p., 7 fig.

© BRGM, 1996, ce document ne peut être reproduit en totalité ou ne partie sans l'autorisation expresse du BRGM.

Rapport BRGM R 39089 Effondrement de carrières souterraines à Chanaz (Savoie) à Lacour te 21-07-1996

Synthèse

Cette étude a été réalisée dans le cadre de la Convention départementale Savoie-BRGM.

A la demande de la Direction Départementale de la Protection Civile de la Savoie, le BRGM a procédé à un examen des désordres lors de l'effondrement de cavités souterraines à Chanaz, le 21 juillet 1996. Plusieurs visites ont eu lieu les 21, 22 et 23 juillet.

En conclusion

On ne peut éviter de rapprocher l'effondrement des cavités de Chanaz du séisme d'Armecy (15 juillet 1996), étant dorme l'intensité relativement importante de ce demier et sans doute le stade de ruine avancée auquel était arrivé l'ancienne exploitation. Celle- ci, arrêtée sur le site depuis 40 ans, était presque totalement oubliée. Cependant, les nouvelles constmctions se situent précisément aux limites de l'effondrement et seules les voiries (RD 210 en particulier) ont été détruites.

Les observations du BRGM et l'étude détaillée menée par ANTEA-Lyon dorment une borme cormaissance du massif à l'heure actuelle et proposent les moyens adaptés à sa stabilisation :

- remblaiement du fontis ; -confortement des voûtes et piliers dans les niveaux non effondrés existants sous l'affaissement ; - sondages complémentaires et dispositif de surveillance.

Les caractéristiques de la mpture et la configuration du site étudié doivent inciter à une extrême vigilance pour le site, proche, des carrières B, abandonnées depuis 1945, mais mieux cormues toutefois.

L'épaisseur de la couverture de morts-terrains (soit 16 m environ) au-dessus de vastes cavités (sur 3 niveaux et 20 m de dénivelé) est faible et ne dépasse pas celle du secteur sinisùré le 21-07-1996.

Il est urgent de procéder à une étude de stabilité de ce secteur.

De plus, la circulation d'eau dans ces galeries (en fi-ont de taille) peut accélérer l'altération des joints argileux pentes à 30° et provoquer le glissement de paimeaux rocheux dans les voûtes des galeries (phénomène analysé ici par ANTEA, effectivement).

Rapport BRGM R 39089

Effondrement de carrières souterraines à Chanaz (Savoie) à Lacour le 21-07-1996

Sommaire

L Rappel des faits 7

2. Origine des désordres - Géologie du site 9

3. Travaux réalisés 13

4. Recommandations sur le site des carrières B 16

Conclusion 17

Liste des figures

Fig. 1 - Plan de situation de l'effondrement à Chanaz à 1/25 000.

Fig. 2 - Plan cadastral du quartier Lacour à Chanaz. Situation des désordres (position non rigoureuse par rapport aux limites de propriétés).

Fig. 3 - Vue générale des désordres.

Fig. 4 - Vue générale des désordres du nord vers le sud. 1 : localisation des fontis ; 2 : entrée des anciermes carrières (1927).

Fig. 5 - Vue du fontis devant la maison Favre sur la voirie communale.

Fig. 6- Vue de l'affaissement sur la RD 210.

Fig. 7 - Vue de l'affaissement des terrains (moraine) au sud de maison Dufour.

Rapport BRGM R 39089 S- î

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Fig. I - Plan de situation de l'effondrement de Chanaz. Effondrement de carrières souterraines à Chanaz (Savoie) à Lacour le 21-07-1996

1 . Rappel des faits

A la demande de la Direction Départementale de la Protection Civile de la Savoie, le BRGM (J.C. Barféty, Service Géologique Rhône-Alpes) a été sollicité lors des désordres survenus à Chanaz (extrémité nord du lac du Bourget, rive gauche du Rhône).

Dimanche 21 juillet 1996, vers 6 h 30, im effondrement de terrain s'est produit au lieu- dit "Lacour", dans la partie sud-est du chef-lieu (fig. 1). Il a provoqué l'affaissement de la RD 210 sur 30 m de long et 2-3 m de dénivelé. Deux fontis se sont créés également, l'un au nord de la RD dans la propriété Dufour, l'autre au sud, sur un chemin communal, devant la maison Favre ; ce demier, profond de 3-4 m le matin du 21 juillet, s'est dans les jours suivants, fortement accm.

Sur le bord est de l'effondrement, la propriété Hévang (chemin d'accès) a également été touchée.

Aucune des 3 maisons citées (fig. 2), Dufour, Fabre, Hévang n'a été directement affectée (le terrain avoisinant seulement s'est affaissé) ; cependant, il était préférable qu'elles soient évacuées, au moins durant la nuit.

Grâce aux repères (une trentaine) placés sur les fissures par les pompiers selon nos recommandations, l'évolution du tassement a été rigoureusement suivie. Le premier jour des écarts de 20 cm pouvaient être relevés, puis le phénomène s'est progressivement stabilisé au cours de la semaine du 22 au 26 juillet 1996.

Par contre, le fontis supérieur (devant la maison Favre) s'est développé en largeur et en profondeur jusqu'à atteindre un diamètre de 15 m et ime profondeur de 25 m.

Rapport BRGM R 39089 00

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I O si I ^* Co Co Co to o CO Fig. 2 - Plan cadastral du quartier Lacour à Chanaz. Situation des désordres (position non rigoureuse par rapport aux Hittites de propriétés). Effondrement de carrières souterraines à Chanaz (Savoie) à Lacour le 21-07-1996

2. Origine des désordres - Géologie du site

La zone affaissée s'étend sur 80-90 m de long, 25 m de large (soit 2-3000 m^ environ) ; elle s'allonge selon une direction méridierme (NNW-SSE).

Elle correspond à l'effondrement de cavités souterraines dues à l'exploitation de calcaires mameux comme pierre à ciment : carrières de Chanaz, toutes abandonnées depuis 1945.

Des informations nous ont été foumies, dès le 21 juillet, par la DRIRE sur ces carrières ; en fait 3 sites ont été exploités successivement depuis le 19ème siècle :

-à ciel ouvert, jusqu'en 1921 (dans la Combe à Ginon, sur la propriété Gianetto actuelle) ;

- en carrières souterraines dans la partie est de la commune entre la Combe à Ginon et Lacour de 1921 à 1927. Ce sont les carrières A ; 60 à 80 000 1 extraites (?) dont les entrées avaient été progressivement obstmées (par éboulement naturel ou volontairement) ;

- en carrières souterraines à l'ouest de la commune : carrières B, beaucoup plus vastes et bien cormues, exploitées de 1927 à 1945 puis transformées en champignormières Gusqu'en 1969).

L'effondrement actuel se situe à l'aplomb des carrières A, hors habitations récentes, mais sous la voirie (la maison Dufour, constmite en 1906, est antérieure aux exploitations).

Il n'existe (à la DRIRE ou en mairie, à notre connaissance) ni plan, ni relevés des galeries de ces carrières A ; un schéma d'exploitation (foumi par la DRIRE) permet cependant de constater qu'elle se faisait par 3 niveaux de galeries superposées mais décalées vers l'est afin de suivre la couche à ciment en profondeur. En effet, la couche exploitée est un "banc" du Jurassique supérieur (Séquanien ou Oxfordien supérieur), épais de 8 m et pente de 20 à 30° vers l'est (donc vers l'amont). Les 3 niveaux de galeries étaient reliés entre eux par des descenderies afin d'évacuer la pierre ; le dénivelé entre chaque plancher était de 7-8 m et des piliers de 3 x 3 m de diamètre servaient à maintenir les étages supérieurs.

Les couches rocheuses sont des calcaires mameux avec des joints argileux assez fiiables(direction N-S, pendage environ 30° E) avec des familles de diaclases N-S et E-W, en général verticales : piliers et voûtes sont donc recoupés très obliquement par des discontinuités très marquées.

Rapport BRGM R 39089 Effondrement de carrières souterraines à Chanaz (Savoie) à Lacour le 21-07-1996

Fig. 3 - Vue générale des désordres.

10 Rapport BRGM R 39089 Effondrement de carrières souterraines à Chanaz (Savoie) à Lacour le 21-07-1996

vers maison Favre

maison Hevans

RD210 maison Dufour Fig. 4 - Vue générale des désordres du nord vers le sud, 1 : localisation des fontis ; 2 : entrée des anciennes carrières (1927).

Rapport BRGM H 39089 11 Effondrement de carrières souterraines à Chanaz (Savoie) à Lacour le 21-07-1996

L'épaisseur des morts-terrains au-dessus des galeries est variable, car la topographie est irrégulière ; il faut aussi noter qu'il existe des colmatages morainiques assez épais (6 m au droit de la RD 210, relevés par sondage). Ceci favorise la présence de nappe d'eau et donc l'altération de la roche sous-jacente.

La stabilité des galeries était assez faible, même si aucim indice de tassement n'avait été signalé à ce jour.

Un éboulement avait en grande partie obstmé une des entrées de la galerie, en 1979, (BRGM, note RHA 79/019), mais n'avait sans doute aucune relation avec le phénomène actuel. Il se situait à une vingtaine de mètres du nord-nord-ouest de la maison Dufour, en falaise.

Le site d'exploitation B, entre le quartier de la mairie et Prailles, est beaucoup mieux connu: plan d'exploitation, relevés spéléo (AFESS) en 1993, rapport géologique (BRGM JAL 78/3) mais peut présenter des risques pour les habitations (cf. plus loin).

Sur le plan géologique, la région de Chanaz, est dans un secteur sismiquement actif. En particulier, le séisme du 15 juillet demier à Meythet près d'Armecy (25 km de Chanaz), d'intensité 5,5 et ses répliques successives, dont une d'intensité de 3,2 le 21 juillet à Ohio, ont pu jouer un rôle dans le déclenchement de l'effondrement mais cela reste difficile à quantifier.

Des dégâts légers aux habitations ont cependant été constatés dans la commune.

Les travaux et enquêtes des laboratoires de géophysique peuvent apporter des éléments de réponses.

1 2 Rapport BRGM R 39089 Effondrement de carrières souterraines à Chanaz (Savoie) à Lacour le 21-07-1996

3. Travaux réalisés

Face à l'urgence des travaux de surveillance, de reconnaissance et de confortement que suscitait l'occurrence des désordres du 21 juillet à Chanaz (fig. 3 et 4), la commune de Chanaz et la DDE Savoie ont confié à ANTEA-Lyon une étude géotechnique dès le 23 juillet. Les résultats sont consignés dans le rapport A 06801 (août 1996). Il est intéressant d'en tirer les enseignements : la connaissance du site a été considérablement améliorée (le 21 juillet seule une entrée, presque entièrement obstmée, de galerie avait été repérée) grâce à une prospection microgravimétrique et surtout des relevés en souterrain.

Les 3 planchers de galeries se situent respectivement à -20 m pour le niveau supérieur, -25 à -39 m pour le niveau 2, -33 à -46 m pour le niveau 3 (1er chiffre : maison Dufour, 2ème chiffre : aval maison Favre). Les galeries prospectées se situent sous la maison Dufour, traversent la RD 210 et la voie coirmiunale, mais restent en aval de la maison Favre (fig. 5). Le niveau 1, surtout, s'est effondré et très partiellement le 2.

Trois sondages ont été réalisés :

- près de la maison Dufour : cavité à -22 m (SD3 arrêté à -22 m) ; - près de la maison Favre (dans la cour située devant la maison) : cavité à -26 m (SDl arrêté à -41 m) ; - sous la RD 210, rocher jusqu'à -25 m (SD2 arrêté à -25 m) avec im remblaiement de moraine de 6 m.

Les essais sur la résistance des piliers et voûtes montrent que si les piliers ont de bormes caractéristiques à la mpture (à moins d'un glissement sur joints argileux), les voûtes sont plus fragiles car les contraintes s'appliquent sur l'ensemble des cavités d'un même niveau, séparées seulement par des piliers de 3 m. En cas de mpture de voûte, la déstabilisation des morts-terrains peut atteindre une quinzaine de mètres de haut. Ce qui est bien illustré par les désordres actuels si on considère l'épaisseur de la moraine (6 m) au droit de l'effondrement.

Des travaux de remblaiement du fontis situé en aval de la maison Favre ont été réalisés en grande partie (afin de sécuriser l'habitation).

Des projets de travaux sont présentés dans le rapport ANTEA pour l'effondrement de la voirie, ainsi que pour la maison Dufour. Sous la voirie (fig. 6), il est nécessaire de conforter les vides restants et correspondants aux niveaux 2 et 3. Sous la maison Dufour (fig. 7), les piliers et voûtes doivent aussi être consolidés (ancrages, béton projeté). Des sondages supplémentaires de reconnaissance sont envisagés.

Si le site est actuellement surveillé grâce à une instrumentation mstique mise en place dans les sondages SI et S3, il est conseillé un dispositif plus complet (extensomètre...).

Rapport BRGM R 39089 1 3 Effondrement de carrières souterraines à Chanaz (Savoie) à Lacour le 21-07-1996

détail (trou de 15 m environ)

Fig. 5 - Vue du foniis devant la maison Favre sur la voirie communale.

14 Rapport BRGM R 39089 Effondrement de carrières souterraines à Chanaz (Savoie) à Lacour le 21-07-1996

Fig. 6 - Vue de l'affaissement sur la KD 210.

Fig. 7 - Vue de Vaffaissement des terrains (moraine) au sud de la maison Dufour.

Rapport BRGM R 39089 15 Effondrement de carrières souterraines à Chanaz (Savoie) à Lacour le 21-07-1996

4. Recommandations sur le site des carrières B

Dès le 21 juillet, avec le concours du CSP Chambéry, nous avons visité les 3 niveaux du site B. Leur développement linéaire est important (=3 750 m), leur dénivelé approche

30 m et les dimensions des galeries sont de : L : 300 m, 1 : 30 m, h : 4-6 m (chiffres fournis par AFESS).

Nous n'avons pas de repérage précis par rapport au plan cadastral mais la couverture des morts-terrains peut être inférieure à 20 m (16 m cité dans le rapport BRGM 1978) au droit de la parcelle 297.

Des circulations d'eau abondantes existent en font de taille (cascade), bien que de façon générale il y ait peu d'humidité.

La galerie de roulage, dont l'entrée est la même que celle des carrières B, située près des carrières A et en contrebas est envahie d'eau sur ime hauteur de 1-2 m, retenue par un barrage artificiel. Le décolmatage bmtal aurait de graves conséquences pour le quartier de Chanaz situé à l'aval (anciermes forges des carrières).

Si une étude microgravimétrique (non publiée à ce jour) a été exécutée, il faut aussi réaliser im relevé précis des galeries avec positionnement cadastral sur le site B ainsi que des études de stabilité (piliers et voûtes).

Il est possible que des constmctions ou voiries soient situées sur ou en limite immédiate de ces galeries.

Il est indispensable de procéder à une étude exhaustive du secteur des carrières B et de compléter - en infirmant si besoin est - l'expertise effectuée en 1978, la connaissance de ce type de risque ayant progressé en une vingtaine d'années.

La galerie partiellement noyée doit être purgée et, de plus son exutoire maintenu libre.

1 6 Rapport BRGM R 39089 Effondrement de carrières souterraines à Chanaz (Savoie) à Lacour le 21-07-1996

Conclusion

L'effondrement de Chanaz du 21 juillet 1996, dû à la présence de cavités souterraines non surveillées, a pu être déclenché par le séisme du 15 juillet de puissance moyerme. Des conditions géologiques défavorables étaient réunies : plusieurs niveaux d'exploitations superposés au moins en partie, faible recouvrement de morts-terrains, au- dessus des cavités supérieures (quinzaine de mètres avec 5-6 m de moraine), présence d'eau dans la moraine, tenue médiocre de la roche (pendage oblique, joints argileux, diaclases, bancs calcaires peu épais).

Les études menées à ce jour permettent d'assurer une bonne cormaissance du site, du processus de mpture et du devenir de ces carrières. Des solutions de confortement (remblaiement, ancrage) permettront d'assurer leur stabilité. On doit veiller à ce que les niveaux non effondrés soient consolidés.

Ces indications nous enseignent les précautions vigilantes à mettre en oeuvre sur le site B, beaucoup plus vaste : relevés topographiques repérés, surveillance, remblaiement des piliers et voûtes. En effet, les conditions morphologiques et géologiques sont aussi défavorables qu'en A si l'on considère l'épaisseur des morts-terrains (16 m). On ne connaît pas, par contre, l'épaisseur des terrains morainiques (présents et signalés sur la carte géologique).

Ces terrains, par la présence de nappes d'eau, jouent un rôle important pour l'altération des couches mamocalcaires situées à leiu" aplomb et déstabilise les joints argileux séparant les bancs calcaires.

Les habitants des 3 maisons évacués ont pu réintégrer leur domicile au vu des travaux et études réalisés.

Rapport BRGM R 39089 1 7 PREFECTURE DE LA SAVOIE SAVOIE DIRECTION DEPARTEMENTALE DE LA PROTECTION CIVILE CONSEIL GENERAL

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Risque de chutes de rochers sur la RD 902 au lieu-dit La Grande Feiche à Bonneval-sur-Arc (Savoie)

Visite du 2 septembre 1996

Etude réalisée dans le cadre de la convention passée entre le Conseil général de la Savoie et le BRGM 96-H-303

septembre 1996 R 39099

BRGM IfMTlvaiH MS WtvKa oc LA tlKU Risque de chutes de rochers sur ¡a RD 902 - Bonneval-sur-Arc (Savoie)

Mots clés : Risques naturels. Mouvements de terrain. Chutes de rochers, RD 902, Bonneval-sur-Arc, Savoie, Conseil Général, Préfecture, Protection Civile.

En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante :

BRGM (1996) - Risque de chutes de rochers sur la RD 902 au lieu-dit La Grande Feiche à Bonneval-sur-Arc (Savoie). Visite du 2 septembre 1996. Rap. BRGM R 39099, 13 p., 6 fig.

© BRGM, 1996 : ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l'autorisation expresse du BRGM.

Rapport BRGM R 39099 Risque de chutes de rochers sur la RD 902 - Bonneval-sur-Arc (Savoie)

Synthèse

Devant le risque de chutes de rochers sur la RD 902 à Bormeval-sur-Arc (risque signalé par l'Equipement de ), la Direction Départementale de la Protection Civile de la Savoie a demandé au BRGM (Service géologique régional Rhône-Alpes) une expertise géologique afin de vérifier l'instabilité du site et de proposer des mesures pour la réduire.

La visite a eu lieu le 2 septembre 1996 en présence de MM. Guillot (maire de Bonneval), Dufils (ingénieur subdivisiormaire de l'Equipement à Modane), Bechelot (contrôleur à la brigade de Lanslebourg), Makabies (directeur RTM Savoie), Caratti (chef de secteur du Parc national de la Vanoise).

En conclusion

L'écaillé rocheuse (granite), évaluée à 150-200 m^, présente un très important risque d'éboulement étant dorme ses caractéristiques stmcturales. Elle est largement décollée du massif et maintenue seulement par des effets de coincement.

Le confortement, par un ouvrage qui serait difficile à mettre en oeuvre, n'est pas souhaitable. Il est conseillé de miner le rocher après la mise en place d'un dispositif de sécurité (câble, filet, ancrage) afin de réduire le risque de chute non contrôlée de tout ou partie de l'écaillé, en cours de chantier.

Il est recommandé d'effectuer une étude géologique des falaises dominant la RD 902 au- dessus de Boimeval afin de repérer les zones instables et de proposer des ouvrages de protection dans le versant. Dès maintenant, il serait bon de réaménager les fossés existants.

Rapport BRGM R 39099

Risque de chutes de rochers sur la RD 902 - Bonneval-sur-Arc (Savoie)

Sommaire

Introduction 7

1. Géologie du site - Importance du risque 9

2. Travaux conseillés sur l'écaillé instable 12

3. Recommandations concernant la protection de la RD 902 et de Bonneval-sur-Arc 13

Conclusion 13

Liste des figures

Fig. 1 - Carte de situation à 1/25 000.

Fig. 2 - Vue générale depuis Bormeval-sur-Arc (en 1 : localisation de l'écaillé rocheuse instable).

Fig. 3 - Vue sur Bonneval-sur-Arc depuis l'écaillé rocheuse au-dessus de la RD 902.

Fig. 4 - Vue de l'écaille rocheuse depuis la RD 902 (noter les diaclases de direction perpendiculaire à la paroi et verticale).

Fig. 5 - Vue latérale de l'est vers l'ouest (noter le pendage aval des plans de cassure natxuels).

Fig. 6 - Dessin schématique de la disposition des rochers instables en 3 écailles superposées vues depuis l'ouest (d'après photo).

Rapport BRGM R 39099 Risque de chutes de rochers sur la RD 902 - Bonneval-sur-Arc (Savoie)

/^. i - Cartó fife situation à 1/25 000.

Rapport BRGM R 39099 Risque de chutes de rochers sur la RD 902 - Bonneval-sur-Arc (Savoie)

Introduction

Les agents de l'Equipement de la subdivision de Modane (brigade de Lanslebourg) ont signalé le 28 août 1996 qu'un risque de décrochement de blocs rocheux avait été repéré au-dessus de la RD 902 du PR 72+720 à Bonneval-sur-Arc (fig. 1).

Bien que sans relation avec ce risque, un bloc d'une tonne était tombé sur la chaussée dans la nuit du 27-28 août, sans dégâts, un peu à l'aval du point cité. Ce bloc, en équilibre instable sur un replat herbeux, avait glissé lors de pluies importantes. Ce secteur, bien purgé par les agents de l'Equipement, ne présentait plus de risque le jour de notre visite.

La Direction Départementale de la Protection Civile de la Savoie a demandé au BRGM (Service géologique Rhône-Alpes, Jean Claude Barféty, Grenoble) d'effectuer un examen des lieux, le 2 septembre, afin d'évaluer le risque d'éboulement et de préconiser des solutions à mettre en oeuvre.

L'écaille rocheuse observée se situe une dizaine de mètres au-dessus de la RD 902 au lieu-dit "La Grande Feiche" ; c'est une paroi rocheuse d'une centaine de mètres de haut, recoupée par la route du col de l'Iseran juste à l'aplomb du village de Bonneval-sur-Arc (cote 2080 environ) à environ 300 m en dénivelée (fig. 2 et 3).

Dans le même secteur, rive droite de l'Arc, au-dessus de Bonneval, des chutes de rochers se produisent, menaçant soit le village, soit les deux lacets de la route de l'Iseran ; aucun accident ne nous a été signalé toutefois.

Le site se trouve dans le Parc national de la Vanoise, dont la limite correspond à la RD902.

Rapport BRGM R 39099 Risque de chutes de rochers sur ¡a RD 902 - Bonneval-sur-Arc (Savoie)

Fig. 2 - Vue générale depuis Bonneval-sur-Arc (en 1 : localisation de l'écaillé rocheuse instable).

-»RD 902 vers

-^chemin EDF (prise d'eau sur la Lenta)

RD 902

vers Bonneval

[¿vers le col de l'Iseran

3 - Vue sur Bonneval-sur-Arc depuis ¡'écaille rocheuse au-dessus de la RD 902.

8 Rapport BRGM R 39099 Risque de chutes de rochers sur la RD 902 - Bonneval-sur-Arc (Savoie)

1 . Géologie du site - Importance du risque

Après examen des lieux, il s'avère qu'une écaille rocheuse est largement décollée du massif et par son aspect elle présente un risque important d'éboulement à court terme.

La roche est granitique (granite ou orthogneiss dit de Bonneval), massive et dure, mais découpée par des diaclases verticales ou avec im pendage aval très raide (fig. 4 et 5). L'ouverture de ces fissures naturelles découpent des lames de rochers parallèles à la parois qui finissent par se décoller et à être surplombantes au-dessus de la route.

La masse rocheuse décelée par l'Equipement a pu être mesurée : 8,5 m de large, 6,5 m de hauteur, épaisseur maximale de 3,5 m. Ce qui représente im volume d'environ 150 à 200 m^ et un poids proche de 400-500 tonnes ; données approximatives car l'écaille est de forme irrégulière, pyramidale et trapézoïdale.

Le pied de l'écaille est mince, le haut beaucoup plus volumineux car, en fait, elle est constituée de 3 lames superposées et imbriquées les imes sous les autres (fig. 6 ; croquis d'après photo). Ce dispositif permet un coincement de la masse, bien que le décollement soit de plusieurs centimètres et bien continu à l'arrière de l'écaille.

Le haut de l'écaille ou "casquette supérieure" n'est pas fissuré et permet aussi de retenir l'ensemble, bien qu'un affaissement des lames sous-jacentes ait été observé. Latéralement, ces rochers sont également disjoints du reste du massif.

La stabilité de l'écaille repérée est précaire, son écroulement à brève échéance est prévisible.

Rapport BRGM R 39099 Risque de chutes de rochers sur ¡a RD 902 - Bonneval-sur-Arc (Savoie)

Fig. 4 - Vue de Vécaille rocheuse depuis la RD 902 (noter les diaclases de direction perpendiculaire à la paroi et verticale).

Fig.5- Vue latérale de l'est vers l'ouest (noter lependage aval des plans de cassure naturels).

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Ecaille latérale (à ancrer) ^"Casquette supérieure"

1, 2 et 3 écailles décollées

Fig. 6 - Dessin schématique de la disposition des rochers instables en 3 écailles superposées vues depuis l'ouest (d'après photo).

Rapport BRGM R 39099 11 Risque de chutes de rochers sur la RD 902 - Bonneval-sur-Arc (Savoie)

2. Travaux conseillés sur l'écaille instable

La menace sur la RD 902 est très importante, des blocs pouvant aussi atteindre le lacet inférieur ; de même, en cas de franchissement de cette voie, des blocs pourraient toucher le site du village de Bonneval.

Il est donc urgent d'éliminer ce danger par minage car le confortement, très difficile à mettre en oeuvre, coûteux et peu esthétique in fine, paraît irréaliste. Par contre, le plan de décollement est bien apparent et constituera une paroi homogène après élimination de l'écaille.

Préalablement au minage, il sera utile de plaquer un filet et des câbles sur la masse instable afm d'éviter tout risque d'éboulement durant la foration des trous de mines.

Ce dispositif permettra aussi, lors du tir de mine, de confiner la dislocation du rocher et de réduire au maximum les projections de pierres. Il y aura ainsi très peu de risque de départ d'un gros bloc vers les pentes inférieures du versant et vers le village. L'évacuation des déblais sera aussi facilité par la pose d'un filet qui jouera le rôle d'avaloir au moment du tir et leur écoulement sera guidé sur la route.

L'écaille étant solidement maintenue durant le chantier, la coupure de la route de l'Iseran sera limitée au maximum et une circulation en alternat sera possible.

Nous avons, dès notre visite du 2 septembre, fait placer des témoins afin de surveiller une éventuelle évolution de la masse rocheuse décollée.

Une écaille latérale, côté ouest de la masse, doit être ancrée avant les travaux de minage.

1 2 Rapport BRGM R 39099 Risque de chutes de rochers sur la RD 902 - Bonneval-sur-Arc (Savoie)

3. Recommandations concernant la protection de la RD 902 et de Bonneval-sur-Arc

A l'occasion de cette visite ponctuelle dans la falaise dominant la rive droite de l'Arc au- dessus de Bormeval, nous avons pu constater que d'autres secteurs présentaient des risques de chutes de rochers. Les blocs isolés, d'une part, les fissures découpant des surplombs d'autre part, sont des points d'instabilité potentiels. Nous demandons qu'une étude géologique soit effectuée afin de repérer et d'analyser ce risque.

Cette étude devra aussi définir des mesures de protection adaptées au site : confortement et/ou édification de pièges à blocs. A ce sujet, il serait judicieux de procéder au nettoyage des ouvrages déjà existants : cela conceme les fossés tracés au-dessous de la RD 902 et actuellement, en grande partie, comblés.

On pourra dès lors réduire considérablement les risques liés aux chutes de blocs sur la RD 902 et Bonneval-sur-Arc.

Conclusion

Une écaille rocheuse de 150-200 m^ doit être purgée dans des délais rapprochés au- dessus de la RD 902 et de Bormeval. Le mmage, mené avec des précautions obligatoires (confinement du bloc avant foration), va supprimer ce risque ponctuel.

Il est recormnandé qu'une étude géologique avec propositions de travaux soit réalisée sur l'ensemble des falaises dominant la RD 902 et le village.

Rapport BRGM R 39099 1 3 PREFECTURE DE LA SAVOIE

SAVOIE DIRECTION DEPARTEMENTALE DE LA PROTECTION CIVILE CONSBL GENERAL

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Les effets du séisme du 15juillet 1996 dans le département de la Savoie

Etude réalisée dans le cadre de la Convention passée entre le Conseil général de la Savoie et le BRGM 96-H-303

octobre 1996 R 39121

BRGM l-tNÎVFPRiSE AU St RVKI Dl LA TIBRE Les effets du séisme du 15Juillet 1996 dans le département de la Savoie.

Mots clés : séisme, Savoie.

En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante:

Deverly F. 1996 - Les effets du séisme du 15 juillet 1996 dans le département de la Savoie. Rapport BRGM R 39121, 25 p., 4 figures.

© BRGM, 1996. ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans rautorisation expresse du BRGM et de la Direction Départementale de la Protection Civile de Savoie.

Rapport BRGM R 39121 Les effets du séisme du 15 juillet 1996 dans le département de la Savoie.

Synthèse

Cette étude a été réalisée à la demande de la Direction Départementale de la Protection Civile de la Savoie, dans le cadre des actions de Service Public du BRGM, fiche 96H303.

Le séisme du 15 juillet 1996 n'a rien d'exceptionnel dans une région réputée sismiquement active. Le département de la Savoie est classé en zones de sismicité la et Ib du zonage sismique de la France (décret du 14 mai 1991). Le séisme a été ressenti sur l'ensemble du département, d'autant plus fort que l'on se trouve proche de l'épicentre, c'est à dire dans le Nord - Nord-Ouest.

Les effets du séisme sur les constructions dans le département ont été étudiés à partir des fiches de l'enquête macrosismique du Bureau Central Sismologique Français, transmises par la Protection Civile de la Savoie. Bien qu'il soit difficile d'établir, sur la base d'une simple analyse de ces fiches, des corrélations entre les dégâts recensés et le contexte géologique et structural, il semble qu'il y ait dans quelques cas bien identifiés des réponses au séisme directement liées au contexte géologique. Des phénomènes d'amplification des mouvements sismiques, appelés effets de sites, peuvent en effet se produire dans des contextes géologiques précis. Pour les autres cas, les concordances avec le contexte semblent difficile à établir en première approche.

Les caractéristiques du bâti - type de construction, qualité des matériaux ençloyés, vétusté - ont des conséquences non négligeables vis-à-vis des dégâts occasionnés par un séisme. Les documents utilisés pour cette étude ne permettent pas de tirer des conclusions à ce sujet, autres que celles de constater que ce sont pour les bâtiments de type A (briques et pierres tout venant) que les dommages recensés sont les plus nombreux, et dans un degré moindre les bâtiments de type B (maçonnerie et pierre de taille) et de type C (béton armé). Les dégâts inventoriés peuvent en définitive être qualifiés de dégâts légers, il s'agit surtout de fissurations de murs intérieurs et extérieurs, avec quelques rares cas de lézardes de murs extérieurs. Les informations disponibles ne permettent pas, non plus, de différencier les dommages aux constructions, antérieurs à l'événement sismique et ceux effectivement causés par ce demier

Rapport BRGM R 39121

Les effets du séisme du 15 juillet 1996 dans le département de la Savoie.

Sommaire

Introduction 7

1. L'événement sismique 8

1.1.Caractéristique de l'événement sismique 8

1.1.1. Localisation, Magnitude, Intensité macrosismique 8 1.1.2. Mécanisme au foyer 9 1.1.3. Mouvements du sol 9 1.1.4. Répliques de l'événement principal 10

1.2.Contexte structural, et géologique 10

1.2.1. Géologie du département de la Savoie 10 1.2.2. Contexte structural géodynamique et sismotectonique. 14

1.3.Comparaison avec des séismes antérieurs survenus dans les alpes 15

2. Effets du séisme sur les constructions 18

2.1. Analyse statistique des fiches BCSF. 18

2.2. Localisation géographique des effets. 19

2.3. Contexte géologique 22

Conclusion 24

Bibliographie 25

Liste des figures 26

Ropport BRGM R 39121

Les effets du séisme du 15 juillet 1996 dans le département de la Savoie

introduction

Le 15 juillet 1996, à 2 h 13 mn locale, la Haute-Savoie a été violemment secouée par le plus fort séisme enregistré depuis une trentaine d'années dans cette région. Ce séisme se trouve à 4 km environ au Nord-Ouest d'Armecy, à proximité des communes d'Epagny et Metz-Tessy.

Le séisme a été fortement ressenti dans le département de la Savoie. Des dégâts variés ont été eruegistrés, essentiellement des fissures et des lézardes dans des cloisons et des murs extérieurs. De nombreuses communes souhaitent faire l'objet d'une déclaration d'état de catastrophe naturelle. Aussi, pour préparer le dossier, la Direction Départementale de la Protection Civile a demandé au BRGM un rapport précisant les circonstances du séisme et l'analyse des effets ressentis dans le département.

Les demandes des communes n'étant parvenues que fm août, il n'est donc pas possible d'effectuer, sur le terrain, une analyse en retour des effets ressentis, un mois et demi après le séisme. Aussi, l'analyse qui sera réalisée dans le présent rapport, est effectuée à partir des fiches de l'enquête macrosismique du Bureau Central Sismologique Français, mises à disposition par les services de la Protection Civile.

Rapport BRGM R39121 Les effets du séisme du 15 juillet 1996 dans le département de la Savoie

1. L'événement sismique

1.1. CARACTERISTIQUE DE L'EVENEMENT SISMIQUE

Extrait du chapitre 2.1. - caractéristiques de l'événement sismique - du rapport BRGM R39029 - le séisme d'Annecy du 15 juillet 1996 - rapport de mission.

1.1.1. Localisation, Magnitude, Intensité macrosismique

Le séisme d'Annecy du 15 juillet 1996 constitue le plus fort événement sismique survenu dans le Sud-Est depuis Corrençon-en-Vercors, le 25 avril 1962 (magnitude 5.3), et en Haute-Savoie depuis le séisme de Chamonix du 29 avril 1905 (lo = VU-VIII MSK).

La localisation et l'heure origine les plus fiables sont obtenues par le réseau local SISMALP du Laboratoire de Géophysique Interne et Tectonophysique de l'Observatoire de Grenoble. Ce réseau dispose de 44 stations qui couvrent, en France, l'ensemble de l'arc alpin, dont 24 stations dans un rayon de 150 km autour de l'épicentre. Cette forte densité de stations permet des déterminations précises au kilomètre près en longitude et latitude, à 2 ou 3 kilomètres près en profondeur.

Heure 00 h 13 mn 30,6 s (Temps Universel TU) 15/07/1996 Latitude 45,94° N Longitude 6,09° E Profondeur 4km

D'après SISMALP, le foyer du séisme se trouvait entre Epagny et le hameau de Bromines.

La conçaraison des valeurs de magnitude, foumies le jour du séisme, par les différents observatoires, indique que ce paramètre varie dans une fourchette assez large*, soit une unité de magnitude.

Nous retenons celle donnée par lEOPGS (Ecole et Observatoire de Physique du Globe de Strasbourg) :

EOPGS (RéNaSS : Réseau National de Surveillance Sismique) : 5,2 (Ml : magnitude locale).

Ccuc variation s'observe aussi sur la magnitude des répliques.

Rapport BRGM R39121 Les effets du séisme du 15juillet 1996 dans le département de la Savoie

Les résultats donnés par les autres laboratoires sont les suivants:

SSS (Swiss Seismological Service) : MI > 5,1 LDG (Laboratoire de Détection et de Géophysique): 5,3 (Ml) CSEM (Centre Sismologique Euro-Méditerranéen) : 4,9 < Ml < 5,5 NEIS/USGS (National Earthquake Information Service): 4,5 (Mb : magnitude des ondes de volume).

Sans préjuger de l'intensité épicentrale qui sera déterminée au vu des résultats des enquêtes macrosismiques réalisées par le BCSF (Bureau Central Sismologique Français), l'examen des dégâts observés sur place, ainsi que la description des effets ressentis par la population, laissent supposer que l'intensité macrosismique maximale est de l'ordre de Vn-Vni sur l'échelle MSK.

Ce séisme important a été ressenti jusqu'à Grenoble et Lyon, dans toute la Suisse, et même en Allemagne (Fribourg-en-Brisgau) à 26C8an de l'épicentre.

1.1.2. Mécanisme au foyer

Le mécanisme au foyer calculé par le LDG à partir de ses propres stations, de quelques stations du réseau RéNaSS (Strasbourg), ETH (Zurich) et LED (Fribourg), (Nicolas, 1996) confirme que la solution la plus probable est celle du rejeu de la faille du Vuache NI 55 selon un mouvement décrochant senestre tout-à-fait compatible avec les mécanismes déjà calculés sur cette faille. La direction ESE-WNW de l'axe principal des contraintes est cohérente avec le champ de contrainte régional.

1.1.3. Mouvements du soi

Hormis hs enregistrements effectués par les stations sismologiques des observatoires régionaux et nationaux, de part et d'autre de la firontière, quelques eruegistrements accélérométriques ont été obtenus, pour la plupart à de grandes distances de l'épicentre. Ils constituent néarunoins une base d'information très utile en génie parasismique, notamment sur le territoire national où un événement comme le séisme du 15 juillet 1996 revêt un caractère exceptionnel.

Le Réseau accélérométrique permanent du Laboratoire de Géophysique Interne et Tectonophysique (LGIT) de Grenoble a enregistré le séisme sur l'ensemble de ses stations en fonctionnement. La valeur maximum d'accélération enregistrée par ce réseau atteint 10-^ m/s^ à la station de Sixt à 55 km environ de l'épicentre.

Le réseau accélérométrique suisse a enregistré une accélération maximale de 8-2 m/s^ sur la station de Genève, à une trentaine de kilomètres de l'épicentre.

Rapport BRGM R39121 Les effets du séisme du 15 juillet 1996 dans le département de la Savoie

Comparés aux valeurs d'accélérations données avec les corrélations habituelles (ex : Ambraseys, 1995), les niveaux d'accélération maximale relevés sur les différentes stations sont très faibles compte tenu de la distance qui les sépare du foyer du séisme.

1.1.4. Répliques de l'événement principal

Dès le 15 juillet, une équipe de l'Observatoire de Grenoble a installé un réseau de stations tençoraires à proximité immédiate de l'épicentre. De très nombreuses répliques ont été eru-egistrées par ce réseau. D'après l'Observatoire de Grenoble, les répliques s'alignent sur une longueur d'environ 2 kilomètres selon la direction NW-SE de la faille du Vuache. La zone des répliques se situe sous le marais d'Epagny, à l'Ouest d'Epagny. La profondeur de ces répliques varie entre 2à 4 kilomètres.

D'après le LDG, le séisme a été suivi de 10 répliques de magnitude supérieure à 2 dans les 48 heures suivant le choc principal.

La plus importante des répliques, le 23 juillet 1996 à 6 h 8 mn TU, a atteint la magnitude 4,3.

1.2. CONTEXTE STRUCTURAL, ET GEOLOGIQUE

1.2.1. Géologie du département de la Savoie

Le département de la Savoie recouvre plusieurs entités géologiques, appartenant toutes aux Alpes occidentales. Ainsi d'Ouest en Est, on distingue plusieurs domaines structuraux dont les limites sont à peu près orientées selon une direction SW-NE (figure 1) :

Le Jura, représenté par plusieurs anticlinaux (Mont du Chat, Chambotte, et Mont Toumier) aux faciès jurassiens et orientés Nord-Sud. Ces massifs calcaires encadrent des dépressions où se situent le lac du Bourget, le lac d'Aiguebelette et, en partie, la ville de Chambéry. Elles sont remblayées par des sédiments anciens (Tertiaire), molasse marine et molasse d'eau douce, et des alluvions modernes glaciaires et glacio-lacustres (Wiirmien à post- Wümúen).

La dépression du lac Bourget se prolonge vers le Sud-Est par la vallée de la Leysse, jusqu'au sillon subalpin orienté, par contre, NE-SW. La cluse de Chambéry de direction NW-SE est un axe morphologique qui sépare le massif de La Chartreuse au Sud-Ouest, du massif des Bauges au Nord-Est. Cet axe - lac du Bourget - Les Marches - est parallèle à la cluse Armecy - Faverges régulièrement affectée par des séismes (trois entre 1980 et 1996). Cependant la direction de la faille du Vuache (WNW-ESE) responsable de ces séismes, est largement oblique à la direction des cluses d'Annecy ou de Chambéry.

Rapport BRGM R39 121 10 Les effets du séisme du 15 juillet 1996 dans le département de la Savoie

La zone externe ou zone dauphinoise, avec :

- La chaîne subalpine, représentée dans le département de la Savoie, par le massif des Bauges (Mont-Revard et Nivollet) qui s'étend de la dépression du lac d'Armecy à celle de Chambéry. Le massif est structuré par des barres de calcaire épais (terrains allant du Jurassique inférieur à moyen, au Crétacé supérieur) et montre des plis parallèles orientés SSW-NNE chevauchant les terrains molassiques sur son bord Ouest.

La vallée de l'Isère puis au Nord la Combe de Savoie en constituent la limite orientale; c'est le sillon subalpin, modelé dans les mames (âge jurassique supérieur ou moyen) séparant les chaînes subalpines des massifs cristallins extemes.

- Les massifs cristallins extemes ont une couverture sédimentaire (d'âge Houiller à Dogger), plus au moins décollée à la faveur des gypses du Trias. Le socle des massifs cristallins extemes est représenté par la partie nord de la chaîne de Belledorme avec une série de terrains métamorphiques (gneiss, micaschistes, migmatites et amphibolites) recoupés par un granite intmsif. Cet axe cristallin allongé selon une direction SW-NE possède sur son bord oriental une couverture sédimentaire également décollée (du Houiller au Tertiaire). Cette zone (dite aussi zone dauphinoise orientale) est fortement tectonisée et on trouve localement les faciès "Schistes verts". Un système de failles et de chevauchements orienté SW-NE découpent cette couverture en unités successives.

Un chevauchement SW-NE ou "chevauchement permique fi-ontal" représente la limite avec la zone alpine interne.

La zone alpine interne se compose de plusieurs zones complexes, constituées de grandes nappes qui ont glissé vers l'ouest à partir du Crétacé supérieur jusqu'au début de l'ère tertiaire et qui se distinguent par leurs caractères paléogéographiques :

- Au Nord, la zone valaisane ou zone des "Brèches de Tarentaise" : ensemble écaillé au Sud-Est des massifs du Mont-Blanc et de Belledonne-nord (Beaufortin). La stratigraphie va du cristallin antécarbonifère au Crétacé supérieur.

- le chevauchement de la zone briançonnaise borde la zone valaisane à l'est, et son aimexe, la zone subbriançonnaise la prolonge au sud. Dans la zone subbriançormaise on range un ensemble d'unités de couverture, surtout d'âge mésozoïque, entièrement décollées d'un socle ancien au niveau du Keuper gypsifère. Cette zone est chevauchée à l'Est par le Houiller briançonnais (zone briançonnaise). Dans ce vaste domaine on sépare: la zone briançonnaise externe ou zone houillère briançonnaise à l'ouest, avec un socle siliceux, surtout carbonifère, et la zone briançonnaise interne ou zone Vanoise-Ambin à l'est, où. le socle est surtout antéhouiller. La zone externe est faiblement métamorphisée au contraire de la Vanoise qui est affectée par un métamorphisme alpin plus fort et qui est surtout constituée de schistes cristallins.

Rapport BRGM R39 121 11 Les effets du séisme du 15juillet 1996 dans le département de la Savoie

Presque toute la zone briançonnaise est rattachée au faciès "Schistes verts". Sur le Briançormais on trouve plusieurs klippes appartenant à la zone piémontaise, comme les massifs du Mont Jovet et de l'Aiguille de la Grande Sassière. Elles sont constituées par les "Schistes lustrés", reposant sur des gypses.

La demière zone, qui s'étend jusqu'à la frontière italienne, est la zone piémontaise avec les "Schistes lustrés" et les "Roches vertes" (prasinites et serpentines). Le massif du Grand Paradis, avec en Savoie le cirque glaciaire des Evettes (Bormeval-sur-Arc), qui apparaît en fenêtre, appartient aux massifs cristallins internes. C'est un massif de socle qui doit être rattaché au socle européen, recouvert ici par les nappes de "Schistes lustrés", issues de l'océan Ligure qui séparait l'Europe de l'Afirique, à partir du jurassique supérieur.

Rapport BRGM R39 121 12 Les effets du séisme du 15 juillet 1996 dans le département de la Savoie

N

Alpes Mjriiimes,

Z.Subbnanconnaise et Mediants plastiques Couveiiuie Médianes Rigides

Z.Ptcpiémontiise cl Nappe de la Brèche

l Piêmomaisï s! (- sênes ligures) j Tertiaire-Guaieinane ci ophioines

t':|x':-| Flyschî íiDiiquts JURA-PROVEKCE bV^îl/J Préiipes Supétitureî

Auslro- alpin %*J Socle el Sud-alpin .,

Figure 1 - Carte des unités structurales des Alpes occidentales (extrait de la notice de la carte géologique de la France, feuille d'Annecy à 1/250000)

Rapport BRGM R39121 13 Les effets du séisme du 15 juillet 1996 dans le département de la Savoie

1.2.2. Contexte structural géodynamique et sismotectonique

Extrait du chapitre 2.2. - contexte stmctural, géodynamique et sismotectonique - du rapport BRGM R39029 - le séisme d'Annecy du 15 juillet 1996 - rapport de mission.

Le séisme du 15 juillet 1996 s'est produit dans la partie de la plaine molassique située au Nord-Ouest de la ville d'Armecy. Les formations molassiques sont constituées de calcaires gréso-micacés, mames et conglomérats. Elles surmontent les formations carbonatées (calcaires et mames) mésozoïques (Jurassique et Crétacé). Situées entre le Jura et les Alpes extemes, ces formations sont affectées par une stmcture plissée, chevauchante vers le nord-ouest, qui constitue les reliefs des monts Salève et des montagnes de Mandallaz et d'Age, du Nord-Est vers le Sud-Ouest.

A lEst et au Sud-Est d'Annecy, les massifs subalpins (Alpes extemes) des Bomes et des Bauges sont constitués par un empilement de plis chevauchants et charriés les uns sur les autres qui marquent le front des Alpes.

Les plis chevauchants des montagnes d'Age, de Mandallaz et du Salève, sont décalés de façon senestre par des failles de décrochement NW-SE ; la plus inçortante de ces failles s'étend depuis Annecy au Sud-Est jusqu'aux monts plissés du Jura en longeant notanunent la montagne de Vuache, d'où son nom de faille du Vuache.

Au niveau de la Bahne-de-Sillingy, elle décale horizontalement la structure Age- Mandallaz de 2 km environ. Ce décrochement s'est produit pendant le Miocène. II fait suite à la formation du pli chevauchant qui s'est peut être poursuivie en partie pendant le Miocène ; l'essentiel du mouvement a dû être acquis au cours de la phase de la fin du Miocène aux environs de 5 Ma.

Des failles de même direction et sens de mouvement existent, plus au Sud-Ouest, dans le Bugey, terminaison sud des chaînons plissés du Jura. Ce sont les failles de Cerdon-Culoz, de Virieu-Pugieu et de Lagnieu-Saint-Genix (ou faille du Rhône).

Entre ces diverses stmctures : Jura plissé, pli d'Age-Mandallaz-Salève et Chaînes subalpines, les glaciers de la fm du Quatemaire ont modelé des dépressions remplies actuellement de dépôts glaciaires, fluviátiles ou lacustres d'âge wiirmien (pleistocene supérieur) et post-wiirmien (Holocène).

Actuellement, la faille du Vuache continue à jouer en décrochement senestre sous l'action d'une compression alpine E-W devenant progressivement NW-SE dans le Jura ; ces données sont déduites des mécanismes au foyer des séismes qui se sont produits le long de cette faille et ont été enregistrés entre 1968 et 1983 (figure 4). D'autres séismes ont été enregistrés dans les chaînes subalpines, à l'Est de Genève et d'Annecy. Ils indiquent également une compression E-W à NW-SE ; cependant il semble que dans les Alpes

Rapport BRGM R39 121 14 Les effets du séisme du 15juillet 1996 dans le département de la Savoie

extemes (chaînes subalpines et massifs cristallins extemes), les mptures sismiques se produisent de préférence le long de failles NW-SE moins importantes.

En bordure de la faille du Vuache, les sédiments fluvio-glaciaires wiirmiens sont affectés par des failles inverses NW-SE et par des failles normales NE-SW (Guérangé et Gros, 1985). Les failles normales sont vraisemblablement dues à la tectonique glaciaire. Les failles inverses peuvent également résulter de la glaciotectonique, même si une origine tectonique régionale n'est pas à exclure.

Du point de vue sismotectonique, les failles NW-SE du Bugey de la faille du Vuache au Nord-Est jusqu'à la faille du Rhône au Sud-Ouest ont été individualisées comme failles actives sismogènes et le séisme de référence (séisme maximum connu) est celui du 19 février 1822, dit du Bugey. Ce séisme est survenu dans la région de Belley, sur le tracé de la faille de Cerdon-Culoz avec une intensité épicentrale de degré Vil- VIII MSK. Ces failles sont incluses dans l'unité très peu sismique du Jura méridional.

La faille du Vuache marque la limite avec une autre unité dite des Failles du Jura central qui admet comme séisme de référence celui du 21 juin 1971 d'intensité épicentrale VII MSK.

Les Alpes externes, au Sud-Est d'Annecy, correspondent à l'unité des zones externes alpines septentrionales dont les deux séismes de référence sont:

- celui de Corrençon-en-Vercors du 25 avril 1962 d'intensité épicentrale VII-VIII, dont le foyer était situé à 6 km de profondeur,

- celui de Chamonix du 29 avril 1905, d'intensité épicentrale VII- VIII également, mais situé à 15 km de profondeur.

Le séisme du 14 décembre 1995, récenunent ressenti à Armecy avec une intertsité IV-V MSK, appartient également à cette unité.

1.3. COMPARAISON AVEC DES SEISMES ANTERIEURS SURVENUS DANS LES ALPES

Le déclenchement de séismes le long de la faille du Vuache n'a rien de vraiment surprenant. Cette faille est recormue active et de nombreux séismes historiques s'y sont produits. Parmi les principaux séismes historiques, le séisme du 11 août 1839 localisé à Annecy et, celui du 17 avril 1936, à proximité de Frangy, ont tous atteint l'intensité VII MSK.

L'instrumentation développée depuis plus d'une trentaine d'années et l'installation de réseaux locaux confirment l'activité sismique le long de cette faille. Ainsi, le séisme du 29 mai 1975, à proximité de Chaumont, avait une magnitude locale Ml égale à 4,2 et l'intensité observée était égale à V-VI MSK. Toujours à proximité de Chaumont, deux

Rapport BRGM R39 121 15 Les effets du séisme du 15juillet 1996 dans le département de la Savoie

séismes se sont produits le 16 novembre 1983 (Ml = 2,9 à 0 h 03 mn et MI = 3,0 à 0 h 28 mn) le long de la faille du Vuache.

Enfin, plus récemment, le 2 août 1995, à 05 h 05 nm locale, un petit séisme peu profond a eu lieu à l'emplacement même du séisme du 15 juillet 1996.

Le séisme du 15 juillet 1996 est l'un des plus forts séismes connus sur la faille du Vuache, sinon le plus fort.

Dans un contexte sismotectonique comparable, le séisme du Bugey du 19 février 1822 a atteint l'intensité VH-Vm MSK.

Par contre, les séismes importants du 29 avril 1905 (lo = VII-VIII MSK) et du 14 décembre 1994 (M = 5,1; Io = VI MSK) ressentis à Armecy, avec des intensités respectives de VI et IV-V ont des caractéristiques sismotectoniques (profondeur, mécanisme de mpture) très différentes de celles du séisme du 15 juillet (voir ^.2).

Rapport BRGM R3912 1 1 6 Les effets du séisme du 15juillet 1998 dans le département de la Savoie 5.00 6.00 7.00 8.00

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45.0E + EPICENTRALE INTENSITE EPICENTRALE 44.02-+ INTENSITE

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Rapport BRGM R39121 17 Les effets du séisme du 15 juillet 1996 dans le département de la Savoie

2. Effets du séisme sur les constructions

2.1. ANALYSE STATISTIQUE DES FICHES BCSF

L'analyse statistique suivante a été effectuée à partir des fiches du Bureau Central Sismologique Français (BCSF), mises à disposition par la Direction Départementale de la Protection Civile.

Les fiches BCSF distinguent 3 types de dégâts, qui peuvent être cependant considérés comme des dommages légers :

- Dégâts légers - fissuration des plâtres des plafonds, des cloisons intérieures, chute de débris de plâtre; - glissements des éléments de toiture ;

- Dégâts modérés - fissurations murs extérieurs, chute de gros débris de plâtre intérieurs, chute de morceaux de crépis extérieurs ; - chute de couronne de cheminées ou de tuiles ;

- Dégâts sévères - lézardes dans les murs extérieurs ; - chute de cheminées.

Sur les 140 communes qui ont envoyé une fiche, 106 déclarent avoir ressenti la secousse mais sans dégât, 33 déclarent des dégâts, au sens des fiches BCSF.

Sur les 33 communes qui ont déclaré des dégâts aux constructions :

- 60 % des dégâts concement des constructions de type A (briques, pierres tout venant) ; - 25 % des dégâts concement des constructions de type B (maçonnerie, pierre de taille) ; - 15 % des dégâts concement des constructions de type C (béton armé, bois).

La nature des dégâts, au sens des fiches BCSF, se repartit de la manière suivante :

- 64 % dégâts légers ; - 29 % dégâts modérés ; - 7 % dégâts sévères.

Le maximum des dégâts observés, concernent les habitations de type A affectées par des dégâts légers soit 37.5 % des cas répertoriés.

Rapport BRGM R39 121 18 Les effets du séisme du 15 juillet 1998 dans le département de la Savoie

Le tableau ci-dessous synthétise l'ensemble des 72 informations recueillies sur les 33 fiches.

TYPE A TYPEB TYPEC briques crues, maçonnerie béton armé pierres tout venant pierre de taille bois

Peu Beaucoup Peu Beaucoup Peu Beaucoup Dégâts légers - fissuration des plâtres et 22 2 8 1 6 des cloisons intérieures - gli.<;sements d'éléments de 3 2 2 toiture

Dégâts modérés

- fissurations murs extérieurs tl 1 4 2 3 - chute de couronne ou de tuiles

Dégâts sévères - lézardes dans les murs 4 1 extérieurs

40 3 14 4 11

Les dégâts sévères sont recensés dans les communes de Césarches, Corbel, Sainte- Hélène sur Isère et pour les habitations de type A et Les Déserts pour les habitations de type B.

Les habitations de type C réputées affectées par le séisme sont recensées dans les communes de Cléry, Grésin, La-Chapelle-Saint-Martin, Saint-Alban-de-Montbel, Saint- Baldoph, Saint-Pierre-de-Curtille, et Vérel.

La simple analyse des fiches de l'enquête du Bureau Central Sismologique Français (BCSF), qui ne foumissent aucunes informations sur l'intensité, ne permet pas de déterminer si les dégâts sont liés à un fort mouvement lors du séisme, et quelle est la part liée à la vétusté des bâtiments. Il est d'autre part inçossible de déterminer les dégâts constatés qui ne sont pas liés au séisme, voire qui existaient avant celui-ci.

2.2. LOCALISATION GEOGRAPHIQUE DES EFFETS

La figure 3 foumit la localisation géographique des communes qui ont renseigné une fiche BCSF en déclarant avoir ressenti le séisme. La figure 4 permet l'identification des communes ayant déclaré des dégâts sur l'enquête BCSF.

Le séisme du 15 juillet a été ressenti dans tout le département, y compris à l'Est comme à Tignes ou au Sud comme à , mais c'est au Nord et principalement au Nord-Est du département que les effets ont été les plus importants; c'est à dire dans la région la

Rapport BRGM R39121 19 i" Séisme du 15 juillet 1996 V í"^\ o Effets sur la construction ÏI / \ 51 r-^o\ en Savoie (û to u I-I CD n ^ o (b3: M r ^*jV 55- r 8- o N w (D, py 0 Sí¿ir- o i" CD vyvx & 1 *^ a Cil

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fO Les effets du séisme du 15 juillet 1996 dans le département de la Savoie

plus proche de l'épicentre. On note sur la carte (figure 3) que les effets sont moins nombreux au fur et à mesure que l'on s'éloigne de l'épicentre.

La majorité des communes ayant déclaré des dégâts se situent en "plaine", dépression du lac du Bourget, et du lac d'Aiguebelette, ou en fond de vallée, vallée de la Leysse jusqu'aux Marches, et Combe de Savoie.

2.3. CONTEXTE GEOLOGIQUE

En situant les communes touchées sur la carte géologique, afm de mettre en évidence une corrélation entre le contexte géologique et les dégâts enregistrés, il apparaît des secteurs pour lesquels une amplification des mouvements liée aux conditions géologiques locales peut être envisagée et d'autres secteurs pour lesquels il est difficile de tirer des conclusions.

Un effet d'amplification peut être supposé pour certaines communes du Nord du département qui se trouvent dans le même contexte géologique que la ville de Rumilly en Haute-Savoie. En effet, bien que distante d'une quinzaine de kilomètres au Sud-Ouest de l'épicentre, la ville de Rumilly a été plus touchée par le séisme que des communes beaucoup plus proches de l'épicentre, rapport BRGM R39029. " De nombreuses cheminées sont endommagées ou tombées. Plusieurs fissures nouvelles sont constatées sur les habitations, sur les façades de l'hôpital et à l'extérieur de l'église. Il est probable que les dégâts recensés dans la ville de Rumilly soient dus en grande partie à un effet de site local. En effet, les moraines argiloterreuses à blocs sur lesquelles se trouve la ville sont enserrées dans les molasses du Miocène, ce qui pourrait constituer un piégeage local des ondes sismiques".

Les communes du département localisées au Sud de Rumilly, dans ce contexte géologique, peuvent avoir été le siège de cet effet de site : Motz, Cessens, Saint-Girod, La BioUe, Mognard, Epersy, Aix-les-Bains, , , et Le Vivier-du-lac.

Le contexte géologique est identique dans la dépression Nord-Sud, dépression du lac d'Aiguebette. Bien que déjà éloigné de l'épicentre, un effet de site lié à ce contexte peut être à l'origine des dégâts constatés à Lucey, La Chapelle-Saint-Martin, Verthemex, Grésin, Saint-Alban-de-Montbel, Vérel-de-Montbel.

Les communes d'Arith et de Saint-Francois-de-Sales bien que n'étant pas localisées dans la dépression des lacs du Bourget et d'Aiguebelette, se trouvent dans un contexte géologique proche, alluvions glaciaires recouvrant les molasses Miocène. En première analyse il est plus difficile de trouver une corrélation avec le contexte géologique pour Les Déserts et Aillon-le-Jeune.

Les réponses des communes proches d', dans la vallée de l'Isère, laissent envisager, en première approche, un effet de fond de vallée sans autre justification. Seraient concernées des communes entourées de sommets de 2000 m en moyenne.

Rapport BRGM R39 121 22 Les effets du séisme du 15 juillet 1996 dans le département de la Savoie

comme Grésy-sur-Isère (350m), Sainte-Hélène-sur-Isère (320m), Cléry (à 620m avec couverture glaciaire), Saint-Paul-sur-Isère (400m), et Villard-sur-Doron en fond de vallée encaissée, mais assez éloignée de l'épicentre, et avec beaucoup plus de réserve , et Césarches (avec couvermre glaciaire).

En première analyse, aucune explication ne peut être fournie en ce qui concerne, et ; ni pour Saint-Béron, Saint-Baldoph et Corbel assez éloignées de l'épicentre. Le cas de Saint-Pierre-de-Curtille, très proche de Chanaz, ne peut pas être précisé avec les informations disponibles. Rappelons que, le 21 juillet, 6 heures après une réplique de magnitude 3.4, un effondrement s'est produit à Chanaz, au Nord du lac du Bourget, à 25 km environ au Sud-Ouest de l'épicentre. Cet effondrement important s'est produit dans une ancienne carrière et a nécessité l'évacuation de plusieurs maisons. La commune de Chanaz ne figure pas sur les documents cartographiques, car nous n'avons pas de fiche d'enquête correspondante.

Rapport BRGM R39 121 23 Les effets du séisme du 15juillet 1996 dans le département de la Savoie

Conclusion

Le séisme du 15 juillet 1996, s'il est venu raviver la mémoire collective, n'a rien d'exceptionnel dans une région réputée sismiquement active. Le département de la Savoie est classé en zone de sismicité la - sismicité très faible - (Sud - Sud-Est du département) et en zone de sismicité Ib - sismicité faible - (Nord et Ouest du département) du zonage sismique de la France (décret du 14 mai 1991). Cette sismicité est caractérisée par une fi-équence assez élevée de secousses restant de magnitude modérée. Les règles parasismiques de construction y sont obligatoires.

Bien qu'il soit difficile d'établir, sur la base d'une simple analyse des fiches du BCSF, des corrélations entre les dégâts recensés et le contexte géologique et structural, il semble qu'il y ait dans quelques cas bien identifiés des réponses au séisme directement liées au contexte. Des phénomènes d'ançlification des mouvements sismiques, appelés effets de sites, peuvent en effet se produire dans des contextes géologiques précis. Pour les autres cas, les concordances avec le contexte semblent difficUe à établir en première approche.

Les caractéristiques du bâti - type de construction, qualité des matériaux employés et de la mise en oeuvre, vétusté, entretien du bâti, agencement des différents éléments entre eux - ont des conséquences non négligeables vis-à-vis des dégâts occasionnés par un séisme. Les documents utilisés pour cette étude ne permettent pas de tirer des conclusions à ce sujet, autres que celles de constater que ce sont pour les bâtiments de type A (briques et pierres tout venant) que les dommages recensés sont les plus nombreux, et dans un degré moindre les bâtiments de type B (maçonnerie et pierre de taille) et de type C (béton armé). Les dégâts inventoriés peuvent en définitive être qualifiés de dégâts légers, il s'agit surtout de fissurations de murs intérieurs et extérieurs, avec quelques rares cas de lézardes de murs extérieurs. Les informations disponibles ne permettent pas, non plus, de différencier les dommages aux constructions antérieurs à l'événement sismique et ceux effectivement causé par ce demier.

Rapport BRGM R39 12 1 24 Les effets du séisme du 15 juillet 1996 dans le département de la Savoie

Bibliographie

DOMINIQUE P. et BLES J.L. avec la coUaboration de DEVERLY F., BERTHIER F. et ROSSET P. (1996) - Séisme d'Annecy (Haute Savoie, France) du 15 juillet 1996 : rapport de mission. Rapport BRGM R39029, 55p., 6 fig., 3 annexes, 63 photos.

DEBELMAS J. - Notice explicative de la feuille d'Armecy - Carte géologique de la France à 1/250 000 - BRGM 1979.

CHERRON J. C. et KERRIEN Y. - Notice explicative de la feuille de Lyon - Carte géologique de la France à 1/250000 - BRGM 1979.

Rapport BRGM R39 121 25 Les effets du séisme du 15juillet 1996 dans le département de la Savoie

Liste des figures

Figure 1 - Carte des unités structurales des Alpes occidentales, (extrait de la notice de la carte géologique de la France, feuille d'Annecy à 1/250000)

Figure 2 - Carte des epicentres du Sud-Est de la France

Figure 3 - Localisation des communes ayant ressenti le séisme et ayant renseigné une fiche BCSF

Figure 4 - Localisation des communes répertoriant des dégâts

Rapport BRGM R39 121 26 PREFECTURE DE LA SAVOIE SAVOIE DIRECTION DEPARTEMENTALE DE LA PROTECTION CIVILE CONSEIL GENERAL

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P^C',ces^ ^^'^ oo^.vi^^

Examen géologique concernant la stabilité d^unefalaise (propriété Ballet) rue J,J, Rousseau en vue d^un projet de construction d'ensemble immobilier avenue de la Grande-Chartreuse à Chambéry (Savoie)

(visite du 2 octobre 1996)

Etude réalisée dans le cadre de la Convention passée entre le Conseil général de la Savoie et le BRGM 96-H-303

octobre 1996 R 39130

BRGM

Stabilité d'une falaise - Ensemble immobilier (Chambéry, 73)

Synthèse

A la demande de la Direction Départementale de la Protection Civile de la Savoie, le BRGM (SGR/RHA) a procédé, les 2 et 10 octobre 1996 à un examen des problèmes géologiques posés par le projet de construction d'un ensemble immobilier, avenue de la Grande-Chartreuse (propriété Maillard-Defosse) à Chambéry.

Au vu d'avis géologiques antérieurs et d'ime intervention de l'Association des riverains, la réalisation du projet mettrait en péril la stabilité du terrain et en particulier d'une falaise.

La visite des lieux, effectuée en présence de Monsieur Michel Déronzier, directeur du Service technique de la ville de Chambéry, a donc concemée :

- la falaise située dans la propriété Ballet, 22 me J.J. Rousseau ; - le terrain de la fiature implantation (2 immeubles de 3 niveaux).

En conclusion

Les constmctions se feraient sur ^xn. petit plateau rocheux (calcaires du Jurassique supérieur couverts d'une épaisseur variable de moraines) limité au nord par ime falaise de quelques dizaines de mètres découpée en gradin au-dessus de la plaine alluviale de Chambéry :

1. Indépendamment de toute constmction nouvelle, cette falaise présente, dans le jardin de M. Ballet, des risques évidents d'écroulement, intéressant quelques dizaines à 100-

1 50 m^ ; l'extension du risque n'est pas connu actuellement étant donné l'importance du couvert végétal ;

2. La zone d'implantation elle-même, au vu des seules observations de terrain ne révèle pas de risques d'instabilité, mais des incertitudes demeurent en ce qui conceme la stabilité du haut de la falaise, d'éventuelles cavités souterraines et l'importance des circulations d'eau (révélées par des venues temporaires, mais importantes).

Il faut solutionner ces questions par :

- le confortement de la falaise instable (des témoins ont été placés) ; - l'étude stmctvirale de tout le flanc nord de la falaise à l'aval du projet ; - la mise en oeuvre de travaux de drainage, étanchéité et confortement lors des fouilles et de la constmction des immeubles.

Impérativement le projet immobilier devra suivre deux prescriptions :

- pas de travaux de minage ; - collecte totale des eaux pluviales et évacuation par canalisation.

Rapport BRGM R 39130 Stabilité d'une falaise - Ensemble immobilier (Chambéry, 73)

Sommaire

Introduction 7

1. Géologie du sous-sol concerné et stabilité de la falaise 9

2. Stabilité générale du massif au droit du projet de construction 13

3. Recommandations concernant la falaise aval et le sous-sol des immeubles 14

Conclusion 15

BRGM Rapport R 39130 Stabilité d'une falaise - Ensemble immobilier (Chambéry, 73)

Liste des figures

Fig. 1 - Plan de situation à 1/25 000.

Fig. 2 - Plan cadastral (modifié) et position du lotissement projeté avenue de la Grande-Chartreuse.

Fig. 3 - Vue du terrain à bâtir depuis l'avenue de la Grande-Chartreuse (RD 912 ; la propriété Ballet se situe juste à l'aval de la mpture de pente).

Fig. 4 - Vue de la falaise instable (côté est , en 1 : fissure ouverte parallèle à la falaise). Témoins à placer.

Fig. 5 - Vue de la falaise surplombante (côté nord ; en 1 : surplomb d'où se sont éboulés des blocs en 1993 ; noter l'orientation et le pendage des couches rocheuses.

Fig. 6 - Vue de la propriété Ballet depuis le bord de la falaise (en 1 : falaise, partiellement minée).

Rapport BRGM R 39130 Ô)

Co

Risque d'éboulement i

Projet immobilier •\W--_._ f I î a

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fe. i - Plan de situation à 1/25 000. Stabilité d'une falaise - Ensemble immobilier (Chambéry, 73)

Introduction

Un projet de constmction d'ensemble immobilier (fig. 1), à Chambéry, quartiers sud, à l'ESE du Carré Curial, entre l'avenue de la Grande-Chartreuse (RD 912) et la rue J.J. Rousseau, suscite l'inquiétude des riverains, à divers titres (lettre de l'Association pour la Sauvegarde du vallon des Charmettes, en date du 10/09/1996, à la mairie de Chambéry).

En particulier, la stabilité de la falaise, en arrière de laquelle doivent être implantés les immeubles (2 bâtiments de 2 étages, R + 2 + comble) d'une emprise au sol de 550 m^ chacun environ, est mise en cause.

A l'appui de cette crainte, divers rapports ou avis géologiques sont cités :

- rapport Société BERG SA (Grenoble) établi en février 1968 ;

- "enquête" du BRGM (en 1980), renseignements pris auprès de M. Ballet, il s'agit d'une conversation téléphonique ;

- avis de G. Nicoud, université de Savoie, après une récente visite sur le terrain.

Dans chaque cas, l'existence d'un risque d'éboulement est confirmée.

Après sollicitation du maire de Chambéry, la Direction Départementale de la Protection Civile de la Savoie a demandé au BRGM (Service géologique Rhône-Alpes, Jean- Claude Barféty, bureau de l'Isère, Grenoble) de procéder à un examen géologique du site.

L'objet de notre visite a donc été de contrôler la qualité de la falaise à l'aval du futur lotissement et d'émettre un avis concemant l'incidence des constmctions sur la stabilité du sous-sol à l'arrière de la me J.J, Rousseau.

Rapport BRGM R 39130 Stabilité d'une falaise - Ensemble immobilier (Chambéry, 73)

Immeuble prévus {R + 2 + combIe)

Fig. 2 - Plan cadastral (modifié) et position du lotissementprojeté avenue de la Grande-Chartreuse.

8 BRGM Rapport R 39 130 Stabilité d'une falaise - Ensemble immobilier (Chambéry, 73)

1. Géologie du sous-sol concerné et stabilité de la falaise

Le projet de constmction d'immeubles, avenue de la Grande-Chartreuse se situe à la terminaison nord du massif de la Chartreuse au point extrême dominant le quartier sud (Carré Curial..), de la ville de Chambéry. Les barres rocheuses faites de calcaires massifs du Jurassique supérieiu" et Crétacé basai dessinent là de petits ressauts totalisant une trentaine de mètres, façonnés par l'ancien cours des glaciers et celui de la Leysse.

La me J.J. Rousseau sillonne le flanc de la butte rocheuse et des constmctions anciennes s'étagent au-dessus de la me ; la propriété Ballet (maison d'habitation et jardins) est l'une de celle-ci et s'adosse à la falaise supérieure (22, me J.J. Rousseau ; plan cadastral : fig. 2), juste à l'aplomb de larges prairies (fig. 3), appartenant à Madame Maillard- Defosse (parcelle 49 du plan cadastral). Là, doivent s'implanter les deux immeubles projetés (sur le plan cadastral de la figure 2 : nous les avons replacés par rapport au rebord de la falaise).

La falaise dominant les jardins de M. Ballet présente des signes d'instabilité marqués (fig. 4 et 5):

- les bancs de calcaire massifs sont séparés par des joints argileux pentes vers l'est de 20-25° et donc dirigés en aval-pendage ou en pendage oblique par rapport à la pente du terrain ; en effet, la falaise dessine un rentrant à l'arrière de l'ancienne citerne désaffectée. Ces niveaux argileux jouent le rôle de plans de glissement par rapport aux masses susjacentes et l'angle nord-est ou nord de la falaise n'est plus buté. Des traces de mouvements sont visibles le long de certains des joints ;

- plusieurs fissures verticales, orientées parallèlement à la falaise (donc E-W), détachent un pan de plusieiu^s dizaine de mètres cubes, im mouvement récent s'est produit sm: ces fissures : terre excavée, végétation arrachée...

Transversalement, existent aussi des fissures (N-S environ), ce qui tend à découper le massif en paquets instables ; - sur la face nord de la falaise, partout largement surplombante, de nombreux blocs paraissent très instables ; en novembre 1993, de gros rochers (jusqu'à 0,5 m^) se sont éboulés depuis ces surplombs (fig. 5 );

- des indices de venues d'eau s'observent le long des fissures ou des joints argileux (tufs, coulées d'argile), plusieurs personnes affirment avoir observés de forts écoulements en période d'intempéries. D'autre part, des sources étaient autrefois captées en ces points (ancienne citerne chez M. Ballet).

Rapport BRGM R 39130 Stabilité d'une falaise - Ensemble immobilier (Chambêry, 73)

Fig. 3 - Vue du terrain à bâtir depuis l'avenue de la Grande-Chartreuse (RD 912 ; la propriété Ballet se situe juste à l'aval de la rupture de pente).

Fig. 4 - Vue de la falaise instable (côté est, en 1 : fissure ouverte parallèle à la falaise). Témoins à placer.

10 BRGM Rapport R 39130 Stabilité d'une fa/aise - Ensemble immobilier {Chamber/, 73)

1 i

Fig. 5 - Vue de la falaise surplombante (côté nord ; en 1 : surplomb d'où se sont éboulés des blocs en 1993 (noter l'orientation et le pendage des couches rocheuses).

K maison du cadastre

Fig. 6 - Vue de la propriété Ballet depuis le bord de la falaise (en 1 : falaise, partiellement ruinée).

Rapport BRGM R 39130 11 Stabilité d'une falaise - Ensemble immobilier (Chambéry, 73)

Il est prévisible que le massif rocheux fissuré et smplombant, dominant directement le jardin Ballet, s'éboulera tout ou partie à court terme et menacera aussi les bâtiments situés à l'aval (maison du Cadastre en particulier ; fig. 6). Rappelons que ce risque était déjà signalé en 1968 dans le rapport Berg SA ; actuellement, des indices d'instabilité sont constatés sur l'angle nord-est, face à la maison Ballet et au niveau des surplombs.

Des mesures urgentes de surveillance et de confortement sont à réaliser (cf. plus loin).

12 BRGM Rapport R 39130 Stabilité d'une falaise - Ensemble immobilier (Chambéry, 73)

2. Stabilité générale du massif au droit du projet de construction

Les reconnaissances déjà effectuées (pelle mécanique) sur le plateau au niveau de l'avenue de la Grande-Chartreuse montrent que, selon les points, la roche est plus ou moins profonde : des colmatages morainiques existent localement mais sont en général peu épais. Les fondations se feront au rocher et demanderont donc un décapage des terrains superficiels.

L'extrémité nord des immeubles sera proche du bord de falaise : 5 m (B) et 9 m (A) respectivement (cf. fig. 2).

En fait, la falaise à l'arrière de la maison Ballet présente un rentrant vers le sud bien marqué (plus d'une quinzaine de mètres de profondeur) ; ce rentrant se situe à l'avant de l'immeuble A. L'immeuble B, à 5 m du rebord, dominera par contre directement les jardins du cadastre. Actuellement, au vu des observations de terrains, il n'y a pas d'indices de mouvements de terrains de type glissement, éboulement du rebord supérieur, cavités souterraines. Cependant, la couvertiue végétale (prairies) et le sol cachent le substratmn rocheux. Pour cette raison et par suite de la présence d'eau souterraine (attestée par les venues d'eau à l'aval et les anciens bassins de la propriété Maillard-Defosse), nous demandons des investigations supplémentaires.

Le rentrant de la falaise en avant de A est d'origine naturelle (érosion glaciaire ou fluviatile) ou peut correspondre à ime très ancienne carrière (?), bien que nul document n'en porte trace.

Rapport BRGM R 39130 13 Stabilité d'une falaise - Ensemble immobilier (Chambéry, 73)

3. Recommandations concernant la falaise aval et le sous-sol des immeubles

Le risque d'éboulement de la falaise dominant le jardin Ballet doit être éliminé avant toute réalisation d'ensemble immobilier au-dessus, car en aucun cas cet éboulement ne saurait être favorisé par ces constmctions (il est clair qu'il ne doit plus y avoir de controverses à ce sujet). Ce risque naturel sera supprimé grâce à un confortement du massif instable. Un projet sera établi et réalisé avec un bureau d'étude.

Dans cette attente, on surveillera l'évolution des fissures par la pose de témoins (fers carrés scellés ; en cours d'exécution à la date de ce rapport).

Pour s'assurer de la stabilité de l'ensemble de la falaise - gradin supérieur compris - il est nécessaire de procéder à vme étude stmctiu-ale détaillée des parois (avec débroussaillage aux points utiles). Un soin tout particulier sera apporté au secteur situé devant l'immeuble B (situé à 5 m du rebord).

Au cas où les fouilles révéleraient l'existence de cavités souterraines et/ou de niveaux aquifères, les méthodes appropriées pour réduire ces risques seront mises en oeuvre par le constmcteur.

On évitera l'usage d'explosif pour dégager ou creuser la masse rocheuse.

On collectera totalement les eaux usés et les eaux pluviales afin de les ramener dans des canalisations hors des quartiers de la me J.J. Rousseau (ce qui nécessitera la pose d'une évacuation d'eau pluviale, inexistante actuellement). Les venues d'eau concentrées sont naturellement importantes dans le massif, on doit éviter de les accroîùre, même temporairement, en réinjectant sur place les eaux pluviales (ainsi que cela est prévu sur l'avant-projet).

1 4 BRGM Rapport R 39130 Stabilité d'une falaise - Ensemble immobilier (Chambéry, 73)

Conclusion

L'examen géologique du quartier situé entre la me J.J. Rousseau et l'avenue de la Grande-Chartreuse au sud de Chambéry fait apparaître deux types de risques naturels :

- éboulement d'un pan rocheux dans la propriété Ballet ;

-circulation d'aquifères importante dans le massif rocheux, sans doute d'origine lointaine (massif de la Chartreuse).

L'implantation d'un ensemble immobilier, même réduit, doit éviter d'accroître ces risques. Il faut :

- neutraliser le risque d'éboulement, bien repéré et limité dans l'espace, en confortant le pied aval de la falaise ; des travaux de génie civil doivent y remédier après étude d'un projet ; - procéder à un examen général de stabilité du firont rocheux et éventuellement établir des confortements ;

- être vigilant pour la présence éventuelle de cavités souterraines et sur les circulations d'eau ;

- appliquer rigoureusement certaines règles : interdire les minages et la collecte des eaux usées et pluviales (sans réinjection sur place dans des puits perdus).

Au vu des travaux et études proposés, on pourra seulement reconsidérer la constmction d'un ensemble immobilier avenue de la Grande-Chartreuse.

Rapport BRGM R 39130 15 PREFECTURE DE LA SAVOIE

SAVOIE DIRECTION DEPARTEMENTALE DE LA PROTECTION CIVILE CONSEIL GENERAL

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Risques de chutes de rochers et minage à Queige (Savoie) au lieu-dit ^^Le Barchaff^y au-dessus de la route communale d^Outrechenay et de la RD 925 (route d^Alberville à Beaufort) (visite du 18 décembre 1996)

Etude réalisée dans le cadre de la Convention passée entre le Conseil général de la Savoie et le BRGM 96-H-303

janvier 1997 R 39280

BRGM ilMTUPIUSi AU SCBVKI M LA Tf BU Risques de chutes de rochers et minage à Queige (Savoie)

Mots clés : Risques naturels. Mouvements de terrain, Chute de Rochers, Queige, Savoie, Conseil général Savoie, Préfecture Savoie "assistance en période de crise".

En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante :

BRGM (1997) - Risques de chutes de rochers et minage à Queige (Savoie) au lieu dit "Le Barchat" au-dessus de la route communale d'Outrechenay et de la RD 925 (route d'Alberville à Beaufort) (visite du 18/12/96). Rap. BRGM R 39280, 15 p., 5 fig., 1 ann.

® BRGM, 1997, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l'autorisation expresse du BRGM.

Rapport BRGM R 39280 Risques de chutes de rochers et minage à Queige (Savoie)

Synthèse

Après le repérage par l'entreprise CITEM, de gros rochers instables au-dessus de la voie communale de Queige à Outrechenay, Monsieur Serge Poly, maire, a demandé à la direction départementale de la Protection civile de faire procéder à un- examen du site par un géologue du BRGM.

La visite a eu lieu le 18 décembre 1996 en présence de Monsieur Poly et de Monsieur Bouvier-Bangillon, guide de montagne.

En conclusion

Les rochers, au nombre de 3, d'un volume de plusieurs mètres cubes chacim, ont été minés à la suite du compte rendu, à la fin de décembre 1996 (31 décembre) sans occasionner de dégâts à la voirie communale.

Ces rochers étaient largement décollés du massif rocheux (micaschistes du massif de Belledorme) par un système de fissures verticales et perpendiculaires entre elles. De plus, la base était fi^gile par rapport à l'ensemble et pouvait éclater ou céder brutalement.

En ce cas les blocs, non Augmentés, auraient percutés la route et pouvaient pom^suivre leur trajectoire vers la RD 925, route d'Alberville à Queige, emplacée directement au- dessous du site instable à moins de 100 m de dénivelle et au pied d'une pente très raide.

Il est conseillé de clore l'opération par une visite de contrôle d'un géologue, la base du massif rocheux étant relativement fi^cturée.

Rapport BRGM R 39280

Risques de chutes de rochers et minage à Queige (Savoie)

Sommaire

Introduction 7

1. Contexte géologique 9

2. Risques représentés par l'instabilité des rochers 1 1

3. Minage et risques rémanents 1 1

Conclusion 13

Liste des figures

Fig. 1 -Plan de situation à 1/25 000 1

Fig. 2 - Vue vers l'est (vers Beaufort) des rochers instables depuis le haut de la falaise 8

Fig 3 - Vue vers l'ouest (vers Queige) des rochers instables à partir du replat supérieur 8

Fig. 4 - Vue du décollement latéral des blocs (côté est de l'écaille) 10

Fig. 5 - Vue des blocs (côté ouest de l'écaille au niveau du replat intermédiaire) 10

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/g. i - Plan de situation à 1/25 000. Risque éboulement au Barchat à Queige* Risques de chutes de rochers et minage à Queige (Savoie)

Introduction

Récemment (en décembre 1996), un risque de chutes de rochers sur la voie communale reliant le chef lieu de Queige aux hameaux d'Outrechenay et de la Couttaz (fig. 1), a été signalé aux services techniques de la mairie de Queige.

En effet, à la demande de Monsieur Poly, maire, des agents de la CITEM (St-Julien- Mont-Denis), ont exploré les falaises dominant la voie communale afin de repérer d'éventuelles zones d'instabilité. Lors des pluies abondantes de novembre-début décembre 1996, des chutes de pierres se sont produites en plusieurs secteurs de la route, en particulier près du petit tunnel et à l'aplomb du point 713 (carte IGN) où une falaise de plus de 30 mètres de haut domine la chaussée.

C'est au cours de ces visites de repérage que des blocs volumineux, largement détachés du massif rocheux, ont été découverts. Ils se situent une cinquantaine de mètres au- dessus de la route d'Outrechenay dans un secteur bien boisé, peu visible à distance et difficile d'accès.

Le danger que pouvait présenter la présence de ces rochers a paru important, d'autant qu'en contrebas, à ime centaine de mètres se trouve la RD 925, route reliant Alberville à Beaufort et imique voie de liaison en période hivernale.

La RD est étroitement insérée entre le pied du versant et le Doron ; en cas de chute de rochers importante, elle serait certainement touchée.

C'est dans ce contexte que le maire de Queige a demandé l'assistance d'un géologue du BRGM (J.C. Barféty, bureau de l'Isère du BRGM) auprès de la Protection civile de la Savoie.

Un compte rendu de visite a été adressé à la Protection civile de la Savoie (cf copie jointe) le 19 décembre 1996.

Le minage des blocs instables a été réalisé à la fin décembre 1996.

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1 (fig. 3)

1 (fig. 3)

2 (fig. 5)

Fig. 2 - Vue vers l'est (vers Beaufort) des rochers instables depuis le haut de la falaise.

Fig. 3 - Vue vers l'ouest (vers Queige) des rochers instables à partir du replat supérieur (position sur fig. 1).

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1. Contexte géologique

Le massif rocheux recoupé par la route de Queige à Outrechenay est fait de micaschistes, roche cristalline largement feuilletée par des plans de foliation ici obliques au versant (orientation N40°E environ et pendage de 20-30° vers le sud-est). De nombreux plans de fi-acturation (diaclases) recoupent la roche, soit verticalement, soit en amont ou aval pendage très redressé.

Dans le cas présent, l'éperon rocheux, sous un premier surplomb massif, présente des signes de tassement évident : décollement de la paroi, crevasse arrière comblée de terre et fissures latérales largement ouvertes.

L'instabilité est davantage marquée dans la partie haute où 3 blocs de plusieurs mètres cubes se sont progressivement décollés et reposent l'un sur l'autre en équilibre instable.

Le bloc le plus petit est à la base de l'édifice et tend à glisser sur un plan de décollement incliné vers l'aval.

L'ouverture des fissures latérales (fig. 4) est récente car la terre s'est arrachée.

De plus, en pied de paroi on note la présence de petits blocs firaîchement éboulés.

La surcharge imposée au bloc de base par la superposition des autres est importante et tend à expulser le premier rocher vers l'extérieur. Il y a risque de mpture bmtale de l'édifice.

Le poids total des blocs peut-être évalué à 80 1 environ.

Rapport BRGM R 39280 Risques de chutes de rochers et minage à Queige (Savoie)

Fig. 4 - Vue du décollement latéral des blocs (côté est de l'écaillé) (position de la photo sur fig. 3)

Fig. 5 - Vue des blocs (côté ouest de l'écaillé au niveau du replat intermédiaire) (position de la photo sur fig. 2)

10 Rapport BRGM R 39280 Risques de chutes de rochers et minage à Queige (Savoie)

2. Risques représentés par Tinstabilité des rochers

La chute naturelle des blocs, sans doute à court terme, aurait été dommageable pour la route car sa proximité et l'absence d'obstacles empêcheraient leur éclatement ; ce sont des rochers de plusieurs tonnes qui l'auraient percutée.

En contrebas, la RD 925 située au pied du versant très raide, était aussi très exposée en cas de chute de gros blocs.

3. Minage et risques rémanents

Au vu de cet examen géologique, la décision de miner les blocs instables a été prise rapidement par la commune de Queige et les services de l'équipement de Beaufort.

Avant le minage à proprement parler les blocs ont été confortés temporairement par la pose d'un câble et d'un grillage afin d'éviter toute chute intempestive en cours de foration ("emmaillotage").

Lors du tir (le 31 décembre 1996), tous les blocs se sont arrêtés au niveau du chemin communal ; une visite de contrôle de l'entreprise a été réalisée.

Il n'y a pas eu de suivi de l'opération par un géologue. Cependant, nous avions constaté lors de notre visite, que la base de l'éperon était relativement fissurée.

Il faudrait donc vérifier que de nouveaux risques de chutes de rochers n'apparaissent pas à court terme.

Rapport BRGM R 39280 11

Risques de chutes de rochers et minage à Queige (Savoie)

Conclusion

Le traitement par minage des blocs repérés au-dessus de la route d'Outrechenay s'est déroulé dans de bonnes conditions d'après les renseignements recueillis.

Il est toutefois recommandé qu'un géologue procède à un examen du site.

Rapport BRGM R 39280 1 3

Risques de chutes de rochers et minage à Queige (Savoie)

ANNEXE BRGM ftMTfeDBM AU SCkViCX OC LA niSI

Risques de chutes de rochers à Qneige au lieu-dit "Le Barchat" au-dessns de la route communale d'Outrechenay et lallO 925 (rontc de Beaufort) par JC BarfSty.

yisixe avecAL Polli, Maire et M. Bouvier-BangîUon, Guide de montagne, te fS/J2/J996,

Situation ;

Une cinquantalûe de mètres en dénivelé ait-dessus de la voie comnitmale, sur un éperon rotAeux (micaschistes), on relève 3 blocs de 5 à 10 m3 cbacini, en équilibre instable.

Les fissures décollent largement du reste du massif les 3 blocs superposés, avec des ouvertures de plusieurs dizaines de ccntimèlrcs, verticales et perpendiculaires entre elles.

Des mouvenients récents de déstabilisation sont perceptibles : chutes de pierres, terre arrachée ... L/& bloc inférieur est le moins volumineux, disposé en coin incliné vers l'aval, tandis que les 2 autres blocs lui imposent une surcharge importante : il y a tassement progressifde l'édifice avec décalage du bloc inférieur.

L'ensemble représente 70-80 tonnes ; en cas d'éboulement les blocs ne pourront éclater totalement avant d'atteindre la voie communale étant donné sa proximité : des éléments de plusieurs m3 percuteront alors la route. Celle-ci, large de 4-5 m, ne suffira pas à arrlfr les blocs. Oblisatoirement, ils dévaleront les pentes inférieures et iront toucher la route de Beaufort Celle-ci se situe 100 m en contrebas, â l'aplomb, où elle longe directement le Doron de Beaufort sur sa rive droite. ronrlusions :

II est impératif d'éliminer rapidement le risque d'éboolement par minage, la déstabilisation est trop avancée pour qu'un confortement soit envisageable. A Fairiàrc des blocs, se distingue un plan rocheux continue constituant une bonne surface naturelle et stable.

Il sera préférable de maintenir par câbles et filet plaqués les blocs avant perforation, pour éviter tout départ intempestifen cours de chantier.

Un géologue devrah être présent lors du minage et effectuer une visite de contrôle.

Dans l'attente de la destruction des blocs, on doit être vigilant à tout risque annonciateur déboulement : chute de pierres, ouverture des fissures, craquement.

.IC Barfétv. le 19^^a996

BRGM SERVICE GÉOLOGIQUE RÉGIOMAL RHÔNE ALPES 29.bld